[RP libre] Saison 1 : Sigmar reconnaîtra les siens !

Le Talabecland se trouve au coeur de l'Empire, et ses armées prennent souvent la forme de petites forces d'élites. Helmut Feuerbach est porté disparu, mais sa cour est toujours dans la Cité de Talabheim.

Modérateur : Equipe MJ

Répondre
Avatar du membre
Dieter Wiederwald
PJ
Messages : 35
Profil : -
Lien fiche wiki : http://warforum-jdr.com/wiki- ... wiederwald
Autres comptes : [MJ] The Puppet Master, Mélétê (PJ)

[RP libre] Saison 1 : Sigmar reconnaîtra les siens !

Message par Dieter Wiederwald »

Saison 1 ~ épisode 1

Rivalité


*** *** *** *** ***

Dans un cri puissant, le souffle court, les yeux grands ouverts, Dieter s'éveilla en sursaut. Comme propulsé par un ressort, il se redressa, assis sur sa paillasse, cherchant à retrouver une contenance dans la pénombre. Son torse nu ruisselait de sueur, son menton tremblait, sa bouche était grande ouverte, haletante. Un frisson glacé le ramena un peu plus à la réalité. Il cligna plusieurs fois des yeux et reprit conscience de l'endroit où il se trouvait. Il examina la petite chambre réquisitionnée par Adelhelm Sack à l'auberge relais d'Obelheim, quelque part au sud de Talabheim, comme s'il la voyait pour la première fois ou s'il cherchait à apercevoir quelque chose. Il y faisait froid en cet hiver particulièrement rigoureux. Le mobilier était sommaire : outre le petit lit au matelas de paille qu'il occupait, il n'y avait qu'une desserte accueillant une bassine dans laquelle il faisait ses ablutions matin et soir, et plus généralement chaque fois qu'il s'apprêtait pour prier Sigmar. Ses vêtements étaient pliés en tas au pied du lit.
Peinant à reprendre son souffle, Dieter entreprit de se lever et se dirigea vers la bassine. Il y plongea ses mains réunies en coupole pour recueillir l'eau glacée et s'asperger le visage et les épaules. La morsure gelée le fit grelotter. Il tremblait comme une feuille mais il savait que les cauchemars qui le hantaient depuis plusieurs jours, plus sûrement que le froid, étaient la cause de ses tremblements.
Dieter retourna prestement sous les couvertures de peau mais garda un instant les yeux ouverts à la recherche de quelques bribes de ses mauvais rêves. Non pas qu'il voulut les retenir, non, le jeune homme se disait juste que s'il parvenait à en connaître la teneur, il serait à même d'en comprendre la raison. Malheureusement, son esprit se rebellait systématiquement et lui refusait l'accès à sa mémoire. Dieter avait beau essayer de toutes ses forces de rappeler ses cauchemars à la surface se raccrochant, pour cela, à la moindre sensation, au plus petit début de souvenir, une brume épaisse faisait tout disparaître avant même qu'une seule image se soit reformée derrière ses paupières.
Dieter poussa un soupir erratique, tira les couvertures par dessus sa tête et chercha à se rendormir...


*** *** *** *** ***
Peu après le chant du coq, les premiers rayons de soleil se reflétaient dans les rues du village sur le manteau blanc, virginal et scintillant déposé là par les chutes de neige de la nuit, aveuglant les premiers et matinaux habitants quittant le confort relatif de leur demeure. Elles n'étaient pas nombreuses ces silhouettes grises courbées face à la bise qui soulevait de petits tourbillons de flocons. Certaines rasaient les murs dont le rez-de-chaussée, sans doute abrité par les colombages en surplomb, n'était pas encombré de neige. D'autres s'aventuraient, au contraire, au milieu des allées, évitant la neige accumulée, sous l'effet du vent, contre les portes et les murs. Toutes luttaient pour garder l'équilibre lorsqu'elles passaient sur quelque plaque verglacée cachée sous la neige fraîche de la nuit. Quelques volets de bois s'ouvraient par endroit accompagnés d'un nuage de vapeur blanche aussitôt disparu à peine sorti de la bouche de leur propriétaire retournant en hâte à l'abri.
Même sous le soleil, la matinée était glaciale. Un hiver des plus rudes disaient les anciens qui affirmaient même, comme toujours, qu'ils n'avaient pas vu ça depuis des lustres. L'eau dans les puits restée gelée du matin au soir si l'on ne perçait pas la couche de glace à coup de fourche ou à grand renfort d'une lourde pierre. Parfois même, à la faveur de la baisse nocturne des températures, l'eau dans les maisons se couvrait d'une fine pellicule vitrifiée. Il fallait, immédiatement levés, que les occupants des lieux rallumassent le feu dans l'âtre pour réchauffer l'atmosphère jusque-là glacée. Alors, les flammes crépitantes sortaient les plus jeunes de sous leurs couvertures et les amenaient à s'aventurer auprès du feu pour s'y habiller sans craindre la morsure du froid. La maisonnée reprenait vie et s'égayait à nouveau malgré la dureté de l'existence en ces lieux reculés et en ces temps troublés.

Dieter Wiederwald, assis sur le bord de son lit, soufflait dans ses mains pour les réchauffer. Tenir son livre de prières refroidissait ses doigts au point d'en avoir les jointures rougies et douloureuses mais il n'aurait raté pour rien au monde sa lecture du matin. Adelhelm Sack lui avait donné cette bible écrite en langage classique, le seul que l'initié savait lire, à leur arrivée à Obelheim en lui disant qu'elle lui servirait plus qu'à lui désormais. Dieter avait alors imaginé que si le prêtre-guerrier souhaitait s'en séparer à son profit, c'était qu'il devait en connaître la moindre ligne par cœur, et il avait admiré, une fois de plus, cet homme qu'il suivait depuis des semaines à travers le Talabecland. Il y avait tant à apprendre à ses côtés. Dieter aurait-il suffisamment d'une seule vie pour cela ? Rien n'était moins sûr dans son esprit tant il voyait Adelhelm Sack comme un modèle dans tous les domaines. Sa connaissance de la doctrine du culte, sa maîtrise martiale, sa philosophie religieuse, son savoir-faire social, son charisme et, plus que tout, sa détermination. En toute circonstance, chacune des décisions de Sack, chacun de ses actes était emprunt de tellement de certitude qu'on ne pouvait douter de sa réussite. Dieter n'était pourtant pas en reste quant à la force de caractère mais c'était sans commune mesure avec le rayonnement du prêtre-guerrier, et il lui arrivait encore de douter. Le jeune homme ne doutait pas des préceptes de son enseignement ou de sa mission, mais plutôt de lui-même, de son utilité dans leur petite compagnie.
En effet, il n'avait jamais fait que suivre les prêtes-guerriers sans jamais prendre part aux purges et aux affrontements. Il n'aurait pas su comment s'y prendre, de toute façon. Il était né dans la rue ne savait rien d'autre que se bagarrer salement à coups de poings, de pieds et de surin. Il s'était formé sur le tas, dans les bas-fonds d'Altdorf. Il ne savait que se défendre. Il n'avait aucune connaissance martiale et, au Grand Temple de Sigmar à Talabheim, il n'avait pas été éduqué au combat mais à l'exorcisme. Là où les autres combattaient les démons et les impies par le marteau et le feu, Dieter combattrait par la prière et la puissance de sa foi en Sigmar. Enfin, c'était ce à quoi on l'avait destiné durant ses années d'initiations et il n'avait jamais remis en cause cet état de fait, pensant que c'était là la volonté de son vieux mentor Ludolf Thaddeus. Sûrement d'ailleurs que la lettre qu'il avait remise à son arrivée au temple en faisait étalage ; à moins, au contraire, qu'on ne le punissait pour une faute qu'il ignorait, fût-elle commise par le vieil homme. Oui, Dieter doutait et il aurait aimé avoir la force d'âme d'Adelhelm Sack pour avancer sur son chemin malgré l'adversité.


*** *** *** *** ***
On frappa à la porte de sa chambre. Dieter leva les yeux de sa bible et regarda le battant qui ne s'ouvrit pas. Il écouta le pas régulier d'Adelhelm Sack s'éloigner dans le couloir en faisant crisser les lattes de bois du plancher. Il était temps pour lui et les autres, ses « compagnons », de se réunir dans la pièce commune de l'auberge pour prendre leur collation du matin. Dieter referma son livre de prières et sourit ; il y avait tellement à apprendre auprès d'Adelhelm Sack...
Dieter Wiederwald, Exorciseur
Profil: For 8 | End 8 | Hab 8 | Cha 8 | Int 9 | Ini 9 | Att 8 | Par 8 | Foi 9 | Tir 8 | NA 1 | PV 60/60

Répondre

Retourner vers « Talabecland »