Quelques réponses de Pollmar Kriegwirr à Lucrétia.
Le jeune maître des lieux avait haussé des sourcils peu convaincus lorsque Lucrétia avait parlé d'éventuels brigandages futurs de Weiss. Manifestement il le tenait en haute estime... ou alors il se croyait meilleur observateur que la lahmiane?... Meilleur pour savoir ce que feraient les gens?
Mais du reste,, il s'intéressa fort aux réflexions de la Baronne Switzerhäum. En silence. Son joli minois acquiesçant parfois (notamment à " Weiss pourrait tous nous pourfendre, y compris le GutsHerr"), mais aussi à la mise en exergue des forces de la magie ou de la Foi.
Finalement, il dit, ses yeux dans le décolleté de Lucrétia:
-Par chez vous en Talabheim, femme a beaux nichons aura toujours plus de force que titres, guerriers ou prouesses... Votre grande patronne n'est-elle pas une femme... On la dit pas très fraîche ni jolie, cela dit.
Il rit.
Si cette discussion dût être poursuivie, ce ne fut pas immédiatement. L'affaire du collier, puis celle des brigands, advinrent...
Après:
On en était au dessert. Le jeune Pollmar touchait à peine à son flanc chaud aux fruits, plus occupé à lorgner les agissements du Gutsherr et de Weiss.. et ceux de Lucrétia, que Weiss tenait désormais à l'oeil sans discrétion.
Aux premières questions de Lucrétia, il répondit tranquillement, fichu jeune imbu qu'il était:
-Mes forces à moi?... Bah! comme votre superbe décolleté, Madame la Baronne. Mais moi ça se situe plus bas. Il rit: Mais ce serait oublier que je suis aussi maintenant le seigneur frontalier de votre Talabheim. Mes gens et ceux du Guts négocient en ce moment même, vous savez? Ou alors ils le feront dans mon dos... Je suis un parti intéressant.
Il sembla prêt à ajouter autre chose, son regard plein de désir dans celui de Lucrétia, mais finalement se ravisa et écouta la suite...
-Je n'ai ni les muscles ni les compétences de Weiss la Mort Blanche, répondit Pollmar au détour du reste. Je me ferai massacrer avec tous les miens si l'envie me venait de faire n'importe quoi.
Il était très amusé. Il n'était pas bête. Il sentait venir la proposition. Mais cette proposition n'était peut-être pas celle à laquelle il s'attendait. ..
-Vous vous trompez, du reste, belle baronne: je suis très bien chez moi, je ne veux pas en partir... Ou du moins pas comme un mercenaire assujetti... Mais vous vous ne vous trompez pas sur tout: Je préfère en effet mes amis serviteurs à des piques-assiettes nobliaux qui ruinent les finances de mon fief. Les premiers, j'ai grandi avec eux, et jamais feu mon père ne leur a donné du veau braisé... Les seconds ont droit à du "Guts" et du veau braisé alors que c'est la première fois qu'il viennent ici... La vie n'est pas toujours logique.
Se fichant que l'on vous écoute ou pas, il éclata de rire:
-Mais ne me prenez pas pour un sot, Madame. C'est pour moi un honneur que de recevoir le Guts ici!
Mensonge. Et il ne s'en cachait pas.
Pour la suite:
Il haussa des yeux amusés à la mention de lui-même poursuivant un idéal bretonnien... Mais dès que Lucrétia parla de mariage... Il eut un énième grand sourire en lorgnant son décolleté. Puis son beau visage, ses joues, ses yeux...
-Un mariage avec vous?... ça me plait ça...
Il rit, avant de devenir un peu plus sérieux , cela avant même que la lahmiane put conforter ou défaire sa supposition... il gardait néanmoins l'oeil coquin:
-Je n'avais pas ri souvent ces derniers temps. Je vous en remercie... Je vous aime bien, Madame. je crois même que je pourrais vous aimer tout court. Je me fous de la malice de votre Comtesse, sachez le: Il est évident que nos deux terres frontalières réunies, vous Bratian, moi Borkum, cela pourrait sûrement être une grande chose commerciale pour elle... Mais de cela, je n'ai guigne! C'est vous que j'apprécie, Madame.
Immense sourire (étincelant, très charmant si on aime les jeunes):
-C'est oui!
Encore un rire, et il but du vin:
-Toutefois je ne me prostituerai pas pour ton pays, la belle... Mais je ne te demanderai pas non plus de le faire pour l'Ostermark... Nos deux baronnies réunies, on deviendra un genre de Comté de la frontière, on fera "nos" règles...
Il s'interrompit soudain, dubitatif (mais toujours bavard grâce au vin):
-Quel intérêt pour ta Comtesse Kreiglitz?...
Pollmar commençait à être un peu aviné, mais il n'en gardait pas moins certaines intelligences... Il était chez lui, il se lâchait, il aimait le décolleté de Lucrétia (et le reste manifestement), mais il ne semblait pas si idiot politiquement, non pas?... en tout cas la présence de Lucrétia paraîtssai l'avoir réveillé. Qu'est-ce qu'il la désirait!
Néanmoins, c'était un jeune noble bien moins naîf qu'il n'y paraissait.
-Bratian et Borkum réunis, soupira Marguillon en passant dans le coin l'air de rien: Pfoou! Voilà une alliance qu'aucun gros noble ne voudrait! Attention.
C'était dit d'un ton jovial, Pollmar rit et invita le prêtre bedonnant à s'asseoir près de lui...
Ambiance:
A ce moment, le Gutsherr était occupé ailleurs (avec Weiss pour lui faire garder à l'oeil Lucrétia)
Mais bien d'autres personnes -dont Dokhara - avaient pu entendre la discussion précitée, bien que nombreux allaient déjà se coucher... Marguillon incita Dokhara d'un gentil regard à venir s'en mêler...
Weiss, revenu, à une table lointaine, regardait donc Lucrétia avec attention (et envie?) (envie de l'affronter?)
Le Gutsherr gérait ses propres affaires, à l'autre bout de table, loin...