[Dokhara De Soya]: Sur la route de Talabheim...

Le Talabecland se trouve au coeur de l'Empire, et ses armées prennent souvent la forme de petites forces d'élites. Helmut Feuerbach est porté disparu, mais sa cour est toujours dans la Cité de Talabheim.

Modérateur : Equipe MJ

Avatar du membre
[MJ] Bonnepierre
Messages : 761

[Dokhara De Soya]: Sur la route de Talabheim...

Message par [MJ] Bonnepierre »

A la mort de son pauvre père, la jeune et belle Dokhara avait hérité de sa modeste mais noble demeure familiale en Aldorf... ainsi que de son grand manoir et de ses terres éloignés, lesquels se trouvaient, précisons le, aux abords de la Talabec, au sud de Priestlisheim... Un endroit sans doute trop "bouseux" pour notre folâtre donzelle non pas? Qu'irait-elle faire dans ces campagnes sans ruelles ni lieux de perditions? La grande capitale était tellement plus fourni en matière d'encanaillements!
Un problème résidait toutefois... plusieurs même.

D'abord, les finances: comme tout bon noble impérial le sait, un héritage et un enterrement de baron, cela coûte! L'Empire aime tant taxer ses nobles ouailles, et cela notamment sur un recompte de leurs propriétés au moment, tiens! et bien oui, d'une mort et d'une succession - tout cela dépassant toutefois les maigres connaissances de notre héroïne en matières légales, cela est clair - et du reste, enterrer le satané baronnet qu'était son paternel sans y mettre un peu de forme eût été impossible, voire, en poussant loin, un aveu de culpabilité...
Du moins était-ce ainsi que les choses s'étaient passées, un bel enterrement, des taxes abusives, et Dokhara découvrit bien vite que les finances de la famille Soya avaient été plutôt mises à mal... ne lui restait plus qu'une vingtaine de couronnes d'or, c'était le comble!

Ensuite, et c'était peut-être encore plus important - d'autant que c'était lié - il y avait la question du titre de Baron de feu papa...
Dokhara avait appris il y a peu qu'on voulait lui infliger une sorte de "régent impérial", c'est à dire un sagouin d'administrateur pour gérer ses propriétés et à terme, aviser si elle pouvait être seule pour les diriger : "pour le bien de l'empire", évidemment!
Bien sûr, il y avait des recours c'était sûr, il fallait aller "courtiser", "finasser à la cour d'Altdorf", "lécher des derrières", pour être plus cru... Tout ce que notre aventurière des ruelles sombres adorait quoi!

Au final, Dokhara n'était donc plus très riche, se devait sûrement d'aller s'ennuyer chez ses bouseux proche de Priestlisheim pour se montrer, et allait sûrement se faire infliger un austère "régent" pour remplacer papa - du fait d'obscures mais nobles magouilles n'en doutons pas! - la joie quoi!
Néanmoins, pourquoi ne pas tout lâcher pour aller courir simplement l'aventure? (arg! tout perdre? Non, c'était inenvisageable n'est-il pas? On dira ce qu'on voudra, aller rapiner et faire la catin puis pouvoir ensuite dormir dans des draps de satin, cela avait tellement plus de charme que si l'on enlevait le satin de l'équation, non pas?)

Fort heureusement, un événement inattendu donna à la belle un espoir de tout garder des plaisirs de sa vie sans se donner trop de mal auprès de la noblesse d'Altdorf ou de Priestlisheim (lesquelles étaient sans contexte contre elle, voulant la chaperonner à tout prix... et à quelles fins? la duper? la voler?):

Ce fut une invitation épistolaire de la Comtesse Électrice Kreiglitz-Untern, actuelle dirigeante de Talabheim; elle était à peu près rédigée ainsi:

Dame Baronne De Soya,

Oui, moi, votre amie, au contraire de certains intrigants, je vous nomme Baronne sans faire de simagrées,
Car vous l'êtes de droit de sang, sans tutelle impériale ni droits d'impôts abusifs,
Et je vous fais la promesse solennelle de vous faire rendre ce qui vous revient de droit, votre or comme votre titre indiscutable, et plus encore, de vous renforcer dans vos acquis et de vous appuyer pour les faire prospérer, de vous soutenir toujours dans l'irrécusable et digne souveraineté qui doit être vôtre.

Vous n'êtes pas sans savoir l'influence qui est la mienne, tant est que les laquais de l'Empereur en pâlissent eux-mêmes.
Mon appui sera déterminant pour vos affaires.

Je vous invite à me rejoindre au plus vite à Talabheim, ma chère cité, où vous serez reçue comme la Baronne que vous êtes, et plus encore...
N'hésitez pas une seconde, sans moi les crocs avides des envieux se refermeront sur vous, avec moi c'est la liberté et la richesse que vous obtiendrez.
Et s'il y a besoin d'achever de vous convaincre, renseignez vous donc sur moi, mon amie, car je suis celle qui donne le pouvoir aux femmes.

Avec tout mon amour, quoi que vous décidiez.

Comtesse Kreiglitz-Untern


Dokhara se renseigna peut-être sur cette puissante comtesse, comme enjoint dans la lettre, et ce qu'il en ressortit fut tel qu'elle l'avait écrit: depuis son avènement, nombre de femmes avaient hérités de titres dans son entourage, qui comme baronne, qui comme marquise, et toutes étaient solidement renforcées dans leurs positions... et enrichies...
Fallait-il voir un piège dans cette invitation?... en tout cas cela semblait bien moins piégeux que d'être environnée par toutes ces nobles crapules d'Altdorf qui en voulait à ses biens familiaux, non pas?
Et surtout... surtout... Dokhara avait accepté... hé! Talabheim, c'était aussi une grande ville, et de fait pleine de canailles et d'amusements!
pas le choix, tu dois aller au talabeccland pour rp bientôt avec lucrétia^^'

An XXXX .L'Automne. Un temps maussade.

Sur la route de Talabheim, Dokhara, après avoir accru son équipage en passant sur les terres De Soya, n'était plus qu'à quelques étapes de la capitale du Talabeccland...
Mais peut-être regrettait-elle son choix de voyage?
Plus elle allait au nord le long du fleuve Talabec, plus les nuages s’amoncelaient, baignés de bruines incessantes, en même temps que le froid vous glaçait...

Elle était dans une auberge de trajet, reçue comme l'hôte de marque qu'elle était.

Outre les quatre servants et servantes de bas étage qui l'accompagnaient, il y avait:
-Alda, sa fidèle femme de chambre: une femme qui dût être très accorte, mais que les ans avaient un peu trop rondis, une mère de substitution qui pourtant jamais n'était irrespectueuse, dont les conseils étaient souvent précieux... une femme qui adorait sa maîtresse De Soya.
-Harold, le valet en chef: un homme brun assez jeune, bien bâti, presque un colosse. Celui là était aussi aux petits soins pour elle, la beauté de la belle Dokhara n'y étant toutefois sans doute pas pour rien.
-Rhomgar, surnommé seulement "Rhom", le chef de deux gardes: rouquin trapu poilu barbu, taciturne et râleur... mais très concentré sur son travail... les deux autres gardes, des abrutis peu chers, se nommaient Horst et William, ce dernier étant plutôt mignonnet, si l'on aimait les jouvenceaux crétins.
-Gart, le cocher et palefrenier en chef: jovial, rieur, assez âgé; le genre qui ne pose jamais de problème et qui s'excuse des blagues douteuses qu'il proférait en présence de la Baronne.
-Et enfin, et surtout, le plus présent : Rolff Offramm DesBoisdugué; le chevalier attitré de la Maison Soya, un homme pédant dont les seules possessions valables étaient sûrement son épée luisante, son armure d'acier vert feuilleté, et son vieillard de destrier... C'était un barbu hautain, mysogine, coincé dans ses principes, qui se prenait pour plus qu'il n'était et faisait volontiers des remontrances.

Dans l'auberge actuelle, il y avait d'intéressant:
-une grosse tavernière qui menait ses employés à la gueulante et à la baguette.
-une jolie serveuse qu'Harold draguait déjà des yeux et que le chevalier Rolff avait déjà traité en catimini de "gouge provocante qui devrait labourer au lieu de remuer son séant devant les clients"
-Un bourgeois à la bourse bien garnie, escorté de deux gardes du corps en cuirs cloutés armés de haches.
-un musicien beau garçon aux très longs cheveux blonds, sans doute demi elfe, qui grattait dans un coin une mandoline avec des chants doucereux.
-Un prêtre errant de sigmar, bedonnant et tatoué, porteur d'un beau marteau argenté à deux mains, qui éclusait du vin en blaguant avec la grosse tenancière.
-et... bon... des paysans en voyage... mais ceux là étaient-ils intéressants?
Tu aimes les images des pnjs? Dis moi, et si oui, j'en mettrai au prochain post
En espérant que celui-ci te convienne...
lien avec la carte:
http://bibliotheque-imperiale.com/image ... Empire.JPG

Avatar du membre
Dokhara de Soya
Warfo Award 2019 du meilleur PJ - Élaboration
Warfo Award 2019 du meilleur PJ - Élaboration
Messages : 217
Lien fiche wiki : http://warforum-jdr.com/wiki-v2/doku.ph ... ra_de_soya
Autres comptes : [MJ] Katarin : Susi Tristepanse Bonchardon

Re: [DOKHARA DE SOYA] CHAPITRE I : Sur la route de Talabheim

Message par Dokhara de Soya »

Voix de la bonne conscience a écrit : Ce récit contient quelques frasques sexuelles, et si le contenu reste globalement sage et implicite, certaines scènes peuvent éventuellement interpeler un public jeune et/ou non averti. Donc si vous avez moins de 18 ans et vivez dans un couvent, ce récit n'est peut-être pas pour vous. Sinon, ma foi, bonne lecture ^^
Apparence de Dokhara pendant ce fil d'histoire
Image

Papa, me pourrir la vie même après ta mort, c’est vraiment toi tout craché .

Dokhara soupira tandis qu’elle regardait par à l’extérieur de sa carriole. Alors qu’une nouvelle nuit trop nuageuse pour voir les étoiles s’annonçait, de nouvelles gouttes d’eau tombèrent dru sur son équipage. Quelle étrange idée elle avait eu, de donner réponse à cette lettre en partant pour le nord…

Elle relut le pli de la Comtesse Kreiglitz-Untern. Un discours bien flatteur pour l’ego, mais peu crédible. Dokhara n’était pas dupe, elle savait lire entre les lignes : il y aurait des conditions, il y aurait des intrigues, la vie ne fait pas de cadeaux de ce genre.

Et pourtant… elle était bien là, sur la route, et plus bien loin de Talabheim. Elle aimerait pouvoir se mentir en affirmant qu’elle y allait pour saisir une opportunité juteuse… mais elle savait que ce voyage n’était motivé que par sa lâcheté. Face à la lourdeur des responsabilités qui l’avaient assaillie avant même que son père ne soit mis en terre, ce courrier avait été le prétexte idéal pour fuir.
Elle n’était pas naïve pourtant, elle savait bien que le meurtre de son père ne résoudrait pas tous ses problèmes comme par magie. Elle savait qu’il lui faudrait se battre si elle voulait obtenir son indépendance politique, et pour gagner le respect de ses pairs. Elle avait tué son géniteur pour conserver sa liberté… mais si elle n’agissait pas rapidement, elle la perdrait de la même manière, un régent remplaçant un mari. En cela, peut-être que la Comtesse Kreiglitz-Untern saurait être l’appui qui lui manquait…

Sortant de ses rêveries, elle jeta un regard amusé à Rolff, perché sur son vieux canasson, qui devait subir cette nouvelle bruine. Elle aimait bien cet espèce de vieux râleur. Elle l’avait longtemps détesté, à dire vrai, mais avec le temps, elle avait appris à le considérer comme le bouffon qu’il était. Et le voir ronchonner sous la pluie était toujours aussi divertissant.

Malgré la météo, malgré ses finances désastreuses et ses ennuis politiques, Dokhara ressentait de l’excitation à l’idée d’effectuer ce voyage. Si elle avait déjà quitté Altdorf plusieurs fois, c’était toujours en compagnie de son père, qui souhaitait exhiber sa magnifique fille lors de soirées mondaines. Cette fois-ci… elle menait la barque.

Elle « partait à l’aventure » comme disent les ménestrels.

***

D’un petit raclement de gorge, elle attira l’attention d’Harold, dont l’attention déclinait toujours en présence de jolis minois. A dire vrai, sans aller jusqu’à la jalousie, cela l’agaçait un petit peu de voir son valet intéressé par d’autres femmes, comme cette serveuse. Une question d’ego : il ne devait avoir d’yeux que pour sa sublime maitresse, cette femme qu’il ne pourrait jamais toucher à cause de leur différence de rang, mais sur laquelle chaque nuit il fantasmerait. Elle s’était imposée des règles très strictes au sujet de sa double vie : elle ne devait en aucun cas les mélanger. Si le corps du valet était appétissant, elle ne devait pas céder à une seule de ses pulsions lorsqu’elle enfilait les habits de la baronne de Soya. Tous, y compris dans son plus proche entourage, ne devaient la voir que sous un seul prisme, celui de la noblesse et du respect qui lui est dû. Elle appréciait néanmoins faire quelques sous-entendus en sa présence, assez compréhensibles pour le faire rougir, mais trop évasifs pour qu’il se fasse la moindre idée sur leur relation.

- Harold, réserve-moi la meilleure chambre, et commande-moi un verre de vin – tu connais mes goûts. Prends ce qu’il faut pour vous. Alda, tu aideras les servants à décharger mes affaires et à préparer la chambre. J’aurais besoin d’un bain chaud.

La meilleure chambre oui. Bien que ses finances soient au plus mal, elle avait un statut et une image à préserver tout de même ! Hors de question de faire des concessions avant que la situation ne soit vraiment critique.

Laissant son équipage se charger de tout, elle observa les personnes présentes. Evidemment, son entrée avait été remarquée, que ce soit par le nombre de personnes, ou bien parce qu’elle-même ne passait pas inaperçue, en robe et cape de voyage blanches immaculées, et ses grandes boucles rouge feu cascadant sur ses épaules. Elle appréciait être le centre d’attention, et faisait donc attention à chacun de ses pas, chacun de ses gestes : elle se devait d’être altière, belle et intouchable. Chacun des paysans présents ici devait aller répéter à ses amis qu’il avait vu une « putain d’donzelle » aller vers Talabheim.

Traversant la pièce sans attendre, elle s’installa près du musicien demi-elfe qu’elle avait repéré. Si elle n’était pas avec ses servants, elle aurait adoré prendre son violon et jouer avec lui… mais si elle ne pouvait s’amuser, toujours était-il qu’elle était férue de musique, et qu’elle contait bien se détendre de cette longue journée sur les routes en écoutant les mélodies de ce mandoliniste.
Sans un mot pour ne pas perturber sa musique, elle lui adressa un sourire un coin de lèvres, lui enjoignant de ne pas s’arrêter pour elle. Elle ne jeta pas un regard derrière elle : elle savait que ses servants travaillaient, et que ses gardes ainsi que Roff connaissaient suffisamment leur travail pour qu’elle n’aie pas besoin de leur donner de consignes.
J'aime bien les imags de pnj, oui, mais c'est vraiment pas indispensable - j'ai cru comprendre que t'étais bien occupé cet été, donc inutile de te fatiguer non plus ^^
Ah, et je ne connais plus trop les règles de police ici, donc pour le moment, les "pensées directes" de Dokhara son en italique, et ses paroles prononcées annoncées par des tirets.
Quant aux transitions (temporelles ou spatiales), elles sont annoncées par trois étoiles.
Modifié en dernier par Dokhara de Soya le 23 nov. 2017, 14:39, modifié 4 fois.
Dokhara de Soya, Voie de la Belle Mort, Beauté mortelle

Profil : For 11 | End 11 | Hab 14 | Cha 17 | Int 12 | Ini 13 | Att 12 | Par 11(13) | Tir 10 | Mag 11 | NA 2 | PV 110/110

Compétences :
- Sociales : Diplomatie, Éloquence, Empathie, Étiquette, Séduction
- Artistiques : Chant, Danse, Musique (violon), Tatouage
- Intellectuelles : Alphabétisation, Langue étrangère (kislévarin, strygani)
- Martiales : Ambidextrie, Bagarre, Fuite, Monte, Parade, Résistance accrue (spécialisation alcool), Sang-froid
- Divers : Sens Accrus
- Dons Du Sang : Regard Hypnotique, Régénération Impie
Compétences en cours d'apprentissage :
Escamotage : 1/2
Adresse au tir (arbalètes) : 2/3
Équipement :
Armement :
- Griffe d'Ursun : 18+1d8 dégâts ; 12(24) parade. Rapide. Chaque attaque réussie qui résulte en une perte de points de vie pour l’adversaire inflige -1 Att/Hab/Par le tour suivant. Si trois touches sont infligées au même tour, les malus durent alors 2 tours et infligent un malus supplémentaire de -1 Na. Les malus cumulés ne peuvent pas excéder -4 Att, Hab et Par et -1 Na.
- Main gauche : 8+1d6 dégâts ; 8(16) parade ; Rapide. +2 PAR si utilisée en conjonction avec une autre arme. Lors d'une parade, c'est le score de parade de l'arme en main droite qui compte pour le premier jet, celle de la main gauche pour le second jet si relance.
- Poignard : 12+1d6 dégâts ; 6(12) parade ; Rapide. Peut être utilisé comme arme de jet
- Arbalète : 34+1d8 dégâts : Malus de -2 TIR tous les 30 mètres ; Perforante (4) : Un tir par NA maximum.

Armure :
- Veste et jambières en cuir : 5 de protection partout sauf tête
- Tunique noire druchiie : 2 de protection sur tout le corps
- Cape de dissimulation, permet de devenir invisible si immobile (v. wiki)

Équipement de voyage (fontes de selle, pas systématiquement porté) :
- Sellerie splendide
- Nécessaire de tatoueuse
- Violon
- Arc courbe + flèches des anciennes
- Lame en or marin
- Huile d'amande
- Surplus de drogues, poisons, ingrédients (Dodo a 2 de chaque sur elle, pas plus)


Awards \o/
Warfo Award 2018 du meilleur PJ - RP
Warfo Award 2019 du meilleur PJ - Élaboration
Dream Team 2018 et 2019 avec Lucretia Von Shwitzerhaüm
Miss Vieux Monde 2019 et 2020

Avatar du membre
[MJ] Bonnepierre
Messages : 761

Re: [DOKHARA DE SOYA] CHAPITRE I : Sur la route de Talabheim

Message par [MJ] Bonnepierre »

-Tout de suite Mademoiselle, obéit Alda dans un sourire poli.
-Heu... oui, bien sûr Mademoiselle, opina de même le robuste Harold avec un temps de retard, dû sans doute à ses rêveries quant à la serveuse, vite remplacée par celles que devaient lui inspirer secrètement Dokhora. Et il déplaça sa grande et belle carrure vers le comptoir.
Tous deux la nommaient toujours "mademoiselle", par habitude, bien que maintenant que son père était mort, l'étiquette imposait un "Madame", voire un "Madame la Baronne."

Il va de soi qu'en plus de ses gens propres, ceux de la taverne accueillirent la jeune noble avec une vénale déférence et un zèle tout particulier, et que les clients la considérèrent pour la plupart avec envie.
Le vieux chevalier des BoisDuGué, fidèle à lui-même, ne fit rien pour sécuriser quoique ce fut à part sa maîtresse, c'étaient le sergent Rhom et ses gars qui se chargeait du reste, en surplus des palefreniers... il s'assit en cliquetant à la table choisie par Dokhora sans demander la permission, en toisant le reste du monde de haut.
On le sentait un peu agacé que la jeune De Soya s'attarde dans la salle commune, il avait sûrement envie d'aller ôter sa lourde armure verdie au plus vite, mais son devoir lui intimait de ne point la laisser seule parmi tant de "gueux".

Sirotant son vin - un cru très moyen - la belle noble se laissait donc bercer par les lentes notes langoureuses de la mandoline du beau demi elfe blond; celui-ci était réellement charmant, d'autant qu'il jouait bien évidemment pour Dokhora maintenant, ses yeux doux dans les siens tandis que sa voix susurrait les paroles d'une chanson d'amour et de princesses. Sa longue chevelure soyeuse, qu'il aimait à faire légèrement mouvoir lors des changements de rythme, était comme de l'or lisse dans la lumière des bougeoirs.

Image

Au bout d'un temps, une voix bien moins mélodieuse gâcha quelque peu la musique:
-Le Bon Soir, Madame... vôtre digne présence est un honneur pour les gens de ce bouge. Me feriez vous la faveur de partager le repas de ce soir avec moi, entre gens de qualité nous serons bien... et en attendant, peut-être une coupette en ma compagnie?
C'était le bourgeois dont la taille de la bourse brinquebalante était presque ostentatoire - eut-il voulut motiver un voleur il n'eût pas fait mieux, cependant cela imposait sa richesse, aussi, non pas? - Il s'était levé pour aller saluer maladroitement Dokhora, tout replet qu'il était dans ses habits de marchand.
Image
il n'était pas précisément bel homme, ça non... Et peut-être aussi un peu présomptueux? Rolff ne s'y trompa pas, se levant lentement dans sa grosse armure pour le dominer avec froideur:
-Vous ne vous êtes pas présenté, roturier... remédiez donc à cela si vous ne voulez pas paraître encore plus malséant que vous ne l'êtes déjà.
Sacré Rolff! pour lui tout ce qui n'était pas noble ou chevalier était du bran, et il ne se privait jamais de le montrer. Il était en outre très - trop? - protecteur pour cette jeunette qu'il avait connu depuis toute gamine, souvent assommant de conseils et de remarques.

Tout penaud, le bourgeois s'empressa de lui obéir, accompagnant ses mots d'une autre révérence malhabile:
-Oui oui bien sûr, pardon... hem, pardonnez moi... Je suis Balduin Friedrichsohne, je possède toutes les manufactures de bois de la région... vous avez peut-être ouï parler de moi, ma belle Madame, je suis un des hommes les plus riches au sud du Talabeccland.
Sourire raté, s'essayant sans succès à la séduction... Dokhora n'avait point entendu parler de lui, comme de personne de son genre d'ailleurs, vu le peu de cas qu'elle avait toujours fait de la politique et du commerce jusqu'ici.

Alda étant redescendue au rez de chaussée, en attente de sa maîtresse : cela signifiait que sa chambre devait être prête, et le bain n'attendre plus qu'elle pour être empli d'une bonne eau chaude et délassante... Ah ça! Un bain, cela ferait du bien. Les voyages en carrioles, cela n'était pas très confortable... Fort heureusement, au retour, la jeune baronnette pourrait redescendre tranquillement le fleuve Talabec en bateau, si elle préférait.
Image Image
Essais d'images, dans l'ordre: l'austère Rolff Des BoisduGué ; puis Harold en tenue d'adam, qui le matin aime souvent se faire surprendre ainsi "par mégarde".
Les images peuvent être sujettes à changement, si elle te déplaisent ou n'entre vraiment pas dans ce que tu imaginais : pour éviter cette éventualité, normalement je les place dès l'apparition des pnj... s'il t'agrée de poster toi-même des images pour d'autres pnj déjà décrit, ne te gêne pas ;)
Je te MP pour le reste, et plus encore... Lis donc mon MP avant de rp si tu veux bien^^

Avatar du membre
Dokhara de Soya
Warfo Award 2019 du meilleur PJ - Élaboration
Warfo Award 2019 du meilleur PJ - Élaboration
Messages : 217
Lien fiche wiki : http://warforum-jdr.com/wiki-v2/doku.ph ... ra_de_soya
Autres comptes : [MJ] Katarin : Susi Tristepanse Bonchardon

Re: [DOKHARA DE SOYA] CHAPITRE I : Sur la route de Talabheim

Message par Dokhara de Soya »

En entendant le pas lourd du chevalier suivre son pas, et s’installer bruyamment à ses côtés – ne faisant que peu de cas du dérangement qu’il pouvait porter au musicien - Dokhara ne put s’empêcher de crisper ses mâchoires un instant. Elle se détendit néanmoins en constatant qu’imperturbable, le demi-elfe n’avait pas interrompu ses mélodies.

Il était mignon le bougre. Très différent de son valet ; là où ce dernier était tout en stature et en muscles, le demi-elfe avait les caractéristiques plus ou moins coutumières de sa parenté aux longues oreilles : des traits fins, un corps élancé, et un charme indubitable de voix comme de mouvement. Ses chants romantiques furent encouragés par un sourire charmeur de la baronne, qui laissa ses pensées errer au gré des douces notes de mandoline.

Elle imaginait déjà son joli visage entre ses cuisses, à prouver s’il était si talentueux de sa langue et de ses doigts dans un autre domaine que la musique. Elle songea même un instant à jouer, à retirer sa chaussure pour aller taquiner le demi-elfe sous la table en pleine chanson : l’idée était absurde, avec Rolff à côté d’elle, avec tout ce monde autour, alors qu’elle n’était même pas déguisée et que même le demi-elfe pourrait la trahir… mais c’était ce qui la rendait terriblement excitante.

Il faut dire que de l’excitation, il n’y en avait pas eu beaucoup pendant ce voyage. Toute la journée dans la carriole, elle s’ennuyait ferme, et les soirées d’auberge en auberge étaient très mornes, et solitaires. Oui, bien sûr, il y avait ses servants pour tromper l’ennui en discutant de choses et d’autres mais… la baronne était droguée à l’excitation. Elle avait besoin de vivre dans le risque, la démesure, d’instiller un grain de folie à une vie de noblesse trop rangée, trop carrée et légiférée. Et ces derniers jours, forcée à l’inaction par la proximité avec sa suite, l’avait rendue à cran : son esprit semblait sans cesse regorger d’idées malsaines qu’il lui susurrait, et elle devait se faire violence en permanence pour les repousser.

La musique du demi-elfe était magnifique, bien sûr. Ses cheveux qui dansent gracieusement, sa jolie paire d’yeux qui échangent des regards appuyés avec elle, sa façon délicate de gratter les cordes tandis que sa voix douce parlait de romances et de belles histoires… quelle femme ne craquerait pas ?

Mais Dokhara… non pas qu’elle reniait la beauté de la musique mais ce n’était pas représentatif de ce qu’elle aimait vraiment. Elle-même appréciait ses cours de musique, et avait appris de beaux classiques au violon. Elle avait pu assister aux prouesses de quelques orchestres, écouter la grandeur d’opéras célèbres, et danser sur quelques valses lors de réceptions mondaines. Mais depuis qu’elle avait appris à côtoyer l’autre monde, elle avait appris ce qu’était la beauté, la vraie. Non, ce n’étaient pas ces successions de notes mélodieuses suivant les règles du solfège. Cette musique, la musique des nobles, la musique des romantiques et des classiques, elle était belle, mais elle était limitée à la contemplation. Il y avait évidemment des chefs d’œuvre qui nous touchaient au cœur mais… le public courtisan est constitué de tant d’imbéciles pompeux que c’en est à se dégouter de la chose. Ils se pavanent tant à écouter ces mélodies si distinguées qu’ils ne comprennent plus en profondeur l’intérêt de la musique. Trop occupés à se pignoler intellectuellement, engoncés dans des schémas d’attitude publique, de règles, de pas de danses et de socialement acceptable, ils ne vivent pas la musique, ils ne la ressentent qu’à peine.

Dokhara, d’entre toutes les musiques, n’aimait par-dessus tout que les chansons à boire, les chansons grivoises et autres chants de taverne qui contribuaient à l’ambiance enivrée des lieux. Peut-être n’ont-elles pas de portée émotionnelle, peut-être n’ont-elles pas la profondeur et la puissance d’une envolée épique d’un orchestre complet, la douceur et la volupté d’un demi-elfe à la voix idéale mais… mais cette musique de taverne, ces chants basiques et entonnés par une bande d’ivrognes qui ne respectent ni rythmes, ni notes, était tellement plus vivante ! Tout le monde gueulait, buvait, chantait, tout le monde vivait avec les mélodies, échangeant des chopes, des coups, dansant, hurlant, parlant, cognant, et baisant même parfois à l’étage.

Elle se revoyait, son foulard sur la tête enveloppant sa crinière rousse, habillée de sa veste de cuir, d’un pantalon serré et d’une paire de bottes, sauter de tables en tables avec son violon, se déhanchant au rythme de ses notes. Les ivrognes battaient le rythme en frappant de leurs chopes, de leurs pieds, ou de leurs mains sur le cul d’une serveuse. Ca chante, ça boit, ça vit.

Et puis il y avait une autre composante qui empêchait Dokhara d’apprécier au maximum la musique du demi-elfe. Elle avait quelques difficultés avec le thème de la romance. A trop vivre entre deux milieux opposés, elle n’avait vu que deux prismes très extrêmes : l’un de l’union pour le profit de titre et de richesse, et l’autre pour la débauche charnelle. Pas beaucoup de place pour l’émotion dans ces milieux. La petite fille niaise en elle était morte trop tôt, et son spectre contrarié venait parfois lui filer un petit malaise difficile à appréhender en certaines occasions. De toutes les rencontres qu’elle avait pu faire, de toutes les classes sociales, races et énergumènes rencontrées, jamais elle n’avait ressenti quoi que ce soit s’apparentant à ce que narrent les chansons. Et à dire vrai, elle ne comprenait pas vraiment ce que c’était censé être, et en quoi ça lui serait utile… toute sa vie l’idée de couple avait été associée à la perte de sa liberté, et peu à peu l’image d’un amant s’était superposée à celle d’un geôlier dans son esprit. Et lorsque ses consœurs de la cour gloussaient à l’idée de se marier avec un quelconque prince, duc, baron ou autre individu supposé charmant, elle était forcée de se joindre à leurs bavardages et de faire illusion à renfort de rires et de compliments pour ces messieurs. La future baronne de Soya n’y comprenait qu’une chose : ses amies tentaient de se voiler la vérité, se focalisant sur la beauté physique de leurs prétendants pour ne pas penser à la fin de leur indépendance qu’une union induisait.

Aussi belles étaient les mélodies du musicien, Dokhara ne pouvait donc pas en apprécier le contenu à sa juste valeur. L’amour n’avait vraiment pas sa place dans sa vie.

L’arrivée du bourgeois interrompit ses rêveries. Le retour à la réalité, l’ennuyante réalité dans cette auberge trop calme. Elle sentit le goût du vin sur ses lèvres et dans son palais : toute à ses pensées, elle en avait bu mécaniquement sans y réfléchir, et son verre était déjà à moitié vide. Il n’était pourtant pas très agréable au goût… rien de pire qu’un alcool « entre-deux » : Dokhara n’appréciait, tout comme en musique, que l’excellence la plus raffinée, ou la vulgarité la plus brute : bref, millésime aux milles saveurs, ou bière de fond de fût.

Ah non, espèce de dégoutant gros bonhomme, j’ai un bain chaud qui m’attend pour me prélasser, ce n’est pas le moment !

Elle n’avait pas eu le temps de répondre au bourgeois qui l’avait tirée de ses pensées, Rolff s’en étant chargé… pas très surprenant de sa part néanmoins. Difficile de lui en vouloir, surtout que son acte était en adéquation avec les pensées de la baronne, sans compter que la réaction embarrassée du bourgeois avait un je-ne-sais-quoi de comique qui permit à Dokhara de lui offrir l’un de ses plus beaux sourires. Elle se leva donc, et joua du contraste entre l’attitude du chevalier et la sienne pour faire bonne impression.

- Veuillez excuser la rudesse de mon chevalier, Herr Friedrichsohne, il est de la vieille école. Baronne Dokhara de Soya, enchantée de faire votre connaissance.

Elle se fendit également d’une petite révérence de circonstance, de moindre ampleur mais toujours accompagnée d’un sourire agréable.

- Ma route fut longue, et je comptais rejoindre ma chambre pour y diner en solitaire, et profiter ainsi d’un peu de repos… mais j’ai très certainement cinq minutes à accorder à l’un des hommes les plus riches du sud du Talabecland pour boire une coupette ! Asseyez-vous à ma table, je vous en prie !

Elle accompagna cette dernière phrase d’un ample mouvement du bras pour lui montrer la chaise en face d’elle, lui offrant toujours un grand sourire innocent et pétillant. Jouant de sa bouille naïve de jeune fille comme d’un bouclier, elle appréciait forcer l’homme à s’asseoir à sa table, plutôt que de se déplacer pour rejoindre la sienne, où devaient attendre ses deux gardes du corps.

- Vous devrez néanmoins me pardonner Herr Balduin, je ne connaissais pas votre réputation… je suis une femme d’Altdorf, et n’ai que peu fréquenté le Talabecland, même si j’y possède quelques terres. Vous me voyez marrie de mon manque d’ouverture, vraiment… mais je tiens à réparer cette lacune, alors dites-moi tout de vous ! Enfin… si cela ne vous ennuie pas, bien sûr…

Dokhara appréciait à la cour jouer les potiches. La petite femme de Soya, toute mignonne et gentille, attentive et facile à tromper… ce que son brave père avait toujours voulu en somme. C’était une image plutôt utile en politique… mais pas toujours aisée à conserver. En flattant dans le sens du poil le marchand et en faisant semblant de s’intéresser à lui, elle pourrait peut-être orienter la conversation et tirer de lui quelques informations sur la Comtesse Kreiglitz-Untern, et la situation politique et commerciale de Talabheim… il n’était jamais trop tard pour se mettre dans le bain avant de rencontrer la comtesse. Et puis, comme le lui avait dit son père « il y a des opportunités partout, pour peu qu’on prenne le temps d’ y être attentif »…

Et pourtant, Sigmar seul savait à quel point elle faisait preuve de contrôle de soi pour discuter avec ce présomptueux petit bourgeois, plutôt que de rejoindre le bain chaud dont elle fantasmait…
Modifié en dernier par [MJ] Bonnepierre le 20 juil. 2013, 15:33, modifié 1 fois.
Raison : 7xp/14xp
Dokhara de Soya, Voie de la Belle Mort, Beauté mortelle

Profil : For 11 | End 11 | Hab 14 | Cha 17 | Int 12 | Ini 13 | Att 12 | Par 11(13) | Tir 10 | Mag 11 | NA 2 | PV 110/110

Compétences :
- Sociales : Diplomatie, Éloquence, Empathie, Étiquette, Séduction
- Artistiques : Chant, Danse, Musique (violon), Tatouage
- Intellectuelles : Alphabétisation, Langue étrangère (kislévarin, strygani)
- Martiales : Ambidextrie, Bagarre, Fuite, Monte, Parade, Résistance accrue (spécialisation alcool), Sang-froid
- Divers : Sens Accrus
- Dons Du Sang : Regard Hypnotique, Régénération Impie
Compétences en cours d'apprentissage :
Escamotage : 1/2
Adresse au tir (arbalètes) : 2/3
Équipement :
Armement :
- Griffe d'Ursun : 18+1d8 dégâts ; 12(24) parade. Rapide. Chaque attaque réussie qui résulte en une perte de points de vie pour l’adversaire inflige -1 Att/Hab/Par le tour suivant. Si trois touches sont infligées au même tour, les malus durent alors 2 tours et infligent un malus supplémentaire de -1 Na. Les malus cumulés ne peuvent pas excéder -4 Att, Hab et Par et -1 Na.
- Main gauche : 8+1d6 dégâts ; 8(16) parade ; Rapide. +2 PAR si utilisée en conjonction avec une autre arme. Lors d'une parade, c'est le score de parade de l'arme en main droite qui compte pour le premier jet, celle de la main gauche pour le second jet si relance.
- Poignard : 12+1d6 dégâts ; 6(12) parade ; Rapide. Peut être utilisé comme arme de jet
- Arbalète : 34+1d8 dégâts : Malus de -2 TIR tous les 30 mètres ; Perforante (4) : Un tir par NA maximum.

Armure :
- Veste et jambières en cuir : 5 de protection partout sauf tête
- Tunique noire druchiie : 2 de protection sur tout le corps
- Cape de dissimulation, permet de devenir invisible si immobile (v. wiki)

Équipement de voyage (fontes de selle, pas systématiquement porté) :
- Sellerie splendide
- Nécessaire de tatoueuse
- Violon
- Arc courbe + flèches des anciennes
- Lame en or marin
- Huile d'amande
- Surplus de drogues, poisons, ingrédients (Dodo a 2 de chaque sur elle, pas plus)


Awards \o/
Warfo Award 2018 du meilleur PJ - RP
Warfo Award 2019 du meilleur PJ - Élaboration
Dream Team 2018 et 2019 avec Lucretia Von Shwitzerhaüm
Miss Vieux Monde 2019 et 2020

Avatar du membre
[MJ] Bonnepierre
Messages : 761

Re: [DOKHARA DE SOYA] CHAPITRE I : Sur la route de Talabheim

Message par [MJ] Bonnepierre »

-C'est moi qui suis ravi de faire votre connaissance, Dame Baronne! s'était extasié le gras marchand avant de s'empresser de s'asseoir à la table de Dokhora. Et "ravi", c'était peut-être peu dire, le bourgeois semblait si fier d'être admis auprès de cette jeune et jolie noble.
S'ensuivit une discussion agrémenté de vin durant laquelle le raide Rolff ne participa guère, bien qu'il y jouait le rôle certain de "surveillant"... il ne fallait pas que le roturier, aussi riche fût-il, prenne par trop ses aises avec sa maîtresse, aussi ne se priva t-il pas de sourciller aux rares moments où Friedrichsohne put paraître un peu trop entreprenant.

"Dire tout de lui" se résuma pour ce dernier à une interminable et exhaustive liste de ses possessions, parmi lesquelles ils rangeaient sans distinction hommes comme bâtiments: des bûcherons par ci, des scieries par là, des fabriques de bois d'ouvrage, une résidence secondaire à Ravenstein et à Talabheim, la principale étant à Sarno, son village natal "dont il était le conseiller privilégié du bourgmestre"... Et il paonna encore et encore, parlant revenus et capitaux, tâchant d'éblouir son interlocutrice par chiffres, tonnages, et autres mesures sans doute bien abstraites -et ennuyeuses? - pour la jeune délurée.
En matières politiques, il était, "excusez du peu", un bon ami du grand Comte Von Kreiglitz ainsi que du baron Richter:
-Ce qui, se vanta t-il, vous le savez (non elle ne savait pas), tient de l'exploit étant donné la situation actuelle; Mais comme on dit, les affaires sont les affaires, l'or n'a pas d'appartenance politique.
Rolff émit un vague grognement de désapprobation, à ce moment, qui put faire penser qu'il mettait la parole du bourgeois en doute - à moins que ce ne fut seulement du dédain pour sa vision sans honneur et purement financière des choses?
Le sujet permit toutefois à Dokhora d'en apprendre un peu plus sur la situation politique du pays:
La Comtesse Kreiglitz-Untern, régente de la capitale depuis la disparition à la guerre du Grand Duc Helmutt Feuerbach, prenait de plus en plus d'ampleur, en lien direct avec celle que prenait son époux, le Comte Von Kreiglitz, dont l'emprise sur les provinces allait grandissante... L'on racontait qu'ils voulaient devenir officiellement les dirigeants du Talabeccland, ce qui n'allait pas sans heurts avec les Feuerbach restants et leurs alliés... Mais si Friedrichsohne se montrait intarissable sur ses affaires de monnaie, il parut en savoir bien peu là dessus... L'homme ne voulait visiblement pas se mêler de trop près de celles des nobles...

Ou alors il s'en fichait? Car il était à noter qu'il ne demanda rien pour en savoir plus sur Dokhora et son titre. Seuls semblaient l'intéresser son mignon visage, ses courbes radieuses... et le son de sa propre voix.

A un moment, Rolff se leva, s'excusant brièvement, et partit (aux latrines?).
C'est alors que le marchand en profita, dans une tentative de séduction maladroite:
-Mais je sens que je vous ennuie, avec mes histoires... d'autant que vous disiez vouloir du repos dans votre chambre... mais à défaut de me faire l'honneur de dîner en ma compagnie, peut-être pourrions-nous envisager de nous revoir après, lors d'une promenade digestive par exemple? la nuit sera très belle ce soir.
Sourire tout en bajoues: c'est qu'il la draguait, le veau gras!

Quoique Dokhora répondît par la suite, et qu'elle fût dans les escaliers au départ pour son bain, ou eût prolongé son entretien, une chose singulière advint dans la salle commune de l'auberge alors qu'elle s'y trouvait encore:
A l'arrivée de cinq visiteurs patibulaires, le demi elfe avait cessé de jouer et une ombre d'effroi avait semblé planer dans la grande pièce: ils étaient vêtus de cuirs ou de mailles sous leurs fourrures, avaient des armes à la main, et une allure de gredins. La grosse aubergiste avait pâli alors que, les autres restant en observation, celui qui devait être le chef s'était dirigé vers elle.

Image

Dokhora ne put manquer, au passage, le regard intéressé qu'il eût sur elle et le bourgeois. C'était le plus soigné de tous, rasé et aux cheveux peignés. Mais gageons qu'elle n'en vit pas plus, Harold la pressant alors de vite monter à sa chambre avec un air inquiet...
Les gardes du corps du bourgeois firent de même pour leur maître...

Avatar du membre
Dokhara de Soya
Warfo Award 2019 du meilleur PJ - Élaboration
Warfo Award 2019 du meilleur PJ - Élaboration
Messages : 217
Lien fiche wiki : http://warforum-jdr.com/wiki-v2/doku.ph ... ra_de_soya
Autres comptes : [MJ] Katarin : Susi Tristepanse Bonchardon

Re: [DOKHARA DE SOYA] CHAPITRE I : Sur la route de Talabheim

Message par Dokhara de Soya »

Je m’ennuie je m’ennuie je m’ennuiiiiiie ! Ranald, par pitié, je sais que depuis le meurtre de papa nous sommes quelque peu en froid, mais je crois toujours en toi et tes valeurs, depuis cette rencontre avec le Comte Jäger. Alors s’il te plait, fais quelque chose pour me libérer de ce libidineux gros bourgeois…

En choisissant d’accorder de l’attention au marchand, elle savait qu’il allait falloir faire preuve de patience et de force mentale pour supporter sa manifeste mégalomanie. Mais peut-être avait-elle sous-estimé la taille de l’ego de son interlocuteur, ou bien ses propres capacités. Aussi ne pouvait-elle s’empêcher de hurler intérieurement pendant que son visage conservait un petit sourire affable. Mécaniquement, son corps prenait son rôle sans besoin d’y réfléchir : une accentuation de sourire, un mouvement de main pour inciter à continuer le monologue, un « ah oui ? » impressionné par moments. Avec ce genre de personnage, ces subterfuges suffisaient amplement : si occupé qu’il était à s’astiquer sa fierté, il ne faisait guère attention aux éventuels signes qui trahissait le vagabondage de l’esprit de la baronne.

Dokhara savait néanmoins qu’elle devait exercer plus de contrôle sur elle-même. Trop de fois son esprit s’évadait, rêvant de nouveaux méfaits, fantasmant des culbutes, souhaitant la pousser vers le risque et la démesure, ou se perdant dans la contemplation de souvenirs de ses moments de vie les plus débridés. Cette deuxième vie qu’elle avait appris à développer était devenue une drogue, si bien qu’elle sentait qu’en dehors de ces moments, son corps n’était plus qu’une carapace vide qui subissait un état de manque, parasitant sans cesse la façade innocente qu’elle souhaitait conserver.

Pragmatique, elle savait pourtant qu’elle ne pouvait s’adonner à tous ses fantasmes, qu’elle ne pouvait écouter cette petite voix qui la poussait toujours à faire les choix les plus fous, à provoquer le chaos pour bousculer avec extase les normes de sa vie, et de celle des autres. Elle savait qu’elle pouvait perdre sa demeure, ses servants, sa fortune et ses débuts de réputation à trop jouer avec le feu… et si elle aimait se mêler à la lie de l’humanité, elle ne souhaitait pas pour autant finir par partager un dessous de pont avec elle pour refuge. En cela, la comtesse Emmanuelle de Nuln était en quelque sorte son idole : ouvertement débridée, elle était pourtant devenue une figure incontournable de la politique de l’Empire. Bien sûr, une horde de conseillers avides lui volait une partie de son pouvoir, mais si elle donnait un ordre il était exécuté. Cette femme avait trouvée l’équilibre parfait : aimée par son peuple, elle mêlait avec talent les plaisirs de la vie à ceux de la politique.

Mais face à la vantardise démesurée de Herr Friedrichsohne, qui pensait apparemment que séduire une femme consistait uniquement à lui étaler sa réussite sociale sans s’intéresser le moindre du monde à sa personne, difficile de ne pas écouter la petite voix. Aussi, lorsqu’il but à sa coupe de vin pour humecter sa gorge desséchée par sa logorrhée, ne put-elle s’empêcher de prier pour qu’il s’étouffe avec sa boisson. Profitant de ce court silence, elle échangea un sourire complice avec le demi-elfe qui, malgré ses chants, devait subir lui aussi le babillage intempestif du marchand, et partager son ennui.

Réprimer son désir de caresser du pied ce beau blond sous la table était plus difficile que jamais. Elle sortit le talon de sa chaussure et joua avec, contenant avec difficulté les désirs qui s’insinuaient en elle, s’imaginant mille situations. Et si elle bondissait sur lui maintenant, pour l’embrasser, que se passerait-il ? Ça lui ferait fermer son clapet de stupeur au moins quelque secondes, au Balduin ! Et Rolff, ce bon vieux Rolff… il pourrait en mourir d’indignation, à coup sûr, et convulser sur le sol. Et elle se coucherait sur la table, elle écarterait ses cuisses, et le demi-elfe la prendrait, là, sur cette table, son romantisme faisant de profonds va-et-vient en elle, devant eux, devant eux tous, Alda, Harold, ses servants, ces inconnus, tous immobiles, choqués et envieux à la fois…

Suffit ! Bon sang, reprends-toi Dokhara ! Concentre-toi ! se fustigea-t-elle.

Le sourire qui avait accompagné ses fantasmes avait apparemment encouragé le bourgeois, qui y voyait de l’intérêt prononcé pour sa personne. Et l’encouragea à se vanter toujours plus. Rolff se leva et quitta la table : il y avait des limites à ce qu’il pouvait endurer semblerait-il, et Dokhara lui en voulut de cet abandon. Au moins sa présence intimidante gênait en partie l’orgueilleux marchand. Sans lui…

Il ne fallut pas plus de quelques secondes pour que Balduin profite du départ du chevalier, l’invitant à une promenade nocturne. Non mais il s’était vu ce concupiscent goujat ? Rien qu’imaginer laisser ce répugnant petit être lui prendre la main, la toucher, elle en perdit immédiatement tout désir ou fantasme mal placé, l’échangeant contre un dégout prononcé. A nouveau, elle dut faire appel à l’expérience des longues années de mensonge servis à son père pour simuler une mine contrite.

- Hélas, trois fois hélas herr Friedrichsohne, le pragmatisme m’oblige à décliner votre invitation. C’eut été un plaisir que de profiter de votre compagnie sous le ciel étoilé du vieux continent, mais comme je vous l’ai signalé, la fatigue de ce long voyage me terrasse peu à peu, et la route sera encore bien longue demain. Vous ne voudriez pas me forcer à rencontrer la comtesse Kreiglitz-Untern avec de profondes cernes sous les yeux et à moitié endormie, n’est-ce pas ?

Elle lui offrit un sourire complice

- Cependant, je vais certainement profiter de ce voyage à Talabheim pour y séjourner quelques jours. Si par hasard vous y passez, peut-être pourrions-nous alors nous retrouver un soir pour faire cette promenade ?

Et je t’emmènerais dans une ruelle sombre, parce que je te dirais que le frisson du danger m’excite, et trop désireux de me culbuter tu m’accompagnerais, tandis que les malfrats que j’aurais recrutés te planteraient une dague – non, une épée plutôt, il faut de la longueur pour traverser ton ego et ta graisse – dans le corps… et l’on pillerait ta grosse bourse que t’aimes tant exhiber, et l’on festoierait toute la nuit de ton argent pendant que tu pourrirais lentement, bouffé par les rats…

Mais le marchand ne l’entendait pas de cette oreille. Déjà il semblait vouloir négocier, apparemment trop pressé de trousser une appétissante petite noble, non pas dans quelques jours mais dès ce soir. Et le revoilà qui parle, parle, parle…

Ranald semblait néanmoins avoir décidé qu’il pouvait bien répondre à l’appel de la baronne, et de faire une farce à celle qui avait enfreint l’un de ses commandements majeurs, en lui offrant un moyen adéquat de couper court à l’emprise de Balduin telle qu’elle l’avait désiré.

Ainsi entra le groupe de gredins qui n’annonçait rien de bon. Ils étaient en armure, et leurs armes étaient dans leurs poings serrés, prêtes à l’emploi, appuyant la menace sous-jacente. Ils n’étaient pas là pour prendre une chambre ou boire un verre, mais pour des raisons moins licites. Dévaliser les occupants ?

Rhomgar, Horst et William étaient à une table non loin, buvant quelques bières mais gardant un œil sur elle. Rolff n’était pas réapparu, mais s’il y avait du grabuge nul doute qu’il accourerait. Harold n’était pas un combattant, mais il avait un physique imposant. Avec les deux gardes de Balduin, le sigmarite éméché et les quelques paysans, ils étaient en supériorité numérique. Peu de chances que les malfrats tentent de dévaliser tout le monde. Alors quoi… des affaires louches entre la propriétaire des lieux et eux ?

Harold n’était néanmoins pas rassuré par cette supériorité numérique, et la pressait de monter à l’étage, de rejoindre l’escalier non loin. Alors qu’elle se levait, il posa sa main sur son épaule, une main qui se voulait réconfortante, une mâle et virile protection tandis qu’il amenait sa maitresse dans un endroit moins dangereux pour elle.

Elle le fusilla du regard. Un regard méchant, agressif, noir, mortel. Elle ne dit rien, mais il comprit le message et déglutit. C’était à elle de décider si elle se mettait en sécurité ou non, à elle de décider si elle se cacherait dans sa chambre ou non, et certainement pas à ses servants. Et il ne devait pas la toucher sans autorisation. Il retira sa main aussi vivement que s’il l’avait mise sur un feu.

Ce geste d’Harold fut la goutte d’eau qui fit déborder le vase. Trop de maintien, trop de frustration et d’ennui. Un régent qui voulait voler son domaine, les problèmes financiers, le long voyage enfermée dans une carriole toute la journée, les sermons de Rolff, l’absence de sorties ces dernières nuits, le vin médiocre, le demi-elfe provocant de beauté avec sa fichue voix d’angelot, le bourgeois dégueulasse d’autosatisfaction… c’était trop. Dokhara de Soya ne pouvait plus faire de choix « raisonnable », il était grand temps d’instiller du chaos à sa vie.

Le cœur battant la chamade, elle vérifia que son poignard était accessible dans sa manche, poussa Harold de son chemin et traversa la pièce avec aplomb, pour rejoindre le chef des brigands au comptoir sans se soucier de la réaction de quiconque, servants ou gredins, qui devaient tous être fichtrement surpris de voir ce petit bout de femme en robe aller à la rencontre d’un inconnu armé, sans gardes.

- Vous a-t-on déjà dit que vous étiez fort bel homme, messire ? Mes servants avaient peur que je vous parle, mais il est des vérités qui doivent être dites, au mépris du danger. Et si j’ai décelé votre intérêt pour ma bourse et celle d’Herr Friedrichsohne, je regrette que ma personne n’ait en revanche pas retenu votre attention.

Le laissant se tourner vers elle, elle lui servit alors une ample révérence, assez basse pour que le décolleté de sa robe trahisse avantageusement ses attributs. Elle le regardait droit dans les yeux, affichant le visage innocent d’une fillette qui ne se rendait pas compte qu’elle parlait à un individu armé et potentiellement dangereux… mais son regard trahissait sa malice.

- Mais permettez-moi de me présenter : baronne Dokhara de Soya, noble d’Altdorf. J’apprécie les hommes d’armes et d’aventures, ils savent être infiniment plus passionnants à fréquenter que la noblesse, aussi n’ai-je pas pu résister... Quoique je préfère ceux qui ne sortent leur attirail qu’au moment opportun.

Ce disant, elle lui offrit un sourire désarmant, provocateur et charmeur.

- Aussi… pardonnez ma curiosité, mais quelles affaires vous poussent à venir ici en posture si menaçante ? Il est clair qu’il y a dans cette pièce assez d’hommes d’armes pour déclencher un bain de sang, et je doute que quiconque le souhaite : ni la clientèle ni vous n’en sortiriez sans sévères pertes. Je préfèrerais amplement que vous rangiez vos armes pour vous inviter à boire un verre à ma table et vous écouter me parler de votre groupe et de vous-même, et qui sait, profiter l’un de l’autre, on a jamais trop d’amis à qui proposer des affaires… à moins que vous ne préfériez ma chambre pour plus d’intimité… mais juste pour discuter, n’allez pas vous faire d’idées ! La piquette locale est à faire vomir un orc, mais je gage que ma compagnie saura vous faire oublier ce désagrément. Que préférez-vous, les ennuis et le sang, ou une agréable soirée alcoolisée à mes frais, messire... ? (elle laisse trainer la question, attendant qu’il se présente à son tour)

Dokhara était consciente des risques qu’elle prenait. Et encore une fois, elle remercia l'éducation qu'elle avait reçue, qui lui permettait de parler avec aplomb, mélangeant séduction et menaces sous-jacentes malgré l'excitation. Qu'était-elle en train de faire ? Mais ce qui l’effrayait le plus, ce n’était pas de devoir se battre, ce n’était pas de mourir, c’était que cet homme l’ignore et la fasse retourner à sa morne vie. Juste un peu d’intimité avec lui, pouvoir révéler sa vraie nature, le type de femme qu’elle était vraiment, ce serait tellement libérateur !

Et s’il était trop rustre pour comprendre qu’avec la manière douce, il pourrait sans aucun doute passer une très agréable soirée – et dépouiller cet imbécile de Balduin - Dokhara avait son poignard dans sa manche, prêt à être utilisé comme ses amis d’Altdorf lui avaient montré. Qu’il essaie de la prendre en otage, de l’agresser, ou même de se moquer grassement de sa proposition et de la rendre ridicule auprès des témoins, et elle lui bondirait à la gorge avec sa lame.

Elle était au centre de l’attention de tous, maintenant. Qui sait ce que pensaient tous ces gens, et ce qu’ils penseront d’elle demain ? Serait-elle dans les rumeurs la courageuse noble qui a désamorcé un conflit et empêché le bain de sang ? Ou l’inconsciente suicidaire qui a risqué sa vie inutilement ? Serait-elle seulement encore en vie, demain ?

A la réflexion, ces petits tremblements dans son corps, ce n’était pas que de l’excitation.

Elle était morte de trouille.

Et ça, c’était jouissif.
Non non, je ne plaisante pas, si l’homme réagit soit par la moquerie qui me mettrait en position ridicule face aux témoins, soit par la violence d’une façon ou d’une autre, j’attaque ! Tu connais l'histoire de la perso qui meurt en 4 posts ? XD
Et sinon, oui, je souhaite un test de charisme/séduction ^^
Modifié en dernier par [MJ] Bonnepierre le 26 juil. 2013, 18:19, modifié 1 fois.
Raison : 7xp/21xp
Dokhara de Soya, Voie de la Belle Mort, Beauté mortelle

Profil : For 11 | End 11 | Hab 14 | Cha 17 | Int 12 | Ini 13 | Att 12 | Par 11(13) | Tir 10 | Mag 11 | NA 2 | PV 110/110

Compétences :
- Sociales : Diplomatie, Éloquence, Empathie, Étiquette, Séduction
- Artistiques : Chant, Danse, Musique (violon), Tatouage
- Intellectuelles : Alphabétisation, Langue étrangère (kislévarin, strygani)
- Martiales : Ambidextrie, Bagarre, Fuite, Monte, Parade, Résistance accrue (spécialisation alcool), Sang-froid
- Divers : Sens Accrus
- Dons Du Sang : Regard Hypnotique, Régénération Impie
Compétences en cours d'apprentissage :
Escamotage : 1/2
Adresse au tir (arbalètes) : 2/3
Équipement :
Armement :
- Griffe d'Ursun : 18+1d8 dégâts ; 12(24) parade. Rapide. Chaque attaque réussie qui résulte en une perte de points de vie pour l’adversaire inflige -1 Att/Hab/Par le tour suivant. Si trois touches sont infligées au même tour, les malus durent alors 2 tours et infligent un malus supplémentaire de -1 Na. Les malus cumulés ne peuvent pas excéder -4 Att, Hab et Par et -1 Na.
- Main gauche : 8+1d6 dégâts ; 8(16) parade ; Rapide. +2 PAR si utilisée en conjonction avec une autre arme. Lors d'une parade, c'est le score de parade de l'arme en main droite qui compte pour le premier jet, celle de la main gauche pour le second jet si relance.
- Poignard : 12+1d6 dégâts ; 6(12) parade ; Rapide. Peut être utilisé comme arme de jet
- Arbalète : 34+1d8 dégâts : Malus de -2 TIR tous les 30 mètres ; Perforante (4) : Un tir par NA maximum.

Armure :
- Veste et jambières en cuir : 5 de protection partout sauf tête
- Tunique noire druchiie : 2 de protection sur tout le corps
- Cape de dissimulation, permet de devenir invisible si immobile (v. wiki)

Équipement de voyage (fontes de selle, pas systématiquement porté) :
- Sellerie splendide
- Nécessaire de tatoueuse
- Violon
- Arc courbe + flèches des anciennes
- Lame en or marin
- Huile d'amande
- Surplus de drogues, poisons, ingrédients (Dodo a 2 de chaque sur elle, pas plus)


Awards \o/
Warfo Award 2018 du meilleur PJ - RP
Warfo Award 2019 du meilleur PJ - Élaboration
Dream Team 2018 et 2019 avec Lucretia Von Shwitzerhaüm
Miss Vieux Monde 2019 et 2020

Avatar du membre
[MJ] Bonnepierre
Messages : 761

Re: [DOKHARA DE SOYA] CHAPITRE I : Sur la route de Talabheim

Message par [MJ] Bonnepierre »

De fait, le bourgeois libidineux eût sans doute insisté à n'en plus finir, se croyant irrésistible de part sa richesse... si seulement l'inquiétante bande de reîtres n'était pas entrée casser l'ambiance...
Car déjà, tandis que Dokhora approchait bravement - et inconsciemment? - du chef, le gras marchand montait se terrer à l'étage sous l'impulsion de ses deux cerbères... C'était une chose que les gens de la jeune noble l'eussent bien vue imiter, mais elle avait repoussé le pauvre Harold, lequel ne pouvait plus que se ronger les sangs en l'observant aller au devant du danger. Rhomgar, Horst et William, ses "fidèles" gardes s'étaient levés de leur table, on les sentaient prêts à l'action, bien que les deux derniers la craignait sans nul doute terriblement; Si échauffourée il y avait, il était bien difficile de dire s'ils iraient se battre ou fuiraient. Mais pas Rhom: le bourru capitaine bataillerait sans se poser de questions, de cela l'on pouvait être sûr.
Alors que Dokhora s'adressa au chef "bandit", le Chevalier DesBoisDuGué n'était toujours pas réapparu de la cour arrière (des latrines?)

Un silence de plomb s'était abattu dans l'auberge. Les mots de la jeune noble s'entendirent bien distinctement tandis que tous les anciens occupants de celle-ci semblaient tétanisés... Il y avait de quoi, ceci étant: un des truands avaient une arquebuse tout de même! laquelle il gardait cependant dardée vers le sol en tenant son monde à l'oeil. Un nain épais couvert de tatouages, de mailles et de fourrures, tenait une impressionnante hache à deux mains tout en toisant avec férocité les gardes De Soya levés. Et deux autres avaient respectivement une hache et une épée à la main... Aucune lame n'était neuve ni luisante, c'était des armes qui servaient régulièrement...
Quant au chef, il portait un pistolet engainé de façon bien visible sur sa poitrine, encadré d'une grande cape de fourrure noire qui retombait sur ses larges épaules, et sa main gauche était posée sur la garde de sa rapière; Il était tout à fait assuré, voire nonchalant, et ce qu'il répondit de prime abord à Dokhora expliqua peut-être que cela n'était pas seulement dû à son sang froid:

-"Les ennuis et le sang", répéta t-il, songeur, en déshabillant sans vergogne la jeune noble des yeux. Puis, plus haut, comme s'il voulait aussi s'adresser à d'autres qu'elle: Y'en a peut être qui croient qu'on est que cinq?
Test de séduction de Dokhora (CHA +2): 6, réussi
Un moue appréciatrice anima un instant ses traits. Il regardait toujours Dokhora:
-Mais puisqu'on dirait que je vais m'attarder plus que prévu, la belle, autant appeler les autres au chaud c'est vrai. Il siffla fort et brièvement, s'ensuivirent quelques hennissements, puis des bruits de métal du dehors.
-Tu permets? J'ai une chose à régler avec m'ame Bertha puis je suis tout à toi.
Tandis que huit ruffians supplémentaires entraient, armes en main et avec l'air de se demander pourquoi on les avait sifflés, leur chef tapota sur le comptoir d'un air menaçant et la grosse tenancière s'empressa de remplir une bourse de pièces en tremblotant. Le tapage produit par l'arrivée des huit avait réveillé le prêtre de Sigmar proche - qui s'était endormi sur sa table un peu auparavant - et il sourcilla méchamment en voyant cette extorsion caractérisée se faire si près de lui. Mais que pouvait-il tenter alors que maintenant les bandits étaient treize? Ni les trois soldats De Soya ni les deux serveurs armés de matraques ne lui serait d'un renfort suffisant... Non plus que Rolff, lequel, revenant en la salle, s'était figé avec des yeux ronds et inquiets...
-Caaalme... tout doux les gens, souffla le chef brigand au prêtre et au chevalier. Personne la ramène et tout ira bien... Servez vous à boire les gars, que deux retournent surveiller l'extérieur, ajouta t-il à l'adresse de ses hommes.
Il avait une voix très grave, qui en imposait. Tout le monde paraissait retenir sa respiration, le silence, seulement animés des pas et des mouvements des truands qui se servaient des chopes aux tonneaux, était toujours aussi angoissé.

Après avoir pris deux choppes remplies d'une main, il mit une gentille tapette sur le joli séant de Dokhora avec un air amusé:
-allez viens mignonne, on va discuter dans ta chambrette c'est ça?

Rolff devint rouge de rage, mais ne bougea pas... pour le moment.
Nombres de gredins avaient l'oeil sur lui - dont l'arquebusier (deux nouveaux entrés avaient respectivement un tromblon et un pistolet, et des arcs, courts ou longs, étaient au dos de la plupart...)

Avatar du membre
Dokhara de Soya
Warfo Award 2019 du meilleur PJ - Élaboration
Warfo Award 2019 du meilleur PJ - Élaboration
Messages : 217
Lien fiche wiki : http://warforum-jdr.com/wiki-v2/doku.ph ... ra_de_soya
Autres comptes : [MJ] Katarin : Susi Tristepanse Bonchardon

Re: [DOKHARA DE SOYA] CHAPITRE I : Sur la route de Talabheim

Message par Dokhara de Soya »

Et merde.

C’était une chose d’intimider 5 gredins, c’en était une autre de devoir faire face à treize d’entre eux. La force n’était même plus envisageable, c’eut été un suicide en règle. L’intimidation était exclue elle aussi. La moitié de ses cartes étaient perdues dès la première manche…
Dokhara comprit une autre de ses erreurs, et eut un pincement au cœur de culpabilité. Elle n’était pas seule ici à risquer sa vie. Il ne s’agissait pas d’une bataille de taverne où quelques abrutis éméchés sortent une dague rouillée, et qu’elle les affrontait en virevoltant. Ici, tous ses servants étaient en danger, par sa faute. En attirant ainsi l’attention, elle risquait la vie d’une dizaine de personnes, des personnes qui comptaient sur elle, dont elle était responsable.


Je suis une foutue abrutie.


Mais trop tard pour s’invectiver, elle n’avait pas le temps pour cela. Elle ne devait pas laisser passer une seule faille face au chef des brigands, elle ne devait pas montrer un seul instant la moindre faiblesse. Une donzelle éplorée ne manquerait pas de se faire violer dans les règles, là où une femme forte pouvait inspirer d’autres sentiments…

Elle décocha un grand sourire au soudard, ignorant royalement son geste irrespectueux.

- Deux chopes seulement ? Voilà qui limitera ma disposition à votre égard... Je pensais que nous boirions bien davantage .... et au minimum du vin ou de l’ambroisie, pas de la pisse d’homme-bête. A votre apparence soignée, je vous espérais plus digne avec les femmes, mais libre à vous de souhaiter conserver une image de rustre devant vos hommes…

Elle n’attendit pas la fin de sa phrase pour déjà se mettre en mouvement, se retournant et se dirigeant vers les escaliers. Peut-être prendrait-il d'autres boissons, ce serait un début de réussite sur le jeu de la domination. Elle en profita pour décocher un rapide clin d’œil à Rolff, pour lui faire comprendre que tout allait bien, et qu’il ne devait pas s’inquiéter pour elle. Elle lui faisait confiance pour agir au mieux.

Elle monta les escaliers d’une démarche toujours altière – quoiqu’un peu pressée. En agissant vite, en forçant l’homme à accomplir ce qu’elle souhaitait et en mettant son ego en avant devant ses hommes, elle pouvait garder un éphémère contrôle de la situation. Il fallait que ce brigand soit assez impressionnée par elle pour ne pas tenter de la violer une fois isolée… sinon ça risquait de très mal finir. Toute délurée qu’était la baronne de Soya, personne ne la touchait contre sa volonté ! Et s'il était très rare qu'elle ne soit pas consentante à toutes les perversions, en ces rares moments tous ceux qui avaient tenté d'abuser d'elle l'avaient amèrement regretté.

Entrant dans la chambre, elle congédia autoritairement les deux servants qui préparaient encore ses affaires. Puis elle vérifia que son poignard était toujours retenu par les deux fines bandes de tissu cousues dans sa manche, terminées par un quart de fourreau en cuir servant uniquement à protéger son bras de la pointe de l’arme. D’un rapide mouvement, elle vérifia également qu’il était toujours aisé à sortir : elle retira la pointe de son écrin de cuir, le laissant aussi aisé à saisir que possible. L’homme entra derrière elle.

Alors qu’il se retournait après avoir fermé la porte, il ne pouvait voir que Dokhara de dos. La baronne avait déjà commencé à laisser glisser sa robe le long de son corps, la retenant par une manche, avant de la jeter sur le lit devant elle – et l’arme cachée dans la manche avec. Si ça tournait mal, elle devrait être aussi soumise que possible, pour tromper sa confiance et profiter de la première occasion venue pour le tuer – ou le prendre en otage, avec de la chance.

Alors qu’elle s’attelait à retirer sa brassière, elle lui adressa la parole sans même le regarder

- Inutile d’approcher vos doigts de votre ceinture. J’ai seulement besoin d’un bain chaud.

De toutes manières, l’homme dut avoir une certaine surprise en observant le corps à demi-nu de la baronne. Si son visage était angélique et parfait, son dos lui était… meurtri. Outre les quelques ecchymoses en bonne voie de guérison, étaient présentes trois vilaines cicatrices : un poinçon blanc sur l’épaule, et deux estafilades : l’une d’une dizaine de centimètres longeait l’arrière de son bras gauche, tandis que l’autre traversait son dos, partant de l’épaule pour finir au niveau de ses reins. Et pourtant, ces vilains blessures n’arrivaient pas à totalement recouvrir le charme de la baronne, car les formes de son corps, et tout particulièrement ses jambes et ses fesses, étaient capables de donner des fantasmes à un répurgateur.

La brassière tomba elle aussi, tandis qu’elle se dirigeait vers le baquet d’eau bouillante. Elle entra à l’intérieur sans attendre, préférant ne pas laisser une seule seconde de réflexion à l’homme. Il fallait occuper son esprit et enchainer les effets de surprise pour qu’il ne puisse pas avoir la vitesse de tenter de la forcer physiquement à le satisfaire. Le baquet en bois offrait une muraille dérisoire, mais restait curieusement d’un certain réconfort, comme si l’endroit la protégeait des agressions. Une fois dans l’eau, elle retira sa culotte de dentelle et lui jeta.

- Est-ce que vous avez de l’ambition, messire, quelque part sous votre pénis dressé ? Si oui, je vous conseille d’utiliser vos oreilles pour le moment et non votre phallus ; vous passeriez à côté d’opportunités. Si vous êtes sage, les deux devraient être satisfaits : vous n’avez pas idée d’à quel point une femme consentante peut être plus perverse qu’une femme forcée.

Terminés les sourires et la voix angélique, maintenant la baronne le regardait sévèrement. Peu importait sa nudité face au ruffian, et elle lui montrait bien que la barrière entre eux n’était pas composée de vêtements, seulement de leur différence de classe, et de la force de sa volonté. Il devait comprendre qu’elle contrôlait la situation, et quelle n’était pas le moins du monde intimidée par ses airs bourrus.

L’autre face de son corps, maintenant visible elle aussi pour le rustre, n’avait rien à envier à la première… le bas de l’un de ses petits seins ronds disposait lui aussi d’une vilaine blessure, certainement dûe à une arme tranchante, qui avait laissé pour trace une crevasse sur quelques centimètres de poitrine, avant de terminer sa course vers ses côtes.

- Je suppose que ce serait trop vous demander de me laver le dos ? Alors amenez-moi au moins ma boisson, au lieu de rester là, pantelant ! Je me doute que vos couilles vous démangent, mais j’ai une proposition à vous faire… et elle va dépendre de vous. Commencez donc par me donner votre nom, et me parler de vous et de vos amis. J'ai besoin de connaitre vos compétences, si je veux vous embaucher. Et de voir si vous êtes maitre ou esclave de vos pulsions.


Donc s’il s’assied et semble être patient, je me lave tranquillement en l’écoutant et en picolant avec lui, tentant d’établir un lien entre nous, d’obtenir son intérêt, voire son respect.

S’il tente de me forcer, je me montre consentante, le déshabille, fais ce qu’il faut pour le mettre en confiance autant qu’il le faudra dans le lit, jusqu’à saisir ma meilleure occasion d’attraper mon poignard et de l'émasculer.
Modifié en dernier par [MJ] Bonnepierre le 02 août 2013, 16:31, modifié 2 fois.
Raison : 7xp/3xp (et +1 en CHA)
Dokhara de Soya, Voie de la Belle Mort, Beauté mortelle

Profil : For 11 | End 11 | Hab 14 | Cha 17 | Int 12 | Ini 13 | Att 12 | Par 11(13) | Tir 10 | Mag 11 | NA 2 | PV 110/110

Compétences :
- Sociales : Diplomatie, Éloquence, Empathie, Étiquette, Séduction
- Artistiques : Chant, Danse, Musique (violon), Tatouage
- Intellectuelles : Alphabétisation, Langue étrangère (kislévarin, strygani)
- Martiales : Ambidextrie, Bagarre, Fuite, Monte, Parade, Résistance accrue (spécialisation alcool), Sang-froid
- Divers : Sens Accrus
- Dons Du Sang : Regard Hypnotique, Régénération Impie
Compétences en cours d'apprentissage :
Escamotage : 1/2
Adresse au tir (arbalètes) : 2/3
Équipement :
Armement :
- Griffe d'Ursun : 18+1d8 dégâts ; 12(24) parade. Rapide. Chaque attaque réussie qui résulte en une perte de points de vie pour l’adversaire inflige -1 Att/Hab/Par le tour suivant. Si trois touches sont infligées au même tour, les malus durent alors 2 tours et infligent un malus supplémentaire de -1 Na. Les malus cumulés ne peuvent pas excéder -4 Att, Hab et Par et -1 Na.
- Main gauche : 8+1d6 dégâts ; 8(16) parade ; Rapide. +2 PAR si utilisée en conjonction avec une autre arme. Lors d'une parade, c'est le score de parade de l'arme en main droite qui compte pour le premier jet, celle de la main gauche pour le second jet si relance.
- Poignard : 12+1d6 dégâts ; 6(12) parade ; Rapide. Peut être utilisé comme arme de jet
- Arbalète : 34+1d8 dégâts : Malus de -2 TIR tous les 30 mètres ; Perforante (4) : Un tir par NA maximum.

Armure :
- Veste et jambières en cuir : 5 de protection partout sauf tête
- Tunique noire druchiie : 2 de protection sur tout le corps
- Cape de dissimulation, permet de devenir invisible si immobile (v. wiki)

Équipement de voyage (fontes de selle, pas systématiquement porté) :
- Sellerie splendide
- Nécessaire de tatoueuse
- Violon
- Arc courbe + flèches des anciennes
- Lame en or marin
- Huile d'amande
- Surplus de drogues, poisons, ingrédients (Dodo a 2 de chaque sur elle, pas plus)


Awards \o/
Warfo Award 2018 du meilleur PJ - RP
Warfo Award 2019 du meilleur PJ - Élaboration
Dream Team 2018 et 2019 avec Lucretia Von Shwitzerhaüm
Miss Vieux Monde 2019 et 2020

Avatar du membre
[MJ] Bonnepierre
Messages : 761

Re: [Dokhara De Soya]: Sur la route de Talabheim...

Message par [MJ] Bonnepierre »

En bas, dans la salle commune:

La saillie de Dokhara avait eu l'effet escompté sur le chef des ruffians. Il avait bu une grande goulet d'une de ses chopes puis les avaient troquées au comptoir contre un tonnelet de vin et...
-Refile moi aussi deux coupes classieuses, Bertha, le genre pour bouche raffineuse de nobliaute qu'a pas la langue dans sa poche.
Tandis qu'elle montait déjà les premières marches vers l'étage, Dokhora l'entendit ajouter dans un ricanement à ses hommes: "Rustre", c'est ça qu'elle a dit?... J'vais lui montrer moi!
Puis, plus sérieux:
-Bral, Grokmil, grimpez donc là haut écluser vos chopes... Y'a un richard qu'est monté avec ses deux soudards, j'voudrais pas qu'ils viennent m'emmouscailler alors que j'suis en petite tenue avec la dame.
Des rires lui répondirent, et de fait, le nain et un autre le suivirent à l'étage... mais pas dans la chambre de sa jeune hôte bien sûr.
L'organisation martiale, quoique détendue, qu'avait le chef pour donner des ordres avait des faux airs militaires.

Du reste, le clin d'oeil de Dokhara adressé à Rolff ne le rassura visiblement pas. Le vieux chevalier fulminait... Mais que faire? Certes, ils allaient se retrouver presque à nombre de guerriers égal dans la salle commune, toutefois, outre le danger inhérent à l'arquebuse, tromblon, et autre pistolet, batailler en bas ne risquait-il pas de signer l'arrêt de mort de sa maîtresse en haut?

En haut, dans la chambre:

C'était une des plus cossues de l'auberge, c'est à dire pas non plus terrible: un grand lit, un fauteuil, une lampe à huile, le tout recouvert d'un vernis de luxe tout à fait superficiel.

Le "chef gredin" avait fermé la porte derrière lui, laissant ses comparses se saouler dans le couloir... Il eut seulement de très brefs rires à ce que Dokhara lui dit en premier, tandis qu'elle se déshabillait... et juste un commentaire amusé:
-"phallus"... J'adore ces mots des nobles qu'on comprends pas et qu'on doit deviner...
Il devait être très occupé à contempler la croupe de la jeune femme d'un air alléché, en vérité. Il s'était assis de lui même dans le fauteuil, face au bain, pour ouvrir le tonnelet et en servir les deux coupes... Peut-être n'était-il pas aussi rustre qu'il l'avait laissé penser en présence de ses hommes?

Il soutint sans mal le regard sévère que Dokhora lui décocha finalement. A mieux le regarder, il n'était pas du tout vilain d'aspect: il avait du vécu certes, mais sans doute pas plus de trente années, et si la propreté de ses vêtures de guerrier laissait peut-être à désirer, le soin de sa longue chevelure raide n'était pas pour déplaire... mais surtout, il avait ce calme qui rassure, ce maintien tranquille, et rien d'hésitant ni de timoré dans les yeux... C'était un dur, un vrai, mais pas non plus une brute stupide.
Cela ne l'empêcha pas pour autant de se repaître avec contentement, et sans s'en cacher, de la vue des seins maintenant dévoilé de la jeune noble.

- Je suppose que ce serait trop vous demander de me laver le dos ? Alors amenez-moi au moins ma boisson, au lieu de rester là, pantelant ! Je me doute que vos couilles vous démangent, mais j’ai une proposition à vous faire… et elle va dépendre de vous. Commencez donc par me donner votre nom, et me parler de vous et de vos amis. J'ai besoin de connaitre vos compétences, si je veux vous embaucher. Et de voir si vous êtes maitre ou esclave de vos pulsions.

Oyant ces mots de Dokhora, l'homme eut un sourire tranquille, mais ses yeux montrait bien qu'il ne s'en laisserait pas conter. Il savait très bien qui était en position de force. La façon dont il releva une à une les choses que son interlocutrice avait dites fit montre d'un esprit de synthèse incontestable:

-D'abord, tu vas commencer par changer de ton "princesse", je suis pas ton larbin... je le répéterait pas... La voie que je suis, je l'ai justement choisie pour ne plus avoir à subir les... heu... "pompeuseries" de tes semblables. J'suis poli avec toi - pour l'instant - sois le aussi.
C'était dit sans agressivité ceci étant, voire avec souplesse - pour l'instant?... Mais quoiqu'il en dise, est-ce que la manière de faire de Dokhara n'avait pas aussi permis de le contrôler, d'une certaine façon?
-Ensuite, qui te dit que je veux être "embauché"? Un clin d'oeil égrillard: C'est sûr, il y a plus moche comme employeur, mais hé! là on est libre comme l'air mes gars et moi, et on le vit pas mal...
Il se leva, les deux coupes remplies en main:
-J'vais quand même me présenter: Ruud Olaffsön, ancien officier-mercenaire au service de l'Empire... On en a chié face à Archaon! Et maintenant on guerroie pour not' pomme.
Au moment où nous jouons, l'Empire sort d'une méchante guerre contre le dénommé Archaon et ses hordes chaotiques, nul ne l'ignore: ça a touché tout l'Empire et nombre de lieux sont encore en reconstruction.
-J'ai bien plus d'hommes que ce que t'as vu en vrai.
Et bien, c'est qu'il se vendait au final?... Il y avait de la fierté dans son ton quand il dit cela.

Il s'approcha de la jeune noble nue pour lui tendre un verre, et sourit de nouveau, manifestement très amusé par la situation:
-Pour finir, je maîtrise parfaitement mes pulsions... et je lave à merveille le dos des belles femmes. ce serait pas trop me demander non.
Tu l'as lu, je n'ai rien amené de neuf, car c'est toi qui mène la discussion au final... Le type est intrigué et se mettra à poil dans ton bain sans soucis (mais ça tu t'en doutais non? ;) )
Forte de ses éléments, je te laisse enchaîner pour voir où tu veux en venir.

Avatar du membre
Dokhara de Soya
Warfo Award 2019 du meilleur PJ - Élaboration
Warfo Award 2019 du meilleur PJ - Élaboration
Messages : 217
Lien fiche wiki : http://warforum-jdr.com/wiki-v2/doku.ph ... ra_de_soya
Autres comptes : [MJ] Katarin : Susi Tristepanse Bonchardon

Re: [Dokhara De Soya]: Sur la route de Talabheim...

Message par Dokhara de Soya »

A la vérité, Dokhara ne savait pas du tout ce qu’elle était en train de réaliser. Elle n’avait pas de plan, pas de stratégie, et globalement, pas la moindre idée d’où l’amenait la situation présente. Plus que jamais, elle n’était qu’instinct et improvisation.
Si elle lui avait demandé de se présenter et de parler de lui, c’était par intérêt, bien sûr, mais c’était également un moyen de gagner du temps, de s’autoriser quelques secondes de réflexion sur ses possibilités d’action. Et par chance, s’il n’était pas aussi prolixe que Herr Balduin, il lui concéda néanmoins quelques phrases synthétiques pour lui accorder une rapide réflexion. Son cerveau tourna à toute vitesse dans un effort surhumain de concentration.

Tout d’abord, il fallait empêcher le mercenaire de trop réfléchir, le rendre plus flexible et distrait en jouant sur ses désirs pendant qu’il parlait. Elle prit le savon, sortit une jambe de l’eau, et s’attela à la laver consciencieusement tandis qu’elle l’écoutait.

Vérification. Son regard ne se détachait ni de ses jambes, ni de ses seins. Bien.

Ensuite, la salle commune. Il lui restait huit hommes. Face à Rolff, Harold, Rhomgar, Horst, William, et un sigmarite alcoolisé. Presque équilibré si l’on espérait le renfort des autres personnes présentes : l’aubergiste, le demi-elfe, les deux serveurs, Alda, ses quatre servants et les paysans. Mais on ne pouvait pas vraiment compter sur ceux-là – et d’ailleurs, si elle avait mis Harold dans le lot des combattants, il y avait des chances que sous sa belle carrure il n’ait pas les épaules pour un combat mortel. Ajoutons à ça que les siens étaient armées de bois et d’acier, là où en face ils avaient la poudre et les balles… et que sitôt le combat engagé, les deux hommes à l’extérieur de l’auberge viendraient en renfort. Non, vraiment, elle espérait que Rolff contiendrait ses désirs chevaleresques dépassés, et préfèrerait leur vie à tous à son honneur.

Le calcul était fait. Elle ne pouvait compter que sur elle pour se sortir avantageusement de la situation.

Elle quitta son air sévère lorsqu’il lui tendit sa coupe de vin, pour le remplacer par sa mine la plus enjôleuse, captant son regard. Nul besoin d’effort pour ce faire, le comportement de Ruud était tel qu’il l’avait vraiment surprise. S’attendant à un rustre, prête à se battre au poignard avec lui pour se protéger d’un viol, elle ne pensait pas que l’homme saurait se montrer si… pertinent. Loin d’être repoussant, il avait ce qu’il fallait d’assurance, de charisme et de virilité pour être vraiment attirant…

Le laissant tenir sa coupe un instant dans le vide, elle termina de laver sensuellement son autre jambe sous ses yeux, ralentissant au possible ses mouvements. Puis, au moment exact où il aurait pu se vexer du jeu de la baronne et lâcher le contenant devant le baquet, elle laissa sa cuisse retourner dans l’eau savonneuse et saisit la coupe. Elle but lentement quelques gorgées de vin non sans quitter les prunelles de l’homme du regard. Reposant le calice sur le sol à côté d’elle, elle haussa un sourcil amusé.

- « A merveille » vous dites ? Trop d’hommes m’ont vanté de fausses prouesses pour se révéler décevants, et je suis de ces femmes qui préfèrent les actes aux mots… montrez-moi. – une seconde de silence avant qu’elle n’ajoute, calmement – s’il vous plait.

Sans attendre de réponse, elle détacha son regard de lui, et releva son dos qui était affaissé contre le rebord du baquet afin de le lui rendre accessible. Un court instant, elle craignit qu’il ne la ridiculise en la laissant ainsi patienter pour rien, mais elle l’entendit saisir le savon, frotter ses mains, puis les sentit se poser sur son dos. Elle ne put cette fois s’empêcher d’avoir un sursaut lorsqu’elles entrèrent en contact avec elle, trahissant une faille dans le parfait maintien et la confiance en elle qu’elle voulait afficher. Il avait les mains calleuses d’un homme d’armes, mais il n’était pas brutal pour autant : de ses épaules à ses hanches, l’homme savait jouer des pressions de ses doigts pour détendre son dos qui suppliait pour les meilleures caresses, encore douloureux des longs voyages en carriole.

La situation était… folle ! Ranald soit loué, elle était seule, nue et vulnérable dans son bain, tandis que le chef d’une compagnie de mercenaires hors-la-loi ayant côtoyé le chaos lui lavait et massait le dos. Bon sang, elle qui était prête à le tuer, voilà que son corps envisageait de se laisser posséder par cet homme ! Cet homme, qui pouvait décider de massacrer tous les occupants de l’auberge s’il le voulait… ou de lui réserver un sort bien pire encore…

Le cœur de Dokhara battait la chamade. D’excitation, de terreur, ou du désir naissant pour Olafssön ? Peu importait la réponse qui devait être un mélange des trois, elle ne pouvait pas encore laisser libre cours à ses envies. Et si les mains de l’homme pétrissaient son dos avec assez de talent pour la décontracter, elle ne pouvait pas pour autant gémir du plaisir de sentir ses muscles détendus. Elle avait une musique à jouer, et ni l’absence de partition, ni la beauté des mélodies complémentaires de l’autre joueur ne devaient la déconcentrer !

- Vous êtes libres comme l’air, il est vrai. Et croyez-moi lorsque je vous dis que je comprends l’importance que l’on peut accorder à la liberté…

Un court silence, tandis qu’elle se mordit la lèvre alors qu’il pétrissait ses épaules. Le massage la détendait, mais la situation-même créait le processus inverse, lui laissant des sensations contradictoires étranges dans tout le corps.

- Mais être libre aujourd’hui ne veut pas dire que vous le serez demain. Aujourd’hui, après l’attaque d’Archaon, les routes sont moins sécurisées, ce qui vous permet de vivre d’extorsions et autres méthodes peu légales sans être inquiétés. Mais cette situation n’est pas éternelle. C’est le problème de tout groupe de hors-la-loi trop important : à force de répéter les mêmes rapines, ils se font remarquer… Moi par exemple. Que vous me tuiez, m’agressiez ou me laissez partir… je suis baronne, l’incident sera relaté. De rumeur en rumeur, les puissants finiront par entendre que même la puissante baronne de Soya n’a pas pu voyager en sécurité, parce que la troupe dirigée par Ruud Olafssön est devenue trop entreprenante. Et finalement, un soir, votre campement sera attaqué par un regroupement de militaires et de chasseurs de primes qui seront ravis de ramener votre tête à ma famille qui aura voulu venger l’affront qui m’a été fait…

Elle sentit les mains sur son dos se crisper et stopper leur travail. Elle se reprit rapidement, s’astreignant à ne pas accélérer son débit de parole autant que celui des battements de son cœur :

- Je ne vous menace pas Ruud. Je n’ai aucun intérêt à vous porter préjudice… pour le moment. Je voulais seulement vous rappeler qu’une liberté trop excessive vous attirera des ennuis. L’extorsion est un métier dangereux, et qui manque sérieusement d’ambition. Vous pourriez voir… plus grand.

Elle se leva lentement, toujours dos à lui, et saisit ses deux mains dans son dos pour les tirer doucement en avant, vers elle, les guidant vers ses seins. Rapprochant leurs corps et leurs deux visages, elle tourna sa tête pour chuchoter à son oreille.

- C’est ici que j’interviens.

Elle se tourna vers lui pour lui faire face, son corps nu à quelques centimètres du sien, seulement séparés à leurs pieds par le rempart du baquet de bois. Elle s’attela sur la première lanière que ses doigts rencontrèrent, afin de retirer l’armure du mercenaire. Et tout en travaillant de gestes calculés pour être lents, elle continuait de parler le plus sérieusement du monde, comme si son esprit et son corps étaient deux entités séparées.

- Avoir une noble dans vos contacts serait une force pour vous. Mettons de côté la surveillance de votre « côte de popularité », que je pourrais effectuer. Je pourrais également vous renseigner sur les caravanes de marchandise en partance, et sur quelles routes elles vont circuler. Je pourrais même en organiser certaines, me débrouillant pour faire transiter des marchandises de valeur d’une ville à l’autre, et vous signalant les routes et les étapes qui seront empruntées… Je pourrais vous dire où la sécurité sera renforcée sur les routes, et où elle sera délaissée. Je pourrais vous dire quel enfant de noble serait facile à capturer pour un chantage lucratif. Et ce ne sont que des exemples, imaginez toutes les choses qu'une politicienne haut placée pourrait vous apporter...

La dernière attache fut retirée, et l’armure tomba sur le sol, rapidement suivi par le justaucorps qu’elle lui fit passer par-dessus la tête en un éclair. Dokhara laissa ses doigts filer le long de son torse pendant quelques secondes, découvrant le physique du brigand, jouant parfois avec une mèche de ses longs cheveux raides.

- Vous y gagneriez en sécurité, en richesse. Sans compter les nobreux autres talents plus... privés que je possède et pourrait mettre à votre disposition. Mais vous vous doutez bien que j’y aurais mes propres intérêts, je ne fais rien gratuitement…

Un sourire félin s’afficha sur le visage charmeur de la baronne. Se penchant lentement, laissant ses tetons chatouiller le torse de l’homme, elle colla ses lèvres contre la nuque de l’homme… sans pour autant l’embrasser. Elle laissa s’échapper de longs soupirs chauds, le souffle glissant sur son cou. Et ses mains descendirent plus bas, jouant avec la boucle de sa ceinture, la retirant avec une lenteur calculée et sensuelle, tandis que son visage glissait pour que sa bouche puisse continuer son jeu près de son oreille. Puis, alors même, que la pression exercée par la lanière de cuir se relâchait, elle recula de trois pas, pour se retrouver à l’autre extrémité du baquet.

- Et je vous ai déjà bien assez offert pour le moment ! A vous de vous laver, les odeurs d’hommes-bêtes n’ont jamais été de bons aphrodisiaques… et à moi de me rincer l’œil, Ruud…

Elle sortit du baquet d’eau, se pencha pour attraper sa coupe de vin, et se dirigea vers le fauteuil. Elle s’y installa confortablement, jambes croisées et toujours nue, vida d’une traite ce qu’il lui restait d’alcool, saisit le tonnelet et remplit de nouveau son contenant, qu’elle sirota cette fois plus lentement. D’un regard gourmand, elle observa Rolff, offrant un sourire enjôleur plein de promesses coquines pour l’encourager à jouer son jeu et obéir à ses demandes.
Modifié en dernier par [MJ] Bonnepierre le 04 août 2013, 15:29, modifié 1 fois.
Raison : 7xp/10xp
Dokhara de Soya, Voie de la Belle Mort, Beauté mortelle

Profil : For 11 | End 11 | Hab 14 | Cha 17 | Int 12 | Ini 13 | Att 12 | Par 11(13) | Tir 10 | Mag 11 | NA 2 | PV 110/110

Compétences :
- Sociales : Diplomatie, Éloquence, Empathie, Étiquette, Séduction
- Artistiques : Chant, Danse, Musique (violon), Tatouage
- Intellectuelles : Alphabétisation, Langue étrangère (kislévarin, strygani)
- Martiales : Ambidextrie, Bagarre, Fuite, Monte, Parade, Résistance accrue (spécialisation alcool), Sang-froid
- Divers : Sens Accrus
- Dons Du Sang : Regard Hypnotique, Régénération Impie
Compétences en cours d'apprentissage :
Escamotage : 1/2
Adresse au tir (arbalètes) : 2/3
Équipement :
Armement :
- Griffe d'Ursun : 18+1d8 dégâts ; 12(24) parade. Rapide. Chaque attaque réussie qui résulte en une perte de points de vie pour l’adversaire inflige -1 Att/Hab/Par le tour suivant. Si trois touches sont infligées au même tour, les malus durent alors 2 tours et infligent un malus supplémentaire de -1 Na. Les malus cumulés ne peuvent pas excéder -4 Att, Hab et Par et -1 Na.
- Main gauche : 8+1d6 dégâts ; 8(16) parade ; Rapide. +2 PAR si utilisée en conjonction avec une autre arme. Lors d'une parade, c'est le score de parade de l'arme en main droite qui compte pour le premier jet, celle de la main gauche pour le second jet si relance.
- Poignard : 12+1d6 dégâts ; 6(12) parade ; Rapide. Peut être utilisé comme arme de jet
- Arbalète : 34+1d8 dégâts : Malus de -2 TIR tous les 30 mètres ; Perforante (4) : Un tir par NA maximum.

Armure :
- Veste et jambières en cuir : 5 de protection partout sauf tête
- Tunique noire druchiie : 2 de protection sur tout le corps
- Cape de dissimulation, permet de devenir invisible si immobile (v. wiki)

Équipement de voyage (fontes de selle, pas systématiquement porté) :
- Sellerie splendide
- Nécessaire de tatoueuse
- Violon
- Arc courbe + flèches des anciennes
- Lame en or marin
- Huile d'amande
- Surplus de drogues, poisons, ingrédients (Dodo a 2 de chaque sur elle, pas plus)


Awards \o/
Warfo Award 2018 du meilleur PJ - RP
Warfo Award 2019 du meilleur PJ - Élaboration
Dream Team 2018 et 2019 avec Lucretia Von Shwitzerhaüm
Miss Vieux Monde 2019 et 2020

Répondre

Retourner vers « Talabecland »