Une épreuve de force était entrain d'avoir lieu silencieusement dans la Salle du Trône du manoir de Feuhelvald... Vladimir et Siegfried s'observait avec une lueur de défi dans le regard et aucun des deux ne paraissait avoir peur de l'autre. Le Vampire compris à cet instant qu'il devrait compter avec son vis à vis du moins pour un moment et qu'il lui serait impossible de se faire véritablement obeir de lui. Pire encore, Siegfried pensait se trouver en position de force par rapport au Seigneur des Lieux, ce qui agacait Vladimir au plus haut point et lui donnait l'envie de se lever de son Trône et de remettre ce moustique à sa juste place dans l'ordre des choses, seul Archibald l'empêchait de déchaîner sa colère sur cet empêcheur de tourner en rond. Siegfried tourna finalement les talons et disparu dans le couloir du Manoir, Kergan entendait le bruit de ses pas s'éloigner en direction du Hall d'Entrée et finalement un silence total recouvra le Manoir. La solitude, voilà bien une chose que Vladimir n'avait eu le loisir de s'offrir durant ces derniers mois, le palais de Ludwig et d'Archibald étaient continuellement remplis de serviteurs et d'invités et il était très difficile de se retrouver seul et au calme. Ce ne serait certainement plus le cas quand les Mortels viendraient se mettre au service de leur nouveau Maître.
Presque avec nonchalance, Vladimir appela les Vents de Magie qui se condensèrent entre ses mains avant de provoquer un son calme et reposant, celui du bruit des vagues qui venaient se briser sur la plage. Cela faisait bien longtemps que le Vampire n'avait plus entendu ce bruit si caractéristique, depuis son existence de Mortel pour être exact. L'eau était à présent devenue son ennemie, si puissant était-il maintenant il était incapable de poser un pied dans l'eau courante d'un ruisseau en pleine forêt, il était donc inutile de songer à revoir cette étendue infinie d'eau salée. La Magie finit par se dissiper et le Vampire se retrouva à nouveau dans un silence mortuaire. Poussant un léger soupir, il se leva et se rendit à la fenêtre pour observer ses paysans et voir s'il appercevait Siegfried, mais nul trace du Spectre... Il semblerait qu'il était possible de lui faire confiance pour des missions de ce genre. Une voix vint le tirer de ses pensées, la voix de son conseiller qui était revenu.
Vous avez été rapide, je pensais...
Lorsque Vladimir se retourna pour faire face à son interlocuteur, il recula d'un pas sous l'effet de la surprise de ce qu'il était entrain de voir, une vision de l'Enfer ou plutôt de ce qui était le quotidien des habitants de la Sylvanie sous le joug des Von Carstein. Des visages dont l'expression reflettaient une intense terreur, des cris et puis un rire machiavélique, sournois et sadique qui résonnait et qui couvrait presque les hurlements de désespoirs des Humains. Dans les cieux, de pâles silhouettes se préparant à fondre sur la masse paysanne pour les prendre de leurs mains glacées. Après quelques secondes, la vision pris fin et si le Vampire avait été pris par surprise au début, son visage s'était peu à peu fermé, il savait déjà tout cela et ces images ne l'affectaient en aucune façon. Tel était le quotidien des Paysans de Sylvanie depuis que Vlad le Grand était parti... Lui avait trouvé le moyen de se faire admiré et aimé par les Paysans de Sylvanie et était parvenu à se nourrir car les Mortels se pressaient pour avoir le privilège d'être mordu par le plus puissant de tous les Vampires, c'était ainsi qu'il voulait être vu par les Paysans de Feuhelvald, comme un Dieu et non comme un Tyran. Vladimir Kergan aurait le loisir de brutaliser ses ouailles si ces dernières ne daignaient pas l'aimer, il les plongerait dans une Terreur si grande que même Siegfried en palirait d'effarement, mais cela serait en dernier recours.
Oui ils m'apprécieront Siegfried, ils m'apprécieront à un tel point qu'ils se livreront d'eux même à Moi pour avoir le privilège de connaître le plaisir que l'on ressent lorsque l'on aspire le fluide vital en dehors du corps. Ma vision des choses n'est peut-être pas celle d'Archibald von Carstein mais elle était celle du Seigneur Vlad von Carstein et la Sylvanie n'a jamais été et ne sera jamais aussi puissante que lorsqu'il était à sa tête. Ne croyez pas que je n'userai jamais des instruments que sont la Terreur et la Souffrance, mais mon Ancêtre savait comment se faire aimer de son peuple et je compte bien percer son secret...
Les traits de Vladimir se tendirent, il paraissait presque exalté lorsqu'il parlait de son Ancêtre, le modèle qu'il s'était juré de suivre dés qu'il fut transformé en Fils de la Nuit, Vlad avait un sens de la perspective et un génie qui était totalement hors de portée de Mannfred von Carstein aussi puissant soit-il aujourd'hui. Voilà la raison pour laquelle, le Fondateur de la Lignée des Von Carstein fut le plus proche de parvenir à s'emparer de l'Empire de Sigmar et y serait parvenu sans la trahison de Mannfred alors que ce dernier sans avoir été trahi ne parvint jamais à être aussi proche du but que Vlad.
Vous serez mon guide, Siegfried. Vous m'aiderez à devenir plus puissant que je ne le suis déjà et vous ne pourrez que vous incliner quand vous verrai les Paysans venir se prosterner devant les portes de ce Manoir comme ils le faisaient jadis devant Drakenhof car vous saurez à ce moment... Que j'avais raison.
La légère lueur de folie qui avait habitée les yeux de Vladimir s'évanouit peu à peu et ce dernier repris place sur le Trône de son Manoir et ne dit plus rien pendant quelques secondes avant de reporter son regard sur Siegfried, sa voix était moins emportée et plus calme que précédemment.
Avez-vous fait ce que je vous ai demandé avant que vous ne partiez, Siegfried ? Il me semble également vous avoir entendu dire que vous me feriez visiter ce Manoir plus en détails...
Vladimir lance le sort vérité pour être certain que Siegfried ne lui ment pas s'il s'est acquitté de sa mission et sur ce que les gens disent au dehors.