[Lucrétia & Dokhara] Eaux de jouvence

Le Talabecland se trouve au coeur de l'Empire, et ses armées prennent souvent la forme de petites forces d'élites. Helmut Feuerbach est porté disparu, mais sa cour est toujours dans la Cité de Talabheim.

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[MJ] Le Grand Duc
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Re: [Lucrétia et Dokhara] Une vie de gitan

Message par [MJ] Le Grand Duc »

Pour Lucrétia
La Dhar se concentra autour de la lahmiane comme un miasme invisible et puant. Une âme errante fut tirée des limbes par l’atroce sortilège et martelée sans merci par la volonté de l’Immortelle jusqu’à ne devenir plus qu’une chose infâme entre ses mains, une arme torturée et entièrement soumise. Des bandeaux de brume s’enroulèrent mollement autour des doigts graciles de Lucrétia alors que l’esprit vengeur se matérialisait peu à peu jusqu’à former un ruban blanchâtre vaguement accroché à un crâne qui reposait dans la paume d’albâtre de sa maîtresse. Il ne reste plus qu’à cette dernière de le diriger vers ses ennemis, et c’est ce qu’elle fit.

L’escadron de chevaliers faisait donc machine arrière lorsque Lucrétia se détacha brièvement du tronc lui servant de couvert pour relâcher son sortilège. L’esprit d’os se déplia comme un serpent et fila dans l’air en poussant un vagissement à glacer le sang tandis que les feuilles mortes s’envolaient sur son passage. Les chevaux poussèrent des hennissements terrifiés avant même que leurs cavaliers ne réalisent ce qu’il se passe et le projectile magique traversa leur formation pour frapper le prêtre-guerrier de plein fouet. Ce dernier poussa un glapissement et tomba à la renverse lorsque sa monture se cabra, s’écrasant mollement au sol avec un bruit de métal. Au milieu des sabots agités et des feuilles, il se mit à convulser en hurlant de douleur, les yeux écarquillés, se griffant la poitrine comme s’il essayait d’en extirper quelque chose. Quelques chevaliers le regardaient avec effroi tandis que d’autres tentaient de maîtriser leurs destriers paniqués. Otto von Falmer eut un hoquet de surprise et se tourna vivement pour trouver l’origine de l’attaque. Son regard croisa celui de Lucrétia.


- « SUS A LA SORCIERE !!! » beugla-t-il en levant son marteau tandis qu’il talonnait furieusement son lourd percheron. « TROUVEZ L’AUTRE DANS LE CAMP ! »

Deux chevaliers réussirent à reprendre la main sur leurs chevaux et s’élancèrent à sa suite en abaissant leurs lances, chargeant la lahmiane depuis le sentier. L’attaque sembla donner le signal, car une corne résonna dans la forêt de pin.



Pour Dokhara

La baronne de Soya était en train de tracer des marques dans sa peau lorsqu’elle crut entendre un hurlement au loin, suivi d’exclamations. Une corne sonna alors et l’orée de la clairière dans laquelle se trouvait le camp s’agita. Alors que Dokhara se croyait à l’abri derrière le cercle de roulottes à l’opposé de l’escadron de chevaliers, elle vit soudainement surgir des hommes de la lisière face à elle ; des soldats ostlanders en uniformes noirs et blancs. Ils étaient cinq ou six, lance, épée, bouclier et arbalète en main, et semblèrent étonnés de se retrouver nez à nez avec une femme seule accroupie derrière une roulotte en train de se scarifier. Ils marquèrent un arrêt, interloqués. Un arrêt qui allait peut être sauver la vie de la jeune femme.

A une vingtaine de mètres sur sa gauche et de même sur sa droite, deux autres groupes de soldats surgissaient de la forêt pour accourir vers le centre du camp d’où montaient déjà les cris d’alarme et de détresse des stryganis. Face à Dokhara, l’un des arbalétriers, plus vif que les autres, la mit en joue.
Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois. Je vis avec mes gens, loin de la folie des hommes. La nuit je vole dans les sombres profondeurs de la forêt. Mon regard d'acier partout se pose, et sans bruit, comme le vent, je file entre les branches des arbres séculiers. Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois.

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Lucretia Von Shwitzerhaüm
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Re: [Lucrétia et Dokhara] Une vie de gitan

Message par Lucretia Von Shwitzerhaüm »

Les mâchoires serrées, Lucretia puisa au plus profond d’elle-même pour s’emparer de la Dhar qui coulait en son sein et permettait de la maintenir en vie. A son habitude, elle l’écharpa, la dompta, la martela sous le marteau de sa volonté, et la modela selon ses envies. La forêt abritait son lot de cadavres et d’esprits qui jadis avaient parcouru ces terres, alors éclatantes sous le soleil millénaire. Des hommes étaient morts de maladie, de vieillesse ; des femmes avaient relâché leur dernier soupir en mettant au monde un enfant qui n’avait vécu qu’une poignée d’heures avant de rejoindre leur génitrice. La plupart avaient gagné les jardins de Morr, mais il demeurait toujours quelques réfractaires, quelques âmes impies que la violence et la haine avaient maintenues céans même. Et l’esprit de Lucretia s’était naturellement tourné vers ces dernières.

Elle en remarqua une, là, à la lisière du monde de l’au-delà. Grimaçante, colérique, destinée à tuer quiconque croiserait son chemin, mais pourtant incapable de franchir cette barrière qui l’aurait amenée dans le Vieux Monde. La Lahmiane l’y aida bien volontiers ; sa volonté modela un couteau invisible de la Dhar qu’elle avait accumulée, couteau qu’elle employa pour déchirer le voile immatériel qui séparait les deux mondes. Le spectre rugit dans un long cri parfaitement silencieux, et s’extirpa du domaine oublié. Mais à peine avait-il plongé vers la vampire que celle-ci l’avait muselé d’une poigne de fer. La chose se débattit avec force et fracas, mais rien n’y fit ; la volonté de Lucretia était de loin supérieure à la sienne, et ces bandeaux de brume qui s’enroulaient autour des doigts fins de la jeune femme retinrent l’esprit comme l’eût fait une chaîne de gromril. La Lahmiane, constatant de la haine qui irradiait de cette créature face à tout ce qui lui paraissait vivant, en retira une belle satisfaction.

« Je vais te donner de quoi apaiser sa rage, ma chérie, » lui murmura-t-elle sur un ton presque maternel. Et, usant à nouveau de la Dhar, désigna à sa chose la silhouette du prêtre d’Ulric.

Il n’en fallut pas davantage pour exciter le spectre ; l’esprit vengeur fusa dans la direction de l’homme sitôt que Lucretia eût relâché son emprise. Il louvoya à travers les arbres, tranchant feuilles et brindilles, zigzaguant entre les troncs, et poussa une stridulation à vous faire éclater les tympans. Les chevaux hennirent de panique, ruèrent çà et là dans le cortège, et chacun se donna bien du mal pour maîtriser sa monture. L’on eut juste le temps de tourner la tête en direction de cette plainte macabre ; déjà, l’esprit d’os s’était projeté sur sa cible.

L’homme fut heurté de plein fouet, et la surprise, conjuguée au poids de son armure, le fit choir de son destrier. Il tomba au beau milieu d’un tapis de feuilles mortes maculées de boue, et, bientôt, son cri stupeur disparut au profil d’un autre, bien plus innommable. Il hurla comme un damné, rua comme le faisait sa monture, et se démena comme un diable tandis qu’il se battait contre un ennemi intérieur. Ses soubresauts trahirent la violence du spectre, lequel lui démembrait l’âme et aspirait son essence vitale. Des griffes intangibles vinrent lui labourer le cœur, des crocs putrescents lui dévorèrent la cervelle, et, dans sa subite folie, les ongles de l’homme s’arrachèrent à force de rapper contre le harnois métallique. Si ce n’étaient les cordes vocales vrillées du prêtre ou les martèlements de sabots des montures paniquées, un silence glacial s’était fait sur la route, et l’effroi se lisait dans les yeux des chevaliers. Il y en eut toutefois pour se débarrasser de cette vision cauchemardesque d’un homme saisi d’insanité et, les idées plus claires, ils tournèrent le regard en direction de l’origine du sortilège. Otto von Falmer faisait partie de ces gens-là. Le lien, très certainement, se fit instantanément dans son esprit ; cette exaction venait d’être commise par l’une des sorcières, assurément. Levant son marteau, il aboya à ce qu’on la retrouvât, et deux cavaliers s’élancèrent dans la forêt, en direction de Lucretia.

« Jarnicoton, le voilà bien endêvé », jura-t-elle entre ses dents tandis qu’elle se transformait en corneille.

Bien évidemment, la trajectoire de l’esprit demeurait tout à fait traçable, et les hommes d’armes avaient une belle idée de l’endroit où elle se trouvait actuellement. Elle ne pouvait décemment pas rester à la même place, et, d’une tout autre manière, elle avait pour visée que de rejoindre Dokhara. Mais, alors qu’elle louvoyait entre les arbres afin de regagner le campement, le son caractéristique d’une trompette éclata dans les environs. L’attaque venait d’être lancée sur les gitans, et les soldats s’étant dissimulés dans les fourrés venaient très certainement de se mettre en marche. Dokhara ignorait sûrement leur présence, et, lorsqu’elle s’en rendrait compte, il serait bien trop tard. Elle n’aurait pas le temps, point l’occasion, de mettre à exécution son plan, et se ferait tôt ou tard capturer. Peut-être, alors, qu’elle aurait le temps de jouer sa partition. Mais Lucretia, lorsqu’il s’agissait de son amante, se révélait soudainement bien peu joueuse. Non, elle ne prendrait pas ce risque. Non, ainsi qu’elle lui avait promis, elle le l’abandonnerait pas de nouveau entre les mains des répurgateurs. Il lui fallait faire pression sur Otto afin qu’il avortât au plus vite son attaque. Et un moyen de pression, sur cet homme qu’elle n’avait jamais rencontré, Lucretia en connaissait justement un.

Après avoir virevolté sous les frondaisons, la corneille atterrit sur le sol, toujours dissimulée, et reprit une nouvelle fois sa forme humaine. Guettant un court instant la progression des cavaliers, lesquels allaient très certainement dans la mauvaise direction à présent qu’elle s’était mue dans la forêt, elle s’immobilisa que pour mieux se concentrer sur sa tâche imminente. Et, là encore, son esprit plongea rapidement dans ses réserves de Dhar.

Une voix rauque retentit dans la forêt, grondant comme le tonnerre.

« TIENS-TU DONC A TON FUTUR FILS, OTTO VON FALMER ?! »

La voix, modulée par la puissante magie noire de Lucretia, resonna lourdement à une demi-lieue à la ronde. Elle semblait sortir d’outre-tombe, gutturale, menaçante, déformée, comme sortant d’une gigantesque bouche sans lèvre placée en chaque endroit de la forêt, mais surtout tout juste derrière soi. Elle s’imprégnait de ces choses innommables et indescriptibles, bien trop imposantes et assourdissantes pour que l’esprit puisse la rationaliser. Elle vous faisait vibrer de crainte, réveillant vos peurs les plus enfouies, et, dans son ubiquité, dans son omnipotence, vous laissait aussi vulnérable qu’un nouveau-né. Quelques oiseaux s’enfuirent au loin dans ces croassements apeurés. La Lahmiane continua de plus belle.

« RETIENS TES HOMMES, OTTO VON FALMER, ET NE TOUCHE POINT AUX STRYGANIS, SANS QUOI TON NOM MOURRA DANS LE VENTRE GONFLE, PUTREFIE, DE CELLE QUE TA SEMENCE AURA ENGROSSEE. CAR, EN FAISANT APPEL A LA MAGIE IMPIE DES STRYGANIS, EN DESIRANT CONNAITRE CE QUI DEVAIT DEMEURER CACHE, TU AS OUVERT UNE BRECHE SUR TON FILS, BRECHE DANS LAQUELLE NOUS NOUS SOMMES INFILTREES. NOUS SOMMES LIEES A LUI COMME TU ES LIE A NOUS, DESORMAIS. QUE LE MOINDRE MAL NOUS SOIT FAIT, ET TA LIGNEE S’ETEINDRA A JAMAIS. »
Usage du sortilège « Maîtrise du son » (amplifié avec Maîtrise de l’Aethyr, je me le suis permis), qui a donc été réussi après t’avoir demandé un jet.
Modifié en dernier par [MJ] Le Grand Duc le 18 janv. 2019, 16:58, modifié 1 fois.
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Ma Fiche
Objets particuliers:
- * Anneau Nowelleux (+1 INI)
- Amulette (relance d'un EC: 2/3 utilisations disponibles)

Compétences acquises et Dons du Sang

COMBAT :
Attaque : Coup précis (3), Arme de prédilection ( épée à une main)
Défense : Esquive, Acrobatie de combat, Sang vif (2) (DDS), Coriace,
Autres : Régénération Impie (DDS), Innocence Perdue (DDS), Valse Macabre


MAGIE :
- Sens de la Magie
- Conscience de la Magie
- Maîtrise de l'Aethyr - niveau 3

CHARISME :
- Diplomatie
- Éloquence
- Séduction
- Intimidation
- Comédie
- Etiquette
- Intrigue de cour

INTELLIGENCE :
- Domination (DDS)
- Érudition
- Littérature
- Linguistique
- Histoire
- Administration
- Enseignement
- Connaissance végétale
- Langue étrangère : Kislévarin
- Connaissance des démons

INITIATIVE / HABILETE :
- Sang vif (DDS)
- Réflexes éclairs
- Escalade
- Monte - chevaux
- Sens Accrus
- Vision nocturne

AUTRES :
- Défi de l'Aube (DDS)
- Ame Profane (DDS)
- Forme de Familier : Corneille (DDS)
- Sang argenté (DDS)
- Alphabétisation
- Force accrue
- Chance
- Préparation des poisons

Inventaire :
- Griffe d'Ursun
- Veste de cuir & pèlerine en "voyage" / robe habillée en "réception"
- Anneau de promptitude
- Bague du tumulus
- Sacoche de chanvre
- Lettre de la comtesse
- Gemmes et pépites d'or
- Fleur de salicaire
- Glandes à venin
- Poison (?)

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Dokhara de Soya
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Re: [Lucrétia et Dokhara] Une vie de gitan

Message par Dokhara de Soya »

Le cœur de Dokhara battait la chamade, si fort qu'elle avait bien du mal à ne pas trembler tandis qu'elle tailladait sa propre peau. Suivant les motifs du tatouage sur son bras, elle en accentuait les courbes avec des entailles plus ou moins profondes, utilisant l'existant pour créer une deuxième œuvre sur la première. Son souffle se saccadait, tandis qu'elle tentait de rester concentrée alors que la peur et la douleur venaient perturber son art.

Il y avait tant de choses à penser, tant de bribes d'émotions qui essayaient de la parasiter. La peur de mourir, la colère contre Chavo, l'amour de Lucrétia. L'envie de croire que c'était là le dernier obstacle, que si elle survivait à cette ultime épreuve, cette fois-ci, le voyage toucherait à son terme. La culpabilité n'était pas en reste : puisqu'elle était la raison pour laquelle Chavo les avait vendues, elle était donc l'instigatrice de ses propres mortelles embuches. Encore une fois.

Et pourtant, elle ne pouvait pas se permettre de laisser son esprit vagabonder. Serrant les dents, se mordant les joues si fort qu'elle sentit du sang perler sur sa langue, elle continua son travail, si profondément concentrée sur son art qu'elle ne pouvait remarquer les soldats cachés dans la forêt devant elle.

Puis vint le hurlement de douleur. C'était le signal qu'elle attendait, ce qui signifiait que Lucrétia était passé à l'acte et avait abattu l'ulricain. Il était temps pour elle d'intervenir. Elle releva les yeux, prête à quitter sa cachette pour jouer la comédie de la méchante sorcière. Malheureusement, avant qu'elle ne fasse le moindre pas, elle entendit alors une corne sonner, immédiatement suivie par la vision de six hommes en arme quittant le couvert des arbres pour s'approcher d'elle. Sur les côtés, d'autres groupes se révélaient, se dirigeant vers le centre du campement, prêts à faire un carnage. Le noble était venu avec une petite armée, et les cavaliers n'avaient été que la face visible de l'embuscade qu'il avait préparé : leur groupe était complètement encerclé.

Lucrétia affrontant déjà les cavaliers, les stryganis ne pouvant la voir maintenant qu'elle s'était cachée derrière une roulotte, Dokhara était seule contre tous. Sans armure, avec juste son poignard dans la main, il ne lui fallut pas plus d'un dixième de seconde pour savoir qu'il n'y avait qu'une seule issue pour survivre.

Et pourtant, alors qu'elle lâchait son arme ensanglantée qui tomba au sol, elle eut l'agréable surprise d'entendre la voix surpuissante de Lucrétia couvrir toute la clairière. Dokhara ne pouvait mettre son plan en exécution, mais elle avait parlé d'Oswald à la lahmiane avant qu'elles ne se séparent : cela avait suffi pour qu'elle comprenne le plan imaginé par son amante, et l'améliore grâce à sa véritable magie. La jeune de Soya ne pouvait que bluffer, tandis que la vampire pouvait prouver ses dires.

C'était ça, leur seul espoir. En tuant le prêtre, elles démontraient qu'aucune protection divine ne permettait d'arrêter leur sinistre magie. En mettant en cause la divination de Tsinep, ils pouvaient faire d'Otto le responsable du malheur futur de sa propre famille. Jouer sur sa superstition et l'amour de ses proches pour le faire hésiter. Créer une brèche et s'engouffrer dedans.

Face à la magie de Lucrétia et au bras ensanglanté de Dokhara, les soldats avaient marqué un temps d'arrêt. Une courte seconde d'hésitation. Elle n'aurait pas d'autre moment pour agir.

Elle leva lentement les bras en l'air, s'assurant que sa sinistre œuvre soit bien visible de tous, et s'adressa à eux en hurlant afin de s'assurer qu'ils l'entendaient bien.

- Je me rends ! Mais sachez ceci : c'est trop tard, soldats de l'Ostland ! Notre magie est déjà à l'œuvre désormais et nous sommes les seules à pouvoir l'arrêter. Vous avez entendu ma sœur : si vous me blessez, Herr Von Falmer devra en payer le prix.
Modifié en dernier par [MJ] Le Grand Duc le 18 janv. 2019, 16:59, modifié 1 fois.
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Dokhara de Soya, Voie de la Belle Mort, Beauté mortelle

Profil : For 11 | End 11 | Hab 14 | Cha 17 | Int 12 | Ini 13 | Att 12 | Par 11(13) | Tir 10 | Mag 11 | NA 2 | PV 110/110

Compétences :
- Sociales : Diplomatie, Éloquence, Empathie, Étiquette, Séduction
- Artistiques : Chant, Danse, Musique (violon), Tatouage
- Intellectuelles : Alphabétisation, Langue étrangère (kislévarin, strygani)
- Martiales : Ambidextrie, Bagarre, Fuite, Monte, Parade, Résistance accrue (spécialisation alcool), Sang-froid
- Divers : Sens Accrus
- Dons Du Sang : Regard Hypnotique, Régénération Impie
Compétences en cours d'apprentissage :
Escamotage : 1/2
Adresse au tir (arbalètes) : 2/3
Équipement :
Armement :
- Griffe d'Ursun : 18+1d8 dégâts ; 12(24) parade. Rapide. Chaque attaque réussie qui résulte en une perte de points de vie pour l’adversaire inflige -1 Att/Hab/Par le tour suivant. Si trois touches sont infligées au même tour, les malus durent alors 2 tours et infligent un malus supplémentaire de -1 Na. Les malus cumulés ne peuvent pas excéder -4 Att, Hab et Par et -1 Na.
- Main gauche : 8+1d6 dégâts ; 8(16) parade ; Rapide. +2 PAR si utilisée en conjonction avec une autre arme. Lors d'une parade, c'est le score de parade de l'arme en main droite qui compte pour le premier jet, celle de la main gauche pour le second jet si relance.
- Poignard : 12+1d6 dégâts ; 6(12) parade ; Rapide. Peut être utilisé comme arme de jet
- Arbalète : 34+1d8 dégâts : Malus de -2 TIR tous les 30 mètres ; Perforante (4) : Un tir par NA maximum.

Armure :
- Veste et jambières en cuir : 5 de protection partout sauf tête
- Tunique noire druchiie : 2 de protection sur tout le corps
- Cape de dissimulation, permet de devenir invisible si immobile (v. wiki)

Équipement de voyage (fontes de selle, pas systématiquement porté) :
- Sellerie splendide
- Nécessaire de tatoueuse
- Violon
- Arc courbe + flèches des anciennes
- Lame en or marin
- Huile d'amande
- Surplus de drogues, poisons, ingrédients (Dodo a 2 de chaque sur elle, pas plus)


Awards \o/
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Re: [Lucrétia et Dokhara] Une vie de gitan

Message par [MJ] Le Grand Duc »

Pour Lucrétia

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La voix de Lucrétia résonna dans le bois comme si elle venait de chaque tronc, de chaque pierre, de chaque feuille morte. Otto von Falmer tira sur les rennes de sa monture qui, nerveuse, s'arrêta dans sa charge et tournait sur elle même en renâclant tandis que son cavalier cherchait fébrilement la sorcière autour de lui, le regard fusa d'un arbre à l'autre.

- "Sors de ta cachette, hérétique !" hurla-t-il en brandissant son marteau de guerre tandis que les deux chevaliers qui l'avaient suivi le dépassaient au galop, à la recherche de la lahmiane.

Le noble norlander semblait désormais en proie à la panique, et pris visiblement une décision puisqu'il fit faire violemment volte face à son destrier et le talonna de toutes ses forces pour foncer vers le campement, sa grande cape de fourrure battant derrière lui.

- "TROUVEZ LA VIEILLE ! AMENEZ LA MOI !" hurla-t-il sur son passage aux quelques soldats qui n'avaient pas encore rejoint les roulottes.

De ce que pouvait voir Lucrétia à travers les branchages secs des pins, le chaos régnait dans le cercle de la caravane. Quelques stryganis tentaient de résister tandis que d'autres courraient dans tous les sens, essayant de se barricader dans certaines roulottes ou de profiter de la confusion pour fuir dans les bois avec les enfants. Plusieurs corps gisaient déjà à terre, et les combats éclataient ça et là avec un avantage significatif pour les ostlanders, bénéficiant de l'effet de surprise et équipés pour tuer. Mais il était difficile de voir plus clairement depuis la position de l'Immortelle.




Pour Dokhara


Les soldats s'approchaient lentement de Dokhara, la poigne bien solide sur leurs armes et le bouclier haut, l'air visiblement anxieux. Derrière, les cris et les pleurs produisaient un vacarme croissant, teinté du bruit des lames qui se percutaient entre elles. La voix qui venait de résonner les faisait frémir de peur, mais ils étaient de têtus ostlanders et désobéir aux ordres ne leur serait même pas venu à l'idée. Pour autant, ils semblaient complètement apeurés.

- "Mets toi à genou, les mains à plat sur le sol, sorcière ! Pas de coup fourré !" lui lança l'épéiste le plus proche tout en avançant lentement, sur le qui-vive.

Mais Mingrélie fit soudain irruption dans la scène, surgissant en courant d'entre deux roulottes alors qu'elle cherchait une porte de sortie à cet enfer. Elle s'arrêta net en tombant nez à nez avec les soldats et n'eut pas le temps de retenir son souffle, les yeux écarquillés, qu'un vireton venait la jeter au sol avec un râle. C'était l'arbalétrier du groupe qui, par sursaut autant que par nervosité, avait appuyé sur la gâchette de son arme. Confus, il bredouilla quelque chose et se mit à la recharger lorsque l'épéiste de tête pointa sa lame vers Dokhara.


- "Saisissez la !" cria-t-il à ses hommes tandis qu'ils se mettaient tous à courir vers la jeune femme.
Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois. Je vis avec mes gens, loin de la folie des hommes. La nuit je vole dans les sombres profondeurs de la forêt. Mon regard d'acier partout se pose, et sans bruit, comme le vent, je file entre les branches des arbres séculiers. Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois.

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Lucretia Von Shwitzerhaüm
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Re: [Lucrétia et Dokhara] Une vie de gitan

Message par Lucretia Von Shwitzerhaüm »

Oswald. C’était en se remembrant ce passage précis à Talabheim que Lucretia s’était lancée dans cette esbroufe dont la visée première n’était pas autre que l’arrêt instantané des combats. Alors qu’elles venaient d’être menacées par un petit groupe de bandits, Dokhara avait joué la comédie en endossant le rôle pour lequel elle avait toujours été pourchassée ; celui de sorcière. En se scarifiant la peau et les membres, en faisant rouler ses yeux tout en faisant couler son sang, elle était parvenue à semer le doute chez leurs assaillants. Et, alors que tous les regards craintifs s’étaient tournés vers la baronne de Soya, la Lahmiane avait eu tout le loisir de manier la Dhar et de les faire détaler aussi vite qu’ils étaient arrivés.

Dokhara avait bien mentionné Oswald, justement, juste avant qu’elles ne se quittassent l’une l’autre, la première restant dans l’arrière du campement tandis que Lucretia s’en allait abattre l’ulricain. Voilà ce qui avait tout déclenché ; user à leur avantage l'angoisse primaire des hommes en bluffant comme jamais. Les bandits avaient eu peur du surnaturel. Otto avait semblé si fier à l’annonce de la naissance de son fils. La vulnérabilité s’était désignée d’elle-même. Et si jamais le plan tacite auquel elles avaient songé n’avait pu être joué jusqu’au bout, car à Dokhara revenait initialement la dernière partie, elles avaient tout de même pu l’arranger selon ce qui leur convenait de mieux. Et c’était ce que Lucretia venait justement de faire, notamment grâce à sa magie. La vampire avait su manier cette dernière afin de compenser l’imprévu. Et la voix d’outre-tombe qui avait surgi dans la forêt avait fait hésiter Otto.

En pleine charge, l’homme avait subitement retenu sa monture en tirant sur la bride, et l’animal avait manqué de ruer tandis que son cavalier observait les alentours, désormais bien moins sûr et vindicatif qu’il ne l’avait été jusque-là. La peur s’était doucement glissée dans son esprit, insidieuse et conquérante. Son regard roulait dans ses orbites, tentant de dénicher cette sorcière qui menaçait si sinistrement sa progéniture. Elle n’était pas loin, il le savait. Mais elle demeurait introuvable, tandis que sa voix, elle, continuait de gronder de tous les côtés, mauvaise et envahissante. Par dépit, alors, il leva bien haut son marteau de guerre, ordonnant à la sorcière, dans un dernier geste, de se montrer une bonne fois pour toutes. Puis, voyant que sa déclaration colérique n’avait aucun effet sur son adversaire, il talonna les flancs de sa monture, aboyant que l’on retrouvât Tsinep. Pourquoi diable demandait-il à ce que l’on mît la main sur la vieille femme ?

Cette question, Lucretia se la posa effectivement. Elle fit rapidement le tour des possibilités qu’elle parvenait à envisager, là, dans ce capharnaüm ambiant. Il pouvait très bien la prendre comme otage, dans un premier temps, afin de marchander la vie de son fils contre celle de l’ancienne khilis. Mais pensait-il véritablement que cela arrêterait Lucretia ? A dire vrai, eu égard à la situation, elle ne pouvait décemment pas faire mine de relâcher son sortilège, car elle se retrouverait dès lors, et Dokhara avec elle, vulnérable au beau milieu d’une troupe de soldats armés. Non, il faudrait à la vampire prendre ses distances avec Otto, l’assurant qu’elle annulerait l'effet de sa magie sitôt qu’elle se sentirait en sécurité, hors de sa portée et de son autorité.

Mais elle voyait également une autre hypothèse, dans le jeu du baron. Prendre une fois de plus Tsinep en otage afin de lui demander si toute cette mascarade était bel et bien possible. Là, l’issue de cette conjecture se révélait moins facile à lire. Lucretia doutait que la vieille femme la trahisse véritablement, voyant en elle un ange de la nuit, une déesse d’un temps passé, mais un temps auquel l’ancienne s’accrochait encore, ribon-ribaine. Et quand bien même en aurait-t-elle l’envie qu’il n’était pas certain qu’elle en sût véritablement assez sur la magie pour aller jusqu’à dépriser la malédiction tenue par Lucretia. Elle s’y connaissait assurément en plantes et en remèdes, mais c’était là tout. Par ailleurs, la jeune femme s’était même demandé si Tsinep n’avait pas inventé de toute pièce cette histoire d’enfant. Quoi qu’il en fût, elle la remercia intérieurement ; cela pouvait peut-être les tirer de ce traquenard.

En attendant, bien que la « sorcière » eût exprimé ses volontés pacifistes, celles-ci ne semblaient point avoir été écoutées. En contrebas, dans le campement, les rangs des soldats s’étaient refermés sur les stryganis, et plus d’un corps gisait déjà au sol. Plusieurs mares de sang s’agrandissaient sous les cadavres en des taches rougeâtres que la terre ne parvenait pas à complètement absorber. L’avantage, indubitablement, revenait aux ostlanders, aussi nombreux que les gitans, si ce n’était peut-être plus, mais assurément mieux armés, et mieux entraînés. Là, deux hommes tentaient de livrer bataille à une poignée de guerriers, permettant à deux femmes et trois enfants de prendre la fuite. Ils furent abattus avant même que les fuyards n’eussent le temps de dépasser la première roulotte. Un carreau fusa, projetant une des gitanes à terre. L’un des bambins s’arrêta, se mettant subitement à pleurer, comme s’il venait seulement de réaliser le massacre qui allait s’en suivre. Les autres l’abandonnèrent à son sort, paniqués, et s’enfermèrent dans une roulotte. Mais, dans ces différentes scènes qui se déroulaient çà et là, Lucretia, en dépit de son acuité visuelle, ne put discerner la silhouette de son amante. Les hostilités avaient déjà bien trop été entamées pour espérer un retour à la normale. Il lui fallait agir, et il n’y avait qu’un seul homme qui pût rétablir un semblant de calme, quoique sous la menace d’une lame ou d’un nouveau sortilège. Otto von Falmer.

Une corneille s’envola brusquement du sol, faisant tournoyer les feuilles mortes de la forêt, et piqua en direction du destrier qui galopait vers le campement. N’ayant point besoin de négocier quelque virage que ce fût, s’affranchissant des nids de poule et des pierres déchaussées qui ponctuaient le sentier, elle rattrapa Otto, et, tandis qu’elle fusait dans sa direction, se métamorphosa en plein vol, reprenant forme humaine. Catapultée par sa propre vélocité, elle heurta de plein fouet le cavalier, et ce fut non plus un petit oiseau, mais bien le corps d’une femme, qu’il reçut dans le flanc, à toute allure. Otto fut très certainement désarçonné ; le cheval, déjà à belle vitesse, chut sous la violence de l’impact, suivi de près par son maître qui fit plusieurs roulés-boulés sur le bas-côté de la route. Une jeune femme le rejoignit bientôt, et, malgré sa noble stature, roula en contrebas d’une manière tout aussi disgracieuse. Mais la Lahmiane se savait plus solide, et bien plus rapide. Et plus forte, également.

Idée derrière cet assaut :
- mettre Otto hors de service, car chuter de cheval à pleine vitesse et tomber dans une armure ne doit pas faire du bien. Peut-il se briser un bras, une jambe… ?
- Le prendre en otage, car il ne pourra pas se relever (ou alors bien trop difficilement) et Lucretia sera déjà sur lui.
- Se faire mal, car j’imagine, à l’instar de chuter de cheval, que percuter un chevalier en armure ne doit pas faire du bien également. :mrgreen: Oui, Dokhara m’a contaminée.
- Lui faire rendre les armes, à lui et à la totalité de ses hommes. Le hisser et l’exposer à tous si le besoin s’en fait sentir.
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Ma Fiche
Objets particuliers:
- * Anneau Nowelleux (+1 INI)
- Amulette (relance d'un EC: 2/3 utilisations disponibles)

Compétences acquises et Dons du Sang

COMBAT :
Attaque : Coup précis (3), Arme de prédilection ( épée à une main)
Défense : Esquive, Acrobatie de combat, Sang vif (2) (DDS), Coriace,
Autres : Régénération Impie (DDS), Innocence Perdue (DDS), Valse Macabre


MAGIE :
- Sens de la Magie
- Conscience de la Magie
- Maîtrise de l'Aethyr - niveau 3

CHARISME :
- Diplomatie
- Éloquence
- Séduction
- Intimidation
- Comédie
- Etiquette
- Intrigue de cour

INTELLIGENCE :
- Domination (DDS)
- Érudition
- Littérature
- Linguistique
- Histoire
- Administration
- Enseignement
- Connaissance végétale
- Langue étrangère : Kislévarin
- Connaissance des démons

INITIATIVE / HABILETE :
- Sang vif (DDS)
- Réflexes éclairs
- Escalade
- Monte - chevaux
- Sens Accrus
- Vision nocturne

AUTRES :
- Défi de l'Aube (DDS)
- Ame Profane (DDS)
- Forme de Familier : Corneille (DDS)
- Sang argenté (DDS)
- Alphabétisation
- Force accrue
- Chance
- Préparation des poisons

Inventaire :
- Griffe d'Ursun
- Veste de cuir & pèlerine en "voyage" / robe habillée en "réception"
- Anneau de promptitude
- Bague du tumulus
- Sacoche de chanvre
- Lettre de la comtesse
- Gemmes et pépites d'or
- Fleur de salicaire
- Glandes à venin
- Poison (?)

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Dokhara de Soya
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Re: [Lucrétia et Dokhara] Une vie de gitan

Message par Dokhara de Soya »

Putain. Putain de putain de putain de putain de PUTAIN.

De nouveau, le train de pensée de Dokhara virevoltait d'une idée à l'autre, à toute vitesse. Pas le temps pour construire des réflexions complètes, juste d'analyser et traiter les signaux de ses sens pour décider quoi faire, alors que manifestement rien ne se déroulait comme prévu.

Des ordres de soldats effrayés. Elle doit se rendre.
Mingrélie. Un carreau. Aucune sommation. Abattue net.
Un seul arbalètrier. Besoin d'une poignée de secondes pour recharger. Distance des soldats dix, peut-être quinze mètres.
Gauche. Droite. Deux autres groupes qui resserrent l'étau sur les stryganis. Et sur elle.
Bruits de combat, derrière elle. Cris de peur, de douleur, de panique.
L'intimidation de Lucrétia avait échoué.
Pas d'échappatoire.
Se rendre ?


Ils courent vers elle.

La peur perturbait sa capacité à prendre une décision dans l'urgence. Trop de paramètres, trop d'incertitudes, trop de risques de prendre la mauvaise décision. Aussi, au moment décisif où elle se devait de faire un choix, elle mit inconsciemment à contribution tout ce que Slaanesh lui avait enseigné : elle abandonna tout ce qui parasitait son esprit, toutes les entraves l'enfermant dans le doute pour ne plus devenir qu'un animal d'instinct brut. Oublier ses craintes, sa prudence, sa logique, et ne plus écouter que ses désirs immédiats pour se laisser guider par ce qu'il y avait de plus primitif en elle.

Que voulait-elle ?

Lucrétia.

Face à la limpidité de sa situation, le corps de Dokhara se mut de lui-même.
Puisque l'ennemi était présent dans toutes les directions, la destination évidente pour s'assurer une chance de survie était aux côtés de son amante. Et peu importait qu'il lui fallait traverser le chaos d'un champ de bataille pour la rejoindre, cela vaudrait toujours mieux que de devenir une otage avec laquelle ils pourraient négocier avec elle. Elle ne serait plus un fardeau pour la lahmiane. Plus jamais.
Elle sprinta soudainement, dégainant sa lame d'or marin et sa main gauche, puis contourna la roulotte derrière laquelle elle avait cru pouvoir se dissimuler, pour se jeter dans la mêlée entre impériaux et stryganis.

Rester en vie, et trouver Lucrétia. C'était tout ce qui comptait.

Et peu importait qui se mettrait sur sa route : impériaux ou stryganis, elle tuerait sans le moindre scrupule quiconque l'empêchant d'atteindre son but.

Dokhara n'a plus qu'une idée en tête : trouver Lucrétia. Elle ne compte pas sauver qui que ce soit, ni faire preuve d'un quelconque héroïsme déplacé : elle n'aura d'ailleurs aucun scrupule dans la mêlée à commettre les pires actes pour survivre. S'il faut pousser un strygani sur un impérial qui la charge pour le ralentir, elle s'en fout totalement : elle cède à 100% à son instinct qui lui hurle de survivre et de trouver Lucrétia quel qu'en soit le prix : plus rien d'autre ne compte.
Modifié en dernier par [MJ] Le Grand Duc le 22 janv. 2019, 22:10, modifié 1 fois.
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Dokhara de Soya, Voie de la Belle Mort, Beauté mortelle

Profil : For 11 | End 11 | Hab 14 | Cha 17 | Int 12 | Ini 13 | Att 12 | Par 11(13) | Tir 10 | Mag 11 | NA 2 | PV 110/110

Compétences :
- Sociales : Diplomatie, Éloquence, Empathie, Étiquette, Séduction
- Artistiques : Chant, Danse, Musique (violon), Tatouage
- Intellectuelles : Alphabétisation, Langue étrangère (kislévarin, strygani)
- Martiales : Ambidextrie, Bagarre, Fuite, Monte, Parade, Résistance accrue (spécialisation alcool), Sang-froid
- Divers : Sens Accrus
- Dons Du Sang : Regard Hypnotique, Régénération Impie
Compétences en cours d'apprentissage :
Escamotage : 1/2
Adresse au tir (arbalètes) : 2/3
Équipement :
Armement :
- Griffe d'Ursun : 18+1d8 dégâts ; 12(24) parade. Rapide. Chaque attaque réussie qui résulte en une perte de points de vie pour l’adversaire inflige -1 Att/Hab/Par le tour suivant. Si trois touches sont infligées au même tour, les malus durent alors 2 tours et infligent un malus supplémentaire de -1 Na. Les malus cumulés ne peuvent pas excéder -4 Att, Hab et Par et -1 Na.
- Main gauche : 8+1d6 dégâts ; 8(16) parade ; Rapide. +2 PAR si utilisée en conjonction avec une autre arme. Lors d'une parade, c'est le score de parade de l'arme en main droite qui compte pour le premier jet, celle de la main gauche pour le second jet si relance.
- Poignard : 12+1d6 dégâts ; 6(12) parade ; Rapide. Peut être utilisé comme arme de jet
- Arbalète : 34+1d8 dégâts : Malus de -2 TIR tous les 30 mètres ; Perforante (4) : Un tir par NA maximum.

Armure :
- Veste et jambières en cuir : 5 de protection partout sauf tête
- Tunique noire druchiie : 2 de protection sur tout le corps
- Cape de dissimulation, permet de devenir invisible si immobile (v. wiki)

Équipement de voyage (fontes de selle, pas systématiquement porté) :
- Sellerie splendide
- Nécessaire de tatoueuse
- Violon
- Arc courbe + flèches des anciennes
- Lame en or marin
- Huile d'amande
- Surplus de drogues, poisons, ingrédients (Dodo a 2 de chaque sur elle, pas plus)


Awards \o/
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[MJ] Le Grand Duc
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Re: [Lucrétia et Dokhara] Une vie de gitan

Message par [MJ] Le Grand Duc »

Pour Lucrétia
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Lucrétia percuta Otto von Falmer avec une telle force que ce dernier eut un hoquet de surprise et vida les étriers pour s'écraser lourdement au sol tandis que son destrier continuait de galoper à tout fracas.

La lahmiane se retrouva à califourchon sur l'homme étendu dans les feuilles mortes, juste à la lisière du bois.


- "Tu vas crever, démon !" beugla Otto, le visage déformé par un mélange de douleur, de colère et de peur panique.

Il essaya d'attraper l'Immortelle à la gorge de ses mains gantées de fer mais Lucrétia, avec sa force surhumaine malgré sa frêle silhouette, n'eut aucun mal à le maintenir au sol.


Seulement, d'autres chevaliers de la suite du noble avaient, entre temps, réussi à maîtriser leurs chevaux, et ils cavalaient au secours de leur seigneur. Les destriers se bousculaient entre eux en hennissant tandis que leurs cavaliers les ruaient vers l'avant, celui de pointe abaissant déjà sa lance.


Pour Dokhara
Face aux soldats qui courraient vers elle, Dokhara n'hésita qu'une seconde.

Elle dégaina ses armes et contourna la roulotte le plus vite qu'elle pu avec pour objectif de traverser le campement et de rejoindre Lucrétia, quoi qui se dresse sur sa route. Et au détour de sa cachette, elle vit le chaos qui régnait céans.

Des stryganis couraient dans tous les sens, certains essayant de se barricader dans les roulottes tandis que d'autres luttaient contre des dizaines de soldats. Les combats étaient sporadiques mais sans merci et de nombreux corps jonchaient déjà le sol. Tout n'était que cris et pleurs et les grandes toiles du chapiteau qu'on dressait le soir étaient jetées aux sol, le mât central étant tombé dans la cohue.

La baronne se mit à courir, tout se déroulait trop vite. Du coin de l’œil, elle aperçu Idriss aux prise avec deux miliciens, et Gouri de même, moulinant de son marteau de forgeron en poussant des imprécations. De l'autre côté, elle repéra une forme prostrée qui devait être Tsinep, agenouillée face à l'une des grandes roulottes de matériel, criant des lamentations de sa voix chevrotante. Dokhara ne s'arrêta pas. Armes en main, elle continuait de traverser le camp comme une ombre tandis que la violence se déchaînait autour d'elle. Des soldats enfoncèrent la porte d'une des caravanes et s'engouffrèrent à l'intérieur dans un concert de hurlements et de pleurs d'enfants. Des chevaux hennissaient de toute part, une torche fut lancée à travers l'écoutille de l'une des voitures. La jeune femme trébucha sur quelque chose et se releva aussi vite, pour voir que c'est sur le corps de Bubba le Boiteux qu'elle avait chuté. Le bougre était étendu sur le dos, une expression de surprise figée sur le visage et une grosse tâche pourpre sur sa tunique déchirée. Des carreaux d'arbalètes sifflaient ça et là, paraissant venir de différentes directions. A moitié avachie sous l'une des charrettes, Tyra se faisait violer par un épéiste. Mais Dokhara ne s'arrêta pas.

A la lisière du bois, elle vit ce qu'elle cherchait : Lucrétia maintenant Otto von Falmer au sol, tandis qu'un destrier s'éloignait au galop, selle vide, à une dizaine de mètres à peine du terrible massacre. Derrière, plus loin entre les pins, la jeune femme pouvait voir l'escadron de chevaliers débouler au grand galop et celui de pointe abaisser sa lance pour viser la lahmiane.

Une main lourde et déjà ensanglantée lui attrapa l'épaule. Si elle se retournait pour égorger l'importun, elle reconnu Marcus Freeh, le front ouvert et la lèvre fendue.


- "Madame ! Vous devez vous cacher ! Venez avec moi maintenant ou ils vous tueront !" lui intima-t-il, une épée dans l'autre main.
Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois. Je vis avec mes gens, loin de la folie des hommes. La nuit je vole dans les sombres profondeurs de la forêt. Mon regard d'acier partout se pose, et sans bruit, comme le vent, je file entre les branches des arbres séculiers. Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois.

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Lucretia Von Shwitzerhaüm
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Re: [Lucrétia et Dokhara] Une vie de gitan

Message par Lucretia Von Shwitzerhaüm »

Oui, le choc fut violent. Très violent. La Lahmiane eut l’impression de percuter, suite à une erreur d’appréciation lors d’un vol en rase-mottes, un mur à pleine vitesse. Ou presque. Car, en dépit de sa stature et de l’armure qui le protégeait, Otto n’était pas autre chose qu’un simple homme, bien engoncé dans son amas métallique, certes, mais aucunement fixé au sol, et point plus solide non plus. Avec une force suffisante, il demeurait tout à fait possible de le déloger de sa selle à haut troussequin. Elle le savait. Et c’était précisément avec cette volonté-là qu’elle s’était lancée à l’assaut du cavalier.

A n’en pas douter, eût-elle encore respiré qu’elle en aurait eu le souffle coupé, et, bientôt, le monde se réduisit à un tourbillon sans fin dans lequel elle plongeait. Après avoir entendu, de loin, le craquement de métal et le cri de surprise de sa cible, suivis du hennissement de sa monture, elle perdit tout repère, roulant sur le bas-côté du sentier, encore et encore. Lucretia devait afficher une piteuse mine, là, échevelée, le visage couvert de poussière et les vêtements de terre, mais elle n’en avait cure. Elle avait atteint son objectif, elle était à même que de mettre un terme à ce carnage tout en sauvant la vie de Dokhara. S’accrochant à cette idée, elle se redressa vivement, assise, bien trop rapidement pour une simple sorcière venant de heurter un chevalier en plates. Comme si elle n’avait pas essuyé le moindre dommage, son esprit était déjà clair, et, se remettant sur pied, chercha immédiatement Otto von Falmer.

Bien avant son regard, ce fut son ouïe qui le repéra en premier. Certes, le conflit régnait encore et toujours dans le campement, et les hurlements déchirants s’élevaient bien haut dans les airs aux côtés du fracas des armes entrechoquées les unes contre les autres. Mais ses sens isolèrent immédiatement la respiration rauque du hobereau, non loin de là, et sa main qui grattait l’herbe, caressant le vain espoir de pouvoir se relever avant elle. Alors, tournant le visage dans sa direction, l’immortelle posa des images, une vision, sur ces sons épars.

C’était qu’il avait mauvaise allure, le baronnet. A moitié allongé, de ginguois au milieu des cailloux et des feuilles mortes, il tentait tant bien que mal, effectivement, de se relever, mais le poids de son armure ne cessait que de l’entraîner vers le sol. Une grimace défigurait ses traits, mais il était difficile de statuer sur son sort. Etait-ce le visage de la haine que la vampire voyait là, ou bien l’expression d’une intense souffrance provoquée par sa dernière chute ? Un peu des deux, peut-être ? Lucretia ne s’en préoccupa guère davantage ; elle fondit sur sa proie.

Otto réprima un nouveau hoquet ahuri auquel se mêlait la peur et le désespoir. Il manqua de rouler sur le sol, cherchant une meilleure posture qui l’aiderait alors à se relever, mais n’en eut point le temps. Sentant la poigne de Lucretia se refermer sur son col, il beugla une dernière menace, une dernière intimidation. Mais tous les deux le savaient ; ce n’était que bravade. Ses mains gantées tentèrent malgré tout d’agripper son adversaire, mais elle eut tôt fait de s’en affranchir, dégainant au passage sa lame qu’elle lui glissa sous la gorge.

Mais derrière elle, un grondement s'éleva du sol, et Lucretia n’eut pas besoin de se retourner pour comprendre ce nouveau danger. Certains cavaliers avaient su rendre docile leur monture, et, après les avoir maîtrisées, les avaient fait charger. Ils fonçaient tout droit, sus à elle, et les pointes étincelantes de leur fer de lance dardaient dans sa direction. Sans réaction aucune de sa part, elle ne manquerait pas de se faire transpercer de part en part. Le choix était vite fait.

Elle ne pouvait décemment pas lâcher Otto après lui avoir mis la main dessus ; il était bien trop important pour la suite de ses plans, pour faire cesser les combats et soumettre les soldats. Se mettre à terre, à couvert, ou se transformer en corneille permettrait à son otage de s’enfuir une nouvelle fois. Non, elle ne le laisserait pas s’échapper.

Lucretia releva le petit seigneur comme s’il s’agissait d’une brindille, le remettant sur ses pieds, et lui arrachant au passage une grimace. Puis elle pivota, faisant face aux cavaliers qui s’élançaient vers elle. Mais la Lahmiane fit passer Otto devant elle, quoique le menaçant toujours de son arme. Si ses hommes tenaient tant à la pourfendre, alors devraient-ils exécuter leur maître en premier. Ou risquer de le faire. Téméraire jusqu’au bout, elle leur fit même l’affront d’effectuer un pas dans leur direction, obligeant Otto à faire de même. Puis, les yeux rivés droit sur eux, si elle en avait encore le temps, elle leva la voix.

« Et vous, alors, tenez-vous donc si peu à votre seigneur ? » les nargua-t-elle tout en menaçant encore et toujours la gorge de son otage.
Je ne sais pas comment vont évoluer les choses, mais, si possible, je trouve un endroit en surplomb et j’exhibe un Otto vaincu et en piteux état, continuant de le menacer de ma lame, et j’exige l’arrêt des combats. Si ça refuse, ou qu’Otto lui-même rechigne à la tâche, je m’arrange pour qu’il fasse selon ce que je demande (appuyer là où ça fait mal, l’entailler, lui dire que je m’occuperai de lui puis de son futur fils, toussa-toussa).
Modifié en dernier par [MJ] Le Grand Duc le 29 janv. 2019, 20:26, modifié 1 fois.
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Compétences acquises et Dons du Sang

COMBAT :
Attaque : Coup précis (3), Arme de prédilection ( épée à une main)
Défense : Esquive, Acrobatie de combat, Sang vif (2) (DDS), Coriace,
Autres : Régénération Impie (DDS), Innocence Perdue (DDS), Valse Macabre


MAGIE :
- Sens de la Magie
- Conscience de la Magie
- Maîtrise de l'Aethyr - niveau 3

CHARISME :
- Diplomatie
- Éloquence
- Séduction
- Intimidation
- Comédie
- Etiquette
- Intrigue de cour

INTELLIGENCE :
- Domination (DDS)
- Érudition
- Littérature
- Linguistique
- Histoire
- Administration
- Enseignement
- Connaissance végétale
- Langue étrangère : Kislévarin
- Connaissance des démons

INITIATIVE / HABILETE :
- Sang vif (DDS)
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- Escalade
- Monte - chevaux
- Sens Accrus
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AUTRES :
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- Alphabétisation
- Force accrue
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- Anneau de promptitude
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Re: [Lucrétia et Dokhara] Une vie de gitan

Message par Dokhara de Soya »

A l'intérieur du cercle des roulottes, Dokhara ne fut accueillie que par le chaos et le désespoir. Les stryganis étaient en déroute. Mal préparés face à pareil assaut, sous-équipés, ils menaient une défense désespérée dans un combat perdu d'avance. Les troupes du noble étaient quant à elles partiellement composées de reîtres et de mercenaires : les agresseurs n'étaient pas tant là pour obéir à leur maître que pour satisfaire leurs désirs de destruction, et cela se ressentait dans chaque scène qui se jouait autour de la baronne déchue.
Mais qu'importait ce spectacle affligeant, Dokhara n'en avait cure. Obsédée par une unique pensée, son esprit occultait toute émotion parasite. Elle courait à perdre haleine, cherchant partout du regard celle qui obsédait ses pensées.

Elle vit Idriss et Gouri en difficulté.
Elle ne s'arrêta pas pour les aider.

Elle vit le cadavre de Bubba après avoir trébuché dessus.
Elle ne s'arrêta pas pour le pleurer.

Elle vit un carreau d'arbalète filer juste devant elle.
Elle ne s'arrêta pas pour s'abriter.

Elle vit Tyra, sous une roulotte, violée par un soudard.
Elle ne s'arrêta pas pour la sauver.

Toutes ces scènes qui s'imposaient à elle en courant, ces fragments d'horreur dans la tourmente, ses yeux les percevaient mais son cerveau refusait de traiter l'information. Son corps, son esprit, son cœur, tout son être était ne répondait désormais plus à la raison. Dokhara s'était totalement abandonnée à ce qu'il y avait de plus primitif en elle, et elle ne suivait plus rien d'autre que son instinct de préservation. Seule comptait sa survie. Le bouquet d'émotions qui bouillonnait en elle était mis sous sourdine, totalement inaudible, et ne servait qu'à être moteur de sa course frénétique à travers la mêlée. Sa peur, sa colère, sa tristesse, rien de tout cela ne vint parasiter son esprit entièrement focalisé sur un seul et unique objectif.

Elle vit Lucrétia, à l'orée des bois, maintenant Otto Von Falmer au sol.
Elle s'arrêta, mais pas de son plein gré.

Une main sur son épaule. Quelqu'un essayait de l’empêcher de rejoindre son amante.

Tout son corps réagit par réflexe. Un rictus de pure haine s'afficha sur son visage méconnaissable, alors qu'elle se retournait en hurlant, l'épée levée et prête à frapper.

Marcus Freeh.

La colère s'accumula dans un torrent incontrôlable qui fit voler en éclats le barrage qu'elle avait imposé à ses émotions.


Comment ose t-il m'empêcher de rejoindre celle que j'aime ?


Il a déjà essayé de m'éloigner de Lucrétia lors du combat avec le minotaure.

Il a déjà mis cette main immonde sur moi, ici, sur mon épaule.

Je l'ai déjà mis en garde, lui ai déjà montré qu'il lui en coûterait de se mettre entre moi et elle.




C'est un traître, comme Chavo.


Il jalouse ma relation avec sa maîtresse.


Il me reproche la mort de Hans.




Il veut m'éloigner d'elle pour me prendre en otage, pour me violer sous une roulotte comme Tyra, pour m'égorger avant que je ne puisse accéder à la puissance promise par Lucrétia.


Je ne le laisserais pas faire.


Et pourtant c'est cette même colère qui sauva la vie de Marcus. En la saisissant ainsi, en lui parlant, il l'avait faite sortir de sa torpeur, et lui avait permis de retrouver sa raison. L'épée toujours levée, la main serrée si fort sur la fusée de son arme que les jointures de ses mains blanchissaient, le regard fou, c'est avec une difficulté surhumaine qu'elle réussit à contrôler son animosité et à ne pas frapper. Car Marcus avait raison. Des cavaliers chargeaient Lucrétia. S'ils dépassaient la lahmiane, alors ils arriveraient directement face à Dokhara, qui n'était pas armée pour affronter pareils adversaires. Elle finirait embrochée. Elle ne pourrait que mourir, il n'y aurait pas de miracle cette fois-ci.

Elle ne devait pas rejoindre Lucrétia.

Cette unique pensée, terrifiante, fut d'une invraisemblable difficulté à assimiler pour la jeune femme. Il eut été si aisé de ne pas réfléchir, de tuer Marcus, d'abattre ce minable déchet qui osait avoir raison. De ne pas l'écouter et de courir vers celle qu'elle aimait.

Mais tant qu'elle serait humaine, une fragile, frêle et ridicule petite humaine, elle ne serait jamais autre chose qu'une gêne pour la lahmiane, peu importait combien elle s’entraînait au combat ou s'astreignait à changer de comportement.

Elle hocha de la tête à l'attention de Marcus, presque imperceptiblement. Ce moment d'hésitation, cette seconde perdue, c'était bien plus que ce qu'une personne dans sa situation pouvait se permettre. Alors sans plus douter davantage, Dokhara reprit sa course, Marcus à ses côtés, mais cette fois-ci non plus vers le sud-ouest. Sa nouvelle destination était le nord-ouest, la seule direction dans laquelle ne se trouvait aucun adversaire... du moins l'espérait-elle. Restait à survivre à la vingtaine de mètres la séparant de l'orée de la forêt, où le couvert des arbres la protégerait des charges de cavalerie en ligne droite et des carreaux d'arbalète.

Alors qu'elle s'éloignait de Lucrétia, Dokhara s'assura que de ses morbides écorchures sur son bras tatoué, des gouttelettes de liquide carmin continuaient de s'écouler, n'hésitant pas à ajouter une nouvelle taillade à sa collection si nécessaire. Elle ne pouvait qu'espérer que Lucrétia, qui avait plus d'une fois goûté à son sang, serait capable de remonter cette piste pour la retrouver.
Modifié en dernier par [MJ] Le Grand Duc le 29 janv. 2019, 20:25, modifié 1 fois.
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Dokhara de Soya, Voie de la Belle Mort, Beauté mortelle

Profil : For 11 | End 11 | Hab 14 | Cha 17 | Int 12 | Ini 13 | Att 12 | Par 11(13) | Tir 10 | Mag 11 | NA 2 | PV 110/110

Compétences :
- Sociales : Diplomatie, Éloquence, Empathie, Étiquette, Séduction
- Artistiques : Chant, Danse, Musique (violon), Tatouage
- Intellectuelles : Alphabétisation, Langue étrangère (kislévarin, strygani)
- Martiales : Ambidextrie, Bagarre, Fuite, Monte, Parade, Résistance accrue (spécialisation alcool), Sang-froid
- Divers : Sens Accrus
- Dons Du Sang : Regard Hypnotique, Régénération Impie
Compétences en cours d'apprentissage :
Escamotage : 1/2
Adresse au tir (arbalètes) : 2/3
Équipement :
Armement :
- Griffe d'Ursun : 18+1d8 dégâts ; 12(24) parade. Rapide. Chaque attaque réussie qui résulte en une perte de points de vie pour l’adversaire inflige -1 Att/Hab/Par le tour suivant. Si trois touches sont infligées au même tour, les malus durent alors 2 tours et infligent un malus supplémentaire de -1 Na. Les malus cumulés ne peuvent pas excéder -4 Att, Hab et Par et -1 Na.
- Main gauche : 8+1d6 dégâts ; 8(16) parade ; Rapide. +2 PAR si utilisée en conjonction avec une autre arme. Lors d'une parade, c'est le score de parade de l'arme en main droite qui compte pour le premier jet, celle de la main gauche pour le second jet si relance.
- Poignard : 12+1d6 dégâts ; 6(12) parade ; Rapide. Peut être utilisé comme arme de jet
- Arbalète : 34+1d8 dégâts : Malus de -2 TIR tous les 30 mètres ; Perforante (4) : Un tir par NA maximum.

Armure :
- Veste et jambières en cuir : 5 de protection partout sauf tête
- Tunique noire druchiie : 2 de protection sur tout le corps
- Cape de dissimulation, permet de devenir invisible si immobile (v. wiki)

Équipement de voyage (fontes de selle, pas systématiquement porté) :
- Sellerie splendide
- Nécessaire de tatoueuse
- Violon
- Arc courbe + flèches des anciennes
- Lame en or marin
- Huile d'amande
- Surplus de drogues, poisons, ingrédients (Dodo a 2 de chaque sur elle, pas plus)


Awards \o/
Warfo Award 2018 du meilleur PJ - RP
Warfo Award 2019 du meilleur PJ - Élaboration
Dream Team 2018 et 2019 avec Lucretia Von Shwitzerhaüm
Miss Vieux Monde 2019 et 2020

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[MJ] Le Grand Duc
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Re: [Lucrétia et Dokhara] Une vie de gitan

Message par [MJ] Le Grand Duc »

Pour Lucrétia

Otto von Falmer se releva avec un grognement de douleur, solidement maintenu par la lahmiane. Cette dernière pouvait sentir la carcasse du hobereau trembler dans son armure en faisait cliqueter sa cotte de maille. Peur, colère, douleur et lame appuyée contre la carotide avaient eu raison du sang froid de l’ostlander.

Lucrétia vit juste et les chevaliers interrompirent tant bien que mal leur charge à quelques mètres à peine de leur cible, ne voulant pas prendre le risque de massacrer leur seigneur en même temps que la sorcière. Les destriers, confus, se cabrèrent ou firent des tours sur eux-même avec nervosité.


- « Errrh … Faites ce qu’elle dit ! » beugla Otto à ses hommes, les dents rougies et du sang à la commissure des lèvres. « N’attaquez pas, rappelez les autres. » Ses ordres ne rencontrèrent que l’hésitation. « ALLEZ, FOUTRENOM. »

L’un des chevaliers releva sa visière et porta la main à sa selle pour saisir une corne de chasse dans laquelle il souffla trois coups brefs. Ses compagnons restèrent aux abois, les mains sur leurs armes, scrutant les mouvements de l’Immortelle à travers la fente de leurs heaumes.

C’est à cet instant qu’un grand fracas de bois éclaté retentit depuis le campement en contrebas, rapidement suivi d’un rugissement effroyable et de cris de terreur. Les chevaux hennirent, les yeux révulsés, et quelques chevaliers se tournèrent vers cette nouvelle menace alors que, déjà, deux ou trois soldats paniqués remontaient le sentier vers la forêt en détalant aussi vite qu’ils le pouvaient.

Les sens de Lucrétia ne pouvaient pas la tromper : à travers l’odeur rance de sueur et de peur, celle métallique et suave du sang d’Otto qu’elle tenait serré contre elle, elle pouvait percevoir cette fragrance éthérée et creuse, celle de la pierre tombale et des derniers soupirs, des pleurs et des malédictions. Celle de la Dhar.


Pour Dokhara
Marcus chercha rapidement une issue dans cette cohue et fit signe à Dokhara de le suivre.

Ils se mirent à courir vers l’orée de la forêt, slalomant entre les corps et les combats en espérant profiter du chaos ambiant pour passer inaperçus. Mais un soldat surexcité par le massacre leur barra la route en poussant un cri rageur et se jeta sur eux en pointant hallebarde. Marcus bouscula Dokhara pour s’interposer. La jeune femme roula au sol et se remit sur pieds d’un bond pour voir le soldat debout au-dessus du capitaine de Bratian, plantant son arme encore et encore dans le corps de Marcus tandis que ce dernier se recroquevillait en poussant un râle.

Il y eut soudain un grand fracas et une pluie d’échardes de bois vola depuis l’une des roulottes, réduisant instantanément les combats en un silence ahuri. Un rugissement bestial secoua la clairière et l’enfer se déchaîna sur les ostlanders.

Tout se passa trop vite pour que Dokhara puisse saisir ce qu’il se passait. Une forme gigantesque bondit et retomba sur un soldat, et des membres giclèrent dans une tornade de sang. Déjà la masse sautait sur un second, puis un troisième soudard et les faisait éclater tout de même. Ce fut la débâcle. Les ostlanders se mirent à courir de toute part vers la forêt en poussant des cris de terreur, jetant leurs armes et détalant à toute vitesse. Les stryganis, à l’inverse, s’aplatirent immédiatement au sol dans une position de prosternation, les mains devant eux et le visage contre les genoux.

La forme s’immobilisa un instant, et Dokhara pu la voir plus distinctement. C’était un monstre grand comme deux hommes, tout de muscles noueux et de tendons, se tenant debout sur des pattes reptiliennes. Son poitrail était large et ses mains terminées par des griffes aussi acérées que des dagues et déjà rouges de sang et de tripes. Ses coudes et sa colonne vertébrale étaient des épines osseuses et sa tête – quelle tête – celle d’une créature assoiffée de sang, une gueule démesurée aux crocs saillants et à la mâchoire distendue, des yeux noirs et cruels, deux fentes en guise de nez, des oreilles pointues et des aiguillons de chitine noire sur le crâne. Sa peau était pâle, semblait épaisse comme du cuir et était intégralement parcourue de sillons et de scarifications en relief dessinant des symboles semblables à ceux qu’Yrié traçait. Ses cuisses et ses bras étaient en outre parés de nombreux et épais cerceaux en or martelé d’une finesse rare figurant des scènes et des personnages. Des dizaines de pendentifs ornaient ses oreilles, petites plaquettes dorées qui s’entrechoquaient tandis que le monstre dardait son regard de prédateur sur les soldats. L’une d’elles pendait même de son menton, où elle semblait fixée à même la chair.

Cette créature de cauchemar baissa la tête vers Tsinep prostrée devant la roulotte à la porte défoncée, et étira la mâchoire pour prononcer une série de borborygmes graves et incompréhensibles. Il reporta ensuite son attention sur les soldats qui fuyaient de toute part et galopa pour les rattraper, les massacrant un à un tandis que les autres s’éparpillaient dans la forêt.
Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois. Je vis avec mes gens, loin de la folie des hommes. La nuit je vole dans les sombres profondeurs de la forêt. Mon regard d'acier partout se pose, et sans bruit, comme le vent, je file entre les branches des arbres séculiers. Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois.

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