[Ludwig] Les morts ne savent plus le rester

La Sylvanie inspire la peur dans le reste du Stirland. Depuis la sombre ville de Tempelhof, qui n'a pas eu de prêtre de Morr attitré depuis 800 ans, jusqu'aux contreforts des Montagnes du Bord du Monde, entre le bief de l'Aver et le Stir, la plus grande région du Stirland est un lieu de terreur et d'obscurité. On dit que les fantômes y évoluent en toute impunité à la nuit tombée parmi les collines Hantées et que l'épais brouillard des bois sylvaniens emprisonne parfois les âmes, les obligeant à y errer à jamais. La portion orientale de la province est la plus désolée, là où d'anciens châteaux noirs sont juchés sur leurs pics escarpés comme des vautours scrutant les villes en contrebas.

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[MJ] Le Djinn
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Re: [Ludwig] Les morts ne savent plus le rester

Message par [MJ] Le Djinn »

Avec un air inquiet que Ludwig ne lui connaissait pas, Frederik Wolfsjagd approuvva du chef la décision du trio. Leur volonté éclatante et leur détermination à continuer le combat lui inspiraient le plus grand respect. Restait à regarder les choses comme elles l'étaient: ils étaient tous les trois épuisés, blessés et inaptes à tenir un affrontement direct. En tant que maître-veneur il ne pouvait pas juste passer les faits sous silence.

-Établissons le camp ici pour la nuit. Il n'est pas si tard mais si je dois vous traîner entre les collines, personne n'y gagnera. Vous dormirez dans la tour et nous dormirons en bas. Soyez toujours sur vos gardes. Et profitons-en pour balancer les os depuis la falaise."

Et ainsi ce fût fait. Les couchettes furent montées par échelle jusqu'en haut de la tourelle et les ossements allèrent se fracasser sur les rochers en contrebas. Peu importe qu'un nécromancien ou dix ne passent, aucun ne parviendrait à les ramener. Ivanoë et Clovis étaient épuisés, surtout le premier que le combat avait vidé de ses forces. Ses nombreuses coupures et ecchymoses prouvaient un affrontement acharné et sans son bouclier sans doute aurait-il déjà passé l'arme à gauche. Il dit d'ailleurs:

-"Ces saloperies ont manqué de m'avoir. On avait pas prévu ça, Ludwig."

Le ton était accusateur mais quelque peu compréhensif. Au fond sans doute que le chevalier comprenait que la situation avait demandé des mesures extrêmes et qu'il fallait agir, quitte à tomber dans un piège. Clovis à côté paraissait moins en colère, certes, mais aussi moins motivé à continuer.

-"Comment ai-je pu rater autant de tirs? J'ai failli nous faire tuer..."

Ses échecs consécutifs semblaient l'avoir grandement affecté et il aurait bien besoin d'un discours remotivant ou au contraire d'une engueulade méritée pour les multiples tirs ratés. Dans tous les cas, Ludwig devrait à présent apprendre à gérer une équipe vu qu'il en dirigeait une de facto. C'était une tâche difficile, souvent ingrate, mais nécessaire: comment être efficace si on ne connaissait pas ses compagnons?

En bas les chasseurs s'occupaient de leur monture et commençaient à préparer le repas qui consisterait en une bouillie au lard. Il avait un peu de temps pour parler avant qu'ils ne soient tous appelés pour diner. Monter et descendre l'échelle n'était pas très bon pour leurs muscles endoloris et pour leurs plaies à peine pansées, mais c'était toujours mieux que de dormir à même le sol à la merci d'une offensive nocturne.
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Ludwig Von Hoffenbach
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Re: [Ludwig] Les morts ne savent plus le rester

Message par Ludwig Von Hoffenbach »

-"Ces saloperies ont manqué de m'avoir. On avait pas prévu ça, Ludwig."

Un peu fatigué par le combat, Ludwig manqua un peu de tact pour répondre à son camarade qui avait fièrement bataillé et qui n’avait qu’une petite baisse de motivation. Le ton était assez condescendant.

- Il n’y a jamais rien de prévu par ici. Nos pires cauchemars nous attendent à chaque coin de rue, derrière chaque arbre. Nous ne pouvons que nous y préparer au mieux. Tu devais pourtant te douter que vaincre la corruption qui règne ici ne serait pas une partie de plaisir. Même bien avant d’avoir attiré l’attention de Remulus Hacksen, l’entièreté de la nature de la région voudra notre peau. Nous ne pouvons nous fier qu’a nos capacités et à nos camarades. Rien d’autre.

Comme si la baisse de motivation était la norme après ce premier combat, ce fut au tour de Clovis de s’apitoyer. Le sylvanien s’en voulait d’avoir été si catastrophique dans les premiers instants du combat. Son imprécision à l’arc avait bien failli leur coûter la vie. Mais à quoi bon s’en vouloir ? Au final, ils étaient tous en vie. Après avoir recadré Ivanoë, Ludwig adopta un ton plus compréhensif avec le second.

- L’entièreté de notre quête se jouera sur le fil Clovis. Aucune victoire ne sera facile, aucune escarmouche ne se déroulera sans le regard de la faucheuse. Nous devrons à chaque fois trouver la force et l’astuce qui permettra de nous sortir de l’impasse. Aie confiance en tes compétences d’archerie, entraîne toi plus dur, et implore Morr de ne pas rejoindre son jardin trop prestement. C’est la seule chose à faire.

La discussion se fit moins sérieuse au fur et à mesure que les minutes s’écoulaient, l’ambiance, moins lourde. Ils furent finalement appelés et les trois compères partagèrent le repas avec les hommes du maître-veneur. Tous avaient l’air d’être des guerriers accomplis. Leurs arbalètes à main à la ceinture avaient fait preuve de leur efficacité, ces hommes étaient taillés pour éliminer les horreurs qui peuplaient les environs. Drôle de venaison que les morts-vivants, mais forcés de constater qu’ils étaient aussi efficaces que les gardes-chasse de la Drakwald. Leur chef, Wolfsjagd, resta silencieux et en retrait pendant tout le repas, mais Ludwig le laissa dans ses réflexions, la victoire avait été leur, mais la forme était à revoir, nulle raison de fanfaronner ce soir.

Le repas finit, ses deux compères partirent panser leurs blessures et se reposer. Les cris des oiseaux nocturnes furent rapidement éclipsés par les ronflements des deux hommes. Ludwig fut un peu plus long à trouver le sommeil. Il était après tout le chef de cette bande et bien qu’il l’avait caché dans la journée, il s’inquiétait un peu de la suite de leur entreprise. Il allait être urgent de recruter plus d’hommes. Ils n’étaient pour l’instant que trois, et il ne faisait aucun doute qu’il y aurait bientôt des pertes, la nature sylvanienne était trop cruelle pour qu’ils n’en connaissent pas avant d’arriver à Schwartzhafen. La chasse avec Wolfsjagd était leur première épreuve, mais peut-être qu’ils rentreraient à deux, ou seul. Qui sait ? Les réflexions angoissés du jeune homme finirent par le faire sombrer dans le sommeil, un sommeil lourd, dont il n’en fut tiré brusquement que le matin, par un des hommes du maître-veneur.
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Re: [Ludwig] Les morts ne savent plus le rester

Message par [MJ] Le Djinn »

-"Hoffenbach? Allez mon gars, faut se réveiller, c'est l'heure."

Le matin se levait sur la Sylvanie, même si on pouvait sérieusement se poser la question sur l'existence du soleil dans ce pays oublié des dieux. Une épaisse couche de nuages menaçant couvraient le ciel d'une étreinte sombre. Cette atmosphère froide n'améliorait pas l'humeur des chasseurs qui déjeunaient chichement de pain et de racines autour d'un feu mourant. Wolfsjagd croqua dans une énorme miche dont il arracha la moitié à la forge de la mâchoire avant d'inviter Ludwig à partager le repas. Ivanoë, déjà levé depuis quelques minutes, remettait en place ses bandages. Clovis, lui, descendait l'échelle, encore comateux.

-"Bien dormi tout le monde? Il vaut mieux, une longue journée nous attend."

Le repas se déroula sans accroc, tout le monde se perdant dans ses propres réflexions. Le calme se rompit quand le maître-veneur constata que chaque avait terminé sa part. Il exposa ainsi le programme de la journée:

-"Avec la destruction des forces de surveillance de la tour hier et l'interception de la patrouille dans le même temps, nous auront le champ libre dans les collines aujourd'hui. Il va falloir chasser les loups. Notre objectif est de ramener dix têtes pour trois jours. Ca vous parait sans doute beaucoup, à vous qui êtes nouveaux, mais c'est un strict minimum en réalité: ils pullulent. Les exterminer est le plus grand cadeau que nous pouvons faire à Leicheberg, croyez-moi."

Un peu naïvement, Ivanoë demanda:

-"Et vous avez un plan?"

Frederick lui lança un regard blasé. Qui pouvait croire qu'un maître de la chasse comme lui n'avait pas de plan?

-"Oui, j'ai un plan."

Il sortit une dague et commença à tracer une croix dans la terre.

-"Nous sommes ici. C'est un peu à l'écart de leur terrain de chasse habituel et c'est tant mieux. Ces loups ne sont pas comme dans l'Empire, des bêtes craintives qu'on peut rabattre: ce sont des loups non-morts, qui se repaissent du sang des vivants. A ce titre, les méthodes habituelles de chasse ne marcheront pas, il va falloir leur offrir une proie, des proies. Des proies faciles pour les exciter. Vous, messires, ferez tous trois des proies parfaites..."

Une voix s'éleva: celle de Clovis qui semblait avoir compris quelque chose.

-"Tu nous as envoyé prendre la tour à trois pour qu'on se blesse?!"

-"Tu te fais des idées, archer. Donc, vous trois nous accompagnerez à pied jusqu'à ici, là où je trace ce cercle. C'est leur terrain de chasse. A partir de là nous nous cacherons dans un ravin que je connais bien. Votre objectif sera de nous amener des loups à abattre. La technique est rôdée, mais méfiance: ils sont parfois pas meute de sept ou huit loups. Dans ce cas-là, ils seront trop dangereux, même pour nous et il vous faudra alors les éviter. Des questions?"

Il lança un regard à Siegfried.

-"Il pourrait t'aider à repérer les loups, ton busard?"
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Ludwig Von Hoffenbach
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Re: [Ludwig] Les morts ne savent plus le rester

Message par Ludwig Von Hoffenbach »

Vous, messires, ferez tous trois des proies parfaites..."

Ludwig sourit nerveusement. Nullement réconforté par les paroles du maître-Veneur, le jeune homme s’attendait néanmoins à une autre épreuve de taille où ils ne seraient rien d’autres que de la chair à canon. Clovis sembla s’en émouvoir. La Sylvanie était un territoire hostile, où les locaux faisaient très peu confiance aux étrangers, la proposition de Wolfsjagd était donc une aubaine. Il était couru d’avance qu’ils allaient devoir souffrir pour obtenir ne serait-ce une once de confiance de la part des sylvaniens. S’ils continuaient à relever les défis, ils y arriveraient. De toute façon, rien ne serait possible ici, sans l’aide des autochtones.

Le plan de Frederik Wolfsjagd était certes osé et dangereux, mais il était plausible et possible. Et pour la réussite de celui-ci, Ludwig et le maître-veneur eurent la même idée. Sigmurd. L’oiseau était un atout de taille pour cette opération. Cela faisait plusieurs semaines déjà que Ludwig ne s’était pas entraîné avec son oiseau de proie, mais l’animal avait montré des capacités certaines depuis son départ d’Averheim, peut-être pourrait-il alors les aider à détecter les meutes de loups non-morts qui rôdaient dans les alentours.


- Je pense qu’il en est capable oui. Mais il n’a jamais été confronté à des situations réelles en dehors des entraînements.

Ludwig lança un regard à son camarade volatile qui lui répondit par un piaillement satisfait. Sigmurd en était-il vraiment capable ? Wolfsjagd avait exposé les dangers qui guetteraient les trois hommes et si le rapace ratait sa tâche d’éclaireur, ils seraient tous en danger. Leur groupe avait déjà eu quelques problèmes contre les morts-vivants de la tour et ils en avaient gardé quelques séquelles, alors tiendraient-ils contre une petite dizaine de loups affamés de sang si le plan entier venait à s’écrouler ? Ivanöe avait eu les blessures les plus graves et il ne pouvait pas courir bien longtemps. Ludwig et Clovis étaient bien plus frais. En fonction des états de chacun et du plan initial du maître-veneur, le jeune homme imagina une esquisse de l’opération. Wolfsjagd et ses hommes attendraient dans le ravin comme convenu. Ludwig partirait lui au plus près des loups, avec Sigmurd. L’oiseau l’avertira de la position des meutes ennemies quand lui aura pour objectif de connaître discrètement le nombre d’individus dans chaque meute. Une fois cela fait, il attirera la meute vers le piège tendu par les hommes de Leicherberg. Pendant que Ludwig aura à courir pour sa vie, Clovis fera enrager les créatures en les harcelant avec ses flèches, pendant que Ivanoë attendra à l’entrée du ravin, exhibant ses bandages sanguinolents. Si Ludwig et Clovis ne suffisaient pas à faire rentrer les loups dans le ravin, la vue du sang de l’imperialo-bretonnien devrait réussir à les convaincre. Une fois les créatures dans le ravin, ils n’auraient qu’a venir en aide à leurs camarades de Leicheberg. Pour Ludwig, le plan semblait pas mal du tout. Le principal risque était un raté des éclaireurs les plus avancés, c’est-à-dire Ludwig et Sigmurd. A vrai dire, c’est justement pour ça qu’il préférait prendre en main cette partie de l’opération. Ludwig ne remettait pas en cause les qualités de ses camarades, mais la dernière épreuve qu’ils avaient affrontée lui avait appris ou simplement rappelés, qu’ils avaient encore beaucoup de choses à apprendre et à perfectionner.

Alors que la discussion s’animait entre ses camarades et les hommes de Leicheberg, Ludwig leur dévoila son plan pour mener à bien la mission. Il eut droit à des regards interloqués et à un air consterné de Ivanoë. Le fier impérialo-bretonnien, n’avait aucune envie de servir de morceau de barbaque pour les loups non-morts. Pour le convaincre, lui rappela, qu’il serait posté à quelques mètres des soldats embusqués dans le ravin et qu’au final, Ludwig et Clovis risquaient bien plus que lui. Pendant toute la discussion, le maître-veneur scruta Ludwig sans le moindre mot et sans faire transparaître la moindre expression. Nul ne put dire s’il méprisait le plan dévoilé par Ludwig ou si au contraire, il l’appréciait. Quoi qu’en soit son avis, il ne fit pas barrage à celui-ci. Une fois tout le monde prêt, ils partirent ensemble, l’estomac plein, vers le terrain de chasse des loups.

Plus ils avançaient, plus l’endroit était lugubre. Ludwig était heureux d’avoir dormi en périphérie de celui-ci. La végétation était encore plus rase et maladive qu’avant, les collines se ressemblaient les unes les autres. Les nuits ici devaient être terribles. Son esprit lui faisait déjà imaginer les hululements lugubres des loups à la nuit tombée. Fort heureusement, on était en début de matinée, et c’était peut-être le moment où les loups faisaient parler le moins d’eux. Du moins les loups normaux, ceux qui vivaient dans le Wissenland… Ludwig avait eu à faire à déjà pas mal de créatures non-mortes ici, mais il n’avait encore jamais croisé d’animal de ce genre… Cela ne saurait tarder. Déjà devant lui, il voyait un grand ravin où Frederik Wolfsjagd semblait les mener. Si ce n’était pas lui, des loups seraient morts avant midi...
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Re: [Ludwig] Les morts ne savent plus le rester

Message par [MJ] Le Djinn »

En contrebas, dans la pente du ravin, le groupe de cavaliers se tenait à l'affût, démontés et les arbalètes coincées entre les roches pour faciliter leur rechargement. Les parois qui les entouraient, hautes d'une demi-douzaine de mètres, formaient un bouclier naturel qu'il était très complexe de franchir. Même un mort-vivant se briserait les os du corps en sautant d'aussi haut et serait facilement éliminé à la force des massues, si la magie ne l'avait pas déjà abandonné lors du contact avec le sol. Déterminés, bien équipés et reposés, ces hommes se débarrasseraient sans problème des loups funestes, pour peu qu'ils ne soient pas trop nombreux.

Restait le trio de rabatteurs, celui sur lequel tout reposait.

Choisissant la sagesse plutôt que l'insolence, Ludwig avait décidé de laisser Ivanoë aux portes de la faille afin qu'il puisse se réfugier facilement à l'intérieur en cas de coup dur. Ses blessures saignaient encore et mieux valait, en effet, qu'il ait à courir le moins possible. Clovis de son côté ne se montrait pas très convaincu par l'attitude de Wolfsjagd et soupçonnait, à défaut d'une trahison, du moins une utilisation. Certes il entendait les arguments de Ludwig sur la nécessité pour les sylvaniens de tester leurs invités avant de les accepter pleinement dans leurs rangs, mais tout de même: ils avaient combattu une petite armée de goules aux côtés du comte, cela ne méritait-il pas considération et respect?
Son avis n'ayant de toute façon aucune importance pour Ludwig, chef d'équipe, il fût contraint et forcé de se mettre en route pendant que Sigmurd s'élevait dans le ciel, pensant avoir compris les ordres de son maître.

Jet de contrôle de Sigmurd: 2, bonne réussite.
Plus malin que ce que Ludwig imaginait, ou alors il était meilleur professeur que ce que le busard lui-même croyait, Sigmurd parcourut les collines à la vitesse du vent, son œil perçant découpant les ombres et repérant les meutes proches. Il cria par deux fois en revenant, faisant des cercles au-dessus de deux positions. Nul besoin d'être un druide pour comprendre qu'il avait trouvé quelque chose. Charge à l'impérial à présent de les dénombrer et de mettre à exécution son plan.
Jet de discrétion (+4 grâce au repérage): 12, réussite.
Entre les herbes folles, les cailloux noirs à l'air libre et les bosses de gadoue, deux meutes tournaient en silence dans leurs territoires respectifs. Pas de grognements, pas de jappements, juste le silence mortuaire des non-défunts. Leur apparence était ignoble: de la chair putréfiée, des touffes de poils gris et noirs éparses sur un corps squelettique, des yeux injectés d'une flamme verte de sorcellerie et d'une bouche dégageant une vapeur violette. Il paraissait suivre un alpha, plus gros que les autres, mais dont le corps ne trahissait pas plus de vie que ceux de ses semblables.
Les deux meutes se composaient de huit individus et la distance par-rapport au ravin ou la difficulté du terrain se trouvait être la même des deux côtés. Ne restait plus qu'à en choisir une au hasard. La chose faite, à Clovis d'entrer en action en les attirant d'une flèche. Ensuite ce serait la course jusqu'au ravin. L'archer se plaça à bonne distance de la meute, à deux cent mètres du ravin. Il faudrait courir vite.

Ludwig a environ 500 mètres à faire entre la meute et le ravin. Chaque 50 mètres va donner lieu à un jet d'END + INI, soit 10 jets.

A partir de 200 mètres (soit 4 jets) l'aide de Clovis lui accordera un bonus de +1.

8 réussites ou plus > Course parfaite, Ludwig aura distancé les loups.
5, 6 ou 7 réussites > Course correcte, les loups auront rattrapé Ludwig à quelques reprises, il subira 4d6 dégâts.
2, 3, 4 réussites > Course ratée, les loups seront sur les talons de Ludwig, il subira 8d6 dégâts.
0 ou 1 réussite > Course complètement ratée, Ludwig est rattrapé et dévoré par la meute.

Les 10 jets (bonus inclus au besoin): 15,19,9,17,20,8,6,14,10,14 -> 3 réussites. Ludwig subit 30 points de dégâts.
La course fût loin d'être une sinécure. Les loups funestes, infatigables morts-vivants, ne laissèrent pas une seconde de répit à Ludwig. Les flèches de Clovis ne parurent que les retarder sans jamais réellement les gêner et à de nombreuses repises Ludwig sentit les crocs puissants s'enfoncer dans sa chair pour en arracher des morceaux. La douleur était intenable et il crut mourir avant d'arriver au ravin dans lequel il se jeta presque la tête la première. Une salve de carreaux lui passa au-dessus du corps tandis qu'il s'écroulait dans la boue et les graviers. Des loups tombèrent, abattus, mais certains, notamment les plus gros, tenaient encore debout. A présent il pouvait faire preuve de courage et affronter son destin ou aller se cacher et laisser les chasseurs de Leicheberg faire. Ses compagnons étrangers, eux, étaient déjà cachés derrière des rochers.
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Re: [Ludwig] Les morts ne savent plus le rester

Message par Ludwig Von Hoffenbach »

Ludwig et Sigmurd brillèrent en tant qu’éclaireurs. Le jeune homme fut lui-même surpris de la façon dont il mania le rapace des voûtes, alors qu’ils ne s’étaient pourtant guère peu exercés dans cet exercice depuis le départ d’Averheim. Quoiqu’il en soit, Ludwig put après quelques minutes de marche, apercevoir devant lui deux meutes de loups décharnés déambuler tranquillement dans la plaine désolée. Ces animaux étaient contre-nature et absolument hideux. Jamais de tels êtres n’auraient dû voir le jour. De la beauté et la noblesse du loup, il ne restait rien, hormis une vague silhouette. Dans un calme surnaturel, les créatures mouvaient leur carcasse en silence. Leur chair était en putréfaction et à certains endroits de leurs flancs, on pouvait observer des côtes à l’air libre, ce qui était particulièrement dérangeant. De leurs orifices émanaient des lueurs aux couleurs changeantes, qui témoignaient de la vile magie qui les animait. Ces simulacres d’animaux suivaient semble-t-il un loup alpha, plus grand et plus effrayant que les autres, mais ce qui intéressait vraiment Ludwig était de savoir qui pouvait être à la manœuvre d’un si odieux spectacle, et où se trouvait-il. Une question dont il n’aurait probablement jamais la réponse. Les gens dérangés pullulaient par ici, et le nécromancien à l’origine de tout ceci pouvait bien se trouver à plusieurs kilomètres d’ici.

Épris d’un intense frisson avant le moment fatidique du passage à l’action, Ludwig sortit son épée de son fourreau et la leva bien haut, vers le ciel sombre et encombré de nuages pluvieux. Tel un défi lancé aux horreurs qui peuplaient cette région, le jeune hurla de défi à l’encontre des loups en contrebas. Le cri résonna avant de se perdre dans la brise qui soufflait légèrement. La réaction des loups fut aussi anormale que leur physique. Là ou de simples loups se seraient retournés, effrayés par une potentielle menace, les créatures défuntes se figèrent toutes pendant plusieurs battements de cœur, avant de se retourner comme un seul homme, vers la silhouette qui avait poussé ce cri. Le nécromancien devait avoir perçu la menace par un biais magique qui dépassait les connaissances de Ludwig en la matière.

La suite ne fut que cavalcade. Ludwig rangea son épée en urgence en voyant les créatures se mettre en branle vers lui, et il dévala la pente en direction du ravin ou attendaient les hommes de Wolfsjad. A une centaine mètres, il voyait Clovis posté, l’arc bandé, prêt à harceler les loups morts de ses flèches. Dans les prochaines minutes, il saurait si son plan tenait du génie ou de la folie. Les secondes s’écoulèrent alors, au rythme des pas et des coussinets martelant le sol pierreux de la plaine. Ludwig ne pouvait courir plus vite, mais cela n’était visiblement pas suffisant, et ce n’est pas les quelques flèches du sylvanien qui changèrent quelques choses. Certains loups étaient plus rapides que d’autres et à plusieurs reprises ils purent mordre gracieusement dans ses mollets. La douleur qui en résulta ne fit que ralentir un peu plus sa course. Plusieurs fois, essoufflé et terrifié par les horreurs qui lui collaient les talons, il voulut abandonner, se laisser dévorer les entrailles par ces démons à l’allure de loup. Mais il ne franchit pas le pas, et continua de courir, le souffle court, les intestins noués. Lorsqu’il vit devant lui Clovis s’engouffrer dans le ravin, il reprit une certaine confiance en ses capacités et franchit les derniers mètres avec l’énergie du désespoir, la seule qui lui restait. Une fois au ravin, Ludwig se laissa littéralement tomber dedans. Il chuta de quelques mètres avant de heurter violemment le sol boueux et pierreux. Il resta au sol deux bonnes minutes, à moitié comateux, réfléchissant à ce qu’il venait de se passer et à ce qu’il devait faire maintenant. L’esprit au ralenti, il se releva avec difficulté, l’air grimaçant. D’un rapide coup d’oeil, il vit son pantalon maculé de sang, les loups n’avaient pas fait de cadeaux, ses mollets étaient sûrement salement amochés. Pour ne pas s’inquiéter plus que de raison et pour ne pas avoir à subir plus de douleur, il ne releva pas son pantalon pour observer l’état de ses jambes ; ses blessures attendraient bien la fin de l’escarmouche.

Malheureusement, l’effet de surprise n’avait pas suffi à tous les neutraliser, le loup alpha et quelques autres de ses congénères avait engagé le combat au corps-à-corps contre les hommes du maître-veneur et l’affrontement promettait d’être violent. Ces loups morts étaient bien plus agressifs que leurs semblables naturels. Dans ce moment d’intense sauvagerie, Ludwig hésita. La course l’avait épuisé et ses blessures aux mollets l’empêchaient de combattre dans la pleine mesure de ses capacités ; des faiblesses qui pourraient être exploitées par ses adversaires… Noyés dans la furie du combat, Frederik Wolfsjagd et ses hommes ne faisaient pas attention à lui, quant à Clovis et Ivanoë, ils étaient courageusement à l’abri derrière des rochers. Voilà deux extrêmes que Ludwig ne voulait pas rejoindre. Blessé, il ne pouvait pas combattre efficacement, mais aussi, il refusait la honte et l’oisiveté dont faisaient preuve ses deux compères, surtout qu’il cherchait à tout prix à gagner la confiance du maître-veneur.


"Dis-moi p'tit, t'es né idiot ou t'as pris des cours pour l'devenir? »

Indécis, Ludwig avait encore à l’esprit les sermons d’Eirminjar concernant sa témérité déplacée qui avait failli lui coûter la vie à plusieurs reprises. A cette époque, il n’avait qu’une piteuse estime de soi et sa vie lui semblait futile. Le nain avait réussi à changer cela en lui, et il l’avait remis sur le droit chemin, mais maintenant, voilà qu’il se prenait à hésiter entre une folle bravoure et une prudence honteuse, en plein milieu d’un combat acharné. Plusieurs secondes passèrent avant qu’un choix définitif ne soit fait. Puis, finalement, il sortit l’épée de son fourreau et lança son regard en direction de Frederik Wolfsjagd. Il se contenterait de couvrir l’homme, des bêtes qui l’attaquaient dans ses angles morts. Sa vie et ses plans en Sylvanie dépendaient de peu d’hommes, et le maître-veneur en faisait partie, il ne devait pas mourir. Qu’arriverait-il s’il mourait et que son successeur ne lui donnait pas sa confiance ? Rien de bien beau en tout cas, une vie d’errance sans but et sans soutiens sur les chemins de l’Empire… Cette vision bien sombre était si peu souhaitable que cela valait bien de se mettre un peu en danger pour y échapper.

Claudiquant, lame au clair, Ludwig approcha de Frederik qui se battait comme un lion contre les créatures qui ne ressentaient ni la peur, ni la douleur. Le silence dans lequel elle se battait était très dérangeant et ne faisait qu’instiller un peu plus d’appréhension dans l’esprit de Ludwig, qui, concentré, n’entendant que le bruit de ses pas et de son propre cœur. Il allait falloir agir prudemment et seulement pour sauver la vie de cet homme, il n’était nullement question de foncer dans le combat tête baissée. Une douleur vive venant de ses mollets lui rappela cette leçon, alors qu’il levait le bras droit, prêt à frapper un loup qui rôdait dans le dos de Wolfsjagd.


- Et vous, bougez vous les fesses, hurla Ludwig à l’intention de Clovis et Ivanoë, qui le regardait l’air médusé, bien à l’abri derrière la rocaille.
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Re: [Ludwig] Les morts ne savent plus le rester

Message par [MJ] Le Djinn »

Ludwig se retrouve face à deux loups funestes.

Ordre de combat: Ludwig, Loup Funeste 1, Loup Funeste 2.

Tour 1:

Ludwig attaque: 2, réussite. Loup Funeste 1 esquive: 6, échec. Loup Funeste 1 subit 35 dégâts. Il reste 25 Pvs à Loup Funeste 1.

Loup Funeste 1 attaque: 14, échec.

Loup Funeste 2 attaque: 14, échec.

Jet d'instabilité de Loup Funeste 1: 3, réussite.

Tour 2:

Ludwig attaque: 19, échec.

Loup Funeste 1 attaque: 19, échec.

Loup Funeste 2 attaque: 2, réussite. Localisation: Bras gauche. Parade de Ludwig: 17, échec. Ludwig subit 12 dégâts. Il reste 28 Pvs à Ludwig.

Tour 3:

Ludwig attaque: 16, échec.

Loup Funeste 2 attaque: 18, échec.

Tour 4:

Ludwig attaque: 5, réussite. Esquive du Loup Funeste 2: 14, échec. Loup Funeste 2 subit 32 dégâts. Il reste 28 Pvs à Loup Funeste 2.

Loup Funeste 2 attaque: 4, réussite. Parade de Ludwig: 20, échec critique, perte de l'épée. Ludwig subit 13 dégâts. Il reste 15 Pvs à Ludwig.

Test d'instabilité de Loup Funeste 2: 19. Perte de 49 Pvs. Loup Funeste 2 est mort.
La mêlée s'intensifia rapidement. Les chasseurs et les loups funestes se mélangèrent en une orgie sanglante. Les crocs non-morts se plantèrent dans le cuir, le métal et la chair pendant que l'acier lacérait la viande en décomposition. Un observateur extérieur n'aurait pas su dire quel camp avait l'avantage, tant le combat était serré: l'équipement et la détermination ferme des hommes offraient un clair avantage, compensé par le caractère implacable et insensible des morts-vivants, le tout conjugué à la vitesse des loups. Heureusement le plan avait fonctionné à merveille: les carreaux d'arbalète ayant prélevé leur dû, équilibrant les forces en présence.
C'est ainsi que Ludwig se trouva confronté à deux créatures affamées, dont les crocs saillant luisaient à la lumière des rayons de soleil filtrant à travers les failles.

Le combat fût violent, mais rapide.

En quelques secondes, les loups gisaient au pied de Ludwig, mais pas sans avoir prélevé leur lot de sang et de sueur. Il avait vaincu, seul. Autour de lui, les chasseurs se débarrassaient des derniers loups encore en vie tandis qu'Ivanoë et Clovis, épuisés, se reposaient sur des roches. Frederick ne tarda pas, une fois sa lame tirée du ventre d'une abomination, à déclarer un moment de pause. Les chevaux, totalement paniqués par le combat ayant eu lieu devant eux, restaient bien au fond du ravin, hennissant doucement, serrés les uns contre les autres. Tandis que les hommes étendaient leurs manteaux pour s'asseoir dessus ou qu'on voulait profiter de l'accalmie pour manger un morceau, le maître-veneur s'approcha de Ludwig, l'air satisfait autant qu'intrigué.


-"Tu te débrouilles bien, Hoffenbach. Avec ces meutes en moins, les collines seront plus sûres quelques temps. Mais nous n'avons pas fini: la chasse durera encore quelques jours. Tu te sens capable de mener une plus grosse équipe, ou tu préfères rester avec les deux gaillards derrière? J'ai peut-être des idées, pour toi."
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Ludwig Von Hoffenbach
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Re: [Ludwig] Les morts ne savent plus le rester

Message par Ludwig Von Hoffenbach »

Ce fut rapide, brutal et sanglant. Mais Ludwig en sortit vainqueur, et surtout vivant. Du sang lui coulait de dizaines de plaies et celle à son mollet le faisait souffrir. Mais bien qu’affaibli, il chaloupa jusqu’à Wolfsjagd, son visage arborant un rictus mi-grimaçant mi-souriant, pour savoir si ce dernier allait bien. Le maître-veneur lui répondit positivement. Le plan de Ludwig avait marché. Ils avaient soufferts, mais les loups gisaient maintenant au sol, sans trop de dégâts de leur côté. Encore mieux, le jeune homme fut félicité pour ses réussites et il se réjouit de voir que ses efforts avaient été récompensés, qui plus est, par un homme pour lequel il avait beaucoup d’estime.

- Tu te sens capable de mener une plus grosse équipe, ou tu préfères rester avec les deux gaillards derrière ? J'ai peut-être des idées, pour toi.

La question posée, Ludwig se tourna vers Ivanoë et Clovis et ce fut sans surprise qu’il vit ses deux compères émerger de derrière les rochers, immaculés de la moindre goutte de sang. L’adrénaline du combat l’avait empêché de ressentir de la déception à leur égard, mais maintenant que l’action était retombée, le jeune homme était déçu de ses camarades. Certes, ils étaient volontaires pour leur petite entreprise et c’était déjà formidable, mais qu’espéraient-ils en s’impliquant comme cela ? Avaient-ils peur ? Avaient-ils changé d’avis ? Sous-estimaient-ils la difficulté de la tâche ? Quoi qu’il en soit, il allait devoir leur parler franchement, car en continuant de cette manière, ils allaient risquer bien plus que la réussite de leur plan. Sans montrer à Frederik Wolfsjagd ses doutes sur ses compagnons, il montra son intérêt pour la proposition qui lui avait été faite.

- Pour moi, c’est une certitude qu’il faut que je mène plus d’hommes. A trois, jamais nous ne parviendrons à destituer le seigneur de Schwartzhafen… Trouver des personnes avec la volonté de me suivre dans une opération aussi dangereuse, n’est pas chose aisée et c’est la raison pour laquelle nous sommes un nombre aussi réduit aujourd’hui, mais si vous avez des solutions ou si vous m’offrez la possibilité de mener et commander une équipe plus conséquente, je serais ravi, car cela serait une nouvelle avancée dans ma quête… Quelles sont vos idées ?
Ludwig Von Hoffenbach. Voie de l'Inquisition. Répurgateur.

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Re: [Ludwig] Les morts ne savent plus le rester

Message par [MJ] Le Djinn »

En réfléchissant à ce que lui disait Ludwig, le maître-veneur s'attrapa le menton de la main droite. Cette chasse se déroulait mieux que prévu et il envisageait à présent un avenir plus radieux pour Ludwig. Avec trois hommes et une aide bienvenue il avait été capable de prendre une tour de guet sans subir une seule perte directe et de mener à leur perte deux meutes de loups funestes des plus conséquentes. Un tel individu devait pouvoir faire exploser son potentiel.

-"Je ne vais pas te mentir, von Hoffenbach, la région manque de toute: d'hommes, de matériel, de ressources financières. Tu as pu le voir à Leicheberg: nos forces sont minces et nos ennemis omniprésents. Au mieux, tu devrais pouvoir trouver encore deux compagnons, peut-être trois. Pas beaucoup plus. Surtout que si tu comptes attaquer Schwartzhafen, il te faudra une armée conséquente. Au minimum cinquante hommes. Cent si tu veux être certain de vaincre."

C'est à ce moment qu'Ivanoë entra dans la conversation. Il semblait extrêmement fatigué, presque au bord de l'évanouissement, mais ses yeux n'avaient rien perdu de leur haine ou de leur éclat de détermination.

-"J'ai remarqué quelque chose à Leicheberg. Vous manquez de symbole."

Wolfjagd leva un sourcil, très surpris.

-"C'est à dire, chevalier?"

-"Au siège de Middenheim, où j'officiais comme écuyer, j'ai vu les prêtres agiter les reliques des saints d'Ulric et de Sigmar pour galvaniser les troupes. J'ai vu le roi Louen lever haut sa lame et jurer sur le Graal. J'ai vu Valten, oui le héros Valten, jurer la victoire sur Ghal Maraz."

Il prit son souffle et donna sa conclusion.

-"Ce qu'il manque à Leicheberg, c'est un symbole, une relique d'importance à exposer pour attirer les pèlerins et les braves."

-"Ce n'est pas idiot. Mais où en trouver une? Je suis d'accord que l'idée est bonne, Ivanoë, mais elle me parait difficile à mettre en oeuvre. Je pense plutôt qu'il faudrait limiter nos ennemis: continuer les chasses, poursuivre les petits groupes, nettoyer la région pas à pas avant de frapper le Mal à la racine."

Clovis haussa les épaules.

-"Pour vrai, on pourrait aussi directement chercher et frapper les grandes menaces directement. Il faudra s'armer un peu plus et se préparer, mais si on perd du temps à détruire tout ce que la région compte de monstruosités, on sera morts et enterrés avant d'avoir terminé. Non, moi je dis: il faut trouver les lieux dangereux et les attaquer de suite. Le reste s'écroulera autour."

De nouvelles propositions germaient à présent. Sur le chemin du retour vers Leicheberg, Ludwig aurait l'occasion de réfléchir à ces propositions et s'adapter en fonction de ce qu'il choisirait.
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Ludwig Von Hoffenbach
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Re: [Ludwig] Les morts ne savent plus le rester

Message par Ludwig Von Hoffenbach »

-"Pour vrai, on pourrait aussi directement chercher et frapper les grandes menaces directement. Il faudra s'armer un peu plus et se préparer, mais si on perd du temps à détruire tout ce que la région compte de monstruosités, on sera morts et enterrés avant d'avoir terminé. Non, moi je dis: il faut trouver les lieux dangereux et les attaquer de suite. Le reste s'écroulera autour."

- Tu crois que dans deux semaines ou un mois nous serons beaucoup plus nombreux ou équipés ? Je ne pense pas Clovis. Comme vient de le dire Frederik, les ressources en hommes et en armes sont rares ici et je ne veux pas diminuer nos chances de réussite en les gaspillant contre des objectifs importants qui ne nous assurent en rien de faire tomber Schwartzhafen comme un fruit mûr. Il faut qu’on garde à l’esprit que notre seule cible majeure est cette ville, rien d’autre. Nous ne partons pas en guerre contre toutes les horreurs de la Sylvanie, seulement Schwartzhafen…

La proposition de Clovis était folle et insensée. Ludwig se serait attendu à mieux du Sylvanien, peut-être le pensait-il un peu plus réaliste, un peu plus terre-à-terre. Hélas non.

- Peut-être devons-nous aussi définir un peu mieux notre objectif final. Voulons-nous prendre d’assaut la cité pour y rétablir l’ordre et la justice ou voulons-nous simplement éliminer leur bourgmestre, Remulus Hacksen ? Pourquoi vous battez-vous à mes côtés ? Quelles sont vos motivations et vos volontés, demanda Ludwig en haussant le ton, à l’attention d’Ivanoë et Clovis.

Après ce combat pitoyable dont ils avaient fait preuve contre les loups, le jeune homme voulait tester leur détermination, voir ce dont il était capable et plus encore, voir s’il ne l’avait pas suivi car sur l’instant ils n’avaient eu rien de mieux à faire. La suite de l’aventure serait longue et dangereuse, alors s’il le voulait, mieux valait qu’il renonce maintenant.

- Personnellement, vous savez tous ce qui me motive. Tuer celui qui se fait appeler maître Remy et sauver mes anciens compagnons d’aventure. Nous nous connaissions depuis peu de temps et je ne leur doit rien, mais personne mérite d’être emprisonné par l’être abject qui m’a moi aussi mis en cellule. Là-bas, tout ce que j’ai pu voir m’a inspiré de la pitié et de la tristesse. La pauvreté, l’ignorance, la violence, l’injustice étaient omniprésentes. C’est aussi pour cela que je me bats, pour changer ce que j’ai vu. Alors, si ma quête me permet dans le même temps de débarrasser ces terres de ces monstres et de ramener cette cité dans le giron de l’Empire, j’en serai plus que ravi. Donc, je vous le répète, que voulez-vous ? Sommes nous en accord ? Êtes-vous toujours prêt à me suivre ?

Ludwig s’était maintenant mis à hurler et tournait en rond comme un félin en cage devenu fou par la captivité. Ivanoë et Clovis le regardait fixement, en pleine réflexion tandis que Wolfsjagd l’observait, visiblement ravi par la façon dont il avait de s’exprimer.

- Ton idée est très bonne Ivanoë. Attirer ici des centaines de guerriers prêts à se battre pour une cause juste et sainte serait la panacée, mais comment ? Comment faire de notre quête une telle chose ? Qui, ou quoi pourrait nous amener cette possibilité ? Certainement pas un de nous trois, nous ne sommes ni des saints, ni des prophètes…

Contrairement à la suggestion de Clovis qui l’avait abasourdi tant elle était idiote, celle d’Ivanoë lui donnait de la matière à réfléchir. Faire de cette guerre contre Schwartzhafen une guerre sainte contre le mal, pourrait procurer tous les hommes, les armes et les financements qu’il voudrait. Mais comment pourrait-il convaincre les gens de la sainteté de cette tâche alors qu’il doutait lui-même de la pureté de son âme, sa famille ayant été en partie emportée par les forces du chaos ? Si lui n’y arrivait pas, qui pourrait l’aider ? Il n’en avait aucune idée…

- Ton idée est à méditer et il faudra y réfléchir fortement dans les prochains jours, se contenta de dire Ludwig qui n’avait pour le moment aucune solution à apporter.

- En attendant, il va falloir que nous continuons en effet à organiser des chasses et à affaiblir nos ennemis. Nos opérations doivent comporter le minimum de risques pour le maximum de retentissement. Notre but est qu’ils se sentent pris au piège, qu’ils sentent la nasse se refermer sur eux. Si c’est le cas, leurs agissement pourraient leur faire commettre des erreurs dont nous pourrons tirer avantage.

Une fois que les compères de Ludwig firent leurs choix, le groupe de guerrier repartit vers Leicheberg. La première chasse avait été couronnée de succès et aucun d’entre eux n’avait perdu la vie, c’était miraculeux. Elle avait été pour Ludwig grandement bénéfique et il en ressortait grandit. La suite des évènements était encore un peu floue, mais il aurait grandement temps de réfléchir pendant sa convalescence. En effet, bien qu’aucun d’entre eux n’ait rejoint les morts de la région, les blessures de Ludwig étaient assez graves. Ses jambes et son avant-bras gauche avaient été lacérés par les crocs des loups, des soins allait être nécessaire pour prévenir des infections. Chaloupant de la même manière que les zombies qu’il avait combattu, Ludwig suivit le cheval de Frederik Wolfsjagd, grimaçant lorsque la douleur se rappelait à lui. Le ciel s’était éclairci et quelques rayons de soleil venait éclairer cet endroit d’habitude lugubre, où le jeune homme avait réussi sa première épreuve majeure en Sylvanie. Le ciel presque sans nuage accompagna l’Elu d’Arianka et ses réflexions jusqu’à la ville de Leicherberg. Une clémence météorologique inhabituelle dans cette région...
Modifié en dernier par [MJ] Le Djinn le 03 nov. 2021, 20:15, modifié 1 fois.
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