[Dokhara De Soya]: Sur la route de Talabheim...

Le Talabecland se trouve au coeur de l'Empire, et ses armées prennent souvent la forme de petites forces d'élites. Helmut Feuerbach est porté disparu, mais sa cour est toujours dans la Cité de Talabheim.

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[MJ] Bonnepierre
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Re: [Dokhara De Soya]: Sur la route de Talabheim...

Message par [MJ] Bonnepierre »

Si l'homme se plia de bon gré, avec amusement - et volupté, n'en doutons pas - aux jeux d'attouchements de la belle, ses mains se firent parfois plus baladeuse que Dokhora ne le désirait pour l'heure... Hé! ce n'était pas un galant courtisan, mais un guerrier! passé à la briganderie qui plus était!
L'on ne faisait pas languir longtemps un tel homme, ni ne l'émoustillait pour ensuite lui refuser le plat principal.
Néanmoins, ce Ruud paraissait capable de bien résister à ses désirs charnels immédiats pour rester un tant soit peu concentré sur des projets plus lucratifs - du moins pour l'instant.

On le sentit hésiter un temps entre le bain et la noble nue sur son fauteuil, mais finalement il obéit et prit place dans le baquet dans un haussement de sourcil rieur. Ce faisant, il avait fait glisser son pistolet du pied jusqu'à un endroit de parquet sec et proche du bain.
Un grognement d'aise en prenant place dans les eaux chaudes:
-Mhhhmm, ça fleure bon le parfum de nobliaute... Première fois que je me lave dans de la crasse noble.
Il ricana, avant de soupirer d'un air plus sérieux:
-Intéressante ton offre... hem, "votre offre", se reprit-il en passant au vouvoiement - lequel ne dura guère, cependant: C'est pas vraiment que je crains la réaction armée de ces "puissants" dont vous avez parlé, on est toujours en mouvement mes gars et moi, on change même souvent de province impériale, et une armée en mouvement c'est pas facile à localiser et agresser, crois moi politicienne...
Mais...
Il opina, songeur, tout en se frottant le dos:
-Ouais, c'est vrai qu'une fois que l'Empire se sera remis d'Archaon, ça risque de se compliquer...

Pourquoi pas nous associer à toi en effet? On s'occuperait de tes ennemis, et toi de notre sauvegarde, en plus de nous informer...

Jusqu'ici il semblait réfléchir en même temps qu'il parlait; Une lueur féroce apparut soudain dans son oeil:
-Mais avant de conclure quoique ce soit, il faudrait sceller notre accord par un larcin commis ensembles tu crois pas?... Entre criminels, on discute mieux en général, et puis ça prouvera que tu n'es pas que de belles paroles...

Il se leva du bain, et en sortit tranquillement, mouillant le parquet. Son regard intense ne quittait pas celui de Dokhara:

- On va se faire ton pote le bourgeois ensembles, voilà ma proposition... Le grassouillet avec qui tu jactais quand on est arrivé ouais, celui là. Il avait l'air bien riche... Tu l'embobines pour qu'il t'ouvre sa porte, tu dis que t'es seule, ce genre de chose, tu sauras faire, puis pendant qu'on entre par surprise et qu'on les occis, tu vas calmer tes gardes, en bas, que ça dégénère pas à cause des bruits qu'ils entendront peut-être de l'étage...

On partagera les gains, bien sûr... Si tu fais les choses bien, le bourge et ses garde du corps seront trépassés sans mal et tu passeras juste pour une nobliaute qui a préféré tenir les siens à l'écart pour leur éviter d'y passer aussi...


Silence. son excitation était bien visible:

-Et après on prendra du plaisir tous les deux, si t'en as toujours envie... à moins que tu veuilles aussi avant?

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Dokhara de Soya
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Re: [Dokhara De Soya]: Sur la route de Talabheim...

Message par Dokhara de Soya »

Ruud n’était pas désagréable à regarder. Et tout comme lui l’avait reluquée sans gêne, elle se permit de le détailler à loisir tandis qu’il se baignait, même si au fond du baquet, elle ne pouvait voir que le haut de son torse et ses épaules recouvertes par sa chevelure raide.

Il ne s’était pas gêné pour la tripoter le bougre. S’il s’était contenu lorsqu’il avait à s’occuper de son dos, il ne s’était pas privé pour lui caresser les fesses et laisser trainer ses doigts près de son intimité alors qu’elle l’avait déshabillé. Si ces attouchements avaient été plaisants, le torrent d’émotions contradictoires qui balayait le ventre de la baronne l’empêchaient de vraiment apprécier ses caresses.

Et la proposition de Ruud n’arrangea guère la situation.

Ranald, sale enfoiré.

***

Lorsqu’elle était enfant, Dokhara passait de très longs et barbants moments au temple de Sigmar. Son père l’y emmenait deux à trois fois par semaine, pour prier, et pour discuter avec le clergé. Non pas que lui-même soit féru de religion, mais il connaissait la puissance politique des sigmarites au sein de l’Empire, et se devait d’entretenir une réputation de bon croyant pour avoir les faveurs des bonnes personnes. Que sa fille soie perçue comme possédant une grande piété n’était donc qu’un engrenage de plus pour arriver à ses fins : il lui avait appris les chants, les prières, et lui avait présenté toute la clique du temple, des prêtres consacrés aux initiés qui aimaient à partager les bruits de couloir. Nombre de nobles venaient voir les sigmarites pour confier un pêché ou un autre, les secrets à apprendre en ces lieux étaient légions.

Quoiqu’il en soit, enfant, Dokhara ne se passionnait guère de religion. Sans aller jusqu’à dire qu’elle était athée, disons simplement que le sujet ne l’intéressait guère.

Cela avait changé lors de sa rencontre avec le comte Jäger.

C’était sa toute première escapade. Elle avait quatorze ans, et venait de passer la journée avec son futur mari, le premier d’une liste qui sera longue. Un type laid, d’une trentaine d’années, qui ressemblait à Balduin, avec moins de graisse et plus de titres et de terres, mais autant d’ego. Et surtout, un dégoutant vicelard qui était fou de joie à l’idée de bientôt pouvoir sauter une gamine dont les seins n’avaient pas fini de mûrir. C’est certainement les points communs entre les deux individus qui rendaient le bourgeois si repoussant à ses yeux.

Et c’était alors qu’elle errait dans les rues sans savoir où aller que le vieux frapadingue l’avait rencontrée.

- Ho ho, la jolie rouquine ! Elle déploie ses ailes, ce soir, pour la première fois… elle veut migrer vers les pays chauds, mais elle ne connait pas la direction… le vieux Comte la connait, suis-le, suis-le !

Complètement dingue. Tellement qu’il en était rafraichissant. Pourquoi elle l’avait suivi ? Et pourquoi pas ? Cette soirée, il l’avait emmené dans une taverne mal famée où elle prit sa première cuite, un bordel où le patron avait proposé de la prendre à son service, et un tripot où elle avait gagné une petite fortune en jouant l’une de ses bagues. Le vieux fou semblait connaitre tout le monde, en témoignaient les sourires qu’on lui adressait, et surtout, le nombre de femmes qui venaient le saluer.

Ils n’avaient finalement pas beaucoup parlé. Le vieux fou palabrait bien assez pour deux de toutes manières, et ne semblait pas avoir spécialement besoin d’auditeurs pour ça. L’alcool aidant, Dokhara lui avait révélé bien vite son identité, à laquelle il avait répondu par un haussement d’épaules, avant de lui resservir une coupe de vin, puis de se lever pour l’inviter à venir chanter avec lui. Debout sur une table de la taverne, elle avait appris de nombreux chants, à boire et paillards, dont les mots n’auraient jamais dû franchir un jour les lèvres d’une jeune noble dévote bien éduquée.
La plus belle soirée de toute sa vie. Ce qui l’encouragea à multiplier les sorties nocturnes, bien qu’elle ne recroisa jamais le Comte. Elle posa de nombreuses questions à son sujet, mais personne ne put lui apprendre qui il était vraiment, sinon un vieil excentrique autour duquel gravitaient plusieurs rumeurs. Qu’il portait chance. Qu’il avait couché avec plus de mille femmes. Qu’il était un prêtre de Ranald.

Cette dernière rumeur avait intéressé la petite Dokhara, qui apprit très rapidement à croire aux valeurs de ce nouveau dieu : roi des filous et empereur de la liberté, pour Dokhara, c’était lui en personne qui lui avait envoyé le Comte Jäger pour lui apprendre ses préceptes. Et Ranald soit loué, elle les aimait, ces préceptes qui lui permettaient enfin de voir une échappatoire à son horrible vie !

Grâce à Ranald, elle put nouer de nouvelles amitiés, des amitiés qui l’ont aidé à se débarrasser des maris que son père lui trouvait… un meilleur parti pris par ici, un scandale sexuel par là, quand ce n’était pas de subtiles menaces de mort…

Ainsi, neuf ans durant, Dokhara offrit ses plus belles prières silencieuses à Ranald, alors même qu’elle était dans le temple de Sigmar avec son père. Elle apprit la localisation de l’un de ses autels en ville, et y déposa à de nombreuses reprises le fruit de ses gains au jeu, en rapines, et… en prostitution. Et bien quoi, quitte à coucher avec les premiers venus dans les tavernes, autant se faire de l’argent de poche au passage, non ? Et puis, la « veuve rouge » était plutôt appréciée des clients au bordel que lui avait montré Jäger…

Mais le meurtre de son paternel avait… jeté un froid dans sa foi. Le culte de Ranald interdisait formellement le meurtre, mais après 9 ans de ruse et de sournoiseries pour échapper aux décisions de son père, il avait fini par la coincer. Il n’était pas idiot, il avait bien compris que sa chère fille avait une autre vie, que son apparente docilité n’était qu’une image. Trop de prétendants qui se rétractaient mystérieusement, trop de faits étranges autour de sa Dokhara de Soya.

Lorsque ses nouveaux amis lui avaient proposé de régler le problème définitivement pour elle, en échange de quelques bizarreries sexuelles, elle avait accepté. D’ailleurs, elle préférait ne pas repenser à ce qu’ils lui avaient fait, se sentant encore bien trop coupable d’avoir tant adoré et joui de ce qu’elle avait subi alors. Le plus étrange n’avait d’ailleurs pas seulement été les différentes choses qui l’avaient pénétré, mais plutôt la curieuse prière qu’ils avaient voulu qu’elle récite pendant l’acte, pour une déité nommée « Slaanesh ». Dokhara s’était exécutée – un marché était un marché – mais elle avait malgré tout eu l’impression de trahir Ranald ce faisant. Mais qui était-elle pour juger les croyances de ses amis, après tout, elle qui n’arrivait même pas à avoir foi en Sigmar ? Et puis, une religion du plaisir et du sexe ne pouvait pas être fondamentalement mauvaise, quoiqu’en disent les sigmarites…

Et le lendemain, alors que son père mourait lentement devant elle, convulsant de douleur, elle n’avait pas ressenti la moindre once de culpabilité. Pire encore, elle avait été heureuse, heureuse de voir son geôlier enfin payer pour ses crimes. Il l’avait tant terrifiée, vingt-trois années durant ! Et il n’était plus qu’un misérable tas de viande qui refroidissait sur le pavé, la suppliant du regard, comme elle l’avait supplié sans qu’il l’écoute tout ce temps. Ce fut si bon de le voir crever là, emportant pour dernière vision sa propre fille tout sourire…

Ce n’était pas elle qui avait enfoncé le poignard, mais c’était elle la commanditaire. C’était suffisant pour Ranald, elle en était sûre.

Car à partir de ce soir, la chance de la baronne tourna vraiment. L’administration lui tomba dessus pour lui imposer un régent. L’argent de son père disparut en quelques jours. Pire encore, des rumeurs sur la ressemblance troublante entre la nouvelle baronne de Soya et la « veuve rouge » du bordel commençaient à se propager, l’obligeant à ne jamais remettre les pieds dans l’établissement : elle avait trop de signes distinctifs pour continuer à jouer ce jeu-là. Et pour finir, il y avait les cauchemars malsains de ces dernières semaines…

Même si c’était une divinité intangible, Dokhara avait bien compris qu’entre elle et Ranald, il y avait comme un froid dans leur relation.

***

Et la voilà donc, à devoir répondre à Ruud. Quelques minutes plus tôt, elle suppliait le dieu des filous de la libérer de la logorrhée de Balduin, suite à quoi le gredin et ses hommes étaient apparus. Une coïncidence étrange à laquelle Dokhara ne croyait pas.

Ranald la testait.

Dokhara était une dépravée, elle l’admettait. Elle aimait l’alcool, elle aimait le jeu, elle aimait le sexe, elle aimait cultiver le plaisir sous toutes ses formes. Elle était une criminelle aussi : elle avait déjà fait chanter des nobles, volé des bourgeois, tabassé des serveuses. Mais une meurtrière… non, elle ne se qualifiait pas comme telle. Son père avait été une exception, elle n’avait pas eu le choix, elle avait dû se salir les doigts pour préserver sa liberté, son futur. Là, c’était différent…

Bien sûr, elle avait souhaité que Balduin soit refroidi, par agacement, par colère. Mais il y avait un pas à franchir, entre penser et agir !
Peut-être le bourgeois méritait-il de mourir après tout ? Outre sa dégoutante personnalité, il fallait être bien stupide pour afficher son opulence comme il l’avait fait. C’est comme s’il avait souhaité mourir, en étant si ostentatoire.

Et puis il y avait ses gens, ses servants, en bas. Si elle coopérait, elle assurait leur survie, à tous. Alors que si elle négociait trop avec Ruud, si elle refusait, il pouvait encore décider de s’en prendre à eux, elle devait les protéger…

Se leurrait-elle ? Ne se trouvait-elle pas des excuses dans le seul but de pouvoir avoir à sa solde des mercenaires sans foi ni loi pouvant lui rendre de nombreux services dans le futur ? Où peut-être était-elle trop lâche ? Comme Rolff, devait-elle défendre son honneur en priorité, et tuer Ruud avec la dague toujours cachée dans sa robe, sur le lit ?

Pas le temps de réfléchir, il fallait se décider, et surtout, rester en position de force. A elle de poser ses conditions, pas à lui !

- Ça me plait. A un détail près.

Elle déplia ses jambes un court moment, laissant entrapercevoir la source des fantasmes de Ruud un instant, avant de les recroiser en changeant de jambe.

- Si je veux garder une influence suffisante dans mon milieu, passer pour une pleutre qui a collaboré avec des criminels n’aidera en rien, ni mes affaires, ni les vôtres. Donc je vous aide à tuer le marchand et le dépouiller, mais en échange, vous rendez l’argent extorqué ici à l’aubergiste, et lui dites que vous ne repasserez plus chez elle à l’avenir. Les couronnes que vous perdrez aujourd’hui seront, bien entendu, déduites de ma part du butin sur le cadavre du bourgeois : quant aux suivantes, une collaboration avec moi sera bien plus juteuse que l’extorsion d’une petite auberge comme celle-ci. Ainsi, il me sera d’autant plus facile de gagner en réputation dans tout le Talabeccland, et d’agrandir le réseau politique capable de nous aider tous deux. Quant à Balduin, je salirais suffisamment son nom pour expliquer que sa mort était bien méritée : vu la personnalité de l’homme, ce ne devrait pas être difficile.

Voilà, la décision était prise. Tout en parlant, elle avait su le choix qu’elle ferait… en avait-elle vraiment douté ? Si la liberté de Ranald était soumise au chantage sur sa propre chance, alors ce n’était plus de la liberté… et déité mise à part, cette solution n’était que la plus pragmatique. Il n’avait pas besoin d’elle pour les tuer, il pouvait le faire avec ou sans aide. Alors… si le résultat est identique, mieux valait faire le choix d’en tirer des bénéfices… non ?
Quant à négocier la vie de Balduin... elle y avait songé. Mais si elle devait aider à le dévaliser, mieux valait qu'il n'aille pas raconter à quiconque l'aide qu'elle avait apporté à des mercenaires pour lui faire perdre son argent...

Elle se leva, but une dernière gorgée de vin avant de reposer la coupe sur l’accoudoir, puis se dirigea vers lui, les yeux dans les yeux, un demi-sourire mystérieux sur le visage. Une fois contre lui, elle entoura sa nuque d’un bras, et l’embrassa presque agressivement, tandis que sa seconde main empoignait son sexe.

- Si ma demande vous convient… nous sommes déjà dévêtus, profitons-en… je vous donnerais un avant-goût de comment Dokhara de Soya remercie ceux qui suivent ses conditions… cela devrait vous convaincre.

Et si la perspective d'enfin pouvoir assouvir son désir sexuel se présentait, elle qui ne rêvait que de batifoler depuis des jours, il n'empêchait qu'une douleur pesante dans son ventre risquait de gâcher ses fantasmes. Mélange de culpabilité et de colère, de doutes et de désirs, de contradictions morales et religieuses.

Mais elle avait écrit les notes sur sa partition, et qu'importait son tumulte intérieur. Elle n'était pas sûre d'aimer le morceau, mais si elle voulait connaitre sa qualité, il n'y avait qu'un moyen : le jouer jusqu'au bout et à la perfection.
Modifié en dernier par [MJ] Bonnepierre le 07 août 2013, 19:35, modifié 1 fois.
Raison : 7xp/17xp
Dokhara de Soya, Voie de la Belle Mort, Beauté mortelle

Profil : For 11 | End 11 | Hab 14 | Cha 17 | Int 12 | Ini 13 | Att 12 | Par 11(13) | Tir 10 | Mag 11 | NA 2 | PV 110/110

Compétences :
- Sociales : Diplomatie, Éloquence, Empathie, Étiquette, Séduction
- Artistiques : Chant, Danse, Musique (violon), Tatouage
- Intellectuelles : Alphabétisation, Langue étrangère (kislévarin, strygani)
- Martiales : Ambidextrie, Bagarre, Fuite, Monte, Parade, Résistance accrue (spécialisation alcool), Sang-froid
- Divers : Sens Accrus
- Dons Du Sang : Regard Hypnotique, Régénération Impie
Compétences en cours d'apprentissage :
Escamotage : 1/2
Adresse au tir (arbalètes) : 2/3
Équipement :
Armement :
- Griffe d'Ursun : 18+1d8 dégâts ; 12(24) parade. Rapide. Chaque attaque réussie qui résulte en une perte de points de vie pour l’adversaire inflige -1 Att/Hab/Par le tour suivant. Si trois touches sont infligées au même tour, les malus durent alors 2 tours et infligent un malus supplémentaire de -1 Na. Les malus cumulés ne peuvent pas excéder -4 Att, Hab et Par et -1 Na.
- Main gauche : 8+1d6 dégâts ; 8(16) parade ; Rapide. +2 PAR si utilisée en conjonction avec une autre arme. Lors d'une parade, c'est le score de parade de l'arme en main droite qui compte pour le premier jet, celle de la main gauche pour le second jet si relance.
- Poignard : 12+1d6 dégâts ; 6(12) parade ; Rapide. Peut être utilisé comme arme de jet
- Arbalète : 34+1d8 dégâts : Malus de -2 TIR tous les 30 mètres ; Perforante (4) : Un tir par NA maximum.

Armure :
- Veste et jambières en cuir : 5 de protection partout sauf tête
- Tunique noire druchiie : 2 de protection sur tout le corps
- Cape de dissimulation, permet de devenir invisible si immobile (v. wiki)

Équipement de voyage (fontes de selle, pas systématiquement porté) :
- Sellerie splendide
- Nécessaire de tatoueuse
- Violon
- Arc courbe + flèches des anciennes
- Lame en or marin
- Huile d'amande
- Surplus de drogues, poisons, ingrédients (Dodo a 2 de chaque sur elle, pas plus)


Awards \o/
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Warfo Award 2019 du meilleur PJ - Élaboration
Dream Team 2018 et 2019 avec Lucretia Von Shwitzerhaüm
Miss Vieux Monde 2019 et 2020

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Re: [Dokhara De Soya]: Sur la route de Talabheim...

Message par [MJ] Bonnepierre »

-C'est vrai que tout ça est très convainquant, s'était amusé le bandit entre deux baisers, je crois... qu'on va bien s'entendre...
Et il avait répondu aux attentions de la dame comme le devait un homme viril et sûr de son endurance... Bien que peut-être un brin dominateur, il se montra plutôt doué, disons le.
_________

Plus tard, tandis que, à peine séché de sa sueur, Ruud se rhabillait:

-Haaaa, quel malheur de devoir s'arrêter et renfiler ces frusques, sourit-il, éternellement amusé par la situation, je serais bien resté dans ton lit toute la nuit, la belle...
Mais faudrait voir à pas trop faire attendre notre bourgeois.
Enfilant ses bottes:
-ça me désole de rendre ses pièces à la bertha, tu sais... mais hé! si ça peut t'être agréable et favoriser notre entente... A toi d'y expliquer ensuite le pourquoi du comment, parce que moi, j'vois pas d'explication qui épargneraient ta vertu... Il ricana: Dire qu'tu nous a convaincu avec des arguments? pas crédible... Avec des menaces? Pas plus... 'fin bon, tu diras ce que tu veux, et elle on la laissera tranquille, c'est d'accord.
Un reniflement rieur:
-C'est pas comme si on manquait de débiteurs à aller extorquer...

Le voilà debout, tout prêt, son pistolet en main:

-Sinon, à part ça, dis rien pour le bourgeois... sauf si après lui avoir fait ouvrir sa porte et être redescendue tu entends du bordel à l'étage : parce qu'on va essayer d'y aller tranquille. Gardes du corps ou pas, les gens la ramènent rarement quand je pointe ce joujou vers eux; En guise de démonstration, il braqua un instant son canon en direction de la tête de Dokhara, et la jeune noble ne dût pas se sentir très rassurée. Mais il cessa vite:
Et ils la ramènent encore moins quand j'ai mon nain tueur avec moi... On va leur dire de la fermer, puis les ficeler et les bâillonner, et après on fera ce qu'on veut sans bruit: c'est fou ce que les gens peuvent être obéissants quand ils ont peur pour leur vie... et c'est alors que bêtement ils l'offrent en silence.

Et dire que ce rude individu, sans pitié, avait été officier de l'armée!... Il faut croire que la guerre ça vous changeait un homme. Tout ce qu'il venait d'asséner, il l'avait fait du ton de celui qui avait déjà perpétré bien pire et qui n'en avait nuls remords.

-Mais avant tout... c'est à toi de jouer, conclut-il: Baratine le comme convenu pour qu'il ouvre sa porte... ensuite tu pourras aller rassurer tes ouailles en bas.
Ceci dit, il sortit alors de la chambre pour aller dans le couloir proche de celle de ce pauvre Balduin, intimant au passage à ses deux hommes en faction - dont l'inquiétant nain, donc - de le suivre en silence...
Puis, à priori, collés contre les murs, parés à l'action, ils cédèrent le passage à Dokhara...

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Re: [Dokhara De Soya]: Sur la route de Talabheim...

Message par Dokhara de Soya »

Le sexe fut… plaisant. Mais comme Dokhara l’avait redouté, les torsions de son estomac ne l’avaient pas lâchée, et le poids de ses doutes avaient gêné son extase autant qu’un moustique son sommeil. Cela ne l’avait pas empêché de s’amuser, non, mais d’atteindre l’orgasme certainement.

Le gaillard avait néanmoins été habile de ses doigts comme de ses autres outils, même si tout comme Dokhara il semblait préférer les positions dominantes, créant quelques conflits, ajoutant des touches de violence pour forcer l’autre à prendre la position voulue, une agressivité sauvage qui rendait la domination – ou la soumission – plus jouissive encore. Elle dut abandonner le « duel » plus d’une fois face à sa force, hurlant de plaisir lorsque, dominée, elle avait ses bras immobilisés par sa poigne tandis qu’il faisait de profonds va-et-vient en elle. Elle réussit néanmoins à le prendre par surprise à un moment, roulant brutalement sur lui pour le faire tomber au sol à côté du lit, et profitant de l’effet de surprise pour le chevaucher, le laissant au rang de simple observateur surpris tandis qu’elle avait tout contrôle. Et s’il tenta de la repousser pour changer de nouveau la donne, elle repoussa l’assaut en l’ignorant, se couchant sur lui pour l’embrasser langoureusement tout en jouant du bassin dans des mouvements rapides et amples. Proche de l’apothéose, Ruud abandonna l’idée de reprendre le contrôle, et se servit de ses bras pour la serrer contre lui tandis qu’il jouissait en elle.

Comme tous les hommes, et aussi forts souhaitaient-ils paraitre, Ruud ne put réprimer quelques tremblements alors qu’il se déversait dans son corps. En ce moment précis, il n’était qu’un homme sans défense, qu’il eut été aisé de tuer… mais le poignard était sur le lit, trop haut pour être atteint. Et en toute honnêteté, elle n’avait plus aucune envie de mettre fin aux jours du soudard. Tant pour les services qu’il pourrait lui rendre que son talent au lit… ou même, tout simplement, parce qu’elle commençait à l’apprécier. Bien sûr, avec ce type d’individu, il valait mieux éviter de lui offrir sa confiance trop rapidement, mais… il était intéressant.
Alors qu’il commençait à se rhabiller, soulignant son désarroi de ne pouvoir remettre le couvert, Dokhara ne put s’empêcher de le taquiner, collant son corps encore nu contre lui, prenant une de ses mains pour la glisser entre ses cuisses.

- Quel dommage en effet… je t’aurais bien chevauché toute la nuit…

Mais avant même que le doute puisse s’installer, elle recula, se tourna et prit la serviette à côté de la baignoire pour se nettoyer sommairement, avant d’enfiler ses vêtements. Elle regrettait de devoir remettre cette robe qu’elle avait porté toute la journée et qui n’était plus de toute fraicheur, mais mieux valait éviter de retourner dans la salle commune avec des habits différents après s’être isolée avec Ruud… si elle avait fait en sorte qu’il jouisse au plus vite, ils étaient malgré tout, entre bain, discussion et sexe, restés un petit moment seuls…
Une fois tous deux rhabillés, le poids sur son estomac toujours présent (et accentué par le petit moment de panique lorsqu’il pointa son arme sur sa tête), elle se décida à s’en libérer.

- Si possible, tâche de ne pas tuer le bourgeois et ses acolytes, ce sera plus facile pour moi de justifier ce qu’il s’est passé s’ils restent en vie. Je n’ai rien contre le fait que tu les abimes, au contraire en ce qui concerne Balduin… mais les cadavres sont toujours plus encombrants à expliquer.

Elle haussa les épaules

- Après, s’ils se débattent et que c’est nécessaire… je me débrouillerais.

Face à son regard, elle tenta de garder une figure de marbre. Elle savait qu’en négociant des vies, elle faisait montre d’une certaine faiblesse à ses yeux. Aussi ne devait-elle rien laisser trahir de son désarroi intérieur, et laisser croire que seule sa réputation dans l’affaire l’intéressait.

Elle saisit sa brosse à cheveux qu’Alda avait laissée à côté de la baignoire, connaissant le soin que sa maitresse porte à sa chevelure, et arrangea un peu sa coiffure qui laissait à désirer après les péripéties vécues sur le lit. Ce faisant, elle s’adressa à Ruud.

- Tu mettras ma part du butin dans ma chambre, je te fais confiance pour les comptes. Dès que tu te seras occupé du marchand, toi et tes hommes devrez partir : je ne peux pas me compromettre davantage. Lorsque j’aurais des informations sur des coups juteux pour toi, où un service à te demander, j’enverrais un coursier te laisser un message ici : si l’endroit ne te convient pas ou plus, ou que tu as besoin d’une aide spécifique, envoie un messager me trouver à Talabheim, j’y serais dans les jours à venir. Evite d’être trop précis dans les messages, des fois qu’on intercepte mon courrier. Et si je te manque… viens en personne, et passe par un intermédiaire pour qu’on se retrouve, je préfère éviter qu’on nous voie ensemble. Je serais alors ravie de réitérer ce que l’on a accompli ici… mais toute la nuit cette fois, des heures durant, jusqu’à ce que tu me supplies d’arrêter…

Elle lui offrit un sourire à la fois sadique et sensuel, avant de le faire disparaitre sous son masque de baronne. D’une démarcha altière, elle le suivit dans le couloir, son visage n’offrant à ses hommes de main que le regard supérieur qu’on jette à des êtres inférieurs à sa condition. Ils devaient tous penser qu’elle avait été « la pute du chef », alors mieux valait rester drapée tant que possible dans sa dignité…

Devant la porte de Balduin, elle jeta un coup d’œil au nain, et à Ruud. Plutôt effrayant son homme de main… tant mieux, si cela permettait d’intimider le bourgeois. Elle leur offrit un clin d’œil complice, brisant du même coup l’écran qu’elle venait de mettre entre eux. Comme toujours, Dokhara souhaitait surprendre, empêchant quiconque de savoir sur quel pied danser avec elle… Et sans prévenir, elle éclata en sanglots, frappant à répétition sur la porte du bourgeois.

- Herr Friedrichsohne, supplia t-elle entre deux sanglots et à faible volume (il s’agissait de ne pas laisser ceux de la salle commune entendre son manège), par pitié sauvez-moi ! Ils… ils veulent me violer ! S’il vous plait, laissez-moi entrer, par pitié, par pitié ! Je ferais tout ce que vous voulez, absolument tout je vous le jure, mais par pitié, sauvez-moi, aidez-moi ! Herr Friedrichsohne, ils… ils arrivent, ouvrez-moi, protégez-moi, je vous en supplie !
Modifié en dernier par [MJ] Bonnepierre le 17 août 2013, 05:11, modifié 1 fois.
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Dokhara de Soya, Voie de la Belle Mort, Beauté mortelle

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- Martiales : Ambidextrie, Bagarre, Fuite, Monte, Parade, Résistance accrue (spécialisation alcool), Sang-froid
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Équipement :
Armement :
- Griffe d'Ursun : 18+1d8 dégâts ; 12(24) parade. Rapide. Chaque attaque réussie qui résulte en une perte de points de vie pour l’adversaire inflige -1 Att/Hab/Par le tour suivant. Si trois touches sont infligées au même tour, les malus durent alors 2 tours et infligent un malus supplémentaire de -1 Na. Les malus cumulés ne peuvent pas excéder -4 Att, Hab et Par et -1 Na.
- Main gauche : 8+1d6 dégâts ; 8(16) parade ; Rapide. +2 PAR si utilisée en conjonction avec une autre arme. Lors d'une parade, c'est le score de parade de l'arme en main droite qui compte pour le premier jet, celle de la main gauche pour le second jet si relance.
- Poignard : 12+1d6 dégâts ; 6(12) parade ; Rapide. Peut être utilisé comme arme de jet
- Arbalète : 34+1d8 dégâts : Malus de -2 TIR tous les 30 mètres ; Perforante (4) : Un tir par NA maximum.

Armure :
- Veste et jambières en cuir : 5 de protection partout sauf tête
- Tunique noire druchiie : 2 de protection sur tout le corps
- Cape de dissimulation, permet de devenir invisible si immobile (v. wiki)

Équipement de voyage (fontes de selle, pas systématiquement porté) :
- Sellerie splendide
- Nécessaire de tatoueuse
- Violon
- Arc courbe + flèches des anciennes
- Lame en or marin
- Huile d'amande
- Surplus de drogues, poisons, ingrédients (Dodo a 2 de chaque sur elle, pas plus)


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[MJ] Bonnepierre
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Re: [Dokhara De Soya]: Sur la route de Talabheim...

Message par [MJ] Bonnepierre »

Un peu avant "l'action", dans la chambre de Dokhara, Ruud, après un sourire salace à ses propositions futures ("toute la nuit cette fois, des heures durant, jusqu’à ce que tu me supplies d’arrêter") avait eu quelques réponses, et nuancé les demandes immédiates de son amante:

-Se pourrait qu'on aille traîner à Talabheim, donc... parce que c'est très tentant ce que tu proposes.
Il soupira, tranquille:
-Par contre, on va pas partir ce soir... hé! mes hommes ont pas toujours une auberge où festoyer ni un vrai dortoir couvert! Au départ, on était juste venu là prendre notre dû et ronfler au chaud...
Mais on va pas forcément tuer le bourgeois c'est d'accord... Faudra voir comment il sera coopérant... ou pas... pareil pour ses hommes de main...

Un haussement d'épaules:
-Quand la situation sera maîtrisée, je descendrai rendre son or à la Bertha et dire que tu nous a convaincu de... boah, j'sais pas... que c'était pas dans notre intérêt de nous faire remarquer, un truc comme ça... mais on va dormir là...
ça ira, va, t'inquiète la belle.

Il sourit, très sûr de lui - mais comment ne pas l'être lorsque l'on était en surnombre, et un gredin de la pire espèce?
Peut-être y eut-il d'autres tractations - te gêne pas pour les rp en flashback dans ton rp suivant ;)
A la porte du "bourgeois":
Ruud grimaça à l'entente de la méthode adoptée par dokhara pour se faire ouvrir - manifestement il s'attendait à quelque chose de plus doux et séducteur - là, cela allait les inquiéter de trop, sembla t-il juger... Il ordonna au nain, d'un geste martial éprouvé, de s'approcher très près de la porte;
Test de CHA de Dokhara: 12, réussi
-Ils... ils sont après vous? entendit-on indistinctement Balduin blêmir derrière sa porte: non, je ne peux pas vous ouvrir, je... non, je me mettrais en danger. Il craqua néanmoins, Dokhara, bien qu'alarmante, était si convaincante!
Non, si, entrez, mais vite, je referme juste apr...
Il ne put finir, car ce disant, le pauvre homme avait déverrouillé sa porte, et déjà un nain teigneux y entrait avec fracas, suivi d'un Ruud qui braqua son canon court sur le front du gras marchand:
-Chuuut.... tout le monde se tait sinon j'y troue la tête. Faut obéir et y'aura pas d'mort.
Ruud était très convainquant, sans doute éprouvé à la chose. Il ne fallut pas beaucoup plus longtemps pour que le nain et le tierce gredin en place délestent les gardes du corps de leurs armes, aidés par les supplications d'un Balduin qui regardait Dokhara sans comprendre...
Un coup de crosse habile de Ruud envoya ce dernier dans les pommes avant qu'il ne puisse faire d'autres commentaires...

-C'est bon, descend la belle, on s'occupe du reste.

Et Ruud ferma la porte de la chambre de Friedrichsöhn, laissant notre héroïne seule au dehors.

En provenance du rez de chaussée, elle entendit un brigand gueuler:
-Hélà le vioque en armure! tu restes là où j'te trous!!
Puis la voix haineuse de Rolff, et ses pas cliquetants vers l'escaliers:
-Tire donc manant, je survivrais, et t'auras plus de balles, puis on s'occira tous! Moi je monte voir!

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Dokhara de Soya
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Re: [Dokhara De Soya]: Sur la route de Talabheim...

Message par Dokhara de Soya »

Dans la chambre, quelques minutes auparavant

Allons bon ! Voilà que les malfrats annonçaient vouloir dormir en ces lieux ! Pas une seconde elle n’avait pensé à cette éventualité… plus vite ils seraient partis, plus vite elle aurait pu broder de jolis mensonges sur sa capacité de persuasion à leur égard ! S’ils restaient toute la nuit, on pouvait compter sur eux pour intimider tous les occupants, et commettre Ranald seul sait quoi pendant la nuit, voire la matinée. Sans compter qu’elle-même en ressortirait bien moins glorieuse… avec l’ambiance de terreur qui planerait sur tous.

Et pourtant, elle venait de réussir à négocier la vie du marchand, cela n’allait pas être aisé de soutirer d’autres faveurs de sa part… alors mieux valait ne pas le jouer de la mauvaise manière. Elle avait déjà trop tiré sur la corde, et savait que l’ego du malfrat n’accepterait qu’une seule tournure de phrase pour sa demande. Poussant un léger soupir soumis, elle lui demanda d’une petite voix :

- Tu sais que si je veux pouvoir créer un mensonge capable de ne pas ternir ma réputation – et par là-même l’utilité que j’aurais à la cour pour vous, vous ne pouvez pas dormir ici. Je ne doute pas un instant que vous avez le nombre, l’équipement et la puissance nécessaire pour n’avoir aucune crainte à passer la nuit ici, ce n’est pas le problème. Si vous quittez les lieux en ayant seulement détroussé le marchand, vous passerez pour de « nobles brigands » et moi pour « l’héroïne qui a su déceler votre humanité ». En tout cas, je saurais manier les mots et les imbéciles pour que l’histoire de la belle et des brigands aux grands cœurs fasse son chemin. Mais si vous restez ici toute la nuit, il y aura un climat de peur, de terreur pour toutes les personnes présentes ici… la fable sera entachée de rumeurs idiotes crées par l’ambiance tendue qui règnera toute la nuit, empêchant les gens de dormir… vous ne serez que les monstres sanguinaires qui les ont pris en otage une nuit entière.

Elle s’approcha de lui, enroula ses bras autour de son cou et posa un baiser sur le bas de sa joue.

- Sois raisonnable, s’il te plait… je te promets que tu ne le regretteras pas. Je sais que je t’en demande beaucoup, mais je pourrais t’offrir infiniment plus… je t’ai prouvé dans ce lit que mes paroles sont accompagnées d’actes. D’actes qui ont su te satisfaire je crois… et je te montrerais avec Balduin et la basse-plèbe du rez-de-chaussée que je maitrise mon domaine. Tu ne peux pas me dire qu’une collaboration avec moi t’intéresse si tu ne cesses déjà de me mettre des bâtons dans les roues par simple souci de confort ! Tu souhaitais que je signe notre pacte en offrant mon aide pour détrousser ce gros bourgeois : ce faisant, je prends déjà des risques considérables. Et en te demandant de le laisser en vie, j'en prends d’autres encore, car il pourra raconter à tous le rôle que j’ai joué dans la perte de sa bourse… mais je sais que c’est nécessaire pour toi comme pour moi. Parce que mort, la fable que je peux créer et répandre sera tâchée de son sang, et une belle histoire doit éviter les liquides sombres. Ecoute, soit on s’associe bien et ce faisant, on respecte les volontés de l’autre pour gagner un maximum de profit, soit on s’associe mal, et à force de vouloir tirer toute la couverture pour soi sans concéder à quelques sacrifices, on finit tous deux au donjon de fer… ou morts. Moi, je préfère la gloire, l’argent, et ton membre entre mes cuisses. Pas toi ?

***

Maintenant


Que Ruud ait blêmi, surpris par sa méthode d’intervention, rien n’aurait pu lui faire davantage plaisir. En lui offrant son corps peut-être trop tôt, elle doutait d’avoir bien utilisé ses cartes, même s’il répondait positivement à ses allusions sur la répétition future de leurs ébats. Mais même s'il avait fini par lâcher l'affaire pour sa nuit ici, elle avait dû payer une contrepartie impliquant pas mal de risques... Il fallait qu’il comprenne bien que la baronne de Soya n’avait pas de maitre, et que personne ne pouvait s’attendre à la voir obéir docilement à une demande. Elle menait la danse, et il devait improviser pour la suivre, voilà comment les choses devaient marcher…

Et puis surtout, à quoi s’était-il attendu ? Elle n’avait eu de cesse de devoir négocier avec lui, comme si rien ne pouvait être simple dans leur entente. Ce n’était pourtant pas compliqué : elle dirige, ils gagnent de l’argent. Evidemment, avec l’ego du mercenaire, il fallait formuler cette méthodologie avec un peu plus de délicatesse…

De toutes manières, elle n’avait pas choisi cette tactique d’approche dans l’unique but de l’agacer. Elle savait surtout que le marchand et ses gardes du corps avaient dû rester à l’affut de ce qui se déroulait dans l’auberge, et donc qu’un mensonge trop grossier n’aurait sûrement pas permis d’arriver à un résultat. En créant une situation proche de la réalité et plausible, et surtout en créant l’urgence pour ne pas lui laisser le temps de réagir, elle usait de la même méthode qu’elle avait fait avec Ruud. Agir vite pour surprendre, et de manière aussi inattendue que possible.

Et puis, tout ronchon qu’il pourrait être, il ne pourrait réfuter que sa méthode avait porté ses fruits. La porte s’était ouverte, les gardes du corps avaient rendu les armes, et le marchand sa bourse, le tout en silence.

Oh ça va, arrête de me regarder comme ça le tas de graisse, tu l’as cherchée cette position ! Fallait pas exhiber ton opulence aussi ouvertement. Inutile de supplier tu es déjà mort. Bon sang arrête, je n'ai pas eu le choix, j'ai essayé de négocier ta vie, d'accord ? J'ai essayé de te sauver, je te jure que j'ai essayé, merde à la fin !

Mais quoiqu’elle en pense, il fallait encore et toujours jouer le jeu, ce jeu sordide où se mêlaient le paraitre et la réalité, qui petit à petit lui faisait douter de qui elle était vraiment. Elle prit une mine contrite, désolée, haussant les épaules, faisant apparaitre une larme au coin de ses yeux, et baissant le regard vers le sol comme honteuse. « Ils m’ont forcé, je suis désolée », voilà le message que sa gestuelle devait faire parvenir… jusqu’à ce que Ruud mette enfin un terme à ce regard implorant en assommant le bourgeois. Il le tuerait surement ensuite : inutile qu'elle assiste à ça.

S'assurant n'être visible que par lui, elle lui offrit un sourire, un peu forcé, avant qu’il ne ferme la porte. Puis elle entendit Rolff, ce bon vieux Rolff.

Sans surprise… il s’agitait. Trop de temps déjà que sa maitresse avait disparu à l’étage, trop d’honneur et de règles morales qui faisaient pression sur son bon sens. Comment ne pas aimer ce vieil emmerdeur, alors qu’il était prêt à risquer sa vie par fidélité envers elle ? Les hommes comme Ruud sont utiles mais trop peu fiables, alors que les hommes comme Rolff… elle pourrait aller dans les terres désolées qu’il la suivrait. En râlant, bien sûr.

Aussi, alors qu’elle apparut en haut des marches, impérieuse dans sa robe blanche, dominant toute l’assemblée présente en contrebas, elle regretta devoir prendre une si sombre mine pour réprimander son chevalier. Les sourcils froncés, le regard noir et la voix grave et autoritaire, la baronne de Soya rappela à tous qu’elle n’était pas qu’un charmant bout de femme, c’était aussi une noble, détentrice d’un certain rang et du pouvoir associé.

- Chevalier Rolff ! Vous-ai-je donné l’autorisation de provoquer ces hommes ? Vous ai-je permis de vous suicider sans raison ? Croyez-vous encore que je sois une fillette incapable de se défendre seule, pour que vous décidiez d’entreprendre actes aussi irréfléchis ? Non ? Alors retournez-vous asseoir, immédiatement !

Oui vraiment, elle regrettait de devoir lui parler ainsi. Elle piétinait son honneur, son ego, la beauté des risques pris pour elle, et ce uniquement pour assurer son charisme face aux hommes de Ruud, et aux manants présents. Elle l’utilisait pour impressionner son auditoire, pour créer du respect, et tirer son épingle du jeu. Une fois ces évènements terminés, elle s’excuserait pour ses actes. Peut-être pas directement, ce serait indigne d’une baronne, mais indirectement, par un moyen ou un autre, elle le remercierait. Pour qu’il sache qu’en dépit des apparences, elle appréciait savoir ce qu’il était prêt à faire pour elle.
J'aurais aimé avancer un peu plus en m'adressant ensuite à l'assemblée pour calmer les esprits, mais sans savoir la décision de Ruud sur leur lieu de roupillage, j'suis coincée ! Ca sera donc dans le prochain post ^^
Modifié en dernier par [MJ] Bonnepierre le 30 août 2013, 22:57, modifié 3 fois.
Raison : 7xp/30xp
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Profil : For 11 | End 11 | Hab 14 | Cha 17 | Int 12 | Ini 13 | Att 12 | Par 11(13) | Tir 10 | Mag 11 | NA 2 | PV 110/110

Compétences :
- Sociales : Diplomatie, Éloquence, Empathie, Étiquette, Séduction
- Artistiques : Chant, Danse, Musique (violon), Tatouage
- Intellectuelles : Alphabétisation, Langue étrangère (kislévarin, strygani)
- Martiales : Ambidextrie, Bagarre, Fuite, Monte, Parade, Résistance accrue (spécialisation alcool), Sang-froid
- Divers : Sens Accrus
- Dons Du Sang : Regard Hypnotique, Régénération Impie
Compétences en cours d'apprentissage :
Escamotage : 1/2
Adresse au tir (arbalètes) : 2/3
Équipement :
Armement :
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Re: [Dokhara De Soya]: Sur la route de Talabheim...

Message par [MJ] Bonnepierre »

Dans la chambre, avant...
jet de CHA de Dokhara (+2 et encore d'autres bonus): 20, maladresse (et pourtant j'ai fait un 2ème jet, double 20 :( )
Les arguments et les attitudes de la jeune noble furent bons... du moins pouvait-elle le penser... car, autant qu'elle tâcha d'être séduisante et persuasive, quelque chose clocha néanmoins: Peut-être trop de demandes? Trop de gentillesse? De la peur sur son visage? Du calcul?...

Toutefois, bien que Ruud sourcilla un instant, il haussa finalement les épaules:
Le soutien d'une telle noble - et le réconfort promis de sa croupe? - valait bien quelques incartades à ses plans... mais cela n'était plus imputable au fait qu'il pût être charmé: sa réponse fut claire et réfléchie, débarrassée de toutes formes d'influences.
-Tu veux tirer les rênes, la belle... décider alors que... un sourire salace mais calculé... c'est vrai que tes cuisses me réjouissent, mais c'est moi le "fort" en ce moment. Et c'est aussi moi le plus rompu au brigandage. Je sais être sagace là dessus, crois moi, et laisser des "témoins gênants", partir trop tôt, tout ça serait une erreur...

Mais enfin, je t'aime bien, tu es prometteuse, transigeons donc:
Bien qu'amical, son regard disait bien qu'il allait faire sa dernière offre:
-Je t'ai menti. On va tuer le bourge, se débarrasser de son corps, et un des miens prendra sa place pour partir aux aurores en se faisant passer pour lui, capuche à l'appui... ainsi on embarquera avec nous toutes ses possessions, carrioles incluses... les gardes du corps seront soit engagés dans nos rangs, soit eux aussi remplacés...
Une expression assassine, tandis qu'il caresse la chevelure rousse de Dokhara:
-C'est pour sécuriser tout ça que je voulais qu'on reste dans l'auberge... et je comptais sur toi pour calmer le jeu...
Mais c'est d'accord: Pour que tu puisses pavaner, on va partir... je rendrai son or à Bertha et tout ça... tu pourras dire que c'est grâce à toi...
MAIS, je te le dis, on restera pas loin dans les bois: et en échange demain matin tu crédibiliseras mon homme qui aura pris la place du bourge, tu lui parleras pendant qu'il partira sous capuche, ce genre, à toi de voir... personne verra qu'il me manque un gars quand je vais partir... et si ce gars sort pas comme je l'ai décidé, c'est que tu m'auras trahi...

compris?


Cela ne souffrait plus de discussion. Le gredin voulait tous les biens du bourgeois, et que l'on croit que celui-ci était reparti au matin de l'auberge: pas de témoins bavards.

La suite?

La belle n'eut guère de choix, disons le, car la discussion avec Ruud était pour l'heure sans appel. Soit il aurait ce qu'il voulait, soit cela finirait en bain de sang... si elle rechignait il la forcerait de son pistolet... il n'était plus sous le charme.
Trop palabrer n'est pas toujours une bonne chose avec de telle engeance...

Mais de fait, peut-être nous sommes nous trop avancé dans le temps? La porte du bourgeois fut-elle ouverte comme narré plus tôt? Tout se passa t-il tel?

Dans cette hypothèse, si tant est qu'elle soit encore valable, le vieux Rolff, alors que sa maîtresse l'admonestait en redescendant dans la salle commune, écarquilla des yeux ronds et rétorqua froidement dans son armure feuilletée de vert:

-Une arquebuse, cela manque parfois sa cible, Madame... et quand bien même, cela ne m'aurait point empêché de vous secourir... et déchargée, l'on aurait pu l'emporter sur ces misérables...
Se rasseyant - obéissant, donc - il souffla, peu amène (râla?) :
- Mais je vois maintenant que de telles extrémités ne sont plus viables, étant donné que vous même redescendez en vie... faites donc comme vous l'entendez. Nul mal ne vous a été fait au moins?

Dans la salle commune, l'ambiance était à la tension: les gredins tenaient en respect les clients... l'on sentait le fidèle Rhom, chef de la garde De Soya, paré à réagir au moindre soucis...
désolé, deux "20", c'est à priori Ruud qui a décidé de ce qu'il voulait... mais libre à toi de ne rp en réponse que la discussion avec lui dans la chambre (bien que c'est plié du coup)
j'ai rp la suite quand même, mais je suis conscient que je n'aurais pas dû scindé et faire avancer les événements de la sorte... méa culpa...

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Dokhara de Soya
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Re: [Dokhara De Soya]: Sur la route de Talabheim...

Message par Dokhara de Soya »

Deux 20, je considère que quoi que je fasse il a le dessus sur la conversation, je cherche même pas là XD Etant donné ce résultat catastrophique, je me suis permis de légèrement éditer mon précédent post histoire qu’il soit plus en phase (après tout, elle pensait alors avoir sauvé la vie du marchand – alors qu’à la lumière de ton nouveau post, elle sait que non). Ca a fait disparaitre l’xp gagné en revanche…
Dans la chambre, quelques minutes auparavant

Alors qu’il caressait sa chevelure, Dokhara bouillait intérieurement… l’enfoiré. Elle avait clairement perdu la main. Comme elle l’avait supposé, elle avait couché avec lui trop tôt, et maintenant il était trop lucide pour se faire berner par son charme seul. Bien sûr, il lui proposait un compromis, un compromis dans lequel elle ne s’en tirait pas trop mal si l’on oubliait les importants risques qu’il comportait pour elle le lendemain. Mais plus que la qualité de l’entente, c’est le fait que ce soit lui qui ai imposé ses conditions et non elle, qui la faisaient rager. Ruud n’était pas qu’un imbécile qu’elle pourrait manipuler avec sa croupe, il était intelligent, et imprévisible. Et la baronne commençait à douter du réel avantage d’avoir un allié certes puissant, mais incontrôlable…

Trop tard pour faire demi-tour. Tant pis pour Balduin - et son respect pour le commandement de Ranald - jouer implique la possibilité de perdre après tout… elle gagnerait d’autres manches, dommage pour celle-ci. Après tout, Ruud quitterait l’auberge et elle ne perdrait aucune possession, et gagnera peut-être même en réputation si tout se passe bien d’ici demain.

Si tout se passe bien… pfff.

- Tu m’as menti ? Voilà bien une chose qu’il faudra éviter de récidiver Ruud… j’ai besoin d’un partenaire auquel je peux faire confiance.

Elle poussa un simulacre de soupir déçu, pauvre princesse se rendant compte que son prince n’était pas très charmant.

- Mais tu as raison je suppose. Ce type d’opération t’es plus familière qu’à moi : gardons nos domaines respectifs : tu fais au mieux pour gagner de l’argent, et je fais au mieux pour couvrir tes arrières. Couvrir l’un de tes hommes est un peu risqué mais… je devrais pouvoir m’en sortir.

Elle déposa un baiser, neutre, sur sa joue, avant de l’inciter à quitter la chambre. Il était temps de se mettre au travail… et elle savait déjà comment lui faire payer son soi-disant « contrôle de la situation » lorsqu’il faudrait ouvrir la porte de Balduin…


***


Maintenant

- Des misérables, Rolff ? Ce ne sont pas des misérables.

Laissant le silence planer quelque secondes – temps qu’elle utilisa pour descendre les marches et glaner toute l’attention de son auditoire improvisé – elle observa chaque personne présente dans la salle commune, mercenaires comme paysans, serviteurs comme combattants.

- J’ai discuté avec leur chef Ruud. Nous avons toujours tendance à juger trop rapidement les gens… savez-vous qui sont ces « brigands » ? Non ? Connaissez-vous leurs faits d’armes ? Et bien figurez-vous que, pendant que nous profitions tranquillement du confort de nos petits logis, des bras de nos amants, de l’amour de nos proches, ces hommes bataillaient contre l’armée d’Archaon. Ils ont affronté des démons, des hommes-bêtes, et nombre d’autres horreurs maléfiques qui peuplent vos cauchemars. C’est en partie grâce à eux que nous ne sommes pas tous morts, c’est en partie grâce au courage de ce type de misérables que notre vie a conservé sa paisible tranquillité.

A nouveau, elle laissa un court silence planer, laissant à chacun le temps de digérer les informations qu’elle dispensait, espérant qu’aucun mercenaire de Ruud ne déciderait de prendre d’initiative stupide.

- Ils sont revenus vivants de la guerre, et j’ai du respect pour eux. La belle affaire qu’ils prennent quelques pièces d’or à des gens qui s’en sortiront très bien sans… d’ailleurs ne vous en faites pas Bertha. J’ai expliqué à Ruud que la vie d’aubergiste n’est pas si lucrative et facile qu’on l’imagine. Il va vous rendre votre argent dès qu’il en aura fini avec herr Friedrichsohne. Il a reconnu que d’entre nous, seul le bourgeois ne sera pas gêné d’un seul sac de couronnes en moins, lorsqu’on connait l’étendue de ses possessions. Après tout, il est l’un des marchands les plus riches du Talabeccland, le genre à accumuler encore et encore ses couronnes alors que des braves gens comme vous ont du mal à seulement nourrir leur famille…

Ce disant, elle fait un signe vers le groupe de paysans effrayés.

- Alors non, Rolff, ce ne sont pas des misérables. Ce sont des héros. Certes, je ne cautionne pas forcément le brigandage, mais nous ne sommes même pas capables d’imaginer les atrocités que ces hommes ont dû affronter pour la survie de l’Empire et de ses habitants. J’espère moi aussi qu’ils reviendront dans le droit chemin malgré le trouble qu’ils ont subi, mais je ne peux pas leur jeter la pierre, pas après ce qu’ils ont traversé, pas alors qu’ils ne font que dépouiller un bourgeois si fier de ses richesses qu’il les exhibe à tous comme pour se moquer des plus démunis, tandis qu’ils ne font aucun mal aux autres.

Une nouvelle pause dans son discours. Elle espérait avoir touché le cœur de tous, et qui sait, peut-être même flatté le groupe de mercenaires…

- Alors restons calmes. Ruud ne devrait plus en avoir pour longtemps. Et sitôt qu’il aura terminé, il partira avec ses hommes tel que je l'ai négocié avec lui, et nous pourrons tous profiter de cette fin de soirée dans le calme et la bonne humeur. Le plus important après tout, c’est que personne ne soit blessé, n’êtes-vous pas tous d’accord avec moi ?

Impériale, Dokhara de Soya se tenait au milieu de la pièce, ignorant l’aspect effrayant des hommes de Ruud, défiant du regard l’assemblé comme pour voir si quiconque osait la contredire.
Modifié en dernier par [MJ] Bonnepierre le 31 août 2013, 00:54, modifié 1 fois.
Raison : 6xp/36xp
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Compétences :
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[MJ] Bonnepierre
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Re: [Dokhara De Soya]: Sur la route de Talabheim...

Message par [MJ] Bonnepierre »

Test de CHA + 2(éloquence, compétence charisme) et du bonus de rp : 6, réussi haut-la-main
L'habile discours de Dokhara fut reçu avec toute l'attention que méritait sa qualité. Et il fit grand effet sur tous. Ses arguments, rehaussés de sa noble beauté, était d'une rhétorique excellente, aptes à merveille à convaincre même des sceptiques, ou au moins à les faire douter.
C'est ce qui se passa pour Rolff. le vieux chevalier n'était pas homme à tolérer ni excuser le brigandage... mais dans le silence fervent qui accueillait les mots de sa maîtresse, on le vit néanmoins toiser peu à peu les gredins d'un oeil un peu moins méchant... Les gredins, eux, gonflèrent parfois la poitrine, tout fiers de cet éloge inattendu offert par Dokhara... Les gens du peuple, et jusqu'à la grosse Bertha, s'ils avaient au départ froncé des sourcils douteurs, opinèrent finalement, et certains poussèrent même jusqu'à contempler les brigands avec une sorte de respectueuse gratitude... le bedonnant prêtre guerrier de Sigmar, lui, se détendit carrément et complètement, arborant au final un grand sourire bonhomme.
Seul Rhom, le dur chef de "garde" de Dokhara, sembla ne rien écouter... préférant profiter de la fascination ambiante pour aller se placer au plus près de sa maîtresse. Celui là prendrait mille balles et flèches pour la protéger, n'en doutons pas...

Au derniers mots de la jeune baronne, la plupart acquiescèrent: "Oh oui, le plus important c'était que personne ne soit blessé!... et encore moins tué."
Et dans le silence qui suivit, l'on vit bien que l'atmosphère avait totalement changée. Foin d'angoisse et de peur, ou alors si peu, une sorte d'entente tolérante s'était établie, les otages voyaient leurs bourreaux d'un oeil nouveau, voire avec admiration, et lesdits bourreaux montraient des faces glorieuses, bien moins enclines à assassiner leurs prochains sans pitié: En vérité, l'on pouvait le penser, ils devaient se sentir plus fiers qu'il ne l'avaient été depuis bien longtemps grâce au discours de Dokhara. Elle avait ranimé cela en ces gredins, leur honneur passé, leur grandeur d'antan... Elle les avait même magnifié! Et de cela, ils lui étaient clairement redevables...
Tout comme tous les gens de l'auberge, qui la regardaient maintenant comme une sainte...

Rolff se retenant de tout commentaire bien qu'il en eut, ce fut le prêtre guerrier de Sigmar qui rompit finalement ce silence presque pieux:
-Quelle merveille! Oui, vous êtes une merveille Madame!
Il s'était levé. Bien que particulièrement ventru, et pourvu d'une face barbue d'ivrogne, c'était un homme très robuste, aux avants bras comme des cuissots; il resplendissait de contentement en regardant Dokahra:

Image

-Vous avez réglé la situation d'une manière époustouflante! A part notre ami bourgeois qui se verra allégé de quelques quincailles, tout le monde en sort grandi... et charmés! Sourire heureux en s'inclinant pour la saluer respectueusement: La peur a quitté ces lieux, nous voyons désormais ceux là que nous nommions "misérables" comme les valeureux défenseurs qu'ils furent, et je vous en remercie aux noms de tous. Car, et je l'ai vu à maintes reprises, nous avons si souvent tendance à oublier nos héros une fois la paix revenue! Les riches reprennent leurs droits, les paysans leurs champs... et à eux, que leur reste t-il? Ce sont des guerriers, des hommes forts en droit d'attendre plus que de la gratitude, et si l'on ne leur donne rien, et bien ils prennent, c'est normal... Ils parlaient à tous, maintenant, écartant ses bras comme pour une prêche: Normal? Non, bien sûr. L'extorsion n'a rien de normal. Mais ils ne sont pas les seuls à blâmer! La guerre fait des ravages, encore lorsqu'elle est terminée!
Il ramassa une choppe au hasard sur une table et la leva haut:
-Amis! Trinquons et buvons à ces braves à qui nous devons nos vies et notre liberté au lieu de les conspuer!... et à cette merveilleuse dame qui a si bellement fait apparaître la lumière dans notre tourmente!
Les choppes se levèrent, conquises, en l'honneur des gredins et surtout de Dokhara... et.. chose que l'on voit sans doute rarement, cela trinqua même quelques fois entre otages et bandits...

-Vous devriez faire clamer votre nom haut et fort, Madame, fit plus bas le massif prêtre au milieu du joyeux tumulte, tout en s'approchant tranquillement de Dokhara. Peu ici le savent, et je crois qu'il devrait être connu.
Je suis Karl Marguillon, et si j'ai choisi la voie du "Marteau d'Argent" et errer partout pour protéger l'Empire, c'est aussi pour rencontrer des personnes telles que vous. Je vous adore!
Il rit: Vous avez réglé cela si brillamment, sans que le sang fût versé.. Mieux! Vous avez rendu leur fierté à des hommes qui, bien que très contestables aujourd'hui, la mérite tout de même amplement.
Un peu plus sérieux:
-Vous êtes jeune, je suis vieux. Et pourtant j'ai l'impression que j'ai beaucoup à apprendre de vous... C'est un peu... peut-être un peu cavalier de ma part mais... J'aimerais beaucoup intégrer votre suite un temps. Je suis sûr que...

Il s'interrompit, ainsi que le gentil début de liesse dans la salle commune. Ruud et ses hommes descendaient l'escaliers. En même temps que le silence, il y eut un brin d'angoisse... mais guère: Ruud sourit bonnement en saluant Dokhara de la tête - elle vit une réelle et franche amitié dans ses yeux : il devait apprécier ce qu'elle venait de faire dans la salle commune - puis il alla rendre son or à Bertha sous des yeux ébahis.
-Le bourge boude dans sa chambrette, grinça t-il, amusé, vers la jeune noble, et tous entendaient: pourtant j'y ai juste pris une bourse comme il doit en avoir mille dans son castel de bourge... vous devriez p't'être allez le consoler, la belle... ça m'a fait bien plaisir de parler avec une vraie dame intelligente comme vous, merci. Je m'en souviendrai.
Rien de salace dans son expression, que du respect.
Puis...

-Allez les gars, on s'carapate! Adieux les gens, qu'votre hiver soit doux!

Il rit et sortit, suivi de sa meute...

Autant dire que ça se détendit encore plus dans l'auberge.
Seul Rolff joua les casse pieds:
-Je monte voir ce qu'il en est de Friedrichsöhnn, grogna t-il à Dokhara. Et dès demain je ferai traquer ces brutes...

Si quelqu'un à part Dokhara avait remarqué que l'homme qui accompagnait Ruud et son nain dans les escaliers était en vérité un des gardes du corps du bourge déguisé, il s'était tu, visiblement...
libre à toi de rp un peu la fin de soirée, et d'enchaîner la nuit jusqu'au matin, si tu le veux ;)

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Dokhara de Soya
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Re: [Dokhara De Soya]: Sur la route de Talabheim...

Message par Dokhara de Soya »

Dans les minutes qui avaient précédé ce moment, Dokhara de Soya avait pu ressentir un mélange complexe d’émotions, mêlant excitation trépidante, peur de l'échec de ses actions, désir sulfureux et orgasme libérateur, culpabilité pour les conséquences de ses actes, le tout accentué par la douce ivresse du vin ingurgité. Et ce panel étrange n’était qu’un échantillon… la soirée avait été mouvementée.

Mais alors que tous ces gens se taisaient pour l’écouter, appuyant ses dires de hochements de têtes et de quelques mots chuchotés, tous ses doutes furent balayés en quelques secondes. Qu’il était bon d’être ainsi… déifiée ! Regardez-les, boire ses paroles, sourire et se détendre ! Ils étaient pendus à ses lèvres, elle leur était à tous supérieure, elle les manipulait tous ! Le prêtre bedonnant, l’aubergiste, les paysans, les mercenaires, tous dansaient selon la mélodie qu’elle leur chantait… Même Rolff et Rhomgar, plus sceptiques, n’avaient eu d’autres choix face à la déférence collective de se prêter au jeu…

Nul besoin d’être sorcier pour faire de la magie, elle leur avait prouvé ici que des mots pouvaient suffire à métamorphoser une ambiance. De la peur, du doute et de l’agressivité, l’atmosphère s’était muée pour devenir de la confiance, de l’entente cordiale et du respect. Bien sûr, lorsque l’on se rappelait ce qui arrivait réellement à Balduin à l’étage, l’illusion perdait de son charme… mais Dokhara était comme une prestidigitatrice, enchantant son public, sans révéler ses secrets…

La porteuse de vérité les avait révélé… quelle belle fable humaine que voilà ! La baronne qui combat le manichéisme… et ces brigands, ces mercenaires sans foi ni loi que Ruud lui avaient présenté comme d’impitoyables tueurs, étaient maintenant touchés dans leur carapace par ses mots. Peut-être qu’ils avaient été réceptifs à ses paroles parce qu’elle pensait en partie ce qu’elle disait… à tant fréquenter les bas-fonds d’Altdorf, la baronne s’était bien vite rendue compte que les pires raclures étaient habillées d’étoffe, et non pas de guenilles… quoiqu’il en soit, les voir si reconnaissants de les avoir glorifiés un court instant était bon signe : elle s’était attirée plus que les faveurs du chef de leur compagnie, mais aussi de ses hommes. Plus chacun d’entre eux l’appréciait, moins Ruud aurait l’envie de la trahir un jour…

Et lorsque le prêtre-guerrier de Sigmar vint la féliciter en la glorifiant un peu plus, ce fut l’apothéose pour la baronne. Face à cette reconnaissance sociale, sa culpabilité, sa peur, ses doutes, plus rien n’existait. Il n’y avait plus que le plaisir d’être ainsi le centre d’attention, la joie égocentrée de voir tant de gens l’aimer et l’aduler. Rampez petits vers, vous êtes miens ! « Vous êtes une merveille », « merveilleuse dame », chaque compliment la faisait vibrer, la rendait plus fière encore. Oui, elle était fabuleuse, à n’en point douter !

Et alors qu’elle offrait à tous un faux sourire presque gêné par ses compliments, elle n’eut même pas le temps de reprendre la parole que déjà, le charisme du prêtre l’aidait davantage encore dans sa tâche. Ils trinquèrent ! Bon sang de bois, brigands et otages trinquaient ensemble et se souriaient ! Elle seule avait permis de diminuer la méfiance dans la pièce, mais avec l’aide de ce prêtre bourru, ce qui se déroulait devenait… incroyable !
Elle aurait souhaité trinquer également, mais n’avait pas de chope pour le faire. Aussi se contenta-t-elle d’offrir son plus beau sourire à l’assemblée, comme les remerciant de leur déférence à son égard. Et lorsque le prêtre l’enjoignit à révéler son nom, elle profita de l’occasion pour reprendre la parole, cette fois-ci d’une voix plus douce et timide, comme si son assurance avait faibli face à cette chaleur humaine. C’était faux, bien entendu.

- Je… puisque vous insistez… - puis, se tournant vers l’assemblée - effectivement, j’ai oublié la politesse élémentaire, et ne me suis même pas présenté à vous. Corrigeons cela : je suis la baronne Dokhara de Soya, fille de feu le baron Wildred de Soya, venue d’Altdorf pour un voyage d’agrément à Talabheim. Et l’on peut dire que ma première soirée dans le Talabeccland fut… mouvementée ! Mais je suis déjà ravie des rencontres faites avec ses chaleureux habitants, quel que soit leur milieu… ou leur profession.

Son sourire s’agrandit brièvement, offrant un peu plus de bonne humeur à l’assemblée, comme les enjoignant davantage encore à ne pas se méfier d’autrui, avant de se tourner à nouveau vers le prêtre. Il s’adressait maintenant à elle à plus faible volume, profitant des échanges qui se créaient dans la salle commune, pour pouvoir discuter de façon plus ou moins privée.
Une chose était certaine, elle s’était acoquinée le gaillard. Entre compliments et rires, il faisait bien comprendre à quel point son intervention avait trouvé oreille favorable en sa personne. Néanmoins, Dokhara fut très surprise par sa demande inopinée : il voulait se joindre à elle ! Voilà qui était imprévisible, et elle n’avait pas le temps de calculer l’utilité qu’il pourrait avoir ou non si elle acceptait ! Heureusement pour elle, Ruud avait bien calculé son moment pour revenir, interrompant le prêtre, et lui permettant de ne pas répondre immédiatement.

Sa présence raviva une once de culpabilité dans le corps de la baronne… qui s’éteignit aussitôt après avoir vu Ruud lui sourire, rendre son argent à Bertha, lui adresser quelques mots qui la mettaient plus que jamais sur un piédestal auprès des témoins, puis quitter l’auberge avec son groupe, sans heurt aucun.

Tout s’était bien passé. Un vrai miracle. Et la liesse des anciens otages, ravis de voir que tout s’était déroulé comme elle le leur avait promis, n’était que plus grande encore. Comme elle l’avait pensé, voir le chef des bandits rendre son or à l’aubergiste avait été un symbole fort, une preuve irréfutable de la véracité de ses propos. Dokhara jubilait.

Et bien entendu, Rolff tenta d’entacher tout son joli bonheur, lui rappelant à nouveau la situation réelle, derrière le mensonge de Balduin Friedrichsöhnn… Mais il en faudrait néanmoins bien davantage, dorénavant, pour rompre la confiance en elle de la baronne. Elle posa une main sur l’épaule de son chevalier, le regardant les yeux dans les yeux, lui parlant avec autant de gentillesse qu’elle le pouvait. Sa voix était douce, mais elle ne baissa pas le volume plus que nécessaire : ce n’était pas bien grave si cette conversation avait des témoins, au contraire. Tout le monde ici l’adulait, personne ne soutiendrait l’opinion du vieux chevalier face à sa maitresse, leur héroïne.

- Merci Rolff. J’ai été rude avec vous, mais j’ai apprécié vous savoir prêt au sacrifice pour me secourir. Vous êtes un vrai chevalier. Néanmoins… je ne vous ai pas menti. Je suis déçue de voir qu’après tout ce temps, vous semblez toujours incapable de me faire confiance. Mais il va falloir que vous vous y fassiez. Père…

Elle baissa les yeux. Sa voix trembla légèrement, oscillant entre colère feinte et tristesse naissante.

- Père est mort. Vous n’êtes plus mon tuteur, Rolff Offramm DesBoisdugué. Vous êtes mon chevalier. Alors conduisez-vous en tant que tel, et considérez-moi comme la baronne de Soya. Je suis capable de faire mes propres choix, et j’entends que vous les respectiez.

Un soupir, comme pour évacuer la pression, avant qu’elle ne retire sa main de l’épaule du chevalier, et relève la tête pour de nouveau croiser son regard.

- Donc non, nous n’enverrons personne traquer ses brutes. Je leur ai donné ma parole que je n’intenterais rien contre eux s’ils se comportaient décemment ici. Ils ont tenu parole, des « brigands », des « misérables » selon vos termes, et vous voudriez que moi-même rompe la mienne ? Vous souhaiteriez que mes mots aient moins de valeur que les leurs ? Laissez-les pour cette fois, d’autres que vous pourront demander leur traque s’ils le souhaitent. Et si ma vision des choses ne vous convient pas…

Son regard se durcit, ses mâchoires se crispèrent légèrement.

- Alors je devrais trouver un autre chevalier. Un chevalier qui croit en moi, et qui me respecte en tant que l'unique baronne de Soya.

Elle se détourna alors, opposant son dos à ses éventuelles remarques. Elle lui adressa quelques mots encore, avant de se mettre en mouvement :

- Je vais aller voir comment va Herr Friedrichsöhnn moi-même. Après tout, il est la seule victime de cette soirée par ma faute, je dois affronter mes responsabilités, seule, et m’excuser dignement.

Elle se mit donc en marche vers l’étage, donnant aux éventuelles personnes qui auraient voulu converser avec elle le même motif qu’à Rolff, mais promettant que sitôt ses excuses faites, elle redescendrait payer une tournée à tous.

***

Elle monta donc à l’étage, vérifiant que personne ne la suivait. Et si quelconque esquissait vouloir l’accompagner, elle avait bien l’intention de le convaincre qu’elle se devait d’être seule avec le bourgeois, par humilité, lorsqu’elle lui présenterait ses excuses. Une fois certaine qu’elle était hors de portée des regards, Dokhara jeta un rapide coup d’œil à sa chambre, pour vérifier que Ruud avait tenu parole et laissé sa part dans la pièce. Et s’il n’avait pas menti, elle devait cacher rapidement son butin : son sac de voyage ferait l’affaire. Et si elle n’était pas là, elle comptait bien la réclamer au brigand restant.

Il y avait autre chose qu'elle devait faire à l'abri des regards, dans sa chambre. Ouvrant son sac de voyage, elle en sortit une sacoche de cuir. Retirant la sangle, elle laissa en sortir un bocal en verre, donc elle retira le bouchon, avant de pencher le tout pour en faire tomber une partie du contenu. Attrappant l'une des feuilles rougeâtres qui en sortirent, elle la mit dans sa bouche et la macha consciencieusement avant de l'avaler. Le goût était répugnant, la descente aussi, mais elle s'y était accoutumée depuis le temps. L'apothicaire, le vieux Walter, lui avait proposé quelque chose de plus... radical déjà, mais elle s'y était refusée. Si l'idée n'était pas au goût du jour, au fond d'elle, elle savait qu'elle voudrait un jour que les de Soya ne s'éteignent pas avec elle. Mieux valait en rester aux plantes abortives même si c'était plus contraignant.

Sitôt fait, elle se rendit donc à la porte de Balduin, toqua puis s’annonça, précisant qu’elle était seule, attendant qu’on lui ouvre.
A l’intérieur, elle souhaitait plusieurs choses. Tout d’abord savoir où se trouvait le cadavre du bourgeois et comment ils comptaient s’en débarrasser si ce n’était déjà fait. Ensuite, discuter avec le brigand et le garde du corps restant. Entre le déguisement du brigand pour ressembler à Balduin, et le garde du corps manquant, beaucoup de facteurs rendait l’exfiltration difficile : elle voulait donc savoir si Ruud leur avait fait part d’une idée de génie, ou si elle devrait elle-même trouver comment faire. Au pire, ils quitteraient l’auberge au milieu de la nuit, officiellement honteux des évènements de la veille, tandis qu’elle s’assurerait que personne ne se trouve sur leur route. Il suffisait de demander à l’un de ses servants de la réveiller au milieu de la nuit, après tout.

***

Un peu plus tard, et comme promis, Dokhara redescendit donc dans la salle commune, et offrit une tournée générale. A toute interrogation sur Balduin, elle offrit la même réponse :

- Ruud a dit vrai, il boude. Je crois qu’il ne me pardonnera pas… J’ai trahi sa confiance après tout, je comprends sa réaction… quoiqu’il en soit, il a demandé à ne pas être dérangé. Sa fierté en a pris un coup je crois, il ne veut plus voir personne… bah, laissons-le se reposer, et tirer de lui-même les leçons qui s’imposent de cette histoire !

Elle rejoignit le demi-elfe, qui s’était fait bien discret pendant ces évènements. Lui faisant un clin d’œil complice, elle lui demanda de reprendre ses belles mélodies, qui avaient été interrompues par ce remue-ménage et qui déjà lui manquaient. Derrière ses flatteries, Dokhara comptait surtout le convaincre d’écrire une chanson sur ce qui s’était déroulé ce soir : les ménestrels portent les légendes partout sur les chemins, et rien ne lui ferait plus plaisir que d’entendre sur sa route des gens s’exclamer « oh, regarde, c’est la baronne Dokhara de Soya, la sensuelle héroïne de l’auberge de Talabheim !" (bah oui, tu n’as jamais nommé cet endroit, zut XD) . Et s’il était insensible à son charme pour se laisser convaincre, elle pouvait toujours le payer si son prix était raisonnable…


La douce musique rétablie dans la salle commune, elle prit le temps de parler à chaque personne présente, s’inquiéter de leur santé, s’ils n’avaient pas eu trop peur, où ils allaient, qui ils étaient. Faire semblant de s’intéresser à chacun d’entre eux, alors qu’elle ne recherchait égoïstement qu’une chose : les entendre répéter comme ils avaient été charmés, les voir si heureux qu’une noble les sauve et s’intéresse à eux, les préparer à répéter partout ce qui s’était déroulé lors de cette soirée…

Elle termina ces discussions par ses propres servants. Elle surprit en particulier Rhom, en le serrant dans ses bras pour le remercier de sa loyauté. Ce n’était pas une grande étreinte ni même un moment particulièrement chaleureux, c’était même plutôt bref, mais son contact même devait prouver au garde du corps combien elle était reconnaissante envers son attitude courageuse. Elle lui offrit au terme de ce contact un sourire – sincère cette fois-ci. Et lorsqu’elle le remercia avec des mots, elle insista suffisamment sur son courage, à lui seul, afin que les deux autres gardes du corps comprennent le sous-entendu : ils avaient intérêt à prendre exemple.

Elle esquiva néanmoins Rolff : ils avaient déjà suffisamment échangé. Quant à Harold, elle le remercia d’avoir voulu la mettre à l’abri, mais lui rappela, tout comme elle l’avait fait pour le chevalier, qu’elle était la maitresse du domaine des de Soya maintenant, et plus une enfant à protéger. Son ton était néanmoins moins froid et dur qu’avec Rolff – le valet avait voulu bien faire, elle le savait, et il était plus docile à l’écoute que le combattant à l’armure verte. Quant à Alda, sa pauvre Alda, Dokhara ne put s’empêche de s’excuser de lui avoir fait si grande frayeur.


Enfin, elle s’assit à son ancienne place, aux côtés du demi-elfe, puis invita le prêtre à venir échanger avec elle. Le gros prêtre prit la place du gros bourgeois. Elle avait profité du laps de temps gagné pour réfléchir à sa demande, et après avoir échangé quelques paroles pour apprendre à se connaitre, elle lui fit part de sa décision :

- Ecoutez, Karl... j’ai bien réfléchi à ce que vous m’aviez demandé, tout à l’heure, avant que nous ne soyons interrompus. Avant tout chose, sachez que si je vais à Talabheim, c’est surtout pour des raisons politiques et des intrigues de cour. J’y cherche des appuis pour soutenir mon droit légitime sur mon domaine, notamment auprès de la comtesse Kreiglitz-Untern. Je doute que la suite de mon parcours soit aussi… aventureuse, et j’ai bien peur que vous ne vous ennuyiez en ma compagnie.

Elle fit une pause, regardant le prêtre droit dans les yeux.

- Mon père était homme très pieux. Il m’a appris à vénérer Sigmar, et m’a appris qui était l’ordre du Marteau d’Argent. J’ai toujours trouvé votre ordre… héroïque. Je veux dire, vous auriez pu rester dans le confort de votre temple, profitant des richesses de l’église de Sigmar, dispensant ainsi sa foi. Mais fort de votre formation, vous avez décidé d’arpenter les routes, de mettre vos talents au service de l’Empire tout entier, sacrifiant votre vie dans le seul but de vous mêler au peuple et de traquer le mal là où il se trouve. Et vous, Karl, semblez faire mieux que cela. Contrairement à certains prêtres manichéistes, je vois que vous savez qu’il n’y a pas de bonnes ou de mauvaises personnes, seulement des êtres humains. Des personnes comme ces brigands, poussés là où les aléas de la vie les emmènent, mêlant le bon et le mauvais. Aussi, sachez que ce serait un plaisir, voire même un honneur de vous voir m’accompagner, si ce que j’ai décrit de la suite de mon voyage ne vous a pas rebuté. Et puis... vous avez certainement de sacrées histoires à raconter sur vos pérégrinations, je me trompe ?

Elle avait hésité, à dire vrai. Avec un prêtre-guerrier à ses côtés, elle allait avoir une marge de manœuvre encore plus fine qu’avec ses propres servants pour trouver les opportunités de se laisser aller aux plaisirs de la vie. Mais… cette soirée lui avait donné soif de gloire, soif de puissance. Et en ce sens, avoir un prêtre-guerrier de l’ordre du marteau d’Argent qui vous idolâtre presque dans votre groupe, et qui répèterait à chacun l’histoire de cette nuit, ce serait un argument de poids pour asseoir sa réputation.

***

Il se faisait tard, et déjà plusieurs personnes avaient rejoint leur chambre. La fatigue et l’alcool commençaient à peser sur l’esprit de Dokhara, qui avait longtemps conversé avec le prêtre après avoir discuté avec… à peu près tout le monde. Demandant un dernier verre d’eau à Bertha afin de dessécher sa gorge après tant de dialogues, elle finit par rejoindre sa chambre, demandant à Harold de l’accompagner. Elle souhaita la bonne nuit aux personnes encore éveillées, puis pénétra dans sa chambre. Elle put remarquer que le baquet d’eau avait disparu : ses servants avaient fait le ménage. Avec l’eau sur le sol autour de ce dernier, et la présence d’une serviette mouillée, elle avait laissé assez d’indices pour que les nettoyeurs comprennent une partie de ce qui s’était déroulé en ces lieux, et en fasse des déductions fâcheuses… elle devrait surveiller les rumeurs échangées entre ses servants par la suite, voire s’ils avaient l’intelligence de garder ce genre d’anecdotes pour eux ou non.

- Cette soirée m’a tout particulièrement tendue, et je ne vais pas pouvoir réussir à dormir sereinement si mes muscles sont douloureux au réveil. Masse-moi, Harold.

Sa voix avait été dure, c’était formulé tel un ordre et non une demande – quoiqu’avec son valet, le résultat était le même. Cette façon de lui parler ne lui était pas coutumière, mais puisqu’elle faisait déjà glisser sa robe le long de son corps, elle préférait qu’il n’y ait pas d’ambiguïté entre eux sur la suite des évènements. Et puis c’était une manière de lui faire comprendre qu’un massage appliqué lui permettrait de se racheter pour son erreur précédente, que s’il apportait un peu de détente à sa maitresse elle tirerait un trait sur cette soirée, et ne lui en voudrait plus.

Enlevant sa brassière mais gardant sa culotte, Dokhara s’avança sur le lit et s’effondra dessus, laissant Harold s’occuper de son corps tendu par le stress. Lorsque ses mains se posèrent sur ses épaules, elle ajouta :

- Il faudra que tu me réveilles un peu avant le lever du soleil. N’oublie pas.

Ce dernier détail réglé, elle s’abandonna aux mains de son valet. Elle ne put néanmoins profiter de ses soins bien longtemps, s’endormant presque instantanément après cette soirée agitée.
La dernière phrase n'est à prendre en compte que si le brigand n'a pas proposé de plan pertinent pour le faire sortir d'ici.
Beaucoup de choses que je souhaitais faire avant de dormir, je me suis donc permis tout comme tu l'avais fait de "découper" en plusieurs éléments, qui peuvent trouver conclusion dans ton post, ou se poursuivre un poil plus si nécessaire. Je reste pas trop à l'aise avec le procédé, mais si j'avais tout fait dans l'ordre ça aurait pris des années :p
Modifié en dernier par [MJ] Bonnepierre le 08 sept. 2013, 00:07, modifié 1 fois.
Raison : 7xp/43xp (tu veux une augmentation ou une compétence? (INT? )
Dokhara de Soya, Voie de la Belle Mort, Beauté mortelle

Profil : For 11 | End 11 | Hab 14 | Cha 17 | Int 12 | Ini 13 | Att 12 | Par 11(13) | Tir 10 | Mag 11 | NA 2 | PV 110/110

Compétences :
- Sociales : Diplomatie, Éloquence, Empathie, Étiquette, Séduction
- Artistiques : Chant, Danse, Musique (violon), Tatouage
- Intellectuelles : Alphabétisation, Langue étrangère (kislévarin, strygani)
- Martiales : Ambidextrie, Bagarre, Fuite, Monte, Parade, Résistance accrue (spécialisation alcool), Sang-froid
- Divers : Sens Accrus
- Dons Du Sang : Regard Hypnotique, Régénération Impie
Compétences en cours d'apprentissage :
Escamotage : 1/2
Adresse au tir (arbalètes) : 2/3
Équipement :
Armement :
- Griffe d'Ursun : 18+1d8 dégâts ; 12(24) parade. Rapide. Chaque attaque réussie qui résulte en une perte de points de vie pour l’adversaire inflige -1 Att/Hab/Par le tour suivant. Si trois touches sont infligées au même tour, les malus durent alors 2 tours et infligent un malus supplémentaire de -1 Na. Les malus cumulés ne peuvent pas excéder -4 Att, Hab et Par et -1 Na.
- Main gauche : 8+1d6 dégâts ; 8(16) parade ; Rapide. +2 PAR si utilisée en conjonction avec une autre arme. Lors d'une parade, c'est le score de parade de l'arme en main droite qui compte pour le premier jet, celle de la main gauche pour le second jet si relance.
- Poignard : 12+1d6 dégâts ; 6(12) parade ; Rapide. Peut être utilisé comme arme de jet
- Arbalète : 34+1d8 dégâts : Malus de -2 TIR tous les 30 mètres ; Perforante (4) : Un tir par NA maximum.

Armure :
- Veste et jambières en cuir : 5 de protection partout sauf tête
- Tunique noire druchiie : 2 de protection sur tout le corps
- Cape de dissimulation, permet de devenir invisible si immobile (v. wiki)

Équipement de voyage (fontes de selle, pas systématiquement porté) :
- Sellerie splendide
- Nécessaire de tatoueuse
- Violon
- Arc courbe + flèches des anciennes
- Lame en or marin
- Huile d'amande
- Surplus de drogues, poisons, ingrédients (Dodo a 2 de chaque sur elle, pas plus)


Awards \o/
Warfo Award 2018 du meilleur PJ - RP
Warfo Award 2019 du meilleur PJ - Élaboration
Dream Team 2018 et 2019 avec Lucretia Von Shwitzerhaüm
Miss Vieux Monde 2019 et 2020

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