[Hans Ottweiler]Mais où sont les neiges d’antan?

La province du Wissenland a changé de mains plus d'une fois au cours de sa longue histoire, du coup ses troupes régulières sont farouchement indépendantes. La Comtesse Emmanuelle von Liebwitz dirige cette terre depuis la ville de Nuln, mais officiellement, la capitale de la province est Wissenburg.

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[Hans Ottweiler]Mais où sont les neiges d’antan?

Message par [MJ] Mestre Pongo »

Semblablement, où est la reine
Qui commanda que Buridan
Fût jeté dans un sac en Seine ?
Mais où sont les neiges d’antan ?
___

Chapitre I : Wissenbourg
___

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Une route bordée d'arbres, une longue allée qui Hanz suit paisiblement. Devant lui, quelque part, la large demeure Baumtreppen et l'inconnu. L'aventure, déjà!

Hans avait passé la veille, comme souvent, dans une auberge. L'établissement, propre et sans prétention, abritait les légions d'habitués venant noyer leurs vies tracassées dans l'eau-de-vie locale; bien souvent, il s'agissait des serviteurs des quartiers riches, des hommes de l'ombre et des bonniches des quartiers plus cossus, confrontés à l'ignorance et le mépris de leurs patrons pour une paye de misère. On les reconnaissait à leurs uniformes de service, soigneusement pliés sur des chaises noircies par l'alcool et la fumée.

Un des poivrots de l'établissement, se fiant à son allure martiale, l'avait pris en sympathie et lui avait filé ce qu'il appelé "un tuyau". Après bien des vagabondages d'esprits et des détours de la parole, le "tuyau" s'était enfin fait un brin moins mystérieux. Et comme Hans n'avait au fond pas grand chose de mieux à faire, il l'avait suivi.

C'est pour cela qu'il se dirigeait en ce moment même vers la résidence des Baumtreppen. Selon les dires de l'ivrogne, les propriétaires cherchaient à mettre la main sur un aventurier recommandable pour une mission des plus importantes. Et la récompense s'annonçait fabuleuse. Aussi, sans trop s'illusionner, notre apprenti guerrier s'était-il reconnu dans cette description, et mis en marche.

A vrai dire, depuis qu'il avait quitté le domicile familial, Hans n'avait guère vécu dans l'excitation. Les soirées tranquilles, les courts trajets et les entraînements avaient ponctué un paisible voyage le long du Reik, voyage qui l'avait mené jusqu'à Wissenburg. Rien, pas un duel ni un combat n'avaient su égayer ou enrichir son errance, ce dont une partie de lui, bien sûr se félicitait. Mais devant ce chemin bordé de hauts arbres taillés, il commençait à se demander si ses pas ne l'avaient pas guidé, malgré tout et par hasard, à la rencontre d'un héroïque destin.
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Message par Hans Ottweiler »

Et il était temps que des hauts faits soient réalisés, il avait du retard. A son âge certain été déjà champion de la Reiksguard. Devenir champion de l'empereur n'était bien sûr pas dans les projets du grave bourgeois, mais une accélération de sa nouvelle carrière serait la bienvenue. Devenir un éditeur prospère était-il un destin héroïque ? Malgré des tas d'arguments surement pertinents Hans avait intellectuellement du mal à répondre à cette question par l'affirmative. Il s'obligea donc à tempérer son exaltation et se donner des objectifs à sa portée.

Les routes qui l'avaient mené jusqu'ici lui avaient beaucoup appris. La première chose était que le voyage était plein de contrariétés. L'armure était une mauvaise idée. Marcher couvert de pièces d'acier est particulièrement inconfortable, ses épaules de citadins lui rappelèrent vite son manque d'entrainement et d'habitude. L'entretien du poli-miroir du matériel se révéla également une corvée dont le bourgeois ne souhaita pas s'acquitter il dut donc trouver un artisan pour en peindre les éléments avant qu'ils ne disparaissaient sous les piqûres de rouille. Son embonpoint et son dos délicat l'obligea à acquérir un mulet pour le transport de ses affaires. Une bête gentille et placide mais certainement pas héroïque ni même conforme à l'idée que Hans se faisait de l'aventure. Pour finir la succession d'auberge, de plantureux repas et de droit d'entrée dans les bibliothèques avait quelque peu asséché les finances de l'escrimeur, ce « tuyau » était donc tombé à point nommé. Idéal pour faire le plein de Guilder avant de reprendre ses recherches et pourquoi ne pas mettre d'épiques épices dans le plat du voyage.

Pour mettre toutes les chances de son côté Il avait donc attrapé la première épouse venu et contre quelqu'une de ses dernières pièces, lui avait fait laver et repriser ses vêtements. Les gens de son milieu se méfiaient des soldats et autre mercenaires, ils voyaient ces soudards comme de véritables fléaux du commerce, n'exerçant cette profession que parce qu'ils étaient incapables d'exercer un métier honnête. Mr Ottweiler n'avait rien de commun avec ces spadassins, issus d'une famille de notable, ancien employé municipal sachant lire et écrire, propre sur lui, poli il savait que si un riche bourgeois cherchait quelqu'un de confiance, il était assurément l'homme de la situation.

Gonflait de cette certitude il fit un pas de plus vers son embauche et indirectement son objectif de succès éditorial.
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Message par [MJ] Mestre Pongo »

Un lacet de la route dévoila le bout de la piste: Baumtreppenhaus. Un ensemble impressionnant de bâtiments, du style impérial le plus récent, dominaient assez largement champs et pâturages alentours. Ouvertures et points de vues, hautes cheminées, façades épurées et bordées d’aciéries... Hans se trouvait à n'en pas douter aux portes d'un très gros propriétaire, qui savait ce qu'il voulait et qui n'hésitait pas à payer très cher pour se démarquer de la masse. Il eut un petit serrement de cœur en comparant cette puissance industrielle brute aux murs ornementés des Imprimeries de Nuln, tous bardés de gargouilles, de dorures et d'angelots... Non, il y avait là une richesse différente, la nouvelle richesse, celle qui bientôt prendrait, on s'en doutait, les rênes du pays.
Image

Endroit découvert au milieu de la plaine qui s'étend aux pieds de Wissenbourg, endroit enterré dans un replis du terrain, Baumtreppenhaus était un domaine riche, lumineux, discret dans sa froide arrogance. Les méandres de la route qui y menait, route parsemée de pavés et des traces des lourdes roues cerclées de fer qui acheminaient vers le domaine denrées et invités, les méandres donc découvraient au fil du hasard ça et là de sombres jardins méticuleusement entretenus, l'épave d'une calèche, des paysans retournant la terre et levant sur le voyageur un regard inexpressif dans la lueur du matin. Un garde forestier, à l'uniforme reconnaissable entre mille à sa casquette et ses galons, parcourut de loin le chemin en sa compagnie un instant, puis disparu au détour d'un hêtre. Un cavalier, à l'uniforme des courriers impériaux, le dépassa au galop et ne lui lança qu'un bref regard interrogateur. Il serait attendu.

Sur le pas de la porte de la demeure principale un serviteur entre deux âges, le teint curieusement hâlé sur son uniforme rouge et noir, l'attendait patiemment. Il fallu plusieurs minutes à notre héros pour traverser la portion de route et la cour qui les séparaient l'un de l'autre, mais une fois arrivé, ce fut pour s'entendre signifier qu'ils n'allaient certainement pas emprunter l'entrée principale. Tandis qu'un palefrenier à l'air revêche prenait soin de sa monture et de ses effets, Hans suivit le serviteur jusqu'à une porte dérobée, ouverte dans une aile du bâtiment.

C'était la cuisine. Deux femmes, plongée sur une marmite qu'elles récuraient tant bien que mal, ne firent pas attention aux deux hommes qui traversèrent leur domaine pour se rendre à une petite porte discrète, près du cellier, qui les conduisait aux étages.

Le serviteur n'était pas causant, ce qui laissait à Hans le loisir d'explorer les lieux du regard. La partie domestique du domaine était curieusement propre, et nette. Les bâtiments étaient sans doute assez récents, ce qui expliquait les inventions architecturales comme ce petit escalier qu le mènerait, il le supposait, directement aux appartements du maître. L'absence de bois (ou du moins les rares poutres non camouflées) étaient un autre indice de la volonté du maître des lieux de se démarquer des usages impériaux. Des torchères, sur des montoirs en fer forgé, éclairaient le chemin. Le serviteur poussa une porte et s'effaça. Hans se retrouva seul dans une pièce à l'épais tapis, au feu ronflant et à l'extrême sobriété. Un large fauteuil, et devant lui un pupitre surmonté d'encre et de plumes, faisaient toute la décoration du lieu. A l'exception de deux portraits, accrochés en face du fauteuil.
ImageImage


Hans n'eut guère le temps de se perdre en conjectures sur l'identité des deux figures. D'un pas lourd, brusquement et sans s'annoncer, Igorius Baumtreppen entra dans la pièce, et sans même prendre le temps de le saluer ou de réaliser un quelconque signe de reconnaissance, il s'assit. C'était l'homme du portrait, en plus âgé. Et il commença immédiatement à s'adresser à lui.[/align]


"Parlons affaires."
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Message par Hans Ottweiler »

Des propriétaires terriens. Hans n'avait rien contre la réussite, mais estimait que le contrôle de la terre revenait à la noblesse qui en avait la légitimité. La roture devrait se contenter de métiers industriels, marchants ou financiers. Respecter la pyramide sociale,c'était respecter les désirs des dieux, il ne fallait pas s'élever plus haut que sa condition, il y avait une part de sacrilège à le faire et un revers de fortune ne manquerait pas de faire payer ces individus prétentieux. Le système fonctionnait, les gens devraient s'y tenir. Mais étant pragmatique notre héros, ne voyait pas d'incohérence à travailler pour eux et même durement s'il était correctement rémunéré.

La demeure était vraiment impressionnante, la quantité de maçonnerie stupéfia l'escrimeur. Ici rien à voir avec les logements exigus des villes, on avait pris la place nécessaire et même un peu plus pour que cela soit confortable, le bâtiment semblait bien agencé et le personnel efficace. Le bretteur s'essuya consciencieusement les bottes et confia au palefrenier ses armes ne gardant que son matériel d'écriture, il s'agissait de paraitre sous son meilleur jour. Il profita du trajet pour défroisser ses vêtements et réordonner sa chevelure. Voilà il ne restait plus qu'à faire l'étalage de son éducation et il aurait le poste à n'en pas douter.
Hans jeta un coup d’œil sur les portraits, les sujets ne lui donnaient guère d'information, leurs atours les signalaient comme riche, mais la propriété en était une preuve plus flagrante.
Pour que l'on investisse autant d'argent pour une demeure hors de mur, la région devait être sûr et depuis longtemps. Dans la plupart des régions de l'empire le moindre moulin était fortifié. Ici l'aventurier n'avait vu aucun gardes armés, ni milice en vadrouille. Le maitre des lieux était peut-être un sorcier ? Ces individus étaient craints de tous et surement aussi de la lie de l'humanité et de ses ennemis. Il regarda une nouvelle fois les tableaux mais n'y discerna pas les couleurs caractéristiques d'un quelconque collège de magie. C'étaient peut-être seulement des parents du propriétaire ? Nerveusement l'escrimeur tritura le béret qu'il portait à la main.


Le maitre de lieu entra, autoritaire, direct, mais ne ressemblant pas à un sorcier.


-Parlons affaires !


Pas de présentation ? Ça allait aussi bien à l'escrimeur.


-J'y suis tout disposé. Que peut-on faire pour vous être agréable ?
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Re: [Hans Ottweiler]Mais où sont les neiges d’antan?

Message par [MJ] Mestre Pongo »

L'homme le jaugea des yeux. Son regard s’arrêta sur la figure franche, le léger embonpoint et les vêtements reprisés à la hâte. Il semblait ne pas au juste savoir qu'en penser, mais lorsqu'il reprit la parole, ce fut d'une voix on ne peut plus affirmée.
Vous pouvez beaucoup. Mon fils a été enlevé.Image
Il laissa une pause importante, comme pour jauger de l'effet de sa déclaration. Comme Hans attendait poliment qu'il continue, l'homme prolongea son monologue sur le même ton.


"Oui, enlevé. Parfaitement. Je suis, voyez-vous, un des hommes les plus riches du Wissenland. Je suis maître des forges de Wissenburg, chaudronnier et trafiquant de cuivre. Les ateliers Treppenhaus fournissent en outils et ferronneries du sud de l'Empire. Partout, on ne parle que de ma richesse. Je discute régulièrement avec la Comtesse. Ma position fait des envieux."
Image
Hochement de tête entendu.


"Mon fils prenait un grand intérêt dans les affaires. Il est mon digne successeur, et tous savent à quel point je tiens à lui. Il a été enlevé il y a de cela trois jours, vraisemblablement pour exiger une importante rançon, ou des concessions commerciales. Mais ceux qui ont fait cela ne m'ont toujours pas contacté, et ma femme s'inquiète. Je vous charge donc de le retrouver. Cela devrait être facile pour un aventurier de votre acabit."
Image
Presque mécaniquement, le gros homme eut un petit regard en coin pour le portrait de femme qui dominait la salle, puis sembla se gonfler d'importance en prononçant sa dernière phrase. Visiblement, il n'avait pas la moindre idée de qui Hans était, ou bien il jouait à un jeu auquel ce dernier ne comprenait rien. Un court silence suivit.

Les yeux posés sur un parchemin du pupitre, le gros homme marmonnait à présent de petits chiffres à voix basse, annotant en petits caractères des colonnes de calcul. Visiblement il n'était pas un génie de la transition.
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Message par Hans Ottweiler »

[align=]Un des hommes les plus riches du Wissenland, chargeait le premier aventurier venu de retrouver son héritier...Hans en restait sans voix.

Cet homme en cas de trouble majeur pouvait lever une compagnie complète à ses frais et il confiait au premier volontaire une mission d'un enjeu personnel colossal sans même demander de garantis.

L'escrimeur avait une idée bien précise de l'image qu'il renvoyait à son interlocuteur, au mieux celle d'un bon sujet impérial en quête d'emplois au pire celle d'un brigand opportuniste pas trop sale. Mais certainement pas celle d'un fin limier héroïque. Cet homme se moquait donc de lui ou était stupide, mais cela cadrait mal avec son statut. La possibilité qu'il soit sous tutelle était peu probable dans ces cas-là l'entourage familiale disposait une muraille de régisseur et de domestiques pour empêcher les pique-assiettes d'approcher.

Pourquoi donc cette mascarade ? Le fait qu'un homme dans sa position prenne le temps de rire au dépend d'étrangers de passage était plus qu'improbable. Le bretteur pencha plutôt pour une sorte de mise à l'épreuve. Un test d'honnêteté cadrait plus avec le personnage.

Hans s'avança donc vers le pupitre et s'arrêta suffisant près pour que l'homme ne puisse pas ignorer sa présence. Il s'inclina de nouveau et dit:


-Mes excuses, Maitre. Mais je souhaiterais savoir ce pourquoi vous m'avez fait venir ?[/align]
Modifié en dernier par [MJ] Mestre Pongo le 29 nov. 2014, 00:23, modifié 1 fois.
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Re: [Hans Ottweiler]Mais où sont les neiges d’antan?

Message par [MJ] Mestre Pongo »

Test de charisme: 9, raté.
Il y eut un silence.

Baumtreppen leva lentement les yeux vers le "mercenaire" qui lui faisait face, puis ses sourcils se haussèrent en guise d'incompréhension. Il eut ensuite une curieuse mimique, mi-grognement mi fatigue, avant de se mettre à gonfler curieusement, de partout, du cou, du ventre et des joues tandis qu'il inspirait l'air qu’il expulsa aussitôt en détachant ses mots comme s'il parlait à un quelconque arriéré mental.


"Je. Veux. Que vous. Retrouviez. Mon fils. Ce n'est pas assez clair? Qu'est-ce que vous voulez de plus? Qu'on parle argent ?"

Il eut une curieuse mimique, incompréhensible, d'amusement ou de mépris. Mais il n'en continua pas moins.

"Je vous payerai ce que je paye d'habitude aux types chargés de la protection de ma femme: 3 pa par jours en frais divers. Jusqu'à ce que je paye la rançon."

Il allait se replonger dans ses notes lorsqu'il ajouta, comme si cela lui était sorti de la tête:

"Ah, oui, et bien sûr si vous arrivez à trouver où mon fils est retenu et à le libérer par vous-même sans qu'il ne lui arrive rien, vous serez couvert d'or. Assez pour vous passer de votre vie de grand chemin."

Et il acheva sa tirade d'un coassement:

"J'espère que vous savez maintenant ce que j'attends de vous. Allez, fichez-moi le camp, vous me coûtez déjà 3pa par jour, n'allez pas en plus m'empêcher de travailler!"

Après quoi, il désigna la porte d'un geste, qui s'ouvrit sans un bruit. Derrière, un serviteur se trouvait au garde-à-vous, visiblement prêt à se mettre au service d'Hans... ou à le mettre dehors.
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Re: [Hans Ottweiler]Mais où sont les neiges d’antan?

Message par Hans Ottweiler »

Le bourgeois jouait surement la comédie, un homme de confiance l'attendait peut-être discrètement pour lui révéler la véritable nature de son travail. Il fallait donc être disponible et vigilant.

L'escrimeur se dirigea vers le domestique. Est-il l'homme qu'il cherchait ? Il lui parla doucement comme pour ne pas déranger les calculs du propriétaire.

-Bonjour mon grave, je souhaiterais quelques informations sur le fils du maitre et le versement de mes gages. Quand l'a-t-on vue pour la dernière fois ? Fréquente-t-il régulièrement un débit de boisson, a-t-il des amis chers, ou des relations amoureuses plus ou moins clandestines ?

Le personnage le regarda d'un air grave, puis lui faisant signe de s'éloigner de la lourde porte en bois décorée pour ne pas déranger par le bruit de la conversation son seigneur et maître, il répondit d'une voix neutre et égale:

-Le jeune maître est un jeune homme instruit et aimable. Je ne suis pas en mesure de vous dire s'il fréquentait des débits de boisson ou une quelconque demoiselle avant son enlèvement, ce sont les affaires de Monsieur. Je suppose qu'il faudra vous adresser à la famille, ou à des amis de Monsieur, si Monsieur lui-même ne vous en a pas instruit.

Il était clair à son signe de tête que le dernier morceau de phrase désignait avant tout l'homme d'affaire qui venait d'engager Hans dans cette étrange mission.

-Quant aux émoluments de monsieur, il peut les toucher à tout moment auprès de l'intendant. Je peux mener monsieur à son office s'il le souhaite.

Toujours immobile dans ce long couloir éclairé de flambeau, le serviteur ne perdait pas de sa superbe mais n'avait pas pourtant ce sourire de dédain qu'arborent parfois les larbins privilégiés des riches familles impériales. Il était professionnel, tout simplement. Déçu le bretteur ne renonça pas à lui tirer les vers du nez.

-Je vous remercie, mais si je veux retrouver le jeune maitre il me faut des informations fiables. Les puissants ne peuvent rien cacher à leurs serviteurs et leurs domestiques. Donc dans votre position vous m'êtes surement plus utile que votre dame. Dite moi tout. Quelles sont les vrais règles qui régisse cette famille ?
Modifié en dernier par [MJ] Mestre Pongo le 04 déc. 2014, 14:00, modifié 1 fois.
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Re: [Hans Ottweiler]Mais où sont les neiges d’antan?

Message par [MJ] Mestre Pongo »

Alors:
Lorsque je t'indique des réponses par MP pour meubler les posts de dialogue et afin de gagner du temps, n'oublie pas de t'approprier ces informations. Tu ne peux pas te contenter de reposter tel quel en ajoutant une nouvelle question, il faut me donner un accès aux pensées de ton personnage, comment il ressent la situation (incompréhension, frustration?). C'est ce qui permet d'enrichir l'histoire, et me permettra de comprendre mieux Hans.

Par ailleurs je veux bien que tu me dises si tu as des achats de compétence en tête pour ton personnage lorsqu'il aura l'xp, afin qu'on mette l'apprentissage en place pendant le RP!

J'ai conscience que ce début est un peu fermé, mais n'hésite pas à prendre des initiatives pour que tout cela avance!
Test de charisme: 5, réussite correcte de 3
Les grands sourcils se froncèrent à la difficile question, mais le visage s'éclaira quelque peu en entendant, qu'à ses mots, l'escrimeur se plaçait plutôt du côté du petit peuple que des "puissants".

"Oh, Monsieur, je ne prétendrais pas connaître à moi seul les "règles" de la maison. Mais il est vrai qu'en dix ans de service, j'ai quelque peu l'expérience des lieux."

Il baissa quelque peu la voix, parlant à présent d'une voix assez libre et franche.

"Monsieur aura compris que c'est Monsieur le père qui dirige la maisonnée. Il est d'un caractère assez... direct. Monsieur le père a beaucoup travaillé pour arriver à sa position. Mais il sait récompenser assez largement ceux qui le servent bien."

Il se redressa légèrement. On comprenait sans mal qu'il se situait parmi les employés de confiance de la maisonnée. C'était une veine qu'il ait pris Hans en sympathie.

"A part Monsieur, Monsieur le fils est le second donneur d'ordre ici. Il doit succéder à Monsieur, mais il est d'un caractère tout autre. Je ne l'ai jamais entendu crier, il est toujours très poli et d'une humeur joyeuse. Et puis il y a Madame."

C'était, sans nul doute, la personne du portrait qu'avait aperçu Hans. La voix du serviteur était redevenue d'une neutralité saisissante.

"Madame aime énormément Monsieur son fils. Il représente beaucoup pour elle. C'est madame qui a convaincu Monsieur de ne pas attendre la demande de rançon pour embaucher un spadassin. Elle a mené pour cela, pour reprendre les mots de sa chambrière, une vraie "guérilla"!

L'homme eut un sourire, puis se rappela à qui il parlait et se reprit brutalement. Visiblement, il avait le sentiment de s'être laissé aller à un comportement fort peu professionnel. Il repris.

"A part Messieurs et Madame, la maisonnée compte l'intendant, qui régit la place, et les quelques serviteurs dont je suis. Je ne peux guère vous en dire plus. Monsieur le fils a toujours gardé une certaine distance avec la domesticité, et il n'a plus eut de valet de chambre depuis ses huit ans. Nous comptons quelques visiteurs réguliers, dont les amis de la famille et Monsieur de frère de Monsieur, et sa fille, Mademoiselle Louise. Je crois savoir que Monsieur fils prenait beaucoup de plaisir à la compagnie de Mademoiselle sa cousine. Le Backertag est leur jour de passage, c'est-à-dire qu'ils seront là demain pour le déjeuner."

Il reprit son souffle et fit une longue pause. Il ne faisait aucun doute que seule sa conscience professionnelle le poussait maintenant à continuer à parler, exercice dont il n'avait pas l'habitude. Il cherchait à présent les quelques détails qui avaient pu lui échapper.

"Pour revenir à Monsieur, lorsqu'il ne travaille pas avec Monsieur son père, il fréquente avant tout l'université de la ville. Je ne vois guère d'autre personnes susceptibles de vous renseigner."

D'un signe de tête, il chercha l'approbation de l'escrimeur. Il espérait visiblement de tout cœur qu'il avait terminé.
Voilà qui devrait te permettre de t'avancer. Si tu as une dernière question (ou plus) pour le serviteur, envoie-la par MP, et n'hésite pas à poster la suite des opérations! Arrête-toi simplement avant de faire agir d'autre personnage que le serviteur (qui peut t'indiquer les lieux nécessaires de la résidence, ou autre chose).
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Re: [Hans Ottweiler]Mais où sont les neiges d’antan?

Message par Hans Ottweiler »

Bon voilà le début des explications, conclut mentalement l'escrimeur. Je dois mon embauche à la maitresse. Le Propriétaire ne croit pas à mon utilité, une chose que nous avons en commun, mais pas sûr que cela nous rapproche.

Hans remercia de nouveau le valet. Il lui fallait donc voir l'épouse Treppenhaus, mais avant il fallait mieux correspondre au mieux à l'image du spadassin que la femme semblait rechercher.

Guidé par le domestique, le tout nouvel employer se rendit dans la pièce où on avait entreposé ses affaires, il y déposa son pupitre de voyage et s'harnacha avec ses lames. Son nouveau poste semblait uniquement avoir le but de faire cesser des plaintes conjugales, la dame voulait du mercenaire il fallait lui en donner. Il est important de se conformer aux exigences du client pour prospérer.

Les chances qu'il retrouve seul un homme prétendument enlevé dans une région inconnue était quasi-nul, il ne lui restait donc qu'à empocher le salaire qu'on lui octroyait et d'être attentif aux revirements de situation. Si les bourgeois étaient aussi influant que leur richesse le laissait pense une lettre de recommandation de leur part pourrait être une aide appréciable pour ces recherches personnelles une fois cette affaire arrivée à son thermes.

-Allons voir cette bonne Madame Treppenhaus. Lança le bretteur à son guide

Mais l'escrimeur avait le temps et souhaitait connaitre mieux les domestiques. Un adage de Nuln disait : si tu veux connaitre une maisonnée demande aux valets. En passant par les communs, il profita de traverser les cuisines pour manger ce qu'une cusinière lui accorda de mauvaise grâce, victuailles qu'il partagea avec son chaperon, après tout l'avoir dans la poche pourrait s'avérer précieux pour la suite. La dernière miette avalée, les compères se rendirent enfin solliciter une audience à la maitresse des lieux.
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