[Liri] Quelque part dans les collines Kölsa…

[[MJ] The Puppet Master]

C'était la bonne -et seule- solution pour traverser le pont sans risquer à coup sûr de tomber, alors Morrigan et Magnus adoptèrent la même position que toi pour se rendre de l'autre côté du gouffre.
La progression fut lente et angoissante mais tu arrivas en sécurité de l'autre côté, tout comme tes camarades. La poussière ne semblait pas vouloir se reposer encore et la visibilité était toujours aussi mauvaise. Magnus proposa alors de progresser à tâtons afin de trouver les issues à cette salle. Rapidement, il découvrit un passage qui déboucha dans une pièce où la poussière était moins présente.
La torche du bûcheron éclairait faiblement une salle toute en longueur au dallage identique à tous les autres endroits du souterrain mais en bien plus mauvais état. Les murs également étaient abîmés et sans doute encore plus fragiles depuis le dernier éboulement. De nombreux morceaux de roche, pierres et débris jonchaient le sol. Il y avait deux grandes alcôves dans le plus long des murs dont une était ornée d'une tenture en lambeaux, mitée et largement entamée par les rongeurs du coin, sur laquelle on pouvait néanmoins apercevoir le dessin d'une clé en or sur un fond vert et les lettres VH.
Dans chacun des murs opposés il y avait une ouverture. L'une descendait vers une galerie via un escalier taillé à même la roche, l'autre s'ouvrait sur un couloir qui bifurquait sur la gauche après quelques mètres. La dernière ouverture semblait revenir dans la salle que vous veniez de quitter.
Les choses avaient l'air de se calmer un peu mais il ne fallait sûrement pas trop tarder à se décider...

[Lucy Trend]

Une bonne chose de faite, mais encore d'autre à faire avant de sortir d'ici, je pris un petit temps pour reprendre mon souffle et un peu m'épousseter, maintenant que la poussière était moins présente. Je ne savais pas qu'un simple éboulement pouvait provoquer tant de poussière, mais à vrai dire, c'était bien la première fois que j'avais affaire à un tel phénomène. Je finis alors par m'approcher de l'étrange tapisserie, peut-être qu'elle représentait la personne enterrée ici ? Je me grattai la tête en voyant les caractères cousus sur ce qui restait de l'œuvre. Me remémorer des court de Morrigan ne fut pas très simple mais finalement ses dernières me revinrent : V et H donc…. Ses initiales ? Et qu'est-ce que ce grand héros impérial avait bien fait pour finir enterrer ici avec une telle sépulture ? Sans doute avait-il sauvé les humains d'un danger mortel il y a longtemps pour mériter tout ça. Néanmoins, je m'interrogeais sur la signification de la clé… Mais peu importe, il s'agissait peut être simplement de son insigne, il fallait faire vite pour l'instant.

Le choix fut ici par contre très facile à prendre, si l'autre couloir de gauche nous ramenait dans la salle de tout à l'heure, il n'y avait alors plus rien à voir la-bas. Mon regard se posa alors vers l'ouverture donnant sur l'escalier, il s'agissait peut être la nôtre porte de sortie, mais il pouvait aussi s'agir de notre futur tombe. On ne pouvait pas dire que ça soit bien engageant mais c'était soit ça, soit continué de tourner en rond sans arrêt jusqu'à ce que le plafond nous tombe dessus. Je m'approchais alors en regardant au loin, espérant sans trop y croire voir le bout des marches d'ici, mais je finis par poser le pied sur la première marche.

-On laisse tomber la procédure habituelle, vous me collez jusqu'à la sortie, je vais avoir besoin de lumière à cause de la poussière.

Au moins j'étais sûr qu'il n'allait pas en profiter, il avait déjà une femme. Je fis soudainement un geste de main pour sortir cette pensée de ma tête et commencer à descendre. La poussière gênait encore un peu, mais au moins je pouvais voir le bout de mes orteils, il n'y aura donc pas à avancer à quatre pattes pour cette fois. Malgré tout, mieux valait rester un minimum discret… nous n'étions peut-être pas tout seul à fuir ce souterrain. Finalement, je commençais ma descente en espérant trouver quelque chose d'intéressant en bas… surtout une sortie.

[[MJ] The Puppet Master]

Les escaliers menaient à une galerie descendante qui s'enfonçait doucement. Elle était sensiblement plus large que les autres passages rencontrés jusqu'ici et aménagée directement dans la terre et la roche. Ici, aussi, les étayages étaient instables et dangereux mais la précaution avec laquelle tu avais décidé d'évoluer te permit de parcourir le tunnel sans encombre jusqu'à ce qu'il débouchât sur une série de nouvelles marches plus larges et irrégulières remontant vers une cavité grossière plutôt circulaire. Là, en face de vous, un immense escalier montait jusqu'à une dizaine de mètres du sol vers une ouverture perdue dans le noir alors que, sur votre droite, on pouvait quitter la pièce par un autre escalier, plus petit et étroit, taillé dans la pierre qui semblait aboutir dans une salle dallée et aux murs mieux aménagés comme partout ailleurs dans le souterrain.

Alors que Morrigan et Magnus arrivaient sur tes talons, une rugissement se fit entendre derrière vous. Il ne s'agissait nullement du vacarme qu'aurait pu engendrer un nouvel éboulement mais bel et bien d'une voix animale qui résonnait dans le boyau que vous veniez de quitter...

[Lucy Trend]

Il semble que nous ayons finis par réveiller la chose rodant dans ses sous terrains et je doute qu'il s'agisse d'un rat. Quoi qu'il en soit, le timing étant particulièrement mal choisis pour que cette chose ce décide d'apparaitre, il ne manquait plus qu'elle nous bloque et que le plafond s'écroule sur nous, je préférerais meilleure compagnie pour rester enfermer dans ces sous terrains pour toujours. Tout en observant les deux possibilités de fuite, je ne me fis pas presser non plus pour faire signe à mes camarades de tenir leurs armes prêtes. Peut-être qu'il s'agissait d'une des fameuses créatures ayant attaqué le village il y a longtemps ? Ces fameux mangeurs de cadavre ? Ou peut-être une monstruosité installée ici depuis l'abandon de cette tombe. On ne pouvait pas dire que l'Empire soit bien loti avec toutes ses créatures vivantes en son sein, c'était à se demander comment il faisait pour tenir encore debout. Mais j'aurais tout le loisir d'en parler avec Magnus et Morrigan plus tard, nul doute que tout ce qu'ils auront à me dire sera très intéressant. Pour l'instant par contre, mieux valait continuer de fuir et par quel couloir ?

-A partir de maintenant on se tient tous par l'épaule et celui qui est derrière regarde constamment derrière tout en avançant pour prévenir si quelque chose arrive.

Il est clair que sans se tenir par l'épaule, c'était un bon coup à se perdre pour le dernier de la troupe, en temps normal ça ferait un bon appas, mais je n'avais plus à utiliser ce genre de méthode maintenant. Finalement, je décidai de prendre l'escalier d'en face, non pas que celui de droite était inintéressant, mais le fait qu'il soit plus étroit nous obligerait à ralentir sévèrement et donc à nous faire rattraper par la chose. Il est clair que si cela arrivait, cela signerait notre fin de voyage. Celui d'en face par contre nous permettrait de continuer notre course de plus belle et peut-être, nous approcher un peu plus de la sortie.

-Tout le monde est prêt ? Ne me lâchez pas d'une semelle on va s'en sortir !!

Et sans attendre plus longtemps, je m'élançais vers l'avant tout en m'assurant que les autres suivaient.

[[MJ] The Puppet Master]

Au fur et à mesure de l'escalade de cet impressionnant escalier, ton souffle se faisait de plus en plus court et la douleur lancinante héritée de la morsure du rat de plus en plus présente, allant jusqu'à te faire boiter sur les dernières marches. Ainsi, ce fut avec soulagement que tu parvins au sommet devant une grande arche de pierre sombre continuant sur un couloir dans lequel les murs n'étaient plus taillés à même la roche mais semblaient plus construits et solides que ceux du souterrain. La chaleur avait également, peu à peu, disparue et la température se rapprochait maintenant du supportable pour une sorcière elfe noire de Naggaroth. Le passage était jalonné, sur toute sa longueur et de chaque côté, par une trentaine de « lits » de granit gris sur lesquels reposaient des squelettes tous habillés de la même chemise de lin ornée d'une comète à double queue.

	- La comète de Sigmar… Nous avons réussi, commença à se réjouir Magnus, nous sommes au temple de Sigmar ! C'en est terminé de ce foutu souterrain et des dangers qu'il renferme.
	- Non… pas tout à fait, répondit Morrigan qui avait fait volte-face. Regardez !

[/font]
Derrière vous, dans la lumière dansante de la torche, une bête massive se tenait en haut des escaliers et grognait en s'approchant. On aurait dit une sorte de félin à la robe bleue rayée de noir et munie de deux longs tentacules fouettant l'air rageusement. Sa bouche était un bec acéré qu'on pouvait aisément croire capable de déchiqueter un homme en quelques coups. Bien que rien ne semblait l'empêcher de continuer à venir vers vous, on aurait dit qu'elle hésitait à s'aventurer dans le couloir comme si quelque chose qu'elle seule était à même de percevoir lui interdisait de vous poursuivre.

Jet de dé caché…

Soudain, une sensation étrange s'empara de toi ; un mal-être dérangeant mélangé à une vague impression de crainte. Tu chassas bien vite cela de ta tête quand la créature poussa un cri strident dont l'onde, presque visible à l’œil nu, vint frapper Magnus de plein fouet, le renversant en arrière. Elle lança ensuite ses tentacules mais elles claquèrent dans le vide ; vous étiez hors de portée et cela mit la bête dans une rage folle. Elle se mit à rugir en tournant sur elle-même mais ne voulait toujours pas avancer dans le couloir pour se rapprocher.

	- Tout cela est bien étrange. Il doit y avoir quelque chose de… A moins que… Non, attendez. Tu ne sens pas Liri ? Il y a une magie à l’œuvre dans ce temple ! C'est elle qui doit empêcher cette bête d'entrer.
	- Et bien, tant mieux, répondit Magnus qui se relevait en se massant les côtes avec une grimace de douleur. J'aurai pas aimé affronter cette « chose » si elle avait pu venir jusqu'ici.

[/font]

Tout à coup, le monstre se détourna de vous et disparut en bondissant dans l'escalier. Quelques instants plus tard, alors que vous vous remettiez à peine de vos émotions, un grondement rauque accompagné d'un tremblement qui ébranla tout le couloir monta des profondeurs et persista pendant près d'une minute avant de s'éteindre doucement : le souterrain venait sans doute de disparaître pour toujours.

---

Au bout du long couloir se trouvait une pièce meublée de deux bibliothèques, d'un bureau et de chaises. Sur l'une des chaises, un squelette poussiéreux recouvert de haillons rongés par la vermine tournait ses orbites vides dans votre direction comme s'il attendait votre arrivée depuis le moment de son trépas. Sous la main osseuse du squelette, Morrigan attrapa un morceau de papier bruni qu'il semblait garder par devers lui même dans la mort. Elle l'épousseta et, bien que l'encre fut presque illisible maintenant, elle vous fit la lecture suivante éclairée par la torche tenue par Magnus :

- « Sigmar tout puissant écoute la prière de ton misérable serviteur, accorde lui la force de rendre compte des horribles événements dont j'ai été témoin. Nous aurions dû rendre la première au néant, l'écraser sous le talon, brûler son immonde carcasse et disperser les cendres au vent. Mais moi, qu'il me soit pardonné, j'ai demandé grâce pour la créature, je l'ai amenée dans ma maison et je l'ai lavée de sa crasse, une crasse si épaisse que je n'en avais jamais vue de telle. Je l'ai vêtue de vêtements propres et je l'ai étendue dans un lit douillet. Où ai-je péché, Sigmar ? Pour être venu en aide aux affligés ? Avoir été bon pour les infortunés? Une nuit que Mannslieb était pleine, je l'ai vue, maudits soient les yeux qui voient, les oreilles qui entendent, mangeant dans le cimetière, de la boue sur les mains, assise sur un tas de terre et rongeant les os d'un mort récemment inhumé ! Nous l'avons chassée, mais pour une que nous avions repoussée, cent sont venues et elles ont dansé tout autour du village pour marquer leur territoire. Au moment même où j'écris, je peux entendre les hurlements de ces créatures. Je suis, moi, à l'abri dans mon temple mais qu'en adviendra-t-il des villageois ? Peut-être sont-ils déjà tous morts. Je vais prier et tenter de réparer mon erreur. Vous qui lisez cette lettre, ne tardez pas en ces lieux maudits. Le Chaos et la haine en ont fait leur territoire. J'espère qu'un jour je serai pardonné pour cet immense péché, mais maintenant moi seul suis en mesure de corriger cette faute... »

Soudain, tu fus pris d'un vertige et quelque chose que tu n'avais pas ressenti jusque-là, un force singulière, intimait l'ordre à ton esprit de quitter les lieux.
Ce n'était pas une sensation cette fois-ci mais bien une menace claire qui s'imposait à ton esprit…
Morrigan sembla remarquer le trouble que cela provoquait en toi et s'enquit de ta santé :

- Liri ? Qu'y a-t-il ? Tu n'as pas l'air bien. Ta blessure te fait sans doute souffrir. Approche que je te soigne.

[/font]
Mais pour toute réponse, tu reculas malgré toi, pressée de sortir du temple au plus vite. La jeune femme marqua son étonnement en fronçant les sourcils, inquiète.

- Liri, tu es sûre que ça va ?

[/font]

[Lucy Trend]

-Je…

Ma phrase mourut dans ma bouche alors que je cherchais à justifiait ce qu'il se passait, mais j'étais bien trop prise au dépourvus pour expliquer quoi que ce soit. Ce n'était pas une voix dans ma tête, sauf que je le ressentais très clairement comme un ordre à ne pas discuter. Cette sensation n'existait pas dans les sous-terrains, ça venait donc du temple, j'en étais sûr, ceci dit, le pourquoi de cette sensation était encore incompréhensible. J'étais peut-être sortie de la chaleur du sous-terrain, mais ma respiration ce fit plus accélérer, je détestais que quelque chose intime à mon esprit un ordre dont je n'avais aucune raison d'obéir, c'était comme si on fouillait à l'intérieur de moi-même pour prendre le contrôle. Je refis un nouveau pas en arrière alors que je plaquais ma main sur mon front, dans la veine illusion que cela me protègera, mais au final, il n'en sera rien. Je finis par regarder finalement Morrigan, c'était étrange qu'elle est ressenti quelque chose mais, que contrairement à moi, elle ne soit pas dans le même état… cela voulait dire que j'étais prise spécialement pour cible ?

-Ça ne te le fait pas Morrigan ?

Il était clair que non, j'étais bien la seule à souffrir de cette magie qui se faisait une joie de triturer dans ma tête pour son bon vouloir. S'en était trop pour moi, je voulais sortir et je devais sortir, loin, jusqu'à ce que la magie cesse. Pas par le tunnel car, étant effondré, il ne mènerait nulle part sauf à un monstre qui a bien faillit nous avoir. Mais justement, ce monstre… pourquoi n'était-il pas rentré à son tour ? Avait-il été pris pour cible lui aussi ? Ou alors s'agissait-il d'une défense magique ? Je n'étais même pas capable de savoir de quoi il s'agissait et cela me rendait folle.

Quelque chose me l'ordonnait peut être malgré moi, mais maintenant c'était clair, je voulais sortir d'ici. Cet endroit était mauvais et je n'allais pas le laisser jouer avec mon esprit plus longtemps. Je fis un nouveau pas en arrière tout en cherchant au alentour la sortie de cette pièce, pas vers le tunnel, mais vers l'hypothétique extérieur qu'il s'agisse d'une porte, d'une fenêtre ou même d'un simple trou dans un mur m'importait peu.

-Je ne reste pas là !

Malgré ma blessure à la jambe qui n'avait toujours pas été traité depuis le temps, je me précipitai vers la sortie la plus proche sans même attendre la moindre réponse de Morrigan et Magnus. Je ne savais pas quelle sorcellerie avait envoutée ses lieux, mais cela ne faisait que confirmer que la solution des tunnels n'était pas la meilleur, nous aurions dû entrer dans le village a ciel découvert. Au moins la, nous ne serions pas entrés dans un endroit maudit. Je me mis alors à courir le plus vite possible pour seulement m'arrêter lorsque je verrais enfin le ciel et sentirait la fraicheur de l'air extérieur sur ma peau.

[[MJ] The Puppet Master]

Sans attendre, pressée par cette « force » si présente et menaçante, tu te précipitas et quittas la pièce pour rejoindre une grande salle dans laquelle se trouvait un autel, une douzaine de bancs et plusieurs hauts candélabres sur lesquels étaient demeurées quelques bougies non consumées. De larges fenêtres illuminaient l'endroit en laissant entrer la lumière du jour. Enfin ! Toutes étaient barrées par des grilles en métal finement ouvragées qui interdisaient à quoi que ce soit de plus gros qu'un chat d'entrer ou sortir par là. Une lourde double porte semblait s'ouvrir sur l'extérieur mais, bien que les clés soient encore dans les serrures, la rouille avait grippé les mécanismes et...

Test sous (FOR+HAB)/2 soit 17/2 arrondi à l'entier supérieur 9 : 12 (échec)

… il te fut impossible d'ouvrir.

Test sous INT(9) pour résister à la pression mentale : 5 (réussite) +1Xp

Au prix d'un effort de concentration qui failli te faire perdre connaissance, tu retrouvas finalement la maîtrise de tes nerfs et de ton esprit. Il était évident que cet endroit ne voulait pas de toi, comme il n'avait pas voulu de la bête qui vous avait suivis dans le souterrain, alors que ni Morrigan, ni Magnus n'avaient semblé affectés.
Ces derniers qui s'était élancés derrière toi en criant ton nom sans avoir pleinement conscience de ce qui t'arrivait, furent soulagés de te retrouver dans de meilleures dispositions.

	- Liri… Qu'est-ce qui ne va pas ?
	- On aurait cru voir une démente cherchant à fuir un monstre invisible… Pourquoi veux-tu à tout prix quitter un endroit pareil ? On est en sécurité ici…
	- Magnus a raison, on ne risque rien tant qu'on reste dans le temple. On dirait bien que personne n'est entré ici depuis un siècle, ce qui veut dire que cet endroit est hors de portée de ceux qui ont pris ce village. Cela devrait nous laisser le temps de nous organiser pour nous en débarrasser.
	- A ce propos… Venez voir un peu ça. interrompit Magnus. On dirait qu'il y a quelques « villageois » dans le coin.

[/font]

Par les larges fenêtres grillagées, vous pûtes voir, au-delà du jardinet qui s'étendait entre le temple et un pont de bois délabré qui enjambait un petit cours d'eau, trois formes humaines déambulant dans un léger brouillard. Un brouillard qui n'avait aucune raison de se trouver là à une heure du jour si avancée. Les « villageois », comme les avait appelés le bûcheron, semblaient vaquer à leurs occupations quotidiennes sans avoir la moindre conscience de votre présence dans le temple.

- On voit rien avec ce fichu brouillard !

[/font]

[Lucy Trend]

Je ne me fis pas prier pour me laisser tomber sur les fesses, enfin débarrassée de cette étrange emprise, du moins pour l'instant. Tout en passant mes mains sur le visage, j'écartais les doigts pour pouvoir observer ses fameuses silhouettes à l'extérieur et… j'étais un peu déçu. Ses silhouettes avaient tout d'être humain, de mon côté je m'étais déjà imaginé des monstres difforme ou avec une culture radicalement différente des humains… alors que là, il semblait clair que si Morrigan ne m'avait pas dit plus tôt qu'il s'agissait de progéniture venant de mangeur de cadavre… j'aurais cru a de simple paysans. C'était peut-être pour ça qu'il avait survécus si longtemps sans subir les foudres de l'Empire, si prompte à dénoncer ce qui n'est pas humain. Et c'était aussi surement pour ça que la mère de Morrigan s'était faite avoir, si elle avait vue de quoi il s'agissait directement, elle ne se serait sans doute pas aventurée déjà ici.

Je finis par retirer mes mains de mon visage pour commencer à souffler, relâchée de cette main invisible et constatant que je n'étais toujours qu'au début de mes ennuis. Tout en restant assise je pris un peu plus de temps pour observer l'endroit, le temple humain qui, apparemment, ne voulait pas de moi. C'était dangereux que je reste ici. Pour mes deux compagnons il n'y avait aucun risque apparemment… mais pour moi… c'était dangereux. Si cette présence se faisait bien plus forte, cela pourrait surement me blesser, ou pire, révéler notre position aux habitants du village. Si près du but, mais maintenant je ne pouvais pas rester à cause d'un danger caché, c'était plutôt rageant… Mais chaque chose en son temps, la blessure que j'avais à la jambe se rappela bien vite à moi lorsque la douleur refit complètement surface. Nul doute que vu notre précipitation et ma dernière course très récente que cela c'était aggravé et peut-être infecté avec tout le trajet dans la poussière. J'aurais bien pu soigner tout ça avec le sort de soin que m'avait appris Morrigan mais… j'avais un peu perdu fois en ma magie avec les récents évènements, mieux valait laisser la demi-humaine regarder.

-C'est vrai Magnus mais heureusement c'est réciproque, ils ne nous voient pas non plus.

L'origine de ce brouillard était certes très inquiétant… mais pouvait jouer sans mal à notre avantage comme constaté, sans lui, j'aurais déjà été repéré. Cela nous serait extrêmement utile pour nous déplacer sans être vu, les villageois verront peut-être des silhouettes, mais penseront a un habitant.

-Au moins grâce à ça les habitants ne verront pas Neset dans le ciel.

Mais inversement… impossible pour elle de nous retrouver comme prévus. Je n'aurais pas dû penser à ça, cela me mettait mal à l'aise de ne pas savoir dans quelle situation se trouvait exactement Andalith. Je fis une grimace à cette remarque et cela, additionné à la blessure et à la présence des lieux avaient finis de me miner plutôt bien le moral. Il valait mieux profiter d'une pause avant de repartir.

-Morrigan ? Peux-tu regarder la morsure à ma jambe… j'ai peur que ça c'est peut-être aggravé.

Tout en restant assise, je tendis la jambe a en question vers l'avant tout le long du sol. La poussière qui la recouvrait me fit demander s'il n'y avait pas de quoi se laver un minimum ici. J'espérais un jour ne plus finir recouverte de crasse à chaque expédition… mais… j'imagine que c'était le risque quand la quasi-totalité d'un corps reste a découvert en région hostile. Je secouais la tête pour me retirer cette pensée du crâne, ce n'était pas le moment de penser cosmétique.

-Pour ce qui s'est passé une fois rentré dans le temple… et bien… j'ai senti quelque chose qui, pesait sur mon esprit… m'ordonnant de partir avec une telle force que… j'ai obéi par peur et malaise.

Je passai ma main derrière ma nuque, détournant le regard, avouer une faiblesse n'est pas dans les habitudes d'un Druchii et j'en ai toujours assez honte.

-Il faudra surement que je trouve une autre cachette, hors de portée de cette présence, je pourrais surement utiliser le brouillard pour me cacher quelque part proche, sans être vue par les villageois.

[[MJ] The Puppet Master]

Morrigan acquiesça d'un hochement de tête. Pendant que Magnus observait avec attention ce qui se passait dans le village, elle s'agenouilla près de toi et apposa ses mains au-dessus de la blessure. Celle-ci commença à scintiller faiblement mais au lieu de ressentir la douce chaleur réparatrice envahir ta jambe comme d'habitude, ce fut une vive brûlure qui accompagna la magie de la jeune femme. Cette dernière sursauta lorsque, malgré toi, tu laissas échapper un cri de douleur qui résonna plusieurs secondes dans la grande salle vide.

Brûlure -1D6 PV : 2 / PV restants à Liri : 40/50

A la fois confuse et effarouchée par une telle réaction à son sort de soin, elle chercha à comprendre ce qui n'allait pas.

	- P-pardon… J-je ne… Je ne sais ce qui s'est passé ; on aurait dit qu'une puissance invisible m'empêchait d'utiliser ma magie pour te soigner. J'ai senti que cet endroit… te voulait du mal. Quelque chose a retourné contre toi les effets du sort.
	- Serait-il possible que Sigmar cherche à chasser Liri l'érudite de son temple ?

[/font]

Test sous INT pour résister à la pression mentale : 13 (échec)

Soudain, alors que tu allais répondre aux interrogations de tes compagnons, le malaise revint s'abattre sur toi avec plus de force que jusque-là et il te fallut absolument quitter le temple ; tu courus donc au dehors, sans attendre, espérant retrouver un semblant de quiétude. Malheureusement, même hors du temple, cette puissance occulte oppressait tellement ton esprit qu'il te semblait que ton crâne pouvait éclater à tout moment. Tout à coup, avec autant de brutalité qu'elle avait envahi ton cerveau, l'étrange force disparut et laissa ton esprit retrouver toute sa lucidité, comme si rien de tout ceci n'était arrivé. Tu pris alors conscience que tu te trouvais sur le pont de bois qui enjambait le petit ruisseau. A l'instant même où tu avais posé ton pied sur les planches vermoulues, l'oppression s'était envolée. Souhaitant comprendre, tu fis un pas vers le temple et, immédiatement, ton esprit fut assailli par ce mal-être dominateur qui reléguait ta volonté à l'état de simple spectatrice de tes actions confuses. Un bond en arrière suffit à t'y soustraire à nouveau…
Il y avait bien, autour de ce temple, une magie à l’œuvre qui ne tolérait pas que tu profanas son sanctuaire consacré.

- Liri ! appela le bûcheron en accourant derrière toi, Attention ! Le pont va céder !

[/font]
Trop absorbée par tes déboires récents, tu ne t'étais pas rendue compte de la vétusté de l'ouvrage qui n'avait sans doute pas connu la moindre réparation depuis un siècle. Les planches se mirent à grincer de manière préoccupante…

Test sous INI (11) : 7 (réussite)
Test sous HAB (9) : 3 (réussite)

...heureusement, tes sens et ton habileté d'elfe noire te permirent, dans un réflexe de préservation et grâce à un habile saut, d'atteindre l'autre côté du pont avant qu'il ne cède.

	- Liri ! Liri ? Tout va bien ?
	- Silence ! intima Magnus en posant sa main sur la bouche de Morrigan pour la faire taire. Tout ce raffut à attirer les habitants du coin... L'homme fit un signe du menton dans la direction d'où quatre silhouettes s'approchaient. Tu ferais bien de te cacher, Liri l'érudite, conclut-il en emmenant la jeune femme avec lui vers le temple.

[/font]
Les premières maisons qui se découpaient dans le brouillard étaient manifestement trop éloignées pour te permettre de t'y cacher mais il y avait sans doute un renflement quelque part sur les rives du ruisseau où, tapie à plat ventre, tu pourrais échapper au regard de ceux qui n'allaient pas tarder à émerger du brouillard.
Rapidement recroquevillée dans ta cachette, tu pus observer les « villageois » qui s'approchaient des restes du pont : quatre créatures qui se tenaient droites et qui auraient pu facilement passer pour des humains si ça n'avait été la couleur blanche de leur peau -non pas d'un blanc laiteux et sensuel comme le tien mais d'un blanc fané tirant sur le gris comme si elles avaient été couverts d'un pigment pour masquer leur véritable couleur-, leur crâne chauve du moindre cheveu et leur émaciation cadavéreuse. Elles se mirent à « parler » entre elles en émettant des sons de gorge gutturaux et des sifflements aigus puis tournèrent les talons et s'apprêtèrent à partir quand elles humèrent l'air ayant visiblement senti une odeur inhabituelle...

[Lucy Trend]

Bien que la situation fût plutôt… critique à mon sujet, je ne pus m'empêcher de me dire que, Morrigan avait de la chance de ne pas ressembler à ça. Avec quoi les humains avaient bien pu se mélanger ? Je doute que de simple mangeur de cadavre aient pu créer de tels monstres. Une race bestiale des forets Impériales comme les hommes bêtes ? Impossible à savoir pour moi, à part quelque détail du à mes études sur la magie noire, je n'avais que peu d'information sur les créatures du vieux monde. Je continuais de les observer, me pensant sauvée lorsqu'ils faisaient marche arrière mais… mon sang ne fit qu'un tour lorsque je les vis humer l'air comme des chiens de chasse. Mon regard passa directement au niveau de ma jambe, la brulure que m'avait causé le contre coup m'avait aussi posé un autre gros problème : j'avais été senti par ses monstres, plus animaux qu'humain et donc, avec surement l'odorat qui va avec.

-Finalement, le temple n'était pas si mal…

Tout en chuchotant ce sarcasme, je cherchais aux alentour un accès pour me sortir de ce piège qu'était ma cachette. Drôle de justice de la part du destin, me voilà dans une situation que de nombreux esclaves de Naggaroth ont vécus. Aucun ne s'est jamais sortie de leur enfer. Mais heureusement, nous ne sommes pas en Naggaroth et je ne suis pas esclave, j'ai donc une chance de me sortir d'ici mais elle n'était pas sans risque. Mon regard se jeta vers les habitations au loin, là-bas je pourrais être caché, mais y courir relèverait clairement ma position. Ceci dit, ce dernier détail n'était pas vraiment important vu que les habitants savent que je suis là. Au final, la seule véritable interrogation était : pouvais-je courir pour me cacher avec ma jambe toujours blessée ?

Je n'avais plus vraiment le choix maintenant, sois je restais là et je me faisais avoir, sois alors je courrais de toutes mes forces dans une ruelle et j'avais une infime chance de m'en sortir. Dans le plus grand silence, je me mis en position, prête à commencer le plus grand sprint de ma vie. Je fermais les yeux pour mieux me concentrer et calmer mon cœur qui battait à m'en rompre la poitrine… puis, sans attendre plus longtemps, je m'élançais vers l'avant sans me retourner et sans prêter attention si les choses m'avaient vu ou non.