Bratian. Fin de l'automne.Citation d'un post de la page 11:Pardon, je ne l'ai pas rappelé dans mon dernier post, mais l'ancien maire radin Rosen est mort, tué par les Feuerbach qui voulaient te faire accuser... mais les villageois n'y croient plus, bien sûr: tu es la sauveuse du pays, 30 miliciens en témoignent, ainsi que - et surtout -Machser... puis de toute façon les prisonniers avouent ensuite...Vers où que furent partis la lahmiane et son otage, ils entendirent hurler dans la pluie:
-Alerte! Alerte! Au secours! La Baronne a tué le maire! Et elle a enlevé l'Oracle! Aux armes! C'est un démon! Pas une femme! Un démon!
C'était la voix des gardes Feuerbach auxquels ils venaient d'échapper. Ils alarmaient le bourg pour une sorte de battue... mais une battue au démon?
Quelques jours passèrent. Entre bruine, pluie et nuages, qui nappaient les forêts d'humidité. Un temps Nord-Tallabecland dans toute sa splendeur... Certes, ces rincées incessantes agacèrent peut-être Lucrétia, mais pour elle, il y avait bien pire qu'un pays sans soleil n'est-il pas?
La reconstruction du manoir allait bon train: les prisonniers se tuaient à la tâche -pas le choix - et les villageois, notamment les miliciens, participaient avec ardeur: ce n'était pas une corvée pour eux, c'était un devoir, pour une si bonne baronne! L'Oracle Machser le leur rappelait d'ailleurs si besoin: c'était fou le talent de ce faux prêtre pour galvaniser les foules!
L'on pouvait espérer que le logis baronnal redeviendrait habitable dans une semaine - les pierres étaient toujours là, rappelons le - et qu'il serait pleinement rénové durant le premier mois d'hiver... Les jardins attendraient le printemps et l'été pour redevenir accueillants.
Ce jour, fin de matinée brumeuse, Machser fut convoqué en la mairie par Lucrétia : L'endroit, pour l'heure inoccupé, se prêtait bien aux affaires administrative, non pas?
Le crâne savamment rasé, faisant apparaître des motifs de comète et de griffons, le faux prêtre fut tout à fait ponctuel. Revêtu de ses épaulières et de sa toge noire, son grand marteau luisant en mains, il était incroyable de crédibilité; Si la lahmiane ne savait pas ce qu'elle savait, elle s'y tromperait...
Il était nerveux, par contre, maintenant seul avec elle. N'était-il pas le seul des environs à connaître sa vraie nature, à elle aussi? Ou du moins s'en douter fortement... et s'en inquiéter.
Il semblait presque rétabli: quelques petits restes de brûlures sur son visage le marqueraient à jamais... mais cela lui donnait un air valeureux.
Il avait laissé ses "fidèles" hors, en planton devant l'entrée de la bâtisse (Machser avait toujours quelques miliciens fanatiques avec lui... )
-Moi? Chef de la milice?... Et vous conseiller pour un nouveau maire? avait-il répété, très humble maintenant que nul ne le voyait faire hormis Lucrétia: C'est beaucoup d'honneur et de confiance. Je vous en remercie... surtout que vous savez mes anciennes féautés... que je renie totalement, bien sûr: vous êtes ma seule et unique maîtresse, désormais, quel que soit la piété dont je fais montre en public. Je vous serai à jamais redevable de la mansuétude que vous m'avez offerte, ma loyauté envers vos ennemis était forcée...
Soyez sûre de mon dévouement éternel.
Il en faisait peut-être un peu trop, mais qui ne l'imiterait pas en présence d'une femme vampire de cette valeur? Et puis surtout il respirait la sincérité (et la peur?)... il réfléchit un instant:
-Dites moi si j'outrepasses mes prérogatives mais... je ne crois pas être l'homme de la situation pour le poste de milicien en chef... permettez que je m'explique:
-Tout d'abord, je suis censé être un homme de religion: je ne pourrais vous forger de façon crédible qu'une "milice religieuse", ce que je ne pense pas que vous voulez... et même si je ne le voulais pas, elle le deviendrai de part l'influence que j'ai sur ces choses là au bourg...
-Par ailleurs, et c'est même peut-être plus important encore: je n'y connais rien en commandement d'armées. Mes ordres en cas de force majeure seraient fallacieux, mauvais... Et je ne pense pas non plus que vous voulez une milice mal dirigée...
Moi je suis bon pour fidéliser, pour contrôler à distance, voire pour recruter... mais pour décider de stratégies? ça non, pas vraiment... J'ai un nom à vous proposer cependant: "Haagen Ostsön": c'est un "perdu de l'Ostland" droit et loyal, qui me fait l'heur de m'écouter, et surtout qui fut sous-officier pendant la guerre contre Archaon: croyez moi, c'est le meilleur choix...
... quoique le bûcheron, là, "Anton", bien que vous l'ayez mis en prison de dégrisement, il vous adore; Et de fait il ne bois plus... Mais celui-là je vous le conseillerait plutôt comme garde personnel - et coupeur de bois? (vague sourire, vite résorbé par son inquiétude) - c'est vraiment un colosse! Et il n'est pas assez intelligent, ni vénal, ni calculateur pour trahir ou s'enfuir... Un bon entrainement orchestré par Haagen, et vous auriez certainement un foudre de guerre auprès de vous, Madame...
Spécialiste de long discours et de prêchi-prêcha, Machser s'étendait: mais ici, point de grandiloquence ou de supériorité, on aurait dit un estudiant qui voulait bien paraître devant son professeur:
-Quant au maire...
Déformation professionnelle, il plaça son index le long de son front, comme pour un "oracle", pour s'aider à penser:
-Je ne saurais que conseiller "Hugo Bergamm"... C'est un type bien... généreux mais réaliste, équilibré, qui ne parle pas pour rien... avec du caractère, mais dans le bon sens... oui, il serait parfait... s'il accepte...
Etant donné qu'il tient une auberge, il a des notions de finances et de comptabilité...
A propos d'auberge, Peter Schmidt, du "sanglier bleu", c'est une crevure... Outre que, bon, il exploite des prostituées- ça, il en faut, hélas - ce type, on en fait ce qu'on veut avec un peu d'or: pardonnez moi mais on l'a payé pour des rumeurs méchantes sur vous, il les a dites, on l'a payé pour, excusez de l'expression, "bourrer la gueule" au grand bûcheron et vos plus fidèles miliciens, il l'a fait...
Un rictus sadique - mais sans mensonge - s'afficha brièvement sur les traits de Machser:
-Il a même osé blaguer à un garde Feuerbach qu'il vous prendrait bien pour travailler chez lui...
Silence. après cette dernière phrase un peu trop osée, Machser se dit sans doute qu'il ferait mieux de s'arrêter là.
Rien dans son expression ne trahissait le mensonge ou la manipulation, au contraire il semblait vraiment vouloir jouer franc jeu... mais avec ce genre de comédien, qui savait?
La sagacité de la lahmiane était toutefois exceptionnelle en général. De son avis, il se montrait honnête et franc... l'homme était en réalité terrorisé par elle, comment pouvait-il en être autrement?... pour l'instant...
L'homme se présenta au garde à vous militaire, totalement respectueux.
La trentaine, il se dégarnissait déjà du front. Bien entretenu physiquement, il avait de fait un regard franc et loyal.
Les renseignements obtenue par d'autres sources que Machser en faisaient un homme discipliné et carré... mais juste... Il était déjà le "maître d'exercice" de la milice; Seul hic potentiel: il était tout de même particulièrement dévot envers Sigmar...
Convocation de Hugo Bergamm:
Celui là était bien différent: plus âgé, robuste talabecclander touche-à-tout, il paraissait méfiant, quoique sachant son rang. Pas très bavard...
Les informations de Lucrétia en faisaient un homme apprécié de la populace, serviable et roublard, avec du bon sens, qui gérait bien son affaire sans faire de tort à personne...
Reçue en une fin d'après-midi pluvieuse... quelques jours après le drame.
Cher Baronne Von Schwitzerhaum,
La rumeur m'a apris les terible problème que vous avez eu. Et je vous aporte par cette missive tout mon soutien.
Vous le saviez deja, je suis votre ami. Mes gent ayant aperçu de grandes fumé nocturne ver chez vous, je deplore de ne pas avoir pu vous envoyer de soutien, mais, vous le savez peut-être aussi, je ne dispose pas d'une armé conséquente.
Je suis heureu de vous savoir sauve et sauvé. Et je réitaire ma galante invitation à votre encontre, s'il me permé.
Soyez donc la bienvenu en mon domaine, Madame ma voisine, mon hospitalité vous est aquise. Nous pourons alor discuter de ces méchans qui sont nos ennemi à tout deux.
Votre ami.(défunt)
Geoff Himmergriff, Baron du Freital et de l'Ahlbeck.
Hélas, mille fois hélas, lequel a péri tout récemment d'une flèche inopportune de votre aimé serviteur, Dame jalousée de Rhya, bénie de Ladriel, et maudite par tous les autres dieux... Comme l'on peut dire, qui a vécu par le démon périra par un autre démon:...Moi...
Votre serviteur, adorée voisine.
DL
Pour ce qui était de la "rumeur" évoquée par feu(?) Himmergriff, il va de soi que les villageois parlent, que les voyageurs transmettent... Les nouvelles de la mésaventure de Bratian sortaient de Bratian...
D'ailleurs, à ce propos:
Visite du Chevalier Otto Von Fhur, envoyé depuis Beck par le Comte Josef von Behring:
Le matin suivant, pluvieux lui aussi... devant la demeure improvisée de Lucrétia sise près de son manoir:
L'homme, dans une armure bronzée damasquinée de bleus, était avenant, dans un type impérial. Mais "avenant" sans plus, bien que son visage était adorablement glabre et amène...
En vérité - et il fallait s'y faire désormais! - en comparaison de Domi Lindellindele, la plupart semblait quelconque, sans esprit, sans talents véritables...
Son cheval était un bel étalon, il avait une épée, qu'il planta immédiatement dans le sol, s’agenouillant devant lucrétia lorsqu'elle vint à lui. Il avait quatre soldats avec lui:
-Dame Baronne Von Schwitzerhäum, je suis Otto Von Fhur, envoyé depuis Beck par le Comte Josef von Behring.
Je viens me mettre à votre service immédiat, ainsi que ces hommes.
Il ne dit rien de plus.
Une chose intemporelle:
Lucrétia avait soif de sang. Elle était éternellement faible, rongée par de l'ancien argent en son flanc...
Tu es toujours à 86/140 pv