[Dokhara De Soya]: Sur la route de Talabheim...

Le Talabecland se trouve au coeur de l'Empire, et ses armées prennent souvent la forme de petites forces d'élites. Helmut Feuerbach est porté disparu, mais sa cour est toujours dans la Cité de Talabheim.

Modérateur : Equipe MJ

Avatar du membre
[MJ] Bonnepierre
Messages : 761

Re: [Dokhara De Soya]: Sur la route de Talabheim...

Message par [MJ] Bonnepierre »

Libre à toi de ne pas faire usage de "rp scindés" si cela te déplaît de trop hein! ;) Je t'avais juste proposé ça en spoil final au cas où... ce n'était nullement une obligation (cela dit, du point de vue de "l'avancée de l'action" ça m'arrange bien que tu aies rp comme cela :roll: ) J'éviterai d'en abuser, promis... mais là j'ai plus le choix du coup 8) ...
Salle commune de l'auberge. Juste avant le départ des brigands.
De joyeux hourras avaient retentis en réponse à la présentation de l'appréciée baronne De Soya:
-Que vive la baronne! On vous oubliera pas, pour sûr!
-A vot' santé, grande dame! C'est bon les nobles comme vous qui comprennent les petites gens!
s'autorisa un gueux.
-Où qu'c'est vos terres que j'y aille habiter et cultiver?! Rit un autre.
Ainsi que Dokhara le désirait, il apparaissait clair que son nom et son action d'éclat seraient rapportées : les voyageurs céans au "Relais du Gué d'Uckro" s'en chargeraient volontiers, pour sûr!
Tu voulais un nom d'auberge? Voilà!^^ Pour te situer au passage, disons que c'est à la jonction de l'Uckro River avec la grande route frontière, entre Sarno et Teupitz... quant à ton propre domaine, je m'étais gouré, donc, en le situant dans le Reikland, c'est bien dans le Talabecland qu'il se trouve (toujours près de Priestlicheim): disons que c'est à Guttow...
http://wjrf.bimondiens.com/images/carte ... and_v2.jpg
Après le départ des brigands:
Tandis que s'entendait encore du dehors le tohu-bohu du départ à cheval des "glorieux" gredins - ceux-ci prenant manifestement leur temps pour ce faire -Rolff, qui, s'il avait d'abord été félicité, avait aussi été copieusement remis à sa place, n'avait de fait rien dit ni entrepris pour empêcher Dokhara de monter seule à la chambre de Friedrichsöhne. Il s'était borné à une mine à la fois soucieuse et contrariée, laquelle on lui voyait de plus en plus souvent ces derniers temps, à mesure que sa jeune protégée s'émancipait...

A l'étage, faisant une halte dans sa propre chambre, entre autre pour raisons apothicaires, notre héroïne du soir se trouva sans doute marrie de n'y point trouver de "bourse" ni butin laissés pour elle...
La porte du bourgeois lui fut ensuite ouverte après quelques précautions par un de ses gardes du corps désarmé... derrière lequel se tenait le ruffian laissé là par Ruud:

Image

Celui ci était armé, et désormais équipé des vêtements de Balduin. Le lendemain aux aurores, si le plan se poursuivait comme prévu, la capuche de son riche manteau ne serait pas de trop pour masquer sa vilaine face, néanmoins il était sensiblement de la même taille que la victime... et avait déjà commencé à se rembourrer le bedon avec des tissus, juste pour voir.
Au contraire de ce que laissait à penser sa trogne, il n'était pas si bête, semblait-il: Rudd n'avait pas laissé derrière lui le dernier des abrutis...
-Vous aurez vot' or dès que j'serais sorti avec vous et lui, à l'aube, expliqua t-il, bourru, en montrant le garde du corps - visiblement complice désormais. Lui, y donnera des ordres au cocher du bourge, qui dort dans la grange avec leur carriole normal'ment... puis on s'carapatera 'vec toutes leurs affaires... y'aura des guetteurs de chez nous pour assurer qu'tout se passe comme on veut.
Il précisa:
-j'fais rien que répéter les ordres du chef Ruud, là, hein M'dame!

Plus de trace de Friedrichsöhne dans la chambre. Le gredin expliqua qu'il venait de le balancer par la fenêtre et qu'il avait été récupéré par ses collègues... Ils allaient laisser la chambre impeccable. Seul hic éventuel, "Balduin" ne partirait qu'avec un seul garde du corps au lieu de deux -mais qui le remarquerait?... ou "voudrait" le remarquer?

Plus tard, en salle commune:
Après quelques remerciements ou excuses à ses gens, lesquels furent accueillis diversement - la tête ahuri du bougon Rhomgar quand Dokhara l'enlaça valut son pesant de piécettes! - le beau musicien se fit un devoir, à la demande de la jeune noble, de reprendre sa musique et ses chants. Aussi fin que discret, il comprit ses désirs sans qu'elle eût à les préciser trop explicitement... car, peu après, l'on pouvait ouïr dans la salle les prémices d'une flatteuse mélopée ayant pour sujet les événements de ce soir... et nombre de paysans de reprendre en choeur un élogieux refrain où le nom de la "lumineuse" Dokhara de Soya était cité...
peut-être en écrirai-je tantôt les paroles si je trouve le temps?^^ bonus xp si tu le fais (bien et objectivement) à ma place, à toi de voir si ça te tente ;)
Cependant, le Marteau d'Argent de Sigmar, Karl Marguillon, se montra ravi de l'acceptation de la jeune noble à sa proposition.
-Oh ça oui, j'en ai, des récits de mes errances guerrières, et tous véridiques! commença t-il d'abord à répondre à la question directe de Dokhara: Je vous les conterai avec grand plaisir pendant le reste de votre voyage... Car rien de ce que vous avez dit ne me rebute, et donc je vous remercie de m'y accepter: Vous savez, je ne vois pas ma mission seulement comme une aide armée à l'Empire, je la vois aussi comme un éternel apprentissage... Et si je ne connais que trop bien les petites gens, je crains d'être un peu juste dans ma connaissance de celles de plus haute naissance.
Un haussement d'épaules en la regardant d'un oeil affectueux:
-Il faut croire qu'avant vous, Baronne De Soya, leur compagnie ne m'avait jamais vraiment attiré... mais que je vous rassure, si tant est qu'il le faille: vous me voyez, là, quelque peu détendu, à boire et manger comme un goulu, mais soyez sûre que je sais me tenir et présenter quand c'est nécessaire. Je ne vous ferai pas honte ni ne vous gênerai... Je sais où est ma place, et préfère en général me tenir coi en présence des grands de ce monde... Sauf si une noble personne que j'admire me demande de donner mon avis.
Il conclut par un sourire franc et entendu:
-Encore le merci de m'autoriser à vous suivre, jeune prodige... et surtout, le merci à Sigmar de votre existence.

Coucher, nuit, et matin:

Le bel Harold massa comme il savait si bien le faire le noble dos de sa maîtresse... et apprécia sans nulle doute la chose, bien qu'il faisait encore moins de doutes qu'il eût désiré offrir plus. Néanmoins, tout de même lucide malgré ses allants, et très professionnel, il avait bien sûr compris au ton de Dokhara qu'il se devait de rester sobre, en paroles comme en action...
Cela n'enleva toutefois rien à la volupté qu'il savait provoquer avec ses doigts experts et puissants...

Un peu avant le lever du soleil, il réveilla Dokhara en douceur... Et gageons qu'Alda l'habilla ensuite...

En cette heure précoce, l'auberge dormait encore, et sûrement d'un sommeil de plomb, tant la soirée de la veille avait été belle et bonne... et arrosée...
Seuls l'infatigable Bertha était levée, en bas, ainsi qu'un servant de l'endroit : ils nettoyaient la salle commune.
"Seuls"? Non, peut-être pas : car à l'étage un gredin déguisé et un garde du corps dévoyé devaient l'être aussi, non pas?
Ces derniers seront coopératifs, à priori ;)

Avatar du membre
Dokhara de Soya
Warfo Award 2019 du meilleur PJ - Élaboration
Warfo Award 2019 du meilleur PJ - Élaboration
Messages : 217
Lien fiche wiki : http://warforum-jdr.com/wiki-v2/doku.ph ... ra_de_soya
Autres comptes : [MJ] Katarin : Susi Tristepanse Bonchardon

Re: [Dokhara De Soya]: Sur la route de Talabheim...

Message par Dokhara de Soya »

La veille, dans la chambre de Balduin

Pas un joli visage celui-là… le charme de Ruud et la trogne terrifiante du nain avaient attiré toute l’attention de la baronne lors de leur précédente collaboration, mais maintenant qu’elle était seule avec le troisième gaillard du trio, elle devait avouer qu’il n’était pas en reste pour ce qui était d’avoir « toute une gueule ». Bon, elle ne s’attendait pas de toutes manières à tomber sur un sosie du bourgeois, et puis au moins avait-il une taille proche, et semblait avoir quelques notions de camouflage.

- Bien, n’oubliez pas de parfaire le déguisement au mieux. Pas d’arme sur vous, donc : laissez ça au garde du corps…

Elle jeta un coup d’œil à l’intéressé, bien silencieux, le jaugeant de la tête aux pieds pendant quelques secondes, comme évaluant sa fiabilité. Tu parles d’un plan risqué…

- Si l’on demande où est ton camarade, réponds qu’il est parti pendant la nuit à Talabheim pour prévenir au plus tôt les autorités du crime commis sur ton patron. Si on te demande par quel moyen de locomotion, sait-on jamais, ajoute que Balduin était si furieux qu’il l’a envoyé à pied, comme si son réel but était plutôt de vous punir pour votre incapacité à le protéger. J’espère que tu es bon acteur, il faudra que tu aies l’air vraiment gêné et honteux demain, quand tu l’accompagneras.

Elle se tourna de nouveau vers le brigand :

- Je m’occuperais d’attirer l’attention des éventuelles personnes éveillées, pendant que vous dégagerez discrètement de là : la capuche ne devrait pas poser de problème : on supposera que la honte des évènements de la veille te pousse à vouloir fuir les lieux sans discuter avec quiconque.
Elle attendit leur assentiment, leur demanda s’ils avaient des questions, puis si ce n’était pas le cas, s’éclipsa de la chambre en leur rappelant qu’il leur faudrait être prêts avant le lever du soleil.



***


Au milieu de la nuit

Comme les précédentes, la nuit de la baronne fut mouvementée. Dokhara s’était réveillée couverte de sueur moite au beau milieu de la nuit, à la fois terrorisée et… excitée. Son corps était pris de chair de poule de la nuque aux mollets, mais il fut impossible pour elle de se rappeler les tenants des rêves qui l’avaient mises dans cet état, malgré tous ses efforts. Et pourtant, ce sentiment mêlé de peur et de plaisir lui était familier : c’était celui que lui avait sans cesse procuré ses trois compères, complices du meurtre de son père, pervers aux mille talents artistiques et sensuels… Elle eut aimé croire que sa difficulté récente à faire des nuits paisibles venait de sa culpabilité de parricide, mais elle savait au fond d’elle que la cause était bien plus malsaine, preuve en était de son appétit sexuel démultiplié lors de ces réveils…

Mais pas plus que les fois précédentes elle ne céda. Toutes plaisantes que ces pulsions étaient, Dokhara souffrait souvent de la peur d’en devenir esclave. La veille-même elle avait fantasmé sur le demi-elfe, avant de les assouvir avec Ruud, et voilà qu’elles revenaient si fortes, si tentatrices, au beau milieu de la nuit… elle s’imaginait surprendre Harold, se glisser sous ses draps et le réveiller de la plus belle façon qu’il soit… ou Rhom, pourquoi pas Rhom. Il n’était pas si bien bâti, mais elle pourrait le remercier dignement de son comportement exemplaire de la veille, assurément ! Et le demi-elfe, il avait commencé à écrire une magnifique composition dont elle était l’héroïne, peut-être qu’elle saurait lui fournir l’inspiration nécessaire à magnifier encore davantage sa création, en lui rappelant qu’il faudrait insister sur la sensualité et les atouts de la baronne… Non, mieux, toute l’assemblée de la veille, brigands et paysans, prêtres et bourgeois, elle serait leur héroïne, leur idole… leur déesse. Et ils la supplieraient, tous à genoux devant elle, minuscules petits êtres face au sentiment de dévotion qu’elle leur inspirait, et dans son infinie mansuétude, elle leur ferait le plus grand honneur du monde : leur permettre de la satisfaire…

Elle sauta hors du lit. Comme possédée, elle enfila la robe de la veille en vitesse, inconfortable sur sa peau poisseuse, puis saisit son violon et son archet, avant de se glisser hors de sa chambre. Elle croisa Horst devant sa porte, censé monter la garde, qui somnolait debout. Il ouvrit néanmoins un œil lorsqu’elle quitta sa chambre : elle lui intima le silence en mettant un doigt devant sa bouche, puis lui mima de garder son poste, avant de dévaler les escaliers pour quitter l’auberge.

Il pleuvait, comme toujours dans cette fichue région. Qu’importe, cela ne l’importuna qu’à peine. Pas plus que la nudité de ses pieds, qu’elle avait oublié de chausser. La terre humide était agréable.

Elle parcourut une centaine de mètres, partant à l’arrière de l’auberge, perpendiculairement à la route. Puis enfin, hors de portée sonore de quiconque, seule dans la forêt, sans se soucier du danger éventuel de ce qui pouvait se cacher dans les alentours, Dokhara joua de son violon.

Elle ferma les yeux pendant que l’archet glissa lentement sur ses premières cordes. Des notes lancinantes, longues, et désagréables. Un chant douloureux et malsain, ponctué d’accords dissonants. Prises séparément, chacune de ses mesures était désagréable à l’écoute, son rythme peu stable et les mélodies inexistantes. Mais dans un tout, il y avait une cohérence, une impression générale qui se dégageait, comme un texte qui serait crypté et dont il faudrait la clé pour comprendre le sens. Le type de mélodie qui ne pouvait plaire qu’à ceux qui ont les clés, où ceux assez ouverts d’esprit pour la deviner…

Toujours est-il que, concentrée à son art, la baronne sentait le calme revenir, la sérénité reprendre sa place dans son corps. La chair de poule persistait, mais pour des raisons plus terre-à-terre : elle était trempée de la tête aux pieds, et le vent froid soufflait fort. Elle revenait peu à peu à la réalité, après ces quelques minutes de transe. Elle avait froid, ses cheveux étaient imbibés d’eau et dégoulinaient sur son corps, ses pieds étaient recouverts d’une boue immonde, tout comme le bas de sa belle robe blanche. Le reste de son habit était totalement imbibé, moulant bien trop son corps, dévoilant presque toute sa poitrine qui, pas plus que ses pieds, n’avait été couverte par les habits d’usage.

Elle éclata d’un rire nerveux.

Quelle allure, quelle prestance, baronne de Soya !

Était-elle en train de devenir folle ?

Non, elle avait juste su, à ce moment précis où, éveillée et pressée par des pulsions malsaines, que la musique pourrait servir de catharsis à ses problèmes. Quelque chose n’allait pas chez elle, même si elle se refusait de le reconnaitre. Cela devenait trop difficile de résister à ces appels, et ils se faisaient trop insistants, de jour comme de nuit, ne lui laissant aucun répit, la forçant à garder une volonté d’acier en permanence.

« Pourquoi résister ? » se demandait-elle souvent. Pourquoi résister à ses désirs naturels ? Quel mal cela pourrait-il bien faire de laisser Harold se servir d’elle ? Quel danger cela pourrait-il représenter d’être plus libertine puisque son corps le lui demandait, puisqu’elle en avait envie ?

La réponse ne tenait pas en un mot, en une phrase ou en une raison logique. Dokhara sentait seulement que la soif qui la tenaillait ne pouvait pas être assouvie, et que plus elle boirait, plus elle voudrait boire… sans savoir où cela finirait. Alors même qu’elle s’était libérée des contraintes extérieures imposées par son père, voilà que son propre corps semblait vouloir la trahir, en lui ordonnant sans cesse de répondre à ses attentes. Prisonnière d’elle-même… un concept abstrait, mais qui effrayait un peu la baronne.

Car à y réfléchir, elle n’avait pas toujours été une dévergondée. Pas vraiment, parce qu’elle le faisait pour des raisons différentes. Depuis ses 14 ans, l’alcool, le jeu, la drogue, le sexe, les larcins, ce n’était pas pour le plaisir même des actes, c’étaient des moyens de contrer son père. Des moyens de se moquer du contrôle qu’il croyait avoir sur elle, des moyens d’avoir la main mise sur sa propre vie en pensant à tout moment « ha, s’il savait seulement qui je suis devenue ». Un grand préparatif pour ce moment final, où elle le toiserait tandis qu’enfin, il mourait sous ses yeux, comprenant enfin dans ses derniers instants que le contrôle qu’il croyait avoir n’était qu’illusion.

Une déception au final. Si elle aimait se remémorer l’instant en le voyant avec de la surprise et de la terreur dans le regard, ce n’étaient que ses fantasmes qui se substituaient à la réalité. A la vérité, une seule chose avait traversé le regard du mourant sur le sol, lorsqu’il avait vu sa fille souriante le toiser. De la déception.

Aujourd’hui, Wildred de Soya était mort et enterré. Le final avait été joué, et le motif à sa vie d’excès n’existait plus. Mais cette dernière l’appelait plus fort encore, comme pour combler un vide… un vide sans fond.

La baronne riait… et pleurait aussi, peut-être un peu, sans trop savoir pourquoi.

Peut-être perdait-elle la raison, finalement.

Elle avait assez trainé. Elle entendait des bruits étranges dans les bois, sa musique avait pu se faire entendre de quelque chose, ou quelqu’un. Mieux valait rentrer, et vite.

Elle retourna à l’auberge au pas de course, et y arriva sans encombre. Utilisant l’eau du baquet pour les chevaux, elle enleva sommairement la boue de ses pieds afin de ne pas salir l’intérieur de l’auberge. Une vraie petite souillon… elle dut ensuite se résoudre à attendre un peu avant d’entrer dans l’auberge, l’un des serviteurs de Bertha trainant dans la salle commune, grignotant un morceau pendant sa surveillance nocturne. Après quelques minutes d’attente, de regards un peu paniqués autour d’elle pour s’assurer qu’aucun danger ne la guettait, de frottage frénétique de ses bras pour se tenir chaud, et surtout des flopées de jurons mentaux, le serviteur finit par repartir dans les arrières salles de l’auberge où devaient se trouver ses quartiers. Comme pour l’aller, Dokhara put ainsi se faufiler en quelques enjambées vers sa chambre, laissant des flaques d’eau sur son passage. Elle fut plus chanceuse au sujet de Horst : cette fois-ci, il ne somnolait plus, il dormait carrément debout à côté de sa porte. Entre les serviteurs qui ne faisaient pas très attention aux allées et venues, et ses gardes du corps narcoleptiques, la sécurité n’était vraiment pas assurée…

Enfin seule dans sa chambre – qu’elle verrouilla à double tour – elle retira sa robe, prit une serviette pour se sécher, se nettoya sommairement à l’eau froide, avant de s’enfouir en vitesse sous les draps, au chaud. Elle grelottait de tout son corps gelé, et reniflait du nez.

Cette incursion à l’extérieur avait été tout particulièrement stupide. Outre le rhume qu’elle risquait fort d’avoir attrapé, elle aurait pu être vue par bon nombre de personnes qui n’auraient sûrement pas manqué d’aller conter l’histoire de « l’héroïne folle qui aime folâtrer de nuit dans la boue ». Et puis elle avait sali l’une de ses robes préférées, alors qu’elle aurait pu enfiler son pantalon de cuir, qui aurait sûrement mieux résisté à pareil traitement…
Mais même en se fustigeant pour sa bêtise, elle ne pouvait s’empêcher de penser que cette escapade avait été agréable. Il lui avait permis de réfléchir, la musique et le froid la détachant de la réalité pour se concentrer sur ses pensées. Ses pulsions avaient disparu, et elle se sentait plus sereine qu’elle ne l’avait été depuis longtemps, plus objective sur sa situation et sur elle-même.

A nouveau, elle s’endormit aisément.


***


Une heure avant le lever du soleil

Harold avait utilisé la deuxième clé pour entrer, et la réveiller en douceur. Lorsqu’elle ouvrit les yeux, il l’observait avec inquiétude… pas étonnant, Alda était derrière lui, et tenait dans ses mains sa robe sale de la veille. Elle l’avait pourtant dissimulée, mais avec ces deux-là, difficile de cacher grand-chose… Après de nombreuses années de cachotteries, ils avaient plus d’une fois constaté que la petite de Soya avait des secrets, mais en serviteurs dévoués, ils n’avaient jamais rien signalé à son père, ni n’avaient posé de question… bien qu’Alda avait failli faire un scandale lorsqu’elle avait vu les vilaines blessures que s’étaient faites Dokhara sur le torse et le dos. Bref, si elle faisait de son mieux pour leur cacher tout ce qui l’écartait de la vie de baronne, nul doute qu’ils avaient quelques éléments déjà qui leur indiquaient que leur maitresse n’était pas une noble conventionnelle…
Elle remercia sobrement Harold de l’avoir réveillée, puis lui demanda de disposer dans la chambre louée à son équipage. De légères douleurs dans la gorge tandis qu’elle prononçait ses premiers mots de la journée : elle avait pris froid, mais elle arrivait encore à parler sans changement dans sa voix. Son nez n’était pas bouché, c’était déjà ça.

Alors qu’Harold sortit, elle échangea un regard avec Alda. La femme de chambre semblait aussi inquiète que le valet, tandis qu’elle pliait la robe, souhaitant apparemment la laver avant de partir. Dokhara l’esquiva, avant d’aller s’asseoir sur le fauteuil.

- Nous arriverons à Talabheimm aujourd’hui, aussi je dois être parfaite Alda. Je mettrais mon corset blanc et or, celui avec les lacets de cuir noir, sur la dernière robe que père m’a offert, de la collection d’Albertus. Pour la coiffure… fais ce qu’il te plaira. Mais pas de chignon, c’est trop classique, j’en envie d’originalité. Maquillage léger s’il te plait, quoique qu’une arabesque sur l’œil gauche, de petite taille, pourrait donner une touche d’originalité. Bijoux habituels.

Une fois habillée, maquillée, parfumée et coiffée – selon un entrelacement de nattes du plus bel effet – Dokhara sortit donc de sa chambre. C’était au tour du jeune William de monter la gare à sa porte, et s’il n’était pas très vaillant au moins était-il réveillé. Dokhara se débarrassa de lui sans difficulté, l’envoyant tout comme Harold dans ses quartiers pour préparer son départ. Elle alla toquer doucement à la porte des gredins, leur signifiant qu’il était l’heure de sortir.

Le faux Balduin s’en était relativement bien sorti pour ce qui était de sa corpulence : si l’on ne prêtait pas attention à son visage encapuchonné, le déguisement faisait l’affaire.

Elle descendit les escaliers à leur côté, sans véritable plan. Mieux valait être le plus naturel possible, tenter de cacher au mieux le brigand déguisé à l’aide du garde du corps, et attirer le plus possible l’attention sur elle.

Une fois en bas, elle marcha donc tranquillement vers Bertha tandis que les deux autres se dirigeaient lentement vers la sortie, le garde du corps se plaçant de manière à obstruer la vue du serviteur qui nettoyait le sol.

- Bigre, déjà debout ! Votre profession est bien éreintante !

Puis, avec une mine complice, elle chuchota à Bertha.

- Messire Balduin souhaite quitter les lieux discrètement… je crois que son orgueil a été blessé, et qu’il souhaite partir avant que tous soient réveillés et ne le confrontent aux évènements de la veille… je lui ai promis mon aide, étant en quelque sorte responsable de son malheur. Je m’occupe de payer ce qu’il n’aurait pas payé, et du reste : pourriez-vous faire comme si vous ne l’aviez pas vu ? Il est déjà ridicule avec son capuchon, inutile d’aggraver sa situation ou je crois qu’il ne me pardonnera jamais…

Dokhara lui offrit un grand sourire complice, comme amusée, laissant Bertha regarder derrière elle pour voir le dos du faux marchand et de son garde du corps, quittant les lieux.
Modifié en dernier par [MJ] Bonnepierre le 11 sept. 2013, 18:07, modifié 1 fois.
Raison : 7xp/50xp
Dokhara de Soya, Voie de la Belle Mort, Beauté mortelle

Profil : For 11 | End 11 | Hab 14 | Cha 17 | Int 12 | Ini 13 | Att 12 | Par 11(13) | Tir 10 | Mag 11 | NA 2 | PV 110/110

Compétences :
- Sociales : Diplomatie, Éloquence, Empathie, Étiquette, Séduction
- Artistiques : Chant, Danse, Musique (violon), Tatouage
- Intellectuelles : Alphabétisation, Langue étrangère (kislévarin, strygani)
- Martiales : Ambidextrie, Bagarre, Fuite, Monte, Parade, Résistance accrue (spécialisation alcool), Sang-froid
- Divers : Sens Accrus
- Dons Du Sang : Regard Hypnotique, Régénération Impie
Compétences en cours d'apprentissage :
Escamotage : 1/2
Adresse au tir (arbalètes) : 2/3
Équipement :
Armement :
- Griffe d'Ursun : 18+1d8 dégâts ; 12(24) parade. Rapide. Chaque attaque réussie qui résulte en une perte de points de vie pour l’adversaire inflige -1 Att/Hab/Par le tour suivant. Si trois touches sont infligées au même tour, les malus durent alors 2 tours et infligent un malus supplémentaire de -1 Na. Les malus cumulés ne peuvent pas excéder -4 Att, Hab et Par et -1 Na.
- Main gauche : 8+1d6 dégâts ; 8(16) parade ; Rapide. +2 PAR si utilisée en conjonction avec une autre arme. Lors d'une parade, c'est le score de parade de l'arme en main droite qui compte pour le premier jet, celle de la main gauche pour le second jet si relance.
- Poignard : 12+1d6 dégâts ; 6(12) parade ; Rapide. Peut être utilisé comme arme de jet
- Arbalète : 34+1d8 dégâts : Malus de -2 TIR tous les 30 mètres ; Perforante (4) : Un tir par NA maximum.

Armure :
- Veste et jambières en cuir : 5 de protection partout sauf tête
- Tunique noire druchiie : 2 de protection sur tout le corps
- Cape de dissimulation, permet de devenir invisible si immobile (v. wiki)

Équipement de voyage (fontes de selle, pas systématiquement porté) :
- Sellerie splendide
- Nécessaire de tatoueuse
- Violon
- Arc courbe + flèches des anciennes
- Lame en or marin
- Huile d'amande
- Surplus de drogues, poisons, ingrédients (Dodo a 2 de chaque sur elle, pas plus)


Awards \o/
Warfo Award 2018 du meilleur PJ - RP
Warfo Award 2019 du meilleur PJ - Élaboration
Dream Team 2018 et 2019 avec Lucretia Von Shwitzerhaüm
Miss Vieux Monde 2019 et 2020

Avatar du membre
[MJ] Bonnepierre
Messages : 761

Re: [Dokhara De Soya]: Sur la route de Talabheim...

Message par [MJ] Bonnepierre »

Violon sous une pluie nocturne... et un admirateur:
Avant que Dokhara ne retournât trempée en l'auberge, juste après son inquiétant concerto à corde, un auditeur inattendu s'était manifesté... Il avait attiré l'attention de la jeune noble en cassant une branchette, et celle-ci avait alors pu entrapercevoir sa silhouette indistincte dans les ténèbres de la forêt:

-Pensez vous qu'il est bien sage de risquer de vous faire remarquer de la sorte? L'inquisition en a brûlé pour moins que ça, commenta une voix d'homme qu'elle reconnut sans doute.
Alors qu'il fit quelques pas sous les frondaisons, un fugace rai de lune éclaira sa longue chevelure claire, collée à ses épaules et son visage par la pluie :

Image

Des guetteurs n'étaient-ils pas censés être en poste autour de l'auberge? Et Dokhara toute à ses pensées et ses sibyllines mélodies, n'auraient-ils pas pu aller avertir leur chef sans qu'elle ne remarque rien?...
La question de Rudd n'était que rhétorique, il ajouta tranquillement, sans doute à la fois intrigué et amusé:
-Étrange musique... étrange baronne... L'on n'en rencontre pas souvent, des comme vous...
Dans le bruissement des eaux sur les feuillages, il s'approcha lentement, ombre à la fois excitante et inquiétante:
-J'aime... tu me plais... Comme si les pulsions charnelles de Dokhara l'avaient contaminé, sa voix grave s'était teintée d'un désir sauvage. Il caressa avec provocation la poitrine humide et à demi découverte de la jeune femme:
-Encore besoin de réconfort? feula t-il, prédateur à sa proie, dans la bruine et le froid.
Ce qui précède n'est pas obligé de changer le reste de ton rp nocturne (retour à l'auberge, etc...)... C'est juste que l'auberge étant surveillée par les gredins, il était plutôt difficile d'en sortir jouer de la viole sans être remarquée^^ Mais on peut y rester un peu en flashback si tu le désires... ou pas ;)
+1 PdC envers Slaanesh pour ton beau rp introspectif en rapport
Avant l'aurore. L'auberge:
Que ce fût la veille au soir ou à ce moment, gredin et garde du corps s'étaient pliés sans discuter aux consignes de Dokhara. Le déguisement du faux Balduin n'eût sans doute pas résisté à un examen attentif, et l'absence d'un des deux gardes eût pu étonner, mais ce fut à peine si l'opulente Bertha et son employée les regardèrent: ils n'avaient d'yeux que pour la jeune et héroïque baronne qui avait si bien arrangé les choses hier soir. Ils l'aimaient beaucoup, cela ne faisait pas de doute, elle était l'unique centre de leur intérêt ce matin... et peut-être même pour les jours qui suivraient...

-Ce sera comme vous dites, vot' seigneurie, assura la grosse tenancière: On l'a pas vu et on en parlera pas, hein marty?!
-Pour sûr, m'dame, renchérit l'employé nommé Marty.
Puis Bertha se retourna vivement pour quérir un grand panier couvert d'un tissu blanc: Vous embêtez pas pour l'prix des chambres, vous m'avez fait rendre pour bien plus que ça. Jamais je prendrai votre argent. Je vous ai préparé un p'tit quelque chose pour la route, c'pas grand chose mais... voilà.
Elle posa le panier sur le comptoir:
-C'est mes meilleurs produits, y'a de la saucisse du pays, de la potée à la mode de Teupitz, du ragoût de cerf et de biche et des fromages de brebis, des patés, des confitures... pis du pain et du vin aussi, bien sûr!... mais laissez, je l'donnerai à vos serviteurs.
Franc sourire aimant.

Gageons que Dokhara sortit ensuite, peut-être sous couvert de saluer une dernière fois le "pauvre bourgeois", et surtout pour empocher son dû. Le malfrat déguisé lui remit de fait une bourse en toute discrétion, avant de grimper se cacher dans sa petite calèche hors de regards de son cocher... et quitter l'endroit en cet équipage.
La bourse contenait 9 couronnes d'or et un petit mot rédigé à la va vite d'une rustre écriture:

Y'avai baucou de mauvaise pièce pour parêtre riche Princesse. Je t'ai laissé les plus belle.
Pour me revoir à Talabheim tu pourra trouver un des miens à la chope de fer, au Suif. Demande la ba "Herwulf le Long"
R


Le message datait de la veille, et peut-être Dokhara avait-elle déjà obtenu ces informations - et plus encore? - durant la nuit.

Pousuite (et fin?) du voyage:
Si Dokhara de Soya, baronne révérée par tous au relais du gué de l'Uckro, s'attarda un peu avant son départ, nul doute que nombres de démonstrations d'estime lui furent encore offertes sur place, mais au bout d'un moment, il fallut bien s'en repartir...

Et ainsi, sa diligence, dirigée par l'infatigable et rieur Gart, reprit la grand route, encadrée du fleuve Talabec et de la dense et humide forêt. Le temps, comme souvent en cette région en automne, alternait bruines et passages nuageux, avec bien peu d'éclaircies...
Si l'austère Chevalier DesBoisDuGué garda souvent un silence ronchon au début, il fut assez vite distrait de ses "bouderies" par le tout nouveau prêtre de la suite baronnale... Comme son patronyme le laissait à penser, Karl Marguillon avait des origines bretonniennes, et il en gardait un esprit bon vivant, amateur de vin et de bonne chère, ainsi qu'un véritable talent pour conter de valeureuses histoires chevaleresques - qu'elles fussent bretonniennes ou impériale -, dont il ne se priva pas de régaler tous et toutes... notamment Rolff justement, ainsi qu'Harold, lequel se prit très rapidement d'affection pour lui. Ces contes étaient sûrement et pour beaucoup en grande partie inventés et remaniés, et dans chacun apparaissait au final des leçons implicites, morales ou drôles, mais toujours intéressantes...
Marguillon n'était pas un Sigmarite conventionnel, ça non, bien plus tolérant que l'on ne les imaginait, dépourvu de leur habituelle et pompeuse gravité, et qui jamais n'imposait ses croyances, et bien plutôt les expliquait avec une adresse toujours aimable... mais de fait fort convaincante.
Sans qu'aucun ne fût un zélote invétéré - quoique, Rhomgar, va savoir? - les gens de Dokhara n'avait pas moins, comme c'est le cas pour la plupart des urbains de l'Empire, Sigmar comme religion principale. Aussi le robuste et ventripotent Marguillon, aidé en surplus de sa bonne humeur communicative, devint vite un membre majeur de la suite, au même titre que Rolff...

Au soir du troisième jour, depuis le départ de l'auberge de Bertha, alors que l'on approchait du grand port Talagaad, une troupe de six cavaliers accosta l'équipage de la Baronne De Soya : Ils arboraient un Blason très proche de celui de la capitale, lequel, même sans connaissances héraldiques, l'on pouvait sans mal rattacher à la puissante Comtesse Kreiglitz-Untern.
Image
Après des saluts d'usage, ils expliquèrent que leur maîtresse les avait envoyés aviser de l'avancée du voyage de Dokhara, puis pour l'escorter jusqu'à elle sur sa fin... Ainsi donc, ce fut accompagnée de six guerriers supplémentaire que la suite De Soya termina son voyage jusqu'à la Capitale...
Hans Kjarrold, leur officier, informa Dokhara que la Comtesse la recevrait au Grand manoir châtelain dès son arrivée en Talabheim, laquelle devrait logiquement se faire le soir suivant celui passé à Talagaad...
je ne veux pas aller trop vite, donc je m'arrête là... comme d'hab, ne te prive pas si tu veux rp plus précisément un aspect ou un autre, faire des trucs précis pendant le voyage: on les jouera à priori sans soucis en "scindé" (ben ouais, quand c'est du voyage, faut bien^^') :
tu peux même rp ton arrivée à Talabheim si tu le souhaites :)

http://bibliotheque-imperiale.com/index ... =Talabheim

Avatar du membre
Dokhara de Soya
Warfo Award 2019 du meilleur PJ - Élaboration
Warfo Award 2019 du meilleur PJ - Élaboration
Messages : 217
Lien fiche wiki : http://warforum-jdr.com/wiki-v2/doku.ph ... ra_de_soya
Autres comptes : [MJ] Katarin : Susi Tristepanse Bonchardon

Re: [Dokhara De Soya]: Sur la route de Talabheim...

Message par Dokhara de Soya »

Violon sous une pluie nocturne... et un admirateur

Dokhara sursauta lorsqu’elle entendit le craquement du bois. Elle était certaine d’avoir entendu un bruit alentour mais… pas si proche d’elle. Lorsqu’elle reconnut Ruud, elle ne sut si elle devait être réconfortée ou non : si elle connaissait l’animal, il restait sauvage…

Elle ne répondit pas à son commentaire. Encore sous le coup des émotions mêlées de son réveil et de ses souvenirs, elle se sentait bien moins fringante et combattive que la veille.

Elle aurait dû se douter pourtant que sa sortie n’allait pas passe inaperçue. Ruud voulait être certain qu’elle n’allait pas fuir les lieux pendant la nuit, ou ne trahisse d’une manière ou d’une autre le contrat établi entre eux. Mais elle n’avait pas réfléchi, cette fugue nocturne n’avait pas été le résultat d’une réflexion stratégique, seulement d’un coup de folie…

Le brigand s’approchait, d’un pas puis d’un autre, tel un félin en chasse, susurrant des mots à son attention… et avant que Dokhara n’aie pu rassembler ses pensées, il était contre elle, une main sur ses seins, tentant déjà de faire tomber sa robe…

La baronne recula par réflexe, échappant à son emprise.

- Non ! Je…

Elle était la proie terrifiée par le jeu du prédateur ! Elle devait changer ça, elle ne pouvait pas garder ce rôle.

Elle avait envie de fuir, de retourner à l’auberge en courant. Mais si elle le faisait, tous ses efforts pour paraitre forte aux yeux de Ruud seraient anéantis. Elle ne serait plus qu’une fragile femme, folle de surcroit, qui fuit, muée par la peur.

Mais si elle restait, si elle jouait son jeu, elle aurait perdu le duel qu’elle avait entamé avec elle-même. Sa mélodie l’avait détendue, le froid, la pluie, tout lui avaient permis de s’éloigner de ses émotions pour prendre du recul sur ses pulsions, pour devenir plus réfléchie et mieux se contrôler. Pourquoi avait-il fallu qu’il se pointe à ce moment ?

Il était séduisant. Aussi trempé qu’elle, ses cheveux et sa barbiche dégoulinaient sous la pluie. Un animal sauvage, dangereux et séduisant.

Un soupir.

Elle se redressa, fière et farouche. Puis elle glissa ses mains sous sa robe, et retira le seul sous-vêtement qu’elle portait, dévorant le soudard du regard. Puis elle lui jeta la pièce de lingerie, de telle façon qu’il puisse l’attraper au vol.

- Non, seulement besoin des couronnes que ton associé me garde au chaud pour demain. Le réconfort c’est bon pour les jouvencelles en détresse. Et puisque tu sembles être un prince bien sentimental et romantique, je voulais te laisser un souvenir, pour que tu puisses rêver de moi chaque nuit. Honore-moi bien, que ta couche soit souillée comme jamais…

Un grand sourire… avant qu’elle ne se retourne, et détale en courant vers l’auberge.

Elle avait gagné. Elle se sentait folle de joie, et riait sans retenue alors qu’elle enchainait les grandes enjambées dans la boue. Libre.

Elle aurait pu s’adosser à un arbre, lever une jambe pour qu’il la saisisse sous un bras, et le laisser la pénétrer sous la pluie. S’abandonner au plaisir de la chair, mordre son cou, griffer son dos, serrer ses fesses, onduler contre lui, le laisser à nouveau se vider en elle et trembler contre son corps…

Mais elle ne l’avait pas fait. Elle courait, elle détalait à toute vitesse, sans même regarder si Ruud faisait mine de la suivre.

Sa musique… elle s’était toujours réfugiée dans la musique. Avant d’avoir l’audace de fuir le domaine familial, elle se réfugiait dans son propre cocon mental en jouant de son violon, dans sa chambre. Là, elle fermait les yeux, et fuyait ses problèmes, son père et sa vie pour ne laisser place qu’à la beauté des notes. Sa toute première échappatoire… qui fut salvatrice aujourd’hui.

Tout séduisant que Ruud était, elle avait résisté. Elle avait le contrôle de sa vie, et de son corps.

***


Sur la route

Les trois jours de route furent bien agréables pour l’équipage de la baronne de Soya. Outre l’excellente compagnie qu’offrait le nouveau venu, herr Marguillon, l’humeur de Dokhara était radieuse et cela déteignait sur chacun. Elle qui s’était quelque peu renfermée sur elle-même lors des précédents jours de voyage, accablée par la météo difficile et sa propre grisaille sentimentale, ce revirement avait rendu le voyage bien plus agréable pour tous.
De la gloire, de nouveaux alliés et même quelques couronnes dans la poche, bien mal acquises, que demander de plus pour être joviale ? Tout s’était si bien passé au relais du gué de l’Uckro… si bien que Dokhara ne put s’empêcher le deuxième jour, de reprendre la mélodie que le demi-elfe avait créée en son honneur, jouant du violon depuis son véhicule tandis que son équipage chantonnait. Et lorsque la chanson se finit, un éclat de rire généralisé parcourut le groupe, tous fiers d’avoir assisté aux évènements mémorables de cette soirée… Rolff mis à part, peut-être.

Du mot de Ruud, elle en avait déchiré une partie pour ne garder que la partie indiquant «la chope de fer, au Suif. Demande la ba "Herwulf le Long"»,le reste partit dans un feu de camp. Mieux valait éviter d’avoir des preuves trop évidentes de ses méfaits…

Permettre à Karl Marguillon de se joindre à eux semblait avoir été un choix judicieux. Il était d’excellente compagnie, et se fit rapidement aimer par tous, Rolff compris. Assurément, son charisme saurait être utile en temps voulu… s’il vantait l’héroïsme de la baronne de Soya aussi bien qu’il raconte le reste de ses histoires, ce serait un excellent outil.

Tout autant qu’Harold et Rolff, elle écouta avec attention les histoires du prêtre. Elle l’invita à quelques reprises à monter dans sa carriole pour discuter en tête à tête, afin d’apprendre à mieux le connaitre : Où était-il né ? Pourquoi avoir embrassé la voie du Marteau d’Argent ? Avait-il de la famille ? Que faisait-il avant leur rencontre dans le relais ?

Elle-même n’hésita pas à répondre aux questions du prêtre sur sa situation – dans la limite du raisonnable bien sûr. Elle lui avoua la récente et tragique mort de son père, le poids des responsabilités qui s’était abattue sur elle, puis la manière qu’eurent les bureaucrates charognards d’Altdorf d’essayer de lui confisquer les biens qui lui revenaient de droit. Sans ambages, elle lui parla également de ses difficultés financières, et du but purement politique de son voyage, n’hésitant pas à lui faire part de ses doutes sur les réelles intentions de la comtesse Kreiglitz-Untern. D’ailleurs savait-il quelque chose digne d’intérêt au sujet de cette femme de pouvoir gérant Talabheim ?

Elle n’hésita pas à échanger également avec ses serviteurs : si Harold était tout pardonné et bénéficiait de nouveau des clins d’œil séducteurs de sa maitresse, l’atmosphère avec Rolff était toujours légèrement tendue. Pas qu’ils n’aient jamais été de grands amis de toutes façons. Comme pour se faire pardonner, elle vanta à nouveau le mérite de son chevalier et de Rhom, ses « deux valeureux hommes à elle » qui n’auraient pas hésité à prendre tous les risques pour elle. Elle fit même des paris avec ses servants pour savoir, si les deux hommes devaient se battre, lequel l’emporterait.

Lorsque l’ennui la guettait, Dokhara n’hésitait pas à s’asseoir aux côtés de Gart afin qu’il la gratifie de son humour ravageur. Comme leur petit jeu le voulait, elle aimait à froncer les sourcils lorsqu’il faisait une plaisanterie un peu grasse, le regardant agressivement avant de lui lâcher froidement quelques mots, comme « Est-ce une manière de parler à une dame, Gart ? Croyez-vous que je sois une paysanne mâchant du foin pour me faire ce genre de plaisanterie ? ». Puis, après un silence faussement gêné de quelques secondes, ils pouvaient tous deux éclater de rire. Le cocher savait bien que la petite baronne aimait les blagues coquines, n’en déplaise à Rolff qui semblait ne guère apprécier que sa protégée entende ces vulgarités.

Elle invita souvent Alda dans la carriole également : sa plus fidèle servante était toujours d’une compagnie réconfortante. Inutile de parler, de plaisanter ou de se confier avec elle. Dokhara pouvait juste, comme une grande enfant dans l’intimité, coucher sa tête sur ses genoux et laisser sa mère de substitution lui caresser les cheveux, ou lui masser la tête. Avec elle et malgré les différences de classe, la baronne retrouvait toujours un peu son âme d’enfant. Et curieusement, là où Rolff pouvait rouspéter tout son soul, un seul froncement de sourcil de sa servante suffisait à faire terriblement culpabiliser Dokhara. Elle s’excusa d’ailleurs, bégayant presque, d’avoir « Sali sa jolie robe, et du travail de nettoyage que cela représentait ». Alda lui avait souri, et cela avait suffi à la baronne pour améliorer encore son humeur.

Bref, ces trois jours de voyage furent très plaisants, malgré la météo.

***

Talabheim

Talagaad, enfin la fin du voyage !

Et quel accueil pour la baronne de Soya ! Six cavaliers, rien de moins, qui vinrent l’escorter : la comtesse savait ménager l'ego de son invitée. Ce soir, le port, et demain… demain elle prendrait le chemin du sorcier, traverserait le Taalbastion et rejoindrait enfin Talabheim…

Devant elle, la circulation s’était incroyablement densifiée. Après ces journées plutôt tranquilles sur les routes, qu’il était étrange de revenir à la civilisation ! Ses gens qui grouillent, ses marchands qui crient, et ses odeurs nauséabondes ! Cette vie qui déborde partout, c’était tellement plus agréable que ces interminables paysages forestiers…

- Herr Kjarrold, où me conseilleriez-vous de dormir pour cette nuit ? Un endroit m’est-il réservé ?
Mmhh je préfère ne pas rp l'arrivée en ville, je n'ai jamais été très à l'aise avec les descriptions paysagères ^^° Je me suis rendu compte également d'une petite incohérence : depuis le début je croyais que j'étais qu'à un jour de Talabheim, alors qu'en fait... on était à trois :p ca invalide mes dialogues avec Balduin, puis avec Alda... du coup je pense les éditer prochainement pour garder la cohérence de récit. Considère néanmoins que, pour le lendemain, lors de ma rencontre avec la comtesse donc, j'ai l'apparence décrite dans mon précédent post !
Modifié en dernier par [MJ] Bonnepierre le 12 sept. 2013, 18:01, modifié 1 fois.
Raison : 6xp/6xp (50 +25 allopass ont été dépensés en +1 INT et compétence "Empathie")
Dokhara de Soya, Voie de la Belle Mort, Beauté mortelle

Profil : For 11 | End 11 | Hab 14 | Cha 17 | Int 12 | Ini 13 | Att 12 | Par 11(13) | Tir 10 | Mag 11 | NA 2 | PV 110/110

Compétences :
- Sociales : Diplomatie, Éloquence, Empathie, Étiquette, Séduction
- Artistiques : Chant, Danse, Musique (violon), Tatouage
- Intellectuelles : Alphabétisation, Langue étrangère (kislévarin, strygani)
- Martiales : Ambidextrie, Bagarre, Fuite, Monte, Parade, Résistance accrue (spécialisation alcool), Sang-froid
- Divers : Sens Accrus
- Dons Du Sang : Regard Hypnotique, Régénération Impie
Compétences en cours d'apprentissage :
Escamotage : 1/2
Adresse au tir (arbalètes) : 2/3
Équipement :
Armement :
- Griffe d'Ursun : 18+1d8 dégâts ; 12(24) parade. Rapide. Chaque attaque réussie qui résulte en une perte de points de vie pour l’adversaire inflige -1 Att/Hab/Par le tour suivant. Si trois touches sont infligées au même tour, les malus durent alors 2 tours et infligent un malus supplémentaire de -1 Na. Les malus cumulés ne peuvent pas excéder -4 Att, Hab et Par et -1 Na.
- Main gauche : 8+1d6 dégâts ; 8(16) parade ; Rapide. +2 PAR si utilisée en conjonction avec une autre arme. Lors d'une parade, c'est le score de parade de l'arme en main droite qui compte pour le premier jet, celle de la main gauche pour le second jet si relance.
- Poignard : 12+1d6 dégâts ; 6(12) parade ; Rapide. Peut être utilisé comme arme de jet
- Arbalète : 34+1d8 dégâts : Malus de -2 TIR tous les 30 mètres ; Perforante (4) : Un tir par NA maximum.

Armure :
- Veste et jambières en cuir : 5 de protection partout sauf tête
- Tunique noire druchiie : 2 de protection sur tout le corps
- Cape de dissimulation, permet de devenir invisible si immobile (v. wiki)

Équipement de voyage (fontes de selle, pas systématiquement porté) :
- Sellerie splendide
- Nécessaire de tatoueuse
- Violon
- Arc courbe + flèches des anciennes
- Lame en or marin
- Huile d'amande
- Surplus de drogues, poisons, ingrédients (Dodo a 2 de chaque sur elle, pas plus)


Awards \o/
Warfo Award 2018 du meilleur PJ - RP
Warfo Award 2019 du meilleur PJ - Élaboration
Dream Team 2018 et 2019 avec Lucretia Von Shwitzerhaüm
Miss Vieux Monde 2019 et 2020

Avatar du membre
[MJ] Bonnepierre
Messages : 761

Re: [Dokhara De Soya]: Sur la route de Talabheim...

Message par [MJ] Bonnepierre »

une messager rapide pourrait le faire en une grosse journée, mais à rythme noble, en diligence, j'ai jugé que c'était plutôt 3 jours...
pas forcément besoin de corriger quoique ce soir, cela dit, ta langues a pu fourcher, tu n'as pas de compétence en géographie, etc... ^^
La nuit près de l'Uckro River. Il y a trois jours:
Difficile de voir une réelle réaction en Ruud, après que Dokhara lui eut laissé un "souvenir sensuel" et une gentille pique verbale : la jeune noble était en effet partie ensuite bien vite sous la pluie, et il faisait trop sombre pour bien discerner l'homme... lequel n'avait rien fait pour la retenir ni n'avait dit mot.
Souriait-il en la regardant s'enfuir? Ou alors semblait-il déçu? Impossible à savoir...

Et Dokhara était rentrée à l'auberge comme il fut décrit précédemment...
Sur la route:
A l'inverse du ciel capricieux, l'ambiance était au beau fixe, ainsi que l'humeur de la jeune De Soya... Même Rolff, quoiqu'elle en crût, s'était déridé: il s'en cachait, bien entendu, tenant sans doute à son austère et ombrageuse réputation, mais on le surprit parfois à esquisser un sourire, ou à avoir l'oeil affectueux, tandis qu'il lorgnait en catimini sur la jovialité contagieuse de Dokhara. Elle était ce qui s'approchait le plus de sa fillotte, après tout, bien qu'elle s'en éloignait de plus en plus pour devenir une réelle suzeraine... L'amitié naissante du vieux chevalier pour Marguillon achevait en outre de l'adoucir.

Un soir, dans un des relais de passage, ledit Marguillon, buvant sans compter de la bière noire et mousseuse, avait répondu volontiers et sans fards aux questions de la jeune Baronne:
-Oh, ma naissance et ma jeunesse n'ont rien de bien glorieux, je le crains. Vous n'ouïrez point sur ce sujet une belle et héroïque histoire, même un barde menteur et exagérément embellissant ne saurait y apporter de l'intérêt! Il rit - il riait tout le temps, et son rire était agréablement communicatif :
Certes je suis né à Couronne, capitale de Bretonnie, mais point dans de beaux quartiers... ni dans de mauvais... je vous l'ai dit, aucun intérêt. Mon père, Gaspard Marguillon oeuvrait dans une petite tannerie familiale, ma mère, Hilde Horff, était la fille d'un négociant en cuirs venant régulièrement de l'Empire, et devenu au fil des ans un ami de mon père... Et bientôt, de fil en aiguille, un heureux événement advint: votre serviteur naquit, un Karl Marguillon miniature, déjà barbu et ventru, et qui plutôt que le lait maternel réclamait déjà de la bière!
Le robuste Harold, souvent dans le coin quand le prêtre palabrait, s'esclaffa, et Marguillon trinqua joyeusement avec lui avant de boire une grande rasade.
-Hélas, le monde des petits artisans est bien cruel, reprit-il, à peine plus sérieux: Je fus le fruit de l'amour, et non d'une nécessité. Il y avait déjà bien trop de marmousets à nourrir en la tannerie, et bien que mon oncle Horff s'essaya à me prendre comme apprenti en voyage, je n'étais au final qu'un poids trop glouton pour que cela soit rentable... Il rit: un peu trop bagarreur aussi, j'en ai honte, et quelque peu filou. A douze ans, l'on me confia au Temple Sigmarite d'Altdorf, où l'on m'inculqua durement sagesse et discipline... D'enfant de choeur, je devint Initié, puis ordonné prêtre...
Il haussa les épaules, bonhomme:
-Bien plus guerrier que théoricien ou politicien, proche du peuple, et désireux d'aider par des actes et non des paroles, l'Ordre du Marteau d'Argent devint une évidence... J'ai depuis arpenté presque tout l'Empire, et même au delà, tantôt redresseur de torts, tantôt prêcheur, ou me faisant paysan parmi les paysans dans les champs, organisateur de festivités, général lorsqu'il le fallait... Toujours tâchant d'apporter joie et bonheur au nom de Sigmar...

En réponse à Dokhara, il expliqua ensuite qu'au vu de son ancienneté dans l'Ordre du Marteau d'Argent, et des services accomplis, il était désormais son seul maître, ou presque... Il errait le plus souvent au gré de rencontres ou de rumeurs, nourri et logé par l'habitant, ou dans les Temples qu'il croisait: Le monde était en proie à un grand désordre depuis la tempête du Chaos, et, de diverses manières, il tâchait de le laisser un peu plus heureux et confiant derrière lui... Au gré de ses actions, ses pas l'avaient simplement mené là où il était...
-... En compagnie d'une jeune baronne d'une dignité et d'une bonté telles que je me suis pris d'une grande estime pour elle, conclut-il en plissant des yeux affectueux vers Dokhara.

Posant peu de questions, mais toujours à bon escient, il écouta ensuite les aveux et les présentations de cette dernière d'une oreille compatissante, sincèrement triste lorsqu'elle l'était, compréhensif... et de "bon" conseil?
A propos des "bureaucrates charognards":
-Ce n'est qu'une idée en l'air, mais avez vous songé à user de l'influence du clergé pour vous positionner plus fermement à la tête de ce domaine qui vous est dû?... Je ne parle pas de dons, étant donné ce que vous me dites de vos finances, mais plutôt "d'actions"qui vous attireraient son soutien: promesses quant à la construction ou l'agrandissement futur d'un temple, organisation d'événements religieux, ce genre de choses... rire: loin de moi l'idée de considérer le clergé comme un "outil", mentit-il, ni de vouloir "Sigmariser" votre domaine, ajouta t-il plus sincèrement, mais vous savez sans doute comme moi le poids que peuvent avoir les institutions religieuses... De mécréants bureaucrates pourraient se voir muselés, votre autorité bénie, et vos gens devenir plus pieux, ce qui n'est jamais une mauvaise chose lorsque les prêtres de la paroisse sont dignes de leur chaire...
A propos de la Comtesse Kreiglitz Untern, il fut peu loquace, n'en sachant guère:
-Que dire d'une dame de cette envergure? il fit la moue: Hélas, le monde noble est un nid de serpents, pardonnez moi de le dire, cela n'est d'ailleurs que ma vision des choses... Toutefois, ce que je veux en dire, c'est qu'il apparaît malheureusement clair que l'on n'atteint pas si vite une si haute position sans avoir dû user de mille bassesses, de sombres machinations, si ce n'est pire... Mais de cela vous vous doutez, je le gage...
Il y a une chose qui m'interpelle, notamment: L'histoire d'un brave Duc, et Comte Electeur, qui part vaillamment lutter contre le chaos et qui... "disparaît", sans que l'on en sache jamais plus à ce propos... laissant place nette à notre bonne Comtesse Kreiglitz-Untern...

Il sourit, l'oeil sceptique:
-C'est une dame qui sait mener sa barque, aussi troubles que fussent les eaux où elle navigue: que l'on fût Duc ou roturier, il semble préférable d'être de son côté si l'on espère un jour voir grandir ses petits-enfants...
Mais point trop de gravité n'en fallait pour Marguillon, le reste de la soirée s'était sûrement déroulé dans une atmosphère bien plus positive.

Plus tard durant le voyage, un amusant pari fut orchestré par la baronne quant à un affrontement imaginaire entre le ronchon Rhomgar et le non moins ronchon Rolff DesBoisDuGué... Harold et Alda parièrent sur Rolff, jugé mieux équipé et, quoique plus vieux, de fait plus expérimenté. Par contre, Horst et william ne jurèrent que sur Rhomgar, pour eux il était bien plus hargneux, dangereux comme personne... mais étaient-ils bien objectifs, étant ses subalternes directs?
Quant à Gart... il paria sur un match nul?
-Arf! Ces bêcheuses ganaches sont si fiérottes et têtues que si y'en avait un qui mourirait, plutôt que d'aller tranquille baiser des donzelles au paradis, y préfèrera rester en fantôme pour s'venger en pourrissant la vie de l'aut', pouffa t-il.
Puis:
-Scusez des grossièretés, m'dame, vous savez comme j'suis.

et d'autres bons moments advinrent encore...
Bref, comme il a déjà été dit, ces trois jours de voyage furent en effet très plaisants, malgré la météo.

Talabheim:
Ainsi que le répondit l'officier Kjarrold à Dokhara, la nuit à Talaagad se fit dans l'hôtel particulier de la Comtesse Kreiglitz-Untern. La jeune noble y reçut un accueil luxueux, bien que court étant donné l'heure tardive de son arrivée... Par contre, au matin, rien ne pressait, lui dit-on, étant donné qu'elle n'était attendue qu'au soir au Grand Manoir de Talabheim. De fait, elle put si elle le voulait profiter d'un long et goûteux petit-déjeuner, d'un véritable bain parfumé, de massages, de musiques, d'une promenade dans les jardins fleuries... D'autres personnalités, amis de la Comtesse Électrice, logeaient souvent en cet hôtel quand ils étaient de passage, mais cette nuit et ce matin, Dokhara s'y trouvait seule...
Aux dires des servants des lieux, il n'y avait assurément nul intérêt à visiter Talagaad, ce n'était qu'une grouillante cité roturière, puante et sale, et aucunement la place d'une jeune baronne (c'est dire qu'il ne connaissait pas la trempe de la baronne en question en affirmant cela, n'est-il pas?)
Du reste, la traversée du chemin du sorcier pour gagner la capitale pouvait prendre du temps, selon l'encombrement, ainsi que celui de la cité même, jusqu'aux quartiers châtelains.

De fait, les lacets interminables jusqu'à l'impressionnante muraille nommée Taalbastion, sise au pourtour de l'immense cratère où se trouvait Talabheim, puis, après le passage de la titanesque Haute Porte et ses quatre herses en métal noir, les autres lacets descendants, emplis en plein jours de myriades de véhicules agglutinés, prirent une bonne partie de la journée... Même sous escorte de la Comtesse, pour des raisons de places et de manoeuvres, y faire céder le passage à la diligence baronnal ne fut pas une sinécure pour les soldats!
En contrebas, immense communauté coupée du monde dans son cratère géant, s'étalait la grande Talabheim.
Enfin, "grande", sans doute pas tant que cela, pour une personne qui avait séjourné presque toute sa vie à Aldorf.

D'en haut, des abords du cratère,c'était plutôt beau, cette grande étendue de toits d'adoises et de pierres volcaniques, et les champs alentours à perte de vue.
D'en bas, lorsqu'il fallut de prime traverser en carrosse le Quartier des Marchands, ce fut une autre affaire...
Cela grouillait de monde, c'était surpeuplé, chaque pouce habitable était occupé par les Talabheimers. Il s’y passait toujours quelque chose, une activité ou un spectacle pour mobiliser l’attention des voyageurs. Ceci restait vrai dans les quartiers les plus calmes, car la taille de la ville ne paraissait plus adaptée à la population. Les rues, qui n'étaient souvent pas assez larges pour permettre à deux personnes de marcher de front, sans parler d’y rouler en carrosse ou d’y faire passer une grosse charrette, étaient toutes bondées de marchands, de mendiants et d’ouvriers qui se pressaient comme des fourmis d’un rendez-vous à l’autre. Ce trafic ralentissait considérablement les déplacements: les Talabheimers devaient à coup sûr prendre soin de partir en avance quand ils devaient se rendre quelque part.
Comme toutes les communautés du nord, Talabheim se relevait difficilement du passage de la Tempête, même si elle n'avait subi aucun assaut direct du chaos. L’affluence permanente de réfugiés de l’Ostland, du Hochland et même du Kislev, n'avait pas dû aider à offrir de l'espace à ses habitants...

Puis vint le Quartier de la Loi... et cela aménagea une franche coupure: enfin l'on put avancer comme on le désirait, dans un calme bienvenu, sans plus de cris et de vacarmes...
"calme" oui, c'était le mot, mais on pouvait aussi nommer cela "milicé", "froid" : C’était un lieu dénué de tout humour et de gaieté, où des avocats, des juges et des greffiers entraient et sortaient de leurs cabinets pour faire respecter la loi à la lettre. Des coursiers officiels, portant la livrée de la cité, s’activaient pour transmettre des documents importants. Des nobles et des marchands opulents se promenaient parfois ici avec un cortège de partisans et de plaideurs. Le quartier de la Loi était aussi immense que celui des Marchands, bien que constitué de dix fois moins de rue. Spacieux certes, mais beau? pas vraiment... ne s'y voyait que d’antiques bâtisses peu avenantes, en granit gris du Taalbastion. Ses rues étaient jalonnées de compagnies de plaideurs, de quartiers généraux de guilde, de temples, de banques et autres établissements cruciaux. Les demeures les plus cossues se cachaient derrière des murs en pierre, accentuant la distance qui séparait ceux qui créent les lois de ceux qui doivent en souffrir...

Et enfin, l'équipage De Soya parvint au Quartier Châtelain: Tout devint vert des arbres savamment plantés partout, et or et rouge des grandes allées de fleurs. Après avoir longé sans fin les impressionnants et luxueux bâtiments de l'Académie Royale du Talabecland, se dessina, grandiose, ce que l'on appelait le Grand Manoir, mais que l'on aurait mieux fait de nommer "palais"; Bien que fortifié à ses pourtours, il était composé de vastes jardins exquis et d'architectures de toutes beauté, cela sur près de quatre lieues à la ronde! Plusieurs parties étaient en rénovation et transformations, bien que cela n'apparaissait pas nécessaire, mais manifestement cela faisait quelques temps que ces réfections avaient été mises en pause.

Certes, ce n'était indéniablement pas aussi grandiose ni puissant que les palais d'Altdorf... mais, outre son étendue de surface, bien supérieure à tout ce que les jardins de la capitale impériale pouvaient offrir, c'était certainement le premier endroit de cette ampleur où Dokhara était conviée pour elle seule...

-Nous y voici, Dame Baronne, fit assez haut l'officier de l'escorte afin que tous les occupants de la diligence l'entendent. Harold, tout à ses regards impressionnés sur le décor, descendit du poste de coche pour aller ouvrir la porte de la diligence à sa maîtresse et Alda.
L'on se trouvait dans une ample cour pavée, entourée d'arbres et d'une belle chapelle végétale de Taal et Rhya, face au bâtiment principal du domaine; c'était le milieu d'après midi.

Une sorte d'intendant en belle livrée or bleu et rouge, tout à fait obséquieux, vint à la baronne:

-Soyez la bienvenue en Talabheim, Dame Baronne De Soya. Vos appartements ont été apprêtés, je vous en prie, permettez que je vous y guide afin que vous preniez repos avant votre entrevue avec la Grande Dame du Talabecland;

Tandis que l'on logeait selon leurs rangs les suivants de Dokhara, on lui attribua un très digne logement, où Harold et Alda la suivirent. Rhomgar, qui, toujours en protection en "terre inconnue", voulait les suivre, fut débouté, insista, et passa aussi. Le trapu poilu guerrier faisait tâche dans le luxe, mais personne ne l'empêcherait de gérer lui-même la garde de la porte baronnale...
Rolff eut une chambre au même étage. Marguillon plus bas... et Gart resta bien sûr avec la diligence et les bêtes...

Il y avait beaucoup de monde en le manoir, noble quémandeurs de toutes sortes, on les voyait dans les jardins, dans les couloirs, et il sembla à Dokhara que les servants de la Comtesse l'en tenait à l'écart... On lui offrit bain parfumé et collations raffinées... et assez vite, l'intendant la manda car la maîtresse des lieux l'attendait.

Entrevue avec une Comtesse Électrice:
Cela se passa à une terrasse carrelée d'ambre, couverte de vitraux et de lierres, nimbée de plantes et de fleurs, et aménagée d'une petite table de fer forgée sur laquelle était disposés un service à thé de porcelaine coûteuse, et de deux fauteuils confortables de velours rouges. Dokhara ne put y venir que seule, quoique tenta Rhomgar pour l'y suivre.
La Comtesse Elise Kreiglitz-Untern était là: petit bout de femme corpulent, décorée de robe et de rubans or, feu et azur, à la coiffure haute toute en tresses alambiqués.

A part elles deux, et les servantes qui passèrent servir le thé d'araby, il n'y avait que deux autres personnes proches:
-Une sorte de cerbère immobile en armure lourde noire et feu, silencieux sous son heaume, mains posées sur une superbe hache rouge posée droit dans devant lui.
-Et un Mage de Jade, tout aussi silencieux sous sa coule verte, un bâton bourgeonnant en main.
Ils se tenaient à l'écart, près de l'entrée de la terrasse.
Bien plus loin, quatre gardes étaient de l'autre côté de celle-ci, là où la pluie tombait.

-Ma jeune amie de la région du Guttow! Fit la femme, son regard de fer sur Dokhara semblant en même temps penser à mille autres choses; Elle invita à s'asseoir, le faisant elle-même:
-Avez vous fait bon voyage? continua t-elle, son visage quelconque et potelé devenant d'un coup bien plus avenant.
J'arrête là, je voulais en arriver là, mais libre à toi d'envoyer tous les "flashback" que tu veux ;) all you want.
7xp pour moi pour ce gros post! :lol:

Avatar du membre
Dokhara de Soya
Warfo Award 2019 du meilleur PJ - Élaboration
Warfo Award 2019 du meilleur PJ - Élaboration
Messages : 217
Lien fiche wiki : http://warforum-jdr.com/wiki-v2/doku.ph ... ra_de_soya
Autres comptes : [MJ] Katarin : Susi Tristepanse Bonchardon

Re: [Dokhara De Soya]: Sur la route de Talabheim...

Message par Dokhara de Soya »

Sur la route, dans une auberge de passage

- Je serais pragmatique que je pourrais penser vos flatteries uniquement destinées à me faire payer votre descente de bière, Herr Marguillon… mais puisque je vous ai avoué mes difficultés financières, me faudrait-il donc croire que vos compliments soient… sincères ? A vivre parmi les nobles, voilà donc une attitude bien rafraichissante dont je n’ai plus l’habitude de voir !

Elle lui offrit l’un de ses sourires coutumiers accompagné d’une fausse timidité face à l’habitude du prêtre de toujours la mettre sur un piédestal. A la vérité, elle ne s’en lassait pas le moins du monde, mais ce n’était pas un trait de caractère qu’elle voulait lui présenter…

- Et cessez donc de vous dévaloriser que diable. L’histoire de tout homme est intéressante… croyez-vous que mon enfance dorée soit de plus grand intêret romanesque que votre vie chez les religieux ? En toute honnêteté, j’en doute… et j’aime à entendre les tranches de vie d’autres personnes. Cela me permet de… et bien d’imaginer ce que ma vie aurait pu être, si j’étais née d’autres parents.

Un soupir.

- J’ai quelques amis au clergé de Sigmar en Atldorf, grâce à feu mon père, oui. J’ai hésité à faire ce genre de promesse voyez-vous, parce que… cela me rapprocherait trop de ses méthodes à lui, que je désapprouvais alors. Comme si Sigmar, dieu tutélaire de l’Empire, n’était qu’un marchand que l’on pouvait acheter avec des couronnes et des promesses, ce n’était pas respectueux vous voyez ? Mais maintenant que je me retrouve à la tête de la baronnie de Soya, je me rends compte que l’idéalisme ne peut pas survivre longtemps face aux responsabilités portées par mon titre, et face aux dures lois de la politique. Vos conseils sont pragmatiques, mais avisés, et je m’étais fait les mêmes réflexions. Lors de mon retour à Altdorf, avec ou sans l’appui de la Comtesse Kreiglitz-Untern, je me pencherais plus avant sur cette idée. Mais merci de vous être exprimé Karl.


Dokhara développait une légère méfiance envers le prêtre. Beaucoup de compliments, un charisme évident, et une considération politique envers son clergé trop lucide… étrange qu’il propose lui-même l’idée d’utiliser son culte comme outil politique.

Elle chassa cependant ces doutes infondés de son esprit. « Trop sympathique pour ne pas cacher quelque chose »… voilà qu’elle devenait paranoïaque !
Du reste, Dokhara écouta sagement ce que le prêtre-guerrier lui confia au sujet de la Comtesse. Rien dont elle ne se doutait déjà : si une femme avait atteint un si haut statut, c’est qu’elle avait de nombreuses cordes à son arc… et n’était certainement pas une femme angélique à la moralité parfaite. La baronne aurait certainement beaucoup à apprendre de pareille dame.

Elle vida d’un trait son pichet de vin, et finit la soirée dans l’auberge légèrement ivre. Rien de bien grave néanmoins, elle fut plus souriante et enjouée qu’elle ne l’était déjà lors de ce voyage, et peut-être un peu plus entreprenante avec Harold, sans pour autant jamais se laisser aller à un quelconque acte tactile.
Bref, la baronne s’amusait bien de cette fin de parcours.

***

Talabheim

Aaah Talabheim !

Si Dokhara était déjà venue une fois plus petite, elle devait bien admettre qu’elle n’avait pas gardé grand souvenir du Talagaad. Et elle ne risquait pas d’en conserver davantage aujourd’hui encore : l’endroit n’était que l’antichambre de la cité fortifiée, un lieu d’attente sans grand intérêt. Bien sûr, elle aurait été plus libre de ses mouvements, le Talagaad aurait pu être autrement plus intéressant… mais ce n’était pas le cas.

De toutes manières, ses désirs malsains s’étaient estompés durant cette fin de voyage, couverts par la bonne humeur générale dégagée par sa troupe. Même ses cauchemars nocturnes l’avaient abandonné. Aussi ne réfléchit-elle même pas à des moyens de fausser compagnie à son équipage, composé de ses servants, Marguillon et le groupe de l’officier Kjarrold, se contentant de ce que son statut de baronne lui offrait.

L’hôtel particulier de la Comtesse lui avait fourni tout le confort qu’elle pouvait demander. Elle profita bien entendu de tout le luxe qu’on lui offrait : pourquoi se priver ? Après une nuit fabuleuse à retrouver le confort de vrais draps de soie, elle profita du petit déjeuner. Si l’appétit de la baronne n’était pas très grand, cela ne l’empêchait pas de vouloir goûter au maximum de plats, la faisant prendre quelques bouchées de chaque assiette proposée, et laisser le reste…

Le petit déjeuner pris, elle demanda à Alda de la suivre pour une ballade dans les jardins de l’hôtel particulier de la Comtesse. Un lieu de sérénité qui plaisait beaucoup à Dokhara, la baronne déambulant dans les allées fleuries, sa servante en retrait. Après quelques minutes à admirer les compositions florales et la verdure des jardins bien entretenus, elle adressa la parole à Alda.

- Dis-moi Alda, quelle est l’opinion de mon équipage à mon sujet ? Et… la tienne ? Et sois sincère s’il te plait, tu sais pourquoi je pose cette question.
Le regard de la baronne croisa les yeux de sa servante, qui déjà se faisaient fuyants. Dokhara avait posé la question avec douceur – de toutes manières, elle était bien incapable de brusquer sa chère Alda. Et pourtant, le ton de sa voix laissait supposer que ce n’était pas de la politesse hypocrite qu’elle attendait de sa servante : elle s’était isolée avec elle dans les jardins uniquement pour pouvoir discuter sans être entendue.


***

La discussion avec Alda terminée, Dokhara profita bien entendue d’une autre offre qui n’était pas tombée dans l’oreille d’un sourd. Friande de massages, elle adorait l’idée que les mains d’une inconnue parcourent son corps pour la détendre. Bien sûr, celles d’Harold faisaient bien leur travail jour après jour, mais depuis tout ce temps, sa manière de faire, ses mouvements et ses pressions étaient devenus prévisibles, sans grande surprise… alors qu’une inconnue, allez savoir ? Sera-t-elle talentueuse, ou douloureusement mauvaise ? Ses mains seront-elles aventureuses, ou professionnelles ? Ses massages s’appuieront-t-ils sur la force pour dénouer ses muscles, ou sur la douceur pour la transporter de plaisir ? De toutes manières et sans avoir à se chercher de prétextes, Dokhara avait vraiment besoin qu’on s’occupe de son dos et de ses cuisses, mais surtout de ses fesses. Restez assise presque sept jours durant pour un voyage sur les routes cahoteuses de l’Empire, vous verrez si vous pourrez encore marcher dignement comme une princesse après ça !
Le massage terminé, c’est donc détendue, repue et sereine que Dokhara s’apprêtait à rencontrer la Comtesse Kreiglitz-Untern.

***

Que de monde dans cette ville ! Et quelle lenteur pour progresser ! Non pas que Dokhara soit spécialement pressée, mais entre la difficile montée du chemin du serpent, la lente descente à slalomer entre les véhicules divers qui y circulaient, puis cette foule compacte et gueularde qui s’agglutinait… bon sang, à croire que la Comtesse s’était faite le défi de voir combien de personnes elle pouvait faire tenir dans sa ville.

Et si cela agaçait la baronne de se mouvoir si lentement dans cette nuée, elle ne pouvait s’empêcher d’apprécier la force de la vie qui se dégageait de ces rues. Des vieux, des jeunes, des grands, des petits, des gros, des minces, des nains, des hommes, des femmes, des beaux, des moches… Et des cris, des pleurs, des flirts, des marchandages… Et des odeurs ! De fourneaux, de viande, de merde, de vinasse, de sueur, de poudre… une foule grouillante pleine de vie, pleine d’histoires.
Dans une ville si surpeuplée, il serait bien plus aisé qu’à Altdorf de mener une double vie…

Lorsqu’enfin ils atteignirent le Quartier de la Loi, ce fut un immense repos pour tout son équipage. Tous leurs sens purent retrouver le calme, n’étant plus agressés tour à tour par les mouvements, les odeurs et les bruits. Dokhara regretta presque ce changement : elle n’avait qu’une envie, sauter de la carriole et se mêler à la meute précédemment rencontrée, pour y disparaitre et s’y amuser. Ici, tout était froid, terne, ennuyeux…

Le quartier châtelain fut d’un grand réconfort. La verdure égayait des lieux aux architectures bien plus agréables à l’œil que celles précédemment rencontrées. L’Académie Royale et le Grand manoir firent écarquiller les yeux de la baronne. Si Altdorf comptait son lot de magnifiques monuments, elle devait admettre que la demeure de la Comtesse donnait envie d’y résider. La vue de ces lieux magnifiques la fit revenir à la réalité : elle était invitée par une Comtesse. La Comtesse Kreiglitz-Untern s’intéressait à sa personne, elle, petite baronne de l’Empire, une parmi tant d’autres, et l’avait spécifiquement conviée dans sa ville, dans son manoir. Que diable pouvait-elle bien vouloir à la petite nobliaute qu’elle était ?

Alors qu’elle descendait de son véhicule, elle aperçut un serviteur vêtu de couleurs chatoyantes l’approcher, et la prévenir que ses appartements étaient prêts. Elle ne s’était pas imaginée rencontrer la Comtesse dès son arrivée de toutes manières. Mais puisqu’on lui laissait le temps de se préparer à son entrevue, elle saurait en profiter.

Elle fut amusée de voir avec quelle insistance Rhomgar demanda à ne pas perdre de vue sa protégée. Elle ne dit rien, mais ne put s’empêcher de lui accorder un sourire complice alors qu’il arrivait à ses fins à force râleries sonores. La baronne aimait bien se faire remarquer, être une originale, aussi se balader dans cet endroit luxueux avec à ses côtés son soudard de garde du corps l’amusait beaucoup.

Arrivée dans ses appartements, Dokhara mit le temps qu’on lui avait offert à contribution. Profitant du bain parfumé à sa disposition, elle n’y resta toutefois pas trop longtemps pour pouvoir s’apprêter correctement.

Elle réclama à Alda de la recoiffer pour que chacune de ses boucles rousses soient ordonnées, et de l’aider à se changer pour enfiler le corset et la robe qu’elle avait prévu de mettre il y a trois jours déjà. Parée de ses couleurs préférées, le blanc et l’or, elle ne voulait pas passer pour une prétentieuse outrecuidante, d’où l’absence de chignon. Elle réajusta son corset pour ne pas trop mettre en avant ses seins, puis opta pour des bijoux simples. Une chaine en or autour du cou, à laquelle était accroché un petit blason de sa famille ; quant à ses doigts, un anneau d’or blanc suffit amplement à orner sa main droite, laissant l’autre nue.

Une femme élégante, mais simple. Parfait.

***
Entrevue avec une Comtesse Électrice

Seule face à la Comtesse, ses deux conseillers en arrière-plan. Gardes du corps. Amants ? Un peu des trois, allez savoir. L’un rouge et noir, l’autre vert et marron, et la Comtesse couleur or… quel odieux mélange de couleurs qui brillent sous ses yeux.
Malgré les descriptions qu’on lui avait faites, elle n’avait pas pu se préparer convenablement à l’aspect de la Comtesse Kreiglitz-Untern. Dokhara avait bien fait de ne pas trop miser sur son apparence lors de ce rendez-vous, elle se serait sinon sentie gênée d’être à ce point plus belle que… ce petit boudin. Bon, peut-être que le terme de boudin était fort, mais il est clair que la dame mangeait à sa faim.

Jeune amie hein ? La même hypocrisie que dans ta lettre. Si c’est sur ce ton que l’on doit jouer…

- Excellent voyage, Comtesse. Le cheminement a pris plusieurs jours, mais il s’est distingué par des rencontres passionnantes. Et si l’état de la route m’a causé quelques douleurs dorsales, les services de massage de votre hôtel au Talagaad ont su me faire oublier toute gêne. Vous avez su me recevoir... comme une baronne. Merci.


Un court silence pour ponctuer sa réponse, tandis qu’elle touchait des lèvres son thé. Encore trop brûlant pour être bu. Elle fit semblant d’en siroter une gorgée, avant de reposer la tasse.

- Cela faisait bien longtemps que je n’étais pas venu à Talabheim. J’avais oublié la beauté de ses quartiers châtelains, et la vie qui débordait des rues du quartier marchand.


Elle ponctua sa phrase d’un sourire amical, pour appuyer la sincérité de ses propos tout en soulignant la plaisanterie implicite sur la surpopulation dudit quartier.

- Mais il m’était difficile de refuser votre invitation, qui je l’avoue, a piqué ma curiosité. Si j’ai apprécié savoir que vous souhaitiez appuyer ma légitimité à Altdorf, je ne vous cacherais pas que la question du « pourquoi » m’a interloqué. Je ne suis qu’une simple baronne, et depuis peu de surcroit, aussi ai-je été surpris d’avoir attiré l’attention d’une Comtesse, et pas de n’importe laquelle…

Elle laissa sa phrase en suspens, pénétrant du regard le petit bout de femme assis en face d’elle, sans ciller.
Modifié en dernier par [MJ] Bonnepierre le 23 oct. 2013, 15:03, modifié 1 fois.
Raison : 6xp/12xp
Dokhara de Soya, Voie de la Belle Mort, Beauté mortelle

Profil : For 11 | End 11 | Hab 14 | Cha 17 | Int 12 | Ini 13 | Att 12 | Par 11(13) | Tir 10 | Mag 11 | NA 2 | PV 110/110

Compétences :
- Sociales : Diplomatie, Éloquence, Empathie, Étiquette, Séduction
- Artistiques : Chant, Danse, Musique (violon), Tatouage
- Intellectuelles : Alphabétisation, Langue étrangère (kislévarin, strygani)
- Martiales : Ambidextrie, Bagarre, Fuite, Monte, Parade, Résistance accrue (spécialisation alcool), Sang-froid
- Divers : Sens Accrus
- Dons Du Sang : Regard Hypnotique, Régénération Impie
Compétences en cours d'apprentissage :
Escamotage : 1/2
Adresse au tir (arbalètes) : 2/3
Équipement :
Armement :
- Griffe d'Ursun : 18+1d8 dégâts ; 12(24) parade. Rapide. Chaque attaque réussie qui résulte en une perte de points de vie pour l’adversaire inflige -1 Att/Hab/Par le tour suivant. Si trois touches sont infligées au même tour, les malus durent alors 2 tours et infligent un malus supplémentaire de -1 Na. Les malus cumulés ne peuvent pas excéder -4 Att, Hab et Par et -1 Na.
- Main gauche : 8+1d6 dégâts ; 8(16) parade ; Rapide. +2 PAR si utilisée en conjonction avec une autre arme. Lors d'une parade, c'est le score de parade de l'arme en main droite qui compte pour le premier jet, celle de la main gauche pour le second jet si relance.
- Poignard : 12+1d6 dégâts ; 6(12) parade ; Rapide. Peut être utilisé comme arme de jet
- Arbalète : 34+1d8 dégâts : Malus de -2 TIR tous les 30 mètres ; Perforante (4) : Un tir par NA maximum.

Armure :
- Veste et jambières en cuir : 5 de protection partout sauf tête
- Tunique noire druchiie : 2 de protection sur tout le corps
- Cape de dissimulation, permet de devenir invisible si immobile (v. wiki)

Équipement de voyage (fontes de selle, pas systématiquement porté) :
- Sellerie splendide
- Nécessaire de tatoueuse
- Violon
- Arc courbe + flèches des anciennes
- Lame en or marin
- Huile d'amande
- Surplus de drogues, poisons, ingrédients (Dodo a 2 de chaque sur elle, pas plus)


Awards \o/
Warfo Award 2018 du meilleur PJ - RP
Warfo Award 2019 du meilleur PJ - Élaboration
Dream Team 2018 et 2019 avec Lucretia Von Shwitzerhaüm
Miss Vieux Monde 2019 et 2020

Avatar du membre
[MJ] Bonnepierre
Messages : 761

Re: [Dokhara De Soya]: Sur la route de Talabheim...

Message par [MJ] Bonnepierre »

Talagaad:
Dans les jardins de l'hôtel particulier, la servante Alda s'étonna des mots de sa jeune maîtresse:
-Mais je suis toujours sincère avec vous, Mademoiselle... Même si je mâtine parfois mes paroles de délicatesse, jamais je ne vous mens ni ne vous cache quoique ce soit qui puisse être important. En bonne "maman de substitution", le ton de cette femme d'âge mûr était toujours empreint de douceur et d'un bienveillant paternalisme à l'égard de Dokhara:
-Pourquoi donc ce questionnement sur vos gens? Il n'y a pas de doutes à avoir sur eux. Tous vous aiment et ont pour désir de vous servir au mieux, cela se voit bien... Et si tel n'était pas le cas, soyez sûre que je les remettrai vertement dans le droit chemin!
Agitant un index réprobateur, elle avait feint une amusante sévérité sur ces dernières paroles. Plus sérieuse, quoique toujours emplie de maternelle aménité, elle développa tout de même un petit peu, jugeant manifestement que c'était ce que sa maîtresse voulait:
-Mais il n'y en a nul besoin... Je n'imagine pas que vous vous inquiétez de ce brave Rhom, du bon Harold, ou de votre fidèle Gart. Ni même du Chevalier Offramm du Gué, malgré qu'il veuille parfois vous dicter votre conduite. Tous ont vieilli à vos côtés en même temps que vous grandissiez, ils ont pour vous presque autant d'affection qu'un père...
Mais peut-être est-ce du Saint Père Marguillon que vous vous inquiétez?
Elle écarta ses paumes: Je ne vois pas pourquoi. Bien que peut-être trop porté sur la bombance, il est si charitable, gentil et prévenant! Je vous avoue apprécier sa compagnie et ses conseils. Tous les gens des Temples devraient être comme lui: ouverts d'esprit, serviables, accessibles... Et tout comme nous tous, il vous admire beaucoup - Vous avez été épatante à l'auberge avec les brigands, même si vous m'avez fait craindre pour vous - Je suis heureuse qu'un homme comme le père Karl soit désormais de votre équipage, sa présence apporte bonheur et bonne humeur... et la protection de Sigmar?

Point besoin d'être empathe pour juger de la franche sincérité de la femme de chambre. Alda ne celait rien, elle était toute dévouée à servir au mieux sa jeune maîtresse aimée.

Plus tard dans la journée, le massage fut un réel enchantement. Comme l'espérait Dokhara, il va de soi que la masseuse de l'opulent hôtel se révéla plus dextre, subtile et expérimentée qu'Harold... lequel n'était pas non plus mauvais pour autant, et sans nul doute bien plus émoustillant dans ses attouchements, précisons le...

Talabheim. A l'heure du thé, avec la Comtesse.
Test d'Empathie:
Dokhara: 8, réussi de 1
Comtesse (INT): 11, réussi de beaucoup plus
L'on ne devient pas une des personnalité les plus puissantes de l'Empire sans savoir contrôler en tous moments l'image que l'on donne aux autres. Il semblait impossible de lire en Elise Kreiglitz-Untern autre chose que ce qu'elle voulait bien montrer: en l’occurrence, il s'agissait d'un vernis d'amitié et de bienveillance sous lequel la Comtesse ne daignait même pas cacher le calcul, une certaine insensibilité, et un brin de détachement hautain pour bien signifier la différence de rang qu'il y avait à la table.
Cela ne l'empêchait pas pour autant de se comporter tout à fait aimablement, signe de son intérêt réel pour la jeune baronne...

-Il n'y a point de surprises à avoir, mon enfant. Quel vilaine dirigeante je serais -et incompétente de surcroît! - si je ne venais point en aide à mes sujets en difficulté, quelque ce soit leur richesse et leur titres?... Du reste, ne vous montrez pas tant modeste en vous qualifiant de "simple baronne": Croyez vous que les nobles propriétaires terriens sont si nombreux?
Regard affectueux:
-Mais il est vrai que, fussiez vous vieux barbon au lieu de prometteuse jeune dame, je ne vous aurais sans doute point invité avec tant de diligence... Voyez vous, j'aime les femmes de pouvoir, en étant moi-même une, et parmi mes vassaux ce sont bien souvent à celles-ci que je préfère accorder ma confiance. La suprématie mâle n'a que trop duré, et je ne l'ai que trop enduré moi-même en ma prime jeunesse pour ne point en retour favoriser aujourd'hui les dames méritantes et de qualité... Et surtout, ne s'entend-on pas bien mieux entre dames? Les hommes sont souvent si veules et ingrats...

Elle eut un rire précieux, qui se voulait complice. Puis, après une goulée de thé, elle entra dans le vif:

- Vous, Baronne De Soya, ne serez pas une ingrate n'est-ce-pas? Vous me serez toujours fidèle... et ainsi vous vous élèverez en même temps que mon pouvoir s'enracine...
C'était rhétorique, bien sûr, quelle insensée répondrait: "non non je serai ingrate"?
-En ce sens, je voudrais vous confier une mission de prestige, laquelle, si vous la menez à bien, vous sera bénéfique sur bien des points: expérience, fortune, réputation, connaissances, appuis... ainsi bien sûr, et surtout, qu'un renforcement de notre lien. Car si vous vous y montrez talentueuse, il va de soi que je saurais être en retour encore plus généreuse avec vous. Or je vous le dis, vous ne prenez pas présentement le thé avec une avare ni une mesquine, croyez m'en.
Servir mes intérêts sera servir les vôtres au centuple.

Mais rassurez vous, cette mission n'a rien d'insurmontable ni d'inconfortable, au contraire, elle vous sera, je l'espère, tout à fait agréable... Voici ce qu'il en est:
Une délégation parlementaire à destination de la Ligue Ostermark partira sous peu et je souhaiterais que vous l'intégriez. Vous passeriez alors l'hiver en Beefahen sa capitale, logée en son grand palais, veillant à ce que les divers palabres de mes ministres soient couronnés de succès... Un regard sagace: Je me doute bien que politique et négociations ne sont pas encore de vos talents les plus aboutis, mais il ne faut point sous estimer l'utilité d'une charmante et juvénile présence au sein d'une ambassade. Qui ne se laisserait pas adoucir par votre joli minois, je vous le demande?... En outre, cela sera une occasion pour vous d'apprendre avec les meilleurs - mes ministres - ainsi que de contracter des accords et des alliances plus personnelles avec des grands de l'Ostermark.

En échange de votre mignonne présence parmi mes diplomates, il va de soi que je réglerai à votre avantage vos quelques menus soucis de succession, et veillerai en votre absence à la bonne tenue de vos biens et à leur prospérité.


Analysant avec attention l'expression de Dokhara, la Comtesse s'interrompit, un sourire aimable sur son visage potelé. Il semblait aller de soi que la jeune noble pouvait difficilement refuser, c'était ce qu'elle en pensait en dedans qui l'intéressait sans doute plus... et Elise devait être particulièrement perspicace pour lire autrui, n'en doutons pas.
N'omets pas de rp objectivement tes émotions et opinions profondes, stp ;)...
Comme tu le fais d'ordinaire quoi!^^

Avatar du membre
Dokhara de Soya
Warfo Award 2019 du meilleur PJ - Élaboration
Warfo Award 2019 du meilleur PJ - Élaboration
Messages : 217
Lien fiche wiki : http://warforum-jdr.com/wiki-v2/doku.ph ... ra_de_soya
Autres comptes : [MJ] Katarin : Susi Tristepanse Bonchardon

Re: [Dokhara De Soya]: Sur la route de Talabheim...

Message par Dokhara de Soya »

Talagaad

- Je… tsss, ne me fais donc pas rougir ainsi, ma bonne Alda…

De fait, Dokhara ne s’était pas attendu à réponse si… gentille. Enfin, si, bien sûr, Alda était Alda, mais avec les évènements de l’auberge, elle s’était attendue à autre chose. La baronne avait toujours la crainte enfantine de décevoir sa mère de substitution, et sa seconde vie laissait derrière elle de nombreux indices pour les domestiques.

- Tu sais, je ne suis baronne que depuis peu, et je n’étais pas forcément prête pour ça. Père a disparu si brutalement… j’ai toujours l’impression de ne pas être à la hauteur, et que mes domestiques, tout serviables soient-ils, me comparent à lui, à ce qu’il aurait fait. Moi… je risque de perdre le titre qu’il m’a légué, et au lieu de me battre à Altdorf pour le conserver, je nous ai menés ici, à Talabheim…

Un court silence tandis que nerveusement, Dokhara mêlait et démêlait les doigts de ses deux mains.

- Rolff n’apprécie pas mes décisions. Il semble désapprouver mes actes. Père ne se serait certainement pas comporté comme moi dans cette auberge. Mais… je ne serais jamais lui.

Une nouvelle pause dans son discours, avant qu’elle ne détache ses mains, et fasse un mouvement agacé avec son bras.

- Bah, assez pleurniché. Merci de m’avoir parlé Alda. Et je suis contente que la présence de Karl te plaise, je l’apprécie également. Je dois terminer de me préparer maintenant. Je rencontre la comtesse, aujourd’hui…



Talabheim. A l'heure du thé, avec la Comtesse.

Alors que la Comtesse parlait, Dokhara se rendait compte de la difficulté de sa position. Elle était seule, en milieu « hostile ». Les servants de la comtesse grouillaient, affichant mille couleurs, l’observant, elle.
Son équipage était dispersé, éloigné, on l’avait privé de ce qui faisait d’elle une baronne. Elle se sentait écrasée par le poids de sa solitude face à une comtesse-adversaire, qui appuyait chacune de ses phrases avec moults sous-entendus. Car si elle s'affichait comme une alliée, au jeu de la politique, on a que des ennemis...
L’araignée avait capturé la mouche dans son filet, et Dokhara était déjà piégée : elle ne pouvait rien refuser, isolée dans le repaire du prédateur où elle s’était elle-même rendue. A l’instant-même où elle avait pénétré Talabheim, elle avait déjà signé pour devenir la proie de cette femme de pouvoir. Elle ne pouvait que se montrer sous son meilleur jour, et espérer lui plaire suffisamment pour gagner sa survie, et grappiller quelques faveurs.
La seule chose qui lui restait en ces lieux, c'était elle-même, sa détermination et son ambition.

Un jour je serais à cette place. Je n’aurais plus à courber l’échine, et supplier, et quémander de l’aide. Non, je serais celle qui pourra l’offrir, selon son bon vouloir, et qui ordonnerait à des milliers de rampants de me supplier, moi, en espérant être gratifiés de ma très rare générosité. Comme j’envie ta position, comtesse… merci de me rappeler pourquoi je me bats, et pourquoi le meurtre de mon père n’était que le début des épreuves.

- Et bien je remercie Sigmar de m’avoir permis de naitre avec des attributs féminins – et un joli minois - puisque cela m’a permis d’attirer votre attention.

Dokhara lui offrit un sourire de connivence.

- Et votre lutte contre la tyrannie masculine trouve un bien bel écho en ma personne, qui risque d’être dépossédée de tous ses biens parce que quelques fiers paons n’apprécient guère l’idée qu’une jeune femme ambitieuse hérite du domaine légué par feu son père.

Le regard de Dokhara osa pour la première fois traverser le regard de la comtesse, ses grands yeux lavandes tentant de décrypter les pensées d'Elise sans y arriver.
Le petit bout de femme était intimidant, mais la peur était le moteur de Dokhara. Quelques jours auparavant, elle s'était retrouvée seule contre des dizaines de mercenaires qui auraient pu la tuer. Ce n'est pas Elise Kreiglitz-Untern qui arriverait davantage à entamer l'aplomb parfois insensé de la baronne.
Elle maintint le contact quelques secondes, avant de retourner à l’observation de sa tasse de thé. Elle souffla de nouveau sur le liquide bouillant, avant de reprendre.

- Que ma situation vous ait interpelé fut une surprise, et le fait que vous souhaitiez prendre le temps d’intervenir en ma faveur, un honneur. Et l’idée de servir une femme de pouvoir telle que vous m’attire bien plus que celle de charmer des centaines de nobles impériaux pour conserver quelques misérables bribes de pouvoir en Altdorf. Je vous rendrais ce service, et tâcherais d’être utile à votre délégation, en usant de toutes mes compétences…

Elle laissa la phrase en suspense, quittant du regard la tasse pour jeter un coup d’œil amusé à la comtesse. Elle reprit rapidement la parole néanmoins, pour ne pas laisser le temps à un sous-entendu de germer.

- Cette délégation parlementaire, quel but a-t-elle exactement ? Mieux je serais informée de vos intentions, mieux je serais capable de vous servir, et d’appuyer vos ministres…
Modifié en dernier par [MJ] Bonnepierre le 06 nov. 2013, 14:59, modifié 1 fois.
Raison : 6xp/18xp
Dokhara de Soya, Voie de la Belle Mort, Beauté mortelle

Profil : For 11 | End 11 | Hab 14 | Cha 17 | Int 12 | Ini 13 | Att 12 | Par 11(13) | Tir 10 | Mag 11 | NA 2 | PV 110/110

Compétences :
- Sociales : Diplomatie, Éloquence, Empathie, Étiquette, Séduction
- Artistiques : Chant, Danse, Musique (violon), Tatouage
- Intellectuelles : Alphabétisation, Langue étrangère (kislévarin, strygani)
- Martiales : Ambidextrie, Bagarre, Fuite, Monte, Parade, Résistance accrue (spécialisation alcool), Sang-froid
- Divers : Sens Accrus
- Dons Du Sang : Regard Hypnotique, Régénération Impie
Compétences en cours d'apprentissage :
Escamotage : 1/2
Adresse au tir (arbalètes) : 2/3
Équipement :
Armement :
- Griffe d'Ursun : 18+1d8 dégâts ; 12(24) parade. Rapide. Chaque attaque réussie qui résulte en une perte de points de vie pour l’adversaire inflige -1 Att/Hab/Par le tour suivant. Si trois touches sont infligées au même tour, les malus durent alors 2 tours et infligent un malus supplémentaire de -1 Na. Les malus cumulés ne peuvent pas excéder -4 Att, Hab et Par et -1 Na.
- Main gauche : 8+1d6 dégâts ; 8(16) parade ; Rapide. +2 PAR si utilisée en conjonction avec une autre arme. Lors d'une parade, c'est le score de parade de l'arme en main droite qui compte pour le premier jet, celle de la main gauche pour le second jet si relance.
- Poignard : 12+1d6 dégâts ; 6(12) parade ; Rapide. Peut être utilisé comme arme de jet
- Arbalète : 34+1d8 dégâts : Malus de -2 TIR tous les 30 mètres ; Perforante (4) : Un tir par NA maximum.

Armure :
- Veste et jambières en cuir : 5 de protection partout sauf tête
- Tunique noire druchiie : 2 de protection sur tout le corps
- Cape de dissimulation, permet de devenir invisible si immobile (v. wiki)

Équipement de voyage (fontes de selle, pas systématiquement porté) :
- Sellerie splendide
- Nécessaire de tatoueuse
- Violon
- Arc courbe + flèches des anciennes
- Lame en or marin
- Huile d'amande
- Surplus de drogues, poisons, ingrédients (Dodo a 2 de chaque sur elle, pas plus)


Awards \o/
Warfo Award 2018 du meilleur PJ - RP
Warfo Award 2019 du meilleur PJ - Élaboration
Dream Team 2018 et 2019 avec Lucretia Von Shwitzerhaüm
Miss Vieux Monde 2019 et 2020

Avatar du membre
[MJ] Bonnepierre
Messages : 761

Re: [Dokhara De Soya]: Sur la route de Talabheim...

Message par [MJ] Bonnepierre »

La Comtesse eut un rire – poli ou sincère ? Calculé ou franc ? – à la première remarque de la jeune baronne… Puis exclusivement des sourires amicaux, quoiqu’un peu figées.
Ses yeux, eux, ne quittaient jamais Dokhara.
Finalement elle répondit :

-Oh, ce seront mes ministres qui vous expliqueront le détail de tout cela, tandis que vous voyagerez avec eux… il s’agit d’accords divers à assurer à Beehafen, dans de nombreux domaines. Tout cela serait bien fastidieux à évoquer en cette heure.
Elle eut un instant d’inattention, comme si elle pensait à d’autres choses qui n’avaient rien à voir, puis poursuivit, prenant pour l’occasion un air désolé dont elle ne cacha pas très bien la fausseté :
-Mais ces informations arriverons sans doute bien trop tôt à votre goût, je le crains… Car le départ de la délégation est prévu pour demain matin. Hélas, je le déplore, mais vous ne pourrez guère profiter ni vous reposer durablement en ces lieux… L’hiver vient, vous comprenez, et ses neiges avec lui, mes ministres eussent déjà dû partir. Mimique amusée : Ah, ces lettrés ! Ils sont encore plus lents que les dames à se pomponner !...Si vous me permettez d’user de ce poncif inventé par les mâles…

Là elle attendit bien évidemment un rire fayot de sa jeune invitée.
Puis elle enchaîna, recouvrant son mime navré :

- Bah ! Vous êtes jeune ! La jeunesse n’a pas tant point tant besoin de récupération, et puis comme l’on dit : « les voyages ne forment-ils pas la jeunesse » ?... Je vous promets qu’à votre retour vous pourrez pleinement vous emplir de la capitale et du confort de ma demeure. Et si, je n’en doute pas, vous m’avez servie comme il se doit en Ostermark, vous pourrez ensuite aller vous prélasser en votre fief du Guttow, lequel sera dûment vôtre, enrichi, et ne vous sera plus jamais disputé…

Elle eut un geste élégant pour vous faire resservir du thé – ce que la baronnette soupçonna possiblement d’être un signe connivent, car en même temps que la servante, vint un intendant pour lui glisser un mot à l’oreille. Elise Kreiglitz-Untern prit un air déconfit, puis soupira en se levant, chaise tirée par l’intendant :

-Fi donc ! les affaires du Talabecland sont si envahissantes ! Je suis au regret de vous annoncer que je vais devoir vous abandonner, ma chère amie. Quel malheur ! Moi qui me faisais d’avance une joie de bavarder longuement avec vous de sujets légers !... Il semblerait que je n’aurais le plaisir de vous revoir qu’au printemps, à votre retour…
Sourire précieux, qui se veut aimant comme une mère :
-Mais ne vous inquiétez point, mon enfant, mes gens prendront soin de vous comme de ma pupille, et ils vous guideront en tout pour aider vos préparatifs.
De loin, elle feinta de déposer un baiser sur le front de Dokhara :
-Mon amour et mes espoirs vous accompagnent, Baronne De Soya, que votre soirée soit merveilleuse, et vos entreprises couronnées de succès.

Une inclinaison de tête en guise de salut, et la voilà partie suivie de ces deux cerbères bicolores… Même si elle avait tâché de sauver quelque peu les apparences, assurément les dames de son importance estimaient ne pas devoir perdre longtemps leur temps en compagnie de nobliautes de province…

Après cela, ses serviteurs furent de fait aux petits soins pour Dokhara, laquelle put retrouver son propre cerbère Rhomgar ainsi que ses gens …
Il lui fut proposé de nombreux attentions, friandises, massages, bains, dames de compagnie, puis un éventuel dîner agrémenté d’un baladin de renom, mais jamais de rencontrer oncques d’autre qu’elle qui pût être de noblesse et invité en même temps au Grand Manoir… N’y en avait-il point ? En tout cas les servants – en surveillance ? - se faisaient un devoir de détourner d’elle toute envie de rencontre de ce genre…

Mais de toute façon, Dokhara n’avait-elle point ce soir un rendez vous en un lieu sans doute sordide nommé la Chope de Fer ?
N'hésite pas à faire court (mais tu fais comme tu veux^^): je dis ça pour que tu puisses éventuellement poster plus vite et que Lucrétia (qui t'attends plus ou moins là^^) et toi soyez au plus tôt réunies...
ceci étant, ne te force pas à poster en hâte, non plus, faut jamais se forcer ;)

Avatar du membre
Dokhara de Soya
Warfo Award 2019 du meilleur PJ - Élaboration
Warfo Award 2019 du meilleur PJ - Élaboration
Messages : 217
Lien fiche wiki : http://warforum-jdr.com/wiki-v2/doku.ph ... ra_de_soya
Autres comptes : [MJ] Katarin : Susi Tristepanse Bonchardon

Re: [Dokhara De Soya]: Sur la route de Talabheim...

Message par Dokhara de Soya »

Dokhara retourna à ses appartements à grandes foulées, contenant difficilement son agacement. Elle savait dans quoi elle mettait les pieds, mais avoir dû tenir ce rôle de pantin, en souriant lorsqu’il fallait sourire et en répondant les phrases qu’on attendait qu’elle réponde, avait été profondément déplaisant. C’était un comportement auquel elle n’avait plus l’habitude de se tenir depuis la mort de son père, depuis sa liberté retrouvée.

A peine la deuxième série de doubles portes passées, Rhomgar la rejoignit avec un visage inquiet. Elle ne lui adressa pas un sourire, se contentant d’avancer à grands pas vers sa chambre, où elle s’isola, pour s’effondrer sur son lit. Couchée et observant le plafond, elle laissa ses pensées dériver, et essaya de se calmer.

Elle s’était bien comportée avec la comtesse. Une pointe d’humour, beaucoup de respect, des rires de connivence, elle n’avait pas fait de fausse note. Une brave petite baronne soumise à sa probable sauveuse.

La mission qu’on lui avait allouée était curieuse. La Comtesse avait fait venir Dokhara depuis Altdorf uniquement pour se servir de son joli visage ? C’était flatteur, mais… le contexte restait curieux. Et puis, cette façon d’esquiver le sujet des négociations, de lui présenter la chose comme une tâche aisée sans pour autant entrer dans les détails…

On toqua à sa chambre. Elle bondit hors du lit et se précipita vers la porte, prête à écharper Rhomgar s’il venait à nouveau s’inquiéter pour elle. En ouvrant, elle tomba nez à nez avec une servante du Grand Manoir, qui lui annonça qu’elle pourrait profiter de sa soirée avec tout ce qu’il faut de caresses dans le sens du poil : massages, nourriture, musique…

- Non, merci.


Et elle referma la porte, peut-être un peu trop brusquement, avant de faire les cent pas dans sa chambre. L’agacement se muait en énervement. Elle n’était pas une foutue poule en cage que l’on gavait avant de l’envoyer à l’abattoir ! Et si un bain, un massage ou une autre attention auraient pu la détendre, il n’était plus question pour Dokhara d’accepter ce que la Comtesse daignait lui offrir.

Cette fois, la musique ne l’aiderait pas à s’apaiser.

Elle se baissa pour attraper sous son lit le sac de toile qui accompagne toujours ses valises, celui qu’elle demande à ne jamais être ouvert. Puis elle sortit de ses appartements comme une flèche, jetant le bagage dans les mains de Rhomgar, avant de lui demander de la suivre.

Elle sortit du Grand Manoir, accompagnée par son fidèle garde du corps. Lorsque quelques curieux s’intéressèrent à sa destination, elle répondit sobrement et avec le sourire qu’elle souhaitait profiter de la ville avant son départ prochain. Elle n’avait même pas encore informé ses serviteurs de leur voyage du lendemain. Bah, ils ont des oreilles, s’ils sont attentifs, les bruits de couloirs devraient suffire pour les mettre au courant.

Elle traversa le quartier châtelain en errant quelque peu, faisant mine de s’intéresser à l’architecture locale. Et s’il y avait quelques endroits devant lesquels s’extasier en effet, Dokhara n’avait nullement envie de profiter de plaisirs si intellectuels, mais si jamais quelqu’un de la cour l’observait, il valait mieux donner le change. Elle rejoignit, après une heure de promenade silencieuse en compagnie de son garde du corps, le quartier de la Loi, où elle chercha une auberge pour la nuit.

Après avoir vérifié, avec l’aide de son garde du corps, qu’elle n’avait pas été suivie, elle entra dans une auberge qui lui donna satisfaction. Demandant au tenancier une chambre pour la nuit, située au rez-de-chaussée et avec fenêtre sur rue, elle s’y rendit, et reprit son sac à Rhomgar.

- Merci Rhom. Tu connais la suite. Inutile de protester, tu sais que j’aime être seule quand je me mêle à une foule. Garde ma chambre et mes affaires. Je reviendrais sans doute tard.

Elle s’enferma, puis se déshabilla. Elle ouvrit ensuite le sac en toile, et en sortit ses habits de rue : une chemise blanche légèrement ouverte en V sur le haut, un pantalon en cuir marron sombre, une paire de bottes assorties et un foulard rouge qu’elle noua autour de sa tête pour dissimuler son impressionnante chevelure. Puis elle s’appliqua un peu de maquillage noir pour ternir son visage et ses mains, pour les « salir un peu ». Ses habits avaient déjà reçu ce type de traitement, de la boue séchée recouvrant ses bottes et le bas du pantalon, et sa chemise tirant sur le gris par endroits, avec quelques tâches et déchirures.

Elle ouvrit sa fenêtre, puis bondit dans la rue. Dokhara de Soya avait besoin de se défouler, elle avait besoin d’action, peut-être même de violence. Retrouver quelques heures l’impression fugace de contrôler sa vie.

A grandes enjambées, Dokhara rejoignit la Chope de Fer, à la recherche de ses nouveaux amis.
Modifié en dernier par [MJ] Bonnepierre le 28 nov. 2013, 20:23, modifié 1 fois.
Raison : 6xp/24xp
Dokhara de Soya, Voie de la Belle Mort, Beauté mortelle

Profil : For 11 | End 11 | Hab 14 | Cha 17 | Int 12 | Ini 13 | Att 12 | Par 11(13) | Tir 10 | Mag 11 | NA 2 | PV 110/110

Compétences :
- Sociales : Diplomatie, Éloquence, Empathie, Étiquette, Séduction
- Artistiques : Chant, Danse, Musique (violon), Tatouage
- Intellectuelles : Alphabétisation, Langue étrangère (kislévarin, strygani)
- Martiales : Ambidextrie, Bagarre, Fuite, Monte, Parade, Résistance accrue (spécialisation alcool), Sang-froid
- Divers : Sens Accrus
- Dons Du Sang : Regard Hypnotique, Régénération Impie
Compétences en cours d'apprentissage :
Escamotage : 1/2
Adresse au tir (arbalètes) : 2/3
Équipement :
Armement :
- Griffe d'Ursun : 18+1d8 dégâts ; 12(24) parade. Rapide. Chaque attaque réussie qui résulte en une perte de points de vie pour l’adversaire inflige -1 Att/Hab/Par le tour suivant. Si trois touches sont infligées au même tour, les malus durent alors 2 tours et infligent un malus supplémentaire de -1 Na. Les malus cumulés ne peuvent pas excéder -4 Att, Hab et Par et -1 Na.
- Main gauche : 8+1d6 dégâts ; 8(16) parade ; Rapide. +2 PAR si utilisée en conjonction avec une autre arme. Lors d'une parade, c'est le score de parade de l'arme en main droite qui compte pour le premier jet, celle de la main gauche pour le second jet si relance.
- Poignard : 12+1d6 dégâts ; 6(12) parade ; Rapide. Peut être utilisé comme arme de jet
- Arbalète : 34+1d8 dégâts : Malus de -2 TIR tous les 30 mètres ; Perforante (4) : Un tir par NA maximum.

Armure :
- Veste et jambières en cuir : 5 de protection partout sauf tête
- Tunique noire druchiie : 2 de protection sur tout le corps
- Cape de dissimulation, permet de devenir invisible si immobile (v. wiki)

Équipement de voyage (fontes de selle, pas systématiquement porté) :
- Sellerie splendide
- Nécessaire de tatoueuse
- Violon
- Arc courbe + flèches des anciennes
- Lame en or marin
- Huile d'amande
- Surplus de drogues, poisons, ingrédients (Dodo a 2 de chaque sur elle, pas plus)


Awards \o/
Warfo Award 2018 du meilleur PJ - RP
Warfo Award 2019 du meilleur PJ - Élaboration
Dream Team 2018 et 2019 avec Lucretia Von Shwitzerhaüm
Miss Vieux Monde 2019 et 2020

Répondre

Retourner vers « Talabecland »