[Ludwig] Les morts ne savent plus le rester

La Sylvanie inspire la peur dans le reste du Stirland. Depuis la sombre ville de Tempelhof, qui n'a pas eu de prêtre de Morr attitré depuis 800 ans, jusqu'aux contreforts des Montagnes du Bord du Monde, entre le bief de l'Aver et le Stir, la plus grande région du Stirland est un lieu de terreur et d'obscurité. On dit que les fantômes y évoluent en toute impunité à la nuit tombée parmi les collines Hantées et que l'épais brouillard des bois sylvaniens emprisonne parfois les âmes, les obligeant à y errer à jamais. La portion orientale de la province est la plus désolée, là où d'anciens châteaux noirs sont juchés sur leurs pics escarpés comme des vautours scrutant les villes en contrebas.

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[MJ] Le Djinn
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Re: [Ludwig] Les morts ne savent plus le rester

Message par [MJ] Le Djinn »

Trois mois s'écoulèrent avant que la routine ne soit brisée.

Pendant ce temps, le quotidien de Ludwig se résuma fort simplement: entraînement avec Eirminjar, sorties vers les collines ou les forêts, entretien avec ses camarades de combats puis enterrement de ceux-ci en terre consacrée, quand ils finissaient invariablement par tomber sous les crocs d'une monstruosité locale. Nul besoin de s'en blâmer pourtant: il faisait de son mieux. C'était la région elle-même la fautive, cette province maudite de Sylvanie, remplie à ras-bord de créatures impies et si polluée de corruption que le simple fait d'y naître prédisposait à une vie de cruauté et de laideur. Heureusement, dans ce tas de merde qu'était la province, Leicheberg et son dirigeant, le comte Petr von Stolpe, rayonnaient comme des phares.
Leurs victoires du temps de l'arrivée de Ludwig ayant permis à la bourgade d'être hors de danger immédiat pendant un long moment, les habitants avaient pu réorganiser un semblant de vie normale. Des autres villes étaient arrivés de mauvaises bières et des légumes maigres, quoique toujours plus variés que le pain noir produit par les champs proches des Collines Hantées.
Maintenant remis de ses blessures, bien qu'ayant eu des symptômes d'infection ayant duré trois semaines, von Hoffenbach se présentait plus fort que jamais. Endurci par la vie rigoureuse et cruelle de la région, apprécié par ses camarades de combat et sans doute craint par ses adversaires, il n'avait plus rien à voir avec le jeune noble aux idéaux sans tâches ayant arpenté les fleuves maudits quelques mois plus tôt. C'était désormais un autre homme qui choisissait de se lever contre les ténèbres.

Et le passé rattrapait justement cet homme. La semaine passée, une caravane transportant une quinzaine de jeunes idéalistes s'étaient arrêtée à Schwartzhafen pour y faire une halte avant Leicheberg. Evidemment, Maître Rémy s'était occupé d'eux comme il se devait et seul trois d'entre eux, rampant jusqu'à la sûreté, avaient survécu. Trois jeunes gens, presque des adolescents, traumatisés par des visions d'horreurs dont ils refusaient catégoriquement de parler. Nul mieux que Ludwig ne pouvait imaginer les choses dont ils avaient été les infortunés témoins.
Ce n'était pourtant pas pour ça que von Stolpe appelait Ludwig à sa table stratégique en ce jour grisâtre. En passant sous la gargouille grimaçante gardant l'entrée vers la pièce des tactiques, une petite salle étroite avec pour seul mobilier une longue table et une armoire à cartes, le guerrier constata qu'il était seul avec le comte. Celui-ci, penché sur une carte de la région, paraissait perdu dans ses pensées, occupé à imaginer des mouvements de troupe et des agissements nocturnes.


-"Fermez derrière vous, Hoffenbach."

N'hésitant jamais à mener par l'exemple, le comte avait mené plusieurs assauts contre des cryptes et des cimetières hantés les derniers mois et la fatigue se lisait sur son visage, ainsi que la douleur de blessures mal cicatrisées. Sa détermination ne faiblissait pourtant pas et sa poigne demeurait aussi virile et puissant qu'au jour où Ludwig l'avait rencontré pour la première fois. Ses yeux ne se détachaient pas de la carte.

-"J'ai entendu dire que vous souhaitiez assumer d'avantage de responsabilités au sein de Leicheberg, Hoffenbach. Mon maître-veneur parle de vous avec respect et les vétérans vous apprécient. Peut-être méritez-vous donc bien une montée en grade."

Cette fois il releva la tête pour planter son regard sur le visage de l'impérial. Il ne semblait pas heureux, ni d'humeur à rire.

-"Dites-moi, Hoffenbach. Avez-vous déjà entendu parler du Bienheureux Frederik?"
Test d'intelligence: 9, réussite.
En effet, Ludwig en avait déjà entendu parler. Un saint sigmarite ayant prêché la parole de son dieu dans l'est de l'Empire pendant deux décennies. Son ascétisme et sa force morale avaient convaincu bon nombre de locaux et fait de lui une des figures favorites du culte de Sigmar du Stirland, bien qu'il existât des oratoirs pour lui ailleurs.
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Ludwig Von Hoffenbach
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Re: [Ludwig] Les morts ne savent plus le rester

Message par Ludwig Von Hoffenbach »

De la boue de la Sylvanie avait émergé un homme nouveau. A force de souffrances, de désillusions, mais aussi de courage et de volonté, Ludwig avait considérablement mûri. Le petit nobliau désargenté, aussi ambitieux et idéaliste, qu’arrogant et incapable, s’était effacé au profit d’un jeune homme réfléchi et courageux qui avait su démontrer ses capacités à des gens pourtant avares de toute confiance. Les sylvaniens devaient affronter quotidiennement tellement d’horreurs et de privations, que l’arrogance véhiculée par les étrangers était particulièrement mal vue. Il n’avait pas été simple de prouver à ces gens qui il était vraiment, et de cette époque d’épreuves, il en gardait encore quelques cicatrices. Mais la douleur qui en émanaient avait disparu et il ne restait alors que quelques marques blanchies sur sa peau mat. Pendant trois semaines il avait d’ailleurs cru mourir mille fois, tant ces dernières blessures lui avait causée du tort. Plusieurs s’étaient infectées et la fièvre l’avait fait déliré à de nombreuses reprises. Bien heureusement, grâce aux soins prodigués et à la prière, il avait recouvré la santé et ses maux n’était plus que de lointains souvenirs maintenant.

Remis totalement sur pied, il s’était à nouveau investi dans ce pourquoi il était ici ; la déposition de Remulus Hacksen de Schwartzhafen. Les entraînements avait alors reprit de plus belle et de ses duels quotidiens contre Eirminjar et ses sorties fréquentes dans les collines et bois environnants, il avait gagné une expérience inestimable. Ses coups se faisaient plus puissants, ses parades plus précises, ses connaissances sur la région moins grossières et mieux encore, il commençait à casser la glace avec les leichberger, pourtant si renfermés et hostiles.

Pendant cette période intense d’entraînements qui dura presque deux mois, Ludwig put faire de plus amples connaissances avec d’autres guerriers stationnés à Leicheberg comme lui. Pas forcément sylvaniens, car certains venaient de contrées plus lointaines que le Wissenland. Ironiquement, Leicheberg était après tout un des endroits les plus cosmopolites de Sylvanie. Dans d’autres villes, le premier étranger aurait été accueilli par une corde autour du cou. Ludwig avait pu discuter avec ces guerriers de ses desseins et volontés. Les plus fatalistes le prenaient pour un fou. Entreprendre de pareilles choses étaient impossible pour eux. Toutefois, certains, exaspérés par la situation calamiteuse de la sylvanie ou aussi téméraire que lui, l’avaient écoutés et s’étaient proposés de lui venir en aide. Aucun ne lui avait pour le moment promis de le suivre jusque devant la tour d’Hacksen, mais chaque aide était la bienvenue, que ce soit pour l’entraîner à l’épée ou lui prodiguer simplement quelques connaissances locales. Au final, en comptant Ivanoë et Clovis, il avait pu s’entourer d’une bonne dizaine de guerriers. Un nombre pas si ridicule que cela quand on le comparait à la population de la ville.

C’est ainsi que se passa toute la fin de l’hiver à Leicheberg pour le jeune nulner. Toutes ses journées étaient complètes, et tous les soirs, il s’écroulait dans sa paillasse, vidé par les activités de la journée. La routine finit par s’installer et petit à petit l’hiver sylvanien forgea le Ludwig actuel. La routine ne fut brisé que par un événement qui le ramena quelques mois en arrière, dans une période qui était gravée en lui, mais qu’il faisait tout son possible pour occulter. Au milieu de Nachexen, alors que l’hiver gardait encore ses griffes fermement enfoncées dans la peau de la Sylvanie, il arriva à Leicheberg, trois jeunes gens hagards et traumatisés par ce qu’ils avaient vu ou vécu. La nouvelle fit rapidement le tour de la bourgade et la rumeur comme quoi ces gens venaient de Schwartzhafen arriva rapidement aux oreilles de Ludwig. Il fut stupéfait, puis enragé quand il aperçut ces jeunes gens dans une taverne du centre et se rendit compte de leur âge. Le plus vieux ne devait même pas avoir vingt ans et bien qu’aucun des trois ne disait mot, on racontait qu’ils faisaient partie d’un groupe de dix personnes qui avaient eu le malheur de faire escale à Schwartzhafen. La suite des évènements était inconnue, mais malheureusement Ludwig n’avait pas besoin d’en savoir plus. La cruauté de Maître Rémy était donc sans limite…

Pendant plusieurs jours, le jeune homme hésita sur son rôle à jouer dans cette affaire. Les jeunes personnes restaient toujours muettes et il ne voulait en aucun cas les brusquer. Ludwig ne souhaitait à personne de contempler une fois dans sa vie l’arbre aux potences du centre de Schwartzhafen, à fortiori pour de jeunes âmes. Ainsi, il les laissa se remettre doucement de leurs émotions, au milieu de la chaleur humaine de la taverne, sans jamais leur adresser la parole. Mais inquiet pour eux, il ne put s’empêcher de venir les observer quotidiennement, attablé à l’autre bout de la taverne, avec pour seule couverture, une choppe de bière et un sourire rassurant. C’est lors d’une de ses pauses à la taverne, entre deux entraînements à l’épée, que l’on vint tirer Ludwig de ses songes pour lui annoncer qu’il était demandé par le comte Von Stolpe. Heureuse nouvelle, il ne l’avait pas vu depuis la bataille au cimetière et il serait bon de discuter avec lui. Von Stolpe était un homme agréable et droit que Ludwig appréciait particulièrement. L’homme avait aussi la précieuse faculté d’être la passerelle entre les sylvaniens et les impériaux, deux mondes qui ne se comprenaient pas vraiment, et il ne fallait pas douter qu’il avait été essentiel pour la bonne intégration de Ludwig dans la ville.

C’est un Petr Von Stolpe fatigué que vit Ludwig en refermant la lourde porte de chêne derrière lui. Le souci et les cicatrices malignes devaient être cause de nombre d’insomnies. Malgré cela, l’homme semblait avoir assez de volonté et de courage pour exterminer une armée de morts-vivants à lui tout seul. C’était une force de la nature. La poignée de mains ferme qu’ils échangèrent confirma cela.


-"J'ai entendu dire que vous souhaitiez assumer davantage de responsabilités au sein de Leicheberg, Hoffenbach. Mon maître-veneur parle de vous avec respect et les vétérans vous apprécient. Peut-être méritez-vous donc bien une montée en grade."

Penché sur la carte qu’il avait devant lui, Ludwig ne put voir les émotions qui animaient le visage du comte.

- Je souhaite simplement faire plus pour vous aider à lutter contre le mal qui ronge cette région. Je suis comblé de savoir que les protecteurs les plus éminents de cette ville me considèrent comme cela et j’aimerais les aider au mieux dans leur combat. L’entraînement que je suis avec Maître Eirminjar et d’autres guerriers porte ses fruits et j’en suis ravi. A ce jour, je ne souhaite que deux choses. Assurer la protection de la population de cette ville en traquant le mal qui l’assiège, et mener à bien ma vengeance. De ce que j’ai appris ici, je crois que les deux objectifs sont intimement liés…

Le comte leva les yeux de sa carte et le regard sévère, il sonda Ludwig pendant quelques instants, réfléchissant aux paroles de ce dernier. La fatigue et les responsabilités qu’il avait le montraient comme de mauvaise humeur, mais Ludwig savait que ce n’était pas le cas. Derrière son allure bourrue et son physique impressionnant, se cachait un homme intelligent et réfléchi qui ne faisait rien dans la précipitation.

-"Dites-moi, Hoffenbach. Avez-vous déjà entendu parler du Bienheureux Frederik?"

La question désarçonna Ludwig dans un premier temps, puis il se reprit tout en ne sachant pas le sens ou la raison exacte de celle-ci.

- Oui, j’en ai déjà entendu parler. Un Saint Homme loin de tout péché et plus proche de Sigmar que bien des ecclésiastiques. Une foi d’une étonnante pureté et intensité dont on devrait tous s’inspirer. Mais… Pourquoi me posez-vous cette question, je ne saisis pas bien ?

Ludwig n’était pas sur du sens de la question du comte et préférait qu’il s’explique lui-même au lieu de faire un faux pas. Mais pour le jeune homme, face à la situation actuelle, le Bienheureux Frederik ne lui inspirait qu’une chose : l’espoir. C’était peut-être la seule chose qui manquait aux sylvaniens…

- … La foi … en l’espoir…., souffla Ludwig après une poignée de secondes de silence.
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Re: [Ludwig] Les morts ne savent plus le rester

Message par [MJ] Le Djinn »

L'air grave mais le front haut, le comte écoutait Ludwig décliner les pensées qu'évoquait chez lui la mention du Bienheureux Frederik. Même s'il n'avait pas grand-chose à dire à ce sujet, le nulner fit savoir que le saint homme représentait à ses yeux une forme de foi et d'espoir. Von Stolpe hocha positivement la tête, satisfait.

-"L'espoir, en effet, me semble être le sentiment approprié pour lui. Il est venu dans cette contrée sans avoir et armé uniquement de sa foi, déterminé à changer les mentalités. Dans une certaine mesure il a réussi et une bonne partie des habitants du Stirland, et de plus loin, le connaissent."

Comme pour ponctuer sa phrase, il attrapa un gobelet de fer qu'il remplit d'une épaisse bière brune dans laquelle flottaient des grumeaux. Ludwig avait déjà eu l'occasion d'en boire: c'était infâme mais mieux que de boire de l'eau. Par politesse, il servit également un verre pour Ludwig, bien qu'il ne soit normalement pas dans les attributions d'un seigneur que de servir un verre, même à un invité. La chose faite, il s'assit sur la chaise rembourrée juste derrière lui.

-"Mais je ne vous ai pas fait venir pour parler théologie et histoire de l'Empire, Hoffenbach. En vérité, j''ai une mission à vous confier. Vous savez sans doute que depuis quelques temps une idée circule comme quoi il faudrait faire de Leicheberg un lieu de pèlerinage, avec tous les avantages que cela comporte en terme d'argent et de nouveaux combattants."

Un temps passa pour que Ludwig puisse l'approuver. En effet, depuis qu'Ivanoë avait proposé l'idée des mois plus tôt, celle-ci avait parcouru son bout de chemin dans les esprits.

-"Qui dit pèlerinage dit aussi reliques, hors nous n'en avons pas et je me refuse à créer des faux, aussi j'avais laissé cette idée de côté, jusqu'à récemment. Le groupe de Kristof Ulner, vous savez le pisteur kislévite a, au hasard d'une mission de reconnaissance, découvert une crypte. L'érudit qui les accompagnait a découvert une tombe sainte portant le nom de Frederik. Ils ont ensuite dû battre en retraite devant les gardes maudits du lieu."

Encore une fois, von Stolpe laissa durer le silence, le temps de prendre une gorgée de bière. Il pointa ensuite du doigt une croix dessinée sur la carte devant lui, positionnée en plein milieu des collines hantées.

-"Ici, en territoire ennemi et incontrôlé. Vous aurez déjà compris votre mission: ramener toutes les reliques que vous pourrez afin qu'ils soient exposées. Vous devrez vous entourer d'une excellente équipe, Ulner nous a garanti que l'endroit était extrêmement dangereux et fortement gardé."

Aucun doute ne planait dans les yeux du comte. Les récents succès de Ludwig lui avaient permis d'obtenir sa confiance et, par la même, une place de choix dans le dispositif défensif de Leicheberg. Désormais il fallait voir plus loin et plus haut.
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Re: [Ludwig] Les morts ne savent plus le rester

Message par Ludwig Von Hoffenbach »

- Qui dit pèlerinage dit aussi reliques, hors nous n'en avons pas et je me refuse à créer des faux, aussi j'avais laissé cette idée de côté, jusqu'à récemment. Le groupe de Kristof Ulner, vous savez le pisteur kislévite a, au hasard d'une mission de reconnaissance, découvert une crypte. L'érudit qui les accompagnait a découvert une tombe sainte portant le nom de Frederik. Ils ont ensuite dû battre en retraite devant les gardes maudits du lieu.

Ludwig hoqueta, puis avala goulûment sa gorgée de bière, un breuvage si immonde qu’on y trouvait autant à manger qu’à boire. A l’image de la gastronomie locale finalement… Quoi qu’il en soit, cette conversation intéressait de plus en plus le jeune homme. Des reliques saintes avaient été possiblement retrouvées dans cette région de malheur, incroyable ! Si l’idée qu’avait soumis Ivanoë avait semblé aussi prometteuse qu’irréalisable, Von Stolpe venait de lui offrir de nouvelles possibilités pour la mettre en œuvre. Parfait. Ayant des connaissances somme toute assez pauvres sur les Saints de l’Église de Sigmar, Ludwig ne savait pas quel point ces reliques attireraient les foules de pèlerins. Mais toujours est-il qu’il ne pouvait laisser les restes d’un homme du passé aussi pur et charitable que lui, aux mains de créatures aussi ignobles et contre-nature. Cette mission restait en accord avec les préceptes d’Arianka qu’il connaissait et qu’il avait décidé de suivre. Bien que Ludwig maudissait les errements de l’Église de Sigmar et de ses conséquences sur les habitants de l’Empire, il ne pouvait qu’admirer des hommes comme le bienheureux Frederik, qui avait passé leur vie au service de l’humanité, tout en gardant leur cœur et leur âme pure. C’était décidé. Au nom d’Arianka il extirperait les restes et les attributs du Bienheureux Frederik des mains des maîtres des morts.

- Ici, en territoire ennemi et incontrôlé. Vous aurez déjà compris votre mission: ramener toutes les reliques que vous pourrez afin qu'ils soient exposées. Vous devrez vous entourer d'une excellente équipe, Ulner nous a garanti que l'endroit était extrêmement dangereux et fortement gardé.

- Se pourrait-il que nos ennemis aient conscience de ce que peuvent représenter ces reliques à nos yeux, demanda Ludwig l’air perplexe ?

Si c’était le cas, la mission serait d’autant plus dangereuse et déjà plusieurs préparatifs s’imposaient avant le départ. Tout d’abord, il allait devoir rencontrer Ulner. Il connaissait très peu le kislévite et les fois où ils s’étaient rencontrés tenaient sur les doigts d’une main. Bien que distant et peu bavard l’homme semblait être expérimenté et il serait intéressant d’en apprendre plus sur la découverte qu’il avait faite pour établir un plan d’attaque. Ensuite, il faudrait enfin franchir le pas et aller discuter avec les « nouveaux survivants » de Schwartzhafen. Peut-être seraient-ils d’aucune utilité pour la mission prochaine, mais Ludwig ne doutait pas qu’ils jouent tôt ou tard un rôle dans ses plans pour Schwartzhafen. Ils avaient été témoins de la folie de Maître Rémy et pour Ludwig, nul doute qu’ils avaient envie de se venger. Enfin, le plus dur serait à faire, recruter des hommes pour cette opération, établir la stratégie et reconnaître le terrain à distance des yeux ennemis. Une dernière question se posait alors : combien de temps serait nécessaire à cette organisation ?

- Très bien. Je pense que je serais prêt d’ici une quinzaine de jours. Je dois monter une équipe solide et fiable, prévoir notre stratégie et grâce à Ar...Sigmar, les beaux jours nous accompagnent.

Depuis que Ludwig était arrivé, le temps n’avait jamais été aussi beau. Les gros nuages gris s’étaient un peu éclaircis et il ne pleuvait pas plus de six heures par jour désormais. Cela pouvait paraître risible pour un averlander, mais ici, ces améliorations météorologiques pouvaient représenter de véritables opportunités militaires dont Ludwig comptait bien se servir.

- Je vous suis reconnaissant de toute la confiance que vous avez placée en moi, Comte, et promet de faire de mon mieux pour mener à bien cette mission. Sur ce, je me permets de prendre congé afin de partir questionner Kristof Ulner sur ce qu’il a vu, dit Ludwig en concluant sur une petite courbette, chose dont il n’avait guère l’habitude.

Les amabilités rendues, Von Stolpe indiqua à Ludwig où il pouvait trouver le kislévite et leur entrevue se termina. Sa quête avait pris une nouvelle ampleur et maintenant qu’il avait l’entière confiance du Comte et de ses hommes, la plus longue et rude partie du chemin commençait. Pour Ludwig, elle ne s’arrêterait qu’au bout de celui-ci, dans la victoire ou ... dans la mort, espérons la vraie...
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Re: [Ludwig] Les morts ne savent plus le rester

Message par [MJ] Le Djinn »

En sortant du donjon, Ludwig n'eut qu'à demander la position du chasseur kislévite pour l'obtenir. Le traqueur, un vieil habitué de Leicheberg, ne faisait pas mystère de sa présence et vantait souvent ses exploits avec force démonstration et éclats de rire quand le vin et la bière s'enchainaient. Dans un lieu plus chevaleresque il y aurait sans doute eut des gens pour s'indigner de son comportement qui frôlait parfois la fanfaronnade, mais sous le ciel gris de Sylvanie, trouver de la bonne humeur était si rare que l'on en pardonnait sans mal les excès.
Ce jour-là il était chez l'artisan-cordonnier pour faire réparer ses bottes. La tâche était d'importance et l'on disait sans rougir qu'après un mois de campagne, un soldat échangerait père, mère et amante contre une paire de bottines solides et confortables. On imaginait alors sans mal à quel point une semelle étanche était primordiale dans une région aussi boueuse!

Au moins l'objectif de la visite était simple: parler à Kristof Ulner et lui demander des informations concernant la crypte où les reliques du Bienheureux Frederik avaient été trouvées. Le chasseur était assis sur un tabouret de bois, nus pieds et bras croisés pendant que l'artisan, un pauvre bougre qui se trouvait toujours être le plus mal chaussé, comblait les trous du cuir. Ce n'était bien entendu pas la première fois que Kristof et Ludwig se rencontraient et s'ils n'avaient jamais partagés une affinité particulière, ils avaient déjà trinqué ensemble à l'occasion de victoires sur les forces des ténèbres.


-"Ah, von Hoffenbach, salut. Tu viens faire réparer tes obuv' ?"

Son accent trahissait son origine, avec son habitude de rouler les lettres, surtout les "r", et de transformer les mots de plus de trois syllabes en leur équivalent kislévite, souvent plus court.
Ludwig ne tarda pas, comme à son habitude, à entrer dans le vif du sujet. Les questions parurent beaucoup plaire au fils du nord qui avait, semblait-il, à dire sur le sujet.


-"La crypte et les reliques? Ah ouais, quelle affaire! On partait en reconnaissance à l'est, vers Folburg. Le but c'était de trouver une voie sûre pour mener des expéditions jusque... Je te passe le détail."

D'un coup de main expert, il attrapa une gourde à sa ceinture dont il avala quelques goulées.

-"V'la qu'alors qu'on était sur la route, on est tombé sur une saloperie de chez les svoloch, par Tor et Morr. Une espèce de grosse chauve-souris, un truc moche au possible. On était que cinq, enfin quatre avec Kevin l'érudit. On a essayé de fuir dans la forêt, pour le semer, et on a réussi en se cachant dans un espèce de trou. J'ai pas tardé à voir que le trou cachait une porte planquée sous les feuilles, je l'ai soulevé et on est entré.

Faut se méfier là-dedans. Ca pue le piège et a on perdu Archi sur une lame sortant du mur. Pauvre Archi. On est quand même arrivé au bout et là on est tombé sur la tombe de votre saint là, Frederik."


Un soupir de soulagement lui vint quand on lui tendit la première de ses bottes.

-"A partir de là tout a vyrodlos... Y'a des morts qui sont sortis de cercueils accrochés aux murs et qui sont venus nous cogner. Sukin syn. C'étaient pas les morts habituels, avec des lames rouillées et pas d'armures. Ceux là étaient tout équipés, de la tête au pied, avec de bonnes lames et du bon acier. On a pas cherché à combattre. On a filé puis on est rentré. Voilà, c'est à peu près tout."

Sentant bien que Ludwig voulait en savoir un peu plus, il continua:

-"J'pourrais y retourner, si tu veux que je te montre. Par contre va falloir bien te préparer. Une fois là-dedans... Couic."

Son demi-sourire en disait long et sans doute regrettait-il la perte d'un compagnon. Très clairement, dans cette crypte cachée il y allait avoir des choses à sauver...
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Ludwig Von Hoffenbach
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Re: [Ludwig] Les morts ne savent plus le rester

Message par Ludwig Von Hoffenbach »

L’exploration du tombeau de Saint Frederik n’allait pas être une simple affaire ; comme d’ailleurs tout ce qu’il entreprenait depuis qu’il était arrivé en Sylvanie. Il avait pris de l’assurance, de la force et du galon, mais chaque nouvelle action à mener lui paraissait toujours aussi difficile à accomplir. Malgré cela, il ne baissait pas les bras et il essayait.

- Ce serait un honneur pour moi que vous me montriez l’entrée du tombeau de Saint Frederik en effet. La région est déjà assez dangereuse comme ça. Hors de question de perdre des hommes seulement pour trouver le tombeau… Je n’aurais qu’une seule autre question à vous poser. Est-ce que vous pourriez estimer le nombre de morts en armure qu’il y avait ?

Trop sûr de lui, ou véritablement compatissant Ludwig ne demanda pas à l’homme s’il comptait les guider plus loin que l’entrée. Le vieil homme avait assez baroudé en Sylvanie comme cela. Il y avait perdu plusieurs amis et le seul qu’il avait retrouvé pendait à sa ceinture, à moitié vide. Ludwig lui annonça qu’ils partiraient dans une quinzaine de jours, le temps d’effectuer les derniers préparatifs.

Après avoir salué Kristof Ulner, le jeune homme pris congé en lui promettant un verre à la taverne avant leur départ. Dans la foulée, Ulner mit la main à sa ceinture et se resservit de généreuses goulées en attendant que le cordonnier finisse ses chaussures.

Ludwig erra dans les rues de Leicheberg pendant plusieurs dizaines de minutes, observant les locaux, les étrangers, l’architecture de la ville et saluant des connaissances à leur passage. Il croisa notamment ses deux compagnons, Ivanoë et Clovis. Les deux hommes avaient eux aussi pris en assurance. La rudesse de la région transformait les hommes et les deux gaillards n’étaient plus les pleutres qu’ils avaient été dans l’escarmouche contre les loups non-morts. Ils s’étaient musclés et leur détermination s’était accrue pour ne plus flancher aux moments importants. Ludwig leur exposa les paroles du Comte Von Stolpe et de Kristof Ulner, et l’objectif de ces prochaines semaines. Agréable surprise, aucun des deux ne sourcilla. Maintenant que les deux hommes avaient accepté de suivre Ludwig jusque devant Maître Rémy, ils s’étaient fait à l’idée d’accomplir des opérations aussi héroïques que dangereuses avant cela.


- Les gars, il faudrait qu’on trouve une dizaine d’autres gars pour accomplir cette mission. Stolpe et Ulner ont souligné l’adversité qui nous attend. Faut pas la sous-estimer. On aura comme d’habitude le droit à des morts, mais ceux-ci sont parait-il, plus costauds, mieux équipés. Je vous propose que dans les prochains jours on se mette sur ce recrutement. Cependant, restez discrets. Ne parlez pas précisément de la tombe de Frederick et des reliques. On ne doit pas amener à nous tout les idiots et les avides de trésors. J’espère que nos recherches porteront leurs fruits.

Ludwig serra virilement la main de ses compères et partit dans une direction opposée, décidé à rameuter des hommes pour la mission dès maintenant.
Le jeune homme s’installa dans la taverne qu’il avait l’habitude de fréquenter. En cette fin d’après-midi, la salle commune était encore calme, mais le soleil faiblissant commençait à diriger les leicheberger entre les murs rassurants et chauffés de la taverne. Il attendit pendant près d’une heure, le temps que la salle se remplisse et qu’il se requinque lui-même. Vers dix-neuf heures, l’ambiance était lancée, l’odeur de bière et de ragoût commençait à planer dans la salle et des rires gras résonnaient dans la salle. Ludwig observa pendant plusieurs minutes les différentes tables, épiant les conversations, à la recherche de personnes qui pourraient être intéressées par la mission dans le tombeau de Saint Frederik.

Dans un coin sombre, assez proche de l’âtre de la salle, les trois rescapés de Schwartzhafen finissaient une assiette de ragoût qu’ils avaient pris pour trois. Un avait le regard perdu dans son assiette, le deuxième lançait des coups d’œils inquiets vers les tables environnantes, tandis que le plus âgé perdait son regard dans le brasier. Les flammes se reflétaient dans ses pupilles et on ne savait pas dire, si c’était la tristesse ou la vengeance qui brûlait dans ses rétines. Quoiqu’il en soit, il s’agissait à nouveau d’un fils de l’Empire qui avait vu des choses beaucoup trop tôt.

Après avoir écouté nombre de conversations et observé assez de personnes, Ludwig se leva pour aller à la rencontre de recrues potentielles. Il allait falloir agir finement. Les gens du coin pouvaient être renfermés et bourrus. Ludwig commençait à s’habituer à la mentalité sylvanienne, mais il n’en maîtrisait pas encore toutes les spécificités et le caractère cosmopolite de Leicheberg l’obligerait à moduler chaque approche. Tant que ses propositions n’amenaient pas d’énervements ou de bagarres, tout irait bien. En cas de chou-blanc, Ludwig franchirait le pas vis-à-vis des rescapés de Schwartzhafen. Leur offrir de quoi se nourrir à leur faim pourrait aider à gagner leur confiance. Mais en attendant, il préférait les laisser à l’écart et leur laisser le temps de se remettre de leurs émotions. S’ils le pourraient un jour...


Je fais donc le tour des tables à la recherche de personnels pour la mission. J'essaye de rester aussi discret que possible. En cas de besoin, je peux peut-être utiliser empathie ou interrogatoire?
Modifié en dernier par Ludwig Von Hoffenbach le 09 déc. 2022, 20:40, modifié 3 fois.
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Re: [Ludwig] Les morts ne savent plus le rester

Message par [MJ] Le Djinn »

D'après le chasseur Ulner, les gardes squelettiques pouvaient être compris entre quatre et dix, environ. La chose était difficile à affirmer avec certitude car l'obscurité de la caverne rendait la vision périphérique difficile, sans compter la panique de la bataille et la vision tunnel qui en découlait immanquablement. Néanmoins le kislévite restait ferme sur un point: pas plus de dix, onze au grand maximum; la tombe n'étant pas bien grande il ne pouvait pas y en avoir tant que ça. Cela dit, il n'excluait pas l'existence d'autres salles où davantage d'abomination se cacheraient.

Et pour combattre ce caveau des horreurs, Ludwig n'avait que ce que la pièce comptait de mercenaires.

Chevaliers défraîchis, aventuriers dont la tête était mise à prix, prêtres bas-de-gamme en recherche de reconnaissance divine, mercenaires bon marché n'ayant plus d'employeurs, vagabonds ayant une dague pour tout arsenal, bandits de grands chemins reconvertis, sylvaniens désespérés... Il était, comme toujours, incroyable de trouver à la fois une telle diversité dans un trou pareil et en même temps une telle absence de qualité générale. En soi c'était logique: la Sylvanie faisait partie des régions où nul ne voulait aller, où aucune gloire ne pouvait être acquise et où les marécages comme les forêts noires dévoraient les courageux et les honnêtes. Si l'héroïsme décomplexé restait une activité mortelle dans le Vieux Monde, au moins existait-il des lieux comme Karak Azgal ou Ubersreik d'où il était possible de revenir à peu près entier et avec de l'argent dans les poches. Pas à Leicheberg, pas en Sylvanie.

Peut-être était-ce là que le pèlerinage proposé par le comte von Stolpe entrerait en jeu. En attendant, il faudrait faire avec la lie des lieux. La plupart des combattants expérimentés étaient sur le champ de bataille en ce moment-même, mais peut-être restait-il quelques gaillards motivés?

Le jet de charisme se réalisera en deux temps : la premier te permettra d'obtenir des compagnons de qualité, le deuxième te donnera un nombre de PNJs non-nommés pour t'accompagner.

Premier jet: 3, belle réussite!

Deuxième jet: 18, ratage total! -1 au nombre de soldats pour t'accompagner:

Nombre de soldats sur 1d6: 6 - 1 = 5 .
Harangués par les discours de Ludwig ou motivés par sa réputation grandissante, cinq gaillards à peu près potables se levèrent pour se joindre à sa bande. Pas des grands guerriers bien sûr: des petits malfrats reconvertis, des puceaux avec trois poils à la moustache et un couteau à beurre, un péquenaud de campagne. Ils ne feraient pas de miracle mais serviraient de chair à canon.

En revanche deux autres gaillards s'étaient joint à Ludwig, d'une qualité toute autre. Le premier, nommé Otto Dastein, se trouvait être un soldat impérial pur jus, formé en Ostland. Son régiment, par le jeu des alliances de la noblesse, s'était retrouvé temporairement détaché au Stirland pour y suivre un entrainement rigoureux au maniement de certaines lances longues que les locaux affectionnaient. Lors d'une expédition d'entraînement en Sylvanie (qui devait sans doute être la véritable raison derrière le déplacement), sa trouve avait été massacrée par des monstres et quelques survivants avaient atteri à Leicheberg avant de retirer leur uniforme. Cela ne datait pas de plus de deux mois. En tout cas il était un fervent guerrier, maniant la hache de bûcheron aussi bien que le bouclier. Une sortie dans un caveau lui permettrait d'exorciser ses démons et de dépenser ses économies autrement qu'en mauvais alcool.

Le second était bien plus inquiétant. Uli, comme il demandait qu'on l'appelle, était un maraudeur des désolations du Nord. Quand l'armée de Crom s'était aventurée en Sylvanie durant la Tempête et avait été vaincue, ses troupes s'étaient dispersées à travers la province, cherchant une voie de sortie. Lui était arrivé là, à moitié fou et les habits déchirés, ensanglantés.
Depuis il partait seul dans les collines pour rendre hommage à ses sombres dieux en fracassant tout ce qui lui passait sous la main avec son rustique mais efficace marteau de guerre. La plupart des bonnes âmes du lieu auraient préféré qu'il soit simplement exécuté pour son appartenance aux forces des ténèbres, qu'il ne reniait absolument pas, mais son efficacité lui avait valu un passage-droit unique: tant qu'il ne causait pas de problème, on ne lui en causerait pas en retour. La rumeur disait que le comte craignait de perdre trop d'hommes s'il ordonnait de l'abattre et que telle était la véritable raison de sa survie.

Une petite troupe formée, restait à définir un plan d'action. Et qui savait? Si cette expédition réussissait, peut-être Ludwig pourrait-il viser plus haut, bien plus haut...
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Ludwig Von Hoffenbach
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Re: [Ludwig] Les morts ne savent plus le rester

Message par Ludwig Von Hoffenbach »

Ludwig ne s’attendait pas à un tel succès. Il s’était attendu à un accueil méfiant et à ce que les gens préfèrent continuer à lever le coude dans la taverne plutôt que d’aller vadrouiller dans un tombeau rempli de morts-vivants, au cœur de la Sylvanie. Mais non. Bonne nouvelle donc ! Peut-être que son nom circulait dans Leicheberg, plus qu’il ne le pensait et que sa renommée faisait son bonhomme de chemin.

Ludwig avait étoffé son groupe de guerriers de sept nouveaux membres. Ils étaient d’une qualité très hétérogène, mais le plus important était qu’il avait maintenant les capacités de venir à bout des morts-vivants de la tombe de Saint Frederik. Bien sûr, il perdrait des camarades, mais ces reliques avaient une importance capitale dans la réussite de son plan, plus vaste, pour Schwartzhafen. A neuf, ils devaient donc réussir cette mission à bien.

Ludwig était particulièrement satisfait d’avoir convaincu l’ostlander Otto Dastein. Le militaire avait à cœur de se battre pour évacuer les souvenirs d’horreur qui hantaient son esprit, mais ce qui plaisait particulièrement à Ludwig, c’était d’avoir un homme qui connaissait les rudiments de la vie militaire et surtout, qui avait des notions de discipline. Le danger de monter un groupe hétéroclite dans un village perdu comme celui-ci était d’avoir une troupe incontrôlable et totalement inefficace dans les moments critiques. Le récent comportement d’Ivanoë et Clovis avait fini de convaincre Ludwig sur ce point.

A contrario, l’Elu d’Arianka avait toléré avec extrême méfiance la participation d’un dénommé Uli à leur mission. Depuis son arrivée à Leicheberg, plusieurs personnes avec qui il avait pu échanger, avaient, au détour d’une conversation, fais mention de ce mystérieux maraudeur des désolations du nord. Pour Ludwig, ce n’avait été qu’un mythe, une farce de poivrot. Aujourd’hui, cette farce de poivrot se tenait devant lui, un lourd marteau de guerre pendant à la ceinture. On le disait adorateur des dieux noirs et ancien membre d’une armée du chaos. Quoi que puisse-t’être la réalité, son regard ne reflétait pas la santé d’esprit. Nul ne sait si la folie était concomitante avec l’événement qui l’avait mené jusqu’à Leicheberg, mais ce que Ludwig savait, c’était que nul adorateur du chaos n’était sain d’esprit. Ludwig le détestait de toute son âme, sa présence le révulsait. Il n’avait qu’une envie, brûler vif, ou trancher la gorge de cet hérétique, pour les nombreux crimes qu’il avait dû commettre lors de son infâme existence. D’ailleurs, il avait ouï dire que les Leicheberger étaient majoritairement de cet avis. Malheureusement, on lui avait donné un passe-droit. La raison pour laquelle le comte en avait décidé ainsi était sûrement la même raison qui avait poussé Ludwig à ce que le maraudeur intègre sa troupe ; l’efficacité. Le guerrier avait une renommée de combattant extrêmement féroce, et bien dirigé, il pouvait peut-être aider à ramener le bien en Sylvanie. Peut-être. Ludwig en doutait fortement. Ne serait-ce pas là, une fine manœuvre des dieux de la ruine ? Le jeune homme ne connaissait que trop bien ces vicieuses manipulations pour corrompre les honnêtes hommes et amener la désolation dans les belles provinces de l’Empire. Pour le moment, par prudence et réalisme, Ludwig avait besoin de lui. Uli allait l’aider à récupérer ces saintes reliques. Mais à la moindre incartade, ou s’il affichait clairement ses croyances infâmes pendant l’opération, Ludwig ferait en sorte de le tuer. Il le jura au nom d’Arianka.

A la sortie de la taverne, Ludwig avait donné rendez-vous le lendemain, aux sept hommes, sur la place principale de Leicheberg. Il s’était arrangé dans la soirée pour transmettre la même information à Clovis et Ivanoë. Il ne fallait pas s’attendre à des miracles, mais Ludwig espérait que ses deux compères aient pu recruter quelques hommes aussi. Le cas contraire, il ne leur en tiendrait pas rigueur, les recrues se faisaient ici moins foisonnantes que sur la Reikplatz de Nuln.

Le lendemain matin, dans l’air froid du matin sylvanien, Ludwig retrouva ses neuf compagnons de fortune. Aucun était absent. Ludwig s’adressa à eux, tandis que le soleil de printemps se levait timidement derrière lui.


- Les gars. Je vous ai tous réunis aujourd’hui pour vous donner quelques informations capitales en vue de notre prochaine mission. Je vous l’ai déjà dit en quelques mots, nous irons jusqu’au Tombeau de Saint Frederik qui a été redécouvert récemment par un chasseur kislévite. Ce dernier nous guideras jusqu’à l’entrée. Une fois que nous y serons, c’est là que nous rentrerons en jeu. Le tombeau est truffé de pièges. Mais ce n’est pas tout. Selon, le kislévite, il est gardé par une dizaine de morts. Nous devrons nous en débarrasser pour accéder aux reliques. Ne perdez pas votre concentration et votre prudence en cédant à l’appât du gain, devant ces reliques. Nous rentrons groupés et dans l’ordre et nous ressortirons de la même façon. Notre objectif est de les ramener ici. Les trésors sans rapport avec le saint Frederik seront distribués équitablement, les reliques saintes seront amenées quant à elles amenées au Comte. Des questions ?

Après avoir exposé le cadre de la mission aux hommes, Ludwig passa à l’organisation tactique. Afin d’avancer de manière disciplinée et de maximiser leurs chances dans le tombeau, le jeune homme instaura trois groupes. Le groupe de tête serait composé d’Uli et deux hommes, le groupe central d’Otto Steiner, Clovis et un autre homme. Le groupe de queue sera lui composé d’Ivanoë et de deux hommes. Ludwig commanderait l’ensemble et se déplacerait où le besoin se ferait sentir. La présence d’Uli en première ligne coulait de source pour le jeune homme. Tous les cas de figure seraient à l’avantage de Ludwig, avec le maraudeur à leur tête. Au centre, afin de donner de la structure et de la consistance au cœur du dispositif, il avait préféré Otto et Clovis. Enfin, Ivanoë avait été mis à l’arrière pour plusieurs raisons. Il était digne de confiance et capable, mais encore trop instable psychologiquement, ainsi Ludwig ne voulait pas qu’il se noie dans l’ivresse des combats de première ligne et perde la vie prématurément. Il serait parfait pour les couvrir vers la sortie.

A l’issue des discussions, Ludwig remercia cordialement ses compagnons et les invita à se réunir à nouveau dans une demi-lune, ici même, pour partir en direction du tombeau de Saint Frederik. Il restait au jeune homme une petite quinzaine de jours pour se reposer et s’entraîner. A ce sujet, il proposa à Otto, Ivanoë et Clovis, des exercices quotidiens avec armes d’entraînements. Leur cohésion allait être importante, face à l’adversité, au probable amateurisme de certains compagnons et au danger que représentait Uli. Ces quinze jours ne seraient pas un luxe...
Ludwig Von Hoffenbach. Voie de l'Inquisition. Répurgateur.

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Re: [Ludwig] Les morts ne savent plus le rester

Message par [MJ] Le Djinn »

Les quinze jours passèrent plus vite que ne s'éteignait la flamme d'une bougie sous un souffle.

Ils en firent, des choses, durant ce laps de temps: entraînement sur mannequins, tir à l'arc sur cible, patrouilles et reconnaissance dans les alentours de Leicheberg... Tout pour renforcer la cohésion d'équipe, améliorer leurs compétences de combattant et plus simplement mettre à profit leur temps libre. C'était un drôle de rythme de vie que l'on avait quand on habitait à Leicheberg: à mi-chemin entre le soldat, le vagabond et l'étranger. La nourriture était infâme, le confort inexistant, la population xénophobe et la météo abominable. Ils restaient là, pourtant, les héros et les cadavres de demain, à espérer pouvoir créer des jours meilleurs à la force de leurs bras et de leur acier.

Toujours était il que la quinzaine écoulée, la troupe se retrouva au pied levé sur la place centrale de Leicheberg, ce qui ne voulait pas dire grand-chose tant elle était étroite. C'est donc une expédition forte de dix hommes se tenait donc prête: Ludwig bien sûr, aidé par Otto, Ivanoë, Uli, Clovis et cinq autres compagnons d'infortune. Dix guerriers, cela restait suffisant pour prendre d'assaut une place forte faiblement défendue ou un caveau mal famé et le tout sans devoir compter sur un miracle.

Un dernier rappel, une vérification rapide des denrées alimentaires et des réserves d'eau ainsi que du matériel d'entretien pour les armes, et tout était bon. Kristof Ulner, le chasseur kislévite ayant découvert la tombe, arriva peu après. Il prévint bien que lui ne participerait pas aux combats à l'intérieur du tombeau mais qu'il acceptait de rester avec l'arrière-garde et de donner un coup de main si le besoin s'en faisait sentir. Il précisa également:


-"La tombe est pas très loin, à une grosse journée de marche à peine vers Fulner. Par Tor, j'espère que vous aimez les herbes hautes."

Une blague sur les herbes hautes et leur tendance à chatouiller les cuisses jaillit de l'arrière de la troupe, provoquant une explosion hilare qui fit baisser la tension générale. Et cela tombait bien car les nuages étaient gris clairs, ce qui signifierait que la journée serait belle, ou du moins sans pluies abondantes.

C'est ainsi que la troupe commença sa longue marche, car en Sylvanie, rien n'était jamais près de chez soi.


------------------------------------------------------------------- Ils avaient bien failli rester coincés dans la terre vaseuse qui bordait les Collines Hantées, mais ils avaient réussi. Le trajet avait bien commencé: suivre la route pendant six heures puis tourner à gauche pendant entre trois... Jusque là, pas de mauvaise rencontre. En revanche, durant les deux dernières heures du trajet, peu après l'aube, des créatures volantes avaient fait des rondes haut dans le ciel, hors de portée de flèches. Avec peu d'arbres dans la zone, il fallut donc faire la fin du trajet sous leurs yeux, attendant avec crainte une attaque venue des airs. Les monstres n'en firent cependant rien et se dispersèrent quand le caveau fût en vue.

Posé à l'orée d'une forêt, entouré d'une petite clairière dans laquelle poussaient les tombes, il était si couvert de lierre et de feuillages qu'on aurait pu aisément le prendre pour un gros rocher, ce qui était sans doute la raison de son oubli et la cause de sa disparition des mémoires. Difficile de dire à quoi il ressemblait sous son camouflage forestier, mais ses formes laissaient paraître une grande simplicité de l'architecture, dû sans doute au style classique de la région et à la pauvreté de ses habitants qui n'avaient pas le temps de développer de grands mouvements artistiques.


-"Von Hoffenbach? Je vois des traces de pas, elles sont fraiches."

Devant la porte ouverte du caveau, une simple grille de fer et de bois que la précédente équipe avait enfoncé sans peine, on voyait dans la boue des traces de bottes assez profondes. Le peu d'eau à l'intérieur et leurs formes régulières montraient que ceux qui avaient marché là avaient dû le faire dans le jour qui précédait. Cette incertitude ajoutait de nouvelles données à l'équation.

Jetant un rapide coup d'oeil dans l'obscurité, Ludwig s'aperçut qu'aucun escalier ne semblait en vue et que le rez-de-chaussée conduisait à une pièce octogonale de petite taille. Ulner expliqua brièvement:


-"Il y a des escaliers de part et d'autres, ensuite il y a un dédale que je n'ai pas carto... Картирование... La salle principale est tout droit en descendant. Mais je ne conseille pas d'y aller directement, c'est comme ça qu'on a été piégés."

Les équipes se divisèrent ensuite comme Ludwig leur avait ordonné. Il ne restait plus qu'à donner les ordres...
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