Votre proposition me parait tout à fait honnête et je l'accepte : nous partagerons donc à parts égales le fruit de notre "labeur" de ce soir.
Tu m’étonnes que ma proposition est honnête, pensa le nain,
tu vas te contenter de coller tes fesses à la fenêtre et de regarder dehors. Et j’étais même pas obligé de te donner un sou. Tu as intérêt à être efficace.
Bien si nous sommes d’accord, lui déclara-t-il en lui serrant la main,
le marché est conclu !
Le coupe-gorge, magnifique établissement au décor classique, mariant harmonieusement l’odeur de pisse, les couleurs noires et grises de la poussière avec la couleur rouge du sang séché sur les murs, vestiges des bagarres passées. En regardant avec plus d’attention sous les tables on pouvait apercevoir, de-ci de-là une ou deux dents à moitié pourries qui avaient été extraite brutalement de la bouche d’un des clients. Ce qu’ils osaient appelé bière était probablement un mélange d’un fond de cuve avec de l’eau crasseuse récupéré dans l’un des nombreux canaux de la ville.
Dans l’auberge le nain écouta Julius qui n’en finissait pas de caqueter comme une poule à longueur de temps.Et vas-y que je t’avoue que je suis un voleur médiocre qui s’est probablement déjà fait attraper par la milice locale, et vas-y que je te cause de ma sœur qui est probablement aussi bien éduqué que lui et qui devait trainer on ne sait où à cette heure-ci. Si elle lui causait des ennuis il n’avait qu’à la mettre dans un clos de Shallya loin d’ici ou encore lui briser les deux jambes, méthode plus radicale mais tout aussi efficace. Toutefois, il ne lui en toucha pas un mot, l’écoutant et hochant la tête de temps en temps pour acquiescer et donner de l’importance aux paroles du voleur.
Grimbergald ne lui parla guère de son passé, lui préférant de loin ses perspectives d’avenir et de la compagnie qu’il voulait mettre en place. Il lui raconta quelques anecdotes de batailles et de contrats légèrement édulcorées afin de les rendre encore plus attrayantes. Il lui conta la fois où il avait accompagné un marchand sur la route d’Altdorf et n’ayant eu aucun ennui, ce dernier ne voulut pas le rétribuer pour son travail. Prétextant que de toute manière le nain devait lui aussi aller jusqu’Altdorf et que de ce fait cela ne lui avait pas fait faire de détour, il voulut le laisser là, sans la moindre piécette en dédommagement. Grimbergald n’eut d’autre choix que de faire comprendre au marchand qu’un contrat est un contrat en lui brisant deux dents d’une droite bien placée. Ce jour-là il reçût sa paie et même un léger dédommagement pour le temps perdu à réclamer son dû.
Même si ses histoires n’étaient pas toujours d’une fidélité parfaite à la réalité, elles en révélaient beaucoup sur le tempérament du nain.
L’heure venue le nain pu observer Julius à l’œuvre, la facilité et la rapidité avec laquelle il ouvrit la porte laisser penser qu’il était légèrement plus doué que ce qu’il voulait bien laisser paraître au nain.
_ Pas mal pour un novice... Murmura le nain à l’oreille du filou.
Il se glissa tant bien que mal à l’intérieur de la maison, rentrant la légère proéminence de son ventre pour passer plus aisément la porte et ne pas paraitre trop lourdaud pour ce travail. La maison était sombre mais il ne fallut pas plus d’une seconde aux yeux du nain pour s’adapter au manque de lumière. Il commençait à apercevoir les reliefs, les meubles, les portes les objets environnant sans pour autant pouvoir dire avec certitude de quoi il s’agissait. Il lui faudrait s’approcher d’eux pour pouvoir dire avec certitude de quoi il s’agissait mais au moins il serait extrêmement discret.
- Je pense à une chose maître-nain : avez-vous de quoi nous éclairer ?
Le nain n’avait pas pensé au jeune homme, qui lui, ne voyait rien dans la nuit. Pour rester professionnel et ne pas montrer qu’il s’était montré négligeant il inventa :
-Je vois bien dans la nuit et nous seront bien plus discret sans une source de lumière que l’on pourrait voir de dehors. Reste à la fenêtre et observe la ruelle pour voir si personne ne passe et tends l’oreille pour être sur que personne n’est déjà ici.
Une fois Julius à son poste, Grimbergald commença à fouiller la première pièce, il se mit à ouvrir délicatement chaque tiroir, chaque armoire.
_Alors je fouille en premier le rez de chaussée, en essayant de ne pas faire de bruit.
_ je cherche des notes, de petits objets précieux, quelques chose qui évoque les Monts Brumeux
_ et je cherche aussi de quoi illuminer notre cher ami: bougie, allumettes...
Si je ne trouve rien je propose de trouver le bureau de l'homme ou sa chambre.