La liberté d'une servilité voulue... [Chapitre I / Syrrha]

La Sylvanie inspire la peur dans le reste du Stirland. Depuis la sombre ville de Tempelhof, qui n'a pas eu de prêtre de Morr attitré depuis 800 ans, jusqu'aux contreforts des Montagnes du Bord du Monde, entre le bief de l'Aver et le Stir, la plus grande région du Stirland est un lieu de terreur et d'obscurité. On dit que les fantômes y évoluent en toute impunité à la nuit tombée parmi les collines Hantées et que l'épais brouillard des bois sylvaniens emprisonne parfois les âmes, les obligeant à y errer à jamais. La portion orientale de la province est la plus désolée, là où d'anciens châteaux noirs sont juchés sur leurs pics escarpés comme des vautours scrutant les villes en contrebas.

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[MJ] Destinée
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Re: [Syrrha] La liberté d'une servilité voulue...

Message par [MJ] Destinée »

En guise de réponse à sa question à peine voilée, le guerrier eut un sourire mesquin même si son regard semblait sourire.

En lui même l'homme d'arme pensait que la jeune femme avec qui il voyageait était plutôt intelligente. Et même s'il ne l'aurait jamais reconnu, cela le changeait de la crasse bêtise de ses compagnons habituels. Celle qui comme lui fuyait les répurgateurs maniait le verbe avec aisance, même si elle parlait trop à son gout. Elle était d'une autre race d'aventurier que lui et ce n'était pas pour lui déplaire, bien au contraire. Il avait appris au cours de sa longue carrières de mercenaire que conjuguer les talents rendait toujours plus fort. Enfin, il espérait qu'elle cachait bien les siens parce que pour le moment, elle ne semblait être qu'une frêle créature voyageant avec un loup. Mais si elle fuyait les répurgateurs pour le coeur de la Sylvanie, c'est qu'elle était soit complètement folle, soit dangereuse...

Notant intérieurement que sa compagne du moment devait probablement être aussi dangereuse que lui, il décida de reprendre sa marche. Arrivé à l'orée du village, il bifurqua sur la droite pour rejoindre une sorte de grange délabrée. Un chien aboya dans la masure la plus proche et il se figea, la main sur le pommeau de sa lame. Fermant le poing il semblait demander à Syrrha de rester immobile comme lui. Par instinct ou par surprise, la jeune femme s'exécuta.

Les secondes s'écoulèrent dans l'immobilité et finalement le canidé se tut. L'homme adressa un signe de tête silencieux à Syrrha l'enjoignant à l'attendre sur le pas de la porte de l'édifice en ruine. Il s'enfonça dans la grange et en silence en fit le tour lentement. Puis il fit de nouveau signe de la main à la nécromancienne pour lui dire de le rejoindre.

Les deux fuyards s'installèrent alors dans le fond de la grange. Il y avait là assez de foin pour passer une bonne nuit. Le guerrier posa son sac et en sortie un peu de viande séchée et une autre gourde. Il partagea sa nourriture et en proposa la moitié à Syrrha tout en posant sa gourde de vin entre eux deux.


Bonne appétit...
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Syrrha
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Message par Syrrha »

Une fois encore il ne parla guère, mais il faut dire qu'elle s'y attendait, elle avait vite compris ce qu'il en était avec lui. Non, ce qui l'intéressait c'était ce qu'il allait faire ensuite. Bien sûr il reprit la route, mais dans quel but ? Elle ne tarda pas à avoir la réponse, quand il devint manifeste qu'il cherchait un endroit où ils pouvaient passer la nuit.

Soudain, un son la fit sursauter, elle l'identifia immédiatement comme étant les aboiements d'un chien. Cela ne lui avait pas fait vraiment peur, mais elle s'était tellement habitué à n'entendre que les sons de leurs pas dans cette contrée silencieuse que cela l'avait surpris. Il fallait dire que ce n'était pas une contrée ordinaire, et depuis qu'elle y était rentrée elle n'avait pas perçu le moindre signe d'animaux vivants dans le coin.
Ayant très vite repris ses esprits, elle se tint immobile, comme son compagnon semblait lui demandait, et ceci jusqu'à ce que le chien se taise.

C'est ainsi que dans le plus grand silence, ils s'installèrent dans la grange. S'asseyant avec un soulagement qu'elle ne prit même pas la peine de dissimuler, elle posa son bâton à coté d'elle, son sac de voyage ne tarda pas à le rejoindre. Cette paille formerait un lit tout à fait acceptable, elle avait connu bien pire, son expérience la plus éprouvant avait été de dormir dans les arbres, ce n'était vraiment pas fait pour ça.

L'homme d'arme paraissait vouloir partager son repas, ce qui lui allait très bien, elle avait en effet pas prit la peine de se munir de provisions, étant donné que depuis qu'elle était entrée ici, elle s'était essentiellement nourrit de cadavre. Cela en aurait dégouté plus d'un, mais pour elle manger était uniquement un besoin nécessaire à sa survie, du moins pour le moment.

Elle remercia son compagnon d'un signe de tête, quand à sa proposition et son souhait d'un bon repas. Elle ne pouvait pas lui en vouloir, il ne savait pas que depuis quelque temps, se nourrir l'ennuyait profondément et que les aliments n'avaient plus guère de goûts dans sa bouche. Elle commença à se servir et but du vin, mais avec parcimonie, en cas de besoin elle voulait être en pleine possession de ses moyens, elle ne se rappelait que trop bien les effets dévastateurs de l'alcool.

Tout en se restaurant, elle se perdit dans ses pensées. Il avait donc choisi la solution que l'on pourrait considérer comme la plus raisonnable, ce n'était donc pas une tête brulée, peut-être était-ce pour cela qu'il était encore en vie. Il ne semblait pas non plus imbu de lui-même, et savait écouter des arguments solides, sans dénigrer le fait qu'elle soit une femme. Ce n'était véritablement pas un rustre, et pourtant elle ne pensait pas que c'était un noble. Mais que pouvait-il bien faire ici, quel était la raison de son voyage ? Quelqu'un l'avait-il payé pour faire quelque chose ? Ou fuyait-il ? Il ne tenait pas à ce que les répurgateurs les trouvent non plus, mais cela pouvait avoir d'innombrables raisons, les honnêtes gens craignaient généralement presque autant les répurgateurs que ceux qu'ils considéraient comme des hérétiques. Enfin bon, il ne servait à rien de se perdre en conjectures tant qu'elle n'avait rien de concret.

Elle finit bientôt son repas, ayant mangé la totalité de ce son compagnon lui avait donné, elle détestait gaspiller et elle savait qu'il fallait qu'elle prenne des forces, même si elle détestait ça.
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[MJ] Destinée
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Re: [Syrrha] La liberté d'une servilité voulue...

Message par [MJ] Destinée »

L'homme d'arme termina sa pitance puis se laissa aller en arrière dans la paille. Il croisa ses mains derrières sa nuque avant d'émettre un long baillement. Après quelques instants il se redressa et en silence il dégraffa son ceinturon. Puis il posa son épée à ses cotés avant de dégainer sa dague et de l'enfonçer dans la paille derrière sa tête. Le mercenaire avait préparer sa couche.

Il avala une dernière rasade de vin avant de s'accouder sur le coté. Il observait Syrrha en silence. Il n'avait pas ce regard malsain et vil que les hommes avaient souvent, il semblait froid et méthodique dans son observation. Finalement il finit par s'arrêter dans le regard de son compagnon de route. Le coin de sa lèvre se releva légèrement comme s'il essayait avec difficulté de sourire.


Yeltas... Je m'appelle Yeltas. Et toi ?

La question était aussi simple que surprenante. Le guerrier faisait un pas vers elle et il avait prononcé plus de mot en ces instants qu'en une journée de marche. Immobile devant elle, Yeltas semblait attendre une réponse.

La nuit tombait rapidement à l'extérieur et le vent semblait se lever...
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Syrrha
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Re: [Syrrha] La liberté d'une servilité voulue...

Message par Syrrha »

Alors qu'elle même préparait sa couche en disposant le foin comme elle souhaitait, elle sentit le regard de l'homme sur elle, alors elle tourna la tête, et leurs yeux se croisèrent. Son regard était tellement similaire au sien qu'elle avait l'impression de se voir dans ses yeux. Alors, à sa plus grand surprise, il lui dit son nom, du moins ce qu'il voulait faire passer comme son nom, car rien ne garantissait que ce fut le vrai. Néanmoins, de par sa façon de le dire, son expression et sa tentative de sourire, il y avait peu de chances.

Face à cette première ouverture, elle ressentit une intense satisfaction, ses efforts n'avaient pas été vain, bien qu'il avait tenu plus longtemps qu'elle ne l'aurait pensé. Elle prit le temps de savourer cette petite victoire, s'installant le plus confortablement possible dans ce qui serait sa couche, à quelque pas de celle de ce Yeltas, s'il s'appelait bien ainsi. Mais elle ne l'avait pas fait que par pur nombrilisme, mais également pour se donner le temps de réfléchir à sa réponse.
Il était certain qu'elle allait répondre par son véritable prénom, du moins si elle voulait qu'une certaine confiance s'installe. Les gens qui choisissaient un faux prénom se faisaient souvent avoir, car ils ne répondaient pas automatiquement lorsqu'on les appelait, il y avait toujours ce minuscule pour se rappeler que c'était le nom que l'on avait choisi. De plus, elle ne voyait pas l'utilité de mentir sur son prénom, il ne lui serait d'aucune utilité, car il était fort probable qu'une fois que leurs chemins se sépareraient, ils ne se reverraient plus jamais, sans compter les chances non négligeables qu'il succombe durant leur voyage.
Non, la véritable question était si elle devait oui ou non lui donner son nom ? Après quelques instants de réflexion, elle n'y vit pas ce que cela pourrait faire de mal, sa famille était bien bien loin d'ici, et ce n'était pas comme si elle avait un nom des plus connus, bien que plutôt célèbre dans sa région, du moins pour les marchands, cela s'arrêtait là. De plus, cela lui permettrait d'avoir l'air de répondre très favorablement à son ouverture.

Ceci décidé, elle s'allongea sur sa couche, puis répondit enfin.


Je me nomme Syrrha Alvergar, très heureuse de faire votre connaissance.

Un sourire qu'elle espérait franc se dessina sur ses lèvres, quoi que selon son plus grand frère, lorsqu'elle souriait ainsi, on avait l'impression de voir un orque se préparant à manger un gobelin. Ah, il lui manquait, comme tout les autres, mais ils ne l'auraient pas compris, elle le savait, de plus voir la voie qu'elle avait choisi leur aurait fait mal, très mal, il valait donc mieux qu'elle ne les revoit jamais. Sentant la fatigue qui se faisait de plus en plus sentir, elle ajouta.

Maintenant si vous me le permettez, je vais tenter d'attraper un peu de sommeil, car je suppose que demain à l'aube, nous repartirons. Je vous souhaite donc une bonne nuit.

Sur ces mots, elle s'installa le plus confortablement qu'elle put, puis ferma les yeux.
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[MJ] Destinée
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Re: [Syrrha] La liberté d'une servilité voulue...

Message par [MJ] Destinée »

Désolé pour cette longue absence Sysy. J'espère que tu vas bien et nous revoilà parti. J'espère que tu es toujours des notres... Desty
La communication semblait établie. Le mercenaire lui adressa un signe de tête lorsqu'elle se présenta à lui après quelques hésitations. Alors que la jeune fille s'installait le plus confortablement possible pour la nuit, Yeltas lui répondit...

Oui, nous repartirons à l'aube. Bonne nuit Syrrha...

Le guerrier s'allongea à son tour. Il soupira longuement et se mit à chantonner une vieille berceuse Impériale. La quiétude du lieu ajouté au sentiment de sécurité que lui procurait la présence de cet étrange humain, Syrrha sentit le sommeil l'envahir. Alors qu'elle était entre somnolence et sommeil, Yeltas arrêta de chantonner et soupira encore comme s'il se vidait d'une tension...

.... La route sera longue jusqu'à Drakenhoff...

Syrrha sombrait dans le sommeil. Un sommeil où toute la nuit plana l'ombre de cette terrible destination. Le Drakenhoff était un champs de ruines peuplé des pires monstres mort vivant et c'est vers cette antre de savoir et de mort que son comparse semblait se diriger...

L'aube se levait quand elle se sentit secouer fortement mais sans violence.


Aller Syrrha Alvergar ! C'est l'heure...

Devant elle et les lymbes de Morphée, un guerrier humain qu'elle connaissait... Vraiment ? Fut sa première question de ce nouveau jour...
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Re: [Syrrha] La liberté d'une servilité voulue...

Message par Syrrha »

Le jour où je serais plus des nôtres, c'est que Morri m'aura tué :clindoeil: . PS: en fait tu ne calcules plus mon xp depuis plusieurs postes, c'est normal ?
La nuit de Syrrha fut peuplée de cauchemars, et lorsque son compagnon la réveilla en la secouant, elle n'était pas de très bonne humeur, et une question tournait dans sa tête, le connaissait-elle vraiment ? Pendant quelques instants, elle c'était demandé si elle n'avait pas rêvé, mais avait du se rendre à l'évidence, alors qu'elle sombrait dans le sommeil, son compagnon lui avait révélé sa destination, et son cerveau avait enregistré l'information, ce qui avait entraîné cette première question de ce nouveau jour.

Elle chercha alors de réponses, elle ne savait pas grand chose sur l'ancienne demeure des Von Casteirn si ce n'est ce qu'elle avait glané dans quelques livres interdits et ce que la légende commune disait. C'était là que le premier vampire était arrivé en Sylvanie, le célèbre Vlad Von Casteirn. D'après ce qu'elle savait, l'endroit était maintenant en ruine, abandonné des vampires, mais il était dit qu'il y restait de nombreux trésors. Bien sûr, c'était également le repère des pires abominations morts vivantes existant dans le vieux monde. Mais bien sûr, les trésors, c'était pour cela qu'il se rendait là-bas, comment avait-elle fait pour ne pas le deviner avant ? Ce qu'elle était stupide.

Elle devait bien admette qu'elle avait souvent pensé à y aller elle même, car il devait surement y avoir de nombreux livres qui pourraient la faire progresser dans l'ancienne bibliothèque des Von Casteirn, mais elle c'était toujours dit qu'elle attendrait d'avoir le soutient d'un vampire avant, pour prendre le moins de risques possibles. Elle pensait qu'y aller seul était une folie, et la mort était ce qui attendait certainement son compagnon, à moins qu'elle ne l'en dissuade, du moins pour un temps. Son soutient pourrait lui être utile lorsqu'elle s'y rendrait, les morts étaient de fidèles servants, mais il fallait reconnaître que leur efficacité était souvent moindre que les vivants. Et si elle s'y prenait bien, l'appât du gain et la raison de survie lui assurerait sa fidélité.

Sans dire un mot, elle se leva, se lissa les cheveux, puis commença à préparer ses affaires. Elle fut très vite prête à partir, elle attendait juste que son compagnon ouvre la marche, et ce fut ce moment là qu'elle choisie pour lui parler.


Vous savez, je compte également me rendre à Drakenhoff, mais pas tout de suite, je dois d'abord m'y préparer, et pour cela il faudra faire un léger détour. Lorsque nos chemins se sépareront vous pourrez bien sûr choisir de continuer jusqu'à votre but, mais sans les précautions que je prendrais et mon soutien, vous n'avez aucune chance d'en sortir vivant. Je pense que nous pourrions faire équipe, car nous serons complémentaires, l'argent, l'or tout cela ne m'intéresse guère, ce que je veux moi, ce sont des livres.
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Syrrha, Sorcier renégat
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[MJ] Destinée
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Message par [MJ] Destinée »

Tu as raison, faut que je m'occupe de tes xps :)
Dès que la nécromancienne s'était réveillée, le guerrier lui était retourné à ses préparatives. Il avait déjà rangé ses armes et en silence, il finissait de replier son sac de voyage. Lorsque Syrrah s'exprima, l'homme se figea, hésitant. Lentement il se retourna et ses yeux bleus comme l'acier transpercèrent littéralement la jeune nécromancienne. Puis son regard effilé se radoucit laissant passer une ombre peu rassurante et sans plus d'explication il soupira :

...Je n'ai pas le temps d'attendre...

Le mercenaire se retourna alors et sans attendre la jeune femme, ce qui devenait une habitude, il traversa la grange et en ouvrit la porte branlante. Le soleil matinal et frôlant envahit la ruine d'une lueur blafarde alors que le chien se remit à aboyer dehors. Sur le seuil de la grange, après un dernier regard vers elle, Yeltas se mit en route.

Après avoir rapidement récupéré ses quelques affaires, Syrrha se mit en marche à son tour. A peine s'était elle relevée qu'elle savait déjà que la journée allait être longue et douloureuse. Ses jambes étaient lourdes et douloureuses. Ses mollets n'étaient qu'une lame brulante et ses cuisses s'étaient transformée en un millier d'échardes acérées. Elle se sentait fourbue malgré son repos et peina déjà à rejoindre la sortie de la grange. Là, au bout du chemin qui rejoignait la route sur laquelle elle et son compagnon avaient marché toute la veille, Yeltas semblait l'attendre. Dans le soleil levant, l'homme apparaissait en ombre. Il semblait plus grand qu'il n'y paraissait empreint d'une certaine beauté, mais surtout marqué par un destin sombre que Syrrha découvrait lentement...
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Syrrha
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Re: [Syrrha] La liberté d'une servilité voulue...

Message par Syrrha »

Snif, j'adore comme tu rp, l'image de ta dernière phrase est vraiment magnifique. pour un peu je me croirais dans une love story.
Syrrha fut surprise qu'il refuse sa proposition, lorsqu'il se retourna pour lui répondre, ses yeux acérés cherchant à la transpercer du regard, elle enregistra son expression pour pouvoir y réfléchir plus tard, puis tenta de le suivre lorsqu'il se mit en route. Elle avait l'impression de marcher sur des charbons ardents, ses jambes lui faisaient un mal de chien, elle n'avait pas été sage la veille, elle avait trop voulu suivre le rythme de Yeltas, et maintenant elle en payait le prix. Son compagnon avait déjà une bonne avance, il avait même du s'arrêter pour l'attendre. Lorsqu'elle vit sa silhouette se découper dans le soleil levant, elle le trouva presque beau , mais également affreusement loin pour ses jambes douloureuses.

Elle n'arriverait pas à marcher correctement dans ces conditions, il fallait qu'elle agisse. Alors qu'elle se rapprochait lentement de la silhouette de son compagnon de voyage, elle imagina qu'une flamme se tenait entre ses deux yeux, elle y mit toutes ses émotions, et surtout sa douleur, les laissant se consumer dans la flamme, alors elle atteignit le vide, un endroit de total paix intérieur. La douleur lui paraissait lointaine, comme si quelqu'un d'autre la subissait, et elle ne lui causait maintenant pas plus de désagrément que le bourdonnement d'une mouche près de son oreille. Elle put donc accélérer un peu, rejoignant enfin son compagnon.

Néanmoins, elle avait adopté un rythme plus lent que la veille, car si maintenant elle pouvait marcher sans trop de mal, cela ne changeait en rien la fatigue de ses membres. La douleur était un avertissement, elle avait choisi de l'ignorer, du moins en partie, mais si elle en demandait trop, ses membres s'écrouleraient avant même qu'elle s'en rende compte. C'était le problème de l'état où elle se trouvait maintenant, elle n'avait plus conscience de ses limites. Elle avait appris cette méthode dans un livre sur une contrée lointaine nommé l'Estalie, un moyen que certains sages utilisaient pour se concentrer.

Alors qu'ils se remettaient en marche, Syrrha se perdit dans ses pensées, elle voulait réfléchir au refus que venait de lui adresser Yeltas, elle se repassait sans cesse l'expression que son visage avait eu lorsqu'elle lui avait parlé, et finit par arriver à une conclusion. Il n'était pas stupide, c'était quelqu'un de sensé, pas un fou à la recherche d'aventure ou aveuglé par le désir de richesse. Elle était certaine qu'il connaissait également les dangers qu'il allait devoir affronter. Il n'aurait donc surement pas refusé l'aide qu'elle lui avait proposé à moins d'avoir un autre impératif, surement temporelle. De plus, à l'ombre qu'elle avait vu passer dans son regard, elle avait l'impression que ce qu'il faisait était une obligation dont il se serait surement bien passé. Donc quelqu'un le forçait d'une façon ou d'un autre à faire ce voyage, et qu'il se doutait qu'il se rendait probablement à une mort certaine, mais qu'il n'avait pas le choix. Il était également possible qu'il n'y aille pas pour trouver des trésors, comme elle l'avait pensé tout d'abord, mais pour trouver quelqu'un qu'il tenait absolument à tuer.

Dans tout les cas, cela n'avait rien de réjouissant, et elle était à peu près certaine que ses chances de survies étaient extrêmement proches de zéro. Mais bon, elle n'avait pas le temps de s'occuper des problèmes des autres, elle avait assez à faire avec elle-même. Néanmoins, elle ne pouvait s'empêcher de ressentir un léger pincement de coeur en pensant à la mort probable qui attendait Yeltas, et malgré ses tentatives pour se rassurer en se disant qu'elle était loin d'être infaillible, et qu'à tout les coups ce n'était qu'un aventurier stupide qui mériterait son sort, son esprit lui affirmait que ce n'était pas le cas.

Modifié en dernier par [MJ] Destinée le 24 sept. 2011, 15:51, modifié 1 fois.
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Message par [MJ] Destinée »

Syrrha tenta désespérément de lutter contre la douleur et elle y parvint quelques temps. Juste ce qu'il lui fallait pour rejoindre le Mercenaire qui semblait réfléchir à la direction à suivre. Il jaugea la jeune nécromancienne du regard puis fit un petit signe de tête désapprobateur. Après un court soupir, il se remit en marche mais d'un pas lent.

Syrrha, sûr de sa volonté, se remit elle aussi en marche mais immédiatement, les douleurs refirent leur apparition. Balayant sa flamme intérieure, elles devinrent un incendie irréel qui consumait sa volonté et ses forces. Heureusement, Yeltas marchait lentement et elle faillit même le remercier de sa mansuétude.

La matinée fut longue pour Syrrha. Après quelques heures de marche, elle s'était habitué à la douleur et ses muscles ayant chauffés, ils étaient moins douloureux mais elle se sentait harassé. Autour d'elle le paysage ne changeait guère. Des collines à perte de vue. Aussitôt qu'ils avaient franchi une colline, une autre apparaissait et il en allait ainsi depuis des heures. Depuis longtemps, il n'y avait plus de chemin et Yeltas ouvrait la route de son pas lent mais assuré. Il regardait régulièrement la position du soleil alors que ses bottes de cuir aplatissaient les herbes hautes dans un bruissement éolien. La Nécromancienne marchait mécaniquement derrière lui, plongé dans une sorte de transe douloureuse.

S
oudain, alors qu'ils franchissaient le haut d'une nouvelle colline, Yeltas s'arrêta et posa un genou à terre. D'un signe impérieux, il ordonna à Syrrha de faire de même. Là, dans le vallon, une étrange procession se dirigeait vers un village délabré. Une colonne d'une vingtaine de moines vêtus de bure noire devançait une charrette dont le chargement avait été recouvert. Le village semblait désert mais pas abandonné. Les habitants avaient-ils fuit ? S'étaient-ils simplement réfugiés dans leurs masures ?

Yeltas semblait indécis sur la marche à suivre, toujours aussi loquace, il se tourna vers Syrrha et lui adressa un regard interrogateur....
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Message par Syrrha »

Lorsque Yeltas s'arrêta et qu'ils mirent les deux un genou à terre pour se cacher à la vue des moines, Syrrha ne put retenir un soupir de soulagement. Cette pause était en effet une bénédiction pour elle, même s'ils avaient ralenti, ils marchaient toujours plus vite qu'elle n'en avait l'habitude.

Du haut de leur colline, les deux compagnons observaient silencieusement cette étrange procession. Syrrha ne savait pas trop pourquoi, mais ces moines ne lui disaient rien qui vaille, rien qu'à les voir eux et leur charrette sinistre, elle sentait des sueurs froides couler le long de son dos. C'était étrange, elle qui ne s'affolait pas le moins du monde lorsqu'elle voyait des cadavres s'animer craignait une poignée d'hommes en robes noires, si elle ne c'était pas senti si mal à l'aise, elle en aurait ri.

Yeltas se tourna alors vers elle, elle vit à son regard qu'il était perplexe et lui demandait son avis, elle allait se faire une joie de lui donner. Qui que ces moines soient, et quoi qu'ils cachent sous la bâche de leur charrette, bien qu'il y avait fort à parier que c'était des cadavres, ce n'était pas leurs affaires. Et donc, s'ils ne voulaient pas s'y trouver mêlé d'une quelconque façon que se soit, il valait mieux faire un détour pour les éviter, quitte à rallonger leur voyage. Elle ne lui fit pas part de son raisonnement à haute voix, elle avait beau être une grande bavarde, elle savait qu'il y avait des moments où il fallait se taire, et celui-ci en était un. Non pas à cause de leur proximité avec les moines, ils étaient bien trop loin pour les entendre parler, mais car c'était un moyen pour elle de se faire obéir immédiatement.

En effet, son instinct lui criait que pour rien au monde il ne fallait qu'ils descendent dans ce vallon, il fallait donc qu'il lui obéisse sans poser de question. Pour cela, rien ne valait mieux que des gestes silencieux pour lui faire comprendre ce qu'elle voulait qu'ils fassent en ayant l'air de savoir à qui ils avaient à faire. C'était probablement ce qu'il penserait en voyant que elle, si bavarde d'habitude se contentait de geste.

Ainsi, en agitant sa main, elle lui fit comprendre qu'elle voulait qu'ils évitent cet attroupement, puis sans attendre sa réponse, elle redescendit légèrement de la colline, pour pouvoir ensuite suivre un itinéraire qui les ferait contourner le vallon à l'abris des regards.
Syrrha, Sorcier renégat
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