Une offre impossible à refuser [Dokhara & Lucretia].

Le Talabecland se trouve au coeur de l'Empire, et ses armées prennent souvent la forme de petites forces d'élites. Helmut Feuerbach est porté disparu, mais sa cour est toujours dans la Cité de Talabheim.

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Dokhara de Soya
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Re: Une offre impossible à refuser [Dokhara & Lucretia].

Message par Dokhara de Soya »

Dokhara s'aida de toute la force contenue dans ses bras pour tirer sur la corde et ainsi soutenir son propre poids, afin de limiter l'inconfort du chanvre qui l'enserrait et l'écrasait. Néanmoins, elle montait lentement vers cette sortie située dix mètres plus haut, et le cumul de la fatigue, des ecchymoses et des courbatures n'aidèrent en rien dans cet effort physique qui semblait interminable.

Pire encore, son ascension finit par s'arrêter à mi-parcours. Paniquée, incapable de soutenir la tension de ses muscles plus longtemps, la baronne avait relâché sa prise et la corde lui cisaillait désormais la peau, sous sa poitrine et ses aisselles.

Elle entendit alors des cris.

Quiconque lui venait en aide rencontrait des problèmes.

Elle n'aurait sans doutes pas d'autres opportunités de sortir d'ici vivante. Il n'était pas question de diminuer ses chances de survie en jouant les princesses capricieuses. Serrant les dents, elle saisit la corde à pleines mains et s'aidant des aspérités aux murs pour trouver des appuis avec ses pieds, elle mit toute sa hargne et sa volonté de vivre dans cet instant afin d'aider son sauveteur, en gravissant elle-même une partie de la distance qui la séparait de sa porte de sortie. Chaque centimètre qu'elle pouvait parcourir seule était un centimètre d'effort en moins pour la personne au-dehors, et était une seconde de gagnée sur le compte à rebours qui venait de s'enclencher.
Modifié en dernier par [MJ] Le Grand Duc le 22 févr. 2018, 15:54, modifié 1 fois.
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Dokhara de Soya, Voie de la Belle Mort, Beauté mortelle

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Compétences :
- Sociales : Diplomatie, Éloquence, Empathie, Étiquette, Séduction
- Artistiques : Chant, Danse, Musique (violon), Tatouage
- Intellectuelles : Alphabétisation, Langue étrangère (kislévarin, strygani)
- Martiales : Ambidextrie, Bagarre, Fuite, Monte, Parade, Résistance accrue (spécialisation alcool), Sang-froid
- Divers : Sens Accrus
- Dons Du Sang : Regard Hypnotique, Régénération Impie
Compétences en cours d'apprentissage :
Escamotage : 1/2
Adresse au tir (arbalètes) : 2/3
Équipement :
Armement :
- Griffe d'Ursun : 18+1d8 dégâts ; 12(24) parade. Rapide. Chaque attaque réussie qui résulte en une perte de points de vie pour l’adversaire inflige -1 Att/Hab/Par le tour suivant. Si trois touches sont infligées au même tour, les malus durent alors 2 tours et infligent un malus supplémentaire de -1 Na. Les malus cumulés ne peuvent pas excéder -4 Att, Hab et Par et -1 Na.
- Main gauche : 8+1d6 dégâts ; 8(16) parade ; Rapide. +2 PAR si utilisée en conjonction avec une autre arme. Lors d'une parade, c'est le score de parade de l'arme en main droite qui compte pour le premier jet, celle de la main gauche pour le second jet si relance.
- Poignard : 12+1d6 dégâts ; 6(12) parade ; Rapide. Peut être utilisé comme arme de jet
- Arbalète : 34+1d8 dégâts : Malus de -2 TIR tous les 30 mètres ; Perforante (4) : Un tir par NA maximum.

Armure :
- Veste et jambières en cuir : 5 de protection partout sauf tête
- Tunique noire druchiie : 2 de protection sur tout le corps
- Cape de dissimulation, permet de devenir invisible si immobile (v. wiki)

Équipement de voyage (fontes de selle, pas systématiquement porté) :
- Sellerie splendide
- Nécessaire de tatoueuse
- Violon
- Arc courbe + flèches des anciennes
- Lame en or marin
- Huile d'amande
- Surplus de drogues, poisons, ingrédients (Dodo a 2 de chaque sur elle, pas plus)


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Lucretia Von Shwitzerhaüm
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Re: Une offre impossible à refuser [Dokhara & Lucretia].

Message par Lucretia Von Shwitzerhaüm »

Alors perchée sur le faîte d’un encorbellement, la corneille eut tout le loisir d’épier la scène qui se passait en contrebas. Bien que Talabheim se noyât dans sa liquescence d’air et de sons étouffés, et que l’obscurité ambiante constituait un barrage naturel à sa vision, l’acuité de ses sens lui permit nonobstant de traverser le voile opaque de la nuit. La ruelle tenait davantage du margouilis salébreux que de la voirie, et l’on ne pouvait dès lors que comprendre que ce morceau oublié de quartier n’était qu’une simple annexe de cette immense prison. En dépit d’être sis dans le Quartier de la Loi, il semblait régner, entre ces murs grisâtres, une étonnante négligence, et manquait à ce tableau sa nitescence coutumière.

Le petit groupe qui s’agitait dans la venelle se formait de cinq personnes ; trois s’agglutinaient autour du soupirail lorsque les deux derniers surveillaient les environs. Difficile, en revanche, que de scruter les traits de leur visage, que dissimulaient des capuchons. Leur armement paraissait sommaire, en la présence de quelques courtes lames ; une mission éclaire et discrète en se faufilant çà et là plutôt que de choisir d’employer la voie de la force et de tout écraser sur le chemin. Eussent-ils opté pour ce dernier choix que la Lahmiane leur aurait souhaité bonne chance.

Les potentiels barreaux obstruant l’ouverture donnant sur la geôle furent certainement sciés avant d’être retirés, car les trois silhouettes se mirent bientôt à s’aligner les unes derrières les autres, ahanant du fait de leurs efforts communs. Unissant leur force, ils tâchèrent de remonter, lentement mais sûrement, quelque personne se trouvant emprisonnée au fond de l’ergastule. Et l’air vira brusquement, présumant de futures bissêtres aussi certainement que les haut-pendus, perdus dans le ciel, annonçaient l’éclatement d’une noire tempête. La corneille le perçut en même temps que les guetteurs.

L’un de ces veilleurs ingambes fusa en direction de ses comparses pour les avertir du danger imminents. Avec ce même silence qui semblait envelopper chacun de leurs mouvements, il évolua sur les pavés sans faire de bruit jusqu’à atteindre son objectif. Quelques mots plus tard, et ils oublièrent tous leur précédente discrétion. Le petit groupe forcena subitement sur la corde sans plus de précaution aucune, ignorant dès lors le soudain tapage que leurs actions produisaient. Et pour cause, ils venaient d’être repérés.

Un garde effectuant sa ronde ne manqua pas de reconnaître son collègue à la gorge tranchée et d’en conclure, avec perspicacité, qu’il se tramait ici-bas quelque chose. Il n’eut qu’à pencher la tête entre deux merlons pour apercevoir la tentative de fuite que l’on avait mise en œuvre. Son cri d’alerte se répercuta sur les sombres parois des bâtiments aux alentours, et, bientôt, son écho se répandit comme une traînée de poudre dans les différents quartiers. La corneille n’en doutait pas ; un délicieux raout allait s’officier sous ses yeux, à moins qu’elle n’y participât elle-même.

Le trait d’une arbalète rasa les crânes des silhouettes penchées sur le soupirail, et une poignée de gardes firent irruption à l’entrée de la ruelle, faisant face aux guetteurs. Point coïon que ces gens-là ; à deux, ils se ruèrent sur l’adversaire pourtant en supériorité numérique, sans faillance aucune. S’agissait-il de quelques dispensables croquants que l’on avait envoyés à l’abattoir dans une mission suicide ? Du point de vue de Lucretia, il s’agissait soit de combattants hors pair, soit de gredins de misère pourtant prêts à se sacrifier pour une cause qu’il les dépassait totalement. Ou qu’ils avaient totalement embrassée, au contraire ; la vampire avait bien sa petite idée sur la question.

Les environs frémirent bientôt du raclement métallique des armes et de l’agitation chaotique précédant une évasion tumultueuse. Dans quelques minutes, et l’opération serait avortée, ou tuée dans l’œuf. Ils ne pourraient pas délivrer la personne et s’en sortirent vivant s’ils ne la délivraient pas dans l’instant. Et ladite personne, que Lucretia supposait être Dokhara, eu égard à la fragrance qu’elle avait repérée, demeurerait enfermée.

S’il s’agissait des individus auxquels elle pensait, mascarade ou non, elle ne les portait pas dans son cœur. Mais l’intérêt commun pouvait supplanter les divergences d’opinion, voire même l’antagonisme naturel qui liait un camp et son opposé. Elle pouvait très bien leur faire gagner du temps en s’endiablant contre les gardes qui venaient de surgir au détour de la ruelle, alors en prise avec les deux veilleurs. Mais cela ne ferait que retarder l’échéance. Non, ce n’était pas la bonne solution ; elle ne bobillona pas plus longtemps.

Emerillonnée par l’urgence de la situation, la corneille prit son envol pour plonger à ras du sol, se trouvant quelque alcôve dissimulée pour y reprendre forme humaine. Et elle s’avança, capuchon rabattu sur son visage, en direction du trio.

Assurément, elle apparut de nulle part, comme une phantasmasie évanescente, un fantôme surgi des ombres, que la précarité de leur condition ne rendait que plus surprenant encore. Lucretia ne manqua pas de les ébaubir, mais continua toutefois sa route dans le plus grand dessouci. Elle les prévint malgré tout, se prémunissant de toute velléité offensive pouvant causer du tort à un camp comme à un autre.

« Je suis dans votre camp ; laissez-moi vous aider à tirer cette corde. »

La Lahmiane n’avait aucun doute quant à sa capacité à faire remonter ce qui devait l’être en un temps trois mouvements. Et plus encore s’il s’agissait bien de Dokhara ; elle l’avait déjà portée à de nombreuses reprises. Dans une tout autre situation, elle n’aurait eu de cesse de que feinter sa géhenne quant à la simple idée de supporter son poids, mais, dans l’urgence qui leur talonnait les fesses, elle délaissait volontiers toute pitrerie pour s’atteler à la véritable délivrance de sa consœur.

La vampire s’empara de la corde à deux mains, de façon ferme et déterminée, et, sans même attendre le signal ou l’unisson de ceux qui s’y trouvaient déjà, tira avec détermination. Elle reprit la corde un peu plus loin, et réitéra le mouvement. Pendant quelques secondes, une étrange torpide s’empara de son être, toute occupée qu’elle était à se focaliser sur sa tâche, s’opiniâtrant à remonter véhémentement la personne, très certainement, qui se balançait à l’autre bout de la corde. Et elle scruta le bord du gouffre, espérant apercevoir la moindre nuance d’un regard zinzolin qu’elle connaissait si bien.
Modifié en dernier par [MJ] Le Grand Duc le 02 mars 2018, 17:55, modifié 1 fois.
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Ma Fiche
Objets particuliers:
- * Anneau Nowelleux (+1 INI)
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Compétences acquises et Dons du Sang

COMBAT :
Attaque : Coup précis (3), Arme de prédilection ( épée à une main)
Défense : Esquive, Acrobatie de combat, Sang vif (2) (DDS), Coriace,
Autres : Régénération Impie (DDS), Innocence Perdue (DDS), Valse Macabre


MAGIE :
- Sens de la Magie
- Conscience de la Magie
- Maîtrise de l'Aethyr - niveau 3

CHARISME :
- Diplomatie
- Éloquence
- Séduction
- Intimidation
- Comédie
- Etiquette
- Intrigue de cour

INTELLIGENCE :
- Domination (DDS)
- Érudition
- Littérature
- Linguistique
- Histoire
- Administration
- Enseignement
- Connaissance végétale
- Langue étrangère : Kislévarin
- Connaissance des démons

INITIATIVE / HABILETE :
- Sang vif (DDS)
- Réflexes éclairs
- Escalade
- Monte - chevaux
- Sens Accrus
- Vision nocturne

AUTRES :
- Défi de l'Aube (DDS)
- Ame Profane (DDS)
- Forme de Familier : Corneille (DDS)
- Sang argenté (DDS)
- Alphabétisation
- Force accrue
- Chance
- Préparation des poisons

Inventaire :
- Griffe d'Ursun
- Veste de cuir & pèlerine en "voyage" / robe habillée en "réception"
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- Sacoche de chanvre
- Lettre de la comtesse
- Gemmes et pépites d'or
- Fleur de salicaire
- Glandes à venin
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Re: Une offre impossible à refuser [Dokhara & Lucretia].

Message par [MJ] Le Grand Duc »

Lucrétia
Deux des trois hommes qui s'affairaient près de la grille se retournèrent d'un coup lorsque Lucrétia apparu de nulle part. L'un dégaina sa rapière tandis que l'autre pointa son pistolet sur la lahmiane sans prononcer un mot, visages couverts par un foulard gris. Le temps s'arrêta un seconde, tendu à l'extrême, puis le troisième homme, qui tenait toujours la corde, glissa un mot à ses comparses.

- "Laissez la passer."

Les deux estafiers hésitèrent un instant puis obtempérèrent et rengainèrent leurs armes pour reprendre la remontée de la corde sans quitter la vampire des yeux. Derrière eux, le combat entre la patrouille et les deux derniers sycophantes continuait à grands renforts de cris et de crissement de métal. Un nouveau carreau vola depuis le chemin de ronde lorsque Lucrétia arriva à la hauteur de la grille et frôla la baronne pour se ficher dans l'aine d'un des escrimeurs. Ce dernier s'avachit sur le côté avec un glapissement étouffé, blessé. La lahmiane le remplaça aussitôt et attrapa la corde pour se mettre à tirer à son tour. Sa force surnaturelle lui permis de soulever sans peine quiconque était attaché en dessous et celui qui semblait être le chef des mystérieux sauveteurs s'agenouilla devant la grille. Lucrétia pu sentir l'aethyr se torde fugacement et un frisson peu commun lui parcouru l'échine tandis que l'homme passait les mains à travers les barreaux comme si ces derniers n'étaient que mirages. La baronne tira une dernière fois et l'homme extirpa Dokhara de la mince ouverture, la jeune femme traversant elle aussi les barreaux de fer tel un fantôme.

- "Ranald vous sourit." glissa le sorcier à la baronne de Soya en esquissant un geste de la main.
Dokhara
La remontée fut ardue et douloureuse. Son ascension s'arrêta brusquement à nouveau alors qu'elle était si proche de la grille, au dessus d'elle. Elle entendait des éclats de voix, le son de l'acier qui crisse. Et sa progression dans le conduit reprit d'un coup, brutalement et sans équivoque, comme si la corde venait d'être confiée à un ogre. Ses aisselles la brûlaient atrocement mais elle pouvait voir les barreaux de rapprocher peu à peu jusqu'à ce qu'elle puisse les toucher.

Alors un homme au visage encapuchonné se pencha au dessus d'elle et passa des mains gantées à travers la grille comme si cette dernière n'existait simplement pas. Il attrapa Dokhara par les épaules et l'extirpa par la mince ouverture tandis qu'on continuait de tirer sur la corde derrière lui. La baronne passa à travers les barreaux en fer sans rien sentir sinon une légère caresse vaporeuse et elle se retrouva assise sur le pavé froid de la rue avant de se rendre compte de quoi que ce soit. L'homme agenouillé auprès d'elle baissa le foulard qui lui couvrait le visage et se fendit d'une expression amusée, lui montrant son index et son majeur croisés, signe du Chat Noir.


- "Ranald vous sourit."

Derrière lui se tenait Lucrétia et un autre homme masqué, corde en main. Un troisième était au sol et se tenait le bas ventre, d'où dépassait un carreau d'arbalète. Plus loin dans la ruelle étroite, entre le grand mur de la prison des Caves et un pâté de maisons agglutinées, deux autres hommes encapuchonnés affrontaient une patrouille, dépassés par le nombre. Lumières vacillantes sur le chemin de ronde au dessus, cris dans les rues adjacente et depuis la sombre forteresse.
Un cri de douleur leur indiqua que quelqu'un venait d'être mortellement blessé. Il suffisait de se retourner pour voir l'un des roublards au sol tandis que l'autre, encerclé, se faisant percer l'estomac par la pointe d'une hallebarde et le flanc par une épée. Plus rien ne se tenait entre la patrouille et les fugitifs. Des cris d'alertes retentirent depuis une rue adjacente, accompagnés d'aboiements énervés. Les soldats poussèrent une clameur et chargèrent en direction de Lucrétia, Dokhara et des sauveurs de cette dernière. Le sorcier encapuchonné tira deux dagues de sa ceinture et les mis entre les mains des baronnes.

- "Maintenant, suivez moi sans tergiverser." se contenta-t-il de dire en relevant le foulard sur son visage.

Ce faisant, il aida Dokhara à se relever et se mit à galoper vers l'autre bout de la ruelle, à l'opposée de la patrouille. Son camarade le suivit, laissant le troisième acolyte, blessé, derrière eux sans se retourner ou sans un mot à son encontre.
Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois. Je vis avec mes gens, loin de la folie des hommes. La nuit je vole dans les sombres profondeurs de la forêt. Mon regard d'acier partout se pose, et sans bruit, comme le vent, je file entre les branches des arbres séculiers. Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois.

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Lucretia Von Shwitzerhaüm
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Re: Une offre impossible à refuser [Dokhara & Lucretia].

Message par Lucretia Von Shwitzerhaüm »

Lorsqu’elle sortit de la pénombre pour se montrer à la vue de tous, les faciès bifurquèrent soudainement dans la direction de Lucretia pour la toiser d’un regard peu amène, voire hostile. Les dagues scintillèrent çà et là, retirées de leur fourneau, et l’un de ces inconnus en vint même à brandir un pistolet, la menaçant de la bouche de son canon. Mais elle ne défléchit nullement sa course, et sa détermination ne faillit point non plus. La Lahmiane ne leur dédia, en guise d’attention, pas plus d’une poignée de mots qu’elle leur jeta au visage avec désinvolture, toute focalisée qu’elle était sur le soupirail. Ils n’avaient, tous autant qu’ils étaient dans cette quête de liberté, pas le temps pour pinailler, palabrer, ou se méfier de ces mains subitement tendues dans une aide insoupçonnée. Ils ne devaient qu’agir, délaisser de côté les questions pour les poser plus tard, en sécurité. S’ils y parvenaient un jour.

Fort heureusement, la même réflexion traversa sans doute l’esprit du meneur d’hommes qui s’était engagé dans ce qui paraissait être une mission suicide ; d’une simple phrase, il accorda à Lucretia le droit de pénétrer au sein de leur cercle, et de les épauler dans leur quête. Et, s’employant à remonter le fardeau tant convoité qui se balançait à l’autre bout, elle y parvient de sa seule volonté, ou presque. Car, alors même que ce qui devait être Dokhara menaçait de jaillir en dehors de sa geôle où elle avait été incarcérée, un étrange frisson lui parcourut tout le corps.

L’espace d’un instant, Lucretia se demanda si elle n’évoluait pas dans un rêve éveillé, où le surnaturel flirtait avec une réalité des plus déconcertantes. Si ses fantasmes de délivrance ne poussaient pas son esprit à lui faire vivre la situation qu’elle avait le plus à cœur de voir réalisée, dans des vicissitudes aussi capricieuses qu’héroïques. Et pour cause, alors qu’elle avait survolé la scène, elle avait bien veillé à noter tous les détails capables de transformer ce tableau catastrophique en victoire éclatante, pour elle comme pour Dokhara. Le reste n’avait que peu de valeur à ses yeux. Les aigrefins, jusqu’alors armés de simples dagues, disposaient à présent de pistolets avec lesquels on l’avait menacée. La grille condamnant l’ergastule, qu’elle avait cru découpée, sciée, et retirée, demeurait en place, dernier rempart face à la libération prochaine de la baronne de Soya. Et voilà que l’un de ces hommes s’attelait à modifier la trame de la réalité, altérant le champ des possibilités en usant de sa propre volonté. Lucretia le sentait ; l’homme au foulard avait la capacité de manier l’Aethyr aussi bien qu’elle-même pouvait le faire, et il l’employait présentement.

Dans ces visions fugaces qui précèdent bien souvent l’usage des vents de magie, le monde sembla se troubler autour du soupirail, et les mains gantées de l’homme passèrent au travers de la grille dans la plus grande simplicité. Elles se refermèrent sur un corps, et, dans un léger effort, remontèrent, de concorde avec les mouvements de Lucretia, une silhouette que cette dernière ne connaissait que trop bien. Dokhara de Soya.

Une multitude de sentiments emplirent une Lahmiane définitivement pas habituée à tant d’émotions aussi diverses qu’antagonistes. Le soulagement, et la joie de la revoir, enfin, en vie, de savoir que la moitié du chemin avait été parcouru pour la sortir de là. Une légère inquiétude, également, car la situation semblait s’être considérablement envenimée depuis la dernière fois qu’elle l’avait contemplée. Un carreau d’arbalète avait fusé non loin d’elle, mais, si elle ne s’en était point souciée, se sachant capable d’ignorer ces attaques portées à son encontre en quantité minimaliste, le trait n’avait pas épargné l’un des veilleurs qui s’était alors effondré. Son comparse, de son côté, venait à son tour d’être mis à mort, le flanc fouaillé par le fer d’une arme d’hast, laissant le champ libre entre la garde qui l’avait exécuté et les deux jeunes femmes venant tout juste de se retrouver. Enfin, la colère, qui se mut progressivement en haine inconditionnelle à mesure qu’elle en découvrait davantage.

Ranald vous sourit. Point d’histoire de quelque dieu que ce fût dans ce sauvetage ; uniquement l’action coordonnée d’un groupe d’hommes et d’une Lahmiane totalement libre de leurs faits et gestes. D’une façon comme d’une autre, s’ils tenaient tant à dédier leur mérite à une déité supérieure, grand bien leur en fit ; Lucretia ne doutait pas d’avoir réussi cette opération sans leur aide, détenant tous les éléments nécessaires à la libération de la jeune femme dans son sac, littéralement ou non. En outre, la suspicion vint taillader son esprit, et son regard effleura rapidement le chemin de ronde qui les surplombait. Ranald abhorrait le meurtre de quelque façon que ce fût. Un garde avait été tué de sang-froid, par surprise, alors qu’il aurait très bien pu être neutralisé d’une manière bien plus pacifique sans que cela lui eût coûté la vie. Et dans la ruelle gisaient maintenant les corps de quelques autres soldats. Non, ils n’étaient pas affilés à Ranald.

Et l’endêvement crut encore lorsqu’elle découvrit l’état de Dokhara. Celle-ci faisait peur à voir ; l’éreintante fatigue qui devait assurément lui meurtrir le corps ne parvenait plus à se deviner sur ses traits en partie altérés par les violences subies. Son nez, autrefois si délicat, arborait une droiture déformée. Ses lèvres finement ciselées se fissuraient désormais sur des gerçures béantes qui lui conféraient une ouverture grimaçante en guise de bouche. Sa peau opaline ne parvenait plus à se décider entre la noirceur maculée de la terre et de la boue, et les nuances rougeoyantes d’un sang qui n’avait que trop coulé. Ses cheveux, que Lucretia avait connus soyeux la veille, s’agglutinaient en une masse sale et pesante sur son crâne. Et plus rien ne subsistait de la robe qu’elle lui avait prêtée.

Une voix leur intima de s’échapper de là en la suivant, mais la Lahmiane ne la perçut que sous la forme d’un écho lointain, distant, étranger. La rage de découvrir ainsi sa compagne manqua de lui faire perdre la tête l’espace de quelques secondes. Une immanité nonpareille la saisit, et des torrents de hargne s’engouffrèrent en elle. Elle n’eut qu’une envie, qu’un désir ; plonger à corps perdu dans cette troupe qui fonçait à leur rencontre et les décimer les uns après les autres. S’envoler sur le chemin de ronde et projeter furieusement chacun de ces soldats en contrebas, comptant sur le poids de leur armure pour accélérer que plus encore leur chute afin qu’ils se démembrassent après avoir embrassé le sol. Pénétrer dans ces murs, capturer les bourreaux, et leur arracher, dans une lenteur sadique, chacun de leurs ongles, chacune de leurs dents, et leur crever les yeux en les enfonçant dans leurs pupilles dilatées par la douleur méritée. Eriger çà et là quelques bûchers, et les faire rôtir à petit feu, non pas dans cette quête de rédemption à laquelle ils aspiraient tous, mais pour que chaque seconde qui s’égrainerait alors leur fît arracher des hurlements de souffrance à n’en plus finit. Elle veillerait à éteindre les flammes voraces afin de faire durer le supplice. Et elle ne manquerait pas, alors, de raviver les braises un instant plus tard, et de les harceler tous autant qu’ils étaient jusqu’à ce que la fumée les engloutît définitivement.

Mais Dokhara ne survivrait pas. Après pareil traitement, Lucretia doutait des capacités de la jeune femme à s’extirper de cet endroit sans son aide. Elle avait besoin de la Lahmiane, et celle-ci, après avoir coupé court, in extremis, à ses envies de meurtre, n’était pas prête à l’abandonner de nouveau, surtout entre les mains d’adeptes de Ranald envers lesquels, quand bien même avaient-ils participé à au sauvetage de la baronne, elle n’avait aucune confiance. Elle se porta à la hauteur de la jeune femme, lui attrapant fermement la main, dans un geste de réconfort, tout en rivant son regard dans le sien.

« Vous êtes en sécurité, désormais. Ils ne vous reprendront pas. Vous avez ma parole. »

Elle fila aux trousses de l’homme au foulard qui avait pris les devants, veillant bien à rester aux côtés de Dokhara pour s’assurer de sa capacité à courir. Et si ses jambes, après ce qu’elle avait vécu, lui faisaient défaut, la Lahmiane ne manquerait pas de la porter une énième fois.
Welcome back, ma Dodo ! o/
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Compétences acquises et Dons du Sang

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Défense : Esquive, Acrobatie de combat, Sang vif (2) (DDS), Coriace,
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MAGIE :
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CHARISME :
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- Éloquence
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INTELLIGENCE :
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- Érudition
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- Langue étrangère : Kislévarin
- Connaissance des démons

INITIATIVE / HABILETE :
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AUTRES :
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Re: Une offre impossible à refuser [Dokhara & Lucretia].

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Dokhara ouvrit les yeux.

Elle n'avait pu s'empêcher de les clore tandis que la main gantée l'avait tirée de toutes ses forces vers la grille métallique qui la séparait de la sortie, se crispant pour se préparer à l'inévitable choc qui s'ensuivrait. Mais son élan n'avait pas été interrompu, son crâne n'avait percuté aucun obstacle, et lorsque ses paupières se rouvrirent, elle se trouvait bien de l'autre côté des barreaux, assise sur les pavés d'une rue de Talabheim.

A quelques dizaines de centimètres de son visage, celui de l'homme qui l'avait sortie de là. Cet étrange sauveteur aurait du être source de réconfort pour une ex-baronne condamnée au bucher, mais quelque chose sonnait trop faux chez lui pour qu'elle puisse être rassurée.
Son affiliation à Ranald tout d'abord, comme si ses fidèles étaient venues secourir une vieille amie. Mais si Dokhara avait fait partie des Bienfaiteurs d'Altdorf pendant une longue partie de sa jeunesse, cela faisait désormais plus d'un an qu'elle était en froid avec le culte. Étant responsable de plus de trois meurtres désormais, elle se considérait comme traitre à son ancienne foi, et avait toujours supposé que la déité punissait ses erreurs en la privant de ses bienfaits, notamment en la privant de toute notion de liberté dans sa vie. Et si elle avait prié Rhya et Lucrétia de la secourir dans cette cellule, elle n'avait eu pour Ranald qu'injures et mépris. Non vraiment, elle ne voyait aucune raison pour laquelle un fidèle risquerait sa vie pour une hérétique comme elle.
Le plus étonnant néanmoins était le sourire amusé que l'individu lui présenta. Car s'il faillit réconforter Dokhara sur la maitrise de la situation que possédait leur petit groupe, un coup d’œil à la scène qui se jouait autour d'elle fit voler en éclats cette impression.

Un de ses complices avait un carreau fiché dans le ventre. Deux autres au loin tentaient de retenir une patrouille en surnombre dans un combat perdu d'avance. Tout dans ce sauvetage semblait mal se dérouler. Quel genre d'homme souriait alors que ses compagnons étaient promis à une mort imminente ?

Mais tout allait trop vite, et la baronne de Soya n'avait guère le temps de se soucier de ce type d'incohérence. Il fallait se relever et fuir. Ce qu'elle aurait fait dans l'instant si elle ne l'avait pas aperçue.

Lucrétia.

Dokhara dut se faire violence pour retenir le torrent d'émotions qui explosait dans son cœur. La tempête qui l'agitait était aussi puissante et incontrôlable que d'habitude, malmenant sa raison, la poussant à perdre tout instinct de survie pour se jeter sur son amante et l'étreindre passionnément.

Mais quelque chose dans le regard de la lahmianne l'en dissuada, l'immobilisant sur place. Si la vampire était heureuse de retrouver son amante, ce n'était pourtant pas la joie qui transparaissait dans son regard, mais un mélange d'horreur et de haine. De la rage pure semblait bouillonner en elle et s'échapper de son corps pour produire une aura meurtrière autour d'elle.

Dokhara reprit conscience de sa situation, et de l'aspect qu'elle devait avoir. Si elle n'avait pas eu le loisir de contempler son reflet dernièrement, elle pouvait néanmoins deviner à quoi ressemblait son visage après les traitements subis ces dernières heures. Elle avait encore le gout de son propre sang dans la bouche, que les quelques gorgées d'eau de pluie qu'elle avait bu dans le creux de ses mains n'avait pas pu faire passer. Elle avait pris des coups dans le nez, la bouche, et les cheveux à l'arrière de son crâne étaient poisseux de sang séché puis humidifié à nouveau par la pluie.

Lucrétia était-elle en colère contre ceux qui l'avaient mise dans cet état ? Ou contre elle-même, de voir que la femme qui l'eut intéressé n'était que cette pitoyable loque ensanglantée assise sur le sol ?

Elle n'eut plus qu'une envie - disparaitre loin de la vue de la lahmianne, l'empêcher de contempler davantage le triste spectacle d'elle-même qu'elle donnait en cet instant. Elle était ce que Lucrétia méprisait - une faible humaine, dans sa plus triste condition de femme battue impuissante.

Elle la décevait, elle en était sûre. Elle ne respectait que la force. Elle n'aurait pas du la voir comme ça. Il aurait mieux valu mourir. Retourner dans cette cellule. Leur histoire s'était conclue sur un orgasme de son amante. C'était ce souvenir que Lucrétia aurait du garder d'elle. Pas celle d'une souillon tabassée à mort à peine capable de tenir sur ses jambes.


Au loin, la patrouille venait de se défaire du maigre obstacle que constituaient les deux complices du soi-disant fidèle de Ranald. Ce dernier aboya un ordre, qu'elle entendit en sourdine, perdue dans sa propre bulle de pensées incohérentes. Il la souleva de force et l'aida à se débarrasser de la corde qui enserrait encore ses aisselles. Puis il lui donna une dague pour se défendre, avant de se mettre à courir dans la direction opposée à la patrouille, abandonnant un autre de ses complices blessé à son sort tandis qu'il galopait vers la liberté.


Sa raison hurlait. Elle devait fuir, suivre son sauveteur, courir avec toute l'énergie qui lui restait et saisir cette opportunité de survivre qui s'offrait à elle. Elle n'aurait pas de deuxième chance. Elle s'était accrochée depuis leur séparation et des heures durant à une combattivité qu'elle ne se connaissait plus, nourrie par l'espoir de retrouver celle qu'elle aimait. Et devant son regard inquisiteur qui la contemplait réduite à cet aspect pathétique, cette même force s'était désormais évaporée, la laissant nue et désemparée face à son destin.

BOUGE, BON SANG, BOUGE !

Impossible. La peur incohérente d'avoir déçu sa compagne parasitait toutes ses pensées, paralysait ses muscles, et surpassait même son instinct de survie. Elle n'arrivait même plus à regarder la vampire en face, ne supportant plus ce qu'elle pensait y voir. Son regard se perdait dans la vision terrifiante de la patrouille qui se rapprochait au pas de course. Les arbalètes des tireurs sur les toits se rechargeaient. Elle mourrait sur le pavé, ici, sous les yeux de Lucrétia, comme une chienne malade qu'on abat sans pitié devant sa maitresse certes triste de cette perte, mais sachant que c'était la meilleure chose à faire pour abréger ses souffrances.


Quelque chose bougea en périphérie de son champ de vision.

La main tendue de Lucrétia.

Dokhara lève les yeux, et croise à nouveau le regard de son amante. Tout y a changé, son visage a retrouvé son expression de sérénité. Ses yeux l'observent désormais comme si son apparence n'importait pas, qu'elle était toujours la baronne de Soya et rien d'autre. Cette femme qui avait su capter son attention. Cette femme qu'elle venait secourir. Qu'elle aimait ?

Comme si la vampire avait soudainement rompu ses entraves, Dokhara se surprit à prendre sa main et à se laisser tirer en avant - puis mue par l'impulsion, elle se mit à courir aussi vite que ses jambes meurtries lui permirent, quelques mètres derrière deux de ses sauveteurs qui abandonnaient un troisième à son triste sort. La jeune femme ne fut pas particulièrement émue du destin de ce dernier - si des gens souhaitaient mourir pour elle, elle n'allait certainement pas renier leur volonté en risquant sa vie pour eux en retour. Seules comptaient Lucrétia et elle-même.

Plus que son corps, son esprit lui aussi avait retrouvé sa liberté d'évoluer. Dokhara dut néanmoins le museler alors que déjà des pensées parasites se formaient au sujet de Lucrétia. Elle avait laissé le jugement de la vampire avoir plus d'importance que sa propre vie pendant une courte poignée de secondes, qui aurait pu être décisive. Cette simple idée était délirante - comment la lahmianne avait obtenu une telle emprise sur elle ? Mais elle ne pouvait s'offrir le luxe de douter en cet instant. Elle devait se focaliser sur sa survie et uniquement cela, au risque de minimiser ses chances de se tirer de ce guêpier.

Dague en main, le cœur battant la chamade et les mâchoires serrées, ignorant les multiples contusions de son corps qui la lancinaient, Dokhara courut à perdre haleine, sans se soucier de sa destination. Son ancienne vie anéantie, ses anciennes attaches disparues, seule la liberté de faire ce qu'elle voudrait de son existence avec Lucrétia demeurerait. C'est à cet espoir qu'elle s'accrocha dans sa course effrénée, refusant obstinément toute aide de sa consœur, incapable de s'imaginer faire preuve de davantage de faiblesse à ses yeux.
Modifié en dernier par [MJ] Le Grand Duc le 16 mars 2018, 01:00, modifié 2 fois.
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Dokhara de Soya, Voie de la Belle Mort, Beauté mortelle

Profil : For 11 | End 11 | Hab 14 | Cha 17 | Int 12 | Ini 13 | Att 12 | Par 11(13) | Tir 10 | Mag 11 | NA 2 | PV 110/110

Compétences :
- Sociales : Diplomatie, Éloquence, Empathie, Étiquette, Séduction
- Artistiques : Chant, Danse, Musique (violon), Tatouage
- Intellectuelles : Alphabétisation, Langue étrangère (kislévarin, strygani)
- Martiales : Ambidextrie, Bagarre, Fuite, Monte, Parade, Résistance accrue (spécialisation alcool), Sang-froid
- Divers : Sens Accrus
- Dons Du Sang : Regard Hypnotique, Régénération Impie
Compétences en cours d'apprentissage :
Escamotage : 1/2
Adresse au tir (arbalètes) : 2/3
Équipement :
Armement :
- Griffe d'Ursun : 18+1d8 dégâts ; 12(24) parade. Rapide. Chaque attaque réussie qui résulte en une perte de points de vie pour l’adversaire inflige -1 Att/Hab/Par le tour suivant. Si trois touches sont infligées au même tour, les malus durent alors 2 tours et infligent un malus supplémentaire de -1 Na. Les malus cumulés ne peuvent pas excéder -4 Att, Hab et Par et -1 Na.
- Main gauche : 8+1d6 dégâts ; 8(16) parade ; Rapide. +2 PAR si utilisée en conjonction avec une autre arme. Lors d'une parade, c'est le score de parade de l'arme en main droite qui compte pour le premier jet, celle de la main gauche pour le second jet si relance.
- Poignard : 12+1d6 dégâts ; 6(12) parade ; Rapide. Peut être utilisé comme arme de jet
- Arbalète : 34+1d8 dégâts : Malus de -2 TIR tous les 30 mètres ; Perforante (4) : Un tir par NA maximum.

Armure :
- Veste et jambières en cuir : 5 de protection partout sauf tête
- Tunique noire druchiie : 2 de protection sur tout le corps
- Cape de dissimulation, permet de devenir invisible si immobile (v. wiki)

Équipement de voyage (fontes de selle, pas systématiquement porté) :
- Sellerie splendide
- Nécessaire de tatoueuse
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- Arc courbe + flèches des anciennes
- Lame en or marin
- Huile d'amande
- Surplus de drogues, poisons, ingrédients (Dodo a 2 de chaque sur elle, pas plus)


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Re: Une offre impossible à refuser [Dokhara & Lucretia].

Message par [MJ] Le Grand Duc »

Les quatre fugitifs s'élancèrent donc dans la rue la garde sur les talons tandis qu'un nouveau carreau d'arbalète sifflait à leurs oreilles. Le sorcier les guidait à toute allure dans les venelles du Quartier de la Loi, s'éloignant peu à peu de celui-ci pour se diriger vers le Suif. L'homme semblait connaître la moindre ruelle, la moindre impasse ou la moindre arche sous l'obscurité de laquelle s'abriter le temps de laisser passer une patrouille. Les Museaux étaient en alerte et les baronnes ne surent compter le nombre de fois où une troupe de soldats passa à moins de quelques toise d'eux. Mais les gardes semblaient à chaque fois incapable de les repérer, même lorsqu'ils étaient accompagnés de limiers à la truffe frémissante. Les sens aiguisés de Lucretia lui indiquaient que la magie employée par leur mystérieux allié n'y était pas pour rien.

L'évadée et son escorte jouèrent ainsi au chat et à la souris avec leurs poursuivants jusqu'à arriver au cœur du Suif. Le soleil commençait à se lever mais sa lumière n'arrivait pas à ce quartier sordide où les taudis et les bâtiments amassés les uns sur les autres étaient coincés entre les grandes tours du Quartier de la Loi d'un côté et le Taalbastion de l'autre. C'était l'un des endroits les plus sordides de la ville. Les ruelles étaient jonchées de détritus et des mendiants dormaient ça et là, couchés sur des litières de paille à même le pavé.

Le sorcier et son compagnon s'arrêtèrent finalement dans un petit passage obscur puant la pisse, sous une arche reliant deux bâtisses en pierre sale.


- "Nous les avons semés, désormais. Peut-être est-il temps pour les présentations." dit leur guide tandis que son acolyte se tenait en retrait. "Je me nomme Oswald." Il retira son foulard gris, dévoilant son visage aux deux femmes. Il était plutôt bel homme, un visage mature avec une barbe de plusieurs jours poivre sel. Ses yeux scintillaient de malice et ses fossettes s'étiraient tandis qu'il souriait, roublard. "Je vais vous conduire hors de ces murs, en sécurité. Nous allons employer les galeries de la Souricière pour se faire, aussi j'espère que vous ne craignez pas les passages exigus." Il posa les yeux sur Dokhara. "Je sais qui vous êtes, Madame de Soya." Puis sur Lucrétia. "Quand à vous, je n'ai pas le plaisir de vous connaître ..." dit-il en plissant les yeux, sondant la lahmiane avec un sourire aux lèvres.

Lucrétia n'eut pas le temps de répondre car ils furent interrompus par une autre compagnie que celle des Museaux.

Un groupe d'homme apparu au bout de la ruelle, bloquant le passage. Il en alla de même de l'autre côté et Oswald jura entre ses dents tandis que son compagnon semblait tout à coup très tendu, la main à la ceinture. Ceux qui venaient de faire leur apparition n'avaient rien d'enfants de chœur : tatouages, cache-œils, dents manquantes et surtout masses et autres couperets entre leurs mains. L'un d'entre eux s'avança vers les fugitifs. Il était grand et maigre, portait un gilet ouvert sur son torse nu et un béret miteux piqué d'une plume de pigeon. Il marchait d'un pas nonchalant, sourire édenté, et s'arrêta devant les quatre compères.


- "Tiens donc. Des têtes que j'connais pas." lâcha-t-il d'un ton enjoué avant de cracher un glaviot noir aux pieds d'Oswald. Le reikspiel dans lequel il s'exprimait était haché, presque avalé. L'accent typique des petites frappes du Suif. "C'quand même bizarre ça. Quatre étrangers sur MON territoire, et juste pendant qu'les Museaux sont tous paniqués ..." Il balança son oeil torve sur les baronnes et siffla en secouant la main. "Pas mal les garces !"

- "N'y pense même pas." siffla Oswald en dégainant une dague d'un geste vif.

Le coupe-jarret éclata de rire, nullement impressionné.


- "J'crois qu'tu t'trompes, l'ami. Je claque les doigts et t'es découpé en rondelles, puis mes gars passent sur ces deux catins avant d'les jeter dans l'Talabec." Il fit mine de réfléchir. "Non en fait j'ai mieux ... on va vous met' au frais et voir combien les Museaux vont nous proposer pour vos jolis minois."
Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois. Je vis avec mes gens, loin de la folie des hommes. La nuit je vole dans les sombres profondeurs de la forêt. Mon regard d'acier partout se pose, et sans bruit, comme le vent, je file entre les branches des arbres séculiers. Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois.

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Dokhara de Soya
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Re: Une offre impossible à refuser [Dokhara & Lucretia].

Message par Dokhara de Soya »

Si Dokhara ne possédait pas des sens aussi développés que Lucrétia pour ressentir l'influence magique de leur sauveteur dans leur chance insolente d'évasion des patrouilles de Museaux, la situation lui était pourtant bien assez familière pour qu'elle en tire des conclusions similaires.

Elle avait déjà vécu cette situation à de nombreuses reprises. Butin en main, aux côtés des Bienfaiteurs, à user et abuser de leur parfaite connaissance du terrain pour se jouer du guet d'Altdorf qui était à leurs trousses. Plus que l'utilisation rusée de la topographie de leur environnement, c'était surtout l'influence du vieux Vester qui avait un je ne sais quoi de mystique. Le vieux prêtre de Ranald ne participait qu'aux opérations les plus risquées, mais à chaque fois qu'ils avaient eu à fuir des poursuivants en sa compagnie, c'était comme si le destin leur donnait un coup de pouce pour que les patrouilles regardent toujours dans la mauvaise direction au moment opportun. Comme si Vester était béni par Ranald en personne, et que sa présence seule suffisait à influencer la providence pour toujours s'en sortir.

Et si Dokhara ne s'y connaissait que peu en magie, elle avait déjà vu de quoi Lucrétia était capable, et surtout, elle se rappelait très bien avoir traversé d'épais barreaux en métal comme s'ils n'existaient pas quelques minutes plus tôt. Elle ne savait pas dans quelle mesure les dons de leur sauveteur étaient comparables à ceux de son ancien compagnon prêtre, mais cette impression vint clairement contredire sa méfiance première à l'égard de l'homme au foulard - les dons qu'il usait étaient similaires à ceux offerts par Ranald à ses plus fervents croyants.

Ce qui ne la rendait aucunement encline à davantage faire confiance à ce sauveteur providentiel. S'il était un vrai fidèle de Ranald alors ce ne pouvait être un ami, Dokahra n'avait plus rien à faire avec ces fidèles. Et s'il mentait en présence de Lucrétia sur son affiliation, alors il ne pouvait être considéré comme fiable.
Où donc la lahmianne avait recruté un énergumène pareil ? Elle n'avait eu besoin que de quelques heures pour dégoter cinq hommes dont l'un d'eux pouvait transformer quiconque en passe-murailles, et apparemment esquiver les patrouilles des Museaux. Il était fort improbable qu'elle l'aie déniché au hasard d'une ruelle dans l'urgence - ce devait donc être une vieille connaissance à qui elle avait fait appel.

Cette théorie, Dokhara avait eu le temps de l'élaborer lorsque leur groupe faisait de courtes pauses devant des intersections de ruelles labyrinthiques du Suif, à attendre le passage d'une patrouille ou à s'assurer de la sécurité d'un chemin. Mais elle vola en éclats dans les minutes qui suivirent, lorsqu'enfin ils s’arrêtèrent pour une véritable pause dans une ruelle sordide à la douce odeur d'urine. Le Suif présentait un environnement familier à la jeune baronne qui avait passé tant de temps dans le Reikerbahn District d'Altdorf, et auquel elle s'était tant habituée qu'elle y évoluait aujourd'hui sans gêne aucune.

Ainsi donc l'homme au foulard se dénommait Oswald. Et il admettait ne pas connaitre Lucrétia.

Alors comment diable la vampire s'était retrouvée à les aider à la sortir de sa cellule ? Un hasard du destin ? Non, ce genre de coïncidence, Dokhara n'y avait jamais cru. Ces types la connaissaient, savaient où la trouver, comment la libérer, et avaient sacrifié trois personnes pour elle.

Ils savaient où la trouver. Comme le messager slaaneshi qui avait su la pister dans une auberge qu'elle ne connaissait pas elle-même la veille.

Dokhara n'avait presque plus aucun doute sur l'identité de ses sauveurs. Serrant la dague dans son poing, elle dut résister à l'impulsion d'égorger dans la seconde le dénommé Oswald pour s'éviter toute dette inutile envers un groupe qui avait tendance à ne jamais oublier de les faire payer. Avec les intérêts.

Mais elle n'eut pas le temps de concrétiser ce désir impulsif. Car c'est ce moment que choisit une petite troupe de malandrins pour faire irruption dans leur conversation. Bloquant simultanément les deux issues de la ruelle, ils les avaient pris en étau pour leur empêcher toute tentative de fuite.

Là encore, la situation n'était que trop familière à Dokhara. Les guerres de gangs de racailles, s’échinant à grignoter des parcelles de terrain à contrôler dans le royaume des miséreux. Une familiarité qui contribua à lui rendre sa confiance perdue, à retrouver une froide lucidité sur les évènements et ses possibilités d'action.

Elle écouta le chef des soudards sortir son petit discours d'abruti, la diatribe habituelle du type qui aime s'écouter parler et éprouve le besoin de dérouler toute sa queue de paon pour obtenir l'appui de ses compagnons de fortune. La pitoyable nécessité de se revaloriser perpétuellement en tant que leader d'une troupe de truands qui n'hésitait pas à le trahir pour gagner du galon s'il montrait la moindre faiblesse. Oui, elle connaissait bien ce genre de brute, et si une envie de meurtre vint lui chatouiller les pensées lorsqu'il suggéra ses plans d'avenir concernant Lucrétia et elle, elle écouta l'instinct développé toute son adolescence pour se tirer de ce mauvais pas.

Avant même de s'en rendre compte, elle avait fait un pas en avant, fixant le chef des idiots droit dans les yeux avec une assurance qu'elle n'avait plus montré depuis plusieurs heures.

- Ecoute moi bien, l'abruti.

Elle savait l'apparence qu'elle avait. Elle était couverte de sang séché, du visage aux habits. Des habits de prisonnière. Alors elle allait utiliser cette allure bien particulière pour jouer une partition de pur bluff. Elle avait déjà trop souvent traité avec ce genre de grande gueule, et savait que le courage de leur chef ne dépendait que de la maigre volonté de ses hommes à risquer leur vie pour lui.

- Puisqu't'en es pas capable, j'vais faire le ch'minement qu'ton cerveau aurait du réaliser tout seul. Qui on a au cul ? L'inquisition et ses répurgateurs. Pourquoi elle nous poursuit ? Parce qu'ton pote Oswald m'a sorti d'une d'leur cellule où j'avais droit à un trait'ment d'faveur. Pourquoi j'étais dans une cellule d'l'inquisition ? Parce que j'sers les dieux noirs, et qu'j'ai usé d'ma magie sur un paquet d'idiots dans ton genre pour offrir leurs âmes à mon Seigneur. Et maint'nant la question la plus importante : Pourquoi un groupe de débiles croit pouvoir importuner une cultiste qui vient d'regagner sa liberté et qu'a des dettes de sacrifice envers son Dieu à honorer ?

Dokhara leva les deux bras en avant. Dague fermement tenue, elle avait posé le tranchant de son arme sur la paume de son autre main.

- Une démonstration de c'que peut faire une sorcière, tocard ?

Sans plus de cérémonie, elle se trancha la paume d'un mouvement vif, suffisamment pour que le sang coule en abondance. Fermant le poing, elle laissa le liquide s'accumuler jusqu'à gouter sur le sol, avant de jeter l'hémoglobine accumulée au visage de Lucrétia, en lui offrant au passage un grand sourire complice teintée d'un mélange d'effronterie et de joie malsaine. Puis elle tendit de nouveau la main en avant vers le groupe de soudards, paume pleine de sang ouverte, et doigts écartés.

A toi de jouer ma chère.

Donc, eut égard au post de Lucry :
- Si son sort réussit, pas grand chose à ajouter, Dodo leur crie juste en riant de fuir s'ils pensent pouvoir quitter la vue avant que les dieux noirs ne prennent leur du.
- S'il échoue et qu'elle devient une corneille, Dodo menacera la troupe de les transformer en insectes qu'elle se fera une joie d'ecrabouiller sous son talon, en agitant sa main ensanglantée devant elle.
Modifié en dernier par [MJ] Le Grand Duc le 22 mars 2018, 16:06, modifié 2 fois.
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- Poignard : 12+1d6 dégâts ; 6(12) parade ; Rapide. Peut être utilisé comme arme de jet
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Re: Une offre impossible à refuser [Dokhara & Lucretia].

Message par Lucretia Von Shwitzerhaüm »

Le petit groupe s’engagea dans les rues étroites de Talabheim, courant à perdre haleine afin de tenter de semer leurs poursuivants. Eu égard à la multiplicité des cris qui se répercutaient sur les parois des bâtiments, montant haut vers un ciel sans lune, le bruit de leurs bottes martelant le pavé paraissait presque dérisoire. Le mouvement demeurait facile, tailladés par l’appréhension de se faire arrêter qu’ils étaient. Facile, et pourtant, Lucretia avait bien cru qu’ils n’y parviendraient jamais.

Dokhara, pourtant libérée, avait affiché une mine des plus accablées alors même qu’elle venait d’être extirpée de sa geôle. Le soulagement n’était pas même apparu sur ses traits ; une vague de surprise et d’hébétude avait balayé sa raison et sa volonté. Son regard s’était fait fuyant, et son attitude, l’espace d’un instant, avait davantage tenu de l’animal battu que de l’humaine qu’elle incarnait encore et toujours. L’étincelle de vie qui l’avait animée aux côtés de Lucretia lorsqu’elles s’étaient rencontrées puis retrouvées de nouveau avait été soufflée, ne laissant plus place qu’à une stupeur déconcertante. Ses yeux avaient croisé ceux de la Lahmiane, avant de défléchir sur ce qui se passait autour d’elle, cillant à plusieurs reprises dans une attitude des plus coupables. Sa volonté semblait s’être envolée, et, alors que le bon sens leur imposait de s’esbigner de là, elle était demeurée sur place, sans plus savoir bouger. Une nouvelle raison pour Lucretia de rayonner d’une mortelle colère à l’encontre de ceux qui avaient pu laisser Dokhara prostrée dans un pareil état. Ce n’avait été qu’au moment où elle avait su se reprendre, adoptant un visage plus alliciant et une main secourable, que sa protégée avait repris ses esprits.

Ainsi, guidées par l’étrange adepte de Ranald, elles fusèrent toutes deux dans le quartier de la loi, traversant ruelles et venelles dans une folle course poursuite. Mais si la vitesse prévalait dans chacune de leur action, la patience et les haltes répétitives n’étaient pas en reste. A plus d’une reprise, elles se rencognèrent dans une alcôve, se tapirent dans l’obscurité d’un encorbellement, et laissèrent passer devant elles une troupe de gardes à leur recherche. Les environs résonnaient de cris d’alerte et d’une certaine activité martiale, comme si le quartier était la proie des flammes ou sur le pied de guerre. Les patrouilles s’étaient déployées partout dans la ville en un réseau de surveillance tentaculaire, différents postes de garde et barrages avaient été installés, et, pourtant, alors même que nombre de mâtins avaient également été lâchés sur leurs traces, jamais ne purent-ils mettre la main sur eux. Plusieurs fois, ils passèrent même à quelques pieds de leur position, sans jamais les voir ; la soldatesque et les museaux continuaient leur chemin avec une relative indifférence quant à l’endroit où les fugitifs venaient de se terrer, que pour regarder avec une insistance plus accrue encore les prochains recoins qui n’abritaient personnes. Et tout au long de leur périple, un certain vent magie soufflait doucereusement autour d’eux, alimenté par leur guide en personne, qui les mena jusqu’au quartier du Suif.

L’endroit mit les sens de Lucretia à rude épreuve, en particulier son odorat, qui se trouva dès lors attaqué de toute part. Ce n’était qu’un amoncellement de taudis placés les uns sur les autres dans des constructions incertaines, coupant la route et leur barrant la voie à plus d’une reprise. Les murs s’élevaient malgré tout assez haut pour étrangler les maigres rayons de lumière qui parvenaient encore à se frayer un chemin dans ce bas-monde que tous préféraient oublier, mais ce n’était rien en comparaison de la muraille du Taalbastion qui surplombait cette turpitude. Les murs de la cité plongeaient le Suif dans une obscurité perpétuelle, engonçant ce dernier dans une humidité fétide qui vous prenait à la gorge et s’imprégnait à vos vêtements. Tout ici n’était que pourriture et décomposition ; le bois des bicoques se tapissait de champignons saumâtres, les immondices reposaient au beau milieu de l’eau croupie des caniveaux que les rares égouts ne parvenaient pas à absorber, et le tissu des habits, filtrant partiellement cette moiteur constante, moisissait sur des peaux jamais lavées. Le moindre aquilon charriait des relents pestilentiels qui attiraient la vermine l’hiver et les mouches l’été, lesquelles se répandaient dans les chaumières de pailles. Lucretia cessa aussitôt de respirer.

Le petit groupe s’arrêta dans un passage exigu, statuant sur une nouvelle hâte bienvenue. Après leurs dernières dérobades dans les rues de Talabheim, les échos des recherches semblaient légèrement plus distants et lointains, et leur guide se présenta aux deux jeunes femmes, retirant son foulard. Il s’agissait d’un homme assez charmant, à l’expression continuellement malicieuse et qui se dénommait Oswald. S’il connaissait bien Dokhara, d’après ses dires, il se tourna vers Lucretia pour qu’elle lui déclinât son identité. L’intéressée n’eut toutefois pas le temps de répondre.

Un nouveau groupe se joignit à la fête, composé d’une poignée d’hommes qui ne payaient pas de mine. Des ruffians et autres aliborons des bas-quartiers comme il en pullulait dans le Suif. Des traîne-misère et des gueux aux allures étiques mais dont leurs sourires torves, leurs trognes cassées, ainsi que les masses cloutées qu’ils tenaient, venaient contrevaloir leur chétivité. Crachant à terre, il s’avança en direction du groupe coincé dans la ruelle, avec cette désinvolture propre aux caïds des quartiers miséreux. Rodomontades, sous-entendus lubriques et menaces, il lâcha son petit couplet avec une assurance nonchalante, se pavanant comme un coq déjà certain d’avoir réussi.

Lucretia l’observa d’un œil intéressé ; voilà bien une cible potentielle qui pouvait lui permettre de passer ses nerfs en toute impunité ; le bougre le cherchait bien, définitivement. Ses insultes la touchaient à peine, pas plus que ses menaces ; tout cela n’arriverait pas. Il n’en aurait pas le temps ; sa destiné, déjà compromise par son mode de vie, venait de prendre un nouveau tournant en osant se mettre en travers de son chemin, avec si peu d’arguments pour peser dans la balance. La petite frappe venait de faire son entrée dans un sursis d’existence dont le décompte mortel avait déjà commencé. Ce qui ne serait rien à côté de ce que la Lahmiane destinait aux bourreaux de Dokhara lorsqu’elle leur tomberait dessus dans un moment plus calme et plus opportun.

La vampire eut malgré tout quelques réticences avant d’agir ; si elle était à même de tous les exterminer sans véritable dommage, elle n’était aucunement rassurée sur les capacités de son amante pour faire de même. Celle-ci sortait à l’instant d’une dure nuit de captivité, dans un piteux état, et ne possédait point la rapidité et la précision létales de Lucretia, et moins encore sa résistance. Si elle se souciait peu d’Oswald et de son acolyte, elle craignait véritablement pour la vie de la baronne de Soya. Ce fut tout autant de réflexions qui parcoururent l’esprit de la Lahmiane, laissant le temps à sa protégée de prendre les devants.

Celle-ci alla à la rencontre de l’aigrefin, dans son accoutrement de prisonnière et son visage défiguré. Une Dokhara que Lucretia ne connaissait pas tout à fait venait de renaître de ses cendres, adoptant une attitude des plus assurées et des plus véhémentes, ce qui n’était pas pour lui déplaire. La phrase d’accroche, insultante, claqua brièvement dans la nuit, recueillant l’attention de chacun.

Elle était une cultiste des dieux sombres, vouée aux puissances de la ruine et de la destruction. Elle ne reconnaissait nulle autre autorité que sa propre folie démentielle et la magie qui alimentait le sang souillé qui parcourait ses veines. Elle venait tout juste de retrouver sa liberté après avoir été incarcérée par la plus grande puissance juridique qu’abritait l’Empire. Et elle ne comptait définitivement pas y retourner, ou se faire dicter sa conduite par un tocard pareil.

La dague qu’Oswald lui avait cédée apparut dans sa main, bien haut au-dessus de son visage, avant de mordre dans sa paume. Son poing se referma sur la plaie, et ses doigts laissèrent filtrer des filets de sang qui se perdirent dans la boue du Suif. Puis, dans un geste animé d’une certaine insanité, elle jeta au visage de la Lahmiane le liquide aux effluves capiteux qu’elle avait gardé jusque-là.

Si le sourire complice de Dokhara était sans équivoque, Lucretia, elle, se trouva partagée entre plusieurs sentiments. Que diable la jeune femme cherchait-elle véritablement en agissant de la sorte ? A ce qu’elle révélât sa vraie nature, la bête tapie au fond de son être ? Celle-ci, par ailleurs, animée par le sang, se réveilla quelque peu alors même que les lèvres de Lucretia gouttaient à ce doux nectar qu’elle avala presque contre son gré. Elle connaissait l’envie de la baronne de Soya, cette curiosité morbide qui la poussait à contempler de ses propres yeux la seconde, et minime, partie de Lucretia, que cette dernière n’acceptait pas. Non, même dans une situation des plus singulières et des plus compromettantes, elle ne succomberait pas à cet appel, et refuserait d’exhiber ce monstre de foire qu’elle n’incarnait définitivement pas. La Lahmiane musela de sa volonté cette chose qui grondait au fond de son âme, lui interdisant toute échappatoire.

Elle songea alors à sa transformation en corneille, assez déroutante pour qui n’était pas préparé. D’autant plus que, par effet théâtral, si Dokhara détenait le pouvoir de changer quiconque en oiseau, alors pouvait-elle certainement altérer ces roublards en insectes ou autre créature bien plus repoussante. Mais cela ne s’avérait peut-être pas très malin, dans la mesure où, si par malheur, les gredins ne s’en trouvaient point alarmés et décidaient de passer de concorde à l’assaut, l’élément le plus primordial dans le groupe de Dokhara manquerait à l’appel. Aussi opta-t-elle pour la magie.

Jouant la comédie, elle se mit à faire la grimace, puis à tousser, la figure barbouillée de sang. Sa quinte de toux se fit de plus en plus forte, allant jusqu’à l’obliger à se tenir le ventre et à se recroqueviller sur elle-même dans cette attitude que l’imaginaire collectif redoutait le plus. Pliée en deux, capuchon sur la tête, dans une crise si terrible que la posture qui en découlait masquait les traits déformés de son visage. Mais alors qu’elle feintait une déboussolante maladie, son esprit comme sa résolution, eux, travaillaient de concert, harpant tous les vents de magie qui évoluaient autour de son corps pour les fracasser sur l’autel de sa volonté. Une masse intangible d’énergie malmenée se forma peu à peu en une Dhar d’une noirceur nonpareille qu’elle projeta alors, écartant grand les bras, ouvrant son corps en direction des bandits, sur le chef de ces derniers.


Je jette le sortilège Souffle de la Vrai Mort. Celui-ci n’est pas choisi au hasard ; il demande une fiole de sang, ce qui me semble assez approprié céans même. :p
Si jamais il échoue, j’opte pour l’autre solution, à savoir la transformation, malgré tout, en corneille, qui devrait tout de même marquer les esprits.
S’il réussit et que ça tourne quand même au vinaigre, je prends pour cible quiconque s’attaque à Dokhara (Coup précis level 3 + viser la tête).
Par la suite, demander à Oswald qu’il nous conduise en-dehors de la ville, en aval du fleuve.
Modifié en dernier par [MJ] Le Grand Duc le 22 mars 2018, 16:07, modifié 1 fois.
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Ma Fiche
Objets particuliers:
- * Anneau Nowelleux (+1 INI)
- Amulette (relance d'un EC: 2/3 utilisations disponibles)

Compétences acquises et Dons du Sang

COMBAT :
Attaque : Coup précis (3), Arme de prédilection ( épée à une main)
Défense : Esquive, Acrobatie de combat, Sang vif (2) (DDS), Coriace,
Autres : Régénération Impie (DDS), Innocence Perdue (DDS), Valse Macabre


MAGIE :
- Sens de la Magie
- Conscience de la Magie
- Maîtrise de l'Aethyr - niveau 3

CHARISME :
- Diplomatie
- Éloquence
- Séduction
- Intimidation
- Comédie
- Etiquette
- Intrigue de cour

INTELLIGENCE :
- Domination (DDS)
- Érudition
- Littérature
- Linguistique
- Histoire
- Administration
- Enseignement
- Connaissance végétale
- Langue étrangère : Kislévarin
- Connaissance des démons

INITIATIVE / HABILETE :
- Sang vif (DDS)
- Réflexes éclairs
- Escalade
- Monte - chevaux
- Sens Accrus
- Vision nocturne

AUTRES :
- Défi de l'Aube (DDS)
- Ame Profane (DDS)
- Forme de Familier : Corneille (DDS)
- Sang argenté (DDS)
- Alphabétisation
- Force accrue
- Chance
- Préparation des poisons

Inventaire :
- Griffe d'Ursun
- Veste de cuir & pèlerine en "voyage" / robe habillée en "réception"
- Anneau de promptitude
- Bague du tumulus
- Sacoche de chanvre
- Lettre de la comtesse
- Gemmes et pépites d'or
- Fleur de salicaire
- Glandes à venin
- Poison (?)

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[MJ] Le Grand Duc
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Re: Une offre impossible à refuser [Dokhara & Lucretia].

Message par [MJ] Le Grand Duc »

Lucrétia incante Souffle de la Vrai Mort (Mag -2) : 13, réussi.
+3 xpms

Bien joué mesdames, c'était astucieux.
Le chef de bande perdit son sourire dès que Dokhara l'insulta. Il semblait si surpris par autant d'audace qu'il resta sans voix, lui qui devait être habitué à ce qu'on s'écrase quand il gonflait le torse. Puis elle s'entailla la main et jeta le sang au visage de Lucrétia, ce qui suffit pour qu'un ou deux des coupes-jarrets se signent comme si ils étaient face à une sorcière. Et ce qui advint ensuite suffit à confirmer leurs craintes.

Lucrétia prononça une formule dans une langue étrange et la magie se tordit autour d'elle, des langues nauséabondes et invisibles s'étirant d'un coup vers le caïd des bas quartiers. Ce dernier se plia en deux, la bouche ouverte, et tomba à genoux sur les pavés crasseux en se tenant la gorge. Son énergie vitale était aspirée par la vampire et son visage cireux s'amincissait à vue d’œil tandis que des mèches de cheveux sales tombaient de son crâne. Sa bande de gueules cassées s'éparpilla en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, préférant la vie et la superstition à la loyauté et au sort de leur chef. Oswald et son compagnon, quant à eux, observèrent Lucrétia sans un mot, le regard brillant.


- "Une leçon est à tirer de ce que je viens de voir ici : ne jamais sous estimer une gente dame ..." glissa-t-il finalement avant d'arborer à nouveau son sourire mystérieux. "Allons y maintenant, nous n'avons que trop tardé."

Les fugitifs laissèrent là le pauvre bougre qui tomba couché contre la pierre froide et ils s'en furent dans une succession de ruelles sombres qui serpentait dans le quartier jusqu'au pied du Taalbastion. Oswald les guida dans un taudis construit contre la grande muraille de pierre. L'endroit était infesté par la vermine et quelques miséreux qui fourrageaient ça et là se retournèrent pour les regarder passer, croyant probablement halluciner. Oswald n'y prêta pas attention et traversa les abris agglutinés jusqu'à une porte faite de planches vermoulues. Il fit pivoter délicatement le pan de bois pour dévoiler une galerie étroite qui s'enfonçait vers le cœur du mur.

- "Mesdames, bienvenue dans la Souricière." dit-il avant de s'engager dans le passage tandis que son compère s'en allait en sens inverse sans dire un mot, disparaissait dans le taudis qu'ils avaient traversé pour venir ici.

Le sorcier incanta un sortilège à voix basse et l'une des bagues qu'il portait à la main droite, par dessus son gant en cuir, se mit à luire d'une lumière suffisamment forte pour éclairer quelques mètres devant eux.

- "Le Taalbastion est percé de dizaines de galeries semblables à celle-ci. Certaines sont surveillées ou connues des les autorités ... d'autres non. Contrebandiers, hors-la-loi, cultistes ... La Souricière fait le bonheur de ceux qui vivent dans l'ombre. J'imagine que c'est bienvenu, dans votre cas." dit-il tandis qu'il s'enfonçaient dans ces boyaux grossièrement taillés. Des escaliers glissant montaient et descendaient Sigmar sait où mais Oswald semblait connaître le chemin et il marchait sans hésiter. "Je vais vous guider à l'extérieur, dans le Talagaad. De là, vous pourrez rejoindre les quais où, je crois, une barge vous attend pour vous amener à Altdorf." Il se retourna le temps de décocher un sourire. "Oui, les nouvelles vont vite par ici, n'est-ce pas ? Quant à savoir qui je suis, qui m'envoie et pourquoi vous a-t-on aidé ... vous le saurez probablement en temps voulus."
Je m'arrête là, peut-être voulez vous discuter entre vous ou avec Oswald. Si ce n'est pas le cas, je continue.
Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois. Je vis avec mes gens, loin de la folie des hommes. La nuit je vole dans les sombres profondeurs de la forêt. Mon regard d'acier partout se pose, et sans bruit, comme le vent, je file entre les branches des arbres séculiers. Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois.

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Lucretia Von Shwitzerhaüm
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Re: Une offre impossible à refuser [Dokhara & Lucretia].

Message par Lucretia Von Shwitzerhaüm »

Occupée par ses simagrées, Lucretia n’eut pas le loisir de contempler l’expression aussi décomposée que surprise de celui qu’elle prenait pour cible. Elle perçut toutefois bien, autour d’elle, le silence interloqué qui grandissait dans les environs, dans leur groupe comme dans celui des bandits. Le malaise devenait palpable, et, devant pareille scène, les sens acérés de la Lahmiane capturèrent quelques bruits de pas, tandis que l’on reculait avec couardise. Elle ne s’arrêtait pas pour autant de marteler de sa volonté les énergies aethyriques qui tourbillonnaient autour de son corps, les aspirant par chacun des pores de sa peau, laissant dans leur sillage un vide inconstant que même le plus béotiens des mortels ne pouvait ignorer. Et lorsque que le sortilège fut modelé selon son bon vouloir, prêt à être jeté au visage de celui qui s’était un jour targué de la bataculer, Lucretia laissa libre cours à ce torrent de Dhar qu’elle avait jusque-là maîtrisé.

Se cambrant bien en arrière dans une attitude des plus aliénées, embrassant la silhouette du gredin de la vastité de ses bras écartés, elle fit honneur à la scène théâtrale que Dokhara avait commencé à jouer pour elle. Et le flot de magie vicié ne tarda point à prendre le relai. Une sombre bourrasque s’enroula autour du gascâtre, enveloppant son corps de langues fuligineuses qui le ligotèrent presque de leurs liens intangibles mais pourtant fatals. Et après Lucretia, ce fut au tour du ruffian que de se courber sous l’effet d’une soudaine douleur, quoique celle de ce dernier se révéla bien moins factice, et autrement plus viscérale. Il tomba à genoux sur le sol détrempé, bouche ouverte dans un cri qui ne voulut jamais sortir, étranglé dans sa gorge. Son visage se teinta d’une pâleur cadavérique, exsangue, alors que Lucretia se régalait, dans une expression devenue victorieuse et aucunement feinte, de tout ce simulacre d’existence qui sourdait de ce corps en perdition. Elle aspirait sa vitalité comme elle l’eût fait de son sang, ponctionnant le peu de jeunesse que le caïd possédait encore pour lui abandonner tous les affres d’une vieillesse prématurée. Des mèches sales et repoussantes churent de son crâne désormais dégarni, une poignée de dents se déchaussa d’une gencive élimée, et la peau de son visage se relâcha subitement, laissant apparaître rides et poches noirs sous des yeux devenus vitreux. Dépossédés de toute force, ses membres inférieurs cédèrent sous son propre poids, et il s’écroula dans cette boue qui l’avait vu naître. Ses larbins n’attendirent pas même qu’il eût touché le sol pour s’esbigner, courant à perdre haleine.

Passé ces derniers moments d’agitation, un nouveau silence vint remplacer le précédent, plus équivoque encore. Lucretia jeta un rapide coup d’œil en direction de sa compagne. Dokahra semblait avoir occulté toute douleur qui l’avait lancinée jusque-là pour se focaliser sur ce corps ingrat qui gisait dans la glèbe infectieuse. Les traits de son visage reflétaient cette même curiosité morbide qui la prenait parfois, dans un mélange de fascination et d’appréhension qui trahissait, pourtant, un certain désir, une certaine convoitise. Quant aux deux guides, ceux-là arboraient une expression de surprise difficilement masquée. Le dénommé Oswald parvint toutefois à se faire force pour reprendre son éternel petit air matois, laissant échapper un petit commentaire à l’attention de Lucretia. Mage lui-même, il n’était pas dupe, sachant pertinemment laquelle des deux femmes était à l’origine de ce sort à la noirceur nonpareille. La Lahmiane se retourna vers lui. Le sortilège avait consommé le sang que la baronne de Soya avait jeté au visage de sa consœur, mais subsistaient encore quelques gouttes sur le menton de la vampire. Cette dernière, d’un indexe nonchalant, s’en saisit, portant la trainée rougeâtre à hauteur de son regard émeraude.

« Toujours un plaisir, messires…, laissa-t-elle traîner d’une voix étonnamment chaude et sensuelle, mais qui laissait entrevoir une puissante fermeté qu’il valait mieux ne pas négliger. Puis, passant non loin d’eux, dans cette désinvolture qui était sienne, elle suçota son doigt couvert de sang dans de petits bruits de succion. S’arrêtant au niveau de l’homme frappé par la Dhar, elle s’accroupit vers lui, s’empara de sa dague, et lui trancha proprement la gorge. Lucretia préférait, et de loin, ne pas laisser trop de témoins derrière elle ; déjà, la simple idée qu’autant de spectateurs eussent pu assister à son petit tour de magie et s’en sortir vivant l’incommodait fortement. Et c’était sans compter la présence d’Oswald et de son acolyte qui, eux, savaient désormais véritablement qui elle pouvait bien être. Après tout, il n’était pas dit que la Lahmiane ne reviendrait jamais dans cette ville au sein de laquelle elle avait bien vécu du temps de sa dernière noblesse.

Suite à cela, ils filèrent tous dans le quartier Suif, se laissant engloutir par ce dédale de venelles et de ruelles aussi lugubres qu’infâmes. Ils louvoyèrent entre les gueux et les traîne-misère, enjambèrent nombre de corps maladifs et purulents, manquèrent à plus d’une reprise d’écraser la vermine grouillante qui frétillait sous les chapes de tissu gâté, avant de faire halte devant un battant de bois rongé par les vers. Il s’agissait ni plus ni moins de l’entrée de la Souricière, creusée à même la roche, qui serpentait et se perdait sous le Taalbastion. Le chemin qu’ils allaient tous emprunter, si ce n’était le second guide, lequel tourna les talons sans piper mot sous le regard peu amène de Lucretia.

Après avoir pénétré dans ces espaces exigus, un nouveau vent de magie vint caresser de manière presque imperceptible la chevelure de la Lahmiane ; Oswald refaisait usage de l’Aethyr, et une lumière tamisée vint éclairer leurs pas, s’échouant sur les parois aux alentours.
La Souricière était constituée d’une myriade de galeries creusées çà et là à l’improvisade sous les murailles que formait l’imposant cratère dans lequel était sise la capitale du Talabecland. Chaque virage apportait son lot de carrefours, chaque croisement menait à de nouveaux boyaux qui ne cessaient de se scinder en deux, en trois, ou en quatre. Certaines grottes auraient pu servir d’entrepôts comme d’autres, au contraire, permettaient tout juste de s’y faufiler. Ils durent, à plus d’une reprise, s’écraser contre la roche froide afin de continuer leur excursion, avant de bifurquer dans une nouvelle tranchée. Difficile de mémoriser le parcours qu’ils effectuaient dans ce labyrinthe, d’autant plus que Lucretia, bien qu’habituée de la ville, n’avait jamais eu l’occasion de s’engouffrer dans ces tréfonds oubliés. Mais jamais Oswald ne semblait hésiter sur le chemin à prendre.

Sous la terre, dans des endroits aussi confinés et exigus que ceux qu’ils traversaient, l’impression de danger qui n’avait eu de cesse de les prendre en embuscade s’était doucement étiolée à mesure qu’ils s’enfonçaient dans les entrailles du Taalbastion. En dépit des quelques passages somme toute assez difficile à négocier, ils adoptèrent une allure de croisière, bien plus prompte à la réflexion et au dialogue. Profitant de la largeur soudaine d’une caverne assez imposante, Lucretia se porta à la hauteur de Dokhara.

« J’espère que le résultat de la petite scène que vous m’avez forcée à jouer tout à l’heure fut à la hauteur de vos attentes. Cela dit, si je dois en juger par votre dernière réaction, je gage que ma petite entreprise fut couronnée de succès. Fascinant, n’est-il pas… ? »

Elle se rapprocha que plus encore, baissant le ton afin de ne pas être entendue par leur guide, dût-elle, pour cela, se laisser distancer quelque peu.

« Serait-ce de l’envie, du désir, que j’ai lu sur votre visage ? Eu égard à l’état de ce dernier, le déchiffrage s’est révélé quelque peu arêteux, mais je pense bien, après mes récentes conclusions, pouvoir transformer ma question en assertion, vous concernant. Et certainement que vous serez en mesure d’infliger pareil dégât à qui vous offensera, lorsque nous aurons terminé d’accomplir notre petit rituel, toutes les deux. Une fois que vous m’aurez tout conté, sans plus rien omettre, cette fois-ci. Peut-être même que je vous guérirai de ces tourments qui défigurent vos traits, autrefois si graciles. »

Elle était redevenue Lucretia, dans cette attitude détachée qui laissait à penser que plus rien ne pouvait véritablement l’atteindre, dans cette versatilité qui l’obligeait à ressentir les émotions les plus fortes et les plus contraires d’une seconde à une autre. Elle cherchait, pour une raison soudaine, à provoquer sa consœur, à la titiller pour provoquer une réaction, quelle qu’elle fût ; colère, entrain, appréhension, passion. Peut-être cherchait-elle, en fin de compte, un écho de ressenti pour contrebalancer toute la haine qui s’était emparée de son corps lorsqu’elle avait découvert l’état de son amante à la sortie de sa geôle. Peut-être la Lahmiane s’en prenait-elle à la baronne de Soya parce qu’elle n’avait plus personne d’autre sous la main, ou parce que cette dernière était, quelque part, en partie responsable de cette souffrance inopinée que Lucretia avait vécue, en refusant de lui livrer toute la vérité. Car la vampire n’était, finalement, plus aussi détachée de la réalité qu’elle ne voulait l’admettre ; la géhenne de Dokhara avait également été la sienne. Elle se retourna soudainement, portant sa main sur le visage de sa consœur dans une douceur et une maternité subitement retrouvées.

« Non. En fait, je vais y remédier dès à présent. Je gage que cette affliction vous est grande et vous pèse. »

De nouveau, la Lahmiane se plongea dans l’énergie aethyrique qui circulait avec indolence dans ces corridors oubliés. Si l’usage de la magie pouvait déchaîner un funeste cortège de morts et de douleurs, elle pouvait également soigner les chairs et guérir les blessures. La méthode employée demeurait la même ; un broyage incessant des courants magiques sous le marteau implacable d’une volonté de fer. Seul changeait le résultat. Et Lucretia libéra cette énergie d’une manière bien plus souple et ô combien moins brutale que la dernière fois, dans une brise légère et chaude qui vint filtrer au travers de sa paume, se répandant sur le visage abîmé de Dokhara.

Puis elles vinrent rejoindre leur guide, lequel paraissait bien au courant de la situation des deux jeunes femmes, somme toute assez précaire, allant jusqu’à avouer quelques instants plus tard qu’il connaissait l’existence de la barque dernièrement louée. Mais, leur assurait-il, il les conduirait toutes deux à bon port, jusqu’aux quais du Talagaad. Les raisons qui le poussaient à agir de la sorte, en revanche, demeuraient inexpliquées, et l’homme mettait un point d’honneur à cultiver son aura de mystère.

« Je gage que les nouvelles vont bien vite dans la basse plèbe, effectivement. Dommage que le propriétaire de la barge ne sache pas tenir sa langue, apparemment. Encore un appendice que je vais devoir couper, lâcha-t-elle avec négligence et lassitude. En outre, pourquoi tant de cachotteries, puisque nous sommes vouées, selon vous, à connaître tôt ou tard l’identité de vos employeurs ? J’aimerais bien savoir à quoi, ou à qui, m’en tenir sur le champ, afin d’éviter de m’en prendre par mégarde à de futurs alliés. Nous y serions tous gagnants. »
Je fais usage du sort Guérison des plaies pour soigner le visage de Dokhara.
Modifié en dernier par [MJ] Le Grand Duc le 08 avr. 2018, 17:15, modifié 1 fois.
Raison : 6 xps / Total : 84 xps
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Objets particuliers:
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- Amulette (relance d'un EC: 2/3 utilisations disponibles)

Compétences acquises et Dons du Sang

COMBAT :
Attaque : Coup précis (3), Arme de prédilection ( épée à une main)
Défense : Esquive, Acrobatie de combat, Sang vif (2) (DDS), Coriace,
Autres : Régénération Impie (DDS), Innocence Perdue (DDS), Valse Macabre


MAGIE :
- Sens de la Magie
- Conscience de la Magie
- Maîtrise de l'Aethyr - niveau 3

CHARISME :
- Diplomatie
- Éloquence
- Séduction
- Intimidation
- Comédie
- Etiquette
- Intrigue de cour

INTELLIGENCE :
- Domination (DDS)
- Érudition
- Littérature
- Linguistique
- Histoire
- Administration
- Enseignement
- Connaissance végétale
- Langue étrangère : Kislévarin
- Connaissance des démons

INITIATIVE / HABILETE :
- Sang vif (DDS)
- Réflexes éclairs
- Escalade
- Monte - chevaux
- Sens Accrus
- Vision nocturne

AUTRES :
- Défi de l'Aube (DDS)
- Ame Profane (DDS)
- Forme de Familier : Corneille (DDS)
- Sang argenté (DDS)
- Alphabétisation
- Force accrue
- Chance
- Préparation des poisons

Inventaire :
- Griffe d'Ursun
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- Anneau de promptitude
- Bague du tumulus
- Sacoche de chanvre
- Lettre de la comtesse
- Gemmes et pépites d'or
- Fleur de salicaire
- Glandes à venin
- Poison (?)

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