[Ludwig] Celui qui a vu l'abime

La Sylvanie inspire la peur dans le reste du Stirland. Depuis la sombre ville de Tempelhof, qui n'a pas eu de prêtre de Morr attitré depuis 800 ans, jusqu'aux contreforts des Montagnes du Bord du Monde, entre le bief de l'Aver et le Stir, la plus grande région du Stirland est un lieu de terreur et d'obscurité. On dit que les fantômes y évoluent en toute impunité à la nuit tombée parmi les collines Hantées et que l'épais brouillard des bois sylvaniens emprisonne parfois les âmes, les obligeant à y errer à jamais. La portion orientale de la province est la plus désolée, là où d'anciens châteaux noirs sont juchés sur leurs pics escarpés comme des vautours scrutant les villes en contrebas.

Modérateur : Equipe MJ

Avatar du membre
[MJ] Le Djinn
Warfo Award 2021 du meilleur MJ - RP
Warfo Award 2021 du meilleur MJ - RP
Messages : 1199
Profil : FOR / END / HAB / CHAR / INT / INI / ATT / PAR / TIR / NA / PV (bonus inclus)
Localisation : Dans ma lampe...

Re: [Ludwig] Celui qui a vu l'abime

Message par [MJ] Le Djinn »

Triple test ici:

Jet de perception pour se concentrer sur les mouvements de l'équipage. Malus de 2 car situation dangereuse: 1, réussite critique.

Jet de connaissance sur INT pour reconnaître les adversaires: 4, réussite. Tu perçois des goules mineures majoritaires ainsi que quelques goules.

Jet de connaissance approfondi pour connaître les caractéristiques de tes adversaires. Malus de 2 car test approfondi: 5, réussite!
Caractéristiques d'une goule mineure:

For: 8 | End: 9 | Hab: 9|| INI: 8 |CHA: 4| INT: 4| ATT: 8| PAR: 8| Tir: 4| |NA: 1| Pvs: 65|

Armes: Griffes empoisonnées: 6 + 1D8, PAR 6.
Effet spécial: En cas de blessure l'adversaire blessé doit passer un test d'END + 4. En cas d'échec il est paralysé pendant 1d2 tours.

Caractéristiques d'une goule:

For: 8 | End: 10 | Hab: 11|| INI: 9|CHA: 5| INT: 4| ATT: 10| PAR: 8| Tir: 4| |NA: 2| Pvs: 75|

Armes: Griffes empoisonnées: 10 + 1D8, PAR 6.
Effet spécial: En cas de blessure l'adversaire blessé doit passer un test d'END. En cas d'échec il est paralysé pendant 1d2 tours.
Il ne fallut pas longtemps pour que la goule ne se jette sur le prêtre, le forçant à se défendre à l'improviste. Les mercenaires sautèrent à son aide, laissant un court répit à Ludwig, suffisant pour identifier les créatures auxquelles il faisait face. Des goules bien évidemment, mais de deux types différents: des goules mineures, de pauvres hères récemment transformés et encore peu dangereux puis leurs grands frères plus corrompus, autrement plus redoutables.
Une dizaine de monstres ne tardèrent pas grimper sur le pont du bateau, attirés par l'odeur du cadavre frais. La barque, qui auparavant ne comptait à son extérieur que le moine, les mercenaires et Ludwig, se retrouva bientôt rempli de monstres et des passagers terrifiés qui tentaient de comprendre ce qu'il se passait. Ludwig put alors constater par lui-même qu'aucun passager visible n'avait un comportement particulièrement suspect: tous semblaient effrayés ou déterminés à se battre pour sauver leur peau. D'ailleurs notre héros fût rapidement traqué à son tour car se trouvant sur le chemin menant au corps sans vie de Julien.

Il s'agissait de deux goules mineures, décharnées et maigres, à l'apparence immonde. Leurs corps secs et puissants se terminaient par un visage garni d'une gueule d'où s'échappait des crocs pointus mais pas aussi tranchants pourtant que leurs griffes suintantes de poison. Un difficile combat attendait Ludwig qui allait pouvoir prouver sa valeur.

Petite musique de combat:

Tour 1: Ludwig attaque toujours en premier.

Ludwig attaque Goule mineure 1: 5, réussite. Esquive de la goule: 3. Esquive réussie.

Goule mineure 1 attaque Ludwig: 12, échec.

Goule mineure 2 attaque Ludwig: 20, échec critique, pas d'attaque au prochain tour.

Tour 2:

Ludwig attaque Goule mineure 1: 20, échec critique, pas d'attaque au prochain tour.

Goule mineur 1 attaque Ludwig: 16, échec.

Tour 3:

Goule mineure 1 attaque Ludwig: 13, échec.

Goule mineure 2 attaque Ludwig: 16, échec.

Tour 4:

Ludwig attaque Goule mineure 1: 20, échec critique, pas d'attaque au prochain tour.

Goule mineure 1 attaque Ludwig: Votre attaque a réussi (2). La parade de votre adversaire a réussi (5).Vous lui infligez une perte de 6 PV. Il reste 59 Pvs à Ludwig. Test d'END: 5, réussite. Localisation: tête.

Goule mineure 2 attaque Ludwig: Votre attaque a réussi (2). La parade de votre adversaire a échoué (13).Vous lui infligez une perte de 15 PV. Il reste 45 Pvs à Ludwig. Test d'END: 6, réussite. Localisation: tête.

Tour 5:

Ludwig attaque Goule mineure 1: 5, réussite. Esquive de la goule: 1. Esquive réussie.

Goule mineure 1 attaque Ludwig: 13, échec.

Goule mineure 2 attaque Ludwig: 17, échec.

Tour 6:

Ludwig attaque Goule mineure 1: 8, réussite. Esquive de la goule: 12. Esquive échouée. Vous lui infligez une perte de 30 PV. Il reste 35 Pvs à la Goule mineur 1. Localisation: torse.

Goule mineure 1 attaque Ludwig: Votre attaque a réussi (7). La parade de votre adversaire a échoué (18).Vous lui infligez une perte de 4 PV. Il reste 41 Pvs à Ludwig. Localisation: Bras gauche. Test d'END: 12, réussite.

Goule mineure 2 attaque Ludwig: 12, échec.

Tour 7:

Ludwig attaque Goule mineure 1: 17, échec.

Goule mineure 1 attaque Ludwig: Votre attaque a réussi (8). La parade de votre adversaire a échoué (16).Vous lui infligez une perte de 13 PV. Il reste 28 Pvs à Ludwig. Localisation: Bras gauche. Test d'END: 18, échec. Ne peut plus attaquer (mais peut se défendre) pour: 1 tour.

Goule mineure 2 attaque Ludwig: 20, échec critique, pas d'attaque au prochain tour.
Le combat fût une catastrophe pour Ludwig: totalement dépassé, totalement lessivé par ses adversaires, il n'était même pas capable de leur tenir tête car trop mal équipé pour ça. Les goules déchirèrent sa chair de leurs griffes et de leurs crocs jusqu'à le laisse gisant au sol, prêtes à lui fondre dessus pour dévorer sa chair. Apercevant sa détresse, Sigmurd se détacha de lui pour se mettre en surplomb, endroit sécurisant d'où il pourrait observer la suite des événements. Greta intervint dans le même temps, se plaçant héroïquement entre notre héros et les monstres, la lame au clair et le regard pétillant de détermination.

-"Vous allez bien Herr Hoffenbach? Restez derrière moi, je vais vous défendre."
Enfermé dans une lampe pendant des siècles, cloisonné dans une pièce de métal par une malédiction... Puis un jour un naïf est venu, me libérant dans sa sottise... Tant pis pour lui... Et pour tous les autres.

Avatar du membre
Ludwig Von Hoffenbach
Warfo Award 2018 du Dévot
Warfo Award 2018 du Dévot
Messages : 120

Re: [Ludwig] Celui qui a vu l'abime

Message par Ludwig Von Hoffenbach »

Ce qu’il avait tant craint arriva. Ludwig, égo mis à part, n’était plus très sûr de ses capacités martiales. Et tout ses doutes se confirmèrent lorsque deux goules se jetèrent sur lui. Elles étaient d’une vivacité inouïe, et Ludwig peinait à esquiver leurs longues griffes suintantes d’immondices. Le jeune homme était submergé par les coups et jamais il n’arriva à riposter convenablement et à blesser une de ses horreurs. Les goules se mouvaient avec une telle aisance qu’il lui fallait faire preuve d’une concentration maximale. Au premier faux pas de sa part, il risquait une mort douloureuse. Et d’aileurs, à plusieurs moment, il la frôla.

Ironiquement, ou faisant preuve d’un esprit totalement pervers, les goules visèrent en priorité le visage lacéré de Ludwig. A plusieurs reprises leurs longues griffes trouvèrent la chair à peine cicatrisée qui lui faisait office de joue gauche. A chacun de ces moments, Ludwig ne put s’empêcher d’hurler et de jurer toutes les insanités qu’il connaissait en kislèvite.

Le combat était sans aucune contestation en sa défaveur. Son visage salement amoché avait été réouverts à plusieurs endroits. Toute sa joue le brûlait horriblement. De plus, Ludwig avait perdu tout contact visuel avec Greta. La jeune femme qu’il avait promis de protéger, n’était plus dans son champ de vision et il était beaucoup trop occupé pour la chercher du regard. Elle avait dû elle aussi être entraînée par les combats.

Après plusieurs secondes de combat, la lame de l’Elu d’Arianka put enfin mordre dans autre chose que l’air. Après l’attaque raté d’une des goules, Ludwig étendit son bras et plongea profondément dans le torse de la créature. Cette dernière eut un petit hoquet et plongea ses yeux déments dans ceux du jeune homme. Son regard était teinté de folie. Toute humanité avait disparue. La consommation de chair humaine lui avait fait perdre tout raisonnement, toute intelligence et toute bonté. Elle ne vivait maintenant plus que pour se nourrir. Un être humain qui avait régressé au stade animal en somme. Malgré sa blessure béante dans le torse, la créature vivait toujours, bien que sa respiration était un peu laborieuse.

Alors que Ludwig de dégageait sa lame du torse de la créature, la goule se mit à paniquer, comme si la lame qui ressortait d’elle, lui causait d’immenses douleurs. A peine la lame ressorti, et donc sans aucune possibilité de se défendre ou de parer, le monstre se jeta sur Ludwig, griffes en avant. Elle lacéra le jeune homme comme un possédé. Hurlant de douleurs alors que son bras gauche se teintait de sang, Ludwig tomba en arrière emporté par la charge de la créature et par le poids de son épée. Il se retrouva au sol, sans pouvoir bouger. Alors à sa merci, la créature approcha son visage dément de celui de Ludwig. Son haleine et son odeur corporelle étaient plus que fétides, au point que Ludwig était tout nauséeux. Ce n’était pas l’odeur d’un mendiant des Taudis qui ne s’était pas lavé depuis plusieurs années, mais plus celle d’un porc nourri à la chair humaine auquel on avait pas changé sa paille depuis des décennies. L’horreur était à son apogée. Ludwig ne pouvait bouger un seul orteil, comme paralysé par la peur ou par le poison qui infectait ses très nombreuses plaies.

Avant que la créature se décide à le terminer et à lui dévorer le visage, son ange gardien refit son apparition. Alors qu’il s’était juré d’être son protecteur, c’est elle qui jouait les anges gardiens. Pour la deuxième fois déjà…


-"Vous allez bien Herr Hoffenbach? Restez derrière moi, je vais vous défendre."

Ludwig était il faible à ce point là ? Il avait vécu et survit dans les pires endroits du Taudis de Nuln. Il s’était battus à plusieurs reprises là-bas, comme en témoignait quelque-unes de ses cicatrices. Il avait ensuite participé à l’élimination de plusieurs cultistes et avait voyagé pendant plusieurs mois dans la sud de l’Empire. Il avait défié une puissante cultiste slaaneshie et bien qu’il ait été vaincu et laissé pour mort, il avait combattu très vaillamment. Pourquoi en ce jour il n’arrivait à rien, et se faisait humilier de la sorte par des créatures dégénérés. Son voyage depuis Wissenburg l’avait-il ramolli ? Les blessures qu’il avait reçu contre Karla étaient-elles bien plus graves qu’il pensait ? Arianka n’avait-elle pas de prises ici, en Sylvanie ? Ou pire, peut-être l’avait-il déçue ? L’esprit embrumé par la colère et la tristesse, Ludwig tenta de se relever tant bien que mal, malgré ses nombreuses blessures. Le jeune homme croisa les yeux de Greta qui lui rendirent un regard inquiet. La cause de cet inquiétude parvint au cerveau de Ludwig en à peine quelques secondes. Son visage ravagé et sanguinolent devait faire peur à voir. Même pour une femme au visage aussi marqué par la dureté de la vie que Greta.

Laissant son capuchon en arrière, dévoilant toute l’horreur de son visage décharné, Ludwig reprit son épée en main et claudiqua jusqu’à Greta qui se battait vaillamment contre les deux goules. Ludwig était furieux contre lui-même et il était hors de question, qu’il laisse la jeune femme prendre tout les dangers à sa place. Laissant la goule indemne à Greta, l’Elu d’Arianka chargea celle qu’il avait précédemment transperçé de son épée. Son acte était dangereux, mais volontaire. La créature était une insulte à la vie humaine, il devait y mettre fin. Et de toute façon, il ne trouverait la rédemption de son échec que dans le combat.

► Afficher le texte
Modifié en dernier par Ludwig Von Hoffenbach le 05 sept. 2019, 01:49, modifié 1 fois.
Ludwig Von Hoffenbach. Voie de l'Inquisition. Répurgateur.

Profil: For 9 | End 10 | Hab 9 | Cha 10 | Int 11 | Ini 10 | Att 11 | Par 11 | Tir 9 | NA 2 | PV 70/70

Profil (avec bonus): For 9 | End 10 | Hab 9 | Cha 10 | Int 11 | Ini 10 | Att 10 | Par 10 | Tir 9 | NA 2 | PV 70/70

Médaillon de Morr: +1 PAR contre les morts-vivants.

Lien Fiche personnage: http://warforum-jdr.com/wiki-v2/doku.ph ... hoffenbach

"Mieux vaut un corps brisé, qu'un esprit corrompu!"

Avatar du membre
[MJ] Le Djinn
Warfo Award 2021 du meilleur MJ - RP
Warfo Award 2021 du meilleur MJ - RP
Messages : 1199
Profil : FOR / END / HAB / CHAR / INT / INI / ATT / PAR / TIR / NA / PV (bonus inclus)
Localisation : Dans ma lampe...

Re: [Ludwig] Celui qui a vu l'abime

Message par [MJ] Le Djinn »

Tour 8 du combat, Greta entre en scène!


Profil de Greta :

For: 8 | End: 9 | Hab: 9|| INI: 9 |CHA: 8| INT: 8| ATT: 10| PAR: 10| Tir: 9| |NA: 1| Pvs: 70|

Armes: Hache, 16+1d8, 9 parade.
Rondache: 4+1d6, 14 Parade.

Armure: Veste de cuir: 5 sur torse et bras.
Pantalon de cuir: 4 sur jambes.
Casque: 7 sur tête.

Compétences: Arme de spécialisation (Hache) niv 1.

Tour 8:

Greta est plus rapide que les goules.

Greta attaque Goule 1: 17, échec.

Goule 1 attaque Greta: 9, échec.

Goule 2 attaque Greta: Localisation: jambe gauche. Votre attaque a réussi (4). La parade de votre adversaire a réussi (5).Vous lui infligez une perte de 3 PV. Il reste 67Pvs à Greta. Test d'END: 17, échec. Paralysée pour 1 tour.

Tour 9:

Ludwig attaque Goule 1: 16, échec.

Goule 1 attaque Greta: 11, échec.

Goule 2 attaque Greta: Localisation: jambe gauche. Votre attaque a réussi (4). La parade de votre adversaire a réussi (5).Vous lui infligez une perte de 0 PV. Il reste 70Pvs à Greta.

Tour 10:

Ludwig attaque Goule 1: 16, échec.

Greta attaque Goule 1: Votre attaque a réussi (2). L'esquive de votre adversaire a réussi (1), réussite critique, esquive automatique.

Goule 1 attaque Greta: 11, échec.

Goule 2 attaque Greta: Localisation: jambe droite. Votre attaque a réussi (2). La parade de votre adversaire a réussi (9).Vous lui infligez une perte de 0 PV. Il reste 70Pvs à Greta.

Tour 11:

Ludwig attaque Goule 1: Localisation: torse. Votre attaque a réussi (3). L'esquive de votre adversaire a échoué (15).Vous lui infligez une perte de 31 PV. Il reste 4 Pvs à la goule. Test d'End pour le saignement: 13, échec. Perte de 1d4 Pvs par tour. 2 Pvs perdus. 2 Pvs restants.

Goule 1 attaque Ludwig: Localisation: jambe gauche. Votre attaque a réussi (8). La parade de votre adversaire a échoué (13).Vous lui infligez une perte de 12 PV. Il reste 16 Pvs à Ludwig. Test d'End pour le saignement: 1, réussite critique. Ne sera pas sujet aux paralysies durant ce combat. Test de saignement: 6, réussite.

Goule 2 attaque Greta: 19, échec.

Tour 12:

Perte de Pvs de la Goule 1: 4, Goule 1 est morte.

Ludwig attaque Goule 2: Localisation: jambe gauche. Votre attaque a réussi (7). L'esquive de votre adversaire a échoué (15).Vous lui infligez une perte de 30 PV. Il reste 35 Pvs à Goule 2.

Greta attaque Goule 2: Localisation: bras gauche. Votre attaque a réussi (11). L'esquive de votre adversaire a échoué (19). Vous lui infligez une perte de 37Pvs. Goule 2 est morte.
La jeune Greta, une mercenaire aguerrie!
Image
Le combat fût long et difficile, c'était le moins que l'on puisse dire. Les goules se battaient comme de véritables démons, refusant catégoriquement de mourir malgré les coups, esquivant même les estocs les plus fines. Au final les deux guerriers, en se battant côte-à-côte, parvinrent à mettre fin à la vie terrestre de leurs adversaires. Rapidement, d'un œil habitué aux blessures, Greta vérifia ses plaies ouvertes puis celles de Ludwig. Elle eut un hoquet en découvrant les profondes traces de grilles qui avaient creusés des sillons dans son corps. Ces monstres ne l'avaient pas ménagés et il ne serait sans doute pas capable de tenir le front bien longtemps, étant déjà plus mort que vif. Sans rien dire elle dégagea de sa besace un rouleau de tissus en lin qu'elle balança à son noble estropié.

-"Couvrez vos plaies autant que possible, vite! Il vous reste peu..."

Un cri rauque l'empêcha de continuer à parler. Sur le pont le combat continuait à faire rage, dans une bataille indécise entre les abominations semi-vivantes et les humains demi-morts. L'issue était plus qu'incertaine car si les hommes avaient l'avantage des armes et des armures, les goules avaient ceux de la sauvagerie et de la faim. Ludwig avait déjà lu à leur sujet, ces pauvres gens contraints de manger de la chair humaine s'étaient changés en ces choses et traquaient maintenant les cadavres pour les dévorer à nouveau. Et s'ils devaient fabriquer eux-mêmes ces cadavres, ainsi en serait-il! Et cette réflexion s'appliquait à la goule énorme encerclée de ses congénères qui se tenait à présent devant eux. Elle était gigantesque, atteignant sans peine la taille des plus grands hommes, sa bouche entrouverture sur des crocs pointus et une langue fourchue qui fouettait l'air alors que ses griffes s'agitaient, impatientes de faucher des vies. Cette chose avait-elle pu même être humaine? Elle en était désormais si loin que tout esprit sain en aurait douté.

Une étrange goule couverte d'une brume vaporeuse. Un adversaire terrifiant…

Image
Greta déglutit, le visage pâlit par la terreur. Sans conviction et tremblante de crainte elle leva son bouclier avec son bras gauche fatigué par les parades incessantes. La chose énorme qui devait être le chef de la meute la cogna d'un coup sec, l'envoyant balader contre la balustrade avec un bruit de choc sonore, la laissant sonnée. Mais ce n'était pas après eux que ces choses en avaient: elles se précipitèrent sur les corps de leurs congénères et sur celui du pauvre Julien pour leur arracher les membres et s'en repaître sans la moindre honte ou égard pour les morts ou les spectateurs infortunés. C'était plus que l'estomac de la jeune mercenaire ne put en supporter et elle vomit dans l'indifférence totale des choses qui déroulaient les intestins de celui qui fût son ami pour les aspirer comme des tiléens mangeraient des spaghettis.

-"SAUTEZ!!!"

Une explosion terrible survint du milieu de la barque. expulsant hors du navire les derniers survivants et projetant des bouts de bois dans toutes les directions. Les minutes suivantes furent des plus chaotiques et tout ce que put en dire Ludwig fût que sa tête en était encore très douloureuse. Il était à présent sur la berge, la barque était en flammes un peu plus loin et à une dizaine de mètres de sa position gisait le corps inanimé de Greta.

Et derrière lui, un bois sombre et obscur malgré la fin de l'hiver: Le Bois de la Famine...
Enfermé dans une lampe pendant des siècles, cloisonné dans une pièce de métal par une malédiction... Puis un jour un naïf est venu, me libérant dans sa sottise... Tant pis pour lui... Et pour tous les autres.

Avatar du membre
Ludwig Von Hoffenbach
Warfo Award 2018 du Dévot
Warfo Award 2018 du Dévot
Messages : 120

Re: [Ludwig] Celui qui a vu l'abime

Message par Ludwig Von Hoffenbach »

La colère et la rage étaient de mauvaises conseillères. En conséquence, la charge de Ludwig fut totalement inefficace. La goule évita sans aucun problème le tranchant de son épée et le jeune homme se retrouva pendant quelques secondes en difficulté, emporté par la force de sa charge. Les monstres étant occupés par la jeune mercenaire, Ludwig put se reprendre et les charger à nouveau. Une charge cette fois-ci, dénué de colère. La concentration le guidait ; une bien plus sage conseillère. Ludwig traça un grand arc de cercle sur le torse de la créature. Une seconde plus tard, ce fut un torrent de sang et de viscères qui se déversèrent sur le pont du navire. La goule s’écarta, pris de spasmes et gémissant comme un nourrisson. L’Elu d’Arianka se concentra sur la deuxième goule qui donnait du fil à retordre à la jeune femme. Afin de mettre fin à sa vivacité, Ludwig frappa du plus fort qu’il pouvait dans les jambes de la créature. Le jeune homme fit mouche et la goule tomba à la merci de la jeune femme, la jambe gauche tranchée au niveau de la cuisse. Greta regarda l’horreur dans les yeux du monstre et lui trancha la tête d’un revers, de l’aisselle gauche, au côté droit du cou. La tête de la créature roula sur le pont, la terreur gravée dans ses rétines.

-"Couvrez vos plaies autant que possible, vite! Il vous reste peu..."

Ludwig était entrain de débobiner le rouleau de tissus et de l’apposer sur sa plaie à la jambe quand un cri inhumain parcouru le navire. Le fracas des combats sembla pendant quelques secondes se taire au profit de l’immonde créature qui s’approchait vers Greta et lui. Elle ressemblait à une goule, mais dans des proportions très inquiétantes. Elle faisait bien deux fois la taille de ses congénères. Dans un nouveau cri terrifiant, la créature se jeta sur Greta. La jeune femme, hébétée et terrifié, leva sans grande conviction son bouclier dans l’espoir de stopper ce monstre. Ce fut sans grande conséquence. Le monstre la percuta violement et la jeune femme parti embrasser le bastingage. Le bruit du choc inquiéta tout particulièrement Ludwig.

- Gretaaaaa, hurla-t-il.

Excédé, Ludwig leva son épée devant la créature. Un geste vain en comparaison de la force de la créature. Le jeune homme avait le visage couvert de sang. Il se tenait un peu voûté, éreinté par le combat. Dans la précipitation, sa jambe ensanglantée avait été si mal bandée que l’on aurait dit un Khemri mal fagoté. Il n’avait absolument aucune chance contre cette goule. D’autant qu’elle semblait entourée d’une aura magique. Tout autour de la créature, lévitait une sorte de brume huileuse. L’humidité ambiante à elle seule, ne suffisait pas à justifier cette vapeur qui l’entourait. Quoiqu’il en soit, Ludwig était le seul qui n’était pas engagé au combat. Il était une proie de choix pour ce monstre.

Déjouant les pronostics, la goule ne se jeta pas sur Ludwig, mais elle se rua sur le cadavre de Julien, le pauvre mercenaire. Elle s’approcha du pauvre homme et la suite, Ludwig aurait préféré ne pas la voir, car ce moment hanterait ses pires cauchemars. La goule démembra le mercenaire, membres par membres. L’horreur était à son apogée. Le monstre plongea sa gueule dans l’abdomen de Julien et le dévora goulument. Les bruits de mastication et de succions étaient abominables. Ludwig eut des haut-le-cœur et Greta qui reprenait à peine ses esprits, rendit son dîner de la veille. La goule, barbouillée de viscères, de sang et de bile, aspirait les entrailles de Julien avait une joie non feinte. Malgré les traits monstrueux de cet être, on pouvait constater le plaisir qu’elle prenait à se repaître de telle façon. Ludwig détourna le regard de cet atroce spectacle, quand quelqu’un hurla sur le pont. Au milieu du bruit des combats, il ne reconnut pas la voix.


-"SAUTEZ!!!"

Ce fut la dernière chose qu’il entendit avant qu’une explosion emporte le navire et tous ses occupants. Ludwig fut balayé et catapulté sur le rivage boueux. Par chance, et ce malgré la violence du choc, il heurta le sol limoneux du rivage. Il s’en était fallu de peu. Une pierre, et son crâne aurait explosé sous le choc. Toujours emplis de l’adrénaline du combat, Ludwig se releva vite. Sa tête lui faisait horriblement mal et il chancela comme un ivrogne avant de se rattraper à la souche pourrissante d’un arbre mort. Appuyé de tout son poids sur le tronc, il regarda les alentours à la recherche de la moindre de menaces et du moindre survivants. La première chose qu’il vu, fut le corps inanimé de Greta.

Il se rua sur la jeune femme. Enfin c’est ce qu’il fit tranquillement, car autour de lui, tout continuait à tanguer. Il s’agenouilla près de la jeune femme et la retourna sur le dos. Greta avait le visage tuméfié, couvert de boue et de sang. Elle avait les yeux fermés, mais elle respirait toujours. Laborieusement toutefois. Ludwig suréleva sa tête et inspecta son corps à la recherche de la moindre blessure grave. Le rouleau de tissus avait quasiment entièrement brulé lors de l’explosion et il n’avait quasiment rien pour bander la jeune femme. Sa cape était dans un état immonde et un bandage avec ça, ne ferait rien d’autre qu’infecter les plaies. Ludwig se releva alors, à la recherche d’autres survivants et de matériels de soins.

Lorsqu’il se remit debout, il fut frappé par le sombre bois qui s’étendait devant lui. Il ne ressemblait en rien aux forêts qu’il avait l’habitude de rencontrer. Ici, il n’y avait point de grands arbres, de majestueux épineux ou de belle verdures à leurs pieds. Ce bois était composé d’arbres de taille modeste à moitié morts et extrêmement noueux. Le sol était comme les marais, limoneux et désolé. Il n’y avait pas d’herbes folles, seulement quelques plantes de marécages, à l’allure frêle et malade. Ludwig jura. Les voyages dans l’Empire étaient si longs. Un imprévu se mettait toujours entre lui et sa rencontre avec son père. L’Elu d’Arianka tomba alors à genou et pria sa déesse tutélaire, Arianka. Il lui lâcha quelques murmures, la priant de se montrer miséricordieuse envers son fidèle. Comme attiré par sa prière, c’est le moment que choisi Sigmurd pour refaire son apparition et se poser sur l’épaule droite de son maître. Tandis que Ludwig était plongé dans ses suppliques, Sigmurd piaula à l’égard des corbeaux aux regards torves, qui le regardaient depuis les premiers arbres morts du bois.

Après s’être recueilli quelques instants face à cette sinistre forêt qui n’augurait rien de bon, Ludwig parti à la recherche d’autres survivants et de matériels permettant de remettre la jeune Greta sur pied. Il resta tout ce temps très vigilant, que ce soit pour l’état de santé de Greta ou pour les menaces qui rôdaient dans ces bois. La créature monstrueuse du pont s’était envolée, mais Ludwig doutait qu’elle ait péri dans la déflagration. A ce sujet, l’explosion était inexpliquée et la nature criminelle de l’acte restait toujours une piste privilégiée. Prudence était mère de sûreté.

Il fallait faire au plus vite. Ludwig n’avait pas l’intention de rester ici plus de temps que nécessaire. Une fois les survivants remis sur pied, il trouverait les moyens de refaire un radeau avec les débris du navire. La voie terrestre n’était pas envisageable. Il ne connaissait pas cette région, et ce bois ne lui disait rien qui vaille. Il devait être garni de monstres et son sol vaseux paraissaient plus que dangereux. La voie du marécage était la seule issue. C’est par cette voie qu’il trouverait le plus facilement la route de Leicheberg.

► Afficher le texte
Ludwig Von Hoffenbach. Voie de l'Inquisition. Répurgateur.

Profil: For 9 | End 10 | Hab 9 | Cha 10 | Int 11 | Ini 10 | Att 11 | Par 11 | Tir 9 | NA 2 | PV 70/70

Profil (avec bonus): For 9 | End 10 | Hab 9 | Cha 10 | Int 11 | Ini 10 | Att 10 | Par 10 | Tir 9 | NA 2 | PV 70/70

Médaillon de Morr: +1 PAR contre les morts-vivants.

Lien Fiche personnage: http://warforum-jdr.com/wiki-v2/doku.ph ... hoffenbach

"Mieux vaut un corps brisé, qu'un esprit corrompu!"

Avatar du membre
[MJ] Le Djinn
Warfo Award 2021 du meilleur MJ - RP
Warfo Award 2021 du meilleur MJ - RP
Messages : 1199
Profil : FOR / END / HAB / CHAR / INT / INI / ATT / PAR / TIR / NA / PV (bonus inclus)
Localisation : Dans ma lampe...

Re: [Ludwig] Celui qui a vu l'abime

Message par [MJ] Le Djinn »

La vision qui s'affichait sur les yeux encore embués de fatigue et de douleur de Ludwig était proprement horrible. La berge n'était plus qu'un festin de sang, de boyaux et de corps déchirés, ouverts ou brisés. Des humains et des goules, réunis dans la mort, étalés dans la boue ou flottant sur l'eau. Tous n'avaient d'ailleurs pas eu la chance de mourir sur le coup: de longues trainées sanglantes accompagnées de nombreuses traces de pieds nus étaient visibles, partant vers la forêt. Des bruits horribles et cruels jaillissaient des frondaisons, ainsi que des hurlements de souffrance. C'était infernal.
Des survivants, en tout cas des retrouvés, il n'y en avait que cinq seulement. Cela étant en comptant les corps, notamment ceux des mercenaires (excepté Helmut qui avait disparu) et celui du prêtre de Véréna, le total n'était pas atteint. Même en ajoutant deux ou trois malchanceux qui étaient actuellement en train de servir de festin aux monstres locaux. Plus gênant encore: la fameuse goule vaporeuse n'était pas visible nulle part. Avec un peu de chance elle était quelque part sous l'eau, à barboter pour l'éternité mais dans le cas contraire…

Un petit quart d'heure fût nécessaire à notre héros pour faire l'inventaire: du bois, du limon carbonisé en quantité industrielle, du métal tordu et six paires de bras: un sylvanien du nom de Tiffus, un marchand stirlandais nommé Colin, un marin répondant au nom de Hansel et un type des plus discrets à la tenue noire et grise qui tenait à ce qu'on l'appelle Estoc, un nom auquel il tenait à ce qu'il disait. Si l'on rajoutait à ce quatuor Ludwig ainsi que Greta qui s'était finalement réveillée, le corps douloureux, le compte y était. Deux ou trois autres avaient bien survécus mais leurs blessures étaient trop graves et la paix leur avait été offerte.

Les survivants étaient toutefois très mal en point pour la plupart. Ils souffraient de lourdes contusions, parfois d'os légèrement déboités, voire d'enfoncement à la poitrine. Même Greta ne pouvait plus se servir de son bras de bouclier, bien que son bras droit soit resté intact. Elle avait une mine horrible, épuisée, sous le choc. La jeune femme ne semblait pas encore réaliser la disparition de son père et ne souhaitait pas le faire, vivant dans une forme de déni.


-"Tu veux un radeau Ludwig? En avant..."
Pour qu'un radeau soit construit, Ludwig doit réussir 8 jets d'HAB dû à son manque de connaissance en fabrication navale. Chaque jet fait passer cinq minutes de plus et le temps passe vite dans les marais…

Jets: 15/9/4(1)/15/13/10/5(2)/3(3)/20/12/8(4)/13/9/18/11/1(5)/11/15/5(6)/19/17/17/15/11/5(7)/1(8)

Beaucoup de jets donc beaucoup de temps.
Le petit groupe passa plus de deux heures à rassembler le radeau et à le mettre dans les marécages. C'était un amas de planches mal serrées, reliées entre elles par du cordage et du limon collant. Un faible mat avec des cadavres de voiles prenait avantage des vents et une perche permettait au chargé de manœuvre de pousser et d'avancer sur ces eaux impies.

Il était plus que temps. Les monstres locaux avaient terminé leur festin funèbre et le boucan provoqué par l'explosion rameutait toutes les saloperies des environs. Des charognards difformes et des loups cadavériques dévoraient les corps des morts, laissant les vivants en paix, mais c'était avec mauvaise volonté. Et ce n'étaient pas les maigres armes ramassées sur leurs compagnons qui allaient satisfaire le groupe.

Devenu chef honoraire c'était à Ludwig de décider: partir vers le Nord et rallier une grande ville ou retourner sur ses pas, voire quitter la région? Le choix lui appartenait mais il devrait se décider vite: dans peu de temps ils seraient à nouveau les proies des bêtes.
Enfermé dans une lampe pendant des siècles, cloisonné dans une pièce de métal par une malédiction... Puis un jour un naïf est venu, me libérant dans sa sottise... Tant pis pour lui... Et pour tous les autres.

Avatar du membre
Ludwig Von Hoffenbach
Warfo Award 2018 du Dévot
Warfo Award 2018 du Dévot
Messages : 120

Re: [Ludwig] Celui qui a vu l'abime

Message par Ludwig Von Hoffenbach »

Ainsi donc ils reprenaient les eaux ; enfin, la boue. Les dernières heures avaient été éprouvantes pour le jeune homme et ses compagnons d’infortune. Ils avaient œuvrés pendant plusieurs heures avec des matériaux peu adéquats, à la construction d’un radeau branlant. Finalement, l’œuvre avait été achevée, mais l’humeur générale était loin d’être rose. L’explosion du navire avait été un carnage et les événements suivants n’avaient fait qu’attiser l’horreur globale du moment. Des survivants, il n’y en avait très peu. Flavien Mutt avait été retrouvé mort, le corps laceré et à moitié dévoré. Le capitaine du navire avait quand à lui été trainé par les goules, à moitié vivant, dans la forêt ou il avait surement été dévoré. Ses cris avait été horribles, mais Ludwig n’avait rien pu faire, les goules défendaient jalousement leur repas. L’un des rares qui connaissait la route de Leicheberg avait été happé par cette sinistre forêt… Les mercenaires, pourtant bien équipés, n’avaient pas connus une mort moins atroce. Tous était mort, hormis Helmut qui avait disparu sans laisser aucune trace. La encore les goules, ne leur avait pas laissé la possibilité d’investiguer et de retrouver le père de Greta. Il avait fallu fuir, les monstres étaient devenus beaucoup trop nombreux et agressifs. Il avait été extrêmement dur pour Greta d’abandonner son père à un sort surement funeste, mais Ludwig avait trouvé les mots justes pour la convaincre. Ils n’avaient plus le temps. De la vingtaine de passagers, il n’en restait plus que cinq. C’était donc un miracle qu’ils soient encore en vie. Il ne fallait pas gâcher cette opportunité.

Sur ces cinq, Ludwig n’en connaissait qu’une seule, Greta. Elle était encore sous le choc de l’explosion et de la disparition de son père. Et malgré ses airs de guerrière bourrue, son émotivité était visible de temps à autre. Les quatre autres étaient des mystères pour Ludwig, bien que ces derniers lui aient donné leurs noms. La considération qu’il avait pour eux était variable.

Hansel avait l’air d’être un marin expérimenté qui connaissait bien son travail et les environs. D’ailleurs, ses connaissances avait été très précieuses lors de la construction du radeau. Il semblait moins effrayé que les autres par l’environnement, rien ne troublait sa concentration. Ludwig lui avait demandé de prendre les commandes de ce radeau de misère et Hansel dirigeait l’esquif avec sa perche d’une main de maître.

Colin, le marchand stirlandais, était l’archétype de sa classe sociale. Un grand homme bien gras et surtout très peureux. Ludwig l’avait retrouvé quelques minutes avant le départ, pleurnichant dans un bain de sang, le sang de ce qui semblait avoit été son associé. L’homme avait eu le ventre en parti dévoré par les créatures des marais et Colin n’avait rien trouvé de mieux à faire que de se répandre en larmes sur le corps de son collègue. Lorsque Ludwig l’avait ramené au groupe, tout barbouillé de sang et de boyaux, tous avais sortis leurs armes, persuadés que ce qui accompagnait Ludwig était une nouvelle créature sorties de leurs pires cauchemars. Depuis leur départ, Colin n’avait pas osé se nettoyer le visage dans l’eau poisseuse du marais. Il restait donc assis sur le radeau, l’air hébété, et avec l’allure d’un boucher ogre d’Averheim. Ludwig n’avait pas pu lui demander de faire plus que de veiller sur Greta. Et encore, cela semblait être hors de ses capacités, tant il était paralysé par la peur et par la perte de son ami.

Le troisième homme était aussi un archétype. L’archétype du paysan sylvanien. Du nom de Tiffus, ce jeune homme était de grande taille, très maigre, et le teint plutôt blême. L’ensoleillement n’était clairement pas optimal dans ces contrées. Sa blancheur aurait aussi pu venir des derniers événements, mais il ne paraissait pourtant pas plus effrayés que les autres. Surement était-il habitué à la « faune » locale. Ou était-ce pour une autre raison ? Ludwig se déçu de penser de telles choses, mais il n’y pouvait rien. Depuis qu’il avait été attaqué par ce paysan sylvanien à trois bras, il ne faisait plus confiance à la plèbe de cette région. Ludwig se désolait d’avoir de telles pensées hautaines dignes d’un haut-représentant de la ville de Nuln. Les paysans de Sylvanie vivaient dans la région la plus inhospitalière de l’Empire et chaque jour ils travaillaient dur pour récolter une maigre pitance qui suffirait à peine à les maintenir en vie. Comment pouvait-il les juger, lui qui était né dans un quartier favorisé ? La corruption était omniprésente dans l’Empire, mais pourquoi elle le serait plus dans un village de paysans que dans l’Altestadt ? Ludwig au final, ne savait quoi penser de ce Tiffus. Et bien qu’il était probablement innocent de tout acte répréhensible, Ludwig ne put s’empêcher de le surveiller tout le long du voyage. Une tâche aisée sur un radeau qui ne faisait pas plus de 10 pieds de long.

La quatrième inconnu était un mystère autant pour Ludwig que pour l’ensemble de l’équipage. Il n’avait toujours pas parlé, hormis pour dire son nom. Estoc. Surement un nom d’emprunt qui ne faisait qu’alimenter la méfiance des survivants à son égard. Estoc avait survécu de justesse à l’explosion, comme en témoignait son visage tuméfié et roussi par la déflagration. Malgré ses blessures faciales, l’homme à la cape noire semblait athlétique et plutôt dégourdi. En raison de sa vitalité, Ludwig lui demanda de s’atteler à une tâche très importante, la surveillance du radeau et des berges proches. Plus la rive et les goules étaient lointaines, mieux ils se porteraient. Le voyage jusqu’à Leicheberg était encore long et les dangers sur leur route, encore innombrables.

Cela faisait déjà un long moment que Ludwig s’agitait sur le pont afin de s’assurer que tout allait bien. Il avait été en quelque sorte promu capitaine de ce « navire » et en conséquence il veillait à assurer la sécurité de ses passagers, que ces derniers soient coupables ou non de quelque chose lors de l’explosion. Ludwig doutait que l’individu qui ai rapproché le bateau de la berge ait péri, mais il ne pouvais pas non plus être sûr que ce dernier se trouve à bord du radeau. L’Elu d’Arianka aurait tout le temps d’investiguer discrètement et de cerner ses camarades d’infortune. Mais en attendant, il fallait qu’il se pose. Malgré leurs rires lugubres qui déchiraient la nuit, les goules était loin, et Ludwig put s’asseoir quelques minutes.

Il se posa à côté de Greta et lui lâcha un grand sourire. Elle le lui rendit, l’air fatiguée.


- Je suis vraiment désolée pour votre père. Nous aurions été plus nombreux, nous aurions pu le chercher et lui porter secours. Mais à cinq, cela aurait été du suicide. La goule monstrueuse du navire, celle qui vous a blessé, est surement encore dans les parages.

Ludwig réflechit quelques secondes, puis il se rapprocha de Greta. Il lui souffla quelques mots, que personne ne put entendre, malgré la promiscuité.

- Que comptez vous faire maintenant ? Comptez vous toujours retrouver l’ami de votre père ? Vous devez le retrouver à Leicheberg ?

Lui laissant juste le temps de répondre, Ludwig haussa le ton pour s’adresser à Hansel.

- Nous continuons plein nord Hansel ! Direction Leicherberg. Vous connaissez la route ? A combien de temps estimez-vous notre trajet ?

Replongeant dans ses pensées après avoir donnée ses ordres, Ludwig s’assoupis quelques minutes. La nuit avait été courte et les événements, particulièrement rudes. Il avait besoin de se reposer un chouïa.

Les retrouvailles avec son père n’avaient jamais été si lointaines et si proches à la fois…
Ludwig Von Hoffenbach. Voie de l'Inquisition. Répurgateur.

Profil: For 9 | End 10 | Hab 9 | Cha 10 | Int 11 | Ini 10 | Att 11 | Par 11 | Tir 9 | NA 2 | PV 70/70

Profil (avec bonus): For 9 | End 10 | Hab 9 | Cha 10 | Int 11 | Ini 10 | Att 10 | Par 10 | Tir 9 | NA 2 | PV 70/70

Médaillon de Morr: +1 PAR contre les morts-vivants.

Lien Fiche personnage: http://warforum-jdr.com/wiki-v2/doku.ph ... hoffenbach

"Mieux vaut un corps brisé, qu'un esprit corrompu!"

Avatar du membre
[MJ] Le Djinn
Warfo Award 2021 du meilleur MJ - RP
Warfo Award 2021 du meilleur MJ - RP
Messages : 1199
Profil : FOR / END / HAB / CHAR / INT / INI / ATT / PAR / TIR / NA / PV (bonus inclus)
Localisation : Dans ma lampe...

Re: [Ludwig] Celui qui a vu l'abime

Message par [MJ] Le Djinn »

Des yeux fixes et vides, absents, se fixèrent sur Ludwig alors que Greta se concentrait pour comprendre ses mots. Son visage n'exprimait aucune émotion, aucune colère ou chagrin, juste une face neutre et lisse évoquant la consternation. Elle entrouvrit la bouche avant de la refermer, par trois fois, puis se décida enfin à dire quelques mots, bercée par les roulis du marécage sur les planches.

-"Ah? Ah oui, oui..."

Juste derrière eux, sur la bien trop courte barque, les quatre autres passagers faisaient de leur mieux pour ignorer l'embryon de conversation, sans grand succès. Tous affichaient des miens mornes, indifférents à la situation en apparence mais ne pouvant cacher le désespoir dans leurs yeux. Le marin, tremblant, devait bien l'avouer:

-"Avec ce courant et ce vent on se dirige vers Swartzhafen, on y s'ra pas avant deux jours à ce rythme. On est mal, très mal."

Tiffus lui indiqua de la fermer et de ramer, ce que Colin fit. Dans un silence de mort l'embarcation de fortune vogua entre les bulles de gaz putride et les bruissements de lourds roseaux contre la berge. De temps à autre un hurlement inhumain jaillissait des collines, des bosquets ou simplement de la nuit. L'aube pointait à peine et bon nombre de prédateurs nocturnes étaient encore en chasse. Colin, épuisé, avait laissé la place à Estoc qui se tenait debout, après trois heures de mauvais sommeil, battant le sol boueux recouvert de vase avec une tige fatiguée.

C'est quand le soleil en fût à la moitié de son parcours environ que les problèmes commencèrent à arriver.

Ils avaient une forme bestiale, cruelle, pleine de griffes et de crocs courant à quatre pattes autant qu'à deux, la bave aux lèvres et des rictus de haine sur leurs visages. Ils étaient loin, pour le moment, mais une simple pause avait eu pour effet de les laisser regagner du terrain. Au milieu de la rivière le groupe était une cible facile pour les monstres des environs, goule comme autres. Pas de cache possible, pas de fuite particulière, pas de couvert des frondraisons ou de position surélevée protectrice. Greta, d'instinct, avait sorti ses armes, prise soudainement d'une terreur sublimée par la colère. Ludwig, toujours très faible, se rendit compte en se relevant rapidement que ses plaies étaient bien douloureuses et que certaines des plus profondes commençaient à afficher une étrange couleur noirâtre sur les croûtes, encore très parcellaires mais déjà visibles.

Au vu des hurlements les prédateurs seraient là dans moins de deux heures. Les côtes se composaient d'un côté de plaines plates et stériles, de l'autre de montagnes griffues, brisées et inhospitalières. Le choix de Ludwig déciderait sans doute de l'avenir du groupe… Mais s'il était possible de faire quelque sacrifice sans y laisser la vie, pourquoi s'en priver?
Enfermé dans une lampe pendant des siècles, cloisonné dans une pièce de métal par une malédiction... Puis un jour un naïf est venu, me libérant dans sa sottise... Tant pis pour lui... Et pour tous les autres.

Avatar du membre
Ludwig Von Hoffenbach
Warfo Award 2018 du Dévot
Warfo Award 2018 du Dévot
Messages : 120

Re: [Ludwig] Celui qui a vu l'abime

Message par Ludwig Von Hoffenbach »

Ludwig semblait avoir sous-estimé l’état de choc dans lequel se trouvait Greta. Plus les minutes avançaient, plus elle semblait amorphe, comme assaillis par ses propres démons et par la vision horrible de ses camarades éventrés par l’explosion et les goules. La jeune mercenaire n’allait pas fort, mais Ludwig ne savait pas trop comment lui venir en aide. Il ne voulait ni la brusquer, ni lui rappeler de souvenirs trop récents et douloureux. C’est pourquoi le jeune homme fit ce qu’il y avait de mieux pour la jeune femme, la laisser tranquille afin qu’elle se repose. Si tant est qu’elle y arrive, les cris atroces qu’ils entendaient de temps à autre ne facilitaient pas le sommeil.

- "Avec ce courant et ce vent on se dirige vers Schwartzhafen, on y s'ra pas avant deux jours à ce rythme. On est mal, très mal."

Ludwig était songeur. Loin de céder à la panique, il était toutefois anxieux. Les réserves étaient très loin d’être pantagruéliques et il était certain qu’il faudrait se rationner un minimum un moment ou un autre. Et qui sait comment l’être humain pouvait se comporter lorsqu’il était en manque de nourriture…

- Merde… Avec tout ce que nous avons récupéré, pour combien de temps pensez-vous que nous tiendrons, niveau nourriture et eau ? Assez pour aller jusqu’à Schwartzhafen, demanda Ludwig au paysan sylvanien qui invectivait le marchand.

Cette réponse déciderait probablement des événements à venir.

***
C’est vers midi que les dangers se rappelèrent à eux. Ou du moins c’est ce qu’il estima, car il était très difficile d’estimer l’heure solaire, tant l’astre était caché par les épais nuages et la brume permanente qui lévitait au-dessus du marais. Cette sombre ambiance alimentait la morosité générale. Personne ne parlait, tout le monde se concentrait sur sa tâche. Il faut dire que les tâches étaient nombreuses et très prenantes. Le radeau était plus que branlant et il était impératif de le maintenir en état de marche. Il fallait aussi rester vigilant aux menaces alentours, car depuis une petite pause prise dans la matinée les goules avaient regagné du terrain et se rapprochaient dangereusement de leur embarcation. A vu d’œil, d’ici deux heures, les monstres seront sur eux. A moins peut-être que le marais se fasse plus profond et qu’il oblige les goules à se replier. Cela était toutefois peu probable, le marais s’étendant à perte de vue à l’horizon.

Ludwig n’aurait su dire pourquoi, mais il ne ressentait pas la peur ou la pression inhérente à une proie qui est rattrapé par son prédateur. L’Elu d’Arianka était dans une sorte d’état second, se contentant d’accomplir ses tâches comme un automate. Il n’avait toujours pas digéré sa pitoyable prestation contre les goules de marais et il acceptait encore moins le fait que Greta avait été blessée par son incompétence. Sa nullité avait failli coûter une vie. Ludwig n’était pas pourtant un mauvais bretteur. Il ne comprenait vraiment pas, comment il avait pu paraître aussi incapable. Il s’était battu des dizaines de fois dans les Taudis, il avait démantelé un culte de Slaanesh et il avait tenu la dragée haute à l’instigatrice de cette horreur. Comment pouvait-il avoir failli contre ces parodies d’humanité ? A sa décharge, Ludwig n’avait jamais combattu ailleurs que dans un environnement urbain ou humain. Peut-être qu’affronter des êtres inhumains dans un lieu hostile lui avait fait perdre tous ses moyens. Ou peut-être bien que fier de ses précédentes victoires, il avait fait preuve de vanité et il avait gravement sous-estimé ses adversaires. Il espérait au plus profondément de lui que c’était la première option qui avait été la cause de cet échec et qu’Arianka lui avait pardonné cet égarement. Quoiqu’il en soit, il était nécessaire qu’il continue de s’entraîner et qu’il fasse preuve de sang-froid lors de combats réels. Il devait contrôler ses émotions à tout prix car sinon elles se chargeraient de lui rapidement.

Loin de l’angoisse qui agitait le bateau, Ludwig s’assit contre un tonneau qu’ils avaient récupérés de l’explosion de leur navire, et se mis à bander comme il le pouvait les blessures causées par les goules. Le matériel à sa disposition était loin d’être suffisant, mais le jeune homme utilisa tout le tissu propre qu’il trouva pour se soigner. Ils n’avaient pas assez d’eau pour qu’il puisse rincer ses plaies à l’eau clair, mais Ludwig s’attela à empêcher la progression d’une quelconque infection sur ses blessures. Il avait bien remarqué la teinte sombre que prenaient certaines de ses plaies, mais dans l’instant présent il ne pouvait rien faire de plus que ces soins de fortune.

Les goules se rapprochaient de plus en plus de leur embarcation, l’avance qu’ils avaient rétrécissait de minute en minute, mais Ludwig garda son calme. Rien ne servait de se précipiter sur elles, de fuir, ou de paniquer à bord. Dans cette sombre contrée, il n’y avait pas d’autres issues que ce marécage. La forêt environnante et les montagnes lointaines semblaient bien plus hostiles et inhospitalières que ce marais. Ils devaient donc continuer coûte que coûte à naviguer en direction de Schwartzhafen. Et si les monstres venaient à les rattraper ils n’auraient d’autres solutions que de les empêcher de monter à bord et de les combattre.


- Restons calmes et continuons de foncer vers Schwartzhafen. Il n’y a aucune autre issue ici. Restons-tout de même vigilant et gardons l’œil. Si les goules tentent de prendre le radeau d’assaut, repoussons-les dans l’eau, dit Ludwig d’un ton ferme alors que Greta tournait comme un lion en cage, épée en main.
► Afficher le texte
Ludwig Von Hoffenbach. Voie de l'Inquisition. Répurgateur.

Profil: For 9 | End 10 | Hab 9 | Cha 10 | Int 11 | Ini 10 | Att 11 | Par 11 | Tir 9 | NA 2 | PV 70/70

Profil (avec bonus): For 9 | End 10 | Hab 9 | Cha 10 | Int 11 | Ini 10 | Att 10 | Par 10 | Tir 9 | NA 2 | PV 70/70

Médaillon de Morr: +1 PAR contre les morts-vivants.

Lien Fiche personnage: http://warforum-jdr.com/wiki-v2/doku.ph ... hoffenbach

"Mieux vaut un corps brisé, qu'un esprit corrompu!"

Avatar du membre
[MJ] Le Djinn
Warfo Award 2021 du meilleur MJ - RP
Warfo Award 2021 du meilleur MJ - RP
Messages : 1199
Profil : FOR / END / HAB / CHAR / INT / INI / ATT / PAR / TIR / NA / PV (bonus inclus)
Localisation : Dans ma lampe...

Re: [Ludwig] Celui qui a vu l'abime

Message par [MJ] Le Djinn »

La face livide du marin se tourna vers les faibles provisions gardées au centre du radeau. Bien peu de choses en réalité: du pain humide, des outres de vin et de mauvaise bière, des biscuits de voyage et quelques amandes. Rien de bien folichon et qui ne garantirait pas la survie d'un équipage, même réduit. Fataliste, l'homme de rivière baissa la tête, pataud.

-"A manger ça devrait aller si on se retient, on d'vrait tenir facilement trois jours. C'pour la bibine que j'm'inquiète. Avec ça on aura même pas deux litres par personne, c'peu, c'très peu. Avec ça dans trois jours on s'ra tous allongés à débiter des conneries."

Les autres membres des naufragés l'avaient entendu et s'étaient entre-regardés, franchement inquiets. Où trouver de l'eau potable dans ce marécage nauséabond? Les remous noirâtres et les algues moussues qui façonnaient les trous boueux du marais n'étaient clairement pas à mettre dans tous les estomacs et sortir du radeau pour aller chercher des sources en amont des ruisseaux était pour le moins hasardeux...


------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Tu récupères 8Pvs et tu ne pourras plus en récupérer avant d'avoir reçu des soins d'un professionnel ou d'avoir attendu.
L'attente était intolérable. Hansel agitait la barre et accélérait les mouvements de perche en regardant nerveusement derrière lui, sursautant à chaque son. Inutile même de parler de Colin qui n'avait pas quitté sa position en boule dès les premiers hurlements, appelant des amis et sa mère à l'aide dans des gémissements incompréhensibles, c'était d'ailleurs fort ironique car il était probablement le moins blessé du groupe et de loin! Seul Estoc ne paraissait pas vraiment affecté par la situation, affichant une nonchalance absolue qu'il ne semblait pas s'expliquer lui-même.

Greta serrait sa lame d'une poigne trop ferme, sa chair en devenait blanche et la poignée manquait de se tordre sous la pression. La lame ébréchée trainait dans l'eau, dessinant de courts sillons, aussitôt engloutis par le vide des marais. Les petites collines et les jeunes montagnes s'enchainaient, devenant plus larges et plus hautes alors qu'ils avançaient vers la sortie du bourbier.
Les cris se rapprochèrent durant de longues heures, disparaissant parfois complètement pour mieux réapparaître. Puis les premières ombres se dessinèrent dans les brumes du jour. Les formes bestiales, non-humaines, quasi-animales des goules qui fonçaient en meute vers les proies chanceuses qui s'étaient échappées. Elles n'étaient pas sans équipement cette fois, portant dans leurs mains griffues des os auxquels des bouts de chair fraiche pendouillaient, parfois accompagnés de morceaux de vêtements ou de restes de chaussures.

Les membres du voyage.

Les monstres les rattrapèrent bien vite, une dizaine environ, excités par la proximité de cette belle moisson, tendre et juteuse. Des cris sauvages et gutturaux accompagnaient leurs ricanements alors qu'ils levaient en l'air les bras pour montrer leurs trophées macabres. Peu après, alors qu'Hansel, terrifié, était aidé à la barre par Tiffus, ramait tout ce qu'il pouvait pour semer les monstres, en vain.
Mais jusque là les choses s'étaient montrées plus bruyantes que réellement dangereuses. Elles restaient sur la berge sans oser plonger, dérangées par la profondeur de l'eau. Une courte victoire cependant car la goule brumeuse apparut bien vite à leurs côtés, dévorant le visage depuis le crâne d'un homme que Ludwig reconnu comme étant celui d'un des sylvaniens. Après avoir gobé les globes oculaires et arraché avec les dents les derniers lambeaux de viande, le monstre jeta à toute vitesse la tête vers le radeau, cognant Greta qui en tomba au sol alors que le crâne chutait, provoquant un "plouf" sonore. Bien vite les autres goules suivirent l'exemple de ce meneur-né, bazardant tout ce qu'elles trouvaient: bois, os et cailloux.

Cela aurait prêté à rire si chaque passager avait porté une armure ou un casque, mais ce n'était pas le cas et les projectiles se faisaient de plus en plus précis. Une mauvaise touche et c'était la chute. La situation était peut-être plus tendue que prévu...
Enfermé dans une lampe pendant des siècles, cloisonné dans une pièce de métal par une malédiction... Puis un jour un naïf est venu, me libérant dans sa sottise... Tant pis pour lui... Et pour tous les autres.

Avatar du membre
Ludwig Von Hoffenbach
Warfo Award 2018 du Dévot
Warfo Award 2018 du Dévot
Messages : 120

Re: [Ludwig] Celui qui a vu l'abime

Message par Ludwig Von Hoffenbach »

Plus l’avancée des monstres se faisaient sentir, plus la panique et la tension à bord croissait. Hansel et Tiffus étaient extrêmement nerveux et passait leur temps à regarder derrière eux, comme si les goules s’apprêtaient à monter sur le radeau, tandis que Colin, lui, geignait en boule près d’un tonneau. Malgré le dramatique de la situation, la façon dont le marchand stirlandais exprimait sa terreur, était assez comique. Il passa près de deux heures à gémir et à pleurnicher dans l’espoir qu’un sauveur lui vienne en aide et qu’il extermine les goules. Rien que ça ; comme si c’était possible dans la situation présente. Le pauvre marchand avait visiblement perdu tout espoir. En cas de combat, l’homme ne lui serait visiblement d’aucune aide. Ses meilleurs alliés étaient très probablement Greta et d’Estoc. Les deux semblaient bien moins atteints par la peur, du moins il la combattait mieux que les autres. La jeune femme luttait contre l’angoisse et la colère en serrant la poignée de son épée comme s’il s’agissait d’un ennemi qu’elle devait étouffer. Elle était au bord de la crise de nerfs, mais pour l’instant elle arrivait à se contrôler. L’étrange homme du nom d’Estoc, avait lui une façon bien plus étrange de combattre la peur. Il se contentait de faire les cent pas sur le petit radeau, tout en racontant des phrases légères, parfois drôles, afin de détendre son auditoire. On aurait dit que l’homme était à la recherche de la moindre once d’humour pour camoufler le fait que son cerveau était lui, totalement terrorisé. Au milieu de tout ça, Ludwig ne savait pas vraiment ce qu’il ressentait. Un peu à la manière d’Estoc, sa peur semblait être enfouie sous un besoin impérieux de s’occuper et de tout faire pour qu’ils arrivent à Schwartzhafen en vie. Y arriveraient-ils vraiment ?

La situation se gâta lorsqu’un cauchemar qu’il croyait du passé, refit son apparition. L’étrange goule vaporeuse qu’il avait vue sur le pont du navire n’était plus présumée morte, elle était bel et bien vivante. Elle se tenait à une dizaine de mètres d’eux, sur le rivage, accompagné d’une dizaine de goules. Au plus grand effroi de Ludwig, il remarqua que les créatures semblaient bien moins chétives et bien plus dynamiques que sur le bateau. Et la cause de ce regain de vivacité était aussi effroyable que logique. Les monstres des marais tenaient dans leurs griffes les restes sanguinolents des personnes qu’ils avaient abandonnés sur la plage du naufrage. Les créatures semblaient se régaler de ce repas saignant. Elles dévoraient avec avidité les différents organes et membres de leurs anciens compagnons de bord. Ludwig reconnut même la tête d’un passager sylvanien avant que le visage de ce dernier ne se fasse méthodiquement dépecé par la goule vaporeuse. Le monstre pris vraisemblablement un malin plaisir à gobé les yeux de sa victime avant de manger goulument ses joues bien rondes et riches en chairs. Les créatures des marais semblaient s’amuser de pouvoir faire leur représentation macabre devant du public. Il faut dire que leur saynète avait réussi son effet psychologique insidieux sur les naufragés. Tous regardaient les goules, glacés d’effroi. Même Colin regardaient les monstres apprécier leur sinistre repas. Il ne pleurnichait plus, il ne gémissait plus, mais jamais sa terreur n’avait été aussi grande.

Ce qui suivit, jamais Ludwig ne se serait attendu à ça de la part de créatures décérébrés. Après avoir entièrement dévoré le visage du pauvre paysan sylvanien, la goule vaporeuse aurait logiquement dû, la jeter de côté et trouver un autre morceau de choix à se mettre sous la dent. Eh bien non. Ludwig avait sous-estimé la faim insatiable de la créature. Ce qu’il l’intéressait par-dessus tout, c’était cette viande fraîche qui s’agitait sur le radeau dans le marécage. Bien que l’embarcation se trouvait en eau trop profonde, le monstre avait la capacité de tuer ses proies à distance. Et bien que totalement absurde, c’est ce que fit la goule entourée de brumes.

Le crâne entièrement dévoré, partit telle une fusée des mains du monstre. Cette action était si peu probable que Greta ne se douta pas un instant qu’elle finirait les quatre fers en l’air, violemment heurtée par un crâne. La surprise fut totale pour l’ensemble des naufragés. Et, elle le fut d’autant plus qu’ils n’eurent pas le temps de se remettre de leurs émotions, que c’est l’ensemble des goules de la plage qui se mirent à mitrailler le bateau de divers restes humains. Tibia, fémur, avant-bras, pieds à moitié rongés, toutes les parties du corps humain servirent aux goules. Rapidement la pluie d’ossements et de viandes sanguinolentes fut dangereuse pour les rescapés. Personne n’avait de casques ou de lourdes armures et le risque de finir sonné ou transpercé était réel. Le plongeon dans les eaux saumâtres du marais n’était pas non plus vraiment conseillé.

Après un instant d’hébétude, Ludwig plongea au sol, derrière le seul et unique tonneau de la modeste embarcation. Les ossements valdinguaient dans toutes les directions. Alors que Greta fit mine de se relever, Ludwig la rattrapa et la réallongea violemment au sol. Elle était dingue ou quoi. Personne n’avait d’armes à distance et il était hors de question de débarquer sur une des rives. Soit ils tomberaient sur ces goules avides de sang, soit ils se perdraient dans la forêt qui abritait elle aussi sans aucun doutes, des monstres de la pire espèce.


- Allongez-vous putain, cria Ludwig aux autres rescapés qui trouvaient plus intelligent d’esquiver les projectiles un par un, plutôt que de se mettre à terre.

Ils n’avaient pas le choix, ils devaient attendre que cette pluie macabre cesse. En attendant, ils resteraient dans cette position, le temps qu’il fallait, jusqu’à Schwartzhafen si cela était nécessaire. Ludwig se couvrit donc la tête de ses bras, tout en gardant un œil sur la route que suivait le bateau. Colin et Greta étaient avec l’Elu d’Arianka, derrière le tonneau. La barrique était solide, mais elle couvrait difficilement trois personnes. Tiffus et Hansel tentaient eux de continuer à naviguer comme ils le pouvaient, en position allongée. L’averse tombait drue, mais il était dans la nature des choses que le beau temps fasse son apparition après la pluie.
► Afficher le texte
Ludwig Von Hoffenbach. Voie de l'Inquisition. Répurgateur.

Profil: For 9 | End 10 | Hab 9 | Cha 10 | Int 11 | Ini 10 | Att 11 | Par 11 | Tir 9 | NA 2 | PV 70/70

Profil (avec bonus): For 9 | End 10 | Hab 9 | Cha 10 | Int 11 | Ini 10 | Att 10 | Par 10 | Tir 9 | NA 2 | PV 70/70

Médaillon de Morr: +1 PAR contre les morts-vivants.

Lien Fiche personnage: http://warforum-jdr.com/wiki-v2/doku.ph ... hoffenbach

"Mieux vaut un corps brisé, qu'un esprit corrompu!"

Répondre

Retourner vers « Sylvanie »