[Arzhvael et Ombeline] Noble désordre

Le Talabecland se trouve au coeur de l'Empire, et ses armées prennent souvent la forme de petites forces d'élites. Helmut Feuerbach est porté disparu, mais sa cour est toujours dans la Cité de Talabheim.

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[MJ] Bonnepierre
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Re: [Arzhvael et Ombeline] Noble désordre

Message par [MJ] Bonnepierre »

Plus tôt dans la journée:

-Björn Bäkersohn, Votre Seigneurie, s'était timidement présenté le jeune porteur des lettres de Machser. Je suis un des fils de Brönn.... le heu... boulanger de votre bourg...
Il avait déjà grandement remercié sa baronne avec un sincère contentement pour les pièces d'argent... Puis il s'était trouvé avec sans doute la plus formidable somme qu'il n'eut jamais porté: 12 couronnes d'or sonnantes et trébuchantes!
Après moult salutations, lui et "ses" deux miliciens s'en étaient allés, et déjà, alors qu'ils n'étaient même pas sortis du domaine, l'ouïe fine de Lucrétia perçut que les miliciens négociait le partage de l'argent donné... (l'argent, pas les couronnes d'or bien sûr!)

Durant toute cette entrevue, Otto Von Fhur n'était pas loin - assez pour n'être point indiscret, mais pas trop, pour pouvoir agir si besoin - Il était accompagné de deux de ses soldats.
Au vu des récents événements en Bratian, le Chevalier de Beck ne laissait jamais sa nouvelle maîtresse chérie sans garde rapprochée.

Le soir. Grêle et tonnerre sur Bratian:

Les six soldats de Talabheim se montrèrent bien aises, et reconnaissant, de pouvoir aller se réchauffer dans le Manoir de Lucrétia au lieu d'une bâtisse subalterne, et encore plus de la collation chaude que leur amena Elsa; Respectueux des lieux, ils avaient laissés leurs capes trempées au vestibule d'entrée, et se regardèrent avec d'heureux regards goguenards lorsqu'ils purent se régaler de copieux restes de ragoût; Certains regards égrillards s'attardèrent certes avec une discrétion relative sur le séant rebondi de la servante... mais hé! ce n'était point des chevaliers, juste des soudards harassé d'une longue chevauchée...
Calmant d'emblée leurs débuts d'ardeur, Otto se chargea de leur faire la conversation, leur demandant si leur voyage avait été bon, ce genre de choses... Il y avait un soldat du chevalier à chaque coin de la grande salle.

Fatigué ou pas - d'autant qu'il n'était plus tout jeune - Herrmund Gobz n'en était pas moins resté debout, droit et sérieux, tandis que Lucrétia avait lu la lettre de la Comtesse.
C'était de fait un homme d'un certain âge, mais encore digne. Si sur son visage se lisait une certaine lassitude - générale, non pas d'être ici - il n'en paraissait pas moins droit et consciencieux...
Du moins est-ce l'impression que Lucrétia eut de lui.

Image

Après que la lahmiane lui eût donnée sa réponse positive quant à sa venue dans la délégation pour Beehafen, il inclina la tête avec respect:

-Ainsi soit-il, la Comtesse en sera ravie...
Court silence, réflexif:
- Sur un autre sujet, le choix final sera bien évidemment vôtre Madame, mais c'est à moi que la Dame de Talabheim avait pensé pour occuper le poste d'intendant en chef de votre fief, si jamais celui-ci n'était toujours point pourvu. D'où aussi ma venue en avance sur vos terres, car la délégation ne restera guère, devant parvenir à Beehafen avant les neiges... Et il convient de bien connaitre celui qui gérera vos biens en votre absence avant que de le laisser faire.

Aménageant un nouveau silence, d'usage, il enchaîna sur une courte présentation. Sa voix était grave, d'un sérieux qui en imposait, mais aussi empli d'humilité:

-J'ai été un des secrétaires particuliers de la Comtesse Kreiglitz-Untern durant dix années. Etant rompu de façon générale à l'exercice de la gestion, l'on peut dire que mes spécialités sont de l'ordre du commerce fluvial et du bois. Il y a de grandes choses à faire à Bratian, portail entre l'Otsermark, l'Ostland et le Kislev avec le Talabecland. Cela pourrait devenir un chef lieu de grande importance, vous le savez sans doute... mais peut-être n'est-ce point votre volonté.

il était vrai que, si l'on réfléchissait un peu, feu l'ancien seigneur du Bratian s'était montré bien renfermé, pouvait-on se dire, ou bien peu éclairé en matière de négoce... Car la position géographique du domaine de Lucrétia était vraiment particulière.

Un autre jour?

Escortée d'Otto - et peut-être aussi de quelques uns de ses soldats, à la demande du Chevalier? - la baronne se rendit possiblement et inopinément au temple Sigmarite de Grunwald...
il y avait alors sans doute de nombreux miliciens sur la place du Temple, en exercice, et déjà en chemin, elle put sûrement voir que de nombreuses escouades patrouillaient la campagne... Le bourg était bien gardé - surgardé, pourrait-on même se dire - et son "armée" bien disciplinée et hiérarchisée...

Le rubicond Père Fritz était comme souvent sur les marches du Temple, inoccupé maintenant que l'"Oracle" l'avait supplanté. Mais il n'en paraissait pas du tout contrit, au contraire... Comment ne pas céder sa place à un si saint homme?
et, pourquoi pas, se demandait s’il n’était pas possible d’obtenir des visions sur ce qui se passait à Beehafen, s’il était si zélé et prévoyant que cela.
cette pensée de lucrétia était bien enetndu ironique, n'est-ce-pas? Il ne faut pas oublier que Machser est un imposteur!^^

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Lucretia Von Shwitzerhaüm
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Re: [Arzhvael et Ombeline] Noble désordre

Message par Lucretia Von Shwitzerhaüm »

  • La question se posait, effectivement. La baronne des lieux s’en allait loin de chez elle, poussée par les ordres d’une comtesse qu’elle ne pouvait décemment pas se permettre de se mettre à dos et qu’elle appréciait de toute façon, et, cela, pour une assez longue durée. Carl était mort depuis quelques temps déjà, et avec lui, un personnage important chargé de jouer les intendants auprès de Lucretia. Quelqu’un qui gérait le manoir et était au fait de tout ce qui pouvait bien passer entre ses murs, quelqu’un qui connaissait bien les différents habitants du village que la jeune femme possédait et qui, s’il n’était pas maire, avait son mot à dire concernant chaque entreprise dans laquelle se lançait Bratian. Qui devait-elle nommer pour la représenter au manoir et s’assurer du bon fonctionnement de ses propriétés, durant son absence ?

    L’homme d’un certain âge qu’elle avait invité chez elle s’était naturellement proposé. Ou plutôt, plus que proposé, c’était Elise Kreiglitz-Untern elle-même qui l’avait chargé de prendre la relève lorsque s’en irait la baronne. Un grand secrétaire personnel de cette dernière, en qui elle avait probablement toute confiance, voilà qui s’avérait assez convainquant. Peut-être était-il noble, mais sûrement avait-il toutes les connaissances requises pour endosser la charge d’intendant et la mener à bien. S’agissait-il d’une promotion à sa manière que de passer de grand secrétaire à intendant d’un petit village ?

    « Il convient de bien connaître la personne qui gérera mes terres en mon absence… Précisément. Il est vrai que je ne vous connais aucunement, si ce n’est depuis quelques minutes déjà, mais j’ai toute confiance en notre comtesse Elise Kreiglitz-Untern et, si jamais elle m’assure que vous êtes assez compétent pour se faire, alors je me fie et à elle, et à vous les yeux fermés.

    Quant à savoir ce que je voudrais faire de Bratian… Il est vrai que la position de ce hameau est quelque peu particulière, mais il en va de même des autres bourgs qui se situent dans les environs. Ce que je souhaite avant tout, c’est le bien-être des habitants placés sous ma responsabilité –et la vôtre, ainsi-, et que jamais le village ne tombe aux mains des Feuerbach. »


    ***

    Comme toujours, l’activité dans le village était d’autant plus présente que la quantité de miliciens n’avait cessé d’augmenter ces derniers temps, et il régnait à travers les rues comme un climat de guerre imminente que Lucretia n’appréciait pas vraiment. En compagnie d’Otto et de plusieurs soldats qui appartenaient à ce dernier, la baronne marchait entre les rangs d’autres soldats qui, eux, avaient rejoint les rangs de Macher.
    Parvenue devant le temps de Sigmar, elle aperçut le Père Fritz et sa mine rouge pivoine, comme si celui-ci ne passait son temps qu’à boire depuis que l’oracle l’avait supplanté. Pas étonnant, si fait, qu’il prît son rôle avec tant de bonhommie.

    « Bonjour, mon Père. Je sais que ma visite est inopinée et que je ne me suis pas annoncée, mais il s’agit d’une affaire urgente que je dois régler en tête à tête avec Mascher. Pouvez-vous me conduire à lui, je vous prie, qu’il soit occupé ou non ? »
    Si je peux être en entretien avec Mascher, en tête à tête, je lui demande la raison précise pour laquelle il n’a pas voulu se déplacer alors que je l’avais fait mander. Il a beau prétexter prier, je sais aussi bien que lui qu’il n’est qu’un comédien, rien de plus.
Modifié en dernier par [MJ] Bonnepierre le 28 nov. 2013, 23:44, modifié 2 fois.
Raison : 4xp/44xp (tu veux la comp équitation à 20xp au fait?)
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Ma Fiche
Objets particuliers:
- * Anneau Nowelleux (+1 INI)
- Amulette (relance d'un EC: 2/3 utilisations disponibles)

Compétences acquises et Dons du Sang

COMBAT :
Attaque : Coup précis (3), Arme de prédilection ( épée à une main)
Défense : Esquive, Acrobatie de combat, Sang vif (2) (DDS), Coriace,
Autres : Régénération Impie (DDS), Innocence Perdue (DDS), Valse Macabre


MAGIE :
- Sens de la Magie
- Conscience de la Magie
- Maîtrise de l'Aethyr - niveau 3

CHARISME :
- Diplomatie
- Éloquence
- Séduction
- Intimidation
- Comédie
- Etiquette
- Intrigue de cour

INTELLIGENCE :
- Domination (DDS)
- Érudition
- Littérature
- Linguistique
- Histoire
- Administration
- Enseignement
- Connaissance végétale
- Langue étrangère : Kislévarin
- Connaissance des démons

INITIATIVE / HABILETE :
- Sang vif (DDS)
- Réflexes éclairs
- Escalade
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- Sens Accrus
- Vision nocturne

AUTRES :
- Défi de l'Aube (DDS)
- Ame Profane (DDS)
- Forme de Familier : Corneille (DDS)
- Sang argenté (DDS)
- Alphabétisation
- Force accrue
- Chance
- Préparation des poisons

Inventaire :
- Griffe d'Ursun
- Veste de cuir & pèlerine en "voyage" / robe habillée en "réception"
- Anneau de promptitude
- Bague du tumulus
- Sacoche de chanvre
- Lettre de la comtesse
- Gemmes et pépites d'or
- Fleur de salicaire
- Glandes à venin
- Poison (?)

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[MJ] Bonnepierre
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Re: [Arzhvael et Ombeline] Noble désordre

Message par [MJ] Bonnepierre »

-La peur, Madame.
Ainsi avait répondu sans ambages ce filou de Machser au pourquoi de sa non-présence au manoir alors que la Baronne l'avait fait mander.

Mais n'allons point trop vite en besogne.
Avant cela, le Père Fritz, malgré un air ennuyé à l'idée de déranger le Sacrosaint Oracle en prière, avait tout de même, et comme de bien entendu, accédé à la demande de Lucrétia. Entrant avec elle et son escorte dans le petit temple guerrier, il avait envoyé un novice du culte quérir Machser - "le Grand prêtre", avait été son appellation exacte - et celui-ci n'avait guère tardé à se montrer:
Il était sorti de ses quartiers personnels accompagné de quatre miliciens parmi les plus martiaux, costauds, les mieux équipés... et les plus dévots?

-L'Oracle craint pour sa sécurité, expliqua à voix basse le père fritz à sa noble invitée, comme si c'était parole d'Evangile. Les ennemis de sigmar sont partout, et peuvent prendre toutes les formes, et comme il est son plus saint serviteur...

Machser reçut Lucrétia tout au fond de l'édifice, près de l'autel du culte surmonté de la Torche, du Marteau et de la Comète. Cela n'était pas vraiment un tête à tête, car ils étaient à portée de vue de ses miliciens et d'Otto et ses soldats, mais ceux-ci, restés proche du porche d'entrée n'entendraient rien si ni lui ni la baronne n'haussaient le ton.
Le salut que Machser avait offert à Lucrétia fut sans doute bien trop raide à son goût, mais dans son regard craintif, qu'elle seule voyait, il apparaissait clair que cela n'était que pour le décorum... S'il ne portait point ses armures sous sa toge noire, il avait son beau marteau d'argent, et son crâne rasé de frais ne laissait apercevoir de cheveux que des représentations stylisées du Griffon et de la Comète.

Et donc:
-La peur, Madame.
Voilà qu'elle fut sa première réponse, loin de toute oreille, mais non d'yeux... Il s'en expliqua à basse voix, dos tourné aux gens de l'entrée, le mode choisi pour ce "tête à tête visible" témoignant bien de son angoisse à se retrouver vraiment seul avec la lahmiane:
-Ne vous en offensez point, je vous en supplie; J'oeuvre pour vous, et seulement pour vous. Mes sermons fustigent sans cesse les "maudits Feuerbach", j'en fais protéger vos terres par une milice efficace et accrue, et depuis peu je contre toutes les "calomnies" que les lettres de Beehafen ont fait circuler... et je fais votre éloge: Jamais bourg n'a autant aimé sa baronne.
Il était on-ne-peut plus respectueux - terrifié?... mais qui savait vraiment avec ce genre de comédien? L'homme était expert pour ne montrer que ce qu'il voulait, non pas?
-Comprenez moi, je vous en implore, reprit-il après un court silence, et comme s'il lisait les pensées: Vous savez qui je suis. Un trompeur. Il est d'évidence que vous ne pouvez point m'accorder totalement fiance - même si vous le devriez, je vous en assure sur mon âme... Mais de fait j'ai peur, oui... Peur d'être mordu, ensorcelé, ou que sais-je encore? Voire même que par tranquillité d'esprit vous ne vouliez carrément vous débarrasser de moi...

Il se tut, avec un coup d'oeil nerveux pour s'assurer que ses miliciens étaient toujours aux aguets, là bas à l'entrée du temple, avant de regarder Lucrétia avec une poltronne déférence...
Tests de psychologies cachés
La lahmiane avait du flair; Si bon comédien fût-il, elle pensait voir à travers son jeu... Bien qu'il n'y avait guère à voir:
Machser était vraiment terrifié par elle.
De fait, Machser ne la trahirait pas sans y être obligé par quelque chose ou quelqu'un de plus terrifiant encore.
Curieusement, il ne la détestait pourtant pas, selon elle: non, sûrement pas. Bien qu'effrayé par cette maîtresse, il était peut-être en même temps rassuré, de façon certes paradoxale, d'en posséder une si puissante...
Après, bien sûr, l'homme était ambitieux, c'était évident... et jamais, pouvait-on penser, il n'avait eu autant de pouvoir qu'il en avait sur le village de Grunwald. c'était quelque chose qu'il voulait garder, voire sans doute renforcer... Mais comme observé précédemment, quel meilleur gage de conserver ce pouvoir que d'avoir une suzeraine si extraordinaire?
Test d'INT +1: 16, réussi
Si avoir pénétré un lieu saint démangea peut-être un brin Lucrétia, cela ne fut que de l'ordre de l'insignifiant désagrément.

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Lucretia Von Shwitzerhaüm
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Re: [Arzhvael et Ombeline] Noble désordre

Message par Lucretia Von Shwitzerhaüm »

  • Ok pour ladite compétence.
    Après qu’elle eût posé sa question, le visage rougeaux et amène du père Fritz se ferma quelque peu, soucieux de devoir déranger ce si grand saint homme qu’incarnait Mascher. C’était que l’on ne pouvait décemment pas se permettre de perturber la concentration que requérait la communion divine, et l’oracle faisait assurément appel à tout son savoir religieux pour être impétré de la connaissance de Sigmar. Mais Lucretia était ce qu’elle était ; la plus haute autorité qui régnait sur le petit village de Bratian et ses environs, la baronne devant laquelle quiconque devait s’incliner devant la moindre de ses foucades. Et le second Sigmarite n’était point celui qui dérogerait à cette règle.
    Prenant les devants et se transformant en guide pour un très court instant, le père Fritz demandant à la jeune femme de bien vouloir le suivre avant de pénétrer dans le temple.

    Lucretia était sûre d’elle ; elle ne faiblirait pas. Sigmar n’était qu’un faux dieu, un cadavre que l’on avait canonisé puis divinisé à tort afin de rassurer les âmes faibles et incertaines. Si ses prouesses martiales n’étaient plus à prouver, il n’avait été efficace que de son vivant et ne représentait désormais plus aucun danger pour la jeune femme et ceux de sa nature. La puissance de l’homme ne résidait que dans la foi que lui accordaient les mortels lorsqu’elle ne lui accordait que son dédain ou, tout au pire, un semblant de respect pour ce qu’il avait incarné il y avait de cela plus de deux milles ans. Et pourtant, un petit doute subsistait en elle alors qu’elle effectuait ses premiers pas, foulant le sol sacré des lieux. Un petit frissonnement, peut-être, une légère démangeaison qui ne perdura que l’espace de quelques instants avant d’être rapidement balayée par l’écrasante volonté de la jeune femme. Droitement, dignement, eu égard à ce rang qui était le sien, Lucretia avança sous les claveaux et clefs de voûtes qui composaient le temple en direction d’un Mascher qui venait lui aussi tout droit à sa rencontre.

    L’homme était entouré d’une petite escouade de miliciens, lesquels paraissaient mettre du cœur dans le rôle qui leur avait été confié. Visage fermé et neutre, ils protégeaient ledit saint homme, même au cœur d’un endroit où résidait sa foi, là où il était censé être le plus en sécurité. Ou n’était-ce là qu’une parade qui exhibait le pouvoir qu’il pouvait avoir sur chacun des êtres qui adhéraient à son ordre ?
    Le père Fritz confirma que la première hypothèse s’avérait être la bonne en lui murmurant quelques mots, tout bas, alors qu’ils marchaient quiètement dans le silence religieux de la demeure de Sigmar. Lucretia acquiesça posément d’un léger signe de la tête, marquant bien sa compréhension pour ces mesures de précaution. Enfin, les quatre gardes qui escortaient l’oracle se détachèrent de lui, s’arrêtant soudainement, et Mascher fit quelques pas de plus avant de faire de même, bientôt rejoint par la baronne qui avait ordonné à Otto, d’un discret signe de la main, d’agir de même.

    Comme d’ordinaire mais étrangement, le vis-à-vis de la jeune femme, qu’elle avait maintes fois côtoyé, affichait une mine guère rassurée alors même qu’il se trouvait au beau milieu de son propre temple et en compagnie de ses propres hommes. Mais l’homme cachait bien ses émotions, et celles-ci n’étaient perceptibles que dans le fin fond de ses yeux ou dans les quelques rares tics qu’il pouvait avoir lorsqu’il était nerveux, sans quoi s’était-il drapé dans une arrogance et une assurance qui demeuraient l’apanage des élus des dieux. Le salut qui en survint s’avéra être raide et faible, compte tenu des circonstances, tant et si bien que Lucretia haussa un sourcil avant de le fustiger du regard.
    « Eussiez-vous oublié que vous n’êtes qu’un simple comédien et que, aux yeux de tous, quand bien même incarnez-vous un saint, vous n’êtes qu’un pantin mortel s’agitant faiblement dans les griffes de celui qui s’en amuse ? Et je me tiens présente, devant vous, dans ce lieu où sont soi-disant bannis ceux de ma nature… Sigmar m’est insignifiant, et vous feriez bien de vous en rappeler. »

    Si ses propos avaient été murmurés de telle façon à ce que seul Mascher pût les entendre, ils avaient été proférés avec une force et une morgue certaine après le petit affront dont l’avait affublé son vis-à-vis.
    « Peur. Cela peut s’avérer très indiqué après pareille déférence à mon égard. Cela dit, le discours de l’oracle la calma quelque peu. Mais je ne suis pas là pour ça, même si votre statut d’élu n’inclue aucunement que vous me teniez tête et qui me semble des plus logiques que vous continuiez d’endiguer les tentatives des Feuerbach souhaitant ternir mon image. Je suis venue vous annoncer que je m’absente pour quelque temps en direction de l’Ostermark, après que la comtesse Elise Kreiglitz-Untern m’ait confié une mission diplomatique. En mon absence, un de ses plus proches secrétaires, Herr Björn Bäkersohn, prendra la relève et s’appliquera à administrer et à développer Bratian tel que je l’ai fait. Il va donc de soi que, si vous ne lui témoignez pas la crainte que vous avez d’ordinaire pour ma personne, vous obéirez à son commandement et que vous tiendrez d’avisés conseils s’il vous le demande, pour le bien de ce qui se trouve être mes terres. Lors de mon retour, je m’assurerai que tout le nécessaire aura bien été fait. »
    Et après un salut aussi bref et raide que celui dont il l’avait gratifiée, la jeune femme quitta le plus simplement du monde les lieux, suivie de près par Otto et sa propre garde.

    Elle croyait en ce qu’avait dit Mascher et avait véritablement vu au fond de son regard la véracité de ses propos. Une vérité qui avait éclaté au grand jour, muée par la peur d’un homme qui connaissait la puissance de celle qu’il servait et qu’il craignait. Lucretia n’avait certainement pas pour habitude de cultiver la peur dans le cœur de ses sujets, mais il semblait bel et bien que, pour cet être opportuniste et fourbe, il n’y avait que cela qui permettait de le contrôler.
    La baronne de Bratian rentra donc au manoir, attendant patiemment l’arrivée de cette délégation qui devait tout lui expliquer quant à sa prochaine mission.
Modifié en dernier par [MJ] Bonnepierre le 03 déc. 2013, 14:29, modifié 1 fois.
Raison : 6xp/30xp (+compétence "monte" obtenue pour 20 xp)
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[MJ] Bonnepierre
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Re: [Arzhvael et Ombeline] Noble désordre

Message par [MJ] Bonnepierre »

Il va de soit que Machser fut d'accord en tout avec sa Baronne...

La suite?

http://warforum-jdr.com/phpBB3/viewtopi ... 104&t=5082

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