[Lucy Trend] Repas familial

Marienburg est le plus grand de tous les ports du Vieux Monde. Située à l’embouchure du fleuve, la ville est un énorme centre de commerce. Le Reik est ici un fleuve énorme, mesurant plus d’un kilomètre et demi d’une berge à l’autre. Marienburg est une cité indépendante (sans lien avec l’Empire), située au sein des Wastelands. c’est aussi le centre de l’activité religieuse du Culte de Manaan, le Dieu de la Mer.

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[MJ] Galrauch
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Re: [Lucy Trend] Repas familial

Message par [MJ] Galrauch »

L’arrivée de Lucy auprès de Jean changea rapidement son attitude, il la serra dans ses bras puissants alors qu’elle lui murmurait à l’oreille des mots doux. Il la retenue même une seconde de plus, le sourire aux lèvres, avant de la relâcher en direction de Saïd. L’arabéen fut surpris par la courtisane, il était profondément dans ses pensées. Il revêtit son plus beau sourire à la vue de la jeune femme.

Image«Ma belle Lucy, mais je vais magnifiquement bien très cher! Je devais avoir l’air concentré c’est tout, je pensais aux quelques jours de célébrations qui nous restaient ici. Après, la vie terne et monotone allait revenir au manoir. Par chance, votre présence égayera fort heureusement le décor. Margaret et son attitude de rabat-joie quitteront nos murs pour aller rejoindre son nouvel époux, et nous pourrons enfin nous concentrer sur vous, douce Lucy. Je m’excuse encore d’ailleurs, cela fait bientôt plus de 30 jours que vous êtes, telle une prisonnière, enfermé entre nos murs. Mais je tiens à vous rassurer, plus le temps passe à l’extérieur, plus les gens qui vous en veulent vous oublieront. Selon mes sources, les Chapeaux Noirs ne parlent plus du tout de vous dans les casernes depuis une semaine au moins. Une fois le mariage célébré, une nouvelle vie s’offrira à vous! Je vais devoir vous laissez belle princesse, j’ai encore beaucoup à faire pour ce soir au Brelan, vous venez j’espère bien? Fantastique! Une telle soirée aurait été bien triste sans vous! Profitez-en! Faites la fête avec Jean, buvez, dansez, amusez-vous!»

Si ces quelques mots, Saïd s’inclina doucement en signe de politesse, prit la main de Lucy et y déposa un tendre baiser. Pendant une fraction de seconde, l’arabéen sourit subtilement et fit un lent clin d’œil à sa protégée. Il se releva, relâcha la main de Lucy et d’un geste calculé, prit son départ. Jean avait tout vu, il la rejoignit et passa un bras dans son dos découvert.

Image«Tu es p-prête? Je dois allez porter un co-colis à Margaret avant de p-partir à la fête de ce soir, tu m’accompagnes?»
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Alors qu’ils profitaient du crépuscule orangé du ciel lors de leur randonnée, Jean expliqua pourquoi Margaret n’était pas au Manoir depuis 3 jours. La tradition familiale insistait pour une longue célébration, mais aussi une dernière séparation. Margaret était depuis dans une résidence privée, éloignée du manoir. À y vivre ses derniers moments de solitude avant de devenir une tendre épouse, dévoué à son mari comme la coutume le doit. La maison se trouvait dans le fond d’un cul-de-sac peu éclairé, un endroit qui ne présageait pas la présence d’une femme si bien placée dans la société. Quelques lueurs de chandelles traversaient les rideaux de la chaumière en bois. Jean cogna 3 fois à la porte et puis 2 fois plus lentement. Un code secret surement. Quelque instant plus tard, Margaret vint ouvrir, visiblement ennuyé, mais encore plus qu’à son habitude. «Il était temps Jean, c’est long ici toute seul, oh tiens, la nouvelle. Dis-moi, comment trouves-tu jusqu’à maintenant MON mariage, j’espère que TU t’amuses bien, parce que pour moi, c’est fort probablement la plus longue et la plus décevante fête que je n’ai jamais vécue.» Jean intervint rapidement avant que le caractère explosif de Maraget ne fasse plus de dégât que nécessaire. «Du calme Maggy, il ne reste que 2 jours, et tu rencontreras ton futur mari. Comme prévue, tu te souviens, ça ne vaut pas la peine de t’énerver. Voici les ouvrages que tu voulais pour lire, nous devons y aller, nous sommes attendus.» Margaret agrippa le paquet de livres et claqua la porte derrière elle. «J-je suis désolé, elle est un peu toujours comme ça, mais au fond d’elle c’est un b-b-bonne personne».

---------------------------------------------------------- Musique d'ambiance
La route vers le Brelan était d’un calme magnifique, les soirées froides avaient comme avantage de vider la rue des bedeaux. Ils allaient tous se réchauffer dans les maintes tavernes et trous afin d’y boire un vin épicé chaud et échanger maints potins sur la vie du quartier. Le Casino se retrouvait à l’entrée d’Elfsgemeente, Elfeville, sur le pont principal qui menait au bastion du Roi Phénix. Le bâtiment faisait plus de 3 étages, 2 au niveau du pont et un dans la structure soutenante de l’ouvrage architecturale. L’accueil de l’endroit était occupé par une magnifique femme aux traits forts, Morgane Bauersdottir, une impériale, administratrice de l’établissement. Malgré le contexte plus privé de la soirée, la Dame expliqua les règlements du Brelan. Toute arme doit être remise au vestiaire, il n’y aura aucuns frais d’entrés pour tous les invités, aucune dispute ne sera tolérée vis a vis les décisions du casino et de son administration. Aucun avertissement ne sera donné avant une expulsion sommaire par l’équipe de sécurité mise en place.


Une fois à l’intérieur de l’établissement, une chaleur excitante faisait vibrer l’endroit, il y avait foule. Animation aux quatre coins de la salle de spectacle, sur scène, équilibriste et contorsionniste à rendre jaloux toute courtisane. Dans la salle même, entre les invités, musiciens et saltimbanque costumé mettaient l’ambiance aux maximums. La pièce éclairée par un immense chandelier, les murs en bois massif brûlé. D’immenses tapisseries représentant artistes et célébrations d’un peu partout au pays peuplaient la salle. Les gens riaient, dansaient et s’amusaient. Le jeune marié était déjà arrivé et entouré par ses amis proches. La rumeur courrait que certaines tables du casino de l’étage inférieur n’offraient une place que si l’on misait au bas mot 20 couronnes. Dame Cassandra était bien assise dans une banquette capitonnée, elle riait, pour une fois, à gorge déployée. Un immense sourire traversait son visage qui était normalement si stoïque. Elle était assise avec 3 dames d’égal rang si on se fiait aux accoutrements de chacune. D’un autre côté de la grande salle, un invité qui avait visiblement pris quelques boissons de trop se faisait montrer poliment la sortie. Il surenchère en criant à un des propriétaires de l’établissement, Trancas Quendalmanliye, de retournés sur son île avec tous ses cousins aux longues oreilles. Nous pourrions aisément décrire le grabuge que l’homme provoqua alors qu’il se faisait raccompagner vers la sortie, mais ce serait pâle en comparaison a la réaction du public lorsque l’homme se fit promptement éjecté par une porte savamment placée pour les trouble-fêtes, direction l’eau glaciale de la rivière qui coulait sous l’établissement. Une ronde d’applaudissement et de chanson suivit ces débâcles et la fête continua.



Pour une fête, c’était très bien réussi. Le vin, la compagnie, le chef cuisinier, tous les éléments clés d’un casse-tête y étaient réunis et l’œuvre finale était magistrale. La musique d’accordéon se jumelait aux explosions de rires. Les danses et chansons valsaient ensemble tout la soirée. Jean profita de sa douce invitée en visitant une des chambres privées présentes à l’entrée du Casino, l’alcool rendait les esprits libres et les mains téméraires. Trop téméraires pour la grande salle. Moult chaudes caresses et entrechoque des corps plus tard, Lucy se retrouva un moment seule, assise au bar à commander une boisson pour la revigoré. Saïd se glissa jusqu’a elle à ce moment, lui aussi très bien enjoué par la traîtresse qu’était l’Eau-de-vie.

Image«Tu sais Lucy, je suis vraiment désolé de tout ce qui t’est arrivé, l’incendie, les répurgateurs, tout ça. J’ai l’impression que sans ça, rien de tout ceci ne se serait passé comme ça et peut-être nous ne nous serions perdus de vue, qui sait.» Le personnage charmeur de Saïd était différent ce soir, fort probablement l’abus de vin lui avait trop fait tourner la tête. Il renchérit, «J’espère vraiment que ça va bien se passer pour toi avec nous. Que Cassandra va t’accepter, je travaille encore là dessus en passant. Je sais... je ne suis pas… je ne suis pas comme elle tu comprends, enfin… Je…" Il regarda vers son verre à moitié vide. "Je suis... désolé.”.

Ses mains agrippèrent les cheveux de Lucy avant de se propulsé, lèvre entrouverte vers Lucy. La vélocité de son corps fut difficilement acceptée par son tabouret qui fut projeté au sol. Il tenta d’embrasser vigoureusement la jeune femme. Mais fut interrompu par la maîtresse gravité. Saïd s’écroula sur le sol, présenta mille excuses à moitié prononcées, rampa hors du champ de vision de Lucy et se dirigea vers le casino à l’étage inférieur. De retour au bar, le serveur lui offrit son verre, un compliment de la maison lui dit-il en offrant une carte de visite pliée en deux.


Sur un côté de la carte, il n’y avait qu’une lettre. Une sordide et malveillante lettre. Cette lettre qui était la source de bien des malheurs pour la pauvre Lucy. À l’endos, un jugement bien pire que tout ce qui aurait pus être prononcé.


► Afficher le texte

Visiblement troublé, le serveur voulu montrer à Lucy qui lui avait offert le verre et la lettre, mais un rapide coup d’œil dans la salle le força à abandonner, l’homme était malheureusement disparu.
Les dons des dieux de la ruine aux citoyens du monde entier ne sont pas la douleur, la luxure, la corruption et la maladie,
mais bien le courage, la découverte, l'ambition et la résilience.

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Lucy Trend

Re: [Lucy Trend] Repas familial

Message par Lucy Trend »

Tout ceci était tellement… bizarre, dans le bon sens du terme cela dit. Moi, Lucy Trend, pourchassé par l’Inquisition Imperial et par une des familles marchande de Marienburg était… en train de faire la fête dans un Casino elfique et à savourer moult plaisir. L’ironie de la situation était véritablement… délicieuse, peut être que je devais voir là un signe claire que je n’avais rien à me faire… car après tout, est ce qu’un vrai criminel profiterait aussi d’autant de plaisir malgré tous ses crime ? Je me stoppai un moment dans mes réflexions pour constater que… surement. Peut-être que c’était pour ça qu’il continuait leur forfait.

Toujours est-il qu’après avoir été aussi mal reçu par la futur épouse… cela faisait du bien de s’amuser tandis qu’elle s’ennuyait comme un rat mort. Drôle de tradition d’ailleurs… si je venais à me marier, hors de question de rester cloitrer plusieurs jours dans une maison alors que tout le monde s’amuse. Je pense d’ailleurs que j’étais trop… « Intenable » pour vraiment me marier, ma liberté me tiens trop à cœur… de toute manière j’étais encore jeune… Je secouai la tête violement, je n’aimais pas penser trop à ma jeunesse car ça voudrait dire que j’allais vieillir… moi vielle et plus capable de faire les quatre cent coups…. J’en tremblais d’avance.

En tout cas, cette petite séance privé avec Jean eu le mérite de me rappeler que j’étais encore bien jeune et vigoureuse et que cela allait durer encore longtemps. Mais rien ne vallait un peu d’alcool pour me redonner des forces avant le deuxième tour. Jean avait été un peu classique cette fois, ce n’était pas grave, il connait mon amour pour la nouveauté. Profitant de l’accalmie, Said vint vers moi… apparemment bien éméché, peut-être avait-il un peu bus ? Mais pourquoi avoir bus autant ici ? Il divaguait… du moins en apparence. L’avantage avec l’alcool c’était qu’il était impossible de mentir en cas d’avoir trop bu. Il était vraiment désolé sur ce qu’il c’était passé… mais ce qui m’interloqua le plus était les parole concernant Cassandra, la maitresse de la demeure ou je logeais. Elle ne m’acceptait pas encore ? Mais surtout…

-Pas comme… elle… comment ça ?

Il n’eut pas vraiment le temps de me répondre car… sans trop comprendre pourquoi, après m’avoir attrapé les cheveux, il tenta de m’embrasser… pour au final s’écrouler par terre. Je n’avais aucune idée de combien de verre il avait pris mais apparemment il était surement temps qu’il s’arrête pour la soirée. Il se releva et s’excusa, je me contentai de lui sourire et de lui proposer d’aller se reposer. Je ne lui en voulais pas vraiment malgré la surprise et je savais qu’il n’était pas du genre à me vouloir du mal… mais pour autant je ne pouvais pas lui dire que ce n’était « pas grave ». Peut-être que j’irais le voir un peu plus tard… pouvoir voir comment il allait et… en savoir plus sur cette Cassandra. Il était clair que quelque chose n’allait pas avec Said, quelque chose le dérangeait.

Mais avant, j’avais encore un peu à profiter, le serveur vint m’amener mon verre ainsi qu’une carte de visite. C’était gentil de sa part et en voyant une lettre à l’intérieur je ne pus m’empêcher de sourire. Un admirateur mystère ? Voilà qui était intéressant. Mais lorsque j’ai déplié le bout de papier… le message n’eut le mérite que de gâcher ma soirée… et m’enrager.

-Toi…

D’une certaine façon… c’était bel et bien un admirateur mystère… un admirateur un peu trop collant. Apparemment il allait passer à l’action dans la nuit… très bien, hors de question que j’attende plus longtemps après que cet idiot m’est fait attendre dans la cave.

-Ooooh oui… on va jouer mon coco…

Affichant un grand sourire, je remerciai alors le serveur, terminant lentement mon verre tout en cherchant Jean du regard. Je voulais reprendre notre petite soirée seul à seul mais… nous allons avoir un invité. Une fois terminé, je me leva pour rejoindre mon amant et l’inviter a danser avec moi. Apres tout, rien de mieux qu’une petite valse pour préparer un piège ? Je ne sais pas, mais ça faisait romantique. Commençant la danse, je vins positionner ma tête proche de son oreille pour lui parler en toute discrétion.

-L’agresseur est ici… il m’a envoyé un message pour me menacer.

Je continuais de danser, forçant un petit peu pour que Jean ne s’arrête pas et qu’il n’attire pas l’attention. De toute manière, il allait vouloir aussi mettre la main sur le Sigmarite pour lui faire payer de s’être attaqué à moi.

-Apparemment il voudra m’attaquer pendant mon sommeil… alors… que dis-tu qu’on continue de profiter de cette soirée s’en trop s’éloigner et de lui tendre un piège au moment de se coucher mon amour ?

Je ne savais pas pourquoi, mais alors clairement que je venais d’expliquer à mon amant un piège pour un meurtre, je ne me sentais pas mal du tout… bien au contraire, j’étais excité. On dormirait bien ce soir... avec le cadavre d'un Sigmarite sous le lit.

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[MJ] Galrauch
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Re: [Lucy Trend] Repas familial

Message par [MJ] Galrauch »

Plus Lucy parlait de son plan à Jean, plus elle semblait perdre son attention. Les yeux n’arrivaient pas à fixer son interlocutrice. Lucy tenta de le rappeler à l’ordre, mais rien n’y faisait. Que ce soit un abus de liquide éthylique, la fatigue ou bien une intoxication alimentaire, l’homme ne semblait pas dans son assiette. Après quelque tour de piste de danse, c’en était trop pour lui et il dut aller s’asseoir sur un tabouret en bordure de la salle. S’appuyant maladroitement sur la courtisane, il trébucha en chemin et renversa le verre d’un invité. C’est peinturé de honte qu’il adressa la parole à la jeune femme.
Image«Je suis désolé, Lucy, je crois que ça ne va pas. Normalement je suis capable d’en prendre plus. Mais, la fête, cette histoire, je me sens très faible, je crois, qu-que je vais devoir aller me reposer, du moins aller reprendre des forces. Tu ne pourras pas rester avec moi ce soir, ce serait trop risqué pour toi. Tu vas devoir te cacher ailleurs. Le manoir n’est pas en sécurité actuellement. En temps normal Saïd pourrait t’aider, mais je crois que nous devons l’oublier… pour ce soir… Crois-tu pouvoir retrouver la maison où se terre Margaret? Personne ne connaît cet endroit. Seulement Cassandra, moi, toi et Saïd savons ou elle se trouve. C’est un lieu privé ou personne ne pourra vous importuner, jusqu’à ce que j’aille vous rejoindre, le temps de m’avoir ressaisi. Tu devras impérativement utiliser notre code secret pour entrer, sinon Margaret pourrait croire que c’est un inconnu. Tu t’en souviens? Trois petits coups, puis deux plus espacés.»

Que Lucy proteste ou accepte n’avait aucune importance à ses yeux actuellement, il ne démorderait pas. Il devait partir, mais elle ne pouvait venir avec lui pour sa sécurité. Il profita d’un temps mort pour faire quérir Morgane, une des propriétaires de l’établissement et lui demanda un carrosse pour la courtisane. Il paya même un extra en douce à la tenancière pour que des gardes l’accompagnent et s’assurent que son transit se fasse sans la moindre anicroche.
Image«Demain mon amour, demain nous ferons la fête à ces hommes de foi. Ils n’imposeront jamais leur pseudo-ordre et volonté sur nous. Avec moi, tu seras toujours en sécurité. Je ne laisserais jamais personne te faire du mal, tu en as ma parole. Nous les brûlerons tous vivants, ces hommes qui te menace. Ce sera plus beau et grand que tout, ce sera toi et moi contre le monde entier. Va te cacher cette nuit, et demain matin, à l’aube j’irais te chercher et nous établirons un plan qui scellera leurs sorts. Je t’aime Lucy, attends-moi, je reviendrais rapidement te retrouver.»
Les gardes du Brelan arrivèrent, trois hommes bien vêtus et de bonne carrure, portant sous leurs uniformes armes et armures dissimulées. Jean saisit la main de Lucy avant de l’embrasser passionnément. Les gardes attendirent patiemment la fin de leur discussion avant de l’escorter jusqu’à son carrosse qui piétinait à la sortie. Une voiturette noire fermée munie de deux lanternes en fer forgé illuminait le chemin au centre du pont encore populeux par les nombreux fêtards. Une grande bête, bien brossée menait le carrosse dans les rues cahoteuses de Marienburg. Un garde était à l’intérieur avec Lucy tandis que les deux autres se trouvaient à l’extérieur avec le cocher. L’homme ne dit pas un mot de tout le trajet outre les formules de politesse pour une femme visiblement plus élevée dans la société que le statut de Lucy. L’homme croyait avoir à faire à une personnalité importante et agissait comme la convenance l’aurait exigé. La route prit de longues minutes, surtout dans ce silence malaisant que provoquait ce garde. Éventuellement le cheval arrêta son pas rythmique et la porte du carrosse s’ouvrit.

Le visage sérieux des deux gardes du Brelan transperçait la nuit, illuminée par une des lanternes du fiacre. Ils étaient à l’entrée de la ruelle où se trouvait la maison secrète de Margaret. Étant donné la largeur du cul-de-sac, les derniers pas devront être faits sans le carrosse. Les hommes prirent une lanterne et pénétrèrent dans le chemin qui semblait se refermer sur les intrus. Les maisons de quatre étages obscurcissaient presque entièrement le ciel, la lueur de la lune se perdait entre les recoins des résidences qui s’élevaient l’une sur l’autre. Un chat rôdait calmement sur une corniche et observait ces nouveaux venus. Un rat prit la fuite alors que le premier garde ouvrit le chemin. Nous ne devions pas être très loin de l’eau, le bruit des clapotis si omniprésent nous rappelait la présence du Reik dans les fondations de la cité-État. Des toussotements brisèrent le silence de la nuit dans une maison adjacente. Une faible lumière émanait d’une fenêtre de la cache de Margaret. Elle devait être réveillée par chance. Un garde en avant, un sur le côté droit de Lucy et un en arrière d’elle formait son escorte. Les hommes laissaient transparaître un brin de nervosité, pourquoi les aurait-on commandés s’il n’y avait aucun risque. Il devait forcément y avoir un danger. Chaque pas dans l’obscurité apportait une nouvelle source de stress pour les gardes. Ils avaient tous la main sur leurs armes, mais il ne fallut que d’un bruit derrière eux pour qu’ils ne dégainent leurs épées en un instant et que Lucy soit projeter vers la maison par le garde à ses côté. Celui qui se trouvait en arrière l’attrapa alors que les deux autres allèrent voir. C’était le chat qui était descendu maladroitement de sa fenêtre. Stupide chat…


Lucy faisait face à l’entrée de la résidence, cogna le code secret et patienta de longues secondes. Margaret ouvrit la porte d’un grand mouvement avec un air surpris. «Qu’est-ce que tu fais là toi? Et qui sont ces hommes? Où est Jean? … Peu importe, ça tombe bien, je commençais à avoir faim! Allez entre, et toi aussi, les autres vous pouvez partir.» Dit-elle en pointant le plus joli des trois gardes. «Allez, allez, je n’ai pas que ça à faire, retournez d’où vous venez!» Margaret ne portant qu’une chemise de nuit agrippa l’homme par le poignet et ferma la porte derrière Lucy avant d’y mettre le verrou. Elle dirigea le garde qui ne semblait protester aucunement dans les entrailles de la maison. «Alors, dis-moi, Lucy, comme se passe la soirée au Brelan? Parle-moi de Hudgard, il était désagréable n’est-ce pas? Comme tous ces hommes de la haute noblesse qui ne connaissent rien d’autre. Raconte-moi tout dans un instant. Je dois terminer ça» dit-elle en pointant le garde. Elle le poussa dans une chambre. «Va m’attendre dans le salon, je n’en aurais que pour un moment.» Et ferma la porte de la pièce derrière elle.

Lucy se retrouva dans un petit salon, richement aménagé, un petit piano siégeait au côté d’un foyer en pierre massive. Un faible crépitement montrait la fin de vie d’un précédent feu, si elle ne faisait rien, il mourrait d’ici les prochaines minutes. Deux confortables divans meublaient la pièce ainsi qu’un candélabre doré illuminait l’endroit avec ses deux chandelles à moitié brûlées. Les fenêtres étaient recouvertes de lourdes draperies opaques, la peinture sur les murs écaillait depuis le temps qu’elle n’avait pas été rafraîchie. Une demi-douzaine de livres était laissée trainer à l’abandon, ouvert, déposer un peu partout. L’un était une pièce de théâtre de Talabheim, l’autre un traité de philosophie sur la nature de l’âme humaine. Lucy eux plusieurs minutes à elle-même avant que Margaret ne fasse son apparition, suivit de peu par le garde qui se dirigea immédiatement vers la porte avant de sortir sans demander son reste ni regarder Lucy.

«Alors, raconte-moi tout.» Dit-elle avec une énergie renouvelée.
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Lucy Trend

Re: [Lucy Trend] Repas familial

Message par Lucy Trend »

J'étais excitée par ce que j'avais en tête… mais il était clair que quelque chose n'allait pas. Jean qui était pourtant très disposé à m'aider hier… semblait… absent, fatigué, je ne comprenais pas et la désillusion ne fut que plus grande lorsqu'il retourna s'asseoir. Avais-je dit quelque chose qui n'allait pas ? Apparemment non, mais Jean confirma en effet ne pas être bien. Il n'avait pas d'explication claire, mais tenta de me rassurer… ce qui ne fonctionna pas vraiment, dans ma tête, j'imaginais déjà un empoisonnement, on avait surement drogué mon amant… IL avait drogué jean pour que je sois vulnérable. Je voulais être furieuse sauf que dans le cas présent, j'étais surtout paniqué… que faire maintenant ? Si je m'isolais, c'était fini de moi, je n'avais plus de soutiens.

Heureusement, Jean semblait avoir prévu un plan de secours pour que je sois en sécurité… enfin… heureusement… oui et non car je ne savais pas vraiment comment j'allais être reçus chez Margaret. Par ailleurs, laissez seul Jean ici ne m'enchantais pas vraiment, qui sait ce qui allait lui arriver, surtout si le Sigmarite voulait le prendre pour cible et ainsi me retrouver vraiment seul. Surtout que pour l'instant, Said ne savait rien de tout ça. Ou… le savait-il ? Tout cela commençait vraiment par me faire perdre mon sang froid et, alors que j'aurais voulus rester auprès de Jean, je me résignai à rejoindre la cachette de la future mariée. Je ne l'aimais pas vraiment, mais c'était toujours mieux que rester à porter d'un fou furieux sigmarites.

A contre cœur je me laissais mener par les gardes vers le carrosse, quelques peu surprise par autant de protection. Même si j'appréciais être en sécurité, c'était à croire s'il ne me prenait pas pour une comtesse. Peut-être justement était se dû à autant de sécurité pour une femme, il ne devait pas imaginer que je sois juste une Courtisane. Toujours est-il que le trajet fut… long… enfin, surtout gênant. Le garde ne disait rien et en plus de bruit de sabots du cheval et des roues frottant sur le pavé… être accompagné par des hommes en armes me donnait l'étrange sensation d'être prisonnière. Pouvais-je leur faire confiance ? Peut-être avait-il été payé par un de mes poursuivants pour ne pas me mettre en sécurité, mais plutôt pour me livrer.

Je secouai la tête en réalisant que je devais me calmer. Même si la situation était problématique je ne devais pas voir des ennemis partout, malgré la difficulté. Je me promis qu'une jour je ne serais plus celle qui aura peur, mais celle qui ferra peur dans le cœur de ceux qui m'ont voulu du mal. Mais… en attendant… je devais rester vivante.

Une fois sortie du carrosse, le trajet jusqu'à la maison fut le plus long et le plus stressant. Dans la voiture je n'étais pas visible et toute attaque m'aurait permis de m'enfuir rapidement. Mais là, j'étais vulnérable, une seule erreur d'inattention et tout était fichu. Et bien sur tous les chats et chiens du quartier n'aidaient pas à arranger la situation, le moindre bruit était suspect. Mais finalement, nous arrivâmes à la porte, je ne perdis pas vraiment de temps pour toquer, trois petits coups et deux coups plus espacé. Et puis une longue attente, avais-je bien appliqué le code ? Mais finalement la porte se déverrouilla et Margaret vint ouvrir la porte. Moi qui avais pensé qu'elle allait me mettre dehors, voilà qu'elle me faisait rentrer sans plus d'interrogation parce qu'elle… avait faim ? Elle voulait que je mange avec elle ? J'espérais car, si je devais faire la cuisine je n'étais pas très doué dans ce domaine… voir complètement incompétente. Par ailleurs je ne comprenais pas vraiment pourquoi faire entrer le garde… mais bon, je n'allais pas me plaindre.

Je m'exécutai tout en l'accompagnant alors qu'elle entrainait le garde avec elle qui ne protesta aucunement tout en m'assaillant de question. Je n'eus pas le temps de répondre quoi que ce soit qu'elle m'invita dans le salon pendant qu'elle s'enferma dans une chambre avec le soldat.

J'étais juste stupéfaite… est ce qu'elle allait… non quand même pas, elle allait se marier dans quelques jours… elle ne pouvait pas déjà… avec un autre homme qu'elle… ne connaissait même pas ? Au final, je me contentai juste de l'attendre dans le salon. Je vins m'asseoir naturellement sur l'un des divans tout en observant autour de moi et écoutant le silence. La différence avec le Casino était vraiment criante, mais tant mieux car, au final je parvins sans grande difficulté à me détendre. Ici je n'aurais pas de problème avec mes poursuivants. Je vins alors amener ma main à ma cheville pour défaire les lacets de mes sandales, ici personne ne viendrait me déranger sur le fait que j'étais pieds nus… et cela me fit un bien fou. Puis, mon regard se posa sur les livres, surement ceux amené un peu plus tôt, que je pris pour les feuilleter. Ce n'étais pas le genre de conte que j'aimais lire, mais j'imagine que Margaret devait beaucoup s'ennuyer et que n'importe qu'elle livre devrait lui suffire.

Finalement, la jeune futur marié finit par sortir de la chambre… tandis que le garde quittait la maison sans un mot. Décidément je ne comprenais pas vraiment ce qui a pu se passer. Margaret vint vers moi, continuant de lui raconter la soirée. Décidément elle était très intéressé, mais il était normal qu'elle est voulus venir elle aussi.

-Eh bien, la soirée était plutôt plaisante… heum… je n'ai pas fait attention à Hudgard…

Je ne savais pas vraiment quoi dire, je ne pouvais pas raconter que j'étais ici parce que j'étais poursuivi par un sigmarite dégénéré, cela risquait de faire paniquer… malgré que normalement j'étais en sécurité ici.

-Jean commençait à ne plus se sentir bien du coup il a voulu que je l'attende ici, les gardes étaient la pour qu'il ne m'arrive rien sur le trajet.

Ça ne justifiait pas une telle sécurité mais bon… c'était une explication possible. Toujours est-il que maintenant… autant discuter en attendant Jean.

-Hum… du coup… qu'est-ce que tu fais ici ? Tu es tout le temps toute seule ?

Avec un peu de chance, on allait surement discuter voir faire des jeux ensemble, parfait pour attendre Jean. Mais j'espère qu'elle n'allait me demander de faire la cuisine… autant alors proposer autre chose.

-Heu… voudrais tu que je te coiffe ? Je suis sûr que ça va te faire du bien.

Je l'invitais à s'asseoir sur le sofa dos à moi tout en allant récupérer une brosse posé sur un tabouret proche du piano. Je savais très bien m'occuper de moi et de mes cheveux, la coiffer ne serait donc pas bien difficile et surement qu'elle s'ouvrirait un peu plus… tout en oubliant de me demander d'aller en cuisine.

-Alors... tu as des chose que tu voudrais faire une fois mariée?

Oh non de non... Lucy... pourquoi parler de mariage...

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[MJ] Galrauch
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Re: [Lucy Trend] Repas familial

Message par [MJ] Galrauch »

Le silence du repaire secret vis-a-vis le brouhaha du Brelan rappelait les soirées de Lucy alors qu’elle travaillait pour Marinna et la Maison du Sud. Des fêtes mondaines suivies d’un retour au calme plat. Les deux faces d’une vie de courtisane. Le tumulte constant d’une vie mouvementé face aux repos solitaires tous les soirs. À la seule exception près, cette nuit, Lucy n’était pas seule, mais avec Margaret, une femme d’habitudes renfermée, mais qui aujourd’hui semblait plus ouverte.

L’invitation de Lucy de brosser les cheveux de son hôtesse ne tomba pas dans l’oreille d’une sourde. Elle se rajusta et se redressa sur la chaise capitonnée. Elle détacha ses cheveux et attendit les mains de la jeune femme.

Image« Jean ne se sentait pas bien ? Étrange, attends, est-ce qu’il a bu de l’alcool ce soir ? Il n’a jamais bien toléré le vin. D’aussi loin que je puisse me rappeler, il aime jouer avec le risque, mais de temps à autre il va se tester, jouer avec ses limites et tenter de les vaincre, je vois qu’il a encore une fois échoué. Vieux fou. »

Tranquillement, à force de jouer dans ses cheveux, Lucy sentait Margaret se détendre et relâcher la tension de ses épaules.

« J’ai été confiné à cette maison, comme la tradition le veut, pour toute la semaine. Puisque Hudgard sera présent ou que d’autres de ses connaissances seront aux célébrations, la surprise doit être complète. Pour tout le monde. Je rencontrerais Hudgard pour la première fois lors de la célébration de angestag à la chapelle de Shallya. Soit dans deux jours. La seule chose que je sais de lui c’est qu’il est d’une famille importante d’ici, fort heureusement. J’aurais pus me retrouver loin, dans un village de paumé ou une cité-État des principautés. Je me considère chanceuse somme toute. Et toi, tu as une idée des prochaines étapes ? »

Lucy ne comprenait pas trop la question et hésita quelques secondes avant de répondre. Ce court instant de trop incita Margaret à continuer.

« Alors Saïd ne t’a rien dit ? Comme c’est intéressant tout ça ! Je profiterais de ma position a Marienburg pour continuer à te côtoyer, ou du moins à te suivre dans tes histoires qui je t’assure seront surement pleine de rebondissements ! Alors bon, inutile de me soudoyer, je n’en dirais pas plus, ce sera à toi de tout découvrir. Je ne voudrais quand même pas te voler la surprise. »

Peu importe les questions suivantes de la courtisane, la future mariée resta close sur le sujet. Elle voyait venir les questions subtiles et les intentions cachées qui avaient pour objectifs de lui tirer les verres du nez et elle détournait le sujet de conversations à chaque fois avec une aisance redoutable.

Margaret ne demanda que très peu de la part de Lucy pendant les heures qui suivirent. Sa seule compagnie suffisait fort probablement à égayer la semaine de son hôte, lui offrant conversation et la présence d’une autre personne. La solitude provoquait souvent un ennui mortel chez n’importe qui, alors l’arrivée d’une invitée devait être la plus grande des bénédictions.


La soirée dura longtemps, Margaret ne semblait pas être fatigué une seule seconde et s’assurait de garder éveillée Lucy le plus longtemps possible en l’engageant dans milles et un sujet de conversation. Certains triviaux, d’autres fort intéressants. Mannslieb commençait à peine à quitter le firmament et les quelques premiers oiseaux des plus matinaux se réveillaient de la nuit froide. Une faible lueur daignait se montrer le bout du nez à l’Est, la nouvelle journée annonçait sa venue. Les chants d’oiseaux furent interrompus par trois cognements rapides… une seconde d’attente, un autre coup, une autre seconde et le coup final du code secret que seul Jean et Saïd connaissaient.
Image« Oh ! Déjà ! Le temps est passé si rapidement ! J’aurais cru que Jean prennent encore quelques heures pour se ressaisir de son abus éthylique, mais cet homme est toujours plein de surprise, tu t’en es sûrement déjà rendu compte. » Dit-elle en lui lançant un regard rempli de sous-entendu en portant ce petit sourire pincé qu’elle arborait si fièrement. »Allez, va ouvrir la porte. Il doit bien vouloir venir te chercher. En temps normal, je n’ai pas droit à aucun invité, ce sera notre petit secret à nous trois. »

Lucy se leva après quelques secondes et glissa sur le plancher de bois rugueux avec ses pieds dénudés. Ses sandales reposant sous un fauteuil à quelques pas de là, elle ne songea pas à les reprends. Une brise fraîche se glissait au bas de la porte, l’hiver approchait rapidement et malheureusement pour la courtisane, des bottes plus doublées seront nécessaires. Lucy retira le verrou et entrouvre la porte pour saluer Jean.

À peine la barrure retirée et la porte bougées d’un pouce, un violent coup de pied dans la porte propulsa Lucy sur son arrière-train dans le vestibule. Dans l’embrasure de la porte, un membre des Chapeaux Noirs se tassa rapidement de l’ouverture laissant Lucy face à une vingtaine d’hommes de la garde, une moitié armée de longues lances brillantes aux reflets des torches incandescentes tandis que l’autre moitié brandissaient tous des arbalètes pointées vers la jeune courtisane. Au centre de ces hommes se trouvait l’individu surnommé « H » le tourmenteur de Lucy, fort probablement un répurgateur à en croire ses habillements actuels, grands chapeaux à large bord, long manteau de cuir épais, pistolet à la main, torche à l’autre. Portant fièrement de nombreuses prières sacrées sur de minuscules bouts de parchemins épinglés à son pardessus, il avait dans son visage une rage et une colère que Lucy n’avait jamais vue chez un homme de loi.


Sans porter attention à ce qu’il y avait devant lui, il aboya à ses hommes un seul mot. Feu.



Les cliquetis de la détente. Le bruit des cordes qui se tendaient sous la tension des arcs. Le bruissement des carreaux qui glissaient sur les futs de chêne. Le vent qui se fendait devant les pointes volant à toutes allures. Ce capharnaüm mortel atteignit la jeune courtisane à plusieurs reprises, transperçant son torse, sa poitrine, ses cuisses et son bras droit d’une multitude de projectiles. Le sang gicla instantanément de son abdomen et par sa bouche. Son souffle fut coupé. Sa vision devenait rapidement trouble, sa conscience s’évanouissait rapidement. « H » continua de beugler, « Ce n’est pas elle, trouver la moi ! ». Les hommes rechargeaient leurs armes. Un grand bruit provint du salon alors que les lanciers pénétraient dans le vestibule. La suite des choses devint de plus en plus dure pour Lucy à comprendre, son sang commençait à se répandre rapidement sur le sol. Ses membres défaillaient, ses jambes ne répondaient plus, ses pieds ne ressentaient plus rien, seulement un froid glacial qui remontait à la vitesse de l’éclair vers son bassin. Alors qu’elle essayait toujours de se relever, elle glissa sur le sol et tomba tête première sur le plancher de bois. C’était maintenant ses mains qui perdaient de la sensibilité. La vision se troublait au point d’être presque entièrement aveugle. Le bruit d’une fenêtre qui se brise en arrière d’elle, le hurlement des hommes. Des bruits de bottes autour d’elle. Les quelques brides de conscience qui lui restait n’étaient plus suffisantes.


C’est à ce moment que le temps devient confus, que la mémoire commence à nous jouer des tours, l’esprit de Lucy divaguait dans toutes les directions. Des plus lointains souvenirs à sa mâtinée d’hier. Tout se mélangeait en une bouillie cérébrale sensorielle. Le fils du temps perdait tout son sens, une minute semblait immédiate ou une seconde prenait des heures. Alors qu’en réalité, Lucy gisait sur le sol, gémissante et toussotante le sang qui lui remontait à la gorge. Elle était prise de soubresaut et de convulsion alors que les soldats n’y faisaient rien. Combien de temps a t’elle été laissé à l’agonie, seuls eux le savent, mais fort probablement qu’aucun ne s’y intéresse. La jeune courtisane, qui ne fut que la pauvre victime de toute cette tragique histoire.


Que cherchait vraiment « H » ? Qui avait trahi la confiance de la famille ? Qu’est-ce que Margaret avait bien pu faire pour se mériter cet assemblé si funeste ? Une montagne de question, qui ne trouvera pas de réponses de si tôt. À moins que…. À moins que...


DE L’AIR ! Un grand souffle ! Une sensation de brûlure à l’intérieur, partout, ça chauffe ! Le goût du sang dans la bouche, froid ?! Porté dans les bras, transportés, des coups. La chaleur qui revient dans les extrémités. La tête qui tourne, un grand mal, la douleur, surtout la douleur, partout. On me retient de bouger, la bouche ouverte, on me verse un liquide visqueux dans la bouche, ça goûte, le métal. La vision s’éclaircit, nous sommes dans l’obscurité, recroquevillée par dessus dessus une forme humaine… non… pas humaine… un monstre… une créature… à la peau grisâtre, nervurée, portant une grande cape… non… une toile… de la chaire…


Lucy était maintenue au sol pendant de long instant, la puissance de la créature qui l’écrasait et qui lui forçait la bouche ouverte était terrifiante. Lucy avait beau se débattre, le monstre le retenait de plus belle et continuait à l’obligé à boire ce liquide qui changeait de goût, au départ il était acide et aigre, mais plus le temps passait, plus il devenait doux et... vital. Elle sentait que si elle arrêtait de boire, elle retomberait dans l’inconscience. Ses yeux se fermaient doucement pour s’abreuver de ce liquide quand elle reconnut une voix, était-ce dans ses fabulations, surement. C’était Jean qui lui parlait, il lui soupirait des mots doux et des mots d’amour. Et puis elle sentit son étreinte, et puis son souffle chaud derrière les oreilles. Lucy glissa doucement sa main pour l’approcher et l’embrasser comme à son habitude, mais… en ouvrant les yeux… ce n’était pas son doux visage, mais un monstre, une créature aux traits tirés, une abomination, deux yeux complètement blancs, une bouche munie de millier de dents acérées. La peau grise, les traits d’une chauve sourient, mais à l’échelle humaine, la gorge tailladée, il tenait une de ses pattes portant 5 grandes griffes qui auraient pus déchirer n’importe quel humain pour la tenir fermée et éviter de perdre tout son sang. De sa mâchoire de prédateurs, émanaient les trois mots suivant qui ne put que chambouler le cœur de la pauvre jeune femme
. « Je t’aime Lucy ». C’était une créature à la voix et les gestes de Jean, mais le corps et l’apparence d’un monstre sans nom qui semblait l’avoir sauvé.
Les dons des dieux de la ruine aux citoyens du monde entier ne sont pas la douleur, la luxure, la corruption et la maladie,
mais bien le courage, la découverte, l'ambition et la résilience.

Voyez par vous même!

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Lucy Trend

Re: [Lucy Trend] Repas familial

Message par Lucy Trend »

Il était clair que Margaret devait bien prendre soin de ses cheveux car, je n'eus au final aucune résistance. On aurait pu croire qu'un peu de laissé aller dans sa demeure pendant quelques jours aurait causé l'apparition de quelques nœuds mais… pas vraiment. Au final cela devint simplement une occasion de discussion et de faire un peu de bien à la future marié qui devait véritablement mourir de solitude ici. Margaret parlait beaucoup d'ailleurs, elle ne semblait pas vraiment gêné par le fait que j'étais une parfaite étrangère, mais ce n'étais pas pour me déplaire, c'était toujours mieux qu'un silence gênant pour attendre Jean. En parlant de lui, elle révéla que Jean ne supportait pas le vin. C'était bon à savoir d'éviter de lui en offrir… mais je doute qu'il ait vraiment bu du vin ce soir-là, il savait que j'étais en danger… ou pensait-il au contraire qu'il pouvait baisser sa garde ? Oooh…

Tout en continuant elle expliqua alors son isolement, une surprise pour le futur marié… je ne comprenais pas vraiment la tradition d'ailleurs. Ne serait-il pas mieux que l'homme et la femme qui doivent s'aimer profite de ces célébrations tous les deux ? Mieux valait ne pas trop se poser de question j'imagine, une tradition était une tradition. Mais il était sûr qu'elle était chanceuse de ne pas avoir envoyé trop loin… ce que je ne comprenais pas vraiment car, cela aurait été dangereux, tandis qu'ici elle est en sécurité et en cas de besoin sa famille peut intervenir très rapidement. Elle changea alors sur un autre sujet… me demandant qu'elles seront les prochaines étapes. Prochaines étapes… du mariage ?

-Heu…

La suite des paroles de Margaret indiquaient sans mal qu'elle ne parlait pas de mariage finalement… mais de moi ? Quelle aventure ? Que cachait Said ? Je devais bien admettre que je ne m'attendais pas à une telle discussion aussi… étrange. Peut-être que Said voulait que je continue de servir comme espionne pour la famille ? Je n'en savais rien, toujours est-il que je n'étais pas vraiment sur d'accepter après… tout ce qui s'est passé. De toute manière, je devrais demander des réponses à Said, mais plus tard, d'ici une semaine ou deux.

Le reste de la soirée continua lentement… tout en étant grandement fatiguant pour moi. En effet si Margaret semblait ne pas vraiment subir la fatigue du sommeil, pour ma part alors que les heures défilaient, j'avais de moins en moins d'efficacité à rester debout. Il fallait croire que du à son isolement Margaret c'était mis à vivre la nuit et avait complètement décalé son rythme de vie. Mais impossible de dormir, Margaret parlait de nombreux sujets, bavarde comme jamais et je faisais mon possible pour paraitre attentive… même si elle discutait de chose dont je n'avais aucun intérêt. Alors que l'aube s'approchait, j'étais allongé sur le sofa, me contentant d'hocher la tête aux paroles de Margaret tandis que j'étais dans un véritable état second du à la fatigue. Mais bien vite les coups à la porte se firent entendre… enfin… j'allais pouvoir rentrer et dormir. La remarque de Margaret aurait pu me rendre un peu honteuse mais… je ne voyais pas ou était le mal là dedans… sans oublier que je ne faisais plus vraiment attention à grand-chose actuellement.

Je me contentai de me relever, hochant une énième fois la tête pour indiquer que j'allais en effet ouvrir tout en me dirigeant vers l'entré. Je devrais peut-être remettre mes sandales s'il s'agissait de Said… mais bon, je pouvais y profiter un peu alors tant pis, au pire je me ferrais un peu gronder. Surtout qu'avec l'hiver qui approchait, j'appréciais marcher pieds nus dès que possible en intérieur. J'espère que les bottes que Jean m'avait achetées feront l'affaire pour l'extérieur tout en restant confortable. Je vins alors déverrouiller la porte avant de l'ouvrir, souriante malgré mes yeux qui indiquaient une forte fatigue. J'avais mérité une bien belle récompense pour être resté avec Margaret.

Mais à peine que j'avais commencé à bouger la porte que cette dernière me rentra dedans, pousser par un coup de pied qui me mit au sol violement. La porte ouverte, un spectacle terrifiant fut en vue, les coiffes noires, armé de lance, mais aussi d'arbalète pointé dans ma direction. J'étais paralysé de terreur, cherchant frénétiquement du regard un visage ami… Jean ou Said… peut être qu'il n'était là que pour s'assurer que mon agresseur n'avait pas investi la maison et qu'en me voyant il demanderait à la garde de baisser leurs armes ? Mais le seul visage que je reconnu était celui du Sigmarite… « H ». Il m'avait retrouvé… est ce que c'était lui qui avait fait boire Jean ? Comment avait il sut où j'étais et comment avait il apprit le mot de passe ? A toute ses questions dans mon crane, il ne dit qu'un mot qui ne répondit rien… à part à une question : « Allais-je mourir ? ». Redressa mes mains vers eux, comme pour leur demander d'arrêter et vainement pour me protéger.

-Attendez !!!

La réponse était « oui ».

D'un coup, le temps vint se ralentir et moi, j'étais figé devant ce sort que je n'aurais jamais cru avoir. Les carreaux vinrent alors glisser lentement hors de l'arbalète, lentement vers moi. La première vint se loger dans mon ventre, déchirant ma chair tout en provoquant une douleur abominable. J'aurais voulus hurler… mais un deuxième trait vint m'atteindre à la poitrine… et puis… le temps repris d'un coup son rythme normal, les autres carreaux vinrent se planter en moi dans une telle brutalité que je vins être ramené au sol une nouvelle fois, les yeux tétanisé et la bouche grande ouverte, hurlant en silence une douleur inimaginable. Crachotant du sang et la vision trouble, je tentais, tant bien que mal de reprendre ma respiration, tentant de rester consciente… pour au final simplement entendre que je n'étais même pas la cible… juste un dommage que l'on pouvait se permettre. Je tentais de me retourner sur le ventre, pour ramper… en sécurité… loin d'eux… mais bien vite une autre peur vint me prendre, une peur bien plus insidieuse et impossible à vaincre. Je commençais à ne plus comprendre ce qu'il se passait autour de moi, tout était flou et les sons n'était que des échos lointains… mais pire, je ne ressentais plus rien… mes pieds chéri ne ressentait plus rien et un froid atroce commençait à remonter mes jambes pour atteindre mon bassin : La mort.

Non !! Je ne voulais pas mourir !! Pas moi, je n'avais rien fait, je ne le méritais pas… j'étais jeune… je voulais mourir vieille… Je tentais alors à me relever tant bien que mal, mais mes mains me firent brutalement défaut et je glissai, me cognant la tête sur le planché. Je ne ressentis aucune douleur, juste un écho… mais à cause de ce choque le monde qui m'entourait ce fit de plus en plus lointain. Et ou allais-je aller ? Est-ce que Morr allait accepter auprès de lui une personne qui ne croyait pas en lui ? J'allais mourir sans rien derrière ? Où allais-je devenir un esprit mort vivant comme dans les livres ? Non je me faisais trop d'illusion… il n'y allait rien avoir pour moi… et plus que la mort, c'était le fait de disparaitre qui me terrifiait le plus.

Ma vie se mit à défiler… mais sans vraiment d'ordre concret. Je voyais ma vie à la Maison du Sud, avec les filles, les semaines que j'ai passé chez dame Cassandra, caché fuyant mon funeste destin. Et puis mon enfance avec ma mère… croisant peu de fois mon père… trop occupé a déambulé dans la ville et à faire des bêtises et sous l'aile de Marrinna quand mes parents disparurent. Etrangement, dans tous ses souvenirs, je me mis à chercher le moment qui a scellé mon sort ? Est-ce que c'était d'avoir accepté d'être caché avec Margaret ? D'avoir refusé la proposition du Sigmarite ? Ou simplement d'avoir volé ce collier ? Même… est ce que si mes parents avaient disparu tout cela se serait tout de même déroulé ? Au final il n'y avait pas vraiment de réponse, à chacun de ces moments, tout aurait pu changer en une simple action différente de ma part. Tout comme uns simple action d'un tiers aurait pu tout chambouler une nouvelle fois. Qui aurait pu dénoncer Margeret… et dire le code ? Said ? Il avait l'air troublé. Jean ? Il aurait très bien pu être isolé et… menacé. Quel importance maintenant…

-Maman… Papa… pourquoi vous m’avez laissé à cette vie ?

Mais alors que je m'étais fait à mon sort et prête à rejoindre l'oubli, quelque chose d'étrange ce produit et que je n'aurais jamais cru possible. Soudainement, de l'air vint envahir mes poumons meurtrie, la chaleur revint envahir mon corps… une chaleur et surtout la douleur au fur et à mesure que je sentais mes sensations revenir et que le monde que je croyais quitter, revint lentement vers moi. Quelque chose me faisait boire… une substance horrible, acre, acide, visqueux. Je voulus me débattre sans vraiment comprendre ce qu'il se passait… mais je n'avais pas vraiment la force et quelque chose me maintenait, une chose au-dessus de moi qui me faisait boire… m'embrassant pour sauver. Car, sans que je puisse vraiment comprendre le liquide que je buvais… devint étrangement indispensable, délicieux… au point que je ne pouvais pas m'en passer. Je stoppai toute tentative de me débattre, avalant sans retenu le liquide alors que j'observais tant bien que mal autour de moi.

Qu'importe ce qu'était cette créature, je n'étais pas vraiment sûr de pouvoir me fier à ce que je voyais, au porte de la mort je n'étais pas certaine de ce qui se déroulait. Un monstre qui venait me sauver ? Cela ressemblait à une histoire romantique fantastique. Mais bien vite, les yeux fermé, je cru voir Jean. Il était arrivé, venu pour me sauver… enfin. J'approchai ma main pour le caresser tout en rouvrant les yeux pour constater que la monstruosité n'avait pas bougé. Est-ce qu'en faite j'étais vraiment morte et que cette chose qui bougeait et parlait comme mon amant était simplement un envoyé de Morr pour m'amener dans son monde ? Je ne savais pas… mais les paroles que j'entendis me firent verser quelques larmes qui coulèrent lentement sur mes joues alors que je fermais une nouvelle fois les yeux. Je tentai de le prendre dans mes bras pour le serrer contre moi… mais à peine mes bras avaient quitté le sol que le manque de force que j'avais les firent se retomber immédiatement.

Je vins alors ramener péniblement mes jambes vers moi, glissant sur le sol de mes pieds nus pour ressentir cette sensation certes trivial… mais que j’avais cru disparaitre à jamais. Je vins alors plaquer la plante de mon pied droit sur une jambe de Jean, pour le ressentir et lui indiquer que j’étais là. Je vins réunir mes forces, cherchant à lui parler malgré la douleur… je n’étais d’ailleurs pas vraiment sur qu’il puisse m’entendre.

-Mon amour… tu es venu.
Modifié en dernier par [MJ] Galrauch le 18 déc. 2018, 21:51, modifié 2 fois.
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