[RP libre] Ja, le gros monsieur d'abord

La population rurale de l'Ostermark est composée de gens capables et autonomes qui se battent souvent aux côtés des Kislévites contre les pillards Nordiques. Wolfram Hertwig dirige sa province depuis Bechafen, situé dans le Nord.

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Volker Bauman
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Re: [RP libre] Ja, le gros monsieur d'abord

Message par Volker Bauman »

Je dégustais vaguement la viande séchée qui me servait de repas, les yeux plongés dans les flammes pendant que ces dernières prenaient des formes que mon imagination laissait apparaitre. L'imaginaire est quelque chose que je n'ai jamais vraiment compris, il y a ce que l'on voit et ce que l'on ne voit pas. Ce que l'on ne voit pas, on ne peut pas le comprendre. Et l'imaginaire étant quelque chose qui se tient entre ces deux concepts, je m'égare dans mes propres pensées embrasées quand la noble prend brusquement la parole.

"- Ces bandits viennent du Kislev, plus au nord. Ils ont subi les ravages d'un assaut des forces sombres de plein fouet. Sans eux pour nous garder le nord, on serait tous morts à l'heure qu'il est." Je jette un regard à mon maître, qui lui semble arriver à percevoir quelque chose dans les flammes, dont les reflets rougeoyants se voient dans ses yeux perdus. Je me retourne vers la noble, la mine un peu basse. "- Mon maitre viens de ce pays. Ils sont fiers, bornés comme des nains et ils mettent l'honneur guerrier presque autant en avant que leur famille. Quand les forces sombres débarquent, les Kislévites sont toujours les premiers à prendre leurs assauts de plein fouet." Je jette un autre coup d'œil en direction de la forêt, là où sont partis les hères. "- Et voilà à quoi ils en sont réduits, car personne ne veux d'eux pour la simple raison qu'ils sont Kislévites, et nous impériaux." Je crache par terre alors que je prends une branche pour asticoter un peu le feu, afin d'éviter que ses flammes ne s'éteignent trop vite. "- Quant aux corps de nos gardes du corps, il vaut mieux les laisser là où ils sont. Ils nous ralentiraient, et une viande avariée est le début d'une mauvaise maladie." Je regarde pour la troisième fois autour de moi, inquiet par le fait de ne toujours rien entendre en dehors du bois craquant de notre feu de camp, alors que les paroles du grand homme me revient. "- Et il vaut mieux ne pas déranger le bois plus que le strict nécessaire..."

Je me rassois aux côtés de mon maitre, lui donnant de quoi boire et un soupçon à grignoter. Le vieux loup semble attristé, et ça je peux le comprendre. Je crois... Enfin j'essaye... En revenant m'assoir, la noble conte l'histoire de son cheval. Je l'entends sans vraiment l'écouter jusqu'au milieu de son discours avant de me rendre compte d'une chose assez frappante : elle tremble légèrement. De froid ? Non, elle est tout à côté du feu de camp. L'excitation ? Le combat n'est plus depuis trop longtemps. Il me faut encore quelques instants pour comprendre que, visiblement, je ne suis pas le seul à m'être aperçu que le bois ne nous souhaitait pas la bienvenue. C'est juste que moi, j'y suis habitué mais elle... Elle doit être inquiète, peut-être même a-t-elle peur. Je me garde bien de le lui dire, mais je porte un peu plus attention à ce qu'elle dit sur la fin, essayant de faire de mon mieux pour paraître rassurant ou au moins présent, qu'elle ne regarde pas dans le vide noir du bois. Et je ne peux m'empêcher de ricaner quand j'entends parler d'une créature légendaire.

"- On en a un ici aussi. C'était la semaine dernière je crois, on a un gamin qui dit avoir aperçu un Wolpertinger, une créature qui ressemble à un lapin, mais avec des crocs, des cornes et des ailes qui, dit-on, mange les voyageurs s'ils entrent dans la forêt et le bois." Je ricane encore un peu, et je suis heureux de voir que mon maitre souris à défaut de ricaner. "- Mais on en a jamais croisé. Remarqués, on a pas vu de voyageurs ressortir du bois non plus donc..." Et cette fois-ci, je ris un peu plus ouvertement alors que mon maître me murmure un mot kislévite, quelque chose comme "Idiot" ou "Petit con". Puis les deux commencent à se chamailler sur un sujet. Et apparemment, la noble l'emporte. Et j'entends son acolyte murmurer, ce qui me fais légèrement sourire. Visiblement, ils s'entendent plutôt bien ces deux-là.

Nous avons écouté jusqu'au bout le laïus de Lancelot. Enfin nous... Wolfram semble s'être endormis en plein milieu alors que moi, j'ai ris si fort et avec tellement peu de retenu que le pauvre acolyte avait dû reprendre certains passages. "- Oh putain..." J'essuie une larme de rire. "- Oh merde... Oh par Taal, ça fait du bien... Eh bah heureusement qu'on est chez nous et pas chez vous hein, sinon toutes les femmes du coin devraient suivre cette loi. Par Ulric, y'a pas deux jours une femme du village a botté le cul de son mari si fort qu'il a fait un vol plané d'un bon mètre pour atterrir dans la boue tête la première parce qu'il avait encore trop bu ! Et celles qui ont pas un caractère de catastrophe ambulante, elles vous font tourner totalement chèvre." Je souriant toujours comme un idiot à cause de mon rire en regardant Aristelle. "- Bienvenu dans l'Ostermark, la province où vous avez autant de chances de croiser des morts qui marchent que de vous faire botter le cul par une bonne femme, que vous soyez son mari, son amant, son fils ou même un petit noble." Je finis d'essuyer mes larmes de rire quand Aristelle se lève et demande de l'aide pour sa tente. "- J'vais vous aider. J'pense pas que votre acolyte soit en mesure de vous aider avec les mains tremblantes et les genoux qui claquent encore."

Et, alors que j'aide la noble à monter sa tente, un détail du laïus de Lancelot me revient. "- Vous êtes à la poursuite d'un Homme-Bête ?!"

Lancelot me répond alors pendant qu'il essaye péniblement de monter sa propre tente. Et je vois ce soupçon de peur dans le regard. Quelque chose qui n'est pas fait pour me plaire du tout. "- Exact, un descendant de l'infâme Khorok. Un Homme-Bête de la pire des espèces qui a trainée dans la boue le nom de nombres chevaliers et de leurs maisons en arborant les blasons des fiers guerriers qu'il a occis. La demoiselle de Lancustre a pour mission d'éliminer ce descendant qui, aux dernières nouvelles, a été aperçu filant vers l'est. D'où notre présence ici, n'avez-vous pas écouter ce que j'ai dit tantôt ?!" Son petit accès de fureur lui fait perdre prise sur les rebords de sa tente qui se délie immédiatement, drapant l'acolyte et me plongeant dans une réflexion assez paniquée.

Un monstre de cette trempe serait en maraude dans le coin ? Pourtant, le maître et moi n'avons rien remarquer dans le bois, et aucunes nouvelles du genre ne nous ait parvenue... Et ils n'ont pas l'air de mentir, en tout cas leur accent ne peux pas mentir, et s'ils nous voulaient du mal, ils l'auraient fait après l'attaque des bandits. Je me plonge dans un méandre de réflexion en allant chercher la quiétude du feu de camp. Qu'un ours nous ait échappé, je pourrais le concevoir. Même quelques loups ou bien un troupeau de biches, voir une famille de marcassin avec leurs parents. Après tout, on ne s’enfonce pas tant que ça dans le bois, moi, mon maître, mon père ou qui que ce soit. Mais de là à ce qu'aucune nouvelle concernant un monstre pareil n'arrive... Peut-être l'ont-ils devancé ? Ou alors celui-ci serait craintif et n'oserait s'en prendre à personne ? Je me fais tirer de mes pensées par l'arrivée d'une forme féminine près du feu de camp. Et je rougis légèrement en voyant Elva, debout de l'autre côté du feu de camp.

"- Tout va bien, Volker ? Tu sembles préoccupé." Dit-elle calmement, ce qui n'arrange, pour Rhya je ne sais quelle raison, absolument rien à mon état.

"- Il nous faudra encore deux jours et deux nuits pour arriver à Bechafen. Si toutes les nuits ressemblent à celle-ci, vous risquez d'être en danger. Évidemment que cela me préoccupe." Dis-je un peu abruptement, m'en voulant sur le champ. Mais cela ne fait que sourire Elva.

"- Tu sais, les nuits agitées ne sont pas si mal. Et je te sais gré de te préoccuper tant que ça de la sécurité de mon père, ainsi que de la mienne." Elle se tourne alors vers Aristelle et Lancelot. "- Je devrais allez les remercier pour leur aide de tout à l'heure."

Alors qu'elle fait un pas vers eux, je me lève rapidement. Un peu trop, mais j'arrive à gérer le vertige qui me prends. "- Pas la peine, vous aurez le temps de le faire sur la route, ou même à l'arrivée. Ils vont également à Bechafen. Et si ton père te voit t'éloigner de trop de la cariole, je vais passer un très sale quart d'heure."

Elle se retourne vers moi, la main devant la bouche en ricanant doucement. Par Rhya qu'elle est magnifique... "- Alors quelle sera ta sentence s'il apprends le détour à la rivière, hum ? Ma très chère sentinelle." Le simple fait qu'elle appuie légèrement le surnom qu'elle m'a attribuée me fait serrer les dents et légèrement les mains alors que des images me passent devant les yeux qui sont clairement plus enflammées que le feu de camp juste à côté.

"- Elva... Tu devrais retourner dans la cariole... On part tôt demain." réussis-je à articuler sans fourcher. Ma plus belle réussite de la soirée.

Elle se retire en me souriant d'une manière qui embrase encore plus le feu en moi, et alors qu'elle est éloignée, le vieux loup s'éveil pour me lâcher un "Serdtseyed" avec un léger ricanement. "- Retournez dormir, loup boiteux !!" Lui lâchais-je, le visage complètement cramoisi. Je m'allonge à proximité du feu de camp, utilisant quelques vêtements comme seule couverture comme mon maitre, me préparant à entrer dans le monde des rêves avec sérénité et une certaine vexation. La vexation envers mon maître aura disparu demain, quant à la sérénité... Disons que c'est toujours agréable d'avoir des animaux comme des chevaux. Ils font d'excellentes alarmes vivantes. Mais tout serein que je suis, mon arc et ma dague ne sont pas loin de moi.

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La nuit fut courte, mais bien plus reposante que je ne m'y attendais. Je reprends lentement conscience de mon environnement sans pour autant ouvrir les yeux. Je commence par entendre le vent soufflait sa légère brise dans les branches d'arbre, apportant les odeurs de la nature avec lui. Je sens ensuite le feu de camp aux côtés duquel je me suis endormi, et son manque de chaleur. Petite astuce de chasse que mon maître m'a apprise : Ne jamais se réveiller avant d'être sûr que le camp est calme. Ce qui semble être le cas, provoquant donc mon réveil complet. Je me redresse pour m'assoir sur le sol qui m'a servi de couverture, je baille à presque m'en décrocher la mâchoire et j'étire quelques parties de mon corps avant de me lever. D'un rapide coup d'œil, je vois que tout le monde semble être ici, entre ceux que je vois et ceux que j'entends, c'est rassurant. Mon maître me fait signe qu'il est réveillé également, mais quand il essaie de se lever seul, il glisse et retombe sur le sol. Lentement, pour ne pas réveiller les autres car le soleil n'est même pas encore apparu à l'horizon, je vais vers lui, m'accroupi et lui murmure.

"- Maître, vos blessures doivent être soigné. Vous vous êtes pris de vilains coups, alors ménagez-vous un peu le reste du voyage. Comme on a plus de gardes du corps, et que je doute fortement que le père Braun ou sa fille puissent conduire un attelage, vous allez vous y coller." Je le vois commencer à ouvrir la bouche, le regard enflammé mais je le coupe dans son élan. "- C'est pas une question. Vous feriez que nous ralentir..." Je regarde la forêt qui lentement s'éveil. "- Et ce ne sont pas les bandits qui m'inquiètent. On ne doit pas traîner dans le bois."

Mon maître grommelle un peu. Il a toujours été doué pour chasser les animaux sauvages, toujours en déplacement sur ses deux jambes. Il détestait rester assis à ne rien faire. "- Da... Toi raison, Volker." Je soupir de soulagement. Tout réticent qu'il pouvait se montrer, mon maître n'était pas idiot sur son état et il partageait mon avis sur le fait de ne pas rester dans la forêt... même si je ne lui ai pas tout dit. "- Va réveiller. Nous partir dès que tout le monde près. Pour nourriture, nous compter sur toi, louveteau."

Je souris à ça. "- Heureusement que j'ai un bon maître en la matière. Restez là, on vous oubliera pas." Après m'être relevé, j'écarte de ma vision les branches que sont devenus mes cheveux. Et l'odeur n'est pas plaisante non plus. Le combat d'hier est encore collés sur nos peaux à tous, donc je vais devoir trouver un petit coin d'eau. Je vais réveiller Lancelot qui, je ne sais trop comment, a réussis à monter sa tente et je le laisse réveiller sa noble. Pour ma part, je vais vers la cariole et je donne quelques coups discrets qui finissent par faire s'éveiller l'un des deux habitants. Elva, au timbre de voix.

"- Il est l'heure de se lever. Préparez-vous, nous repartons bientôt."

"- Hunn... quelle heure... ?" Demande-t-elle d'une voix encore totalement assoupie.

"- Bientôt l'aube. Nous allons voyager toute la journée, avec un arrêt dans la journée pour reposer les chevaux. J'espère qu'on avancera d'un bon pas pour arriver à Bechafen demain dans la fin de journée." Après avoir entendu un semblant d'acquiescement, je retourne vers les cadavres des gardes du corps pour les mettre hors du chemin, en vérifiant de ne laisser sur eux que leurs vêtements et un sou de cuivre chacun. C'est peu de choses pour payer Morr, et j'espère qu'ils ne m'en voudront pas assez pour revenir me chercher un jour. Une fois que tout le monde est sorti du sommeil, je m'active déjà à remballer tout ce qui a été sortis, je redresse mon maître pour le mettre sur la cariole, le laissant expliquer au gros lard de père Braun pourquoi et j'efface les traces de notre campement. On est jamais trop prudents. Comme à mon habitude, je fais cela dans parler fort, ma dague à la ceinture et mon arc en bandoulière sur mon épaule, jetant de temps à autre des regards vers les bois. Décidément, il y a quelque chose dans ce bois qui ne veux pas de nous, et je suis sûr que mon maître le ressent aussi. Je ne veux pas m'éterniser ici.

Une fois que tout est prêt et que tous semblent sur le départ, je leur dis ce que je compte faire. "- Vu qu'on a plus de gardes pour la traversée, j'ose espérer que si quelqu'un ou quelque chose venait à s'en prendre à nous, Aristelle et son acolyte nous viendrait en aide puisque nous allons dans la même direction. Maintenant que nous sommes moins nombreux, et que plusieurs ont des chevaux, on va peut-être pouvoir arriver plus vite à Bechafen. Mais pour ça, on ne fera qu'un seul arrêt dans l'après-midi pour reposer les chevaux. Je servirais d'éclaireur et j'irais à pied. Je ne serais jamais très loin, et j'ai confiance en mon maitre pour repérer mes traces." Ce dernier acquiesce de la tête en souriant, visiblement content que j'ai écouté ses leçons. "- On a plus de rations, donc on va devoir se serrer la ceinture. Certains ont également besoin d'un brin de toilette. Je ferais de mon mieux pour trouver un point d'eau et de quoi préparer un repas pendant qu'on avance. Ce sera pas le grand luxe, mais ce sera toujours mieux que de sentir la charogne. Maintenant, si tout le monde est prêt, on va se mettre en route." Dis-je alors que le soleil commençait à rougir le ciel de ses premiers rayons.
Volker Bauman, Apprenti (voie du Chasseur)
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"La chasse est mon devoir. La traque est mon honneur. Abattre la bonne cible est ma responsabilité."
Compétences :

Vision nocturne
Orientation

Acuité visuelle (+1 perception)
Adresse au tir (+1 TIR)
Camouflage rurale (+1 camouflage en campagne)
Course à pied (+1 pour courir)
Déplacement silencieux forestier (+1 silencieux en forêt)
Escalade forestière (+1 escalade en forêt)
Réflexes éclairs (+1 INI quand surpris)
Équipements :

Arc long
Dague
Objets :
Nécessaire antipoison
Chapelet de Taal
Flute à bec
Outre
Torche traitée
Grappin
6 mètres de corde
2 piolets d'escalade
Croyance :
Taal et Rhya : 20 PdC

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Aristelle de Lancustre
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Re: [RP libre] Ja, le gros monsieur d'abord

Message par Aristelle de Lancustre »

Ces impériaux avaient réussi en tout cas à fasciner la jeune Aristelle de Lancustre. Quelque part, leur façon d'être était embarrassante tant ils étaient francs et peu déférents. Volker n'avait pas ressenti de gêne à cracher en présence d'une demoiselle de la noblesse, et si le geste avait fait frémir Aristelle qui ne s'y attendait pas, la bretonnienne avait néanmoins décidé de ne pas faire de remarques. Elle était profondément gênée, mais encore plus fascinée. Le comportement de ce chasseur lui semblait tout bonnement alien. À moitié assoupie devant le feu de camp, elle l'écoutait avec curiosité, s'étonnant des mœurs de ce pays. Il ne lui paraissait pas avec évidence que cela soit mieux ou pire que la bretonnie, mais elle se prenait à rêver de ce qu'aurait pu être sa vie dans l'Ostermark. Puis, trop fatiguée, elle dut faire un suprême effort pour remuer tous ses membres engourdis et se redresser. À sa grande satisfaction, Volker eut la courtoisie de l'aider à monter sa tente. C'était un effort épuisant à faire en plein milieu de la nuit pour avoir le privilège de bien dormir, mais ça en valait la peine. La tente d'Aristelle était plutôt grande. En fait, elle était suffisamment grande pour que quatre personnes y couchent relativement serrés. Pourtant, elle ne proposa pas à Volker et à Wolfram d'y prendre place, les deux préférant dormir à la belle étoile, et Aristelle préférant la garder entièrement pour elle seule. Il était impensable pour elle, à ce stade, qu'un homme dorme dans la même tente qu'elle, sauf situation de crise. Aussi Lancelot étendit-il sa couche devant la tente, chargé malgré lui de monter la garde. Pas tant contre les monstres dont l'absence pesante faisait pressentir l'horrible proximité, mais bien contre les "hommes".
Cela bien sûr semblait des plus naturel à la jeune noble, qui s'assoupit sans se poser de question. Elle était fort fourbue, et sa blessure lui avait fait perdre le peu d'énergie qui lui restait. Elle s'endormit en ne pensant à rien, s'interdisant même de songer à la suite des événements. Elle refusait de songer à la traque qui s'annonçait, à sa mission où à quoi que ce soit. Elle se laissa porter et eut un sommeil calme pour les circonstances.

Ce furent les grommellements de Lancelot alors que Volker le réveillait qui firent doucement ouvrir l'œil à la jeune femme. Les paupières à peine relevées et encore loin d'être consciente de son environnement, comme un réflexe dicté à la fois par l'habitude et par le désir d'un éveil rapide, elle s'étira brusquement, bras et jambes tendus avec un bâillement lent. Aristelle déploya donc vigoureusement ses bras et s’étira de tout son long avec un intense bâillement. Son visage se tordît alors, trahissant durant une seconde la douleur qui fusait dans son torse sitôt qu’elle bougeait sa blessure tout juste pansée. Une seconde seulement, car si la chose ne cessait pas de lui faire mal, deux forces poussèrent Aristelle à ne rien montrer de son désarroi. L’une était la force de sa fierté qui se refusait à afficher une telle faiblesse, l’autre là force de l’habitude qui était si puissante que même estropiée Aristelle n’aurait rien changé de ses exercices matinaux.

Après s’être levée et s’être rapidement dégourdie les jambes, la jeune noble enfila sa cotte de maille et écoula plusieurs minutes à déambuler dans le campement en faisant des exercices, lestée du poids de son armure. Dans cette semi clarté de l’aube, on pût voir sa silhouette pittoresque se remuer comme si personne ne pouvait là regarder. Elle commença par les étirements de rigueur, puis enchaîna ce qu’elle pouvait faire avec les moyens du bord. Pendant que les autres ramassaient les restes du camp, elle s’échauffait avec de la course, puis se trouva un arbre adéquat pour s’y dédier à quelques escalades. Une fois essoufflée, elle se mit au sol, et avec une pierre de taille raisonnable ramassée sur le sol, elle commença à travailler son développé épaule pendant que Lancelot s’échinait à défaire sa tente. Puis, une fois ses muscles en feu, elle s’étendît dans l’herbe et demeura quelques instants à quasi somnoler, jusqu’à ce que Lancelot l’enjoigne à se presser.

"Nos guides vont bientôt partir. Allez savoir pourquoi ils veulent reprendre la route dès l’aube en dépit de la nuit qu’on a eue, mais mal nous prendrait de les retarder. Il est hors de question d’être à nouveau laissés pour compté dans cette maudite forêt avec pour seule compagnie là vôtre.

- Tu sais quelles menaces peuvent me faire bouger Lancelot. Devoir une fois de plus me fier à ton sens de l’orientation serait un sort pire que la mort. "


Elle conclut son exercice matinal quelque peu frustrée. Elle avait été obligée de tout bâcler car les impériaux semblaient pressés de reprendre la route. Aussi, son humeur n’était pas améliorée par la douleur lancinante qui lui déchirait encore et toujours le poitrail. Elle n’avait pas eu le temps de récupérer pendant la nuit et ne comprenait pas pourquoi le chasseur insistait pour qu’ils reprennent tous la route aussi tôt après avoir couché si tard. Elle n'avait pas non plus eu le temps de faire sa toilette, et ses cheveux étaient encore emmêlés. Il lui faudrait les brosser tout en étant à cheval, si elle y arrivait.

"Au moins, la Dame en soit remerciée, on fera une pause en cours de route."

Elle étouffa un bâillement tout enfourchant sa monture. Et comme elle était de mauvaise humeur elle décida de faire la conversation avec Lancelot, meilleure façon s'il en est de rester sur cette lancée.
De fil en aiguille, ils en vinrent à parler de leurs ressources pécuniaires. Aristelle admettait n'avoir pas assez mangé et s'inquiétait pour sa masse musculaire. Puis devant le dédain de Lancelot, elle rempila en faisant remarquer le manque de fourrage de son cheval. Lancelot préféra ne pas répondre, sachant combien ce sujet était glissant. Quand une couronnoise parle de son cheval, la contredire équivalait à un blasphème. Puis finalelent, face au silence de son interlocuteur, la jeune noble eut une idée.

"Que dites vous de cela pardi. Nous sommes ici avec la présence d'un riche marchand qui avait prévu de payer grassement quatre hommes pour assurer sa protection et celle de sa fille pour au final les voir partir en faillant à leur devoir, et n'est-il pas que moi j'ai concouru non seulement à leur sauver la mise mais au plus à les accompagner ? Si la protection est quelque chose de monnayable par ici, il me semble évident que l'on devrait exiger quelque rétribution. Cela ferait de notre accord avec les impériaux quelque chose de mieux équilibré, et puis je crois que c'est quelque chose que les chevaliers de Montfort font souvent.

- Sans doute, mais vous n'êtes pas chevalier, et personne ne paierais comme mercenaire une jeune damoiselle. Cela ne se fait nulle part.

- Oh, sans doute je dégage trop de douceur vous croyez.


- Que nenni. Ce n'est pas la douceur qui vous étouffe, ni vous ni aucune femme de ce pays si l'on en croit les racontars de ce braconnier. Cependant..."


Il se trouva à court d'argument. Il ne pouvait mettre en avant le déshonneur qu'il y avait à servir de mercenaire puisque mademoiselle n'était pas chevalier, non plus qu'il ne pouvait arguer qu'elle n'était pas taillée pour servir de gros bras. Au final, il haussa les épaules.

"Si vous n'aviez pas dépensé inconsidérément chacun de nos sous...


-Hé pardi, quand comprendrez vous que nous autres nobles ne comptons jamais l'argent que nous dépensons.

-Si l'argent vous préoccupait si peu, seriez vous si pressée d'en gagner ?

- C'est qu'à contrario, nous autres nobles comptons très soigneusement l'argent que nous gagnons."


Lancelot échappa un soupir. Aristelle de continuer :

"Je suis mauvaise en calculs, mais comptons que j'ai mon armure à entretenir, mon cheval à faire nourrir et soigner, vous et moi à nourrir, et une fois à Bechafen il nous faudra payer un guide pour revenir nous aventurer dans la forêt.

- Combien nous reste-t-il ?

- Moins d'une dizaine de pistoles.

- Alors nous serons morts de faim à la fin de la semaine.

-Je le crois aussi.

- Aussi faites comme il vous plaira, et faites peser votre poids sur quelqu'un d'autre enfin, cela me fera des vacances.

- Ne crois pas que je te laisserais en paix si longtemps Lancelot. Hue !"


Et elle pressa sa monture pour s'approcher de la carriole qui avançait lentement sur le chemin. Elle salua d'un ample mouvement de la main le vieux chasseur qui menait les chevaux, et demanda dans son reikspiel le plus distingué :

"Je n'ai point encore vu le marchand que j'accompagne, et puisque le chemin est pour le moment calme et sans heurts, il est de bon temps que j'adressasse la parole à ce monsieur. J'ai à l'entretenir d'un sujet qui me préoccupe... en plus de lui faire mes salutaions et..."

Mais bien vite elle comprit que le vieux chasseur n'y comprenait rien. Alors elle s'expliqua avec des gestes très expressifs. Finalement, une fenêtre du carosse de s'ouvrir et le père Braun de darder un regard à l'extérieur pour savoir ce qui se passait. Aristelle eut alors le plaisir de démontrer son habileté à l'équitation en faisant ralentir son cheval juste pour être à hauteur de son interlocuteur tout en effectuant une sorte de courbette plus arrogante qu'autre chose, à cheval, ce qui donnait un résultat troublant.

"Bon matin gentil monsieur. Nous ne nous sommes pas encore parlés je crois. Je me présente, Aristelle de Lancustre. Et vous êtes ?

- Herr Braun." L'homme ne semblait pas vouloir s'étaler et perdre du temps, mais il réagit rapidement à l'accent de la jeune femme. "Mais vous êtes étrangère ?

- Si fait. Je suis noble et bretonnienne, mais à ce propos je suis telle que vous me voyez une pauvre damoiselle.

- Si vous le dites."

Il n'écoutait déjà que distraitement. L'information essentielle avait été enregistrée, et l'esprit bouffi d'ambition de Braun commençait déjà à projeter de nébuleux calculs.

- Je crois, herr Braun, que votre entreprise a grandement souffert de ce qui s'est passé hier. Vous n'avez plus grand monde pour vous protéger vous et votre fille. Oh, les deux chasseurs, sont très bien, mais si les bandits revenaient ou si de pires créatures surgissaient, ils ne seraient tout simplement pas assez nombreux ou bien équipés pour faire face.

Elle secoua la tête en affectant un air de tristesse.

"Vous vivez dans une région bien dangereuse. Mais j'avoue que personnellement ça n'est pas pour me déplaire. Affronter toutes sortes de dangers, c'est dans ma nature...Il est vrai que la mort de vos hommes de main est une tragédie...

- Coupons court voulez vous ? Pardonnez moi si je suis impoli, mais je crois que je ne suis pas si démuni. Ces maudits incapables que j'ai engagés m'ont lâchés comme des rats, mais je ne suis pas perdant puisque je ne les ai pas encore payés.


- Oh.

- Mais dites moi, c'est vous qui avez mis les bandits en fuite hier ?

- Certes.

- Et vous me disiez que vous êtes une pauvre dame ?

- Damoiselle, et oui.

- Alors je vous engage.

- Vous m'engagez ? Oh, quelle... surprise... je crois ?"

L'homme humecta sa lèvre grasse, et se pencha en avant par la fenêtre du carrosse pour glisser ce qu'il croyait être discret comme remarque :

"Écoutez mademoiselle. Vous valez sans doute mieux que les imbéciles que j'avais engagés, mais outre votre rang, que... je respecte.. vous avez un autre avantage, et c'est celui d'être une femme. Aussi, je compte sur vous pour nous protéger moi et ma fille sans arrières pensées, contrairement à cette engeance qui se prétend chasseur.

- Vous voulez parler de vol cœur... fol cœur... Volker ?

- Parfaitement. Je me méfie de lui, et si j'étais vous je me méfierais aussi.

- Oh, soit. Mais pourquoi ?

-Pour les problèmes évidents que posent la compagnie de jeunes hommes de cet âge à de jeunes filles de votre âge ou de celui de ma fille.

- Ah. Mais encore ?

- Enfin, nous nous sommes bien compris."

Aristelle n'était pas certaine d'avoir compris mais elle hocha tout de même la tête.

- Alors c'est d'accord ? Vous nous accompagnerez jusqu'à bechafen et nous protégerez de toute votre ardeur ?

- De toute mon ardeur, oui !"

Aristelle frappa du poing sur son torse, pour montrer comme elle était déterminée. Elle regretta ce geste aussitôt, et commença pour la première fois à se demander si elle n'était pas devenue complètement idiote depuis qu'elle avait cette blessure au torse. Pourquoi se sentait-elle toujours obligée d'appuyer sur cette blessure ?

"Néanmoins, je vous ai dit que j'étais pauvre, et vous n'avez pas parlé de ma juste rétribution pour ce service, si ce n'est pas trop demandé.

-Madame, s'il y a un voleur dans les environs il ne se trouve pas sous vos yeux. bien sûr que je vais vous payer. Bon soyons concis, le voyage va durer sans doute un jour ou deux, et une fois à bechafen je n'aurais plus besoin de vos services. Ce que je vais y faire me permettra d'être plus tranquille.

-Comptez, je vous prie, que j'ai une armure et un cheval, qui sont pour beaucoup dans ma qualité de combattante mais aussi dans mes dépenses personnelles. À moins que vous n'ayez du fourrage à me...

- Faisons au plus simple. Je vais vous payer assez pour que vous puissiez vous même entretenir votre équipage, mais j'attends un service à la hauteur du prix.

-N'en doutez pas. Et donc, ce prix ?

- Que dites vous de quatre pistoles et six sous par jour, ce jour compris ?

- Je dis que je prends, et je n'y reviens pas. C'est très aimable à vous, et je vous rendrais la pareille soyez en assuré.

- Bien. Maintenant si vous permettez..."

D'un coup, Aristelle se pencha en avant sur l'encolure de son cheval pour essayer de regarder derrière l'homme, et aperçut subtilement la chevelure rouge de la fille Braun.

- Bonjour, je peux vous demander votre nom ?

- Elle s'appelle Elva.

- Merci, mais je ne m'adressai pas à vous.

- Contentez vous de monter la garde. Vous aurez tout le temps de discuter quand nous ferons halte.

- Oh, soit. Puisque vous y dédiez de votre argent je ne vais pas vous faire l'affront de vous désobéir. Mais tout de même..."

La fenêtre se referma, et Aristelle put s'éloigner de la carriole en haussant les épaules. Ce gros monsieur n'avait pas le comportement qu'elle attendait de la part d'un père voyageant avec sa fille, et elle espérait ne pas avoir à longtemps rester à ses côtés, même s'il payait bien en fonction du temps.

À cet égard, c'était une idée à creuser. Puisqu'elle était payée au jour, n'aurait-elle pas tout intérêt à ce que ce voyage s'allonge d'un jour de plus en retard accumulé ? Non, cette idée était ridicule.

Mais tout de même.
Aristelle de Lancustre, Noble
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Volker Bauman
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Re: [RP libre] Ja, le gros monsieur d'abord

Message par Volker Bauman »

Quand je vois que tout le monde est prêt, je lance un regard à mon maitre, et je commence à distancer le convoi. Les idiots pensent que les chasseurs sont capables de partir directement à toute vitesse et de tenir le rythme pendant des heures et des heures, et même si j'en ai fait partis, mon maitre m'a rapidement appris que c'était une mauvaise idée. C'est donc en marchant, en dérouillant mes articulations une à une, que je m'éloigne du camp. Je prends un peu mon temps afin d'être sûr que mes sens soient tous éveillés, j'inspire fortement pour remplir mes poumons et sentir les odeurs de la forêt avant d'expirer lentement, profondément, me vidant intégralement les poumons, répétant l'acte plusieurs fois pour préparer mon corps. Je fais attention à ce qui m'entoure, mon regard se posant sur un élément jusqu'à ce que je puisse bien le distinguer que ce soit une branche ou une pierre. Je prends aussi le soin de marquer les arbres que je traverse en leur faisant une encoche avec ma dague pour que mon maitre puisse suivre la route et s'assure que j'aille bien. Je ne le remercierais jamais assez pour ses enseignements, et malgré le stress et l'inquiétude qui montent en moi, je me dois de conduire tout le monde en lieu sûr. Et vite, car j'ai certes peur pour mon maître, après tout, ses blessures sont assez graves, mais aussi parce que malgré mes exercices, ma mâchoire n'arrive pas à se décoller. Le bois entier me donne l'impression d'être une source de danger.

Quand je sens que mon corps est prêt, que je sens mes jambes déliées, je commence à allonger mes foulées pour, petit à petit, me mettre à courir. Cependant, je ne vais pas aussi vite que je le peux, ce serait stupide car je serais bien trop loin du convoi en cas de danger, et je tracerai un chemin bien moins simple à suivre pour mon maitre. Pendant plus d'une heure, je cours et je trace un chemin sur l'écorce des arbres avec ma dague, et j'essaie de mettre de côté cette sensation inquiétante, préférant me concentrer sur ma tâche à accomplir et le chemin à emprunter. Il est assez simple de connaitre le chemin, car il suffit de tendre un peu l'oreille pour entendre les remous du Talabec et de le suivre, mais il n'y a pas de route empruntable proche du fleuve, et ses accotements étant trop humide, le coin est peu recommandé pour les convois, transports ou autre. C'est pendant que je me perds dans mes pensées à ce sujet que je finis par entendre un bruit plus calme qui me fait m'arrêter dans ma course, ma poitrine se gonflant et se dégonflant rapidement. Il y a un cours d'eau non loin. Qui dis cours d'eau dit gibier potentiel, et ration d'eau, sans parler de l'hygiène. Je prends quelques respirations pour me calmer avant de revenir en arrière sur une dizaine de mètres pour faire une croix bien visible sur un arbre pour que mon maître s'arrête ici. Une fois ceci fait, je prends de nouveau quelques respirations pour me calmer et ranger ma dague pour saisir mon arc et y encocher une flèche, commençant à chercher de quoi rassasier au mieux tout le monde.
Cela fait une dizaine de minutes que je suis entré dans la clairière et que je me suis trouvé un coin tranquille, dissimulé derrière un tronc d'arbre. Quand il s'agit d'attendre une proie, mon maître ne jure que par l'odorat. "- Eux sentir mieux que nous. Alors soit toi sentir autre chose que toi, soit toi te cacher dans vent." Évidemment, je n'avais pas tout de suite compris qu'il voulait dire se 'mettre' dans le vent afin que les animaux ne sentent pas notre odeur. Je me suis ramassé quelques claques derrière la nuque, mais j'ai fini par comprendre. Maintenant je n'ai plus qu'à attendre que... Les voilà... Apparait devant moi une grande biche accompagnée, comme s'il s'agissait d'une reine, de quelques serviteurs lièvres. Je suis indécis quelques instants car, si j'abat la biche on aura surement de quoi manger et bien se rassasier ainsi qu'une belle peau à revendre... mais il restera de la viande, qui va attirer les prédateurs du coin, sans parler des tripes et des boyaux qui vont attirer tout un tas de sales bestioles, et qui risquent de de vrais nids de maladies. Alors que les lapins seront à peine suffisants, pas beaucoup de peaux, mais assurément on n’aura pas d'emmerdes...

"- Ne dérangez pas la forêt."

Le rappel à l'ordre de l'homme des bois me surprend dans mes pensées. Je secoue la tête et souris légèrement. Il n'y a pas de choix à faire. Je me mets lentement à genoux, sors sept flèches de mon carquois que je dépose lentement à côté de moi. Je prends une grande inspiration, je bloque, je souffle lentement et profondément. J'inspire à fond, je bloque, je sors de mon couvert, une flèche déjà encochée, je souffle lentement alors que je décoche ma flèche, la deuxième déjà prête à partir, et qui fend le silence alors que la première fait sa première victime, alertant les résidents du danger au moment où la deuxième victime se fait. Je n'ai pas besoin de grandement me déplacer, mon couvert légèrement en hauteur m'offre une vision parfaitement dégagée de mes cibles. Les lièvres sauvages sont les premiers animaux que j'ai chassé, et mon maitre dit toujours "- Vise toujours avant. Toujours plus avant." En gros, les lièvres ça va vite, donc il faut anticiper et viser sur deux bonds. Pas facile quand on n’a pas l'habitude, mais quand on l'a, on fait mouche à chaque fois. Le quatrième est blessé à la patte et ne risque pas de bouger, je reprends alors mon souffle, encochant une nouvelle flèche, j'expire en la décochant, mais je me suis un peu trop laissé emporter, et ma flèche se plante à quelques centimètres de ma proie. Rapidement, je décoche une autre flèche qui atteint sa cible, puis une cinquième victime, et alors que j'armais ma septième flèche pour ma dernière victime, celle-ci a eu le temps de détaler avant que je ne puisse faire quoi que ce soit. Mais loin d'être dépité, je suis plutôt content de moi. Cinq lièvres pour six, ça devrait être suffisant pour nous faire tenir le rythme. Je me lève, remet mon arc en bandoulière et je vais récupérer mes proies ainsi que mes flèches.

Je sors de la clairière, une main pleine de trois lièvres, l'autre avec les deux restants, avec un grand sourire malgré le fait qu'une de mes flèches se soit cassé. Un faible tribut pour un si bon repas. Mon maître est le premier à me voir arriver, et me fait un grand signe auquel je réponds en levant mes prises. Pour toute réponse, il émet un sifflement impressionné et satisfait.

"- Finalement, mes leçons être rentrées dans petite tête, hein ?" Me gratifie-t-il en passant sa main dans mes cheveux du haut du cortège.

"- Parce que mon maitre en sait trop pour une seule personne." Lui dis-je en mettant les lièvres alignés au sol, la dague à la main. Je l'entends gémir et toucher terre. "- Maitre, vous devriez vous"

"- Toi pas assez expérience pour ça. Toi faire un, moi le reste." A son ton, j'ai compris qu'il s'agissait d'une instruction. Aussi, j'obéis.

Avant de commencer à abattre la besogne, je me rends compte d'une petite chose : Aristelle et Lancelot sont là. La première étant une noble dame, je ne pense qu'elle apprécie le spectacle ni la besogne que nous allons faire, et je soupçonne le deuxième d'être une chiffe molle. Mais ils vont se montrer utiles quoi qu'il en soit. "- Aristelle, seriez-vous assez aimables pour aller chercher du bois pour le feu ? Ainsi qu'une dizaine de galets, pour qu'on fasse un vrai feu." Je ne les remercie pas par avance, et je ne m'attends pas à recevoir quoi que ce soit. Aristelle est une noble, en terre civilisée. Ici, dans la forêt, il faut se serrer les coudes, peu importe qui on est. Malgré qu'ils commencent déjà à se disputer, je sais qu'au moins ils s'entendent bien. Ou en tout cas qu'ils ne vont pas s'entretuer, c'est déjà bien.

Je commence par couper le tour des quatre pattes de mon lièvre, puis je fais une entaille sur tout le long de son dos, juste assez profonde pour trancher la peau, mais pas assez pour enlever la chaire, puis je commence à tirer en faisant attention de retirer la peau le plus proprement possible, en m'aidant de ma dague une fois ou deux pour les jambes. Je finis par retirer la peau du lièvre alors que mon maître entame le quatrième. Je m'échappe du spectacle que fait mon maître pour voir qu'Aristelle et Lancelot ont ramenés les quelques branches et les galets pour allumer un feu.

"- Allez vous reposer, Maître. Le reste est simple." Dis-je à mon maître, qui accepte sans rechigner et s'assois contre un arbre en tenant ses blessures, qui doivent grandement le gêner. Une fois les branches amenées et les galets disposés pour éviter une maladresse flamboyante, je commence à faire partir un feu et à l'alimenter. Fort heureusement, il n'y a pas de vent et le temps est clément, le feu monte assez rapidement et commence à produire un bruit bien connu, celui du bois qui se fend sous la chaleur. En donnant un lièvre à Arsitelle et à Lancelot, en leur disant de le faire rôtir directement au-dessus du feu, le père Braun descends de son carrosse.

"- Alors ?! Où est le repas ?!" Le son inquisiteur de sa voix fais bien comprendre qu'il s'attends à ce que les animaux se soient précipités ici pour fournir un succulent repas.

Je ricane en lui tendant un lièvre embroché. "- Quelques minutes au-dessus du feu, et bon appétit, Herr Braun."

L'incompréhension que je lis dans son regard me fait tellement exulter intérieurement. Voir le père Braun, si sûr qu'un repas digne de lui l'attends, se rendre compte qu'il n'a droit qu'à un lièvre rôti, et sans autre plat ni deuxième service, c'est une vision qui me remplit d'une petite joie mauvaise. Mais le père Braun, lui, ne l'entends pas de cette oreille et donne un violent coup de paume sur la carcasse du lièvre, qui tombe au sol.

"- Espèce de sale fils de chienne galeuse !! Comment oses-tu ?! N'es-tu pas un chasseur, espèce de raclure de vermine ?! Tu as de la chiure dans les yeux pour n'avoir ramené que ça ?! Comment ma fille va-t-elle manger avec si peu ?! Comment"

"- Comme ceci." Réponds une voix douce, calme et sure d'elle derrière le père Braun. Ce dernier se retourne et laisse voir sa fille, Elva, sortit de la cariole et qui s'avance vers le feu. Elle prend le lièvre qui est au sol, s'assois volontairement à côté de moi sans demander l'autorisation de qui que ce soit, et commence à faire griller son lièvre. Son père en reste abasourdi alors que mon maître est pris d'un fou rire doublement douloureux. Je comprends seulement quelques mots alors qu'il communique dans sa langue natale, mais je comprends qu'il commence à apprécier Elva. Je ne peux moi aussi m'empêcher de rire également devant la mine déconfite du père, qui a totalement perdu le combat face à sa fille. Après les rires, l'ambiance autour du feu de camp reste assez légère en dehors d'un père Braun qui semble, pour la première fois de sa vie entière, avoir perdu l'appétit, et la sensation inquiétante que j'ai depuis que nous sommes entrés est moins présente, mais toujours là.

Sans surprise, le lièvre n'est pas très goutus, et chacun reste légèrement sur sa faim, mais au moins personne n'aura faim jusqu'à la prochaine étape de ce soir qui, je l'espère, se fera à Bechafen. Une fois que les ventres sont remplis, je prends la parole. "- Il y a un cours d'eau, quelques minutes de là. Assez profond pour que celles et ceux qui le veulent fasse leur toilette. Je pense que les dames devraient y allez en premier, cependant même si j'ai confiance en vos capacités Aristelle, je serais en sentinelle." Et avant même qu'Aristelle ne puisse lancer une réplique que je pressens comme cinglante, Elva prend la parole en murmurant pour que son père ne l’entende pas.

"- Rassurez-vous, il n'est pas comme ça. Il connaît sa place et son rôle. Volker est ma sentinelle quand j'ai envie de me baigner, et il n'a jamais rien fait. Je me porte garante de lui, et de sa bonne conduite, n'est-ce pas Ma Sentinelle ?" Sous le ton du complot, je vois bien quelques rougeurs sur le visage d'Elva qui se livre sur ce point particulier en tournant la tête vers moi.

Moi, de mon côté, je me pétrifie presque totalement de peur que le père n'entende ces paroles. Mon regard se fixe immédiatement sur la cariole, mais le père ne semble pas avoir entendu. "Loué soit Rhya..."
Volker Bauman, Apprenti (voie du Chasseur)
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"La chasse est mon devoir. La traque est mon honneur. Abattre la bonne cible est ma responsabilité."
Compétences :

Vision nocturne
Orientation

Acuité visuelle (+1 perception)
Adresse au tir (+1 TIR)
Camouflage rurale (+1 camouflage en campagne)
Course à pied (+1 pour courir)
Déplacement silencieux forestier (+1 silencieux en forêt)
Escalade forestière (+1 escalade en forêt)
Réflexes éclairs (+1 INI quand surpris)
Équipements :

Arc long
Dague
Objets :
Nécessaire antipoison
Chapelet de Taal
Flute à bec
Outre
Torche traitée
Grappin
6 mètres de corde
2 piolets d'escalade
Croyance :
Taal et Rhya : 20 PdC

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Aristelle de Lancustre
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Re: [RP libre] Ja, le gros monsieur d'abord

Message par Aristelle de Lancustre »

Aristelle fut satisfaite de son négoce, mais très bientôt, le trajet redevint désagréable à ses yeux, à peine les relents de sa victoire dissipés. Le silence pesant de la forêt rendait assourdissants les sons humains comme le grincement des roues de la carriole, le tintement des sabots ferrés, et les soupirs de Lancelot qui s'essoufflait. Une tiède appréhension flottait dans l'air, et Aristelle le ressentait. Elle aurait presque été plus rassurée de voir arriver des brigands maintenant que de devoir subir cette attente froide. ils suivaient le chemin tracé par le chasseur, restant aux aguets, mais de plus en plus gagnés par l'ennui et tout ce que cela impliquait. Aristelle, ressentait aussi monter en elle un sentiment bien moins abstrait : la faim.

Si la jeune femme avait déjà par nature un bon appétit, sa forme physique la conditionnait de plus à se nourrir comme deux. On entretient pas une masse musculaire de guerrière en mangeant des portions de paysans, et à présent elle se sentait irritée de voir que ses standards d'exercices musculaires avaient été mis à mal de trois manières. Une première fois, on l'avait privé du sommeil nécessaire à la bonne remise en forme de son organisme, une deuxième quand on l'avait forcée à expédier ses exercices matinaux sans lui laisser le temps de pousser à bout l'endurance de chaque muscle, et maintenant une troisième fois en la privant des nutriments nécessaires à leur développement. Oh, bien sûr, Aristelle ne se voyait pas comme une montagne de muscles à nourrir impérativement, mais elle trouvait ce prétexte suffisant pour réclamer double portion à n'importe quel repas. Ici, les rations de viande séchée l'avaient laissées sur sa faim, et elle scrutait les environs, non plus à la recherche de brigands, mais bien à guetter d'éventuels animaux appétissants.

Quelle joie ce fut alors pour elle de voir débarquer le braconnier, non, chasseur, avec de bon gros lièvres fraichement attrapés. Elle les compta rapidement : cinq. Ils étaient six personnes au total. Ce serait plus maigre que prévu comme repas, mais tant pis.

La cavalière accueillit donc Volker avec un soupir de soulagement tout en bondissant de cheval pour se précipiter vers lui et le harceler de questions :

"Merveilleux, de très belles prises ! Comment les cuisinerez vous ? Avec quel accompagnement ? Vous avez de quoi les farcir ? C'est délicieux avec des oignons, mais chez moi on nous préparait quelquefois du lièvre avec de l'ail et...


- Mademoiselle, retrouvez les pieds sur terre et rappelez vous que personne dans ce pays ne cuisine à l'ail. Calmez vos ardeurs..."

Lancelot Laroussière avait appris au fil du temps à intervenir assez tôt pour ne pas permettre à Aristelle de trop les plonger dans l'embarras. Celle-ci se retourna tout de même vers lui pour répliquer :

"Mais enfin, c'est un chasseur, il doit bien savoir cuisiner du lièvre. N'est-ce pas que vous avez des herbes aromatiques sur vous ? Tous les chasseurs en ont.

- Mademoiselle, je ne crois pas que...

- On peut les bouillir avec certaines herbes, ou alors... heu... je ne sais plus comment ils font le civet. C'est mariné non ?

- Mademoiselle...

- Mais je crois que l'essentiel c'est surtout les oignons. Après, pour faire plus nourrissant on peut en faire un ragoût avec des légumes non ?

- Mademoiselle, je vous en prie. Laissez-le faire comme il veut. Personne ici n'est cuisinier, et vous moins que personne.

- Certes mais..."

Elle se gratta la tête, puis reporta son attention sur Volker pour s'excuser. L'intéressé en profita pour lui demander d'aller chercher du bois et des pierres pour le feu. Savoir qu'elle pouvait être utile parut requinquer la bretonnienne, qui néanmoins eut le réflexe de se tourner vers l'homme de loi bretonnien pour lui transférer l'instruction.

"Tu as entendu Lancelot ? ce sera très aimable de ta part d'aller chercher de quoi faire un feu.

- Ah bon ? Et pourquoi moi je vous prie ? Il me semble que c'est à vous que la demande a été faite !

- Quoi ? Je t'ai demandé poliment non.

- La question n'est pas là.

- Non mais quel manque cruel de galanterie."
Elle prit une posture presque parodique de féminité, une main sur la hanche et l'autre dans les cheveux. "Oh, cruel goujat ! Tu ne ferais tout de même pas travailler une pauvre damoiselle à ta place ?

- Une damoiselle condamnée à mort. Nuance. Et je ne suis ni valet ni goujat, je suis homme de lettre et de loi, je n'ai pas à effectuer les tâches manuelles de quelqu'un.

- En oublies tu donc tous les traitements dévolus au beau sexe ?

- Oh, mais les femmes dans ce pays ne sont pas les mêmes que chez nous, et il faudra bien que vous expérimentiez les mœurs locaux mademoiselle.

- C'est toi qui dit ça ? Quel insigne retournement de veste.

- S'il me permet de ne pas être votre larbin, j'y consens.

- Je retiendrais cet affront fait à ma féminité. Ah ! Mes blanches mains ainsi souillées par le travail, et aucun homme pour m'aider !

- Fichtre ! Comme je sens que vous ne laisserez pas tranquille si je n'y consens, je vais vous aider, mais ne point faire plus de la moitié de ce qui est demandé, je vous le dis.

- Insignifiante attention, qui ne te rachète qu'à moitié, goujat indolent.

- Vous abusez, crénom. Je vous ai dit et répété mille fois que je n'étais pas votre valet.

- Et tu t'imagines que je t'écoute autrement que pour trouver le sommeil en cas d'insomnies ? Ah, dans ce cas de figure là, tu es très efficace, je le reconnais. Digne de louanges même.

- Je vous reconnais quand vous usez de ce type de répartie, et je ne veux donc plus continuer plus avant cette discussion.

- Tu as raison, allons plutôt tantôt ramasser ce bois et ces pierres, et vite. Je meurs de faim."


Après cet interlude somme toute parfaitement improductif, ils allèrent en silence ramasser le nécessaire pour faire le feu, et revinrent assez vite pour trouver les deux chasseurs qui avaient fini de dépiauter les petits animaux.

Bientôt, le feu fut allumé, et on commença déjà à mettre les lièvres à griller. La chaleur et le grésillement émit faisaient oublier le silence macabre de ces bois. Aristelle regadait la viande rôtir lentement, la langue quasiment pendante tant elle avait faim.
Mais son attention fut détournée de la viande par l'arrivée du père Braun, qui ne parut pas satisfait par cette prise et alla même jusqu'à insulter le chasseur et jeter un lièvre au sol. Aristelle faillit bien s'étrangler. Toute cette bonne viande gâchée ! Il y en avait déjà si peu pour tout le groupe. Si le gros marchand ne voulait pas manger de rongeurs, Aristelle aurait été absolument ravie de manger sa part, mais à la place ce fieffé faquin avait préféré jeter dans la poussière ce qui aurait pu nourrir autrui.

Pendant un instant, Aristelle songea à se lever pour aller corriger ce grossier personnage, mais elle ne pouvait pas. Elle était supposée protéger ce marchand, et garder la confiance qu'il pouvait lui donner. De plus, que pouvait elle faire en toute honnêteté ? S'interposer entre lui et le chasseur peut-être ? Si les deux se battaient, elle n'avait pas de doutes que Volker plierait Braun comme il l'avait déjà fait la veille, et ce serait dommage d'empêcher ça. Pas étonnant d'ailleurs que le marchand l'aie mauvaise vis à vis de ce braconnier, à bien y penser.

Les pensées de la jeune noble furent arrêtées abruptement par l'intervention d'Elva, qui laissa les deux bretonniens sans voix. Non seulement la fille ne s'était pas rangée derrière son père, mais lui avait même envoyé un terrible revers, sans en donner l'air. Une simple pique, classique, tout sauf cinglante, et pourtant diantrement efficace. Elle mit elle aussi un lièvre à griller le plus posément du monde. Aristelle était impressionnée, et presque jalouse. Elle et lancelot passèrent le repas à discuter discrètement en langue bretonnienne, de ce qui venait de se passer.

Le lièvre était à peine assez nourrissant, d'autant qu'aux yeux d'Aristelle, il manquait cruellement d'un accompagnement. Son repas terminé, la guerrière s'étira en baillant, mais étouffa un juron en sentant la douleur de sa blessure se réveiller. Ça allait finir par être réellement handicapant.

"Pff, pas assez de nourriture, peu de sommeil... ce n'est pas comme ça que je vais faire disparaitre cette blessure." marmonna-t-elle.

Maintenant, elle avait simplement envie de se détendre, mais sentait que ce serait impossible, et elle ne se sentit pas particulièrement rassurée à cet égard quand Volker parla d'aller prendre un bain. Bien sûr, l'idée était rafraichissante, c'était le cas de le dire, mais la réaction d'Aristelle fut plutôt une crispation soudaine et écarquillement des yeux. Elle allait bien dire quelque chose, mais Elva intervint pour la rassurer. Elle faisait tout à fait confiance à Volker pour faire le guet et ne pas... faire le guet du mauvais côté.

La bretonnienne cligna des yeux trois fois de suite, ne croyant pas tout à fait ce qu'elle avait entendu. Elle tourna la tête vers Lancelot Laroussière qui avait fait la même chose de son côté.

"C'est une blague ?"

L'homme de loi semblait las, et il remua simplement une main d'un air désinvolte.

"Si elle dit que ça ne pose pas de problèmes... Mœurs du pays et tout le reste n'est-ce pas ? On en revient toujours là.

- M'enfin !"

Aristelle se souvenait bien de ce que le père braun lui avait confié au moment de leur accord. Il lui faisait confiance pour protéger sa fille de tout, y compris de Volker. Deux choix s'offraient à elle : soit prétexter qu'elle devait rester auprès du marchand pour le protéger, auquel cas Volker et Elva s'éloigneraient seuls vers la rivière... ce qui n'allait pas du tout ! Alors là pas du tout ! Comment donc une jeune femme pouvait elle trainer avec un jeune homme ainsi, et prendre ses bains en sa présence sans que cela ne choque personne ? C'était impensable pour l'esprit étroit d'une bretonnienne. Mais la deuxième option était qu'elle, Aristelle de Lancustre, accompagne Elva jusqu'au cours d'eau et la surveille, voire prenne son bain avec elle, ce qui était plus acceptable. D'autant que la perspective de se laver ne déplaisait pas à Aristelle, mais alors il faudrait compter sur Volker pour les couvrir toutes les deux et alors...

Aristelle secoua la tête pour remettre les choses en ordre. Il lui fallait récapituler, mais pour commencer, laisser Volker seul avec Elva ne semblait pas la bonne solution. Quoi que la fille semble lui faire confiance, et quand bien même elle aurait raison, le père pourrait reprocher à Aristelle de ne pas faire son devoir, aussi elle devait rassurer son "employeur". Aussi elle déclara à voix haute, espérant que le père Braun l'entende :

"Soit, je viens avec vous pour qu'Elva ne soit pas seule. Cependant..."

Elle baissa d'un ton. Il lui fallait maintenant se décider sur la suite. Allait-elle juste faire le guet une fois à la rivière ? Non, elle voulait prendre un bon bain, ça n'était pas négociable. Mais pouvait-elle tolérer qu'un homme, un étranger en plus, puisse la regarder ? Déjà que prendre un bain en compagnie d'une autre femme était gênant, alors se dire que Volker serait juste à côté. Elle se tourna une fois encore vers Lancelot.

"Tu n'as pas quelque chose à dire toi ?

- Moi ? Rien. Cela ne relève pas de ma responsabilité.

- C'est cela. Ne te mêles donc pas de bain, sans quoi la poule mouillée risque de couler à force de prendre l'eau.

- Hélà pardi, vous qui vous plaignez toujours que je me mêle de vos bonnes manières...

- Mais là c'est d'un autre niveau.

- Je ne suis pas garde du corps, et encore moins du vôtre. Moi je vais profiter de ce temps pour faire la sieste.

- Rah ! Qu'importe."


Son attention se déplaça vers Volker.

"Je veux bien vous croire, mais moi je n'ai jamais pris un bain avec un homme dans les environs. Enfin, pour ne pas laisser Elva seule, je veux bien tenter. De toute façon, si nous sommes deux... Cependant..." Elle prit un temps pour réfléchir. "D'une part, je garderais ma lance à portée de main, hein, tout de même. Ensuite, je crois que... Que je demanderais un gage de confiance mutuelle."

Elle leva les yeux pour réfléchir, un index sur le menton, elle darda un regard vers Lancelot avec un sourire malicieux. Une idée assez folle lui était venue.

"je sais ! Disons que si Volker fait le guet pendant que nous deux prenons notre bain, je ferais le guet pendant son bain à lui ? C'est simple et...

- Pardon !

- Ah, vous voulez vous en mêler alors ?

- Non, non, excusez moi, j'ai tiqué.

- Bref, sachez simplement, monsieur Bauman que si vous vous approchez trop vous prendrez des châtaignes, mais que si vous êtes sage vous pourrez prendre un bain tranquillement. Je vous assure que je suis bonne gardienne. Quoi qu'il y ait comme créature qui voudrait profiter de cet instant de faiblesse...

- On croit rêver...

- Silence Lancelot, tu n'as pas voix au chapitre.

- D'accord, donc je me tais.

- Vraiment ?

-...

- Pour de vrai ?

-...

- Bigre. Ça c'est une première."

Lancelot Auguste Gidéon Laroussière devait bien avoir eu une hésitation, mais la perspective d'un moment tranquille sans Aristelle à son côté lui semblait plus motivante que l'éventuel courroux des parents de la condamnée à mort s'ils apprenaient que l'homme de loi supposé la surveiller l'avait laissée avec des étranger. Après tout, c'était l'honneur d'Aristelle qui était en jeu pas le sien.

* * *
Le cours d'eau décrit par Volker n'était pas bien loin, le silence se remplissant rapidement du chant humide d'un ruisseau. En arrivant en vue, Aristelle resta un temps silencieuse, savourant le calme et la beauté du cadre. Les arbres s'écartaient pour laisser place à une eau au bleu de cristal que le soleil éclairait avec une précision que n'aurait pas renié un peintre.

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Puis Aristelle fit craquer ses doigts.

"Fort bien. maintenant comment procède-t-on ?

- D'abord il faut se dévêtir bien sûr, mais ensuite il faut rentrer lentement dans l'eau. Elle est surement très froide, et nous venons de manger, ce qui peut faire mauvais ménage.

- Oh, bien sûr."

Aristelle était peu à l'aise. Le calme du cours d'eau semblait trompeur, et on avait peine à croire que Volker ait pu trouver des lièvres ici même quelques instants plus tôt. D'ailleurs, où était passé ce chasseur ? Aristelle le cherchait sans cesse du regard, s'inquiétant de le savoir hors de son champs de vision quand elle ne le voyait pas, mais s'offusquant de le savoir assez proche pour être vu quand il s'y trouvait. Elle prit une grande inspiration, et demanda timidement à Elva de se retourner pendant qu'elle ôtait ses vêtements. La fille de marchand acquiesca sans faire d'histoire, laissant Aristelle se reculer pour trouver l'ombre d'un arbre. Là, la noble bretonnienne reprit son souffle. Elle hésita longuement, refusant d'admettre qu'elle était intimidée. Se laver dans une rivière en pleine nature, c'était une expérience excitante, mais bien plus affrayante qu'elle l'aurait cru. Malgré elle, elle en voulut à lancelot de ne pas être venu. Qu'aurait-il fait ? Rien. Mais elle aurait trouvé plus facile d'afficher de la bravoure devant ce roturier.

Elle tritura un peu ses cheveux, se convaincant qu'il faudrait bien qu'elle les lave pour qu'ils gardassent leur brillant. Elle tâta sa blessure, songeant bien qu'il faudrait qu'elle nettoie ses bandages. Elle sentit aussi son aisselle, et en déduisit qu'on ne pouvait pas voyager pendant des jours sans devoir se laver de temps à autre. Alors, dépitée, elle commença à retirer ses bottes, ses chausses, et ses mailles. Elle retira aussi les bandages de sa blessures, pour voir qu'elle avait cicatrisé en surface et ne saignait plus.

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Aristelle prit grand soin de ranger ses affaires juste au bord de l'eau, et de placer sa lance debout contre une pierre pour pouvoir être attrapée en un seul geste. Elle fusilla encore une fois les alentours du regard pour s'assurer que personne ne l'épiait, puis se dirigea vers l'eau.

Elva était déjà là à l'attendre, immergée dans l'eau. Aristelle se baissa pour tremper une main dans l'eau claire et... réalisa qu'elle était glaciale. Il avait beau faire un temps ensoleillé, la saison était encore plutôt fraiche. Elle espérait au moins qu'ils auraient de quoi se sécher après, mais puisqu'Elva était déjà trempée, autant en faire autant.

Alors, oubliant les conseils d'Elva, Aristelle sauta dans l'eau comme un bloc, recevant de plein fouet de froid. Elle eut rapidement mal au ventre, et aussi à sa blessure. Mais une demoiselle bretonnienne ne laisse jamais voir quand elle est indisposée. Du moins elle s'imaginait qu'on ne pouvait pas le voir. Elle était crispée, les muscles tendus, se déplaçant avec méfiance dans l'eau.

"C'est la première fois que vous prenez un bain en extérieur Aristelle ?" demanda Elva d'un ton amical.

- En effet. Jusqu'ici j'ai toujours pris mes bains dans une salle dédiée, entre quatre murs, et sans personne d'autre. En plus, cet endroit n'est pas sûr, et j'ai l'impression de n'avoir rien pour me défendre. Si les bandits de hier reviennent, ou pire...

- Du calme."

Elva lavait ses longs cheveux roux, si longs qu'ils lui arrivaient jusqu'au milieu du dos. En remarquant cette chevelure, Aristelle en fut presque jalouse.

"Je vous l'ai dit, Volker est une excellente sentinelle. Vous pouvez tout à fait être à l'aise.

- M'enfin, ça ne me parait ni lieu ni le moment pour être à l'aise. D'abord, je ne suis à l'aise qu'avec un destrier entre les jambes.

- Comment ça ? C'est une métaphore ?

- Hein ? Non. Non ! Je veux dire que nous autre couronnois ne sommes détendus que par le sport, et les sports équestres par dessus tout. Si j'avais voulu me vider l'esprit, je serais allée m'occuper de Dahu plutôt. Si je suis venue prendre mon bain, c'est surtout que je dois rester auprès de vous pour vous garder.

- Ah oui. C'est ce que mon père vous a commandé.

- C'est aussi ce que commande le bon sens, je crois."

Sans vraiment y faire attention, Aristelle s'était rapprochée tout en parlant. Elle voyait maintenant toute la silhouette d'Elva et la trouva bien maigre et frêle. À croire que son père avait mangé à sa place toute sa vie. Tout en ôtant sa crasse et en lavant sa blessure, Aristelle songea qu'elle avait à ses côtés une créature d'apparence bien fragile. Était-ce donc son rôle à elle de la protéger ? Aristelle avait parlé sans vraiment réfléchir, mais elle se rendait compte maintenant que ses paroles sonnaient presque comme celles d'un homme. L'idée la fit frémir.

"Sinon, vous avez dit que Volker faisait souvent la sentinelle pour vous ?

- Oui, depuis longtemps.

- Quelle folle idée ! Par chez moi ce serait impensable. Il faudrait au moins que le Volker soit chevalier, et encore. N'avez vous pas de gouvernante, de duègne ou de..."

Aristelle s'arrêta car elle voyait Elva se retenir de rire.

"On voit que vous n'avez pas grandie dans un petit village comme le notre, vous. C'est une vie bien différente que celle des nobles.

- Oh, la vie en bretonnie a ses mauvais côtés. Tenez, moi ne suis-je pas condamnée à mort pour quelque chose qu'apparemment on peut faire ici sans être inquiété ? Et même, si on ne prend en compte que la noblesse, je ne pense pas que même par ici une demoiselle de la noblesse impériale puisse faire ce que vous êtes en train de faire."

Aristelle eut un sourire, le premier depuis qu'elle était entrée dans l'eau.

"Moi, je peux passer outre parce que je suis condamnée à mort."

Cependant, au lieu de s'amuser de ces affirmations, Elva parut prendre une mine plus sombre, sans rien dire cependant. Aristelle allait partir sur une longue tirade décrivant comment les femmes de la noblesse étaient sans cesse épiées par mille gouvernantes, femmes de chambre, et dames de compagnie ; et comment elle même avait dû ruser pour leur échapper, tromper leur vigilance, et partir pour l'escapade qui lui avait value d'être condamnée à mort ; mais un son grave la fit se raidir d'un coup. Un beuglement animal, déchirant et déchiré, amplifié mille fois par le silence oppressant du bois.

"Merde !" lâcha la noble, tandis qu'un réflexe martial lui faisait empoigner une arme absente. Ses mains se refermèrent sur de l'eau avant qu'elle n'ait pu se rappeler que sa lance était restée sur le rivage. Dans la panique, elle avait complètement oublié Volker, et ne songeait qu'à très vite saisir son arme pour se défendre elle et la fille du marchand. Sans même se donner la peine de chercher l'origine du cri, Aristelle se précipita hors de l'eau et empoigna sa lance. Elle n'était pas réellement prête à un combat, mais adopta tout de même une posture défensive, gardant un œil sur Elva.

Une silhouette quadrupède émergea des frondaisons avec un râle tonitruant, forme poisseuse, rougeâtre. Aristelle brandit sa lance, et écarquilla les yeux...
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Volker Bauman
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Message par Volker Bauman »

J'avais laissé quelques minutes aux jeunes femmes avant de se lever du feu de camp. Je me suis assuré que son maitre allez bien avec de remettre mon arc en bandoulière et suivis le bruit de l'eau et des discussions qui allaient bon train. Je me suis placé à distance très raisonnable, un genou à terre, l'arc à la main et une flèche encochée dans une immobilité impeccable. Je les entends parler et quelque peu rire, je vois des formes au-dessus de l'eau également, mais je sais me contrôler. Et je tiens aussi à la vie. Et à mon intimité. Trois bonnes raisons de rester sur mes gardes. J'observe les environs avec une grande attention, détaillant chaque arbre, chaque fougère. Chaque branche. Rien. Pas un seul bruit anormal. Pas un seul bruit tout court. Pas un seul bruit depuis que nous sommes entrés dans le bois.

Pendant plusieurs minutes, rien ne se passe. Pas un bruit en dehors de l'eau, d'Elva et Aristelle. Plusieurs autres minutes passent et toujours rien. Toujours pas de... "- Qu'est-ce que c'est... ?" Quelque chose a bougé dans les arbres, au loin. Une ombre. Grande. Fine. Et qui se tient sur ses deux jambes. De là où je suis, je ne vois pas bien, mais on dirait qu'elle s'est arrêtée dans son mouvement. Je respire lentement, en essayant de ne pas attirer l'attention de cette ombre, mais c'est à ce moment que je la vois lever la tête vers le ciel et que le vent souffle. "Merde ! Je suis contre le vent !!"

La créature se tourne vers moi instantanément. Comment je le sais ? A cause de ses yeux. Je les vois briller de rouge, un rouge intense et glacial. Qui me glace les sangs. Elle fait deux pas vers moi, et je vois se dessiner sur sa tête des bois aux dimensions impossibles. Je suis terrorisé, mais ce qui me tétanise sur place et m'empêche d'hurler, c'est que j'ai compris quelque chose : Cette chose est à plus de 50 mètres de moi, et elle est déjà grande. Je serre fortement les mâchoires pour ne pas claquer des dents, ma respiration saccade, ma vue se brouille légèrement, mais toujours fixé sur ces rubis de mauvais augure. Quand j'entends Elva hurler.

Je tourne la tête et je me rends compte de mon erreur. Je regarde de nouveau dans la direction de cette ombre, mais elle a déjà disparue. Je regarde prestement autour de moi, de peur qu'elle me contourne ou qu'elle suive le cri d'Elva. Mais rien. Elle a... disparue. Je reste là pendant quelques secondes avant de me précipiter vers les jeunes femmes. A peine arrivé, je comprends pourquoi les hurlements. Un ours est en train d'avancer vers les filles. Je m'arrête dans ma course, lève mon arc, prêt à tirer, mais au dernier moment quelque chose attire mon regard derrière l'ours. J'écarquille lentement les yeux en abaissant mon arc alors que j'approche lentement des filles, faisant fi de leur état de nudité, pour m'approcher de l'ours. Il beugle mollement alors que nos regards se croisent, et je discerne une petite chose dans son regard, car je ressens la même chose : La peur.

L'ours s'effondre, faisant s'éclabousser le sang perlant de ses multiples blessures qui ont laissés un sillon de sang sur son trajet. J'en fais le tour et observe avec attention, notant les plaies, les traces de griffes et de morsures. "- Lacérer... Transpercer... Mordu... Est-ce que tu aurais" Je fais silence quand je vois quelque chose de planté son flanc. Après un gros effort, j'extrais la chose pour m'apercevoir que c'est une corne en bois. "- Un cerf ? Non... Un cerf ne peux pas" J'écarquille immédiatement les yeux et rapidement une flèche est encochée dans mon arc, tous mes sens aux aguets. "- On part !" Criai-je aux filles. "- On part ! Tout de suite !! Et vite !! Le truc qui a tué cet ours est encore là, courez !!"

Les filles récupèrent vite leurs affaires, cours dans la forêt pendant que j'assure leurs arrières en ne quittant pas le cadavre de l'ours des yeux. Étrangement, rien ne sortit du bois pour venir se repaitre de la carcasse, ni loup, ni même ce que je pense qui l'a tué. Et ceci, peut-être plus que le reste, finit de me terrifier. Je rattrape vite les filles au camp.

"- On décampe ! Tout d'suite !" Je soulève Wolfram et le pose sur la cariole. "- Personne ne vient réclamer le repas." Fut ma réponse à la question de mon maitre, qui semble très vite comprendre ce qu'il se passe. Rapidement le camp est vide et les cheveux sont fouettés pour partir sur le champ avec tout le monde à bord, vêtu ou pas. J'entends à peine le père Braun qui commence à hausser le ton pendant que je suis debout à côté de mon maitre, la flèche prête à partir et le regard agité. Ce n'est que quand le gros lard m'attrape par la chemise que je me tourne pour lui mettre un direct au visage. "- La ferme espèce de brailleur !!" Ma voix, et surement mon visage, devait très bien décrire que j'avais peur, et je me fiche qu’on me voit dans cet état. Mais qu'on mette en danger un convoi entier parce qu'on ne se rends pas compte des risques, là...

Je restais debout, à côté de mon maitre pendant environ trois heures les yeux tentant de voir une ombre entre les arbres nous poursuivre, ou nous attaquer. Mais rien. Je finis par me décrisper légèrement, assez en tout cas pour m'assoir à côté de Wolfram, mais l'arc toujours prêt à tirer. La cariole ralenti un peu, et Wolfram me pose alors la question. "- Quoi toi avoir vu, Volker ?"

Je prends plusieurs battements de cœur avant de pouvoir réussir à formuler une phrase compréhensive par tous, car je sais que juste derrière moi, il y a quatre personnes qui sont soit apeurés, soit qui ne comprennent pas. Voir les deux. Je leur adresse un regard par-dessus l'épaule avant de répondre. "- Un ours est sortis du bois, de l'autre côté de la rive. Elva a criée, Aristelle avait eu le temps de prendre sa lance avant que je n'arrive sur place. Mais l'ours s'est rapidement effondré. Mort. Des lacérations, des morsures. Un combat acharné, et l'ours n'a pas gagné." Même les citadins savent que les ours sont les créatures les plus dangereuses des environs. Qu'un ours n'ait pas gagné signifie qu'il ne s'agit pas d'une chose naturelle. "- J'ai trouvé un bois dans la chaire de l'ours. Un bois de cerf."

"- Cerf ? Pas possible. Ours faire de cerf son"

"- Je n'ai jamais dit qu'il venait d'un cerf, maitre." Coupai-je. "- Juste avant d'entendre Elva criait, j'ai... vu quelque chose. Entre les arbres. A plus de 50 mètres de moi, cette chose était déjà bien grande. Elle se tenait sur ses pattes arrières. Des bois plus grands encore que ceux des cerfs. Et ces yeux... des yeux rouges comme du sang. Du sang gelé. Je suis sûr que cette chose a tué l'ours." Je me tourne alors vers Aristelle avec un regard à la fois narquois et effrayé. "- Nous, les chasseurs, on connait assez les hommes-bêtes pour savoir une chose : Quand ils chassent, ils ne laissent que des petits os. Cette créature n'est même pas venue réclamer son repas. Elle a tué pour le plaisir, sans manger. Vous êtes venus pour chasser un homme-bête, de ce que vous m'avez dit. Vous l'avez manqué de peu, je crois."
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Message par Aristelle de Lancustre »

Elva avait crié en voyant cette forme horrible s'approcher. Aristelle, les yeux rivés sur la chose, n'aperçut rien d'autre, mais elle eut un instant d'hésitation. Était-ce un ours normal ? Il avait l'air... déjà mort, ou en passe de le devenir. S'était-il battu avec un autre ours ? Des pattes au museau il était rouge de chair et de sang, le pelage arraché et déchiré. Il n'avait pas l'air de bouger normalement, et Aristelle se sentit hésiter. Un animal blessé pouvait être immensément plus dangereux, rendu fou et féroce, mais cet ours ne semblait pas réagir comme un animal effrayé. Il ne rugissait pas, ne menaçait pas, pas plus qu'il ne s'enfuyait. Il agissait presque comme un être désespéré, et s'effondra sur place, comme s'il avait déjà été tué depuis longtemps et venait d'admettre cette dure réalité.

Aristelle fut prise au dépourvu, et Volker réagit plus rapidement qu'elle, accourant vers la dépouille de l'animal sans jeter un seul coup d'œil aux deux filles. Aristelle pensa d'abord s'élancer à sa suite, mais réalisa juste à temps qu'elle était encore nue. Elle sonda les environs d'un regard inquiet, avant de se jeter sur ses vêtements pour les enfiler à la hâte. Elle avait un très mauvais pressentiment, et l'ours avait beau être seul en apparence, son surgissement avait créé dans tous les environs une sensation de présences insupportable. Le silence ne signifiait plus l'absence de vie, au contraire. Il y avait une ou plusieurs choses très dangereuses.

Aristelle ne boutonna pas ses braies et enfila sa tunique à l'envers, et courut jusqu'à la dépouille de l'ours que Volker était déjà en train d'examiner, oubliant totalement les deux filles. Aristelle n'eut pas le temps de lui poser la moindre question. Volker leur cria de lever le camp en vitesse. Aristelle, pour qui il n'était pas dans la nature d'obéir sans réfléchir, se donna tout de même la peine de marcher jusqu'à lui et elle écarquilla les yeux en voyant de plus près les blessures atroces de l'ours, ainsi que... un bois de cerf ?

Devant l'insistance de Volker, Aristelle tourna les talons et récupéra le reste de ses affaires pour accourir vers la carriole. Une foule de questions se bousculaient dans son esprit, mais elle n'en exprima aucune. Elle réveilla Lancelot qui faisait la sieste par un coup de pied dans les reins. L'homme de loi s'éveilla en grimaçant.

"Morbleu, vous faites encore preuve de cruauté gratuite.

- Tu dis ça, mais je te sauve peut-être la vie, Lancelot.

- Allons bon.

- Il semblerait que nos guides veuillent mettre les voiles rapidement. J'ignore la raison, mais je ne doute pas qu'elle est bonne.

- Quoi ? Des bandits ?

- Pire."


Sans en dire plus, elle monta à cheval. Volker semblait être devenu hystérique depuis l'arrivée de l'ours, et Aristelle était persuadée qu'il avait dû voir quelque chose qu'elle même n'avait pas vu. Pourtant, pas besoin d'être un chasseur pour se douter que quelque chose clochait. La petite compagnie se remit en route après que Volker ait forcé la main au marchand, et pendant un long moment, le silence qui se fit fut insupportable. Aristelle de Lancustre sentait son cœur battre la chamade, et même son cheval manifestait des signes d'inquiétude. Elle scrutait les branches et les feuillages tout autour d'elle, s'attendant à voir quelque chose en surgir à chaque instant. Elle poussai de temps à autre sa monture jusqu'au niveau de Volker avec l'espoir d'obtenir des réponses, mais à chaque fois une hésitation l'étranglait et l'empêchait de poser ses questions. Le peu de sentiments de liberté et d'ouverture qui s'était manifesté quelques heures auparavant avaient été anéantis.

Finalement, Volker consentit à donner un minimum d'explications. Aristelle qui s'assurait d'être à sa hauteur écouta attentivement, bouche bée. Il lui fallut une minute de silence pour reprendre ces esprits. Personne ne serait resté imperturbable en sachant qu'un montre de cette envergure était présent juste à côté d'elle alors qu'elle était sans défenses en train de prendre un bain. Après s'être jurée de ne plus jamais prendre un bain en pleine forêt, Aristelle retrouva sa contenance, et même plus. Son sang ne fit qu'un tour, et son esprit se dissipa pour laisser place à un tempérament brut. Maintenant qu'elle avait une idée de ce qui se tramait, sa terreur froide était bien amoindrie, et en fait, si ne pas savoir ce qu'était la menace la faisait frissonner, la révélation de Volker venait de faire remonter en elle une dangereuse obsession.

"Lancelot ! Réponds moi ! La bestiole que l'on traque, ce monstre homme bête descendant de je ne sais quoi... n'avait-il pas quelque signe particulier ?

- En effet, enfin... on en sait peu, mais la principale caractéristique de cet homme bête serait d'avoir des bois de cerf en guise de cornes. C'est ce que la légende a retenu de l'infâme et abject Khorok tue-les-hommes.

- Bordel de sacrebleu !

- Mademoiselle ! Surveillez votre langue !"

Cependant, Aristelle ne l'écoutait plus. Elle tira sur les rênes de Dahu en pestant.

"Pourquoi ne pas l'avoir dit plus tôt ! Volker, vous auriez dû nous dire cela immédiatement. Vous savez depuis combien de temps nous courons après ce monstre ? Allons, il est de mon devoir de tout faire pour le pourfendre, où qu'il se terre et quand bien même il serait très grand et terrifiant.

- Cela va sans dire." se permit d'ajouter Lancelot. "D'autant que, je le rappelle, le but de l'opération était que vous y trouviez une mort digne de la noblesse bretonnienne. La question de gagner n'est que secondaire.

- C'est vrai, mais quand bien même quoi. Après tout il n'y en a qu'une seule non ? Si les hommes bêtes étaient une harde entière, il aurait fallu réfléchir, mais un seul monstre je peux toujours tenter. Je ne peux pas tolérer qu'une telle aberration rôde en paix dans ces bois et fasse d'innombrables victimes. Non, c'est mon devoir d'aller tuer cette créature. Lancelot ! On rebrous...

- Hé non, mademoiselle. Il s'est déjà écoulé plusieurs heures. Si on y retourne on ne la trouvera pas cette monstruosité et on se perdra derechef dans la forêt.

- Peste !" elle tourna alors son attention et sa hargne vers Volker. "C'est de votre faute ! Vous auriez dû nous dire immédiatement ce que vous aviez vu, et nous indiquer par où la bête était partie ! Comme ça j'aurais pu me lancer directement à sa poursuite. Me voilà condamnée à faire le trajet jusqu'à Bechafen et à payer un guide pour m'aider à retrouver cette créature pour la mettre enfin hors d'état de nuire. Fichtre ! Dites moi au moins combien de temps il nous reste avant d'arriver à Bechafen ?"
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Re: [RP libre] Ja, le gros monsieur d'abord

Message par Volker Bauman »

Je m'attendais un peu à me faire passer un savon par cette noble. Après tout, le but de son voyage était de chasser ce monstre et savoir qu'il était proche sans pouvoir essayer de le tuer, je pense que je peux comprendre ce genre de frustration. Mais il y a deux trois choses qu'elle semble oublier dans son fanatisme chevaleresque. J'expire lentement après qu'elle eut finis de m'engueuler pour parler calmement.

"- Première des choses, vous avez fait serment de combattre cette abomination. C'est très noble, même si c'est une peine de mort. Mais je ne pense pas que votre acolyte, ni ceux qui vous attendent si vous rentrez, voient d'un très bon œil que votre quête ait causé la mort de civils innocents." Dis-je en jetant un coup d'œil dans la cariole pour y voir une Elva tremblante de tout son corps dans les bras de son père, qui malgré ses efforts pour rassurer sa fille ne semble pas plus rassurer lui-même.


"- Deuxième chose, vous vous êtes engagés à nous escorter jusqu'à Bechafen. Dans cet endroit, un engagement se doit d'être respecté si on a un minimum d'honneur, et je ne doute absolument pas que vous en ayez. Donc même si cette bête venait à apparaitre en plein milieu de la route, vous avez toujours cet engagement envers nous, noble dame." A ces mots, je jette de nouveaux yeux aux alentours, en prenant le temps de bien observer les environs. Rien ne bouge, en dehors de quelques branches et feuilles que le vent secoue, et je ne sens rien d'autre que les effluves naturels. Bon signe.


"- Troisième et dernières des choses, petite leçon de chasse. Les animaux se déplacent généralement en meute ou en groupe pour faire face plus facilement à un adversaire redoutable, ou pour avoir plus de chances de rester vivant en laissant les plus faibles mourir. Les hardes d'hommes-bêtes agissent principalement de la même façon, bien qu'ils aient tendance à procéder eux-mêmes à l'abattage des faibles." Je me rends compte seulement maintenant que je n'ai toujours pas lâché mon arc, et que ma main y est toujours fermement accrochée. Je prends une nouvelle inspiration pour calmer mon corps et, lentement, je sens ma main se détacher. "- Il existe des animaux qui chassent seuls, comme les ours. Ceux-là n'ont pas besoin de groupe, ni de meute pour chasser et manger. Comme votre monstre." Je regarde la dame et lui adresse un regard des plus sérieux. "- Votre monstre est un solitaire, car il n'a pas besoin d'un groupe pour manger. Ce qui implique une force considérable, une intelligence plus grande que la norme, et nous savons tous que les hommes-bêtes sont très rusés." Ma main se défait enfin de mon arc. Elle retrouve ses couleurs, et je sens les fourmis qui commencent à me picoter.


"- Quant à la raison pour laquelle je n'ai rien dit, c'est pour éviter d'attirer l'attention du monstre sur Elva. Ça, et que j'étais terrifié. Je n'ai pas peur de l'admettre. Mon maître me l'a dit quelques fois : 'Peur être bonne conseillère. Elle garder toi vivant. Et vivant, bon pour santé.'." J'entends mon maitre ricaner sur ma gauche et approuver mes paroles. Je me tourne vers lui, la mine un peu inquiète pour son état, mais il me rassure d'un geste de la main. Puis nos regards se croisent, et nous avons ce genre de discussion silencieuse qui ne peut exister qu'entre deux personnes qui se connaissent. Pendant quelques secondes nous nous regardons, et je vois différentes émotions dans les yeux de mon maître quand il comprends. De l'inquiétude, de l'angoisse, une demande silencieuse, mais j'y perçois aussi de la fierté et une légère acceptation. Je ferme les yeux en hochant légèrement la tête avant de me retourner vers Arsitelle.


"- Vous n'aurez pas de guide à payer. Je vous trouverai le chemin vers le monstre. Vous n'aurez rien à me payer, considérez que c'est ma reconnaissance pour avoir pris soin d'Elva pendant votre toilette. Cependant, si vous acceptez, je n'irais en chasse qu'après m'être préparé au mieux, Aristelle. Le monstre se trouve dans les profondeurs du bois, un endroit qui est très peu emprunté en dehors des chasseurs expérimentés ou des voyageurs zélés." Je vois le visage d'Arsitelle se raidirent un peu et, comprenant pourquoi, je ricane. "- Ne vous en faites pas, je ne vais pas attendre un mois. Juste une nuit ou deux. Le temps que nous reprenions des forces, et que je puisse me préparer au mieux. Et rassurez-vous, je ne pense pas que votre monstre partira d'ici là." Je me mets à arborer un sourire triste, du genre qu'on arbore à un deuil. "- Avec tous les réfugiés du Kislev qui se trouvent dans la nature, il a de quoi manger." Mon maitre n'en laisse rien paraitre, mais il est facile de voir la larme qui coule sur sa joue.


"- Et rassurez-vous, nous arriverons à Bechafen sous peu. Si ces bestiaux se donnent un peu de peine, on pourrait y arriver ce soir. Faut dire qu'on a fait aucun long arrêt. Une fois arrivés, deux nuits de repos. Nous partirons avant l'aurore du troisième jour, mais je ne saurais pas dire pour combien de temps. Là on a des chevaux, mais nous n'en aurons pas à ce moment-là, sauf votre fidèle Dahu, je ne pense pas que vous accepteriez de vous en séparer donc on fera avec. On risque de passer plusieurs jours dans ce bois, alors mettez à profit ces deux jours pour vous préparer aussi." Mon regard finis par tomber sur Lancelot, et je ne peux m'empêcher de lâcher un petit rire. "- Et c'est une idée un peu en l'air, mais peut être devriez-vous trouver quelqu'un qui fasse en sorte que Lancelot n'aille pas dans le jardin de Morr pendant notre chasse. Sans offense l'ami, mais si des hommes-bêtes nous tombent sur la viande, on risque d'avoir du mal à veiller sur tout le monde si on est que deux." D'un coup une question me vient en tête, et c'est avec la plus pure curiosité que je la pose. "- Et si Lancelot venait à mourir, que se passerait-il du point de vue de vos lois ? Vous devriez rentrer et vous en trouver un autre ?"
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Re: [RP libre] Ja, le gros monsieur d'abord

Message par Aristelle de Lancustre »

La réponse de Volker était... pertinente. En fait, en entendant ses arguments, Aristelle ne put s'empêcher de rougir de honte. Oui, elle avait presque oublié son engagement à protéger Elva et Braun. Pourtant, quand elle parlait de sa volonté d'aller tuer le monstre immédiatement, elle ne mentait pas, et l'idée que ce soit un manquement à sa promesse ne l'avait pas effleurée, mais pas pour une bonne raison, peut-être pour la pire des raisons.

Aristelle n'avait pas vu le monstre, mais elle ne pouvait pas douter des dires de Volker quand à sa dangerosité. Un homme bête si terrifiant qu'il ne serait admis dans aucune harde, les ayant probablement faites fuir tant il était repoussant. Le fait que le chasseur ait peur en disait long, et Aristelle ne pouvait savoir si elle aurait elle aussi été terrorisée en voyant la créature. Seulement, elle avait tout de même envie de prendre le risque. Non pas qu'elle soit sûre de gagner, mais plutôt qu'elle, comme Lancelot d'ailleurs, était lasse et voulait en finir au plus vite. Qu'elle connaisse la victoire ou la défaite, qu'elle soit victorieuse ou finisse dévorée vivante, peu importait. Elle devait affronter cette créature, car elle avait accepté cet objectif, et elle avait accepté de ne pas planifier quoi que ce soit ensuite. Elle avait déjà eu de la chance. Elle avait déjà ouï dire de chevaliers condamnés à mort auxquels on prescrivait sans ménagement d'affronter des orques sans porter d'armure et avec pour seule arme un coupe-chou. Aristelle, pour sa part, avait bénéficié d'un traitement de faveur dû à son sexe et avait donc des chances de s'en sortir. Mais la mort restait une issue tout autant valable. Pourquoi s'ennuyer avec des préparatifs et de la prudence ? Pourquoi s'encombrer de principes ? Pourquoi s'embêter à réfléchir à ce qui viendrait après ? Il n'y avait pas à calculer pour maximiser ses bénéfices puisque le résultat était de toute manière couru d'avance. Soit elle mourrait, soit elle recevrait une nouvelle condamnation. C'était son destin voilà tout.

Quelque part, si la bête était plus grande et plus puissante qu'on ne l'imaginait, c'était peut-être un grand bien. Le cycle prendrait fin plus tôt que prévu, et Aristelle n'aurait pas à souffrir de vieillir dans cette position exécrable, à voir ses forces et son adresse diminuer avec le temps, pour au final tomber sous les griffes d'un énième monstre indigne d'elle.

Tout cela restait collé et agrippé quelque part dans l'inconscient d'Aristelle, là où elle ne pouvait l'atteindre. Elle ne pensait pas ces mots directement, mais son esprit était engoncé dans ce schéma de pensée, souillé et entravé par la résignation. Aristelle aimait se prendre pour une rebelle, mais elle se conformait à sa condamnation bien plus profondément qu'elle n'eut voulu l'admettre.

Mais Volker venait de la secouer bien plus qu'on ne l'aurait imaginé. Ses mots n'étaient pas un discours élaboré et alambiqué, mais il avait attaqué les bons points dans le bon ordre. Il aurait pu calmer la colère d'Aristelle autrement, mais de la sorte il ne se contenta pas de la calmer, il la changea.

La jeune aristocrate commença par baisser la tête. Elle était rouge de honte, et pensait s'excuser mais restait trop fière pour prononcer des excuses. Ce qui la surprit le plus, ce fut la proposition de Volker de se joindre à leur traque sans rien réclamer en échange. Quelque part, elle se sentit touchée. Un sourire lui vint, puis un rire nerveux.

"Dire que je n'y avais même pas pensé. Mais qui dirait non à un guide gratuit n'est-ce pas ?

- Moi j'ai à y objecter."

Lancelot arriva comme un cheveux sur la soupe. Imbibé de sueur et de mauvaise humeur, l'homme de loi grinça des dents.

"Ou alors nous devons bien être clairs sur une chose : la demoiselle Aristelle de Lancustre doit seule combattre la monstruosité. Il ne lui est pas permis d'employer quelqu'un d'autre pour donner le coup de grâce à la créature.

- Tu t'inquiètes trop Lancelot. Le guide va simplement nous aider à trouver la bête. Hein ?"

Elle en profita pour faire un clin d'œil au chasseur.

"Tu ne me fais toujours pas confiance Lancelot ? Après tout ce temps ?

- Un homme de loi n'a que faire de confiance."

Finalement, Volker reporta son attention sur l'homme de loi en question et enchaina deux questions qui jetèrent un froid. Aucun ne répondit. Il y eut un instant de silence gêné, puis Lancelot lança d'un ton acerbe :

"Je n'ai pas l'intention de mourir vous savez."

Aristelle, qui avait retenu son souffle, échappa un soupir et dit au chasseur d'un air qui se voulait conciliant :

"Vous savez, c'est un peu brut comme façon de le dire, surtout juste devant lui.

- Chez nous, en bretonnie, nous cultivons une chose qui s'appelle le tact.

- Ce n'est pas le moment de nous faire ton numéro Lancelot. Il a raison après tout. Songe simplement qu'ici les gens parlent très ouvertement de leur mort et de celle des autres. Autres mœurs... c'est toi qui le disait. Au lieu de jouer à l'imbécile, rôle dans lequel tu excelles je dois l'admettre, répond donc à la question de notre compagnon.

- Hé bien... c'est compliqué, parce qu'il n'est pas commun qu'on envoie un homme de loi tel que moi dans une région aussi lointaine. En théorie, si j'en trouve un, je pourrais transmettre mes documents à un homme de loi assermenté du pays, si j'en trouve un et si il parle et écrit le breton. Sinon... il faudrait qu'au moins deux témoins oculaires approuvent oralement de ce qui s'est passé, et il n'est pas dit que le tribunal ne décide de mettre en doute la validité de ces témoignges... ce qui ne changerait pas grand chose dans tous les cas.
Pour faire simple : si la demoiselle Aristelle de Lancustre trouve la mort, comme ce qui est prévu, il faudrait idéalement que quelqu'un prenne en charge le rapatriement de son corps en Bretonnie pour attester du décès, là où si je suis encore là, il est tout à fait possible de l'enterrer dans un jardin de Morr local puisque mon rapport suffira à attester du décès. À moins que ses parents ne réclament le cadavre.


- Et c'est toi qui parlait de tact juste avant.

- Ce n'est pas pareil quand on parle d'une condamnée à mort. Où en étais-je ? Ah, oui. Si la demoiselle de Lancustre remporte son combat, il faudra mon rapport détaillé au jury pour valider la chose. Sans mon rapport, il faudra que la demoiselle de Lancustre se présente devant le Jury avec une preuve physique de la mort du monstre - idéalement sa tête - et au moins deux témoins attestant que c'est bien elle qui a tué la bête. En toute honnêteté, vous pouvez être sûrs que le jury contestera alors le témoignage.

- Mais ça on s'en moque. De toute façon on me condamnera à nouveau quoi qu'il arrive.

- En effet, je le confirme. Avec vous il ne sert à rien d'énumérer vos récidives, vous êtes une récidiviste incurable. Ne serait-ce que passer une journée sans violer les lois somptuaires et les commandements de la Dame du Lac pour les filles de la noblesse serait impossible pour vous.

- Dis plutôt que ces lois sont si faciles à violer. Je ne le fais même pas exprès." D'un geste décontracté, elle se lissa les cheveux avec une main, avant de reprendre : "Mais plus important. Volker suggérait tout de même de trouver un moyen de te protéger. Tu pourrais rester à l’abri à Bechafen pendant que l'on traque la créature."

Lancelot ouvrit la bouche pour lancer une réplique laconique et cinglante, mais il se ravisa, et ses yeux s'écarquillèrent d'indécision. Le sens du devoir et la lâcheté se battaient avec hargne sous sa caboche, et il ne put que balbutier une réponse.

"Je... disons que... je suis supposé rester assez proche pour constater et... et faire un rapport détaillé... et...

- Tu veux donc nous suivre dans la forêt ? Lorsque nous ne serons plus que trois ?

- Oh non ! Je veux dire... si, mais. Il y a peut-être une alternative. Je ne peux pas vraiment rester à Bechafen...

- Dans ce cas, la proposition de Volker me parait sensée. Trouvons quelqu'un qui veuille bien vous couvrir avec son bouclier ou que sais-je. Après tout, s'il y a déjà un volontaire pour nous aider à débarrasser les bois de cette infâme créature, pourquoi n'y en aurait-il pas un deuxième ?

Lancelot bougonna, mais bien trop bas pour qu'on puisse l'entendre. L'humeur d'Aristelle était remontée en flèche et elle ne se préoccupait presque plus de guetter les alentours. De toute manière, ils n'allaient plus tarder à sortir du bois. À la place, son esprit excité la poussait à s'imaginer déjà tous les préparatifs qu'elle pourrait faire dans la journée qui viendrait. La perspective de mettre les pieds dans la capitale d'un comté l'enchantait également, et quand le soir s'annonçait et que les contreforts de Bechafen se profilaient, Aristelle cavalait légèrement en avance du convoi.

Le reste du voyage s'était déroulé sans encombre. La créature ne les avait peut-être pas suivis, ou avait jugé plus intéressant de les laisser revenir plus tard. Ils ne le sauraient jamais. Quoi qu'il en soit, la petite compagnie parvint en vue de la cité. Aristelle fut la première à cavaler hors du couvert des arbres pour planter sa monture sur place et lancer un regard plein à ce qui s'étendait devant elle. Les yeux grands ouverts, la bouche béate, elle resta parfaitement immobile à contempler cette cité dont l'aspect la surprenait au plus haut point.

Gracieuse et répugnante à la fois, la cité impériale était cerclée par une muraille haute et épaisse qui semblait agir comme un torque enserrant un cou autour des hautes tourelles noires des habitations. Aristelle resta longuement confuse dans son admiration de la chose, incapable de situer si l'architecture et le fouillis dense de bâtisses qui constituait Bechafen était quelque chose de beau ou de laid. Pendant longtemps, aucun sentiment ne la traversa vraiment, si grande était sa stupeur.

Élevée au dessus des fermes alentours sur une haute colline, Bechafen se détachait brutalement des forêts environnantes. Sombre et pourtant resplendissante de vie, la cité déroutait tellement les deux bretonniens qu'il fallut les rappeler à l'ordre pour qu'ils se remettent en marche. Aristelle se détacha de sa contemplation avec un nouveau sentiment : elle était intimidée par cette ville dense et opaque. Mais cette vision n'avait pas totalement refroidies ses ardeurs, et elle reprit la route avec assurance, ne dissimulant pas sa joie d'être sortie des bois et de bientôt découvrir un nouvel endroit riche en surprises. Elle ne se priverait pas, sur le reste du trajet, de harceler les autres de questions sur les spécialités culinaires et la bière locales, sur l'histoire de cette ville, sur son seigneur, ses chevaliers, ses blasons, et sur les commerces qui pourraient l'intéresser pour mettre toutes les chances de son côté lors de sa traque.
À cet instant, Aristelle était toute excitée, et prête à suivre toutes les instructions de son guide pour mener à bien cette traque et tuer la bête. À cet instant, Aristelle voulait réussir à débarrasser le monde de ce mal, mais surtout, Aristelle réalisait à quel point elle tenait à vivre encore un moment de plus, et était prête à tout pour gagner du temps.
Aristelle de Lancustre, Noble
Profil: For 10 | End 10 | Hab 8 | Cha 8 | Int 8 | Ini 8 | Att 9 | Par 8 | Tir 8 | NA 1 | PV 60/60
Lien Fiche personnage: wiki-v2/doku.php?id=wiki:fiche_aristelle_de_lancustre

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Volker Bauman
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Re: [RP libre] Ja, le gros monsieur d'abord

Message par Volker Bauman »

Mes questions trouvèrent leurs réponses. Cela eut le mérite de ma faire doucement ricaner. "- Si vous voulez mourir dans l'Ostermark, faites-le dans une grande ville. On a assez carcasses mortes qui attaquent les vivants dans la campagne."

J'entendis un léger grognement plaintif venant de mon maitre, et je vis que sa blessure commençait à s'aggraver. Il allait falloir faire vite, sinon je ne donne pas cher de sa peau, et j'ai encore trop à apprendre de mon maitre. "- Elva, prenez mon maître avec vous à l'arrière." Très rapidement la voix du père se fait entendre, mais Elva tends les mains pour prendre Wolfram dans ses petits bras et malgré les faibles protestations du maître chasseur, il finit par être déposé dans la cariole. "- Faites en sorte qu'il reste assis et éveillé." Il ne faut pas longtemps avant que j'entende la douce voix d'Elva poser mille questions à mon maître qui s'efforcent de donner mille et une réponses du mieux qu'il le peux. Son état m'inquiète de plus en plus, mais je dois rester concentré sur la route... Et le bois.

Ce n'est que quand je sentis mes muscles se détendre, que je vis la buée que je produisais et que j'entendis les premiers gazouillements depuis ce qui me semblait une éternité, que je compris que nous n'étions plus sur le terrain de chasse de la créature. Et que nous arrivions à Bechafen, ses murs autrefois imposants désormais à moitié encore éventré était malgré tout ce qui s'approchait le plus d'un havre de paix et de sécurité pour moi et les autres. J'entendis un soupir de soulagement collectif auquel je me joignis quand je vis la grande porte et des silhouettes humaines. On avait réussis à passer le bois, en un seul morceau, pas tous saufs mais ça aurait pu être bien pire.

C'est en dépassant, et en voyant, le visage admiratif d'Aristelle que je me suis mis à rire ouvertement. Elle était peut-être une femme d'arme, carapaçonnée dans une armure, savait se servir de son canasson et de sa lance, et surement savait-elle se montrer intimidante quand il le fallait, mais elle avait ce regard que seul une enfant devant une merveille pouvait avoir. Surement grâce à elle, et par le rire que je lâcha, toute la cariole sembla reprendre plus de vie, plus de couleurs. Elva sembla retrouver son éclat solaire, le père Braun recommençai à marmonner dans sa barbe des paroles inintelligibles, et même mon maitre semblait apprécier le fait de simplement entendre un son.

Une chevelure écarlate émergea de l'arrière de la cariole. "- Au fait Volker, combien mon père doit vous payer ?"

Je fis mine de réfléchir pendant un instant, faisant semblant de chercher un souvenir qui, de toute façon, n'était pas là. "- Je crois bien que vous ne me l'avez jamais dit, Herr Braun." Dis-je en tournant un regard dur vers le paternel.

Je le vis faire des mouvements de mâchoires et serrer un peu les dents. Il n'avait clairement pas envie de nous payer, mais il savait aussi qu'il n'y couperait car il ne refuse rien à sa fille. "- Combien tu veux ?"

"- Rien d'extravagant rassurez-vous, Herr." Commençais-je en tournant de nouveau la tête vers les remparts qui devenaient de plus en plus grands. "- Que vous payez pour le rétablissement de mon maitre. En intégralité."

"- QUOI ??!!!!" Hurla le marchand, devenu rouge de rage et d'indignation. Il s'était levé et la cariole avait faillis faire un écart à cause du poids de l'homme, et surement qu'elle l'aurait fait si son pas n'avait pas été stoppé net par sa propre fille qui s'était interposé entre lui et moi.

Je ne voyais pas son visage, mais elle s'était levée et avait les bras croisés. Pas besoin de voir son visage pour le connaitre, je l'ai déjà vu une fois ou deux comme ça. Je préfèrerais avoir à affronter le regard de Taal lors de la saison de la chasse en étant le gibier plutôt qu'Elva dans cet état. "- De 1, Wolfram est le seul vrai chasseur du village ! De 2, sans lui on aura pas d'autres chasseurs pour en former d'autres sans le faire venir à grand frais ! De 3, il s'est pris un coup pour nous protéger ! De 4, sans eux, et donc sans Wolfram, ces brigands auraient surement pris plus que ma vie, sans parler de cette chose dans les bois ! Tu vas payer les frais pour sauver ce vieux chasseur, ou je te jure par Shallya que j'irais chercher cet argent à mon corps vendant !!"

J'éprouvais à ce moment-là les pires sueurs froides que j'ai jamais eus. Sauf avec le monstre des bois. La voix d'Elva était devenue cinglante, cassante et autoritaire, plus encore que celle de son père quand il commande. Elle avait légèrement haussée la voix, mais à part nous il n'y avait personne pour entendre, mais à la vue du regard de mon maitre, il était aussi surpris que les autres d'avoir entendu cet élan de voix de la part d'une jeune femme si menu, fragile d'apparence et d'une beauté renversante. J'éprouvais un léger sentiment de supériorité, même avec mes sueurs froides, car je l'avais déjà vu une fois ou deux comme ça. De loin. Et je souhaiterais être loin, mais on ne peut pas tout avoir.
Le père Braun avait perdu toute assurance, presque toute volonté de combattre. Les arguments étaient indétrônables, et la menace des plus inquiétantes pour un marchand cherchant à marier sa jeune fille encore en fleur. Il s'apprêtait à prononcer des paroles quand sa fille lui coupa l'herbe sous le pied avec le même ton.

"- Et de 5, tu vas rajouter 3 pistoles à Mademoiselle Aristelle pour avoir veiller sur moi et ma vertu pendant que je me baignais dans la rivière ! Sauf si tu estimes si peu ma vertu et ceux, celle en l'occurrence, qui la défende ?"

"- Rhya, que j'aime cette femme." Pensais-je en souriant comme le premier des idiots et les yeux au ciel. Elle venait de clouer son père. Et il venait d'accepter. J'entendis même un faible sifflement d'étonnement de la part de mon maître auquel je répondis en acquiesçant de la tête. Quand je vis les regards sidérés et les yeux écarquillés des deux étrangers, je ne pus m'empêcher de rire de nouveau avant de prendre la parole.

"- Ici, si c'est pas les impôts qui vous mettent dehors, c'est nos femmes. Je vous l'ai dit, elles peuvent nous mettre dehors parce qu'on rentre avec de la terre dans la maison." Dis-je en faisant ralentir la cariole alors que les gardes à l'entrée s'approchent, leurs lances en main et leur livrée jaune et rouge bien visible.

Ils sont clairement fatigués, et ce n'est que maintenant que je m'aperçois que c'est le crépuscule. On arrive juste à temps on dirait.
"- Z'êtes qui, et vous v'nez pour quoi ?" Demande le premier garde. Un peu plus grand que son compère, il arbore une moustache très fournie, mais peu entretenue, et visiblement quelqu'un lui a pris un œil.

"- Volker Bauman, apprenti chasseur. Dans la cariole se trouve mon maitre, Wolfram, blessé par des bandits dans le bois, ainsi qu'Herr Braun, marchand de bois, et sa fille Elva." Je désigne du pouce Aristelle et Lancelot. "- Sont avec nous. Y font partis de l'escorte. Lancelot et Aristelle."

Les trois gardes nous observent un moment, nous évaluent, surement pour voir si on essaient de cacher quelque chose, mais le père Braun descends de la cariole, qui se retrouve soulagé d'un poids immense à en faire grincer l'essieu, et s'avance vers le garde avec un papier. Après lecture, le garde acquiesce et pendant que Braun retourne dans la cariole, le garde nous fais signe d'entrer. Et c'est en poussant un soupir de soulagement que je fais passer la cariole et l'escorte sous les remparts de Bechafen, laissant derrière le bois et le monstre qui s'y cache.

Pour un temps seulement.
Et ici se clôture le premier RP de Volker et d'Aristelle
Volker Bauman, Apprenti (voie du Chasseur)
Profil: For 8 | End 8 | Hab 8 | Cha 10 | Int 9 | Ini 8 | Att 8 | Par 8 | Tir 9 | Foi | Mag | NA 1 | PV 60/60
Lien Fiche personnage: https://warforum-jdr.com/wiki-v2/doku.p ... ker_bauman

"La chasse est mon devoir. La traque est mon honneur. Abattre la bonne cible est ma responsabilité."
Compétences :

Vision nocturne
Orientation

Acuité visuelle (+1 perception)
Adresse au tir (+1 TIR)
Camouflage rurale (+1 camouflage en campagne)
Course à pied (+1 pour courir)
Déplacement silencieux forestier (+1 silencieux en forêt)
Escalade forestière (+1 escalade en forêt)
Réflexes éclairs (+1 INI quand surpris)
Équipements :

Arc long
Dague
Objets :
Nécessaire antipoison
Chapelet de Taal
Flute à bec
Outre
Torche traitée
Grappin
6 mètres de corde
2 piolets d'escalade
Croyance :
Taal et Rhya : 20 PdC

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