La liberté d'une servilité voulue... [Chapitre I / Syrrha]

La Sylvanie inspire la peur dans le reste du Stirland. Depuis la sombre ville de Tempelhof, qui n'a pas eu de prêtre de Morr attitré depuis 800 ans, jusqu'aux contreforts des Montagnes du Bord du Monde, entre le bief de l'Aver et le Stir, la plus grande région du Stirland est un lieu de terreur et d'obscurité. On dit que les fantômes y évoluent en toute impunité à la nuit tombée parmi les collines Hantées et que l'épais brouillard des bois sylvaniens emprisonne parfois les âmes, les obligeant à y errer à jamais. La portion orientale de la province est la plus désolée, là où d'anciens châteaux noirs sont juchés sur leurs pics escarpés comme des vautours scrutant les villes en contrebas.

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La liberté d'une servilité voulue... [Chapitre I / Syrrha]

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La Sylvanie était un peu le paradis espéré par Syrrha. Après s'être enfuie de sa contrée natale d'Averland, elle avait traversé le Stirland pour rejoindre ce comté reculé de Sylvanie. Après plusieurs jours de marche, elle avait ressenti une étrange sensation de liberté en franchissant les premières collines de ce monde perdu en proie, d'après les légendes Impériales les plus noires, aux Vampires.

Ces contrées étaient maudites pour la plupart des habitants de l'immense Empire. Elles abritaient les pires parias de la société et les vampires y avaient leurs retraites. Les rumeurs disaient qu'ici ils étaient les maîtres et que les humains étaient leur cheptel. Si toutes ces légendes étaient vraies, ce comté devait regorger de cadavres et de sujets d'étude pour exprimer son talent et ses années d'études secrètes.

Mais pour Syrrha, et malgré ses nombreuses lieues de voyage avec son ancien compagnon guérisseur et escroc, les routes de cette région de l'Empire lui étaient inconnues. Et elle n'avait pas vraiment décidé de sa destination. Elle avait bien acheté une vieille carte de la contrée mais elle semblait plutôt générale, et elle faisait état de peu de voie de communication. Quoiqu'il en soit, elle ne pouvait pas rester à Leicheberg plus longtemps. L'aubergiste qui l'avait accueilli sans difficulté, bien qu'il semblait avoir deviné sa nature profonde, venait de la faire prévenir par un serviteur qu'un groupe de répurgateurs allaient arriver dans les jours suivants.

L'étudiante de la non-vie ne pouvait risquer de se retrouver trop près de ces gens là. Elle devait partir et trouver un mentor, quelqu'un pour la protéger, quelqu'un qui la laisserait mener ses expériences en toute liberté, quelqu'un de sensible à son art, à son génie. Après tout c'est un peu pour cela qu'elle était venue en Sylvanie. Elle espérait bien trouver un vrai vampire et entrer à son service. Les choses étaient si simples, l'idée si tentante.

Elle avait regroupé ses quelques affaires de voyages et quitta la petite chambre cossue. Elle referma doucement la porte peinte de rouge et de blanc et remonta le couloir au parquet croisé pour rejoindre l'escalier en demi-lune qui menait au rez de chaussé et à la grande salle commune de l'auberge des Ours Boiteux. Le tenancier se trouvait près de l'entrée, occupé à discuter avec un homme d'arme d'une trentaine d'année...
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Syrrha
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Message par Syrrha »

Ah, la Sylvanie et son air saturé de warp, un paradis, elle se sentait tellement plus forte, cela en devenait presque une drogue. Mais bon, elle n’était pas ici pour passer du bon temps, car même ici, elle n’était pas totalement en sécurité, ah ces répurgateurs, ne pouvaient-ils donc pas laisser les honnêtes mages travailler en paix ? Est-ce que elle allait mettre son nez dans leurs affaires elle ?

Elle avait vraiment besoin d’un protecteur, en espérant qu’ainsi elle serait suffisamment tranquille pour pouvoir approfondir ses connaissances. Mais elle ne savait pas trop où aller, et jusqu’ici personne n’avait pu la renseigner efficacement, ils avaient tous tellement peur, elle aussi, après tout, ceux qu’elle recherchait étaient des prédateurs et eux des proies, c’était donc dans l’ordre naturel des choses.

Néanmoins, elle était sûr que si on lui en laissait le temps, elle saurait convaincre son interlocuteur de se servir d’elle d’une autre façon qu’en devenant son déjeuner. Elle était sûre que c’était des gens raisonnables, et entre personnes de bon sens on pouvait toujours s’entendre. Alors qu’elle se tenait en haut de cet escalier, elle se dirigea vers l’aubergiste et celui avec qui il discutait. C’était un homme d’arme, il n’y avait nul doute, Syrrha se demandait bien qu’est-ce qu’il faisait seul ici, mais après tout ce n’était pas ses affaires. Elle les écouta un instant parler, puis décida de se faire connaître.


Bien le bonjour aubergiste, et vous également messire dont j’ignore l’identité.

Elle fit une courte pause avant de reprendre.

Pardonnez-moi, de vous interrompre, je ne veux pas me montrer outrancière, mais je tenais à vous remercier personnellement de m’avoir accueilli ici. Peu de personnes ont votre…… ouverture d’esprit. Mais avant de reprendre ma route, j’aurais une demande. En fait, je suis à la recherche d’une de ces personnes que l’on peut considérer comme faisant parties des dirigeants de ce pays.

De nouveau, une courte pause, puis elle prit l’air le plus innocent qu’elle put.

Vous avez déjà tant fait pour moi, et je m’en veux de vous demandez ce service supplémentaire, mais si vous pouviez me renseigner pour que je sache où diriger mes pas, je vous en serais très reconnaissante.

Si elle s’adressait à l’aubergiste, elle était également tout ouïe quand à une possible réponse du second homme, c'est pourquoi elle le regardait du coin de l’œil en guettant le moindre changement dans son expression ou son comportement. Bien sûr elle avait prit un risque en parlant ainsi ouvertement devant lui, mais elle avait soigneusement choisi ses mots pour que même si l'homme d'arme en comprenait le sens, il ne pourrait rien avoir plus que des doutes. Elle avait vraiment besoin de savoir où trouver des vampires, et si l'aubergiste ne savait pas, peut-être qu'il serait plus au courant.
Modifié en dernier par [MJ] Destinée le 13 juin 2011, 21:08, modifié 1 fois.
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Message par [MJ] Destinée »

L'homme d'arme discutait avec l'aubergiste de l'arrivé des répurgateurs. Il semblait tout autant gêné par leur arrivé que ne l'était Syrrha. Remarquant la présence de la jeune nécromancienne, il la regarda d'un oeil noir. Il la jaugea d'un regard lent et dédaigneux puis ignorant sa présentation, il salua l'aubergiste avant de remonter par l'escalier vers les chambres de l'auberge. Syrrha se retrouva seule face à son hôte qui semblait apprécier ses jeunes et jolies courbes. Alors qu'elle le questionnait sur l'endroit où elle pourrait trouver les dirigeants de ce pays. L'aubergiste la regarda avec un sourire angélique.

Vous savez Mamzelle, les routes par ici sont dangereuses. Les Comtes qui dirigent ces contrées se trouvent loin vers l'Est. Voyager dans c'te direction est pas conseillé. Surtout si vous t'nez à votre vie. Voyager jusque Drakenhoff est périlleux. Surtout qu'aucune route n'existe entre n'tre petite cité et la grande capitale de Sylvanie...

L'aubergiste s'appuya contre le comptoir et glissa une main dans sa poche. Il était un peu plus grand que Syrrha et finalement plutôt bel homme. Brun aux yeux noirs il dégageait une chaleur étrange. Il semblait en avoir conscience et jouait de son charme sur la jeune voyageuse qui étrangement n'y était pas insensible. Etait-ce l'ambiance de ce lieu et les courants de magie qui le berçait ou autre chose ? L'aubergiste, après avoir gratifier encore une fois la jeune Syrrha d'un sourire enjôleur, reprit.

Mais l'homme qui vient d'remonter est un peu comme vous. Il veut s'enfoncer dans les terres. J'ai dans l'idée qu'il serait plus sage pour l'un et l'autre que vous voyagiez ensemble... A moins que vous ne vouliez rester encore quelques jours avec moi ?

Le bel aubergiste attendait une réponse de Syrrha apparemment, mais déjà en haut des escaliers, l’homme d’arme était de retour. Il avait rapidement récupérer un petit sac à dos et descendit les escaliers deux à deux. Il se rapprocha d’un pas décidé de Syrrha et de son hôte. Il s'arrêta à leur hauteur et les regarda tout les deux, toujours avec ce regard dur.

Je pars maintenant...

Il laissa sa phrase en suspend comme s'il s'agissait d'une invitation...
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Message par Syrrha »

Eh bien, voilà quelqu'un qui ignorait tout de la politesse et qui semblait on ne peut plus asocial, quel bonheur, d'autant qu'il ne semblait pas non plus ravi d'avoir les répurgateurs dans les pattes, elle l'aimait déjà. Il fallait quel trouve un moyen pour qu'il l'accompagne, se serait toujours utile d'avoir quelqu'un pour couvrir ses arrières. Le regard de l'aubergiste la détourna de ses pensées et elle fronça légèrement les sourcils, mais que faisait-il ?
Alors elle se rappela qu'elle était une femme et lui un homme, cela faisait tellement longtemps qu'on ne l'avait plus regardé comme ça, depuis Jar en fait. Elle n'écouta les dires de son interlocuteur que d'une oreille, car cela l'avait plongé dans ses souvenirs, il faut dire que cela faisait plutôt longtemps que.... enfin qu'elle n'avait eut l'occasion de connaître intimement un homme, ses études avaient quelque peu accaparées tout son temps. Ah le doux plaisir que ce jeune marchand lui avait donné cette journée là dans les bois, elle s'en souviendrait toute sa vie.

Soudain, elle se rappela où elle était, et se mit à rougir alors que les derniers mots de l'aubergiste lui parvenait. Il était plutôt bel homme, c'est pour cela qu'elle hésita un instant, tout en sachant très bien que cela était impossible, rien ne devait la retarder, pas même ces magnifiques yeux noirs. Et puis, il fallait le dire, mais malgré sa gentillesse, il manquait trop d'esprit pour pouvoir véritablement l'intéresser, c'était au moins aussi important que le physique pour elle, comment avait-il pu penser qu'elle n'avait pas déjà penser à faire équipe avec lui ?

Avant qu'elle ait suffisamment repris ses esprits pour donner une réponse, l'autre homme était déjà là, les quelques mots qu'il dit semblant être ce qu'il pouvait faire de mieux pour l'inviter à l'accompagner. Eh bien, tout s'emboitait parfaitement sans qu'elle ait rien eu besoin de dire quoi que soit, que demander de plus ? En tout cas, voilà quelqu'un qui se promettait d'être véritablement intéressant, certes il n'avait pas l'air d'être une lumière, mais elle sentait que son histoire passée était prometteuse, et le faire sortir de sa coquille serait un défi digne de son intelligence. Par contre niveau physique, il y avait bien mieux, ah si lui et l'aubergiste pouvaient fusionner dans l'instant. Mais elle s'égarait, c'était tout elle ça, incapable de se concentrer sur le moment présent.
Ses rougeurs maintenant plus qu'un souvenir, son assurance retrouvé, elle sourit à l'aubergiste.


Votre proposition est fort tentante, mais malheureusement je ne peux rester, avez-vous déjà oublié les répurgateurs ? Et puis, il faudra bien que je m'en aille un jour. Comme vous l'avez dit, les routes sont dangereuses et à deux nous seront plus à même de parer aux dangers qui nous attendent En tout cas je vous remercie d'avoir essayé, c'est tout à votre honneur.
Mais qui sait, l'avenir me ramènera peut-être ici, bonne chance pour la suite.


Alors elle inclina la tête pour le saluer, le baise-main, c'était l'apanage des nobles, or elle était à cent lieux d'en être une. Elle se tourna vers l'autre homme, le regardant de ses yeux verts émeraudes, qui sans un mot lui disait, je vous suis. Ah, ce qu'elle allait s'amuser avec lui.
Modifié en dernier par [MJ] Destinée le 15 juin 2011, 23:46, modifié 1 fois.
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Message par [MJ] Destinée »

L'aubergiste adressa un sourire triste mais tout aussi charmant à la jeune nécromancienne avant de lui adresser à son tour un geste de la main équivoque. Elle lui devait trois pistoles pour la nuit, le repas et probablement l'avertissement sur l'arrivée des répurgateurs sans compter ses regards langoureux. Elle se délesta de ces quelques pistoles et se plantant devant l'homme d'arme, elle lui signifia qu'elle était prête elle aussi.

Cet humain là portait sa vie sur lui. Outre ses vêtements solides et pratiques, sous lesquels Syrrha percevait la présence d'une cotte de maille, son visage anguleux était marqué de deux profondes cicatrices. L'une sous la mâchoire laissait à croire qu'il avait survécu à une tentative d'égorgement. L'autre, qui lui avait arrachée une partie de l'oreille droite, marquait la moitié de sa joue d'un profond sillon. La jeune nécromancienne devinait que l'estafilade se poursuivait sous les cheveux brun mi-long qui retombaient sur un crâne rasé quelques semaines auparavant. La longue lame qu'il portait à la ceinture et la targe accrochées à son sac à dos finissait d'avouer le guerrier qu'il était.

L'homme au regard bleu gris croisa un court instant celui décidé et d'émeraude de Syrrha. Sans un mot, il se retourna vers la porte qu'il ouvrit et quitta l'auberge d'un pas rapide. Il s'éloigna dans la ruelle qui menait vers la porte Est. Le guerrier marchait bon pas et il n'avait visiblement pas l'intention d'attendre la nécromancienne. Toutefois, il jeta un oeil en arrière pour s'assurer qu'elle le suivait. Il lui adressa un signe de tête lui intimant de se presser et reprit sa marche forcée...
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Message par Syrrha »

Ainsi se mirent-ils en marche. Il avançait d'un pas plus rapide qu'elle ne l'aurait souhaité, mais c'était soutenable, du moins pour le moment. Néanmoins, elle resta légèrement en retrait pour pouvoir surveiller son compagnon. Il n'y avait à priori aucune raison qu'il se retourne contre elle, car c'était dans un intérêt mutuel qu'ils faisaient routes ensemble, et il ne paraissait pas avoir de tendances suicidaire. Quoi que, du point de vue de beaucoup, s'enfoncer dans les terres de Sylvanie seul ou même à deux était complètement suicidaire.

Elle n'était pas tout à fait d'accord sur ce point, quelqu'un de non préparé et ne possédant pas les pouvoirs qu'elle possédait n'aurait aucune chance, mais elle savait quels dangers les attendaient, et pouvait affronter le mal par le mal.

Elle avait déjà eu l'occasion de se frotter à des morts-vivants lors de son entrée en Sylvanie, ce qui lui avait paru fascinant, c'est que personne ne les animaient, en soi cela les avaient rendu facile à maitriser, quand aux autres ils n'avaient pas tardé à se retrouver réduit en un tas d'os privée de toutes vie. Elle s'en était bien servi un moment, mais le contrôle constant d'une dizaine de morts-vivants près d'une semaine d'affilé sans avoir plus de quelques heures de sommeil l'avait complètement épuisé, et si jusque là elle avait évité tout contact humain, elle avait du finir par se résoudre à aller à l'auberge qu'elle venait de quitter où elle avait passé quelques jours pour récupérer des forces. Ce qui était le cas, elle se sentait fraiche comme un gardon.

Mais maintenant qu'elle venait de reprendre la route, leur présence rassurante lui manquait. Devrait-elle en ranimer à leur sortie de Leicheberg ? Non, cela risquait de l'épuiser inutilement, après tout elle avait déjà quelqu'un qui se rapprochait étrangement d'un de ses servant, il savait se battre était totalement silencieux et d'une certaine façon obéissant, vu qu'il allait la protéger durant leur voyage. Et puis, si des morts vivants les attaquaient, elle n'aurait cas en prendre le contrôler.

L'homme lui fit signe de presser le pas, et elle s'aperçut effectivement qu'elle s'était laissé distancer, elle se dépêcha de rattraper son retard, se retrouvant presque au même niveau que lui, mais toujours très légèrement en retrait. Sachant qu'il souhaitait le silence, et que pour le moment parler ne servirait qu'à l'irriter, elle se dit qu'il valait mieux lui laisser l'initiative. C'est ainsi que seul leurs bruits de pas annonça le début de leur voyage ensemble. Elle ne trouvait pas cela désagréable du tout il faut le dire, elle n'était pas non plus quelqu'un de très bavarde.
Modifié en dernier par [MJ] Destinée le 19 juin 2011, 14:41, modifié 1 fois.
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Re: [Syrrha] La liberté d'une servilité voulue...

Message par [MJ] Destinée »

L'homme d'arme marchait bon pas et Syrrha le suivit en silence dans les ruelles de Leicheberg. Elle cala son pas sur le sien et se concentra sur son souffle, sur ce flux qui donnait la vie. La ville était plutôt animée en cette matinée, mais la route choisie par le guerrier semblait les éloigner de l'agitation. Après un bon quart d'heure de marche, ils arrivèrent devant la porte Est. Ce lourd édifice de pierre ouvrait une brèche dans les petits remparts qui fortifiaient Leicheberg. La tour devait faire une bonne dizaine de mètre de haut. Elle était crénelée et plusieurs meurtrières la ceinturaient. Les herses, et l'énorme double porte bardée de fer, étaient ouvertes. Un seul soldat semblait monter la garde. C'était probablement suffisant car personne ne semblait se présenter à cette porte. Elle ouvrait sur les basses collines de Sylvanie et les campagnes dangereuses de ce comté.

A l'approche de Syrrha et de son compagnon d'arme, le soldat appuyé contre sa lance se redressa. Il rajusta son casque et fit un pas vers le centre de la porte Est comme pour marquer sa présence. Il regarda l'étrange couple approcher et les jaugea rapidement. Deux types de gens se présentaient à sa porte : ceux qu'il voyait régulièrement, ils passaient et repassaient par cette porte, souvent à l'aube ou au crépuscule. Et ceux qu'il ne connaissait pas. Ils sortaient et il ne les reverrait plus jamais. Ces deux là faisait apparemment partie de cette seconde classe de passants. Il les laissa donc passer sans histoire. Inutile de perdre son temps avec des morts en sursis qui ne lui apporteraient rien.

Les deux aventuriers quittèrent donc Leicheberg discrètement et sans histoire. Ils se retrouvèrent sur une petite route qui descendait vers un petit hameau au pied de la colline. Le soleil était bas et l'air était encore frais mais le rythme soutenu de leur marche les réchauffait. Le guerrier ralentit le pas et sortant une gourde, il but un peu. Il essuya sa bouche d'un revers de manche puis tendit la gourde à Syrrha.


Tiens...
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Message par Syrrha »

Ils sortirent de la ville sans histoire, à quoi bon, pour tous ils étaient des morts en sursis, ce n'était d'ailleurs pas pour lui déplaire, les morts sont discrets et n'attirent pas l'attention, c'était exactement ce qu'elle recherchait. Alors qu'il marchait sur un petit chemin menant à un hameau, et qu'elle se préparait à un long silence, son compagnon ralentit le pas, cela l'a surprit suffisamment pour qu'elle se retrouve au même niveau que lui avant qu'elle règle son pas sur le sien. Elle trouvait que c'était un peu tôt pour boire, mais elle ne refusa pas d'en prendre lorsque celui-ci la lui tendit, car c'était une manière de commencer la communication.

C'était comme pour apprivoiser un animal farouche, soit on le tuait pour en faire un servant, soit on commençait à tisser des liens avec lui. C'était ce qu'ils étaient après tout, des animaux, certes d'une certaine façon plus évolués, bien que parler d'évolution puisse être sujet à caution lorsqu'on voyait comment la plupart des hommes utilisaient leur intelligence, mais des animaux tout de même. Bon, cependant elle pensait qu'il était suffisamment intelligent pour qu'elle puisse sauter quelques étapes.

Elle prit donc une longue gorgée avant de lui rendre la gourde. On aurait pu s'attendre à ce que comme toute personne normalement constitué elle dise merci, mais les mots qui sortirent alors de sa bouche pouvaient être considérer comme plutôt surprenant, d'autant qu'elle les débitait plutôt rapidement, et avec un ton totalement neutre.


Je pourrais dire que vous êtes plus commode que vous ne le paraissez si je ne le savais pas déjà, ou alors tout simplement vous dire merci, mais ce serait ennuyeux.
Je ne recherche pas la compagnie des autres, mais ce n'est pas pour autant que je la refuse, tout comme vous si je suppose bien. Nous nous méfions l'un de l'autre, ce qui est normal, mais vu qu'il est probable que dans les jours à venir, la vie de l'un repose sur celle de l'autre, autant commencer par tisser des liens en se passant du processus habituel de mise en confiance, qui est fort long.
Je jure de ne jamais rien tenter contre vous durant notre voyage, car si vous mourrez, il est fort probable que je vous suive de près, de même si l'inverse se produit, car nous allons affronter des dangers qu'un homme seul ne pourrait pas surmonter. Je pense que pour notre tranquillité à tout les deux, il est mieux que ceci soit clair, ainsi nous pourrons avoir confiance en l'autre, du moins jusqu'à ce que notre route se séparent.


Elle était très curieuse de voir comment il allait réagir à ce discours qu'elle lui avait fait tout en continuant à marcher.
Modifié en dernier par [MJ] Destinée le 01 juil. 2011, 22:03, modifié 1 fois.
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Syrrha, Sorcier renégat
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Re: [Syrrha] La liberté d'une servilité voulue...

Message par [MJ] Destinée »

Alors que la jeune nécromancienne posait les bases d'une relation indifférente mais cordiale, l'homme la regarda, impassible. En silence, il laissa Syrrha s'exprimer, puis, sans un mot, il récupéra sa gourde dans les mains de la jeune humaine. Il la reboucha, à l'aide de son bouchon de liège, d'un coup puissant du plat de la main. Il laissa alors planer un court silence avant de répondre, laconique...

Tu parles trop...

Syrrha avait joué finement mais le guerrier semblait voir clair dans son jeu. Il s'essuya le nez avec son index et lui adressa un clin d’œil froid. L'homme d'armes se retourna et se remit en marche, sans un mot. Sa main droite était maintenant posée sur sa hanche gauche à quelques centimètres de la garde de sa lourde lame d'acier bleue.

Mais qui était donc cet inconnu insaisissable. Syrrha commençait à se poser des questions. Il l'avait invité à le suivre à mi-mots et maintenant il lui offrait à boire. Vu de cet angle, il était plutôt agréable et prévenant. De l'autre, il marchait bon train et ne laissait aucun répits à la nécromancienne et maintenant, il avait la main trop près de son arme pour être qu'elle puisse lui faire confiance. Certes, faire confiance à un vivant n'était pas dans sa nature, mais Syrrha se sentait tout autant en sécurité qu'en danger aux cotés de cet homme.

Elle reprit sa marche derrière le large guerrier et l'observait tout en trottinant derrière lui. L'étrange couple rejoignit rapidement les faubourgs désertiques de Leicheberg. Nulles âmes qui vivent ne parcouraient la rue principale de ce premier village qu'ils parcouraient. Le crépuscule approchait et après plusieurs heures de marche, la jeune aventurière se sentait fatiguée. Elle avait soif, et elle avait faim. Elle se sentait si vivante, c'était si étrange au regard de l'art aéthyrique qu'elle explorait. Comme si ce guerrier entendait ses pensées, il ralentit le pas et tourna lentement son regard vers elle. Il la jaugeait. Il observait autant les forces physiques qu'il lui restait que celles de sa volonté. Il s'arrêta et essuya son front d'un revers de son gant de cuir gauche. Il laissa le silence retombé semblant s'assurer de ce dernier puis de sa voix grave et monotone, il s'adressa à elle...


On dort ici où tu peux encore marcher jusqu'au crépuscule ?

Encore une fois, la question de ce guerrier était à double sens. Elle était épuisée physiquement, mais la nuit ne tarderait pas. Poursuivre une demi-lieuee ne la tuerait pas même si elle risquait de se réveiller fourbu et percluse de courbature. En même temps, s’ils s'arrêtaient dans ce village désert, où allaient-ils pouvoir trouver le gîte et le couvert ?
Information : La caractéristique NA signifie Nombre d'Action. Merci de corriger ta signature et de mettre 1 pour cette caractéristique comme je l'ai fait pour ta fiche de perso ;)
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Syrrha
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Re: [Syrrha] La liberté d'une servilité voulue...

Message par Syrrha »

Elle s'était attendue plus ou moins à ce genre de réponse, mais elle aurait tout de même aimé qu'il soit un peu plus expressif. De plus il avait l'air plus méfiant qu'auparavant, car il tenait maintenant sa main très proche de son épée tout en marchant. Pourtant elle ne pensait rien avoir dit qui puisse aiguiser sa méfiance, au contraire, même s'il était arrivé à lire entre les lignes. Cet homme avait du connaître beaucoup d'hypocrisie dans sa vie, ce n'était visiblement pas quelqu'un de qui elle gagnerait la confiance en parlant, c'était par des actes que cela se produirait, il n'y avait qu'à attendre l'occasion idéale. Bon, en tout cas, ce n'était pas maintenant qu'une aura de tranquillité s'installerait entre eux. Malgré son discours, elle n'avait en rien perdu la méfiance qu'elle lui portait, ce n'avait été que des mots pour tenter de le sonder.

Alors qu'ils continuaient à progresser, elle sentit progressivement son corps se fatiguer, ainsi que la faim venir, ce qui était logique, elle brûlait de l'énergie elle se devait de se ressourcer. Si elle était habitué à marcher, elle ne tenait jamais un tel rythme. Ah les limites du corps, une partie de ce qui la rendait vivante, plus elle y pensait, plus ça ne devenait qu'une série de contraintes dont il fallait se libérer. Le corps humain était faible et fragile, il n'était certainement pas suffisant pour ce qu'elle rêvait d'accomplir.

Soudain, le guerrier ralentit le pas puis tourna la tête pour la fixer. Elle n'aimait pas vraiment son regard, comme s'il cherchait à pénétrer les tréfonds de son âme. Généralement les personnes ayant ces yeux là pouvait être très dangereuses, car elles voyaient au delà des apparences. Elle était comme ça, et il semblait que lui également, la question était de savoir qui des deux gagnerait le jeu quand sans vraiment le vouloir, l'un et l'autre avaient commencé en décidant de faire route ensemble.

Et enfin, après un silence que beaucoup auraient trouvé gênant, mais qu'elle avait mit à profit pour réfléchir sur cet homme, il ouvrit enfin la bouche. Ce qu'il dit était nécessaire, ce n'était pas quelqu'un qui gâchait les mots pour rien, il aurait fallu être le dernier des imbéciles pour ne pas le voir, mais la façon qu'il eut de la tourner là faisait passer comme un test, une manière de la jauger. Le fait qu'il ait choisi d'en faire une question rendait ce test aussi visible qu'elle se tenant au milieu d'une troupe de répurgateurs. Alors qu'il avait plus ou moins mener la "barque" jusque là, il lui laissait prendre une décision, du moins en apparence, en fait tout ce qu'il lui demandait c'était si elle était capable de continuer encore un peu. Il voulait jouer, très bien, elle allait jouer, mais se serait selon ses propres règles. Elle mit un certain temps à répondre, non pas car elle voulait ménager un instant de silence, comme lui l'avait fait, mais simplement car elle souhait choisir soigneusement ses mots.


Continuer est une hypothèse intéressante mais dangereuse, la nuit les morts rodent, il est donc plutôt risqué de dormir à la belle étoile, et c'est ce qui arrivera si nous continuons jusqu'au crépuscule. A moins bien sûr que vous connaissiez un autre endroit où nous pourrons nous arrêter avant que la nuit tombe.

Syrrha fit une courte pause.

Si l'on peut éviter un gaspillage de forces inutiles en combattants les mort-vivants dès la fin de notre première journée de voyage, cela ne serait pas plus mal. Il vaut mieux en effet préserver nos forces pour la suite lorsque le temps viendra où nous n'aurons plus le choix. Bon, après il faudrait que quelqu'un nous ouvre sa porte, les rues sont déjà désertes, je suppose donc que tout un chacun est déjà cloitré chez-lui. Après c'est sûr, cela nous ralentira, la véritable question qu'il faut se poser, c'est voulons nous voyager rapidement ou sûrement ?

A son tour de le tester, tout en soulevant bien sûr des problèmes qui lui semblaient essentiels, et auquel il fallait réfléchir. Ses premiers jours en Sylvanie où elle avait évité tout contact humain lui avaient servi de leçon, elle ne comptait pas gaspiller encore ses forces.
Modifié en dernier par [MJ] Destinée le 03 juil. 2011, 15:41, modifié 1 fois.
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Syrrha, Sorcier renégat
Profil: For 8 | End 8 | Hab 9 | Cha 8 | Int 10 | Ini 9 | Att 8 | Par 8 | Tir 8 | NA 1 | PV 60/60
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Sur l'image, elle est en petite tenue.

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