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Re: [Sigmund et Erik] Les Mille Trônes

Posté : 11 oct. 2015, 09:07
par Erik Von Vystern
Eh bien, qui eut cru qu’envoyer paître de la plus belle des manières possibles un diplomate spécialiste du lissage de moustaches puisse produire un tel effet ? Sûrement pas Erik, qui nota dans un coin de son esprit passablement surpris par la tournure des événements que finalement, à tout prendre, rester dans une assurance butée et inébranlable marchait parfois tout aussi bien qu’un discours joliment troussé. Sigmund en aurait été malade de jalousie.

A la pensée de son compagnon disparu, Erik sentit une vague de malaise le parcourir. La question du devenir de l’escroc le hantait. Etait-il revenu à sa vie d’avant, emplie sans doute de malversations quelconques et autres trafics en tout genre ? Quelque part, le magister l’espérait presque pour lui, car au moins, cela signifiait que le jeune homme était vivant, et en sûreté, tout du moins, autant qu’on pouvait l’être dans les bas-fonds de Marienburg. Certes, une pointe d’amertume le saisissait à l’idée que son partenaire ait pu décider de l’abandonner sans un mot d’explication et fuir l’enquête quand cette dernière devenait difficile. Pour autant, entre cette perspective qui voulait que le malheureux soit tombé dans les griffes de cultistes du chaos ou de fanatiques suffisamment cinglés pour battre un répurgateur à mort… Le pyromancien avait vite fait son choix. Jamais, malgré toute sa rancœur, il ne souhaiterait à quelqu’un de finir en tant que cadavre utilisé à il ne savait trop quel fin. Malgré tous les racontars sur les mages, le garçon restait quelqu’un de bien, qui abhorrait la violence inutile. Ironique pour un magister flamboyant, n’est-ce pas ? Et pourtant, en tant que vecteur naturel de destruction, il connaissait sur le bout des doigts les bonnes raisons pour l’apporter… Et les mauvaises. C’était une distinction fondamentale que les jeunes apprentis du Collège se voyaient enseigner dès leur plus jeune âge, et à raison, afin de les canaliser et d’éviter des débordements regrettables.

Chassant ses réflexions de sa tête, Erik se concentra à nouveau sur la conversation présente, souhaitant silencieusement bonne chance à Sigmund par la pensée. Voyant une petite bourse s’avancer vers lui, il tendit la main et la récupéra avec satisfaction. Voilà un homme qui savait au moins l’importance des avances convenables, et en constatant que plusieurs couronnes s’y trouvaient en palpant le cuir, l’apprenti supérieur ne put retenir un sourire satisfait. Au moins, il pourrait couvrir ses frais sans craindre de trop empiéter sur son modeste pécule économisé pendant ses années de formation.
Le diplomate se chargea également de rappeler brièvement les contours de la suite des réjouissances, même si ce compte-rendu était somme toute superflu, le magister ayant bien compris de quoi ses prochains jours seraient fait… Et ce n’était pas franchement le genre de programme qui le rendait fou d’excitation, mais soit. D’abord un fumoir, puis faire parler un répurgateur en faisant partie de l’engeance que cette profession avait une tendance monomaniaque à vouloir brûler, et enfin, selon toute attente, direction l’endroit répondant au doux nom de Marais Maudit… Non vraiment, on se demandait pourquoi il manquait singulièrement d’enthousiasme. Enfin, au moins, il aurait de l’occupation, et une compagnie qui à défaut d’être follement bavarde, avait l’avantage de ne pas être désagréable à l’œil. Il fallait savoir se contenter des petits plaisirs de la vie, comme aurait dit certains de ses amis de retour d’une virée au bordel local.

Schmidt conclut en leur tendant un parchemin tamponné de son sceau, qu’Erik s’empressa d’empocher et d’enrouler, afin de le glisser avec précaution dans son paquetage personnel, non sans l’avoir parcouru rapidement du regard. Pour le coup, il préférait le garder avec lui pour une raison simple : au moins, il savait lire ce qu’il y avait marqué dessus, et il doutait que ce soit le cas de sa comparse. L’alphabétisation au fin fond du Kislev ne devait pas être fameuse… Déjà qu’elle ne l’était pas au sein de l’Empire…

En tout cas, il fallait prier pour que ce bout de papier tamponné leur permette d’entrer sans encombre. De temps en temps, le respect presque surnaturel de la faune peu ragoûtante des bouges comme ce Lotus Doré pour la parole écrite suffisait à les convaincre de coopérer, comme leur envie de ne pas attirer l’attention des autorités afin de continuer leurs petites affaires tranquillement. Après tout, la maréchaussée avait tendance à fermer les yeux sur certaines activités tant que cela ne causait pas trop de grabuge. Dans le cas contraire… Eh bien, Erik préférait ne pas imaginer de cas contraire justement, en se raccrochant à un optimisme forcené un peu vulgaire, mais qui avait l’avantage de ne pas le faire stresser en avance pour rien. Si les choses devaient tourner mal… Ils improviseraient. De toute façon, ce n’était pas comme s’ils avaient le choix !

A la dernière interrogation en forme de question théorique, Erik sut que leur hôte venait de signifier son intention de mettre fin à ce conciliabule et de les renvoyer sur les pavés de Marienburg. En tant que tel, le pyromancien n’avait pas de question sur l’objet de leur mission, ou sur son déroulé présupposé. Tout était relativement clair, pour une fois depuis le début de cette histoire, même s’il ne doutait pas que les choses allaient fatalement s’obscurcir dès qu’ils commenceraient à fouiner sur les traces du répurgateur et du faux Miracle. Cependant, alors qu’il regardait autour de lui, son regard fut capté par le petit miroir dans un recoin de la pièce, de ces pièces de décorations que les nobles impériaux aimaient mettre dans leurs habitations ou bureaux. Aussi, se disant que demander ne lui coûterait au pire qu’un refus poli et un peu interloqué, il prit son courage à deux mains et déclara :

« J’en aurais une, Herr Schmidt, enfin, ce serait plus une requête. Verriez-vous un quelconque inconvénient à me prêter votre miroir ? Cela me serait d’une grande aide pour mes … investigations magiques.

Nous autres sorciers avons parfois besoin de certains ingrédients … particuliers, et cette modeste participation pourrait avoir un impact salutaire sur nos futures recherches, croyez-moi.
»

Erik attendit le verdict, et une fois ce dernier rendu, sortit de l’ambassade après avoir pris congé poliment de leur employeur. La seconde partie de son enquête pouvait commencer, et il sentait qu’elle ne manquerait pas de recéler autant de mystères et d’ennuis que la première. Mais au moins, maintenant, il savait à quoi s’en tenir…

A peu près.

Re: [Sigmund et Erik] Les Mille Trônes

Posté : 11 oct. 2015, 09:57
par [MJ] Ombre de la Mort
L'expression sur le visage du diplomate fut des plus coquasses, tant l'incrédulité fut visible et importante. Il sembla chercher ses mots, ne sachant que répondre à cette requête pour le moins singulière. Balayant rapidement la pièce du regard, il se dirigea vers une armoire de laquelle il sortit un petit miroir carré, depuis l'un des tiroirs.
ImageWilhelm Schmidt: Voici. Je ne sais pas trop ce que vous comptez en faire, mais je ne suis pas initié aux arcanes magiques, donc je ne chercherai pas à comprendre.

Allez, maintenant, et trouvez moi ce Falkenheim. Nous comptons sur vous.
Erik et Aslaug furent promptement ramenés vers la sortie par un des gardes du corps diplomatique, refoulant ainsi à nouveau les pavés de Marienburg. L'air ambiant commençait à se refroidir, signe que l'hiver approchait, lentement mais sûrement, sur les terres des Hommes en ce début d'Erntezeit. Fort de leur laisser-passer officiel et des informations à leur disposition, les deux comparses se mirent en route vers la prochaine étape de leur recherche, le Lotus Doré...
Prime de fin de partie de scénario
+20 XP pour Erik
+10 XP pour Aslaug