-Et vous avez pensé à moi ? Ch'ui honoré m'dmoiselle. Je euuuh... Il se frotta l'arrière du crâne, l'air un peu gêné. J'ai un lit dans l'comble, il est confortable... plus que l'sol en tout cas.
Il jeta un rapide coup d’œil à l'extérieur, son visage marquant une certaine inquiétude. Il détailla rapidement la jeune femme de pied en cape puis il dit enfin en faisant un effort d'articulation cette fois-ci :
-Vous ne pouvez pas rester ici. C'est dangereux... Prenez cette porte et monter l'escalier en bois sur votre gauche. Tout en haut, c'est l'étage des serviteurs, ma chambre est celle au fond du couloir à droit.... Je vous rejoindrais... quand je pourrais... J'essayerai de vous trouver des vêtements propres et des chaussures à votre taille... Sans vraiment demander l'autorisation, il se mit à genoux et prit un des pieds de la jeune femme, faisant épouser sa paume à la plante du pied de celle-ci pour sans doute en estimer la taille. Il la relâcha directement après en se relevant légèrement gêné en se rendant compte de la familiarité qu'il venait de faire. Désolé... Je... Ce sera des vêtements de servante par contre. Mais sont beau, vous verrez.... S'il vous plaît, ne faites pas trop de bruit une fois là-haut.
La jeune courtisane suivit les instructions du jeune homme pour rejoindre la chambre de ce dernier. En ouvrant la porte, elle put se rendre compte de l'air chaud qui se dégageait de la maison bien qu'il ne s'agissait que du chemin des serviteurs et que par conséquent il était bien moins chauffé que le reste de la demeure. Montant les marches en bois massif sobrement travaillé, il s'agissait clairement d'un escalier fait pour le service et nullement pour montrer une quelconque richesse. Malgré tout, il était bien vernis et correctement entretenu, signe que la maison était très riche, comme l'avait décris Jean plutôt. En effet, elle n'avait pas besoin de concentrer ses richesses sur les choses apparentes et ne négligeait donc pas l'entretien général de la bâtisse.
La jeune femme se déshabilla totalement, pliant correctement ses vêtements et en les posant à côté du lit. Elle se lava ensuite avec l'eau fraîche de la bassine, trouvant même un petit savon très très légèrement parfumé pour aller avec. Une fois chose faite et séché avec le petit essuie pendu à côté du miroir, elle défit le lit pour se blottir dans la couverture bien agréable. Le tissu était doux et se réchauffa rapidement, procurant un bonheur que la jeune femme n'imaginait même pas ressentir à nouveau. Elle voulait juste fermer les yeux deux minutes. Le sommeil lui tomba alors comme une massue et elle plongea dans le royaume des rêves.
-Excusez moi d'vous réveiller, mademoiselle. Juste pour vous demandez si je... vu qu's'est mon lit... vous... euuuh... Est ce que je... Il sembla prendre son courage à deux mains et termina sa phrase : Je pourrais avoir un p'tite place à votre côté ? Promis, j'vous ferais pas d'mal! Mais faut qh'j'dorme... On pouvait également sentir qu'il voulait un peu profiter d'une occasion si merveilleuse, mais pouvait-on l'en vouloir ? C'était à la petite Lucy d'en décider.