La Dhar se concentra autour de la lahmiane comme un miasme invisible et puant. Une âme errante fut tirée des limbes par l’atroce sortilège et martelée sans merci par la volonté de l’Immortelle jusqu’à ne devenir plus qu’une chose infâme entre ses mains, une arme torturée et entièrement soumise. Des bandeaux de brume s’enroulèrent mollement autour des doigts graciles de Lucrétia alors que l’esprit vengeur se matérialisait peu à peu jusqu’à former un ruban blanchâtre vaguement accroché à un crâne qui reposait dans la paume d’albâtre de sa maîtresse. Il ne reste plus qu’à cette dernière de le diriger vers ses ennemis, et c’est ce qu’elle fit.
L’escadron de chevaliers faisait donc machine arrière lorsque Lucrétia se détacha brièvement du tronc lui servant de couvert pour relâcher son sortilège. L’esprit d’os se déplia comme un serpent et fila dans l’air en poussant un vagissement à glacer le sang tandis que les feuilles mortes s’envolaient sur son passage. Les chevaux poussèrent des hennissements terrifiés avant même que leurs cavaliers ne réalisent ce qu’il se passe et le projectile magique traversa leur formation pour frapper le prêtre-guerrier de plein fouet. Ce dernier poussa un glapissement et tomba à la renverse lorsque sa monture se cabra, s’écrasant mollement au sol avec un bruit de métal. Au milieu des sabots agités et des feuilles, il se mit à convulser en hurlant de douleur, les yeux écarquillés, se griffant la poitrine comme s’il essayait d’en extirper quelque chose. Quelques chevaliers le regardaient avec effroi tandis que d’autres tentaient de maîtriser leurs destriers paniqués. Otto von Falmer eut un hoquet de surprise et se tourna vivement pour trouver l’origine de l’attaque. Son regard croisa celui de Lucrétia.
- « SUS A LA SORCIERE !!! » beugla-t-il en levant son marteau tandis qu’il talonnait furieusement son lourd percheron. « TROUVEZ L’AUTRE DANS LE CAMP ! »
Deux chevaliers réussirent à reprendre la main sur leurs chevaux et s’élancèrent à sa suite en abaissant leurs lances, chargeant la lahmiane depuis le sentier. L’attaque sembla donner le signal, car une corne résonna dans la forêt de pin.
L’escadron de chevaliers faisait donc machine arrière lorsque Lucrétia se détacha brièvement du tronc lui servant de couvert pour relâcher son sortilège. L’esprit d’os se déplia comme un serpent et fila dans l’air en poussant un vagissement à glacer le sang tandis que les feuilles mortes s’envolaient sur son passage. Les chevaux poussèrent des hennissements terrifiés avant même que leurs cavaliers ne réalisent ce qu’il se passe et le projectile magique traversa leur formation pour frapper le prêtre-guerrier de plein fouet. Ce dernier poussa un glapissement et tomba à la renverse lorsque sa monture se cabra, s’écrasant mollement au sol avec un bruit de métal. Au milieu des sabots agités et des feuilles, il se mit à convulser en hurlant de douleur, les yeux écarquillés, se griffant la poitrine comme s’il essayait d’en extirper quelque chose. Quelques chevaliers le regardaient avec effroi tandis que d’autres tentaient de maîtriser leurs destriers paniqués. Otto von Falmer eut un hoquet de surprise et se tourna vivement pour trouver l’origine de l’attaque. Son regard croisa celui de Lucrétia.
- « SUS A LA SORCIERE !!! » beugla-t-il en levant son marteau tandis qu’il talonnait furieusement son lourd percheron. « TROUVEZ L’AUTRE DANS LE CAMP ! »
Deux chevaliers réussirent à reprendre la main sur leurs chevaux et s’élancèrent à sa suite en abaissant leurs lances, chargeant la lahmiane depuis le sentier. L’attaque sembla donner le signal, car une corne résonna dans la forêt de pin.
Pour Dokhara
La baronne de Soya était en train de tracer des marques dans sa peau lorsqu’elle crut entendre un hurlement au loin, suivi d’exclamations. Une corne sonna alors et l’orée de la clairière dans laquelle se trouvait le camp s’agita. Alors que Dokhara se croyait à l’abri derrière le cercle de roulottes à l’opposé de l’escadron de chevaliers, elle vit soudainement surgir des hommes de la lisière face à elle ; des soldats ostlanders en uniformes noirs et blancs. Ils étaient cinq ou six, lance, épée, bouclier et arbalète en main, et semblèrent étonnés de se retrouver nez à nez avec une femme seule accroupie derrière une roulotte en train de se scarifier. Ils marquèrent un arrêt, interloqués. Un arrêt qui allait peut être sauver la vie de la jeune femme.
A une vingtaine de mètres sur sa gauche et de même sur sa droite, deux autres groupes de soldats surgissaient de la forêt pour accourir vers le centre du camp d’où montaient déjà les cris d’alarme et de détresse des stryganis. Face à Dokhara, l’un des arbalétriers, plus vif que les autres, la mit en joue.
A une vingtaine de mètres sur sa gauche et de même sur sa droite, deux autres groupes de soldats surgissaient de la forêt pour accourir vers le centre du camp d’où montaient déjà les cris d’alarme et de détresse des stryganis. Face à Dokhara, l’un des arbalétriers, plus vif que les autres, la mit en joue.