Un souffle de vent parcourra la cime des arbres tandis que le chef mercenaire respirait une grande bouffée d'air comme s'il s'agissait de la première de la journée. Il rit et range son arme dans son dos. Après quoi, il partit d'un pas vif en direction de ses officiers et il commença à parler vite et avec des termes un peu trop complexe pour la compréhension déjà limitée de l'ogre. Après quoi, toute la troupe et gageons également Ghargar se mirent en route vers l'orée des bois. Tous marchaient en silence, épée toujours au clair, visiblement prêt à en découdre si des autres cavaliers venaient à surgir. Mais il n'en fut rien et le chemin vers la sortie se fit sans encombre.
Le soleil éblouit les yeux du colosse quand il passa enfin le dernier arbre le retenant hors de la plaine. Il fallut ainsi un petit moment au puissant mercenaire pour qu'il puisse voir le spectacle s'affichant devant ses yeux. Les cavaliers avaient été chargé tandis qu'ils semblaient avoir voulu accourir en direction des bois. Visiblement surpris par l'action des lanciers, ils s'étaient fait massacré proprement et visiblement pas un seul ne manquait à l'appel. Une bonne chose en soit, car il aurait été dommage que les impériaux soient au courant de leur petit manège.
Le carré de piquier avait perdu un peu près un tiers de ses effectifs initiales, ce qui restait peu quand on voyait le massacre qu'avait subi les hommes pas malin. La perte du pas malin en loque avait dû y être pour quelque chose, en tout cas, le duo d'ogre avait bien fait son job et ça c'est super pour le prestige et le prestige, c'est bien pour les affaires... Et les affaires, c'est bien pour manger... Oulala, trop de réflexion ! Le cerveau de l'ogre risquait d'exploser s'il continuait comme cela. Ainsi oublia-t-il rapidement cette histoire trop complexe pour se rabattre sur ce qu'avait fait son subordonner durant son absence.
Ce dernier attendait là, nettoyant son arme tout en regardant avec des yeux qui semblaient dire qu'il cherchait à comprendre ce qui venait de se passer devant lui. Malgré cela, il n'avait pas bougé d'un poile et on pouvait voir Doudou monté sur Riri et en train d'attacher un dernier nœud retenant un large amas de corps. Il y avait là de quoi tenir plusieurs jours facilement... après, vu la tête que tirait la monture, elle sentait le poids sur ses épaules et pas certain qu'elle soit pleinement en forme pour en plus porter son maître et combattre.
L'ogre n'eut pas le temps d'aller trop loin dans sa réflexion, car un cor venant des lanciers indiqua que les mercenaires allaient se mettre en mouvement. La colonne ainsi formée était clairement moins grande que celle qui était venue à l'origine, difficile à dire pour l'ogre, mais pour lui, il devait en manquer trois ou quatre mains. Mais après, dire combien il en restait, le nombre était bien trop grand pour qu'il puisse compter jusqu'à là, et à leur tête se tenait le commandant qui affichait un large sourire. Ce dernier passa à côté de l'ogre et s'arrêta à sa hauteur pour lui parler :
-La troupe d’impériaux qui reste dans le village est assez importante, ils sont plus nombreux que nous. Bon, ça fera plus de gens à tuer, mais il va falloir charger qu'une fois que j'en donnerais l'ordre, pas avant. Compris ? Après, on tue et on brûle tout ! Ils vont comprendre que l'on ne manque pas de respect à Harister Von Gloffen ! Que mon épée soit mon unique vérité et que la mort soit la seule réponse que ces chiens recevront ! Aujourd'hui, c'est une bonne occasion de se dépasser!
Et il rit encore une fois avant de reprendre sa route.
On aurait pu croire que la colonne de mercenaire avançait normalement, mais en réalité, ce n'était pas du tout le cas. En effet, tandis que les piquiers avançaient vers le passage les menant directement à leur cantonnement, l'ensemble des joueurs d'épée sauf une main moins un doigt ainsi que le trio de mercenaires non-humains s'avançaient en direction de l'autre entrée. Visiblement là encore, les gardes ne comprirent pas trop le manège, visiblement trop absorbés par une discutions entre eux. Les instructions que leur avaient transmis le commandant mercenaire étaient très simple : ne pas faire de bruit avant d'être au niveau de la grosse maison où créchait le général, donc pas d'arme à feu et si possible, pas de cris de guerre... La troupe arrive à cinq mètres... Trois... Les soldats sont à porté de bras. Il est temps de passer à l'action !
En étant à l'entrée, l'ogre monté sur sa bête pouvait voir qu'une petite population de soldats marchait dans la rue menant au QG ennemi, sans formation déjà en place, ils n'avaient aucune chance de réussir à retenir un ogre chargeant... alors un ogre sur une bestiole encore plus crosse !