[Wilhelm EbenHart] Le pacte

[[MJ] The Puppet Master]

Lorsque la poignée de terre et le caillou restèrent comme en suspension sous les traces spectrales laissées par Almir, Wilhelm eut le souffle coupé. Il avait eu beau s'y attendre, la stupeur avait pris le dessus sur la satisfaction d'avoir résolu un des nombreux mystères que Trautenan lui opposait.
Ainsi, il était possible pour qui en connaissait l'existence de traverser le gouffre sur un pont invisible. Oui, une puissante magie était à l'oeuvre ici.
Le jeune mage se redressa et posa un pied au-dessus du vide à la recherche du pont. Lorsque son pied heurta la solidité de la plateforme, Wilhelm poussa un soupir de soulagement mais n'osa pas tout de suite s'aventurer à poser son second pied au-dessus du vide.
Une certaine appréhension le faisait hésiter...

[Wilhelm EbenHart]

Wilhelm retira son pied de la plate-forme, ne quittant toutefois pas du regard la petite pierre flottant entre ciel et terre.

Il aurait probablement été plus sage de la part de Wilhelm d'aller chercher les miliciens à l'auberge... mais cette opération aurait présenté trois problèmes: elle lui aurait coûté du temps qu'il n'avait probablement pas, aurait enlevé toute discrétion à son opération et aurait placé les miliciens dans une situation à laquelle ils n'étaient probablement pas préparés. Déjà que plusieurs d'entre eux avaient faillis faire une crise de nerf en constatant les effets de la brume, quelque chose lui disait que la traversée d'un pont invisible les maintenant en suspension au dessus de plusieurs mètres de vide dans l'intention d'aller explorer un manoir probablement illusoire serait trop pour eux. Il agirait donc en solo, comptant sur les miliciens pour lui faire un rapport si quoi que ce soit arrivait au village en son absence.

La traversée s'annonçait périlleuse... Wilhelm quitta un instant le "pont" , et utilisa le pan de sa robe d'apprenti pour ramasser plusieurs poignées de terre. Il allait en saupoudrer un peu partout devant lui, espérant révéler les contours du chemin au fur et à mesure de son avancée. Il remis son pied sur le pont et commença à traverser, lentement et prudemment, utilisant les traces fantomatiques d'Almir comme point de repère et la terre jetait devant lui comme guide.

Il espérait seulement parvenir de l'autre côté de la crevasse: il serait bête d'aller s'écraser au fond du ravin...

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Grâce à son astuce éclairée et malgré la peur lancinante qui lui tenaillait les entrailles, Wilhelm put parvenir sans encombre jusqu'au milieu du gouffre. Là, alors qu'il était trop loin pour s'en retourner ou finir rapidement la traversée, il sentit quelque chose le frôler. Il s'arrêta les sens aux aguets afin de s'assurer de l'existence d'un danger mais il ne se passa plus rien. Le jeune mage crut que son esprit, activé par l'angoisse de sa situation, avait altéré la réalité et confondu le vent qui secouait sa robe avec un invisible agresseur. Alors, il se prit à se sermonner de prêter ainsi trop de crédit à son appréhension et continua d'avancer. C'est alors qu'un courant d'air et un bruissement passèrent au-dessus de sa tête. Cette fois-ci, Wilhelm comprit qu'il ne s'était pas trompé et qu'il y avait là, tapi dans les écharpes de brume, quelque chose qui avait attendu qu'il soit à sa merci pour s'en prendre à lui. Il chercha de part et d'autre sans oser trop bouger de crainte de perdre l'équilibre et disparaître dans la fosse mais ses yeux ne décelèrent aucune présence. Pourtant, il était certain qu'un mystère de plus entouré ce pont invisible...
Le jeune homme n'eut pas le loisir de poursuivre ses réflexions et reçut un coup au visage : une gifle claquante portée par une main invisible. Un rire aigu s'en suivit et se répercuta dans l'écho du ravin.
Soudain, alors que le premier rire s'évanouissait sous ses pieds, un second retentit derrière lui. Wilhelm fit volte-face juste à temps pour voir le rideau de brume se déchirer sous ses yeux mais dut encaisser un autre coup sans voir son agresseur. Il fut plié en deux par l'estocade portée à son abdomen.

2D6 blessures : 3 et 4
-7 PV / PV restants : 53

[Wilhelm EbenHart]

La situation était extrêmement précaire: un nombre indéterminé d'entités indéterminées à combattre sur un terrain indéterminé. Une seule erreur et la souffrance était garantie. Bonjour le combat à la loyale! La joue encore cuisante, Wilhelm scrutait la brume à la recherche d'un indice quelconque sur la localisation de son agresseur. Continuer de traverser le "pont" semblait être la seule chose à faire, mais en même temps il doutait sincèrement que ce qui le gardait lui permettrait de continuer. Il ne pouvait pourtant pas combattre sans voir son adversaire, encore moins en suspension sur une plate-forme invisible dont il pouvait tomber à tout instant!

Il devait retrouver son sang froid. La portion du "pont" où il se trouvait était couverte de terre, et lui donnait donc quelques repères qui lui permettraient de bouger un peu sans automatiquement tomber. Peu importe ce qui l'attaquait, il devait sans aucun doute s'agir d'une créature magique: aucun être ailé ne pouvait voler aussi silencieusement, ça il en était certain. Reprenant douloureusement son souffle, l'apprenti sorcier se redressa et brandit son bâton d'ébène devant lui. Ce qu'il s'apprêtait à faire pouvait être dangereux, mais c'était la seule manière d'avoir une chance de localiser son adversaire. Il projeta sa conscience afin d'observer les vents magiques qui tourbillonnaient autours de lui, à l'affut de la moindre fluctuation qui pourrait indiquer la présence de son (ou ses) assaillant.

HRP: Si je réussis à localiser l'être (j'ai conscience que dans une telle situation la compétence peut très bien échouer), je le vise avec une "décharge magique". Si ma tentative échoue, je prépare une parade, et je continue à avancer autant que je peux sur le pont en sondant le terrain avec le bâton. j'aurais aussi simplement besoins de connaître la largeur approximative du pont, et le schéma qu'il semble suivre jusqu'à maintenant : droit, courbé, serpentin... histoire de savoir ce que je peux entreprendre ou non.

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Jet caché en "Conscience de la magie"

Wilhelm analysa rapidement la situation : le pont, autant qu'il puisse en juger, n'excédait pas les deux mètres en largeur et s'avançait en ligne droite d'un bord à l'autre du ravin, à cela s'ajoutaient les deux créatures invisibles qui s'affairaient à empêcher le jeune mage de le traverser. Il n'était pas parvenu à les localiser avec précision mais il était sûr du nombre des assaillants. Ne sachant où viser, il se résigna à ne pas utiliser de sort et se prépara à parer le prochain assaut sans vraiment savoir d'où il viendrait.

ATT créature 1 : réussite automatique
PAR Wilhelm : 1 (réussite critique)
>>> Annulation de la totalité de dégâts = 0 point de blessure.
ATT créature 2 : réussite automatique
PAR Wilhelm : 11 (échec)
>>> [FOR de l'attaquant x2] + [Points de dégâts de l'arme de l'attaquant (fixes+ aléatoires)] - [END du défenseur] - [Points de protection de la zone touchée] : 9x2 + 8+1D6 - 8 - 1 = 30 - 9 = 21 points de blessure.
PV restants : 32

Malgré une première intuition et un réflexe hallucinant, Wilhelm fut percuté par un des fantômes et glissa sur le pont étonnamment lisse et dur comme de la pierre. In extremis, il s'arrêta à quelques centimètres du bord, évitant de peu une chute qu'il savait mortelle. Ses côtes meurtries vrillaient son corps d'une douleur lancinante mais le jeune homme fit l'effort de se remettre sur pieds car la suite risquait d'être fort délicate...

[Wilhelm EbenHart]

Wilhelm se remit debout. Les dents serrées et ses mains crispées sur son bâton, il cherchait désespérément à reprendre son souffle. Si la première attaque avait été surprenante, la dernière lui laissa l'impression d'avoir été chargé par un bélier. La situation déjà délicate devenait désespérée. Ses assaillants ne feraient qu'une bouchée de lui s'il ne réagissait pas rapidement. Il ne pouvait pas les voir, il n'avait eu que le temps de les sentir brièvement au travers des vents de Shyish... Il était impossible pour lui de se défendre bien longtemps et encore plus de contrattaquer. S'il ne pouvait utiliser sa magie pour se défendre il était perdu. Ses forces diminuaient déjà alors qu'il n'avait pas même égratigné ses adversaires.

L'apprenti sorcier n'avait pas le temps de réfléchir: il devait atteindre un terrain où au moins il ne risquerait pas de glisser bêtement jusqu'à sa mort. Il était presque de l'autre côté du ravin... Il remarqua alors que le restant de la terre qu'il tenait dans sa robe était tombée à ses pieds lors la première attaque des spectres. C'était maintenant où jamais.

D'un vigoureux coup de pieds, Wilhelm propulsa devant lui autant de terre qu'il pouvait et commença à courir. Avec un peu de chance la poussière suffirait à lui donner au moins un mètre ou deux pour courir sans risquer de tomber. Il n'avait qu'une dizaine de mètre à parcourir. Il n'avait qu'à bien s'enligner et espérer que le pont ne lui réserverait pas d'autres surprises. Une fois rendu de l'autre côté il allait au moins pouvoir combattre sur un sol stable. Il s'élança donc sur le pont, agitant son bâton dans toutes les directions pour essayer de dissuader les spectres de le prendre par surprise. C'était risqué... mais ce l'était moins que de rester une minute de plus sur ce pont.

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Test de course : 1 (réussite critique !)
ATT créature invisible 1 : 17 (échec)
ATT créature invisible 2 : 3 (réussite) >>> localisation : torse
PAR Wilhelm : aucune...
>>> [FOR de l'attaquant x2] + [Points de dégâts de l'arme de l'attaquant (fixes+ aléatoires)] - [END du défenseur] - [Points de protection de la zone touchée] : 9x2 + 8+1D6 - 8 - 1 = 27 - 9 = 18 points de blessure
PV restants : 14 !

Les choses se présentèrent plutôt bien dans un premier temps ; Wilhelm se mit à courir aussi droit qu'il le put en fouettant l'air de son bâton pour éloigner les créatures invisibles qui le harcelaient depuis qu'il avait mis le pied sur ce maudit pont ce qui eut pour effet d'empêcher la première d'entre elles de l'atteindre mais la deuxième passa sous sa garde et, en remontant, vint le frapper au niveau du sternum avec une telle violence que le jeune homme fut soulevé par le choc. Il retomba lourdement en glissant sur le dos jusqu'à retourner au milieu du pont, à mi-chemin entre les deux bords du ravin. Heureusement pour lui, il n'avait pas lâché son bâton et n'avait pas basculé dans le vide. Malheureusement, il n'avait pas progressé d'un pouce et était plus mal en point que jamais.

Soudain, une voix claire s'éleva derrière lui. Du côté du village, se tenait Flaris qui l'exhortait à se remettre sur pieds et à le rejoindre. Au dessus de Wilhelm tournoyaient les créatures invisibles. De l'autre côté du pont, du côté du manoir, une forme aux allures féminines disparut dans la brume.

- Herr Ebenhart ! Venez ! Ne restez pas là une minute de plus si vous ne voulaient pas mourir !

Le demi-elfe tendait la main vers lui en prenant bien soin de ne pas poser le pied sur le pont invisible pourtant dévoilé par les cailloux et la terre déposée par Wilhelm.

[Wilhelm EbenHart]

Les poumons paralysés, Wilhelm resta cloué au sol pendant une bonne seconde sans rien pouvoir faire... ce qui, dans la situation présente, lui parut une éternité.

Dès que son corps lui obéit de nouveau il se remit à quatre patte, se hissant péniblement debout. Les larmes aux yeux, il regarda avec désespoir de l'autre côté du ravin. Jamais il ne parviendrait à l'atteindre... pas comme ça. Son regard embrouillé par la douleur lui permit tout de même d'entrevoir une silhouette rendue floue par la brume de l'autre côté du pont. Une femme... la mère d'Almir? Il était maintenant clair que les créatures cherchaient plus à l'empêcher de passer qu'à le tuer. Si les créatures l'avaient voulus, il n'avait aucun doute qu'il serait déjà mort. Sa volonté faiblissait en même temps que son corps, rendant toute réflexion extrêmement difficile. La panique et le doute le gagnaient lentement, faisant trembler ses mains. C'est alors que la voix de Flaris retentit à travers le brouillard. Qu'est-ce qu'il faisait là, lui ?! Il faillit sourire malgré la situation critique dans laquelle il se trouvait: son intuition ne l'avait pas trahis.

L'apprenti sorcier réalisa à ce moment qu'il n'avait plus le choix. Il avait été stupide de s'acharner comme il l'avait fait. Il devait rebrousser chemin. Fuir pour survivre. Il balaya une dernière fois l'air devant lui pour s'assurer que l'une des créature ne s'apprêtait pas à lui sauter dessus et tourna les talons. Il couru aussi vite qu'il le pouvait jusqu'à la terre ferme, espérant que son intuition ne le tromperait pas maintenant et que les créatures cherchaient effectivement uniquement à l'empêcher de passer... Si elles décidaient de le pourchasser il était à leur mercis. Il tenait son bâton fermement, prêt à parer une éventuelle attaque.

[[MJ] The Puppet Master]

Dès qu'il fut à sa portée, Flaris agrippa Wilhelm et le tira à lui sur la terre ferme. L'elfe et l'homme basculèrent et se retrouvèrent au sol mais le jeune mage était toujours vivant.

- Quelle folie, Herr Ebenhart, vous a-t-elle poussé à braver seul ce précipice ? interrogea le semi-elfe en aidant Wilhelm à se redresser.

Lorsqu'ils furent debout, Flaris constata les blessures du mage.

- Il faut vous reposer et vous soigner. Venez, je vous reconduis à l'auberge ; vous m'expliquerez tout chemin faisant.

Et, joignant le geste à la parole, il passa sous bras sous l'épaule de Wilhelm pour le soutenir dans sa marche vers le village. Le jeune homme avait été sévèrement blessé et nul doute qu'un assaut supplémentaire des créatures aurait signé son arrêt de mort. Heureusement, sa tête avait réussi à infléchir les volontés de son cœur et la raison l'avait emporté sur la hardiesse. Mais Flaris avait raison, il était désormais dans un tel état qu'il tenait à peine sur ses pieds. Impossible de poursuivre ses investigations tant qu'il n'aurait pas eu le loisir de prendre quelque repos.

[Wilhelm EbenHart]

HRP: Désolé pour le temps de réponse: internet est une ressource difficile à obtenir dans le milieu de la forêt!

L'apprenti sorcier ne prit complètement conscience de son état que lorsqu'il essaya de marcher. Ses jambes se dérobèrent une première fois sous lui, puis une deuxième... Il aurait été obligé de ramper jusqu'à l'auberge si Flaris n'avait pas été là pour le supporter. Il accepta l'aide du demi-elfe sans rouspéter, son état étant beaucoup trop critique pour que son orgueil ne vienne obscurcir son jugement. Il avait déjà commis trop d'erreurs... il se devait au moins de rester en vie assez longtemps pour les réparer.

Il était passé à deux doigts de la mort... mais au moins ça n'aura pas été en vain. Malgré la brume qui commençait à envahir sa vision son esprit fonctionnait à toute allure entre deux éclairs de douleur. Ce qui se passait dans ce village était loin d'être dût à un sorcier de village ou à une petite malédiction... Si Von Leuffen en personne n'était pas impliqué, il s'agissait peut-être de l'un de ses acolytes, voir d'un autre thaumaturge d'égale puissance. Ce garçon... Almir. Il était maintenant évident qu'il était mêlé à cette histoire. Peut-être sa mère était-elle responsable? Elle était la propriétaire de l'endroit après tout et Wilhelm se souvenait avoir aperçus une forme féminine au travers du brouillard. Ce n'étaient que des hypothèses, mais elles s'appuyaient sur des faits de plus en plus nombreux.

La présence de Flaris confirma à Wilhelm ce qu'il pensait depuis qu'ils s'étaient parlé pour la première fois: le demi-elfe en savait plus qu'il ne le laissait croire. Si ça se trouve, il connaissait déjà tout ce que Wilhelm avait dit ou fait... Il chercha une raison quelconque pour lui cacher une information. Il n'en trouva aucune. Peu importe à qui il avait réellement affaire, il ne servait plus à rien de lui cacher quoi que ce soit.

"C'est une... hum... longue histoire..."

Le bras faiblement passé autours des frêles épaules de son compagnon de fortune, l’apprenti sorcier lui raconta tout dans les moindres détails: sa discussion avec le prêtre de Morr, sa découverte du manoir, les silhouettes dans la brume, la rencontre avec Almir, sa découverte du pont... Il ne dévoila pas pour le moment ses hypothèses, ne voulant pas accuser personne sans avoir de preuves tangibles. Le simple fait de parler commençait à l'épuiser... par Morr qu'il avait hâte de pouvoir s'asseoir.