[Lucy Trend] Souvenirs : Une humiliation cuisante

[[MJ] Le Grand Duc]

Après s’être frayée un chemin de la meilleure façon que ce soit, Lucy se tortilla dans tous les sens pour traverser la foule sans se faire marcher sur les pieds. Elle atteint rapidement l’entrée de la ruelle qui donnait sur l’Avenue Eichmann.

Il y avait moins de personnes ici, à peine cinq ou six.
Elle ne put cependant s’empêcher de jeter un regard en coin vers un riche dignitaire.
Celui-ci était vêtu de velours bleu foncé, et il portait des épaulettes mordorées. Il avait également un grand et long foulard assemblé en écharpe, de couleur rouge et or. A sa ceinture se situait une grande bourse bien remplie, et c’est ce point précis qui attira le regard de Lucy.

(Jet d’HAB, malus de 3 pour inattention = 19 échec)

Le regard focalisé sur l’homme riche, Lucy ne vit absolument pas l’enfant qui sortait en trombe de la ruelle. Le gamin percuta violemment Lucy qui ne put s’empêcher d’émettre un léger cri avant de tomber à la renverse.

Sans perdre un instant, Lucy se releva, ramassant ses affaires, et s’engagea dans la ruelle. L’enfant (très certainement un voleur lui aussi) se releva sans demander son reste et continua sa course tandis que tous les passants alentours observèrent avec attention la courtisane nue pied s’engouffrer dans la ruelle. Ils se demandaient la raison de ce bruit et de cette chute, et regardèrent donc dans la direction de Lucy avec leurs yeux fouineurs.

Toutes ces actions empêchèrent Lucy de remarquer que Tannous avait finalement fait le tour de sa tente. Et alors qu’elle aurait pu passer inaperçue, son cri attira l’attention du marchand en colère. Celui-ci fit alors un simple signe à trois brutes qui patientaient non loin, et, réprimant sa colère avec difficulté, retourna sous sa tenture afin de reprendre le contrôle de son étal.

Lucy remarqua rapidement que la ruelle était assez étroite, et surtout qu’elle était vide !
Il n’y avait que peu de portes, et toutes étaient lourdement fermées. Tous les volets donnant sur la ruelle étaient également fermés, sûrement à double tour. Avançant doucement, elle parvint à l’angle de la ruelle et failli cogner sur un passant qui s’appuyait nonchalamment sur le mur.
Il lui fit alors un léger signe de tête amical, en guise de bonjour, et lui sourit et Lucy continua son chemin, l'ignorant afin d’atteindre le plus rapidement son objectif, l’Avenue Eichmann.

Cependant, avant même d’arriver au bout de la ruelle, un homme d’une corpulence peu négligeable fit son entrée. Il était habillé simplement, avec des chaussures en toile serrée, et sa veste laissait dépasser ses avants bras musculeux. Large de ventre et d’épaules, il ne semblait pas commode, et il avançait fermement dans la direction de Lucy avec un air hargneux.

Qu’allais faire Lucy ? Elle pouvait ouvrir la discussion avec l’homme large, tenter de passer malgré sa présence, ou se retourner et trouver une autre sortie. Toujours est-il que pour l’instant, elle semblait bien seule au milieu de cette ruelle étroite.

[Lucy Trend]

Foutue mioche, ce morveux m'avait fait perdre un temps précieux, il ne pouvait pas regarder devant lui aux lieux de courir comme un fou furieux ? Oh je n'avais pas quelque chose contre les enfants spécialement, je n'aimais juste pas être dérangé durant que je… hum… donnais une leçon aux marchands ? Oui ça convenait. Si la personne avait été un adulte, un vieux, un gobelin, une harpie des histoires ou même un halflings… j'aurais été en colère de la même façon. Bien que pour le dernier cas, j'aurais été en colère mais j'aurais pris un bon moment pour être sûr que je n'avais pas un pan de ma robe arrachée, ces courts sur pattes seraient prêt à voler n'importe quoi pour s'acheter à manger.

Néanmoins, malgré ce petit retard j'avais réussis mon coup, j'étais dans la ruelle et il ne me restait plus beaucoup de temps avant d'être complètement hors de danger. Est-ce que Tannou avait pu me voir ? Je ne pense pas, il y avait du monde, le cri aurait pu venir de n'importe où. J'esquissais un petit sourire presque triomphant avant l'heure. Oh ce n'était pas une bonne chose de se voir gagnante sans même être à l'abri, mais cela faisait longtemps que je n'étais pas partie avec un butin vraiment utile. L'or généralement, je la dilapidais tellement vite qu'elles ne restaient pas en ma possession très longtemps.

Croisé l'homme me fit sortir de mes pensées, ce qui était une bonne chose pour la petite rêveuse que je suis. Encore un peu plus longtemps et je serais déjà en train de me voir avec cette magnifique robe… est ce que Marinna me questionnera ? Je n'aurais cas lui répondre que c'est le cadeau d'un admirateur. Non je ne mentais pas, je déformais juste un peu la réalité…. Tannou avait apprécié me dévorer des yeux, donc nous pouvons peut-être parler d'un admirateur dans ce cas-là, nous règlerons justes les derniers détails plus tard

Mais alors que je peinais à cacher ma joie d'un tel vo… emprunt permanant, l'apparition du gros gaillard fut une sacrée redescente sur terre. Je n'aimais pas du tout son regard… surtout que c'était moi qu'il regardait. Tannou aurait donc des hommes de mains, mais si c'était le cas, comment celui-là a-t-il pus me rattraper aussi vite ? Il y avait du monde dans le marché et dans l'avenu, il aurait dû arriver derrière pour ne pas être gêné ? En tout cas ce n'était clairement pas un garde et c'était ça qui m'effrayait le plus, s'il en avait après moi, il n'allait pas suivre de règle et vu mon petit gabarits, résister allait être presque impossible.

Mais je repensais à la possibilité qu'il s'agisse d'un homme de main de Tannou… après tout, la distance était trop importante pour faire le tour, surtout avec le monde dans l'avenu et le marché. Et si ce n'était pas moi après qu'il en avait… mais juste à quelqu'un d'autre… quelqu'un qui m'avait justement bousculé ? Après tout l'enfant courrait déjà bien vite, mais il est reparti avec la même vitesse…. Et maintenant l'homme ? Il fuyait… il avait donc volé quelque chose avant de partir en courant. Même moi je n'aurais pas osé à son âge… j'avais attendu mes dix ans aux moins. Je pointais alors du doigt la direction par ou l'enfant était allé, tout en redevenant un peu plus décontracté. Si j'avais l'air d'avoir fait quelque chose de mal, nul doute que l'homme me verra comme la fautif.

-Il est passé par là en courant, il doit être dans le marché maintenant.

Ceci dit, je continuais mon avancé, resserrant un peu plus mon emprise sur la robe. J'allais passer à côté de lui pour enfin rejoindre l'avenu, mais je me tenais prête à courir à toute jambe si jamais il avait d'autre plan en tête pour moi. S'il voulait m'attraper, j'esquiverais et je courrais.

[[MJ] Le Grand Duc]

Surprise, Lucy tenta maladroitement de se faire passer pour une simple passante ayant vu un voleur à l’œuvre.

(Test de CHAR malus inconnu = 14 échec)

Seulement l’homme semblait réellement en vouloir à Lucy. Il continua de s’avancer, et la poussa sans ménagement vers l’arrière.

« Pas par-là ! »

fut l'unique son qui sortit de sa bouche, et il le fut d’un ton monocorde mais grandement impérieux.
L’homme gardait presque toute la largeur de la ruelle avec son simple corps, mais il ne semblait pas vif, alors Lucy tenta de la surprendre. Alors que l’homme se lançait pour pousser la pauvre courtisane, celle-ci jeta le haut de son corps en arrière, pour tenter d’éviter le coup.

(Test d’INI de Lucy = 2, réussi, 7 marge de réussite)

(Test d’INI de l’Homme = 14, échec, 0 marge de réussite)

Elle y parvint sans peine, et profitant de son mouvement de bascule, elle continua de jeter son corps en arrière, tout en lançant ses jambes en avant, juste sous le mastodonte qui gardait la sortie. Après avoir achevé son astucieuse pirouette, Lucy se retrouvait presque allongée sous le dos, juste en dessous de la brute.
Pendant un bref instant, sa tête se retrouva exactement sous l’entre jambe de l’homme, et l’odeur qui s’en dégageait failli la décontenancer tellement elle était forte ! Il devait y en avoir de la vie sous ses vêtements !

Alors Lucy jeta ses bras en arrière, posant ses mains sur le sol, et poussa de toutes ses forces en pliant ses jambes afin de se relever, accroupie, derrière le géant.

(Test de FOR de Lucy, bonus de 1 adrénaline, bonus de 1 pirouette, bonus de 1 mouvement d’ensemble réussi = 3 réussite)

Elle réussit à se retrouver à genoux derrière la brute qui l’empêchait il y a quelques secondes de se relever.

(Test d’INI de l’Homme = 14, échec)

Avec la plus grande vivacité qu’il lui était possible de fournir, l’homme se retourna et tenta d’attraper Lucy dans ses deux grandes paluches, mais il n’y parvint pas. En effet, Lucy était déjà débout à quelques pas de lui, courant de ses plus grandes enjambées.
Elle parvint à atteindre l’extrémité de la ruelle, la brute presque sur ses talons.
C’est alors qu’elle put entendre :

« La voleuse ! La voilà ! »

Un passant venait de la voir et l’avait dénoncée !
L’allée était bondée et il n’y avait aucune échappatoire possible de ce côté-là.

Trois bandits, sûrement des mercenaires de Tannous, s’avancèrent alors vers Lucy avec un vilain regard, plein de convoitise malsaine.
Que pouvait faire la pauvre Lucy à part regretter d’être sortie de chez elle par cette belle journée ?

[Lucy Trend]

C'était… désolant de se retrouver bloquer la sorte après une acrobatie dont j'étais plutôt fière… du moins si on ne compte pas le désagrément qui a agressé mes narines d'une manière plutôt violente. Il était clair que ça me changeait de l'aristocratie et des marchands fortunés qui payait pour être avec moi. Mais là, j'étais très loin de ma clientèle habituelle, et d'habitude, je ne prends qu'une personne à la fois, pas quatre. Comment se sortir de cette situation maintenant ? Je pouvais très bien tenter la foule car si elle me gênerait, nul doute qu'elle gênerait aussi quatre hommes d'armes pas forcement délicat. Mais c'était aussi un moyen simple de se faire attraper pas un « bon samaritain » désirant de faire sa bonne action de la journée. Une foule regorgeait de tout type de personne et je n'avais pas envie de me faire attraper d'une façon aussi bête. Là j'étais faite, sortir de ce traquenard risquait d'être quasiment impossible.

Il ne me restait plus qu'à me rendre… mais à qui ? À quatre mercenaire sans foi ni loi qui lorgnait un peu trop sur mon décolleté et mes formes en général d'un regard qui n'inspirait vraiment pas confiance… ou à la garde qui me mettrait dans une cellule avant que Marrinna ne vienne me sortir de ma cellule sans bien sur me faire passer un terrible savon ? La deuxième proposition était la plus alléchante, mais aucuns gardes à l'horizon, en temps normal ça aurait été une bonne nouvelle… mais la situation était loin d'être normal. Est-ce qu'il mettait arrivé de me mettre dans une situation pareille ? Oui mais j'étais encore petit à l'époque… pas sûr que faire les beaux yeux me sois d'un quelconque secours maintenant.

-Franchement, on peut plus s'amuser ici… tout ça pour une robe.

Et pour ainsi dire, je n'avais pas vraiment envie de renoncer à cette robe, pas tout de suite en tout cas je n'avais pas dit mon dernier mot même si le piège se refermait lentement, mais surement sur moi. Si traverser la foule était donc suicidaire et couperait court à ma course poursuite, je n'avais pas vraiment d'autre échappatoire que derrière moi, là où le grand gaillard me courait après. Au final si je l'avais écouté je ne serais pas tombée comme une idiote sur les trois mercenaires armées. Qu'importe, j'allais tenter ma chance en faisant marche arrière et retourner dans la ruelle.

Je tournais les talons rapidement, faisant alors face à l'homme qui me courrait après, est ce qu'il s'attendait à ce que je lui rentre dedans ? Ce n'était pas ma préoccupation pour l'instant. J'allais encore une fois tenter de l'esquiver avec une acrobatie comme la dernière fois, si cela marche alors je profiterais de mon élan pour grimper a un mur, au moins sur les toits il n'y aura pas de foule. Dans mon mouvement, pour avoir les mains un peu plus libre, je ne perdis pas de temps pour mettre le foulard dans mon décolleté. Quant à la robe, je la gardais dans mes mains pour l'instant, dès que j'allais commencer à grimper, je la placerais sur mon épaule.

-Je vous laisse !!

[[MJ] Le Grand Duc]

(Test d’HAB de Lucy malus de 1 pour se retourner, malus de 1 pour précipitation = 15 échec)

Lucy voulait vraiment tenter de se sortir de ce traquenard, et, tentant le tout pour le tout, tenta le demi-tour.
Quelle fut sa surprise de voir qu’entre son petit moment de pause quand elle arriva au niveau de l’allée et le moment qu’elle prit pour se retourner, elle se retrouva directement en contact avec le ventre proéminent du mastodonte en plein visage lors de son demi-tour.
Celui-ci l’attrapa sans problème, n’ayant qu’à lui ouvrir les bras, puis les refermer.

(Test de FOR de Lucy = 2, 6 marge de réussite)

(Test de FOR de l’Homme = 6, 8 marge de réussite)

Lucy tenta de se dégager, mais l’Homme en profita pour resserrer sa prise sur Lucy, et il ne se mit qu’à la tenir d’une main, tout en serrant très fort. Profitant d’avoir l’autre main libre, il arracha sans ménagement la robe des bras de Lucy. Il la lança avec force au-dessus de la foule en direction des hommes de main de Tannous, en rajoutant avec force de sa voix monotone :

« Prenez et partez ! »

La robe atterrit en plein milieu de la foule, qui en profita pour tenter de se l’arracher. C’est d’ailleurs ce qui finit par se passer, car la robe était mine de rien assez fine, et donc plutôt fragile.
Les trois voyous enragèrent et tout en s’approchant de Lucy, commencèrent à légèrement sortir leurs épées courtes de leurs fourreaux, l'air menaçant. La brute resta de marbre, et profitant une nouvelle fois qu’un de ses bras était libre, alla chercher à l’arrière de son pantalon un vieux pistolet à moitié rouillé.

Le pointant en direction des trois voyous de Tannous, le mastodonte énonça clairement :

« Avancez pas ! »

Les mercenaires de Tannous hésitèrent, et comme ils n’étaient pas super bien payés par leur employeur, ne préférèrent pas risquer leur peau pour une gamine. Ils disparurent alors au milieu de la foule, et le mastodonte ramena Lucy à l’intérieur de la ruelle.

« Tu recommence je tape »

Le message était on ne peut plus clair, et maintenant que le pistolet était rangé et que Lucy était tenue fermement par les deux mains, elle n’avait pas vraiment d’autre choix que de suivre les directives du géant.
Celui-ci l’amena alors au niveau de l’homme qu’elle avait croisé au milieu de la ruelle à l’aller, et il n’avait d’ailleurs pas bougé d’un pouce. Il releva la tête, et la salua d’un :

« Ma chère, vous êtes ravissante ! »

[Lucy Trend]

Je dois bien admettre que ma déception d'avoir perdu une si belle robe était encore très forte, d'habitude je me contentais de pièce d'or ou autre monnaie. Mais perdre une si belle pièce de tissu qui était maintenant irrécupérable était vraiment désolant… j'allais devoir demander à Marrinna si elle pouvait m'en acheter une et, la connaissant, elle allait savoir que j'avais tenté d'en obtenir une à ma façon. Enfin bon, j'avais d'autre problème sur les bras pour l'instant, je continuais de me laisser porter par l'immense gaillard tout en soupirant lorsqu'il me menaça. Je n'allais pas tenter de me dégager, bien trop déçus de la situation… au moins j'avais le foulard… un bien maigre lot de consolation quand on sait qu'il était censé aller de pair avec la robe.

Par la suite je relevai à peine la tête lorsque l'homme me complimenta. Nous avions là un bien drôle de personnage dont je ne comprenais pas trop la démarche. Pourquoi avoir fait toute cette mise en scène alors qu'il aurait simplement pu m'interpeller alors que je passais devant lui ? En tout cas, ça devait surement être important pour lui vu le mal qu'il s'est donné… même si j'ai faillis lui glisser entre les doigts. S'il n'y avait pas eu la foule, il aurait juste eu l'air d'un idiot. Mais maintenant je suppose que j'allais devoir parler avec lui ? C'était bien ce genre de journée ou on se dit qu'on aurait mieux fait de ne pas sortir de son lit.

-Merci… je suppose…

J'étais un peu mal à l'aise par cet homme... en partie car, je n'avais aucune idée de ses intentions et dans les ruelles d'une grande ville de Marienburg il pouvait se passer n'importe quoi, aussi bien en mal qu'en bien. Ça allait être quoi cette fois ? Vol ? Racket ? Kidnapping ? Au moins le kidnapping offrirait une bonne aventure, mais je n'étais pas d'humeur pour aucune de ses choses.

-Vous savez, si vous vouliez me parler vous auriez simplement pus le dire au moment où je passais devant vous, ça aurait évité a votre gorille de foutre en l'air ma journée de travail… va maintenant falloir que j'attende qu'un autre marchand de robe oriental arrive à Marienburg vu que le dernier me connait.

C'était un peu ça la difficulté de… « Réquisitionné » les affaires des marchands de la sorte, une fois vu, impossible de voler une nouvelle fois le même marchand. Heureusement c'est dernier n'était jamais les mêmes mais Tannous faisait partit des habitué de la ville… pas sûr qu'il me laisse approcher de nouveau de sa tente après un coup pareil… et si je m'y approche, pas sûr qu'il me laisse partir. J'allais devoir éviter la place quelques jours.

-Ah et, c'est très gentil de votre part de vous soucier de moi mais j'ai l'habitude depuis toute petite de marcher pieds nues… Je les entretiens tous les jours pour qu'il reste toujours aussi beau que le reste de mon corps. Donc si vous pouviez me reposer par terre ça serait formidable.

Je pris une petite pause pour me déstresser un peu, la tournure des évènements m'avait énervé donc j'étais un peu sec.

-Bon… je suppose que vous voulez voir quelque chose avec moi ? Sinon vous ne vous seriez pas donné tout ce mal ?

[[MJ] Le Grand Duc]

L’inconnu continuait d’observer Lucy avec son sourire bizarre, le type de sourire qui met les gens mal à l’aise.
Lucy fut grandement surprise de la mise en scène de l’inconnu.

« Merci… je suppose… »

L’inconnu resta silencieux, continuant d’observer avec son regard hypnotique la jeune femme qui se trémoussait légèrement au-dessus du sol.

« Vous savez, si vous vouliez me parler vous auriez simplement pus le dire au moment où je passais devant vous, ça aurait évité a votre gorille de foutre en l'air ma journée de travail… va maintenant falloir que j'attende qu'un autre marchand de robe oriental arrive à Marienburg vu que le dernier me connait. »

L’inconnu prit alors la parole de sa voix doucereuse et avec un rythme très lent.

« Je vous ai observée avec attention ma chère, et vous me semblez parfaite … »

C’est à ce moment que Lucy en eu assez d’être ballottée à 5cm au-dessus du sol.

« Ah et, c'est très gentil de votre part de vous soucier de moi mais j'ai l'habitude depuis toute petite de marcher pieds nues… Je les entretiens tous les jours pour qu'il reste toujours aussi beau que le reste de mon corps. Donc si vous pouviez me reposer par terre ça serait formidable. »

Il y eu un moment de pause, d’au moins 30 secondes pendant lesquelles rien ne se passa, et l’inconnu continuait d’observer Lucy avec attention.
Il finit par tourner sa tête en direction de la brute, et il hocha la tête, signe qu’attendait le mastodonte pour poser Lucy par terre.
Après un nouveau moment de pause assez stressant pour Lucy, elle reprit :

« Bon… je suppose que vous voulez voir quelque chose avec moi ? Sinon vous ne vous seriez pas donné tout ce mal ? »

« Comme je disais avant que vous ne m’interrompiez, je vous ai observée avec attention ma chère. Et vous me semblez parfaite pour ce que j’ai à faire de vous ! »

Après une légère pause, l’inconnu reprit.

« Donner du mal ? Je ne me suis pas donné du mal au contraire. Vous veniez de cambrioler un marchand, et avec un œil légèrement avisé il était évident que vous viendriez dans cette ruelle. Je n’ai pas eu à bouger le moindre orteil, et j’ai pu avoir un divertissement des plus attrayants. De plus, vous interpeller alors que vous essayiez de vous enfuir n’aurait pas été très malin de ma part, vous m’auriez fui encore plus que ce que vous pourriez tenter maintenant.

Toujours est-il que vous allez m’être grandement utile. Vous avez des questions avant que nous y allions ? »

[Lucy Trend]

Je n'aimais la situation… pas du tout. Quelque chose était étrange avec cet homme mais difficile à savoir quoi, son calme, sa douceur ou son homme de main armé d'un pistolet ? Toujours est-il que j'aurais préféré être prise par les hommes de Tannous soudainement…. Avec eux aux moins, j'aurais sur a quoi m'attendre, mais là. L'homme me dévisageait comme s'il allait me manger, tout simplement. En temps normal je n'étais gêné par de tel regard, mais ça avec la situation rendais la chose malsaine. Mais que faire ? Fuir ? L'avertissement de la brute avait été claire et vus la taille de ses bras, je n'avais pas envie de me prendre une gifle. Mais est-ce que cela voulait dire que l'homme m'avait observé depuis le début pour savoir que j'allais venir ? Et même, depuis combien de temps cet homme m'espionnait ?

Devant le malaise, je recroquevillais mes orteils tout en passant mes bras derrières mon dos, cherchant d'autre à regarder que les yeux de l'homme, le choix se porta sur mes pieds. Malgré tout, je continuais de l'écouter, cherchant à savoir ce qu'il voulait. Me demanderait-il de voler quelque chose ? Si c'était le cas, il y avait erreur sur la personne. Le vol était simplement un plaisir me permettant de trouver une sensation de danger non négligeable, une sensation forte…. Des risques d'être pris, faire face à ces possibilités. Mais en aucun cas il s'agissait d'un métier. Marrinna me ferrait la peau si elle apprenait ça et elle supportait déjà bien assez mes folies comme ça pour la rendre folle de la sorte. J'étais courtisane pour la plus riche famille de la ville… et il n'y avait qu'un ordre de leur part pour m'autoriser à faire du vol mon métier.

Mais peut-être l'homme savait que j'étais Courtisane est alors il voulait de moi d'utiliser mes charmes pour… quelque chose. Pour lui ? Pour un ami a lui ? Pour quelque d'autre ? Encore une fois, les choses ne marchaient pas comme ça. J'étais courtisane, pas prostitué prêt a écarté les jambes à n'importe qu'elle personne et si je dois accompagner quelqu'un, je dois toujours suivre une certaine discipline et noblesse, par ailleurs, j'ai pour habitude de faire mon numéro quand l'argent a été déboursé. Là, je n'ai qu'un homme mystérieux et franchement effrayant qui me met sans même que j'ai pu donner mon avis dans une affaire que je ne connais pas. Mais, j'ai appris très jeune à écouter sans broncher et sans discuter celui qui a un pistolet dans sa main. Vieux ou rouillé, ce type d'arme fait toujours le même type de trous dans une personne.

Tant que je n'avais pas de moyen de retourner rapidement et surement a l'a maison du sud, j'allais devoir me plier à l'homme… a tout ce qu'il demandera à mon grand désarrois.

-J'ai… pour ainsi dire tout un tas de question mais… je pense qu'il serait mieux pour vous d'y répondre pendant que nous allons là ou vous voulez m'emmener.

Je pris une petite pause avant de reprendre.

-Par ailleurs, je ne sais pas qui vous êtes et ce que vous voulez de moi, ce qui m'embête un peu vus que vous connaissez beaucoup de chose sur ma personne… et…. par ailleurs, je ne dirais pas non à une récompense…

Autant lui faire croire que j'étais intéressé, il relâchera peut être sa garde et je pourrais partir.

-Une robe…. Comme celle que j'ai perdue dans cette course poursuite.

[[MJ] Le Grand Duc]

L’homme lui répondit d’un air enjoué :

« Un tas de questions, n’est-ce pas ? Nous n’y répondrons en effet pas maintenant, uniquement en temps utiles. Et vous pouvez me croire, ça ne sera pas aujourd’hui, ni même demain d’ailleurs !

Vous me demandez des informations sur ma personne… ainsi qu’une récompense… Vous m’amusez, vous savez ? Vraiment, je vous trouve très amusante, car voyez-vous, connaître mon nom ou d’où je viens ne vous sera d’aucune utilité là où vous allez aller.

Vous espérez de plus une récompense ! Ahahah ! Vous êtes vraiment drôle ! Et pourquoi pensez-vous mériter une récompense ? Hummm ? Non non, ma chère. Vous êtes peut-être ravissante, mais cela ne vous permets pas de gagner impunément une récompense comme cela, sans raison.
Vous aurez peut-être une récompense, en fin de compte. Mais cela dépendra de vous, et une fois de plus, cela ne sera pas pour aujourd’hui, ni demain ! »

Il finit son monologue sur un grand éclat de rire, puis s’adressa ensuite à la brute qu’il avait sous ses ordres :

« Danfer, tu sais quoi faire ! Occupe-toi de la demoiselle je te prie. En douceur, bien évidemment ! »

L’homme de main s’exécuta, il sortit son pistolet et frappa Lucy sur le crâne avec la crosse de celui-ci.

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Lucy rêvait, elle était sur une plage. Une tempête faisait rage tout autour d’elle, mais sa grande robe noire flottant tout autour d’elle ne semblait pas mouillée. Lucy regardait au loin, vers la mer, essayant de percer ce mur de pluie de son regard, tout en attendant quelque chose, ou quelqu’un… mais qui ?

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Quand Lucy ouvrit les yeux, il faisait totalement noir, et elle n’y voyait rien.
Elle était assise sur un sol froid et dur, sûrement fait de pierre.
Peu à peu, l’obscurité s’éclaircit, à moins que ça ne soit ses yeux qui s’adaptaient, nul n’aurait su le dire.

Toujours est-il que notre pauvre courtisane commençait à entrevoir l’endroit où elle était et cela ne devait très certainement pas lui plaire du tout.
Elle était dans une cellule de taille moyenne, un carré d’environ 4 mètres par 4 mètres, et tout l’endroit était clos d’un mur de pierre, hormis une grille en fer qui prenait tout un côté de la cellule.
La grille était fixée au mur par de grosses plaques de fer visées à même la pierre. Au centre de cette grille était installée une porte, tenue simplement par deux gonds simples. La grille ne disposait d’aucune poignée ni verrou, cependant elle était fixée solidement par une lourde chaîne, également en fer.

Reprenant doucement ses esprits, Lucy se rendit compte de la galère dans laquelle elle se trouvait… qu’allait-elle pouvoir faire ?

[Lucy Trend]

Ce n'était pas un rêve qui revenait toutes les nuits… mais j'avais l'impression de l'avoir déjà vus et pour cause, il revenait, de semaine en semaine, à mois en mois… année en année. Mais quand est la première fois que je l'ai vu ? Je ne sais plus, il me laisse toujours dans l'inconnue le plus total. Je serai tenté de dire que j'étais sur un rivage proche de Marienburg mais même ça j'étais incapable de le savoir car ce rivage ne ressemblait a rien que je connaissais. Le vent froid me balayait sous toutes mes coutures, pliant ma robe au gré du vent, une robe identique à celle que je porte habituellement, mais cette fois noire. Le vent faisait courber la robe sur mes formes avec une telle force qu'étaient révélés les plus infimes détails de mon corps de manière discrète. Mais au diable la pudeur, comme habitude, je regardais au loin… mais quoi ? Un navire familier ? Inconnue ? Plusieurs ? Ennemies ? Franchissait-il la tempête ou alors se faisaient-ils fracasser par la puissance de cette dernière ?

Mais était-ce seulement un navire ? Et pas une forme ? Une silhouette humaine qui s'approchait ? Une silhouette nue qui s'approchait sans toucher les flots ? Jamais je n'avais la réponse car à chaque fois, je me révélais toujours au moment où je pouvais savoir vraiment ce qui approchait.

Tout en ouvrant les yeux, je me redressais, m'asseyant sur les fesses tout en posant mes pieds nus sur la pierre froide de cette cellule. Je n'étais même pas en train de me demander comme sortir d'ici. Comme toujours, je cherchais à savoir ce que me disait ce rêve. Annonciateur de catastrophe ? Ou d'espoir ? Il faudrait que j'aille voir un prêtre de Morr un jour…. Peut-être qu'il m'aidera à y voir plus claire. Mais… ce qui m'empêchait toujours de faire ce geste… c'était la peur de découvrir quelque chose d'affreux.

Mais là n'était pas le problème… j'avais été kidnappé et je doute fort que mon rêve me soit d'une quelconque utilité. J'observais l'endroit pour arriver à la déduction que je n'avais pas été amené à la garde mais bien enlevé par un ravisseur avec… beaucoup de moyen pour construire un tel endroit. Je soupirais tout en me relevant, plaçant le foulard volé accroché à ma taille avant de m'approcher des barreaux. Mais impossible de passer ma tête. A vrai dire, je ne voulais juste pas tenter pour me retrouver bêtement coincé.

-Eh bien… j'avais déjà eu des menaces de séquestration par des clients un peu relou… mais jamais j'aurais cru que ça m'arriverai vraiment.

Bien que dans les faits, c'était une sensation excitante jamais ressentit avant… j'aurais voulus avoir été un peu mise au parfum avant. Je n'étais pas contre ce type de…. Délire d'un client, mais mon accord n'aurais pas été de trop. Quoi faire maintenant à part attendre ? Resté assise en réfléchissant simplement ce qui allait m'arrivait ne m'enchantait guère, j'étais une fille qui avait la bougeotte, donc hors de question de rester comme une limace par terre. Et puis bon…. Pas besoin de réfléchir bien longtemps, j'avais été kidnappé pour être venu en esclave de plaisir, c'était évidant car a part etre une excellente courtisane et une bonne voleuse et acrobate, je n'avais pas d'autre qualité… ah si, l'espionnage aussi.

Autant tenter quelque chose alors et j'avais peut-être une petite idée… bien qu'ayant très peu de chance de réussir. Et si je ratais alors ça ferait un amusement pour celui qui viendra me voir dans ma cellule. Les gonds de la porte étaient peut être une porte de sortie pour moi, si j'arrivais à dégonder la porte. Mais a mains j'allais avoir du mal, j'avais besoin de quelque chose d'autre… et puisqu'il n'y avait rien d'autre dans la cellule…

-Humpf… Marrinna va encore crier…

Avant j'utilisais une partie de mes vêtements pour escalader une colonne pour soulever quelque chose…. Mais vu qu'à chaque fois le vêtement se craque il faut m'en racheter un autre…. Et à chaque fois, c'est ma tutrice qui s'y colle. Elle m'avait donc interdit de le refaire, me retirant même les foulards que je porte habituellement à la hanche temporairement. Mais là, j'allais tenter mais pas avec le foulard que je venais de voler, trop chère et je ne ferais que confirmer les critique de la patronne. Un lambeau de ma robe était bien sur trop fragile… et toute la robe en elle-même… non… surtout que je ne voulais pas me retrouver en culotte pendant mon évasion. Il ne restait plus que le haut, un peu plus solide… mais bon…. Ça ne m'enchantait pas plus… Je sortie alors de mon décolleté la couronne d'or que je gardais avant de la jeter en l'air. Face de retire le bas pour tenter de dégonder la porte… pile, c'était le haut.

La pièce tomba sur ma main, révélant le pile.

-Et bien… ce qui est dit et dit.

Sans perdre un instant, je retirais alors mon haut sans frissonner un peu, nous étions certes en été, l'endroit n'avait pas connue de rayon de soleil depuis… longtemps, très longtemps surement. Puis, enroulant le tissus autour de mes mains avant de le placer entre le barreau, en dessous de la chaine pour ensuite soulever et tirer à tour de rôle de toutes mes forces, cherchant à retirer la porte de ses gonds ou pourquoi pas faire une autre faille tout en priant que mon haut n'allait pas se déchirer dans la manouvre… ma poitrine avait froid. Par ailleurs, finir seins nus ne me dérangeait pas du tout, vu ma poitrine, j'étais un peu serrer dans ce petit haut... mais bon... généralement je les laissais prendre l'air dans un endroit sur ou rien ne leur arrivera... pas une cellule inconnue apres avoir été kidnappé par un étrange personnage.

-Bordel…. Qu'est-ce qu'il ne faut pas faire pour un ravisseur de nos jours.