Chaque parcelle du corps et de l’âme de Vladimir combattait férocement le sortilège lancé par Archibald même s’il n’en montrait aucun signe visible, du moins il l’espérait. Le Vampire était une créature surnaturelle et donc imprégné de Magie Noire et le Nobliau tentait de l’utiliser comme une barrière pour repousser l’influence d’Archibald qui souhaitait sans aucun doute lier son Vassal à sa personne de manière plus étroite qu’un simple accord verbal. Après quelques secondes qui parurent interminable, Vladimir sentit la pression se relâcher et la Magie se dissiper… Il n’aurait su dire si sa résistance mentale lui avait permis d’échapper au sort que voulait lui infliger son suzerain mais il ne doutait pas qu’il le verrait tôt ou tard. Le Von Carstein se releva lentement et toisa Archibald avec méfiance.
Ce dernier semblait être satisfait de la réaction de Vladimir, avait-il perçu une résistance à son sortilège ? Si tel était le cas, il n’en montrait aucun signe de contrariété et ce n’était pas forcément une bonne chose car le Noble ne savait pas s’il devait se méfier de son suzerain ou non, en connaissance de cause, il lui vint bien vite à l’esprit qu’il serait plus prudent de rester sur ses gardes, les Von Carstein n’étant pas réputé pour leur haute loyauté, Mannfred à leur tête.
Les paroles qui suivirent tirèrent le Nobliau de sa réflexion, plus précisément le nom par lequel Archibald venait de le qualifier… Vladimir von Carstein. Une étrange sensation lui traversait le corps à l’entente du nom du personnage qu’il vénérait comme une divinité, celui dont la statue de marbre trônait majestueusement dans le hall d’entrée du château, Vlad von Carstein. Ayant toujours gardé son nom de naissance même lorsqu’il fut transformé en enfant de la Nuit, Vladimir n’avait pas l’habitude s’entendre appeler par le nom du plus grand Seigneur Vampire de Sylvanie, qui plus est avec un prénom comme le sien, cela faisait très présomptueux et il n’était pas sûr de mériter encore de porter ce nom si symbolique.
Le Vampire suivit Archibald au dehors, traversant les couloirs du manoir qui étaient étrangement silencieux, la fête devait sans doute être finies et les Aristocrates de la Nuit entrain de terminer la soirée en se reposant dans leurs cercueils, seul les bruits de pas d’Archibald et de Vladimir venaient troubler le silence mortuaire qui régnait à présent dans le château, ils passèrent devant la statue de Vlad von Carstein auquel il jeta un rapide coup d’œil avant de se diriger vers la statue, le regard de marbre du vampire dans son dos.
Les deux Vampires prirent le chemin des écuries qui renfermaient de nombreux coursiers, certain paré d’une magnifique robe noire et qui paraissaient normaux, d’autres par contre semblaient tirer tout droit des cauchemars que les Mortels pouvaient faire… Des destriers démoniaques dont les yeux brillaient comme des flammes et dont les os étaient par endroit à l’air libre. Ces derniers hennissaient avec une telle rage qu’il était clair qu’ils étaient dressés au combat, sans doute utilisés par Archibald lors des guerres qui l’opposait à un autre Vampire ou alors contre un ennemi extérieur à la Sylvanie… L’Empire par exemple.
Enfourchant leurs chevaux, Vladimir et Archibald partirent au galop dans une direction seulement connue par le suzerain du nouveau seigneur… Le Vampire n’était pas très à l’aise sur son cheval, il n’avait pas l’habitude de monter et cela se ressentait, aussi Vladimir faisait-il attention… Archibald quant à lui n’avait pas l’air d’apprécier le voyage, habitué à circuler par d’autres moyens, plus dignes de son statut. Après une heure ou deux de galops, ils arrivèrent finalement à destination et Vladimir fut quelque peu déçu par la taille du duché qu’il allait diriger, ce dernier n’étant d’ailleurs pas très loin du domaine d’Archibald qui voulait apparemment garder un œil sur lui, ce qui énervait Vladimir au plus haut point. De par sa situation géographique, Feuhelvald se situait non loin des frontières…
Descendant de son cheval, Vladimir jeta un coup d’œil autour de lui, le Bourg était entouré par une forêt épaisse et hostile, du moins pour les Humains vivants ici… Archibald s’étant apparemment opposé à ce que les paysans abattent les arbres, cela paraissait isoler le domaine du reste de la Sylvanie tant la forêt constituait une sorte de barrière naturelle entre Feuhelvald et l’extérieur, les forêts de Sylvanie étant tout sauf sûres, peu de gens se risqueraient à les traverser, sauf par extrême nécessité comme certains marchands selon les dires d’Archibald… Des Humains qui pensaient cette partie de la Sylvanie relativement plus sûre, avec l’arrivée de Vlad, cela risquait fortement de changer la donne. Le Vampire se tourna alors vers Archibald, toujours sur son cheval.
Je pense que ce Bourg sera parfait pour mes débuts, Seigneur Archibald, je vous remercie de votre confiance et ferai en sorte de faire prospérer cette région en mon nom… Et au vôtre évidemment..
Vladimir ne termina pas sa phrase car Archibald venait montrer une personne du doigt qui se tenait dans l’encadrement des portes du Bourg, Siegfried était son nom et il serait chargé de conseiller et d’aider Vladimir dans sa tâche. Une fureur abyssale s’empara des entrailles du Vampire et il répondit à son suzerain d’une voix glaciale et ferme.
J’accepte volontiers ce… présent, de votre part Archibald. Mais je demeure le Maître de ces lieux et j’entends diriger ce bourg comme je l’entends bien que je ne doute pas des conseils avisés que votre serviteur soit en mesure de me donner… Je suis quelqu’un de prudent, vous ne pourrez que le constater.
Sur ces mots, Archibald laissa échapper un dernier rire mesquin avant de se transformer en une énorme chauve souris vampire et de s’envoler en direction de son propre manoir, pour le plus grand bonheur de Vladimir. Malgré tout, il était enfin chez lui et ne devrait plus supporter la présence de son maître à tout bout de champs et il ne comptait pas se laisser dicter sa conduite par ce laquet dont il n’était d’ailleurs pas possible de dire s’il s’agissait d’un mort ou d’un vivant.
La silhouette spectrale s’inclina légèrement devant Vladimir qui le toisait avec un mélange de méfiance et de profond mépris. Le Vampire s’avança de quelques pas pour se retrouver face à son nouveau… Surveillant.
Il s’agissait là de mon intention première en arrivant sur ses Terres, Siegfried. Archibald souhaite que vous m’aidiez dans ma tâche, chose qui ne me pose pas vraiment de problèmes, en revanche je n’apprécie guère de me sentir oppressé mais nous en reparlerons en privé. Restez en retrait pendant que je m’adresserai à la foule.
Sa longue cape traînant sur le sol, Vladimir passa à côté de Siegfried pour se diriger vers la place du Bourg, ses sens supérieurs lui permettaient de déceler regards et présences derrière les volets des maisons, les habitants savaient qu’un Von Carstein était arrivé, pour leur plus grand malheur ? Ce n’était pas certain pour autant. Vladimir appela les Vents de Magie en faisant un léger mouvement de la main, espérant se rendre encore plus impressionnant aux yeux de la foule silencieuse et invisible mais pourtant bien réelle. D’une voix puissante et autoritaire, Vladimir s’adressa à la foule.
Salutations à vous, Habitants de Feuhelvald… Je suis Vladimir von Carstein et le nouveau Seigneur de ce Bourg, envoyé par le Seigneur Archibald pour rétablir ordre et prospérité sur des terres trop longtemps délaissées. Je n’exige que deux choses de vous : la Loyauté, chose que tout peuple doit avoir envers celui qui le dirige et le Dévouement, car un Seigneur doit pouvoir compter sur les gens dont il est responsable. En échange, je m’engage à faire prospérer et grandir ce Bourg dont je m’occuperai avec le plus grand soin et à assurer votre sécurité… Les créatures qui rodent dans ces bois ne sont pas sûres et je peux les tenir à distance de vous par ma seule volonté, ne l’oubliez pas. Maintenant sortez de vos maisons et accueillez votre nouveau Seigneur comme il se doit, car telle est ma volonté !
Les paroles de Vladimir si elles étaient remplies de promesses et avaient été prononcées sans aucune méchancetés ne demeuraient pas moins menaçantes, ce peuple se soumettrait ou subirait le courroux du Vampire. Le Seigneur de Feuhelvald ne souhaitait pas pour autant recourir à la violence s’il pouvait l’éviter car il était toujours plus avantageux de se faire aimer du peuple plutôt que d’être haït… Aussi serait-il relativement clément au début pour endormir les méfiances comme l’avait fait le Grand Vlad à son époque et une fois que ces paysans seraient doux comme des moutons, il pourrait en faire ce qu’il voulait… Les enrôler, lever une Armée et marcher sur le Domaine de Ludwig von Carstein… Les choses sérieuses commençaient enfin pour Vladimir et grand temps il était. Une légère brise venait faire voler les longs cheveux noirs de l'Aristocrate qui attendait avec patience l'arrivée de ses ouailles.
Vladimir tente de lancer le sort Charisme Surnaturel et j'utilise Charisme niveau 3 et Eloquence pour m'aider dans mon discours.