[Ludwig] Celui qui a vu l'abime

La Sylvanie inspire la peur dans le reste du Stirland. Depuis la sombre ville de Tempelhof, qui n'a pas eu de prêtre de Morr attitré depuis 800 ans, jusqu'aux contreforts des Montagnes du Bord du Monde, entre le bief de l'Aver et le Stir, la plus grande région du Stirland est un lieu de terreur et d'obscurité. On dit que les fantômes y évoluent en toute impunité à la nuit tombée parmi les collines Hantées et que l'épais brouillard des bois sylvaniens emprisonne parfois les âmes, les obligeant à y errer à jamais. La portion orientale de la province est la plus désolée, là où d'anciens châteaux noirs sont juchés sur leurs pics escarpés comme des vautours scrutant les villes en contrebas.

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[MJ] Le Djinn
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Re: [Ludwig] Celui qui a vu l'abime

Message par [MJ] Le Djinn »

Lentement, sans doute dans un geste calculé, Maître Rémy se massait les temps et l'arête du nez, signifiant par là une certaine fatigue ou du moins une lassitude devant cette situation qui tournait en rond. Certes, minute après minute Ludwig crachait des informations complémentaires, obéissant à son geôlier, mais il avait manqué une donnée de taille, la plus importante… Que le sylvanien ne manqua pas d'asséner, tout en affichant un air de supériorité bien à lui.

-"Émouvant. Pourtant, n'auriez-vous pas oublié de me communiquer ici un détail? Un très léger détail? Comme l'appartenance de votre père à un certain culte religieux, hum? Non vous n'auriez pas osé, n'est-ce pas?"

Guy, visiblement dans la confidence ou sentant que son suzerain prenait l'ascendant, reniflant avec férocité et éructa:

-"Il ment le ouestin! Il ment!"

Il sautait en l'air en agitant ses bras et bondissant sur place, faisant bouger sa masse molle et visqueuse jusqu'à ce que Rémy lui décoche un revers de la main au visage, le renvoyant à son calme servile. Reprenant sa contenance, l'homme de noble origine reprit, les mains jointes et tournées vers le bas, un sourire perfide à la face.

-"Vous me fendez le cœur, messire von Hoffenbach. Refuser de me dire la vérité, me maintenir dans l'ignorance, moi, votre protecteur… Je suis blessé!"

Il avait appuyé chaque syllabe du nom de Ludwig, nom que ce dernier avait pourtant refusé de dire. Sans doute l'avait-il lu sur la missive également. Sadique et tortionnaire, le maître continua son œuvre moqueuse:

-"Connaissez-vous les coutumes de notre région, messire von Hoffenbach? Les menteurs ont la langue tranchée, les traitres sont décapités et leurs corps jetés aux goules, quant aux insolents... Disons que nos ancêtres ont su être très imaginatifs..."

L'infâme ne dissimulait même plus son plaisir, son frottant les mains avec délectation devant les supplices qui arriveraient bientôt, sur un seul mot de lui. Il reprit cependant un ton calme et mielleux pour conclure:

-"Mais je suis un être magnanime. Je ne compte pas bloquer votre voyage vers Leicheberg, cependant... Cependant en cette saison les docks vers le Nord sont bloqués et sans mot de ma part nos marins ne partiront pas. Il vous resterait le choix de passer par les montagnes mais entre nous ça serait une bien piètre décision. Aussi je vous propose un marché: aidez-moi dans une affaire toute personnelle et je laisserai reprendre votre chemin. Vous n'avez, d'ailleurs, pas d'autre choix je le crains bien. Alors? Marché conclus?"

Il se gardait bien de passer la main à travers les barreaux mais portait toujours au visage son rictus insupportable. Il avait piégé Ludwig à son propre jeu...
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Ludwig Von Hoffenbach
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Re: [Ludwig] Celui qui a vu l'abime

Message par Ludwig Von Hoffenbach »

-"Émouvant. Pourtant, n'auriez-vous pas oublié de me communiquer ici un détail? Un très léger détail? Comme l'appartenance de votre père à un certain culte religieux, hum? Non vous n'auriez pas osé, n'est-ce pas?"

Ludwig s’attendait à ce genre de réponse, mais la phrase de Maître Rémy résonna tout de même dans l’esprit du jeune homme. Son hôte avait donc lu l’acte officiel qu’il avait dans la poche. Il était au courant des activités de son père, et visiblement ce notable de Schwartzhafen n’appréciait guère les sigmarites et les autres cultes du panthéon impérial. Ludwig aussi se méfiait des divinités impériales, mais pour une tout autre raison. Il était certain que Rémy n’était pas un adepte des principes d’Arianka !

-"Vous me fendez le cœur, messire von Hoffenbach. Refuser de me dire la vérité, me maintenir dans l'ignorance, moi, votre protecteur… Je suis blessé!"

- Oui, vous avez raison, ce détail a été omis. Je m’excuse, mais je vous assure qu’en aucun cas ce détail à de l’importance. Du moins pas pour moi. Un fils n’est pas responsable des activités de son père. J’ai besoin de le rencontrer pour les raisons que je vous aie précédemment racontées, et seulement pour celles-ci. Je vous prie de me croire. Quelles puissent-être vos relations avec la Garde Noire, j’en ai cure. Je ne suis pas une menace pour vous, et en aucun cas je pourrais vous être utile. Je peine à me rappeler le visage de mon père, alors je ne pourrais rien vous apprendre d’utile sur cet ordre.

-"Connaissez-vous les coutumes de notre région, messire von Hoffenbach? Les menteurs ont la langue tranchée, les traitres sont décapités et leurs corps jetés aux goules, quant aux insolents... Disons que nos ancêtres ont su être très imaginatifs..."

Décidément son hôte était vraiment déçu du mensonge de Ludwig. Mais dans l’esprit de ce dernier, son omission n’était pas grave car il était persuadé de ce qu’il avançait. Il ne connaissait quasiment rien de son père et il ne savait foutrement rien sur la Garde Noire, hormis que cet ordre existait bel et bien. A son tour c’est Ludwig qui fut déçu du comportement de son interlocuteur. Rien ne nécessitait d’arriver à de telles extrémités. Extrémités qui d’ailleurs confortaient l’idée que les sylvaniens étaient vraiment arriérés et sauvages. Ludwig préféra garder ses pensées pour lui. L’ironie était la dernière des choses à utiliser.

- Nul besoin de proférer de telles menaces. J’essaye de régler cette situation au mieux et je suis sûr que nous trouverons une solution. D’ailleurs je suis persuadé que vos ancêtres étaient très imaginatifs. Mon précepteur étant petit, m’avait en effet vanté les capacités d’accueil charmantes de la famille Von Drak de Sylvanie, dit Ludwig sur un ton gentil, presque complice avec son hôte. En espérant que cette technique rhétorique prenne sur son interlocuteur qui était aussi froid que le plus haut des pics des Montagnes du Bord du Monde…

Qu’il ait réussi ou non à détendre Maître Rémy, c’est à ce moment que son hôte choisi de lui proposer un marché. Tout d’abord, Ludwig était soulagé, le notable n’avait pas l’intention de le tuer dans sa cellule ou de le livrer à la foule haineuse de Schwartzhafen. Ce dernier autorisait le jeune homme à rejoindre Leicherberg et retrouver son père en échange d’un petit service, d’une petite mission à son service visiblement. A première vue le marché paraissait honnête, bien qu’il y ait encore quelques points à éclaircir. Notamment deux. Quelle était cette mission et quid de ses camarades et de son oiseau de proie. Il était hors de question qu’il abandonne ses sauveurs ou qu’il renie la confiance qu’Aivon avait mise en lui lorsqu’il lui avait confié Sigmurd.

- Vous semblez être très influent dans cette ville ? Vous êtes le burgmeister de Schwartzhafen ?

- Votre marché me parait honnête. Le remboursement de votre hospitalité contre une petite mission. Je suis partant, mais j’aurais deux points à éclaircir. Qu’adviendra-t-il de mes compagnons ? Ces derniers m’ont sauvé la vie dans le marais, et je ne veux pas les abandonner ici. Peut-être leur avez-vous proposé le même marché ? Aussi, qu’est-il advenu de mon oiseau de proie ? Il est mon plus fidèle compagnon, et il va sans dire que votre mission sera achevée plus aisément et rapidement s’il est à mes côtés !

- Si ces points vous semblent corrects, je vous écoute. En quoi consiste cette affaire personnelle ? En quoi mes capacités pourrais vous être utiles?

Ludwig attendaient les réponses de son hôte avec impatience. Il savait qu’il n’avait aucun autre choix que d’accepter, mais il refusait d’abandonner les seules choses qui lui étaient chères, ici, à leur sort. Si nécessaire, ou si la mission rompait clairement avec les principes d’Arianka, l’Elu de la déesse de la Justice tenterait alors un dangereux exercice d’équilibriste. Une épreuve difficile partagée entre sa morale, sa déesse, ses camarades et les froides volontés de Maître Rémy. Il ne savait pas s’il réussirait ou s’il s’en sortirait vivant, mais dans tous les cas il tenterait. Le jeu en valait la chandelle. Qu’Arianka le guide.
Ludwig Von Hoffenbach. Voie de l'Inquisition. Répurgateur.

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Re: [Ludwig] Celui qui a vu l'abime

Message par [MJ] Le Djinn »

La perversion en écho dans le ricanement de Maître Rémy avait de quoi faire frémir même les cœurs les plus endurcis. La seule mention des compagnons de voyage de Ludwig avait suffit à créer cette hilarité malsaine. Levant les bras comme s'il était navré mais affichant un rictus qui en disait long, le terrible geôlier s'exclama:

-"Vos amis sont en lieu sûr, pour le moment! Ils se régalent d'ailleurs de porc sucré à l'heure où nous parlons! En parlant d'eux, la jeune femme m'a demandé de vos nouvelles, elle est bien brave vous ne trouvez pas? N'ayez crainte, elle vous accompagnera pendant le petit service que vous me rendrez… Quant à votre oiseau… Je crains de ne pas en avoir eu connaissance. Espérons juste que ça ne soit pas celui que Guy a attrapé tantôt, vous l'avez dévoré en deux coups de dents."

D'un geste brusque il intima à son larbin l'ordre de sortir, ce que le bossus fit en reniflant à la façon d'un cor de chasse. La porte refermée, Rémy soupira longuement avant de se reprendre.

-"Bien, bien, bien, cette petite mission donc... Voyez-vous, le comte est très insatisfait de la perte d'une relique appartenant à sa famille depuis des générations. Une armure, plus précisément un harnois qui a été perdu voilà quelques années. Elle était portée par un camarade du comte, voyez-vous, une affaire idiote... Enfin! Elle a été retrouvée par un groupe de paysans dans les monts au Nord de notre petite bourgade et elle n'attend plus qu'une bonne âme pour aller la récupérer et la restituer à son possesseur légitime."

Semblant fataliste mais sans se départir de son sourire, celui qui devait être le maire balaya toute question d'un revers de la main.

-"Mais voilà que mes gens ont peur de quelques goules vindicatives et de prétendus esprits. Ridicule n'est-ce pas? Enfin! Je vous propose donc d'y aller et de récupérer l'armure pour moi puis de me la ramener. Sous cette condition et cette condition seulement je relâcherai vos camarades et vous fournirai un transport jusqu'à Leicheberg. Alors, affaire conclue? Une petite course pour l'accomplissement de votre quête, vous voyez que je suis honnête*..."

N'ayant de toute façon que peu de choix, Ludwig risquait fort de devoir accepter. Après, à lui de voir s'il comptait vraiment respecter sa part du marché ou s'enfuir la queue entre les jambes une fois hors de vue des villageois...
* Honnête c'est son prénom.
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Re: [Ludwig] Celui qui a vu l'abime

Message par Ludwig Von Hoffenbach »

Le rire et la réponse de Maître Rémy firent frémir le jeune adepte d’Arianka. Le jeu psychologique de du notable de Schwartzhafen commençait à porter ses fruits. Ludwig bien que calme et sûr de lui au début, voyait progressivement son assurance baisser à chaque minute qui passait. Le maître des lieux avait son avenir entre ses mains et c’est justement cette information qui commençait à résonner dans son esprit. Le rire démoniaque de l’homme fut la simple confirmation de son pouvoir. L’Elu d’Arianka était maintenant obligé de suivre la marche qu’il lui imposait. Comme prévu, l’homme était infâme au point de mettre ses camarades dans la balance du marché. Il retrouverait ses camarades pendant la mission, certes ; mais quid de leur état ou de leur destin après leur affaire ? Rémy leur avaient-ils fait une proposition similaire ? Quoiqu’il en soit, il devait accepter l’offre, aussi répugnante soit-elle. Ce que Rémy lui raconta au sujet de Sigmurd rendit la pillule encore plus difficile à avaler. Guy avait vraiment cuisiné la magnifique buse des voûtes ? Le jeune homme avait des haut-le-cœur rien qu’en y pensant. Et dire qu’Aivon lui avait volontiers confié Sigmurd… Il était à peu près sûr que Rémy avait poussé Guy à cuisiner le volatile, dans une manœuvre aussi fourbe qu’écœurante pour déstabiliser Ludwig… Il lui paierait tôt ou tard…

Le sang de Ludwig bouillait sous la colère. Il détestait du plus profond de son âme cet être abject rempli de fiel. Mais en l’état il ne pouvait rien faire et il devait laisser de côté son envie de vengeance. L’Elu d’Arianka aurait tout le temps de récolter son dû par la suite. Mélanger la colère et la vengeance pouvait mener à des voies bien plus sombres que celle de Solkan… C’est la raison pour laquelle il se résolut à faire une réponse pitoyable, presque comique.


- Vu que vous assurez la vie de mes camarades de malchance, j’accepte votre marché. Nous récupèrerons ce harnois et nous vous le restituerons. Je vous en donne ma parole. Mais d’ailleurs, qu’est ce qui empêche ces paysans de le récupérer eux même ?

D’un grand geste théâtral, Maître Rémy balaya les interrogations de Ludwig. Visiblement il s’attendait à cette question.

- "Mais voilà que mes gens ont peur de quelques goules vindicatives et de prétendus esprits. Ridicule n'est-ce pas? Enfin! Je vous propose donc d'y aller et de récupérer l'armure pour moi puis de me la ramener. Sous cette condition et cette condition seulement je relâcherai vos camarades et vous fournirai un transport jusqu'à Leicheberg. Alors, affaire conclue? Une petite course pour l'accomplissement de votre quête, vous voyez que je suis honnête*..."

- Comme je vous l’ai dit, cette affaire est conclue, quoi qu’il se dresse entre nous et le harnois.

Ludwig déglutit en pensant aux goules. Aussi faible qu’il l’était maintenant, ça serait compliqué, voire suicidaire. Surtout vu la rouste qu’elle lui avait mis il y a peine quelques jours. Mais cette mission était un test, peut-être même un test d’Arianka elle-même pour rembourser son interaction divine en sa faveur. Il devait réussir, il devait retrouver son père. Il relèverait le défi. Si son corps défaillait, sa foi reprendrait le dessus…

- J’attends vos ordres et je suis prêt à partir. Mais un peu de repos serait judicieux, car je me vois mal arriver au bout de ma tâche en étant aussi faible. Je ne sais pas ce que ce harnois à de si précieux pour vous, mais il me semble que vous le voulez vraiment. Ma mort serait dommage ; je me trompe ?

- Plus vite je serais sur pied, plus vite je terminerais cette mission, dit Ludwig en se reculant vers le fond de sa cellule.

L’heure était maintenant au repos. Nul besoin de garder les yeux sur cet horrible personnage imbu de lui-même qui le dévisageait depuis les barreaux de sa cellule. Ludwig devait dormir et se remettre de ses blessures. Plus vite il en aurait fini, plus vite il serait débarrassé de cet homme cruel.

Ludwig s’allongea alors sur sa vieille paillasse et ferma les yeux prêts à dormir. Machinalement il toucha du bout de ses doigts le gant en cuir doux que lui avait donné Aivon.

Sigmurd... Je te retrouverais ou je te vengerais…

C’est la dernière chose à laquelle il pensa avant de plonger dans le sommeil. Il était si faible que cela avait été un exploit d’entretenir une discussion aussi vive pendant autant de temps sans défaillir.
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Re: [Ludwig] Celui qui a vu l'abime

Message par [MJ] Le Djinn »

Une semaine se déroula et c'est un Ludwig remis qui émergea de l'abîme qu'était sa prison, sous la surveillance attentive d'un bossu qui s'était fait absent. C'était bien simple: chaque jour il apportait un repas de gruau puis le reprenait une heure plus tard, avec une précision d'horloger. Aucun mot n'était prononcé et seule sa respiration lourde et bruyante indiquait sa présence. Des blessures sur son crâne et ses mains laissaient à dire qu'il avait été frappé avec un bâton, une trique ou un tison, d'ailleurs. Des hématomes bleus, noirs et jaunes apparaissaient et disparaissaient jours après jour sur sa carcasse, prenant des formes et des tailles diverses. Un triste spectacle.

Quand il apparut tout de même que Ludwig était capable de se tenir sur ses jambes et de saisir sa cuillère avec plus de force qu'un nouveau-né, Maître Rémy se présenta en personne devant la cellule pour l'ouvrir. Cette fois il n'était pas seuls: en plus de Guy, deux autres solides gaillards armés de lourdes matraques et à l'aspect aussi sauvage qu'idiot protégeaient ses arrières. Le sylvanien, fidèle à son habitude, accueillit son invité par des salutations aussi mielleuses que vicieuses.


-"Ah je vois que le sire Von Hoffenbach est bien réveillé! Parfait, parfait, vous êtes en état de partir, je ne vous retiendrai pas plus longtemps..."

C'est à travers un dédale de cachots où s'entendaient les plaintes des damnés que la petite troupe guida Ludwig, émergeant à la surface près d'une ancienne tour de guet à l'aspect décrépit. Se trouvant légèrement en bordure de la petite ville on aurait pu la croire hantée tant ses pierres étaient le domaine des araignées et des mille-pattes, seulement à quelques étages brillaient des lumières blafardes indiquant une activité humaine. La traversée de Swarthafen ne fût pas plus accueillante qu'au premier jour: des paysans laids aux yeux soupçonneux guettaient l'étranger avec une méfiance teintée de mépris, crachant parfois à son passage puis se recroquevillant pour échapper à l'œil de Rémy, leur seigneur et maître.

Effectivement, après une traversée en plaine on voyait apparaître au loin les silhouettes loqueteuse de petites montagnes déchirées. Un autre grand dadais attendait là, les affaires de Ludwig à côté de lui accompagnée de pain dur et de mauvais vin. Visiblement pressé de retourner se mettre à l'abri des gros nuages noirs qui faisaient voir à cette heure matinale comme en pleine nuit, Rémy pointa les montagnes du doigt.


-"Une fois là-bas, cherchez la ferme abandonnée puis montez dans la passe derrière elle. Pour la suite, je ne peux pas vous aider davantage, les paysans ont parlé d'une tombe ovale faites de pierres taillées, mais rien de plus. Bonne chance, messire, vous en aurez besoin. Et évitez de voyager la nuit surtout, les goules semblent s'y activer."
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Re: [Ludwig] Celui qui a vu l'abime

Message par Ludwig Von Hoffenbach »

La guérison de Ludwig continua pendant près d’une semaine, routinière et ennuyante. De par la petite fenêtre à barreau qu’il avait il pouvait voir la ville de Schwartzhafen. Bien que le printemps laissait place à l’été dans l’Empire, cela ne se ressentait pas en Sylvanie. Le temps était toujours maussade, froid et humide. Les gouttières des masures sylvaniennes continuaient à vomir un torrent d’eau qui venait inonder les rues sales et boueuses de la ville. Finalement, bien que le gruau qu’on lui servait ici était infâme et que Guy était muet comme une carpe, l’ambiance était bien plus chaleureuse dans cette cellule que dans la fange de la cité.

Pour autant, Ludwig n’avait toujours pas compris pourquoi la qualité de nourriture avait à ce point baissé. Dans les premiers jours, il avait eu le droit à une succulente volaille et maintenant il était cantonné à cette immonde bouillie de céréales. Bien que la provenance du volatile inquiétait Ludwig au plus haut point, il ne pouvait pas nier que le gout était bien meilleur que ce qu’on lui servait à présent. Ce n’est pas avec un repas aussi peu qualitatif qu’il allait retrouver une pleine forme pour affronter sa mission.

Après une semaine de torture pour son estomac et son palais raffiné, Ludwig fut sorti de sa cellule par Maître Rémy, accompagné de Guy. Ce dernier était toujours aussi expressif, Ludwig n’avait pas réussi à lui faire dire un mot ; que ce soit sur la provenance de la volaille qu’il avait mangé ou sur la cause des divers bleus qu’il arborait chaque jour. Il n’y avait nul doute sur le fait que Maître Rémy frappait le pauvre bougre pour le châtier de son infini bêtise. Triste vie. Mais le jeune homme ne pouvait en rien l’aider si ce dernier ne daignait pas lui répondre. Guy se condamnait lui-même, victime de sa sottise, de sa frousse ou de sa loyauté. La loyauté n’était pas une chose à octroyer à n’importe qui maugréa Ludwig avant de se lever de sa cellule et de se diriger vers la porte de celle-ci.

Lorsqu’il passa celle-ci il remarqua que Guy et Rémy n’étaient pas seuls. Ils étaient accompagnés de deux gros lourdauds armés de matraque. Une assurance en cas de rébellion de Ludwig ? Quoiqu’il en soit pour le jeune homme la voie était claire. Il devait accomplir la quête de Maître Rémy. C’était ingrat, vicieux, dangereux, mais c’était nécessaire s’il voulait retrouver son père. Rémy paierai tôt ou tard son arrogance.

Après les salutations mielleuses du maître des lieux, le groupe se mit en marche. Ludwig ne prit guère attention aux paroles de Rémy et à son rictus sardonique. Cette chose ressemblant à un homme était tout aussi dégénéré qu’une goule et il préféra l’ignorer. Pendant tout le trajet, Ludwig resta muet, observant les alentours, toujours aussi tristes et désolés.

Comme il avait pu l’expérimenter quelques jours auparavant, la ville de Schwartzhafen n’abritait pas la plus accueillante et chaleureuse des populations. Des enfants, des mères et des vieillards habillés de guenilles crachaient à son passage comme s’il était un criminel honni depuis des années. Seule la brutalité de ses gardes et l’autorité naturelle de Rémy ordonnait à ces gueux de se tenir à distance. Malgré leur animosité, Ludwig ne pouvait tenir rigueur de leur comportement, notamment quand il voyait sur eux la trace de l’extrême misère. Sur certains il pouvait observer des traces évidentes de malnutrition, sur d’autres d’immondes séquelles de consanguinité. Cette effroyable infortune donnait à Ludwig des haut-le-cœur. Ainsi il préféra baisser les yeux, et se laisser voguer sur la houle de la haine populaire. Le jeune homme avait honte de voir des sujets de l’Empire dans une telle détresse…

Après plusieurs minutes à se faire malmener par la foule, Ludwig quitta la ville en direction de petites montagnes à l’horizon. Ces dernières n’étaient pas impressionnantes par leur taille, mais par la mélancolie qui suintait de leurs flancs escarpés et désolés. Ces sommets à l’allure austère avaient l’air remplis de dangers en toutes sortes et Ludwig compris encore mieux à ce moment que sa tâche serait loin d’être aisée. Les goules et les créatures de cauchemar de conte pour enfants devaient pulluler la haut. Peut-être même y avait-il des orques. En tant que citadin, Ludwig n’avais jamais rencontré un peau-vertes, mais il avait entendu assez de rumeurs à leur sujet pour savoir qu’ils étaient plus que coriaces.

Au bout d’un certain temps de marche, Ludwig et la bande qui l’accompagnait, arrivèrent jusqu’à un des hommes de Rémy. Ce dernier attendait patiemment comme son maître semblait l’avoir ordonné. L’homme devait lui rendre ses effets personnels et lui donner les victuailles nécessaires à sa quête. L’individu avait un étrange air de ressemblance avec Guy, à tel point que l’on aurait pu croire qu’il était son cousin. Après tout, dans cette contrée, les relations familiales étaient si complexes que cela était possible. Ludwig ne savait s’il devait exploser de rire ou pleurer devant cet état de fait. Quoiqu’il en soit, les deux dadais se valaient niveau grotesque. Sans un sourire et gardant son calme, l’Elu d’Arianka s’approcha de l’individu et s’empara de ses affaires qu’on lui avait apporté. Quel plaisir de tenir à nouveau son épée dans ses mains. Ludwig se sentait tout d’un coup, moins nu, plus en sécurité. Simple sensation car celle-ci était toujours aussi précaire. Après quelques moulinets du poignet, dans le vent, il rangea son épée dans son fourreau et écouta les instructions de Rémy qui semblait agacer de perdre autant de temps.


-"Une fois là-bas, cherchez la ferme abandonnée puis montez dans la passe derrière elle. Pour la suite, je ne peux pas vous aider davantage, les paysans ont parlé d'une tombe ovale faites de pierres taillées, mais rien de plus. Bonne chance, messire, vous en aurez besoin. Et évitez de voyager la nuit surtout, les goules semblent s'y activer."

- Très bien, mais il manque quelque chose. Où est la jeune femme qui est censé m’accompagner ? Dois-je l’attendre ici ?

Bien qu’il ait retrouvé son épée, Ludwig était en fait toujours aussi seul. Il n’avait nul compagnon humain, et toujours aucune trace de son pauvre Sigmurd. Peut-être que la buse lui avait été subtilisé et qu’elle lui serait rendu s’il menait à bien sa mission. Il valait mieux pour ce Rémy, car sinon, tôt au tard, Ludwig trouverait le moyen de lui faire payer. Et au centuple si Sigmurd avait fini en ragoût de poulet dans la cuisine de Guy. Attendant la réponse de son malveillant sauveur, Ludwig goûta au calme et à l’air de la campagne.

Le vent hurlait tel un démon, tout en charriant de désagréables odeurs dont il valait mieux ignorer la provenance…
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Re: [Ludwig] Celui qui a vu l'abime

Message par [MJ] Le Djinn »

Une rafale de vent hurla alors que le visage de maître Rémy s'obscurcissait. Son sourire habituel se changeait en grimace et un de ses poings se serra. Sans doute le simple fait d'être dehors dans le froid lui était intolérable et toute raison le forçant à rester en place un peu plus longtemps ne devait pas arranger son humeur. Heureusement pour Ludwig c'est le gros balourd qui attendait là depuis un moment qui répondit à la place de son maître.

-"Euh, la donzelle elle s'est tirée y'a quek" minutes. Elle a dit qu'elle vous attendrait à la ferme."

La nouvelle sembla ravir le dirigeant qui se frotta les mains, bienheureux sans doute à l'idée de se débarrasser de cette gênante conversation pour retourner à un confort douillet pendant que d'autres suaient à sa place.

-"Bien, voilà qui est réglé! Nous n'allons pas vous retenir davantage."

La phrase pourtant prononcée sur un ton badin, comme pour une conversation entre un humble artisan et un client connu, semblait remplie de fiel. Enrobé de sucre et de miel, certes, mais prononcée avec une forte conviction, bien trop d'ailleurs. A vrai dire, ces quelques mots sonnaient aux oreilles de Ludwig tel un ultimatum qu'il n'eut d'autre choix que de respecter, sous peine d'être rossé sur place. Voilà ce qui conduisit notre héros en devenir à prendre la route à travers la plaine s'étendant sur un bon kilomètre.
En chemin il s'avéra d'ailleurs qu'il ne s'agissait pas, comme il avait pu le penser au départ, d'une étendue herbeuse en friche bardée de ronces et de hautes herbes, mais plutôt d'une succession de mares et d'étangs de très faible taille aux eaux recouvertes d'une mousse épaisse.

Test d'INT: 20, échec critique.

Test de courage, toujours sur (FOR+INT)/2: 4, réussite.
C'est en se retournant pour confirmer le départ de la troupe de Rémy que la chute arriva, car évidemment elle devait arriver, c'était couru d'avance dans cet environnement. Le pied peu sûr, directement plaqué sur un épaisse carré d'herbes folles, fit céder le support et propulsa Ludwig dans l'eau, tête la première, le faisant boire la tasse. En d'autres circonstances le fait aurait semblé banal bien que comique, si ce n'était la présence dans la flaque d'un cadavre humanoïde en décomposition. Un coup de panique le pris évidemment et le poussa à sortir du trou dans lequel il était tombé, trempé mais bien vivant.
Quelques minutes furent nécessaires au jeune noble pour reprendre son souffle alors qu'il constatait que dans chaque flaque tour de lui des corps affichant armes et armures reposaient sous la surface, immobiles, percés par des lames ou des flèches. Telle était la vérité sur cet endroit: un immense charnier à ciel ouvert. Les équipements, pour autant, paraissaient bien antérieurs à ce qui se faisait actuellement dans l'Empire, indiquant sans doute une origine ancienne des corps.

Devant, commençaient les petites montagnes et on apercevait effectivement au loin, autant que possible sous le ciel gris, une maisonnette en ruine qui avait dû servir de chef-lieu à une exploitation agricole. Derrière, toujours comme indiqué par son hôte, une espèce d'escalier naturel semblait grimper à travers les roches pour disparaitre derrière un bout de haute-colline. Pas une seule âme ne vivait dans les environs et même les corbeaux semblaient avoir déserté l'endroit. A voir ce que Ludwig déciderait de faire à présent: chercher un peu plus longtemps dans ce marécage funeste, s'aventurer directement dans la ferme, entrer dans les monts sans même chercher son amie, ou souhaitant la laisser en sécurité peut-être? Voire même chercher un autre passage?
Qui savait ce qui pouvait passer par la tête d'un aventurier!
Enfermé dans une lampe pendant des siècles, cloisonné dans une pièce de métal par une malédiction... Puis un jour un naïf est venu, me libérant dans sa sottise... Tant pis pour lui... Et pour tous les autres.

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Ludwig Von Hoffenbach
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Re: [Ludwig] Celui qui a vu l'abime

Message par Ludwig Von Hoffenbach »

Greta était donc partie en avance... Quelle folie avait bien pu la pousser à se ruer dans les montagnes toute seule. Avait-elle perdu la raison, connaissait-elle assez la région pour s’y aventurer sans crainte ou est-ce tout simplement une nouvelle manigance de Rémy. Quoi qu’il en soit il valait mieux pour ce dernier que ce soit la vérité... Ludwig n’était pas dans une position confortable pour le moment, mais les temps pouvaient changer bien rapidement. Il ne connaissait pas encore très bien la jeune femme, mais il avait pu la sonder assez pour voir les valeurs qu’il l’animait. Elle était brave et soucieuse des gens qu’il l’entourait. Des qualités plus qu’honorable pour le jeune homme.

Lançant un dernier regard à Maître Rémy et sa troupe de nigauds qui s’éloignait, Ludwig tourna définitivement la tête vers les petites montagnes au loin qui toisaient la vallée d’une mine austère. Ces foutues collines étaient loin d’être accueillantes. Il faisait une grisaille terrible et Ludwig ne voyait pas à plus de ....

Dans un bruit spongieux, la jambe droite du jeune homme glissa et il plongea la tête la première dans un marigot à l’eau saumâtre. C’est ainsi que ce dévoila ce à quoi il n’avait prêté aucune attention auparavant. Devant lui ne s’étendait pas une plaine herbeuse, mais une tourbière spongieuse comportant des dizaines de petits marais. Le contact de sa peau avec l’eau fut glacial, mais il eu l’avantage de le reconcentrer sur sa situation présente. Il fallait arrêter de flaner dans un territoire aussi hostile que la Sylvanie. Il ne se promenait pas dans le quartier Kaufmann. Nageant vivement et un peu paniqué par le froid qui s’emparait de ses membres, Ludwig sortit la tête de l’eau en haletant. L’eau était si froide qu’il avait du mal à respirer, et déjà ses membres s’engourdissaient. Effarouché par la température du marigot, le jeune homme n’avait même pas vu le squelette qui, impassible, le regardait s’ébrouer. Quand il compris enfin qu’il était observé par un être mort depuis des dizaines d’années, le sang de Ludwig ne fit qu’un tour. Le jeune homme paniqué pataugea dans la fange du marais, tel un pigeon cherchant à échapper à la gueule massive d’un silure sortant de l’eau. Ludwig escalada le talus boueux, mais la terre était si grasse et gorgée d’eau, qu’il glissa à nouveau en direction de l’eau. Sa glissade fut cette fois ci lente que s’en fut presque comique.

Une fois l’effet de surprise passé, Ludwig se calme en soufflant un grand coup et se retourna vivement en direction du squelette. Qu’il avait été bête. Nul raison d’avoir peur. Ce pauvre homme avait perdu la vie ici, il y a des dizaines d’années et il n’avait pas la possibilité de faire le moindre mal. Comme les contes et les histoires pouvaient être ravageurs. Ils s’insinuent en nous à tel point que l’on sursaute devant les choses les plus normales de ce monde. Ludwig se sentait presque honteux d’avoir eu une frousse pareille. Quoiqu’il en soit il faut avouer que le squelette avait une allure particulièrement inquiétante. Il n’était pas nu, mais vêtu d’une cotte de mailles rouillée. Aussi, il portait un casque pointu et une lance, dans le même état, vieillot et abîmé. La terre humide et le temps avaient fait leur office, aussi bien pour la chair que pour le métal. Quelle triste sépulture songea Ludwig tout en observant les gravures présentes sur le casque du mort. Le jeune homme ne savait quand cet homme avait trouvé la mort, mais il n’y avait aucun doute sur le fait qu’il l’ait été bien avant la naissance de Ludwig. Il ne reconnaissait là aucune dotation impériale actuelle. Si le soldat était de l’Empire, cela devait faire sacrément longtemps qu’il était ici, car aujourd’hui, aucun soldat de l’armée régulière ne portait ce genre d’équipement. A la fois fasciné et dégoutter, Ludwig passa quelques secondes supplémentaires à dévisager le squelette avant que le froid ne se rapelle à lui. Tout ses vêtements étaient trempés et la gifle du vent sur son corps mouillé lui rappellait qu’il fallait qu’il sorte d’ici en vitesse.

Ce fut plutôt laborieux de s’extirper du marigot, mais après maintes tentatives, Ludwig réussit. Il n’avait désormais plus rien à envier aux goules, il était tout aussi crotté qu’elles. Il était mouillé de la tête au pied et la terre grasse était tartinée sur lui, du nez aux doigts de pieds. Quelle guigne. L’Elu d’Arianka était furieux contre lui. Encore une fois, il avait montré à sa déesse l’image qu’il détestait le plus de lui. Celle d’un citadin incapable de la moindre chose, si n’est de reposer son séant sur un coussin de velours. Il savait qu’il était capable de bien meilleures choses. Il l’avait déja prouvé par le passé. Mais cette chute était inadmissible pour le jeune homme.

Reparti en avant, poussé par le froid et l’envie de retrouver Greta, Ludwig découvrit le vrai visage de la plaine herbeuse qu’il avait cru si innocente. Le marigot dans lequel il était tombé n’était pas le seul dans son genre. Il y en avait des dizaines, tous parsemés de squelettes en tout genre. La majorité paraissait être d’anciens soldats qui avaient combattus ici il y a des dizaines, voire des centaines d’années. Depuis, il n’y avait eu âme qui vive et les corps avait pourris tranquillement au milieu de la nature et de l’humidité. Rien d’incroyable en soit, mais la plaine conservait toujours malgré elle un aspect inquiétant que Ludwig détestait. Il fallait qu’il continue son chemin, il n’avait rien à faire de plus ici. Le soleil avait atteint son zénith il y a de cela plusieurs heures et il fallait qu’il trouve Greta avant la nuit. Avançant prudemment, mais surement, il entrepris de rejoindre la ferme en ruine, au pied des hautes collines. Greta devait surement l’attendre là-bas et dans tout les cas, il devrait y passer la nuit. Il allait devoir faire un feu afin de sécher tout ses vêtements.

La progression fut lente et éreintante, mais Ludwig parvint aux abords de la ferme en fin d’après-midi. Tout comme les squelettes en contrebas, elle semblait dénuée de vie depuis des dizaines d’années. Malgré les intempéries, elle tenait encore debout, mais ça et là, on pouvait toutefois observer des murs branlants qui ne demandaient qu’a s’écrouler. L’Elu d’Arianka avança à pas de loup jusqu’a la bicoque en pierre comme s’il s’attendait à une embuscade. Malgré le bruit spongieux qui s’échappait de ses bottes gorgées d’eau, le jeune homme parvint à la bicoque avec une discrétion tout à fait acceptable. Prudent, il avait fait en sorte d’arriver contre le mur de la maisonette sans se montrer devant la fenêtre de celle-ci. Il aurait été fort dommage que sa vie se finisse ici, victime d’une flèche et de sa mégarde. Pour autant, Ludwig savait qu’il avait pu être vu dans la plaine marécageuse. Mais il avait toutefois fait attention à être de plus en plus discret lorsqu’il était arrivé aux abords de cette ancienne ferme sylvanienne. Risquant un coup d’oeil à la fênetre qui perçait le mur contre lequel il se tenait, Ludwig put voir l’intérieur de la masure. De l’extérieur rien d’intéressant ne filtrait. On pouvait y voir un intérieur plutôt vide, avec quelques mobiliers d’un autre temps. Quoiqu’il en soit, il ne paraissait pas y avoir de vie.

A pas de loup, Ludwig longea les murs de la bicoque jusqu’a la porte de celle-ci. Une fois devant-elle, le jeune homme sortit en silence son épée de son fourreau et mis la main sur la poignée. Il resta dans cette position quelques secondes, réfléchissant au pour et au contre de l’action qu’il s’apprètait à faire. Rassemblant son courage et toujours poussé par ce froid humide qui glaçait ses os, le jeune homme poussa la porte de la ferme heureusement ouverte. Elle était rouillée, grinçante et particulièrement lourde, mais Ludwig réussit à pénétrer à l’intérieur de maisonnette plongée dans le noir. Si Greta n’était pas ici, il faudrait qu’il fasse un feu avant de partir à sa recherche. Il était trop frigorifié et mouillé pour tenter quoique ce soit dans cet état. Le soleil ne tarderait pas à se coucher et Ludwig doutait fortement que ce soit une bonne idée de partir à la recherche de la jeune femme en pleine nuit sylvanienne. Ou Greta-pouvait-elle être ?

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Re: [Ludwig] Celui qui a vu l'abime

Message par [MJ] Le Djinn »

Test d'INT pour mémoriser les corps et leurs habits: 2, réussite.
Faiblement, la flamme naissante dans le bois vermoulu s'élevait. Ondulante au-delà du raisonnable, elle laissait échapper une douce chaleur vers les mains du héros en devenir qui l'avait fait naître. Seul dans la masure délabrée, Ludwig songeait à ce qu'il avait vu plus tôt: le champ de bataille, les centaines de cadavres enterrés par la boue et la pluie. Au lieu de chasser ces visions d'horreur de son esprit, lui souhaitait avant tout s'en rappeler, être le témoin de leur déchéance. Tous les détails n'étaient pas parfaits, évidemment, mais dans l'ensemble sa caboche avait conservée les signes distinctifs des morts et comment les reconnaître. On ne savait jamais, en réalité… Ca pouvait peut-être servir!

Dehors, le soleil se couchait tandis qu'une pluie d'abord fine, puis battante, cognait en rythme sur les dernières planches de bois solide de la bicoque. Ce fût aussi l'occasion pour le nulnien de constater les trous dans le chaume du plafond et la formation de véritables flaques d'eau à l'intérieur du bâtiment. On était là bien loin des maisons riches et cossues des cités de l'Empire. Il faudrait faire avec de toute façon. Le pain de mauvaise qualité, sans doute épaissit à la sciure de bois, et le vin qui aurait pu servir de décapant pour casseroles n'arrangeaient rien au confort déplorable de l'endroit. On comprenait aisément pourquoi la Sylvanie était considérée comme la honte de l'Empire et que personne n'avait vraiment tenté de la faire revenir dans le giron impérial: à quoi cela servirait-il?
Ne restait qu'à déployer le sac de couchage et passer une nuit tranquille au coin du feu de débris. Aucun risque d'incendie: le lieu était bien trop humide pour que le bois flambe et à vrai dire il s'agissait déjà d'un miracle que d'avoir réussi à faire survivre un véritable brasier. Le sommeil vint vite après tant de temps passé dans une geôle à être dérangé par les rats. La quiétude de ce lieu était bienvenue! Du moins jusqu'à ce que des pas lourds traversent la salle unique. Des bottes dans la boue, sans doute métalliques, aucun doute. Elles s'avançaient lentement et Ludwig put distinctement entendre le bruit du métal sortant du fourreau et entrevit l'ombre de l'importun. Une voix familière surgit alors que la porte d'entrée grinçait en s'ouvrant:


-"Ludwig? Ludwig c'est toi?"

Une tête féminine passa l'entrebaillement: c'était la Greta! Une Greta fatiguée, au visage couturé de cicatrices en court de guérison, des brûlures sur sa peau et son armure, une tignasse noire et si remplie de nœuds qu'on y aurait perdu un peigne… Mais c'était elle! Folle de joie sans doute à l'idée de rencontrer enfin un visage amical, elle se précipita sur Ludwig pour l'embrasser en tout bien tout honneur avant de reculer un peu précipitamment devant son odeur de marais. Son visage était émacié, peut-être affamé. Elle ne tarda pas à poser son lourd paquetage, défaire son armure et laisser tomber sa hache et sa targe pour se mettre à l'aise au coin du feu!

-"Ah si tu savais ce que ça fait du bien! J'ai crapahuté dans ces montagnes toute la soirée! A la base je ne voulais qu'explorer un peu et revenir ici, mais je me suis perdue. Ah j'étais si seule là bas… Et j'avais faim, si faim… Oh en parlant de faim!"

De son lourd sac de voyage, sauvé du naufrage, elle sortit le fameux pain dur, de la vinasse et une viande rouge fumée et salée, qu'elle disposa sur un bout du féculent avant de le croquer à pleines dents avec envie. Devant l'air interrogatif de Ludwig qui n'en avait pas eu, lui, elle se permit d'expliquer en mâchant à moitié avec appétit:

-"Ché du porc chucré! Les gars m'en ont chonné un peu! Ché vraiment bon, je pourrais en manger toute la chournée! T'en veux?"

Une petite ambiance s'était installée mine de rien, couronnée par les bruits de mastication de la donzelle. Il ne restait plus qu'à préparer le plan de demain et aller dormir...
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Ludwig Von Hoffenbach
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Re: [Ludwig] Celui qui a vu l'abime

Message par Ludwig Von Hoffenbach »

Avec la fatigue et le temps exécrable du dehors, le sommeil vint vite. La bicoque était branlante, le feu faiblard, mais c’était amplement suffisant pour que Ludwig puisse se détendre. Cela faisait plusieurs semaine qu’il ne s’était pas senti autant en sécurité la nuit. Une sécurité toute relative quand on savait ou il se trouvait...

Ludwig dormit paisiblement pendant plusieurs heures au milieu du calme des collines sylvaniennes. Rien hormis le vent, la pluie et le feu qui crépitait, ne parvenait à ses oreilles. Ce n’est que vers la première heure de la nouvelle journée, que des bruits de pas venant du dehors se firent entendre. Des bruits de bottes dans la boue. Il devait sacrément pleuvoir dehors. La goule dans le pâté, mais toujours sur le qui-vive, même dans son sommeil, Ludwig se releva maladroitement sur le parquet de la masure et tendit l’oreille. Il y avait bien quelqu’un dehors, bien qu’il ne puisse percevoir aucune lumière. Au moment ou il entendit une lame sortir de son fourreau, Ludwig se releva précipitamment et fit de même. Lame sortie, droite devant lui, le jeune homme regarde la porte s’ouvrir, prêt à mettre un terme à l’audace de l’intrus.

La surprise de Ludwig fut totale quand il remarqua que le fameux intrus n’était d’autre que Greta, celle qu’il attendait et qu’il n’avait pas vu depuis plusieurs semaines. Le jeune homme était extrêmement heureux de la revoir, mais il était aussi très gêné de la revoir dans cette situation. Debout à moitié nu, en caleçon, la lame sortie de son fourreau, Ludwig rougit, gêné. Avant qu’il ne puisse dire ou faire quelque chose, la jeune femme se jeta sur lui, visiblement très heureuse de le trouver ici. Tout de suite il remarqua que son expédition nocturne l’avait fortement éprouvée. Elle était couvertes de cicatrices et son visage ressemblait à celui d’un élève accidenté de l’école d’artillerie de Nuln. Qu’avait-il bien pu se passer dehors ? Ludwig tenta de se dégager de l’étreinte de la jeune femme hirsute, aussi gêné qu’inquiet de l’état de Greta.


- On a du temps à rattraper je crois, dit il en souriant à la jeune femme, tout en se dégageant de ses bras poliment.

Ludwig laissa Greta s’installer tranquillement et vider son paquetage. Elle ne semblait pas aller trop mal. Lorsqu'elle se mit à manger, il commença à lui poser les questions qui le taraudait. Il ne l’avait pas vu depuis qu’il s’était évanoui dans les rues de Schwartzhafen et beaucoup de choses restaient pour lui un mystère.

- Que s’est il passé une fois que je me suis évanoui ? Comment sommes nous tombés dans les mains de cette ordure de Rémy ?

Sans lui laisser vraiment le temps de répondre, Ludwig enchaîna. L’arrivée de Greta l’avait bien réveillé et toutes les questions qu’il se posait l’émoustillait. Il voulait savoir tout ce qu’il ne savait pas ou ce qu’on lui avait caché. Il avait déjà perdu assez de temps ces dernières semaines.

- Pourquoi ai-je été séparé de vous ? Pour être soigné ? Étais-tu avec les autres ? D’ailleurs ou sont Hansel, Colin et Estoc ? Maître Rémy n’a jamais fait mention d’eux... Au fait, as-tu vu Sigmurd ma buse des voûtes ? Et sinon, que s'est il passé pour toi dans ta geôle chez maître Rémy?

Ludwig continuait de déblatérer ses questions et Greta continuait de répondre tranquillement, bien plus intéressé par ses morceaux de porc sucré que par l’excitation de Ludwig.

- Pourquoi es tu partie en direction des collines avant que j’arrive. Tout est dangereux ici, nous ferions mieux de nous serrer les coudes. Maître Rémy est d’un sadisme inouï et j’aimerais bien le faire payer son petit jeu un jour ou l’autre. C’est la raison pour laquelle j’aimerai mener cette petite entreprise à bien, et sans perte. Entendu, demanda Ludwig ferme mais toujours compatissant avec celle qui lui avait sauvé la vie.

- -"Ché du porc chucré! Les gars m'en ont chonné un peu! Ché vraiment bon, je pourrais en manger toute la chournée! T'en veux?".

Décidément, Greta avait sacrément morflé dehors. Elle était affamé et les réponses qu’elles faisaient à Ludwig étaient toutes déformées par les bruits de mastication.

- Non, je te remercie, mais je préfère en garder pour la suite de notre mission.

Ludwig n’avait plus faim et il valait mieux garder cette denrée riche en protéines pour la suite de leur périple. D'ailleurs, comment avait-elle obtenue cette victuaille, Ludwig n'avait lui rien eu de similaire! Du favoritisme!? Pour l'instant cela restait un mystère... Ils étaient encore loin d’être rendus et il savait que ça ne serait pas simple. Pour plaire à un sadique tel Rémy, il fallait que la quête soit d’une difficulté sans pareille. Ce fou y avait surement veillé.

- Que t’es t-il arrivée dehors ? A ce que l’on raconte les nuits sylvaniennes sont terribles, bien que d’ici j’ai l’impression que c’est plutôt calme à l’extérieur. Mais pourquoi ces traces de brûlures ? Tu t’es battue ?

Impassible, Ludwig écouta Greta raconter les péripéties de sa journée. Bien que fatiguée, la jeune femme ne perdait pas le sourire et l’Elu d’Arianka se surpris même à prendre du plaisir à l’écouter. Ludwig voulait et devait tout savoir de ce qui l’entourait. Sa survie en dépendait, et nulle doute qu’Arianka ne serait pas aussi clémente la seconde fois.

Après cette discussion plutôt sympathique autout d’un feu déclinant, les deux compères partirent se reposer avant la dure journée qui les attendait. Par précaution, Ludwig s’endormi en parralèle de la porte afin qu’il soit réveillé si un intrus décidait de les surprendre pendant leur sommeil.

Rien de tout cela n’arriva. La matinée avait déja en partie passée lorsque tout deux ouvrirent les yeux. Conscients de leur retard, les deux compagnons après un solide petit-déjeuner quittèrent la maisonnette en ruine et prirent la route en direction de la passe qu’ils voyaient au loin. Un sinistre col situé entre deux petites montagnes chauves, toutes aussi lugubres. Avant de partir de la vieille ferme d’altitude, Ludwig avait pris soin de casser quelque uns des vieux meubles afin de faire du petit bois pour les prochains feux. Nul doute que la-haut du bois sec serait le bienvenu. Le col devait être dangereux, humide et froid, alors hors de question qu’il ne puisse pas faire de feu.

En pleine ascension dans ce paysage morose, l’ambiance n’était pas à son comble. C’est pourquoi Ludwig décida de relancer la conversation. La pente commençait à se faire rude, mais une agréable discussion pourrait peut-être décupler la force des deux compères.


- Greta, une question me vient à l’esprit. Une fois cette tâche ingrate faite, comptez vous toujours accomplir la mission pour laquelle vous êtes entrés en Sylvanie ? Vous ne m’avez que peu parlé de cette mission d’ailleurs. La perte de votre père à été terrible, mais je serais d’avis que partager vos pensées pourraient vous aider à aller mieux. Je pense que nous avons au moins un point commun, c’est que nos vies partent totalement de travers. Toutefois, à mon sens ce n’est pas une fatalité. Nous pouvons redresser la barre.

Comme pendant la nuit autour du feu, les deux compères discutèrent lors de l’ascension de la montagne, pour passer le temps et rendre leur mission moins ennuyeuse, moins difficile. Le col était encore loin, mais leur plan était clair. Il leur fallait aller jusqu’à la passe. Avant la nuit si possible. Ensuite ils trouveraient l’endroit le plus propice pour passer la nuit. Il était inenvisageable de chercher ce tombeau dont Rémy avait parlé, la nuit. Même si un seul quart de ce que l’on disait sur la Sylvanie était vrai, cela était déjà trop pour tenter une excursion après le coucher du soleil. Ils chercheraient le tombeau et le harnois demain. D’ailleurs Rémy n’avait précisé aucune échéance. Mieux valait ne pas se précipiter et être prudent. La mort guettait en ces lieux...
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Ludwig Von Hoffenbach. Voie de l'Inquisition. Répurgateur.

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