[Ludwig] Celui qui a vu l'abime

La Sylvanie inspire la peur dans le reste du Stirland. Depuis la sombre ville de Tempelhof, qui n'a pas eu de prêtre de Morr attitré depuis 800 ans, jusqu'aux contreforts des Montagnes du Bord du Monde, entre le bief de l'Aver et le Stir, la plus grande région du Stirland est un lieu de terreur et d'obscurité. On dit que les fantômes y évoluent en toute impunité à la nuit tombée parmi les collines Hantées et que l'épais brouillard des bois sylvaniens emprisonne parfois les âmes, les obligeant à y errer à jamais. La portion orientale de la province est la plus désolée, là où d'anciens châteaux noirs sont juchés sur leurs pics escarpés comme des vautours scrutant les villes en contrebas.

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[MJ] Le Djinn
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Re: [Ludwig] Celui qui a vu l'abime

Message par [MJ] Le Djinn »

Au matin le son du clairon retentit dans le village de Leicheberg, retentissant entre les murs du donjon. De mauvaise grâce les hommes se levaient, se préparant pour la dure journée qui viendrait. Une chasse à la goule dans un cimetière, voilà une activité des plus classiques dans la région pourtant! Aucune plaisanterie ne fusa pourtant à ce sujet tant l'atmosphère était lourde, grave. Il fallait bien comprendre, en entrant dans la grande salle où s'entassaient la quarantaine d'hommes participant au total à l'expédition, que la grande majorité n'était pas du religieux fanatique, du zélé infatigable qui chasserait les ténèbres jusqu'au bout du monde. Bien sûr il y en avait, des fous furieux qui hurlaient entre deux tranches de pain qu'ils allaient libérer la Sylvanie, que le Mal ne saurait triompher. Evidemment, pour être contraint de se retrouver coincés dans un village miteux à faire des expéditions suicidaires, ils ne faisaient pas partie des éléments les plus brillants de leur foi.
Et le reste... Des nobles désargentés, des aventuriers idéalistes, des bandits désespérés, des mercenaires reconsidérant leurs choix de carrière, des soldats à la retraite reprenant du service pour survivre, des gardes boueux et visiblement idiots... Le comte Petr von Stolpe devrait pourtant compter sur cet improbable assemblage de personnalités pour mener à bien sa campagne de longue haleine contre l'influence nécromantique dans la région. Une tâche énorme, impossible sans doute, mais indispensable. De toute façon, comme le murmurait Eirminjar, si le seigneur n'allait pas au devant de ses ennemis, ils finiraient par le faire eux et raseraient le village jusqu'aux fondations.

Après ce dernier repas qui serait réellement final pour certains, le cor de guerre sonna le rassemblement dehors. Quelques secondes suffirent pour regrouper les hommes par utilité dans la bataille à venir: le groupe des appâts, constitué de cinq membres, six en comptant Sigmurd, était gardé un peu à l'écart des quatre autres groupes qui comportaient de huit à neuf membres. Le plan de bataille fût rappelé par le comte qui s'avançait à présent à la tête de ses hommes, vêtu d'une armure de plaques de bonne facture, d'une solide épée, d'un bouclier résistant et d'un heaume imposant. Le tout pourtant semblait ancien, daté, et avait sans doute été fabriqué à une autre époque puis gardé et entretenu de génération en génération. Avec ses larges épaules et sa cape brune en fourrure de loup noir, von Stolpe gardait malgré ça une fière allure et, pour une fois, il y eut une lueur d'espoir dans les yeux des hommes.


-"Un changement a été effectué dans le plan durant la nuit:

Les chefs de groupe ont été déterminés à l'avance et ils connaissent le détail. Une fois arrivé au cimetière le groupe des appâts pénétrera dans les lieux et attirera l'attention de la manière qu'il souhaite. Quand les goules commenceront à jaillir ils devront fuir par le Sud en direction de la forêt où le groupe de Herr Marestein interceptera leurs poursuivants.

Dès qu'ils seront sortis je dirigerai les trois autres groupes à l'intérieur du cimetière où nous devront repérer la tombe au double marteau, la grande crypte et la fosse commune: dans ces lieux se terrent les rois des goules qui dirigent les nids. Une fois la menace éliminée au-dehors, le groupe des appâts et celui de Herr Marestein devront revenir dans le cimetière assurer nos arrières."


Il y eut quelques murmures dans l'assistance: un groupe pour aider les appâts, cette bande de moins que rien? Étrange, très étrange. Quelqu'un avait dû murmurer cette idée à l'oreille du comte et celui-ci n'avait pas osé refuser. Les plus expérimentés arguèrent que de toute façon être dix ou trente pour charger les boyaux étroits des cryptes ne changeait finalement pas grand-chose. Les plus zélés répliquèrent qu'avec la foi en Morr, Sigmar, Shallya et tous les autres un homme seul pourrait nettoyer le cimetière. Personne n'osa répondre mais quelques rires nerveux fusèrent.
Au sein du groupe il était à présent temps d'apprendre à se connaître pendant que la colonne se mettait en route et que les hommes entouraient les chariots à vivres tirés par des ânes loqueteux. Sans plus de cérémonie, ni n'étonner personne au passage, c'est Ivanoë von Vartel qui inaugura la discussion:


-"Allons brave compagnons d'infortune! Aujourd'hui un soleil rougeoyant de plaisir se couchera sur la Sylvanie car nous vaincrons!"

Otto Grassmuen leva les yeux au ciel et constata qu'il était complètement gris, couvert d'épais nuages et que bien malin serait celui qui pourrait dire où était situé le soleil. A la place d'une réponse en bonne et due forme il se contenta d'un sourire ironique et d'un rire gras.

-"Ch'troue l'vin s'tu penches qu'cha va s'passer correc, hein. L'goulus v'nous picorer l'joufflu ch'te l'raconte."

Un silence entoura ce patois du fin fond des régions les plus oubliées de l'Empire. De la même façon, les autres "appâts" effacèrent ce passage de leur mémoire pour se concentrer sur les environs, qui se montrèrent aussi décevants et déprimants qu'à l'habitude. Des arbres gelés aux branches tordues, des hautes-herbes marronâtres dans lesquelles perçaient des ronces et des orties, des ruisseaux charriant eau noire et détritus. Autour du chariot les ombres s'agitaient et plusieurs guerriers affirmèrent qu'ils avaient vu des formes humaines aux limites de la lumière des torches qui perçaient les noirceurs du matin. Les vétérans levaient les yeux au ciel et priaient les dieux qu'il ne s'agisse que de l'imagination des nouveaux, sans réellement y croire.

Après une grosse poignée d'heures, la troupe s'arrêta: derrière ces prochains bois de pins maudits le cimetière serait en vue, il fallait donc manger léger et se préparer. Instantanément les plus expérimentés se tournèrent vers les environs pour constater que les branches des rares arbres autour d'eux se mêlaient à des buissons épineux pour barrer la vue, mais aussi le passage. Ils se postèrent alors en cercle pour laisser les moins aguerris manger tranquillement. En Sylvanie, on ne relâchait jamais sa vigilance, comme Eirminjar ne manqua pas de le rappeler en passant à côté de Ludwig:


-"J'te rappelle les règles p"tit: pas de courage insensé, pas de moment héroïque, tu t'la joues pas à deux contre un, si tu peux avoir une goule par la ruse tu le fais et tu t'amuses pas à la jouer honorable. Elles auront aucune pitié pour toi, n'en ais aucune pour elles."

Sur ces mots il colla une gourde de bière fraiche dans la pogne de Ludwig et retourna à sa ronde, laissant notre héros aux prises avec ses compagnons, dont Otto qui crachait un flot ininterrompu de paroles incompréhensibles. Après trois minutes de ce traitement, c'est l'habituellement silencieux Wilhem von Neunberg qui ouvrit le bal:

-"Silence."

Les yeux meurtriers du mercenaire plongèrent sous la capuche de l'insolent, qui soutint son regard sous le noir de son couvre-chef. Dix secondes s'écoulèrent et Otto craqua en premier, mâchonnant son pain dur avec colère, sans mot dire. Félix, qui n'avait rien raté de la scène, ricana:

-"Au moins on sait qui appeler pour ramener le calme..."

Si Ivanoë prit ombrage de ce petit camouflet, il n'en laissa rien paraître. Il n'aurait de toute façon pas eu le temps de râler car von Stolpe déclara rapidement la levée du camp et le début de l'assaut. Pas idiot, le comte avait bien compris que s'il fallait s'arrêter pour reposer les pieds des hommes ainsi que leur moral, rester immobile était juste le meilleur moyen de finir repéré par un éclaireur ou de subir l'attaque d'un monstre nomade. Il rassembla donc les cinq appâts et, solennel, leur déclara alors qu'ils prenaient la tête de la marche:

-"Vous connaissez votre mission. Allez l'accomplir à présent, que les dieux vous gardent."

Chacun prépara ses armes, on engloutit les dernières gouttes d'alcool fort trouvable dans les sacoches et Ivanoë, avec un charisme tout bretonnien et l'allure des chevaliers de jadis lança la marche en avant, couvé par les dizaines d'yeux inquiets de l'armée de réserve. En tout cas Piotr n'avait pas menti: le cimetière était proche, très proche. En quelques enjambées la forêt s'ouvrait pour laisser place à un territoire des morts. Des tombes de pierre s'élevaient partout, de façon chaotique et désordonnée, des corbeaux à l'aspect déformé veillait sur ces lieux et fixaient les visiteurs avec cet air de cruauté qu'ont les animaux en chasse. Personne n'était vraiment pas à l'aise dans cette atmosphère brumeuse où le jour semblait absorber par une fumée grisâtre qui dominait l'ensemble du lieu.
Test de courage de Lud: 2, bonne réussite.
Notre héros prit son souffle, respira profondément et son esprit troublé revint à la raison: il avait déjà combattu les morts, il n'avait plus de raison de les craindre. Ce qui effrayait était ce qu'on ne connaissait pas, ce qui se terrait dans la brume, mais cette fois il était le chasseur! Sigmurd sembla prendre exemple sur son maître et s'envola vers ces corbeaux pour les chasser à coup d'ailes. Les volatiles, peu habitués aux affrontements physiques, choisirent d'éviter le duel avec une buse des Voûtes et allèrent voir ailleurs.
A présent Ivanoël, le coeur au bord des lèvres, semblait hésiter à pénétrer dans le lieu sombre et inquiétant, secondé par le reste du groupe qui n'avait pas l'air plus motivé...



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Ludwig Von Hoffenbach
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Re: [Ludwig] Celui qui a vu l'abime

Message par Ludwig Von Hoffenbach »

La nuit avait été bonne et c’est l’esprit alerte que Ludwig quitta la ville de Leicheberg, en direction du cimetière ou se terrait les goules. Depuis la veille, le plan de Von Stolpe avait légèrement changé et ses propres chances de survie avaient sensiblement augmentées. Lorsqu’ils fuiraient, les goules sur les talons, ils pourraient désormais compter sur un groupe dont le travail était d’intercepter leurs poursuivants. Ainsi, ils n’auraient pas à ruser pour se défaire d’elles, il aurait juste à courir jusqu’au groupe de Marestein et se retourner pour se battre à ses côtés. Ça n’allait pas être simple, mais c’était tout de suite plus abordable. Il était tout de même étrange que le plan ait été facilité pour les appâts, mais Ludwig ne se posa guère longtemps des questions. Eirminjar avait soufflé quelques mots au comte ? Possible. Mais finalement cela ne changeait pas grand-chose pour Ludwig. Quelle que soit l’épreuve qu’on lui donne, il devait la réussir parfaitement. C’est ce qu’il avait convenu avec le nain.

La marche vers le cimetière ne se fit qu’en quelques heures, mais elle fut particulièrement pénible. La campagne sylvanienne, au fur et à mesure que l’automne avançait était de plus en plus humide, le sol de plus en plus spongieux. Les nouvelles bottes que lui avaient données Eirminjar ne tardèrent pas à se recouvrir de la boue grasse et sombre de la région. En cette fraîche matinée, les alentours étaient plutôt mornes et peu accueillants. Succédaient aux champs en friche, des bois de pin obscurs dont on ne pouvait que se douter des créatures qui les hantaient. Sur le chemin, ils n’avaient croisé aucune habitation ou un quelconque signe de présence humaine. C’était peu rassurant et cela jouait sur le moral des troupes. Pour ne rien arranger, le jeune homme dut se coltiner les palabres incessantes d’Ivanoë qui semblait ne parler que pour se donner du baume au cœur. Le fier impérialo-bretonnien n’était pas très à l’aise ici. Après tout, qui pouvait l’en blâmer ? Ludwig commençait à avoir l’habitude de la région, mais cela ne l’empêchait pas de continuer à ressentir cette peur, lovée au plus profond de lui. Comme un écho déformé de la voix d’Ivanoë, Ludwig dut aussi subir l’atroce patois d’Otto Grassmuen. Le jeune noble fut presque choqué de l’accent et de la pauvreté du vocabulaire de ce dernier. Cet homme semblait avoir un parcours de vie si différent de lui, qu’il peinait à le comprendre ou à le prendre au sérieux.

-"Ch'troue l'vin s'tu penches qu'cha va s'passer correc, hein. L'goulus v'nous picorer l'joufflu ch'te l'raconte."

Ludwig dut se contenir pour ne pas pouffer de rire, avant de mettre sa condescendance de côté et de reprendre son sérieux en pensant à la situation actuelle. « Picorer le joufflu ». L’accent était moche, la phrase très imagée, mais elle avait au moins le mérite d’être clair. Il fallait rester prudent s’il ne voulait pas finir le ventre dévoré par des goules rieuses. Le reste de la marche se fit dans le calme, les hommes se contentant d’observer les alentours, une main toujours apposée sur leurs armes.

Au bout d’un certain temps, la troupe arriva devant un bois de pin obscurs. L’air était encore plus glacial qu’à leur départ. On leur annonça vite la signification de cet arrêt. Le cimetière se trouvait derrière ces bois et ils avaient la possibilité de prendre un dernier repas avant de s’enfoncer dans les pins et de débuter l’opération. Le repas se fit dans le silence. Ludwig mangea plus par nécessité que par véritable appétit. Les prochaines heures seraient décisives. Après un dernier rappel à l’ordre d’Eirminjar et une dernière gorgée d’une bière qui rappelait la pisse, Ludwig se leva, prêt à affronter son destin. Il entendit à quelques pas ses collègues se chamailler, puis la voix ferme de Von Stolpe prit le dessus, et tous se turent définitivement. Les épreuves allaient commencer.

Après seulement quelques pas dans le bois, le groupe commença à entrapercevoir le cimetière. Ludwig fut surpris de le voir aussi près du lieu de leur dernière halte. Si les goules avaient été plus alertes, ils auraient tous pu se faire massacrer. Une aubaine…

Comme si ses paroles lui avaient redonné de l’espoir, Ivanoë Von Vartel guida le groupe d’appât jusqu’à l’entrée du cimetière. Ludwig frissonna. Il était difficile de concevoir un lieu plus lugubre. Bien qu’il devait être vers les midis, le soleil ne parvenait pas à percer la couverture nuageuse et ils étaient tous plongés dans une atmosphère sombre et grisâtre. La nécropole avait été construite de manière totalement désordonnée. Les tombes, toutes anciennes et parcourues de mauvaises herbes et de lézardes étaient éparpillées sans cohérence. Les allées étaient sinueuses et accidentées et rompaient totalement avec la gestion rigoureuse des Jardins de Morr qu’il avait pu visiter dans sa jeunesse. Au milieu des sépultures et de la brume, se dressaient des arbres morts qui pourrissaient depuis déjà des années. Ces derniers dressaient leurs branches vers le ciel comme des bras torturés implorants. Bien qu’aussi inquiétant, les bois semblaient abriter une certaine vie, qu’on ne retrouvait pas ici. Tout semblait mort. Et hormis le vent et quelques très rares corbeaux, aucun son n’émanait de l’intérieur du cimetière. La brume qui s’épaississait au fur et à mesure qu’ils avançaient semblait étouffer le moindre bruit. L’ambiance était très anxiogène. Comme pour rendre ce lieu un peu moins lugubre, Sigmurd décolla de l’épaule de Ludwig sans son ordre, pour faire fuir les corvidés. Les sycophantes à plumes n’insistèrent pas bien longtemps et prirent leur envol en croassant bruyamment. Ludwig se raidit en voyant le silence être rompu. Il resta à l’aguet de la moindre menace pendant quelques secondes, puis se relâcha, soulagé. Ils n’étaient désormais plus que cinq, le reste de la troupe attendant qu’ils accomplissent leur mission.

Le sursaut de courage d’Ivanoë ne fut pas de longue durée. A peine fit-il un pas dans le cimetière que ce dernier s’arrêta, blanc comme un linge, hésitant à faire un pas de plus. Ludwig se retourna vers lui, le visage inexpressif.

- Allez courage. On ne peut pas reculer.

Même s’il ne pouvait pas les voir, il pouvait imaginer que toute la troupe les observait à couvert sous l’obscurité des pins. Von Stolpe et Eirminjar devaient avoir les yeux braqués sur eux. C’était une chance incroyable pour Ludwig, une chance de se démarquer et de prouver sa valeur. Ragaillardi par ces pensées, il s’engagea alors un peu plus loin dans le cimetière, exhortant ses compères à le suivre. Ironiquement, il était suivi par Felix et Wilhem, les deux pipelettes qu’était Ivanoë et Otto fermaient la marche. Hormis le bruit de leur pas, le cimetière était toujours plongé dans le silence. Sigmurd sautait de tombe en tombe pour suivre l’avancée de son maître.

Rapidement, il put nettement distinguer l’un des trois objectifs qu’avait définis le comte. On ne pouvait pas le rater. La Grande Crypte. Elle était droite devant. Progressant prudemment, ils furent devant en une poignée de minutes. Cette dernière trônait au milieu du cimetière, entourée de tombes décrépies en tout genre. La crypte était imposante et finement décorée. Bien qu’ayant subi les affres du temps, on pouvait encore affirmer qu’elle avait été érigée par une famille noble de la région. L’érosion sur son fronton empêchait toutefois de savoir à laquelle elle appartenait. L’entrée de la crypte se faisait par un portique en fer forgée rouillé et attaqué de toute part par les ronces.

- Je crois que j’ai un plan, dit Ludwig l’air résolu.

Ludwig s’arrêta pour analyser la situation. Il avait un semblant de plan, mais il devait s’assurer qu’il était réalisable. Derrière lui, devant la crypte, s’étendait une allée qui allait tout droit vers l’entrée du cimetière. C’était probablement la seule allée droite de tout le cimetière. Une véritable aubaine pour eux. Ludwig hocha la tête puis se retourna vers ses comparses pour leur expliquer son plan. Il les dévisagea un par un, afin de savoir où ils seraient le plus utile. Aucun d’eux ne semblait apte à proposer un plan ou à contester sa prise de commandement temporaire.

- Wilhem, tu vas te placer dans l’allée, à l’affût du moindre bruit. Otto et Ivanoë, vous vous placerez à l’entrée de la crypte pour monter la garde. Avec Felix, nous allons rentrer dans la crypte pour pousser les goules à sortir. J’ai une idée pour cela. Ceux qui seront dehors devront alerter Felix et moi au moindre problème. Si vous voyez des goules affluer avant notre retour des entrailles de la crypte, prévenez-nous. Nous sortirons immédiatement et nous fuirons tous les cinq vers l’entrée du cimetière et le groupe d’Herr Marestein. Si nous arrivons jusque-là, la mission devrait être un succès. Pas de problème avec cela ? Cela me paraît être une option efficace et assez sûre.

- Et avec quoi tu comptes attirer les goules en bas, demanda Felix aussi prudent que curieux.

- Avec le feu, rétorqua Ludwig, un étrange regard fanatique dans les yeux.

Sans attendre une nouvelle question, il se dirigea vers le portique de la crypte et arracha plusieurs grosses touffes d’herbe couvertes de rosée qui poussaient dans des interstices au sol. Il en épousseta la terre, puis, sans attendre, les mit dans sa poche. L’ouvrage en fer forgé fut assez ardu à ouvrir tant il était rouillé et entravé par les ronces. Mais aidé par Felix et Ivanoë, ils finirent par ouvrir le portique dans un long et grand grincement. Felix et lui s’équipèrent de torches en silence, puis ils descendirent les marches de la crypte en direction de son cœur. L’obscurité ne tarda pas à les recouvrir. Derrière lui, au niveau de la porte, il pouvait encore voir la torche d’Ivanoë, mais la lueur de celle-ci rapetissait bien vite. Il ne faudrait pas s’aventurer trop loin dans cette crypte souterraine. Anxieux, ils descendirent les marches une par unes, à l’affût du moindre bruit, du moindre mouvement.

C’est le souffle court qu’ils arrivèrent en bas des marches. La lueur de leurs torches vacilla comme soufflé par un courant d’air souterrain, mais elles ne s’éteignirent pas. Ils firent quelques mètres dans un long couloir dont on ne pouvait apercevoir le fond, puis Ludwig s’arrêta. Derrière eux, la lueur d’Ivanoë devenait presque imperceptible, ils ne pouvaient guère aller plus loin.


- Que fait-on maintenant, demanda Felix inquiet.

Sans répondre, Ludwig s’agenouilla sur le sol, puis, les mains tremblantes il sortit plusieurs choses de son baluchon en toile de jute. Il arracha aussi un morceau de ce dernier. Devant lui, éclairé à la lueur tremblotante de la torche, se tenait cinq choses. Le morceau de jute, une bouteille d’alcool fort de piètre qualité, les touffes d’herbe humide, des morceaux de bois secs qui dataient de son aventure à Schwartzhafen et une boîte d’allumettes. Rapidement, Felix compris le plan de Ludwig. Pousser les goules à sortir de leur tanière, sans risquer d’en croiser une au détour d’un virage lors d’une exploration trop profonde. Une fois sortis de celle-ci et avec le vacarme engendré, ils n’auraient qu’à attirer les goules vers le bois. Ivanoë, Otto et Wilhem, devaient juste s’assurer que Felix et Ludwig sortent en vie.

Angoissé et peu sûr de lui, Ludwig prépara son feu, en aspergeant abondamment les morceaux de bois secs d’alcool. Felix l’observa, plein d’espoir, mais aussi plein de perplexité. Pour le feu, Ludwig avait le choix entre les allumettes ou la torche, mais la quantité de fumée serait-elle suffisante pour les attirer ? Il allait aussi falloir veiller à ce que la fumée ne s’échappe pas non plus par l’entrée de la crypte, mais qu’elle s’infiltre dans les boyaux souterrains. En espérant que sa cape puisse faire l’affaire pour cela…

Même après des mois passés à vivre rustiquement, un campagnard se serait allégrement moqué du plan de Ludwig qui tenait plus du conte qu’une mère lisait à son fils, plutôt que de la réalité du terrain. Quoiqu’il en soit, Ludwig croyait en ce qu’il faisait, et comptait bien à ce que cela marche. Si cela foirait, ils auraient peu d’autres solutions. Et elles seraient beaucoup plus dangereuses.

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Ludwig Von Hoffenbach. Voie de l'Inquisition. Répurgateur.

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Re: [Ludwig] Celui qui a vu l'abime

Message par [MJ] Le Djinn »

Des efforts furent demandés, des concessions à la dignité également, mais le feu finit par prendre. Oh, pas un gros feu de joie qui de toute façon aurait eu bien du mal à prendre dans une atmosphère confinée coincée entre les parois de pierre d'une crypte. Mais l'accumulation de crasse, d'alcool trop gorgé d'eau et d'autres joyeusetés sylvaniennes s'évapora en une fumée noire, âcre et sale, qui éclata au plafond pour être partiellement aspirée par l'appel d'air de la sortie. Heureusement le feu tint assez pour que l'ignoble vapeur s'engouffre à son tour dans les galeries souterraines. L'attente commença alors, selno le plan de Ludwig, alors que les compagnons restaient près de la sortie, espérant que la réaction serait brutale, mais pas trop. Otto Grassmuen, jamais avare en mots, maugréa:

-"Ouech, va'chfaire becquer l'quignon par qu'ces trucs..."

Ivanoë von Varnel, sans doute préoccupé par l'humeur maussade de son compagnon, tenta le tout pour le tout afin de raviver la flamme de l'espoir:

-"N'ayez crainte, camarades! Le temps de l'absolution viendra pour ces tristes monstres, nous jambes nous porterons en sécurité quand nos alliés frapperont depuis les ombres!"

La déclaration fût accueillie avec une certaine froideur. Déjà passablement ennuyé d'être là, Félix ricana:

-"Oui, et nous nous serons plus rapides que des monstres infatigables, pour sûr..."

Il secoua négativement la tête pour marquer sa désapprobation. Nul besoin d'être devin pour comprendre que l'attitude positive de l'imperialo-bretonnien l'exaspérait au plus haut point et que lui-même aurait préféré que chacun garde une saine dose de pessimisme.

-"Nan, c'que j'propose c'est qu'on reste groupés et qu'on se prennent une planque dans le cimetière, à un endroit défendable, là par exemple."

Un silence de mort s'ensuivit alors que chacun regardait ses collègues pour savoir qui oserait prendre le risque. En soi le plan n'était pas totalement idiot: avec une bonne position on pouvait aisément se défendre à un contre deux ou contre trois, puis avec les goules concentrées sur eux les troupes de Von Stolpe pourraient les prendre à revers et les exterminer... Mais Ludwig n'appréciait pas et tenta même d'enjoindre Félix à changer d'avis. En vain, évidemment. Il se vit rabrouer sans mesure:

-"Quand j'aurai b'soin des conseils d'un cabochard qu'est pas foutu d'buter un épouvantail sans revenir avec une d'mi jambe, j'f'rai appel à toi. Alors maintenant, qui est avec moi?"
Jet de charisme de Ludwig: 20, échec critique.
Sans mot dire, Wilhem se plaça du côté de l'aventurier-brigand, suivi d'Otto, soudainement bien moins rieur. Seuls Ivanoë et Ludwig suivraient le plan d'origine et fuiraient vers la forêt. Félix, un petit sourire victorieux aux lèvres, invita une dernière fois les deux derniers à ce joindre à lui, ce qu'ils refusèrent. Il cracha alors:

-"Comme vous voulez, imbéciles."

Des râles et des cris de colère jaillirent des entrailles de la terre. Prenant cela comme le signal, le trio dissident recula en direction d'un parterre de hautes tombes où ils pourraient se battre en sécurité, pendant que les deux derniers restaient non loin de la tombe, prêts à fuir dès que la première tête de goule apparaîtrait. Elle ne tarda pas.
Une face hideuse, à la peau grise et parcheminée, avec quelques touffes de poils éparses jaillissant ça et là d'un crâne déformé. Des mains cadavériques, des pieds plus animaux qu'humains, un corps malingre et battu par la famine et la maladie. Une goule, comme Ludwig en avait tant vu. Et quand remarqua ces deux intrus sur son territoire, elle hurla. Et ce fût la cohue.

Test d'endurance de Ludwig: 7, 12, 11. Une réussite sur trois. Perte de 12 Pvs. Il reste 58 Pvs à Ludwig.
Des pas de courses se faisaient entendre, des grognements, des glapissements, des râles cruels! Des dizaines de pieds et de mains frappaient la pierre, creusaient la terre, se bousculaient pour atteindre la sortie. La crypte vomit bientôt un flot de monstres infâmes alors qu'à d'autres extrémités du cimetière des congénères alertés s'échappaient eux-aussi de leurs antres immondes. Ludwig et Ivanoë foncèrent sans se retourner vers la forêt, comme les instructions de Von Stolpe l'exigeaient. Derrière eux des griffes avides tentaient de saisir un alléchant repas. Plus que la vitesse pure, ce serait l'endurance et la course de fond qui permettraient d'échapper à ces tueurs infatigables. Les tombes déroulèrent à toute vitesse, puis les portes, puis l'écart entre elles et la lisière, puis la lisière, puis les bois! Un cor retentit et des cris de guerre. Mais Ludwig continuait de courir, perdant très vite de vue son compagnon chevalier à travers les branches basses, les buissons et autres végétaux tordus de Sylvanie.

Il courut encore de longues minutes, jusqu'à ce que les bruits de faim de ses poursuivants s'estompent. Le jeune noble chercha dans les cieux un Sigmur qui ne l'avait pas suivi jusque là puis s'assit, épuisé. La douleur de son dos le fit sortir de sa torpeur: certaines des goules, plus rapides que la moyenne, ne l'avait pas ratées. Coup de chance que le venin paralysant ait fait peu d'effet avec l'adrénaline. Mais quand des reniflements résonnèrent à travers les arbres, suivis du bris des branches qu'on écrasait, il sut qu'il n'était pas tiré d'affaire...
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Ludwig Von Hoffenbach
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Re: [Ludwig] Celui qui a vu l'abime

Message par Ludwig Von Hoffenbach »

La fumée âcre que dégagea rapidement le feu, obligea Ludwig et Félix à remonter à l’entrée de la crypte, où attendais patiemment Ivanoë et Otto. Laissant ses camarades s’admonester, l’Élu d’Arianka regarda les marches qui descendaient dans les profondeurs de la crypte, avec angoisse. Le feu avait pris, la fumée était abondante, mais était-ce suffisant pour attirer les monstres à la lumière du jour ?

Malgré l’attente de la réussite du plan et le froid, tout allait pour le mieux. Du moins jusqu’à ce que Félix ouvre son clapet. Alors que personne n’avait voulu refuser ou modifier son plan, voilà que ce dernier décidait d’en changer, et ce, alors que le moment critique était attendu d’une minute à l’autre. Avant même que Felix ne dévoile son plan, ce changement de dernière minute, mit Ludwig en pétard.

Voilà que Félix, ne voulait pas fuir jusqu’à la troupe de Marestein comme initialement prévu, mais au contraire, former un carré défensif dans le cimetière, le temps que les troupes de Von Stolpe arrivent. Du point de vue de Ludwig, c’était totalement stupide. Qui sait combien de temps, le Comte mettrait-il à arriver jusqu’à eux ? Ils n’étaient que cinq, contre des dizaines, voire des centaines de goules. Ludwig eut beau exposer les arguments à son compagnon, ce dernier s’en fichait et lui répondait même avec un ton condescendant qui devenait de plus en plus agaçant.
Ludwig renâcla, passablement énervé et se remémora les paroles d’Eirminjar.


- Pas de courage insensé, pas de moment héroïque, tu t'la joues pas à deux contre un, si tu peux avoir une goule par la ruse tu le fais et tu t'amuses pas à la jouer honorable. Elles auront aucune pitié pour toi, n'en ais aucune pour elles."

Se ressasser les paroles du nain, ne fit que répondre à nouveau négativement à Félix. Celui-ci en porta ombrage et décida malgré tout de maintenir son plan et d’ainsi casser la cohésion du groupe. Il insulta Ludwig au passage et ce dernier ne put s’empêcher de poser la main sur son épée, le fusillant du regard. Par chance, Félix ne daigna pas envenimer la situation en provoquant davantage le jeune noble. Rapidement, et comme pour faire redescendre la tension, Wilhem et Otto se rangèrent auprès de Félix. Seul Ivanoë resta auprès de Ludwig. Il ne put savoir si c’était par rigueur ou à cause de la terreur que lui inspirait ce cimetière.

-"Comme vous voulez, imbéciles."

- Sache, que quoi qu’il se passe, tu auras été celui qui aura mis en danger le plan et la vie de tes camarades, siffla Ludwig d’un ton condescendant et hautain.

Ludwig était déçu, il avait fait une erreur de jugement sur Félix. Certes, il semblait capable, mais il n’avait pas remarqué que le vagabond était si rustre, idiot et hautain. Dommage. Au début, il avait même cru qu’il puisse devenir un allié fiable. Mais peu importait maintenant, leur chemin allait se séparer là. Du moins pour la durée de la bataille. Désormais, son unique allié était le trop bavard impérialo-bretonnien du nom d’Ivanoë Von Varnel. Un être bruyant, mais capable.

Ludwig n’eut pas le temps d’élaborer leur fuite, que des cris de colère se firent entendre dans tout le cimetière. En se retournant brusquement, il put voir des goules monter les marches de la crypte quatre par quatre. Felix avait vu la même chose et il partit en courant poursuivre son plan, Wilhem et Otto sur les talons.


- Cours, hurla Ludwig à l’attention d’Ivanoë qui ne se fit pas prier.

Alors que les tombes et les cryptes vomissaient toujours plus de créatures, la cavalcade de Ludwig et d’Ivanoë débuta. Les goules sortaient de partout et obstruaient de plus en plus leur passage vers la sortie. Virevoltant entre les monstres, réussit toutefois à s’en dégager. Rapide, Ludwig ne fut malheureusement pas très endurant. A peine arrivé aux portes d’entrée du cimetière, le jeune homme soufflait déjà comme un bœuf et sa jambe meurtrie par les faux de l’épouvantail le lançait violemment. Il grimaça autant de douleur que de dépit, quand, pour couronner le tout, il vit Ivanoë le distancer dangereusement. Ludwig essaya d’accélérer le rythme, sans résultats. Il perdit définitivement le moustachu de vue, quand ce dernier s’enfonça dans les frondaisons du bois. Quelques secondes plus tard, haletant, Ludwig s’enfonça à son tour dans la forêt, les goules derrière lui. Les branches des sapins lui fouettèrent le visage, les branches des aubépines lui lacérèrent les bras. Le bruit spongieux de ses pas et les grandes traces qu’il laissait dans la boue l’empêchait pour le moment de semer ses poursuivants. Alors Ludwig poursuivi sa cavalcade effrénée pendant plusieurs minutes, jusqu’à ce qu’il finisse par s’écrouler, le souffle court, au pied d’un conifère.

Ludwig avait du mal à ne pas céder à la panique. Il n’y avait aucun allié à l’horizon, ni même Sigmurd ou Ivanoë ne semblaient à proximité. Ludwig regardait dans tous les sens, alternant entre son corps meurtri par les coupures et les frondaisons obscures qui l’entourait. Il n’arrivait pas à différencier, les blessures liées aux aubépines de celles liées aux goules. Mais Ludwig n’eut pas le temps de s’en inquiéter. Il se savait traqué et le poison des monstres était le cadet de ses soucis. Autour de lui, il ne voyait rien hormis la végétation. Des sapins, des aubépines, des bosquets de fusain, des prunelliers, des fougères, de la bruyère, mais aucune trace des hommes de Marestein. Selon le plan du Comte, le groupe de ce dernier devait intercepter les poursuivants des appâts…. Alors ou étaient-ils ?

Ludwig dégaina son épée et glissa une dague dans la manche de son bras gauche. Comme il l’avait craint, il ne tarda pas à attendre de bruyants reniflements se rapprocher. On aurait pu croire à des chiens cherchant du gibier, mais il n’y avait nulle confusion possible ici. Les chiens étaient d’horribles goules, et il était le gibier. Les traces de pas et l’odeur de son sang avait du suffire à les faire venir jusqu’à lui. Le souffle court, le cœur battant à la chamade, Ludwig se plaqua fort contre le tronc du conifère comme s’il voulait rentrer dedans s’y cacher. Il fallait agir. Rester là n’était pas une solution. Les créatures finiraient tôt ou tard par le débusquer.

Ludwig ferma les yeux quelques instants, récitant une prière à l’attention d’Arianka. Sa déesse tutélaire l’avait déjà sauvée des griffes de ces créatures dénuées d’humanité, maintenant, il l’implorait de lui donner la force de survivre à cette nouvelle épreuve. Seule la prudence et la foi le sortiraient de ce mauvais pas. Psalmodiant doucement, il laissa son esprit s’emplir de foi, tandis que ses oreilles, elles, entendaient le bruit des branches foulées et des pas se rapprocher. Finalement, il décida de se lever, prêt à affronter son destin. Les goules approchaient, ils pouvaient voir à quelques dizaines de mètres, des silhouettes lointaines progresser rapidement dans les fougères. Ludwig se retourna et couru vers les bruits de combat les plus proches. Les goules feulaient de colère et de haine derrière lui. Et c’est ainsi que la cavalcade repartit de plus belle. Cette fois-ci, Ludwig avait gardé son épée en main et tailladait les fougères devant lui. Dans sa main gauche, il serrait la lame de sa dague, prêt à en faire usage si ses poursuivants le rattrapaient. Les combats qu’il entendait devant lui était lointain et les goules étaient rapides. Les capacités du jeune noble allaient-elles suffire, ou ces monstres seraient-ils encore son némésis, mettant à nouveau en péril sa quête de pureté ? Démarrait alors, une cavalcade ou le mental allait jouer autant que le physique. Et toujours aucune trace de Herr Marestein, d’Ivanoë ou même de Sigmurd...

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Re: [Ludwig] Celui qui a vu l'abime

Message par [MJ] Le Djinn »

Ainsi le choix était fait. Une fois encore Ludwig ne reculerait pas devant l'adversité mais au contraire emplirait son cœur de foi et irait au devant du danger, même le plus terrible. Pas idiot cependant il commença par privilégier l'approche discrète afin de retourner vers l'origine des bruits de combat au loin. Au premier coup d'œil pas de signe de ces monstres hargneux qui le flairaient comme un chien truffier renifle le champignon de luxe. La faible luminosité et l'obstination des arbres à gâcher son champ de vision avec des branches basses n'arrangeait pas les choses, mais peut-être qu'avec un peu de patience...
Test d'observation: 18, échec.
Rien à faire, cette maudite forêt ne révélerait rien de ses secrets, il faudrait se déplacer à l'instinct. Rejoindre les hurlements, les cris d'agonie et le fracas des armes ne serait pas très difficile mais l'avancée se ferait presque à découvert. Tant pis: il était temps.
Test de discrétion: 5, réussite.
Agile dans la neige, Ludwig évoluait, accroupi, de racine en racine, de tronc en tronc. Il finit par apercevoir une goule, à une dizaine de mètres, qui se délectait de quelque reste humain abandonné là jadis. Dans sa gourmandise elle ne sentit pas le fervent d'Arianka qui parvint, au bout d'une courte course, à filer hors de tout champ de vision. Notre héros put alors respirer: il avait évité le pire et le champ de bataille ne pouvait être bien loin... La présence de Sigmurd, qui vint se poser sur son épaule par surprise, le prouvait! Ravi d'avoir retrouvé son maître, l'oiseau piaffa d'impatience avant de voir son bec être cloué: il ne manquerait plus qu'il gaffe... Un râle d'agonie suivit d'une chute lourde les ramena tous deux à la réalité.

Ce n'était pas une voix humaine, non, mais une voix déformée, irréelle, venant d'une gorge malade. Une voix de goule, pour le dire ainsi. Ludwig fit volte-face, le bruit venant de derrière lui. Au sol, un monstre cannibale décapité, à une dizaine de mètres de lui. Et derrière ce cadavre, faisant face à Ludwig, une étrange silhouette, en bure noire, à la face squelettique et aux orbites vides. Droite comme une pierre tombale, la chose dont la tête était couverte d'une lourde capuche ne bougeait pas, n'afficha même pas une arme ou des mains car elles étaient cachées sous de longues manches. Autour d'elle l'air semblait plus froid, plus lourd. L'atmosphère se gorgeait de flocons de glace autour d'elle, l'écorce des arbres se couvrait de givre, même la neige se durcissait et récupérait une teinte noire, dure. Sans dégager un souffle ou une vapeur, la chose éructa, d'une voix qui n'était pas de ce plan:


-"Pas prêt..."

Soudainement, la silhouette leva la main et un voile de neige et de ténèbres noires se dressa entre elle et Ludwig dans une forte bourrasque qui manqua d'emporter Sigmurd. Quand le vent retomba, la créature avait disparue. La goule, en revanche, était toujours étalée au sol mais recouverte par une couche de neige qui la faisait ressembler à un tronc maigrelet ayant chût durant la nuit. Une bien étrange expérience qui venait de se dérouler... Ce monstre venait-il de lui sauver la peau?

Deux cents mètres plus au nord la bataille faisait rage, près de la lisière. La troupe de von Stolpe tenait pied à pied une horde importante de goules immondes aux tailles variées. La plupart étaient semblables à des anciens hideux, voûtés et rachitiques, mais trois, plus imposantes, dominaient le champ de bataille. Difficile en revanche de distinguer quel camp l'emportait ou où se trouvaient ses amis. La situation tendait à l'égalité, les humains ayant très clairement sous-estimé l'importance du nombre de monstres tandis que ceux-ci avaient été surpris et pris de court. Tout seul Ludwig aurait bien du mal à faire pencher la balance devant le nombre incertain de créatures - plusieurs dizaines... Mais peut-être y avait-il quelque chose à faire pour aider.
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Ludwig Von Hoffenbach
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Re: [Ludwig] Celui qui a vu l'abime

Message par Ludwig Von Hoffenbach »

La course de Ludwig fut cette fois-ci, une franche réussite. Ses poursuivants abandonnèrent bien vite leur gibier. Il réussit même à ne pas éveiller l’attention d’une goule esseulée qui se repaissait de chair humaine sur son passage. Après quelques minutes à courir ainsi dans la neige, Ludwig ralentit la cadence, soulagé d’avoir échappé à ces prédateurs. Autour de lui, il n’entendait que le bruit des combats proches, les reniflements avaient cessés. Il était pour l’instant seul. C’est du moins ce qu’il crut jusqu’à ce que son fidèle compagnon volatile vienne se poser par surprise sur son épaule. Il sursauta brièvement avant de laisser place à la joie de le retrouver. Il l’avait complètement perdu dans la course éperdue vers la sortie du cimetière et plus revu depuis. Dans une situation aussi précaire, Ludwig était heureux d’avoir un allié à ses côtés, aussi petit soit-il. D’autant qu’il n’y avait toujours aucune trace d’Ivanoë Von Varnel. Il fallait espérer que les goules qui le poursuivaient ne se soient pas rabattus sur ce dernier, car malheureusement, Ludwig ne pouvait pas lui venir. Le danger rôdait toujours dans les bois...

A peine Ludwig se demandait ou se diriger désormais, qu’une voix inhumaine se fit entendre derrière lui. Ni une ni deux, le jeune homme se retourna, persuadé d’avoir à faire à une goule qui avait réussi à le traquer jusqu’ici. Il y en avait bien une, mais celle-ci était affalée au sol, morte, la tête séparée de son buste. Derrière son corps étêté, debout, se tenait un être cauchemardesque. Une abomination que Ludwig avait déjà vu lors de ses récentes pérégrinations en Sylvanie. Il se rappelait l’avoir vu au moins deux fois, une fois quand il avait quitté Schwartzhafen et une autre après son duel contre l’homme d’osier. Ces fois-là, il n’avait pu l’observer que quelques secondes au détour d’un regard furtif. Aujourd’hui, elle se tenait devant lui. La créature était un cadavre à l’allure squelettique, vêtu d’une grande robe de bure noire. On aurait pu croire à un avatar de la mort ou à la personnification d’une statue du plus sinistre des jardins de Morr de l’Empire. La chose n’était pas armée, mais la sorcellerie qui exsudait d’elle calma bien vite les ardeurs de Ludwig. Contrairement aux zombies qui n’étaient que des pantins animés par une sinistre magie, cet être semblait posséder une conscience propre et utiliser ses propres capacités magiques. Il devait être redoutable. Ludwig se sentit alors comme une souris acculé par un chat ; à la merci d’un prédateur. Il commença à paniquer, avant de se souvenir de la goule décapitée devant lui. Pourquoi diable cette créature l’avait elle aidée ? Il était difficile d’apercevoir un sentiment amical sur ses traits squelettiques et le mystère restait donc entier. Pour autant, Ludwig ne relâcha ni l’attention, ni la poigne sur son épée.

-"Pas prêt…"

Sans prendre le temps de réfléchir au murmure qui résonna dans sa tête, Ludwig regarda les yeux écarquillés, la créature dévoiler ses pouvoirs magiques. D’un geste ample du bras, qui dévoila ses doigts squelettiques, elle fit apparaître un étrange voile de neige et de ténèbres qui soufflait tel un blizzard d’hiver. Ce dernier prit rapidement de l’ampleur, jusqu’à recouvrir l’ensemble de la scène. Le vent dans les plumes, tout prêt de se faire emporter par la bourrasque, Sigmurd planta ses serres dans l’épaule de son maître, au plus grand déplaisir de celui-ci. Le blizzard était tel que Ludwig perdit même de vue l’être squelettique. Puis, tout s’arrêta d’un coup, trop brusquement pour que l’on puisse croire à un phénomène naturel. La goule décapitée était désormais couverte d’une fine couche de neige ; son linceul en quelque sorte. Mais le plus étonnant, était qu’il n’y avait plus la moindre trace de la créature en bure noire. Même au sol. Envolée, disparue, Ludwig et Sigmurd étaient à nouveau seul…

Au loin, les combats faisaient rage. Après s’en être rapproché, Ludwig put voir toute la férocité de l’affrontement. Les troupes de Von Stolpe avait sous-estimé le nombre et la hargne de ces créatures que l’on avait dérangées dans leurs sordides activités. Au milieu de l’indescriptible mêlée, trois goules bien plus grandes que les autres usaient de leur force colossale, pour écraser sous de vulgaires massues, des crânes et des os impériaux. Les cris et les rugissements fusaient des deux côtés de la ligne de combat. Ni Ludwig, ni personne ne pouvait affirmer l’issue de l’affrontement. Et pire que cela, le jeune homme ne savait pas comment se rendre utile. Il n’était qu’une goutte d’eau, dans un océan de sauvagerie. C’est alors qu’il repensa à l’unique parole de l’être à la bure noire. « Pas prêt ». Pas prêt à quoi ? Ludwig ne pouvait le dire. Pas prêt à survivre aux horreurs indicibles de Sylvanie, pas prêt à aider les hommes de Von Stolpe qui se battaient valeureusement sous ses yeux, pas prêt à mettre un terme aux atrocités de Maître Rémy ? Ludwig se surpris lui-même de la longue liste de choses pour lesquelles il n’était pas prêt, ou pas sûr de l’être. Cela porta un sacré coup à son moral et son amour-propre… Il était beau l’Elu d’Arianka… Pas même capable d’apporter la justice en ce bas monde et châtier les horreurs qui s’y terrent, pensa même Ludwig dans un pénible moment de doute. Puis, il fut tiré de ses rêveries par un piaillement de Sigmurd. Ludwig devait se réveiller et agir, s’il voulait se montrer un tant soi peu à la hauteur de sa déesse.

Von Stolpe. La personne sans qui rien serait possible ici. Ludwig devait s’assurer qu’il reste en vie. Si la bataille venait à tourner en faveur des goules et que Petr Von Stolpe venait à mourir au combat, tous ses projets seraient remis en question. Seul, il ne pouvait rien faire contre Maître Remy, Ludwig avait besoin de lui à tout prix, s’il voulait changer la situation à Schwartzhafen. C’est ainsi que Ludwig partit en direction des combats, les yeux braqués sur le seigneur de Leicheberg. Devant lui, mugissaient des dizaines de goules, des créatures qui le dégouttait et l’effrayait plus que tout au monde. Mais il n’avait pas le choix, il devait se montrer digne de sa déesse et respectueux de son engagement envers elle. Devant lui, la ligne de front avançait et refluait comme des vagues sur une plage. Combattre aux côtés du seigneur ne serait pas chose aisé, mais avec un courage retrouvé, Ludwig s’enfonça dans la masse de combattants, à la recherche de Petr Von Stolpe qu’il venait déjà de perdre de vue. Chacun de ses pas vers son objectif le rapprochait de la ligne de front … et des goules...

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Re: [Ludwig] Celui qui a vu l'abime

Message par [MJ] Le Djinn »

N'écoutant que son courage et un certain pragmatisme dans une telle situation, Ludwig pénétra dans la mêlée qui formait un chaos indescriptible. La belle formation des hommes s'était effondrée sous les assauts brutaux et directs des goule et le manque d'organisation militaire stricte empêchait une réelle remise au point. De plus, contrairement à des humains, les abominations semi-vivants n'avaient pas besoin de se reposer, de reculer et n'éprouvaient aucune peur; impossible donc d'espérer d'elles un moment de relâchement pour pouvoir souffler derrière... Cela n'arriverait pas.
L'approche la plus simple pour progresser jusqu'à Von Stolpe était encore de tracer tout droit dans la marée de combattants qui se pressait. Les plus malins sortaient de la cohue pour s'en prendre aux flans de l'adversaire, mais les goules faisaient de même. Contrairement aux zombies idiots que Ludwig avait croisé des jours plus tôt, ces bestioles-là semblaient capables d'une meilleure compréhension de leur environnement et de prendre quelques initiatives. Si ses souvenirs ne le trompaient pas, c'était dû au fait qu'elles n'étaient pas réellement mortes. Pas le temps d'y penser cependant! Le Comte de Leicheberg était en première ligne, entourée de deux puissants gaillards en armure comme lui qui devaient représenter sa garde personnelle. Plus mort que vif, l'ariankais se fraya un passage à travers les injures, les poussées de l'arrière, la marche sur des choses molles qu'il valait mieux ne pas regarder de trop près et les griffes de goules qui jaillissaient des remparts de boucliers pour tenter de saisir son visage. En arrivant dans le dos du dirigeant sylvanien, Ludwig constata que sa belle cape en fourrure de loup noir avait disparue, sans doute tombée à terre, de graves lacérations avaient frottées le métal, sans parvenir à le percer réellement. L'acier semblait être la meilleure protection possible contre les griffes et les crocs en ces contrées. Devant eux, la marée avide ne désemplissait pas et les trois grandes horreurs continuaient à avancer dans la direction des humains, écrasant parfois leurs congénères. Du coin de l'oeil, Von Stolpe aperçut Ludwig et lui envoya par-dessus la mêlée:


-"Von Hoffenbach, vous tombez bien! Il semble que votre mission se soit déroulée mieux que prévue!"

La chose avait été prononcée sur le ton de l'humour mais il n'y avait pourtant rien de drôle. Une centaine de goules contre une trentaine de guerriers du Bien, clairement pas un rapport de force positif. Mais qu'importait! Ludwig prit sa lame et parti au combat, couvrant les arrières du comte. Von Stolpe repartait à l'assaut cependant, s'enfonçant un peu plus dans le carnage et trancha à grands coups d'espadon des goules peu protégées. Une de ces horreurs parvint cependant à échapper à la vigilance d'un des flanqueurs et à foncer dans le dos de celui qu'elle reconnaissait comme un chef, permettant à Ludwig de l'intercepter.
Ludwig affronte une goule.

Aucun jet de localisation sur la goule car elle ne porte pas d'armure.

Il est plus rapide qu'elle.

Tour 1:

Ludwig attaque: Votre attaque a réussi (6). La parade de votre adversaire a échoué (7).Vous lui infligez une perte de 28 PV.

Goule attaque: Votre attaque a réussi (6). Localisation: tête. La parade de votre adversaire a réussi (2).Vous lui infligez une perte de 10 PV. Il reste 48 Pvs à Ludwig.

Jet d'END de Ludwig: 9, réussite.

Tour 2:

Ludwig attaque: Votre attaque a réussi (10). La parade de votre adversaire a échoué (6). Vous lui infligez une perte de 31 PV.

Goule attaque: Votre attaque a échoué (11).

Tour 3:

Ludwig attaque: Votre attaque a réussi (8). La parade de votre adversaire a échoué (8).Vous lui infligez une perte de 29 PV. La goule est morte!
Promptement la bête fût envoyée dans l'autre-monde où elle pourrait purger ses crimes odieux. Ses griffes avaient trouvé le chemin du visage de Ludwig mais par un coup de chance le poison n'avait pas dû s'infiltrer assez profondément dans ses veines. Inutile de se laisser aller cependant: la bataille n'était pas terminée. Au loin on apercevait une horreur qui refluait et emportait une part bien entamée de la population du cimetière. Les deux autres ne se tournèrent même pas pour suivre ou observer le mouvement mais au contraire se jetèrent avec une fureur renouvelée dans la mêlée. C'était pourtant une erreur: en chargeant tout azimut avec un des leurs en moins, les goules laissaient un flanc complètement ouvert. Von Stolpe, habitué sans doute à combattre ces monstres, l'avait vite remarqué et il leva son épée bien haut pour appeler au ralliement avant de donner son ordre.

-"A moi! Mon épée n'est pas rassasiée!"

Un autre monstre remarqua ce manège et, sans doute plus par instinct que par stratégie, fonça à son tour sur ce nobliau trop téméraire. Ludwig, encore une fois, était là pour protéger son protecteur.

Ludwig affronte une goule.

Aucun jet de localisation sur la goule car elle ne porte pas d'armure.

Il est plus rapide qu'elle.

Tour 1:

Ludwig attaque: Votre attaque a réussi (9). La parade de votre adversaire a échoué (14).Vous lui infligez une perte de 28 PV.

Goule attaque: Votre attaque a échoué (15).

Tour 2:

Ludwig attaque: Votre attaque a réussi (2). La parade de votre adversaire a réussi (3).Vous lui infligez une perte de 27 PV.

Goule attaque: Votre attaque a échoué (18).

Tour 3:

Ludwig attaque: Votre attaque a échoué (12).

Goule attaque: Votre attaque a échoué (20), échec critique, pas d'attaque au prochain tour..

Tour 4:

Ludwig attaque: Votre attaque a échoué (17).

Tour 5

Ludwig attaque: Votre attaque a échoué (12).

Gould attaque: Votre attaque a réussi (3). Localisation: Torse. La parade de votre adversaire a échoué (15).Vous lui infligez une perte de 12 PV. Il reste 36 Pvs à Ludwig.

Test d'END de Ludwig: 15, échec. Perte de 9 Pvs supplémentaires. Il reste 27 Pvs à Ludwig.

Tour 6:

Ludwig attaque: Votre attaque a réussi (3). La parade de votre adversaire a échoué (16).Vous lui infligez une perte de 29 PV. La goule est morte.
Les instincts sans doute trop concentrés sur sa cible, la goule ne vit pas arriver l'épée de Ludwig qui la frappa par deux fois. Fortement blessé, presque achevé, la bête entra dans une rage folle et se jeta sur l'ariankais, prête à le déchiqueter. Heureusement, sans coup férir, elle fût occise par l'acier de l'Empire et s'effondra dans un gargouillis sanglant. Autour de lui les survivants de Leicheberg se réorganisaient, suivant le bras tendu de leur seigneur.

-"Assaut à droite! Assaut à droite!"

Le message, clair et vocal, passa rapidement. Un petit groupe de guerriers émergea de la ligne de front atrophiée pour se jeter sur les flancs des créatures maléfiques. Surprises, peu préparées à un retournement de situation et ne disposant pas d'armures et de protections capables de leur faire absorber le choc initial, les goules succombèrent rapidement, laissant leurs sombres maîtres vulnérables.

Sévèrement blessé mais encore bien vivant, Ludwig ne put que constater la charge de Von Stolpe à travers les lignes désorganisées des non-morts. Il lui fallait à présent prendre une nouvelle décision: privilégier la sécurité et se replier ou placer la guerre avant toute chose et charger comme un forcené?
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Ludwig Von Hoffenbach
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Re: [Ludwig] Celui qui a vu l'abime

Message par Ludwig Von Hoffenbach »

-"Von Hoffenbach, vous tombez bien! Il semble que votre mission se soit déroulée mieux que prévue!"

Les mots du Seigneur de Leicheberg gonflèrent Ludwig de fierté. Il avait accompli la mission qu’on lui avait donné avec brio, et ce, malgré le désaccord qu’il avait eu avec Felix sur la stratégie à adopter. Maintenant le jeune homme voulait en faire plus. Plus pour démontrer sa valeur aux yeux de la cour de Leicheberg. C’est dans cette optique que Ludwig s’attela à la protection des flancs de Petr Von Stolpe, qui s’aventurait toujours plus profondément dans les rangs des goules. Le seigneur était accompagné de deux colosses en armures chargés de cette même tâche, mais malgré leur talent certain, la marée de créatures était telle, que quelques goules passèrent entre les mailles du filet. Heureusement, Ludwig était là, et occis la première intruse, une goule haineuse excédée de ne pas pouvoir accéder au chef des humains. Il récolta toutefois au passage, un méchant coup de griffe sur le visage. La blessure le piqua, mais son visage en avait vu d’autre et elle ne l’empêcha pas de conserver sa lucidité.

Empêtré dans les combats, Ludwig n’y fit pas attention, mais la physionomie de l’engagement changeait. Le flanc droit ennemi avait craqué et une des énormes goules qui les menait se replia à vive allure vers le cimetière. Malheureusement, les deux autres géantes furent loin de suivre leur consœur. Avec une vigueur renouvelée, elles s’enfoncèrent avec leurs cadettes au centre et sur la gauche. Le combat qui s’en suivit fut le plus violent de tout l’engagement. Les humains bataillaient secs pour garder leurs positions, face à une tornade de crocs et de griffes. Les goules, encouragées par la férocité de leurs aînées, étaient comme devenues folles et se battaient avec une énergie sans précédent. Au milieu de toute cette sauvagerie, Ludwig continuait à se battre au coude-à-coude avec Petr Von Stolpe et ses deux gardes.


-"A moi! Mon épée n'est pas rassasiée!"

A peine le comte de Leicheberg eut-il finit sa bravade, qu’une goule un peu plus futée que les autres trouva un passage entre ses deux gardes en armure. Encore une fois, Ludwig était là pour l’intercepter. Il l’accueillit chaleureusement avec un puissant coup d’estoc en direction du torse. La lame s’enfonça profondément, tandis que la goule braillait sous la douleur. Loin d’en avoir fini avec elle, Ludwig retira sa lame et tailla vivement en direction de son bras gauche. La créature mugit de nouveau lorsque son membre tomba au sol tel un fruit mur. Après quelques secondes à gesticuler sous le regard inquisiteur de Ludwig, la créature repartit à l’assaut. Le jeune homme regretta bien vite l’opportunité qu’il lui avait laissée là. La douleur ayant soufflé la moindre trace de santé mentale en elle, la goule se jeta littéralement sur le fidèle d’Arianka. Le choc le repoussa si violemment, qu’il faillit percuter le comte qui se battait derrière lui. Agrippé à sa cotte de mailles, le monstre ne lâchait pas prise, pire, ses griffes finirent par trouver un passage entre les mailles. Ludwig cria quand il les sentit lui racler douloureusement le torse. La créature était si sale et repoussante que seul Arianka pouvait savoir les immondices et les maladies qui étaient logées sous ses ongles longs. Toujours agrippée à lui, elle essayait dans un même temps de le mordre à la tête. Leurs visages n’étaient qu’a quelques centimètres l’un de l’autre et Ludwig put sentir son haleine, une haleine des plus immonde qui lui grava un souvenir qu’il aurait le plus grand mal à se défaire. L’odeur de chair humaine était évidemment présente, mais il y avait d’autres effluves qui lui faisaient remonter la bile jusqu’aux molaires. Au bord de la panique et à deux doigts de rendre son dernier repas, Ludwig tenta désespérément de se dégager. Il envoya un puissant coup de tête à la goule qui partit valdinguer à un mètre de lui. Dégoûté et toujours avec l’odeur nauséabonde dans le nez, Ludwig s’empressa de finir le travail en la décapitant au sol. Après une dernière giclée de sang émanant de sa trachée sectionnée, la créature finit par s’arrêter de gigoter. Le combat était fini, mais Ludwig n’en sortait pas indemne. Cette furie lui avait bien amoché le torse et il savait qu’il aurait besoin qu’on lui désinfecte la plaie lorsque tout ça serait fini.

Après le combat acharné contre la goule, Ludwig vit la bataille évoluer dans le sens qu’il espérait. A la suite d’ordres lancés par Von Stolpe, les troupes réorganisées de Leicheberg raffermirent leur pression, et les rangs des goules s’éclaircirent. Les deux géantes étaient de plus en plus seules, de plus en plus harcelées par les combattants humains. Ces dernières étaient impressionnantes, autant par leur taille que par leur férocité. Les soldats étaient revigorés par le moral décroissant des créatures, mais ils semblaient hésiter à s’approcher plus près de ces deux colosses. Seule la voix impérieuse de Von Stolpe leur permit de surmonter leur peur et de continuer à affluer pour vaincre ces monstres. Pour donner du sens à ses paroles, le comte se dirigea lui aussi vers le grabuge.

Ludwig, grimaçant, se remettait lui à peine du précédent combat. Sa blessure au torse lui faisait mal et il hésitait à suivre le comte plus profondément dans les rangs ennemis. Certes, une poussée victorieuse auprès de Von Stolpe attirerait définitivement sur Ludwig les faveurs de ce dernier. Mais à quoi bon, s’il perdait la vie pour cela. Ludwig avait son impulsivité, ses démons, et les remontrances d’Eirminjar résonnaient encore dans son esprit. Non. Non, il ne devait pas pécher par inconscience. Sa blessure le handicapait assez pour diminuer notablement sa capacité à combattre, et il avait déjà prouvé sa valeur en menant à bien la mission qu’on lui avait confié. De plus, il avait ensuite pris l’initiative d’escorter Petr Von Stolpe lors d’une percée définitive contre les goules. Désormais, il devait se retirer. D’autant, qu’il y avait d’autres moyens, moins dangereux, de se rendre utile.

Un cri lugubre lui indiqua finalement quoi faire. Celui-ci n’émanait pas de la gorge d’une de ces cannibales, non, elle était bien humaine. Les combats féroces avaient amené leur lot de blessés. Bien que couvert par le fracas des armes et les cris de guerre, on pouvait si on y prêtait attention, entendre le râle des mourants. Si on comparait par rapport à l’envergure de l’escarmouche, ils étaient assez nombreux, et personne n’y prêtait attention pour le moment.

Ludwig lança un dernier regard à Von Stolpe qui se dirigeait d’un pas décidé vers les goules géantes qui dominaient le champ de bataille. Qu’Arianka lui vienne en aide ! Lui, grimaçant à la douleur qui pulsait de son torse, fit demi-tour pour porter secours aux malheureux qui gesticulaient et gémissaient dans la boue glaiseuse des alentours du cimetière. Ses connaissances médicales étaient nulles, mais il pouvait au moins écarter du champ de bataille les plus valides, ou accéder aux dernières requêtes de ceux qui n’avaient plus aucune chance de survie, et qui s’apprêtaient à rejoindre Morr. Sigmurd sur l’épaule, une dague dans la main droite pour mettre fin à la vie d’éventuelles goules agonisantes, Ludwig apporta son aide aux malheureux qui craignaient de mourir dans cet endroit aussi boueux qu’hanté. Les visions d’horreur, les pleurs, le sang et les derniers mots des mourants, marquèrent profondément le cœur tendre de l’Élu d’Arianka qui n’avait jamais été confrontés à tant de blessés. La guerre était sale, et s’il ne l’avait pas encore intégré, il venait de le faire...
Ludwig Von Hoffenbach. Voie de l'Inquisition. Répurgateur.

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[MJ] Le Djinn
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Re: [Ludwig] Celui qui a vu l'abime

Message par [MJ] Le Djinn »

Déjà un test de mental pour Ludwig, il n'a jamais vu un carnage pareil +1 grâce à Sang-froid): 2,réussite.

Test de soin sur les blessés:
Test de force pour tirer des blessés: 2, réussite.
Test de médecine proprement dit (INT+HAB/4 car aucune compétence médecine): 1, 11. Une réussite critique, un échec.
Ayant fait le choix de la sagesse, Ludwig préféra se reculer et rejoindre les autres blessés plutôt que de mener une dernière charge glorieuse avec les survivants de la bataille. Ils se divisaient en deux catégories, avec quelques intermédiaires qu'on ne prendra pas soin de préciser: ceux qui pouvaient tenir debout et ceux qui ne pouvaient plus. Aucun doute que les derniers avaient un besoin d'aide autrement plus urgent que les premiers, bien sûr! C'était bien triste d'avoir de lourdes griffures sur les bras et le torse, mais qu'est-ce que cela pouvait bien faire comparé à ceux qui essayaient de tenir leurs entrailles dans leur corps dont la chair avait été dévorée?
Le charnier en lui-même était innommable. Les cadavres des non-morts couvraient ceux des vivants et on entendait des cris de douleur de futurs trépassés, on pouvait marcher dix pas sans toucher le sol tant les corps s'étendaient sur le sol maudit, gorgeant la terre du sang humain et de celui, couleur brunâtre, des goules. Un esprit faible aurait aisément succombé au chagrin et à la panique en voyant cette horreur, en sentant la puanteur de la mort et les entrailles répandues dans la neige. Ludwig, pourtant, su dompter son esprit et en tirer la bonne conclusion: les hommes de Leicheberg avaient combattu jusqu'au bout et comme des démons, infligeant aux morts-vivants un nombre de pertes incomparables avec celles subies par l'Humanité. Ce jour serait terrible mais il marquerait une victoire et une avancée dans la reprise de la Sylvanie, pas autre chose.

Pendant que la bataille se poursuivait, les troupes de von Stolpe chargeant une dernière fois, l'ariankais se pressa pour aider les blessés légers à tirer leurs frères d'armes des tas de cadavres. Il réussit dans cette tâche, malgré ses propres blessures, tirant deux gaillards solides à la force des bras. Il les reconnaissait, Clovis et Dieter, des baroudeurs ayant offert leurs lames à la reconquête du territoire. Ludwig n'avait pas de connaissances particulières en médecine et soigner dans ces conditions ne se révélerait pas évident. Impossible également d'attendre des médecins ou autres gens plus expérimentés: le le nombre de cas à traiter dépassait les capacités physiques des deux seuls médecins présents, il faudrait s'arranger autrement.

Ainsi il mit la main à la pâte! Clovis avait des griffures multiples aux jambes et à l'aine, le poison semblant s'être propagé dans le du corps et le paralyser aux jambes. Aucune solution simple à portée de main, si ce n'était un coup de génie qui traversa son esprit: positionner le pauvre homme en position assises, jambes pliées et bander ses plaies ainsi! Était-ce l'instinct ou une connaissance antérieure? Le poison se concentra dès lors dans le fessier et les pieds de Clovis, l'empêchant de se propager ailleurs. Il ne suffisait dès lors plus que de nettoyer la boue froide et gelée qui s'incrustait dans les plaies et le tour était joué! Bon, A vrai dire, c'était tout juste si Clovis n'était pas sur le point de reprendre son épée et de se jeter à nouveau au combat!

Pour Dieter... Ce fût bien plus complexe. Le guerrier s'était retrouvé avec une plaie béante au niveau du torse, les griffes d'une goule ayant percé son armure de cuir pour aller chercher directement ses organes vitaux. A ce niveau de profondeur, Ludwig ne pouvait rien faire de concret avec les maigres moyens en sa possession. Il ne put que bander la plaie, tirer quelque peu le mercenaire à l'écart et attendre qu'il termine sa lutte entre la vie et la mort. Son agonie pouvait durer des jours, si seulement il en sortait jamais.

Puis un éclair de flammes émergea de la cohue qui faiblissait! Une des deux dernières horreurs avait débuté sa propre fuite, mais une lame runique avait tranché dans le vif son articulation du genou, le jetant au sol, sur le dos. Ludwig vit alors Eirminjar surgir de la mêlée comme un diable hors de sa boite et planter son épée à deux mains en plein cœur de la bête! Les runes antiques gravées sur l'acier s'illuminèrent alors et il y eut comme une explosion, une gerbe de flamme qui ouvrit un trou béant dans la poitrine de l'horreur qui contempla, les yeux écarquillés, l'œuvre de son ennemi. Elle expira dans la seconde qui suivit, sans jamais avoir réellement comprit comment elle avait pu échouer à ce point.
Il n'en restait plus qu'une, entourée de ses derniers fidèles, qui entra dans une rage folle en voyant tomber son allié. Sa colère fût pourtant sa perte, car elle se jeta sans réfléchir vers les pointes de lance, d'épée et de hache des humains, dont il ne restait que les combattants les plus implacables et les plus doués. Sans prudence elle s'empala presque d'elle même sur une pique, se figeant sur place. Une dizaine de bras s'acharnèrent alors à couper, trancher, mettre en pièces ses membres De la sorte elle tomba bientôt, alors que les dernières goules s'enfuyaient également, parvenant pour certaines à s'échapper.

Il y eut un flottement... Plus un cri général, un hourra de victoire qui perça la forêt enneigée. Les hommes se congratulèrent, se frappèrent dans les mains, les épaules et le dos. On exultait: enfin, une véritable victoire! Leicheberg pourrait prospérer vers l'Est sans risque! Les morts étaient nombreux: un tiers de l'effectif des hommes n'était plus de ce monde et quasiment tous arboraient des blessures plus ou moins grave. Mais il fallait transformer l'essai, ne pas laisser aux créatures un repaire où se regrouper le temps qu'une deuxième équipe soit envoyée: il fallait récupérer ce qui avait de la valeur dans les cryptes puis les brûler. La chose pouvait sembler cavalière, voire carrément offensante envers Morr, mais que faire d'autre? Laisser les tombes telles qu'elles était prendre le risque de voir les goules s'y rassembler à nouveau et les possessions de personnes mortes et oubliées depuis longtemps permettraient de financer des projets, de l'équipement, d'engager des mercenaires, voire même de tomber sur des artefacts bénis ou magiques, cela arrivait!
Ainsi, alors que la joie débutait à peine, le comte von Stolpe appela ses troupes à la descente:


-"A moi les plus braves! Nous allons pénétrer dans les cryptes et récupérer du butin avant de tout mettre en cendres, qui m'accompagnera?"

Une demi-douzaine de mains se levèrent, dont Eirminjar. Certains semblaient encore hésiter, que ferait Ludwig?
Enfermé dans une lampe pendant des siècles, cloisonné dans une pièce de métal par une malédiction... Puis un jour un naïf est venu, me libérant dans sa sottise... Tant pis pour lui... Et pour tous les autres.

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Ludwig Von Hoffenbach
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Re: [Ludwig] Celui qui a vu l'abime

Message par Ludwig Von Hoffenbach »

Le sang humain lui salissait les mains, les cris et les pleurs des mourants lui résonnaient dans le crâne, mais pour autant, Ludwig ne se laissa pas submerger par l’émotion. L’humanité allait remporter une victoire contre les force du mal, et dans la région, celle-ci pouvait tout changer. Leicheberg ne serait plus sous la menace immédiate des goules, et le Comte accroîtrait dans le même temps, l’aire de civilisation de l’Empire. Toutefois, comme à chaque victoire, il y avait un coût, et il était lourd. Pour tenter de l’alléger, Ludwig ne pouvait que venir en secours aux soldats dans le besoin. Nombreux était ceux qui avaient perdu un membre ou qui vidaient leurs entrailles dans la boue sablonneuse. Soucieux d’aider, Ludwig put tirer hors des combats, deux mercenaires, qu’il connaissait sous le nom de Clovis et Dieter. Les deux étaient en piteux état. Après les avoir tirés bien loin des affrontements, il put se mettre à l’œuvre avec le peu de connaissances et de matériels qu’il avait.

Clovis l’inquiétait particulièrement, car si sa blessure était certes moins impressionnante que son camarade, ses chances de survie n’était pas forcément plus grandes. Lors de ses quelques combats contre les goules, Ludwig avait pu ressentir l’effet délétère de la substance recouvrant leurs griffes. Véritable poison ou simple accumulation de crasse de par leur mode de vie, il n’en savait rien. Mais ce qu’il savait, c’est qu’au vu de la profondeur des blessures du mercenaire, le poison qui avait été facilement combattu par les anticorps de Ludwig, pouvait cette fois-ci tuer Clovis. Il fallait agir, et rapidement. Avec l’énergie du désespoir, il eut alors un petit coup de génie. Sans le moindre onguent, et avec pour seul désinfectant, l’alcool qui lui avait permis d’allumer un feu, une heure auparavant, Ludwig improvisa. Il assit le malheureux, les jambes bien pliées et commença à bander ses plaies avec le matériel qu’il avait à sa disposition. La technique s’avéra être un franc succès. Dans cette position, le poison n’arrivait plus à se propager dans le reste de son corps. Les plaies nécessiteraient d’autres bandages et d’autres désinfections, mais en attendant, cela faisait l’affaire. Clovis ne mourrait pas dans l’heure d’une septicémie. Le poison avait été stoppé si efficacement, que le bougre paraissait même prêt à retourner au combat, ce que Ludwig lui déconseilla fortement.

Ravi d’avoir pu sauver le mercenaire, le jeune homme déchanta rapidement lorsqu’il se tourna vers Dieter. Ce dernier avait une large plaie au niveau du torse, comme si une goule s’était jetée sur lui pour le vider de ses organes. Ce n’était pas beau à voir. Ludwig angoissait, avec ses connaissances chirurgicales nulles, la chance ou l’esprit d’initiative ne suffirait pas ici. Dieter avait perdu beaucoup de sang et la douleur le rendait amorphe. On avait l’impression qu’il regardait, captivé, un aperçu de la vie après la mort. Impuissant et sans la moindre personne capable de l’aider dans les environs, Ludwig se contenta de le bander, le plus proprement possible. Il lui serra fort la main, en lui soufflant des mots rassurants. Nul ne sait s’il l’entendait vraiment.

A cinquante mètres devant eux, les choses approchaient de leur conclusion. Les goules géantes finirent par se faire tailler en pièces par les hommes de Leicheberg, et leurs suivantes suivirent rapidement le même chemin. La victoire, lourde en perte, était définitivement acquise. Mais peut-être l’était-elle que temporairement ? C’est justement ce à quoi avait du penser Petr Von Stolpe, lorsqu’il exhorta les plus braves à le suivre jusque dans les cryptes du cimetière, ou se terraient les reliquats de cette horde bestiale et ou peut-être se trouvaient quelques trésors. Il est honnête de dire que la rhétorique du Comte fit hésiter Ludwig. La victoire était là, et sa douloureuse blessure au torse le rendait fébrile, mais dans un même temps, Ludwig avait encore l’envie de se battre, de prouver définitivement sa valeur. Admirable courage ou pure vanité ? Perturbé par la douleur, l’odeur du sang, les cris et les hourras de victoire, le jeune homme n’arrivait pas à le déterminer. Finalement, c’est son caractère rancunier qui l’entraîna à la suite des plus braves de Leicheberg. Quelque chose le taraudait, quelque chose qui avait récemment heurté sa fierté et qui se trouvait dans le cimetière. Felix Derteld avait-il survécu à la bataille, ou le plan du cabochard qui n’était pas foutu de buter un épouvantail sans revenir avec une demi-jambe avait été plus sage ? Ludwig voulait savoir. Ainsi, après avoir murmuré une courte prière de guérison à l’attention d’Illuminas, il laissa Dieter au bon soin de Clovis. Il ne pouvait rien faire de plus, hormis raccourcir le temps qu’il passerait ici. Suivre le Comte n’était donc pas une si mauvaise idée.

A la suite des plus braves, dont Eirminjar faisait partie, Ludwig s’enfonça à nouveau dans le cimetière qu’il avait fuit une heure auparavant. Il était toujours aussi lugubre, mais la récente victoire atténuait l’angoisse quand on passait le portail rouillé. Devant lui, se dressait un imposant tombeau qui devait appartenir à une famille de la noblesse locale, qui n’avait plus aucun descendant en vie aujourd’hui. Du moins, personne n’avait entretenu ce monument funéraire depuis des années. Le lierre poussait de manière incontrôlé, plusieurs lézardes marquaient la façade, et la statue de Morr, rongée par les pluies, avait perdu sa tête. Triste représentation de l’influence du dieu des Morts en Sylvanie… Ludwig continua son chemin, car il savait que derrière ce mausolée lui obstruant la vue, il saurait enfin si Felix avait survécu. Il savait que dans les deux cas, il serait triste, mais la curiosité le poussa en avant.


Ludwig est à la recherche d'indices sur la survie ou non de Felix, WIlhem et Otto, mais quoi qu'il en soit, il reste avec le groupe, et s'aventure dans les cryptes avec Eirminjar.
Ludwig Von Hoffenbach. Voie de l'Inquisition. Répurgateur.

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