[Lucrétia et Dokhara] Taladélégation: étape en Bratian.

Le Talabecland se trouve au coeur de l'Empire, et ses armées prennent souvent la forme de petites forces d'élites. Helmut Feuerbach est porté disparu, mais sa cour est toujours dans la Cité de Talabheim.

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[MJ] Bonnepierre
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Re: [Lucrétia et Dokhara] Taladélégation: étape en Bratian.

Message par [MJ] Bonnepierre »

Après un long silence avec sa servante Alda, dans un carrosse aux volets clos, Dokhara les avait ouvert...

C'était un matin, près du village de Borkum. Des brumes basses retenaient mollement une pluie lourde qui tomberait sûrement dans la journée... La jeune baronne fit convoquer le Père Marguillon. Son grand marteau béni au dos, et sa bure sur sa maille lourde, celui-ci était venu. Il avait écouté.
Au dernier sourire charmant de Dokhara, il avait sourit aussi, ses joues rubicondes sous ses yeux plissés avec douceur:

-Oui da, héroïne de l'auberge de l'Uckro River... je pourrais vous rendre ce service. Mais à quoi bon? Ce collier d'argent, pourquoi ne pas le laisser là où il est?
Plus Dokara connaissait Marguillon, moins elle avait l'impression d'avoir de l'emprise sur lui. Il l'aimait, il l'admirait, mais pas comme un fanatique aveugle, il voulait la conseiller, en prendre soin - qu'elle reste celle qu'il avait découvert à l'Uckro River?... Il paraissait (trop?) lucide. N'avait-il pas énoncé, très vite, et avec certitude, que Lucrétia était un vampire? ..Ce n'était pas juste un alcoolique.
-Quel meilleur moyen de relancer une tempête que de souffler soi même? ... Schirach a été battu... Vous n'êtes pas mesquine, montrez vous magnanime.

Avare de paroles, ce matin, il avait sorti sa gourde, bu un coup, pris son temps...
Empathie 13, raté
à suivre?
Empathie 12, raté
Plus tard, Dokhara était allée au devant du Chevalier Von Hügel.

Image

Très vite, dans l'échange, Gudrik congédia les hommes qui l'entouraient. Il était ravi, ses moustaches ne frétillaient-elles pas d'aise tandis qu'il descendait de cheval?

-vous n'êtes pas du tout effrayante, Madame.

Voilà ce qu'il avait d'abord répondu, dragueur... puis, soupesant avec compassion la main,et dans le même temps tous les dires de la jeune baronne, il hocha la tête plusieurs fois d'un air convaincu.
Point besoin d'être "empathe": l'homme se fichait de toutes ces histoires de brigands. Seule la bouche qui lui en parlait l’intéressait. En même temps il répondait:
-Oui oui, vous avez raison... Mais ne vous inquiétez point, Ma Belle Dame - sourire - vous ne risquez rien. Mais alors rien du tout, ce sont des racontards d'arrières gardes tout cela.... -sourire - et je vous l'assure, nul femme n'a été maltraitée.
Sourire:
- Du reste, ici, en avant poste, nous avons en permanence 100 soldats, des mages, des prêtres puissants... et surtout de braves chevaliers! ("comme moi", mais cela il ne le dit pas) Il n'y a rien à craindre, rassurez vous, ma princesse.

Les derniers mots, et l'attitude timide et rougissante de Dokhara, achevèrent de faire mettre un genou à terre au chevalier. Il lui reprit la main. Les siennes étaient douces.
-Bien sûr que je vous protégerai, Dokhara.

Ce jour il était prétendant à genou devant Dokhara... Mais il est quand même à noter que Gudrik Von Hügel était le troisième chef militaire, certes après le Guts et le Kapitan, mais ce n'était pas rien. Lui, chaque jour, il avait 2 ou 3 cents soldats qui le salaiuent. En vérité, par rapport à l'entièreté des déplacements de la Taladélégation, son pouvoir était énorme.
Mais l'homme était en vérité à cette mesure, à mieux le voir: Dans son armure d'acier léger, il avait cette souplesse de mouvement que seul les grands guerriers possédaient , le sabre à deux mains engainé dans on dos, sous sa cape, paraissait dégainable à tout moment... Cet homme était fort!... au combat et pour le commandement, du moins... mais très fort quand même! Avec le géant de 7 pieds Lambertus- garde du corps de Sa Majesté le Guts - il était le bras armé du Général Kapitan...

Pourquoi préciser tout cela?... Car cela pourrait intéresser la jeune baronne qui tient ce gaillard à genou au bout de ses lèvres?... ou alors car ladite jeune baronne devrait se méfier d'un tel baroudeur?

- Voulez vous que j'escorte ce jour votre carrossée, Dokhara? continua t-il, oeil et moustache pétillant, ou peut-être même voudriez vous, pour plus de sureté, ma compagnie à même votre véhicule?... tout près de vous?

Il était bel homme en vérité, et il dégageait de la puissance.

... sinon, à part cela:...
Edrik; Le "bel" émissaire de Dokhara revint à la charge sur Lucrétia, où qu'elle soit:
- Dame! Hé! Baronne de Bratian! comme elle a dit elle même, Dokhara de Soya n'imagine pas un voyage sans vous... Comme elle a dit: " sans le confort de vos deux énormes oreillers magiques pour rattraper le sommeil qu'il lui manque"
Il ricana, yeux dans le décolleté:
-je la comprends!
Otto Von fhur vint lui mettre une gifle:
-soit. La Baronne t'a entendu, laquais, dégage.

Otto regarda ensuite SA baronne, en attente.

Mais un autre regardait aussi ladite baronne:
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Le jeune Baron Pollmar Kriegwirr de Borkum
Celui là était entouré de quelques gardes, mais il les dispersa. Il regardait lucrétia avec passion...

Tout en descendant de cheval avec expertise, sourire assuré:

-Et si nous allions, vous et moi, dans le carrosse de la douce Dokhara?

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Lucretia Von Shwitzerhaüm
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Re: [Lucrétia et Dokhara] Taladélégation: étape en Bratian.

Message par Lucretia Von Shwitzerhaüm »

  • Oui ,les raisons qu’elle avait exprimées s’avéraient tout à fait juste et convaincantes, se disait Lucretia. Aussi convaincantes que véridiques, en un sens. Weiss les avait-il pour autant bien accueillies, lorsque la jeune femme les lui avait annoncées ? Celle-ci y repensait encore tout au long de son trajet en direction des appartements qui lui avaient été alloués au château de Borkum. Elle ne donnerait pas dans le godan ; la Légende en avait été quelque peu affectée, aussi légèrement que le pouvait être un homme de sa trempe, mais affecté tout de même après avoir essuyé ce refus. Et son regard en avait dit long ; il continuerait que de tenter de persuader Lucretia à épouser sa cause et à le rejoindre sur un champ de bataille. Mais qu’espérait-il donc ? S’était-il entiché à ce point-là de la baronne de Bratian pour ne pouvoir accepter qu’elle en décidât autrement ? Oui, ses regards à l’égard de sa personne ne trompait personne, mais il pouvait tout à fait s’agir d’œillades qu’un homme lance à une femme non pas sous le coup de l’amour ou de la passion, mais simplement du désir et de l’envie, de cet appétit qui couvait en chacun des mâles, de leurs intérêts bassement matérialistes pour les belles formes et les beaux visages féminins. Sa place n’était pas sur les champs de bataille, au cœur d’un carnage de chair et de sang, quand bien même y avait-elle déjà été présente lors de la défense de son hameau. Non, Lucretia se voyait plutôt au sein de cours et d’autres milieux mondains, de castels et de maisons bourgeoises, dans lesquels se déroulaient certes moult confrontations, mais des confrontations d’ordre intellectuel, plus madrées et finaudes que la force brute qu’elle réservait en cas de dernier recours. Si Lucretia avait fait étalage de ses compétences martiales devant Weiss, celui-ci pouvait se considérer comme un élu dans la matière ; oui, elle aimait à donner dans l’exubérance et l’ostentation, mais pas jusqu’à ce que cela révélât tout de sa nature vampirique qu’elle ne partageait qu’avec bien peu de ses accointances soigneusement sélectionnées. Devant Weiss, effectivement, parce qu’il n’y avait pas eu d’autre moyen pour qu’il la laissât en paix. Mais pas devant une légion de soldats qu’elle ne connaitrait assurément pas.

    Soupirant, la Baronne de Bratian pénétra dans ses appartements privés, refermant la porte avec une certaine lassitude que semblaient éprouver ceux qui n’avaient passé que trop de temps sur le Vieux Monde. Elle balaya de son regard smaragdin le mobilier relativement basique mais qui dénotait tout de même d’une certaine opulence, les tapisseries riches en couleurs et en scènes diverses, les plateaux d’argent et les paniers d’osiers emplis de fruits, et demanda à ce que l’on lui fît couler un bain. Oui, le jeune seigneur Pollmar avait bien su la recevoir, veillant à ce qu’elle ne manquât de rien et que le moindre de ses souhaits fût exhaussé. Nonobstant tout cela, il lui fallut attendre quelques temps avant que le bain fût prêt ; quand bien même avait-elle à sa disposition plusieurs camérières et serviteurs que le fait de faire chauffer de l’eau et de remplir une grande cuve demandaient une préparation naturelle qui ne pouvait être écourtée. Mais ne disait-on pas que l’attente était en proportion du bonheur qu’elle préparait ? Ce fut avec grand délice qu’elle se plongea dans la grande bassine, s’imprégnant des bienfaits d’une eau très chaude contre sa peau blanche, de la touffeur qui emplissait les lieux et détendait chacun de ses muscles bien trop sollicités pendant le rude combat qu’elle avait mené contre la Légende. Cheveux disposé en-dehors de la cuve, Lucretia s’abandonnant à la lascivité des eaux, basculant la tête en arrière, fermant les yeux alors que sa nuque reposait contre le rebord. Oui, il demeurait une dernière raison pour laquelle, probablement, elle n’accepterait jamais l’offre de la Légende.

    La lassitude pouvait de temps à autre s’emparer de son âme, mais elle était très loin que d’en avoir fini avec le monde et ses difficultés, lesquelles ne faisaient qu’amplifier les plaisirs que pouvait éventuellement procurer ce premier. La mort, sur un champ de bataille, était un élément qu’il fallait toujours prendre en compte et auquel, au bout du compte, l’on ne pouvait échapper. Elle vous tombait dessus un jour ou l’autre, sans prévenir, face à la horde d’ennemis qui vous entourait et à leur nombreux coups mortels que trop répétés à l’encontre de votre personne. Certes, ses compétences, sa vivacité et sa dextérité dépassaient outrageusement les capacités martiales des chaotiques, mais il suffisait d’une seule fois, une seule, et il en serait terminé d’elle. Une des raisons pour lesquelles elle avait refusé de livrer un véritable combat en compagnie de Weiss. Il suffisait d’une simple incartade, d’un simple malentendu.
    La cour, de son coté, recelait de bien des dangers, également, mais, tout aussi nombreux fussent-ils, la jeune femme les craignait moins. Elle ne souffrait ni du poison, ni des ragots que l’on pouvait faire courir sur sa personne ; au contraire, elle s’en nourrissait même et s’en amusait fortement. Et si un ennemi devait se révéler au grand jour, il ne s’agirait bien que d’un seul adversaire, peut-être deux, tout au plus. Non pas d’une armée ou d’une ligne de front rompue depuis toujours au combat. Un seul. Et contre celui-ci, elle était certaine de pouvoir l’emporter et de ne jamais concéder à jamais ce qui lui était le plus cher au monde.
    Son immortalité.


    ***

    Ce fut tôt au lendemain que Lucretia s’éveilla dans de grands draps blancs après avoir, curieusement, bien dormi, et cela plus longtemps que d’ordinaire. La bonne humeur était présente, également, alors que, au-dehors, les oiseaux comme les criquets chantonnaient de tout cœur. Elle ne l’avait pas encore exigé, et se demandait justement si elle allait le faire après en avoir pris un la veille, mais un bain l’attendait déjà. Ne se faisant pas prier, alors qu’Otto patientait tranquillement dans l’antichambre, pour s’immerger rapidement, quoique bien plus rapidement que la veille. Une petite touche de fraîcheur et d’hygiène ne lui ferait jamais le moindre mal, même si, à l’exemple du poison, jamais la maladie ne l’atteindrait-elle non plus. En plein dans ses ablutions, l’on toqua à l’entrée de ses appartements pour délivrer un certain message de la part de la baronne Dokhara de Soya, laquelle l’invitait poliment à se joindre à elle pour le trajet futur, dans sa propre voiture. Voilà qui était très intéressant, et l’intéressée ne manquerait pas de répondre favorablement à cette plaisante sollicitation. Ce fut Otto qui, toujours dans le vestibule lorsque sa maîtresse était en train de se baigner, qui recueillit le message. L’homme ignorait sans doute, ou tout au plus le suspectait-il très légèrement, eu égard à tout ce qui pouvait bien se dire sur le dos de la baronne, que celle-ci disposait d’une ouïe somme toute développée ; à lui que de retransmettre le message au-travers de la porte, tenue close.

    Joueuse, et toujours teintée de cette bonne humeur qui l’avait cueillie au réveil, la jeune femme ne put s’empêcher de remuer dans l’eau, laquelle bouillonna quelque peu autour d’elle en bruyants remous.
    «Mais entrez donc, par Sigmar, lâcha-t-elle, faussement exaspérée de ne pas pouvoir ouïr le message qui lui était destiné. Son sigisbée s’exécuta et, ne pouvant s’empêcher de couler un léger regard sur le buste caché par la mousse d’une certaine baronne dénudée, répéta en regardant fixement devant lui l’invitation. La volonté des hommes était bien faible, pour certaines choses, ce dont elle ne se plaignait pas, pour le moment.

    Plus tard, l’on revient taper à la porte de ses appartements, comme elle s’y trouvait toujours. Cette fois-ci, tout habillée qu’elle était d’une aguichante vêture, comme à son habitude, Lucretia put recevoir en personne l’intrus qui daignait la déranger.
    Ce fut le même, sembla-t-il, le même qui avait tapé à la porte il y avait une demi-heure de cela. Dokhara était-elle si pressée de la voir ? Sa future invitée s’aperçut du physique du commissionnaire, qu’elle n’avait jamais vu. Depuis quand s’était-elle accointée d’un tel mirliflor ? Quoi qu’il en fût, les manières et le petit air que celui-ci afficha le rendirent aussitôt antipathique aux yeux de la jeune femme. Sa façon de s’exprimer, son petit air chafouin et son sourire madré lui donnait une expression aussi condescendante qu’enjouée, tant et si bien qu’il apparaissait comme voulant se jouer de votre personne. Et lorsque son regard glissa dans l’échancrure du décolleté de Lucretia…

    Celle-ci le harpa à la gorge, resserrant fortement sa main autour de son cou, dans un étau dont il ne pouvait s’esbigner et capable de lui broyer la trachée. Il en fallut de peu pour que ses pieds quittassent le sol.
    «Je n’ai pas saisi la portée du message, et n’ai point l’habitude de m’adresser aux paltoquets. Que me veut la gueusaille, Otto ? » Sa bonne humeur matinale semblait s’être évaporée dans les airs, et son chevalier lui répéta mot pour mot les paroles qu’il avait proférées.
    «Oh, je vois. Eh bien, réponds-lui que je me ferai un plaisir de répondre à l’invitation de dame de Soya, véritablement. Et que, indépendamment de tout cela, celui-ci n’a point intérêt à repointer le bout de son nez devant mes deux énormes oreillers magiques. »
    Otto lui retransmit la réponse de Lucretia, bien qu’Erik se trouvait dans la même pièce qu’eux tous, et lorsque cela fut fait, la baronne de Bratian le relâcha avec une morgue certaine. Il retrouva sa respiration, accusa une gifle, et s’en fut, quelque fût ses possibles paroles.
    Quelque peu énervée, Lucretia se répéta la teneur du message, qui la laissa perplexe, non sans lui faire renaître un petit sourire. Dokhara avait-elle véritablement tenu ces mots, ou s’agissait-il d’une simple foucade de la part du messager ? Elle avait sa petite idée là-dessus, et comptait bien lui dire deux mots à ce sujet.

    Cela dit, en sortant de ses appartements, elle fut de nouveau prise à partie, mais par une personnalité bien plus importante que le petit blondinet de la dernière heure. Le seigneur Pollmar en personne, lequel s’invitait tout naturellement avec elle dans le carrosse de Dokhara. Elle réprima tout juste un nouveau soupire, lequel se transforma immédiatement en sourire peiné. Pour un peu et rien qu’avec cette intrusion, elle en eût presque souhaité à ce qu’il restât au sein de son propre château. Non, Lucretia devait s’entretenir seule à seule avec Dokhara. Une quelconque autre présence l’empêcherait de s’évaltonner, de jouer avec elle par les mots ; Lucretia n’avait aucune envie de briser la réputation de sa noble comparse, juste de s’amuser… A sa manière.
    Les deux mains de Lucretia se refermèrent doucement sur la dextre de Pollmar, à grand regret.

    «Monseigneur Pollmar, en d’autre occasion, j’eusse assurément répondu favorablement à votre proposition, mais je crains de devoir m’entretenir seule à seule avec mademoiselle de Soya, à propos de ces féminies qui ne manqueront pas de vous ennuyer. Je m’en retrouve si confuse et si gênée que je me dois de vous proposer une alternative ; que diriez-vous de reporter cela d’une demi-journée seulement, et de voyager en ma compagnie –et avec celle de la baronne de Soya ? tout le restant de l’après-midi ? »



    ***


    Quelques temps plus tard, Lucretia fut en vue du carrosse de Dokhara et de celle-ci même qui le possédait. Erik avait-il fait son rapport à sa maîtresse en lui racontant comment elle l’avait traité ; Dokhara avait-elle prit ce traitement et ces menaces pour elle-même, s’était-elle fâchée de tout cela ? Elle le pouvait. Mais rien n’y fit ; Lucretia se précipita, grand sourire, à la rencontre de Dokhara, comme s’il ne s’était rien passé aussi bien en ce jour que lors de la veille. Et, à renfort d’une certaine hypocrisie mêlée de matoiserie, occultant ces histoires de collier d’argent, de cadeau, de vampire et de rancœur, lui planta deux gros baisers retentissants sur chaque joue, comme si elles avaient depuis toujours été des amies de longue date. Elle considéra du regard la vêture incarnadine de sa vis-à-vis et monta dans le véhicule.

    «Ma chère amie, vous êtes resplendissante ; le rouge vous va si bien, tranchant avec la teinte marmoréenne de votre peau. Et vous me voyez ravie de votre invitation, vraiment. »
    Resplendissante, oui, Dokhara l’était assurément. Mais peut-être pas autant que l’adjectif le connotait. N’y avait-il pas chez elle un petit soupçon de laisser aller, au sujet de sa toilette, en cette heure bien matinale, quelque chose de si léger qu’il en demeurait imperceptible pour tout autre œil que celui de Lucretia ? Oui, celle-ci le pressentait, quand bien même ne pouvait-elle qu’émettre des hypothèses que venaient appuyer les paroles d’Ingrid à Dokhara, alors qu’elles se pensaient seules sur le trajet, en venant la veille à Borkum. Son visage s’avérait quelque peu déchevelé, avec ses cheveux perclus d’imperceptible grain de terre ou de feuillages, indiscernable à l’œil nu et que seule l’eau aurait pu retirer, et elle affichait comme un petit air fatigué. Et l’on parlait de l’œil, mais il n’y avait pas que cela. Hormis le regard occulé de Lucretia, son odorat était toujours présent. Et sous le délicieux parfum de sa comparse se discernait une infime touche bucolique, une once de fragrance de glèbe et d’humus. Oui, Lucretia en eût mis sa main au feu ; la soirée avait été animée pour Dokhara, tant et si bien qu’elle en était désormais quelque peu malade, comme le témoignait son écharpe enroulée autour de sa gorge.

    Dans la promiscuité et l’intimité du carrosse, comme elles se trouvaient seules en tête-à-tête, le comportement de Lucretia s’altéra doucement.
    «Nous avons à parler, n’est-ce pas ? » Elle se fendit de ce petit sourire amusé qui cache beaucoup de choses, ces connaissances que l’on est censé ignorer mais que l’on connait tout de même.
    «Vous paraissiez remontée, hier soir, contre moi et bon nombre d’autres personnes de cette délégation. Je vous comprends, au vu de ce qu’il s’est passé. Mais vous semblez aller bien mieux présentement. »

    La jeune femme sourit de plus belle, comme une louve devant un agneau, sachant qu’il ne pourra s’échapper. Adossée contre la banquette se trouvant en face de sa consœur, elle se déplaça tranquillement avec une certaine grâce, s’asseyant aux côtés de Dokhara à une distance que l’entregent eût qualifiée de plus qu’osée. La présence altière et l’aura intransigeante que dégageait Lucretia acheva de rencogner la baronne de Soya contre le dossier de la banquette et le mur boisé du véhicule. Sa voix se nuança d’une petite touche horriblement joueuse alors que son regard ne décollait pas du corps de sa comparse, pour mieux lui susurrer à l’oreille :

    «Votre nuit a dû être très intéressante… Follement intéressante… Dîtes-moi tout… »
    Elle haussa un sourcil délicat et interrogateur, taquin, tandis que ses dernières paroles empruntaient la tonalité et la douceur de la prêtresse de Rhya.

    «N’est-ce pas, «mon amour »… ? »
Modifié en dernier par [MJ] Bonnepierre le 14 oct. 2014, 23:45, modifié 1 fois.
Raison : 7xp/127xp
FOR 16 / END 14 / HAB 17 / CHAR 18 / INT 17 / INI 19* / ATT 17 / PAR 13 / TIR 11 / MAG 17 / NA 4 / PV 134/140
Ma Fiche
Objets particuliers:
- * Anneau Nowelleux (+1 INI)
- Amulette (relance d'un EC: 2/3 utilisations disponibles)

Compétences acquises et Dons du Sang

COMBAT :
Attaque : Coup précis (3), Arme de prédilection ( épée à une main)
Défense : Esquive, Acrobatie de combat, Sang vif (2) (DDS), Coriace,
Autres : Régénération Impie (DDS), Innocence Perdue (DDS), Valse Macabre


MAGIE :
- Sens de la Magie
- Conscience de la Magie
- Maîtrise de l'Aethyr - niveau 3

CHARISME :
- Diplomatie
- Éloquence
- Séduction
- Intimidation
- Comédie
- Etiquette
- Intrigue de cour

INTELLIGENCE :
- Domination (DDS)
- Érudition
- Littérature
- Linguistique
- Histoire
- Administration
- Enseignement
- Connaissance végétale
- Langue étrangère : Kislévarin
- Connaissance des démons

INITIATIVE / HABILETE :
- Sang vif (DDS)
- Réflexes éclairs
- Escalade
- Monte - chevaux
- Sens Accrus
- Vision nocturne

AUTRES :
- Défi de l'Aube (DDS)
- Ame Profane (DDS)
- Forme de Familier : Corneille (DDS)
- Sang argenté (DDS)
- Alphabétisation
- Force accrue
- Chance
- Préparation des poisons

Inventaire :
- Griffe d'Ursun
- Veste de cuir & pèlerine en "voyage" / robe habillée en "réception"
- Anneau de promptitude
- Bague du tumulus
- Sacoche de chanvre
- Lettre de la comtesse
- Gemmes et pépites d'or
- Fleur de salicaire
- Glandes à venin
- Poison (?)

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Dokhara de Soya
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Re: [Lucrétia et Dokhara] Taladélégation: étape en Bratian.

Message par Dokhara de Soya »

Le prêtre, comme à son habitude, était indéchiffrable. S'il s'était joint à son groupe, apparemment motivé par l’intérêt qu'il portait à sa personne (ou à son corps ?), il n'était pas pour autant malléable ou idiot. Il repoussa les demandes de Dokhara de quelques mots, mais la baronne ne comptait pas en rester là pour autant, notamment lorsque fut évoqué le jeune Alfred.

- Schirach s’est excusé auprès de Lucrétia seule, là où le tort avait été partagé. Et la vampire a habilement su se débarrasser de votre cadeau empoisonné en m’utilisant. J’ai été le dindon de la farce, victime collatérale d’un affrontement secret entre vous et Lucrétia. Ce n’est pas le fils de Krugenheim qui a été battu ce soir, Marguillon, c’est moi.

Un court silence, après lequel le ton de sa voix s’adoucit.


- Mais vous avez raison, je ne suis pas mesquine. Le collier m’intéressait surtout pour ses vertus protectrices vis-à-vis de Lucrétia – du reste, il ne représente pas grand-chose. Vous en revanche… vous êtes un curieux personnage. Très difficile à cerner. Sigmar seul sait ce que renferme votre caboche : pour ma part, j’ai abandonné l’idée de pouvoir même deviner.


Elle lui sourit, amicalement.

- Non c’est vrai, je vous assure. Je suis plutôt douée pour comprendre les gens, leurs motivations. « L’héroïne de l’auberge de l’Uckro River » comme vous dites… j’ai juste su deviner la vraie personnalité cachée sous la crasse d’un groupe de bandits. Si ç’avait été vous leur chef avec qui je doive négocier, je crois que le mot « héroïne » aurait été remplacé par « victime »… heureusement que c’est la carrière de prêtre itinérant que vous avez embrassé ! Quoique… vous auriez aussi pu faire un malheur à la cour, je pense.

Un silence, un peu gêné, comme pour s'excuser de l'avoir imaginé dans d'autres rôles moins vertueux que le sien. Puis elle reprit la parole, changeant de conversation avec un ton plus grave, sérieux.


- Maintenant que j’ai… accepté la vérité au sujet de ma consœur baronne, y a-t-il des choses que je devrais savoir, vis-à-vis d’elle et/ou de son espèce ?




***


Face aux paroles de Gudrik, Dokhara se força à rougir de plus belle, gloussant même à l’occasion de ses meilleurs compliments, voire détournant le regard pour simuler la timidité lorsqu’il se mettait à genoux devant elle. Elle voulait lui donner l’impression d’avoir une réelle emprise sur elle – mieux, d’être en position victorieuse.

- Vous êtes trop malin pour moi, vous m’avez percée à jour, sieur Gudrik ! Vous l’avez deviné, ce n’est pas tant pour moi que je m’inquiète, que pour quelques amis faisant partie de notre arrière-garde. Pour ma part, je n’avais jamais douté qu’avec un homme comme vous à mes côtés, je ne risquais pas le moindre danger. Mais plusieurs valets et serviteurs m’ont suppliée d’intervenir pour cette raison : ils n’ont pas la chance d’avoir des hommes comme vous pour les protéger, et préfèreraient vraiment voit les hommes d’armes de la délégation proches d’eux, plutôt qu’en train de pourchasser des brigands qui sont sûrement déjà loin. Je suis désolée de vous avoir menti, mais ils sont vraiment affectés par l’attaque de hier, et ils ont peur maintenant, il faut les comprendre…

Cette fois-ci, elle croisa son regard, le fixa, les yeux pétillants.


- Si vous pouviez intervenir à ce sujet, non seulement mes amis seraient rassérénés, mais je vous serais également vraiment redevable, chevalier von Hügel. Pour un tel service, je suppose que je pourrais vous accorder une faveur de votre choix en retour...


Elle lui offrit son plus beau sourire charmeur.

- Cela dit, je suis sincèrement désolée mais je ne peux pas vous laisser monter dans mon carrosse chevalier. Déjà parce que vous êtes bien plus fringant à cheval, fier et imposant, qu’assis dans un véhicule à roues. Ensuite, parce que serais trop honteuse de m’approprier pour moi seule votre personne la journée entière ! Que penserait-on de moi, de mon égoïsme ? Sans compter les rumeurs qui, inévitablement, se répandraient dans la délégation – les mensonges que cet ignoble petit von Schirach a répandu à mon sujet m’ont amplement suffi j’en ai peur… Pour finir, je crains que la baronne Lucretia ne partage déjà mon véhicule aujourd’hui – et je puis vous assurer que les conversations de femmes que nous aurons certainement ne pourront que vous ennuyer à mourir !


Elle prit sa main, et la tira légèrement vers elle pour l’inciter à se relever. Une fois à sa hauteur, elle l'enserra entre les siennes, laissant toujours son regard ancré dans le sien.


- Néanmoins, vous avoir pour escorte serait un honneur. Je me sentirais infiniment rassurée de savoir qu’à tout moment, je peux fermer l’œil sereine car vous veillez à ma protection. Puis-je faire quelque chose pour vous remercier de votre dévouement à la tâche, chevalier ?


Bien entendu, elle savait quel type de remerciement le chevalier désirait, mais les conventions sociales l’empêcheraient d’être trop franc à ce sujet, quand bien même elle sentait déjà les sous-entendus arriver. De toutes manières, elle ne comptait pas donner satisfaction au chevalier sur ce point de sitôt.
Déjà, elle connaissait ce type d’hommes. Ils aiment les défis, les challenges, et la difficulté. Si elle s’offrait à lui trop facilement, elle ne serait qu’un petit trophée dans sa collection, vite oublié. Mieux valait, pour garder de l’influence, rester difficile à conquérir. Elle pouvait bien sûr suggérer de nombreuses choses, mais entre paroles et actes, il y avait une frontière qu’il était difficile de franchir…
Ensuite… et bien elle n’en avait tout simplement pas envie. A croire que les paroles et actes d’Ingrid l’avaient vraiment affectée.

C'était sans doute ce qui la troublait le plus.


***


Alors qu’elle attendait l’arrivée de Lucrétia, debout à côté de son véhicule, Dokhara ne pouvait s’empêcher de danser d’un pied sur l’autre. Elle était un peu stressée par cette invitation. Tout d’abord, Edrik avait peut-être décidé de n’en faire qu’à sa tête après leur altercation – allez savoir s’il avait bien transmis le message… et sous quelle forme. Elle l’avait bien recroisée, mais n’avais pas osé lui adresser la parole – trop de témoins autour d’elle pour aller s’excuser auprès d’un valet. Autre cause de stress, la baronne pouvait tout simplement refuser l’invitation, par plaisir mesquin – après tout, Dokhara n’avait pas été bien aimable hier au soir. Et pour finir, dernière cause de panique… et bien elle allait être seule avec une vampire pendant plusieurs heures !
Sur ce dernier point d’ailleurs, elle se sentait aussi excitée que tendue. Isolée avec un monstre de légende capable de la tuer d’un seul geste… elle avait prouvé l’étendue de ses capacités lors de cette étrange soirée à son manoir.
Dokhara n’avait même pas planifié quoi que ce soit au sujet de cette rencontre. Elle avait juste ressenti le besoin incontrôlable de satisfaire sa curiosité, de jouer avec le danger que représentait une baronne vampire, et éventuellement, de nouer une alliance avec cette force surnaturelle. Qui sait, peut-être la condition de buveur de sang avait des avantages que Dokhara pouvait convoiter – il suffisait de voir la splendeur surnaturelle de Lucrétia pour s’en convaincre.
Les informations données par Marguillon avaient un petit peu amélioré sa compréhension de ce qu’était une vampire, mais finalement, si elle voulait en savoir davantage sur ce « monstre impie dont Sigmar ordonne l’incinération », il lui fallait tirer ses informations à la source.

C’est tout sourire que son invitée arriva, avant de l’embrasser poliment.
Elle faisait comme si de rien n’était au sujet de leurs différents de la veille – cela lui convenait, elle ne comptait pas spécialement jouer les furies vengeresses de toutes manières. Sa nuit avec Ingrid avait balayé toutes ses rancœurs, et aujourd’hui, sa curiosité avait pris le dessus sur sa mesquinerie.
Hier, sous l’effet de la colère, elle n’avait eu aucun mal à se montrer agressive envers sa consœur – mais aujourd’hui, calme et reposée, elle ne savait plus vraiment comment se comporter en la présence d’un être dont elle ne pouvait se targuer de vraiment comprendre la nature. Alors même qu’elle lui rendait ses baisers polis – était-ce elle, ou bien la peau de Lucrétia était froide ? – elle sentait son rythme cardiquae s’accélérer.

Allons, détends-toi – pour tout le monde, elle n’est qu’une noble de même rang que toi. Elle-même s’est enfermée derrière cette façade, et doit se comporter comme tel. Peu importe sa vraie nature, elle ne peut pas la montrer. Comme toi, elle joue sur un fil tendu entre vérité et secrets – ça vous fait un point commun. Hé, si son cœur fonctionnait encore, il battrait sans doute aussi rapidement que le tien, alors ne flanche pas !

Elle accusa le compliment avec un sourire timide, le même qu’elle avait servi à plusieurs reprises à Gudrik. Et dans le cas de Lucrétia, elle n’était même pas certaine qu’il était sincère. Quand bien même sa colère était passée, elle n’oubliait pas la pique de la veille au sujet de sa poitrine…

- Je vous en prie, c’est tout naturel. A dire vrai, cette invitation est assez égoïste – ces journées de transport sont d’un ennui prononcé, et étant la personne la plus… « intéressante » que j’ai pu rencontrer de cette délégation, j’ai bien entendu pensé à vous pour les rendre plus passionnantes. J’espérais que vous partagiez les mêmes sentiments à mon égard – c’est d’ailleurs pour vous que j’ai choisi cette couleur. J’ai pensé que, si je devais vous inviter à être seule avec moi sur une journée, je me devais au minimum de vous offrir quelque chose d’agréable à regarder.

Un sourire, tandis qu’elle descendit son regard sur la vêture de sa consœur.

- Je vois que vous avez d’ailleurs eu la même idée, et vous en remercie.


Avait-elle rêvé, ou Lucrétia l’avait observée de la tête au pied ? Elle n’avait pas regardé que ses vêtements carmins, elle avait aussi examiné ses cheveux, son visage, ses mains… et bien, cherchait-elle un défaut dans sa tenue pour une éventuelle future moquerie ? Etait-ce juste une étrange curiosité ? Ou bien y avait-il une autre raison ?
Harold leur ouvrit la porte du carrosse, alors que peu à peu, la délégation faisait les derniers préparatifs avant le départ. Dokhara laissa Lucretia entrer en première, avant de la suivre. Elle entendit ensuite la porte se refermer derrière elle, alors qu’elle s’asseyait.

Ca y était. Elle était seule avec la vampire…

… qui n’attendit pas bien longtemps avant de prendre les devants.Elle avança quelques mots, comme un chasseur laissant quelques collets sur son territoire. Puis, le terrain préparé, elle commença le rabattage, en attaquant plus directement. Elle se déplaça pour s’asseoir juste contre elle, tellement proche d’elle que c’en était presque inconvenant.
L’attaque était rapide. Peu de mots, mais nombre de sous-entendus. Dokhara s’était préparée pour ce genre de petits duels, mais la dernière pique la figea sur place. Trop tard pour s’imposer un peu de contrôle, elle fut incapable de cacher une expression de surprise sur son visage, tout comme elle ne put s’empêcher de voir son corps manipulé par Lucrétia, reculant peu à peu contre la paroi du véhicule tandis que sa consœur s’approchait dangereusement. Ses mots n'étaient pas sa seule arme, elle usait également d'une sensualité désarmante, à laquelle Dokhara ne pouvait prétendre ne pas être affectée. Littéralement dos au mur, elle tenta de rester aussi naturelle que possible, pour gagner du temps.

- Et bien, baronne, j’avais déjà remarqué l’attirance que j’exerçais sur vous, mais je ne pensais pas que sitôt dans l’intimité, vous deviendriez si entreprenante ! Je sais que je dois vous paraitre bien appétissante, mais je vous en prie, vous me gênez…


Elle jeta un œil derrière elle comme pour chercher une échappatoire – elle se savait déjà contre la paroi du carrosse, mais fuir le regard de la vampire lui offrait une à deux secondes de répit, suffisantes pour calmer le rythme de son cœur, et faire un rapide point sur ses pensées qui s’affolaient.

Qu’est-ce que Lucrétia savait ?
Son ton était moqueur, elle savait donc quelque chose qu’elle pensait suffisant pour l’utiliser comme appui. De ses dires, on pouvait en déduire ceci : elle connaissait l’attirance d’Ingrid pour elle, et elle supposait que la nuit de Dokhara n’avait pas été paisible. De la liaison entre ces éléments, ou elle savait, ou elle supposait. Les non-dits n’étaient que des pièges à son attention, afin de voir ce qu’elle révèlerait à voix haute, se trahissant d’elle-même. Tout ce qui n’était pas prononcé n’était pas forcément su, Dokhara le savait bien.
Cependant, mentir effrontément ne serait pas en sa faveur. Elle aussi souhaitait extorquer quelques vérités à sa consœur, et si la conversation commençait dès le départ sur des fariboles peu crédibles, l’échange n’irait pas bien loin.
Il fallait donc répondre sur le même ton, se battre selon les mêmes règles. Rester franche, mais en disant le minimum possible. Être évasive en dansant entre vérité, contrevérités, et non-dits.

Et hors de question de rester dans le rôle de la proie terrifiée ! Il fallait reprendre le contrôle de la situation !

La résolution prise, elle se retourna vers sa consœur. Celle-ci ayant chuchoté à son oreille, leurs visages se retrouvèrent très (trop ?) proches l’un de l’autre alors qu’elle se retrouvait face à elle. Il aurait suffi qu’elle avance un tout petit peu sa tête pour joindre leurs lèvres dans un baiser. Mais ce n’était pas l’intention de Dokhara : Lucrétia voulait jouer la proximité sensuelle ? Elle serait servie.
Avec tendresse, elle prit la main gauche de Lucretia dans l’une des siennes, la serrant tendrement, et utilisa l’autre pour doucement laisser glisser ses doigts sur sa joue.

- Ecoutez… vous êtes bien trop belle pour laisser votre visage se laisser entaché par une vilaine jalousie, ma chère. Rassurez-vous, si ma nuit a été rassérénante, elle n’a pas été aussi instructive que celle passée avec vous la veille. Un peu moins glauque, aussi, il faut l’admettre… votre proposition d’activité nocturne m’a, je dois l’avouer, un peu décontenancée dans sa conclusion.

Dokhara sourit alors, de toutes ses dents, dans une attitude de défi ouverte. Oui, elle avait été surprise de la pique de Lucrétia. Elle ne s’attendait pas à ce que la baronne soit au courant de quoi que ce soit au sujet d’Ingrid mais il semblerait qu’elle avait su préparer ses armes, sûrement par nécessité de riposte. Mais l’étonnement passé, Dokhara était trop impertinente, trop tête brûlée, pour avoir peur de ce que sa consœur savait ou non à ce sujet. Elle n’était pas du genre à craindre les tentatives de chantage – elle avait trop sale caractère pour cela.

- C’est vous qui m’avez obligée à me dévouer toute entière à Rhya, et entrer en communion avec elle toute la nuit durant. Il fallait bien cela pour m’excuser auprès de la déesse de ma part de responsabilité dans la mise à mort brutale de tant d’animaux et de plantes, même accidentelle…Je vous aurais bien invitée à faire de même, mais entre Marguillon, Pollmar et la Mort Blanche, vous sembliez déjà n’avoir que trop peu de temps à m’accorder. Et puis… je ne suis pas sûre que Rhya vous apprécie beaucoup, à la réflexion.


Taquine, Dokhara ne laissa pas le temps à Lucrétia de lui répondre. Elle se leva pour aller s’asseoir en face de Lucrétia, échangeant ainsi leurs positions originelles.

- Vous saviez que ce muffle de Schirach ne m’a même pas offert ce stupide collier au final ? Je voulais le porter pour vous remercier ce matin, et vous montrer que mes humeurs de hier m’étaient passées… mais aucune trace du bijou. Je me contenterais donc de mots plus formels : veuillez pardonner mon attitude de hier au soir. Vous n’avez fait que vous protéger, et dans votre situation j’aurais certainement fait de même. J’ai juste été déçue que vous m’ayez ainsi utilisée pour vous sortir d’affaire – je pensais que vous m’appréciiez un peu plus. C’était sot, après tout, nous ne nous connaissons qu’à peine... pour le moment.


La baronne réarrangea les plis de sa robe au niveau de ses jambes, juste assez pour leur donner la liberté de se croiser sous le tissu.

- J’ai vraiment beaucoup de questions à vous poser. Mais je me suis rendue compte qu’il serait bien malpoli de vous ennuyer toute la matinée, à tenter de satisfaire ma curiosité, sans rien vous offrir en retour – or j’ai la fatuité de penser être également assez intéressante à découvrir. J’ai alors songé à un petit jeu, afin d’égayer ce trajet, et nous permettre d’apprendre à nous connaitre toutes les deux… dites-moi ce que vous en pensez.


Avec une petite mine de conspiratrice, elle se pencha alors en avant, parlant bas à son tour pour intimer Lucrétia à se pencher elle aussi.

- C’est un jeu pour gamines mais… il a tout ce qu’il faut de mesquinerie et de prise de risque pour s’amuser. Les règles sont simples : chacune d’entre nous, à tour de rôle, peut soit poser deux questions, soit proposer deux actes à accomplir. L’autre choisit alors parmi les propositions celle qu’elle préfère, et y réponds - en acte ou en parole. Le jeu prend fin lorsque l’une d’entre nous décide de ne répondre favorablement à aucune des requêtes. Il va de soi qu’il est possible de mentir en réponse aux questions, mais… ce serait ruiner tout l’intérêt du jeu, n’est-ce-pas ?

Elle se recula alors, s’affalant dans plusieurs coussins, avant de croiser ses jambes dans l’autre sens. Puis, elle ouvrit grand les bras avant de clamer :

- Si cela vous tente, je vous laisse bien entendu l’honneur de commencer. Je suis toute à vous et... sachez-le, d'humeur tout particulièrement joueuse.


Un nouveau sourire, comme un défi lancé à son égale.
Modifié en dernier par [MJ] Bonnepierre le 14 oct. 2014, 23:46, modifié 1 fois.
Raison : 7xp/48xp (tu veux quelque chose?)
Dokhara de Soya, Voie de la Belle Mort, Beauté mortelle

Profil : For 11 | End 11 | Hab 14 | Cha 17 | Int 12 | Ini 13 | Att 12 | Par 11(13) | Tir 10 | Mag 11 | NA 2 | PV 110/110

Compétences :
- Sociales : Diplomatie, Éloquence, Empathie, Étiquette, Séduction
- Artistiques : Chant, Danse, Musique (violon), Tatouage
- Intellectuelles : Alphabétisation, Langue étrangère (kislévarin, strygani)
- Martiales : Ambidextrie, Bagarre, Fuite, Monte, Parade, Résistance accrue (spécialisation alcool), Sang-froid
- Divers : Sens Accrus
- Dons Du Sang : Regard Hypnotique, Régénération Impie
Compétences en cours d'apprentissage :
Escamotage : 1/2
Adresse au tir (arbalètes) : 2/3
Équipement :
Armement :
- Griffe d'Ursun : 18+1d8 dégâts ; 12(24) parade. Rapide. Chaque attaque réussie qui résulte en une perte de points de vie pour l’adversaire inflige -1 Att/Hab/Par le tour suivant. Si trois touches sont infligées au même tour, les malus durent alors 2 tours et infligent un malus supplémentaire de -1 Na. Les malus cumulés ne peuvent pas excéder -4 Att, Hab et Par et -1 Na.
- Main gauche : 8+1d6 dégâts ; 8(16) parade ; Rapide. +2 PAR si utilisée en conjonction avec une autre arme. Lors d'une parade, c'est le score de parade de l'arme en main droite qui compte pour le premier jet, celle de la main gauche pour le second jet si relance.
- Poignard : 12+1d6 dégâts ; 6(12) parade ; Rapide. Peut être utilisé comme arme de jet
- Arbalète : 34+1d8 dégâts : Malus de -2 TIR tous les 30 mètres ; Perforante (4) : Un tir par NA maximum.

Armure :
- Veste et jambières en cuir : 5 de protection partout sauf tête
- Tunique noire druchiie : 2 de protection sur tout le corps
- Cape de dissimulation, permet de devenir invisible si immobile (v. wiki)

Équipement de voyage (fontes de selle, pas systématiquement porté) :
- Sellerie splendide
- Nécessaire de tatoueuse
- Violon
- Arc courbe + flèches des anciennes
- Lame en or marin
- Huile d'amande
- Surplus de drogues, poisons, ingrédients (Dodo a 2 de chaque sur elle, pas plus)


Awards \o/
Warfo Award 2018 du meilleur PJ - RP
Warfo Award 2019 du meilleur PJ - Élaboration
Dream Team 2018 et 2019 avec Lucretia Von Shwitzerhaüm
Miss Vieux Monde 2019 et 2020

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[MJ] Bonnepierre
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Re: [Lucrétia et Dokhara] Taladélégation: étape en Bratian.

Message par [MJ] Bonnepierre »

Le matin.
Lucrétia dans son bain...
Il va sans dire que le Chevalier Otto Von Fhur, invité à entrer dans la salle de bain où sa maîtresse se prélassait dans la mousse, eut bien du mal à masquer la soudaine chaleur qui s'empara de lui. Bien que l'homme, de fort belle allure dans son armure, avait toujours tâché de se montrer bien élevé et au delà de tous reproches, il n'échappait bien évidemment pas à la Baronne de Bratian qu'en surplus de vouloir la servir au mieux car son honneur le lui commandait, Otto était sans nulle doute la proie d'autres sentiments pour elle.
Mais jamais il ne les montrait autrement que par certaines rougeurs ou autres déglutitions embarrassées, et cela seulement en privé, et dans des circonstances idoines à celle de se retrouver dans la salle de bain avec la Baronne.
Lucrétia avait peut-être oublié leur proximité lors des leçons d'équitation qu'il lui avait prodiguées, mais Otto sûrement pas...

Plus tard, le messager de Dokhara, pris à la gorge par Lucrétia, puis giflé par Otto, s'en était allé en bredouillant d'inintelligibles excuses... Lucrétia pensa néanmoins qu'il ne les pensait pas toutes, et qu'une certaine partie de sa peur était feinte. Ce messager était sans doute un guerrier - archer en l'occurrence - d'une certaine compétence, doté de bons talents de comédiens... Ceci étant, nul inquiétude, elle l'avait en effet vu quelque fois prendre des ordres de Dokhara.
C'est juste qu'il n'apparaissait pas comme un messager ordinaire.

Mais trêve de ces considérations de peu d'intérêt, il était parti de toute façon.

A peine plus tard, court échange avec le Baron Kriegwirr de Borkum:
Le jeune Pollmar, les yeux on-ne-pouvait-plus amicaux, avait doucement serré les mains de la Baronne sur la dextre qu'elles tenaient:

-Allons, Vous Madame, confuse et gênée?... Hé là! Ne le soyez pas en ma présence, ni même ne feintez de l'être, s'il vous plait! Il rit, franchement, sans détour, et avec joie:
-Dites moi donc les choses comme elles sont, comme moi je veux vous les dire. Je ne crois pas que nous devrions faire de manières entre nous... Même si vous croyez que cela risque de me froisser, dites toujours ce que vous avez à dire, je vous en prie... Moi même je ferai ainsi. Tenez, d'ailleurs, je vous le prouve:
Il regarda la belle droit dans l'oeil, tout sourire amusé -mais sincère! - lui laissant ses mains:
-Je vous aime Madame de Bratian. Je veux vous épouser. Et cela n'est pas seulement car cela ferait de nos deux fiefs voisins l'équivalent d'un Duché incontournable de la frontière... Non non je vous aime vraiment, de vrai amour, et de désir, appelez donc cela la fougue de la jeunesse si vous voulez. Toutefois voilà ce qu'il en est, et je compte bien vous faire ma cour tout l'hiver à Beehafen, et le reste de mes jours s'il le faut!
Grand rire:
-"le reste de mes jours", non là j'exagère sans doute un peu... mais je suis tenace, tenez le vous pour dit! Mais ne voyez donc pas cela comme une gêne, je vous en conjure, voyez-y plutôt du compliment. Je ne veux pas que vous vous sentiez mal à l'aise vis à vis de cela, et je tâcherai de ne pas vous faire vous sentir ainsi.

Or donc voilà! Me tenant à votre disposition pour toute activité qu'il vous agréera, je vous souhaite bien du plaisir en la carrossée de la baronne De Soya... La bonne route mon amour.


Et après une révérence joueuse, il avait pris congé.
Et bien! Celui là n'y allait pas par quatre chemins... Mais l'on pouvait s'y attendre, non pas, en l'ayant connu la veille si peu embarrassé d'étiquette?
Néanmoins, on avait vraiment l'impression qu'il avait découvert de vrais intérêts à la vie, depuis sa rencontre avec Lucrétia la veille...
______________________

Un peu avant, du côté du Carrosse de Dokhara:
Marguillon:

Ce fut avec son habituelle mine douce - d'alcoolique -, sourire amical, que le bedonnant prêtre de Sigmar avait écouté Dokhara. (Et c'était bien manquer d'empathie que de pouvoir penser qu'il serait intéressé par "le corps" de la jeune noble... non, pas ça, pas lui.)

-Je ne suis hélas pas un expert en matière de créatures impies, je m'en excuse ma Baronne. C'est à peine si j'ai féri contre le Chaos durant ma vieille existence, et le Chaos n'a de toute façon que peu de choses à voir avec les vampires... les vampires sont aussi une offense au regard des dieux du Chaos voyez vous?... Bien que leurs sombres serviteurs les voient tout de même d'un bien meilleur oeil que nous autres du Vieil Empire...
Il but une autre gorgée de sa gourde, prenant son temps. Son marteau argenté étincelait dans les maigres rayons du matin. Il parlait lentement, tranquillement:
-Que vous dire?... Historiquement, tout et n'importe quoi a été dit sur eux:
Certains les voient avec poésie, et ont proclamé que l'on se muerait en ces êtres sublimes sans reflet à force de trop se mirer dans un miroir... Ou ils les voient en rapport du conte romantique et dramatique de la Dame Blanche, que vous connaissez sans doute... Les légendes sur ces créatures sont légions. Des plus saugrenues, en passant par la paranoïa, la fascination... Mais toujours une crainte fervente demeure.
Moi même, homme d'Eglise, je devrais sans doute me ranger à l'avis de la religion: Les vampires sont les reliquats aberrants d'un autre temps, et ils doivent être impitoyablement traqués et annihilés comme les monstres impies qu'ils sont...

Il fit la moue, rebut un coup:
-Je vais vous dire, j'adhère à cela. Oui ils sont impies. Oui ils doivent en général être tués... mais vous êtes maline, vous avez vu le bémol que j'ai mis... "en général", répéta t-il, le regard bienfaisant:
-Car voyez vous, ma noble héroïne, je crois que certains n'ont pas eu le choix... Après tout, et c'est un fait connu, une morsure de vampire transforme en vampire. Or donc, un être bon ne pourrait-il pas être mordu? Certes de la malfaisance irait en lui, le métamorphoserait en une de ces abominations, mais ne pourrait-il pas rester en lui des restes de sa bonté?

Il lorgna sur le carrosse vide de Lucrétia:

- C'est une femme dangereuse... mais, bien qu'elle doive s'abreuver de sang humain, point exclusivement mauvaise je le crois... Après tout n'a t-elle pas protégé son domaine de méchants, récemment? Et son peuple ne paraît pas si mal se porter... Ses gens l'aiment en outre, j'ai pu m'en apercevoir, et aucun d'eux ne voit en elle une terrible idole assoiffée, non, ils voient une héroïne... La Baronne guerrière de Bratian...
Je crois que sa gestion de Bratian est plus humaine que celle de beaucoup d'autres nobles, humains ceux là...

Il n'y a pas une seule vérité, il convient d'observer. Comme vous l'avez fait pour les brigands de l'Ukro River, non? En tout Mal il peut y avoir du Bien... Pour moi seul le Chaos est vraiment le Mal absolu. Les vampires sont juste une race maudite, que sa nature porte en général au Mal... en général.


Il rit, comme pour détendre l'ambiance:

-Prenez garde à vous si vous la fréquentez... et à votre tendre gorge?... ce ne sera pas un collier d'argent qui vous protégera. Elle pourrait tout aussi bien vous maudire - ou vous vider de votre sang - via le poignet ou autre...
En plus de l'argent... de l'ail ou de la plante griffedémon pourraient peut-être l'incommoder, ou alors des symboles religieux auxquels vous croyez - pas ceux de Sigmar donc,
il sourit, sagace - on les dit vulnérables au feu où à divers métaux, nains et elfes ces métaux, je crois, mais si vous voulez vraiment la démasquer, commencez par un miroir, sait-on jamais... Ou alors, preuve s'il en est... le soleil. Demandez lui donc de venir se promener avec vous si jamais par la grâce de Sigmar les rais solaires venait à enfin nous frapper de tous leurs feux en ce début d'hiver... la vous verrez, elle ne viendra pas... C'est sûr.

Marguillon but une gorgée, rota - oups! pardon Ma baronne! - , sourit, salua Dokhara et la bénit d'un signe de main religieux:

-Curieux. Difficile à cerner... tels ont été vos mots. C'est donc ainsi que vous me voyez. Ma mission n'est en effet pas toujours claire, même pour moi... je crois que vous devriez me prendre tel que je suis, tout comme je vous prends telle que vous êtes. Je ne veux rien vous apporter d'autre que ma bonne parole - la mienne, point celle de Sigmar - et vous laisse seule juge de vos actions.

La bonne journée, jeune noble prometteuse, j'ai un von Schirach à aller agacer maintenant. J'adore lui conter des calembredaines!


Et il s'en fut.

Plus tard. avec le Chevalier Von Hügel.
Tandis que Dokhara lui parlait, et tout en se relevant lentement de sa position agenouillée, Gudrik avait opiné du chef d'un air rassurant:
- Si fait, je vous entends bien, madame, n'ayez crainte... oui oui... Oh? diantre, une faveur de mon choix? Vraiment? - vaste sourire...

... qui disparut ensuite à la mention de Lucrétia...

Avec la Baronne Lucrétia? Vraiment?
Il devait - comme beaucoup - avoir ouï des choses particulières sur elle... Toutefois, les dernières paroles de Dokhara parurent la lui faire oublier aussitôt. Il eut un sourire amusé:

- Je vais vous rasséréner, Dokhara: comme vous me le demandez, et surtout pour vous être agréable, tous mes soldats seront donc affecté à la protection du convoi, et nulle partie, aussi tardive soit-elle, ne sera oubliée. Ni aucun soldat n'ira traquer du ruffian au risque d'affaiblir cette protection... Votre carrosse et les gens que vous me direz seront escortés tout particulièrement...
En contrepartie? Normalement je ne demanderai rien. Vous savoir quiète et heureuse suffirait à me combler... mais puisque vous insistez...

Le filou!
-Me feriez vous l'honneur et l'insigne plaisir de vous promener un peu avec moi un soir, aux alentours d'un des autres castels que nous traverserons? juste nous deux. vous feriez là de moi le plus heureux des hommes.
à suivre
Par la suite, Dokhara et Lucrétia se retrouvèrent dans un même carrosse, seules... et la Taladélégation repartit sur les routes humides de cette fin d'automne en Ostermark...
Empathie Dokhara: 10, raté
J'attends ici juste une réponse de Dokha à Von Hügel à priori,, mais ne vous gênez pas pour rp ce que vous voulez, et discuter aussi longuement que vous voudrez entre vous... je viendrai y mettre un grain de sel si vous avez besoin de moi.
Parallèlement, je vais lancer la suite en zone "Ostermark", le lien sera donné dès que ce sera fait...

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Lucretia Von Shwitzerhaüm
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Re: [Lucrétia et Dokhara] Taladélégation: étape en Bratian.

Message par Lucretia Von Shwitzerhaüm »

  • Au matin même, en sortant de ses appartements attribués par le jeune seigneur Pollmar et en ayant justement rencontré celui-ci, Lucretia s’était retrouvée fort ennuyée de sa soudaine requête. Peut-être eût-elle dû s’y attendre, de la part de ce jeune homme quelque peu prétentieux mais plein de de cette fougue que la jeunesse a à offrir ; les choses aussi bien que les sentiments qu’il ressentait vis-à-vis de la baronne de Bratian s’étaient probablement un peu trop vite développés. Lucretia n’avait-elle pas joué son rôle de vampire comme elle aurait dû le faire, n’était-elle pas assez menaçante, dangereuse et hautaine ? Ou était-ce tout cet amas de nobliaux qui, étant ceux qui véhiculaient les rumeurs courant à son sujet, manquaient cruellement d’imagination et de talent de rhapsode ? Oui, et si jamais Lucretia avait justement espéré le contraire, alors s’était-elle bien fourvoyée ; il ne fallait pas en attendre autrement de ces bons à rien.

    Il était fort possible, également, que l’ensemble de ces ragots eussent favorisé l’opinion qu’il avait d’elle. Eu égard à sa posture, à son comportement, et à la manière dont il se fichait des règles de la bienséance en dédaignant toute priorité aux sangs-bleu face à ses amis et son personnel de moindre naissance, il n’était somme toute plus si curieux qu’il trouvât en une vampire un intérêt aussi soudain que prononcé. Il avait là sous les yeux une certaine femme qui, de temps à autre, lorsqu’une certaine versatilité la prenait, faisait fi de tout l’entregent dont on l’avait bassinée depuis sa naissance. Le danger l’intéressait-il aussi, également ? Ou n’était-ce que la réputation dont il pourrait se flatter en écoutant ces éternelles rumeurs clamer que le sieur Pollmar avait épousé ce que l’on disait être une vampire ? Toujours était-il que le petit discours dont il l’affubla la prit quelque peu au dépourvu.

    Qu’elle fût franche et honnête avec lui, de cela n’y avait-il presque aucun souci ; Lucretia appréciait fortement cette qualité chez autrui, mais bien moins chez elle, sauf lorsqu’il s’agissait d’exprimer sa morgue ou un quelconque mécontentement. Toutefois, il pouvait être réconfortant et reposant que de pouvoir parler sans détour à une tierce personne, sans tout l’embonpoint et les manières dont on pouvait entourer une phrase ou une blandice jusqu’à ce qu’elle en devînt grasse. La baronne de Bratian y penserait, en la présence du jeune seigneur, quand bien même doutait-elle fortement que de pouvoir lui dire, en tout franchise, que, sincèrement, avec ses airs amourachés et sa grandiloquence dans ses tirades où frémissait l’amour, il pouvait de temps à autre lui courir sur le haricot.

    Car de cela, elle pouvait aussi bien en parler que commencer à y songer sérieusement. Le baron Kriewirr de Borkum semblait que trop décidé à ce qu’ils se mariassent pour de bon, et ce n’était assurément pas la boisson qui lui avait mis en tête pareille idée, la veille. Sobre, et revoilà qui lui servait de nouveau le même baratin, tout fraîchement levé qu’il était. La politique aussi bien que son entêtement de jouvenceau qui lui aiguillonnait le cœur colloquaient fortement la baronne qui hésitait sur le comportement à suivre. Et cela d’autant plus qu’il semblait bien s’agir de ces paroles auxquelles l’on tenait fermement les premiers jours, mais que le temps finissait par estomper. Enfin, cela lui était-il si gênant que cela, au fond ? Non pas. Peut-être pas. En vérité, elle ne savait qu’en penser. Dans sa toute jeunesse, Lucretia avait déjà fait les frais d’un mariage bien mal arrangé et dont elle n’avait pas même été véritablement consentante. Puis Alban Feuerbach lui avait tenu une autre de ces demandes si protocolaires et politiques, laquelle avait fini par aboutir sur une guerre qui lui avait presque coûté la vie et son petit bourg de Bratian. Et voilà qu’un autre retentait la même expérience avec elle, sans même savoir ce qu’elle avait déjà vécu auparavant sur ce même sujet.
    Oui, si Lucretia avait, en fin de compte, quelques réticences sur le mariage et que, par-dessus tout, elle ne savait pas véritablement quelle attitude adopter là-dessus, cela pouvait être compréhensible.
    Toujours fallut-il répondre à ce jeune homme peu farouche, continuant d’emprunter les traits de la damoiselle sincèrement gênée et honnête.

    «Gênée et confuse, oui ; je puis éprouver, malgré ce que l’on dit, pareilles émotions, je vous le confie ! Et plus encore alors que vous me déclamez ces promesses et votre amour par votre présente cour. » Lucretia lui sourit, visage ouvert, comme recueillant avec un plaisir teinté de gravité chacun des mots qu’il pouvait prononcer.
    « C’est entendu, Messire Pollmar, et, ainsi que je vous l’ai dit, je tiens véritablement à passer un moment de ce voyage en votre compagnie, tel que vous le souhaitiez ; il me sera bon que de pouvoir enfin parler en toute franchise à quelqu’un, dans cette délégation où semblent régner les non-dits, plus que la sincérité et les véritables accointances.
    Si fait, le bon début de voyage à vous aussi, et à bientôt, assurément !
    »



    ***




    Timide et sur les nerfs, à fleur de peau, Dokhara l’avait été alors même qu’elle attendait la venue de sa consœur au sein de son propre carrosse ; Lucretia avait eu l’œil assez occulé pour s’en apercevoir à son approche. Elle ne manquait jamais de sonder l’humeur et le caractère de ceux avec lesquels elle s’entretenait, et savoir juger de tout cela lui permettait d’adopter telle ou telle attitude. Eu égard aux timides sourires que Dokhara lui servit par la suite face à ses compliments, aux petites blandices qu’elle lui tint au sujet de son intéressante personnalité emmi la délégation de Talabheim, à son cœur qui battait la chamade, il était évident pour la baronne de Bratian que sa consœur cherchait à bien l’accueillir et à la mettre en confiance. Cela était tout à fait normal, et quelque sang-bleu que ce fût ayant été à sa place eût agi de la même façon. Mais en creusant un petit peu, Lucretia se fit une autre opinion de ces agissements. Dokhara n’était pas véritablement en confiance, et la jeune femme s’évaltonnait à rechercher en la bienséance et en l’étiquette une routine coutumière qui l’aiderait à se calmer et à considérer sa vis-à-vis de la même façon qu’elle ne l’eût fait avec tout autre noble de son rang. Tout autant de raisons, si ce n’était la matoiserie habituelle de Lucretia, qui avaient poussé celle-ci à passer d’entrée de jeu à l’offensive, la déstabilisant avant même que la partie n’eût véritablement commencé. Elle le pressentait ; quand bien même Dokhara n’avait-elle aucune chance de gagner qu’elle tenterait toujours de jouer avec elle, et sa fascination s’avérait d’autant plus accentuée que les rumeurs et les ragots allaient de bon train à l’encontre de Lucretia.

    Si fait, afin de mystifier ces persiflages et de faire prévaloir sa suprématie sur sa comparse, Lucretia s’était dangereusement approchée d’elle tout en lui susurrant à l’oreille cette vérité qui ne manquerait pas de faire scandale au sein de la délégation si celle-ci venait à être connue de tous. Oui, cela pouvait très bien être un avertissement menaçant ; que Marguillon ou elle-même lui cherchât encore des noises que la baronne de Bratian n’hésiterait pas à faire étalage au grand public de ces actes et batifolages contre nature, lesquels discréditeraient aussitôt qu’ils seraient prononcés les personnes incriminées. Ou bien s’agissait-il simplement d’une foucade de la part de Lucretia, foucade sans volonté ou désir autres que d’amuser celle qui la proférait. Ou pour cause ; la jeune femme se régala de la réaction de sa consœur.

    Rencognée contre la banquette, Dokhara avoir perdu de sa splendeur là ou, au contraire, elle avait gagné en couleur, et ses pommettes s’accommodaient présentement très bien à sa vêture. Ses joues avaient pris une teinte incarnadine à mesure que son cœur s’était emballé face à la pression exercée par sa comparse, quand bien même ne la touchait-elle pas. Son regard la fuyait, cherchant en vain une échappatoire qui n’existait pas, et ses mains s’appuyaient fermement sur le bois des parois, de peur de tomber à la renverse comme elle se penchait inexorablement en arrière. Et la dernière réplique assénée de Lucretia lui arracha un sursaut de stupeur qui la laissa coite et yeux écarquillés. Son bourreau s’en délecta franchement, son sourire félin ne s’en étirant que plus encore.

    Nonobstant, Dokhara n’en resta pas là, et, après quelques profondes respirations, elle se remit les idées au clair. Le petit discours gêné qu’elle tint ensuite fit éclater de rire l’intéressée, laquelle n’infirma ni ne confirma pas la teneur et l’ironie désespérée de ces paroles. Au sujet de ses appétits et de ce que pouvait bien représenter la jeune femme la concernant, Lucretia la laisserait pour seule juge du sens qu’elle voudrait bien lui donner. Et elle ne bougea pas, ô non, se contentant de la fixer de son regard smaragdin et de cet air amusé qui ne semblait jamais quitter, en cet instant, l’impérial visage de la baronne. Ce qui eut pour effet que de replonger Dokhara dans une certaine tourmente, se refusant toujours à croiser son regard et à se redresser contre elle.
    Lucretia la testait pour de bon. Sa consœur possédait son petit caractère bien trempé, elle le pressentait, qu’elle cherchait bien tant que mal à dissimuler. La veille, la jeune femme en avait fait étalage malgré elle, s’étant réfugiée dans une colère et une rage froide lorsqu’elle s’était aperçue qu’elle avait été le dindon de la farce. Elle avait laissé échapper çà et là de petites piques agressives, de petites menaces qui ne pesaient pas grand-chose mais qui, même si elles n’étaient pas très indiquées, Lucretia pouvait en témoigner, soulageaient le cœur aussi bien que l’esprit au moment même où elles étaient proférées.
    Et Dokhara avait aussi ce petit côté fouineuse et bravache, faussement innocente, qui l’amenait à braver les interdits les plus secrets, comme le confirmait sa petite échappée nocturne en compagnie d’une autre femme. Et quid, encore, de son intérêt et de sa fascination morbide pour les pouvoirs occultes qui pouvaient lui être présentés ? Tout cela la démarquait du reste, et Lucretia était certaine de pouvoir en tirer quelque chose, en bien comme en mal. Mais encore fallait-il qu’elle montrât ce qu’elle valait véritablement.
    Dokhara reprit contenance.

    Ayant repris aussi bien ses esprits que le total contrôle sur son corps, la jeune femme tourna de nouveau son regard lilas en direction des deux prunelles émeraude qui n’avaient eu de cesse que de la fixer. Elle affronta son regard, l’air paisible, comme pour juger des intentions et de la volonté de sa vis-à-vis qui avait eu le dessus il y avait de cela quelques instants. Les deux paires d’yeux étaient proches, très proches, et plus encore l’étaient leur nez et leurs lèvres, lesquelles, dans un moment qui s’étiola vers l’infini, parurent se réunir. La damoiselle de Soya s’empara doucement d’une des mains de Lucretia et, de l’autre, caressa effrontément sa joue opaline avant de déclamer dans ce qui semblait presque un regret la suite de ses paroles. Non, la jalousie n’avait pas de place dans leur relation, sa soirée fut effectivement bien appréciable, bien que moins morbide que celle qu’elle avait déjà passée en la compagnie de Lucretia même, à son propre domaine, laquelle l’avait quelque peu décontenancée. A nouveau, un petit gloussement se fit entendre du fond de la gorge de Lucretia, quoique plus complique que lors des fois précédentes. Une fois de plus, elle n’émettrait pas de commentaire quant aux petites piques de la baronne de Soya, si ce ne fut deux mots.

    «Je sais. »
    Dokhara avait emprunté les mêmes mots, les mêmes tournures de phrase et la même condescendance narcissique qu’eût tout à fait pu employer sa consœur. Cette dernière ne savait trop bien la grâce de son visage, avait toute conscience de la nuit qu’avait pu passer Dokhara et savait pertinemment à quel point elle intriguait la jeune femme. Et, comme si le test venait de trouver là sa conclusion, qu’il fut réussi ou pas, la jeune femme se recula sur la banquette, retrouvant la distance respectable de la promiscuité tout en laissant à Dokhara le soin de pouvoir se redresser en toute impunité.

    Et à la douce tribade que de la défier ouvertement dans un franc sourire au-travers duquel ne se lisait nulle peur et de lui préciser le pourquoi de sa nuit mouvementée, avec une énième touche d’ironie qui fit une fois encore naître un certain sourire sur l’expression déjà aussi bien intéressée qu’amusée de Lucretia. Et… Ah, ce collier.

    «Oh, je gage que ce n’est pas tant la responsabilité de la mort de tant d’êtres vivants que la satisfaction et le désir de faire de même qui vous causa si grande peine que vous avez ressenti l’obligation que de vous en remettre entre les mains de cette déesse. Inutile de vous en justifier ; tout homme ou femme normalement constitué ressent la même curiosité face aux évènements qui le dépassent. Enfin, vous concernant, il y a cette curiosité morbide qui vous guide aussi bien que quelque chose d’autre… Non, ne le niez pas, je sais.

    Je dois tout de même m’avouer étonnée de ne pas, effectivement, voir ce petit pendentif d’argent être suspendu autour de votre cou. Je crus que vous l’eussiez définitivement porté en ma présence, pour des raisons aussi diverses que variées.
    Elle sourit, haussant un sourcil d’un air entendu, avant de reprendre. Il est juste dommage que vous ne sachiez pas tenir en laisse votre prêtre à la langue si pendue mais, si ce n’est cela, il n’y a eu pas d’autre mal, et j’accepte volontiers vos excuses. »

    Aucun commentaire de Lucretia sur ses propres piques, son propre comportement et le fait d’avoir possiblement fourvoyé Dokhara. Impériale et comme en-dehors de toute attaque qui pouvait lui être portée, jamais la baronne de Bratian ne se confondit en excuses dans ce carrosse.
    La suite des paroles de Dokhara et le petit jeu qu’elle avait à proposer aguichèrent grandement la curiosité de l’intéressée et alluma la petite flamme folâtre qui brûlait de temps à autre en son sein. Reposant nonchalamment son dos sur la banquette, prenant ses aises à l’envie, Lucretia considéra Dokhara d’un regard dans lequel scintillait l’amour du jeu et du risque.

    «Un jeu pour gamines, certes, mais vous faîtes-là un pari bien risqué en me le proposant, tout aussi joueuse que vous pouvez l’être. Et de mon côté, je m’aventure dangereusement je ne sais trop où en acceptant. Car j’accepte, bien entendu. Et si cela est aussi périlleux pour moi que ce n’est prometteur, je m’engage à vous dire la vérité. Je sais que vous ferez de même. Bien bien bien… A moi de commencer, donc ? »

    Lucretia se tut, matoise, avant de pourpenser aux éventuelles questions ou défis qu’elle pourrait bien lui poser. Il lui fallait des questions ou des actes engageants et qui pouvaient la mener sur un sentier périlleux. Quelque chose d’aussi singulier que cette nuit passée avec Ingrid. Qu’elle se livrât et s’en remît à Lucretia, remettant entre ses mains une arme unique telle que personne d’autre qu’elle ne connaitrait la vérité. C’était un véritable échange de bon procédé pour qui savait poser les bonnes question, et les informations qui circuleraient alors pourraient s’avérer déterminantes et mortelles pour l’une comme pour l’autre. Plusieurs idées virent se ficher dans l’esprit de Lucretia, laquelle se mordillait distraitement le doigt tout en fixant Dokhara du regard.

    «Mmh… J’ai bien là quelques suggestions qui, je pense, pourraient vous être embarrassantes, mais, toute noble et clémente que je suis, je vais commencer gentiment. Je vais enfin pouvoir satisfaire ma curiosité sur un certain point. »

    Elle fit une petite pause, mystérieuse, avant de poursuivre.

    «Vous rappelez-vous notre première rencontre, à Bratian ? Je n’ai pas oublié la façon dont vous fûtes introduite, et, avec vous, votre petite troupe de joyeux lurons. Celle-ci comprenait et comprend toujours de curieux personnages ; un nain à l’allure patibulaire que vous avez nommé « camérière » lorsque je vous en avais demandé son identité, un type élancé, grand, blond, et horriblement casse-pied, et un ivrogne de prêtre qui l’est tout autant. J’ai l’ouïe fine, savez-vous… Et en laissant traîner çà et là des oreilles indiscrètes, aussi bien dans mon manoir que dans le castel de Borkum, auprès des serviteurs et des portefaix, j’ai pu comprendre que vous les avez tous recrutés en même temps. Il y a de drôles histoires qui courent à votre sujet concernant cet étrange épisode, de sibyllines liaisons qui ne devraient pas exister, cabales établies dans l’obscurité et la promiscuité d’une chambre d’auberge… Avant, je ne les aurais pas crues. Maintenant que je vous connais davantage, je crois que je peux altérer quelque peu mon opinion les concernant.
    Si fait, voilà ma première question ; comment vous êtes-vous approprié la fidélité de Cogneur et qui est-il en vérité ?
    »

    Petit haussement de sourcil interrogateur et sourire cauteleux.

    « Mais je peux comprendre qu’il y ait des vérités qui doivent rester cachées et qu’il vous serait hautement préjudiciable de vous forcer à me dire ce que vous lie véritablement avec ce singulier personnage. Je vous laisse donc, comme convenu, une seconde chance, une deuxième question, si celle-ci vous paraît plus probante.
    Comment vous êtes-vous approprié la fidélité d’Edrik et qui est-il en vérité ?
    »

    Oui, il s’agissait de deux questions distinctes qui devaient pourtant raconter plus ou prou la même histoire. Lucretia, tout en dévisageant Dokhara, se para de son plus beau sourire carnassier.
Modifié en dernier par [MJ] Bonnepierre le 20 oct. 2014, 22:17, modifié 1 fois.
Raison : 7xp/134xp
FOR 16 / END 14 / HAB 17 / CHAR 18 / INT 17 / INI 19* / ATT 17 / PAR 13 / TIR 11 / MAG 17 / NA 4 / PV 134/140
Ma Fiche
Objets particuliers:
- * Anneau Nowelleux (+1 INI)
- Amulette (relance d'un EC: 2/3 utilisations disponibles)

Compétences acquises et Dons du Sang

COMBAT :
Attaque : Coup précis (3), Arme de prédilection ( épée à une main)
Défense : Esquive, Acrobatie de combat, Sang vif (2) (DDS), Coriace,
Autres : Régénération Impie (DDS), Innocence Perdue (DDS), Valse Macabre


MAGIE :
- Sens de la Magie
- Conscience de la Magie
- Maîtrise de l'Aethyr - niveau 3

CHARISME :
- Diplomatie
- Éloquence
- Séduction
- Intimidation
- Comédie
- Etiquette
- Intrigue de cour

INTELLIGENCE :
- Domination (DDS)
- Érudition
- Littérature
- Linguistique
- Histoire
- Administration
- Enseignement
- Connaissance végétale
- Langue étrangère : Kislévarin
- Connaissance des démons

INITIATIVE / HABILETE :
- Sang vif (DDS)
- Réflexes éclairs
- Escalade
- Monte - chevaux
- Sens Accrus
- Vision nocturne

AUTRES :
- Défi de l'Aube (DDS)
- Ame Profane (DDS)
- Forme de Familier : Corneille (DDS)
- Sang argenté (DDS)
- Alphabétisation
- Force accrue
- Chance
- Préparation des poisons

Inventaire :
- Griffe d'Ursun
- Veste de cuir & pèlerine en "voyage" / robe habillée en "réception"
- Anneau de promptitude
- Bague du tumulus
- Sacoche de chanvre
- Lettre de la comtesse
- Gemmes et pépites d'or
- Fleur de salicaire
- Glandes à venin
- Poison (?)

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Dokhara de Soya
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Re: [Lucrétia et Dokhara] Taladélégation: étape en Bratian.

Message par Dokhara de Soya »

Dokhara suivit sagement la logique du prêtre, sans l’interrompre dans ses explications, y ajoutant de temps en temps un hochement de tête pour appuyer ses dires.

Si elle avait eu ses différents avec lui dernièrement, elle retrouvait ce qui lui plaisait chez cet homme lors de cette conversation. Il était intelligent, et plus ouvert que la plupart des religieux. Il ne croyait pas au manichéisme, il jugeait l’individu avant le groupe, s’intéressait aux actes et non aux ragots.

Mais avant qu’il ne la quitte, Dokhara le retint à ses côtés, souhaitant lui poser une dernière question.

- Il y a un paradoxe entre vos actes et vos paroles, c’est étrange, et c’est pour ce type de nuances que je ne suis pas certaine de vous comprendre Marguillon. Alors que je vous écoute, j’ai l’impression d’être totalement en accord avec votre façon de voir les choses. Et pourtant… hier, vous avez agi contre Lucrétia, avec cette histoire de collier. Vous avez souhaité percer à jour sa nature, voir la délégation se retourner contre elle. Si vous tendez à lui laisser le bénéfice du doute, pourquoi cette manigance ? Ça n’a pas de sens…

La baronne avait une idée de la réponse à sa question, mais préférait ne rien présumer. Elle préférait l’entendre de sa bouche, s’il était d’humeur à se confier.


**


Quant au chevalier Gudrik, la conversation se finit tout aussi rapidement. Son objectif atteint, elle ne s’attarda pas sur sa sombre mine lorsque le nom de Lucrétia fut évoqué – elle se contenta le remercier à de nombreuses reprises, et de répondre à sa requête avec un sourire charmeur.

- Et bien, je vous ai promis d’accéder à l’une de vos demandes, et je me vois mal de toutes manières refuser quelque chose à un homme aussi charmant que vous, Herr Gudrik. C’est donc entendu : je vous accorderais un peu de mon temps lors d’une soirée où je pourrais me libérer de mes obligations, afin que nous puissions passer un moment juste tous les deux.

Elle lâcha un gloussement, avant d’ajouter à voix basse, avec un petit sourire complice, et un doigt levé dans un air faussement accusateur :

- Mais attention, n’allez pas vous faire d’idées, chevalier von Hügel ! Ce sera juste une promenade !
Le ton était celui de l’humour, le but étant bien entendu de ne pas froisser l’égo du chevalier – et de lui laisser quelques espoirs, même si les mots lui indiquaient le contraire.


Cette tâche accomplie, elle put retrouver Cogneur – Edrik n’était pas encore revenu des multiples tâches qu’elle lui avait confié – et l’informer discrètement que Ruud ne devrait normalement plus avoir à s’inquiéter des hommes d’armes de la délégation.


**


Foutue vampire.

Une impériale digne et rusée, imperturbable et foutrement fière. Elle prenait son pied, à tenter d’acculer Dokhara avec de multiples sous-entendus. Et à chaque riposte, elle ne répondait qu’avec un sourire difficile à interpréter : moquerie ou marque de respect, va savoir. Toute empathe que la baronne de Soya était, son adversaire avait les mêmes caractéristiques que Marguillon : un visage qui ne trahit jamais la moindre de leurs vraies pensées.
Néanmoins, le silence de Lucrétia fut éloquent, tout comme son recul en arrière pour reprendre une position plus convenable sur la banquette. Oh, bien sûr, elle ne se confondit pas en excuses, mais son sourire amusé se mua en amusement de façade lorsque Dokhara lui rappela l’étrange malaise que la vampire avait instaurée lors de leur soirée commune, dans la clairière. Un rappel fortement teinté de la nouvelle compréhension des évènements qui s’y étaient alors produits.

Mais l’impériale ne laissa pas les choses lui échapper plus longtemps. Lorsque Dokhara poussait son avantage sur elle en expliquant avec humour les raisons l’ayant poussée dans « les bras de Rhya », Lucrétia ne resta pas passive. Le sous-entendu n’était plus de mise – l’attaque était directe, virulente. L’on parlait du plaisir ressenti par Dokhara à tuer, de curiosité morbide, et d’excuses acceptées mais non rendues. L’agacement était palpable, faisant oublier à la vampire son calme pour des mots plus orientés qu’ils ne le devraient, sans grande subtilité.

Si bien sûr, l’ego de Dokhara n’apprécia guère ne pas recevoir d’excuses en retour des siennes, voir ainsi « l’humanité » de Lucrétia dévoilée fut une réelle victoire. ! Elle n’était pas imperméable. : elle aussi pouvait perdre un petit peu du contrôle qu’elle exerçait sur elle-même, pour se laisser aller à des sentiments, bons comme mauvais. Elle avait presque admis à demi-mots être bel et bien une vampire en s’excluant des « hommes et femmes normaux » !

La baronne de Soya dut se retenir de sourire. Pour cette fois, elle souhaitait rester courtoise. Si l’échange de piques était amusant, il risquait de vite devenir stérile : chacune semblait avoir des éléments incriminants contre l’autre, mais sans preuves pour les étayer. Inutile de poursuivre, donc. Elle se contenta d’une plaisanterie en retour, avant de changer de banquette – comme pour marquer une transition dans la conversation.

- Il faut croire que j’aurais dû être plus attentive aux paroles de mon prêtre bavard : vous avez donc bien tenté de me pervertir lors de cette soirée.

Elle aurait pu aller plus loin. Affirmer ou infirmer la réussite de l’opération, appuyer son avantage sur le demi-aveu de son statut de vampire… mais ce n’était pas ce que Dokhara souhaitait. Elle n’avait pas envie de discussions douloureuses, de contrôle total sur ses expressions et de surveillance sur chaque mot qu’elle emploierait, dans un duel éprouvant qui ne pouvait se terminer qu’en conflit entre elles. Elle avait trop de questions à poser pour assouvir sa curiosité malsaine, et elle avait envie de faire de la vampire une alliée, pas une ennemie.

Oui, la proposition d’un jeu permettrait de détendre l’atmosphère, et peut-être de développer une complicité moins agressive que l’atmosphère tendue actuelle. D’ailleurs, son interlocutrice accueillit très favorablement l’idée : apparemment, elles partageaient le même gout du risque.

Elle écouta attentivement le développement de Lucrétia et ses deux questions, puis prit une moue déçue.

- Oh. C’est petit de votre part, cela. Vous savez que ces deux-là font la paire, et que les deux questions n‘en sont qu’une seule. Mais ma foi, si cela vous intéresse tant…

Un soupir faussement attristé, avant qu’elle ne développe un petit sourire en coin, comme pour signaler qu’elle ne lui en voulait pas outre mesure pour cette interprétation des règles du jeu.

- Figurez-vous que c’est dans les mines de Karak-a-karak qu’est né Cogneur. Alors que tout le destinait à être un grand guerrier, ce petit nain décida de quitter les mines pour rejoindre la grande université de Nuln et apprendre les méthodes humaines controversées de la coiffure. Malheureusement et à sa plus grande honte, il ne réussit à passer que les examens de tressage, de pose de chignons, mais échoua lamentablement à celle de l’entretien des cheveux bouclés. Ce fut un tel déshonneur qu’il devint tueur, et décida de sacrifier sa vie à éradiquer le chaos… qui s’installait périodiquement dans ma rebelle crinière.


Un regard avec Lucrétia… avant de se mettre à exploser de rire.

- Désolée. L’image que vous m’avez mise de Cogneur en tête lors de notre première rencontre m’est revenue en tête, et je n’ai pas pu m’empêcher de… enfin bref.

Elle essuya une larme sous son œil, puis reprit sur un ton plus sérieux, et direct :

- A la vérité, je n’ai pas la moindre idée de qui il est, désolée. Il travaillait pour un groupe de brigands qui étaient auparavant des militaires d’Altdorf, qui ont déserté pendant la guerre d’Archaon. C’est un tueur, je suppose donc qu’il a fait quelques erreurs par le passé… mais les nains comme lui peuvent vous décapiter juste pour avoir demandé des détails. Je ne peux donc que faire des suppositions : il a rallié leur groupe à l’époque de la guerre contre le Chaos pour chercher des batailles épiques, et lorsque celle-ci prit fin et que ses compagnons ont décidé de déserter, il avait partagé trop de choses avec eux pour redevenir un cavalier solitaire. Selon moi, il a contracté une dette envers leur chef.


Elle laissa Lucrétia digérer ces maigres informations, jaugeant sa mine déçue, avant de reprendre.

- Je peux néanmoins vous apprendre quelques petites choses plus intéressantes sur les raisons de sa fidélité. Son groupe a attaqué l’auberge où je résidais, l’Uckro River. Cogneur était clairement le bras armé du groupe, leur plus grande force d’intimidation. J’ai discuté avec eux, joué sur la corde sensible des anciens héros devenus malfrats malgré eux, et croyez-le ou non, brigands et roturiers ont copiné. Seuls les plus riches se sont fait délester au final.

Un nouveau silence, cette fois-ci uniquement pour faire son petit effet narratif. Elle voulait que Lucrétia reste pendue à ses lèvres, à attendre pour chaque information qui tomberait.

- Je manquais de gardes du corps solides – mon chevalier se fait vieux, et Rhomgar ne peut assurer la charge de travail seul alors qu’il doit former ses deux apprentis qui ne sont encore que des gamins incompétents. Et puis… je ne sais pas, je trouvais amusant l’idée de participer à cette délégation avec à mes côtés un individu aussi bariolé et effrayant, c’est un moyen comme un autre de me faire remarquer. Ça permet d’engager facilement la conversation, vous en êtes un exemple flagrant. Du reste… il est avec moi parce que je l’ai dévoyé en payant son patron, tout simplement. Ce n’est pas définitif cela dit – je ne pense pas que le nain aurait accepté sinon. Disons que c’est une… location ?

Dokhara prit une mine songeuse, avant de conclure :

- Bien sûr, il manque quelques éléments à cette histoire. Mais en ce qui concerne le sujet évoqué, Cogneur, toute la vérité est là. Si vous en voulez davantage, je crains qu’il ne vous faille payer d’une question supplémentaire… mais c’est à moi de jouer maintenant.

Un grand sourire narquois, avant de réfléchir effectivement à ce qu’elle pourrait demander à Lucrétia. Les idées se bousculaient à toute vitesse, plus folles les unes que les autres. Il y avait tant à demander que Dokhara ne savait pas par quoi commencer ! Elle hésita à plutôt demander des actes : dans ce domaine non plus les idées ne lui manquaient pas, et elles pouvaient toutes créer des situations bien plus amusantes que des échanges de mots. Mais le besoin de satisfaire sa curiosité était trop grand pour le moment, aussi préféra-t-elle se lancer dans deux grands thèmes.

- Vous êtes un mystère pour moi, et cela vous amuse beaucoup. Vous jouez de mon incompréhension, et c’est quelque peu agaçant. Mais ce serait un piège que de tenter de comprendre votre nature, et non de vous comprendre, vous. Ainsi donc, j’ai deux questions.

Un silence, tandis qu’elle échangea un regard avec Lucrétia. Pas de moquerie, de sourire, non, juste le besoin de… l’observer.

- Vous vous mettez en danger à chaque fois que vous côtoyez des humains. Nombre d’entre nous sont peu prompts à accepter la différence, et à voir en vous et vos semblables des suppôts du Chaos qu’il faut éliminer au plus vite. Et pourtant, vous avez choisi de devenir une noble parmi les humains, dans un milieu de complots où la moindre erreur pourrait vous couter cher. Hier, je n’ai subi qu’un petit moment de ridicule – vous, vous auriez pu être brûlée vive. Ma première question est donc la suivante : pourquoi avoir choisi cette vie – ou comment y êtes-vous arrivée s’il n’a pas été question de choix - et quelles ambitions nourrissez-vous, à court, moyen et long terme ?

A nouveau une courte pause. Dokhara était très sérieuse : elle ne jouait plus en ce moment, elle était concentrée à formuler au mieux ses questions, désireuse de mieux comprendre la femme en face d’elle.

- Mon autre question ne me servira, je crois, qu’à vous forcer à répondre à la première. Vous êtes belle, compétente à l’épée, magicienne, habituée aux jeux de la politique, immortelle, et possédez sans aucun doute d’autres innombrables atouts dans votre manche. Plus que tout, vous paraissez être l’impériale par excellence : peu importe les expressions de votre visage, le charme de vos phrases, tout n’est que reflets du masque que vous portez, celui de la puissante baronne Von Shwitzerhaüm. Les apparences m’ennuient, surtout lorsqu’elles sont portées si longtemps qu’on en oublie qu’il y a un visage dessous. Ma seconde question est donc la suivante : Quelles sont les faiblesses cachées sous votre armure, baronne ? Et inutile de tricher, je parle bien entendu de vos faiblesses sentimentales et psychologiques, et non uniquement physiques…

Finissant sa phrase, Dokhara réfléchit une seconde, réévaluant dans sa tête la pertinence de ses deux questions. Les jugeant satisfaisantes, elle observa alors Lucrétia, sans cacher sa curiosité : elle était prête à écouter tout ce que lui répondrait sa consœur, sans l'interrompre.

Finis les sourires de façades, la baronne de Soya s'affichait dorénavant au naturel.

Avec l'xp de ce post, tu pourras déduire 50 points pour améliorer mon attaque et ma parade Caillou, ce qui complètera ma carrière actuelle ! Pour la suite je ne sais pas trop comment ça marche - à toi de me guider ^^
Modifié en dernier par [MJ] Bonnepierre le 20 oct. 2014, 22:26, modifié 3 fois.
Raison : 7xp/55xp - 50 pour +1 en PA et ATT (MP) reste 5xp
Dokhara de Soya, Voie de la Belle Mort, Beauté mortelle

Profil : For 11 | End 11 | Hab 14 | Cha 17 | Int 12 | Ini 13 | Att 12 | Par 11(13) | Tir 10 | Mag 11 | NA 2 | PV 110/110

Compétences :
- Sociales : Diplomatie, Éloquence, Empathie, Étiquette, Séduction
- Artistiques : Chant, Danse, Musique (violon), Tatouage
- Intellectuelles : Alphabétisation, Langue étrangère (kislévarin, strygani)
- Martiales : Ambidextrie, Bagarre, Fuite, Monte, Parade, Résistance accrue (spécialisation alcool), Sang-froid
- Divers : Sens Accrus
- Dons Du Sang : Regard Hypnotique, Régénération Impie
Compétences en cours d'apprentissage :
Escamotage : 1/2
Adresse au tir (arbalètes) : 2/3
Équipement :
Armement :
- Griffe d'Ursun : 18+1d8 dégâts ; 12(24) parade. Rapide. Chaque attaque réussie qui résulte en une perte de points de vie pour l’adversaire inflige -1 Att/Hab/Par le tour suivant. Si trois touches sont infligées au même tour, les malus durent alors 2 tours et infligent un malus supplémentaire de -1 Na. Les malus cumulés ne peuvent pas excéder -4 Att, Hab et Par et -1 Na.
- Main gauche : 8+1d6 dégâts ; 8(16) parade ; Rapide. +2 PAR si utilisée en conjonction avec une autre arme. Lors d'une parade, c'est le score de parade de l'arme en main droite qui compte pour le premier jet, celle de la main gauche pour le second jet si relance.
- Poignard : 12+1d6 dégâts ; 6(12) parade ; Rapide. Peut être utilisé comme arme de jet
- Arbalète : 34+1d8 dégâts : Malus de -2 TIR tous les 30 mètres ; Perforante (4) : Un tir par NA maximum.

Armure :
- Veste et jambières en cuir : 5 de protection partout sauf tête
- Tunique noire druchiie : 2 de protection sur tout le corps
- Cape de dissimulation, permet de devenir invisible si immobile (v. wiki)

Équipement de voyage (fontes de selle, pas systématiquement porté) :
- Sellerie splendide
- Nécessaire de tatoueuse
- Violon
- Arc courbe + flèches des anciennes
- Lame en or marin
- Huile d'amande
- Surplus de drogues, poisons, ingrédients (Dodo a 2 de chaque sur elle, pas plus)


Awards \o/
Warfo Award 2018 du meilleur PJ - RP
Warfo Award 2019 du meilleur PJ - Élaboration
Dream Team 2018 et 2019 avec Lucretia Von Shwitzerhaüm
Miss Vieux Monde 2019 et 2020

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Re: [Lucrétia et Dokhara] Taladélégation: étape en Bratian.

Message par [MJ] Bonnepierre »

Marguillon:
Les dernières questions de Dokhara avait fait stopper un temps le prêtre bedonnant en bure grise. Rangeant sa flasque d'alcool dans son bagage, il plia un bras épais et musclé pour réagencer ce dernier à son dos, ainsi que son grand et lourd marteau à deux mains.

-Pas de sens? répéta t-il, songeur. Mhhm, oui, parfois les réactions humaines ne paraissent pas avoir de sens, c'est vrai... Encore moins celles de religieux, souvent... Et il y a aussi les erreurs...
Regard amical dans celui de la baronne:
-Vous pensez que j'ai fait une erreur, mon amie?... Si fait, c'est possible.

-Pensez vous aussi qu'il faut laisser une dangereuse créature ignorante du fait qu'on l'aie démasquée?... Si non, pensez vous qu'il est sage, et non téméraire, de l'en informer en gardant cela pour soi seul? Un accident est si vite arrivé... Ma foi, que Sigmar en soit guide, je crois bien qu'il vaut mieux que cette "dangereuse créature" - qu'elle aie des intentions néfastes ou pas - soit surveillé par d'autres en plus de moi. Vous ne croyez pas?

Par ailleurs, et cela n'est qu'avis personnel, je crois qu'à cause de toutes ces histoires, notre chère baronne de Bratian se montrera encore plus prudente que d'ordinaire. C'était pour son bien... Et si je me trompe, si elle en venait à faire quelques faux pas sanglants en représailles, alors c'est que j'avais raison de l'asticoter: C'est qu'elle est en vérité un monstre atroce dont on doit débarrasser le monde.

Désormais, au moins elle et nous sommes prévenus. Dites le lui bien, Dokhara, si vous lui parlez.

Il partait, pour de bon cette fois:
N'hésitez pas à me faire mander si vous vouliez parler encore de mes erreurs ou de tout ce qu'il vous plaira. Je viendrai aussitôt. La bonne journée, mon héroïne... Je ne me fais plus trop de soucis, je ne crois pas que vous serez mordue, ou alors la Lucrétia serait bien sotte...

Les soupirants de ces dames:
Pollmar eut le bon sens de ne plus trop en rajouter après Lucrétia, il avait seulement dit dans un sourire juvénile:
-En toute franchise, oui, comptez sur moi.

Von Hügel n'eut pas le même sens avec Dokhara. Tout heureux de son acceptation - et de croire que ses mots de retenue n'étaient là que pour la bienséance - il était reparti dans quelques éloges romantiques de bas étage avant de, enfin! prendre congé...
_______________
Et donc c'était reparti sur les routes, les deux baronnes dans un même carrosse...
Poursuivez donc tranquille... là je ne suis pas encore tout à fait prêt à lancer la suite, je le ferai bientôt promis...

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Lucretia Von Shwitzerhaüm
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Re: [Lucrétia et Dokhara] Taladélégation: étape en Bratian.

Message par Lucretia Von Shwitzerhaüm »

  • Dans le carrosse, le jeu des regards, des sourires comme des expressions stoïques, et des mots continuaient. Il y avait de ces sourires qui se laissaient s’exprimer sans concession ni retenue, et d’autres que l’on masquait, par respect, hypocrisie ou ironie. Ce fut à un de ces moments-là, sans que Lucretia ne le sût, que cette dernière eut de nouveau vent des médisances de Marguillon à son sujet ; elle cherchait délibérément à pervertir sa noble comparse. La pervertir pouvait être une idée, quand bien même, eu égard au ravissement teinté de peur et d’envie qui s’était emparé de Dokhara à la vue des pouvoirs occultes de la baronne, Lucretia émettait quelques doutes quant au fait qu’elle ne le fût pas déjà. Mais non, dans un premier temps, la baronne de Bratian avait souhaité une chose, chose qu’elle développa quelque peu.

    «Vous pervertir… En ai-je vraiment besoin ? Non pas, ma chère. En vérité, je voulais déjà vous tester, lors de cette première soirée, si vous souhaitez tout savoir. Je voulais voir ce que ma noble consœur avait dans le ventre. » Elle laissa écouler une petite seconde, avant d’ajouter, petit sourire en coin. « Et l’opinion que je retins de votre personne et de vos intérêts vous fut favorable. »
    En vint ce petit jeu des questions, fort prometteur et révélateur.

    Lucretia guetta l’expression de sa consœur une fois qu’elle eût posé ses deux questions, lesquelles étaient intimement mêlées pour donner plus ou prou la même réponse et lever le voile sur certains mystères. L’air déçu voire attristé l’étonna toutefois, et ce fut d’une oreille attentive et circonspecte qu’elle écouta ce que la jeune femme avait bien à lui répondre. Et au fur et à mesure de ses explications, le visage de Lucretia s’altéra.
    Que Cogneur fût né à Karaz-a-Karak ne lui posait pas de problème. Qu’il eût décidé de quitter les siens pour s’en aller étudier à l’université de Nuln lui fit froncer les sourcils, ou peut-être bien les lui fît lever dans un regard aussi interrogateur que doublement dubitatif. Et lorsque Dokhara en termina avec la fin de son explication et que Lucretia s’imagina un Cogneur dépité, une main rageuse resserrée sur un peigne, se tenant devant une frêle et blonde silhouette bouclée, telles ces artistes efféminés que l’on pouvait parfois entr’apercevoir dans des salons à l’étrange fréquentation, et décidé, devant l’affront que le jury lui avait causé par le biais de son échec, à tout abandonner pour se faire tueur… Le clignement interloqué de ses longs cils avait cédé la place à deux yeux à demi-fermé devant le fou-rire qui venait de la cueillir. L’image était trop belle, trop parfaite, et tellement saugrenue qu’elle en devenait délicieusement drôle, et cela pour la seconde fois. Oh que oui, elle ne se rappelait que trop bien la fois où Dokhara avait présenté Cogneur à Lucretia, et se remembrait tout autant ce fou-rire qui les avait directement liées lorsque cette première lui avait confié que le nain n’était pas autre que sa camérière.
    Rire aux lèvres, toujours, Lucretia accueilli de bon cœur cette plaisanterie, attendant avec patience et agréabilité la vérité sur la question posée.

    Dokhara ne semblait pas connaître grand-chose sur le mystérieux passé du petit mais ô combien redoutable être à la coupe si atypique. Mais ce n’était pas ce qui intéressait Lucretia, quand bien même fut-elle curieuse que de découvrir que le nain appartenait à un groupement de brigands. Restait justement à savoir comment la jeune femme avait-elle fait pour pouvoir louer voire acheter les services de pareils êtres. Dokhara l’observa alors, et la baronne de Bratian lui rendit son regard, plus scrutateur cela dit. En avait-elle terminé, là ? Non pas, et ce qu’elle raconta par la suite s’avéra effectivement bien plus singulier.

    «Si je comprends bien, des brigands vous ont attaqué l’auberge dans laquelle vous résidiez –vous ont donc attaquée, vous, et que, jouant sur leur vergogne et leur ego, les avez transformés en alliés sans même vous être fait dérober votre or ? »

    Lucretia tiqua, dévisageant Dokhara d’un œil perplexe mais dans lequel, peut-être, luisait une certaine étincelle d’étonnement et de considération.
    «Eh bien… C’est que vous êtes non seulement dotée d’une grande patience, mais également d’une éloquence certaine pour les avoir rangés à votre cause. Non, je ne m’attendais pas à cela. Ses réflexions prirent un autre tournant alors qu’elle continuait de dévisager sa vis-à-vis. Ou bien… Oh, je sais pertinemment que vous n’êtes pas aussi ingénue que votre joli minois voudrait me le faire croire, et vous savez bien comment peuvent bien agir les hommes, eux qui ne cherchent qu’à vous faire les yeux doux, pour certains, que pour mieux vous posséder. Je suppose que vous avez déjà dû prendre en compte cette situation, mais…. Méfiez-vous. A moins qu’il y en ait un qui, dans le lot, soit plutôt bien fait de sa personne. Mais cela ne regarde que vous, plaisanta-t-elle innocemment, pour soulager l’atmosphère de cette mise en garde, et ce tout en glissant un petit clin d’œil.

    Par la suite, elle ne comprenait que trop bien l’intérêt que pouvait ressentir Dokhara en la personne d’un tel garde du corps, aussi singulier que ne l’était Cogneur.

    « Ah, ça. C’est que cela fait jaspiner, et les rumeurs vont aussi bon train que ne le va l’étonnement sur votre passage. Je vous comprends, assurément. Et voilà qui a le mérite, si l’on aime à faire jaser, de changer des corsets à l’échancrure éloquente, dirons-nous, n’est-il pas ? »
    Sur ces paroles, ce fut à Dokhara de poser ses questions. Lucretia releva imperceptiblement le menton, se callant bien dans la banquette, et croisa sans peur ni appréhension aucune le regard de sa consœur, toute ouïe et définitivement curieuse des émotions et de l’intérêt qu’elle pouvait susciter chez elle. Un petit temps de silence passa avant que ne tomba la première interrogation. Puis la seconde. Et Lucretia plissa ses lèvres dans un petit sourire amusé tout effectuant un long battement temporisé de ses cils, comme une mesure d’agrément. Elle acceptait de se livrer quelque peu à cette jeune femme, chose qu’elle n’avait que rarement, voire jamais, faite dans sa vie.

    «Bien entendu, votre première question m’est bien plus seyante, quoique des plus intéressantes. Pourquoi est-ce que j’agis de la sorte, qu’est-ce qui me pousse à faire cela, et que sont mes ambitions… ? » Elle soupira, non pas de lassitude, d’énervement ou d’irritation, de fatigue ou de regret. Non, pour autre chose, devant ce qu’elle s’apprêtait à faire. Elle sourit, encore, hochant distraitement la tête alors que son regard finissait par se perdre dans le plafond du carrosse, toute décontractée qu’elle était désormais, comme si le bois du véhicule détenait la réponse à l’interrogation. Puis ses yeux smaragdins revirent s’accrocher à ceux de Dokhara.

    «Oui, la question est aussi intéressante que la réponse est vaste. Ah… Je ne sais pas s’il est très indiqué que de vous révéler tout cela, comme ça, alors que bon nombre de sages tentent encore de trouver des réponses ou des preuves à ce que je vais vous dire, quand bien même certaines informations vous paraîtront-elles, peut-être, absurdes, inutiles, ou ayant peu d’intérêt. Et ce alors qu’elles feront de vous une certaine privilégiée. Peut-être que, dans de nombreuses années, lorsque vous serez vieille et que je serai toujours aussi jeune, quelques ouvrages, écrits de votre main, raconteront notre rencontre et permettront de mieux discerner les nôtres et nos appartenances ainsi que, si fait, nos faiblesses. Ou peut-être pas. Voyez-vous, je suis joueuse et curieuse, et justement curieuse de voir ce qu’il adviendra dans quelques années. Et je suis, présentement, d’humeur bienveillante et loquace. Alors, par où commencer… »

    Lucretia médita quelques secondes, arrangeant ses idées afin de mieux les exprimer, à voix basse.

    « Certains diraient que ce qui nous pousse à agir n’est pas autre que le sang de nos géniteurs, celui qui coule désormais dans nos veines après que ce dernier nous l’eût transmis lors du Baiser de Sang. Un sang qui peut provenir des Dragons de Sang, des guerriers qui ne vivent que pour le combat, recherchant à affronter n’importe quel adversaire se dressant en travers de leur route afin d’espérer y rencontrer leur Némésis, le combattant parfait qui les vaincra. Un sang qui peut également provenir des Striganis, ou des Stryges, ces vampires bannis et traqués par les autres lignées, tant et si bien qu’ils sont condamnés à s’abriter dans des caveaux et autres sépultures pour se nourrir du sang de vermines, d’animaux, ou de macchabés.
    Il peut encore être donné par un Nécrarque, dont la seule existence est vouée à la destruction du monde, à le remplir par des armées de mort-vivants, animés qu’ils sont par le rejet de la vie et la soif d’horribles expériences, de recherches occultes, et d’une magie corrompue.
    Ce fameux sang peut tout autant découler des von Carstein… Oui, vous connaissez sans doute ce nom et les radotages de grands-mères que l’on raconte à propos de la Sylvanie, dans le fin fond de l’Empire, à l’est… Beaucoup le soupçonnent, mais peu en détiennent véritablement les preuves ; ce sont des vampires, dans la grande majorité des cas. Des vampires de la plus grande noblesse, mais mégalomanes et orgueilleux à souhait, dont la principale motivation est de refaire naître la grandeur et les conquêtes passées de Vlad von Carstein. Car oui, lui aussi a bien vécu.
    Et enfin, le sang peut provenir d’une autre lignée, encore, celle des Lahmianes, ces femmes à la beauté aussi somptueuse qu’intransigeante qui leur permet de se jouer des hommes, de les morguer, et de mieux les engeigner. Des femmes qui trouvent du réconfort dans le luxe et la splendeur en contrepartie d’une vie maudite, et ainsi, parmi la noblesse humaine et les cabales qui les entourent. Enfin, vie « maudite »…
    »

    Lucretia se laissa aller à un petit signe de la main, comme s’il ne s’agissait là que d’une déplorable manière de décrire l’état de son existence. Et elle se fendit alors d’un sourire, continuant d’observer Dokhara.
    «A votre avis, qu’est-ce qui me correspondrait le mieux… ?
    Voyez-vous, je ne partage pas l’avis que je viens d’expliciter, ou, à tout le moins, pas entièrement. Je refuse d’agréer à l’existence d’un destin déjà tout tracé, de me dire que je suis contrainte de suivre un chemin décidé non pas par mes choix, mais par un certain sang qui coule en moi. Il est possible que cela joue, certes. Mais pas que. Je peux me défendre contre n’importe quel homme avec n’importe quel type d’arme, mais je ne souhaite pas m’abrutir là-dessus, à passer l’infinité de ma vie en solitaire, sur les routes, à pourfendre quiconque croisera mon chemin. Si je me nourris sur des animaux ou du sang conglutineux des cadavres, alors finirai-je indubitablement en monstruosité difforme et hideuse, au même titre que je me transformerais en cadavre ambulant, étique et plus pâle que je ne le suis désormais si j’en venais à me nourrir de la Dhar, cette magie impie. Cela quel que soit mon sang. Et je gage qu’il n’est pas trop difficile que de comprendre pourquoi je refuse à me livrer à pareille existence et à côtoyer des cadavres d’hommes ou d’animaux. Et je me fiche éperdument, en dernier lieux, de la gloire passée d’un tas de poussière et à vivre selon les codes archaïques d’une troupe de nobles pompeux. Oui, encore plus que je ne puis l’être, si vous vous le demandez ; je les ai déjà fréquentés.
    »

    Celle qui venait d’avouer, par élimination, être une Lahmiane se plongea dans un mutisme alors que son regard perdait bien au-delà de l’intérieur du carrosse, commençant à emprunter le chemin dangereux d’un passé trouble, noire, et malsain dans lequel elle ne souhaitait plus replonger. Un léger tic lui fit se contracter la mâchoire comme elle croisait les jambes, s’adossant d’une manière plus confortable dans le creux de la banquette. Une reprise de respiration, quand bien même celui lui était-il inutile, et Lucretia reprit son discours.

    «Voilà pourquoi ai-je choisi cette voie. Parce que toutes celles que je viens de décrire me paraissent mornes et ennuyantes. Parce que je fus humaine auparavant, que je fus élevée au sein de ces derniers, et que je les trouve toujours aussi intéressants que lorsque j’en étais une moi-même. Parce que j’aime le confort, le luxe, voire la luxure. J’aime la sensation d’être propre après la fièvre d’un bain chaud, dormir dans des draps blancs, manger à ma faim, me repaître d’une nourriture aussi fine que variée, boire un bon vin, un savoureux millésime. J’aime tout autant la beauté et la joliesse, la musique et les œuvres d’art, les parfums fleuris d’un grand jardin comme l’architecture et la grandiloquence des plus belles constructions humaines. J’aime encore la littérature et les sciences, comprendre le fonctionnement de telle ou telle chose, le cataglottisme raffiné des mondains et converser en leur compagnie, comme je le fais actuellement. Et j’aime enfin à être servie et respectée, à ce que l’on me regarde et que l’on parle de moi. Que l’on jaspine et dégoise sur ma personne, que ce soit en bien ou en mal, que l’on fasse ce que je dise, que l’on se courbe devant moi que l’on ne m’impose pas de règle. Et où pourrais-je mieux faire cela qu’en compagnie des humains, et, plus encore, en compagnie de sa noblesse ?
    Et comme si cela ne suffisait pas encore, je m’accommode pas mal et prends goût à participer à ces cabales et manigances qui nous entourent à chaque instant, à jouer au jeu de la politique. Car je sais que j’en triompherai, finalement, car je me sais plus prompte à la réflexion et à perspicacité que nul autre, et que même si, un jour, un coquin s’amuse à me détrôner à ce jeu-là, la seule force que possèdent mes doigts et ma main suffira à lui broyer le crâne.
    »

    Le ton de la jeune femme s’était quelque peu durci à mesure que son discours l’acheminait vers des propos belliqueux et compétiteurs, mais elle finit par se détendre de nouveau, haussant vaguement des épaules.

    «Voilà pourquoi j’erre emmi les nobles, que je me mêle à eux et que je joue à leur jeu. Et que je m’en amuse en prenant des risques, en jouant au plus malin, en m’exhibant de la sorte, avec moult exubérance. Car n’y a-t-il pas d’autres moments où l’on se sent plus vivant que lorsque survient le danger et la tension, lorsque votre esprit et votre réflexion tournent à une vitesse jamais égalé, et que votre corps et vos muscles se tendent face à l’adversité ?
    Mais ne vous en faites pas pour moi. Oui, il est dit que je risque le bûcher. Mais entre la théorie et la pratique, il y a tout un monde. N’est pas encore né celui qui pourra m’entraver pour de bon. Et si jamais les choses se compliquent réellement, si jamais mon existence est plus que jamais compromise… J’ai toute l’éternité devant moi ; je peux à loisir disparaître pour réapparaitre n’importe où et tout recommencer, que ce soit dans quelques mois comme dans plusieurs années. Et un jour, dans un lustre comme dans un siècle, je serai comtesse ou reine, un empire ou le monde à mes pieds. Et la plus grande joueuse de clavecin, et la plus brillante scientifique de tous les temps. Par la suite, j’aviserai, jusqu’à ce que je décide de mettre fin à mes jours, comme la plupart de mes aînés ayant passé trop de temps sur ce monde.
    »

    Et Lucretia, après cette longue tirade, conclut en haussant machinalement, de nouveau, les épaules, dans une lassitude accablante, comme si sa vie était déjà toute tracée. Comme pour toute personne, la vie n’était finalement qu’un jeu dont le prix était la mort. Mais cette même vie, la sienne, n’était décidément pas terminée, loin de là, et promettait des siècles et des siècles de rencontres, d’amusements, de folies et de passions. Oui, si Lahmiane avait prévu, un jour, de mettre fin à ses jours, possiblement, ce jour-là n’était certainement pas encore arrivé. Loin de là. Et tout ceci, elle l’expliqua à Dokhara.

    «Et je suis joueuse, vous avais-je dit, continua-t-elle sur un ton bien plus réjoui et taquin, voir provocant. Elle laissa planer le mystère un instant, avant de continuer. Et je n’ai pas peur, pas plus que je ne connais de véritables faiblesses, en vérité. Si fait, je vais tout de même répondre à votre seconde interrogation.
    Il est dit, une fois de plus, que certaines faiblesses vampiriques sont plus ou moins récurrentes en fonction de la lignée de tel ou tel vampire. Cela peut être la peur et la douleur engendrées par l’eau courante, l’effet répulsif de certaines plantes ou de la foi de certain, l’effroi causé par la vue du feu…

    Me concernant, je fus autrefois sujette à pareilles phobies que tout nouveau-né ignore sans même s’en apercevoir mais qui, pour certains d’entre nous, sont de véritables cauchemars au sein de nos vies d’immortels. Imaginez-moi, par exemple, incapable de m’en prendre à un innocent, incapable de lever la main sur lui, tout prise de violents scrupules que j’étais. Il fallait sans cesse que je m’interrogeasse sur la moralité de ma proie, savoir si elle était « bonne » ou « mauvaise ». Et je ne pouvais me nourrir que sur les mauvaises personnes, les voleurs, violeurs, meurtriers et brigands. Enfin. Toujours est-il qu’avec le temps, la vergogne s’en va et que l’on se rend compte de l’ingénuité de notre comportement et de la bonne potiche que l’on pouvait être. Fort heureusement, je me suis débarrassé de tout cela, surmontant mes craintes et mes scrupules.

    Je n’appréciais pas non plus tout ce qui avait un rapport avec la foi, les symboles divins, les prières à l’encontre des dieux, quels qu’ils fussent. Mais encore fallait-il que la personne fût réellement croyante envers la divinité vers laquelle elle se tournait. Ah, c’est que je fis la rencontre de certains nobles vivant dans l’opulence et la richesse qui, en fin de compte, s’en remirent à Sigmar pour se débarrasser de ma personne…
    Elle ricana à ses remembrances. Ils croyaient bien davantage en la valeur de l’argent qu’en la foi et le culte de Sigmar, et je crois pouvoir affirmer, sans me tromper, qu’ils furent bien… Déçus.
    Mais l’on finit par comprendre, avec un peu de recul, que la foi n’est que le refuge des crétins et le fonds de commerce de ceux qui les manipulent, et que les dieux et toutes ces déités ne sont là que pour rassurer la badaudaille dans un monde qui les dépasse, eux et leur petit intellect. Non, vraiment ; en vérité, si l’on doit parler de dieux, qui n’existent pas dans le Vieux Monde, n’en suis-je pas ce qui pourrait s’en rapprocher le plus ? En toute humilité. Si fait, à quoi bon continuer de craindre ce qui n’est pas autre que du vent et de l’esbroufe ?

    Que puis-je vous dire d’autre… Ah, le soleil. Assez pénible dans l’ensemble, surtout qu’il a la mauvaise idée d’apparaître la majeur partie d’une journée. C’est justement pour cela que le climat du Talabecland m’est particulièrement favorable et agréable, avec son ciel emboucané, ses lourds nuages grisâtres qui menacent l’horizon et ses grandes forêts humides…
    Oh, bien sûr, avec l’expérience, je puis tout à fait confronter ma volonté avec celle de l’astre solaire. Oui, j’aime à me dire que je suis en mesure de l’égaler et même de le mettre au ban, parfois, apparaissant de toute ma splendeur au beau milieu de ses rayons nacrés d’or. Mais pas à chaque fois, hélas. Mais un jour, j’y parviendrai, n’en doutez pas.

    Reste mon dernier ennemi, que vous avez déjà rencontré la veille et que vous escomptiez me présenter en ce jour autour de votre délicate gorge. L’argent. Ah, ça… Peut-être est-il même encore plus pernicieux que le soleil, en fin de compte, car là où je vis, en compagnie de nobles, il se trouve partout. Partout. Je ne sais pourquoi, ne saurais l’expliquer, mais son contact me brûle atrocement, et même ma volonté ne peut rien y faire. Je serre les dents, pour sûr, mais même. Toutefois… Oh, là aussi, je sais que je parviendrai à m’approprier ses vertus et à les ignorer, et pourquoi pas, même, m’en parer sous forme de bijoux et d’atournements, à mon tour.
    »

    Nouvelle pause. C’est qu’elle avait énormément dégoisé, monopolisant la parole pour elle seule. C’était désormais un fait avéré ; Lucretia ne s’était jamais autant révélée de la sorte, ni jamais n’en avait-elle dit autant au sujet de ses confrères et consœurs. Son ego espérait que Dokhara trouvât à ses racontailles un intérêt certain. Mais si elle ne devait pas regarder l’expression de sa noble comparse, baronne de son état, et devait s’en remettre à ce qu’elle connaissait de sa personnalité et de sa curiosité, alors Lucretia n’hésiterait pas à affirmer que, oui, tout cela l’intéresserait grandement. Voire la fascinerait ? Il n’y avait, au fond, que très peu d’élus initiés au vampirisme et à ses mystères. Elle soupira doucement.

    «Voilà qui est déjà pas mal. Je ne sais pas s’il s’agit uniquement de faiblesses physiques, dans la mesure où elles me troublent, ou m’ont troublée, dans le passé, jusqu’au plus profond de mon être et de mon âme. Je pourrai encore vous parler du fait que je n’aime pas échouer dans tout ce que j’entreprends, ni que l’on cherche trop à me résister, ou encore que je préfère être tout à fait libre et que l’on ne me dise pas ce que je dois faire, mais je pense bien que tout cela relève uniquement de mon simple caractère plutôt que d’une quelconque faiblesse.
    Bien, je déclare le sujet clos, et c’est à mon tour que d’exiger quelque chose de votre personne.
    »

    Une nouvelle fois, Lucretia pourpensa à ce qu’elle allait demander. Elle ne pouvait trop s’interroger sur la condition humaine et connaître les faiblesses ou forces de sa vis-à-vis ; elle était humaine, il n’y avait rien à creuser de ce côté-là, et la Lahmiane connaissait bien la condition humaine. Non, si elle devait demander quelque chose, ce serait surtout histoire de pouvoir entretenir le culte à sa personne, satisfaire sa suffisance et l’intérêt que l’on pouvait lui porter.

    «J’ai deux petites idées, en guise d’action. Mais celles-ci me paraissent difficilement réalisables, et risqueraient de signifier la fin de notre petit jeu. Je vous les poserai toutefois. Mais en attendant, j’ai bien envie de profiter de ce pouvoir que me confère notre petite entente. Alors…
    A présent que vous me connaissez bien davantage, satisfaites-donc mon ego. Qu’avez-vous pensé en posant les yeux sur moi, la première fois que vous m’avez aperçue ? Puis, lors de notre petite soirée privée dans ma chambre, puis en quittant les lieux, puis dans la forêt… ? Oui, celle-ci, cette soirée, m’intéresse tout particulièrement, tout avinée que vous étiez. Certains regards que vous m’avez jettes… J’avais cru m’être fourvoyée, mais à présent que j’ai eu vent de votre histoire avec la prêtresse et que je connais mieux vos préférences…
    »

    Petit sourire mutin de circonstance. En vérité, si elle ne s’était pas trompée sur la personnalité de Dokhara, il n’était pas très difficile que de deviner ce qu’elle avait pensé. Mais il y avait une différence entre les pensées que l’on imaginait dans son esprit, et le fait de poser des mots dessus, et de les révéler à l’intéressée.
    L’autre option fut bien plus simplement formulée, encore que, d’une certaine manière, dans la même veine.

    «Sinon, hormis tout cela, pour une baronne dans votre genre aux apparences si délicates et innocentes… Quels seraient vos plus grands fantasmes inavoués ? »
    Pour les faiblesses, Lucretia te dit la vérité. Ma fiche en affiche deux supplémentaires, mais elles sont inconnues de l’intéressée [et non, je ne cherche absolument pas à les découvrir. è__é]
Modifié en dernier par [MJ] Bonnepierre le 25 oct. 2014, 18:46, modifié 1 fois.
Raison : 4xp (considéré comme du rp libre de très bonne qualité)/137xp
FOR 16 / END 14 / HAB 17 / CHAR 18 / INT 17 / INI 19* / ATT 17 / PAR 13 / TIR 11 / MAG 17 / NA 4 / PV 134/140
Ma Fiche
Objets particuliers:
- * Anneau Nowelleux (+1 INI)
- Amulette (relance d'un EC: 2/3 utilisations disponibles)

Compétences acquises et Dons du Sang

COMBAT :
Attaque : Coup précis (3), Arme de prédilection ( épée à une main)
Défense : Esquive, Acrobatie de combat, Sang vif (2) (DDS), Coriace,
Autres : Régénération Impie (DDS), Innocence Perdue (DDS), Valse Macabre


MAGIE :
- Sens de la Magie
- Conscience de la Magie
- Maîtrise de l'Aethyr - niveau 3

CHARISME :
- Diplomatie
- Éloquence
- Séduction
- Intimidation
- Comédie
- Etiquette
- Intrigue de cour

INTELLIGENCE :
- Domination (DDS)
- Érudition
- Littérature
- Linguistique
- Histoire
- Administration
- Enseignement
- Connaissance végétale
- Langue étrangère : Kislévarin
- Connaissance des démons

INITIATIVE / HABILETE :
- Sang vif (DDS)
- Réflexes éclairs
- Escalade
- Monte - chevaux
- Sens Accrus
- Vision nocturne

AUTRES :
- Défi de l'Aube (DDS)
- Ame Profane (DDS)
- Forme de Familier : Corneille (DDS)
- Sang argenté (DDS)
- Alphabétisation
- Force accrue
- Chance
- Préparation des poisons

Inventaire :
- Griffe d'Ursun
- Veste de cuir & pèlerine en "voyage" / robe habillée en "réception"
- Anneau de promptitude
- Bague du tumulus
- Sacoche de chanvre
- Lettre de la comtesse
- Gemmes et pépites d'or
- Fleur de salicaire
- Glandes à venin
- Poison (?)

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[MJ] Bonnepierre
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Re: [Lucrétia et Dokhara] Taladélégation: étape en Bratian.

Message par [MJ] Bonnepierre »

Ce matin, au dehors du carrosse De Soya, une petit bruine tombait sur le paysage froid qui défilait le long du fleuve Talabec.
La suite est lancée à l'endroit suivant:
http://warforum-jdr.com/phpBB3/viewtopi ... 289#p92289
Mais ne vous gênez point pour continuer votre conversation ici ;)

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Dokhara de Soya
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Re: [Lucrétia et Dokhara] Taladélégation: étape en Bratian.

Message par Dokhara de Soya »

Bon, la plaisanterie sur Cogneur avait rencontré une réaction favorable de sa consoeur, c’était déjà ça de pris. Le but de ce jeu de questions n’était pas tant d’apprendre quelques éléments l’une sur l’autre, que de détendre l’atmosphère entre elles – et sur ce point au moins, c’était une réussite. Pour le moment.

La vampire écouta patiemment et sans l’interrompre son histoire. Néanmoins, lorsque Dokhara synthétisa très rapidement le passage de l’Uckro River, cela fit tiquer Lucrétia, qui demanda quelques détails. La baronne rousse ne répondit rien à haute voix, elle se contenta d’acquiescer de la tête, avant d’offrir un sourire aux suppositions de la baronne : elle pouvait bien conjecturer tout ce qu’elle voulait, la baronne de Soya ne comptait pas offrir plus d’informations que nécessaires – ce serait trop facile ! Lucrétia lui adressa un clin d’œil – preuve s’il en fallait que sa garde était abaissée.

Les questions qu’elle posa n’altérèrent pourtant pas le calme de sa consœur, qui les encaissa avec amusement. Un amusement non feint, cela dit – elle semblait prendre plaisir à participer à ce petit jeu. Elle ménageait ses effets de style, prenait du temps pour répondre, préparait le terrain pour chaque petite révélation… et se lançait quelques fleurs au passage. Oui, pas de doutes, Lucretia Von Shwitzerhaüm s’amusait bien.

Mais toujours était-il que si elle prenait son temps, elle n’en fut pas avare en informations pour autant. Dokhara fut tellement noyée sous les explications qu’une fois le monologue terminé, elle en était bien en peine de savoir si Lucrétia avait vraiment répondu à sa question ou non.
Tout du long, elle garda un silence religieux. Non pas qu’elle n’avait pas de précisions à demander, mais il y avait déjà tant d’éléments nouveaux à retenir qu’elle avait besoin de toute sa concentration. Et puis… la vampire transmettait des informations rares, et donc puissantes – il serait bien idiot de la mettre dans de mauvaises dispositions en interrompant son récit.

Tout retenir. Garder les mots-clés, les liaisons entre thèmes, retenir l’essentiel.

Baiser de Sang. Sûrement le nom du vecteur de transformation.

Dragon de Sang. Genre de tueurs nains.

Striganis, Stryges. Vampires spéciaux bannis dans des trous.

Nécrarques. Mages sombres qui veulent détruire le monde.

Von Carstein. Ah, ce nom-là lui évoquait quelque chose pour une fois. Il était dans ses cours d’histoire. Des vampires de Sylvanie qui ont failli conquérir tout l’Empire. De grands ennemis des hommes, il y a très, très longtemps… il y avait eu tellement d’autres menace depuis… alors les vieux vampires vivent encore et rêvent d’une gloire datant de plusieurs siècles ? Comme si le Chaos n’était pas une menace suffisante…

Les lahmianes. Des vampires surnaturellement belles qui aiment les plaisirs terrestres. Dokhara n’avait pas besoin de répondre à la question rhétorique : la description était concise, mais elle était la seule à convenir. Combien étaient-elles, comme Lucrétia, cachées à des postes clés de la noblesse ?


Un silence s’installe. Le sourire de Lucrétia s’estompe, laissant place à un voile plus sombre. L’amusement du jeu cédait sa place à la peine des souvenirs. Au vu de la rapide énumération des différents types d’individus qu’elle avait pu côtoyer de par sa nature, son passé devait être bien différent de la vie qu’elle menait aujourd’hui. Pas de doutes, Dokhara était bien une enfant en comparaison, elle le comprenait peu à peu.

Plus que jamais, Dokhara fut absorbée par la suite de la tirade de la vampire. Elle se reconnaissait dans cette longue description listée de toutes les choses qui faisaient que Lucrétia s’était attachée à la vie de noble humaine, et ne pouvait plus s’en détacher. Les mêmes raisons pour lesquelles Dokhara, malgré ses humeurs changeantes, n’avait jamais pu se résoudre à quitter ses responsabilités pour devenir simple troubadour, bandit, ou autre membre de la plèbe.

Et cette assurance. «Je triompherais ». L’évocation de son passé l’avait mise de nouveau sur la défensive, l’avait tendue. Etranges propos néanmoins, trop fiers. Dokhara n’était pas dupe : immortalité et invincibilité étaient deux termes bien différents. Oui, sa condition lui offrait plus d’atouts pour gagner des manches, mais personne n’est à l’abri d’un coup du sort de la part de Ranald. La baronne de Soya ne savait qu’en penser : soit Lucrétia considérait sa nature si supérieure à celle des humains qu’elle se pensait vraiment indétrônable, soit elle tentait de se convaincre elle-même derrière de grandes paroles.

Et comme pour appuyer ses propos, pour impressionner davantage Dokhara, Lucrétia décida alors de faire du zèle, et de répondre partiellement à sa seconde question en listant toutes ses faiblesses, et en expliquant pourquoi elle s’en riait. Elle expliqua comment elle avait perdu son sens de la moralité lors du choix de ses victimes. Comment elle se moquait aujourd’hui de la religion de l’Empire, revendiquant du haut de toute sa mégalomanie être ce qui s’en approchait le plus. Comment, avec de la concentration, elle pouvait se permettre d’apparaitre au soleil. Un véritable culte de sa personne… pas de doutes, la vampire avait sa place dans la noblesse de l’Empire, totalement imbue d’elle-même.

C’était presque… barbant. Sans même s’en rendre compte, les pensées de Dokhara trompèrent seules l’ennui, et son regard glissa de la bouche de Lucrétia au reste du corps. A sa poitrine qui se soulevait lorsqu’elle prenait une respiration notamment. Amusant ça, elle n’a pas besoin de respirer, mais elle le fait tout de même pour appuyer certaines phrases, pour ressembler au mieux à une humaine. Absorbée par cette réflexion – et par la quantité de peau nue dévoilée par la robe de la baronne, c’est à peine si elle remarqua le point final qu’avait mis Lucrétia à son discours.

Dokhara ne prit cependant pas plus qu’auparavant la parole. Elle n’aurait pas su quoi dire, à la vérité. Il n’y avait pas eu grand chose à retenir de cette seconde partie : beaucoup d’éloges à sa propre personne, et la confirmation de ce que Marguillon avait pu lui dire : le soleil et l’argent pouvaient l’affecter. Plus ou moins. Elle n’avait pas non plus de questions à poser – trop de sujet à explorer, et c’eut été faire montre de trop de curiosité vis-à-vis de ce qui avait déjà été révélé – inutile d’abuser de la « générosité » de sa consoeur.

Elle laissa donc Lucrétia enchainer d’elle-même sur de nouvelles questions, lui offrant un petit sourire pour faire montre de sa curiosité sur les sujets choisis.

Si la première question ne l’étonna guère – restant dans la droite lignée de la tirade précédente centrée sur la personne de Lucrétia – la seconde la prit un peu plus au dépourvu. La baronne de Soya ne put s’empêcher d’afficher un petit air gêné à cette dernière. Triturant ses doigts, elle semblait nerveuse alors qu’elle commençait à répondre.

- Ha, mes fantasmes inavoués, nous voici donc si intimes… je… je ne pense pas que je répondrais à cette question-ci. Il y a des choses qu’il vaut mieux montrer qu’expliquer. Et puis je ne voudrais pas vous ôter le plaisir de la découverte...

Un sourire complice à sa consœur, bien qu’un peu forcé. Lucrétia, avec cette demande, avait touché un point sensible, et Dokhara avait quelques difficultés à cacher son malaise. Pas celui de la question en soi, non, mais celui envers elle-même et ses propres conflits intérieurs.
Bien sûr, elle aurait pu répondre à la seconde question. Elle aurait pu parler de ses désirs ingérables, son besoin permanent de perte de contrôle, son envie intarissable de perversion, pour elle-même, mais aussi pour toute âme innocente qui la côtoyait. Ou encore du fantasme qui grandissait en ce moment-même, en présence d’une femme terriblement attirante à la nature surnaturelle, dans un carrosse fermé entouré par des centaines de personnes influentes… des idées qu’elle tentait de cloisonner derrière la pensée d’Ingrid, se sentant coupable envers la prêtresse d’y avoir seulement songé.

Mais c’était trop tard. Déjà les images se bousculaient dans sa tête, impliquant la vampire multipliant les actes les plus osés. Et elle se détestait, non seulement pour ne pouvoir s’empêcher d’apprécier ces pensées érotiques envers cette femme, mais aussi pour ne pas être capable de garder l’esprit fidèle à la WaldMutter, alors même que celle-ci lui avait offert l’une des plus belles nuits de sa vie. Elle s’en voulait vraiment.

Dokhara ne savait pas ce qu’elle désirait. Tout. Rien. Elle n’arrivait pas à choisir. Et alors même qu’elle croyait avoir pris une décision avec Ingrid, il n’avait suffi que de quelques heures pour qu’elle soit ébranlée. Elle aurait pu désigner Lucrétia comme responsable de ces maux. Mais elle était trop lucide pour cela : non, c’était elle le problème. Elle n’était qu’une sale gamine immature. Incapable de se satisfaire de ce qu’elle a, à toujours vouloir davantage.

Lucrétia lui demandait maintenant d’avouer à mi-mots si elle était attirée par elle. Lorsqu’elle avait proposé ce jeu, Dokhara pensait qu’elle serait fière d’elle-même, et assumerait chaque question en y répondant avec la vérité – aussi enrobée que nécessaire. Mais maintenant, presque honteuse, elle n’était plus sûre de pouvoir ne pas mentir.

Mais à quoi bon ? Elle ne pouvait pas se mentir à elle-même de toutes manières, aussi fort qu’elle puisse essayer…

Finalement, Lucrétia l’avait de nouveaux piégée avec deux questions qui aboutissaient à la même réponse.

Réorganisant ses pensées, Dokhara croisa son regard. Elle n’avait bien sûr rien raté de son désarroi. Cette fois, Dokhara ne chercha même pas à reprendre contenance, à se réaffirmer plus fort encore. Elle assuma cet instant de faiblesse, et commença à répondre avec une voix plus douce, plus calme.

- Ce que j’ai pensé de vous donc… Sigmar, vous allez me trouver bien sotte. Si je veux rester sincère, je crains que vous répondre ne puisse que vous dégrader l’opinion que vous aviez de moi. Mais après tout… c’est vous qui l’avez souhaité. Commençons par le commencement donc : notre rencontre.

Un soupir, comme pour se préparer à un long discours.

- J’ai été impressionnée. Mon affiliation à la comtesse Elise est récente : je savais qu’elle plaçait beaucoup de femmes au pouvoir, mais je n’en avais pas eu la preuve. Je vis au milieu des courtisanes d’Altdorf, des dindes gloussant pour obtenir le meilleur mariage… alors vous… ce fut un choc. Vous…

Décidemment, trouver ses mots était difficile. L’éloquence naturelle de Dokhara semblait avoir bien du mal à dévoiler ses pensées, ses sentiments, à une consœur politique. Faire des compliments sincères n’était pas non plus une sinécure.

- Une baronne célibataire, qui a récupéré ses terres par la force des armes, dirigeant d’une main de fer son domaine et ses hommes. Une femme de pouvoir comme… disons comme je rêvais d’être. Et en plus, vous êtes jolie ! C’est agaçant, les femmes parfaites… c’est donc tout naturellement que j’ai eu envie de vous connaitre. Pour trouver où étaient les défauts, les pièges, les tricheries. Pour voir si, sous la coquille idyllique, vous n’étiez pas qu’une marionnette vide d’intérêt.

Un soupir, comme pour trahir son agacement.

- Vous ne m’avez pas apporté beaucoup de réponses, juste plus de questions ! Dans votre chambre, j’ai décelé chez vous des points communs avec moi. La curiosité. Le goût du risque. Mais j’avais l’esprit troublé à ce moment. Votre petit tour dans les escaliers monopolisait mes pensées, même si j’essayais de donner le change dans notre conversation. Je savais que vous étiez l’instigatrice de cette impression spectrale, mais comment ? J’avais beau tourner encore et encore la question dans ma tête, aucune réponse n’était satisfaisante. Je savais que vous jouiez avec mes nerfs, mais sans preuves… je ne pouvais que tenter de ne pas vous offrir satisfaction. Rester sereine, patiente, jusqu’à ce que vous daigniez me donner les éléments nécessaires pour comprendre.

Un nouveau silence. Dokhara détourna le regard. Subir les yeux instigateurs de Lucrétia était pesant. Elle souleva légèrement les rideaux, observant la grêle qui commençait à tomber à l’extérieur, tandis qu’elle reprit ses explications.

- Mais votre petit spectacle… c’était… trop. Jusque-là, vous étiez passionnante, nimbée de mystère. Une « femme fatale » que je me plaisais à découvrir. Discuter avec vous était plaisant, et je nous sentais… complices, d’une certaine façon, après l’épisode Schirach. Non, vous ne vous étiez pas fourvoyée : vous m’attiriez. Je vous en ai voulu d’avoir brisé ça. D’avoir joué avec mes nerfs.

Un soupir. La baronne de Soya resta immobile, le regard toujours fixé au loin.

- Ça m’a fasciné, oui. Le pouvoir que vous aviez invoqué me dépassait. Et je savais que sa source était indubitablement… noire. Mes questions avaient alors partiellement leur réponse : vous n’étiez pas juste une humaine normale qui avait tiré son épingle du jeu sur la scène politique. Non, vous étiez davantage, vous possédiez des pouvoirs particuliers. Terrifiants. J’ai donc été partagée entre deux sentiments. La peur bien sûr – vous aviez mis à mort plantes et animaux sans même bouger, en quelques secondes bon sang ! Mais aussi… l’intérêt. Je me détestais pour cela, mais comment ne pas y penser ? « Si Lucrétia a pu devenir la femme de pouvoir qu’elle était grâce à de sombres puissances, pourquoi ne pourrais-je faire de même ? » Pitoyable, n’est-ce pas ? « Humain », peut-être… Bah.

Le regard de Dokhara revint sur sa consœur. Un peu triste, un peu vide.

- Aujourd’hui – et même si ça dépasse le cadre de votre question – je ne sais plus vraiment ce que je pense de vous. Je crois que j’aimerais vous en vouloir, parce que vous m’avez « testée », juste pour… tromper votre ennui ? Mais ce serait bien hypocrite de ma part, tant cela me ressemble, finalement.

Un soupir. Sous son apparence frêle, constellée de faiblesses, le cerveau de Dokhara tournait à plein régimes, tissant peu à peu le début d’une réflexion.

- Ce que vous m’avez avoué, tout à l’heure, correspond à l’image que je me suis faite de vous après cette scène de la clairière. Nous ne sommes que des petits jouets qui dansent pour vous. Des petites billes, que vous aimez pousser dans une direction ou une autre, juste pour voir si cela donne un résultat amusant. C’est un jugement peut-être hâtif, mais je crois que votre histoire à propos du choix des victimes que vous faisiez dans votre jeune âge et qui vous parait idiot aujourd’hui, est une bonne… explication de ce que je pense de vous. Vous avez oublié comment vous impliquer. Vous impliquer vraiment, en y mettant vos émotions, vos désirs, votre… « être ». Aujourd’hui, on dirait que tout vous indiffère.


Dokhara rougit, des tics agitaient ses mains, tandis qu’elle ne cessait de changer de position sur ses coussins. Elle se sentait impertinente, à faire la leçon à une femme qui pouvait la tuer en un instant si elle le souhaitait. Et pourtant, elle tenait à aller au bout de son explication.

- Vous êtes un être de contradiction, par votre nature-même, et vos ambitions. Vous luttez contre vous-même : il est évident que vous ne pouvez pas gagner. Vous… comment dire… vous m’avez avoué – et je pense que c’est le point le plus important de votre précédente réponse – que vous êtes ici pour le goût du risque, le frisson du danger. Que c’est en vivant dangereusement, en mettant votre condition, votre vie en péril, que vous ressentez le plus d’émotions. C’est ce qui nous… vous définit.

La baronne s’agitait. Elle n’était plus certaine de vouloir aller au bout de son raisonnement, mais il était déjà trop tard pour se rétracter. C’est presque en bégayant qu’elle en vint à sa conclusion.

- Mais… vous n’avez eu de cesse de me rabâcher comment vous n’avez déjà plus peur de rien, et comment vous vaincrez tous vos points faibles. Soleil, argent, dieux, vous voulez tout surpasser… à quelle fin ? Comment diable voulez-vous garder la moindre étincelle de passion dans vos actes, s’il n’y a plus un seul risque pour vous ? Vous vivez pour ces moments de frisson, mais vous faites tout pour les minimiser ? Pas étonnant que tous vos congénères finissent par se donner la mort… Plus vous devenez supérieure aux humains, plus la vie parmi eux vous parait morne, et vous condamne à la solitude. C’est… triste. A quoi bon être immortelle, si c’est pour n’envisager qu’une seule destinée : la mort par ennui… Je… enfin, je ne voulais pas vous manquer de respect. C’est juste que… tout cela est très nouveau et… difficile à appréhender.

Elle se tut alors, attendant la réaction de sa consœur. Lucrétia lui ressemblait, et c’est peut-être pour cela que Dokhara avait espéré un peu rapidement que le statut de vampire lui offrirait une échappatoire à sa propre faim dévorante de sensations. Plus de pouvoir pour obtenir tout ce qu’elle voulait, oui… mais qui l’éloignerait alors inexorablement de ses pairs. Après, peut-être que Lucrétia ne ressentait pas les mêmes émotions que les humains, et que le concept de solitude, ou de désir ardent, lui était inconnu… après tout, elle était… morte, non ?

Elle espérait ne pas avoir vexé la baronne Von Shwitzerhaüm, et se préparait déjà à calmer le jeu si celle-ci avait mal pris ses propos. Elle n’avait pas été très délicate, elle s’en rendait compte, et voulait éviter que la conversation ne dégénère. C’est peut-être pour cela qu’elle enchaina sur son propre tour de jeu assez rapidement. Elle savait déjà sur quel thème se pencher pour être certaine de plaire à sa consœur : elle, et sa supériorité.

- Toutes ces questions commencent à me lasser : je suis tout autant femme d’action que de parole, et je crois qu’il est temps de pimenter un peu notre jeu. Alors changeons un petit peu de registre, notamment parce qu’en ce qui concerne la première action, je préfère voir de mes propres yeux, que juste écouter une description. Dans la limite de ce que la discrétion au sein de ce carrosse vous permet, je veux que vous me montriez toute l’étendue de vos pouvoirs, de la différence entre nous. Sans porter atteinte à mon intégrité physique et mentale, cela va de soi… quoique je pourrais tolérer de légers écarts s’ils sont nécessaires à la présentation, mais n’abusez pas. Je vous laisse seule juge, donc, des limites à poser – je m’offre littéralement à vous, et vous fait confiance pour ne pas trop profiter de ce privilège que peu ont obtenu. Et si cela passe par une morsure, ma foi… cela ne me dérange pas outre mesure. En fait, je suis assez curieuse à ce sujet, c’est donc une condition sine qua non de cette première action.

Un sourire mystérieux à Lucrétia. Elle espérait la surprendre avec cette première requête : plus encore qu’auparavant, elle prenait des risques en baissant toutes ses défenses face à… une créature à la moralité douteuse. Mais hé, elle venait de critiquer le manque de risques dans la vie de la vampire : il était de bon ton de lui montrer le type de folie qui vous fait vous sentir « vraiment » vivante.

- Oh, j’y pense, mais là encore : pas de triche. Je n’ai pas la moindre idée de l’étendue réelle de vos pouvoirs, mais je veux me souvenir de tout après exécution. Pas d’altération de mémoire si vous en avez la capacité.

Elle n’attendit pas pour poser sa deuxième question : cette fois-ci, elle n’avait pas à réfléchir à la formulation, elle savait exactement ce qu’elle désirait.

- La deuxième action est bien moins… extravagante. Mais plus contraignante sur la durée : j’ai eu vent de nombreuses rumeurs sur votre talent à l’épée, et peut-être même au maniement d’autres armes. Je veux la promesse que chaque soir/nuit à partir d’aujourd’hui et tant que nous serons ensemble, vous prendrez le temps d’un cours particulier pour m’apprendre tout ce que vous savez sur le maniement des armes.

Un grand sourire de connivence, avant de conclure sur un ton amusé :

- Non vous ne rêvez pas ma chère, je vous demande bien un rendez-vous intime journalier. Il faut croire que vous n’aviez pas tort lorsque vous aviez supposé que vous me plaisiez… d’ailleurs, j’ai omis un tout petit, petit détail. La promesse ne peut se contenter de mots : il vous faudra un baiser pour sceller l’accord je le crains…

Les germes de la culpabilité croissaient déjà dans l’esprit de Dokhara… mais vite ignorés, derrière quelques mensonges de façade : « Ce n’est qu’un baiser », « elle n’est même pas humaine, ça ne compte pas », « ce n’est pas dit qu’elle choisisse la seconde option, et puis, tu ne l’intéresses sûrement pas, aucun risque »

Oui, c’est à peine si ces spectres de pensées étaient audibles, sous l’insoutenable brouhaha de son cœur qui battait la chamade, de ses désirs qui se multipliaient, de sa curiosité face à la nature surnaturelle de la femme en face d’elle. La dernière requête, le baiser, avait été formulée avant même d’être pensée – Dokhara se sentait presque trahie par son propre corps. Presque, car maintenant la demande faite, elle ne pouvait que se satisfaire de s’être ainsi laissée emporter, imaginant déjà de nouvelles scènes avec Lucrétia.

Déjà, l’esprit de Dokhara perdait toute cohérence, tandis que bouillait en elle une concupiscence grandissante qui ne demandait qu’à être assouvie.
Modifié en dernier par [MJ] Bonnepierre le 30 oct. 2014, 21:01, modifié 2 fois.
Raison : 4xp (rp libre de très bonne qualité) / 9xp
Dokhara de Soya, Voie de la Belle Mort, Beauté mortelle

Profil : For 11 | End 11 | Hab 14 | Cha 17 | Int 12 | Ini 13 | Att 12 | Par 11(13) | Tir 10 | Mag 11 | NA 2 | PV 110/110

Compétences :
- Sociales : Diplomatie, Éloquence, Empathie, Étiquette, Séduction
- Artistiques : Chant, Danse, Musique (violon), Tatouage
- Intellectuelles : Alphabétisation, Langue étrangère (kislévarin, strygani)
- Martiales : Ambidextrie, Bagarre, Fuite, Monte, Parade, Résistance accrue (spécialisation alcool), Sang-froid
- Divers : Sens Accrus
- Dons Du Sang : Regard Hypnotique, Régénération Impie
Compétences en cours d'apprentissage :
Escamotage : 1/2
Adresse au tir (arbalètes) : 2/3
Équipement :
Armement :
- Griffe d'Ursun : 18+1d8 dégâts ; 12(24) parade. Rapide. Chaque attaque réussie qui résulte en une perte de points de vie pour l’adversaire inflige -1 Att/Hab/Par le tour suivant. Si trois touches sont infligées au même tour, les malus durent alors 2 tours et infligent un malus supplémentaire de -1 Na. Les malus cumulés ne peuvent pas excéder -4 Att, Hab et Par et -1 Na.
- Main gauche : 8+1d6 dégâts ; 8(16) parade ; Rapide. +2 PAR si utilisée en conjonction avec une autre arme. Lors d'une parade, c'est le score de parade de l'arme en main droite qui compte pour le premier jet, celle de la main gauche pour le second jet si relance.
- Poignard : 12+1d6 dégâts ; 6(12) parade ; Rapide. Peut être utilisé comme arme de jet
- Arbalète : 34+1d8 dégâts : Malus de -2 TIR tous les 30 mètres ; Perforante (4) : Un tir par NA maximum.

Armure :
- Veste et jambières en cuir : 5 de protection partout sauf tête
- Tunique noire druchiie : 2 de protection sur tout le corps
- Cape de dissimulation, permet de devenir invisible si immobile (v. wiki)

Équipement de voyage (fontes de selle, pas systématiquement porté) :
- Sellerie splendide
- Nécessaire de tatoueuse
- Violon
- Arc courbe + flèches des anciennes
- Lame en or marin
- Huile d'amande
- Surplus de drogues, poisons, ingrédients (Dodo a 2 de chaque sur elle, pas plus)


Awards \o/
Warfo Award 2018 du meilleur PJ - RP
Warfo Award 2019 du meilleur PJ - Élaboration
Dream Team 2018 et 2019 avec Lucretia Von Shwitzerhaüm
Miss Vieux Monde 2019 et 2020

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