[Sigmund et Erik] Les Mille Trônes

Marienburg est le plus grand de tous les ports du Vieux Monde. Située à l’embouchure du fleuve, la ville est un énorme centre de commerce. Le Reik est ici un fleuve énorme, mesurant plus d’un kilomètre et demi d’une berge à l’autre. Marienburg est une cité indépendante (sans lien avec l’Empire), située au sein des Wastelands. c’est aussi le centre de l’activité religieuse du Culte de Manaan, le Dieu de la Mer.

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Erik Von Vystern
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Re: [Sigmund et Erik] Les Mille Trônes

Message par Erik Von Vystern »

Pendant un instant, Erik eut peur de se voir refuser l’accès à la Chambre étoilée. Que devrait-il faire dans ce cas ? Retourner sur ses pas, retraverser la ville pour attendre Sigmund dans la taverne où ils avaient passé la nuit précédente ? Tenter au contraire de les convaincre d’une autre manière en insistant, au risque d’indisposer ces solides gaillards ? Chercher une autre idée pour trouver cet Osric ? En tout cas, le regard inquisiteur des deux gardes ne lui disait rien qui vaille.

Heureusement, celui qui paraissait commander le duo, et dont les tempes grisonnantes révélaient qu’il s’agissait sans doute d’un privilège dû à l’âge, prononça les paroles attendues : il pouvait passer. Le magister prit soin de noter dans un recoin de sa tête les informations obtenues sur le trajet à prendre pour atteindre sa destination. Au vu de l’énormité du bâtiment et des nombreux étages qui le composaient, se perdre devait être particulièrement aisé pour le profane. Et il n’avait pas franchement l’intention d’interrompre un procès pour corruption, sorcellerie illégale ou quelque chose dans ce genre-là…

Un esprit impérial aurait pu être légèrement étonné de voir les portes des archives d’un autre Etat s’ouvrir pour un mage des Collèges. Pourtant, ces derniers étaient connus, à défaut d’être appréciés, à travers une bonne partie du Vieux Monde, et les nombreux agents de ces derniers, magisters confirmés, apprentis perpétuels, ou simplement apprentis supérieurs et compagnons s’efforçaient de tisser des liens avec bon nombre d’institutions étrangères. Marienburg, en particulier, avait toujours été très réceptive aux messages des sorciers légaux, au point d’avoir une partie de son université consacrée à l’enseignement de la magie. D’ailleurs, de ce que savait le jeune homme, un certain nombre de ses confrères impériaux y étaient au moins passé pour étudier tel ou tel ouvrage rare, et profiter des largesses de la cité, avide de s’attacher ces redoutables protecteurs.
La présence ancienne de la magie pouvait donc expliquer la relative tolérance que les habitants montraient envers les lanceurs de sort, pour peu qu’ils ne fussent pas chaotiques, et cette acceptation sans complication de son explication, qui plus est par des fidèles de Manann. Tout du moins, c’était l’une des raisons qui lui semblait le plus plausible.

Afin de remercier les deux gardes, Erik s’inclina devant eux, et pénétra dans la bâtisse. S’il avait un instant hésité à reproduire le geste qu’ils avaient effectué pour le saluer, soit le signe de reconnaissance des adorateurs du fils de Taal, aisément reconnaissable pour quelqu’un originaire des côtes du Nordland, où les cultistes du dieu des mers étaient nombreux, le pyromancien avait finalement opté pour une version plus simple. Après tout, les suivants de Manann avaient une tendance à être aussi ombrageux et changeants que leur dieu, et il craignait que les gardes ne voient comme une offense le fait qu’un magister flamboyant s’approprie leur geste traditionnel de reconnaissance.

Franchissant l’imposante porte d’entrée, le garçon se retrouva dans une salle d’entrée relativement peu fréquentée à cette heure de la journée. Cependant, il put voir quelques érudits vérénéens passer, comme il s’y attendait, ainsi que des répurgateurs facilement reconnaissables à leur accoutrement et à leurs armes : difficile de confondre un juge en robe et un chasseur de sorcières à la mine patibulaire, deux pistolets chargés à la ceinture. Il récolta quelques regards peu amènes de certains : malgré le célèbre, et à son sens salvateur, édit de Magnus le Pieux, un certain nombre de répurgateurs continuaient de considérer les magisters légaux comme des ennemis potentiels… Ou en tout cas des personnes à surveiller. Les vieilles habitudes avaient la vie dure.

L’un des pauvres hères maintenus fermement par un duo de répurgateurs et qui attendait manifestement son procès attira son attention. Enfin plus exactement, l’immonde mutation sur son front le frappa. En voilà un qui était bon pour le bûcher…

Erik haïssait les chaotiques, quels qu’ils soient, comme à peu près tous les habitants du Vieux Monde qui ne leur étaient pas dévoués. Mais pour un magister, cette détestation était souvent viscérale. Trop souvent, les praticiens des arcanes avaient été associés par la superstition à ces âmes égarés qui embrassaient la voie de cultistes des Puissances de la Ruine, et cela avait encore une résonnance particulière pour les mages. Et le pyromancien n’échappait pas à la règle.

Son plus cher désir, dès qu’il avait intégré le Collège Flamboyant, avait toujours été de démontrer les bienfaits que pouvait apporter la magie aux autres. Aussi ceux qui s’aventuraient dans un chemin qui n’avait attiré qu’opprobre et haine aux mages ne lui inspiraient aucune pitié.

Abandonnant cette abomination au bras séculier, Erik accéléra le pas, désireux de mettre la plus grande distance entre le mutant et lui-même. Et enfin, il trouva l’escalier menant au sous-sol, le descendit au pas de course pour accéder aux archives.

Là, le magister s’empressa de prendre une des lampes nécessaire pour s’éclairer dans la pénombre ambiante. Les étagères semblaient s’étendre à perte de vue, regorgeant de livres et de parchemins en tout genre. Pour tout lire, Erik n’en aurait pas eu assez d’au moins deux vies complètes. Déjà, plusieurs titres attiraient son œil, mais son amour du papier devrait souffrir là quelques déconvenues : il était là en mission, non en simple curieux.

Evidemment, pour trouver ce qu’il cherchait dans cette immensité, il allait falloir être méthodique. Histoire de ne pas attirer l’attention, Erik préférait agir seul dans un premier temps, mais la prudence ne devait pas pour autant l’empêcher de trouver ce qu’il cherchait. C’est pourquoi il farfouilla dans son sac pour en sortir son accessoire de calligraphie, avisa un bout de parchemin qui traînait et écrivit dessus le nom du répurgateur, suivit d’un point d’interrogation.

Son plan était simple : tout d’abord il allait tenter de trouver les archives en relation avec Osric par lui-même. S’il n’y arrivait pas, alors il irait tendre le parchemin avec ce qu’il cherchait au chef-archiviste. Evidemment, il n’était pas question de lui parler, telle était la règle. Mais en fervent vérénéen, il savait qu’un de ses adeptes, et quelqu’un occupant un tel poste ne pouvait qu’en être un selon lui, ne refuserait pas d’aider une âme en quête de vérité, pour peu que la demande soit faite correctement, c’est-à-dire en silence.

Quant à ses recherches immédiates, le pyromancien comptait procéder avec le plus de méthode possible, soit chercher tout d’abord dans le registre répertoriant les répurgateurs affiliés à la Chambre étoilée. S’il ne trouvait rien de cette manière, alors il remonterait jusqu’aux archives judiciaires remontant à l’année de la découverte du Miracle, l’éradication d’un culte de Stromfels ne pouvant pas ne pas être consigné ici. Et si là encore il n’obtenait rien d’exploitable… Alors il demanderait.

Bref, il était plus que temps pour Erik de se mettre en quête d’informations. S’il devait être honnête, la perspective de passer un bon moment à cet endroit, loin de l’angoisser, ravissait sa foi de vérénéen convaincu. Ce n’était pas tous les jours qu’on pouvait avoir accès à tant de livres dans le Vieux Monde, et après deux jours à courir partout et à traverser les ruelles les plus sordides de Marienburg, une pause dans un tel temple du savoir était plus que bienvenue. Retour à la civilisation, en quelque sorte…
Modifié en dernier par [MJ] Ombre de la Mort le 15 avr. 2015, 14:56, modifié 1 fois.
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Erik Von Vystern, Voie du Sorcier Impérial
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Message par [MJ] Ombre de la Mort »

Test de recherche
Pas de caract. ; bonus de -1 au résultat car Vérénéen ; bonus supplémentaire non disponible (pas de dépense de PdC Véréna)
Obt. : 4-1 = 3, réussite
La recherche d'Erik consistait, sur le papier, à chercher une aiguille dans une botte de foin. Sur le papier seulement : par on ne savait quel miracle, il ne mit pas plus d'une dizaine de minutes à tomber sur un recueil Inquisitorial appartenant, à priori, à la loge locale de l'Ordre des Templiers de Sigmar, soit l'appellation officielle des Répurgateurs assermentés par l'Empire. Y étaient compilés des centaines et des centaines d'entrées relatives à tel ou tel Répurgateur ou Chasseur de Sorcières rattaché à Marienburg, ses environs et les Wastelands. Erik parcourut d'innombrable récits de missions, listes d'agents ainsi que certains procès-verbaux relatifs aux plus fameux jugements et procès de l'époque récente de la ville.
Test de recherche
Pas de caract. ; bonus de -1 au résultat car Vérénéen ; bonus supplémentaire non disponible (pas de dépense de PdC Véréna)
Obt. : 14-1 = 13, échec
La difficulté se situait finalement bel et bien là, dans cet épais compendium. Là, quelque part, au fil d'une page voire d'une phrase, se trouvaient les mots tant convoités. "Osric Falkenheim"...
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Erik Von Vystern
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Re: [Sigmund et Erik] Les Mille Trônes

Message par Erik Von Vystern »

Parcourant les rayonnages d’un pas lent, les yeux plissés pour lire minutieusement les titres des allées indiquant ce qu’elles renfermaient, à la faible lueur de sa lanterne qui émettait un petit flamboiement donnant à son visage une teinte toute particulière, comme si ses cheveux roux avaient commencé à déteindre sur sa peau, Erik progressait lentement mais sûrement. Il était concentré, attentif, prenant soin de décortiquer chaque mot pour être sûr de ne pas se tromper avant de passer aux étagères suivantes.

Tout d’abord, il s’était dirigé, de manière logique, vers les archives contenant les affaires religieuses, donc susceptibles d’être en lien avec les chaotiques. Une fois le coin correspondant trouvé, ce qui ne fut pas difficile puisque étant donné le lieu où il se trouvait, lesdites archives se trouvaient en bonne place, le pyromancien continua et chercha ce qui se rapportait aux activités des sigmarites. L’immense majorité des répurgateurs étant affiliés au dieu protecteur de l’Empire, là encore, il trouva facilement ce qu’il cherchait… Bien que sa découverte ne l’avance pas énormément. Objectivement, ce genre d’affaires occupaient la majeure partie des archives religieuses… Mais pas à pas, le magister restreignait au fur et à mesure son champ de recherche, et quand on partait de tout un sous-sol poussiéreux et mal éclairé pour arriver à plusieurs allées, c’était déjà en soi un progrès, surtout quand la progression n’avait pris que quelques minutes tout au plus.

Une fois au niveau des archives sigmarites, il lui restait le plus difficile, à savoir mettre la main sur le ou les bons ouvrages, et … Commencer une lecture qui s’annonçait longue. Par chance, ou par habitude des bibliothèques, un subtil mélange des deux sans doute, Erik trouva un ouvrage qui lui semblait être une piste tout à fait sérieuse. L’imposant volume, qui au vu des pages disparates et mal accrochées, avait dû subir de nombreuses corrections et ajouts postérieurs à sa première parution, traitait de l’ensemble des membres l’Ordre des Templiers de Sigmar assignés à Marienburg, avec toutes les affaires traitées par ces derniers. Bref, Erik avait eu la main heureuse.

S’installant aussi confortablement qu’il le pouvait, la lampe calée sur ses genoux pour lire correctement, l’apprenti supérieur débuta ses recherches. Il y avait, pour toutes les personnes sensibles aux charmes cachés mais enivrants de la lecture, une volupté certaine à parcourir des yeux un tome de cette taille, à se perdre dans les annotations dans la marge ou en bas de page, à réfléchir quelques instants à ce que tel ou tel terme technique pouvait signifier. Certains passages en particulier exposaient à demi-mots seulement les découvertes impies des répurgateurs, ou avaient tendance à rassembler sous un même vocable des phénomènes n’ayant pas grand-chose à voir. Ainsi, « démon » avait à lui seul un nombre d’entrées faramineux, mais un mage comme Erik, qui possédait donc des connaissances aethyriques solides, pouvait voir les différences entre ce que les gens du commun, effrayés, rangeait sous une même appellation. Si cela lui facilitait la tâche pour comprendre ce qu’il lisait, en revanche, les approximations de ce genre rendait sa mission plus ardue, car il était obligé de s’attarder sur chaque affaire, étant donné qu’un rapide balayage des termes ne pouvait pas toujours suffire pour déterminer s’il y avait un rapport ou pas avec ce qu’il cherchait.

Il y avait un seul avantage à cela : à force de fatiguer ses yeux à lire des rapports procéduriers minutieux, Erik allait finit par avoir une connaissance correcte de la législation locale en matière de manifestation chaotique… Et de magie, domaine qui l’intéressait directement, il fallait le reconnaître. Non pas qu’il ait quoi que ce soit à se reprocher, évidemment, mais à son humble avis, même dans une ville connue pour sa tolérance à l’égard de ses semblables, mieux valait être prudent. Le garçon perdit donc un temps précieux à ordonner dans sa tête la moindre parcelle d’information pouvant être intéressante pour sa propre personne, quitte à oublier de temps en temps ce pour quoi il était venu. Mais telle était la puissance des livres : ils le happaient, l’emportaient dans un monde nouveau, où il prenait un plaisir sans fin à engranger de nouveaux savoirs. Au fond, ce n’était pas étonnant s’il avait toujours été l’un des apprentis du Collège Flamboyants les plus assidus aux études académiques : élevé sous l’égide de Verena depuis l’enfance, il en avait gardé un amour profond pour le savoir… Et la justice, évidemment. C’était une différence avec certains de ses confrères pyromanciens les plus emportés, il le savait, mais cela ne le gênait pas. A vrai dire, cette capacité d’absolue concentration et d’étude lui avait permis maintes fois de progresser aussi vite, si ce n’était un tantinet plus vite que quelques-uns de ses camarades.

Erik parcourut donc les hauts-faits d’un certain Wolfgang Markenberg, répurgateur spécialisé dans la traque des mutants, qui en avait débusqué une dizaine dans une masure des bas-fonds de Marienburg, ceux de Margritta Von Trautam, dont le rapport laissait sous-entendre que son acharnement avait sans doute plus mené à des arrestations abusives qu’à autre chose… Mais ce n’était que son avis, sans doute un peu orienté. Son amour des répurgateurs et de leur méthode musclée restait tout de même très relatif. Et tant d’autres noms qui défilaient devant ses yeux, mais nulle part pour le moment il ne voyait une trace de cet Osric Falkenheim… Peut-être qu’il n’était plus en activité depuis un moment, ce qui pouvait expliquer son absence dans les archives consignées au début de l’ouvrage ?

Ses yeux le picotant, le magister fit une pause dans sa recherche, s’accordant quelques minutes pour souffler et laisser son esprit vagabonder vers autre chose que ces récits tous plus horrifiques les uns que les autres et ces rapports de procédure parfois fastidieux. Cependant, il reposa bien vite son regard émeraude sur le tome dans ses mains : il devait continuer, pas question d’être parvenu jusqu’ici pour faire chou blanc !

Adressant une rapide prière à Verena, Erik se replongea dans sa lecture, décidé à persévérer, quitte à passer toute sa journée en ce lieu. Une fois les informations trouvées, il pourrait partir et rejoindre Sigmund pour enquêter plus avant. Sauf que pour cela, il lui fallait trouver ce maudit répurgateur dans les archives… Ou se résigner à demander de l’aide à un archiviste pour cela.
Je reste donc à parcourir le livre le temps qu'il faudra, donc tests répétés? Si vraiment ça ne donne rien, alors je vais voir l'archiviste du coin avec le bout de papier écrit dans mon post précédent pour lui "demander" en silence de l'aide.
Modifié en dernier par [MJ] Ombre de la Mort le 18 avr. 2015, 20:26, modifié 1 fois.
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Erik Von Vystern, Voie du Sorcier Impérial
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Message par [MJ] Ombre de la Mort »

  • Pendant ce temps, à l'auberge...

Aslaug Aethewulf revenait d'une énième expédition dans les maigres bois environnant Marienburg. Le tenancier de la taverne et elle avaient conclus un marché il y avait plusieurs mois maintenant : en échange des venaisons dûment chassées par la Nordique, le propriétaire consentait à lui fournir le gite et le couvert, aussi modestes soient-ils. Le ragoût forestier de la veille contenait notamment quelques morceaux d'un cerf récemment tué par la chasseuse.

La veille justement, Aslaug avait observé un bien étrange trio apparaître au sein de la taverne. Alors même qu'elle dégusait le fruit de son labeur cuisiné par le tenancier, un étrange personnage aux tons tirants vers le rouge avait passé le pas de la porte, suivis par un second individu d'aspect peu engageant et enfin... une vieille totalement décharnée et à la peau pelant atrocement pour elle ne savait quelle raison. Bien vite, ils avaient entamés un repas, du ragoût tout comme elle, et la vieille avait commencé à débiter tout un discours concernant, de ce qu'elle se souvenait, un répurgateur du nom d’Osric Falkenheim, un enfant proclamé Héritier de Sigmar (rien que ça) et une apparente supercherie sur fond de mutant chaotique. Tout un programme.

Le groupe avait ensuite parlé du Marais Maudit. Un lieu qu'elle connaissait quelque peu pour s'y être déjà aventuré à quelques reprises pour y chasser de la volaille d'eau. Franchement pas le plus chouette coin des alentours de la ville. De multiples pièges naturelles s'y trouvaient, de la tourbière traîtresse aux sables mouvants. Sans parler des créatures, naturelles ou non, y ayant élu domicile ...

Le but actuel de la vie d'Aslaug était des plus simples, si tant est qu'on puisse considérer son vécu de manière triviale : racheter sa place auprès des siens. Elle réfléchit au sujet le reste de la soirée et durant une partie de la nuit : aider ce groupe d'individus à mettre fin à cette mascarade chaotique, en commençant par les guider au sein du Marais, pourrait être une manière d'atteindre la rédemption tant convoitée. Et à se racheter aux yeux des dieux, pour laver la sauvagerie dont elle avait aveuglement fait preuve dans ses terres natales. Oui, cela semblait bien, pour commencer du moins ...

Le lendemain, elle décida donc de suivre les individus, à défaut d'établir le contact. Ils laissèrent la vieille à l'auberge puis se séparèrent ; tirant à pile ou face sur une de ses quelques couronnes, elle fila le rouquin à l'allure atypique. Sûrement un mage, ou quelque chose comme ça...

Ledit rouquin la mena jusqu'au Tempelwijk et son Tribunal des Temples, un lieu qu'elle connaissait de nom sans jamais y être entrée. L'homme fut interrompu dans sa marche par la garde chevalière de l'entrée, mais mit moins qu'une minute pour finalement entrer dans le bâtiment. Restait désormais à Aslaug de faire de même, ou d'attendre qu'il en ressorte.

  • Archives du Tribunal des Temples
Test de recherche
Pas de caract. ; bonus de -1 au résultat car Vérénéen ; bonus supplémentaire -1 car prière à Véréna (-5 PdC car petite prière)
Obt. : 10-2 = 8, réussite
La recherche des termes "Osric Falkenheim" prit à Erik Von Vystern un temps fou. Mais elle fut finalement fructueuse lorsque, au détour d'une page, il trouva la liste des répurgateurs relevés de leurs fonctions officielles pour diverses raisons : meurtres injustifiés répétés, fraternisation avec l'engeance chaotique, folie, ou raisons médicales. Il trouva Osric en fin de liste, il s'agissait apparemment de l'un des derniers répurgateurs relevés à l'heure actuelle. Le motif était médical et religieux à la fois : "battu jusqu'au seuil du Sombre Royaume de Mórr par la Croisade de l'Enfant. Hérésie envers l'Héritier avéré de Sigmar". Fait plus intéressant encore, la dernière localisation connue était spécifiée (selon la légende, à des fins pratiques au cas où il serait nécessaire de retrouver le répurgateur, pour réhabilitation ou condamnation). En ce qui concernait Osric, le livre faisait mention d'un certain établissement appelé "le Lotus Doré - la Maison qui Rêve", dans le Suiddock...
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Aslaug Aethewulf
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Re: [Sigmund et Erik] Les Mille Trônes

Message par Aslaug Aethewulf »

Aslaug émergea d'un sommeil de plomb le corps courbaturé, encore endolori par l'éreintante chasse qu’elle avait menée hier. Ce cerf ne s’était pas laissé abattre très facilement ! S'étirant les membres, elle se rafraîchit brièvement avant de rassembler ses maigres possessions matérielles. La journée était ensoleillée, et si le printemps ne s’était pas encore installé, le gros de l’hiver était passé. Les habitants de Marienburg se précipitaient dans les rues tels des animaux sortis d’une longue hibernation, curieux de venir renifler les étals des marchés.

La taverne, où elle travaillait, était aussi froide que lumineuse. Le tenancier avait ouvert grand les fenêtres afin de laisser entrer un soleil pâle. Deux clients dormaient sur leurs bocks dans un coin sombre, sûrement encore saouls de la veille. Dans la rue, non loin, une voix éraillée promettait la destruction prochaine de l’Empire, affirmant que l’apparition de l’Héritier de Sigmar en était le commencement.

Aslaug s’accouda au bar, où elle attendit poliment que le tavernier finisse d’inspecter les robinets des fûts de bière et des tonneaux de vin empilés derrière le comptoir. L’homme finit par poser sur elle des petits yeux ourlés de paupières épaisses, lui tendant par la même occasion un reste de ragoût forestier de la veille. Tandis que la jeune femme plongeait sa cuillère dans l’épais ragoût, elle questionna le tenancier sur l’étrange trio qui avait fait son apparition hier dans la soirée. Le ragoût était nourrissant, juste ce qu’il fallait pour chasser plaisamment la faim qui avait commencé à la tenailler avec un peu trop d’insistance. Le tavernier lui apprit que le petit groupe avait décidé de se séparer et que le rouquin venait de quitter l’auberge en direction du Tempelwijk. Aslaug avala une dernière cuillerée avant de repousser l’assiette creuse. L’homme récupéra les restes du déjeuner ainsi que les couverts et la vaisselle, s’attelant à nettoyer tout ça.

Aslaug remercia le tavernier et se détourna aussitôt pour laisser le brave homme se débrouiller avec sa vaisselle. La kislévite sortit de l’établissement en avançant péniblement dans ce mélange de boue et de pavés qui caractérisait les venelles mal dégagées de Marienburg.

Aslaug partit en direction du Tempelwijk, humant les relents de bière fraîche, de ragoût de porc au chou et des effluves occasionnels de tabac qui flottaient dans l’air, et elle percevait le murmure des conversations lointaines. Elle ignora tout cela, se concentrant exclusivement sur les cheveux roux qui appartenaient au mage. L’odeur des peaux bouillies dérivait de l’échoppe d’un tanneur dans la rue d’à côté, celle du cuir et du métal du rémouleur d’en face, puis plus loin la fumée d’un feu de charbon.

Mais quelque chose de plus aigu planait dans l’atmosphère, une odeur de citron, un goût d’acier. L’air même était âcre. La chasseuse respirait lentement et prudemment, plus habituée à parcourir les plaines kislévites, afin de se laisser envahir par l’odeur. Des couleurs virevoltaient sous ses paupières closes: noir, orange et rouge. Des conversations lui parvenaient d’une dizaine d’endroits différents et si elle ne pouvait en saisir la teneur, les intonations lui paraissaient toujours claires. Attente. Angoisse. Tension. Réincarnation. Elle ouvrit les yeux et continua sa filature jusqu’au Tribunal des Temples.

Aslaug Aethewulf eut un petit soupir en apercevant le duo stationnant devant le Tribunal, chacun des hommes présentant une mine stoïque et imperturbable. Le rouquin mit moins d’une minute pour les convaincre de le laisser entrer. La chasseuse se mordit la lèvre inférieure. Jamais elle ne pourrait rentrer dans cet édifice. Certains se seraient abaissés à la flagornerie ou à l'orgueil mesquin, cherchant soit à flatter les gardes soit à les intimider.
Pour sa part, Aslaug avait davantage d'honnêteté que ça. Elle restait égale à elle-même, en toutes circonstances... C’est pourquoi elle comprit rapidement que jamais elle n’entrerait dans ce Tribunal. La jeune femme se mit à quelques mètres du bâtiment, posa sa besace au sol et s’assit dessus. De là, elle pourrait surveiller les entrées et sorties. Il ne restait plus qu’à patienter…
Modifié en dernier par [MJ] Ombre de la Mort le 19 avr. 2015, 17:05, modifié 1 fois.
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Aslaug Aethewulf, Voie de la chasse
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Erik Von Vystern
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Re: [Sigmund et Erik] Les Mille Trônes

Message par Erik Von Vystern »

Les magisters flamboyants n’étaient pas particulièrement réputés pour leur patience dans le Vieux Monde, et souvent à juste titre. Beaucoup avaient une vocation pour la sorcellerie de bataille, de façon logique étant donné le caractère destructeur de leurs pouvoirs. Certains faisaient office de conseilleirs dans les cours ducales ou des comtes électeurs, et leurs jugements étaient réputés. Mais les érudits n’étaient pas légions au sein du Collège, autant par manque d’attirance générale que pour des raisons d’éducation. L’apprentissage des jeunes pyromanciens se focalisait avant tout sur un aspect pratique, et si une éducation bien plus fournie que la moyenne impériale leur était offerte, l’image du vénérable sage penché sur ses parchemins pouvait sembler très éloignée de la réalité de l’Ordre.

Cependant, Erik était l’un des rares apprentis supérieurs à apprécier les moments calmes d’études dans les bibliothèques poussiéreuses. Mais force était d’admettre qu’après plusieurs heures la tête penchée sur cet épais tome qui ne voulait pas lui révéler ce qu’il cherchait de plus en plus désespérément, le dos courbaturé, voûté et les yeux humides qui le picotaient de plus en plus vivement, le magister commençait à saturer légèrement. Sauf que la perspective de fermer l’ouvrage et de s’avouer vaincu énervait profondément le praticien des arcanes : il n’allait pas retourner piteux vers son comparse pour dire que finalement, il avait perdu pratiquement toute une journée pour un résultat nul quand même ? L’orgueil du garçon et sa foi dans le pouvoir de l’érudition aurait eu du mal à le supporter. Alors il persévérait, tournant les pages mécaniquement, tout en maudissant intérieurement Osric Falkenheim, ce fichu Miracle et toute cette histoire…

Au moment où il commençait néanmoins à perdre tout espoir, enfin, pourtant, Erik le vit, ce nom tant cherché. Au détour d’une page était consigné les deux mots salvateurs : Osric Falkenheim. Aussitôt, avec une avidité que n’aurait pas reniée un fidèle d’Haendryk, le pyromancien se jeta sur l’écrit devant lui, imprimant sur sa rétine les informations trouvées. Et elles ne le déçurent pas. Apparemment, Osric Falkenheim avait été relevé de ses fonctions, ce qui représentait ordinairement la preuve discrète qu’un répurgateur était complètement fou et hors de contrôle. Et quand on connaissait les méthodes brutales de la plupart, pour l’exprimer en termes polis, cela voulait vraiment dire quelque chose. Mais la raison invoquée était pour le moins… intéressante, oui c’était le mot, et confirmait le lien de cet homme avec ce Miracle. Le chasseur de sorcières avait donc été battu à mort par les fanatiques de le Croisade à l’Enfant. Pour un peu, en imaginant un lynchage en règle par une foule délirante, soit le cauchemar secret de tout mage, Erik aurait presque pu ressentir de la compassion pour un répurgateur. Il fallait reconnaître que si tous les suivants de cette Croisade était aussi habités que la Mère Abbesse Lutzen, il n’y avait guère besoin de s’étonner que quiconque oserait contredire la sainte vérité de leur légende savamment orchestrée connaîtrait un sort funeste. Osric Falkenheim pouvait en attester, semblait-il.

D’ailleurs, un autre motif de renvoi, qui sonnait étrangement aux oreilles du garçon, était inscrit. Hérésie envers l’héritier avéré de Sigmar ? Depuis quand une croyance qui n’était encore que populaire, et qui, au vu de tous les éléments amassés jusqu’alors par le pyromancien, fleurait beaucoup plus la manipulation chaotique que le divin miracle, était un motif légitime et surtout légal pour démettre un répurgateur officiel de ses fonctions ? La folie qui s’était emparée de cette ville avait donc atteint les plus hautes sphères et pervertie la justice religieuse ? Les sigmarites de Marienburg étaient à ce point ensorcelés par ce gosse ? Tout cela devenait véritablement inquiétant. Passe encore que la populace croit en la réapparition de Sigmar : cela arrivait de temps en temps, les miséreux étaient prêts à s’accrocher à n’importe quel espoir, mais généralement, ces hérésies populaires se trouvaient rapidement étouffées par les cercles supérieurs des cultes. Si on omettait le cas Valten évidemment, mais c’était une autre histoire… Et qui n’avait pas autant d’éléments contradictoires.

Poursuivant sa lecture, Erik apprit un nouvel élément intéressant, et cette fois-ci directement exploitable pour continuer son enquête. Osric Falkenheim avait été aperçu pour la dernière fois dans un établissement répondant au doux nom de « Lotus Doré-La Maison qui rêve. » Autant les gens de l’Empire parlaient parfois à mots couverts du fameux Lotus Noir, poison violent auquel certaines personnes peu fréquentables n’hésitaient pas à avoir recours, autant le Lotus Doré… Etait-ce une métaphore, un jeu de mots pour initiés ? Erik n’en avait strictement aucune idée, même s’il pouvait supposer que cet endroit devait être une taverne ou auberge quelconque, bref un lieu idéal pour se faire oublier ou se remettre de ses blessures. A moins que ce ne soit l’endroit où le répurgateur déchu avait été battu comme un plâtre ? Possible aussi. En tout cas, c’était une piste à explorer, qui allait apparemment le mener au Suiddock. Le quartier pauvre des docks… Formidable, Erik en trépignait d’impatience… En toute ironie bien entendu.

Par acquis de conscience, dès fois qu’il y aurait d’autres choses à apprendre dans les pages suivantes, le magister continua quelques minutes supplémentaires sa lecture, revigoré par ses découvertes, puis referma finalement avec un soupir discret mais néanmoins audible de soulagement. Etirant sa longue et mince carcasse, le garçon se leva, grimaçant en sentant ses muscles engourdis le tirailler. Il reposa le livre sur son étagère, ramassa ses affaires et sortit du sous-sol en s’appuyant légèrement plus que d’habitude sur son bâton des Collèges. Arrivé à l’étage principal, Erik se hâta de le traverser, désireux de revoir la lumière chaude et bienfaisante du soleil. Cependant, un oratoire vérénéen attira son attention, posé un peu retrait mais bien réel, et dont la présence n’avait finalement pas grand-chose de surprenante dans un tel endroit. Erik se dirigea donc vers ce dernier et y fit une prière courte mais sincère pour remercier la déesse de l’avoir guidé dans ses recherches. Cela fait, il déposa dans la petite urne destinée aux dons des fidèles qui servaient à entretenir les livres, payer les scribes et autres choses indispensables pour faire vivre le culte quelques sous de cuivre. C’était peu, il le reconnaissait, mais sa fortune était bien maigre, et nul doute que si sa présence en ville se prolongeait, il allait devoir puiser encore dedans ne serait-ce que pour se loger.

Enfin, il sortir de la Chambre étoilée et put enfin goûter aux rayons de l’astre doré qu’il appréciait tant, comme tous les magisters flamboyants. Mais bien vite, il accéléra le pas, sachant qu’il ne pouvait pas rester éternellement planté devant l’entrée du Tribunal des Temples, et saluant les deux gardes qui l’avaient laissé passer le matin, Erik traversa la place, décidé à retrouver Sigmund au plus vite. Il prit donc la direction de la taverne où ils avaient passé la nuit auparavant.
Modifié en dernier par [MJ] Ombre de la Mort le 23 avr. 2015, 18:51, modifié 1 fois.
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Erik Von Vystern, Voie du Sorcier Impérial
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[MJ] Ombre de la Mort
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Re: [Sigmund et Erik] Les Mille Trônes

Message par [MJ] Ombre de la Mort »

Prière et dîme de Véréna d'Erik
-5 s
+5 PdC
Erik ressortit du Tribunal sous les yeux d'Aslaug, une paire d'yeux parmi tant d'autres dans la foule de badaux de cet après-midi Marienbourgeoise. L'Apprenti Sorcier Flamboyant ne se rendit donc pas compte qu'un être singulier l'observait avec la plus haute attention alors qu'il descendait les marches et entamait son retour vers la taverne. Aslaug lui emboîta le pas en maintenant malgré tout une distance respectable entre eux, pour rester discrète...
Test de détection d'Erik
Basé sur INT
Pas de bonus car aucune compétence adaptée
Malus de +3 au résultat final car foule dense dans les rues

Obt. : 2+3 -> 5, réussite.
... Mais l'ignorance ne dura qu'un temps. Erik, par on ne savait quel sixième sens, vérifia maintes fois par dessus son épaule durant le trajet. Il fit semblant de rien, mais il avait rapidement remarqué une tête, un visage au charme farouche et à la chevelure d'une clarté et d'une blondeur tirant au blanc neige. Difficilement camouflable au sein d'une populace semi-sudiste aux traits plus durs et aux couleurs plus foncées...

L'inconnue le suivit tout du long, du Tribunal à la Taverne. Erik s'arrêta d'ailleurs devant cette dernière, réfléchissant à ce qui conviendrait de faire en pareille situation. Qui était cette femme au physique singulier ? Une espionne des hautes instances religieuses ? Une fanatique de la Croisade ayant eu vent de leur petite enquête ? Un contact d'Osric ? Mystère ...
Test de détection d'Aslaug
Pour voir si tu te rends comptes qu'il t'a repéré. Basé sur INT
Obt. : 9, raté de peu !
Quant à Aslaug, elle avait jugé sa filature digne de ce qu'elle attendait. Elle suivit l'inconnu discrètement (selon elle en tout cas) .. jusqu'à la taverne où elle logeait et qu'elle approvisionnait en gibier...
Image
Cliquez si vous l'osez ..
Torture favorite:

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Erik Von Vystern
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Re: [Sigmund et Erik] Les Mille Trônes

Message par Erik Von Vystern »

Tandis qu’il progressait à travers les rues, Erik réfléchissait à ce qu’il venait d’apprendre, l’esprit fonctionnant à cent à l’heure, la mine soucieuse, et regardant fréquemment par-dessus son épaule, car il n’était pas tranquille. En effet, passé l’euphorie de la découverte, venait les questions plus inquiétantes que cette dernière soulevait. Si un répurgateur, un homme de loi, le bras armé des cultes, avait pu se faire battre en plein Marienburg par la populace et n’y avait gagné qu’une révocation pour hérésie… Que se passerait-il si on découvrait qu’un mage, rejeton malheureux d’une engeance presque unanimement détestée, enquêtait sur le Miracle ?

Il fallait être honnête, la réponse semblait facile à trouver, et n’avait strictement rien de rassurante. Or, Erik n’avait vraiment, mais alors vraiment pas envie de se retrouver au bout d’une cage comme la pauvre mère abbesse ou laissé pour mort dans une ruelle obscure comme Osric Falkenheim. Certes, les magisters flamboyants étaient passionnées, parfois enclins à un brin de folie, mais ils n’étaient pas complètement suicidaires… En tout cas, ce n’était sûrement pas son genre.

Oui, il fallait être discret, dès qu’il verrait Sigmund, le garçon dirait à son camarade qu’ils allaient devoir redoubler de vigilance. Au pire, il n’aurait qu’à mentir pieusement pour éviter de se faire découvrir et racontant enquêter pour pouvoir faire une sorte d’hagiographie du grand Miracle ou une faribole dans ce goût-là… A vrai dire, ce n’était pas une si mauvaise idée, et en silence, tandis que ses pieds martelaient le sol un peu plus fort à chaque pas, il se mit à composer mentalement une série d’excuses ou d’alibis au cas où il se ferait interroger. Patiemment, il attendit qu’un marchand de poisson décharge ses caisses de marchandises devant lui, la vente de la journée ayant apparemment été satisfaisante, à en croire le sourire joyeux sur le visage rougeaud de l’homme. Or, tandis qu’il restait là à attendre de pouvoir continuer son chemin, il aperçut rapidement une silhouette aux contours inhabituels pour la région, qui semblait le lorgner. Bizarre… Et un peu flatteur, tout du moins aux yeux pour le moins orgueilleux quant à l’attractivité de sa personne d’Erik. Enfin, il put avancer, et oublia rapidement cette femme. Sauf qu’il la revit alors qu’il tournait à un moment dans une ruelle pour aller plus vite… Et encore une fois quand il s’arrêta pour s’assurer de son chemin auprès d’une plantureuse mère maquerelle qui tenta de déployer tout le charme de ses dents gâtées pour l'attirer dans son établissement. Voilà qui commençait à devenir inquiétant.


Du coup, Erik ralentit l’allure, certain à présent du chemin à prendre, mais pour vérifier qu’il ne se trompait pas et n’était pas sujet à un léger accès de paranoïa déclenché par toutes ces révélations troublantes, il fit un léger détour… Et là encore, cette femme au teint pâle et à la blondeur caractéristique de contrées plus au nord le suivit… Bon sang, non, il ne rêvait pas, elle le filait ! Mais qu’est-ce qu’elle lui voulait à la fin ? Immédiatement, les craintes qui n’avaient fait qu’effleurer son esprit à sa sortie du Tribunal des Temples refirent surface, et cette fois-ci avec une violence désagréable. Pourtant, il ne devait surtout pas paniquer, malgré le fait qu’il se trouvât seul dans une ville qu’il connaissait à peine. Bon, d’abord, il fallait être logique : elle n’était pas d’ici, en tout cas, son physique lui rappelait celui de certaines femmes de son Nordland natal… Peut-être une compatriote ? Ou une norse ? Ou… Une femme de ces contrées froides qu’on appelait Kislev ? Les trois options étaient possibles, et si une pouvait être réconfortante, les deux autres ne l’étaient guère.

Et quant à ce qu’elle pouvait bien lui vouloir précisément… Il y avait un certain nombre de possibilités : la version simple truand de Marienburg, il évacuait celle de la prostituée flairant le client potentiel eu égard à son accoutrement et à l’approche pour le moins inhabituelle venant d’une telle profession ; la version contact de son employeur, des collèges, de quelqu’un d’autre lié à toute cette histoire peut-être ? Enfin, il y avait aussi la dernière version beaucoup moins agréable, soit celle de l’envoyé destiné à en découdre avec lui pour avoir fourré son nez là où il ne fallait pas, soit des sigmarites fanatiques, soit des chaotiques… L’avantage de la dernière hypothèse étant qu’au moins, personne ne lui en voudrait si les choses dégénéraient, même si pour la discrétion, il faudrait repasser.

Bref, ce n’était de toute façon pas en faisant des plans sur la comète de Sigmar et en imaginant toutes les idées les plus sordides qu’il allait découvrir la vérité. Peu importait qui était cette femme, foi d’Erik Von Vystern, il allait le découvrir, et rapidement !

Enfin arrivé devant la taverne où il avait passé la nuit précédente, le pyromancien s’arrêta quelques instants… Puis bifurqua brutalement dans une ruelle adjacente, et là, il attendit, se tapissant dans l’ombre, son bâton fermement en main. Normalement, l’inconnue allait le suivre, et en serait quitte pour une petite frayeur et un interrogatoire en règle. Une fois la femme engagée dans la ruelle, Erik surgit alors de sa cachette et lui barra le passage avec son bâton mis à l’horizontale, de façon à bloquer toute progression. Son visage affichait une mine grave, dur, ses yeux verts semblaient prendre une teinte orageuse, et se redressant de toute sa hauteur pour accentuer l’effet menaçant, il darda son regard sur la femme et lui dit :

« Ce n’est pas que j’ai quelque chose, d’ordinaire, contre les belles femmes qui me suivent dans la rue… Mais je vous trouve assez insistante à faire semblant de vous cacher à chaque fois que je tourne la tête, et ce depuis plusieurs kilomètres.

Alors je vais être très franc. Les magisters flamboyants n’aiment pas du tout être filés par des inconnus. Pas. Du. Tout. Et comme j’en suis un… Eh bien, disons qu’il vaudrait mieux m’expliquer en détail les raisons d’un tel acharnement…

Ou je pourrais… Je ne sais pas… Perdre le contrôle de ma magie. »
Modifié en dernier par [MJ] Ombre de la Mort le 02 mai 2015, 12:58, modifié 1 fois.
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Erik Von Vystern, Voie du Sorcier Impérial
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Aslaug Aethewulf
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Re: [Sigmund et Erik] Les Mille Trônes

Message par Aslaug Aethewulf »

Aslaug Aethewulf resta assisse pendant de longues heures. Elle se demanda à plusieurs reprises, si cela valait la peine d’attendre cet inconnu. Ces quelques heures furent d’un ennui rare, la jeune kislévite s’abandonna dans une contemplation totale. Elle s’emmura dans un mutisme un peu sombre, songeant à son fils. Unique pilier de son existence, seule chose qui lui avait donné assez de cœur pour venir tenter sa chance dans l’Empire, presque aveugle, en quête de chimère.
Elle porta sa main à son arc qui reposait sur le sol. Du doigt, elle en suivit la courbe de la base jusqu’à son extrémité, trouvant du réconfort dans ce contact.

Aslaug s’apprêtait à se lever pour aller s’acheter un repas, lorsqu’elle vit le rouquin sortir du Tribunal des Temples. Elle rassembla rapidement ses affaires et reprit sa filature. Il n’y avait pas foule dans les rues. Le spectacle d’un pyromancien déambulant dans les rues fit se tourner quelques têtes, mais les bons citoyens en revinrent rapidement à leurs conversations et à leurs affaires.

Il lui fut aisée de garder le jeune homme en vue, car il marchait plutôt lentement en prenant la direction de son auberge. Aslaug réprouva l’irritation qu’elle éprouvait à devoir courir après un jeune homme, alors qu’elle aurait mieux fait de l’accoster lors de sa sortie du Tribunal des Temples.
La kislévite traversa ce qui semblait être un marché, où se côtoyaient pêle-mêle la venaison, les différents légumes et les multiples tonneaux qui alimentaient les tables des auberges environnantes, et notamment leurs occupants avides de se gaver de quelque chose de chaud et de réconfortant. Il est vrai que l’on affronte d’autant mieux les temps troublés et la bise mordante qu’on enserre fermement, tout près de son cœur, la certitude qu’un repas nous attend à la fin de la journée.

Néanmoins, alors qu’elle se plaisait à contempler les différents stands, Aslaug perdit l’intéressé de vue. Elle se hâta de traverser cette rue encombrée en s’efforçant de ne bousculer personne pour se retrouver rapidement devant l’entrée de la taverne. C’est ce moment que le rouquin choisit pour bondir devant elle, un vulgaire bâton dans les mains pour barrer la route à Aslaug.

Les prunelles de la chasseuse étudiaient le jeune homme d'un regard acéré, pas loin de la méfiance. Il y avait trop de choses qui lui étaient inconnues et qui gravitaient autour d'Erik pour qu’elle n'éprouve pas une certaine défiance à son égard. Les mots du magister avaient arraché un sourire aux lèvres d’Aslaug, pas le moins inquiétée par ses propos. Elle était soumise à la tentation empreinte d'une fierté mal placée de lui répondre avec morgue. A la place, elle inclina très légèrement la tête avant de répliquer d'une voix qui devait lui paraître largement accentuée par le parler de Kislev.

- Mes excuses, si je vous ai effrayé, énonça-t-elle doucement. Ce n’était pas mon intention. Hier j’ai surpris votre discussion avec un autre Impérial et je vous ai entendu parler à propos du Marais Maudit. Je me suis déjà rendue en ce lieu et vous n’avez aucune chance de ressortir vivant de ce marais sans un guide. En l’occurrence une guide. Contre quelques guilders, je pourrais vous éviter de multiples pièges.

Le timbre de sa voix perdit un peu de son mordant glacé, et elle adoucit son regard pour en atténuer le caractère acéré. Pour autant, elle n'en présentait toujours pas moins une expression inébranlable et froide.
Modifié en dernier par [MJ] Ombre de la Mort le 15 mai 2015, 11:40, modifié 2 fois.
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Aslaug Aethewulf, Voie de la chasse
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Erik Von Vystern
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Re: [Sigmund et Erik] Les Mille Trônes

Message par Erik Von Vystern »

Effrayer un magister ? Morbleu, il en fallait plus pour cela qu’une seule personne ! A moins bien sûr que ladite personne soit atrocement déformée par des mutations chaotiques immondes. Là évidemment, ça pouvait marcher… Voilà très exactement les pensées qui traversaient à ce moment précis la tête d’Erik. Parce qu’il fallait être logique : même s’il n’était encore officiellement qu’apprenti supérieur de son ordre, le garçon estimait pouvoir se défaire d’un seul assaillant sans trop de problème. Non, effrayé n’était pas le mot. En revanche, il était vrai que le pyromancien commençait à être sur des charbons ardents avec toute cette histoire, et se voir filer pendant plusieurs kilomètres par une inconnue n’était pas franchement le genre de choses susceptibles de le mettre en joie. Cependant, l’inconnue ne semblait pas avoir de mauvaises intentions, du moins de manière ostensible en tout cas. Après tout, s’il y avait bien une chose qu’il avait appris au cours des derniers jours, c’est que la traîtrise pouvait être insidieuse et se tapir dans l’ombre de la fidélité avant de frapper sournoisement par derrière. La Mère Abbesse Widmann en avait fait l’amère expérience.

Néanmoins, un détail attiré l’homme. Comme il en avait fait la supposition, la femme en face de lui parlait un reikspiel fortement marqué par une prononciation étrangère, plutôt nordique. Elle lui rappelait un peu l’accent des habitants de l’Ostermark notamment, ce qui lui faisait supposer que son interlocutrice venait sans doute de la frontière avec le Kislev, ou en tout cas d’une contrée en dehors de l’Empire. Ce n’était pas forcément un détail extraordinaire. L’Empire était la plaque-tournante du commerce continental, et la plus grande nation humaine, aussi les mercenaires venus d’ailleurs n’étaient pas rares à arpenter les routes sinueuses de cette nation.

Cependant, ce détail avait ici une importance capitale. En effet s’il avait affaire à une étrangère à l’Empire, cela signifiait sans doute qu’il avait en face d’elle une personne n’ayant guère d’attache avec la foi sigmarite. Bien sûr, il pouvait se tromper, mais tout de même, c’était un point a priori relativement certain. Or, du même coup, Erik excluait le risque d’un fanatique potentiel décidé à le faire abandonner ses recherches ou à les saboter en cours de route. Et il ne ressentait pas de perturbation aethyrique autour de la jeune femme, ce qui lui laissait supposer qu’elle n’était à première vue pas chaotique. Là encore, il ne pouvait dégager de certitude absolue, mais simplement trouver des pistes et éliminer des hypothèses.

Cependant, le fait que l’inconnue lui avoue l’avoir plus ou moins espionné, pardon, avoir surpris sa conversation la veille avec Signmund et la Mère Abbesse avait de quoi accroître sa méfiance. Mais d’un autre côté… Un guide ne serait pas de refus évidemment. Rien que le nom de cet endroit avait de quoi faire fuir n’importe quelle personne saine d’esprit. Et puis de toute façon, il devait d’abord aller trouver Osric dans ce fameux Lotus Doré, avant de tenter un déplacement risqué dans une ancienne demeure de cultistes. Préférant temporiser néanmoins et lui accorder pour quelques instants le bénéfice du doute, le magister fit pivoter d’une main agile son bâton, qui se retrouva à la verticale, soit sa position normale, même si du fait de sa présence, Erik bouchait toujours plus ou moins la rue dans laquelle lui et son interlocutrice se trouvaient. Mais ce serait sans doute moins agressif comme posture. Puis il demanda, histoire de s’assurer qu’il n’y avait pas anguille sous roche :

« Hum, je vois… Mais, pardonnez mes doutes… Je crois que vous ne venez pas d’ici, et encore moins de l’Empire. Qu’avez-vous donc eu à faire dans ce Marais Maudit ? »

Question pas forcément innocente et destinée à en savoir plus sur son interlocutrice… Et à tester, le cas échéant, sa capacité à lui fournir un alibi convainquant. Il poursuivit ensuite :

« Et pour le reste… Je ne compte pas me rendre immédiatement dans le Marais Maudit de toute façon, j’ai encore à visiter dans cette bonne ville. Sans compter que comme paiement, à moins que vous n’acceptiez de vous entretenir avec mon employeur dans cette ville, je crains de ne pouvoir vous satisfaire. »

Il ne lui restait que six pauvres couronnes d’or en poche, autant dire qu’il n’avait pas franchement de quoi s’offrir une guide, aussi talentueuse soit-elle. En revanche, il ne serait pas idiot d’aller voir Wilhelm Schmidt pour lui faire part de ses avancées… Et lui demander de payer cette femme si elle pouvait s’avérer utile. Après tout, d’après ce qu’il avait compris, il avait bien engagé des truands pour l’accompagner, alors une personne de plus ou de moins ne le dérangerait sûrement pas.
Modifié en dernier par [MJ] Ombre de la Mort le 15 mai 2015, 11:40, modifié 1 fois.
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Erik Von Vystern, Voie du Sorcier Impérial
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Boule de feu: 20+2d10+2d10 dégâts (Maîtrise de l'aethyr 1)
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