[Dokhara et Lucrétia] Taladélégation: En la Capitale.

La population rurale de l'Ostermark est composée de gens capables et autonomes qui se battent souvent aux côtés des Kislévites contre les pillards Nordiques. Wolfram Hertwig dirige sa province depuis Bechafen, situé dans le Nord.

Modérateur : Equipe MJ

Avatar du membre
[MJ] Bonnepierre
Messages : 761

Re: [Dokhara et Lucrétia] Taladélégation: En la Capitale.

Message par [MJ] Bonnepierre »

Dokhara, dans un large couloir non loin du banquet:
Test de CHA (+2 éloquence et charisme): 17, raté
Feuerbach fut possiblement alléché du début de harangue de Dokhara, mais cela ne fut pas le cas du Prêtre de Morr ni de la plupart de ses hommes: La méfiance était de mise. A voir leurs visages fermés, suspicieux, ils soupçonnaient la duperie...
Toutefois...
CHA d'ingrind: 1, réussite critique
Juste après que l'oiseau se fût posé sur l'épaule de la jeune baronne, il était reparti vers la salle de banquet: Là bas, à l'autre bout du couloir se tenait la Waldmutter Ingrid... Son regard vers Dokhara, puis son hochement de tête, furent légers, mais en même temps ils lui portaient une confiance totale.
L'oiseau revint ensuite vers Dokhara et Ingrid repartit au banquet....

Ayant vu cela, les hommes autour de la jeune De Soya la toisèrent d'un autre oeil, et écoutèrent avec bien plus d'intérêt ce qu'elle dit ensuite.
En même temps, Rolff, malgré les injonctions de sa maîtresse n'avait pu empêcher nombre de sentiments d'occuper son visage: "Lucrétia, un vampire, vraiment!? ma maîtresse le dit?!" Il cachait mal sa haine soudaine de la baronne lahmiane.
Quant au beau Nicolaï, il paraissait gêné, regretter finalement d'être présent à tout ce déballage.

Feuerbach regarda le prêtre, interrogatif: Celui-ci opina d'un air sombre, puis parla doucement:

-Allons parler en paix en ma chapelle, elle n'est pas loin.

Nicolaï prétexta bien qu'il retournerait plus volontiers au banquet, sans se mêler plus outre de cela, mais des sbires de Morr le poussèrent au dos:
-Trop tard, fit le prêtre, vous venez avec nous maintenant.
L'autorité était là - baignée d'un soupçon de menace - Nicolaï suivit malgré lui.
Rolff suivit aussi, motivé pour sa part, autant pour protéger sa maîtresse que pour mettre à mal dans le futur une saleté de vampire.
Marguillon vint rejoindre ce petit groupe - non sans un salut un peu ivre à Dokhara - et y resta sans que personne ne lui dise rien.

Une chapelle de Morr se trouvait en effet tout près dans le Palais, juste à l'étage en dessous. Les Ostermarks étaient férus de Morr et de ses chasseurs de vampires... C'était une petite pièce calme, éclairée de bougies et de sigles religieux, pourvue de quelques bancs et de deux autres portes. Deux sbires restèrent au dehors, gardant Nicolaï avec eux. Rolff entra, ainsi que Feuerbach et les autres, Marguillon inclus.
Une fois sur place, le prêtre se retourna vers Dokahra:

Image

- Je gage que vous auriez préféré une Chapelle de Rhya, Dame Baronne, mais il n'y en a point en le Palais, elle est aux jardins... Mais ici nous sommes sûrs, entre nous...
"Entre nous", destructeurs de vampires... Car vous voulez détruire la Baronne de Bratian, je l'ai bien compris. Et votre Waldmutter, épaulée de la nôtre, nous y aideront le temps venu, je l'ai compris aussi.
Autre chose d'importance: Vous nous avez dit que le Gutsherr lui-même cautionnait la nature du monstre de Bratian. Qui d'autre est vraiment au fait de cela? La Mort Blanche? Ce damné Amiral aussi j'imagine? Le géant qui garde le Guts?
Répondez donc à cela, si vous voulez bien, Madame, puis, les connaissant mieux que nous, dites nous donc si vous avez un plan d'action?


Tu as l'impression que Marguillon te regarde bizarrement... déçu? Il ne dit rien, s'étant manifestement déjà acoquiné avec ces gens auparavant, paraissant clairement des leurs.
Empathie: 3, réussi
De ton avis, ils te font confiance. Tu es une aubaine pour eux.
Marguillon reste toutefois partagé: non pas sur le fait qu'une vampire est une aberration, mais plutôt sur ta présence dans cette histoire... il doit craindre pour toi... il est dur à lire, en vérité. Tout ce que tu soupçonnes, c'est qu'il est bien moins ivre qu'il ne le laisse croire.
Rolff est chaud bouillant de tuer de la vampire.

Lucrétia, au banquet:
Le duel avait éludé toutes histoires entre Lucrétia et Dokhara des discussions de son coin de table. Aux questions de la Baronne quant à la durée courte du combat, Dornier avait haussé les épaules:
- Notre bon prêtre a merdoyé en se disputant avec votre Amiral, mais il a eu au moins le bon sens d'opposer son plus faible guerrier. ça ne pouvait pas être moins rapide...
-Bah, aucun autre n'aurait tenu tête plus longtemps!
renchérit naïvement Pollmar: C'est la mort Blanche!
Hochement de tête du vieux, admiratif vers Weiss:
-Mhmm... avoir celui là dans votre Délégation va vous aider, c'est sûr... Vous êtes malin en Talabeccland... et plus riche que nous, surtout!
-plus charmantes aussi!
rajouta bêtement Pollmar en regardant Lucrétia avec désir.

Le Guts vint ensuite l'arracher à ces gentilshommes.
Weiss, de fait tout à côté de ce déplacement, sourit aux gentilles moqueries que lui délivra la Baronne en catimini:
-Les nobles aiment l'humilité, répondit-il seulement. Et si je paraîs gêné, c'est en effet que c'était pas vraiment une gloire de vaincre si piètre adversaire... Dansons tous deux quand vous voudrez, la belle, ce sera sûrement plus intéressant, ouais.

Le GutsHerr présenta ensuite Lucrétia à nombre de personnes, la plupart déjà en discussion avec ses ministres et marchands:
C'était eux aussi des marchands divers - tous riches, n'en doutons pas - et des conseillers d'Ostermark. Avant ces présentations, ils parlaient d’import et d'export, à propos de divers denrées et produits, mais confrontés à Lucrétia les réactions furent diverses: Celui là fut conquis, cet autre cacha mal une certaine crainte, celui là fut curieux...

-Arrangez donc au mieux nos transactions, précisa le Guts entre elle et lui: beaucoup se joue le premier jour, avant la réflexion... poussez aux signatures... Mes ministres me diront quel a été votre impact et votre collaboration.
Nous aviserons des autres problèmes plus tard.
Merci.
Tu peux faire un rp généraliste de la façon dont tu te comportes avec tous ces marchands et conseillers Lucré ;)(entrer dans le détails serait fastidieux je crois)

8 jours avant de vous répondre, c'est énorme: désolé j'ai vraiment beaucoup d'IRL, je tâcherai de faire plus vite dès que vous aurez répondu
C'est toujours un plaisir ;)

Avatar du membre
Dokhara de Soya
Warfo Award 2019 du meilleur PJ - Élaboration
Warfo Award 2019 du meilleur PJ - Élaboration
Messages : 217
Lien fiche wiki : http://warforum-jdr.com/wiki-v2/doku.ph ... ra_de_soya
Autres comptes : [MJ] Katarin : Susi Tristepanse Bonchardon

Re: [Dokhara et Lucrétia] Taladélégation: En la Capitale.

Message par Dokhara de Soya »

A la réflexion, mettre à contribution Ingrid dans ce petit jeu politique n’avait peut-être pas été judicieux. Si d’aventure elle devait trahir Alan et ses sbires, cela pourrait créer indirectement des ennuis à la WaldMutter… et il était hors de question que son aimée souffre par sa faute. Si elle devait choisir ultérieurement le camp de la vampire, elle devra néanmoins éviter d’œuvrer à découvert afin d’éviter toute répercussion fâcheuse à la dignitaire de Rhya.

Une fois n’était pas coutume, Dokhara n’avait pas de plan. Les autres nobles aimaient voir la politique comme un jeu d’échecs, où chaque joueur réfléchit longuement avant de bouger méticuleusement chacune de ses pièces pour arriver à ses fins. Dokhara préférait jouer aux dés : on balance le tout, et on avise du résultat et de ses conséquences une fois devant le fait accompli. Une méthode certes peu conventionnelle, mais diablement efficace face à ses pairs : impossible pour eux de deviner les intentions et manipulations d’une femme qui ne fait qu’improviser et suivre le gré de ses envies du moment.

Quoiqu’il en soit, ses déclarations et son tour de passe-passe avec l’oiselle avait porté ses fruits : elle avait obtenu et l’attention, et la confiance de l’assemblée.

Sans surprises, Rolff, devant le fait accompli, devint rouge de colère. Colère contre la vampire qui dissimulait sa nature, mais peut-être aussi envers lui-même… combien de fois avait-il laissé Dokhara seule avec la lahmianne, en la pensant en sécurité ?

Avec le chevalier et Nicolaï devenus témoins de ce petit déballage, Dokhara avait impliqué bien davantage de personnes que prévues à l’origine – alors qu’elle pensait se retrouver seule avec Feuerbach et ses acolytes. Restait à espérer que le gravillon qu’elle s’amusait à bousculer ne déclencherait pas d’avalanche qu’elle ne pourrait pas contrôler…

Nicolaï commençait à regretter sa présence au milieu de ces tractations… tant pis pour lui. Dokhara nota néanmoins qu’il lui faudra négocier un petit moment d’intimité entre lui et elle avant de le laisser retourner voir ses pairs, après tout ce qu’il venait d’entendre. Elle n’était pas encore décidée sur les ficelles qu’elle utiliserait sur lui – la peur, ou le charme ? Les menaces, ou la complicité ? L’on verra bien, en fonction de ses réactions…

Marguillon était là aussi… Dokhara s’en était doutée. Elle l’avait vu manigancer Sigmar seul sait quoi avec les prêtres de Morr, jouant de son habituel numéro de religieux bourré pour tromper son monde. Il semblait circonspect face à la présence de Dokhara dans cette assemblée. Face à ses inquiétudes, Dokhara se permit de croiser son regard l’espace d’une seconde, et de lui offrir un sourire rassurant. Comme si elle savait exactement ce qu’elle faisait et dans quoi elle s’engageait. Comme si.

Dokhara ne répondit pas immédiatement au prêtre de Morr. Observant les lieux, comme hypnotisée par les flammes des bougies, Dokhara prit le temps de clore ses paupières, et de poser une main sur son cœur, le temps d’une courte prière pour son père. Si elle était responsable de sa mort, le récent rêve qu’elle avait subi suite à la morsure de Lucrétia lui avait donné l’impression que son spectre rôdait toujours près d’elle, observant et jugeant comment elle tenait les affaires familiales. La prière terminée, elle songea à rouvrir les yeux, mais se ravisa le temps d’une deuxième prière. Pour un gros marchand bedonnant nommé Balduin Friedrichsohne. Encore un homme mort par sa faute, même si ce n’était pas de sa main. Elle ne se sentait pas coupable pour autant, mais cela lui semblait juste d’au moins demander à Morr de bien traiter ceux qu’elle avait contribué à lui envoyer.

Ceci fait, elle se tourna vers le prêtre qui lui avait parlé. Si ses prières avaient été sincères, elles avaient aussi été un moyen simple de faire mariner cette petite assemblée qui était pendue à ses mots, curieuse de connaitre ses intentions.

Il avait évoqué Ingrid. Dokhara devra, en plus de Nicolaï, trouver le temps de voir son amante pour la prévenir d’éventuelles questions qu’on pourrait lui poser. Elle n’aimait vraiment pas l’idée de l’avoir peut-être mise en danger, comme l’en témoignait le pincement douloureux qu’elle ressentait au cœur.

- Veuillez ne pas intégrer la WaldMutter Ingrid à ma démarche s’il vous plait. Si elle soutient mes actes, il n’est pas question qu’elle soit mêlée de près ou de loin à la mort d’une personne de la cour. Comprenez bien que nous ne pourrons peut-être pas dévoiler publiquement la nature de Lucrétia pour légitimer nos actes, au vu des personnes influentes qui la soutiennent. Alors si elle doit mourir en tant que baronne humaine et non en tant que vampire, et que je doive être condamnée pour mon implication dans sa fin, il est hors de question que cela porte préjudice à ma mentor.

Un silence, durant lequel Dokhara scrute du regard chaque personne présente, comme pour s’assurer que ses paroles ont bien été entendues, comprises et acceptées par chacun.

- Oui, je l’ai dit et le maintient, le GutsHerr connait et cautionne sa nature, tout comme la Mort Blanche, Lambertus Druhd son « géant » et ses deux mages : Justinus et Halklis. Les autres… je ne sais pas. Au vu de la scène qui s’est déroulée précédemment, je suppose effectivement l’amiral dans le secret, même si je n’ai pas de certitudes à son sujet. En toute logique, la Comtesse Elise le sait également – c’est elle qui contrôle Timothaüs.

Dokhara leva un doigt en l’air d’un geste brusque.

- Néanmoins, il y a une nuance très importante à saisir ici. Le GutsHerr sait effectivement qui Lucrétia est, et par ordre plus ou moins direct de la Comtesse, collabore avec elle. Mais ce n’est pas pour autant qu’il a confiance en elle. Croyez-vous qu’une lahmianne ait vraiment besoin d’un homme comme Weiss pour la protéger ? Non, bien sûr que non… en revanche, pour se protéger d’elle, oui, il faut bien l’un des meilleurs guerriers humains de l’Empire… Il est certes officiellement son garde du corps, qui la suit où qu’elle aille – mais à la vérité, il protège non pas des dangers extérieurs, mais de celui qu’elle représente, elle. Et ce n’est pas tout – il m’a déjà avoué à mi-mots que ses mages lui servent à espionner ses moindres faits et gestes, voire même paroles. Non, si la vampire et lui travaillent ensemble, le climat entre eux est loin d’être au beau fixe. Le GutsHerr se méfie d’elle et utilise toutes ses ressources pour s’assurer que la lahmianne ne se permette pas trop de… libertés.

Un autre silence, offrant à chacun le temps de digérer les informations qu’elle donnait. Puis un nouveau regard qui englobe l’assemblée – notamment Nicolaï, à qui elle jette un regard appuyé.

- Comprenez bien que si je fais confiance à chacun d’entre vous ici – je mets néanmoins ma vie en péril par ma seule présence. C’est une lahmianne dont il s’agit, et je l’ai assez fréquentée pour affirmer que son intelligence est redoutable. Une seule indiscrétion, et nous le paierons – au mieux c’est le GutsHerr qui s’en chargera, et vous avez pu voir qu’il ne se gêne pas pour prendre les vies des chasseurs de vampires qui gênent ses plans – au pire, c’est Lucrétia elle-même qui s’occupera de notre cas. Cher Nicolaï mon ami, je sais que tu es homme de confiance, que toi aussi tout comme moi tu souhaites protéger notre Empire de l’influence pernicieuse de ces monstres déguisés en humains, mais je sais aussi que parfois, tu es un peu trop bavard avec ces dames sous l’influence de leurs charmes. Pour ton propre bien, sache que cette fois la chose n’a jamais été aussi sérieuse – un seul mot à la mauvaise personne, et l’on pourrait te retrouver inanimé dans ta chambre, avec deux petits trous dans la gorge. Je compte sur ta plus grande discrétion (un geste du bras à tous, appuyant cette fois un regard à son chevalier), à votre plus grande discrétion à tous. C’est une question de vie ou de mort – si je puis dire.

A nouveau, elle interrompt son discours, attendant l’assentiment de chacun – bien que son ton grave indique clairement que toute réponse négative serait inappropriée… voire dangereuse dans ce contexte.

- A partir des informations que je vous ai données, je ne vois pas de centaines de méthodes pour battre la vampire. Une attaque frontale est impossible – que ce soit au jeu de la force brute ou de la politique, Lucrétia von Scwhitzerhaum est trop bien entourée. En revanche… nous pouvons nous engouffrer dans la brèche de méfiance entre le GutsHerr et elle. Il suffirait que quelques « incidents » arrivent pendant ces journées de négociations – de bien sombres incidents, assez frappants et surnaturels pour ne pouvoir être imputés qu’à une vampire… le tout, bien entendu, à un moment où ses protecteurs l’auraient perdu de vue un court moment. Les idées de mise en scène pour attirer les soupçons sur elle sont nombreuses mais...

Un silence puis un maigre sourire qui apparut comme un tic nerveux, avant de pointer du doigt Alan Feuerbach.

- Elle vous déteste, et vous êtes son rival politique majeur, connu par tous à la cour. S’il doit arriver malheur à une personne en particulier, et que cela ne puisse désigner comme coupable que Lucrétia Von Schwitzerhaum… c’est clairement vous.



J'ai arreté de rp ici en 2015 par manque de temps et de motivation. L'aventure de Dokhara a repris lors de mon retour sur le forum, deux ans plus tard, avec Lucrétia et le MJ Grand Duc, ici. RP parlant, il y a une ellipse de plusieurs mois entre cette reprise et la Taladélégation.
Modifié en dernier par Dokhara de Soya le 02 oct. 2018, 09:02, modifié 3 fois.
Dokhara de Soya, Voie de la Belle Mort, Beauté mortelle

Profil : For 11 | End 11 | Hab 14 | Cha 17 | Int 12 | Ini 13 | Att 12 | Par 11(13) | Tir 10 | Mag 11 | NA 2 | PV 110/110

Compétences :
- Sociales : Diplomatie, Éloquence, Empathie, Étiquette, Séduction
- Artistiques : Chant, Danse, Musique (violon), Tatouage
- Intellectuelles : Alphabétisation, Langue étrangère (kislévarin, strygani)
- Martiales : Ambidextrie, Bagarre, Fuite, Monte, Parade, Résistance accrue (spécialisation alcool), Sang-froid
- Divers : Sens Accrus
- Dons Du Sang : Regard Hypnotique, Régénération Impie
Compétences en cours d'apprentissage :
Escamotage : 1/2
Adresse au tir (arbalètes) : 2/3
Équipement :
Armement :
- Griffe d'Ursun : 18+1d8 dégâts ; 12(24) parade. Rapide. Chaque attaque réussie qui résulte en une perte de points de vie pour l’adversaire inflige -1 Att/Hab/Par le tour suivant. Si trois touches sont infligées au même tour, les malus durent alors 2 tours et infligent un malus supplémentaire de -1 Na. Les malus cumulés ne peuvent pas excéder -4 Att, Hab et Par et -1 Na.
- Main gauche : 8+1d6 dégâts ; 8(16) parade ; Rapide. +2 PAR si utilisée en conjonction avec une autre arme. Lors d'une parade, c'est le score de parade de l'arme en main droite qui compte pour le premier jet, celle de la main gauche pour le second jet si relance.
- Poignard : 12+1d6 dégâts ; 6(12) parade ; Rapide. Peut être utilisé comme arme de jet
- Arbalète : 34+1d8 dégâts : Malus de -2 TIR tous les 30 mètres ; Perforante (4) : Un tir par NA maximum.

Armure :
- Veste et jambières en cuir : 5 de protection partout sauf tête
- Tunique noire druchiie : 2 de protection sur tout le corps
- Cape de dissimulation, permet de devenir invisible si immobile (v. wiki)

Équipement de voyage (fontes de selle, pas systématiquement porté) :
- Sellerie splendide
- Nécessaire de tatoueuse
- Violon
- Arc courbe + flèches des anciennes
- Lame en or marin
- Huile d'amande
- Surplus de drogues, poisons, ingrédients (Dodo a 2 de chaque sur elle, pas plus)


Awards \o/
Warfo Award 2018 du meilleur PJ - RP
Warfo Award 2019 du meilleur PJ - Élaboration
Dream Team 2018 et 2019 avec Lucretia Von Shwitzerhaüm
Miss Vieux Monde 2019 et 2020

Avatar du membre
Lucretia Von Shwitzerhaüm
Warfo Award 2018 du meilleur PJ - Élaboration
Warfo Award 2018 du meilleur PJ - Élaboration
Messages : 543
Profil : FOR 16 / END 14 / HAB 17 / CHAR 18 / INT 17 / INI 19* / ATT 17 / PAR 14 / Tir 12 / NA 4 / PV 134/140
Lien fiche wiki : http://www.warforum-jdr.com/wiki-v2/dok ... itzerhauem

Re: [Dokhara et Lucrétia] Taladélégation: En la Capitale.

Message par Lucretia Von Shwitzerhaüm »

  • A l’instar du comportement qu’il avait affiché auprès de tous les nobliaux de son entourage, Weiss avait continué d’offrir une mine quelque peu gênée et réservée, même lorsque la baronne elle-même, qu’il connaissait bien, l’avait gentiment repris. Ils marchaient dans le sillage du Gutsherr, se faufilant entre ces rangées de sangs-bleus qui se dressaient parfois sur le chemin, tenant à engager quelque conversation que ce fût avec le représentant officiel de la délégation de Talabheim. Les conversations qui se marmonnaient çà et là en rapport avec le dernier exploit de la Légende à l’encontre du prêtre Sigmarite offrait comme un bruit de fond ambiant qui masquait les courts échanges que la baronne comme le guerrier échangeaient.

    «Les nobles aiment surtout la victoire, et peu vous blâmeront une certaine vanité, loin de là. Certes, l’équilibre n’était pas au rendez-vous, mais, sitôt que le combat fut commencé, il y avait une chance pour que vous y perdissiez la vie, ce à quoi bon nombre de ces premiers céans-même ne s’essayeront jamais. En dépit de votre adresse et de vos compétences martiales, une bousculade, une petite distraction, un geste inattendu ; autant de malentendus qui peuvent être si vite arrivés. »

    Il n’avait toutefois pas tort en affirmant que le combat n’était pas équitable. Il termina en lui proposant une nouvelle danse, ce qui pouvait se traduire, en décortiquant un tant soit peu son jargon belliqueux, par un nouveau rendez-vous et une nouvelle séance placée sous le signe des passes d’arme. Cela demeurait possible, effectivement, mais Lucretia ne se voyait pas y aller sans Dokhara, à qui elle avait promis de lui consacrer ses soirées. Et eu égard à la manière dont celle-ci l’avait quittée il n’y avait pas plus tard que cinq minutes, la baronne de Bratian n’imaginait pas la convier derechef, n’eût été-ce que pour conserver les apparences. Si fait, la jeune femme ne s’affubla que d’un petit sourire discret, sans agréer ni pour autant le contredire.

    Le Gutsherr ralentit quelque peu, les laissant remonter jusqu’à son niveau dans la petite procession que formait le groupe. Là, il s’attela à présent Lucretia à tous les marchands qui croisaient sa route, et le sens de la petite conversation qu’ils avaient eue la veille n’échappa pas à l’intéressée. C’était elle qui devait approcher la première les commerçants afin de négocier au mieux dans des accords qui leur seraient le plus profitables. Souriant poliment, les saluant de façon aussi courtoise que respectueuse, la baronne de Bratian observa chacun de ces hommes avec lesquels elle devrait frayer. L’opulence qu’ils arboraient était divisée, quoiqu’abondante nonobstant ; si tous s’avéraient fort riches, il y en avait bien peu qui pussent se targuer d’exhiber des fourrures de loups blancs et des pans brocardés d’or et des amulettes ciselées d’améthystes et des bagues d’argent surchargées de rubis et d’émeraudes et de saphirs.

    Si Lucretia devait se montrer particulièrement onctueuse et attentive, c’était bien en compagnie de cette engeance-là, laquelle semblait la plus propice à ce que les entreprises du Talabecland fissent florès. Elle observa les réactions de chacun à son encontre, et celles-ci furent aussi diverses que variées. Les rumeurs qui couraient à son sujet n’avaient épargné aucun de ces hommes, et si l’étiquette aussi bien que l’entregent les interdisaient de poser la question, la jeune femme pouvait sentir brûler au fond de leur regard la flamme ardente de la curiosité. Il y eut des mines intéressées, curieuses, des airs craintifs, sceptiques, dubitatifs, des expressions neutres et stoïques, et, enfin, des visages quelque peu dégoûtés, voire contenant difficilement un certain refus de l’interlocuteur. Ceux-là, à vrai dire, furent les plus aisés à repérer ; les regards n’étaient pas entièrement tournés en direction de la prétendue vampire, mais dévisageaient également le Gutsherr qui menait cette première ; les iris récalcitrantes et endêvées ne cessaient d’effectuer des va-et-vient entre la baronne et l’ambassadeur de la délégation, imputant aussi bien à l’un comme à l’autre l’origine de tous leurs maux futurs.

    Comme si cela n’avait pas déjà été assez clair, déjà assez établi entre eux deux, le Gutsheer vint lui glisser quelques mots à l’oreille. Bien évidemment, il fallait à la jeune femme contracter le maximum d’alliances possibles avant la fin de la journée, s’assurant là le plus de profit réalisable au détriment des faufilages et de divers autres abouchements que pourraient engager leurs rivaux.

    Si Lucretia avait bien noté quels pouvaient être ses plus riches acheteurs, il eût été des plus mal indiqués que de courir vers eux, et exclusivement vers eux. Il était de notoriété publique que tel ou tel marchant s’avérait bien plus riche que son prochain, et se focaliser sur ces personnages-là eût pu faire circuler un vent de mécontentement et d’offense parmi les oubliés. Non ; la jeune femme vola de marchand en marchant, engageant accortement la conversation, tâchant de connaître la localité précise de l’individu à renfort d’interrogations parfois ciblées, parfois évasives.

    «Je refuse de faire affaire avec un vampire, ou avec quiconque frayant avec une telle engeance. »
    Oui, en dépit du bon sens, il y en eut bien pour s’affranchir de la neutralité diplomatique afin d’attaquer directement la jeune femme, faisant étalage de son ressenti. Face à pareille agression, Lucretia cilla, minaudant la stupeur, avant de fixer son vis-à-vis dans les yeux et d’éclater d’un petit rire léger.
    «Messire, vous semblez bien prompt à croire la première calomnie que vous jetteront diligemment nos rivaux, et ce juste de façon à vous empêcher de contracter quelque alléchante proposition. N’êtes-vous pas de Gerdouen, à l’est de Bechafen, m’aviez-vous dit ? Si je fais confiance à ma géographie, alors je dirais que vous êtes entouré de futaies et de forêts que longe le cours du Talabec, et que vous disposez si fait d’un accès aussi facile qu’abondant à cette ressource naturelle qu’est le bois. Songez-y, je vous en prie, lorsque vous viendrez à considérer que notre éminent Amiral serait assurément intéressé dans tout ce qui pourrait toucher la conception de ses vaisseaux, et que Talabheim est prête à mettre de l’argent là où la qualité est renommée. »

    Il n’était pas certain qu’elle s’assurât une signature avec un tel partenaire, mais peut-être celui-ci s’avérerait plus enclin à la discussion dans un futur proche. Sitôt que l’on accusait son intégrité, Lucretia n’en prenait pas ombrage, préférant mettre en avant les futiles tentatives de ses éventuels détracteurs afin de compromettre ses contrats, et répondant toujours avec la plus grande des politesses. Plutôt que d’enfoncer complètement le clou, cherchant coûte que coûte à signer le plus tôt possible et de forcer la main de ses interlocuteurs, elle préféra émettre des avis posément, tout dans la suggestion, les laissant faire eux-mêmes leurs propres conclusions. Si Lucretia devait en croire le Gutsherr, alors ses ministres ne viendraient-ils pas faire un compte rendu à ce premier concernant l’impact qu’avait pu avoir la jeune femme ? Et, pour se faire, ils n’auraient pas d’autre moyen que de frayer à leur tour avec les différents marchands qu’avait rencontrés la baronne. A eux, ainsi, que de récolter le fruit de son travail, et de faire signer ce qu’ils avaient envie de contracter.

    La voilà ainsi qui, tout dégoisant poliment, amenait la conversation là où la portaient ses intérêts. Aux belligérants, elle leur tint un discours similaire au marchand de Gerdouen, tout en altérant ses paroles aux besoins de son vis-à-vis ; aux perplexes, elle s’affranchit de leur scepticisme par le biais de paroles rassurantes, vantant les mérites du Talabecland concernant l’agriculture, la pêche et le bois d’œuvre. Et à ceux qui semblaient déjà conquis par ses charmes, elle leur offrit son plus beau sourire, les yeux étincelants et bienveillants, tout en leur insufflant la qualité des élevages bovins et de porcins, ainsi que celle des autres nombreuses ressources que recelait sa région.

    Après de longs et nombreux échanges, après maintes affaires, et suite à moult conversations, Lucretia parvint à conclure la dernière discussion entamée auprès du dernier marchand dont elle ne s’était pas encore accointée. Certes, il était vraisemblable qu’elle n’eût pas convaincu la totalité de l’assemblée de marchands, mais elle était certaine d’être parvenue à faire chavirer de son côté la grande partie de ses membres, y compris certains de ceux qui portaient les jugements les plus opiniâtres à son encontre.

J'ai adoré ton poste, ma Dodo'. Et je suis bien curieuse de savoir là où cela va nous mener. o/
Modifié en dernier par [MJ] Bonnepierre le 06 avr. 2015, 10:35, modifié 1 fois.
Raison : 6xp/124xp
FOR 16 / END 14 / HAB 17 / CHAR 18 / INT 17 / INI 19* / ATT 17 / PAR 13 / TIR 11 / MAG 17 / NA 4 / PV 134/140
Ma Fiche
Objets particuliers:
- * Anneau Nowelleux (+1 INI)
- Amulette (relance d'un EC: 2/3 utilisations disponibles)

Compétences acquises et Dons du Sang

COMBAT :
Attaque : Coup précis (3), Arme de prédilection ( épée à une main)
Défense : Esquive, Acrobatie de combat, Sang vif (2) (DDS), Coriace,
Autres : Régénération Impie (DDS), Innocence Perdue (DDS), Valse Macabre


MAGIE :
- Sens de la Magie
- Conscience de la Magie
- Maîtrise de l'Aethyr - niveau 3

CHARISME :
- Diplomatie
- Éloquence
- Séduction
- Intimidation
- Comédie
- Etiquette
- Intrigue de cour

INTELLIGENCE :
- Domination (DDS)
- Érudition
- Littérature
- Linguistique
- Histoire
- Administration
- Enseignement
- Connaissance végétale
- Langue étrangère : Kislévarin
- Connaissance des démons

INITIATIVE / HABILETE :
- Sang vif (DDS)
- Réflexes éclairs
- Escalade
- Monte - chevaux
- Sens Accrus
- Vision nocturne

AUTRES :
- Défi de l'Aube (DDS)
- Ame Profane (DDS)
- Forme de Familier : Corneille (DDS)
- Sang argenté (DDS)
- Alphabétisation
- Force accrue
- Chance
- Préparation des poisons

Inventaire :
- Griffe d'Ursun
- Veste de cuir & pèlerine en "voyage" / robe habillée en "réception"
- Anneau de promptitude
- Bague du tumulus
- Sacoche de chanvre
- Lettre de la comtesse
- Gemmes et pépites d'or
- Fleur de salicaire
- Glandes à venin
- Poison (?)

Avatar du membre
[MJ] Bonnepierre
Messages : 761

Re: [Dokhara et Lucrétia] Taladélégation: En la Capitale.

Message par [MJ] Bonnepierre »

Début d'après-midi. Dokhara, en la Chapelle de Morr:
Les prières silencieuses de la De Soya terminée, les comploteurs en présence l'avaient écoutée de bout en bout, seul le prêtre de Morr lui répondant parfois. C'était indéniablement le meneur.
Au premères phrases de Dokhara, il réagit:

-La nature impie du monstre de Bratian se devra d'éclater au grand jour, que plus personne n'en doute... Il n'est pas question que cette damnée Lucrétia meure "en tant que baronne humaine", comme vous dites... Ceci étant, quelle que soit l'implication de votre protectrice de Rhya, elle n'en subira donc nul préjudice. Au contraire, aider à éliminer un tel vampire ne saura que lui apporter du mérite... Mais soit, elle sera tenu en dehors de nos actions, puisque vous y tenez.
Test de CHA (+2 éloquence et Charisme de Dokhara): 4, réussi
Empathie: 13, raté
Dans la suite de son discours, il sembla à Dokhara qu'elle captiva son auditoire, bien que des gens comme les prêtres de Morr et de Sigmar étaient bien difficiles à cerner clairement.
Alan Feuerbach cachait assez mal ses sentiments, pour sa part, contenant mal sa rage à apprendre que tant de puissants soutenaient et protégeaient son ennemie sacrilège...
Quant au jeune Nicolaï, en vérité il n'était pas dans la Chapelle...
Erreur de ta part, je cite mon post précédent:
Deux sbires restèrent au dehors, gardant Nicolaï avec eux.
Nicolaï n'est pas avec vous dans la chapelle, gardé au dehors par deux chasseurs de vampire... ça se comprend sans doute: s'étant retrouvé là par hasard, inutile qu'il en sache plus, se sont sûrement dit les gens de Morr... Du reste, ça paraissait bien arranger Nicolaï d'être ainsi tenu à l'écart...
Adolf RitHerr, prêtre de Morr opina d'évidence à la demande de discrétion de la jeune baronne. Il eût ensuite un regard circulaire autoritaire sur toute la petite assemblée:

- Il va de soi que rien qui ne se dit ici n'en sortira, Dame baronne, dans l'intérêt de tous... Outre la menace ténébreuse de cette lahmiane, vous l'avez souligné, nous avons beau être en notre fief, à Beechafen, la force présente de nos ennemis n'en reste pas moins inquiétante... Nos dirigeants seront certes de notre côté, car rétifs aux tacites pressions économiques du Talabeccland sur l'Ostermark, mais ils n'iront pas jusqu'à risquer un conflit ouvert avec la province voisine: Ils ont déjà assez à faire avec les engeances chaotiques à l'Est... Nos meilleurs guerriers sont là bas.
Nonobstant cela, ils ne nous mettront pas des bâtons dans les roues.


Enfin, le plan de Dokhara fut énoncé: Tandis que le prêtre de Morr rendait son mince sourire à la de Soya, Alan commença à émettre une opposition:

-C'est une idée qui se défend, certes, mais je préfète notre plan d'origine. Le Guts est...

-Taisez vous, Messire Feuerbach, s'il vous plait, l'interrompit rudement le prêtre. Et son "s'il vous plait" n'était que de pure forme.
Ayant ainsi imposé le silence, il resta un instant réflexif, avant de reprendre, des yeux pénétrant dans ceux de Dokhara, et le sourire mortel:
-Votre idée est intéressante, Madame, très intéressante même!... Nous en tiendrons compte dans nos actions futures... Je crois inutile de vous en dire plus, car moins l'on n'en sait, moins l'on a de chance de se trahir par erreur: Le moment venu, vous même aurez simplement à vous offusquer contre la vampire, ainsi que le feront tous nos nobles, et aussi certains des vôtres... Le GutsHerr lui même ne pourra que prendre notre parti pour sauver la face.
Prudent, ce prêtre? oh oui!... mais Dokhara ne pensait pas que c'était un manque de confiance en elle - elle pensait l'avoir gagnée, cette confiance - il s'expliqua d'ailleurs au sujet de cela:
-Des témoins vous ont vu parler avec nous, et possiblement venir ici avec nous. Lucrétia en nourrira des doutes directs à votre encontre. Si elle tente un quelconque de ses maudits tours pour vous percer à jour, elle n'en apprendra que peu...

-Mais croyez moi, elle sera bientôt privée de tout appui, traquée par tous...


Il montra un de ses sbires - la femme:

-Le chasseur de vampire Katinka vous servira en surplus de garde du corps particulier, désormais. Elle ne vous quittera plus d'une semaine. Après que vous vous soyiez isolée avec nous, nul ne s'en étonnera vraiment... tous se diront que vous êtes justement venue à nous pour obtenir une telle garde, par crainte de ces rumeurs vampiriques quant à Lucrétia...

Image

Katinka eut une révérence assurée pour Dokhara. Rolff sembla mitigé, ne sachant visiblement pas s'il devait prendre comme une offense cette garde en plus de la sienne, ou s'en estimer rassuré pour sa maîtresse...
Le prêtre reprit:

-Retournez donc faire acte de présence, maintenant, si vous le voulez bien. Ayez fiance en nous pour servir nos intérêts communs...

Si Dokhara sortit en effet de la Chapelle, elle put sans doute retrouver Nicolaï et repartir avec lui ( et Rolff et Katinka), rejoindre les pourparlers de fin de banquet?...
Que cette dernière phrase ne t'oblige pas à rp ta sortie si tu ne le veux pas ;)
Lucrétia. Marchandages d'après banquet:
Bien que Weiss ne lui répondit pas outre - car le Guts s'était imposé - Lucrétia, fine mouche, comprit sans doute les vrais raisons de cette humilité apparente de la Légende: En surplus d'éventuels ordres reçus du Guts pour guider son attitude, une certaine hostilité pouvait quand même se voir du côté de la majorité des nobles Ostermarkers. Cette hostilité se voyait peu en Dornier, certes, mais en d'autres - plus religieux et moins obnubilés par la séduction - ça oui... Rajouter des vantardises après cette démonstration de force à l'encontre du culte de Morr aurait pu faire dégénérer cette hostilité latente...

Pour tout dire, à mieux observer la foule alentours, Lucrétia soupçonnait mieux les tensions présentes: La Taladélégation ne lui paraissait pas être innocemment venue juste pour conclure quelques commerces et aider éventuellement l'Ostermark face au Chaos de l'Est... Non, officieusement, la Taladélégation faisait surtout l'étalage de la puissance actuelle du Talabeccland en comparaison de celle, affaiblie, de l'Ostermark. Ce duel n'en avait été qu'une illustration: il avait été montré que le Talabeccland ne craignait rien, pas même de bousculer un culte révéré par ses voisins...
Une réelle pression était là: l'Ostermark ne pouvait que complaire au Talabeccland, lui assurer des affaires juteuses, car ne pouvant se permettre d'avoir des ennemis à l'Ouest en plus de ceux à l'Est... Les ostermarkers avaient en surplus grand besoin de l'aide armée du Talabeccland en renfort contre le Chaos...
En résumé, le rapport de force était présentement faussé, les invités venant presque en "maîtres", en profiteurs... Mais il ne s'agissait pas non plus de trop humilier les hôtes de la Taladélégation, il convenait manifestement d'épargner un minimum leur fierté...

Notamment celle de leurs alliés nains... Car ceux-là étaient à part: Trop fier pour le demander, assurément ils avaient eux aussi besoin de renforts face au Chaos, mais ils étaient bien plus qu'une "Province". Se fâcher avec les immenses royaumes nains était inenvisageable, ils avaient trop à offrir, et surtout, ils étaient des alliés historiques du Vieil Empire... En bisbille avec les nains, le Talabeccland se verrait tancé par l'Empereur lui même!

Mais revenons-en aux présentes discussions de la lahmiane...
lucrétia: test de CHA +3 (éloquence, séduction, diplomatie...) : 15, réussite modérée
Durant cette après repas de pourparlers, ce fut peut-être avec moins de facilité qu'elle ne l'escomptait que Lucrétia intervint dans les affaires marchandes, mais au final, elle parvint en effet à ravir ceux qui l'admirait déjà, à atténuer et séduire certains sceptiques, et à instiller le doute à ses détracteurs directs... Travaillant de paire avec elle, les ministres du Guts tâchèrent de concrétiser les approches de la Baronne de Bratian.
Il y eut néanmoins bien peu d'accords réellement finalisés. Ce n'était que le premier jour, après tout, et malgré les politesses expertes de Lucrétia, les marchands Ostermarks se méfiaient quand même, ne voulaient pas se "vendre" à trop bon prix à la puissante Délégation Talabecclander... Ils avaient dû recevoir des consignes, en outre, le Conseil noble de Beechafen ne voulant sûrement pas que tout soit accordé sans en échange de contreparties claires et armées face au Chaos...
Mais surtout, un même empêchement revenait souvent, notamment dès qu'il s'agissait de navires fluviaux: Nombreux s'en excusaient, mais ils avaient déjà contracté de grosses ventes avec autrui, et ils se devaient d'honorer ces commandes en priorité... De fait, le délai s'en trouverait très long pour fournir la Taladélégation... Professionnels, ils ne nommaient point ces "autrui", car, disaient-ils, leurs acheteurs voulaient rester anonymes...
Fine manipulatrice, Lucrétia parvint toutefois à obtenir quelques indices:
-Ces gros contrats antérieurs à votre venue ont été validés par votre ambassadrice, savez vous, et donc nous ne...
Le négociant qui avait affirmé cela - un responsable de chantiers navals conquis par Lucrétia - s'était interrompu, s'apercevant qu'il en disait peut-être un peu trop.

Parallèlement, d'autres discussions avaient bien sûr eu lieu: Prêtres avec prêtres, mages avec mages, haute noblesse avec haute noblesse...

Enfin, ces tractations préliminaires ne durèrent pas non plus une éternité: En milieu d'après-midi, le Régent Matteus Hertwig déclara ces entrevues closes, quittant la salle de banquet dans une implicite invitation à tous de faire de même... Il paraissait soucieux, tout comme ses illustres conseillers, Margraves et Comtes... Le Guts, lui, ne laissait rien transparaître de son humeur, impassible et froid, comme de coutume...

tout cela reprendrait officiellement au prochain banquet donné dans une semaine. D'ici là, la Taladélégation était conviée à prendre éventuellement part à diverses visites de la Province, tout en se prélassant aux frais de Beechafen...

Le Guts, insistant pour que l'ambassadrice le suive, partit dans ses quartiers faire le point avec ses ministres et marchands... peut-être Lucrétia y alla t-elle aussi, si elle le voulut?... Et Dokhara aussi, si elle était revenue de son absence?
Elles y seraient les bienvenues en tout cas!
C'est milieu d'après midi, là... l'on ne vous oblige à rien de particulier, à vous de voir vos activités... vous pouvez si vous le voulez résumer celles-ci sur la longueur (ou détailler plusieurs choses que vous voudriez faire?), entamer plusieurs mini rp à des temporalité différentes?... histoire que du temps de séjour s'écoule un peu... Je répondrai bien sûr à tous ce que vous entreprendrez... Rencontrer tel ou tel en effectif réduit sera à priori possible, aussi ne vous gênez pas si besoin pour entamer éventuellement certaines discussions avec tel ou tel... je corrigerai, de tout façon, si j'estime que cela n'aura pas été possible...

Oui, c'est un peu vague, là, mais bon, le type de rp "courtisan" veut cela, il y a beaucoup de "quartier libre"...
Mon Mp vous est ouvert pour d'éventuelles questions et demandes;)

Avatar du membre
Lucretia Von Shwitzerhaüm
Warfo Award 2018 du meilleur PJ - Élaboration
Warfo Award 2018 du meilleur PJ - Élaboration
Messages : 543
Profil : FOR 16 / END 14 / HAB 17 / CHAR 18 / INT 17 / INI 19* / ATT 17 / PAR 14 / Tir 12 / NA 4 / PV 134/140
Lien fiche wiki : http://www.warforum-jdr.com/wiki-v2/dok ... itzerhauem

Re: [Dokhara et Lucrétia] Taladélégation: En la Capitale.

Message par Lucretia Von Shwitzerhaüm »

  • Tout au long de ses négociations Lucretia l’avait senti ; ceux qui avaient une dent contre sa personne ou s’affublaient parfois d’une mine peu amène ne cessaient de jeter des regards mauvais aussi bien en sa direction qu’à l’encontre de Weiss ou du GutsHerr. Envers elle, la jeune femme pouvait le comprendre ; les rumeurs qui courraient à son sujet étaient légions, et bien des langues salaces se révélaient capables de fomenter les pires mensonges et les calomnies les plus crédibles. Quant à Weiss et au dirigeant de toute cette ambassade, il s’agissait peut-être là de ce dégoût que l’on ressentait à l’approche d’un ennemi qui s’impatronisait dans notre demeure, dans notre chez-soi, comme si de rien n’était, observant d’un œil condescendants vos meubles et d’un autre, cupide et lubrique, votre femme et vos enfants. En Ostermark, et à Bechafen plus particulièrement, le chez-soi s’avérait être la grande salle au-travers de laquelle ils commerçaient céans-même, et ces meubles, femmes et enfants n’étaient pas autres que ces marchandises que l’on était prêt à acheter pour quelques piécettes et de lourdes menaces.

    Une autre possibilité restait tout autant plausible et peut-être même complémentaire, encore que Lucretia, de par sa nature, voyait son opinion être biaisée à ce sujet ; la religion. Il était notoire que le culte de Morr fût plus que bien implanté dans la région, laquelle demeurait mitoyenne avec la Sylvanie, et que les vampires et autres morts-vivants terrifiaient tant la population locale que celle-ci se tournait aveuglément vers le dieu de la mort. Les humains étaient et seraient à tout jamais si faibles à ce propos. Incapables de prendre leur vie et leur destin en main, bien des crédules s’en remettaient aux désirs et volontés de leurs prêtres, et certains fanatiques se voyaient octroyés d’un pouvoir par quelque fois supérieur à celui d’un noble. Toucher à la religion, souvent, était un comparable à un crime de lèse-majesté, une hérésie que les plus zélés condamnaient par le bûcher, la purification par les flammes. Alors, que l’on eût justement terrassé l’un de leur prêtre en pleine démarche commerciale avaient bien des chances d’avoir élevé quelques soupçons de mécontentements, tel un sentiment de révolte qui grondait encore sourdement sans pour autant se manifester pleinement. Mais tout cela, peu en chalait à la Lahmiane, laquelle ne considérait leur point de vue uniquement parce qu’il pouvait représenter un certain poids politique et diplomatique.

    Et pour cause, à travers chacun de ses transactions, sitôt qu’elle abordait l’un de ces énergumènes quelque peu porté sur la religion ou qui avait, le cas échéant, prêté un peu trop d’attention à tous ces racontars sur sa personne, la transaction s’avéra plus difficile qu’elle ne l’eût imaginée de prime abord. Trop de sceptiques, en fin de compte, qui renâclaient à offrir que trop volontairement leurs marchandises, et plus encore dès lors que l’on abordait le thème naval. Là, quand bien même Lucretia y mit-elle toute son énergie et sa diplomatie qu’elle trouva toujours porte close vis-à-vis de la négociation, justifiant leur refus par de vagues excuses, lesquelles s’étalaient du délai bien trop long aux partenaires déjà choisis. En vérité, en creusant quelque peu la question, la jeune femme parvint à faire avouer certains marchands que quelqu’un était déjà passé par là avant elle, chapardant les parts de marché. Une personne qui n’était pas autre que l’ambassadrice elle-même.

    Cette révélation était étonnante ; pourquoi eût-elle agi de la sorte ? Car si ces mêmes marchands et entrepreneurs refusaient de vendre leurs produits à la délégation, laquelle n’était pas autre que celle, officielle, de Talabheim et de sa région, alors à qui d’autres pouvaient-ils les vendre ? Et surtout, surtout, si jamais tout cela avait été l’œuvre de l’ambassadrice, pourquoi cette dernière eût-elle préféré mettre ces mêmes entrepreneurs en relation les émissaires d’une autre région plutôt que la sienne ? Et si cette hypothèse s’avérait vraie, si elle avait bien, en quelque sorte, trahi le bien de l’intérêt de la délégation, était-ce pour cela que le GutsHerr l’avait totalement ignorée jusque-là ? Il fallait en discuter avec elle.

    L’on quitta la salle sur ordre du régent Matteus Hertwig, prétextant désireux de se changer les idées et de profiter des splendeurs qu’avait à offrir Bechafen. La mine plus grave que ce à quoi l’on se serait attendu après un banquet placé sous le signe de la bienvenue, mais qui avait pourtant vu, déjà, le sang s’écouler sur le sol carrelé, les conseillers, ministres, nobles et hobereaux en tout genre sortirent de la pièce, se répandant en petits groupes dans les couloirs du castel.

    «Dame Ingrid von Zützen, ambassadrice à la cour de Bechafen ? » Lucretia l’interpella alors qu’elle franchissait les grandes portes, l’ayant attendue dans l’embrasure.
    «Baronne Lucretia von Shwitzerhaüm, arrivée la veille en compagnie de la Tala-Délégation. Le repas s’avéra très agréable, et les gens de bonne compagnie, dois-je dire, bien qu’il fût dommage qu’on l’interrompit pour faire couler du sang. »

    Il était toujours bon d’échanger des platitudes et des banalités avant d’entrer dans le vif du sujet, ce qu’elle fit rapidement, attendant, peut-être, que sa consœur ambassadrice eût parlé à son tour.

    « Je souhaitais vous toucher deux-trois mots, si vous le voulez bien. J’ai récemment conversé avec les marchands venus céans-même pour l’occasion, et, durant ces petits entretiens, j’ai tenté diverses approches de négociations, histoire d’évaluer la valeur de chacun d’entre eux et de leurs marchandises. Pour certains, notamment dans le commerce du bois, cela était impossible, et l’on m’a révélé que cela était de votre fait, que d’autres accords avaient été déjà conclus, mais pas avec notre délégation. J’en fus étonnée, pour être tout à fait honnête ; n’êtes-vous pas l’ambassadrice du Talabecland ? Elle se pencha sur le côté, et continua, sur le ton de la confidence. Peu m’importe, de mon côté, tant que je fais mon travail. Mais le GutsHerr risque de ne pas trop apprécier, et, je l’ai vu au cours du repas, mais vos relations semblent… Tendues ? C’est bien là le problème des hommes », ajouta-t-elle en haussant les épaules, évasive au possible.

    Il ne fallut guère attendre très longtemps avant que le meneur de toute cette délégation les invitât à prendre part au conseil qu’il tiendrait avec ses ministres, et Lucretia accepta. Elle voulait connaître le fin mot de l’histoire, si ses conseillers venaient à parler des possibles négociations. Et c’était certainement là-bas que s’avoueraient certains ragots, certaines rumeurs, des exactions qui avaient pu être commises, ou encore deux ou trois indices qui mèneraient à l’explication de cet étrange combat qui avait opposé la Légende à un prêtre de Morr.

    Par la suite, le temps serait au libre, lui avait-on dit. Lucretia pourpensait sur les possibilités de ses activités futures. En vérité, là, dans l’immédiat, la jeune femme n’en avait pas tant que cela. Il y avait une chose, toutefois, qui maintenait une partie d’elle-même en éveil. La volonté de faire bouger les choses, par la plus absurde des actions. De faire naître que davantage encore de murmures et de chuchotement. Et, pourquoi pas, de neutraliser deux ou trois personnes qui l’indisposaient fortement. Mais sûrement faudrait-il attendre que la nuit tombât pour ce faire.

Je peux zigouiller deux ou trois gugus, dis, je peux ? :mrgreen:
D'ailleurs... Je ne sais plus quoi faire de mon xp. è_é
Modifié en dernier par [MJ] Bonnepierre le 05 mai 2015, 22:24, modifié 2 fois.
Raison : 6xp/130xp -50 (=2PC en Magie, passage en V3), reste 80xp
FOR 16 / END 14 / HAB 17 / CHAR 18 / INT 17 / INI 19* / ATT 17 / PAR 13 / TIR 11 / MAG 17 / NA 4 / PV 134/140
Ma Fiche
Objets particuliers:
- * Anneau Nowelleux (+1 INI)
- Amulette (relance d'un EC: 2/3 utilisations disponibles)

Compétences acquises et Dons du Sang

COMBAT :
Attaque : Coup précis (3), Arme de prédilection ( épée à une main)
Défense : Esquive, Acrobatie de combat, Sang vif (2) (DDS), Coriace,
Autres : Régénération Impie (DDS), Innocence Perdue (DDS), Valse Macabre


MAGIE :
- Sens de la Magie
- Conscience de la Magie
- Maîtrise de l'Aethyr - niveau 3

CHARISME :
- Diplomatie
- Éloquence
- Séduction
- Intimidation
- Comédie
- Etiquette
- Intrigue de cour

INTELLIGENCE :
- Domination (DDS)
- Érudition
- Littérature
- Linguistique
- Histoire
- Administration
- Enseignement
- Connaissance végétale
- Langue étrangère : Kislévarin
- Connaissance des démons

INITIATIVE / HABILETE :
- Sang vif (DDS)
- Réflexes éclairs
- Escalade
- Monte - chevaux
- Sens Accrus
- Vision nocturne

AUTRES :
- Défi de l'Aube (DDS)
- Ame Profane (DDS)
- Forme de Familier : Corneille (DDS)
- Sang argenté (DDS)
- Alphabétisation
- Force accrue
- Chance
- Préparation des poisons

Inventaire :
- Griffe d'Ursun
- Veste de cuir & pèlerine en "voyage" / robe habillée en "réception"
- Anneau de promptitude
- Bague du tumulus
- Sacoche de chanvre
- Lettre de la comtesse
- Gemmes et pépites d'or
- Fleur de salicaire
- Glandes à venin
- Poison (?)

Avatar du membre
[MJ] Bonnepierre
Messages : 761

Re: [Dokhara et Lucrétia] Taladélégation: En la Capitale.

Message par [MJ] Bonnepierre »

Vu comme tu tardes, on va continuer avec Lucré sans toi Dokhara, mais que ça ne t'empêche pas de rp ici quand tu le voudras... ce topic te reste ouvert, dans l'impatience de t'y retrouver. Je te MP à ce sujet.
Lucrétia:
Entre quelques échanges avec l'Ambassadrice, puis quelques discussions où le GutsHerr fit encore une fois preuve de son habituelle autorité, la baronne Von Schwizerhäum remplit son office... mais ne commençait-elle pas à se lasser sérieusement de ces interminables jeux de cour?
Glaner du pouvoir, des terres, se gausser en douce des méfiances et des non-dits, c'était possiblement intéressant... mais obéir à ce "mortel"? Se retrouver ici, coincé à devoir complaire à tous?... Peut-être l'était-ce moins?...

Le soir, revenue en ses appartements, toujours gardés par la Mort Blanche et ses sbires, peut-être aussi que Lucrétia commença à réfléchir à certains aspects présents de son existence, à d'autres qui lui conviendraient mieux?... Haaa, partir! A l'aventure, loin de toutes responsabilités... Qui n'y songeait point parfois?...

C'était la nuit, elle était seule en sa chambrée...

Avatar du membre
Lucretia Von Shwitzerhaüm
Warfo Award 2018 du meilleur PJ - Élaboration
Warfo Award 2018 du meilleur PJ - Élaboration
Messages : 543
Profil : FOR 16 / END 14 / HAB 17 / CHAR 18 / INT 17 / INI 19* / ATT 17 / PAR 14 / Tir 12 / NA 4 / PV 134/140
Lien fiche wiki : http://www.warforum-jdr.com/wiki-v2/dok ... itzerhauem

Re: [Dokhara et Lucrétia] Taladélégation: En la Capitale.

Message par Lucretia Von Shwitzerhaüm »

  • De la petite entrevue qui se déroula dans l’ombre des quartiers du Gutsherr, il n’y eut pas grand-chose à signaler, si ce n’est qu’elle s’y ennuya profondément. L’homme ramenait tout à sa propre personne, les coupait dans leur suggestion, n’accordait que trop rarement le moindre crédit à leur proposition, et dardait un regard neutre et hautain sur ses vis-à-vis sans jamais les féliciter de telle ou telle entreprise qui s’était avérée bénéfique. Dans sa morgue vaniteuse, il occulta complètement l’ambassadrice Ingrid von Züten, rancunier des quelques mystérieux griefs qu’elle avait pu lui causer, et l’oblitéra dans les rangs des indésirables. Cela n’était pas franc et honnête, mais effectué d’une façon perfide et détournée. Si l’ambassadrice s’aventurait sur le chemin de la proposition, il l’éconduisait parfois aussitôt d’une quelconque autre remarque, changeait directement de sujet, ou patientait le temps qu’elle finît son discours, qu’il ponctuait d’une simple et brève onomatopée, l’air faussement intéressé. Et les dires de la jeune femme passaient aux oubliettes.

    Le Gutsherr interrogea également la baronne de Bratian sur les possibles accords commerciaux qu’elle avait contractés, conformément à la mission qu’il lui avait confiée. Elle l’entretint sur ses échecs comme sur ses succès, lui indiqua les marchands qui leur mangeraient dans la main, les potentiels clients, et ceux avec qui toute entente commerciale relevait de la peine perdue. Lucretia émit quelques commentaires sur certains personnages, mais, là encore, il ne fut que trop difficile de confirmer la bonne réception de ses avis. Un bref hochement de la tête, et l’on passa au sujet suivant.

    Si la question du duel qui avait opposé Weiss avec le prêtre de Morr fut probablement posée, et, avec elle, les conséquences de ses retombée. Si les raisons réelles de cet incident intéressaient la jeune femme, celle-ci n’y prêta, en fin de compte, aucune attention. Comme si elle observait toute cette discussion de bien loin, Lucretia regarda les protagonistes un par un, avec ce recul qui semblait la couper du monde, l’éloigner de toute cette petite agitation. Sans même y prendre garde, elle ne ressentit que plus encore cette lassitude qui l’avait saisie la veille ou l’avant-veille, lassitude qui la menait inéluctablement jusqu’à la rage froide. Cette frasque qui la rongeait, ses envies lunatiques, ses désirs fébriles mais fiévreux qui, de temps à autre, menaçaient de la submerger pour la conduire au carnage. Si d’ordinaire, la jeune femme se composait un visage aussi stoïque et neutre que pouvait l’être celui du Gustherr, elle ne put retenir et sa mâchoire, et ses mains, qui se crispèrent légèrement comme son regard s’assombrissait.

    Si elle devait prendre plus encore de recul vis-à-vis de sa propre situation, celle-ci n’était pas à la hauteur de la position qu’elle était en mesure d’occuper. Elle, capable d’enganter n’importe quel homme, de le réduire en charpie, de raser un village et de tenir tête aux plus grands de ce monde, voilà qu’elle en était réduite à écouter les ordres et les directives d’un corniaud pompeux dont le seul mérite était d’appartenir à la famille de feu le Comte Electeur du Talabecland. Pire encore, selon l’avis de l’épouse de ce dernier, Lucretia devait s’enchaîner à l’existence d’un vieux baronet sénile, ce qui lui donnerait, en théorie, le droit de la bataculer quand bon lui semblerait, sans un remord, sans autre contrepartie de sa part qu’un petit lopin de terre semblable à celui qu’elle possédait déjà, isolé de tout. Non, le prestige n’était pas bien grand, surtout lorsqu’il était comparé à ses capacités qu’elle ne pouvait pleinement pas exploiter céans-même. Le danger demeurait bien trop grand pour des excès d’exubérance, que ce fût de ses talents comme de sa magie. De sa nature comme de son sexe, claquemuré dans ces us et coutumes qui l’empêchaient de s’épanouir pleinement et de s’évaltonner librement. Certes, Lucretia avait toute son immortalité devant elle, et, dans quelques décennies, lorsque seraient décédés ses proches et son potentiel mari, alors serait-elle en mesure que de faire main-basse sur la totalité de ces possessions, mais, là encore, le pécule ainsi recueilli ne serait pas à la hauteur du sacrifice temporel. Point d’action, simplement de la passivité aggravée, et, comme si cela ne suffisait pas, la certitude que sa jouvence ne passerait pas inaperçue. Tout bien réfléchi, le terrain n’était définitivement point propice à ses ambitions.

    Plongée dans ses réflexions, les évagations de son âme la conduisirent bien loin du débat qui s’était emparé de la petite assemblée privée. N’écoutant point ce qu’il en retournait, se recentrant sur elle-même, Lucretia n’avait pas attendu la petite touche hautaine du Guthserr pour s’exiler malgré elle aux côtés d’Ingrid von Züten, à la participation tout aussi nulle. Mais peu lui en chalait. Bien malgré elle, la jeune femme n’avait que trop goûté à cette passivité affaiblissante, laissant autrui guider son existence de village en village, de délégation en délégation, de mari en mari. Quelques heures, abalourdie de cette résignation lassée, n’y changeraient rien, mais elle pouvait tout à fait les mettre à profit pour décider, enfin, de ses propres choix futurs.

    Prendre le large, mettre le cap au loin, quitter cette région, ses obligations, son carcan et ses possession. Recommencer de zéro, ailleurs, dans une contrée où on la craindrait pour sa nature, la respecterait pour ce qu’elle était, et où elle pourrait, finalement, faire plein usage de ses dons qui lui avaient été conférés. Aller de l’avant, faire étalage de ses propres ressources intérieures, et les employer non pas pour satisfaire les exigences des hauts-placés, mais bien les siennes, dans un monde où vous condamner au bûcher pour sorcellerie n’était pas monnaie courante. Emmerder l’étiquette, saborder la bienséance, et s’aventurer sur les océans de la perdition, de la liberté, et de la sauvagerie. Régresser au niveau de la mondanité, progresser dans les sciences occultes et la maîtrise de l’Aethyr. Découvrir ses propres côtés secrets, arpenter une nouvelle contrée. L’immortalité n’était-elle pas faite pour cela ?

    Son ego, toutefois, l’accablait de petits reproches, de menus réprobations. Partir, ainsi, n’était-ce pas s’avouer vaincue, laisser le champ libre à ceux qu’elle méprisait, fuir face à la répression ? D’une certaine façon, oui, le point de vue était recevable. Mais qu’importait, après tout. Ce monde, si elle s’en tenait aux objectifs qu’elle était en train de se fixer, lui serait bientôt étranger, et ses gens, totalement oubliés. Les conséquences et retombées n’avaient plus aucune importance sitôt que l’on n’était plus là pour s’en apercevoir.

    Assez puérilement, sachant qu’elle n’avait plus rien à perdre, Lucretia fut tentée d’agresser le Gutsherr par quelques piques aussi bien placée que totalement gratuites. Lui faire comprendre son ressenti sur la question, la lassitude qu’elle ressentait vis-à-vis de sa personne. Puis, elle jugea que cela pourrait compromettre l’intégrité de tierces personnes à qui pourraient revenir ses possessions. La jeune femme s’abstint.

    Lorsqu’ils ressortirent tous des quartiers privés du Gutsherr, la nuit avait déjà étendu son voile sur le monde. Les bougies et torches se consumaient contre les murs dans des danses torrides, menées par le souffle immatériel de quelques courants d’air circulant librement dans le castel. Les ombres s’étaient agrandies, contrairement à la population de nobles errant dans les couloirs, laquelle s’était amoindrie. L’on se souhaita la bonne nuitée, et Lucretia revint dans ses appartements, accompagnée de la Mort Blanche qui rôdait immanquablement sur ses traces.
    Toujours aussi versatile, la jeune femme voltait d’idée en idée, aussi souvent que ses humeurs fantasques l’amenait de la joie à la contrariété. Mais là, pour une fois, sa décision s’avérait irrévocable. S’installant à son bureau, Lucretia s’empara d’un parchemin de vélin, d’un encrier et d’une plume d’oie, et se mit à écrire.



    ***




    «Otto, te voilà. »

    Au cœur de la nuit, elle avait fait mander son sigisbée, celui qui l’avait suivie depuis si longtemps, et qui était prêt à se sacrifier pour elle si l’occasion lui était donnée. L’homme ne dormait que d’un seul œil, prêt à accourir auprès d’elle sitôt que la situation l’exigeait, et ce même si la Légende, guerrier d’une toute autre tempe, veillait déjà à la sécurité de la jeune femme. Dans les ombres évanescentes qui se jouaient de la chiche lueur de quelques chandeliers, son chevalier servant n’avait pas l’œil hagard de celui qui venait de se lever. Il était désirable, beau, fringuant, et avait tout de ces chevaliers bretonniens prêts à défier quiconque remettait en cause l’honneur de sa dame.

    Lucretia avait de prime abord songé à le laisser de côté, lui rendre sa liberté, le renvoyer auprès de ce seigneur voisin qui l’avait confié à sa garde. Cela lui permettrait de voyager plus rapidement, plus librement, filant à la découverte d’un monde inconnu et que par trop éloigné de l’Ostermark. Puis, la Lahmiane s’était remembrée de son caractère loyal, de sa probité, et, également, de cette confession qu’il lui avait un jour faite ; oui, Lucretia serait amenée à faire de terribles choses que démentent la joliesse et l’innocence de ses traits, mais il serait encore là pour la suivre, quelles que seraient ses actions futures. Il avait une fille bâtarde, abusée par Alan Feuerbach, et s’était diligemment occupé et de celle-ci, et de la mère de cette dernière. Mais, par-dessus tout, il s’était amouraché de la baronne de Bratian, en dépit de toutes les rumeurs fondées ou infondées à son sujet. Oui, Otto ne lui serait pas dénué de toute utilité, aussi bien pour ses talents que pour l’imagine que Lucretia renverrait par la suite, selon ses propres projets. Toutefois, il lui restait une dernière chose à confirmer.

    Elle l’embrassa à pleine bouche, sans lui laisser le temps d’émettre la moindre objection, courant à sa rencontre, se pressant contre lui. Ses lèvres rencontrant les siennes, ses mains attrapèrent ses poignets, les emprisonnant fermement. Ce n’était pas la poigne faible d’une simple femme qui agissait comme des liens sur ses membres, mais bien le carcan inébranlable d’une Lahmiane qui s’abattait sur lui, avec une force qu’il ne pouvait surpasser. Pour autant, Lucretia ne chercha aucunement à lui faire le moindre mal, non ; ses ambitions n’étaient pas autres que de le soumettre à sa propre volonté, comme l’eût fait une femme joueuse et lubrique, à la rencontre de son amant secret. Elle le poussa vers son lit, le fit tomber à la renverse, et passa par-dessus lui, enserrant sa taille de ses genoux. Là, dans cette position dominante qui était la sienne, son regard accrocha le sien, se riva au fond de ses prunelles. Elle n’y alla pas par quatre chemins.

    «Tu m’as aveuglément suivie jusqu’ici, abandonnant tes troupes, ton seigneur, et ta famille. Je sais que tu as de l’estime pour ma personne, du respect pour la baronne que j’incarne, et que tu continueras, dans l’état des choses, à me protéger et à faire ce que je t’ordonne de faire. Mais, je dois savoir. Tu n’es pas sans ignorer les rumeurs qui courent à mon sujet, parfois plus folles les unes que les autres. Je vais te dire… »

    Avec la rapidité tributaire d’une certaine pratique, sans que jamais Otto ne le sût, la jeune femme tissa un sortilège de Vérité, qu’elle lia à sa personne. Puis, elle se pencha sur lui, contourna l’arrête de sa mâchoire, et lui susurra à l’oreille :
    «Tout ce que l’on raconte à mon sujet est vrai. Je ne suis plus aussi vivante que tu ne l’es, pas plus que je ne sois aussi morte que ne puisse l’être un cadavre, mais je n’en suis pas moins réelle, tangible. J’ai en moi un certain pouvoir, une certaine soif dévorante, qui ne peut être étanchée que par l’ambition et, littéralement, le sang. Je suis un vampire, une Lahmiane, m’affirmant face aux hommes, les éconduisant lorsque m’en vient l’envie. Entre toi et moi, rien ne changera, si ce n’est que, désormais, tu connais l’abjecte vérité. M’aimeras-tu, me suivras-tu, toujours ? »

    Elle attendit sa réponse, parvenue au point de non-retour, entre lui et elle. Et la dague qu’elle dissimulait sur elle menaçait, en une fraction de seconde, de plonger dans le cœur du chevalier, pour peu qu’il ravalât son serment envers sa maîtresse.




    ***





    Le tapage incessant à sa fenêtre réveilla Dokhara en pleine nuit. Peut-être avait-elle bien ripaillé en soirée, peut-être s’était-elle sagement couchée tôt, dans ce grand lit qui lui avait été accordé en même temps que ses appartements. Toujours fut-il que le bruit la réveilla, voire l’agaça, sûrement. De petits à-coups toqués avec insistance sur le verre qui ne s’amenuisaient pas avec le temps. La patience ne fut pas non plus une vertu concluante, cette fois-ci, car il advint que ce que produisait lesdits coups en détenait bien davantage qu’une noble baronne déterminée à ignorer les fâcheux tapements et à se rendormir en faisant abstraction de la nuisance sonore. En vérité, cela se révéla impossible. Aussi se leva-t-elle, sûrement, afin d’aller voir l’origine de ce discret mais sournois tohu-bohu. Ce n’était pas une branche un peu trop longue que le vent venait faire taper à la fenêtre, pas plus qu’un godelureau s’étant enganté de la belle rousse, non, mais une corneille noire qui, en dépit de toutes les protestations de Dokhara, ne s’interrompit jamais de taper du bec. Peut-être que, en ouvrant la fenêtre et en agitant les bras, voire en attrapant la maudite bestiole pour lui tordre littéralement le cou, la baronne allait-elle enfin trouver le sommeil ? Que nenni ; voilà que l’oiseau s’engouffra dans la chambrée, profitant de l’interstice qui lui avait été présenté pour s’impatroniser dans les appartements de Dokhara. Et, sous ses yeux que l’on pouvait deviner médusés, la corneille s’estompa, laissant la place à une tout autre personne, que trop bien connue de la damoiselle.

    «Depuis le temps que je rêvais de vous faire l’honneur de ce genre de visite nocturne, ma chère amie, sourit Lucretia. Ni une, ni deux, elle fit quelques pas, s’avançant vers un guéridon où se situait un gobelet qu’elle remplit d’eau. C’est que, avec toute cette esbroufe, j’en ressens presque la soif. Mais, ma foi, cela est bien pratique pour passer inaperçue et rendre visite à ceux que leurs choix nous interdissent désormais de voir. »

    Reposant le verre à présent vide, la jeune femme alla refermer la fenêtre qui laissait passer un petit courant d’air, lequel agitait de façon très agréable le bas de dentelle de la robe de nuit de Dokhara.
    Sans vergogne, Lucretia la déshabilla de son regard appréciateur, une moue amusée.
    «Je ne vous avais encore jamais vue dans pareil accoutrement, et je pense que j’en viens à le regretter. » Elle fit durer le moment, sans rien dire, portant son regard sur les traits de la jeune femme, sur ses épaules, sa poitrine, son ventre, et ses jambes. Elle se rapprocha d’elle.

    «Voici l’objet de ma visite, lui dit-elle en lui présentant une petite missive qu’elle avait écrite il y avait de cela quelques heures. Il s’agit là de l’acte de cession de la totalité de mes biens et de mes terres. Je vous sais sans domaine ; Bratian vous appartient désormais, si vous le souhaitez, et cela sans épouser qui que ce soit, sans vous enchaîner vous-même auprès de quelque mari que ce soit. Lucretia, joueuse, observa l’expression de sa vis-à-vis, avant de continuer.

    Je pars de l’Ostermak, du Talablecland, et même de l’Empire. Pour faire simple, j’ai envie de changer d’air, de m’affranchir de toutes ces contraintes pesantes qui règnent sur nos contrées, de me détacher de ce pouvoir qui me détient sous son joug. Je veux vivre ailleurs, tout recommencer de zéro, me forger, pourquoi pas, mes propres terres, mes propres domaines, mon propre état –ma propre religion ? » Elle se fendit d’un petit rictus moqueur, sachant pertinemment que, au fond d’elle, elle en était tout à fait capable. Lucretia la dévisagea derechef.

    «Baronne de Soya. Vous rencontrer aura été un réel plaisir. Plus que cela, en vérité, et, pour une fois, les mots me manquent. J’ai la sensation que peu de gens me connaissent aussi bien que vous, à présent, et que je vous connais mieux que quiconque, également. Je sais qu’il y a en vous quelque chose de profond et de puissant, bien que je peine à éclaircir ce qui vous ronge, au sein de vous-même. Je me dis que je pourrais être celle qui apaiserait tout cela. Je me dis également que vous auriez faite une excellente Lahmiane, et que je vous aurais de bon cœur accordé le Baiser de Sang. »

    Glissant la main sous son menton, elle l’obligea doucement à se rengorger, à croiser son regard plus franchement qu’elle ne l’avait jamais fait. Sa main effleura ses cheveux cuivrés, parcourut leur douceur filée.
    «Je me rappelle de ce que le Gutsherr nous a interdit, à toutes les deux. »
    Elle continua, suivant l’arrête de sa mâchoire, le creux de sa gorge, la courbe de son épaule.
    «Je me rappelle de ce que vous m’avez soufflé, en repartant dans vos appartements, à la fin d’un entraînement. »
    Ses yeux émeraude toujours ancrés dans les prunelles violettes de sa consœur, les doigts de Lucretia s’emparèrent d’une bretelle qu’ils firent chavirer le long de son bras et qui sombra dans le vide, au bout de sa main.
    «Je me rappelle que vous me voulez. Et que je vous désire en retour. »

    Lucretia s’affranchit de la dernière coudée qui la séparait encore de Dokhara, unissant ses lèvres aux siennes. Si elle ne pouvait lui offrir l’Obscur Baiser, sa consœur le refusant, la baronne de Bratian pouvait toujours lui offrir, de prime abord, ce simple baiser, en guise d’au revoir. Simple baiser qui devint bien davantage.
    Elles s’étaient tournées autour depuis longtemps, se cherchant au gré de petites piques, de rencontres diverses, de garouages secrets. Le jeu de la noblesse les y obligeaient, d’une certaine façon, aussi bien que le demandait celui de la séduction, et les ego de ces deux jeunes femmes avaient pour eux qu’ils les empêchaient l’une comme l’autre à s’abaisser pour faire le véritable premier pas. Cette fois-ci, alors que les peaux se dénudaient, que les chairs s’effleuraient, que les lèvres se caressaient, et que les doigts émouvaient les sensibilités de chacune, il n’y avait plus de brocards ou de sous-entendus, plus d’hypocrisie mordante. L’hommage, dans l’obscurité tamisée de la pièce, sous les draps défaits, au-travers des chevelures échevelées, était sincère, véridique.

    Entièrement nues, elles reposaient toutes les deux, l’une contre l’autre. Lucretia percevait le cœur de Dokhara qui, après avoir battu la chamade, ralentissait petit à petit, comme elle entendait sa respiration, autrefois frénétique, reprendre son rythme de croisière, doucement. Un pied jaillissait en-dehors du lit, un bras gisait sur le matelas, sortant de dessous un drap qui ne parvenait plus à dissimuler un sein, et, au loin, l’aube qui ne tarderait pas à illuminer le monde. Le temps était venu de partir.

    «Si l’envie vous prend, si le désir de tout abandonner pour tenter votre chance ailleurs s’empare de vous, afin de vous soustraire aux puissants que rien ne viendra jamais supplanter, rejoignez-moi dans les Principautés Frontalières. Là-bas, vous entendrez parler de moi, tôt ou tard, et je vous accueillerai à bras ouverts, si vous le souhaitez, avec, possiblement, quelques terres qui vous attendront. D’ici là, portez-vous bien, consœur adorée, et puissiez-vous et faire les bons choix, et vous souvenir de moi. »

    A peine avait-elle terminé qu’elle plongea ses crocs dans les chairs de la jeune femme. Elle mordit non pas dans la gorge, non pas au poignet, mais bien tout juste sous le sein gauche, dans une étrange symbolique avouée. Lucretia n’alla pas chercher bien loin ; elle se contenta d’aspirer deux ou trois lampées, de se repaître de ce sang délectable qu’elle avait ardemment désiré, juste assez pour que Dokhara de Soya tombât dans une douce inconscience, emplie de rêves et de désirs.
    Cette fois-ci, contrairement à la dernière fois, Lucretia ne chercha pas à dissimuler les preuves de son méfait. Bien plus discrète qu’une blessure au cou, elle la laissa en l’état, afin que sa consœur s’en ressouvînt quelques jours durant. Puis, tournant le dos à la jeune femme dénudée à-demi dissimulée par ses draps froissés, Lucretia ouvrit la fenêtre, et s’envola au loin.

    Bon, eh bien, finalement, j'ai eu un peu de temps libre, et j'en ai profité pour écrire. Je crois que les libertés prises, là, sont sommes toutes assez conséquentes. J'espère, toutefois, qu'elles vous conviendront. Sinon, n'hésitez pas à me Mp. =P
    ps : je lance le sortilège Vérité pour le passage avec Otto.
Modifié en dernier par [MJ] Bonnepierre le 03 juin 2015, 21:47, modifié 1 fois.
Raison : 6xp/86xp
FOR 16 / END 14 / HAB 17 / CHAR 18 / INT 17 / INI 19* / ATT 17 / PAR 13 / TIR 11 / MAG 17 / NA 4 / PV 134/140
Ma Fiche
Objets particuliers:
- * Anneau Nowelleux (+1 INI)
- Amulette (relance d'un EC: 2/3 utilisations disponibles)

Compétences acquises et Dons du Sang

COMBAT :
Attaque : Coup précis (3), Arme de prédilection ( épée à une main)
Défense : Esquive, Acrobatie de combat, Sang vif (2) (DDS), Coriace,
Autres : Régénération Impie (DDS), Innocence Perdue (DDS), Valse Macabre


MAGIE :
- Sens de la Magie
- Conscience de la Magie
- Maîtrise de l'Aethyr - niveau 3

CHARISME :
- Diplomatie
- Éloquence
- Séduction
- Intimidation
- Comédie
- Etiquette
- Intrigue de cour

INTELLIGENCE :
- Domination (DDS)
- Érudition
- Littérature
- Linguistique
- Histoire
- Administration
- Enseignement
- Connaissance végétale
- Langue étrangère : Kislévarin
- Connaissance des démons

INITIATIVE / HABILETE :
- Sang vif (DDS)
- Réflexes éclairs
- Escalade
- Monte - chevaux
- Sens Accrus
- Vision nocturne

AUTRES :
- Défi de l'Aube (DDS)
- Ame Profane (DDS)
- Forme de Familier : Corneille (DDS)
- Sang argenté (DDS)
- Alphabétisation
- Force accrue
- Chance
- Préparation des poisons

Inventaire :
- Griffe d'Ursun
- Veste de cuir & pèlerine en "voyage" / robe habillée en "réception"
- Anneau de promptitude
- Bague du tumulus
- Sacoche de chanvre
- Lettre de la comtesse
- Gemmes et pépites d'or
- Fleur de salicaire
- Glandes à venin
- Poison (?)

Avatar du membre
[MJ] Bonnepierre
Messages : 761

Re: [Dokhara et Lucrétia] Taladélégation: En la Capitale.

Message par [MJ] Bonnepierre »

Joli post, tu as bien fait de prendre ces libertés, pas de problèmes pour moi... mais je ne peux parler à la place de Dokha; quand elle reviendra (car tu vas revenir, hein Dokha?^^), je suppose qu'elle répondra très possiblement à la partie qui la concerne ;)

NB: tu as rp que tu écris une lettre, Lucré, mais tu n'en dis pas plus: qu'en est-il? (EDIT: Tu m'as répondu en MP, c'est la cessation officielle de ton domaine à Doka, ok ;) )
La nuit, avec Otto, en la chambre de Lucrétia:

Image

De fait, le Chevalier était arrivé très vite après que Lucrétia l'ai fait mandé. De fait, il avait l'oeil vif et non ensommeillé, était prêt à agir pour sa maîtresse quoiqu'elle lui demandât (ou presque?). De fait, Otto Von Führ était "désirable, beau, fringuant"... De fait, il était son Chevalier servant...

Quelle ne fut pas sa surprise, toutefois, de se voir subitement enlacé et embrassé, sans même un mot de prélude!... Mais c'était une surprise tout à fait délicieuse: Otto aimait Lucrétia, et il la désirait, sur cela il n'y avait nul doute... Et quand bien même y en eu t-il, son acceptation totale, excitée et comblée, des attentions de la Baronne prouva clairement le contraire.
-Oh, Madame... souffla t-il entre deux baisers, j'ai...
Il n'eut même pas le temps de finir, ni d'ôter ses fers comme il semblait vouloir le faire, car la lahmiane l'avait couché sur le grand lit aux draps de soie, et elle s'était juché sur lui... Mais il était aux anges d'être en cette position: Les premiers mots de Lucrétia lui amenèrent un air énamouré, il dit:

-Vous parlez d'estime pour votre personne, mais c'est bien plus que cela. Je...

Une fois encore, il ne put finir: Car la Baronne vampire lui susurra à l'oreille la vérité sur sa nature impie... Il écarquilla les yeux, estomaqué.
Sort Vérité: 6, réussi +2 PM
(je devrais cacher le résultat, normalement, mais bon, sa réaction va être tellement évidente à lire...)
-Je... vraiment? Non vous vous jouez de moi Madame, ce...
La mine éloquente de lucrétia - qui avait sa dague cachée prête à frapper - balaya ses quelques doutes. Il ne dit plus rien... du moins quelques secondes... se bornant à la regarder d'un air un peu perdu.
Ses valeurs chevaleresques ("Il faut tuer les vampires!") s'opposaient sûrement à son amour pour elle - et à d'autres valeurs, moins nobles, qu'il avait en lui?

Finalement il eut un long soupir, comme pour encaisser la révélation, et la considérer d'un point de vue plus calme, plus réfléchi.

-Je... Vous... Son beau front se plissa, tandis qu'il cherchait ses mots:... Je n'ai jamais fait vœu de guerroyer contre les vampires... Contre le Chaos, oui-da. Mais contre les vampires, nenni... Par contre j'ai fait vœu de vous servir, Dame Baronne.
Il se convainquait lui même en même temps qu'il parlait. Dieux qu'il aimait Lucrétia!
- Je... Je ne veux pas briser ce vœu... Bien que désormais je vous crains plus qu'auparavant... Hem... N'est-il pas bon de "craindre" son Maître? Il répondit seul: Oui-da, cela est bon. Tout chevalier devrait craindre l'ire de son Maître...

beaucoup d'excitation avait disparu... du moins l'excitation sexuelle avait été en grande partie remplacée par une autre, bien différente.

-J'ai vu ce que vous avez fait de Bratian. Vous n'êtes point mauvaise, Madame, au contraire... quoique l'on dise sur vos semblables... Je... mais... Je ne sais pas si je supporterai de vous voir sucer le sang d'innocents... Vous ne faites point cela, n'est-ce-pas?

Il était tendu, tout de même (quel chevalier ne le serait pas en de telles circonstances?) Bien qu'amoureux, Otto n'était ni naïf ni stupide: Il sentait bien que sa vie pouvait se jouer ce soir, là, maintenant. Il était tendu et paré à se battre...

Mais pas une seule fois il n'avait menti.

Visite à Dokhara:
Comment réagit Dokahra? se laissa t-elle vraiment faire? Tout se passa t-il ainsi que Lucrétia l'avait décidé?... A Dokhara de le dire... Toujours étant que l'on peut penser sans trop de risque que Lucrétia partit en effet de la chambre De Soya quand elle le voulut...
Pour où? Pour quoi?
En gros, Dokha, tu peut éventuellement rebondir en flashback sur la visite de Lucré, et on la jouera ;)

Avatar du membre
Lucretia Von Shwitzerhaüm
Warfo Award 2018 du meilleur PJ - Élaboration
Warfo Award 2018 du meilleur PJ - Élaboration
Messages : 543
Profil : FOR 16 / END 14 / HAB 17 / CHAR 18 / INT 17 / INI 19* / ATT 17 / PAR 14 / Tir 12 / NA 4 / PV 134/140
Lien fiche wiki : http://www.warforum-jdr.com/wiki-v2/dok ... itzerhauem

Re: [Dokhara et Lucrétia] Taladélégation: En la Capitale.

Message par Lucretia Von Shwitzerhaüm »

  • La fougue soudaine et inopinée de la jeune femme pour Otto avait rendu muet ce dernier, encore qu’il exprimât la volonté de balbutier quelques mots. Il y avait une barrière qui séparait les séparait, tous les deux, mais le chevalier ne demandait qu’à la franchir. Ou, plutôt, il fantasmait secrètement sur le fait que ce soit elle, Lucretia von Shwitzerhaüm, qui vînt à sa rencontre, brisant ce monde de rang et de titre qui la rendait à jamais inaccessible ; lui, que par trop respectueux et de sa maîtresse, et de l’étiquette, n’oserait jamais franchir le pas. Et voilà qu’elle venait justement de le faire. Malgré lui, quand bien même la décence l’obligeait-elle à reculer, à refuser cette avance, l’homme se mua vers elle, et tout son être sembla vouloir répondre à cette pression sensuelle qu’elle exerçait sur lui. Après quelques hésitations, cherchant difficilement la moindre objection, il l’embrassa, et ses mains lui enserrèrent la taille avant que ses poignets ne furent prisonniers de Lucretia.

    Là, une fois couché sur le lit, la jeune femme au-dessus de sa personne, il palpitait d’une nouvelle excitation qui ne demandait qu’à être consumée, sur le champ. Mais lorsque la Lahmiane se pencha sur lui, lui glissant à l’oreille la plus abjecte des vérités, celle que l’on n’osait nommer à haute voix et que l’on ne murmurait que dans l’ombre des alcôves, le chevalier ne put faire autrement que d’écarquiller les yeux. Il ne la crut pas, de prime abord, pensant là à une mauvaise plaisanterie de sa part. La vérité ne lui apparut que lorsque Lucretia le contempla de toute sa hauteur, le regard franc, les traits sérieux, avec la flamme dansante dans ses prunelles, à peine perceptible, de celle qui couvait en son sein un monstre qu’il ne valait mieux pas réveiller. Et elle continuait que de l’observer d’en haut, sa main prêtre à lui arracher le cœur d’un coup de poignard bien placé. Après toutes ces révélations, Otto en savait bien trop pour penser pouvoir tourner le dos à sa maîtresse, les épaules lourdes d’un fardeau bien trop dangereux et pour lui, et pour celle qu’il avait juré de servir, sans s’acquitter d’une taxe bien précise ; la vie.

    Le sang pulsait dans ses veines, comprenant l’imminence du danger, le prix d’une telle vérité. Toutefois, ce fut avec un étonnant recul qu’il s’affranchit de toute cette pression ; ses épaules s’affaissèrent, ses muscles se détendirent, et, alors que l’arrière de son crâne se renfonçait doucement dans la douceur des draps, il soupira, pensant le pour et le contre.

    S’il n’avait jamais fait le vœu de pourfendre tous les vampires qui croiseraient un jour sa vie, ce n’était pas pour autant qu’il les acceptait de bon cœur. Néanmoins, l’homme, doté de son éternelle probité, avait fait serment de la suivre et de la défendre ; il lui avait remis sa vie entre ses mains, et ne comptait pas se rendre parjure en violant ce vœu. Le sortilège qu’avait tissé Lucretia lui certifia que son sigisbée ne mentait pas, et qu’il ne déclamait là que le fond de sa pensée, quand bien même ses paroles semblaient-elles davantage dictées par la peur que par la sincérité. Il fit une nouvelle pause, avant de reprendre, sur une crainte, une unique crainte. Se nourrissait-elle du sang d’innocents ?

    La jeune femme l’avait écouté de sa position dominante, se murant dans un silence contemplatif, et ses yeux smaragdins n’avaient pas décroché de ceux du chevalier. Elle pourpensa quelque temps sur l’objet de ses inquiétudes, avant d’en conclure que la vérité était nécessaire. Non pas par empathie, non pas par sincérité, ou par quelque remord qu’elle eût pu ressentir, mais bien parce qu’elle le voulait à ses pieds, définitivement, et ce quelles que soient les actions ou décisions qu’elle viendrait à prendre dans un futur proche. Car, là où ses pensées la conduisaient, dans cette terre étrangère qui n’admettait ni maître, ni loi, Lucretia aurait le champ libre pour s’évaltonner, s’émanciper des prérogatives et des règles drastiques que l’Empire imposait à ses citoyens, et la jeune femme se sentait prête à commettre les pires exactions, sans vergogne aucune. Il lui fallait un sigisbée capable d’encaisser le pire, et de suivre à la lettre le moindre de ses ordres, aveuglément.

    «Pourquoi une telle question, Otto ? A moins que ma mémoire ne me fasse défaut, je me rappelle t’avoir entendu dire que tu es pas de ces férus d'honneur, exagérément extasiés par la chevalerie bretonnienne jusqu'à en perdre le sens des réalités, que tu sais où est ta place, et que je peux me reposer sur toi en tout. Sont-ce bien là les mots que tu m’as un jour prononcés ? »

    Elle se redressa imperceptiblement, laissant planer une once de réprobation, un semblant de menace dans la pièce. Lucretia le sentait ; Otto avait recouvré un semblant de force au plus profond de lui-même, et peut-être même paraissait-il sur le point de défendre sa vie, s’attendant à un futur combat. Puis, lorsqu’il lui sembla sur le point de parler, de répondre à cette accusation, elle glissa un index impérieux sous son menton, l’obligeant à lui exposer que davantage encore sa gorge.

    « Te sentirais-tu d’humeur belliqueuse ? Tu sais à présent ce que je suis, et tu devrais dès lors connaître l’étendue de ta faiblesse face à ce que j’incarne. Inutile de te rebeller ; ce serait creuser ta propre tombe. Ce fut à son tour que de soupirer, légèrement, et, ce faisant, la jeune femme libéra le menton et le visage d’Otto.
    Je ne suis pas mauvaise, non, tant que l’on ne cherche pas à se dresser au-travers de mon chemin, à me mettre des bâtons dans les roues, et s’attaquer à ce que je possède, qu’il s’agisse de bien comme de gens. Tu as peur de moi, désormais, mais, pourtant, je te garantis que rien ne changera entre nous deux, que je demeurerai celle que tu as toujours connue, celle pour laquelle ton cœur a chaviré. Et tu n’as aucune raison de contenir le désir que tu ressens. »

    Pivotant légèrement sur ses hanches, Lucretia laissa retomber une de ses mains sur les cuisses du chevalier. Là, dans des gestes lents et sensuels, elle lui effleura les chausses et l’entrejambe, repassant consciencieusement et à plusieurs reprises sur ce point sensible. Et dans un petit sourire, percevant sous le tissu les ardeurs renouvelées de l’homme, la jeune femme termina, sachant pertinemment qu’Otto imaginerait le pire scénario possible.

    «Quant au sang, je ne le prends qu’à la source de ceux qui sont enclins à me laisser m’en abreuver… Lorsqu’il existe effectivement de telles personnes dans mon entourage. Mais je ne leur emprunte que quelques gorgées, rien de plus. Pas même de quoi affaiblir mon généreux donataire, qui, par ailleurs, n’en ressentira qu’un immense plaisir. Pour le reste, je me nourris qu’une ou deux fois par an, et je rencontre bien assez de truands en tout genre sur mon chemin pour que le sang des innocents soient menacés par mes propres canines. Rassure-toi. »

    Dans un mouvement sans défaut aucun, avec une gracilité certaine, sa jambe droite décrivit un bel arc-de-cercle qui vint la faire descendre du lit, libérant par la même occasion son fringuant prisonnier.

    «Bien. Maintenant que cette inquiétude est écartée, voilà ce que tu vas faire. Tu vas préparer quelques affaires pour un très, très long voyage. » Ce faisant, elle farfouilla dans ses propres vêtements, retirant çà et là quelques habits pratiques. Elle ne put s’empêcher, malgré elle, de sélectionner une ou deux robes de très bon goût, bien plus somptueuses qu’adaptées aux longs trajets, ainsi que les menus objets qu’elle avait à sa disposition.
    «Prends cela, également. Puis va seller deux montures sur lesquelles tu empaquèteras nos affaires, et attends-moi à l’extérieur de la ville, au sud, jusqu’à la première auberge que tu rencontreras. Je te rejoindrai. »

    Lucretia attendit qu’il ne disparût avant de s’emparer de son escarcelle, rendue bien ronde par les couronnes qu’elle comportait, et de s’envoler jusqu’à la fenêtre de sa consœur, décidée à lui faire un dernier au revoir.




    ***



    La corneille venait de prendre son envol, et ses battements d’ailes, toujours plus puissant, l’emmenait haut dans le ciel. Bien que métamorphosée, Lucretia n’en avait pas pour autant perdu sa pensée et sa conscience, et la jeune femme vivait chaque seconde de l’instant présent. Elle avait déjà eu vent de ces hommes ou de ces mages qui, à force de s’être trop transformés, avaient pris goût dans les sensations uniques que conféraient pareille transformation, et s’étaient tant imprégnés de leur autre forme qu’ils avaient à tout jamais quitté leur statut d’humain. Et elle les comprenait ; même dotée d’une vitesse extraordinaire, ès qualité de Lahmiane, s’élever dans les airs, ressentir une telle liberté transcendaient l’esprit et le corps. Et l’impression était d’autant plus renforcée qu’elle contemplait, de tout la haut, un magnifique spectacle auquel s’entremêlait une nouvelle vie.

    L’event lui vivifiait le cœur dans sa vastité céleste, là où la terre et le ciel s’unissait sur ce fin horizon, à l’autre bout du monde. Quelques écharpes de nuages disséminés par-ci par-là laissaient entrevoir un millier d’étoiles qui, dans leur proche déclin, faiblissaient à vue d’œil. Le noire d’encre de la nuit cédait peu à peu du terrain face au bleu marine qui se levait à l’est, précédant un soleil encore invisible mais non moins présent. A quelques trois centaines de pas au-dessus des toits de Bechafen, le monde lui semblait si petit, avec ses bâtiments minuscules, ses villageois insignifiants, et si grand à la fois, de par ses champs et ses forêts qui s’étendaient à perte de vue. Un nouveau départ, une nouvelle vie. Repartir de zéro, de rien du tout, et tout recommencer. Ce n’était pas un coup du destin, une mésaventure qui s’était abattue sur elle, non. C’était elle qui l’avait choisi, et cela l’emplissait d’une félicité qui la prenait aux tripes, qui la galvanisait d’autant plus qu’un millier de choix s’offraient à elle. Mais pour le moment, il lui fallait retrouver Otto.

    Remettant les pieds sur terre, d’une façon bien plus imagée que littérale, la corneille volta dans les airs, changeant de direction, mettant cap vers le sud. Bénéficiant d’un panorama remarquable, elle n’eut aucune difficulté à s’orienter ; un courant ascendant lui permit de prendre un peu plus de hauteur, une petite piquée vers le sol lui permit de dépasser les derniers bâtiments de la ville, et quelques battements d’ailes l’affranchirent du mur d’enceinte qu’elle survola aisément. Là, il lui suffit de repérer la route et de la suivre.

    Quelques heures s’étaient écoulées depuis que Lucretia avait ordonné à Otto de prendre leurs affaires, de préparer deux montures, et de faire route vers le sud. En elle-même, la tâche ne s’avérait ni compliquée, ni lente à mettre en œuvre, et il était fort probable qu’il eût déjà atteint le point de rendez-vous. Et pour cause, quelques minutes plus tard, et la jeune femme, alors toujours sous sa forme de corneille, repéra un bâtiment, qu’elle jugea être l’une de ces auberges ou tavernes. Elle reprit forme humaine, discrètement, derrière le mur d’un bâtiment. Rabattant le capuchon de sa pèlerine sur son visage, elle franchit l’enceinte que formaient les édifices.

    Dans un box, non loin de là, quelques chevaux patientaient, et leurs renâclements supplantaient les piétinements impatients de leurs sabots. Dans l’état des choses, il était encore impossible à la jeune femme de savoir si, au sein du petit groupe d’équidés, se distinguaient les deux montures qu’Otto avait choisies. Il n’y avait qu’une façon de savoir si l’homme avait fait bonne route jusque-là. Marchant vers le bâtiment principal, Lucretia poussa la porte, et y entra.

    Une auberge comme il y en existait tant. La grande salle, en cette heure plus que matinale, était vide, si ce n’était pour une personne. Elle le reconnut aussitôt. Bien installé sur un banc, dans le fond de la pièce, dos contre le mur afin d’avoir une vue d’ensemble sur ce qui pouvait bien se tramer céans-même, Otto patientait en mastiquant l’un de ces salmigondis peu ragoûtant que l’on servait d’ordinaire dans ces établissements de bas-étages. Sans rien dire, Lucretia s’assit à sa tablée.

    «La route sera fort longue ; autant partir dès à présent. As-tu bien harnaché nos affaires, et amené deux chevaux, comme je l’avais demandé ? Nous mettrons cap vers le sud, le grand sud. Jusqu’aux Principautés Frontalières. »

    Otto l’ignorait encore, et elle se ménagea une petite pause, afin de constater de l’effet que pourrait avoir une telle déclaration sur sa personne. Effectivement, la route serait fort longue, bien plus longue, à vrai dire, que ce qu’il avait sûrement dû penser de prime abord, lorsque sa maîtresse lui avait annoncé un certain voyage. Et, surtout, quelle idée que de louvoyer jusqu’à pareil endroit ?
    Elle lui explicita ses raisons, les mêmes qu’elle avait eu tout le temps de penser cette dernière journée, les mêmes qu’elle avait annoncées à Dokhara. Puis ils prirent la route.

    Je m'arrête là, pour le moment. A toi de voir, du coup, pour le voyage. =P
Modifié en dernier par [MJ] Bonnepierre le 11 juin 2015, 00:05, modifié 3 fois.
Raison : 6xp/92xp + 10 scénar = 102 xp +1PM
FOR 16 / END 14 / HAB 17 / CHAR 18 / INT 17 / INI 19* / ATT 17 / PAR 13 / TIR 11 / MAG 17 / NA 4 / PV 134/140
Ma Fiche
Objets particuliers:
- * Anneau Nowelleux (+1 INI)
- Amulette (relance d'un EC: 2/3 utilisations disponibles)

Compétences acquises et Dons du Sang

COMBAT :
Attaque : Coup précis (3), Arme de prédilection ( épée à une main)
Défense : Esquive, Acrobatie de combat, Sang vif (2) (DDS), Coriace,
Autres : Régénération Impie (DDS), Innocence Perdue (DDS), Valse Macabre


MAGIE :
- Sens de la Magie
- Conscience de la Magie
- Maîtrise de l'Aethyr - niveau 3

CHARISME :
- Diplomatie
- Éloquence
- Séduction
- Intimidation
- Comédie
- Etiquette
- Intrigue de cour

INTELLIGENCE :
- Domination (DDS)
- Érudition
- Littérature
- Linguistique
- Histoire
- Administration
- Enseignement
- Connaissance végétale
- Langue étrangère : Kislévarin
- Connaissance des démons

INITIATIVE / HABILETE :
- Sang vif (DDS)
- Réflexes éclairs
- Escalade
- Monte - chevaux
- Sens Accrus
- Vision nocturne

AUTRES :
- Défi de l'Aube (DDS)
- Ame Profane (DDS)
- Forme de Familier : Corneille (DDS)
- Sang argenté (DDS)
- Alphabétisation
- Force accrue
- Chance
- Préparation des poisons

Inventaire :
- Griffe d'Ursun
- Veste de cuir & pèlerine en "voyage" / robe habillée en "réception"
- Anneau de promptitude
- Bague du tumulus
- Sacoche de chanvre
- Lettre de la comtesse
- Gemmes et pépites d'or
- Fleur de salicaire
- Glandes à venin
- Poison (?)

Avatar du membre
[MJ] Bonnepierre
Messages : 761

Re: [Dokhara et Lucrétia] Taladélégation: En la Capitale.

Message par [MJ] Bonnepierre »

La nuit, dans la chambre de Lucrétia:
Couché sur le lit, sa maîtresse au dessus de lui, Otto avait bien ouvert la bouche une ou deux fois pour tenter de placer un mot, mais Lucrétia savait quand et comment poser ses discours pour ne pas être interrompue.
Par ailleurs, les quelques excitations de son entrejambes, prodiguées par la sublime lahmiane, achevèrent de lui ôter ses mots... Chauffé comme jamais, le chevalier se serait sans doute montré plus entreprenant... si, à son grand damn, Lucrétia n'avait pas alors quitté le lit pour se remettre debout.

Nombreux sentiments pouvaient se lire sur le beau visage d'Otto, tandis que lui même se relevait dans les bruits métalliques de son armure légère:
... Envie, désir, frustration... mais aussi un trouble bien moins physique: Un dilemme? Une remise en question de ses idéaux? Une hésitation perturbante sur ce qu'il devait faire, sur ce qu'il allait faire?

Lorsque l'interlocuteur ne s'exprime point avec des mots, il est plus dur d'y lire mensonge ou vérité...

Mais finalement, dans un regard bouillant, qui déshabilla Lucrétia des yeux avec ferveur, il sembla prendre sa décision... Il prit les affaires que sa maîtresse lui donna:

-Ainsi sera t-il fait, comme vous le demandez, Baronne. je m'y mets immédiatement.

Plus tard dans la nuit, ou plutôt très tôt le matin: Dans la grande auberge-relais au sud de la capitale Ostermark:
La salle commune, encore baignées des quelques remugles des abus de la veille, était à peine en train d'être nettoyée par les commis... Et elle était assez vide, en effet: les quelques employés présents en remarquèrent d'autant mieux la venue de la superbe rousse incendiaire qu'était Lucrétia...
Déjà qu'Otto, dans son armure et ses fourrures de qualité, n'était sans doute pas passé inaperçu...

Le Chevalier avait observé l'approche de la lahmiane en cachant avec difficulté les émois qu'elle amenait en lui.
Ceci étant, tous ces "émois" le quittèrent dès qu'il entendit la destination de leur voyage...

-Les?... Les Principautés Frontalières?... Mais c'est à l'autre bout du monde! Exagération que cela, certes, mais sûrement que du point de vue d'un impérial comme Otto c'était un peu le cas... et surtout point la destination attendue.
Il se reprit néanmoins:
-Si fait, Madame, vos affaires et deux bons chevaux sont apprêtés.
L'on sentait qu'il réfléchissait en même temps qu'il parlait... Les principautés frontalières étaient aux yeux du Vieil Empire des terres sudistes sans foi ni lois, vers lesquels seuls quelques imprudents aventuriers téméraires osaient se diriger... Toutefois, Otto Von Führ n'avait-il pas juré allégeance à sa Baronne?... Et surtout, une lueur d'excitation, à l'idée de se retrouver seul en aventure avec elle, ne brilla t-elle pas dans ses yeux?
Finalement il dit, avec le sérieux qui lui était coutumier:

-Cela sera une très longue route, Madame, par delà le Stirland, l'Averland et le Wissenland, puis les Montagnes Noires... Mais nous la parcourrons si tel est votre souhait, et atteindrons ce but...

Ce ne serait que bien plus tard qu'il se permit de demander la raison de ce long périple à sa maîtresse... mais ceci est une autre histoire...
Une histoire qui sera évoqué dans notre prochain topic, très chère, dont le lien est ici:
http://warforum-jdr.com/phpBB3/viewtopi ... 095#p96095
+10xp pour le scénar + 1PM car tu en auras peut-être besoin.

Répondre

Retourner vers « Ostermark »