Re: [Lucy Trend] Souvenirs : Une humiliation cuisante
Posté : 29 mai 2017, 00:40
« Déjà de retour, en effet ! Je ne t’ai pas trop manqué j’espère ? »
« Tu dis que tu avais trop chaud ? Ça expliquerai ta tenue plutôt originale. »
Lorsque Lucy utilisa pour la première fois le mot Papa, le maître tiqua :
« Papa ? Cesse donc de faire ta maligne, Lucy ! Je sais qu’il s’est passé quelque chose, car Danfer n’est plus là. Il faut que tu sache donc que PAPA n’est pas content ! Regarde ce que j’ai fait à tes amies ! »
Il désigna Rolla, plus morte qu’une tombe, et Mathilda, dont une perle de sang commençait à couler là où le couteau appuyait sur sa gorge fraiche.
Faisant, en apparence, fi de ce que le maître lui désignait, Lucy s’installa à table, croisant ses pieds sur la table comme si elle était chez elle, posée et tranquille.
« Et voilà que maintenant tu réclames des explications ? Tu deviens insultante jeune fille ! »
Inconsciemment, le maître commençait à se prendre au jeu du père et de sa fille. Il était cependant rusé, et sentant qu’il y avait une embrouille et qu’il n’avait pas toutes les infos, il joua de prudence, jouant le jeu de Lucy jusqu’au bout.
« Tu veux des informations, des explications ? Je vois que tu ne quittes jamais ton métier d’escroqueuse et de voleuse d’information ! Allons bon, puis que tu y tiens, je vais t’expliquer qui je suis. Je me nomme Akram Zafri. Je suis né dans l’émirat d’Al-Haikk, issu d’une populeuse famille de commerçants. Rapidement, mes parents ont migré à Marienburg pour s’installer un petit commerce, cependant ils ne durèrent pas longtemps et firent faillite, à cause de livraisons irrégulières. Je suis alors retourné dans ma famille en Arabie, où ils m’ont appris les bases du métier de marchand, ainsi que les astuces pour s’enrichir. Je les ai appliqués à la lettre, et voilà que 5 ans plus tard, je suis un marchand florissant, disposant d’une bâtisse ici, à mi-chemin entre Marienburg et la Bretonnie. Avec mes cousins que voici, nous avons trouvé un dispositif intéressant. L’un d’entre eux commerce à Marienburg et dans l’Empire, l’autre en Bretonnie, tandis que je récupère leurs marchandises et que je les vends ici, à l’abri des regards de la garde. Je peux alors escroquer comme bon me semble, Danfer me protégeant en cas de problème avec le client. Voilà pour ton explication de mon petit manège qui fonctionnait jusqu’à présent très bien. »
Lucy faisait tout pour garder son sang-froid, mais les yeux vitreux et sans vie de Rolla ainsi que ceux, terrifiés et tétanisés de Mathilda la fixaient.
« Quand à mon petit jeu, il était en fait très simple. J’ai entendu parler d’un collier sans prix appartenant à une riche famille de Marienburg. Ce collier serait fabriqué à partir d’un énorme diamant bleu cerclé de plus petits diamants blancs, le tout maintenu par une ribambelle de diamants aussi purs les uns que les autres. Je comptais vous faire passer un simple test à toutes les quatre, afin de déterminer la meilleure. Comme vous êtes des voleuses, vous proposer une partie des profits aurait surement suffit à vous calmer après mon petit ‘kidnapping’. »
« Un cadeau ? Mes explications ne t’ont pas suffi ? Si tu y tiens tant, j’étais parti préparer votre épreuve, vous laissant sous la garde de Danfer ! Mais vous êtes échappées, et Danfer n’est plus là ! Parle maintenant, et dis-moi ce qu’il s’est passé ! Parle ou je te jure que je tranche la gorge de cette petite garce ! »
Apparemment, le maître, enfin Akram car c'est comme cela qu'il se nommait, commençait à perdre patience, et il menaçait en plus Mathilda. Sans le voir ni l'entendre, Lucy pouvait également sentir Clames qui était monté sur des ressorts, prêt à bondir dès que le besoin s'en ferai ressentir.