[Albert/Albillius]["Un duo que tout oppose"]

[Albert Machgivre]

Après quelques heures de pérégrinations à travers les méandres de ces sinistres égouts, Albilius et Albert finirent finalement par émerger à la lumière du jour. Ayant marché toute la nuit dans les égouts de la ville, les rayons de soleil venaient réchauffer leurs mollets trempés, leur apportant un maigre réconfort. Ils semblaient avoir distancé leurs poursuivants, le bruit de leurs bottes les ayant quitté peut après avoir franchi la grille. Étonnamment, pas un garde ne surveillait la sortie de ces égouts jonchée de monticules d'ordure plus malodorants les uns que les autres. Jetant un œil aux environs et décidant que la voie était libre, les deux comparses se hâtèrent de rejoindre la sécurité toute relative du sous-bois environnant. Pestant contre les brindilles et les feuilles mortes collées à ses bottes à cause de leur humidité, Albert grogna.
"Et maintenant où allons nous?" Dit-il à son drôle d'acolyte, "Si tu n'as rien de mieux à proposer je connais un village non loin d'ici. Nous pourrions nous y rendre... et y tendre un piège. À une certaine répurgatrice si tu vois ce que je veux dire.... Ou encore y trouver du travail, j'ai ouï dire que les bois regorgent d'hommes-bêtes à massacrer et de cryptes à explorer. Nulle doute que certaines personnes seraient prêtes à payer pour de telles expéditions, à commencer par certaines de mes connaissances."

[Albillius]

La proposition d’Albert de piéger la répurgatrice ne plaisait guère au sorcier. En effet il faudrait prendre en compte le fait que la répurgatrice serait surement accompagné par des gardes ou bien des acolytes. De plus si le piège a lieu dans le village il faudrait aussi faire attention aux pouilleux du villages. Bref il était en désaccord et penchait plutôt sur la fuite ou bien la dissimulation. Cependant la proposition d’Albert de servir de mercenaire plaisait nettement plus à Albillius. En effet cela lui donnerait l’occasion de gagner de l’argent et en plus de trouver de nouveaux ingrédients durant leurs missions. De plus il allait pouvoir tester ses " créations " sur des humains et des créatures en étant " protégé " par son contrat. C’était tout bénéfique en somme pour lui et son dieu. Albillius donna son accord à Albert. Néanmoins une fois le niveau d’adrénaline complétement redescendu ; l’estomac d’Albillius se rappela à son bon souvenir. Albillius se précipita vers un buisson tout proche et se vida les entrailles. Une fois partiellement remis Albillius rejoignit Albert et ils se remirent en route vers le village indiqué par son comparse.

[Albert Machgivre]

Se mettant en marche, les deux comparses s'enfoncèrent dans les bois. Au bout de quelques heures de marche, Albert et Albilius finirent par arriver dans ce qui était un petit village bâti dans une clairière, en plein milieu de la forêt. Les bâtisseurs de ce petit patelin, pas totalement inconscients, avaient pris soin de l'entourer de petits murs en rondins de bois. Cet obstacle ne suffisait bien évidemment pas à repousser un attaquant un brin sérieux mais permettait néanmoins de tenir les quelques hommes-bêtes de ces bois à l'écart. S'approchant de l'enceinte, le duo franchit le "guet" sans souci, malgré quelques regards hostiles à l'égard d'Albert de la part de quelques gardes. Ignorant ces fusillades de regard et marchant devant, Albert se dirigea d'un pas assuré vers ce qui semblait être une taverne assez aisée au vu de son panneau et des clients parlant devant son enceinte. Bifurquant à droite juste avant d'entrer dans ce bâtiment, Albert contourna celui ci, entrant dans une seconde taverne bien plus miteuse que la précédente. Sans même jeter un regard aux individus douteux présents dans cet "établissement", il s'assit à une table vide, posant sa hache de guerre sur la table de manière ostentatoire d'un air nonchalant.

[Albillius]

Ce village ne payait pas de mine mais Albillius devait néanmoins saluer le courage des habitants de vivre en pleine forêt. Certes Middenheim n’était pas très loin mais la vie dans ce village devait rester ardue tout de même.
« Parfait » pensa le malédictor, « Ces conditions de vie difficiles ont surement rendu ces villageois vigoureux. Et qui dit vigoureux dit une résistance aux maladies plus accrue. Je vais pouvoir expérimenter et visualiser le degré de virulence de mes cultures. » satisfait, Albillius se mit donc à observer les lieux et à se demander où se situe le grenier et surtout le point d’eau potable du village, son puit. Puis Albillius s’aperçu des regards en coin et surtout hostiles que lançait les gardes à Albert. « Haha ainsi donc mon compagnon n’est pas très propre et a déjà eu des démêlés avec la justice intéressant » constata Albillius. Tout en marchant le malédictor continua d’observer les alentours Puis il se rendit compte de l’endroit où le conduisait son comparse. Il avait déjà vu pire en termes d’hygiène et de délabrement. Il constata aussi qu’un incendie bien placé raserait assurément une bonne partie du village. Mais bon si l’endroit partait en fumée il ne pourrait pas se livrer à des expérimentations.
Une fois qu’ils eurent pénétrés dans la taverne et s’attablèrent. Albillius observa les individus présents dans l’établissement. Apparemment Albert connaissait son affaire et Albillius attendait de voir ce qu’il voulait faire.

[Albert Machgivre]

Il est de commune mesure de poser ses armes sur la table lorsque l'on cherche du travail de mercenaire ; cela signifie que l'on est prêt pour l'action. Après moult pintes de bière au goût douteux, un petit homme grassouillet s'assit à la table des deux comparses, en jetant des regards nerveux aux alentours.
Sans perdre de temps, il leur adressa la parole : "Environ 10 lieues au sud-ouest se trouve une ancienne crypte. D'abord vouée au chaos, elle fut ensuite utilisée de nombreuses années par un nécromancien solitaire qui terrorisait la région. On raconte que les nombreux trésors amassés au cours de sa "carrière" se trouvent encore ici. Régulièrement, des aventuriers sont envoyés là bas, sans qu'aucun n'en revienne jamais. C'est pourquoi je viens vous proposer de vous joindre à la première compagnie d'exploration du village. Seuls, vous n'avez aucune chance. Avec nous, la réussite est assurée, et nous nous diviserons le butin équitablement. Nous sommes déjà 7. Qu'en dites vous?" Demanda-il une fois son long monologue terminé. Albert, pensif, ne dit rien, se grattant la barbe en regardant Albilius.

[Albillius]

Quand Albillius vit le petit homme grassouillet s’approcher de leur table et s’installer. Il s’attendait à un petit boulot d’escorte ou bien de gros bras. Mais quand il entendit la proposition il fut quelque peu chamboulé. Jouer les pilleurs de cryptes l’intéressait beaucoup. Si l’entreprise était un succès Albillius pourrait mettre la main sur des armes, des couronnes voir des artéfacts magiques. Cependant qui dit magie nécromantique dit saloperies de morts-vivants. Albillius en avait entendu parler mais n’en avait (heureusement) encore jamais vu. Son magister et père adoptif l’avait mis en garde. Les morts-vivants sont une aberration et un blasphème au yeux de Nurgle.
Ils sont encore plus détestables que le savon et les bains et devaient être occis pour de bon au nom de Grand-père. En faisant cela Albillius rendrais gloire à Nurgle assurément. Et puis le fait d’être accompagné par 7 mercenaires pouilleux lui permettrait d’être en relative sécurité et de répandre plus facilement ses germes. Plongé dans ses pensées Albillius ne remarqua pas tout de suite qu’Albert attendait son avis sur la proposition. Le malédictor regarda successivement Albert et leur possible futur employeur. Albillius s'adressa à l'homme avec un sourire amical.
" J’accepte votre offre à une seule condition. Si l’expédition aboutit je demande à avoir la priorité sur les artéfacts magiques s’il y en a dans le butin. De toute façon si on en trouve je suis le seul qui pourrait vous informez des effets des artéfacts. Alors qu’en dite vous ? Je ne demande rien de plus. "

[Albert Machgivre]

Albert n'ayant pas de question particulière, il partit s'attabler au comptoir afin de discuter avec l'aubergiste, connaissance de longue date. Une livraison effectuée par l'établissement auprès de la guilde des ingénieurs nains avait amené Albert à effectuer le trajet depuis Middenheim afin de délivrer la commande. S'ils n'étaient pas amis, les deux hommes avaient beaucoup en commun et discutèrent un bon moment de l'inflation du prix de la bière ces temps ci, fléau qui les concernait tous les deux. La conversation dériva bientôt sur la recrudescence des hommes-bêtes ces derniers temps et comment leurs attaques s'enhardissaient. D'après le tavernier, les hommes-bêtes avaient établi une pierre des hardes dans la région. Depuis, ils affluaient, toujours plus nombreux et audacieux. Middenheim avait même dut envoyer des renforts afin de contenir leurs raids aux alentours.
De bien inquiétantes nouvelles pour l'aubergiste.
Pour Albert, en revanche, cela signifiait du travail bien payé.

[Albillius]

Son compagnon n’avait pas eu d’objections quant à la demande d’Albillius sur le partage du butin. Le fils de norse s’en alla vers le comptoir pour discuter avec l’aubergiste. Le sorcier attendit qu’Albert se soit suffisamment éloigné pour confirmer à leur nouvel employeur qu’ils acceptaient le contrat.
" Fort bien " dit ce dernier. " Normalement, votre groupe vous attend à l’entrée est du village. Je vous attendrais à l’échoppe du forgeron à votre retour avec votre prime. "

" Attendez ! J’ai une information importante à vous délivrer sur mon compagnon." Chuchota Albillius.

"En effet, il ne vous a rien dit à ce sujet, mais en voyageant avec lui, j’ai remarqué qu’il était malade. Il souffre d’un mal assez grave qui lui fait avoir des crises de folies meurtrières et de démences dès qu’il est en combat. Il ne fait plus de différences entre amis et ennemis. C’est sûrement dû à ses origines norses. Ces barbares du nord sont les serviteurs du chaos et il est normal que leurs engeances soient corrompues. Si j’étais vous, pour assurer la réussite de cette mission, je n’engagerais pas cet individu. D’ailleurs, cela fait plusieurs jours que je cherche un moyen de m’en débarrasser. "

"Vous êtes sérieux ? Cet homme est fou ?" Répondit le petit homme replet. " Mais comment vous pouvez en être certain ? "

"Il y a quelque temps, j’étais à Middenheim buvant tranquillement dans une taverne. Quand cet homme est soudainement arrivé dans la taverne, y a bouter le feu et a attaqué de sang-froid une répurgatrice venu l’arrêter. Puis il m’a menacé de mort si je ne l’aidai pas à s’enfuir. Depuis, je cherche un moyen de lui échapper et de le livrer à la justice."

" Co… Comment ? Une répurgatrice ? Mais si on apprend que j’ai engagé ce forcené, je vais terminer mes jours sur un bûcher." S’alarma l’individu maintenant inquiet.

" Ne vous inquiétez pas trop. Je maintiens le contrat, mais vous n’avez qu’à dire que le lieu de rendez-vous à changer et vous l’envoyer au fin fond des bois à l’opposé de notre expédition. Puis allez vous réfugier à l’extérieur du village au cas où il revient. De plus, se fera toujours une paye de moins n’est-ce pas ?" Répondit le sorcier en affichant un sourire qu’il voulait rassurant.

" Oui, vous avez raison. Merci bien, dans ce cas, je vous conseille de partir tout de suite. Bonne chance et que Sigmar soit avec vous. "
" Merci beaucoup, c’est un plaisir de travailler avec vous. " Pour sceller leur accord Albillius tendit sa main pleine de microbes à son employeur "Pauvre tache, je m’en remet à Nurgle. Lui au moins est un vrai dieu, pas un guignol minable avec un marteau " pensa Albillius.

L’individu serra la main d’Albillius et sorti précipitamment de la taverne après avoir réglé sa note et payer un clochard qui passait de délivrer le « nouveau lieu de rendez-vous » à Albert toujours en discussion avec le gérant.
Le sorcier se leva de sa chaise et s’en alla vers l’entrée est du village pour rejoindre ces nouveaux compagnons mercenaires. " Espérons qu’ils seront réceptifs à mes cadeaux putrides " pria Albillius en passant la porte sans un regard en arrière vers Albert.

[Albillius]

La région du Middenland est une région magnifique. Hostile certes, mais splendide. Le passage de la tempête du chaos avait néanmoins laissé des séquelles encore visibles dans le décor. Un bon nombre d’arbres et de plantes présentaient des anomalies et des malformations. Néanmoins, la végétation restait importante et assez touffue.

Cela faisait quelque temps qu’Albillius et ses compagnons mercenaires marchaient dans les bois. Apparemment, aucun des mercenaires ne s’attendait à voir s’ajouter à leur groupe un individu se présentant comme un mage en voyage. L’intelligence n’étant pas leur fort et comme Albillius avait été engagé par leur patron. Ils ne poussèrent pas plus loin leurs investigations et partirent donc en direction de leur destination. Albillius prit un soin particulier à faire connaissance avec tous les membres de la troupe. Les questionnant sur leur passé et leurs perspectives d’avenir quand ils auront reçu leurs payes, leurs parts du butin.
Au cours de leurs discussions certains posèrent des questions à celui qui se dit mage impériale. Certains étaient originaires de Middenheim et demandèrent à Albillius des nouvelles de la cité du loup blanc. Assez embarrassé ce dernier répondit qu’ayant étudié dans la guilde, il sortait rarement, mais il fit de son mieux pour rester crédible. Au terme de la conversation Albillius avait eu le temps de fraterniser avec presque tous les membres du groupe. Il y avait le gros Bogrof, le svelte André, ainsi que Boris, Igor, Brand, Félix ainsi que le supposé chef du groupe Gilbert.

Au moment où André prévint les autres qu’ils approchaient de la crypte. Tout le monde se tut, prépara ses armes et se mit en position de combat. À partir de ce moment n’importe quoi pouvait surgir des sous-bois et attaquer la petite troupe.

[Albillius]

La petite troupe était persuadée d’avoir effectué une approche discrète et passer inaperçu. Enfin, ils étaient persuadés d’être discrets. Le vacarme produit par leur approche fut malheureusement remarqué.
Alors qu’André marchait en tête. Il leva la main pour faire s’arrêter les autres mercenaires. Tendu Albillius tendit l’oreille et entendit des grognements et des cliquetis d’armes. Ils n’étaient pas seuls !

Immédiatement, les mercenaires formèrent un demi-cercle défensif et l’un d’eux, Igor tendit un javelot à Albillius.
La tension était à son comble. Le groupe ignorait tout de la nature de leur ennemi, leur nombre, et leurs armements. En effet dans ces bois, la seule règle respectée était celle du plus fort. Ainsi, la moindre rencontre ne pouvait que se finir par une issue fatale pour l’un des deux camps.

Quelques instants s’écoulèrent durant lesquelles Albillius scrutait le mouvement des sous-bois, à l’affut de la moindre présence ennemi.
Ainsi, la moindre rencontre ne pouvait que se finir par une issue fatale pour l’un des deux camps. Une odeur nauséabonde de chair pourrie, gâtée, mais surtout et ce qui révolta le plus Albillius. C’était l’infecte odeur de la nécromancie. Cet art méprisable de ramener à une parodie de vitalité des corps mort et en décomposition. Cet acte brisait le cycle naturel instauré par Grand-père Nurgle, c’était un acte impardonnable qui devait être vengé à tout prix. Albillius jura intérieurement de re consacrer ses dépouilles à Nurgle. De plus, l’usage de chair pourrie pourrait lui être utile par la suite pour ses expériences.

Enfin, l’adversaire se dévoila. Des taillis sur la droite du groupe des mains putréfiées et d’autres osseuses percèrent la végétation. Ils étaient horribles à voir. Des lambeaux de vêtements couvraient comme ils pouvaient les corps qui s’avançaient vers eux. Albillius dénombra 4 zombies armés de gourdins ferrés ainsi que 4 squelettes portant des épées et des reliquats de cottes de mailles. Ces cadavres étaient probablement d’anciens mercenaires envoyé ici pour la même raison qu’eux. Malheureusement, l’issue fut tragique et le pouvoir de la Dhar avait relevé leurs cadavres.
Albillius jeta un coup d’œil aux mercenaires. Plus de la moitié d’entre eux étaient comme paralysés par la vison de ses cadavres ambulants. Ils ne bougeaient plus du tout.

Albillius prit une bille explosive dans sa poche et la lança vers les squelettes en criant.
" Les gars ! Battez-vous ! Si vous mouriez ici vous deviendriez comme eux ! Battez-vous ! "
Albillius espérait que la détonation et le choc réussirait à faire comprendre l’urgence de la situation aux autres et les pousseraient à se battre.