[Necros Ahmösis] Arts Liquides.

[[MJ] Bonnepierre]

-Les chevaliers du corbeau, merdasses nichées à Siegfriedhof, sont un pieu dans nos coeurs absents... Leur volonté est de nous exterminer, de tuer les vampires, je crois qu'il nous faut les tuer avant qu'ils ne viennent tenter de nous occire.

ainsi expliqua Médélia.
Ensuite, face à la dérobade de Nécros: " Je vais y réfléchir. Comprenez qu'une telle assistance pourrait grandement me compromettre." Elle rit seulement, mais sans joie:
-Et moi non? Cela ne me compromettrait point?.. Nécros, Seigneur Ahmosis, il faut que vous compreniez: Si ce n'est eux, c'est vous que je détruirai. Oui, vous, des vampires moches sans propriété qui traînez sur les terres de mes maîtres... pardonnez moi cette franchise, mais telles sont les choses, où logez vous avec votre maître?... Et oui, chez "mes" Maîtres!
Elle rit, comme si tout cela était de l'amusement, avant de reprendre un sérieux glacial:
- Si nous ne coopérons pas, nous devenons ennemis... Vous connaissez cet adage?... Il a été écrit par un Von Carstein.

-Réfléchissez-y... buvez ce "vin", l'alchimiste va venir.

Elle partit.

L'alchimiste, un homme au crâne rasé et très diplomate arriva ensuite. Tandis "que le monstre ahmosis" était abreuvé de "vin", il lui expliqua et montra certaines formules...

Test d'INT de Nécros: 10, réussi = 1/3 il faut encore apprendre, c'est long l'alchimie

La Dame de Stirfähre revint avant:

Cela faisait plusieurs journées et nuits que Nécros "apprenait l’alchimie", elle vint dans la chambre:

-Le Baron Stan a des doutes, tu dois dégager Nécros...
C'était la nuit venante:
-Viens avec moi, allons tuer à Siegfriedhoff !!!

[Necros Ahmôsis]

Un post un peu étrange, mais il semblerait que les choses se mettent en action^^

La simple phrase qu'avait prononcé Ahmôsis semblait avoir irrité la Dame de Stirfähre, même si le ton de sa voix n'en laissait rien paraître. Pour la première fois depuis leur rencontre, la vampire menaçait directement Necros, ce qui ne plut guère au nécrarque. Elle ne lui laisserait pas le choix : aider ou être tué. Le nécromant comprenait mieux la raison de ce charmant accueil.

Mélédia chercha même à intimider son invité en parlant de "ses" maîtres et, il fallait l'admettre, ce détail pèserait son poids dans la décision que prendrait le vampire. Ils appartenaient probablement à une cour de Von Carstein, ces stupides bourgeois s'acharnaient à imiter les mortels pour s'emmitoufler dans un luxe ridicule. Désespérant... Mais il fallait l'admettre, l'union de tels personnages ne devait pas être pris à la légère. Le nécrarque n'aimait pas qu'on lui force la main de la sorte. Il se rapprocha de son hote et vint placer son visage juste en face du sien. Il fut obligé de se courber (sous les craquements de sa colonne vertébrale), faisant face à un interlocuteur assis.

N'aurait-il pas été plus simple de le formuler directement de cette manière? Vous m'aidez, je vous aide. Inutile de faire passer cela comme une quelconque forme de charité.

Le vampire se redressa, regardant la belle femme de toute sa hauteur. Il posa une courte pose, durant laquelle il réfléchit à toutes ses options, pour se rendre qu'il n'avait d'autre issue possible. Sa voix lugubre finit par s'élever de nouveau.

Soit, si tel est le prix à payer pour l'apprentissage de l'alchimie, alors je vous aiderai à vous débarrasser de ces Chevaliers du Corbeau. Seulement, il me faudra plus de pantins pour vous assister dans les combats à venir.

Necros ne pourrait espérer retourner auprès de son Maître avant d'avoir appris l'alchimie, il n'avait donc pas le choix. Intérieurement, il rageait d'avoir été manipulé de la sorte : ces leçons avaient intérêt à valoir le coup, sinon, il trouverait un moyen de se venger de cette Von Carstein tout en prenant bien soin de cacher son implication dans cet éventuel meurtre. Naasthact n'apprécierait pas de le voir revenir et annoncer qu'il avait attiré, sur lui-même et sur son Maître, les fourdres d'une cour vampire.

Un peu plus tard, l'alchimiste entra enfin dans la pièce. Un chauve au dialogue long et fort agaçant. Ahmôsis ne prit pas la peine de le saluer et ne prononça presque aucun mot durant la totalité de leur entrevue. Bien que traitant le mortel avec un dédain des plus marqués, sa curiosité l'emporta dès que son apprentissage débuta. Il voulait tout savoir, tout comprendre, pas seulement apprendre quelques mélanges sans s'interroger sur leur signification. Necros était doué, il fallait l'admettre, et apprenait avec une grande efficacité. Lorsqu'une étape était énoncée, le nécrarque la retenait et il ne serait plus nécessaire de la détailler à nouveau. Déjà de son vivant, il avait prouvé être un élève investi et efficace.

Les nuits et les jours passèrent et les connaissances du vampire s'approfondirent. Il avait déjà bien entamé les bases de cet apprentissage et sentait, qu'après tout, il n'était peut-être pas si loin de retourner dans sa crypte. Peut-être pourrait-il, une fois son apprentissage suffisamment avancé, s’éclipser discrètement pour s'esquiver à son devoir? Il se rendit bien vite compte que les choses ne se déroulaient jamais comme on le souhaitait.

Un soir, les leçons de la journée terminées, le nécromant s'entrainait sur le laboratoire improvisé que l'on avait installé dans la pièce luxueuse. Quand l'alchimiste n'était pas là, Necros occupait la quasi totalité de son temps à répéter ce qu'il avait appris et même à partir seul dans la découverte, sans pour autant prendre le risque de faire exploser la demeure toute entière. Il exécutait des mouvements minutieux sous le regard vide du corps squelettique qui n'avait pas bougé d'un pouce depuis qu'il s'était installé là. Alors que le nécrarque manipulait deux fioles au contenu fumant et fluorescent, Mélédia débarqua subitement dans la pièce. Ahmôsis comprit immédiatement que quelque chose n'allait pas, la vampire s'invitant toujours de manière élégante et posée.

Le nécromant était en danger : le Baron se doutait de son existence. Comment était-ce possible? Il n'avait jamais quitté la pièce et personne ne l'avait vu à part... l'alchimiste et Hans. Ce pourrait-il que...? Ou même les soi-disant gardes de la belle dame? Le vampire sentit la colère monter en lui et sa voix ne prit pas soin de la dissimuler.

Comment est-ce possible? Quelqu'un nous a-t-il trahis?

Sans plus attendre, il saisit ses affaire et s'apprêta à partir accompagné de la vampire. Mélédia prononça une phrase qui stoppa net le nécrarque : ils allaient partir pour le combat. Immédiatement, Necros la soupçonna d'avoir mis en scène cette histoire pour l'inciter à venir l'assister contre les chevaliers du corbeau. Sans rien dire, le nécromant fixa la Dame de Stirfähre d'un regard mauvais, mais comprit bien vite que, de toute façon, il n'avait pas le choix. Contenant ses remarques, il finit de se préparer et suivit la Von Carstein en ordonnant à son mort vivant d'en faire autant. Il avait bien pris soin de remettre son capuchon, tout en faisant de même avec le vieillard.

Mon apprentissage n'est pas terminé, il faudra trouver un moyen pour continuer les leçons avec l'alchimiste, de gré ou de force!

Ainsi, les deux créatures de la nuit s'en allaient pour combattre. Malgré ses remontrances, il fallait l'admettre, Ahmôsis aurait bien besoin de défouler la colère qui se déversait en lui.

[[MJ] Bonnepierre]

Un post un peu étrange, mais il semblerait que les choses se mettent en action^^

Ouais, j'étais un peu chaud et j'ai pris quelques raccourcis... pardon si ça t'a déplu, l'essentiel y était...

La nuit de son arrivée, avant la venue de l'alchimiste, Nécros avait toisé de près la vampire, et lui avait assené divers mots, lesquels se terminèrent par:
Soit, si tel est le prix à payer pour l'apprentissage de l'alchimie, alors je vous aiderai à vous débarrasser de ces Chevaliers du Corbeau. Seulement, il me faudra plus de pantins pour vous assister dans les combats à venir.
Médélia avait alors eu un sourire mal assuré, mais s'en était sortie par une pirouette:
-Certes. j'aurais dû penser qu'avec un être de votre trempe il valait mieux aller droit au but, pardonnez donc ma hardiesse... Mais enfin, nous sommes d'accord donc?
Fausse question, elle était parti sans répondre à la demande de "pantins" du nécrarque.

De fait, l'alchimiste - qui jamais ne s'était présenté sous un autre nom que celui là - fut un quadragénaire chauve assez austère. Il n'était guère assuré au début face au nécrarque (et on pouvait le comprendre), il évitait de le regarder... mais très vite, confronté aux résultats très satisfaisants de son "élève", il parut ne plus penser qu'à ses leçons... Nécros appris beaucoup, mais pas encore assez pour saisir l'ensemble de la discipline d'une manière générale...

Une nuit, Médélia était donc venu l'arracher à ces études...
Mon apprentissage n'est pas terminé, il faudra trouver un moyen pour continuer les leçons avec l'alchimiste, de gré ou de force! avait dit Nécros en partant.

Cela se fera, n'aies crainte, avait répondu la Dame de Stirfhäre en conservant son tutoiement amical (mais familier): Stan a la mémoire courte, et personne n'osera parler de toi... Qui oserait se mettre à dos non pas un, mais "deux" vampires hein?

En chemin, escorté de quatre impressionnants soldats montés et d'un homme encapuchonné, à cheval lui aussi, elle expliqua:

-Personne n'a trahi, Nécros. Stan trouvait juste étrange les absences régulières et la fatigue journalière de son cher alchimiste: C'est qu'il l'adore, ce chauve! Or donc, ce bon baron commençait à s'interroger et fouiner, ce n'était pas bon...

Passant près de la grande bicoque d'Hans le Rabatteur, elle demanda:

-Tu as des "pantins" à prendre là?

Malgré les quelques ferrailles qu'elle avait sur le corps, ses pas étaient lestes et silencieux, gracieux dans la nuit sombre... Parmi ses quatre cavaliers, Nécros reconnut les deux qui faisaient le planton devant ses appartements le jour de son arrivée: tout en fer, en bouclier et en armes, ils paraissaient réellement aguerris... pour des mortels...
L'homme encapuchonné et monté était plus énigmatique...

Une bruine légère tombait sur les ramures épaisses du Bois de la Famine.

[Necros Ahmôsis]

Non non, ça m'a pas déplu, bien au contraire^^

Mélédia tenta de rassurer le nécrarque, expliquant qu'une personne saine d'esprit ne tenterait jamais de trahir deux vampire et risquer ainsi de se les mettre à dos. Necros était loin d'être convaincu. Bien des personnes étaient terrifiées rien qu'en sachant qu'une de ces abomination logeait à proximité (et à juste titre). Il cherchaient donc à s'en débarrasser le plus vite possible et pour cela, il suffisait de laisser courir la rumeur chez les répurgateurs. Ahmôsis ne répondit pas à belle femme et finit de se préparer en silence, non sans afficher son mécontentement.

Ils partirent donc dans la nuit en prenant bien soin de n'être vu de personne. Bien que camouflé, le nécrarque devait rester prudent, car sa grande taille et sa minceur cadavérique suffirait à éveiller les soupçons. Heureusement, Stirfähre était ce qu'on pouvait appeler une ville morte : les rues devenaient désertes la nuit tombée. En plus du vieillard zombie, la funeste compagnie comptait quatre gardes à l'allure impressionnante, ainsi qu'un homme monté sur un cheval. Ce dernier avait le visage dissimulé sous une capuche, ce qui ne plaisait guère à Necros.

Une fois éloignés du manoir, Mélédia justifia leur départ bousculé, expliquant que le Baron avait déduit seul de la présence d'un intrus, de par la fatigue les les absences quotidiennes de son alchimiste. Stan ne savait donc pas que l'intrus avait été un vampire et cela expliquait le fait qu'il n'ait pas envoyé immédiatement un bataillon partir à la recherche d'Ahmôsis. Le nécrarque ressentit une profonde colère à l'encontre du scientifique.

Cet imbécile m'a donc trahi involontairement... Il n'a pas été capable de rester discret et est donc pleinement responsable de ce départ précipité.

Vampire, Necros ne ressentait plus le poids du sommeil et avait bien du mal à comprendre que ce n'était pas le cas de tout le monde. Il fallait dire qu'il avait épuisé ce pauvre homme, insistant (parfois sous l'intimidation) pour que les leçons soient plus longues et plus fréquentes. Tenter de bloquer l'accès à l'apprentissage à un nécrarque était une bêtise qu'il ne fallait pas commettre, car ces derniers pouvaient alors faire preuve d'une terrible colère.

Ils passèrent par la maison du Rabatteur et la Dame de Stirfähre proposa à son collègue d'y récupérer des éventuels pantins. Cette femme n'était pas la moitié d'une imbécile, elle avait deviné sans que Necros ne laisse paraître quoi que ce soit qu'il avait laissé quelques unes de ses créatures dans la maison de Hans. Son sens de la déduction était développé et le nécrarque aurait bien du mal à lui dissimulé ses secrets.

En effet, deux de mes créatures surveillent cet endroit. Il est inutile de les attendre, elles sont déjà en train de nous rejoindre.

Les deux loups sortirent de la miteuse maisonnette pour aller retrouver leur maître. De manière incompréhensible, Necros se satisfaisait de revoir ces deux zombis décharnés, s'étant senti comme attristé de les avoir quittés plus tôt. Il n'était plus nécessaire de prendre en otage la famille du Gueux barbu pour surveiller les esclaves. Le rabatteur ne risquait plus de trahir le nécrarque et ainsi de s'attirer les foudre d'un deuxième vampire. De plus, il ne tenterait jamais de s'en prendre à Ahmôsis tout en risquant de se mettre à dos Naasthact, autrement plus dangereux.

Je préfèrerais agrandir un peu plus nos effectifs. Si nous passons à proximité d'un lieu aux morts, prévenez-moi.

En effet, trois zombis, c'était bien peu. Or, la véritable force du nécrarque tournait autour de ses créatures et de sa capacité à attaquer de loin à l'aide de sa magie pendant que la cible se fait mettre en pièce en sous-nombre.

Tous entrèrent dans les Bois de la Famine. Necros ne se satisfaisait pas de retourner dans ce lieu qui lui rappelait de bien pénibles moments. Il avait été charcuté par des loups dans ses bois, puis les avait traversés sous l'emprise terrible de la Soif. Que risquaient-ils d'y croiser à présent? Ce serait probablement moindre comparé à ce qui les attendait à Siegfriedhoff...

[[MJ] Bonnepierre]

Voyant les loups zombis arriver dans la forêt noire et humide, Médélia sourit d'aise:



- Que voilà d'intéressants assistants! je n'avais jamais pensé à cela... Au moins ils seront moins lents que ton vieillard zombi... peut-être un jour irai je débusquer du loup pour m'en fabriquer, bonne idée, merci Nécros.
Son beau regard restait sur le vieux zombi humain encapuchonné:
-Ne voudrais-tu pas laisser celui là ici? Il va nous ralentir... Nous allons passer pas très loin d'un ancien cimetière oublié un peu avant d'arriver à Siegfriedhoff, tu auras là bas le loisir de te fabriquer autant de morts vivants que tu voudras, non pas?

Ce "cimetière oublié" auquel elle faisait allusion, c'était sans nulle doute celui où se situait l'antre de Naasthact. Quel autre cela pourrait-il être?... Toutefois, qu'elle sût que cet endroit existait n'était pas forcément étonnant. D'anciennes cartes devaient toujours indiquer son emplacement. Et à voir son air naïf quand elle en avait parlé, il était difficile de croire qu'elle en sût plus là dessus. Pour elle, ce devait juste être une "croix" sur une carte, qu'aujourd'hui elle voulait exploiter.

Pour achever de convaincre Nécros de laisser son "vieux" zombi humain derrière eux, elle dit:
-Nous allons sans doute chevaucher, je ne veux pas passer ma semaine à marcher. Tes loups suivront, pas le vieux décati... et je ne crois pas qu'il sera possible de le faire monter derrière un de mes soldats.

Quoiqu'en dit Nécros, elle poursuivit, passant à un autre sujet:

- Je vais t'expliquer mon plan, maintenant. Sourire féroce et barbare: Il est assez simple et barbare en vérité... mais tu vas voir qu'il contient aussi une part de fourberie succulente.
Elle montra de la main l'homme encapuchonné à cheval.
-Permet que je te présente Gaël, ancien prêtre du dieu des Chevaliers Corbeaux... (le dieu en question, c'était Morh, Nécros le savait)... Il était bien placé pour hériter de la direction du monastère de Siegfriedhoff, mais un autre fut choisi.
Nous allons le tuer, et Gaël, sous couvert de nous avoir vaincu, prendra sa place... Alors ce monastère ne nous posera plus de problème, grâce à Gaël qui nous sera redevable.

Etant donné le manque d'expressivité habituel du nécrarque, elle se crut obligé d'ajouter:

-Les chevaliers du corbeau sont les ennemis de la Sylvanie. Ils traquent nos semblables, les espionnent, ils sont le bras armé du Stirland contre nous. Les détruire serait impossible, d'autres reviendraient, mais les contrôler... là est le jeu!

Qu'en dis-tu?

Les bois de la famine était de pure noirceur, comme toujours la nuit, et la bruine ne traversait plus ses ramures épaisses. Aller vite à cheval ne paraissait pas forcément une mauvaise idée, car après tout, ne disait-on pas que les loups maudits de la forêt pouvaient parfois être des horde d'une centaine?

[Necros Ahmôsis]

Les loups décharnés semblaient plaire à la Dame de Stirfähre. Peut-être Necros réussirait-il à convaincre Mélédia de se vouer à la réanimation plutôt que de faire confiance aux humains. Mais en réalité, quel intérêt avait-il à en tirer? Si cette imbécile avait décidé vivre aux côtés d'êtres inférieurs qui l'exécuteraient dès qu'ils découvriraient sa véritable nature, c'était son problème et le nécrarque serait le dernier à la pleurer. Ahmôsis posa sa main sur le gros loup, satisfait de la protection qu'il lui apportait.

La vampire proposa au nécromant de laisser le vieillard derrière eux. Il fallait l'admettre, sa remarque était sensée : la lenteur de ce vieux zombi l'empêcherait de suivre la compagnie bien longtemps. Necros claqua des doigts et la créature se dirigea vers la maison du Rabatteur. Le nécrarque brisa ensuite le lien nécromantique qui le reliait à son pantin. Ce dernier, à présent libéré de tout contrôle, exécuterait le dernier ordre qu'il avait reçu et ce jusqu'à ce qu'il soit détruit. Necros lui avait ordonné de surveiller les esclaves, un acte pas forcément nécessaire mais qui rappellerait constamment à Hans la menace qui pesait sur lui. Le vieillard symboliserait la présence du vampire et son influence, Ahmôsis n'aurait plus qu'à reprendre le contrôle de sa créature une fois de retour.

Autre chose occupait l'esprit du nécrarque : le cimetière dont parlait la vampire était indubitablement celui de Naasthact. Certes, Mélédia ne semblait rien suspecter, mais Necros restait inquiet. Les vents torrentiels d'Aethyr qui se déferlaient en ce lieu risquaient d'attirer l'attention de la Dame de Stirfähre. Ahmôsis devrait trouver un moyen de justifier cette manifestation magique et de convaincre ses alliés de l'ignorer. Necros se devait de relever plus de troupes, il n'avait d'autre choix que de passer par le cimetière.

Mélédia, apparemment incapable de comprendre que le silence est d'or, crut bon de se justifier encore plus sur la raison de sa demande : ils allaient chevaucher et personne n'accepterait de prendre un zombi comme compagnon. Sur ces paroles, le visage d'Ahmôsis tiqua de manière si significative que Mélédia l'avait probablement remarqué. Monter à cheval? Necros?!

Moi? Sur une de ces... créatures?

C'était inévitable et surtout évident, mais jamais cela n'avait traversé l'esprit du nécrarque. Le groupe pourrait traverser la forêt sans risque de se faire attaquer par des hordes entières de loups affamés. Ahmôsis avait eu de la chance lorsqu'il avait traversé le Bois de la Famine pour la première fois : il n'avait combattu que trois de monstres canins. Il n'était alors accompagné que de sbires fort peu appétissants et l'attaque n'avait eu lieu que sous un élan de fierté de la part du loup chef. A présent, des hommes bien en chair voyageraient avec lui et la faim risquait d'attirer ces créatures en grand nombre. Non, il n'avait définitivement pas le choix, mais cela ne l'empêcherait pas de tirer la gueule un peu plus...

La Dame de Stirfähre changea de sujet, comprenant peut-être qu'il ne fallait pas s'attarder plus longtemps sur la chose au risque de faire sortir le nécrarque de ses gonds. Elle détailla son plan et présenta le personnage mystérieux qui s'était fait bien discret depuis qu'ils avaient quittés le village. Necros resta silencieux, évaluant rapidement l'efficacité de ce plan. Comme pour le couper dans sa réflexion, la Von Carstein reprit la parole et expliqua la nécessité de telles actions.

Il est vrai que s'attaquer à eux directement serait suicidaire, mais quelles garanties avons-nous? Rien n'empêchera ensuite ce Gaël de lancer une armée de Chevaliers du Corbeau à nos trousses, histoire de réduire au silence tous les témoins de sa soudaine "promotion"...

Malgré ce détail qu'ils parviendraient probablement à régler, le plan était astucieux, il fallait l'admettre. De plus, Ahmôsis se rassurait de ne pas avoir à se lancer dans une offensive aveugle ayant pour ultime chute la seconde mort. Peut-être avait-elle un moyen de faire chanter le prêtre, même après son élection.

Le nécrarque ne s'énervait pas de la présence d'un prêtre de Morh et d'un futur Chevalier du Corbeau dans la troupe, bien au contraire. Il trouvait fort amusant que ces répurgateurs, dont le but est l'annihilation totale des vampires, en soit réduit à collaborer avec ces derniers. Il n'y avait pas meilleur moyen de prouver que la foi ridicule de ces chasseurs n'avait aucun sens face à des créatures de la trempe d'Ahmôsis. Le nécromant enleva sa main de la fourrure couverte de sang coagulé de son sbire puis posa son regard sur l'invité en question. Il ne put s'empêcher d'afficher un sourire cruel, comme pour exprimer à cet individu ce qu'il venait de penser.

Partons, nous trouverons des solutions à ces détails sur le chemin.

Puis-je acheter un PC pour obtenir 5 piti pv supplémentaires?^^

[[MJ] Bonnepierre]

-Ce bon Gaël ne nous trahira pas, je te le garanti: Comme toi, nécros, il connait le sort de "Vérité" et en a été la cible... Du reste, si une lubie le prenait, il sait que je détiens au secret d'autres témoins de ses conversations avec moi...
Médélia était le genre à ne pas remettre des "détails à plus tard"... Ou alors c'était qu'elle aimait surtout bavarder?... Du reste, elle disait bien tout cela de façon à ce que ledit "Gaël" l'entendît (encore une fois?)
-Devenu Maître des Corbeaux, Gaël aura la belle vie, le pouvoir... Mais il...

Elle s'interrompit, comme se reprenant de crainte d'en dire trop:

-Enfin, peu importe, tu sais tout Nécros, ne redoutes point de piège, tout va aller comme nous le voulons.

L'on proposa ensuite au Nécrarque de monter derrière un des soldats, et gageons qu'il obtempéra. L'humain cacha avec professionnalisme son dégoût et cavala avec une expertise qu'Ahmösis ne possédait pas. Médélia monta derrière Gaël, auquel elle rappela régulièrement ses devoirs.
Dans le martellement des sabots assourdi par les feuilles au sol, les troncs succédèrent aux troncs dans la nuit noire. La route, longeant le Stir, n'était pas pavée, mais les cavaliers étaient doués, ainsi que Gaël dans une moindre mesure. Bien évidemment, des hurlements de loups retentirent, mais, à part quelques petites hardes trop peu nombreuses, aucun lupin du Bois de la Famine ne put suivre le mouvement équestre... et tous abandonnèrent.

Plutôt que compter les arbres ou les galops, Nécros pouvait s'occuper à compter les mots prononcés par Médélia. Elle n'arrêtait jamais de jacasser! En chemin, c'était à Gaël, mais lors des pauses pour faire souffler les chevaux, elle parlait à Nécros:
Elle lui disait qu'elle allait "gravir les échelons" avec ce coup de maître à Siegfriedhoff, et qu'elle pourrait officiellement l'associer à cette victoire s'il le voulait, qu'ils pourraient dominer tous deux le nord-ouest de la Sylvanie, qu'ils deviendraient incontournables au sein de la secrète vie nocturne du pays, etc, etc...

C'était la fin de la nuit lorsque la halte fut proclamé à proximité du Cimetière de Naasthact.
Médélia ne le connaissait bien sûr pas sous ce nom:

-Il faut, je crois, nous enfoncer au Sud à partir d'ici pour tomber sur un vieux cimetière oublié, si tu veux te créer tes chers "pantins"... Je n'en voit pas trop l'utilité, à part nous ralentir durant l'action, car nous deux suffiront amplement à éliminer le Maître des Corbeaux actuel. Mais si tu insistes...
En tout cas il ne gêneront plus notre voyage, car je veux attaquer de nuit, aussi nous avons toute une maudite journée à tuer.
Elle voulait dire par là que, même à allure de zombi, aller à Siegfriedhoff de ce point ne prendrait pas la journée solaire.

C'était sans doute les prémices de l'aube, mais sous les épaisses ramures, rien ne s'en voyait et l'obscurité était toujours maîtresse. Les deux loups morts vivants du nécrarque arrivaient, en retard car leur vitesse étaient inférieure à celle des chevaux au galop, mais leur endurance compensait cela.

Là bas, au sud en effet, à une quinzaine de minutes dans l'épaisse forêt, se tenait la mythique crypte de Nassthact, entourée de son cimetière des temps anciens. L'Oeil/le Maître/Père les y observeraient sans doute... si tel n'était pas déjà le cas?

[Necros Ahmôsis]

Mélédia assura une fois de plus à Necros l'efficacité de son plan, affirmant que Gaël n'aurait pas intérêt à les trahir une fois au pouvoir. Des témoins... la Dame de Stirfähre semblait avoir correctement fait le travail, anticipant chaque détail comme l'aurait fait Ahmôsis. Peut-être ce plan n'était pas le sien, mais il fallait l'admettre, le nécrarque s'était fait un allié de poids, aussi agaçante que pouvait être la vampire.

Necros détourna son regard pour signifier qu'il n'avait rien à ajouter. La Von Carstein devait commencer à déchiffrer le langage corporel du vampire (bien plus développé que son langage par la parole) et comprendre une forme d'approbation dans son comportement. Ahmôsis étant bien trop réserver pour féliciter quelqu'un ouvertement, surtout lorsqu'il savait qu'il débuterait alors une longue conversation inutile.

Mélédia parlait trop et elle n'arrivait pas à s'arrêter, au risque de briser ses secrets. La dernière femme de la femme piqua la curiosité du nécrarque : ainsi, il y avait quelque chose de plus. Necros n'obtiendrait rien de plus sur le sujet pour l'instant, il le savait, mais hausserait un peu plus sa méfiance durant cette mission. Qu'avait les Von Carstein en tête? Nuiraient-il au nécromant et à son Maître? Espérons pour eux que non.

La troupe se mit enfin en route, pour le plus grand bonheur et malheur de Necros. Bonheur car son allié décida de monter à l'arrière de Gaël, loin du nécrarque, s'acharnant seulement sur son compagnon de voyage. De son vivant, le nécromant aurait plaint le pauvre homme, mais il n'éprouvait guère plus de compassion pour quiconque à présent. Malheur car il fut obligé de monter à cheval, et accompagné, qui plus est. Certes, il lui aurait été impossible de faire ce voyage seul, mais cette proximité avec ce mortel ne lui plaisait vraiment pas.

Si quoi que ce soit venait à m'arriver, tu le payerais très cher...

Le soldat resta de marbre, ne prenant pas la peine d'exprimer le moindre dégoût. Necros aurait au moins préféré lire la peur sur son visage, mais l'homme était bien trop professionnel pour cela. Ainsi ils chevauchèrent dans la nuit et entre les arbres du Bois de la Famine. Les loups se manifestèrent, plus pour mettre en garde de leur présence que pour réellement passer à l'attaque. Les chevaux étaient rapides et les hommes et abominations qui les montaient, puissants. Les lupins n'avaient pas assez de courage en eux pour se risquer à les confronter.

La troupe fit plusieurs haltes. Les hommes avaient besoin de repos et de se nourrir, contrairement aux vampires. Ahmôsis ne disait rien, gardant ses réflexions sur la faiblesse des mortels, leur incapacité à se concentrer jusqu'au bout sur un objectif, sans dormir ni manger ni boire. Il se mettait à l'écart, contemplant la noirceur de la forêt sans jamais arrêter de penser à ses recherches et à sa demeure. La crypte lui manquait cruellement, ses expériences, encore plus... Mais c'était son Maître qu'il désirait le plus revoir. Le lien qui le reliait à lui était si fort que Necros pouvait le ressentir presque physiquement.

Ahmôsis ne restait seul jamais bien longtemps, Mélédia brisant sans la moindre souplesse la solitude agréable du nécromant. Elle se mettait alors à vomir un flot de paroles incohérentes aux oreilles du nécrarque qui l'écoutait à peine, lui tournant la plupart du temps le dos pour contempler le vide. Seules ses doigts bougeaient pour compter les mots de la Dame de Stirfähre. Mais cela n'empêchait pas cette dernière de continuer de parler, encore et encore et... encore.

C'est lorsque Mélédia expliqua leur futur notoriété au sein des créatures de la nuit que Necros réagit. Il se retourna brusquement pour regarder la vampire, le visage colérique. La lignée de W'soran préférait être la plus discrète possible, ne se mêlant que peu des actions de leurs cousins. Ahmôsis n'aimait pas l'idée d'être ainsi affiché, considérant que la notoriété était une forme de faiblesse, une épée de Damoclès qui n'attend que le bon moment pour s'abattre. Pourtant, étouffer sa participation dans la bataille à venir serait une bêtise : les rivalités qui existent au sein même des vampires de Sylvanie peuvent s'avérer nuisibles. De telles actions suffiraient pour se faire respecter définitivement et écarter de telles querelles.

L'attitude d'Ahmôsis s'adoucit.

La notoriété peut s'avérer être une malédiction... Mais je conçois que les membres de ma lignée ne sont que peu appréciés de leurs cousins. Oui... toi et tes maîtres vous souviendrez de mon assistance et ne chercheront plus à nuire ni à mes intérêts, ni à ceux de mon Maître.

Cependant, tu dois comprendre, Dame de Stirfähre, que nous autres, nécrarques, cherchons la discrétion avant tout. Elle nous aide dans l'avancée de nos études. Ainsi, les tiens choisiront avec minutie ceux avec qui ils partageront cette information. Car si un jour, les répurgateurs venaient à nous traquer à cause de ma participation dans le combat à venir, mon Maître et moi-même trouverons un moyen de vous le faire payer...

Sur ces paroles, le nécrarque s'éloigna pour mettre fin à cette conversation. Le groupe reprit la route peu après et ne fit une halte qu'une fois arrivé à proximité du cimetière de Naasthact. Necros ne put que se délecter de se retrouver si prêt de chez lui, mais la dure réalité le frappa de nouveau : il n'était que de passage et ne s'attarderait que pour relever de nouveaux alliés.

La Belle Femme tenta d'ailleurs de l'en dissuader, justifiant que leur simple personne suffirait à abattre leur cible. Mais le nécromant n'avait pas l'intention de partir pour le combat sans s'entourer de "vrais" alliés. Il gardait à l'esprit une probable trahison de Mélédia, une fois qu'ils auraient fini leur mission : rien ne l'empêcherait d'éliminer Necros pour garder une gloire sans partage. Il était presque impossible de gagner la confiance d'un membre de la lignée de W'soran qui ne connaissaient que trop bien les circonstances de la mort de leur père à tous. Ahmôsis leva simplement sa main pour signifier à la Von Carstein que sa décision était prise.

Le nécrarque se dirigea donc vers l'antique cimetière, imperturbable. Il sentait sur lui le regard de son Maître, qui les avait probablement repérés bien avant qu'ils n'arrivent à destination. Cette présence le rassurait, mais rajoutait aussi un poids sur ses épaules : il redoublerait d'efforts pour affirmer ses capacités de nécromancien.

Une fois positionné entre les tombes, Ahmôsis commença à prononcer ses incantations. Ces propres paroles résonnaient mélodieusement dans ses oreilles, lui faisant oublier tous ses soucis. Les vents de magies se manifestèrent rapidement, miroitant autour de l'abomination de la nuit. le nécrarque, en cet instant, se sentait divinement bien : il était chez lui, dans son propre élément.

Il tenta de relever autant de morts que possible dans le but de se former une garde personnelle plutôt conséquente. Il espérait que la plupart soient équipés, beaucoup de soldats ayant été naïvement enterrés avec leurs armes et parfois même leur armure. Il serait ainsi prêt à partir pour le combat, aux côtés de Mélédia et de ses tristes compagnons. À la tombée de la nuit, le sang coulerait, pour le plus grand plaisir d'une abomination telle que Necros.

Je tente donc de relever autant de morts que possible (11 maximum, je crois bien), puis... place à la baston!!^^

[[MJ] Bonnepierre]

La notoriété peut s'avérer être une malédiction... Mais je conçois que les membres de ma lignée ne sont que peu appréciés de leurs cousins. Oui... toi et tes maîtres vous souviendrez de mon assistance et ne chercheront plus à nuire ni à mes intérêts, ni à ceux de mon Maître.

Cependant, tu dois comprendre, Dame de Stirfähre, que nous autres, nécrarques, cherchons la discrétion avant tout. Elle nous aide dans l'avancée de nos études. Ainsi, les tiens choisiront avec minutie ceux avec qui ils partageront cette information. Car si un jour, les répurgateurs venaient à nous traquer à cause de ma participation dans le combat à venir, mon Maître et moi-même trouverons un moyen de vous le faire payer...

Ainsi avait parlé Nécros lors d'une pause, en seul à seul avec Médélia.
Cette dernière avait ri férocement:

-S'il te plait, Nécros, n'en viens pas déjà aux menaces... Tu te trompes. Et en même temps tu as raison.
Il est d'évidence que je comptais garder secret un allié tel que toi... Mais te dresser face aux Von Carstein serait ta fin. Nous sommes les rois ici, même ton prétendu "maître" n'y pourrait rien: Si les von Carstein jugeaient son existence invalide, il serait détruit... tout comme toi...
ILS sont les vrais maîtres, personne ne peut rien contre eux en Sylvanie... Ce serait signer son arrêt de "seconde" mort que se dresser contre eux.
Elle rit encore, sans joie, mais reprit aussitôt, yeux dans yeux:
- Nécros, tu resteras mon allié secret, toujours, à jamais, là sera ma force... Jamais je ne dirais qu'un être tel que toi m'a aidée... Je glanerais seule tous les honneurs... et nous resterons alliés en secret.

Tu auras toutes les leçons alchimiques que tu veux chez Stan.. et d'autres privilèges si tu en veux.

Et nous resterons alliés en secret.

C'est cela que tu veux, non pas?

La forêt, déjà sombre, s'était assombrie à cette discussion.
Deux vampires parlaient, et la nature s'en ressentait.

Une fois aux environs du Cimetière du Maître Naastacht, seule Médelia suivit Nécros pour le guider (alors qu'il n'en avait pas besoin, mais elle ne le savait pas). Elle n'entra cependant pas dans le cimetière -sans doute par précaution car elle-même n'allait rien ranimer - elle partit:
-Je t'attends au lieu de pause Nécros, fit-elle seulement.

Réanimation (INT): 5, 19, 11, 2 réussites +2M : 4 zombis se levèrent
Réanimation (INT): 15, 20(3), raté raté dont un échec critique...

Après avoir réanimé quatre squelettes, lesquels sortaient de leurs tombes, le nécrarque sentit les vents de magies nécromantiques lui échapper totalement, il se redressa, tel un pantin, malgré sa volonté, il marcha - il sentait l'Oeil/Dieu/son Maître sur lui. Il avait échoué... Il revenait sans vraies connaissances de l'alchimie/arts liquides... Il allait être détruit...

Mais non...
Etait-ce une seconde chance qui lui était offerte?
Il se trouvait devant une tombe incroyable, là, perdue dans ce cimetière, un tombeau tout sculpté d'épées et de guerres...
Il incanta, même malgré lui:

3, réussi +1PM

Un seul être se leva de ce tombeau, c'était un squelette de grande taille, armé d'une armure noire, et d'un bouclier et d'une épée de même noirceur, profonde, opaque. La terre morte dégringolait autour de lui.

A ce moment, Nécros sut que c'en était assez: il ne devait plus relever d'autres morts.
Mais comment le sut-il?... Il le savait, c'était tout.

En comparaison des quatre autres squelettes ranimés, le dernier exhalait une puissance incroyable.

"Les Héros/ Surhommes/ Tueurs guerriers/ sont ainsi."

Etait-ce une voix dans sa tête? Ses propres pensées?
Toujours étant qu'une ombre noire et meurtrière paraissaient émaner du cimetière, ubiquiste... Il devait en partir, ou il serait détruit!

[Necros Ahmôsis]

Le nécrarque serra les dents : ils n'appréciait pas les remarques de la vampire, bien que fondées et réalistes. Necros ne pouvait qu'admettre que les Von Carstein avaient la main mise sur la Sylvanie, infiltrés ou même affichés dans toute la noblesse et la politique de la région. Leur lignée avait choisi de prendre le contrôle sur les hommes, de diriger des territoires entiers pour assouvir un besoin de pouvoir intarissable.

En vérité, il était amusant de remarquer que les lignées cousines avaient bien des points en commun : toutes avaient soif de pouvoir, mais chacune interprétait ce pouvoir à sa manière. Les Von Carstein le considéraient comme la domination à l'état le plus pur qui soit : contrôler le monde politique et économique qui les entoure, leur permettant de compter cette puissance en territoires et en nombre de personnes sous leur autorité. Il se rapprochaient donc intimement des affaires humaines, gagnaient de l'influence et prenaient le contrôle de leur noblesse et de leur politique.

La lignée de W'soran traduisait le pouvoir par le Savoir : la connaissance étant, à leurs yeux, l'arme la plus puissante qui existe en ce monde. Elle permet de comprendre le fonctionnement de toute chose et ainsi donc de les créer ou de les détruire. Le Savoir renverse et bâti des royaumes, mesure la valeur d'un esprit, permet d'imposer sa volonté à quiconque, car le Savoir n'a pas de secret, il n'épargne pas même les divinités qui se croient pourtant si inaccessibles.

La plus grande malédiction des nécrarques, en réalité, est leur paranoïa et leur repli sur eux-même. S'ils acceptaient de se réunir entre eux et de partager leur Savoir pour le combiner, alors rien, absolument rien, ne pourrait s'opposer à eux. Ils pourraient prendre le contrôle de toute chose sans problème, faisant preuve d'une intelligence inimaginable, créant des choses qu'aucune créature n'oserait concevoir.

Malgré cela, chaque membre de la lignée de W'soran, bien que reclus, devenait rapidement un puits de connaissances à lui seul après quelques années d'études. En cas de conflit, il n'hésitait pas à se focaliser sur son problème et à en chercher les faiblesses, planifiant ensuite des actions qui enrailleraient même la plus puissante et complexe des machines. Un simple grain de sable, placé au bon endroit, suffisait.

Mélédia avait tord de prendre à la légère les menaces d'Ahmôsis et commettait même une faute en sous-estimant Naasthact. Se dresser contre eux? Le Maître était bien trop intelligent pour s'attaquer aux Carstein de la sorte. Une fois de plus, la menace la plus efficace, la plus dévastatrice, était celle que l'on ne voyait pas venir. Un simple grain de sable...

Necros afficha un sourire mauvais pendant toute l'argumentation de la Dame de Stirfähre. Oui, il trouvait amusant de la voir se bercer de la sorte derrière ces murs d'assurance, alors que les fondations de ces édifices étaient pourtant fissurés par endroits. Il suffisait juste de trouver ces craquelures et d'y donner un coup de burin. Elle s'étendraient alors jusqu'au sommet et feraient s'écrouler une partie du mur.

Le nécrarque répondit simplement à la question de Mélédia :

Le Savoir que j'ai demandé, ainsi que le souvenir, discret mais encré, de ma participation dans l'entreprise à venir.

Sans cérémonie, Necros lui tourna le dos et se dirigea vers le cimetière, ignorant les dernières paroles de la vampire. Une fois au milieu des tombes, il prononça donc ses incantations.

Quatre squelettes se relevèrent, la peau et les organes ayant depuis longtemps quitté les os qu'ils recouvraient jadis. Enjoué, mais pas encore satisfait, le nécromant tenta une nouvelle fois d'incanter le sinistre sortilège. Mais cette fois, les vents de magies échappèrent au contrôle du vampire, une autre force bien plus puissante s'incrustant dans la partie.

Ahmôsis sentit ces mêmes vents qu'il dirigeait quelques secondes plus tôt prendre le contrôle de son corps, faire de lui un simple pantin sous la totale domination des fils d'un cruel marionnettiste. Le nécrarque reconnut cette puissance qui le contrôlait, aussi reconnaissable que le parfum d'une femme cherchant à attirer l'attention. Il avait trop longtemps traîné en compagnie de cette aura pour en oublier l'instigateur. C'était la volonté de son Maître qui s'imposait dans l'esprit de Necros.

Allait-il le punir de revenir ainsi, prendre des cadavres dans son cimetière, le cerveau vide des connaissances qu'il lui avait pourtant ordonné d'apprendre? Impossible à dire, mais les membres d'Ahmôsis se mouvaient à présent sans qu'il ne leur ordonne. Il se positionna devant un tombeau qui jurait avec les tombes presque anonymes et sans ornements présentes dans tout le cimetière, puis prononça une formule qu'il n'avait jamais apprise, pourtant à la perfection.

Les vents de magie, plus puissants que précédemment, tournoyèrent autour du nécromant pour aller se plonger ensuite sous l'édifice qui se tenait face à lui. Une seconde s'écoula, durant laquelle Ahmôsis ne sût à quoi s'attendre. Le Maître aurait-il la cruauté de l'obliger à relever la créature qui l'abattrait ensuite?

La tombe se souleva et, lentement, un mort-vivant en sortit. Tel un monstre marin surgissant de l'eau, l'imposant squelette se redressa, la terre ruisselant entre ses os en ses équipements. Il était presque aussi grand que le nécrarque qui lui faisait face, le corps recouvert d'une armure sombre des temps de jadis, splendide aux yeux de Necros. Il tenait aussi une épée et un bouclier aux mêmes caractéristiques.

Ébahi, Ahmôsis oublia sa méfiance et contempla le fabuleux revenant qui se tenait en face de lui. Le nécromant connaissait l'existence de ces guerriers d'un âge oublié qui avaient gardé leur vigueur et leur adresse au combat, même après la mort. C'était un atout fabuleux qui se tenait devant Necros, qui savait, à présent, que cette créature était sous son contrôle. Il avait sentit le nouveau lien nécromantique se souder à son esprit, si puissant qu'il lui interdisait toute autre tentative supplémentaire de se créer de nouveaux sbires

Des paroles raisonnèrent dans la tête du nécrarque pour lui faire comprendre, qu'en effet, un mort-vivant exceptionnel se tenait devant lui. Évidemment, Ahmôsis comprit immédiatement l'origine de cette voix et remercia avec respect Naasthact d'une telle assistance.

Necros sentit un bonheur immense l'envahir, s'expliquant tout d'abord par le terrible allié qui avait maintenant sous son contrôle, mais aussi parce qu'il voyait en cette initiative de son Maître un acte presque paternel. Depuis son éveil, jamais l'apprenti n'avait reçu, de la part de son géniteur, une telle marque d'affection. Peut-être se faisait-il des illusions, mais ces pensées boostaient de manière incroyable la volonté du nécrarque. Tel un enfant voulant rendre son père le plus fier possible, Ahmôsis ferait tout son possible pour ne pas décevoir Naasthact.

Sentant qu'il n'avait plus rien à faire ici, et qu'il devait partir, Necros s'éloigna du cimetière pour aller rejoindre ses compagnons, entourés à présent de la plus belle escorte qu'il n'avait jamais possédé : deux loups zombies, quatre squelettes et un terrible revenant. Une fois aux côtés de la troupe, il dit simplement :

Je suis prêt.

Noël arrive quelques jours en avance, cette année