[Dokhara et Lucrétia]Taladélégation: En route vers Bechafen.

La population rurale de l'Ostermark est composée de gens capables et autonomes qui se battent souvent aux côtés des Kislévites contre les pillards Nordiques. Wolfram Hertwig dirige sa province depuis Bechafen, situé dans le Nord.

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Dokhara de Soya
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Re: Taladélégation: En route vers Bechafen.

Message par Dokhara de Soya »

Dokhara offrit un grand sourire séducteur à Justinus alors qu’il était venu poliment tirer sa chaise, l’aidant à se relever. Le mage l’intriguait quelque peu, et elle était curieuse de savoir si son esprit était aussi imperméable qu’il le paraissait.

Une fois debout, elle pinça sa robe de part et d’autres avec ses mains, pour ensuite se pencher dans une grande courbette respectueuse au GutsHerr – peut-être un peu trop marquée et exagérée, mais pas assez pour y identifier un réel sarcasme.

- Je ferais selon votre bon plaisir GutsHerr. Devenir votre amie est un de mes plus chers désirs.

Si elle avait usé d’un ton un peu trop chaleureux en comparaison de la voix froide de von Kreiglitz, et un peu appuyé le terme « amie », comme pour y ajouter un sous-entendu sujet à interprétation, son sourire était ajusté au millimètre pour ne pas trahir d’arrière pensée – le masque était parfaitement maintenu.

Une fois sortie du salon, en compagnie de Lucrétia et de Weiss, Dokhara relâcha quelque peu sa posture, pour paraitre plus détendue, moins « officielle ».

- Et bien et bien, c’est décidemment bien difficile d’obtenir un peu d’intimité avec vous, baronne von Schwitzerhaum. Entre les prétendants, les espions et les gardes du corps, il y a décidemment trop de personnes qui s’intéressent à vous, si vous voulez mon avis…

Un clin d’œil à la Mort Blanche.

- Par chance, ce grand gaillard bien bâti pourrait tout à fait se rendre utile dès ce soir, ne croyez-vous pas ? Sa réputation de guerrier est légendaire, et deux professeurs valent mieux qu'un…

Dokhara se rapprocha du combattant, prit une mine chafouine, et n’hésita pas à poser sa main sur son torse, à lui tourner autour comme pour l’étudier sous toutes ses coutures, pour enfin se coller contre lui, enserrant l’un de ses bras dans les siens.

- Très bien, je vous adopte ! Lucrétia devait m’apprendre les bases du maniement de l’épée ce soir, mais quitte à devoir la suivre et rester simple spectateur, vous pourriez l’épauler dans cette tâche, non ? Ce serait, pour ma part, un honneur… et puis qui sait, peut-être Lucrétia consentira à un duel amical avec vous – depuis le temps que vous la dévorez du regard, je me doute que vous en avez envie…

La baronne de Soya ne savait pas que ces ceux-là s’étaient d’ores et déjà affrontés la veille, mais l’étrange silence et l’échange de regards entre les deux protagonistes la mit sur la piste – sans qu’elle ne puisse avoir de vraies certitudes. Elle se détacha du bras du chevalier, pour s’adresser à Lucrétia.

- Je vais enfiler quelque chose de plus confortable, et vous devriez faire de même. On se retrouve à la salle d’entrainement de cette demeure ? Ou vous préférez un peu plus de discrétion en extérieur ? Je commence à être fatiguée qu’on épie nos faits et gestes, mais à moins que vous n’ayez d’autres tours de magie à proposer, je crains que nous n’ayons guère le choix à ce sujet…

Elle s’éloigna alors, pour rejoindre la chambre qu’on lui avait allouée.

***

A peine entrée, elle saisit une plume et un parchemin dans ses bagages, puis commença à rédiger :

"Ma chère Ingrid.

Je rêve plus que jamais de sentir votre corps contre le mien. Mais j’ai manqué de vigilance, et mes mouvements sont dorénavant entravés. Je crains être de nouveau seule face à mes insomnies sans vous… mais cela me laissera le temps de prier Rhya pour trouver le moyen de nous réunir. Personne ne devrait pouvoir s’interposer entre vos lèvres et les miennes, mais malheureusement, je ne fais pas les règles.

Je vous aime, sachez-le, et n’en doutez jamais."


Elle se relut plusieurs fois, fit couler quelques gouttes de son parfum dessus, enroula le parchemin, le fit cacheter à la cire, puis appela ensuite son chevalier, Rolff, à qui elle remit la missive en mains propres.

- Rolff, tu es le seul en qui je peux vraiment faire confiance pour cette tâche. J’ai besoin que tu transmettes ce message à la WaldMutter Ingrid, et à elle seule. Son contenu est hautement confidentiel, et personne, j’insiste, absolument personne d’autre qu’elle ne doit en prendre connaissance. C’est d’une importance vitale, et il en va de l’honneur de notre famille. Je te fais confiance.

Elle avait hésité à demander à Rhomgar de porter ce message, son serviteur le plus dévoué… mais Rolff était plus loyal encore, contraint d’obéir à son code de chevalerie, et de protéger l’honneur de sa dame. Quoiqu’il arrive, il préfèrerait mourir que d’échouer, surtout maintenant qu’elle lui avait dit qu’elle n’avait pu avoir confiance qu’en lui seule – une petite perle qu’elle avait décidé de lui offrir, après que sa patience ait été éprouvée par ses connivences avec d’autres, comme Edrik et Cogneur…

Alors que le chevalier quittait la pièce Dokhara le rappela.

- Attends… Donne-lui ceci également. Dis lui que je me refuse dorénavant à jouer pour quelqu’un d’autre.

Elle lui tendit son étui à violon. Son regard était sévère – elle ne répondrait à aucune question.

Le chevalier parti, elle soupira. Écrire cette lettre avait été difficile, elle y avait pris plus de temps que prévu. Quant à l’instrument de musique… elle regretterait sans doute ce geste. Mais il fallait qu’elle se maintienne elle-même en laisse, qu’elle se force à ne pas se tromper de route pour la suite. Car au fond d’elle, aussi horrible qu’était cette pensée, elle savait qu’elle ne pourrait pas abandonner ce violon, qui signifiait trop pour elle... contrairement à Ingrid, pour qui ses sentiments étaient trop "nouveaux" pour être fiables. Le confier à la WaldMutter la forcerait à retourner vers elle, peu importe les évènements. Une mesure de sécurité… pour se protéger d’elle-même.

Avec l’aide d’Alda, elle retira ses vêtements raffinés, pour enfiler ceux qu’elle portait habituellement dans son autre vie. Elle observa au passage son poignet dénudé... aucune trace. Et pourtant, elle voyait encore Lucrétia, ses crocs bestiaux, se livrant à ses pulsions, se nourrissant avidement du sang qui coulait... le souvenir était gravé dans sa mémoire, et se le remémorer lui rendit presque l'ivresse de ce moment... qu'elle avait déjà envie de revivre.

Elle noua ses cheveux en arrière, puis mit une chemise à jabot blanche et un pantalon en cuir marron sombre pour pouvoir être libre de ses mouvements. Dans sa valise, elle trouva aussi son foulard noir, qu’elle aimait nouer sur son crâne habituellement… mais pour cette fois, non, il fallait tout de même qu’on se rappelle qu’elle était baronne, pas simple vagabonde ! Elle garda donc un petit pendentif au symbole de Sigmar autour du cou, ainsi qu’une bague très fine et discrète à la main droite. Rien d’excessif, juste quelques petites marques de richesse pour faire office de rappel. Elle ne retoucha pas à son maquillage, sobre et élégant, qui s’adaptait à toutes les apparences.

Ainsi prête, elle rejoignit donc Lucrétia pour son entrainement.
Modifié en dernier par [MJ] Bonnepierre le 14 déc. 2014, 13:14, modifié 1 fois.
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Dokhara de Soya, Voie de la Belle Mort, Beauté mortelle

Profil : For 11 | End 11 | Hab 14 | Cha 17 | Int 12 | Ini 13 | Att 12 | Par 11(13) | Tir 10 | Mag 11 | NA 2 | PV 110/110

Compétences :
- Sociales : Diplomatie, Éloquence, Empathie, Étiquette, Séduction
- Artistiques : Chant, Danse, Musique (violon), Tatouage
- Intellectuelles : Alphabétisation, Langue étrangère (kislévarin, strygani)
- Martiales : Ambidextrie, Bagarre, Fuite, Monte, Parade, Résistance accrue (spécialisation alcool), Sang-froid
- Divers : Sens Accrus
- Dons Du Sang : Regard Hypnotique, Régénération Impie
Compétences en cours d'apprentissage :
Escamotage : 1/2
Adresse au tir (arbalètes) : 2/3
Équipement :
Armement :
- Griffe d'Ursun : 18+1d8 dégâts ; 12(24) parade. Rapide. Chaque attaque réussie qui résulte en une perte de points de vie pour l’adversaire inflige -1 Att/Hab/Par le tour suivant. Si trois touches sont infligées au même tour, les malus durent alors 2 tours et infligent un malus supplémentaire de -1 Na. Les malus cumulés ne peuvent pas excéder -4 Att, Hab et Par et -1 Na.
- Main gauche : 8+1d6 dégâts ; 8(16) parade ; Rapide. +2 PAR si utilisée en conjonction avec une autre arme. Lors d'une parade, c'est le score de parade de l'arme en main droite qui compte pour le premier jet, celle de la main gauche pour le second jet si relance.
- Poignard : 12+1d6 dégâts ; 6(12) parade ; Rapide. Peut être utilisé comme arme de jet
- Arbalète : 34+1d8 dégâts : Malus de -2 TIR tous les 30 mètres ; Perforante (4) : Un tir par NA maximum.

Armure :
- Veste et jambières en cuir : 5 de protection partout sauf tête
- Tunique noire druchiie : 2 de protection sur tout le corps
- Cape de dissimulation, permet de devenir invisible si immobile (v. wiki)

Équipement de voyage (fontes de selle, pas systématiquement porté) :
- Sellerie splendide
- Nécessaire de tatoueuse
- Violon
- Arc courbe + flèches des anciennes
- Lame en or marin
- Huile d'amande
- Surplus de drogues, poisons, ingrédients (Dodo a 2 de chaque sur elle, pas plus)


Awards \o/
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Dream Team 2018 et 2019 avec Lucretia Von Shwitzerhaüm
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Lucretia Von Shwitzerhaüm
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Re: Taladélégation: En route vers Bechafen.

Message par Lucretia Von Shwitzerhaüm »

  • Il ne s’esclaffa pas, pas plus qu’il ne sourit, mais ce fut tout comme ; son sourcil moqueur, provocateur, se haussa quelque peu, dans une question muette qui témoignait d’un manque d’estime certain que le Gutsherr plaçait dans les hommes de Lucretia. Certes, la double centaine d’hommes armés qu’il contrôlait n’était assurément pas à prendre à la légère. Mais il sembla à la baronne de Bratian que l’ambassadeur de cette délégation ne plaçait que plus haut encore ses mages, son reître qui faisait office de garde du corps, et sa Légende, et que c’était précisément grâce à ces personnages qu’il se permettait de morguer la jeune femme. Et chacun de ces derniers, Lucretia se savait en mesure de les vaincre ; le petit duel qui l’avait opposé avec Weiss n’était qu’une petite entrée en la matière, vis-à-vis de des talents et des compétences qu’elle pouvait développer. Si le destin devait les opposer de nouveau dans un combat mortel, alors la jeune femme ne se contenterait nullement de simples petites passes d’arme, afin de venir à bout de cet adversaire. Non, les choses seraient tout autres.

    Mais d’une façon comme d’une autre, toutes ses pensées s’éclipsèrent lorsque Lucretia fit l’énumération non exhaustive de ses pouvoirs. Et il y eut une chose à la rareté confirmée, aussi délicieuse que mesquine ; voir le Gutsherr écarquiller les yeux de stupeur et d’étonnement. Voilà qui semblait lui en mettre un coup, après toute la condescendance et la suffisance qu’il n’avait cessé d’arborer. Quant au reste de l’assemblée, si celle-ci n’avait pas émis de commentaire ou réagit de la même manière, l’impression générale qu’elle en retira, celle qu’elle avait fait mouche, se confirma quelque peu. Les humains n’étaient que trop peu au fait de ce qu’était véritablement un vampire, et ils en avaient si peu rencontrés qu’il ne pouvait imaginer la pleine mesure des pouvoirs que ces créatures, que l’on disait maléfiques, pouvait développer. Et si l’imaginaire collectif avait une certaine tendance à personnifier ces rumeurs et ces légendes, à mettre en forme leur puissance et leurs pouvoirs, il y avait un gouffre entre ce qui ne demeurait être que des racontars et la vérité même sortie d’entre les lèvres d’une de ces créatures. Depuis le début, Lucretia n’avait fait que jouer le gentil petit rôle d’une nobliette exilée dans une délégation où elle ne connaissait personne, agissant comme l’eût fait n’importe quelle autre humaine de son rang. Mais il fallait veiller à ne pas trop la brusquer, ni l’obliger à sortir de ce personnage qu’elle s’était façonnée.

    Après qu’elle eût si fait répondu à son interrogation, vint le tour du Gutsherr de répondre aux siennes, à l’instar du petit jeu qu’elle avait mené avec Dokhara tout du long de leur dernier voyage, entre deux haltes.
    Mais plutôt que de bien les mettre au courant, l’homme se contenta de leur donner que davantage encore de directives à suivre, disséminant toutefois çà et là quelques menues informations sur les différents et éminents membres qu’ils trouveraient tous à Beehafen.

    Et pour de grands et puissants personnages, çà, voilà qu’il devait y en avoir. Bien entendu, le seigneur des lieux, le Comte Electeur Wolfram Hertwig, Chancelier de la Ligue de l’Ostermark, serait présent dans sa propre capitale. Un gros morceau, s’il en était ; l’homme était à l’Ostermark ce que la comtesse Elise Kreiglitz-Untern était au Talabecland. Celui-ci, Lucretia et Dokhara ne devaient pas s’en approcher.
    Quelques chefs nains seraient également au rendez-vous. Des nains, la baronne de Bratian n’en avait jamais beaucoup rencontrés, et elle ignorait leurs codes et leur éthique, si ce n’était les choses générales qu’il pouvait se raconter à leur sujet. Mais Lucretia s’entendait sur un point, les concernant, avec le Gutsherr ; oui, les nains n’avaient définitivement pas le même attrait que les hommes en ce qui concernait la gent féminine.

    Les tâches dont les deux jeunes femmes devraient ainsi s’acquitter n’étaient pas autres que de faciliter et de favoriser les entreprises, échanges et marchandages avec d’autres marchands du cru, bien moins puissants et distingués que leur suzerain et homologues nains. Lucretia ne devait pas en prendre ombrage ; elle haussa simplement des épaules, indifférente à la mission qui lui était confiée. Après tout, après ce à quoi elle s’était déjà employée, quelques hobereaux de bas-étage représenteraient quelques vacances et moments de repos pour sa personne. Aux autres de se donner du mal.

    «Je me tiendrai donc à l’écart d’Alan… L’espace de quelques temps. Et si vous avez besoin de moi, n’hésitez pas. Je me ferai un petit plaisir que de le pourrir. »

    L’homme se leva alors, signifiant la fin de l’abouchement, lequel ne fut pas sans une petite pique que le Gutsherr s’ingénia bien à leur affliger. soyez donc juste belles et-presque – muettes-, mesdames baronnes. Lucretia ne répondit point par la parole, mais se contenta plutôt d’un petit rire cristallin qui retentit en tintinnabulements éclatants dans la pièce, laissant sa réaction libre à toute interprétation.

    D’un air léger, Lucretia sourit poliment à Weiss qui, galamment, venait lui retirer sa chaise.
    «Je tâcherai du faire du mieux que je le puis, quand bien même ne suis-je en mesure de garantir des résultats concluants. Nouveau sourire poli à l’intention du Gutsherr. La bonne nuitée à vous. »
    Lucretia suivit Dokhara, non sans remarquer que la Légende s’était conformé aux directives de son supérieur, lesquels le contraignait à surveiller Lucretia. Dokhara se fendit d’une petite et douce ironie, à laquelle la baronne de bratian répondit, sur le même ton.

    «L’endosse de la célébrité et de la mystification, que voulez-vous… C’est que l’on tient à moi. Trop d’amûûr dans les airs. » Elle gloussa comme une petite fille, non sans regarder Weiss, le rendant témoin de sa condescendance infantile, de ses humeurs folâtres et changeantes qui la prenaient parfois. Et ce d’autant plus que Dokhara s’était soudainement mise à tourner autour de la Légende, l’observant, le tâtant comme un chat en train de jouer avec sa proie. Lucretia douta fortement que cela eût le moindre effet sur le reître, mais s’en amusa grandement. La jeune femme n’avait que trop bien remarqué que, comme la veille et l’avant-veille encore, sa consœur s’était quelque peu avinée de coupes de vin, trompant l’ennui passager par la boisson. Elle devenait tactile et plus guillerette, insoucieuse de ses actions, sitôt qu’elle se mettait au vin et autres breuvages du même acabit. Et cette fois-ci n’échappa guère à la règle, Dokhara devenant subitement très tactile. Si elle continuait sur cette même voie, leur petite entrevue d’après risquerait d’être incertaine. Secouant négligemment de la tête, Lucretia commença à expliquer de quoi il en retournait à son suiveur, avant de s’interrompre ; il était au courant, eu égard à ce que le Gutsherr leur avait confié. Si fait, elle répondit plutôt à sa comparse.

    «Je partage votre ressenti. Allons plutôt en extérieur, nous y serons plus au calme. Je ramènerai de quoi nous entraîner. »
    Elle salua Dokhara qui s’en allait de son côté, puis considéra la Légende.

    «Emmenez-moi à la salle d’entraînement, que nous y chapardions quelques épées de bois, je vous prie. Ce sera là un bon début pour qui n’a jamais tenu d’épée. »
    Au-travers des salles et des couloirs qu’ils traversèrent, Weiss et Lucretia ne croisèrent pas grand-monde, tout au plus quelques gardes qui les observaient passer d’un œil morne, sans émettre le moindre commentaire. Puis, que ce fût dans l’armurerie, dans la caserne ou dans la salle d’entraînement, ils s’emparèrent de trois épées de bois, si Weiss souhaitait se joindre à leur petit entraînement. Il serait bon, effectivement, que l’homme s’avérât enclin à se rendre utile, puisqu’il se devait de les suivre. Autant participer à leurs études belliqueuses.

    Mais avant de se rendre à l’extérieur, dorénavant armés, Lucretia suivit les conseils de Dokhara. S’en allant dans ses appartements, elle passa devant ses deux miliciens qui lui gardait la porte, fit entrer Weiss, lequel la suivait assurément, et se changea. Point d’intérêt à se farder, s’adoniser, ou à se parer ; une simple tenue de cavalière ferait l’office, lui permettant de se mouvoir en toute circonstance tout en adoptant une tenue relativement confortable. D’un petit signe de la tête, elle remercia Elsa, laquelle l’avait aidée tout au long de ces altérations vestimentaires, et s’en fut.

    «Dites-moi, demanda-t-elle à Weiss, une fois qu’ils eurent quitté les lieux, comptez-vous éternellement me suivre, dans mes moindre faits et gestes ? Non pas que je déplore votre présence, mais je ne sais si cela n’en viendra pas à me contrarier quelque peu, et ce d’autant plus que nous ne sommes pas encore à Beehafen et qu’il n’y a nul danger dans les environs. Par la suite, je ne le sais, mais là… Est-ce vraiment nécessaire ? »
    Ce n’était que d’un ton léger, inoffensif, sur lequel elle avait posé la question, mais l’on pouvait d’ors et déjà sentir poindre une petite touche de lassitude, dans ce qu’elle pouvait déjà ressentir comme assez pesant, à toujours être suivie de la sorte.

    Au-dehors, Lucretia retrouva sa consœur dans le clos de deux bâtiments qui se rejoignaient, quelque peu à l’abri des regards indiscrets.
    «Tenez », lui sourit-elle en lui cédant une épée de bois. La baronne se mit à ses côtés, guidant les mains de sa consœur afin que sa poigne fût pleine et assurée sur la fusée.

    «Avant toute chose, il convient de savoir se déplacer, avant de se mettre à frapper. Il faut que vous positionnez vos pieds en « L ». Epée dans la main droite, pied droit dirigé vers la droite ; main gauche et pied gauche regardant devant vous. » Joignant le geste à la parole, elle lui montra de sa propre épée, de sa propre position.
    « Si fait, vous vous tenez quelque peu de profil, face à votre adversaire, et ce de façon à ce qu’il y ait moins de surface à toucher le concernant. »

    Lucretia observa comment se plaçait Dokhara. Elle la redressa quelque peu, l’obligea à bouger ses pieds, à davantage se fléchir, et à être à l’affut.

    «Pour avancer, il vous faudra toujours conserver la même position, au niveau des jambes et des pieds. Pour avancer, donc, toujours le pied droit en premier, puis le gauche, le droit… Et ainsi de suite. Le pied droit devra toujours être à la perpendiculaire de votre corps. Et pour reculer, il suffira de reculer en premier le pied gauche, et de suivre la même logique que pour avancer ; conserver la même assiette et le même angle. Essayez donc. »

    Bien entendu, si Weiss avait quelques conseils à dispenser, il était le bienvenu dans ce petit cours secret.
Modifié en dernier par [MJ] Bonnepierre le 14 déc. 2014, 13:14, modifié 1 fois.
Raison : 6xp/64xp
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Ma Fiche
Objets particuliers:
- * Anneau Nowelleux (+1 INI)
- Amulette (relance d'un EC: 2/3 utilisations disponibles)

Compétences acquises et Dons du Sang

COMBAT :
Attaque : Coup précis (3), Arme de prédilection ( épée à une main)
Défense : Esquive, Acrobatie de combat, Sang vif (2) (DDS), Coriace,
Autres : Régénération Impie (DDS), Innocence Perdue (DDS), Valse Macabre


MAGIE :
- Sens de la Magie
- Conscience de la Magie
- Maîtrise de l'Aethyr - niveau 3

CHARISME :
- Diplomatie
- Éloquence
- Séduction
- Intimidation
- Comédie
- Etiquette
- Intrigue de cour

INTELLIGENCE :
- Domination (DDS)
- Érudition
- Littérature
- Linguistique
- Histoire
- Administration
- Enseignement
- Connaissance végétale
- Langue étrangère : Kislévarin
- Connaissance des démons

INITIATIVE / HABILETE :
- Sang vif (DDS)
- Réflexes éclairs
- Escalade
- Monte - chevaux
- Sens Accrus
- Vision nocturne

AUTRES :
- Défi de l'Aube (DDS)
- Ame Profane (DDS)
- Forme de Familier : Corneille (DDS)
- Sang argenté (DDS)
- Alphabétisation
- Force accrue
- Chance
- Préparation des poisons

Inventaire :
- Griffe d'Ursun
- Veste de cuir & pèlerine en "voyage" / robe habillée en "réception"
- Anneau de promptitude
- Bague du tumulus
- Sacoche de chanvre
- Lettre de la comtesse
- Gemmes et pépites d'or
- Fleur de salicaire
- Glandes à venin
- Poison (?)

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[MJ] Bonnepierre
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Re: Taladélégation: En route vers Bechafen.

Message par [MJ] Bonnepierre »

Dorna; Fin de soirée.
Parties de l'entrevue avec le GutsHerr, les deux femmes avaient échangés quelques jeux et paroles entre elles, et avec la "Légende Weiss".
Visiblement amusé des attentions de Dokhara, ce dernier avait gardé un air roublard, sourire viril en coin:

- Normalement, il faut me payer très cher pour mes conseils guerriers, Dame De Soya. Mais soit, pour vous je ferai une exception ce soir.
Sourire goguenard:
-Mais... tout ça c'est pas très aimable pour "votre" chevalier attitré, non? Comment il se nomme déjà? ... peu importe. Enfin, c'est vrai qu'il est plus tout jeune, mais normalement ce serait plutôt à lui de vous exercer aux armes, pas à la Dame de Bratian ni à moi. Mais ça c'est vos affaires, bah! s'il n'en prend pas ombrage!
test empathie de Dokha: 1, réussite critique.
Il est étrange comme certaines fois la jeune baronne ne parvenait rien à lire de ses interlocuteurs, et comme à d'autres, ils lui paraissaient limpides:
Peu de choses semblaient pouvoir toucher Weiss, tant il s'estimait "invincible", et Dokhara n'y faisait pas exception. A part la mettre éventuellement dans son lit un jour - car il la trouvait accorte - mais pour cela il ne ferait ni des pieds ni des mains, il n'en avait rien à faire d'elle. C'était le genre d'homme si imbu de sa valeur guerrière qu'il ne craindrait nulles retombées d'une telle "amourette", aussi déplacée pût-elle être étant donné qu'il n'était point noble... Des "nobles", d'ailleurs, il n'en avait rien à fiche, si ce n'était des vraiment puissants, tels le Guts.
A part cela, c'était un homme calme et tempéré, voire blasé, comme si plus aucun challenge digne de lui ne lui restait plus à accomplir... Mais Lucrétia n'avait-elle pas éveillé son intérêt? Cela semblait clair, oui, mais il n'y avait point de vraies tensions sexuelles, c'était plutôt comme s'il rencontrait pour la première fois depuis longtemps un être qu'il jugeait presque digne de sa valeur. Un challenge...

Point empathe, Lucrétia ne lisait sûrement pas aussi clairement la Mort Blanche, mais elle se doutait peut-être de certaines de ces choses en ce qui la concernait.

Quant à "lire" Lucrétia, Dokhara y arriva quelque peu aussi, bien que ses sensations à son sujet ne la surprirent possiblement guère:
Lucrétia était tout autant sûre de sa force que ne l'était Weiss, aussi imbue que lui. Elle était très ambitieuse, mais patiente, sans peur, et, chose peut-être plus surprenante pour un vampire, elle ne se voyait point comme un être maléfique.
Gageons qu'elle s'était tout de même un peu prise d'affection pour Dokhara, aussi.

Dokhara prit ensuite congé de ces deux incroyables personnes pour aller se changer. Au passage en ses appartements, elle écrivit une lettre à la Waldmutter. Le chevalier Rolff DesBoisduGué, prenant aussi le violon qui lui était confié, fripa de contrariété sa face grise:
- Ne m'en direz vous point plus, Madame?... je vous avoue ne pas bien comprendre le rapport entre l'honneur des De Soya et une prêtresse des forêts. Et encore moins cette histoire de violon.
Vous n'avez point fait de bêtises qui pourraient atteindre cette WaldMutter au moins?


Si Dokhara savait pertinemment qu'au final, réponses ou pas, Rolff ferait à la lettre ce qui lui était demandé, il était bien naïf de songer qu'il ne poserait pas de questions ni ne voudrais juger les actions de sa maîtresse. Rolff était ainsi, toujours à la seriner et à se méfier de ses secrets, bien qu'il n'en sût jamais grand chose.
Au demeurant, à voir son attitude peu hâtive, il comptait manifestement obtempérer le lendemain, la WaldMutter étant bien plus aisée et moins fatigante à rencontrer de jour que de nuit.

Cependant, Lucrétia était restée avec son puissant et nouveau garde du corps - mais qui gardait-il? Elle, ou d'autres contre d'éventuels agissements d'elle-même?

Obéissant mais sans se fouler, Weiss envoya des troufions du castel lui ramener des épées de bois, ce qu'ils firent prestement: Hé! ce type était la "Mort Blanche"!
Puis, même si Elsa trouva sans doute la présence du guerrier tout à fait déplacée, il alla jusque dans la chambre où Lucrétia se changea derrière un paravent.

«Dites-moi, demanda la lahmiane à Weiss, une fois qu’ils eurent quitté les lieux, comptez-vous éternellement me suivre, dans mes moindre faits et gestes ? Non pas que je déplore votre présence, mais je ne sais si cela n’en viendra pas à me contrarier quelque peu, et ce d’autant plus que nous ne sommes pas encore à Beehafen et qu’il n’y a nul danger dans les environs. Par la suite, je ne le sais, mais là… Est-ce vraiment nécessaire ? »

Toujours à ses côtés dans son armure runique immaculée ornée de fourrure, la Légende haussa les épaules:
-Je suis les ordres, m'en veuillez pas mais plutôt à ceux qui me les ont donnés et me payent pour ça. Certains craignent de vous laisser seule agir à votre guise, faut croire. Va falloir nous y faire tous les deux.
Ceci étant, le faux air désabusé de Weiss ne ferait pas croire à Lucrétia qu'il n'y voyait pas lui-même une sorte d'intérêt.

Vint alors l'entrainement proprement dit.
Cela se fit donc en extérieur, dans une courette froide, sous un préau car il neigeait.

Les conseils de Lucrétia furent bels et bons pour Dokhara. Weiss laissa un temps faire sans s'en mêler, mais finalement, prenant son épée de bois, il intervint:
-Pardonnez, Mesdames, mais les leçons de l'héroïne de Bratian sont pas mals, ouais, bravo, mais ça ne sont que des conseils "d'instincts"...
Regard amical à Lucrétia:
-Z'êtes très forte à l'épée, je le sais, mais c'est surtout dû à vos capacités naturelles et votre vitesse, pas à un art guerrier proprement dit.

Permettez,
fit -il en s'approchant de Dokhara, puis avec un oeil aimable sur la lahmiane: Ecoutez vous aussi, Dame Bratianne, si ça vous tente, parce que ça pourrait aussi vous être utile je crois.

Image

Et là, il commença à dispenser ses propres enseignements.
Peut-être Lucrétia en prit-elle ombrage, mais c'était sans comparaison avec les siens: Weiss avait de vraies compétences de guerre, pas seulement des aptitudes naturelles, il pouvait donc en expliquer la technique avec beaucoup plus d'efficacité. Il se montrait en surplus doué à cela, expert même, mais comment ne pas s'y attendre?...
En surplus de façonner l'art d'épée de Dokhara, Lucrétia - auquel il donna aussi volontiers des conseils - put aussi progresser si elle s'y intéressa.
Lucré, tes enseignements auraient été bons, de part tes expériences, mais tu n'as en vérité aucune compétence d'épée sur ta fiche. Weiss a au moins +6 en ATT, et aussi arme de prédilection, dégainer rapide, etc, entre autres... C'est un monstre, niveau compétence et savoir guerrier...

Dokhara, tu pourras avoir ton prochain +1 en ATT ou PAR pour 15xp
Lucré, si tu t'intéresses, tu pourrais glaner la compétence "arme de prédilection - épée - pour 15xp

Cela dura une petite partie de la nuit.

Gageons ensuite que ces dames allèrent se coucher en vue de la route du lendemain - Weiss alla dormir dans une pièce attenante à la chambre de Lucrétia, mais sans oublier de poster trois hommes - de solides briscards de sa propre troupe mercenaire - bien plus proche d'elle... Lui même avait son sommeil gardé par deux hommes... Hé! C'est qu'il était méfiant quand même!

Le lendemain, si tout alla bien en cette fin de nuit, la Taladélégation se remettait en marche:
Il neigeait, mais légèrement.
Etant donné la grande distance pour rejoindre Bechafen depuis Dorna en suivant l'Upper Talabec, et que les neiges arrivaient, il fut décidé que les nobles encarrossés et les soldats montés forceraient la route pour parvenir à la capitale dans la nuit.
Les autres feraient halte en chemin dans un relais ou un autre...

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Dokhara de Soya
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Re: Taladélégation: En route vers Bechafen.

Message par Dokhara de Soya »

Dokhara fut ravie de voir que Weiss ne prenait pas ombrage de son comportement, et semblait au contraire amusant… quoiqu’un peu prétentieux ? Peu importait sa légende, cela n’empêchait pas forcément l’humilité – mais dans son cas, seule la fierté prédominait. Amusant néanmoins de songer que, peut-être tout comme Lucrétia, sa plus grande peur était celle de l’ennui. Devenu si bon guerrier que seules les proies les plus surnaturelles sont encore capables de l’intéresser, mais guère davantage, il était condamné à errer de ci de là, priant pour que des créatures comme Lucrétia parviennent à éveiller en lui un semblant de vitalité. Finalement, ils faisaient une jolie paire ces deux-là…

Aussi goguenarde que lui, Dokhara lui répondit tout sourire.

- J’apprécie cette attention, chevalier. Mais ne vous moquez pas trop vite de Rolff, car c’est son nom. Lorsqu’on a la garde d’une enfant capable de s’attirer autant de problèmes que moi, on ne parvient pas à son âge avancé sans savoir faire montre de quelques talents à l’épée.

Elle lâcha un faux soupir exaspéré, levant les yeux au ciel.

- Malheureusement, il est de la vieille école. L’idée-même de savoir qu’une dame veuille apprendre à manier une épée… cela le terrifierait ! Sans compter que si ma demande première fut pour Lucrétia, c’était pour une raison précise : contrairement à quelques idiotes, je ne pense pas les femmes égales aux hommes pour le combat. Nos corps sont différents, notre façon de pensée, nos instincts également. Je pense qu’une femme qui veut apprendre à se battre doit l’apprendre avec un style différent, moins axé sur la force brute que je ne possède évidemment pas – hé, je suis humaine, « moi ».

Elle adressa un clin d’œil à Weiss.

- Mais, vous êtes une « légende », alors qui sait, peut-être que notre différence de sexe ne vous empêchera pas de m’apprendre quelques bottes utiles !


**

Évidemment, rien n’était jamais simple avec Rolff. Quelque part au fond d’elle, Dokhara savait qu’elle aurait du écouter son instinct et faire appel à Rhomgar pour cette tâche, mais elle avait eu la lubie de croire pouvoir rendre utile son agaçant vieillard. Bien mal lui en prit. Et c’est avec une pointe de colère non contenue qu’elle lui répondit en haussant le ton. Agacée et avinée, elle mêla mensonges et vérité pour jouer sur la corde sensible du chevalier, laissant ses yeux s’embuer quelque peu lors de sa tirade.

- Bon sang, Rolff, tu n’as pas besoin de tout savoir ! Je te fais confiance, à toi et à personne d’autre, pour accomplir cette tâche ! Oui, j’ai fait des bêtises, et oui, je m’en mords les doigts, ça te va ? Je suis jeune, parfois imbécile, et je fais des foutues erreurs, mais bon sang, tu ne m’aides pas en prenant ton air grognon plein de sagesse, à me regarder de haut et à toujours exprimer ta déception ! Je fais de mon mieux ! Je suis désolée de te décevoir, désolée de ne pas être à la hauteur de mon père à tes yeux, désolée d’avoir tué ma mère en naissant et de n’avoir pas été là alors que père… merde à la fin ! Tu crois que c’est facile pour moi ? Sais-tu quelle est notre situation financière ? Sais-tu ce qu’il adviendra du nom des de Soya si je ne me fais pas rapidement les bons contacts ? Si je ne plais pas aux bonnes personnes ? Je n’étais pas préparée à ça Rolff ! Je n’ai pas voulu tout ça ! Et toi… tu passes plus de temps à me juger et à désapprouver tout ce que je fais qu’à m’aider… tu me laisses me débrouiller seule ! Toute seule !

Elle poussa le vice jusqu’à laisser une larme couler sur sa joue. Émotive à cause de l’alcool, cela n’avait pas été difficile de forcer ses émotions, quand bien même tout était exagéré dans l’unique but d’attirer la culpabilité du chevalier.

Comme si elle se rendait alors compte de sa vulnérabilité, elle essuya la larme puis se recomposa une attitude plus digne. Sa voix resta néanmoins fragile lorsqu’elle s’adressa à nouveau au chevalier.

- S’il te plait, porte ce message « maintenant ». C’est vraiment important.

**

Dokhara fut une élève attentive lors du cours de la soirée. Le froid aidant, elle était particulièrement motivée à enchainer les mouvements et les passes qui maintenaient son corps chaud. Elle resta sérieuse, et évita le temps du cours tout humour déplacé ou allusion salace – elle était là pour apprendre, pas pour perdre son temps.
Telle qu’elle l’avait imaginée, ses deux professeurs se complétaient comme les deux faces d’une pièce.
Lucrétia lui apprit quelques astuces pour se battre à l’instinct, pour se mouvoir de la meilleure façon. Dokhara fut bonne élève sur cette partie, finalement assez similaire aux cours de danse qu’elle avait suivi dans sa jeunesse. S’il n’y avait pas de musique pour marquer les pas, ceux-ci devaient garder une bonne synchronisation en toute circonstance pour conserver le meilleur équilibre.
Weiss, lui, lui apprit l’art de l’épée à proprement parler, plus technique, et avec talent. Il adapta son cours à la morphologie fragile de Dokhara, lui apprenant même à utiliser sa faible corpulence comme un atout en duel. En une seule soirée, la baronne de Soya en apprit beaucoup, bien plus que tout ce qu’elle avait acquis de ses quelques rixes de taverne. Et alors qu’elle n’appréciait pas forcément la prétention du guerrier, elle commençait à apprécier davantage ce combattant maintenant qu’elle constatait son niveau d’expertise.

Elle profita d'une pause pendant le cours pour discuter un peu avec Lucrétia, du sujet qui l'intéressait depuis la réunion avec le GutsHerr.

- Dites-moi Lucrétia, je repensais à ce que vous aviez avoué hier soir. Ainsi donc, une femme comme vous est déjà promise à quelqu'un ? Un vieil homme de surcroit ? C'est surprenant, je vous imaginais sans attaches...

Si Dokhara ne donnait pas explicitement les raisons de sa curiosité, elle était entrée dans le vif du sujet de façon si directe qu'elle laissait Lucrétia deviner les motifs sous-jacents à sa question. Libre à elle ensuite de consentir ou non à ce type de projet... ou tout du moins de laisser des pistes de réflexion sur le sujet.


Après presque deux heures de cours, Dokhara était en nage, et sentait les muscles de ses bras douloureux par tous ces efforts. L’épée avait beau être en bois et non en acier, elle restait fichtrement plus lourde à manier que son poignard !

Elle remercia vivement ses deux professeurs pour le cours donné, insinuant également à Lucrétia qu’elle était prête à remettre le couvert dès le lendemain si c’était envisageable – apparemment, le trajet serait plus long que les précédents. Quant à Weiss, il eut même le privilège d'une bise furtive sur la joue.

Cette session à l’épée lui avait permis de retrouver un terrain commun avec la vampire. Suite à son évanouissement dans le carrosse, et cette journée passée la tête sur ses genoux, Dokhara ne savait plus trop comment se comporter avec elle. Ce cours, aussi sérieux avait-il été, avait été un bon moyen d’oublier cet évènement un peu gênant pour elle, et de reprendre confiance en leur… complicité ? En tenue de cavalière, sa comparse arrivait à garder un charisme à toute épreuve – elle pourrait être habillée uniquement de haillons qu’on l’appellerait encore « madame la baronne ». Dokhara l’observa au terme de cet entrainement, la trouvant magnifique.

Le sport et le froid avaient aidé à éliminer les traces d’alcool dans le corps de Dokhara. Et son cœur battait pour Ingrid, clairement, elle n’aurait pas laissé son violon en otage à quelqu’un qui ne comptait pas au moins un petit peu pour elle. Non, rien n’expliquait avec cohérence ce petit moment de folie qui la traversa alors qu’elle prenait le chemin de sa chambre. Passant devant Lucrétia, elle se pencha à son oreille, y souffla un mince filet d’air chaud, avant de chuchoter trois mots, prononcés lentement l'un après l'autre :

- Je vous veux.

Puis elle continua son chemin comme si de rien n’était, rentrant tranquillement jusqu’à sa chambre pour s’endormir – non sans demander au préalable à Harold un court massage pour éviter les courbatures du lendemain.

Une fois celui-ci arrivé à son terme et se sentant sombrer dans le sommeil, elle marmonna quelques mots à son serviteur :

- Laisse la fenêtre ouverte cette nuit s'il te plait.

Après tout, elle avait jeté deux bouteilles à la mer ce soir, savait-on jamais si la cause aurait des conséquences...


**

Le lendemain, apprenant comment la délégation serait divisée en deux groupes, elle prit Gueule d'Amour à part pour lui communiquer l'information. Il fallait qu'il prévienne Ruud que, sans ses chevaliers montés et éparpillée entre plusieurs relais, la seconde partie de la délégation, qui ne rejoindrait pas la capitale cette nuit, serait vulnérable à une attaque éclair. Elle appuya néanmoins qu'elle ne voulait pas que son groupe de bandits prenne de risque inutile : elle transmettait juste l'information au cas où il aurait une opportunité d'effectuer une rapine efficace, mais ne souhaitait pas que sa bande soit inutilement en danger à cause d'elle - si les gardes montés seraient absents, ceux à pieds étaient encore nombreux et capables de les repousser s'ils étaient repérés.
Elle lui demanda également de faire preuve de la plus grande vigilance, lui confiant qu'elle se savait surveillée...

Je me prendrais donc +1 en parade avec 15 de mes précieux ixpés !
Modifié en dernier par [MJ] Bonnepierre le 18 déc. 2014, 20:42, modifié 2 fois.
Raison : 6xp/18xp - 15 pour +1 en PAR, reste 3xp
Dokhara de Soya, Voie de la Belle Mort, Beauté mortelle

Profil : For 11 | End 11 | Hab 14 | Cha 17 | Int 12 | Ini 13 | Att 12 | Par 11(13) | Tir 10 | Mag 11 | NA 2 | PV 110/110

Compétences :
- Sociales : Diplomatie, Éloquence, Empathie, Étiquette, Séduction
- Artistiques : Chant, Danse, Musique (violon), Tatouage
- Intellectuelles : Alphabétisation, Langue étrangère (kislévarin, strygani)
- Martiales : Ambidextrie, Bagarre, Fuite, Monte, Parade, Résistance accrue (spécialisation alcool), Sang-froid
- Divers : Sens Accrus
- Dons Du Sang : Regard Hypnotique, Régénération Impie
Compétences en cours d'apprentissage :
Escamotage : 1/2
Adresse au tir (arbalètes) : 2/3
Équipement :
Armement :
- Griffe d'Ursun : 18+1d8 dégâts ; 12(24) parade. Rapide. Chaque attaque réussie qui résulte en une perte de points de vie pour l’adversaire inflige -1 Att/Hab/Par le tour suivant. Si trois touches sont infligées au même tour, les malus durent alors 2 tours et infligent un malus supplémentaire de -1 Na. Les malus cumulés ne peuvent pas excéder -4 Att, Hab et Par et -1 Na.
- Main gauche : 8+1d6 dégâts ; 8(16) parade ; Rapide. +2 PAR si utilisée en conjonction avec une autre arme. Lors d'une parade, c'est le score de parade de l'arme en main droite qui compte pour le premier jet, celle de la main gauche pour le second jet si relance.
- Poignard : 12+1d6 dégâts ; 6(12) parade ; Rapide. Peut être utilisé comme arme de jet
- Arbalète : 34+1d8 dégâts : Malus de -2 TIR tous les 30 mètres ; Perforante (4) : Un tir par NA maximum.

Armure :
- Veste et jambières en cuir : 5 de protection partout sauf tête
- Tunique noire druchiie : 2 de protection sur tout le corps
- Cape de dissimulation, permet de devenir invisible si immobile (v. wiki)

Équipement de voyage (fontes de selle, pas systématiquement porté) :
- Sellerie splendide
- Nécessaire de tatoueuse
- Violon
- Arc courbe + flèches des anciennes
- Lame en or marin
- Huile d'amande
- Surplus de drogues, poisons, ingrédients (Dodo a 2 de chaque sur elle, pas plus)


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Lucretia Von Shwitzerhaüm
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Re: Taladélégation: En route vers Bechafen.

Message par Lucretia Von Shwitzerhaüm »

  • Lorsque Lucretia avait formulé sa demande, cherchant à savoir si la Légende ne cesserait jamais de la poursuivre tant que le Gutsherr lui en avait donné l’ordre, elle lui avait jeté un petit coup d’œil discret afin de s’assurer et de sa réponse, et d’un potentiel mouvement qui pourrait le trahir. De tout cela, en vérité, il n’y en eut point. La baronne de Bratian supputait déjà connaître la réponse avant même d’avoir ouvert les lèvres, et, sur cela, elle ne s’était pas trompée. Weiss avait haussé les épaules dans une lassitude teintée de nonchalance, lui affirmant que, si elle devait véritablement lui en vouloir pour ce faufilage, ce n’était aucunement lui qu’il fallait blâmer, mais bien celui qui l’en avait contraint. D’une toute autre façon, il ne semblait pas non plus en tenir rigueur à son maître, pas plus que la situation l’emplissait d’une joie certaine ; il ne faisait que s’exécuter, quel que fût son ressenti sur la situation. Baste. Et la jeune femme, de son côté, ne pouvait qu’approuver.

    «Oui ; je gage que nous n’avons pas le choix. Qu’il en soit ainsi, pour nous deux, pour le meilleur comme pour le pire. » La profonde lassitude à l’égard de cette situation lui arracha un petit sourire contrit, nerveux, las ; il fallait faire avec.

    Lucretia n’eut plus l’occasion d’y repenser par la suite, alors qu’elle prodiguait ses leçons à Dokhara, sous la vigilance et l’œil expert de Weiss. Se livrer à un tel exercice permettait de soulager l’âme des tracas aroutinés, de l’alléger de tous ses rémoras, et de ne se confondre dans un seul but ; ne faire qu’un avec la lame, fût-elle de bois ou d’acier. Penser à chacun de ses mouvements, tracer des arabesques dans les airs, anticiper les mouvements de l’adversaire, de focaliser sur ses pas, son regard, et la ligne directrice que formait l’épée ennemie.

    Il n’y eut pas de tout cela, dans un premier temps ; Lucretia s’employa à montrer à sa comparse comment se déplacer instinctivement, mais de la manière la plus efficiente possible. Et, à vrai dire, Dokhara s’en sortait très bien, suivant avec attention les exemples et les poses de Lucretia, ajustant automatiquement son assiette et sa mise en garde sitôt que la jeune femme lui administrait un petit coup d’épée dans les mollets ou le ventre pour lui raffermir sa position. Et elle avançait et reculait dans un ballet joliment orchestré, sous les directives de son maître d’arme improvisé. Cela lui venait vite.

    Puis, ce fut au tour de Weiss que de dispenser ses leçons. Il s’excusa d’intervenir de la sorte, bien que louangeant quelque peu les conseils de Lucretia, et demanda la permission de faire une petite démonstration. Bien entendu, la baronne de Bratian n’en prit nul ombrage ; d’un petit sourire et d’un geste de la main, elle l’invita à prendre place, lui cédant son poste de « maître d’arme ». Et évidemment, toutes les paroles de la Légende, la jeune femme s’en abreuva, écoutant d’une oreille concentrée les différents avis qu’il tenait quant à telle ou telle position, les bottes possibles face à telle ou telle situation, et la mémoire de la jeune femme travailla d’arrache-pied afin de tout se remembrer. Il fallait qu’elle sache par la suite mettre toutes ces compétences en pratique. Bientôt, eu égard à sa faculté de compréhension fort élevée et à ses facilités d’adaptation, elle fut en mesure que de reproduire les mouvements de la Légende.

    En plein milieu de cet entraînement, alors que tout le monde avait baissé sa garde et déposé son épée au sol, lors d’une petite pause, Dokhara vint parler à Lucretia. Et le sujet méritait à ce qu’elle s’y attachât, bien qu’elle n’y eût pas trop réfléchis.
    « Oui, tels seraient les vœux de la comtesse. Que j’attire la curiosité et les envies du Margrave Richard Dornier afin de contracter des alliances et des terres par le biais d’un mariage. Mais suis-je véritablement disposée à agir de la sorte, en vérité ? Je ne le sais. Je vous avouerai que j’ai, tout comme vous, mes envies de liberté, et que je ne souhaite aucunement perdre l’indépendance que je possède présentement. »

    Vint la fin de l’entraînement. Dokhara paraissait totalement vidée, comme si l’essence de ses muscles et de sa force s’était totalement déversée dans la lame qu’elle avait tant serrée, tant manipulée. Lucretia pouvait sentir les doigts raides et engourdis de ses mains, lesquelles se crispaient et se contractaient sur elle-même contre son gré, en dépit de tout effort pour qu’il en allât autrement. Elle sourit quelque peu. Le chemin serait long avant que sa consœur ne s’y habituât, et la douceur de ses quenottes ne tarderait pas à se couvrir de cals et de peau arrachée.

    Alors que la baronne de Bratian s’apprêtait à s’engager sur le chemin du retour, Dokhara passa à sa portée, lui soufflant quelques mots au passage. Et ces quelques mots s’imprégnaient d’une passion difficilement contenue, d’une envie pressante, d’un désir que trop longtemps réprouvé. Ou était-ce la fatigue qui l’engourdissait de la sorte, son corps comme son esprit, la laissant s’évader à ces passions immodérées ? Lucretia se rappelait de ces fois où, plus jeune, après avoir été surmenée, elle ne ressentait plus qu’une seule envie ; s’avachir sur son matelas, et se laisser envahir de pensées sensuelles et langoureuses, de ces pensées qui mènent aux corps entrelacés et unis, que pour l’espace d’une soirée, d’un moment intense mais concis. Elle esquissa un petit sourire. Je ne le sais que trop.

    Lucretia rentra dans ses appartements, éternellement suivie de Weiss, lequel ne la quittait pas d’une semelle. Il fit appel à plusieurs de ses mercenaires qui gardèrent et sa porte, et celle de Lucretia. Ainsi donc, se retrouvait-elle claquemurée dans son propre logement, comme une vulgaire prisonnière jetée dans une prison dorée, si tant était que l’on pouvait appeler ce logis de la sorte ? Elle doutait de pouvoir demeurer stoïque bien longtemps. Vint le moment où elle se demanda si elle devait rejoindre sa consœur. Lucretia y pourpensa longtemps, s’amusant de la faire attendre, pensant le pour et le contre. Elles ressortaient toutes les deux d’un entretien avec le Gutsherr, lequel leur avait bien dit de ne plus s’adonner à ce genre d’amusoire auquel elles avaient joué dans le carrosse, et il se trouvait que Lucretia était actuellement entourée de plusieurs de ses hommes. Non pas que, parce que le chef de la délégation avait parlé en ces mots, elle ne ferait rien, non. Mais mieux valait éviter de se retrouver avec des ennuis sur le dos dès le premier jour. Elle attendrait.

    Et le lendemain, elle reprit la route, à une allure plus forcée que les jours précédents.

En pause jusque vendredi, très probablement. =P
Et je prends volontiers la compétence, si fait. o/
Modifié en dernier par [MJ] Bonnepierre le 27 déc. 2014, 21:36, modifié 1 fois.
Raison : 6xp/72 -15xp pour arme de prédilection "épée 1 main" reste 57xp
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Ma Fiche
Objets particuliers:
- * Anneau Nowelleux (+1 INI)
- Amulette (relance d'un EC: 2/3 utilisations disponibles)

Compétences acquises et Dons du Sang

COMBAT :
Attaque : Coup précis (3), Arme de prédilection ( épée à une main)
Défense : Esquive, Acrobatie de combat, Sang vif (2) (DDS), Coriace,
Autres : Régénération Impie (DDS), Innocence Perdue (DDS), Valse Macabre


MAGIE :
- Sens de la Magie
- Conscience de la Magie
- Maîtrise de l'Aethyr - niveau 3

CHARISME :
- Diplomatie
- Éloquence
- Séduction
- Intimidation
- Comédie
- Etiquette
- Intrigue de cour

INTELLIGENCE :
- Domination (DDS)
- Érudition
- Littérature
- Linguistique
- Histoire
- Administration
- Enseignement
- Connaissance végétale
- Langue étrangère : Kislévarin
- Connaissance des démons

INITIATIVE / HABILETE :
- Sang vif (DDS)
- Réflexes éclairs
- Escalade
- Monte - chevaux
- Sens Accrus
- Vision nocturne

AUTRES :
- Défi de l'Aube (DDS)
- Ame Profane (DDS)
- Forme de Familier : Corneille (DDS)
- Sang argenté (DDS)
- Alphabétisation
- Force accrue
- Chance
- Préparation des poisons

Inventaire :
- Griffe d'Ursun
- Veste de cuir & pèlerine en "voyage" / robe habillée en "réception"
- Anneau de promptitude
- Bague du tumulus
- Sacoche de chanvre
- Lettre de la comtesse
- Gemmes et pépites d'or
- Fleur de salicaire
- Glandes à venin
- Poison (?)

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Re: Taladélégation: En route vers Bechafen.

Message par [MJ] Bonnepierre »

Le soir à Dorna:
Yann Weiss, la "Légende" avait été peu prolixe, sauf en ce qui était des leçons, où il avait fait montre de talents certains. L'homme était calme en toute circonstance, aimable, très tranquille.

Il n'en fut pas de même du Chevalier DesBoisDuGué... Celui là, recevant les doléances et les pleurs de sa jeune maîtresse, avait ouvert des yeux furibonds. L'effet escomptée par la De Soya était là, il était touché, cependant il n'était pas homme à laisser aller les choses ainsi:
-Non mais!! Je ne vous compare à personne! s'était-il offusqué: Et je ne vous accuse certainement pas d'avoir causé du tort à votre mère - que Sigmar la chérisse! Tout cela est tout à fait déplacé!
Un grand soupir, et une courte réflexion:
- Certes j'ai pu être un peu trop regardant avec vous, et tel n'est pas forcément mon rôle... mais c'était seulement pour vous protéger.
Vous n'êtes pas seule, Baronne, je suis votre Chevalier. Je ferai ce que vous me demandez...


Un grommellement, tout en se vêtant de fourrures:

-Par contre vous n'êtes point censée me "tutoyer" Madame, je ne suis point un de vos laquais, mais votre "chevalier".

Gageons qu'il partit ensuite faire ce qui lui était demandé.
Rolff était de la vieille école. De ce fait il pouvait se montrer pénible, remontrant... mais aussi il obéirait toujours à sa maîtresse si les formes étaient là.
Le lendemain:
Longue carrossée dans la neige. La journée fut longue, les chevaux fatigués, la nuit tomba... et enfin, la soirée bien entamée, l'on arriva à Bechafen.
De la capitale de l'Ostermark, même avec des sens aiguisés, nos héroïnes ne purent guère en voir, tant il neigeait dru dans la pénombre. Les premières choses qu'elles purent voir furent les grandes lumières du Palais où elles furent accueillies.

Mais n'allons point trop vite:
Il y eut un fait pendant le trajet, pour la Dame De Soya:
Outre Gueule d'Amour qui alla porter son message aux arrières postes, il y eut...
Un oiseau...
Un joli oiseau blanc qui avait un message à la patte, et qui tapa à sa fenêtre. Voilà ce que disait ce message:

Ma chère Dokhara

Bien sûr je me languis de votre contact et votre présence, toutefois je comprends bien vos devoirs et empêchements. La Messe de Taal et Rhya aura lieu cette nuit dans les jardins du Palais de Bechafen, il vous serait facile d'y venir si vous le vouliez. J'y serai.

Cet oiselle se nomme simplement "Blanche", gardez la donc avec vous, elle est bien dressée. Si jamais un malheur vous advenait, criez mon nom, elle viendra me prévenir.
L'on est jamais trop prudent pour les gens que l'on aime, et le milieu noble est un nid de serpents.

Avec tout mon amour, et celui de Rhya.

I


Revenons-en maintenant au Palais, le soir, à Bechafen.
Les deux baronnes furent accueillies comme il se devait, dans des chambres spacieuses, bien qu'assez sobre, ce qui était un signe de l'ostermark: ici on portait des calots de fourrures et non des coiffures excentriques, ici l'on faisait passer le luxe après le pragmatisme...
Vu l'heure tardive, l'on servit en chambre le repas du soir. Les rencontres auraient lieue le lendemain midi.

Lucrétia était toujours escorté de son cerbère de légende, lequel dormait bien entendu dans une chambrette à côté, mais n'oubliait pas de mettre de ses mercenaires devant leurs portes.
Grand bien lui en prit, car juste après le coucher du grabuge s'entendit devant la porte de Lucrétia... Des heurts, des coups, des cris...
-Sorcière, vampire, démone! pouvait-elle entendre...

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Dokhara de Soya
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Re: Taladélégation: En route vers Bechafen.

Message par Dokhara de Soya »

Le réveil fut teinté d’une légère déception pour Dokhara – sa nuit avait été bien fraiche mais sans surprises. Elle aurait aimé dire qu’elle n’avait nourri aucun espoir particulier au sujet des deux femmes qui prenaient tant de place dans ses pensées, mais il fallait bien admettre que secrètement, l’idée de voir une prétendante passer sa fenêtre comme dans un roman à l’eau de rose, avait titillé ses rêves. Et pourtant, elle-même ne savait comment elle aurait réagi face à cette éventualité – le GutsHerr avait été on ne peut plus clair lors de sa mise en garde. Aurait-elle eu alors la force mentale pour se refuser à une amante qui avait bravé le danger pour la rejoindre dans sa chambre ? Plus le risque était grand, plus l’excitation qui allait de pair l’était également…
Quoiqu’il en soit, ces questions resteraient sans réponses, et c’était certainement mieux ainsi.

Dokhara n’invita pas cette fois-ci la baronne vampire à la rejoindre dans son véhicule, pour des raisons évidentes. Après sa furtive et sulfureuse déclaration de la veille, il serait gênant de se retrouver seule avec elle, mais les mains liées par le GutsHerr, dans une intimité factice où chaque parole et chaque acte pouvait être espionné. Et puis… après tel aveu de désir, Dokhara ne devait pas non plus se montrer trop insistante – au contraire, dans tel jeu, il fallait garder toute sa dignité, et jongler entre proximité sulfureuse, et distance glacée. Elle avait lancé les dés, elle devait maintenant attendre le tour de sa consœur avant de rejouer.

Alors qu’elle sortait du castel, elle s’émerveilla de la neige tombée. Elle s’éloigna un peu de la délégation, loin des lieux où les flocons avaient été mille fois piétinés jusqu’à se muer en une boue brune-grise, pour contempler des étendues encore immaculées, dans les jardins de leur hôte. Dokhara était toujours une enfant face au spectacle d’un paysage recouvert de blanc, lui inspirant un enthousiasme que trop d’adultes perdaient. Déjà les cochers se plaignaient des ralentissements que pareille météo promettait pour leur route… Ne voyaient-ils donc plus la beauté du monde offert par Rhya ?

C’est presque à regret que Dokhara s’enferma dans son carrosse. Elle se rappelait ces gamins des rues qui se jetaient des boules de neige au visage, construisaient des sculptures blanches, riaient et s’amusaient… le type d’enfance que sa condition ne lui avait pas permis d’avoir. Elle était « trop bien » pour ces plaisirs futiles, n’est-ce pas, père ? Et encore maintenant, au milieu de centaines et centaines de personnes, pas un ne souhaitait profiter de cette neige. Tous étaient bien trop occupés à se déguiser en adultes, à rajuster leurs costumes de grandes personnes et à oublier de sourire.

C’est donc rêveuse que Dokhara reprit la route, le visage contemplant le paysage enneigé depuis sa fenêtre, emmitouflée dans un manteau de laine. Elle aurait pu inviter quelqu’un à la rejoindre pour lui tenir compagnie, mais à la réflexion, non, elle préférait avoir un peu de calme, pour profiter seule de la vue et des songes qui s’y associaient, entre souvenirs et rêveries.

Elle avait cru être en train de rêver d’ailleurs, lorsque cet oiseau, aussi blanc que la neige, avait fait irruption devant sa fenêtre. Il lui avait fallu une bonne seconde pour se ressaisir et ouvrir à l’animal qui attendait de pouvoir délivrer son message. Docile, il laissa la baronne refermer la fenêtre derrière lui, puis récupérer son colis. Ceci fait, il s’enfuit des mains de Dokhara pour se poser sur… sa tête. Surprise puis amusée, la baronne rousse laissa l’animal sur son perchoir improvisé, ce dernier ayant pris la précaution de s’installer doucement : avec le volume des boucles rousses de la jeune femme, pour sûr qu’il avait choisi un endroit aussi confortable que le meilleur des nids !

Elle lut le message plusieurs fois, tâchant de ne pas pencher la tête pour éviter de faire tomber le volatile. La première fois rapidement, la deuxième bien plus lentement, profitant de chaque mot. Ingrid l’invitait à une messe dans le Palais de Beechafen : quelles intentions se cachaient derrière cette demande, difficile à savoir. Simple politesse religieuse, désir de pouvoir ne serait-ce qu’échanger quelques mots avec son amante, ou bien davantage encore ? Il n’y avait qu’une seule façon de le savoir : s’y rendre, et Dokhara y comptait bien. Cette matinée à contempler le paysage lui avait rappelé que le culte de Rhya n’était peut-être pas aussi étranger à sa personnalité qu’elle le pensait parfois…

Assez de rêveries, elle avait à réfléchir.

Premièrement, Ingrid, et Lucrétia. Elle ne pouvait pas jouer sur les deux tableaux, pas sans un au minimum un accord tacite de la part de chacune. Si la vampire connaissait déjà la situation et ne semblait pas s’en soucier outre mesure – elle était trop fière pour penser que quiconque puisse sérieusement la concurrencer – Ingrid ne savait sans doute rien sur la baronne von Schwitzerhaum, quand bien-même elle aussi connaissait déjà les travers malsains de Dokhara.
A la réflexion, elle n’avait rien à savoir. La baronne de Soya avait reçu un baiser de sa part, ainsi qu’une morsure. En acte, rien n’était tromperie, du moins… pas tout à fait. En esprit comme en paroles en revanche… la vampire hantait toutes ses pensées, le plaisir de sa morsure comme le désir surnaturel qu’elle ressentait en songeant à ses formes voluptueuses. Impossible de ne pas se l’avouer, elle brûlait de commettre un nombre incalculable de pêchés en compagnie de la morte-vivante, et seul un mélange de petits morceaux de peur, de dignité, de conscience morale, et de sentiments pour Ingrid, faisait barrage à un abandon total.

Ingrid lui offrait quelque chose de rare, que jamais personne ne lui avait offert auparavant. Un amour brut, sincère, et dénué de toute arrière-pensée. Un sentiment précieux, que Dokhara voulait choyer… sans pourtant y arriver. Hier au soir, elle avait été trahie par son corps. Loin de tout jeu, de toute ambigüité, elle avait avoué son désir à la vampire. Elle avait failli à la confiance d’Ingrid.

Dokhara ne pouvait pas faire de choix concernant ces deux femmes, pas encore, mais elle en était cependant venue à une conclusion : elle devrait avouer la vérité à la prêtresse de Rhya. Ce soir-même. La WaldMutter avait tout accepté en elle, l’aimant de la manière la plus pure qui soit, alors qu’elle-même se considérait à moitié comme un monstre. Si c’était dans son habitude de mentir à tout le monde, elle sentait qu’elle n’avait pas le droit d’être fausse avec la seule personne qui l’aimait aussi pleinement, tout en connaissant sa nature.

Si la prêtresse la rejetait, au moins serait-elle libérée de son amour, pour pouvoir pleinement se damner auprès de Lucrétia. Si elle la pardonnait, en revanche…

Dokhara sentait son ventre se serrer. Elle était vraiment idiote. Elle n’était qu’un jouet pour la vampire, une façon comme une autre de tromper son ennui. Qui sait combien de temps elle pourrait l’amuser ? Lucrétia pouvait la jeter aujourd’hui comme demain, du haut de son petit air supérieur. Si elle s’était prêtée au jeu du baiser et de la morsure, après tout, elle n’avait pas fait montre d’un grand intérêt en réponse à l’aveu de Dokhara… Quelle importance qu’elle soit une vampire ou une humaine ? Du désir reste du désir, il apparait aussi vite qu’il disparait, laissant ensuite la baronne de Soya plus seule et vide que jamais… et puis du désir, n’en éprouvait-elle pas également pour cette femme qui avait consenti à ses volontés les plus perverses et bestiales dans les bois ? La prêtresse était prête à tout lui offrir, elle…

Et pourtant…

Dokhara soupira. L’oiseau quitta son nid rouge feu, pour se poser sur l’épaule de la baronne. Il pencha la tête sur la côté, échangeant un regard avec elle, comme pour tenter de la comprendre.

- Je suis faible, Blanche. Je « sais » que je dois choisir ta maitresse, que c’est ce qui est « bien », mais… cela ne change pas les désirs coupables qui brûlent dans mes veines. Lucrétia, c’est un monde entier inconnu qui s’ouvre à moi, un monde où je pourrais être aussi surnaturellement sensuelle que puissante. Où je serais… immortelle. Elle est le risque, le frisson, l’inconnu, l’échappatoire. Tu as beau être une oiselle, même toi tu rougirais si je te décrivais ce que j’ai fait à cette vampire dans mes rêves cette nuit…

Un nouveau soupir tandis qu’elle caresse doucement le plumage blanc de l’oiselle.

- Moi qui me suis toujours vantée d’avoir pris la liberté d’accomplir mes désirs… me voilà face à une question troublante, Blanche. Qu’est ce que je désire ? L’amour d’une humaine, et être heureuse dans cette vie, ou l’univers d’une vampire, pour fuir vers une autre, aux règles différentes ?

L’oiselle lui mit un coup de bec sur la main tandis qu’elle la caressait, lui faisant pousser un cri de douleur !

- Aie bon sang ! Bien dressée, ça c’est clair, tu défends les intérêts de ta maitresse toi ! J’irais lui parler ce soir, promis, alors du calme !

L’animal sembla comprendre ses paroles, se laissant de nouveau caresser sans agressivité. Drôle de bestiole... un violon pour une oiselle, l’échange avait-il été équitable ? Pas sûr qu’en cas de danger, le bruit de son instrument fasse accourir Dokhara en tout cas…

Elle avait autre chose à réfléchir encore. Le cas du maitre de Bratian, le seigneur Pollmar. Lucrétia ne lui avait pas menti – il était bien dans les intentions de la Comtesse de le voir s’unir à Dokhara. A croire que tous ses problèmes étaient liés directement ou indirectement à ses relations ces temps-ci…

Marguillon avait eu de sages paroles à ce sujet. Une union entre la vampire et l’adolescent serait bien plus forte, créant de leurs terres voisines un territoire étendu et influent. Avec Dokhara, il n’y aurait que deux lopins de terre trop éloignés qui seraient associés… et seule la Comtesse en profiterait.

Elle ne connaissait pas le Margrave Richard Dornier dont Lucrétia lui avait parlé, et le sujet méritait qu’elle s’y intéresse, aussi fit-elle venir son chevalier monté du côté de sa fenêtre, pour lui demander ce qu’il savait de cet homme. Peut-être l’échange de promis suggéré par son prêtre itinérant pouvait être envisagé, mais il lui fallait tout d’abord se renseigner.


***


Dokhara profita assez peu de sa chambre une fois arrivée au Palais de Bechafen. Elle laissa à ses serviteurs le temps d’y ranger le contenu de ses nombreuses valises, tandis qu’elle engloutissait le repas qui lui fut servi. Ceci fait, elle procéda à une toilette sommaire, réarrangeant notamment sa coiffure que le volatile avait quelque peu chamboulée. Elle enfila aussi sa robe liliale, qu’elle recouvrit de son grand manteau en laine de la même couleur, avant d’y associer une écharpe et des gants adéquats: à la fois pour lutter contre le froid, mais aussi pour permettre à sa chevelure de détonner dans le paysage : une femme blanche marchant sur une étendue de même couleur, pour sûr que sa chevelure serait remarquée.

Elle invita les serviteurs le désirant à l’accompagner prier Rhya – elle n’avait rien à cacher après tout… n’est-ce pas ? Elle demanda néanmoins à Harold d’aller à la chambre de Lucrétia pour lui signaler que, due à l’heure tardive de leur arrivée, elle la dispensait de tout enseignement pour ce soir. Elle hésita à ajouter une fioriture plus sensuelle au message, mais revint à sa résolution matinale – non, dorénavant, elle laisserait la vampire agir : hors de question qu’elle lui tombe toute cuite dans les crocs !

Elle traversa plusieurs couloirs du palais, se laissant porter par des pas trop rapides pour rester élégants. Elle trouva sans mal la sortie du Palais, pour se diriger vers les gigantesques jardins de Bechafen. Et elle ne fut pas déçue d’avoir bravé le froid : les lieux, certainement d’ores et déjà magnifiques au naturel, étaient encore sublimés par le manteau de neige qui les avait recouverts.
Ici, une gigantesque roseraie multicolore, dont les flocons ne pouvaient ternir l’éclat des multiples fleurs éclatantes qui y régnaient : ellébores, pensées, primevères et chimonanthes, que de plantes et arbustes qui, malgré le froid, rendaient ces jardins magnifiques. Et là, un groupe d’épicéas dont les milliers d’épines étaient recouverts de neige.

Elle traversa l’allée principale, guidée par des bougies disposées de part et d’autre du chemin dans la roseraie, dont les flammes se teintaient des couleurs du verre dans lequel elles étaient enfermées. Elle tomba rapidement sur une place plus vaste, où se tenaient des centaines de personnes qui discutaient, riaient, et priaient. Des tables en bois avaient été disposées un peu partout sur l’herbe, proposant à tous les fidèles des mets divers et variés. Partout, des nobles discutaient avec des serviteurs, des prêtres avec des chasseurs, des jardiniers avec des commerçants. L’on était bien loin de l’atmosphère austère et froide des temples de Sigmar ou d’Ulric… ici, le respect se manifestait par la joie de vivre, par l’amour de la nature, par le plaisir d’exister.

Les membres de la cour n’étaient pas très nombreux – si Taal et Rhya étaient respectés dans le nord, leur influence politique hors du Talabecland restait très limitée. Permettant ainsi aux seuls vrais fidèles, animés d’intentions pures envers ces deux divinités, de se regrouper pour partager une prière.

Ingrid…

Elle avait aperçu la prêtresse, qui discutait en souriant avec un jeune couple. Elle reconnut les deux nouveaux mariés qu’elle avait célébrés il y a quelques jours seulement. Elle s’approcha d’elle, embrassa la paume de sa main, puis lui apposa sur la joue. Un signe peut-être grossier pour les non-initiés, mais Dokhara l’avait appris dans son enfance par une prêtresse de Rhya : un moyen de se saluer entre amis très proches, intimes mêmes. Le moyen de cacher ses sentiments au public derrière une façade religieuse…

- Ne vous dérangez pas pour moi WaldMutter. Nombreux sont ceux ici qui, comme ce magnifique couple, souhaitent échanger quelques mots avec vous pour que vous les guidiez. J’attendrais mon tour après la Messe.

Elle lui offrit sourire aimant, tandis que son cœur battait à toute allure. Revoir la prêtresse lui rappelait tout ce qui l’avait attiré chez cette femme mûre et pourtant d’une beauté naturelle qui ne portait nul fardeau du poids de l’âge.

Elle s’éclipsa, profita de quelques fruits au détour d’une conversation ou deux avec de nombreuses personnes du peuple présentes. Amusée de voir ici le mur de la classe sociale presque s’atténuer, elle en profita pour multiplier les échanges avec chacun, tant pour le plaisir que pour laisser à Bechafen une bonne impression à quelques personnes.

Lorsque le moment de la Messe arriva, Dokhara fut attentive, et pria avec ferveur la déesse. Elle n’était pas certaine d’en avoir le droit, après avoir imploré une sombre divinité de corrompre Ingrid. Sa prière ne serait-elle pas prise pour une insulte auprès de la déesse ? Comment connaitre la volonté des dieux après tout ? Ranald ne l’avait-il pas sauvée pour mieux l’abandonner ? Il lui avait envoyé le comte Jäger la libérer, afin qu’elle se rende mieux compte qu’elle n’avait fait qu’échanger une cage pour une autre plus grande…

Elle pria. Remercia la déesse pour ses bienfaits, mais surtout l’amour sincère d’Ingrid, et supplia pour que leur histoire aie une fin heureuse malgré sa nature tragique. Après tout, quoiqu’il arrive, elle ne pourrait jamais s’afficher publiquement avec une femme…

Une fois la messe finie, le peuple parti et un peu d’intimité retrouvé, elle aurait des aveux à faire… et elle était terrifiée à cette idée. Mais sa décision était prise : elle ne cacherait rien à son amante : ni son attirance sexuelle pour Lucrétia, ni ce qui s’était déroulé dans le carrosse.

- Rhya, je t’en supplie, faites qu’elle me pardonne d’être une idiote…
Modifié en dernier par [MJ] Bonnepierre le 31 déc. 2014, 03:01, modifié 1 fois.
Raison : 7xp/10xp +3 PdC envers Rhya si tu as été sincère dans ta prière (dis moi)
Dokhara de Soya, Voie de la Belle Mort, Beauté mortelle

Profil : For 11 | End 11 | Hab 14 | Cha 17 | Int 12 | Ini 13 | Att 12 | Par 11(13) | Tir 10 | Mag 11 | NA 2 | PV 110/110

Compétences :
- Sociales : Diplomatie, Éloquence, Empathie, Étiquette, Séduction
- Artistiques : Chant, Danse, Musique (violon), Tatouage
- Intellectuelles : Alphabétisation, Langue étrangère (kislévarin, strygani)
- Martiales : Ambidextrie, Bagarre, Fuite, Monte, Parade, Résistance accrue (spécialisation alcool), Sang-froid
- Divers : Sens Accrus
- Dons Du Sang : Regard Hypnotique, Régénération Impie
Compétences en cours d'apprentissage :
Escamotage : 1/2
Adresse au tir (arbalètes) : 2/3
Équipement :
Armement :
- Griffe d'Ursun : 18+1d8 dégâts ; 12(24) parade. Rapide. Chaque attaque réussie qui résulte en une perte de points de vie pour l’adversaire inflige -1 Att/Hab/Par le tour suivant. Si trois touches sont infligées au même tour, les malus durent alors 2 tours et infligent un malus supplémentaire de -1 Na. Les malus cumulés ne peuvent pas excéder -4 Att, Hab et Par et -1 Na.
- Main gauche : 8+1d6 dégâts ; 8(16) parade ; Rapide. +2 PAR si utilisée en conjonction avec une autre arme. Lors d'une parade, c'est le score de parade de l'arme en main droite qui compte pour le premier jet, celle de la main gauche pour le second jet si relance.
- Poignard : 12+1d6 dégâts ; 6(12) parade ; Rapide. Peut être utilisé comme arme de jet
- Arbalète : 34+1d8 dégâts : Malus de -2 TIR tous les 30 mètres ; Perforante (4) : Un tir par NA maximum.

Armure :
- Veste et jambières en cuir : 5 de protection partout sauf tête
- Tunique noire druchiie : 2 de protection sur tout le corps
- Cape de dissimulation, permet de devenir invisible si immobile (v. wiki)

Équipement de voyage (fontes de selle, pas systématiquement porté) :
- Sellerie splendide
- Nécessaire de tatoueuse
- Violon
- Arc courbe + flèches des anciennes
- Lame en or marin
- Huile d'amande
- Surplus de drogues, poisons, ingrédients (Dodo a 2 de chaque sur elle, pas plus)


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Lucretia Von Shwitzerhaüm
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Re: Taladélégation: En route vers Bechafen.

Message par Lucretia Von Shwitzerhaüm »

  • Le matin s’était levé sur des étendues de terre enneigées, là où le soleil naissant se réfléchissait une nitescence de cristal sur les herbes et les feuilles que le frimas avait surprises. Le silence apaisant des environs céda doucement la place aux voix chahutées et aux légers crissements des bottes s’enfonçant dans la neige meuble comme l’on préparait, dans une certaine hâte, le dernier voyage jusqu’à la capitale de l’Ostermark. Le Gutsherr avait décidé que la traîne n’était pas de mise, et chacun s’activait de son mieux afin de sceller les préparatifs au plus vite. Alors que la Légende s’était égarée quelque part, s’enquérant de ses affaires, grignotant un quignon de pain ou aiguisant son épée, Lucretia parvint à prendre Otto à part.

    «Je sais que votre entregent est expédiant, au même titre que votre accortesse ; usez-en bien de façon à vous mettre Weiss dans votre poche. Il serait bon que d’être dans ses petits papiers, dans la mesure où nous n’aurons pas d’autre choix que de le voir dans le sillage de chacun de nos pas. Il pourrait vous apprendre bien des choses, et, plus que tout, si les choses devaient à mal tourner, je serai fort aise qu’il hésite ne serait-ce qu’une demi-seconde avant de devoir nous couper la tête. »
    Lui décochant son plus beau sourire, Lucretia rentra dans ses appartements, préparant à son tour ses affaires en compagnie d’Elsa.

    Lorsque tout fut apprêté, la baronne de Bratian sortit au-dehors, contemplant sur le parvis du bâtiment le spectacle d’un monde qui semblait encore endormi. La neige avait pour elle ses effets atténuants, engourdissants, qui plongeaient la végétation dans une plénitude qui demeurerait jusqu’au printemps suivant. Mais son manteau immaculé pouvait aussi s’avérait fort trompeur, recouvrant les abcès de la route, effaçant les petits torrents asséchés qu’avait tracés la pluie, dissimulant les trous laissés béant par un pavage inégale et déchaussé. Et dans la hâte de chacun à vouloir mener au plus vite le convoi jusqu’à Bechafen, ce dernier eu son lot, fort maigre, certes, mais son lot quand même, d’essieux brisés et de chevaux à la patte brisée que l’on dut abattre sur le champ.

    Le voyage fut long, fort long, et pénible, en sus de cela. Mais rien qui n’empêcha Lucretia de faire des siennes. Affichant la mine chafouine de la gamine sur le point de faire une grosse bêtise, elle observa avec attention les alentours, prit des airs suspects, et se pencha par la fenêtre de son véhicule afin d’amasser une petite quantité de neige qu’elle tassa bien fort dans ses mains. Puis, avisant son entourage, repéra Weiss, et, avec une certaine force, lui projeta tout droit dessus la boule de neige dans le cou. Pouffant, ravie de son geste, elle se retira tout aussitôt dans l’intérieur de son carrosse, se cachant derrière les rideaux des fenêtres.

    Il était évident que, suite à la discussion qu’elle avait eue la veille avec le conseil qu’avait présidé le chef de toute cette délégation, s’accointer de nouveau, et de façon directe, avec Dokhara n’était pas chose à reproduire dans l’immédiat, et c’était là la raison principale pour laquelle Lucretia avait refusé de s’aboucher avec sa comparse subséquemment à leur leçon d’arme. En revanche, il y avait bien une personne avec laquelle la baronne de Bratian était libre que de s’entremettre, même si le sujet pouvait, une fois de plus, présenter quelques ambiguïtés qui n’eussent pas été selon le bon goût de tout le monde. Faisant fi de ces pensées, la jeune femme envoya une petite missive au baron Pollmar, l’invitant, si celui-ci n’y voyait point d’inconvénient, à séjourner une partie du voyage dans son propre véhicule. N’était-ce pas une promesse qu’elle lui avait faite et qu’elle n’avait su tenir ? Présentement, en ce long trajet, elle avait de quoi possiblement se rattraper.

    Et quelque chose chez elle ne tournait pas rond, Lucretia s’en rendait compte à présent. Etait-ce dû au fait des paroles enflammées de Dokhara à son sujet, de sa volonté de la vouloir, ou simplement la conséquence de s’être trop bien comportée, gentiment, pendant une trop longue durée ? Elle avait envie de quelque chose, là, sur l’instant. Quelque chose qui transcende les normes, que ce fût de la décence ou de la raison. Si Pollmar accepta l’invitation, les regards de la baronne à son encontre se serait fait de manière plus directe, sa gestuelle, plus tactile, ses paroles, plus ambigües. Et comme la jeune femme ne se trouva, sur le moment, pas femme à demeurer sans réponse aux questions qu’elle avait précédemment posées, elle usa de toutes ses manières et ses subterfuges pour baisser la garde du jeune homme, pour l’inciter à se montrer plus ouvert avec sa personne. Lucretia lui fit bien comprendre ses désirs imminents, par le biais d’un coup d’œil appuyé, d’un battement de sourcil feint, par un effleurement de la cuisse de son vis-à-vis, ou par l’ajustement d’un collier dont le pendentif vint retomber entre ses seins dont elle dégagea quelque peu le décolleté déjà fort plongeant. Puis elle usa de ses dons pour assouvir la volonté de Pollmar à la sienne, afin qu’il répondît à ses questions. Et dans un premier temps, la même interrogation qu’elle lui avait présentée la veille ; qu’en était-il de ses rapports avec les personnes éminentes de Bechafen ? Elle avait bien d’autres idées affolantes, par la suite, mais elle en aviserait au gré de ses réponses.



    ***



    Durant les différentes haltes qui s’étaient succédées tout du long de leur voyage, les banquets et les fêtes n’avaient cessé que de diminuer par leur caractère festif et leur grandiloquence. Dans un premier temps, il y avait eu une énorme lippée où chacun avait pu riboter et boire à souhait. Puis un nouveau banquet, que les gens, déjà bien rempli par celui de la veille, avait trouvé moins rafraîchissant, et leur estomac abalourdi n’avait su trouver le soin de se repaître avec autant de délectation des mets de choix qui leur avaient été présentés. Et tout cela n’était devenu, enfin, qu’une suite de petites fêtes çà et là qui n’avaient plus rien de joviale, et où les mines chagrines avaient commencé à fleurir un peu partout.

    Là, à Bechafen, la capitale de l’Ostermark, ç’avait été l’apogée de ce déclin ; il n’y avait point eu de fête, point de réjouissance, et tout le monde avait été conduit à ses propres appartements dans l’attente du jour prochain. A vrai dire, il était fort possible qu’il s’agissait là d’une très bonne idée, après le voyage qui s’était forlongé de ses incidents et de ses complications.
    Dans sa chambrée, Lucretia s’était bien installée, déballant ses affaires avec l’aide de sa camérière. Un petit évènement vint la perturber dans cette aroutinement qui l’avait prise à chaque halte du voyage ; le valet de Dokhara venait lui apporter une missive, laquelle l’informait de l’annulation de leur petite séance nocturne. La jeune femme hocha de la tête, remerciant Harald et sa maîtresse pour leur prévenance.

    Ne manquait plus à Lucretia d’aller se coucher afin de conclure cette rude journée, se ressourçant au mieux avant d’attaquer les présentations et les cérémonies du lendemain. Le repos ne lui fut pas accordé, ou, à tout le moins, pas dans l’immédiat ; alors qu’elle s’apprêtait à se glisser sous les draps, voilà que l’on tambourina, vitupéra et invectiva de l’autre côté de sa porte. Des insultes purent s’entendre à travers les lourds battants de bois, des menaces et d’autres noms d’oiseaux fort peu cavaliers. Sans prendre le temps de s’habiller outre-mesure, Lucretia déboula dans le vestibule.

    Là, elle consulta Weiss du regard, lequel ne dormait désormais jamais loin de la jeune femme, dans sa tâche de cerbère que le Gutsherr lui avait confiée. Puis elle engloba de son regard émeraude les quelques soldats qui se trouvaient à sa porte.
    «Sait-on ce qu’il se passe, de qui il s’agit ? », demanda-elle impérieusement. Puis revenant sur Weiss.
    «Je suppose que cela est de votre ressors, à présent. A vous de faire le sale travail diplomatique. »
Modifié en dernier par [MJ] Bonnepierre le 31 déc. 2014, 05:25, modifié 1 fois.
Raison : 6xp/63xp
FOR 16 / END 14 / HAB 17 / CHAR 18 / INT 17 / INI 19* / ATT 17 / PAR 13 / TIR 11 / MAG 17 / NA 4 / PV 134/140
Ma Fiche
Objets particuliers:
- * Anneau Nowelleux (+1 INI)
- Amulette (relance d'un EC: 2/3 utilisations disponibles)

Compétences acquises et Dons du Sang

COMBAT :
Attaque : Coup précis (3), Arme de prédilection ( épée à une main)
Défense : Esquive, Acrobatie de combat, Sang vif (2) (DDS), Coriace,
Autres : Régénération Impie (DDS), Innocence Perdue (DDS), Valse Macabre


MAGIE :
- Sens de la Magie
- Conscience de la Magie
- Maîtrise de l'Aethyr - niveau 3

CHARISME :
- Diplomatie
- Éloquence
- Séduction
- Intimidation
- Comédie
- Etiquette
- Intrigue de cour

INTELLIGENCE :
- Domination (DDS)
- Érudition
- Littérature
- Linguistique
- Histoire
- Administration
- Enseignement
- Connaissance végétale
- Langue étrangère : Kislévarin
- Connaissance des démons

INITIATIVE / HABILETE :
- Sang vif (DDS)
- Réflexes éclairs
- Escalade
- Monte - chevaux
- Sens Accrus
- Vision nocturne

AUTRES :
- Défi de l'Aube (DDS)
- Ame Profane (DDS)
- Forme de Familier : Corneille (DDS)
- Sang argenté (DDS)
- Alphabétisation
- Force accrue
- Chance
- Préparation des poisons

Inventaire :
- Griffe d'Ursun
- Veste de cuir & pèlerine en "voyage" / robe habillée en "réception"
- Anneau de promptitude
- Bague du tumulus
- Sacoche de chanvre
- Lettre de la comtesse
- Gemmes et pépites d'or
- Fleur de salicaire
- Glandes à venin
- Poison (?)

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[MJ] Bonnepierre
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Re: Taladélégation: En route vers Bechafen.

Message par [MJ] Bonnepierre »

Au matin, à Dorna:
Le bel Otto von Fhür avait opiné à tout ce que lui avait dit sa maîtresse baronne, avec des yeux dont il sut mal lui cacher l’enthousiasme:

-Si fait, Madame, je vais devenir l'ami de Weiss. Ce n'est point une mission qui me cause tracas, je vous l'avoue, car j'admire cet homme. Il est...

Il s'interrompit. En vérité Weiss ne s'était pas égaré longtemps et le Chevalier de Lucrétia préféra réfréner ses ardeurs admiratives. La "légende" revenait tranquillement près du carrosse en partance, il y avait de plus une dizaine de ses mercenaires partout autour désormais - au point que les gardes de la baronne pourraient en prendre ombrage s'ils n'étaient pas tant ébahis d'avoir de tels réputés roublards comme compagnons.
-Il ne vous coupera jamais la tête, madame, chuchota Otto avant de partir, je couperai la sienne avant, admiration ou pas.

De fait, lucrétia avait une sacrée escorte, en ce moment.

Sur la route. Neiges calmes. Cahots, allure forcée.
Le long et large fleuve Talabec brillait comme un léopard des neiges, de glace charriées et mouchetées des feuilles tombées des arbres qui se couvraient lentement de blanc.

Dokahra fit appeler son Chevalier - Rolff, donc - pour lui demander des choses à propos du "Margrave Dornier".
DesBoisduGué n'aimait jamais être pris à défaut - mais visiblement il ne connaissait rien de rien à la noblesse Ostermark:
-Hem... hum hum, le Margrave Dornier? mhmm... C'est un homme puissant. Bien sûr...

-C'est un vieillard surtout, le coupa Von Hügel, qui, comme par hasard, traînait insolemment par là son propre destrier bien plus vaillant que celui de Rolff.
Image
-Le "Margrave Dornier est un vieillard", je ne parlais point de vous, sire Rolff, ne le prenez point mal... D'ailleurs il est bien plus vieux que vous...
Toujours très classe, il approcha sa monture de la fenêtre de Dokhara sous les yeux furibonds de Rolff:
-Permettez, belle Dame de soya, je crois que j'en sais plus que votre sémillant Chevalier sur le sujet: et voici... Le Margrave Richard Dornier possède une intéressante partie du centre Ostermark, notamment Heffengem... et des terres à perte de vue... Ses élevages de chevaux sont parmi les plus importants qui soient. C'est un homme riche, très riche... et très vieux comme je vous l'ai dit. Mais increvable dirait-on? Il a déjà été marié quatre fois je crois bien, et est de nouveau veuf...

-Mrff, c'est bien ce que j'allais dire, ronchonna Rolff.

-Je n'en doute pas. La bonne route à vous!

Après un clin d'oeil et un séduisant frétillement de moustache, Von Hügel repartit... mais pas loin sûrement.


Un peu plus tard pendant la chevauchée, Yann Weiss, lui même sur son grand percheron blanc, se prit une boule de neige dans le cou. Il regarda calmement vers le carrosse de Lucrétia, aux rideaux tirés, puis sourit de son habituel air blasé... il fit lentement une boule bien dur de la neige amoncelée sur sa selle, et la balança avec force dans la tête casquée d'un de ses mercenaires, lequel chuta de cheval. Il se marra, ainsi que ses autres mercenaires... et même celui tombé.

Le jeune Baron Pollmar fut ensuite invité par lettre à rejoindre le carrosse de Lucrétia. Le gamin se fit un peu attendre, pour la forme, mais guère.
-mes Hommages, grande héroïne vampire de Bratian, fit-il avec insolence en s'installant face à la lahmiane. Son allusion à "vampire" était sans nulle doute une galéjade, en rapport aux racontars, lui même n'y croyait pas une seule seconde.

Image

Si par la suite, encarrossé comme il l'était avec la belle de ses rêves, il voulut encore se montrer désinvolte, Lucrétia sut bien le mettre en confiance, l'émoustiller, comme jamais elle ne l'avait émoustillé. L'adolescent ne sut vite plus où regarder, entre sa cuisse effleurée, le décolleté plongeant de la dame, ou ses œillades ambiguës...
Domination:
CHA de Lucrétia: 7, réussi de 11
INT de Pollmar: 6, moins bien réussi.
Pollmar répondit à tout ce qui lui fut demandé... du moins pendant une dizaine de minutes:

Son oncle, Aldemar kriegwirr, avait marié il y a quelques années la veuve comtesse de Kubel, là bas au sud-est de Borkum: C'était un homme encore très séduisant, autant que la veuve était laide, et grâce à cela il se targuait de pouvoir réunir bientôt avec Borkum une sorte de nouveau "duché" dirigé par les kriegwirr... C'était un secret... du reste, Pollmar n'appréciait pas. Lui-même n'avait nulle envie de se marier juste pour gagner plus de terres... mais c'était avant de rencontrer Lucrétia. Avec elle, il serait prêt à créer un empire!

Il était aussi plutôt ami avec le Margrave Richard Dornier, chez qui il avait passé de nombreuses années de son enfance, quand les relations étaient tendues entre Borkum et le Talabeccland. Il avait appris là bas à monter à cheval, Dornier fut comme un père, meilleur que le sien... Dornier était en effet un joyeux luron, rieur, qui ne se laissait pas envahir par la politique ou le profit (ce que pollmar exècre, en vérité)... dornier était au demeurant un très puissant seigneur de l'Ostermark.

Il connaissait bien un des fils de Matteus Von Hertwig, frère cadet du Comte Electeur. Il avait joué avec, enfant, puis chassé avec. ils se voyaient souvent quand il allait à Bechafen. Ce "fils", Ethan, était actuellement gouverneur de Mackenhof, une cité juste au sud de la capitale.

A part cela - et son petit manoir à Bechafen - il avait tout plein de serviteurs qui servaient les intérêts de sa famille ça et là... mais en général il les envoyait bouler. Il laissait la politique et les profits à son Oncle Aldemar: Depuis la mort de son père, c'était Aldemar qui gérait désormais la famille, pas Pollmar.
à suivre?
Bechafen. Neige légère. La nuit.
La messe de Taal et Rhya, s'épanouissant dans les grands jardins luxuriants de Bechafen, blancs de neige, était telle que Dokhara l'a conté. Des gens de tous bords, partout, simplement, en communion avec la nature, la remerciant de ses bienfaits, remerciant la vie... Par contre, peu de nobles, lui sembla t-elle? Elle se trompait: C'est juste que les nobles Ostermarkers étaient plus simples que les nobles Talabecclanders. Ceux-ci, sous leurs calots de fourrures, paraissaient souvent comme des négociants... Si le Talabeccland était réputée pour sa Foi plus grande envers Taal et Rhya, peut-être qu'ici le mélange entre priants se faisait-il plus facilement?

Recevant le "baiser de la paume" de Dokhara, Ingrid lui avait rendu son sourire rayonnant. Dans ses yeux verts pétillants se voyaient un réel contentement, comme si voir la jeune baronne était un réel événement, d'envergure.

Puis dokhara, s'étant retiré prier plus discrètement, avait remarqué, que, bien sûr, Ingrid n'était pas la seule grande prêtresse à officier... il y avait aussi la prêtresse attitrée de Bechafen... Mais son aura paraissait bien moindre en comparaison de celle d'Ingrid... C'est Ingrid que les Ostermarkers voulaient voir, Ingrid que tout le monde voulait voir. Ingrid était-elle une sommité religieuse? Possible oui. Après tout, n'était-elle pas dans la délégation du Talabeccland, patrie de Taal et Rhya? Et son titre de Waldmutter signifiait peut-être bien plus que "grande prêtresse"?
En tout cas elle était connue, dans ce monde taalien!
Altruiste, aimante, Ingrid poussa bien entendu la prêtresse du cru sur le devant... et enfin parvint à se libérer pour aller voir Dokhara.

Tandis que les fidèles s'en repartaient peu à peu, elle l'invita à faire quelques pas avec elle dans les grands jardins foisonnants et enneigés, non sans caresser gentiment "Blanche", qui s'était posée sur son doigt:

-Je suis heureuse de te revoir, Dokhara. Tant heureuse. Cela ne se voit point car je me contrôle, des yeux indiscrets étant partout, mais s'il ne tenait qu'à moi je te violerai là, tout de suite, contre un beau chêne centenaire...
Elle rit. Elle irradiait en effet de désir. Mais d'un désir contenu, beau, puissant...
-A moins que tu me violes avant, sauvageonne?

Du coq à l'âne:

-Tu as l'air tendue, ma belle chérie. Dis moi ce qui ne va pas tandis que nous nous éloignons encore un peu... J'ai du thé fleuri et quelques gourmandises pas loin. Juste pour nous deux... Tu sais que tu peux tout me dire.


-Sorcière, vampire, démone!
Là nous sommes de retour devant les appartements de Lucrétia.

Voyant la patronne arriver en tenue de nuit, certains mercenaires de faction eurent des regards libidineux. C'est que ladite tenue ne masquait pas vraiment l'affriolante anatomie de la dame.
-Ben c'est des gens qui gueulent, c'est tout, avait commencé à lui répondre un de ceux là, sourire grivois;

-C'est surtout toi qui doit fermer ta gueule, Hangsel, le coupa Weiss en arrivant. C't'une baronne, parle pas comme ça à une baronne. regardez pas une baronne avec cet air d'abruti... garde à vous.
Weiss avait tout dit très calmement, y compris les derniers mots de "garde à vous"... Comme s'il faisait la conversation... Résultat, néanmoins: Ses hommes se tendirent tous soudains, sérieux, armes sorties, parés à tuer.

Weiss était en robe de chambre ouverte, un pantalon de soie mal enfilé... mais aussi sa ceinture runique autour de la taille. Dormait-il avec? Son torse nu était un incroyable étalage de muscles et de balafres. Il avait sa monstrueuse épée à deux mains runique tenue négligemment sur l'épaule.

-Je sais que ça vous fait chier de jouer les gardes-princesse, mais je vous paye pas pour être malpolis. Parfois oui, mais là non... Allez me faire taire ces pénibles à la porte. Sans les tuer... j'arrive après.

Ils obtempérèrent, et tandis que l'on entendit vers l'entrée quelques bruits de coups, Weiss se tourna vers Lucrétia d'un air faussement navré, et éternellement débonnaire:

-Pardon, Madame. Quand il n'y a pas de vrai danger, parfois ils sont un peu indisciplinés...
Clin d'oeil: Ils n'ont pas compris que c'est vous qui pourriez être le vrai danger. Ils n'y croient pas.
Regard appréciateur sur les formes de Lucrétia, sans se gêner:
-Je peux les comprendre, ceci dit, z'êtes surtout un danger pour les hommes mariés, là présentement...

Allez donc vous recoucher, baronne, l'incident est réglé. Je vais aller me renseigner sur ces gens qui ont fait un tel tapage, qui ils sont, qui les a envoyés, je vous dirai ça demain.
On sent bien que ce rôle de gardien commence déjà à l'ennuyer, et il ne s'en cache pas:

-Vous même, soyez gentille de rester dans votre belle chambrette rose toute la nuit. C'est aussi pour ça qu'on me paie.
La bonne nuit.


Aucune peur d'elle, une certitude d'être plus fort... et une admiration quand même? Voire un désir refoulé?
Lucré, lâche toi avec Pollmar en asynchrone, ou là avec Weiss? idem Dokha avec Ingrid... Vous pouvez aussi esquisser votre matinée. Le lendemain, le grand banquet de rencontre est prévu à midi...

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Lucretia Von Shwitzerhaüm
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Re: Taladélégation: En route vers Bechafen.

Message par Lucretia Von Shwitzerhaüm »

  • L’attente ne fut pas fort longue après que Lucretia eût fait mander, ou plutôt, eût invité, le jeune homme au sein de son carrosse. Et comme d’ordinaire, celui-ci ne se départit pas de son air jovial et taquin, prêt à laisser traîner ses phrases ironiques et ses œillades peu discrètes. Il commença fort en lui rendant hommage par le surnom de vampire, sujet qui prêtait fortement à polémique ces derniers temps dans la délégation, mais le grand sourire qu’il arborait venait contredire toute accusation que l’on eût pu interpréter au-travers de ce mot. Et lorsque Pollmar tenta de continuer sur la même lancée par le biais d’autres agaceries, ce fut Lucretia qui prit soudainement les devants.

    Sa volonté écrasée par celle de Lucretia, devenu un simple pantin s’agitant selon les ficelles que contrôlait la jeune femme, le jeune homme se mit à lui révéler tout ce que la belle souhaitait savoir. L’espace d’un instant, elle se demanda s’il eût été enclin à tout lui dire si elle n’avait pas abusé de ses pouvoirs ; elle l’avait assurément bien échauffé au-travers de ses gestes ambigus, de ses coups d’œil déplacés, et de sa vêture à l’échancrure ostentatrice, et, à ce moment-là, il avait semblé à la baronne que tendre la main pour le cueillir et découvrir tous ses secrets aurait été tout à fait plausible. Puis elle en douta ; le jeu de la politique exigeait à ce que nulle personne un tant soit peu intelligente ne partageât l’ensemble de ses mystères avec son prochain, quand bien même lui vouait-on un amour aussi sincère qu’empli de désir.

    Les révélations de Pollmar sur son oncle avide de pouvoir et de terres pouvaient venir contrarier quelque peu les projets de Lucretia. Certes, elle ne savait toujours pas si elle se lierait effectivement avec le seigneur de Borkum, mais, dans cette perspective d’avenir, là où elle avait pensé un terrain tout plat et sans danger, voilà qu’un certain parent venait d’entrer dans la danse. Ledit Aldemar avait déjà su tirer les épingles de son jeu pour agrandir que plus encore son domaine, et ce jusqu’au point d’en faire émerger un nouveau duché. Le labeur que cela représentait valait le coup d’être souligné, tout autant que cette concupiscence terrestre qui ne viendrait sûrement pas lui mettre des bâtons dans les roues si elle décidait d’ajouter Bratian à ce duché officieux.

    Toutefois, il était connu et reconnu que Pollmar n’appréciait définitivement pas la politique et toute les intrigues qui allaient de pair avec cette première, et le jeune homme laissait si fait la main à ce même oncle. Lucretia n’affichait pas le même caractère que le seigneur de Borkum, sur le plan de la gestion, qu’elle fût territoriale ou relationnelle, et elle aimait à mettre le bout de son nez dans tout ce qui touchait à ses possession. Il fallait qu’elle eût le contrôle des choses et de son domaine. Une telle alliance était-elle possible entre ce fameux oncle et elle-même, ou se prendraient-ils le bec afin de déterminer qui gérerait quoi ? Tout restait à voir.

    L’esprit perfide de la baronne s’amusa également d’une possibilité, bien qu’elle ne songeât pas véritablement à l’appliquer. Pollmar et le margrave Richard Dornier étaient ainsi bon compagnons, se connaissant l’un l’autre de très longue date. Pour un peu, et l’on n’était pas dans le faux que d’affirmer qu’ils fussent parents. Lucretia, si elle devait s’en remettre entièrement aux recommandations qui lui avaient été faites, devait contracter un mariage avec celui qui avait été comme un père pour le seigneur de Borkum, l’homme qui semblait s’être fortement assoté de sa personne. Dans un petit sourire mesquin, elle se demanda comment les évènements pouvaient-ils bien évoluer si elle s’entremettait de ce mariage, non pas avec Pollmar, mais bien avec le margrave de la ville d’Heffegem.

    Quoi qu’il en fût, Pollmar possédait de nombreuses connaissances en Ostermark, et la plupart, en dépit des exécrations du jeune homme pour la politique, s’avérait haut placée. Si Lucretia voulait frayer parmi la noblesse et se faire de nouvelles accointances, lesquelles pourraient se révéler des plus intéressantes pour les possibles missions qu’on lui confierait, côtoyer Pollmar était primordial.

    Toutes ces questions et ces pensées politiques l’avaient quelque peu clamée dans ses foucades et ses désirs déplacés. Lucretia se reprit, se renfonçant calmement dans la banquette de son véhicule, et esquissa un petit sourire. Ses interrogations futures n’avaient pas d’autre visée que de satisfaire sa curiosité. Ce fut du moins ce qu’elle se dit alors même qu’elle n’avait pas encore écouté les possibles réponses.
    « Si, par hasard, j’en venais à me marier avec le margrave Richard Dornier, celui qui est comme un père pour votre personne, plutôt qu’avec vous, comment réagiriez-vous ? Et dites m’en davantage sur votre vrai père… »



    ***



    L’on avait à peine eu le temps de mettre à sécher les vêtements trempés des dernières batailles de boules de neige, l’on avait à peine eu le temps de se glisser dans les draps qu’avaient retenti les menaces et vitupérations.
    Lorsqu’elle était entrée dans le vestibule, tous les regards avaient convergé sur la silhouette aguichante de la baronne, laquelle trônait désormais impérieusement au centre de la pièce, et peu lui chalait l’état de sa vêture. Ou peut-être en jouait-elle, au contraire, s’amusant intérieurement du trouble qu’elle prodiguait, mais son visage inquisiteur et ses yeux froids n’affichaient rien d’une pareille distraction. Les sourires égrillards ne s’étaient faits que plus grands encore lorsqu’un des reîtres lui avait répondu. Et Weiss était intervenu.

    Là où ses guerriers arboraient leurs mines grivoises, lui n’affichait qu’un air stoïque au-travers duquel se ressentait tout de même une certaine colère froide à l’encontre de ses hommes qui, vraisemblablement, ne savaient pas se tenir en la présence d’une dame.
    «Hangsel, donc… émit Lucretia en rivant son regard dans les yeux de l’intéressé, gardant un timbre de voix aussi clair, aussi puissant, mais aussi bas que celui de la Légende. Je saurai me remembrer de ton nom », finit-elle dans une promesse sibylline qui n’augurait rien de bon ni rien de mauvais.

    Sous les réprimandes sévères de Weiss, chacun des hommes s’était rappelé de son devoir, et se tenait prêt à exécuter le moindre des ordres de leur supérieur, dussent-ils foncer dans le tas et massacrer quiconque se trouvait derrière les battants de bois qui délimitaient les appartements de Lucretia. Et ce fut effectivement le cas, bien que dans une réplique bien moins agressive et meurtrière que ce que l’on aurait pu penser de prime abord ; il n’y eut, de l’autre côté de la porte, que des coups durs et des grognements sourds, des insultes lâchés çà et là qui firent bien moins mal que des coups de tranchants effilés.

    Ne demeuraient plus que Lucretia et Weiss, dans le vestibule, et cette première, comme à l’accoutumée, sourit derechef.
    «S’ils n’y croient pas, ce ne sera pas pour nous déplaire, je gage. »
    Que pour mieux éclater de rire lorsque Weiss la reluqua dans une boutade qu’elle trouva fort amusante.
    «Seulement si je le veux. Je n’en démords pas ; je suis certaine que je pourrais faire tourner bien des têtes, même sur un champ de bataille, alors que vos hommes se retrouvaient face à leur destin », rit-elle en lui rappelant une petite conversation qu’ils avaient eue quelques temps auparavant. Elle haussa par la suite des épaules alors même qu’il la congédiait dans ses chambres ; elle n’avait pas prévu que d’agir autrement.
    Réajustant sa chevelure par-dessus son épaule, dénudant un cou gracieux à la fragilité certaine, elle marcha jusqu’à lui, l’observant sous ses longs cils.
    «Heureusement que vous êtes là, Weiss ; je n’aurais su que faire, comment me défendre, esseulée, face à cette horde vilipendant à ma porte, armée de bouches prêtes à me dévorer, de langues bien pendantes, et de doigts crochus » gémit-elle presque en singeant de façon ostentatoire et éhontée la pauvre princesse en détresse. Les sous-entendus étaient palpables et bien réels comme elle lui décochait un regard d’un vert intense où luisait une malice affirmée.
    Elle lui effleura le torse avant de faire demi-tour d’une démarche féline et assurée, refermant la porte sur son beau visage qui observa la Légende jusqu’à disparaître, avalé par le bois.

    «Bonne nuit. »

    Un petit clic métallique résonna distinctement ; la porte avait été verrouillée, et la clef laissée à l’intérieur de la serrure.
Modifié en dernier par [MJ] Bonnepierre le 19 janv. 2015, 19:51, modifié 1 fois.
Raison : 6xp/69xp
FOR 16 / END 14 / HAB 17 / CHAR 18 / INT 17 / INI 19* / ATT 17 / PAR 13 / TIR 11 / MAG 17 / NA 4 / PV 134/140
Ma Fiche
Objets particuliers:
- * Anneau Nowelleux (+1 INI)
- Amulette (relance d'un EC: 2/3 utilisations disponibles)

Compétences acquises et Dons du Sang

COMBAT :
Attaque : Coup précis (3), Arme de prédilection ( épée à une main)
Défense : Esquive, Acrobatie de combat, Sang vif (2) (DDS), Coriace,
Autres : Régénération Impie (DDS), Innocence Perdue (DDS), Valse Macabre


MAGIE :
- Sens de la Magie
- Conscience de la Magie
- Maîtrise de l'Aethyr - niveau 3

CHARISME :
- Diplomatie
- Éloquence
- Séduction
- Intimidation
- Comédie
- Etiquette
- Intrigue de cour

INTELLIGENCE :
- Domination (DDS)
- Érudition
- Littérature
- Linguistique
- Histoire
- Administration
- Enseignement
- Connaissance végétale
- Langue étrangère : Kislévarin
- Connaissance des démons

INITIATIVE / HABILETE :
- Sang vif (DDS)
- Réflexes éclairs
- Escalade
- Monte - chevaux
- Sens Accrus
- Vision nocturne

AUTRES :
- Défi de l'Aube (DDS)
- Ame Profane (DDS)
- Forme de Familier : Corneille (DDS)
- Sang argenté (DDS)
- Alphabétisation
- Force accrue
- Chance
- Préparation des poisons

Inventaire :
- Griffe d'Ursun
- Veste de cuir & pèlerine en "voyage" / robe habillée en "réception"
- Anneau de promptitude
- Bague du tumulus
- Sacoche de chanvre
- Lettre de la comtesse
- Gemmes et pépites d'or
- Fleur de salicaire
- Glandes à venin
- Poison (?)

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