[Lucrétia et Dokhara] Taladélégation: étape en Bratian.

Le Talabecland se trouve au coeur de l'Empire, et ses armées prennent souvent la forme de petites forces d'élites. Helmut Feuerbach est porté disparu, mais sa cour est toujours dans la Cité de Talabheim.

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Lucretia Von Shwitzerhaüm
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Re: [Lucrétia et Dokhara] Taladélégation: étape en Bratian.

Message par Lucretia Von Shwitzerhaüm »

  • Le temps continuait sa route en même temps que les deux jeunes femmes poursuivaient la leur sur les routes cahoteuses, à la frontière entre le Talabecland et l’Ostermark. A grand renfort de conversations, elles se détendaient et apprenaient à mieux se connaître, s’échangeant des questions et des informations parfois fort personnelles, intimes. Et Dokhara écouta l’intégralité des explications de Lucretia avec une attention et un silence religieux. Oui, il le fallait ; la baronne de Bratian eût été bien en peine que de s’apercevoir que la livraison de telles connaissances s’avérât vaine, distillée auprès d’oreilles mal choisies. La respiration de sa consœur s’était fait plus lente, mais plus profonde à mesure qu’elle ingurgitait le flot des paroles de la Lahmiane et qu’elle tentait de les assimiler du mieux qu’elle le pouvait, et son regard s’était fait plus perçant, acéré, fixé sur sa consœur. L’absorption de cette logorrhée et des connaissances qu’elle véhiculait n’était pas chose facile pour quiconque n’étant pas initié à ce monde dont bien peu de gens avaient conscience, mais Dokhara semblait bien s’en sortir, toute intéressée qu’elle semblait. Mais au fur et à mesure de son discours, lorsque Lucretia se lança en plein dans le jeu en répondant non pas à une seule des questions posées, mais bien au deux, cette dernière sentit sa vis-à-vis perdre en intérêt. Ses yeux s’étaient décollés du visage de la baronne de Bratian pour se nicher ailleurs, et leur intensité mauve avait perdu de leur splendeur, adoptant une teinte plus voilée, opaque. Elle réfléchissait à autre chose. Qu’importait ; Lucretia ne s’était que trop évaltonée dans son zélotisme pour s’arrêter en si bon chemin, et elle continua, jusqu’au bout, jusqu’à poser à son tour ses deux questions. Dokhara revint à la réalité.

    Ces deux mêmes interrogations s’avérèrent riches en enseignements sur les états d’âme de l’intéressée. Il était intéressant que de constater de l’évolution de sa noble façade et des émotions qui avaient transité sur ses traits ingénus. Dokhara n’était pas insensible à la rage, à la colère, à la peur, au désarroi, à la tristesse, et à toutes ces autres émotions qui demeuraient l’apanage des êtres humains, mais, rompue qu’elle était au jeu de la noblesse, elle savait la plupart du temps les refouler que pour mieux se composer un visage tout à fait stoïque et inébranlable. Il paraissait, au sein même de ce carrosse, dans la promiscuité qu’offraient les deux banquettes ajustées l’une en face de l’autre, que sa volonté défléchissait fortement, que l’emprise qu’elle exerçait sur elle-même s’effritait au fur et à mesure du temps qui se forlongeait et des questions personnelles et impertinentes qui s’égrenaient. A la diction de la seconde question, voilà que la jeune femme fut perdue l’espace de quelques secondes, mal à l’aise face à l’éventualité d’une telle réponse. Le regard qui se mit à ciller et s’esbigner, les pommettes qui rosirent et les doigts qui s’activèrent machinalement ; autant de signes qui ne trompèrent pas Lucretia.
    A moins que Dokhara ne jouât avec elle ? Il s’agissait somme toute d’un comportement tout à fait simulable aux traits possiblement forcés et extrapolés. Lucretia n’avait-elle jamais agi ainsi face à l’outrecuidance masculine, s’amusant avec eux en empruntant les émotions de la jeune bachelette encore un peu trop timide et incertaine mais qui réagissait positivement aux différentes blandices que l’on pouvait lui faire ? Et tout cela que pour mieux les appâter. En vérité, la Lahmiane voyait tout à fait Dokhara, avec son délicat petit minois et ses grands yeux mauves, jouer pareille comédie. « Les voici donc si intimes, et il ne fallait pas gâcher le plaisir de la découverte ». La Lahmiane sourit, et plus encore aux premières paroles de sa consœur qui tâchait de répondre à la première question. Tout cela allait être for divertissant.

    Les états d’âme de Dokhara, vrais et authentiques, racontés par celle-là même qui les avait vécus au moment fatidique. La jeune femme avait eu raison ; tout cela était dans la même lignée que les précédentes paroles. Satisfaire l’ego d’une femme persuadée que tout ce qui allait sortir d’entre les lèvres de sa vis-à-vis serait façonné par l’envie, le désir, la stupeur et une once de jalousie mêlée d’agacement. Et Lucretia n’avait pas tort non plus.
    Elle écouta calmement, toute ouïe, mains et doigts croisés, dans une attitude tout à fait réceptive.
    Beaucoup de compliments en ce qui concernait la première fois où elles s’étaient vues, dans la demeure même de Lucretia. Une baronne, noble, élégante, forte et imperturbable, qui avait tout pour plaire et tout pour que la jeune baronne de Soya s’en fût trouvé une idéale.
    Nombre de questions trouvèrent également leur lot de réponses ; oui, Dokhara avait également été impressionnée par le petit tour de sa consœur, lequel consistait à singer l’appel funeste du fantôme de son ancien serviteur et chambellan, Carl. Fortement troublée par cette manifestation provenue d’outre-tombe, la jeune femme, animée par son ego et sa dignité, n’avait pas voulu perdre la face et avait décidé de ne rien laisser paraître. Aujourd’hui, ses souvenirs transparaissaient, et celle qui avait été à l’origine de cette mascarade connaissait la vérité sur les émotions d’alors de sa noble comparse. Cela ne changeait rien, à présent, mais elle aimait savoir si ses instincts avaient été les bons.

    Puis il y avait eu le fameux épisode du petit étang, là où tout, selon les dires de Dokhara, avait basculé. Jusque-là, Lucretia lui avait semblé passionnante et de connivence avec elle ; complice. Mais le pouvoir qu’elle avait exhibé, tuant toute vie demeurant dans le petit bassin, avait été de trop, l’élément déclencheur d’une alarme interne lui indiquant que la baronne de Bratian était définitivement davantage que ce qu’elle voulait bien laisser paraître. En cela Dokhara n’avait-elle pas eu tort. Et pas plus que Lucretia ; la mise à mort de tout ce qui résidait dans l’étendue d’eau n’avait pas eu d’autre visée que de voir ce qu’elle avait dans le ventre, comme précédemment affirmé, et de susciter la curiosité morbide plus ou moins présente en chaque homme ou femme. En dépit de tout ce qu’avait pu ressentir la damoiselle de Soya durant l’instant présent, la Lahmiane aima à se dire qu’elle ne s’était pas trompée, comme en témoignait l’invitation de sa consœur à voyager en sa compagnie. Et Dokhara se détestait pour avoir ressenti pareille fascination ? Lucretia tâcherait de la faire doucement changer d’opinion.

    S’en suivit alors une flopée d’émotions plus bien tristes, nuancées de désillusions et de déceptions qu’elle explicita au-travers de nombreux soupirs et regards qui se perdaient. Dokhara semblait véritablement livrer le fond de sa pensée, son plus intime ressenti sur toute cette affaire et les relations qui la liait avec la Lahmiane. Celle-ci accusait patiemment le coup, toujours aussi calme, mais non sans réfléchir à tout ce qui était en train de lui être dit. Elle était un être emmuré dans la plus parfaite indifférence, ne se souciant aucunement du sort des pions qu’elle entrechoquait çà et là de la manière la plus aléatoire qui fût afin de voir ce qui en adviendrait, tentant vainement de se désennuyer. L’avis se teintait d’une once de vérité. Et quant aux paroles qui suivirent, peut-être plus encore. En sus de cela, la créature qu’elle incarnait ne trouvait son désir qu’au plus profond de la tourmente et des difficultés que sa nature même poussait à minimiser jusqu’à les rendre aussi futiles que ridicules. Où résidait, si fait, le réel plaisir d’une telle existence ; pourquoi ne se définir que par une telle contradiction ? Oui, ces questions méritaient d’être posées, et Dokhara se tut. Elle n’avait cessé de se tracasser elle-même à mesure qu’elle exprimait ses doutes, se tortillant les mains, se trémoussant inconfortablement sur la banquette et ne cessant de chercher l’étincelle dans le regard sma… émeraude de Lucretia qui témoignerait de son insolence. Là, elle s’était arrêtée dans une immobilité des plus parfaites, presque crispée, attendant une réponse, qu’elle fût bonne ou mauvaise.

    Répondre à ses questions eût été outrepasser les règles et donner encore plus d’informations et d’actions à Dokhara, alors même qu’elle n’avait pas encore posé les vraies, les véritables, celles qui s’inscrivaient dans le cadre de leur jeu. Mais elle avait une bien mauvaise opinion des vampires et de leur vie, à présent, et Lucretia ne souhaitait pas à ce qu’elle restât avec de pareilles idées. Elle pressentait qu’il y avait davantage à faire et qu’il lui serait bien plus bénéfique si sa consœur la voyait d’un œil un tant soit peu favorable.

    «Je n’en prends pas le moins du monde ombrage ; vous manquez tout simplement d’un peu de recul qu’il vous est impossible d’acquérir. Tout ceci vous est difficile à appréhender, je n’en doute pas. » Lucretia ne ressentait aucun affront, aucune colère, et s’était contentée d’un ton plat, légèrement compréhensif. Elle appréciait que sa comparse s’intéressât à sa nature. La Lahmiane chercha ses mots avec soin, quelques instants, avant de reprendre.
    « Je ne répondrai pas directement à vos questions, mais vous en poserai d’autres qui, je le pense, vous aguilleront dans votre réflexion. Ainsi, je vous dirai simplement ceci : pensez-vous que la vie d’un sourd, d’un aveugle, ou d’un muet soit véritablement plus palpitante que la nôtre, et que nous, qui sommes en bonne santé, en pleine possession de nos moyens, ne pouvons pas ressentir aussi bien l’excitation du danger que les plaisirs simples de la vie ? Et pensez-vous, également, qu’être immortelle m’aura empêché, m’empêche ou m’empêchera de vivre une vie semblable à la vôtre, à vos vingt ans, vos quarante ou vos soixante, si vous y parvenez ? »
    Selon ses propres affirmations, Lucretia eût dû s’arrêter là, mais elle ne put s’empêcher de continuer quelque peu.
    « Non, une vie n’est excitante et bien remplie que par ce que l’on souhaite y mettre dedans, et les seules choses que je ne connaîtrai pas seront les outrages du temps, qui sont pour moi des défauts plus qu’autre chose. Je garderai ma jeunesse sans pour autant ne pas engranger une certaine sagesse, expérience et recul qui sont l’apanage des anciens. Et peut-être bien que, effectivement, dans un millénaire, je m’essoufflerai dans l’ennui, mais cela ne me retirera jamais les passions, désirs, envies, joies et malheurs que j’aurai connues dans mes jeunes années, avec un regard aussi brillant et innocent que le vôtre au même âge. »
    Concluant tout ceci, elle termina sur un doux sourire à l’intention de Dokhara, de ce doux sourire ayant quelques aspects empruntés à ceux des grands-mères contemplant d’un œil bienveillant les derniers descendants de la famille.

    Les deux jeunes femmes, et surtout Dokhara, enchaînèrent sur la suite, et plus particulièrement sur deux actions. Il fallait effectivement pimenter le jeu, et ce que proposa la consœur de Lucretia laissa cette dernière quelque peu perplexe.
    L’impressionner, lui montrer l’étendue de ses pouvoirs de façon discrète et sans porter atteinte à l’intégrité physique et morale de la jeune femme. Voilà qui s’avérait fort arêteux. Discrètement, la totalité de ses pouvoirs ? Cela lui semblait incompatible, d’autant plus qu’elle possédait plus d’un tour dans son sac, plus différents les uns que les autres. Fallait-il donc qu’elle les exhibât l’un après l’autre, à la suite ? En vérité, non seulement Lucretia ne savait-elle pas véritablement comment procéder, mais cela lui donnait l’image de n’être qu’une saltimbanque en train de faire les preuves de son savant et nouveau numéro. Certes, elle aimait faire étalage de ses capacités, mais de manière plus subtile, ou d’une façon qu’elle pouvait affirmer et dont elle pouvait se targuer. Pas comme cela. L’idée ne lui plaisait pas.
    Vint la mention de la morsure, et Lucretia tiqua, pour des raisons qui étaient les siennes. Si elle avait affiché un air sceptique, voilà que celui-ci se mua en un sourire amusé et matois. Elle n’opterait définitivement pas pour cette première action.

    La seconde acheva de la surprendre, et la baronne de Bratian ne cacha pas un haussement de sourcil aussi intéressé que délibéré. L’entretenir sur tout ce qu’elle savait à propos des armes et des différentes manières de se défendre par le biais de quelques abouchements vespéraux ? Voilà qui pouvait être plaisant, en sus de ne rien changer de ses habitudes ; Dokhara et elle-même n’avaient-elles pas pour coutume de fréquemment se rencontrer, ces derniers temps ? Elles ne feraient que prolonger et officialiser leur routine. Rien de très tracassant, au contraire ; Lucretia était certaine d’en tirer un certain plaisir.
    Le terme « achever » avait été prononcé un petit peu trop tôt ; voilà ce qui put se dire lorsque le petit détail ayant été omis fut précisé.

    Lucretia ouvrit de grands yeux éberlués, avant de tourner son visage d’un demi-quart vers la droite et de disséquer d’un regard inquisiteur et perçant, sous ses longs cils, les véritables intentions de sa compagne.
    «Ai-je bien entendu… ? » demanda-t-elle avec une lenteur extrême, si pas menaçante. La suite de ses paroles s’enchaîna alors, de plus en plus rapidement.
    «Votre cœur bat de plus en plus vite alors que vous réalisez ce que vous venez de dire, et vos joues se teintent d’écarlate comme vous vous mordez votre lèvre inférieure. Vous battez brusquement des cils, comme pour chasser ce début de honte qui vous inonde, mais, en même temps, surnage un soupçon d’espoir que j’accède à votre demande.

    Vous avez raison d’éprouver cette honte et cette peur, car bien faibles sont les chances qu’une autre femme qu’Ingrid accepte cet acte que l’on trouverait libidineux et indécent au sein de cette délégation. Et votre réputation ne manquerait pas d’être souillée en même temps que le déshonneur vous poursuivrait, et l’on fera tout pour vous trouver un bon mari afin de vous purger de cette histoire et de vos envies perverses.
    »
    Lucretia la fixa du regard, ne trahissant aucune émotion, sa voix n’ayant été qu’une succession de plates affirmations.
    «Heureusement pour vous, ce petit jeu n’a pour vocation que de mieux nous connaître et de rester entre nous deux, au sein de ce carrosse. Je ne dirai rien de tout cela. »

    Les traits de Lucretia s’adoucirent subitement comme elle s’assit dans un geste fluide et calculé sur la banquette opposée, de nouveau à côté de Dokhara. Elle se tourna vers elle, la regardant dans le fond de ses prunelles.
    «Heureusement pour vous, je suis joueuse. »
    Un bras de la jeune femme vint se poser sur les jambes de Dokhara tandis que le creux d’une main effleura sa cuisse, remontant subtilement jusqu’à sa taille au-travers de sa vêture. L’autre se posa doucement dans la continuité du tracé de sa mâchoire, la peau de ses doigts caressant presque la joue de la noble violoniste. Et Lucretia scella de ses lèvres celles de sa consœur dans un baiser faussement virginal, innocent, ingénu, dans une douceur mielleuse qui se mua soudainement en une prise plus assurée sur ses lèvres. En une fraction de seconde, sa bouche se fit plus passionnée contre celle de Dokhara, sa main plus forte contre sa joue, l’attirant inexorablement contre elle, et son autre main plus entreprenante contre la taille de son homologue. De ce moment qui ne dura pas plus d’une fraction de seconde découla un autre instant où ce fut une Lucretia joueuse qui se sépara le plus calmement du monde de sa consœur au cœur palpitant, que pour mieux prononcer ces mots :

    «Malheureusement pour vous, je commence à vous trouver à mon goût. »

    Ses mains quittèrent le corps de sa comparse, mais la promiscuité qui venait de s’installer entre les deux jeunes femmes ne s’en volatilisa pas pour autant.
    «J’accepte de continuer à vous rencontrer le soir pour vous apprendre ce que je sais à propos des armes, même si la presque totalité de mes aptitudes ne découlent que de ma nature, de ma force, et de ma rapidité. Je doute de pouvoir véritablement vous enseigner autre chose qu’un peu de pratique mais, ma foi, c’est toujours cela d’acquis en plus de ce que vous recherchez véritablement en ma présence, n’est-il pas… ?» Elle partit d’un petit rire cristallin.

    « A mon tour de jouer et, comme je vous l’avais dit, ce sera également deux actions que je vais vous proposer. La première vous sera, je le regrette fortement, impossible, hélas ; chassez Marguillon de votre suite et de la délégation. Si j’étais de plus méchante humeur, je ne m’en tiendrais qu’à cela, car l’homme de prêtrise qu’il incarne m’importune fortement, et cela nous éviterait bien des tracas s’il venait à disparaître. Mais je gage qu’il vous est cher, je ne sais pourquoi, et que vous refuserez d’agir de la sorte… En plus de ne pas détenir autant de pouvoir et de contrôle sur lui que vous ne le voudriez pour le contraindre à nous quitter.

    La seconde action sera dans la continuité de la première avec laquelle vous m’aviez défiée. Oui, celle-ci m’étonna beaucoup, car c’était plus ou moins avec cela que je comptais vous provoquer ; chasser Marguillon ou… Accepter que je vous morde.
    »

    Le visage toujours aussi proche de Dokhara, mais quelque peu reculé contre la banquette, Lucretia sourit d’un air félin, appréciant la peau marmoréenne de la jeune femme et ses petites veines bleutées qui couraient à travers elle.
    «Je gage que c’est donc tout naturellement cette deuxième option que vous allez choisir, d’autant plus que vous sembliez véritablement encline à vouloir l’expérimenter. Je ne sais quel avis porter sur votre personne ; êtes-vous une folle à pathologie destructrice, suicidaire, ou voulez-vous défier le monde et le destin en vous offrant à un vampire, abandonnant tout contrôle que vous pouvez avoir sur votre vie… ? Quoi qu’il en soit, je me dois de vous éclaircir sur deux points.
    Lorsque nous en venons à nous nourrir, nous ne vidons pas les hommes ou les femmes de la totalité de leur sang, comme l’Inquisition ou les contes effrayants de grands-mères voudraient vous le faire croire. En vérité, une simple pinte de sang nous est amplement suffisant, sauf si nous souhaitons véritablement la mort de notre victime. Et il existe également des humains qui, comme vous, s’offrent volontairement à nous pour que nous nous nourrissions. Cela nous permet de mieux nous contrôler, de mieux inciser sans faire de mal, en plus de faire vivre à celui qui s’en remet à nous une expérience assez singulière. Savez-vous ce que vous ressentirez ? De l’ivresse, une profonde ivresse, une joie immense, un bonheur de vivre, en plus de partager une intime connexion avec ma personne. Cela vous sied-il… ?
    »

    Nouveau sourire matois tout en dévisageant les réactions de Dokhara. Un chasseur qui jouait avec sa proie, qui l’aguichait et la titillait çà et là, mais sans véritablement lui vouloir du mal. Et ce fut au tour de la Lahmiane que de déshabiller sa consœur du regard. Son visage, son cou, son décolleté et sa poitrine, ses hanches, ses cuisses et le bout de ses jambes… Eternel sourire.
    «Reste à savoir où je vous prodiguerai ma singulière étreinte… Toute partie du corps où l’afflux de sang est bien présent est ce que nous préférons. Le cou, le plus classique, bien entendu, mais l’on peut aussi aller chercher au poignet ou même… A l’intérieur des cuisses. »
    Son regard impudique et l’air moqueur qu’elle affichait furent couronnés d’un petit éclat de rire avant qu’elle ne reprît son sérieux, étudiant la vêture.

    «Ce serait fort désobligeant… Encore que je me demande si cela ne vous déplairait pas, mmh… ? Vos gants sont blancs, aussi blanc que ne l’est votre écharpe. Quelle idée que de s’affubler de blanc, je vous le demande. Le rouge du reste de votre robe est pourtant si pratique, et tellement moins salissant. Bien. Je pense que la tache imbibant une écharpe est bien plus facile à cacher que ne l’est celle d’un gant au tissu très fin et que l’on ne peut pas tourner et retourner dans tous les sens. J’opte donc pour votre délicate gorge… »

    Une objection fut toutefois émise. Non, la jeune femme préférait que la morsure eût lieu au niveau du poignet et non pas dans le creux de la gorge. Qu’il en fût ainsi ; les mains de Lucretia entreprirent de s’attaquer au col formé par le gant de sa consœur, retroussant délicatement le tissu sur son poignet, découvrant une peau blanche parsemée de veines cérulées que les longs doigts effilés de la Lahmiane effleurèrent fiévreusement, avec une envie palpable. L’idée de poser ses lèvres à cet endroit précis, d’y enfoncer lentement ses dents comme l’on croquerait dans une pomme, de sentir le goût de sa peau, la palpitation de son sang la faisait presque saliver, l’obligeant à se mordre la lèvre pour se contenir. Le reste du gant fila, découvrant la main dénudée et agile de la violoniste que Lucretia recueillit religieusement dans la sienne, comme s’il s’agissait là d’un objet des plus sacrés.
    Son regard se riva dans celui de Dokhara.
    «Etes-vous prête ? Je veillerai sur vous, par la suite. »

    La Lahmiane se pencha sur la jeune femme, et ses mains tenant le poignet s’élevèrent en même temps jusqu’à son visage. Des lèvres vinrent butiner la peau, sentant les effluves du parfum et de la vie qui coulaient en Dokhara. Un baiser, léger, subtile, comme pour apaiser la violoniste, la décontracter. Non, elle ne lui voulait pas de mal. Un nouveau contact chaud et humide, tracé de la pointe d’une langue, vint caresser la zone désignée, attendrissant les chairs comme un bras de Lucretia s’enroula autour de la taille de celle qu’elle avait choisie, en une barrière protectrice. Et deux paires de crocs se plantèrent le plus doucement possible dans la tendre peau du poignet de la jeune femme, avec une lenteur exagérée.
    Le corps qu’elle tenait contre elle réagit, se crispa, et le cœur s’accéléra, envoyant pulser le sang dans les artères. La morsure s’étendit encore, béant la peau, faisant jaillir des gouttes de sang qui se transformèrent bientôt en fins ruisselets qui coulèrent au fond d’une bouche aussi chaude qu’assoiffée. Les lèvres de la Lahmiane se colorèrent d’une violente teinte incarnadine alors qu’elles recueillaient le liquide vital dont elles avaient tant rêvé depuis si longtemps, se délectant de ses saveurs et de la vie dont elles s’abreuvaient. La baronne de Bratian, devenue, l’espace d’un instant, le monstre que tout le monde craignait, se pressa que plus encore contre le corps de Dokhara, et sa bouche que plus encore contre le poignet et l’artère qui lui avait été offert.
    Un feu intérieur palpitait en elle, en concorde avec le cœur qui battait dans le corps de sa noble consœur, mais elle sut s’arracher de son plaisir, mettre un frein à sa passion qui aurait pu la submerger, tandis que l’esprit de Dokhara voguait innocemment sur les flots d’une ivresse l’ayant récemment inondée.

    Alors, se retirant à regret de cette vie qui s’écoulait en de minces filets, Lucretia posa sa dextre au-dessus de la légère blessure. Bandant sa volonté, elle fit couler la Dhar qui l’habitait sur le poignet et la plaie de la jeune femme, et d’infimes liens d’un Aethyr souillé vinrent, en dépit de leur nature, resserrer les lèvres de la petite lésion avant de les souder en surface, de façon à ce qu’aucune plaie ne fût désormais visible. Ce menu travail achevé, la Lahmiane contempla Dokhara, laquelle accédait à une sensation plus intense que tout ce que les alcools pouvaient lui octroyer. Et tandis que son esprit et sa raison demeuraient noyés par l’ivresse procurée par la morsure bénigne, alors que ses perceptions se perdaient dans le flou d’un monde où se mélangeaient le réel et l’irréel, elle lui susurra au creux de l’oreille :

    «Oui, cette nuit-là, tu as eu peur du pouvoir que je pouvais déployer, et tu t’es détestée d’en avoir été fascinée, d’avoir souhaité le posséder à ton tour. Mais laisse donc libre cours à tes pulsions, à tes envies, à tes plus bas instincts ; tout ce que tu tentes de cacher mais que je puis ressentir en toi, comme ressentit en moi celui qui me créa. Ce n’est pas dégradant, ce n’est pas pitoyable, c’est normal, c’est humain, et tu pourrais être davantage encore.
    Laisse-toi aller, ne crains rien, car je veille sur toi, et si j’ai perçu ta déception lorsque tu as compris que je voyais les humains –et toi ? comme des jouets qui dansent pour moi, des billes que l’on entrechoque afin de voir ce qui en résultera, oublie tout cela. Car tu as la possibilité d’être bien plus que cela. Tu rêvais d’être une femme de pouvoir comme je le suis, tu le peux toujours. Donne-toi en les moyens, Dokhara de Soya, et suis ma voie.
    »
    Alors que la pluie retentissait à l’extérieur, martelant le plafond du carrosse, Lucretia déposa un nouveau baiser symbolique sur les lèvres de sa consœur enfiévrée et veilla sur elle jusqu’à ce qu’elle se sentît mieux. Eu égard au temps qu’il faisait, elle doutait que l’on vînt les déranger.
    Et bien droite contre le dossier de la banquette, Lucretia se plongea dans ses pensées léthargiques.

Je lance guérison des plaies sur la blessure de Dokhara (pas forcément la soigner totalement [quoique si ça le fait, c’est encore mieux] si cela n’est pas possible, mais au moins soigner la plaie en surface, de façon à la faire disparaître).
Et si cela fait 20, relancer en utilisant l'amulette. =P
EDIT MJ: 6 au dé, magie réussie +1 PM,
à toi, Lucré, de gérer le résultat (peu de temps désolé)
Modifié en dernier par [MJ] Bonnepierre le 12 nov. 2014, 23:36, modifié 1 fois.
Raison : 4xp / 141xp - 100 (augmentations faites sur ta fiche + 50 xp pris sur la fiche) = 41xp
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Ma Fiche
Objets particuliers:
- * Anneau Nowelleux (+1 INI)
- Amulette (relance d'un EC: 2/3 utilisations disponibles)

Compétences acquises et Dons du Sang

COMBAT :
Attaque : Coup précis (3), Arme de prédilection ( épée à une main)
Défense : Esquive, Acrobatie de combat, Sang vif (2) (DDS), Coriace,
Autres : Régénération Impie (DDS), Innocence Perdue (DDS), Valse Macabre


MAGIE :
- Sens de la Magie
- Conscience de la Magie
- Maîtrise de l'Aethyr - niveau 3

CHARISME :
- Diplomatie
- Éloquence
- Séduction
- Intimidation
- Comédie
- Etiquette
- Intrigue de cour

INTELLIGENCE :
- Domination (DDS)
- Érudition
- Littérature
- Linguistique
- Histoire
- Administration
- Enseignement
- Connaissance végétale
- Langue étrangère : Kislévarin
- Connaissance des démons

INITIATIVE / HABILETE :
- Sang vif (DDS)
- Réflexes éclairs
- Escalade
- Monte - chevaux
- Sens Accrus
- Vision nocturne

AUTRES :
- Défi de l'Aube (DDS)
- Ame Profane (DDS)
- Forme de Familier : Corneille (DDS)
- Sang argenté (DDS)
- Alphabétisation
- Force accrue
- Chance
- Préparation des poisons

Inventaire :
- Griffe d'Ursun
- Veste de cuir & pèlerine en "voyage" / robe habillée en "réception"
- Anneau de promptitude
- Bague du tumulus
- Sacoche de chanvre
- Lettre de la comtesse
- Gemmes et pépites d'or
- Fleur de salicaire
- Glandes à venin
- Poison (?)

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Dokhara de Soya
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Autres comptes : [MJ] Katarin : Susi Tristepanse Bonchardon

Re: [Lucrétia et Dokhara] Taladélégation: étape en Bratian.

Message par Dokhara de Soya »

Lucrétia avait religieusement écouté la réponse de Dokhara dans sa totalité – pas étonnant, après tout, on parlait d’elle et on la flattait, hé ! De toutes manières, absorbée par son propre fil narratif, la baronne de Soya n’avait pas vraiment pris le temps d’étudier les réactions de sa consœur cette fois-ci. Elle s’impliquait trop dans sa réponse – du moins lors de la première partie. Lorsque vint le moment de livrer ses pensées brutes sur la condition de vampire, bien au contraire, elle guettait chaque changement d’expression de la femme qui lui faisait face, redoutant quelque peu d’avoir été maladroite. Elle fut rassérénée de voir qu’en lieu et place d’une quelconque colère, se lisait au contraire le début d’une réflexion dans le regard de la lahmianne, qui semblait s’absenter pour comparer la vision de la réalité de Dokhara, à la sienne.

Si sa réponse fut énigmatique, elle offrit néanmoins quelques éléments de réponse à une baronne qui nageait en eaux troubles. Cela suffit à Dokhara pour « contre-attaquer »
immédiatement.

- Oui, je pense tout cela. L’on croit que la vie d’un aveugle est misérable, et on plaint l’homme qui ne dispose pas des mêmes capacités que nous. Mais un aveugle développera ses autres sens bien davantage que nous, qui nous reposons trop sur notre vue. Oui, nous voyons des choses qu’il ne verra jamais – mais lui, il entendra des détails que nous ne pouvons percevoir, il sentira des odeurs qui nous sont inconnues…

A nouveau, le cerveau de Dokhara bouillait. La réflexion la touchait plus que ce qu’elle pourrait admettre – et l’intéressait vraiment, d’où la fougue de ses réponses.

- C’est idiot de penser que ma vie est meilleure que celle d’un serviteur, parce que je suis née de meilleure extraction. Oui, la mienne est plus confortable, j’ai plus de pouvoir, de possibilités… mais ce qu’il vivra, ses joies, ses bonheurs, ses malheurs, ses émotions dues à sa condition, son vécu… je ne les connaitrais jamais. Je ne saurais jamais si, dans sa globalité, la vie de mon serviteur n’aura pas été, à la fin, plus heureuse que la mienne…

Les pensées de Dokhara l’emmenaient vers de nombreux souvenirs. Ces tavernes où régnaient les chants, les jeux, l’ivresse, la luxure… tous ces gens étaient des miséreux, et pourtant, dans leur crasse et leur bêtise, ils avaient offert plus de joie et de « vie » à la baronne de Soya que jamais elle n’avait pu en trouver dans son milieu.

- Je suis fière d’être la baronne de Soya, même si je ne l’ai pas choisi. J’aime cette vie. Mais je sais que je ne comprendrais jamais vraiment comment profitent de la vie les gens qui m’entourent. Et je n’aurais pas la prétention de dire que ma vie vaut mieux que celle d’un autre, car je ne crois pas que ce soit le cas. Et c’est pour cette raison que oui, je pense qu’en tant qu’immortelle, vous ne pouvez pas profiter de la même manière qu’une mortelle – moi par exemple - des plaisirs de la vie.

Et pourtant… si sur ce point Dokhara ne pouvait pas céder, elle devait admettre que l’autre penchant de la balance était vrai également. Peu importe sa condition d’immortelle, face à l’inconnu elle se comportait comme n’importe qui. Une vie éternelle lui permettait de tout tester, tout essayer. Elle l’avait dit elle-même : elle pouvait à tout moment disparaitre pour réapparaitre 100 ans plus tard avec une nouvelle identité. Puisqu’elle n’avait pas de contrainte de temps, elle pouvait vivre une infinité d’expérience – avec pour seule limite son imagination… une perspective terriblement enviable, que Dokhara préférait ne pas mettre en avant pour autant dans la discussion. Si elle se montrait trop intéressée par les avantages du statut de vampire, qui sait quelles idées cela pourrait donner à cette femme…

La conversation avait été particulièrement passionnante, et peut-être était-ce cela qui avait poussé Dokhara à franchir un cap entre elles, en proposant, taquine, un acte osé à sa consœur. Dans le cadre de ce jeu où chacune semblait vouloir prouver à l’autre qu’elle pourrait aller plus loin, qu’elle aurait plus de culot, la baronne de Soya croyait surprendre avec talent la vampire, tout en créant une complicité érotique avec cette créature de légende…

Autant dire que sa réaction première n’était pas celle attendue !

Face à ce regard mauvais, cette voix glaciale et cette gêne qui s’installait, difficile de savoir où se placer. Dokhara aurait pu être terrifiée d’être ainsi rejetée et humiliée, mais pour le coup, l’émotion première qu’elle ressentait était plutôt de la colère. Non mais qui se moquait de qui, là ? La vampire suceuse de sang, monstre au milieu des hommes dont la vie entière était un mensonge à la face du tout un chacun, venait lui faire la leçon sur comment il fallait se comporter avec ses pairs ?

Mais alors qu’elle aurait pu céder à la colère, qu’elle aurait pu se défendre, crier, rager, jouer de l’ironie ou du sarcasme, Dokhara préféré attendre. Le jeu au sein de ce carrosse commençait déjà à montrer ses premières conséquences, et la baronne de Soya devinait les sales habitudes manipulatrices de Lucrétia. Elle lui laissa donc le bénéfice du doute, la laissant dévoiler tout son jeu… et ne fut pas déçue d’avoir su se contenir. L’impériale créature avait remis une couche de vernis sur son masque pour dissimuler ses émotions… mais ce n’était qu’une façade. Dokhara en fut totalement convaincue lorsque la première main de sa consœur se posa sur sa cuisse.

Elle aurait pu se contenter d’un chaste baiser, rapide et fugace, minimisant autant que possible le contact entre elles. Mais elle avait choisi une approche tout en érotisme.

Elle en avait tout autant envie qu’elle.

Elle frissonna de désir, tandis que son cœur ratait un battement, avant de se rattraper avec quelques saccades ensuite. C’était pourtant elle qui était l’instigatrice de ce moment, et pourtant… elle allait poser ses lèvres sur celles d’une vampire ! C’était tout sauf commun, et la nouveauté était toujours excitante…

Dokhara ne se laissa pas plus qu’avant tromper par le jeu de la créature de la nuit. Oui, son baiser avait eu l’apparence d’un acte innocent et tendre, mais elle n’avait pas rêvé : elle avait bien accentué sa pression sur elle un court moment, juste avant de s’éloigner. C’avait été soudain, trop rapide pour qu’elle puisse être sûre de ne pas se l’être imaginé, mais qu’importe les incertitudes : elle savait.

La femme en face d’elle lui ressemblait trop sur certains aspects.

Dokhara était restée passive tout au long de ce baiser. Elle ne souhaitait pas s’impliquer, uniquement observer le niveau d’implication de la vampire dans cet acte. Elle n’avait pas été déçue. Plus tard, alors que cette dernière la taquinait, Dokhara passa langoureusement sa langue sur ses lèvres, comme pour goûter encore un peu à chaque parcelle d’elle qu’elle avait pu y déposer.
Le baiser fut satisfaisant, mais la confirmation de Lucrétia qu’elle acceptait sa demande fut encore meilleure. Ainsi donc, voici qu’elle avait deux rendez-vous avec deux femmes magnifiques chaque soir dès à présent, et qui s’annonçaient tous deux très sportifs… Bien sûr, quelque part au fond de son esprit, Dokhara ressentait une petite appréhension à l’idée d’une éventuelle confrontation jalouse entre ces deux là mais… elle n’en était pas encore là. Et puis, pour peu qu’elle laisse son cœur à Ingrid seule, cette dernière accepterait peut-être de la laisser disposer du reste de son corps avec qui elle voulait… non ? Après tout, elle s’était montrée très ouverte sur les désirs de la baronne – n’était-ce pas la nature qui, finalement, la poussait à maintenant désirer cette magnifique créature qu’était la lahmianne ?

C’est donc dans d’excellentes dispositions qu’elle écouta les deux propositions de Lucrétia. Et y réagit avec un sourire amusé.

- Vous êtes dans le vrai, je ne compte pas choisir de me séparer de Marguillon. Il ajoute une part d’aléatoire à ma vie qui m’amuse beaucoup – et puis si jamais je devenais un peu « trop » à votre goût, je compte sur lui pour vous importuner plus que de raison. Disons pour parler en votre langue qu’il est une de mes nouvelles billes, et que ses jolies reflets colorés m’amusent en ce moment – je ne compte pas la perdre dans le premier match venu. Qui sait, dans quelques temps, lorsqu’il m’aura lassé… ou aura été remplacé dans mon cœur par d’autres plus jolies ?

A travers l’écharpe, elle frotta doucement son cou tandis qu’elle répondait maintenant à la deuxième possibilité.

- Cela me gêne de vous donner raison, je l’admets… mais je ne vais pas me mettre en position difficile uniquement pour vous taquiner. Et puis… j’étais déjà curieuse, mais maintenant que vous parlez de « profonde ivresse » et de « joie immense », impossible de résister à la tentation.

Elle prit une moue pensive, levant les yeux au ciel et posant un index sur ses lèvres.

- Quant à ce que vous devez penser de moi, mmhh… que diriez vous de seulement « une consœur qui, elle aussi, s’ennuie » ?

Un sourire amical. Lucrétia déjà se comportait en prédatrice. Elle ne la lâchait pas du regard, « feulait », et tournait autour d’elle… non, elle ne bougeait pas, ou alors à peine sur son siège, ce n’était qu’une impression. Mais ce regard qui la déshabillait, qui la dévorait, ça, elle ne le rêvait pas. Aucun doute possible, elle faisait fantasmer la vampire… restait à savoir si c’était du type d’appétit qui lui permettrait de rester en vie, ou non.

- Non, pas ma gorge. Trop classique, justement. Vous avez demandé à pouvoir me mordre, mais n’avez pas spécifié de zone du corps – j’ai donc le droit de choisir. Et je veux vous voir le faire. Je veux pouvoir vous fixer dans les yeux lorsque vous planterez vos dents dans ma chair. Lorsque vous me… consommerez ?

Le sourire amical se mua en rictus carnassier, toutes dents sorties. Il n’y avait pas de proie innocente dans ce carrosse, seulement deux monstres qui se tournaient autour.

Sans lâcher du regard la lahmianne, Dokhara présenta sa main à la vampire, toujours gantée, comme on la présenterait à un homme pour obtenir un baisemain. Lucrétia comprit son petit jeu, et décida cette fois-ci d’y adhérer sans protester. Elle se leva pour s’asseoir à côté d’elle, puis, laissant temporairement Dokhara la fixer comme une dominante, elle retira calmement le gant blanc, fixant la main de la baronne avec un désir palpable.

Dokhara répondit à la question de Lucrétia en hochant la tête, silencieusement. Son cœur battait la chamade, comme s’il ne venait de se rendre compte qu’à cette dernière seconde du risque qu’elle encourait.

Plus de retour en arrière possible.

Alors que les lèvres de Lucrétia frôlèrent sa peau, Dokhara dut réprimer l’envie de fermer les yeux pour mieux apprécier ce contact de ses autres sens – lui rappelant les propos tenus quelques secondes plus tôt au sujet des aveugles. Un frisson la parcourut alors que maintenant, la vampire posait un tendre baiser sur son poignet. Dire qu’elle l’avait traitée d’indécente tout à l’heure… elle ne se gênait plus pour prendre nombre de libertés, maintenant…

Un second frisson. Cette fois, elle ne pouvait pas le voir, mais seulement le sentir. La langue de la lahmianne avait sensuellement taquiné sa peau.

Douleur.

Les crocs s’enfonçaient. Encore une fois, Dokhara dût contrer son subconscient qui souhaitait fermer les yeux. Non. Elle regarderait.

Elle se força à fixer la vampire. Cette dernière avait rompu le contact visuel – toute en transe qu’elle était, trop occupée à se nourrir. Lucrétia n’était dorénavant plus cette noble impériale, pétrie de dignité et de puissance contenue. Elle était un animal en train de manger.

De la manger, elle !

Son instinct de conservation lui hurlait de retirer sa main, de paniquer, de frapper le crâne de la vampire avec l’objet le plus proche, de sortir sa dague de sa manche et de lui enfoncer n’importe où… mais cela ne dura pas.

Très rapidement, la douleur céda sa place au plaisir.

Le plaisir à l’euphorie.

L’euphorie à l’extase la plus totale.

Elle perdit tout contrôle. Elle ne sentit pas Lucrétia s’arrêter de se nourrir de son sang, et alors qu’elle soignait sa plaie, puis lui parlait, c’est à peine si Dokhara perçut encore quelque chose.
Avec un sourire béat, c’est tout juste si elle réussit à contrôler la chute de son buste du bon côté, afin de retomber sur la vampire et non pas la tête la première contre la paroi du véhicule. Lucrétia la retint, et lui permit de poser sa tête sur ses genoux.

La baronne de Soya était à la totale merci du monstre, mais qu’importait cette réalité, son esprit naviguait déjà dans d’autres.


***
Elle tombait.

Non pas que cela l'inquiétait particulièrement. Elle se sentait bien. En paix avec elle-même, détendue. La chute n'était pas terrifiante, juste grisante. Le vent glissait sur son corps nu, frais mais pas mordant pour autant.

Elle ne tombait pas, non ! Elle volait ! Virevoltant dans une gigantesque étendue cotonneuse, elle se fondait dans la masse nuageuse grâce à sa robe blanche.

Sereine. Ses pensées volaient de thème en thème dans son esprit, mais tout comme le paysage dans lequel elle évoluait, tout n'était que brume, s'évaporant dès qu'elle s’approchait. Aucune cohérence là-dedans, juste des fragments épars de bonheur. Des gens, des possessions, des moments, un mélange de souvenirs et d'émotions qui offraient une béatitude contemplative à Dokhara, qui yeux fermés, naviguait toujours dans cette étendue blanche, sans cap ni destination.

La brume se transforme en bruits. En corps. Elle glisse dans la foule, tombe au milieu des conversations, des rires, des paroles, des cris et des pleurs. Comme ses pensées, tout n’est que brouhaha indiscernable. Mais au milieu de toute cette vie, cette effervescence qui l’enveloppe, elle se sent bien.

Quelques visages sont identifiables dans la foule. Ils disparaissent aussi vite qu’ils apparaissent, mais Dokhara les reconnait : ils font partie des personnes croisées ces dernières semaines.
Une phrase de distingue du lot de paroles émises, reprise par plusieurs interlocuteurs.

« Choisis-nous ».

Là ce sont les bandits de Ruud, là c’est un groupe de vampires, là encore des prêtres sigmarites, plus loin des comtes électeurs célèbres. Tous prononcent cette phrase, qui prend le dessus sur tout le bruit ambiant pour se transofmrer en véritable litanie. Choisis-nous. Choisis-nous. Choisis-nous.
Ingrid.

Son corps se détache de la foule pour la rejoindre. Elle l’enserre contre elle, tendrement, amoureusement.

- Je t’aime, Dokhara. Choisis-moi.

La baronne de Soya est heureuse, si heureuse que son cœur est douloureux dans sa poitrine. Elle tourbillonne dans le vide, et serre plus fort encore le corps de la prêtresse contre elle. Elle a mal, le bonheur est si fort que tout son corps semble ne plus pouvoir le contenir.

Elle ne serre plus que le vide. Ingrid a disparu.

Le bruit a disparu. La foule rassurante aussi. La brume blanche est aspirée. Le décor devient noir, sombre, jusqu’à ce qu’elle ne soit plus qu’une petite tâche rose dans un océan de ténèbres.
Douleur.

Net et précis, un coup violent dans son thorax. Son souffle est coupé. Elle se roule en boule pour se protéger. Ses genoux frappent un sol rugueux, et l'une de ses rotules fait un bruit bizarre à l'impact. Elle n’a pas le temps de comprendre, mais cherche à se relever.

- Alors petite pute, la vie est belle ?

Elle ouvre les yeux. Le paysage est noir maintenant. Devant elle, Wildred de Soya, qui la regarde avec sévérité. Son poing ganté de fer percute de plein fouet les côtes de la baronne. L'impact produit un craquement sinistre.

- Fin du rêve.

Dokhara panique. Elle cherche son souffle, mais le choc a été trop violent pour qu'elle le trouve. Elle s'étouffe. Elle s'effondre sur le sol. Rampe. Cherche un moyen de fuir.
La botte d'acier lui écrase les doigts de la main gauche. Nouveaux craquements. Elle arrive à peine à hurler de douleur, l'air entrant et sortant difficilement de ses poumons.

- Fini de s'amuser gamine. Tu as des responsabilités.

Il l'attrape par sa robe, la soulève à sa hauteur. Pour lui enfoncer un nouveau coup dans les entrailles. Et la relâche de nouveau.

Ecroulée sur le sol, Dokhara n'essaie même plus de ramper. Elle est terrifiée, et tétanisée par la douleur. Elle espère juste que cela s’arrête, que son tortionnaire prenne pitié d’elle.
Il se baisse à côté d'elle, la retourne sur le dos. Elle n'est pas capable de se débattre.

- Il est temps de choisir.

Ses mains entourent sa nuque, et serrent. Elle se débat, avec le peu de forces qu'il lui reste. Mais sa conscience tombe déjà en lambeaux. Il est trop fort, elle n'est rien par rapport à lui.
Alors qu'elle perd conscience, la douleur de l'étranglement se mue en autre chose. En plaisir ? En extase.

Elle rouvre les yeux. Ingrid est sur elle. Nue.

Elle retire ses mains, et Dokhara peut enfin respirer. L'orgasme était incroyable. Magnifique. La perte de conscience dûe à l'étranglement, frôler ainsi la mort alors même qu'elle jouissait... une expérience magique et incroyable.

Ingrid est jalouse. Elle se couche à côté d'elle, prends les mains de Dokhara, et les guide vers sa gorge et son sexe. La baronne ne se fait pas prier, et commence à lui offrir plaisir et étouffement.

- C'est tout ce qu'il reste de mon glorieux héritage hein ? Tu ne mérites rien de tout cela. Tu n'es qu'une petite salope, indigne du titre que je t'ai légué. Tu mèneras notre famille à sa perte, toi, et tes mœurs ignobles.

Wildred. Son père. Il était assis, sur une chaise en bois, à côté du lit.

- Je t'ai tué. Tu n'as pas ton mot à dire sur ce que je fais de ma vie. Tu ne l'as plus.

La dague n’était pourtant plus dans la poitrine de son père. Il semblait en pleine forme.

- Tu pues la concupiscence avinée de l'Empire jusqu'au royaume de Morr. Il m'a suffi de suivre cette odeur de stupre et de luxure, et à l'épicentre de l'horreur nauséabonde, tu te tenais triomphante.

- Ferme-là. Tu n'es qu'un spectre. Tu n'as plus d'emprise sur moi.

- Tu crois vraiment que tu l'aimes ? Que tu es capable d'un sentiment pareil ? Toi, le monstre ?

- Va te faire foutre.

- Tu te mens à toi-même. Tu ne peux pas aimer. Tu es une meurtrière perverse, rien d’autre. Tu le sais. Après tout, tu as bien tué ta mère en venant au monde, non ? Ton premier acte sur cette terre. Réveille-toi, un démon ne peut pas éprouver de sentiments, il ne peut que simuler, tromper.

- Tais-toi. Tu ne me connais pas. Tu n'as jamais essayé de...

- ... te connaitre ? Mais si, je te suivais lors de tes folles soirées. Je regardais ta dépravation empirer chaque jour, impuissant. J'ai fait ce que j'ai pu pour te trouver les meilleurs prétendants, des hommes bons et respectables, capables de t'offrir ce que je croyais le meilleur pour toi, pour te sauver de cette débauche dans laquelle tu te vautrais. J’espérais tant te sauver… mais même les prêtres de Sigmar n’ont pas su ouvrir ton cœur à un peu de noblesse d’âme.

- Tu mens.

- Oui, change l'histoire comme tu veux, petite dépravée. Ca ne change pas qui tu es. Je l'ai vu dans ton regard. Quand tu m'as tué, toute l'ampleur de l'atrocité qu'est mon engeance. Alors que je gisais sur le pavé, agonisant sous tes yeux, j'ai vu le plaisir que tu as pris à me regarder crever. Non, pire que ça, j'ai vu la folie dans tes yeux. Tu ne souhaitais qu'une chose alors, chevaucher ton vieux père dans cette ruelle, le laisser te pénétrer, pour mieux le dominer de toute ta perversité alors même qu'il perdait ses dernières étincelles de vie. Une salope psychotique.

- TU MENS !

La colère. Une colère noire. Violente. Elle le haïssait. Il avait toujours fait ressortir le pire d'elle. Il était la raison pour laquelle elle était aussi désorientée aujourd'hui. Il l'avait poussée, forcée à faire ce qu'elle avait fait. Elle le tuerait à nouveau s'il fallait le faire taire, lui et ses mensonges.

- Ah oui ? Et pourtant, tu tues encore... regarde.

Elle tourne la tête. Ingrid git sous elle, sans vie. Dokhara retire sa main, terrorisée. C'est trop tard. La prêtresse n'est plus qu'un cadavre.

- Qu'as tu fait ? Que m'as-tu forcé à... ?

- Moi ? Ce sont tes mains qui l'ont étranglée. Cesse de me tenir responsable de ce que tu es... l'aimer, ha ! Alors même que tu lui susurrais tes mots doux, déjà tu lui demandais de te mordre la nuque, parce que tous tes fantasmes préféraient une meurtrière morte-vivante à une femme capable de t'offrir de l'amour.

Dokhara bondit sur lui, et tente de le frapper. Il intercepte son poing, et se relève.

- Regarde.

Un chemin blanc transperce l'horizon. Elle se tient dessus. Au loin, au bout de la route, la comtesse Elise.

- Tu dois choisir ma fille. Je me moque que tu sois un monstre démoniaque, tu es avant tout une de Soya. Notre nom doit survivre. Tu dois cesser de t'égarer et faire ce pour quoi tu es née. Posséder. Gouverner. Prendre le pouvoir. C’est le chemn que je t’avais tracé, et il est encore temps.

La route tremble, oscille, puis se scinde. Un chemin vert se crée, menant vers Ingrid. Vivante cette fois, et plus belle que jamais. Elle lui sourit, radieuse, tandis que la route menant à elle se remplit de terre et de plantes.

- Une route de mensonges. Ce n'est pas pour toi. Je t'ai montré où elle se termine. Tu t'es assez fourvoyée, tu as assez perdu de temps.

Une nouvelle branche qui s'ouvre. Brune, pleine de boue et de sang. Un groupe rieur au bout. Ruud, Cogneur et Edrik rigolent, les échos de leurs blagues potaches arrivent jusqu'à Dokhara. Les entendre est agréable, elle leur sourit, tandis que leur chef lui adresse un clin d’œil.

- Tes outils. J'aurais pu être impressionné. Mais tu es idiote. Tu deviens LEUR outil. Digne de toi, te vautrer dans la crasse. Mais je suppose qu'avec sa petite bande, il y aura toujours des volontaires pour te ramoner, c'est ce qui doit te plaire...

De nouveaux embranchements, encore. Un rose et un noir. Le second chemin n’est que ténèbres mouvantes, tandis que le premier est constitué d’une mêlée de milliers de corps nus entremêlés. Des chemins qui l'attiraient, inexorablement. Sans même réfléchir, elle voulait les emprunter.

Lucrétia était assise au bout de la route noire. Elle caresse tendrement la chevelure rousse d’une baronne de Soya qui dort sur ses genoux. Si elle était un monstre comme décrit par son père, peut-être pouvait-elle trouver le bonheur auprès d’un autre monstre, comme le montrait cette image idyllique d’une autre réalité ?

Au bout de l’autre chemin pavé de chair et de fluides, trois individus souriants. Ils étaient aussi attirants que terrifiants.

- Les choix des monstres. Histoire d'assumer ta nature jusqu'au bout. Des risques et des contraintes inutiles pour un diplôme dont tu n'as vraiment pas besoin. Il y a des dettes pour obtenir le pouvoir qu'il vaut mieux ne jamais contracter, crois-moi... leurs transactions semblent bonnes, mais le prix à payer est toujours bien trop élevé au final.

Il était à côté d'elle. Toujours ce regard froid et calculateur, rivé sur elle. Derrière lui, le nombre de routes augmentait exponentiellement à toute vitesse, créant milliers de chemins sinueux prenant tous des teintes différentes. Et tous se rassemblaient en un seul point, le tronc de cet arbre aux mille ramifications : elle.

- Tu as assez joué, Dokhara. Tu n'es pas libre parce que tu disposes de beaucoup de choix, tu l'es lorsque tu les prends. Toi qui ne cesse de revendiquer l'importance de ta liberté, tu ne vaux pourtant pas mieux qu'un oiseau en cage, empêtrée dans tes mensonges, manipulée par tous ceux que tu côtoies. Tu dois arrêter de subir, et commencer à choisir.

La baronne observa toutes les routes, et les personnes qui l'attendaient au bout de chacune. Bandits, vampires, prêtres, cultistes, nobles, serviteurs, prostituées, chevaliers... Tous l'observaient. Attendaient. Puis elle se tourna vers son père

Wildred semble surpris un court instant. Au moment où Dokhara lui plante sa dague dans le corps, à l’endroit qu’elle n’aurait jamais du quitter.

- Tu n’as toujours pas compris papa. J’ai déjà choisi, le jour où je t’ai tué.

Elle accompagna doucement le corps de son père sur le sol, pour l’y coucher. Il saignait abondamment.

- Tu m’as toujours imposé toutes sortes de décisions. Je voulais la vie que tu m’offrais, ton argent, tes terres, tes serviteurs, tout ce que tu possédais. Mais je voulais aussi garder ma vie de « monstre », comme tu dis. Alors que tu me forçais à choisir entre ces deux vies, j’ai décidé de créer un troisième choix : t’éliminer, et tout remporter.

Elle embrassa son front avec une certaine douceur.

- J’ai fait mon choix papa. Je choisis tout.

Alors qu’il rend son dernier soupir, Wildred sourit. Il est fier de sa fille.

De sa blessure coule un fleuve de sang, qui ruisselle sur tous les chemins. L’arborescence multicolore des routes prend en quelques secondes une teinte parfaitement unie : celle de l’hémoglobine.

Et toutes les personnes qui attendaient sa décision marchent dorénavant vers elle, leurs pieds couverts de liquide rouge.


***



Sur les genoux de Lucretia, après avoir souffert de quelques convulsions des plus inquiétantes, Dokhara retrouva un immense sourire, rayonnant de bonheur.



***




Modifié en dernier par [MJ] Bonnepierre le 29 nov. 2014, 22:24, modifié 5 fois.
Raison : 10XP;;; étonnant, puissant... hem, correctif après coup: 5xp/14xp, ça reste du rp libre ^^' (mais du bon, vous êtes terribles toutes les deux)
Dokhara de Soya, Voie de la Belle Mort, Beauté mortelle

Profil : For 11 | End 11 | Hab 14 | Cha 17 | Int 12 | Ini 13 | Att 12 | Par 11(13) | Tir 10 | Mag 11 | NA 2 | PV 110/110

Compétences :
- Sociales : Diplomatie, Éloquence, Empathie, Étiquette, Séduction
- Artistiques : Chant, Danse, Musique (violon), Tatouage
- Intellectuelles : Alphabétisation, Langue étrangère (kislévarin, strygani)
- Martiales : Ambidextrie, Bagarre, Fuite, Monte, Parade, Résistance accrue (spécialisation alcool), Sang-froid
- Divers : Sens Accrus
- Dons Du Sang : Regard Hypnotique, Régénération Impie
Compétences en cours d'apprentissage :
Escamotage : 1/2
Adresse au tir (arbalètes) : 2/3
Équipement :
Armement :
- Griffe d'Ursun : 18+1d8 dégâts ; 12(24) parade. Rapide. Chaque attaque réussie qui résulte en une perte de points de vie pour l’adversaire inflige -1 Att/Hab/Par le tour suivant. Si trois touches sont infligées au même tour, les malus durent alors 2 tours et infligent un malus supplémentaire de -1 Na. Les malus cumulés ne peuvent pas excéder -4 Att, Hab et Par et -1 Na.
- Main gauche : 8+1d6 dégâts ; 8(16) parade ; Rapide. +2 PAR si utilisée en conjonction avec une autre arme. Lors d'une parade, c'est le score de parade de l'arme en main droite qui compte pour le premier jet, celle de la main gauche pour le second jet si relance.
- Poignard : 12+1d6 dégâts ; 6(12) parade ; Rapide. Peut être utilisé comme arme de jet
- Arbalète : 34+1d8 dégâts : Malus de -2 TIR tous les 30 mètres ; Perforante (4) : Un tir par NA maximum.

Armure :
- Veste et jambières en cuir : 5 de protection partout sauf tête
- Tunique noire druchiie : 2 de protection sur tout le corps
- Cape de dissimulation, permet de devenir invisible si immobile (v. wiki)

Équipement de voyage (fontes de selle, pas systématiquement porté) :
- Sellerie splendide
- Nécessaire de tatoueuse
- Violon
- Arc courbe + flèches des anciennes
- Lame en or marin
- Huile d'amande
- Surplus de drogues, poisons, ingrédients (Dodo a 2 de chaque sur elle, pas plus)


Awards \o/
Warfo Award 2018 du meilleur PJ - RP
Warfo Award 2019 du meilleur PJ - Élaboration
Dream Team 2018 et 2019 avec Lucretia Von Shwitzerhaüm
Miss Vieux Monde 2019 et 2020

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