[Ludwig] Celui qui a vu l'abime

La Sylvanie inspire la peur dans le reste du Stirland. Depuis la sombre ville de Tempelhof, qui n'a pas eu de prêtre de Morr attitré depuis 800 ans, jusqu'aux contreforts des Montagnes du Bord du Monde, entre le bief de l'Aver et le Stir, la plus grande région du Stirland est un lieu de terreur et d'obscurité. On dit que les fantômes y évoluent en toute impunité à la nuit tombée parmi les collines Hantées et que l'épais brouillard des bois sylvaniens emprisonne parfois les âmes, les obligeant à y errer à jamais. La portion orientale de la province est la plus désolée, là où d'anciens châteaux noirs sont juchés sur leurs pics escarpés comme des vautours scrutant les villes en contrebas.

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[MJ] Le Djinn
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Re: [Ludwig] Celui qui a vu l'abime

Message par [MJ] Le Djinn »

La dizaine d'hommes qui pénétra dans le cimetière le fit arme au poing, bouclier levé et yeux méfiants. Le lieu était pratiquement vide à l'exception de quelques cadavres autour de la crypte où Félix, Otto et Wilhem s'étaient barricadés. Ludwig s'approcha avec Eirminjar du fameux baroud, à la recherche des survivants. Ils y trouvèrent le premier des trois, en train de nettoyer son épée sur le cadavre d'une goule éventrée. Un tas de cadavres entourait la succession de tombes formant comme un mur. Félix jeta un regard froid au fidèle d'Arianka, ce dernier ne pouvant que constater la mort d'Otto et Wilhem, les faces ravagées par les griffes et les crocs des assaillants. Le survivant lança un regard à la fois moqueur et victorieux à son vis-à-vis. Il avait tenu bon, alors qu'on lui avait garanti que sa stratégie échouerait. Certes, les faibles étaient morts mais n'était-ce pas là le cycle de la vie?

Moins conscient que Ludwig du petit jeu de pouvoir ayant amené à cette situation, le nain s'approcha, sa gigantesque lame runique enflammée reposant sur son épaule alors qu'il demandait au dernier homme debout sur la crypte:


-"Hé bah gaillard! T'as l'air d'être solide, mais t'étais pas sensé te tirer avec le reste du groupe?"

Félix haussa les épaules et observa de côté les corps de ses anciens alliés, reposant désormais auprès de Morr. Il reporta ensuite ses yeux sur Ludwig.

-"Si tout le monde avait suivi mon idée, ils seraient en vie, pour sûr."

Le regard d'Eirminjar se fronça alors que son esprit semblait hésiter entre deux approches. Un appel interrompit la discussion: il était temps d'entrer dans les cryptes et mettre à bas la tanière maléfique qui avait logé les goules.
L'odeur était insoutenable, l'air vicié. Les parois, autrefois parcourues par des dessins pieux et des gravures nobles, étaient défigurées, couvertes de lierre, de sang sec depuis des lustres et d'autres matières moins nobles. Les escaliers s'enfonçaient dans la terre comme la gueule d'un monstre auquel on aurait juré que les gargouilles de la façade servaient de dents. La petite colonne de guerriers humains s'enfonçait lentement, marche après marche, les phalanges blanchies par leur puissante saisie de leurs armes. La voix du premier homme retentit:


-"Bordel. C't'un dédale ici, faites gaffes. Oh mais... Oh beurk..."

La lumière des torches données à chaque combattant révéla la présence au sol de nombreux ossements et chair putréfiée ça et là, à moitié dévorée. Classique. Prenant encore une fois la tête de l'expédition, le comte von Stolpe s'écria:

-"Trois hommes avec moi pour la partie gauche. Le reste, dispersez-vous mais surtout restez groupés par deux au minimum."

Arrivé en bas des escaliers après une longue marche, Eirminjar se proposa évidemment en duo à Ludwig. La première salle était relativement petite, une antichambre où avaient été renversées les gisants de deux morts aux noms effacés par des coups de griffe. A partir de là, un passage vers la gauche où le seigneur s'était engouffré avec des aides et un passage à droite, encore à visiter. Ils s'y enfoncèrent donc pendant que le dawi murmurait:

-"Je rappelle les objectifs: on vérifie les salles, on récupère ce qui peut servir, on élimine les menaces quand on peut. Si on tombe sur un truc trop vilain, on s'assure que l'autre va bien et on se tire. Compris?"

Derrière eux un autre duo, un certain Bertrand qui passait pour être un chevalier errant bretonnien dont les motivations étaient obscures et Rodolf, mercenaire kislévite tenant davantage du pilleur de tombes que du preux combattant. le couloir d'origine se divisait bientôt en un tas de salles-cercueils en épi de blé, pouvant accueillir de quatre à huit tombes selon leur longueur avec une largeur variable. Certaines tenaient du cercueil et avaient visiblement peu servi, trop étroites sans doute pour les goules, d'autres avaient l'air plus vastes et étaient couvertes d'os et de déchets à la puanteur infernale. La fouille commença, peu glorieuse: soulever les tombes, observer les squelettes poussiéreux quand il y en avait et que leurs os n'avaient pas servi d'os à moëlle aux abominations locales, vérifier ce qu'ils avaient, refermer. Ainsi Ludwig et Eirminjar récupérèrent quelques colliers en or, des torques d'argent, des bracelets de bronze ou d'ivoire, quelques pierres précieuses. La valeur marchande du lot n'était pas mirobolante mais si tous les groupes venaient à trouver la même chose alors il y aurait assez dans la pot commun pour faire quelques achats utiles. Peut-être des boucliers pour tout le monde, de nouvelles bottes ou une troupe de véritables mercenaires.

C'est pourtant dans la quatrième tombe à visiter que le destin de Ludwig devait se jouer.

Au départ, rien d'anormal. Le tombeau paraissait large, percé d'alcôves profondes où des cercueils de pierre reposaient. Le duo se divisa, entendant les échos d'autres groupes inspectant de même les lieux avoisinants. Un cercueil, deux cercueils... Puis le fidèle d'Arianka, un Sigmurd sur l'épaule, approcha la torche du troisième. L'oiseau, soudainement, se mis à piaffer, avec une panique immense. Il n'y avait qu'une seconde pour réagir.

Test de parade de Ludwig: 15, échec.
Une forme énorme, grotesque, sorti des ombres. Une peau boursouflée et parsemée de tranchants, des membres exagérément grands bougeant en tout sens, des vêtements rapiécés, salis au delà du concevable, une figure hideuse sur laquelle on avait greffé deux yeux cruels et un panel de crocs pointues. Ludwig se vit projeter à terre sans pouvoir réagir, dépassé par la force immense de son adversaire. Une haleine fétide qui manqua de le faire s'étouffer, la sensation d'une main glaciale qui poussa sa tête sur le côté puis une douleur infernale au niveau de la gorge. Il eut un sentiment d'engourdissement, comme si la vie s'échappait de ses veines.

-"Meurs, saloperie!"

Ses yeux floutés par la douleur, la fatigue et les blessures virent une lumière rouge, orange et jaune apparaître et s'enfoncer dans le flanc du monstre. Il s'évanouit en entendant:

-"Toi..."

Le jeune nulner émergea les yeux tournés vers le ciel alors que son corps subissait les mouvements d'une charrette. A sa droite le rebord de bois, à sa gauche Clovis endormi. Devant lui le charretier qui dirigeait un boeuf récalcitrant. Le monde était étrange, déformé, comme les sons qui provenaient à ses oreilles. La souffrance qu'il ressentait lui bloquait tout le corps et il avait du mal à respirer. Il ne lui fallut pas longtemps pour recoller les morceaux: sa gorge entière était entourée de bandage légèrement serrés et il était sur un chariot pour blessé, au milieu des survivants de la troupe...
Enfermé dans une lampe pendant des siècles, cloisonné dans une pièce de métal par une malédiction... Puis un jour un naïf est venu, me libérant dans sa sottise... Tant pis pour lui... Et pour tous les autres.

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Ludwig Von Hoffenbach
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Re: [Ludwig] Celui qui a vu l'abime

Message par Ludwig Von Hoffenbach »

Otto et Wilhem étaient morts. Félix était vivant. Comme par hasard. Cet état de fait faisait enrager Ludwig, à fortiori quand le survivant le regardait avec un air narquois. Cet imbécile avait fait tuer deux camarades pour sa folie. Ils n’avaient certes pas été très futés de suivre Felix, mais cela ne l’innocentait en aucun cas. Cet homme était un meurtrier.

-Si tout le monde avait suivi mon idée, ils seraient en vie, pour sûr.

- Bravo, belle idée de sacrifier tes hommes, rétorqua Ludwig avec la condescendance digne d’un noble s’adressant à un gueux.

Le visage froncé d’Eirminjar, le dissuada de lâcher, plus que de raison, son fiel sur Felix. Ce crétin l’insupportait, mais le nain avait raison, ils avaient encore à faire. Et dire, qu’il l’avait cru Félix le plus intelligent du groupe, le plus à même de maintenir la discipline, pour que tous survivent… Bref.

Ils repartirent, vers leur objectif, la crypte. L’ambiance était la même que celle dans laquelle Ludwig était rentré précédemment. Une odeur atroce de chair en putréfaction et d’humidité. Une luminosité nulle en-dehors des torches qui leur avait été fournies. L’endroit était propice aux embuscades. Les goules avaient été vaincues et mises en déroute, mais qui sait si certaines d’entre elles n’attendaient pas justement que les humains s’engouffrent dans leur nid, pour prendre leur revanche ?

Lorsqu’ils finirent par arriver en bas des escaliers moussus et enlierrés, les passages se divisèrent. Von Stolpe et trois hommes partirent vers la gauche, le reste se divisa en groupe de deux. Eirminjar choisit Ludwig. Un choix qui lui plut fortement. Aussi ronchon soit-il, le nain faisait tout son possible, pour aider et préparer Ludwig à la rudesse et aux horreurs de Sylvanie. Le jeune homme devait se montrer à la hauteur de cette attention.

Ils s’engouffrèrent alors, tout deux vers l’inconnu. Ils débouchèrent pour commencer sur une petite salle, ou trônait deux gisants. Leurs occupants étaient mort depuis peut-être des centaines d’années, et toute inscription était effacée depuis fort longtemps. Bredouilles, ils continuèrent dans un long couloir, jusqu’à atteindre des salles en épis, qui accueillaient une petite dizaine de cercueils. Certains avaient été vandalisés par les goules, d’autres résistaient aux monstres des cryptes et au temps qui passait. Ni une, ni deux, les deux compères commencèrent les fouilles, à l’affût d’un objet de valeur ou d’une utilité quelconque. Ce n’était pas très glorieux, et Ludwig se sentait comme un vaurien s’improvisant pilleur de tombes. Il en fit part à Eirminjar, qui lui rétorqua en grommelant, qu’ils pouvaient trouver des choses utiles dans leur lutte contre les « saloperies » de Sylvanie. Ludwig acquiesça et retourna à sa basse besogne, avec un peu plus d’entrain. Ils trouvèrent quelques bijoux, quelques pierres précieuses. Pas de quoi acheter un fond de commerce dans l’Altestadt, mais à Leicheberg, ces richesses n’étaient pas négligeables.

Ludwig enchaîna la fouille des tombes de plus en plus machinalement. Poussant les vieux cadavres poussiéreux avec de moins en moins de précaution. Plus vite, ils auraient fini, plus vite ils seraient sortis. Lorsqu’il arriva devant la quatrième tombe, il soupira de satisfaction. Une dernière et c’était fini ! Malheureusement, cela ne se passa pas comme prévu. Et c’est Sigmurd qui anticipa le danger en premier. Après un piaffement strident, annonçant un grave danger, la buse des voûtes finit par s’envoler avec de grandes difficultés, aussi angoissée par la chose qui se tenait devant Ludwig, que par le plafond très bas qui l’empêchait de se mettre à l’abri. Après plusieurs battements d’ailes laborieux, Sigmurd finit par se poser sur le rebord d’un cercueil, déjà ouvert par Eirminjar. Ludwig, n’eut pas la vivacité de son compagnon à plumes. Une hideuse créature, à la peau boursouflée et à l’odeur immonde sortie des ombres. Elle était aussi terrifiante que ridicule. Malgré son allure déformée de paysan consanguin, ses crocs et son regard bestial rappelaient sa létalité. Ludwig eut bien l’intention de dégainer son épée pour l’intercepter. Mais il n’eut jamais le temps. La créature, dont il avait minimisé la force, le projeta violemment au sol, puis lui enserra la gorge en le maintenant fermement au sol. Le jeune homme se débattit comme un diable, mais rapidement l’air commença à lui manquer, pire que cela, il sentait ses forces s’amenuiser, comme aspirées par la poigne du monstre. Les paupières de Ludwig se firent de plus en plus lourdes, ses battements de cœur de plus en plus audibles. La vie lui échappait. Dans les derniers instants de conscience, il vit, de manière floue et déformé auditivement, Eirminjar se jeter sur le monstre. Puis des lumières rouges, orange, jaune. Le monstre hurla. Il entendit Eirminjar dire un dernier mot « Toi... ». Puis, Ludwig sombra dans l’inconscience. Là ou son esprit se trouvait, il n’entendait, ou ne ressentait rien. Rien, hormis une chose. Le froid. Depuis que le monstre avait posé sa main sur sa gorge, il n’avait cessé de le ressentir, même à cet instant ou son cerveau s’était coupé de toute réalité. Son corps, son esprit et son âme étaient glacés.


La nuit était noire, le vent était glacial, le blizzard soufflait fort. Malgré tout, Ludwig continuait à progresser sur la colline enneigée. A l’horizon, il ne voyait rien. Ni habitations, ni arbres, ni même arbustes. Cet enfer désertique blanc était partout, dans toutes les directions où il pouvait regarder. Il était seul. Même les animaux semblaient avoir disparu. Nul renard, nul mulot, aucun hululement de chouette. Seulement le froid. Une sensation qui commençait, doucement, mais sûrement, à lui engourdir le corps et l’esprit. De plus en plus hagard, au bord de l’épuisement, Ludwig continuait son chemin. Vers où ? Il ne le savait pas.

On lui secoua l’épaule. Migraineux et toujours glacé, Ludwig ouvrit douloureusement les yeux et regarda le ciel. De hautes branches de conifères voilaient les nuages et on entendait à proximité, des voix humaines et le couinement de plusieurs charrettes. Rapidement, tout lui revint en mémoire. La bataille contre les goules, l’entrée dans la crypte, et la créature monstrueuse qui l’avait jeté au sol. A ce souvenir, Ludwig essaya de se relever, comme pris de panique. La douleur qui le lança, le dissuada de faire de plus amples gestes. Il était tout courbaturé, et une intense douleur à la gorge le fit gémir. Il se rendit alors compte que celle-ci avait été bandée. Sa respiration en était même légèrement impactée. Qu’avait-il bien pu se passer après qu’il soit sombré dans l’inconscience ? Curieux d’en savoir plus, Ludwig se redressa, doucement, très doucement, pour éviter des pics de douleurs. Il était en effet bien dans une charrette, une réservée aux blessés… A sa gauche, Clovis, toujours ficelé par les bandages qu’il lui avait mit, dormait paisiblement, bercé par le roulis de la charrette. Devant et derrière leur attelage, marchaient dans le silence, tous les survivants de la bataille. La victoire était leur, mais les visages restaient fermés. Le nombre de morts était lourd. Ce n’était malheureusement qu’une routine en Sylvanie. En connaissance de cause, comment pouvait-on reprocher l’allure taciturne des sylvaniens ?

Affaibli par la migraine, Ludwig s’affala de nouveau dans la charrette, en soupirant. Quelle merde. Il avait bien failli y passer dans cette crypte. Heureusement qu’Eirminjar l’avait sorti de là… Plongé dans ses pensées pendant plusieurs minutes, Ludwig finit par s’endormir, lui aussi bercé par le roulis de la charrette. Remplis d’interrogations, la fatigue avait finit par avoir raison de lui. Le jeune homme ne se réveilla que lorsqu’ils arrivèrent en vue de la motte castrale de Von Stolpe. Les habitants de Leicheberg vinrent s’agglutiner par dizaines, voir les troupes du seigneur rentrer chez elle. Mais là encore, nulle effusion de joie, les habitants paraissaient inquiets, tristes. A la limite, leur regard pouvait témoigner de la reconnaissance, à l’égard de ces braves guerriers, mais rien de plus joyeux.

Lorsqu’ils arrêtèrent le convoi, Ludwig descendit de la charrette. Il tituba quelque peu, mais réussit toutefois à se maintenir debout. Ce n’était pas le cas de nombres de blessés, qui avaient perdu un membre inférieur, ou qui souffraient d’une paralysie causée par le poison des goules. L’esprit aussi ankylosé que le corps, Ludwig chercha Eirminjar du regard. Où pouvait donc se trouver le nain ? Ludwig voulait savoir ce qu’il s’était vraiment passé dans la crypte, et ce, malgré sa crainte d’entendre Eirminjar lui rabâcher ses propres faiblesses. Il en était conscient. Il savait qu’il avait failli contre ce monstre. Ludwig avait tenu pendant toute la bataille contre les goules, mais il avait finit par fancher. Il avait fait des progrès, mais il n’était pas encore pleinement prêt à affronter les dangers de Sylvanie. Sa volonté vengeresse à l’encontre de Remulus Hacksen était encore loin de voir le jour. Et s’il voulait, qu’elle le voit, il allait devoir continuer à progresser. En espérant que Von Stolpe et le nain aient gardé confiance en lui...


Lorsque Ludwig trouve Eirminjar pour lui demander ce qu'il s'est passé dans la crypte, il demande par la même occasion, si on a des nouvelles de Ivanoe Von Varnel.
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Re: [Ludwig] Celui qui a vu l'abime

Message par [MJ] Le Djinn »

Quelques secondes de recherche suffirent à Ludwig pour trouver Erminjar, son mentor de fortune. Le nain faisait grise mine, les traits tirés, s'appuyant sur ses jambes comme sur un bâton. Il bougeait lentement, avec de nombreuses blessures récentes et bandées dans l'urgence. Des plaies apparues pendant que Ludwig dormait. Ce dernier n'eut d'ailleurs pas le temps de poser plus de question que ça: à peine arrivait-il en vue qu'un grand choc s'écrasa à l'arrière de son crâne, le jetant au sol, encore une fois assommé. Deux fois en moins d'une journée.
La nuit était tombée quand il s'éveilla de ses songes dans un sursaut, avec de l'eau sur le front. Au-dessus de lui des silhouettes indiscernables entonnaient des chants pieux dans la langue du clergé du Morr.


-"Maledu Morri irritam bellarae erdasum..."

En voulant bouger il manqua de chuter au sol: de lourdes chaines entravaient ses mouvements alors que de l'eau continuait de couler sur son front. Un bâillon judicieusement placé sur sa bouche l'empêchait de crier ou de protester. La litanie continua encore alors qu'on lui collait de force des médaillons en argent, en or et en acier sur le front, la gorge, les plaies. La douleur était intolérable quand la chair à vif sentait la froide morsure du métal, mais le prêtre ne cessait pas de chanter malgré tout.

-"Asmadae horribilis nogtam sue eri..."

La suite ne fût pas plus fameuse. Ludwig, malgré ses débattements, finir avec des ronces urticantes sur la peau, le visage et le ventre, de l'ail partout sur le corps, des herbes médicinales posées n'importe où sauf là où elles auraient été utiles. La torture dura une heure en tout et pour tout avant que les silhouettes dans l'obscurité s'entre-regardent, que le chant cesse et que les ombres quittent la porte de la chambre que Ludwig reconnut enfin comme étant la sienne.

Le silence.

Quelqu'un entra. Une main puissante arrache le linge fermant la bouche du rescapé et le libérant de ses chaine. Eirminjar, pâle et droit comme un piquet, une torche en main, non plus fatigué mais furieux.


-"Fait chier."

Sans ménagement il bazarda le matériel de torture dans un coin de la pièce et attrapa une outre de vin laissée à l'entrée pour la tendre à Ludwig.

-"Bois, ça te fera du bien. T'as été attaqué dans la crypte. Ma faute, j'aurais dû être plus attentif. T'as été mordu. C'est pour ça tout ce rituel à la con qu'ils t'ont fait plus tôt, pour pas..."

La courtaud déglutit.

-"Pour pas que tu deviennes un monstre..."

Las, le dawi s'assit dans un coin de la pièce, vieilli d'un demi-siècle en ce qui avait dû être une grosse journée.

-"Bon, c'est fait Leicheberg est sauvée. Les goules ont foutues le camp et les paysans vont pouvoir respirer par autre chose que la gorge ouverte... Et toi? Tu veux toujours rester, après tout ça?"
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Re: [Ludwig] Celui qui a vu l'abime

Message par Ludwig Von Hoffenbach »

Eirminjar n’était qu’a quelques mètres, épuisé et ralenti par les nombreuses blessures qu’il avait reçu lors des combats. La majorité de celles-ci avaient été causées après que Ludwig se soit évanoui ; il ne les avait jamais vues auparavant. Toujours plus de questions à poser au nain. Que c’était-il passé dans cette crypte.. ?

Un choc sur sa tête. Il chute au sol. Un mal de crâne, de la boue, on le tire par les jambes. Plus rien...


-"Maledu Morri irritam bellarae erdasum..."

Il faisait nuit et les quelques bougies ne suffisaient pas à éclairer convenablement la pièce dans laquelle il se trouvait. Au-dessus de lui, d’étranges silhouettes encapuchonnées entonnaient des litanies qu’il ne comprenait pas. On aurait dit des chants religieux. Humide, frigorifié et toujours aussi migraineux, Ludwig essaya de se dégager maladroitement. Ce qu’il ressentit alors lui fit bondir le coeur. Il était enchaîné. De lourdes chaînes lui entravaient les bras et les jambes. Il était prisonnier, à la merci de ces prêtres qui continuaient leurs inquiétantes litanies. Malheureusement pour Ludwig, le cauchemar ne faisait que commencer.

Bâillonné, des cris de panique étouffés finirent par fuser dans la pièce. Le jeune homme ne comprenait rien de ce qu’il se passait, et cela ne faisait qu’amplifier sa terreur. Ils étaient revenus à Leicheberg, victorieux, et à l’instant de leur triomphe, Ludwig avait été assommé et traînés par ces hommes dont il ne pouvait discerner le visage. Que leur voulait-il ? Qui étaient-ils ? Des hommes de Remulus Hacksen ? De Red Karla ? Des ennemis de sa famille ? Toutes ces questions n’eurent bientôt plus d’importance, quand les cris de panique se transformèrent en hurlement de douleur. Hurlements, qui, atténués par le bâillon, ne sortaient pas de la pièce. Rien, ni personne, ne viendrait le délivrer.

Sa vision était de plus en plus déformée par l’eau qu’on lui faisait couler sur le front, et qui ruisselait jusqu’à ses yeux, mais il put tout de même assister à sa propre torture. Les silhouettes approchèrent avec des médaillons en métal qu’ils apposèrent sur la gorge et les plaies de Ludwig. La méthode pouvait paraître anodine, mais elle arracha des hurlements de douleur, des ruades, et des pleurs incontrôlés au jeune homme. Le contact du métal froid était insupportable, et apposé sur les plaies, on aurait dit une lame de poignard s’enfonçant et remuant en lui. Face aux cris de Ludwig, les prêtres qui continuaient leurs litanies, durent hausser la voix.

-"Asmadae horribilis nogtam sue eri..."

Après le métal, les silhouettes encapuchonnées, s’enfoncèrent dans le sordide. Des ronces scarifiant la peau déjà bien malmenée de Ludwig, de l’ail et des onguents douteux, sur des parcelles de son corps encore plus douteuses. Le jeune homme eut beau crier, ou les supplier de décliner leur identité, les prêtres restèrent de marbre. Agissant avec un automatisme d’une froide cruauté, ils semblaient insensibles aux suppliques et aux cris de douleur de leur détenu. Les méthodes malsaines et douloureuses fluctuèrent pendant près d’une heure, au gré des hurlements et des évanouissements. Puis, brusquement, les chants cessèrent et les prêtres plièrent bagages. Ludwig se retrouva seul dans la pièce, haletant et épuisé. Il resta pendant plusieurs minutes à regarder dans le vide, sa tête dodelinant comme si on l’avait brisé mentalement. Puis, son esprit finit par s’éclaircir, ses yeux séchèrent, et la douleur régressa. Il put enfin constater avec stupeur qu’il se trouvait simplement dans sa chambre, à la motte castrale de Leicheberg. Il avait été torturé ici. L’incompréhension était totale.

Avant de réfléchir au pourquoi du comment, un individu entra brusquement dans la pièce et lui retira son bâillon d’un coup sec. La colère transpirait de la gestuelle du personnage. Après quelques cillements, il reconnut Eirminjar. Le nain paraissait toujours aussi frêle que précédemment, mais la colère bouillonnait en lui. C’était presque palpable. Le nain balança les chaînes et le matériel de torture qui retomba bruyamment dans un coin de la chambre. Il semblait ne pas approuver ce qu’il s’était passé ici. Cela impliquait néanmoins, qu’il était au courant des agissements des prêtres encapuchonnés. Ludwig le regarda alors mi-figue, mi-raisin, attendant plus d’explications. Elles ne tardèrent pas à venir, accompagnées d’une rasade de vin rouge pour le requinquer. Il était de piètre qualité, mais il ferait l’affaire.


-"Bois, ça te fera du bien. T'as été attaqué dans la crypte. Ma faute, j'aurais dû être plus attentif. T'as été mordu. C'est pour ça tout ce rituel à la con qu'ils t'ont fait plus tôt, pour pas..."

Eirminjar déglutit.

-"Pour pas que tu deviennes un monstre..."

Le rythme cardiaque de Ludwig s’emballa, puis il déglutit à son tour. Sa déglutition fut si pénible, qu’il crut s’étouffer. Le jeune homme comprit enfin ce qui lui était arrivé dans la crypte. Sa gorge n’avait pas été broyée par la poigne du monstre comme il l’avait cru, il avait été mordu par celui-ci. Et visiblement, cette blessure, en plus de lui être fatale, aurait put avoir des conséquences bien plus horribles. Ludwig transformé en un de ces monstres, ou pire, en une goule. Il en frissonna. Sa méconnaissance de la région et des créatures qui la hantaient, l’empêchait d’extrapoler sur les conséquences de sa blessure, mais il se sentit soudainement, particulièrement las et fatigué. Après un bref coup d’oeil vers le nain, il vit qu’il en était de même pour lui. Eirminjar s’était assis sur le sol en pierre de la chambre et soufflait, l’air abattu. Il semblait avoir pris plusieurs années, en une journée. Ses traits étaient plus marqués que la veille, son teint plus terne, et quelques cheveux blancs apparaissaient çà et là, sur sa crête rousse.

Le calme s’installa, et ni l’un, ni l’autre, ne prit la parole pendant plusieurs minutes. Tout deux, pensifs sur leur quotidien et leur avenir, regardaient les murs de la pièce, les yeux dans le vague. Encore une fois, Ludwig songeait à ce qu’il avait vécu, ce qu’il vivait, et ce qu’il pouvait devenir. Sa quête de vaincre Maître Rémy était une noble cause. Mais où la mènera-t-il personnellement ? Une éternelle fuite en avant, une course dans un tunnel qui ne finissait pas ? C’était probable. Arriverait-il un jour à aider autrui, sans mettre sa propre vie en l’air ? Peu probable. Il souffla à nouveau. Comment une vie pouvait-elle être à la fois si triste, et si excitante ?

Eirminjar finit par briser cette ambiance morose, en prenant la parole.

-"Bon, c'est fait Leicheberg est sauvée. Les goules ont foutu le camp et les paysans vont pouvoir respirer par autre chose que la gorge ouverte... Et toi? Tu veux toujours rester, après tout ça?"

Encore une fois, Ludwig souffla, accablé.

- Oui, sacré chose de faite. Mais pour combien de temps pourront-ils respirer...

- Honnêtement, je ne pense pas que cela soit raisonnable de rester. Pour quiconque. Mais à quoi cela rimerait d’abandonner les personnes que j’ai aidé aujourd’hui, d’abandonner celles avait lesquelles j’ai combattu ? Tous ici, au fond de nous, nous préférerions tourner les talons, pour nous installer dans un paisible village d’Averland. Mais alors pourquoi restons nous ici ? En Sylvanie... du moins de ce que j’ai pu voir, la raison n’a plus guère d’emprise. Cette province à ensorcelée nos coeurs et c’est cet organe qui dicte nos conduites. Pour le meilleur et pour le pire. Comme vous me l’avez enseigné, la survie, l’expérience et la connaissance, sont les seules choses qui nous préviennent de la tombe. Les seules choses qui tempèrent la fougue de nos coeurs. Mais je crois bien, qu’ici, il est nul question de raison. La civilisation et l’humanité sont trop peu ancrés dans cette région. Chacun agit ici, en fonction de ce qui lui tient à coeur.

Ludwig s’arrêta, n’osant pas aller plus loin. Peut-être que le nain le prenait déjà pour un fou, mais surtout, le jeune homme n’osa pas lui demander les propres raisons de sa présence en Sylvanie. Que pouvait faire un nain dans une telle bourgade ? Cette question resterait en suspens pour encore quelque temps...

- Je veux rester ici, pour savoir ce qui est arrivé à mes camarades à Schwartzhafen. Seul Sigmar sait ce qui leur est arrivés là-bas. Néanmoins, je dois avouer que je n’y arriverais pas, tout simplement car je connais très mal la région, et même si elles se sont améliorées, mes techniques de combat laissent toujours à désirer. Je vous en prie Eirminjar Pognefoudre. Entrainez-moi au combat et enseignez-moi les secrets de Sylvanie.
Ludwig Von Hoffenbach. Voie de l'Inquisition. Répurgateur.

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[MJ] Le Djinn
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Re: [Ludwig] Celui qui a vu l'abime

Message par [MJ] Le Djinn »

La réponse de Ludwig fit lever les yeux au ciel à Erminjar. Les yeux fatigués, la mine déconfite et la posture corporelle abattue, le nain approuva néanmoins du chef, comme s'il essayait de se convaincre lui-même que c'était une bonne idée. Ses pupilles se faisaient miroir de ses doutes: fugaces, changeants, trop d'indécision pour cet esprit nain sans doute habitué aux décisions simples et instinctives. Comment lui en vouloir? Il ne connaissait le nulner que depuis quelques jours à peine et pourtant il l'avait vu être pratiquement estropié par un épouvantail maléfique, griffé au sang par des goules et mordu par une abomination des cryptes! Et ce fou passé tant de fois près de la mort en voulait encore? Insensé!

-"... Ouais... Ouais j'crois que je vais me taper la corvée..."

Son visage fixait le sol quand les mots consentirent à sortir de sa gorge. Des paroles serrées, dites à voix basses car concédées à la Raison: il fallait plus de combattants pour Leicheberg et toute paire de bras était bonne à prendre dans ce qui était peut-être l'un des derniers bastions des dieux en Sylvanie.

-"Par où j'commence... Ah oui, la saloperie qui t'a mordu, c'est un vampire, enfin un type de vampire. Dans les légendes ils appellent ça des "stryges", des putains de dégénérés qu'on r'trouve souvent chez les goules. Pour ça que les prêtres t'ont fait passer un rituel de purification, pour pas que t'en devienne une."

L'amère vérité étant dite, le dawi choisit de la faire couler avec une grande gorgée de bière. Discuter donnait soif, d'autant plus quand le sujet était aussi grave. Du côté de Ludwig la cicatrice laissée par les crocs plantés dans sa chair serait un rappel éternel au sort terrible qui aurait pu être le sien sans l'intervention d'Erminjar. Une âme maudite, condamnée à errer et se nourrir du sang des morts pour l'éternité...
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Le terme de "stryge" ne disait rien à l'ariankais, si ce n'est un très lointain et flou souvenir. Il y aurait sans doute moyen de faire des recherches sur le sujet plus tard cependant, quand il serait remis. L'air de Pognefoudre s'assombrit encore quand il déclara:

-"Mais si tu veux sauver tes amis de Schwarzhafen il te faudra plus que de l'envie et de la détermination, petit. Tu vas devoir devenir un chasseur de monstres, un vrai. Tu devras aussi te monter une équipe du tonnerre de Grimnir, parce que le comte von Stolpe acceptera jamais d'envoyer des gars là-bas de façon officielle, c'est trop voyant. Moi j'peux pas t'aider si tu sais pas où tu vas. J'vais te demander, p'tit gars: de quoi t'aurais besoin selon toi, précisément?"

La question, même si confuse, ne prêtait pas du tout à rire. Ludwig s'était amélioré depuis son entrée en Sylvanie, sans aucun doute. Sa poigne était plus assurée, ses coups plus précis, son cœur endurci. Mais il lui fallait un cap, une direction. Du rôdeur qui évoluait dans les ombres au guerrier armé jusqu'aux dents et se battant en première ligne, une panoplie de destins étaient possibles. Encore fallait-il choisir celui qui convenait à l'esprit du nulner.
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Ludwig Von Hoffenbach
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Re: [Ludwig] Celui qui a vu l'abime

Message par Ludwig Von Hoffenbach »

- J'crois que je vais me taper la corvée…, Ah oui, la saloperie qui t’a mordu, c’est un vampire…, t’on fait passer un rituel de purification, pour pas que t’en devienne une…

Ludwig était stupéfait. Tant par la réalité des événements, que par la franchise légendaire des nains. Cette race n’avait définitivement pas sa langue dans sa poche. Quoi qu’il en soit, ces événements avaient bien faillis le condamner à jamais. Un Vampire ? Un Stryge ? Ludwig ne savait pas grand-chose sur ces créatures, mais ce qu’il savait déjà, lui suffit pour frissonner. Quoi de plus infamant que de passer dans le camp de ceux que l’on déteste le plus ? Le jeune homme peinait à l’imaginer. Voir son corps dégénérer, s’avilir et sentir d’impérieuses pulsions meurtrières à l’égard des humains, était une vision difficilement tolérable pour lui. Le genre de vision qui rappelle à un homme, le sens véritable du mot « terreur ».

- Mais si tu veux sauver tes amis de Schwarzhafen il te faudra plus que de l'envie et de la détermination, petit. Tu vas devoir devenir un chasseur de monstres, un vrai. Tu devras aussi te monter une équipe du tonnerre de Grimnir, parce que le comte von Stolpe acceptera jamais d'envoyer des gars là-bas de façon officielle, c'est trop voyant. Moi j'peux pas t'aider si tu sais pas où tu vas. J'vais te demander, p'tit gars: de quoi t'aurais besoin selon toi, précisément?

Eirminjar avait raison. Ludwig avait évidemment besoin de s’instruire sur la région, de se renforcer physiquement et de développer ses capacités de combat, mais il devait aussi être capable de rallier des gens à sa cause, d’agir en concert avec d’autres camarades. Sans cela, il mourrait pendu sur la place centrale de Shwartzhafen, avec pour seule oraison funèbre, le rire sardonique de Remulus Hacksen. La question était de savoir, comment, et qui recruter ? C’était complexe. Il était nouveau ici et avait tissé peu de relations avec les gens de Leicheberg. Eirminjar était celui, qu’il connaissait le plus. Pour ne rien arranger, Shwartzhafen inquiétait les gens du coin, et la réputation de Maître Rémy semblait tenir à l’écart les potentiels justiciers. Ludwig voulait casser ce cercle vicieux de la peur. Cela serait difficile, mais pas impossible.

- Vous avez raison. Je ne réussirais pas à réunir de nombreux hommes pour cette mission. A tort ou à raison, certains ne me feront pas confiance, d’autres seront effrayés par l’horreur qui règne là-bas. Je ne pense pas que je ferai tomber ce mécréant par la force, mais par la ruse. Je ne suis ni duc, ni comte et le seigneur Von Stolpe à ses propres ennuis. Je dois agir discrètement, avec un comité réduit. Ce que j’aurais le plus besoin selon moi, c’est de connaître parfaitement la région. La géographie, l’histoire, la nature, la politique, les coutumes et j’en passe. Concrètement, tout ce qui me permettra d’éviter les dangers et les pièges que recèle la Sylvanie. En parallèle, je dois trouver des hommes de confiance pour opérer discrètement à Schwartzhafen. Cela prendra sûrement du temps d’être prêt, mais d’un autre côté, je dois faire au plus vite pour mes camarades enfermés là-bas…

Ils étaient trois, trois à sortir des griffes de Maître Rémy. H ansel, Estoc et Colin. Il ne les avait côtoyés que quelques jours, mais le temps libre qu’ils avaient eu sur le radeau, leur avait permis de bien discuter. Mieux que cela, ils s’étaient avérés être des compagnons fiables et gentils. Colin, le marchand stirlandais était un grand froussard, encore moins préparé que Ludwig à la rudesse de la Sylvanie, mais il avait ses bons côtés. De toute façon, personne ne méritait les châtiments que le seigneur de Schwartzhafen réservait à ceux qu’il appelait ses « invités ». Personne.

- Je dois devenir aussi discret et imprévisible qu’une ombre pour Remulus Hacksen. Il me connaît. Ses hommes me connaissent. Et la population est enfermée dans une telle spirale de terreur, qu’elle est aussi dangereuse que son sombre maître. Là-bas, nous ne pourrons avoir confiance en personne et c’est la raison pour laquelle j’ai besoin de ces trois choses. Des connaissances. Des compétences pour m’infiltrer et si nécessaire, combattre. Et une petite dizaine d’hommes tout au plus. Je vous serais infiniment reconnaissant, si vous m’aidiez à les obtenir, messire Pognefoudre.

Ludwig avait l’impression d’en demander beaucoup au nain, mais d’un autre côté, c’est une des seules options qu’il avait. Il avait juré de sauver ses camarades d’infortune et ne pouvait, ni faire marche-arrière, ni échouer. Sans ça, qu’était-il ? Probablement, un noble désargenté, défiguré, sale, que personne ne connaissait et qui errait sans but dans la région la plus crasseuse et ignoble de cette terre. Conclusion. Il n’était rien...
Ludwig Von Hoffenbach. Voie de l'Inquisition. Répurgateur.

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Re: [Ludwig] Celui qui a vu l'abime

Message par [MJ] Le Djinn »

L'air contrarié, Erminjar posa le regard sur le mur en face de lui, dans le vide. D'une poche de cuir il tira une pipe qu'il remplit de tabac du Mootland et qu''il alluma à l'aide d'un briquer de silex et de bronze au fourreau ouvragé. L'odeur aigre emplit la pièce au point de faire tousser Ludwig, ce dont le nain n'eut cure.

-"Pas mal comme idée, la connaissance est une arme, surtout dans le coin ouais."

Avec nonchalance il se pencha en arrière, faisant couiner son tabouret qui ne tenait plus que sur deux pieds. Toujours les yeux dans le vague, il semblait perdu dans des rêveries en même temps qu'il réfléchissait.

-"Moi j'peux pas t'entraîner à devenir un discret, non. Mais j'connais quelqu'un qui peut le faire. Tu devrais êtr' capable de te lever demain matin, j'te le présenterai. Mets toi dans la tête que les ressources ici sont limitées: on a pas beaucoup d'hommes et pas masse de matériel. Tu veux faire avec dix hommes? Prépare-toi à en prendre trois au mieux. Tu veux l'meilleur équipement? Tu devras te contenter du rebus. C'est comme ça en Sylvanie, c'est toujours la merde."

Sur ces mots il se leva et, décrétant qu'il devait réfléchir, il quitta les lieux, laissant Ludwig dans son lit, tranquille à se reposer, avec un médaillon de Morr entre les doigts...

Le lendemain arriva rapidemen, plus que le fidèle d'Arianka ne l'aurait cru. La fatigue et les siestes dues à ses blessures poussaient son corps à s'endormir à intervalle rapide et sombrer dans des sommeils de plus en plus lourds. Les puissants coups cognant à la porte vers dix heures du matin dans la cellule tirèrent le somnolent de sa rêverie pour laisser passer deux êtres. L'éternel dawi bien sûr, mais un second gaillard, grand et fort, aux cheveux noirs courts, la barbe d'une journée entretenue et à la carrure de boeuf. Des vêtements sombres de fourrure, des plaques de cuir épais, des petites arbalètes joliment décorées à la ceinture.



Image


Eirminjar ne tarda pas à faire les présentations.

-"Ludwig, j'te présente Frederik Wolfsjagd. Wolfsjagd, voici Ludwig von Hoffenbach, notre miraculé à nous."

Le dénommé Frederik leva un sourcil soupçonneux vers le vis-à-vis qui sortait à peine du lit. Ses yeux sombres inspectèrent les bandages encore jaune de suint et brun de sang séché. En y regardant bien notre héros se souvint de l'avoir croisé dans la troupe s'étant opposée aux goules, il était resté sur les flancs durant la bataille.

-"Ravi. Tu t'es fait un petit nom, von Hoffenbach! Pas tous les jours qu'on croise un gars survivre à une course avec les goules puis revenir dans la bataille, en dégommer deux-trois et finir mordu par un vampire. Pas mal du tout, pour un nouveau. Eirmi' m'a dit que tu voulais attaquer Schwartzhafen et tuer son dirigeant? C'est téméraire. Bref, j'suis le maître veneur du seigneur von Stolpe et j'vais t'emmener avec moi dans mes chasses pour te former.

Au passage, Eirmi' m'a dit que tu voulais te constituer une troupe. T'es pas le premier à tenter un coup pareil et ça prouve que t'es pas con. Mais t'as des idées de qui pourrait venir? Les gars d'ici sont des durs à cuire pour la plupart, mais pas nombreux ni suicidaires."


Alors qu'il finissait, le nain sortit de la pièce, prétextant devoir aller chercher son épée. Sans doute voulait-il en réalité laisser un peu plus d'intimité aux deux hommes.
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Ludwig Von Hoffenbach
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Re: [Ludwig] Celui qui a vu l'abime

Message par Ludwig Von Hoffenbach »

Le réveil de Ludwig fut particulièrement brutal. Les derniers événements, l’avaient épuisé bien au-delà de ce qu’il endurait habituellement. Ses blessures physiques et psychiques se refermaient progressivement, mais bien trop lentement à son goût. C’est dans cet état que Ludwig vit Eirminjar faire irruption, sans le moindre ménagement, dans sa modeste piaule. Un étrange inconnu le suivait sur les talons. Une solide carrure, des cheveux et une barbe sérieusement entretenue et des petites arbalètes qui pendaient à sa ceinture. L’homme en imposait. Son regard ne faisait qu’accentuer sa prestance.

- "Ludwig, j'te présente Frederik Wolfsjagd. Wolfsjagd, voici Ludwig von Hoffenbach, notre miraculé à nous."

Le jeune homme, toujours à mi-chemin entre le sommeil et la position debout, se hâta de faire bonne figure devant l’homme aux arbalètes. Il paraissait être un guerrier accompli et au vu de la discussion qu’il avait eu la veille avec le nain, il ne voulait pas donner mauvaise impression à ceux qui venaient pour l’aider dans son projet pour Schwartzhafen.

C’est alors que Frederik Wolfsjagd s’adressa à lui. Ludwig le salua et le remercia pour ses amabilités, puis se tut, le laissant poursuivre.

- Bref, j'suis le maître veneur du seigneur von Stolpe et j'vais t'emmener avec moi dans mes chasses pour te former.

Ludwig fut heureux et reconnaissant de voir qu’Eirminjar n’avait pas fait les choses à moitié. Herr Wolfsjagd était en effet une pointure de Leicheberg et c’était un véritable honneur pour Ludwig d’apprendre auprès de quelqu’un d’aussi talentueux. Maître Veneur d’un seigneur n’était déjà pas à la portée de n’importe qui, alors si on considérait en plus la venaison autochtone de Sylvanie, on comprenait toute la charge de ce titre. Cet homme avait dû combattre dans ces sombres contrées, des monstres les plus hideux les uns que les autres.

- Au passage, Eirmi' m'a dit que tu voulais te constituer une troupe. T'es pas le premier à tenter un coup pareil et ça prouve que t'es pas con. Mais t'as des idées de qui pourrait venir? Les gars d'ici sont des durs à cuire pour la plupart, mais pas nombreux ni suicidaires."

Avant que Ludwig puisse répondre, le nain quitta la pièce, laissant les deux hommes seuls. Il avait désormais toutes les cartes en main. C’était à lui de jouer pour gagner le soutien et la confiance du Maître Veneur de Leicheberg. Pour contextualiser la situation, le jeune homme lui demanda s’il pouvait narrer la genèse de tout ceci. Il commença donc à lui raconter de façon concise et rapide les événements sur le radeau et sa période à Schwartzhafen. Puis il enchaîna sur les raisons de leur discussion, ici même.

- Sauver mes anciens compagnons et protéger les gens des griffes de Remulus Hacksen sont mes objectifs. Le tuer serait une solution. Néanmoins, comme j’en ai parlé à Eirminjar, plusieurs problèmes se dressent entre moi et la réalisation de cette mission. Je suis seul, peu renseigné sur la région et encore assez affaibli physiquement. Ma volonté, elle, reste aussi vaillante qu’intacte.

Après ce bref résumé de la situation, l’Elu d’Arianka amena à Frederik Wolfsjagd les bases de son plan.

- Il me faut en effet une petite troupe pour réussir. Mais je connais malheureusement peu de monde, mon arrivée ici est très récente. J’ai combattu côte à côte avec quelques hommes lors de la bataille au cimetière des goules, mais cela suffira-t-il à les convaincre de s’emmancher dans une vendetta contre Maître Rémy et Schwartzhafen ? J’ai sauvé la vie d’un certain Clovis lors de cette escarmouche. Peut-être arriverai-je à le convaincre ? …. Ça me fait penser qu’il faut que demande à Eirminjar ce qu’il est advenu de Dieter et d’Ivanoë Von Varnel. Enfin, passons… Ne le prenez pas mal, mais j’ai remarqué les sylvaniens très méfiants, à fortiori vis-à-vis des étrangers. Ce ne sera pas simple de trouver des hommes.

- Sinon, me concernant, je dois en apprendre plus sur la région et ses dangers. Je n’arriverai pas à convaincre la moindre personne si l’on sent en moi de l’hésitation ou de l’inexpérience. Comme vous le disiez, les gens d’ici ne sont pas suicidaires. En Sylvanie, la mort nous côtoie assez souvent pour ne pas avoir à en rajouter…. Et votre titre parle de lui-même, Herr Wolfsjagd. Je crois que peu de gens peuvent se targuer de connaître la région et ses dangers mieux que vous. Ce sera donc un grand honneur pour moi de vous accompagner lors de vos chasses dans les environs. Des dizaines de questions me viennent à l’esprit, et j’aimerais en savoir plus pour avoir la possibilité de me rendre utile. Le futur de la Sylvanie dépend des actions des gens bons qui la peuplent. Je veux en être.

Tout en parlant, Ludwig continuait de se préparer. Si bien, qu’une fois la discussion terminée, il était fin prêt pour suivre le Maître Veneur dans ses chasses. Epée au fourreau, chaperon sur la tête, Sigmurd sur l’épaule, l’Elu d’Arianka était prêt à recevoir ses premières leçons. Il avait fort à faire.
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Re: [Ludwig] Celui qui a vu l'abime

Message par [MJ] Le Djinn »

Un cours moment après leur discussion, les deux hommes se retrouvèrent à l'extérieur. Au passage, passant par la salle commune, Frederik Wolfsjagd attrapa une carte sur une table basse. Un parchemin de bonne qualité, ornementé de dessins qui ne l'étaient pas moins, bien pratique pour se repérer dans cette contrée où rien n'était facile à trouver.
Au-dehors on se battait à l'entrainement sous les murs proches du donjon, à la masse, à l'épée de bois, à la lance et au couteau. Des archers accompagnés d'arbalétriers se tenaient également en forme, tirant sur des effigies dont ils paraissaient viser les articulations, à la grande surprise de Ludwig à qui tout maître-d'armes avait dit que viser le torse ou la tête était le plus efficace. Personne ne chômait à Leicheberg, ça sautait aux yeux: chacun avait pour devoir d'être au meilleur de sa forme, de s'instruire pour mieux combattre l'adversaire vampirique, de s'améliorer afin de contrer les horreurs de la région. Chaque vie était précieuse et tous devaient pouvoir faire payer chèrement à l'ennemi tout mètre de terrain cédé.

Sans s'attarder sur les présents, Frederik ouvrit grand sa carte et la plaça entre Ludwig et lui.



Image


-"Tu sais lire? D'accord. Bon t'auras deviné, Leicheberg est au centre. On est entouré de toutes part. Tu vois ces tours avec des yeux là? Ce sont des points d'observations majeurs de la part de nos voisins. Des morts-vivants, souvent un bon nombre, qui se massent sous une tour de bois et d'os et qui nous épient. De temps à autre on organise des expéditions contre eux, mais ils finissent toujours par revenir et on a pas assez d'effectifs pour tenir les lieux. C'est pas forcément un mal d'y foutre le feu peu avant une expédition cela dit.

Les Collines Hantées sont parcourues par toutes les saloperies que tu peux imaginer. Loups non-morts, cadavres agressifs, squelettes en patrouille, goule en veux-tu en voilà. Quand je vais chasser, c'est là que je vais."


Le chasseur déglutit et se reprit une rasade d'un vin posé nonchalamment sur la table.

-"Les tombes dessinées là ce sont des cimetières encore plein. De temps en temps des nécromanciens y viennent pour grossir leurs rangs Ces moments là sont idéal pour frapper et s'en débarrasser. On a beau les tuer, il y en a toujours qui reviennent! Ils sont vraiment trop cons.

Là où j'rigole pas par contre c'est dans la forêt, autour du carré noir là à gauche. Y'a une tombe ensevelie là, c'est tellement maudit qu'les arbres autour sont morts. On sait pas ce qu'il y a dedans, des fantômes ont tué tout ceux qui voulaient s'y rendre."


Un soupir s'échappa de ses lèvres alors qu'il continuait.

-"Ca et là dans les collines tu vois des espèces de ruines. C'en est. Des lieux qu'on a pas encore explorés et qui sont remplis de goules et de saloperies. Généralement ces monstres se pressent pas sur un lieu pour rien, doit y avoir des trucs à découvrir. Si tu veux te faire bien voir du comte, c'est là qu'il faut aller."

Un haussement d'épaules plus tard il reprit

-"Bon j'crois qu'on a fait l'tour... Après y'a les villes mais j'te déconseille d'y aller. Elles sont habitées et Licheheim c'est plutôt grand par exemple, mais si tu t'y trouves à la nuit tombée on ne te reverra jamais, pigé? Et t'as bien capté que les sylvaniens aimaient pas les étrangers. Tu seras en danger de mort si tu travailles pas ton accent.

Bon, j'crois que j'ai fait l'tour. Des questions?"
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Re: [Ludwig] Celui qui a vu l'abime

Message par Ludwig Von Hoffenbach »

Sortis tous deux de la piaule de Ludwig, et de passage dans la salle commune, Fredrik Wolfsjagd ouvrit une carte des alentours de Leicheberg. Rapidement, le maître veneur lui en expliqua la légende et les menaces qui se cachaient derrière des symboles dessinés, déjà assez évocateurs du danger. La région grouillait de créatures malfaisantes, et la carte montrait clairement l’encerclement dont la ville était victime. Entre les sombres forêts qui s’étendaient à l’ouest et les Collines Hantées qui recouvraient les autres points cardinaux, Leicheberg était comme prisonnière. Certains points sur la carte semblaient abriter des dangers encore pires que les autres. La tombe dans la forêt et les ruines des Collines Hantées en faisait partie. Des lieux qui lui permettrait de prouver sa valeur autant que de l’envoyer dans l’au-delà…

-"Bon j'crois qu'on a fait l'tour... Après y'a les villes mais j'te déconseille d'y aller. Elles sont habitées et Licheheim c'est plutôt grand par exemple, mais si tu t'y trouves à la nuit tombée on ne te reverra jamais, pigé? Et t'as bien capté que les sylvaniens aimaient pas les étrangers. Tu seras en danger de mort si tu travailles pas ton accent.

- Oui d’ailleurs à ce sujet. Je voudrais savoir, quelle sont les relations de Leicheberg avec ces trois autres cités que je ne connais pas ? Sont-ils aussi hostiles qu’a Schwartzhafen ?

Une fois qu’il eut la réponse à sa question, Wolfsjagd et Ludwig quittèrent la salle et retournèrent dans la cour à l’extérieur. Le jeune homme remercia abondamment le maître veneur d’avoir pris de son temps pour lui venir en aide et lui exposa ce qu’il comptait faire maintenant. Avant de partir en expédition dans les alentours hostiles, il voulait avancer dans le recrutement de son équipe. Il serait plus efficace de s’entraîner en équipe par la suite, qu’en solitaire. La victoire à Schwartzhafen dépendrait du talent collectif. Frederik Wolfsjagd opina, ils se saluèrent, puis ils se séparèrent. Tous deux convinrent de se retrouver quand l’Elu d’Arianka aura, du moins en partie, monté son groupe de combat.

A nouveau seul, Ludwig balaya du regard la cour et put voir qu’Eirminjar discutait avec deux épéistes qui s’entraînaient contre des mannequins. Le nain semblait leur prodiguer des conseils. Peu de gens ici pouvaient se targuer d’avoir autant de capacités et d’expériences au combat que lui. Encore une fois, Ludwig eut la surprise de voir que les hommes visaient les articulations des mannequins. La tête et le torse n’étaient que rarement visés.


- Eirminjar ? Pourquoi les articulations sont des cibles prioritaires ici ? Les goules et les autres créatures de la région n’ont pas leurs organes vitaux dans la tête et le torse ?

Alors que le nain lui répondait, il put remarquer l’air moqueur des deux épéistes. Décidémment, Ludwig avait bien des choses à apprendre sur la région. En attendant, au moins la moitié des gens qui le rencontrait, le prenait pour un nobliau en villégiature à Leicheberg. Par chance, Eirminjar et Wolfsjad semblaient avoir vu de quoi Ludwig pouvait être capable. C’était le plus important.

- D’accord. Sinon. A-t-on eu des nouvelles d’Ivanoë Von Varnel après qu’il ait été porté disparu dans la forêt entourant le cimetière des goules ? Et Dieter ? Il avait reçu une grave blessure au torse et je l’ai bandé comme j’ai pu. A-t-il survécu ?

Une fois Ludwig informé par Eirminjar de la situation actuelle des deux individus précédemment cités, le jeune homme raconta au nain comment l’entrevue avec Frederik Wolfsjagd s’était passée et ce qu’il comptait faire désormais.

- Savez-vous où est Clovis ? Le gars à côté de moi dans la charrette, au retour du cimetière. Il avait l’air d’un guerrier valeureux et accompli et peut-être serait-il intéressé par mon offre.

Ludwig resta vague sur l’offre en question. Eirminjar savait de quoi il en retournait, les deux épéistes, non. Les soldats de Leicheberg étaient aussi courageux que Maître Rémy était perfide. Alors autant dévoiler son plan au moins de monde possible. Qui sait combien d’espions de Schwartzhafen jouaient un double-jeu ici. Paranoïa ou réalité ? Ludwig pencha pour la seconde option en se remémorant la dernière phrase qu’Hacksen lui avait dite :

- "Je vous souhaite bon voyage, damoiselle et messire. Sachez que le comte suivra vos progrès avec attention… "

Les renseignements donnés, Ludwig salua le nain et les épéistes et partit à la rencontre de Clovis…
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