Une offre impossible à refuser [Dokhara & Lucretia].

Le Talabecland se trouve au coeur de l'Empire, et ses armées prennent souvent la forme de petites forces d'élites. Helmut Feuerbach est porté disparu, mais sa cour est toujours dans la Cité de Talabheim.

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Dokhara de Soya
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Re: Une offre impossible à refuser [Dokhara & Lucretia].

Message par Dokhara de Soya »

- Sigmar...

L'interjection divine lui avait échappé sans qu'elle ne s'en rende compte, alors que les ruffians s'enfuyaient en un temps record de chaque côté de la rue. Le danger qu'ils avaient représenté avait déjà été oublié par Dokhara, dont le regard ne pouvait se détacher du pauvre hère qui s'était écroulé au sol. Le spectacle dont elle avait été témoin l'avait fascinée.

Mue par l'incrédulité, elle s'accroupit près du corps de la victime et tourna sa tête de côté pour mieux percevoir son visage. Effleurant sa joue de l'index, elle ne pouvait détourner les yeux de ce qu'elle contemplait - l'homme semblait avoir vieilli d'une cinquantaine d'années, et ce n'était plus qu'une coquille craquelée qui était avachie devant elle. Leurs regards se croisèrent, et Dokhara perçut dans les yeux laiteux du vieillard une terreur sans nulle autre pareille. Comme si son âme restée intacte était désormais prisonnière d'un corps qui ne lui répondait plus.

Il y a longtemps, Lucrétia avait fait étalage de sa puissance macabre devant la baronne de Soya. Utilisant sa magie, elle avait exhalé un souffle mortel autour d'elle qui avait détruit toute vie l'entourant, tuant plantes et animaux sans distinction. Dokhara avait été paniquée, terrifiée par cette puissance morbide qui se jouait des dieux. Pour la fervente de Rhya qu'elle était, ce n'était qu'hérésie d'une créature anathème.

Aujourd'hui, voir à nouveau la terrible puissance que possédait Lucrétia ne réussit qu'à développer ses sentiments de désir envers la lahmianne. Cette chose surhumaine qui pouvait détruire toute vie d'un claquement de doigt l'avait choisie pour compagne momentanée. Chaque minute à ses côtés était comme jouer aux dés avec la mort en personne. Dokhara comprenait désormais pourquoi Lucrétia lui faisait un tel effet depuis leurs retrouvailles. Sa simple présence fournissait à la baronne l'adrénaline du danger mortel qu'elle recherchait désespérément dans sa quête d'émotions. En côtoyant l'émissaire de la mort de si près qu'elles en étaient devenues amantes, elle arrivait à se sentir vivante de nouveau. Et peut-être était-ce pour cette même raison qu'elle ne pouvait s'empêcher de provoquer encore et encore sa consœur, comme si elle désirait inconsciemment s'approcher toujours plus de la frontière qui la passione. C'était aussi simple que cela.

Elle se releva, abandonnant le chef de gang à son triste sort, puis observa Lucrétia avec envie. Son cœur battait à tout rompre, assez fort pour qu'elle pense son battement perceptible par l'ouïe affutée de la vampire. Dans son regard, deux braises ardentes témoignant de son regain de vivacité. Si son état de santé physique restait déplorable, elle avait retrouvé sa rage de vivre.

Oswald se permit un petit commentaire signalant qu'il avait bien compris les ficelles de leur petit subterfuge, mais Dokhara préféra ne rien rétorquer. Elle laissa Lucrétia gérer la situation, puis l'observa achever le soudard au sol. Ceci fait, il n'y avait plus de temps à perdre : ils se remirent à courir aussi vite que les jambes de Dokhara lui permettaient de faire, se perdant dans les labyrinthiques ruelles du Suif.

Alors qu'Oswald les menait désormais dans le tortueux dédale de la Souricière, Dokhara comprit qu'elle ne pourrait se débarrasser aisément de son gênant libérateur. Outre le fait que son homme de main s'était séparé de leur petit groupe, emportant avec lui le témoignage des capacités de la lahmianne, la baronne savait que Lucrétia et elle ne pourraient trouver leur chemin par elles-mêmes dans ce labyrinthe de galeries. Si en Altdorf c'était le gigantesque réseau d'égouts souterrains qui servait de routes secrètes aux réseaux illégaux de la capitale, à Talabheim c'était la Souricière qui remplissait ce rôle. Utiliser ses galeries sans guide revenait à se perdre pour de longues heures qu'elles n'avaient pas le luxe de posséder, et à s'exposer aux nombreux dangers qu'elles recelaient. Ce n'était pourtant pas l'envie qui manquait à la baronne de tuer froidement leur accompagnateur : elle n'aimait ni son attitude, ni sa magie lui rappelant de douloureux souvenirs, ni la dette qu'elle aurait envers son commanditaire une fois sa mission menée à bien.

Se glissant derrière elle, Lucrétia glissa quelques mots à l'oreille de Dokhara. Au ton joueur de sa voix, il semblerait qu'elle aussi aie retrouvé sa vivacité d'esprit.

- J'ai été comblée. Moi qui m'attendait à voir un frêle oiseau, quel ne fut pas mon bonheur de vous voir vous, au paroxysme de votre beauté.

Dokhara profitait de leur positionnement - les galeries étaient trop étroites pour qu'elles puissent être parfaitement côte à côte, aussi Lucrétia marchait juste devant elle, incapable de garder dans son champ de vision le visage de sa consœur pendant leur échange. Sans information visuelle fiable, elle ne pouvait jauger la réponse de Dokhara qu'à son ton de voix. Sachant cela et par plaisir du jeu, la rouquine prit soin de le garder aussi neutre et monocorde que possible.

Et à la vérité, plus que par plaisir de leurs échanges alambiqués, Dokhara appréciait que cette dernière ne puisse observer son visage meurtri. Elle n'était pas certaine que son nez soit encore droit après le coup reçu dans les geôles, ses joues étaient toujours bleuies des claques prises ce matin-même, et son front était recouvert de sang séché. Non vraiment, elle appréciait cette obscurité empêchant la vampire de trop contempler le triste spectacle qu'elle donnait.

- Quant à mes désirs, je suis au regret de vous annoncer que vous en restez la seule source. Vos pouvoirs vous magnifient, mais si ce rituel éveille ma convoitise, c'est pour mieux vous approcher et non pas mieux vous ressembler. En d'autres mots, je souhaite souligner cette nuance : je veux être avec vous, pas comme vous. Et ce, même si l'un n'exclut pas l'autre. Après tout, je ne vous ai jamais exprimé le désir de cette transformation - vous seule l'avez suggéré, puis marchandé. Et si la proposition m'honore, n'oubliez pas que je ne l'ai acceptée qu'en échange de votre présence à mes côtés pour mes futurs voyages. Je vous dis cela pour que vous ne vous fourvoyiez pas sur mes motivations réelles.

La vérité était sans doutes un peu plus complexe. Lorsqu'elles s'étaient retrouvées, l'idée de persuader Lucrétia de la transformer pour bénéficier de pouvoirs aptes à résoudre tous ses problèmes avait en effet effleuré la jeune noble, même si elle préférait l'option dans laquelle elle se limitait à manipuler Lucrétia pour user de ses pouvoirs sans avoir à sacrifier quoi que ce soit en échange. Néanmoins, maintenant que l'inquisition avait détruit sa vie en révélant ses affiliations chaotiques, elle avait perdu tout ce pour quoi elle se battait initialement. Libérée de toute entrave, devenir lahmianne n'avait désormais effectivement plus d'autre intérêt que de nouer un lien unique avec son amante.

- Et c'est sans doutes pour les mêmes raisons que j'ai trop souvent... omis quelques détails me concernant. Je corrigerais cette erreur sitôt notre intimité retrouvée, tel que je vous l'avais promis.

Lucrétia se retourna soudainement, et posa sa main délicatement sur le visage de Dokhara. Ne sachant comment répondre à ce geste auquel elle ne s'attendait pas, la jeune noble se figea, attendant de comprendre la motivation de sa consœur.

Elle sentit une étrange chaleur quitter la main habituellement glacée de Lucrétia, pour se diffuser dans son visage. Sans pouvoir en expliquer les raisons, sa migraine sembla s'atténuer, tandis que sa respiration, difficile jusque là à travers son nez malmené, retrouva sa fluidité.

Dokhara profita de la situation pour déposer un baiser sur la paume tendue de son amante. Lorsqu'elle retira sa main, l'ex-baronne affichait un maigre sourire en coin lorsqu'elle la gratifia d'un "merci" à peine chuchoté, mais sincère.

Rattrapant leur guide en allongeant le pas, ce dernier leur expliqua ce qui était prévu pour leur extraction de la ville. Ainsi prendraient-elles tout simplement le bateau qu'elles avaient réservé pour Altdorf... n'était-ce pas risqué ? Si le groupe d'Oswald connaissait leur emploi du temps, il pouvait en être de même de l'inquisition... par ailleurs, si la destination de la barque était la capitale de l'Empire, Dokhara préférait ne pas faire d'escale dans une ville où elle serait forcément attendue. Si elle était bien évidemment curieuse de savoir ce qu'il était advenu de son manoir et ses serviteurs, elle préférait malgré tout rester dans l'ignorance que de risquer inutilement sa vie si peu de temps après avoir été capturée.

Lucrétia ne semblait pas avoir assez de patience pour deux gardiens des secrets à la fois, aussi ne laissa t-elle pas Oswald jouer de ses mystères sans rétorquer. Dokhara préféra ne pas intervenir dans leur discussion, jaugeant sa consœur bien plus efficace qu'elle pour tirer les vers du nez de leur guide. Et puis, si son intuition était fondée, elle n'était pas certaine de vouloir vraiment entendre des réponses sincères de la part de leur guide...
Modifié en dernier par [MJ] Le Grand Duc le 08 avr. 2018, 17:16, modifié 1 fois.
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Dokhara de Soya, Voie de la Belle Mort, Beauté mortelle

Profil : For 11 | End 11 | Hab 14 | Cha 17 | Int 12 | Ini 13 | Att 12 | Par 11(13) | Tir 10 | Mag 11 | NA 2 | PV 110/110

Compétences :
- Sociales : Diplomatie, Éloquence, Empathie, Étiquette, Séduction
- Artistiques : Chant, Danse, Musique (violon), Tatouage
- Intellectuelles : Alphabétisation, Langue étrangère (kislévarin, strygani)
- Martiales : Ambidextrie, Bagarre, Fuite, Monte, Parade, Résistance accrue (spécialisation alcool), Sang-froid
- Divers : Sens Accrus
- Dons Du Sang : Regard Hypnotique, Régénération Impie
Compétences en cours d'apprentissage :
Escamotage : 1/2
Adresse au tir (arbalètes) : 2/3
Équipement :
Armement :
- Griffe d'Ursun : 18+1d8 dégâts ; 12(24) parade. Rapide. Chaque attaque réussie qui résulte en une perte de points de vie pour l’adversaire inflige -1 Att/Hab/Par le tour suivant. Si trois touches sont infligées au même tour, les malus durent alors 2 tours et infligent un malus supplémentaire de -1 Na. Les malus cumulés ne peuvent pas excéder -4 Att, Hab et Par et -1 Na.
- Main gauche : 8+1d6 dégâts ; 8(16) parade ; Rapide. +2 PAR si utilisée en conjonction avec une autre arme. Lors d'une parade, c'est le score de parade de l'arme en main droite qui compte pour le premier jet, celle de la main gauche pour le second jet si relance.
- Poignard : 12+1d6 dégâts ; 6(12) parade ; Rapide. Peut être utilisé comme arme de jet
- Arbalète : 34+1d8 dégâts : Malus de -2 TIR tous les 30 mètres ; Perforante (4) : Un tir par NA maximum.

Armure :
- Veste et jambières en cuir : 5 de protection partout sauf tête
- Tunique noire druchiie : 2 de protection sur tout le corps
- Cape de dissimulation, permet de devenir invisible si immobile (v. wiki)

Équipement de voyage (fontes de selle, pas systématiquement porté) :
- Sellerie splendide
- Nécessaire de tatoueuse
- Violon
- Arc courbe + flèches des anciennes
- Lame en or marin
- Huile d'amande
- Surplus de drogues, poisons, ingrédients (Dodo a 2 de chaque sur elle, pas plus)


Awards \o/
Warfo Award 2018 du meilleur PJ - RP
Warfo Award 2019 du meilleur PJ - Élaboration
Dream Team 2018 et 2019 avec Lucretia Von Shwitzerhaüm
Miss Vieux Monde 2019 et 2020

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Re: Une offre impossible à refuser [Dokhara & Lucretia].

Message par [MJ] Le Grand Duc »

Lucrétia incante Guérison des plaies (-2) : 15, réussi.
+2 xpms
Oswald ne se retourna pas pour répondre à Lucrétia, continuant de guider les deux baronnes à travers les boyaux qui sinuaient au sein même du Taalbastion.

- "Voilà un châtiment bien sévère que vous prévoyez pour ce pauvre marchand. Peut-être est-il innocent, et peut-être les informations voyagent-elles autrement que ce que vous vous imaginez ..." L'homme ne semblait pas se lasser de son petit jeu mystérieux. "Quant à connaître l'identité de mes ... "employeurs" ... Disons simplement que Madame de Soya est soutenue par des personnes très puissantes. Qui sont elles-mêmes les ennemies d'autres personnes très puissantes. Chacun veille à ses propres intérêts, essaie de mettre des bâtons dans les roues de l'autre, ainsi va le monde. J'imagine que la mission qui incombe à Madame de Soya déplaît à certains et plait à d'autres. Au final, vous et moi ne sommes que des pions dans un jeu qui nous dépasse certainement." Il resta silencieux quelques instants tandis que le corridor qu'ils empruntaient s'élargissait pour donner sur une sorte d'antichambre sombre dans les coins desquelles semblaient être empilées des caisses recouvertes de toiles cirées. "Et quand bien même vous penseriez vous retrouver impliquée dans tout cela de votre propre chef, vous devrez un jour réaliser que vous n'êtes qu'une donnée de plus dans un grand dessein qui nous transcende. Que vous le vouliez, ou non." dit-il en se retournant, tout sourire.

Sa bague lumineuse éclairait la paroi derrière lui, dans laquelle se dessinait une fente étroite mais suffisamment large pour laisser passer un homme adulte de profil.

- "C'est ici que nous nous quittons. Empruntez cette sortie et vous déboucherez sur un petit bosquet. Faites vingts mètres sur votre droite et vous trouverez un sentier qui longe le Talabec. Si vous le suivez sous le couvert des arbres, vous arriverez près d'une ancienne bouche d'égoût. Entrez-y, suivez le boyaux, prenez deux fois à gauche et montez la première échelle que vous voyez sur la paroi gauche du conduit. Vous déboucherez au niveau des quais." Oswald s'inclina légèrement. "Peut-être aurais-je le plaisir de vous revoir un jour. Je vous souhaite bonne route. Que les dieux soient avec vous."
Direction la Forêt !



Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois. Je vis avec mes gens, loin de la folie des hommes. La nuit je vole dans les sombres profondeurs de la forêt. Mon regard d'acier partout se pose, et sans bruit, comme le vent, je file entre les branches des arbres séculiers. Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois.

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