[Cedrec Wartz & Medenor] Il pleut toujours sur la ville.

Marienburg est le plus grand de tous les ports du Vieux Monde. Située à l’embouchure du fleuve, la ville est un énorme centre de commerce. Le Reik est ici un fleuve énorme, mesurant plus d’un kilomètre et demi d’une berge à l’autre. Marienburg est une cité indépendante (sans lien avec l’Empire), située au sein des Wastelands. c’est aussi le centre de l’activité religieuse du Culte de Manaan, le Dieu de la Mer.

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Cedrec Wartz
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Le moment tant attendu était enfin arrivé.

Depuis la fuite d’Altdorf jusqu’à mon intégration dans la pègre, je n’avais vécu que pour ce moment. Mais, pour être tout à fait honnête … je l’attends autant que je le crains

Que se passerait-il si le Père me jugeait indigne de le rejoindre … Et s’il décidait de punir mon silence pendant toutes ces années … Je n’osais imaginer les conséquences qu’auraient pour moi son refus, au-delà même de ma sécurité. Je ne pourrais jamais m’en relever.

Le prêtre me demanda alors de le suivre et ses compares se dirigèrent alors vers une coursive extérieure. Jetant un œil au paquet détrempé et odorant qui était encore à terre … un doute m’envahit. Etais-je en train de faire le bon choix ?

Baste. J’ai donné tout ce que j’avais dans ce seul but, il est absolument inimaginable que je flanche maintenant. Reprenant cette dague en ossements qui fut trouvée, je décidai cependant de reprendre le paquet. Peut-être qu’avec une bonne justification, je pourrais continuer mon travail pour la pègre, même s’il n’était qu’accessoire désormais, loin de mes préoccupations actuelles.

Après quelques minutes de marche dans cet enfer odorant, nous avons débouchés sur une petite salle éclairée, étrangement, par de la lumière naturelle. Dans cette salle se trouvait notamment une plateforme jonchée de plusieurs crânes humains … Quelle horreur. Étais-je vraiment prêt pour cela ?


Je sentais déjà mon estomac m’indiquer que sa valse ne faisait que commencer.

Le prêtre s’installa alors sur la plateforme et me tendit la main, pour que je le rejoigne.
Je n’avais pas été jusque-là pour renoncer. Déposant le paquet, je traversais les eaux putrides des égouts, chaque mouvement faisant bouger des choses dont je préférer ignorer l’existence et des remugles embaumaient un peu plus l’endroit à chacun de mes mouvements dans ce bourbier.

Enfin installé sur le promontoire, je remarquais qu’un crâne semblait … différent des autres, disposant de trois orbites, ces derniers formant un triangle … Étrange et effrayant. Cela avait peut-être un rapport avec Grand-Père. Peut-être son nombre fétiche était de trois et appréciait-il les cercles ? Il faudrait que je demande cela plus tard.

Alors seulement, j’entendis le prêtre commencer sa litanie, prière envers notre Père, celui qui nous a permis de nous retrouver.

Ma vision commença à se troubler au fur et à mesure que la prière continuait. Étais-je en train de pleurer ? Et si c’était le cas … pourquoi ?

Soudain, je me revis à Altdorf avec … Ce n’était pas possible. Père … Mère ?

Ils ne pouvaient être vivants, ce n’était pas possible, j’avais assisté à l’enterrement de Mère et à la décomposition du corps de Père.
Elle se retourna vers mois avec un grand sourire … celui qu’elle avait quand elle me voyait tenter de prendre un livre en cachette … mais je n’échappais jamais à son regard. Et elle m’embrassa, me serrant fort dans ses bras, indiquant à quel point elle était heureuse de m’avoir comme fils. Père était encore trop occupé avec les clients pour réellement faire attention à nous mais il y avait toujours une lueur chaleureuse dans son regard.
Mais c’était avant l’accident …. Depuis ce jour, Père me regardait et m’enseignait mais il n’y avait plus cette chaleur dans son regard. Comme si je ne représentais plus rien pour lui … comme s’il me tenait pour responsable de la mort de Mère.

Ma vision me fait maintenant dériver jusqu’au champ d’entraînement où il apprenait à m’entraîner à l’épée. Et avec les feuilles ambrées de l’automne, je savais très bien quel était le moment que j’allais revivre.

Il avait voulu dédier cette journée à l’entraînement et il m’avait donné une véritable épée. Il m’avait souvent indiqué qu’un entraînement ne valait rien s’il n’était pas à arme réelle et avait donc décidé de m’entraîner sérieusement.

L’échange de coups se passa comme dans mes souvenirs, il m’apprit à feinter, à profiter des ouvertures puis, lors d’un échange, il m’attaqua et me frappa au bras, faisant aussitôt jaillir le sang de la blessure, suffisamment profonde pour qu’il soit nécessaire de cesser immédiatement.

Mais cette blessure, n’était rien face au regard de Père. J’avais l’impression de ne plus rien distinguer. Ni regret pour la blessure infligée, ni plaisir de m’avoir fait souffrir. A croire que toute humanité avait disparu de son être depuis la mort de Mère. La colère et la tristesse m’envahissaient comme à l’époque.

Mais une voix retentit soudain dans mon esprit … Et elle n’avait jamais fait partie de mon souvenir, je m’en serais souvenu. …
A ce moment exact, Père ouvrit la bouche et prononça des mots … d’une voix différente
« Ton père t’a renié … Mais ton Père peut t’aimer … » Qu’est-ce que c’était que ce bordel ? Serait-ce … Lui ? En train de me parler dans mes visions, de les modifier pour s’exprimer ?

Je revis plusieurs fois des souvenirs plus ou moins agréables et au fur et à mesure, visiblement, Nurgle appréciait les déformer et à chaque fois les mêmes messages retentissaient, comme jaillissant de partout et de nulle part à la fois. « Ton père t’a renié … mais ton Père peut t’aimer ». On sentait l’importance qu’il mettait dans le deuxième Père.

La dernière scène fut la plus marquante … c’était le jour de l’épidémie … le jour où je savais ce que j’allais devenir et ce en quoi j’allais croire.

Père était alité, fiévreux et j’étais à ses cotés. Il divaguait, réclamant sans cesse le nom de Mère, oubliant sans aucun doute son décès et il ne semblait pas me voir … comme durant les dernières années. Des bubons et une couleur mauve le recouvrait petit à petit. Trois doigts de sa main gauche avaient disparus, et sa jambe droite semblait sur le point de se détacher. C’était effroyable, je dus partir je ne sais combien de fois pour aller me vider les entrailles de ce spectacle ignoble. Mais je ne pouvais partir car, bien qu’horrifié, j’étais fasciné par l’étude de cette chose qui emportait Père vers la mort.

Le médecin que j’avais congédié m’avait indiqué qu’il ne fallait pas rester ici, la zone étant trop dangereuse, une quarantaine serait mise en place et des patrouilles s’occuperaient des malades.

Inutile de lui demander un schéma, je savais très bien ce qui allait se passer. Je voyais déjà les répurgateurs, les pacificateurs, simplement des fous ayant simplement besoin d’une justification pour assassiner et réaliser tous les excès qui leur viendraient à l’esprit. Ils n’avaient besoin que d’une chose. Une envie de meurtre et rien ne pouvait les en empêcher … je me rappelle avoir vu tant de voisins disparaître après une arrivée de répurgateurs, avec une interdiction totale de s’approcher de leurs maisons avant que ces dernières ne soient brûlées. Quelle autre raison pourrait les pousser à faire cela si ce n’était pour cacher leurs exactions.

Alors que j’étais plongé dans mes réflexions, Père se mit à se lever contre toute attente et se retourna vers moi afin de me parler.
Sa voix était totalement différente, elle était doucereuse, pleine de chaleur mais étrange comme s’il parlait alors qu’il avait la bouche remplie de choses plus ou moins digestes.

A chacun de ses mots, il devenait de plus en plus difforme avant de se transformer en monstre de conte pour enfants. L’une des figures m’ayant traumatisé étant jeune puisque ayant perçu son image dans un livre volé dans une maison après un passage de répurgateurs, peu avant la mort de Mère.
Il devenait vert, et perdait peu à peu son aspect humain, laissant place à un géant obèse dont les entrailles étaient à ciel ouvert, hors de son ventre et desuqels sortaient des asticots blanches et des mouches, se posant et décollant de cet endroit, dévorant une partie avant de pondre des œufs donnant presque immédiatement naissance à des asticots.

Cet aspect terrifiant me donnait instantanément envie de vomir, sans compter l’odeur de cette chose. Moi qui trouvais l’odeur des corps malades et brûlés des derniers jours insoutenables, me semblaient être l’odeur printanière d’un champ de fleurs.

Je n’osais imaginer pareil odeur, même les corps malades et brûlés, putréfiés depuis deux semaines en plein soleil, mélangée à l’odeur d’égoûts de la ville et d’ordures plus ou moins décomposées, d’entrailles de rats tués par les chiens et ayant vidé leurs entrailles.

Tout cela semblait n’être qu’une infime partie de son parfum.

Mais malgré son aspect repoussant, je voyais son visage, avec sa langue hideuse, boursouflée, les diverses plaies infectées … et son sourire aimant. Un sourire … plein … comme celui de Mère, un sourire honnête … un sourire d’Amour.

Je savais qu’il avait voulu prendre place dans mes souvenirs, sans doute face à ce moment important. A moins qu’il ne s’agisse que d’une simple hallucination, de la folie envahissant mon esprit , C’est à cet instant que la chambre de père commença à laisser la place aux égouts où je me trouvais.
Etait-ce une hérésie, que d’aller lui parler ? Je ne savais pas mais je voulais absolument m’excuser pour mon silence, lui supplier de me pardonner.

« Seigneur … Père Nurgle … Pardonnez-moi mon silence, pardonnez-moi. J’ai péché envers Vous et votre Royaume et ne mérite plus d’être appelé votre fils. »

Il me fixa toujours avec son sourire aimant, rapprocha le sceau servant de latrines à père … et me plongea la tête dedans.
L’odeur semblait bien pire avec Sa présence à ses cotés et je l’entendis me parler dans mon esprit.

« Un Père ne peut renier ses Enfants, seul l’Amour que je vous porte compte »

Puis il hurla, visiblement, comme s’il s’exprimait envers les autres personnes de la pièce … à moins qu’il ne désire détruire mon esprit.

« Mon Fils que voici était mort et il est revenu à la vie, il était perdu et il est retrouvé »


Me ressortant des latrines, je ne pus que vomir à ses pieds, ce qui lui fit étirer davantage son sourire. Que serais-je prêt à faire pour ce sourire.

Il toucha mon front du bout de son doigt et le laissa, murmurant simplement …
« Fils ... » Je sentis ensuite une désagréable impression sous la peau, comme si des insectes s’y baladaient. Et ensuite, la douleur envahit mon esprit. Il y avait vraiment des insectes sous ma peau, j’en voyais ressortir de mes narines, grignotant pour se frayer un chemin vers la liberté, laissant des sillons rouges, noirs et blancs, de sang, d’œufs et d’excréments sur leurs chemins.

Certains parvinrent même à tailler mes dents en pointes. Mon visage semblait s’affaisser sous le travail de sape de ces créatures et je ne parvins qu’à hurler de douleur et à tenter de les extraire de sous ma peau.

Mais mon regard croisa le sien … vit son sourire et cela me calma instantanément. Il ne fallait qu’attendre … qu’attendre … qu’attendre.
Lorsque, suite à d’interminables minutes, cela fut fini, je me revis soudain dans les égouts, proche du prêtre et sa bure sur laquelle j’avais vomi durant le rituel et me fit la réflexion que cela fut un rêve particulièrement étrange … mais un simple rêve, jamais le Père ne s’abaisserait à m’accueillir, même dans mes songes.

Le prêtre demanda alors à Fievrus de se relever.

En me levant, je pus m’empêcher de jeter un œil à l’eau croupie et je fus stupéfait de ce que je vis à la place de mon reflet.

Une chose hideuse. J’étais devenu un monstre hideux.

Hideux …

Hideux …

Pris de panique, tentant de voir le sourire de Père, seule chose capable de me calmer, je n’y parvins pas, et commença alors à paniquer, regardant affolé autour de moi afin de voir cette seule source de réconfort dans ma nouvelle vie avant de hurler :

« Père … accordes-moi l’un de tes sourires … L’un des Tes sourires …. JE T’EN PRIE !!! »

Suite à cela, je m’écroulais, en pleurs, des excréments me recouvrant.
Cedrec Wartz, Voie du Serviteur de Nurgle
Profil: For 9 | End 9 | Hab 8 | Cha 8 | Int 10 | Ini 8 | Att 8 | Par 8 | Tir 8 | NA 1 | PV /
Lien Fiche personnage: http://warforum-jdr.com/wiki-v2/doku.ph ... drec_wartz


"Il n'y a qu'une seule chose qui me fait avancer sur cette voie :l'étude de Ses bienfaits."

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