[Adémar Von Phumtar] Un pari risqué

Les troupes régulières d'Ostland sont parmi les plus robustes et les plus coriaces de l'Empire, d'où la tête de taureau qu'elles ont adoptée pour emblême. Depuis Wolfenburg, le Comte Valmir von Raukov tient les rennes de cette province du nord.

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[Adémar Von Phumtar] Un pari risqué

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Un pari risqué...

Chapitre 1: Fin de l’insouciance

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Il faisait froid, c’était une évidence. Les chevaux hennissaient de peine, le givre attaquant leur dos bardé de fourrure. Leurs pauvres oreilles n’étaient point épargnées, elles ne cessaient de trembler.
Les hommes aussi avait du mal, Adémar pouvait témoigner en sentant les épais flocons se tasser délicatement sur ses épaules. On aurait parié qu’ils étaient aussi gros qu’un pouce, toutefois, chose étonnante en cette période de l’année, ils n’étaient pas nombreux.
Il pouvait sentir le poids de quelque chose sur ces épaules encore un peu maigre, avide d’énergie à revendre, avide d’aventure, il était jeune et voulait en découdre. Le poids d’une ancienne vie laissée derrière, les sabots des chevaux achevant d’établir de la distance entre lui et sa maison.
On lui avait fourni les détails : l’Ostland devait être reprit. Un projet complètement fou avait-il entendu, l’Ostland était « la » région perdue de la tempête du chaos. Une forêt immense s’étale sur tout le territoire, dévorant ceux qui tentaient de la dompter. Une histoire à vous glacer le sang, surtout lorsqu’un chevalier vétéran vous explique les horreurs qu’il y a croisé en détail.

Adémar put néanmoins entendre des choses sur lui qui ne le mirent point en confiance
: « un coup de chance » « pourquoi on nous file un gamin ? il le déteste à ce point ? » « si ça se trouve, on va tous y rester après avoir mis un pied dedans, mais l’gamin ? il aura certainement déjà fuit ! » « ils n’avaient pas le choix, c’était obéir au gamin ou faire face au seigneur » « un pari fou et risqué »…
Et c’était des chevaliers bien entendus plus expérimentés qui le dirent, mettant en doute le choix de leur leader qui avait recruté Adémar : Abercrombie Valfort. On racontait qu’il avait du sang Bretonnien, que ça descendait d’une lignée chevalier du Graal ou quelque chose dans le genre. Quoiqu’il en soit, c’était aussi un Ostlandais, aussi têtu qu’un longue barbe. Les autres chevaliers remettaient, très discrètement, ses choix en cause.
La plupart du cortège était composés de chevaliers aux différentes armoiries : Reikland, Middenland et même Wissenland. Toutefois, leurs couleurs étaient un bleu azur, un tabard qu’ils portaient tous, sans blason. Chacun était autorisé à conserver ses armoiries. Chose intéressante, car d’habitude les ordres de chevalerie impériale sont toujours très organisés.

Durant le voyage, on résuma la situation : des villages en besoin de protection, dernier « rempart » ou plutôt restes de la présence de l’Empire. On expliquait qu’il y avait aussi un vieux conteur, qui saurait des choses. Des rumeurs sur quelque chose qui pouvaient peut-être servir à « reprendre l’Ostland ». Du moins c’était ce que ces paroles presque fallacieuses aux oreilles, faisant penser à un vieux clan de nain bourrus voulant reprendre leurs Karaks, qui sonnaient aux oreilles des gens censés et normaux.
Sauf que bien entendu, nous n’étions malheureusement pas pour cette histoire avec des gens censés…
Le narrateur rappellera ce détail, car Adémar avait répondu à l’appel du devoir sans réellement demander dans quoi il s’engageait.

Hegendorf était la première bourgade à la bordure du Middenland, juste avant d’entrer en territoire de l’Ostland. Il y avait une présence anormale de gardes-frontières, ces rangers equipés de puissantes armes à distance, joyaux de la technologie impériale, summum de l’art de l’ingénierie de Nuln. On racontait que leur lance-grenades faisait office de canon de siège portatif. Que ces mêmes lance-grenades pouvaient dégommer un minotaure chargeant la tête la première. Ils étaient nombreux, on pouvait en dénombrer au moins une cinquantaine rien qu’aux abords de la ville. Il y avait aussi les fameux chasseurs de l’Empire, ces braves rodeurs qui tiennent à portée de carreaux les choses s’sévissant dans les forêts. Ces derniers prirent le surnom de « chevalier forestier » : armure de cuir, parfois d’écorces, certains portaient des casques avec des bois de cerfs dessus, des fourrures noires comme la pénombre et une mine aussi patibulaire que taciturne.
Une fois sur place, on les accueillait, Adémar pouvait sentir deux choses : les hommes étaient à bout par ici, l’endroit transpirait la lassitude et la fatigue que le devoir forçait d’étouffer car il fallait bien que quelques surhommes restassent à l’affût.

Les remparts étaient de grands pieux de bois montés à la hâte, toutefois on pouvait percevoir des travaux plus ambitieux près de ces murs de fortunes. En effet, on prévoyait de faire des murs en pierres ! Il n’y avait pas beaucoup d’ouvriers mais la ville était déjà entouré de petites murailles, pas plus haute qu’un mètre quarante. Il devait certainement être prévu de les faire plus grands on entendait des contremaître expliquer que c’était mieux d’avoir d’abord de quoi se mettre à couvert si jamais les remparts de bois venaient à tomber en premier.

On descendit des montures et fut redirigé vers une des rares auberges encore en état dans la ville. Tandis que les patrouilleurs surveillaient les abords de la bourgade, on racontait qu’il y avait aussi des rôdeurs nains dans les parages qui avaient acceptés de prêter main forte aux forces ici présente. Ils restaient dans les bois et aux abords de la ville, certainement à faire office d’avant-garde.
Des habitants, il n’y en avait que très peu, des commerçants, colporteurs, réfugiés, officiers de logistique.
Quelques soldats impériaux étaient également présents, aux couleurs du buffle de L’Ostland. Leur mine collective étaient épuisée, on pouvait compatir, ils voulaient juste que cette histoire se termine…

Abercrombie discuta avec un officier, échangea politesse et procédés, puis reçu un parchemin de la part de se dernier. Il se dirigea vers la troupe de chevaliers avec le voile de l’obscurité nocturne l’accompagnant comme une cape
:
« Messieurs, nous allons d’abord nous reposer ici, demain nous partons sur les abords accompagnés des patrouilleurs, restez à l’affût durant la nuit car il est possible que des choses surviennent. Ne vous leurrez plus : il s’agit certainement de la dernière nuit de repos que vous aurez avant un bon moment. Disposez ! »
Image« Messieurs, nous allons d’abord nous reposer ici, demain nous partons sur les abords accompagnés des patrouilleurs, restez à l’affût durant la nuit car il est possible que des choses surviennent. Ne vous leurrez plus : il s’agit certainement de la dernière nuit de repos que vous aurez avant un bon moment. Disposez ! »
Les chevaliers se rendirent à l’auberge du buffle vaillant, établissement quelconque avec pour seule particularité d’avoir l’immense tête mi calcinée d’un minotaure empaillé ornant l’entrée.
La troupe se mit à l’aise, profitant de la boisson et de la chaleureuse température de confort et de sérénité qu’offrait une bonne vieille taverne.
La troupe se rassembla en un groupe, des patrouilleurs et, grande surprise, quelque chevaliers forestiers se joignirent au lot. Dans les conversations, on entendait aussi parler d’un certain officier impérial qui tentait de faire campagne dans l’épaisse forêt, un certain Hadler paraît-il. On colportait des rumeurs sur un étrange guerrier sombre, fou semant la pagaille plus au nord ainsi que d’un carnage à Rossin. Mais bon, c’était certainement des rumeurs bonnes à prendre avec des pincettes et à être immédiatement oubliée le lendemain, leurs traces mémorielles effacées par la gueule de bois et la fatigue.

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On discutait de choses rassurantes, puis on demanda aux autres déjà présent comment allaient les choses.
Adémar allait longtemps se rappeler des descriptions effroyablement précises des choses que ces hommes ont vu. La chirurgicale précision accordée aux récits témoignait de la présence de ces derniers : des racines sortant du sol pour mettre en charpie Günther sans un bruit, des arbres ayant été brûlés il y a un jour qui furent remplacés par un plus grand, des sentiers devenant des labyrinthes…

Puis les chevaliers se présentèrent chacun, jusqu’au tour d’Adémar…
Je ne prétendrais jamais connaître l’avenir car j’en connais plusieurs.
Il n’est jamais question d’une unité, mais d’un tout. Le destin est un mille-feuille aux saveurs improbables.



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Message par Adémar »

Le froid était insidieux et mordant. Il attaquait sans faiblir tous être vivant ayant le malheur de le subir. Une sensation constante de picotement douloureux assaillait les extrémités du jeune écuyer. Que ce soit son nez, ses oreilles, ses mains ou ces pieds. Chaque pas effectué par Sturm l’éloignait un peu plus du château familial et le rapprochait des dangers innombrables de ce monde. Les récits de sa mère concernant les terribles choses dissimulées dans les forêts du vieux monde lui revenait à l’esprit. S’il était encore au château, Adémar les aurait prises pour de simples histoires destinées à faire peur aux enfants. Cependant l’atmosphère, l’environnement et les sombres futaies apparemment innombrables de cette contrée, l’Ostland instillèrent en lui une inquiétude et un sentiment d’impuissance face à ce territoire inconnu.

Il se reprit et se répéta mentalement que maintenant son être faisait partis des forces impériales qui jamais ne faiblissent. Qui toujours triomphent. Il se pensait supérieur et capable d’accomplir n’importe qu’elle tâche. Sa bouillonnante jeunesse et sa fougue, contenues durant le trajet, gonflèrent son cœur. Il bomba le torse et regarda droit devant lui. Ce qui lui valut quelques regards de la part du reste de la troupe.
Complétement, hors de la réalité, il fut vite de retour dans cette dernière grâce à des membres de la troupe qui marmonnèrent entre eux. La fatigue et le froid déliant leurs langues pleines de fiels.
« Regarde-le, le bleu devant, il se prend pour qui ? C’est uniquement grâce à un coup de bol et à l’argent de ses parents qu’il a été pris. Je te parie qu’il ne tiendra pas 2 jours ici. »

Adémar préféra ignorer ses paroles, mais les graines du doute étaient plantées. Désormais, il ne pouvait plus compter sur les gardes du domaine pour venir à son secours, il devait prouver sa valeur s’il ne voulait pas être abandonné ou tué.
Pour tenter de limiter ses remarques acerbes, le commandant avait ordonné à l’écuyer de revêtir des vêtements dignes de son rang. Cependant, ces nouveaux vêtements ne bloquaient pas aussi bien le froid qu’une bonne doublure. Le concerné avait pris cet ordre comme un test, il était maintenant d’un rang inférieur aux autres et devait courber l’échine pour obéir aux ordres, ces habits le grattaient aux coutures, lui rappelant sans cesse son état.
D’autres insinuations sur son courage le piquèrent au vif, mais il se garda bien de les relever, il leur prouvera qu’il sera un exemple de courage. Il préférait se pendre que de fuir sans en avoir reçu l’ordre. Complétement absorbé par ses pensées, Adémar tarda à remarquer qu’ils avaient atteint un lieu où la civilisation tentait de s’implanter durablement. L’état pitoyable des défenses le choqua. Comment ces hommes avaient-ils pu survivre aussi longtemps avec ses maigres installations ?

Puis il étudia les visages et le nombre de cicatrices des hommes présents dans le « village » ces hommes et femmes avaient vu des choses si terribles et dangereuse qu’il en frémit rien qu’à l’idée de les croiser. Puis il comprit qu’il allait sûrement en croiser et trembla sur sa selle. Les autres prirent cela pour des grelottements et continuèrent d’avancer.
La tête de minotaure empaillé laissa bouche bée le jeune homme. Il aurait dû être terrifié (ce que quelques chevaliers pensaient vus qu'ils scrutaient son visage en attente d’une réaction). Cependant, ce visage hideux, figé dans une expression de haine bestiale pour l’éternité, encouragea Adémar. Elles peuvent saigner et donc mourir, ces horreurs sont aussi mortelles que lui et il comptait bien que ce soit lui qui empaillerait leurs têtes plutôt qu’elles dévorent la sienne.

L’annonce de son maître Abercrombie faite, l’écuyer se joignit aux autres et resta le plus silencieux possibles, il s’abreuvait des récits qu’on lui narrait avec moult détails sanglants et morbides. Certains l’impressionnèrent ou lui firent peur. Quand vint le moment de se présenter. Adémar avala difficilement sa salive, et entama son discours sous les yeux de l’assistance autour de lui.
"Je suis Adémar Von Phumtar, je suis originaire d’un comté voisin des principautés frontalières et des montagnes noires. Mon père, Frédéric Von Phumtar est le maitre de ce domaine. J’ai rejoint la chevalerie impériale après m’être distingué au cours d’une bataille contre des mutants issus des profondeurs de la forêt. J’ai affecté par la grâce de Sigmar à cette troupe et espère me montrer digne de l’honneur qui m’est fait. Ici, mon titre n’est rien et j’en ai bien conscience, un rejeton du chaos se fiche de qui j’étais et se soucie uniquement de ma mise à mort. Je ne souhaite pas leur accorder ce plaisir tant que mon bras peut tenir une lame. Vous êtes tous des fiers guerriers de l’Empereur et cela me suffit pour vous considérer comme mes compagnons."
Un peu essoufflé, car il n'a presque pas repris son souffle. Adémar passa la parole au suivant et voulu scruter les réactions causées par son discours.
Modifié en dernier par [MJ] Le Cartomancien le 01 nov. 2020, 12:41, modifié 2 fois.
Raison : +6xp (xp total: 12, xp cumulé pour l'aventure: 6)
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équipement défensif:
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"Je ne connais pas d’outil de négociation plus efficace qu’une armée impériale sur le pied de guerre"

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Re: [Adémar Von Phumtar] Un pari risqué

Message par [MJ] Le Cartomancien »

La taverne n’avait, à cette heure-ci, que quelques lumière faiblarde pour faire office de point de lumière.
Là, assis tous ensemble, la troupe écouta le jeune Adémar déblatter sa présentation. Malgré leurs considérations pour le bleu, ils écoutèrent patiemment.

Jet de CHAR à plus 2
Obtention d’un 10, ça passe in-extremis
Une bonne première impression !
Un discours un peu rallongé mais quelque part…rassurant ?
Non, ils auraient plutôt dit prometteur. Adémar fut donc accueilli par une levée de chopes :
« À Adémar, nouveau guerrier de l’Empereur ! Bienvenue parmi nous. Et fais pas attention à Gunther et Vrat, ils parlent mal depuis qu’ils ne sont plus considérés comme les petits nouveaux après 2 ans avec nous !»
Le son des chopes s’entrechoquant tel un débat entre Ulricains accompagnés de rires gras, l’atmosphère était un peu plus tenable. À croire qu’un nouveau vous permettrait de soulager l’ambiance.

Puis vint à nouveau Abercrombie, le meneur du groupe. Sa mine était grave, comme à son habitude signifiant que rien de surprenant n’était à signaler. Il tenait un parchemin, une carte ? un édit impérial ?
Aussitôt les questions surgissaient, aussitôt il se mit à parler :

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Bien, je vois que les présentations et introductions en tout genre sont faites, nous allons pouvoir rappeler la raison de notre présence ici.
Vous faites tous parti d’une élite : la chevalerie impériale, l’ordre du vaillant sanglier. Nous avons été appelé ici, dans l’Ostland, à l’orée de sa forêt au camp avancé de Ferlangen pour une mission bien particulière. Normalement ce sont les patrouilleurs et forestiers qui s’en chargent, cependant ils requièrent un appui plus lourd. Pourquoi me demanderez-vous ? Pourquoi des hommes expérimentés dans l’escarmouche en forêt demandent l’appui de chevaliers ?
Parce qu’ils font face à quelque chose de relativement unique.
La raison principale de notre venue et le but de cette mission : une personne.
Vous n’êtes pas sans savoir que bien des choses rôdent dans cette forêt torturée par le passage de ce maudit Archaon ayant mis en péril la civilisation des hommes et qui fut défait, décimé, supprimé par Saint Valten à Middenheim, Sigmar le protège. Depuis, l’Ostland n’a jamais pu être repris, zone de non loi et milieux forestier indomptable.
Des informations fiables, de sources sûres, nous confirment qu’il existerait un ermite qui saurait comment se déplacer dans la forêt sans encombre. Et je vous arrête tout de suite messieurs, si c’était une simple rumeur ou histoire de villageois qu’on raconte au feux de camp, alors nous ne serions pas présent. C’est une affaire très sérieuse.
Notre mission, notre but pour lequel vous avez souscris : retrouver cet ermite quel qu’il soit. Se balader dans la forêt des ombres n’est jamais aisé.
Car oui messieurs, ce qui nous attends sont les sombres choses se tapissant dans les ombres de cette vaste forêt et le milieu boisé en lui-même qui est totalement traître.
Nous serons accompagnés par les forestiers et chasseurs qui sont expérimentés avec le milieu qu’est la forêt de l’Ostland. Ils nous guideront et expliqueront comment progresser.
L’ermite aurait sa hutte quelque par dans l’ouest, en plein dans la forêt dirait-on.
C’est là que nous irons demain matin. Alors profitez bien de votre dernière nuit, car ce sera certainement la dernière occasion d’avoir un sommeil réparateur.
Des questions ?
Une fois son briefing ou monologue terminé, le capitaine se retira alors.
Quelques instants plus tard, les chevaliers et Adémar firent de même : il était tard, il était l’heure de dormir.

Petite chambre mais au lit fort confortable, le sommeil ne tarda pas à plonger Adémar dans le royaume des rêves.


Le lendemain matin, Adémar fut réveillé par quelqu’un. Un chevalier proche de son âge répondant au nom de Safran, paraissait qu’il avait du sang bretonnien, d’où son prénom.
Il expliquait qu’il valait mieux se lever plus tôt, ainsi ils s’aidèrent mutuellement à enfiler leurs armures.
Le petit déjeuner fut de pain et de gruau, il ne fallait plus s’attendre aux bons plats dont Adémar avait l’habitude.

Les chevaliers de l’ordre du vaillant sanglier se rassemblèrent, montures, armures et épées prêtes.
D’autres hommes, des patrouilleurs étaient également là, comme attendu. Ils discutaient avec Abercrombie.

Le commandant de l’ordre se tourna vers ses hommes et rappela le briefing d’hier soir au côté d'un homme barbu pas trop grand coiffé d'un épais chapeau surmonté d'une plume de couleur noire, tout de vert vêtu, arc et épée, armure au métal mat et sombre et gambison avec pour seul élément n'étant pas vert, l'insigne du taureau Ostlandais :
Image« Voici Ursuf, chef patrouilleur et forestier, avec ses hommes du rossignol perçant ils nous guideront à travers la forêt sombre jusqu’à la zone où l’ermite aurait été aperçu. Messieurs, restez ensemble et à l’affût du moindre détail sortant de l’ordinaire et écoutez, suivez exécutez bien ce que vous disent les forestiers, car ils connaissent le terrain bien mieux que nous. C’est d’ailleurs grâce à ces braves que nous avons pu dormir sur nos deux oreilles hier soir, alors montrez leur le respect qui leur est dû ! »
Le chef patrouilleur ouvrit sans ajouter un mot la marche. La formation fut la suivante : deux patrouilleurs devant, deux chevaliers derrière eux, trois sur chacun des côtés avec un patrouilleur, Abercrombie au centre avec Ursuf, Adémar derrière eux avec Safran et un autre forestier moins taciturne que les autres répondant au nom de « Qu’Un Coup ». Il avait la peau un poil basané et possédait une de ces arbalètes à répétition, une arme aussi rare que prisée. Ils allaient apparemment faire équipe tous les trois.

Pendant la marche on interrompit celle-ci nombre de fois. Un truc pas net sur la route, un patrouilleur ou forestier pas sûr d’un truc. On s’arrêtait souvent pour ne faire aucun bruit et se remettre en marche.

Test de perception : INI
Obtention d’un 2 !
Très belle réussite !
Adémar pu percevoir, au loin dans l’orée sombre de la forêt, des sortes de colifichets. Des petits bouts de bois ornés de crânes de bestioles à cornes avec des talismans en bois, de petites sculptures pendouillant sur ces choses. Il semblait former un sentier car il brillait d’une faible lueur et étaient tous alignés.
Mais il perçut autre chose, ou du moins se rendit compte de quelque chose : la lumière devenait plus rare, les arbres et feuillages commençait à masquer la lumière comme si la nuit venait de s’infiltrer en plein dans la journée. Il devenait difficile de voir correctement. Il fit signe à Safran qui alluma aussitôt une torche et qui fut rapidement imité par les autres. Ils n’avaient guère le choix, sinon on ne voyait rien.
À peine la lumière était revenue, quelque chose n’allait pas.
Mais ça Adémar s’en était déjà rendu compte. Il entendait des gargouillements, des hululements lointains étouffés par les feuillages.

Aussitôt le convoi s’arrêta net. Les hommes étaient nerveux, y compris les forestiers et patrouilleurs. Les montures cabraient et n’étaient pas à l’aise.
Le silence se fit dans cette presque pénombre pesante.


Une minute

Deux minute
puis trois, puis quatre puis cinq à la suite sans rien qui se passe, plus de bruit, plus de hululements lointains, pas même le vent soufflant sur les feuilles.
On se mit d’accord pour faire une pause.
S’asseoir et manger, évacuer la pression devenait désormais nécessaire.
Les hommes mangèrent alors en silence. Jusqu’à ce qu’un forestier, ne faisant pas parti de leur groupe sortit de nulle part et s’adressa à Ursuf après s’être identifié.
Ursuf parla alors avec Abercrombie qui annonça qu’ils allaient prendre un chemin différent de celui prévu.
Il n’y avait pas de sentier sur celui-ci, ce qui ne facilita pas la progression avec les montures, surtout dans un endroit où la lumière du jour peine à se filtrer à travers les épais feuillages.

Contre toute attente, on déboucha sur une ….bourgade ? Un petit village isolé. Des maisons abandonnées, faites de bois, de très grands arbres un puit au centre. Une communauté qui aurait pu être très simple et sans intérêt…

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Si elle n’était pas localisée dans un endroit réputé totalement hostile. C’était trop étrange, trop extraterrestre pour exister. Il faisait bien sombre pour distinguer différentes choses, que ce soit l’architecture des maisons ou les arbres, mais quelque chose disait que cette « bourgade » était peut-être plus grande qu’il n’y paraissait.
On ordonna la fouille mais on demandait à Adémar s’il voulait participer à cette fouille ou bien s’il préférait monter la garde.
Je ne prétendrais jamais connaître l’avenir car j’en connais plusieurs.
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Message par Adémar »

Après un moment de flottement qui mit les nerfs d’Adémar à vif une fois son curriculum vitae fini, les soldats présents devant lui levèrent leurs chopes à l’unisson pour l’accueillir. Un immense soulagement étreignit sa poitrine, chassant le fiel du stress. Il avait réussi, il avait été accepté dans cette troupe apparemment soudée par des liens de camaraderie forts. La remarque au sujet de Gunther et Vrat mit un peu de baume au cœur du garçon. Ils ne pensaient pas complétement à mal et exprimaient juste leur jalousie pour déstabiliser la nouvelle recrue. Ca devait être un test de volonté se dit Adémar préférant taire la petite voix qui lui disait que tout le monde le détestait à cause de son ascendance noble.


"Je sais ce que ça fait d’avoir perdu sa place de petit dernier, de chouchou. Quand mon petit frère est venu au monde au château. Moi aussi, j’ai… Mais qu’est-ce que tu racontes, Adémar ? Le passé est derrière toi maintenant seul comptent le présent et le futur." Extirper de ses pensées et de ses souvenirs, le jeune soldat entreprit de faire plus amples connaissances avec sa nouvelle "famille".
Quand Abercrombie entra dans la salle, les discussions allaient bon train. Pour l’écuyer, il lui semblait que sa seule présence avait apporté comme un encouragement aux guerriers attablés. Du sang nouveau arrive, c’est un signe d’espoir, il faut l’éduquer et le rendre digne de porter nos blasons. Cela toucha beaucoup Adémar, cette bonne ambiance lui permettait d’oublier un temps la boule au ventre qu’il avait à l’idée d’affronter les horreurs de cette froide contrée. Même s’il ne l’avouera jamais.

Une fois mis au courant des événements à venir et de la raison de leur présence. L’écuyer monta dans la chambre qui lui avait était assignée. Le jeune homme s’assit sur le lit moins inconfortable qu’il ne l’aurait cru en comparaison du sien au château, ce qui néanmoins ne le gêna pas car son esprit était ailleurs. Avant de s’effondrer de sommeil, il prit son épée sur ces genoux pour l’aiguiser. C’était un exercice qu’il lui permettait d’apaiser son esprit. Le bruit du métal qu’on apprête pour le combat était apaisant pour ses oreilles. Son ouvrage lui prit un petit quart d’heure, mais le tranchant final était d’une qualité satisfaisante à ses yeux. Ne sachant pas quand il pourrait à nouveau entretenir son équipement Adémar avait pris les devant. Après tout l’épée d’un soldat reflète l’attitude de son porteur. Après avoir rengainé son arme affûtée et posée près de son oreiller (on ne sait jamais, une attaque nocturne est possible.) le sommeil le prit dans ses bras et lui accorda un repos réparateur, bienvenue après ce long voyage et pour les jours à venir. Dehors le vent soufflait et semblait porter dans ses bourrasques les échos lointains de quelques créatures errantes dans les bois.

Le lendemain matin, il fut réveillé par un chevalier assez jeune, trois ou quatre ans de plus que lui à vue de nez. Il se nommait Safran, un nom inhabituel pour Adémar, mais il ne s’y attarda pas beaucoup plus, l’attitude bienveillante de Safran envers lui initia un élan de sympathie pour ce chevalier. Adémar rencontra quelques difficultés à enfiler sa cotte de maille, la faute à son léger embonpoint qui était toujours là pour lui rappeler la vie privilégiée qu’il avait eu au château. Une aide extérieure fortuite vint et tira sur la cotte de maille, libérant Adémar d’une position désagréable. Pour le remercier le jeune écuyer aida Safran à enfiler son équipement, en plus cela l’entraînait à comprendre comment enfiler une armure plus poussée que la sienne. Une fois parés, les 2 individus descendirent pour avaler un repas composé de gruau et de pain de piètre qualité, loin de faire la fine bouche Adémar engloutit sa part, conscient des difficultés de s’approvisionner dans un tel endroit avec les créatures qui rôdes. Il eu quand même un peu de mal avec le pain qui lui semblait fait de pierre, pour s’éviter la perte d’une dent, laisser son quignon tremper dans la chope de bière qu’on lui avait donné le temps d’avaler son gruau lui parut la meilleure chose à faire, à côté de lui Safran fit de même.

L’air extérieur, était toujours aussi glacial et attaqua à nouveau dès l’instant où ils passèrent la porte de l’auberge. Cependant, la chope et le pain à la bière avalés plus tôt réchauffaient les hommes ce qui atténuât la morsure pernicieuse de la bise sans pour autant la faire disparaître.

Abercrombie leur présenta le chef des forestiers, son air sombre et taciturne n’intimida pas tellement le garçon, cette contrée devait marquer profondément ses habitants de part sa rudesse et la dangerosité de sa faune. Une fois briffé et les dernières recommandations données, la troupe se mit en route selon la formation voulue. Chevauchant Sturm, que le froid ne semblait pas trop gêné, Adémar comme tous les autres personnes montée disposait d’un point de vue surélevé sur son environnement. Toutefois, les branches basses obstruaient sa vison et la présence des forestiers permettait d’obtenir une vison complémentaire qui porta rapidement ses fruits.

Durant les parties de chasse organisée par son père durant son enfance Adémar avait reçu pour tache de pister les animaux et de déceler les traces inhabituelles trahissant leur passage pour ensuite en informer son père et garantir le succès des opérations. Aujourd’hui, ces compétences lui servaient à nouveau, mais il avait la très désagréable impression de ne plus être le chasseur, mais la proie. Entre deux jeux de lumière et d’ombre, la découverte de colifichets d’aspect tribal ou hérétique ralluma en lui la boule au ventre qu’il avait ignoré jusque-là. En étudiant plus en détail les sous-bois, un schéma apparu devant lui, un alignement presque parfait et formant une voie, une voie qu’ils empruntaient. Son imagination prit le pas sur sa rationalité et nourrie par les contes de son enfance ainsi que les récits de la veille, donna naissance à des dizaines d’interprétations plus sombres et sanglantes les unes que les autres. Risquant de perdre pied sur la réalité.

"Vous voyez ce que je vois ? Les petites figurines dans les arbres ? Tsss ! On y voit rien alors que le soleil est haut dans le ciel. " Le forestier à côté de lui examina le décor avec plus d’attention et, d’un mouvement fluide alluma une torche. Le soulagement de l’écuyer soulagement fut grand quand le forestier aussi les remarqua. Cela ne réglait pas le problème, mais au moins ce n’était pas une vue de son esprit.
Quand la lueur vacillante du flambeau illumina la pénombre oppressante des futaies, la disposition des figurines frappa encore davantage l’écuyer, il ne fut pas le seul. Un sentiment de malaise et d’angoisse s’empara de la troupe, ce sentiment fut amplifier par les bruits jusqu’alors inaudibles, mais qui maintenant, assaillait les sens de tout le monde. Un concert dissonant et grouillant de bruits tous sauf humain fit paniquer les montures et mis les nerfs à fleur de peau des impériaux.

Adémar parvint à calmer non sans mal Sturm en lui flattant l’encolure et raffermissant sa prise sur les mors. Quelques instants plus tard, mais qui parurent une éternité pour les soldats, le silence s’abattit à nouveau sur la forêt, mais loin de rassurer les hommes, le mutisme ambiant soudain mit leurs nerfs en pelote. On décréta une pause et mit pied à terre pour se restaurer. Adémar profita de cette pause pour se calmer tant bien que mal, se réjouissant de la présence de Safran et "qu’Un coup" près de lui. Le premier pour sa sympathie, le second pour son calme. Le repas fut aussi sommaire que celui qu’il avait ingéré plus tôt, mais au moins il tenait au corps et faisait taire les bruits de leurs estomacs.
Une fois que la troupe repartit certain en selles les autres à pied, la plupart avaient néanmoins des torches à la main pour repousser l’obscurité. L’absence de sentier était une difficulté supplémentaire pour les chevaliers qui réussirent néanmoins à ne pas ralentir la progression du groupe.
Quand la troupe déboucha sur le regroupement de bâtisses en bois. La stupeur fut générale ainsi que la méfiance devant cet endroit inhabituel dans ces lieux.
" Un village ici ? Mais c’est impossible, c’est trop dangereux pour espérer survire." Adémar était complétement incrédule devant ce spectacle. " D’abord des colifichets étranges, ces bruits, l’obscurité et maintenant ca ? Ce n’est pas normal, ca sent mauvais. Je n'aime pas ca du tout"
Bien que la sûreté de l’endroit semblait incertaine, Adémar prit une torche en main et participa à la fouille de l’endroit. Avant de partir, il demanda à son compagnon forestier. "Vous avez déjà repéré cet endroit où c’est la première fois que vous voyer ca ?"
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Re: [Adémar Von Phumtar] Un pari risqué

Message par [MJ] Le Cartomancien »

Le forestier répondit à Adémar :
« Je n’aime pas trop ça gamin, t’as bien fait de me montrer ça. Faut s’méfier quand on commence à voir ces machins… On sait pas à quoi s’attendre, j’vois pas pourquoi j’ai pas remarqué ces trucs plus tôt. On en voit parfois et quand on en voit…»
Il se tut.

Il se mouvait en silence vers l’avant et parla à voix basse à Ursuf qui ensuite s’adressa plus ouvertement à Abercrombie.
Ils n’avaient pas l’air ravis.

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Il observait les alentours, aux aguets et avec ses sens en alerte.
Visiblement, pas grand monde était calme et serein, on pouvait ressentir une forme d’angoisse dans le cœur des hommes, y compris celui des chevaliers et forestiers.
Adémar, quant à lui, examina une masure de plus près. Elle était imposante et comme construite directement dans l’arbre.
Une architecture jamais vue, des formes gracieuses et élancées, comme le corps d’une jeune et belle femme, envoutant et ésotérique. C’était pas du travail humain tout ça.
Néanmoins, la majestueuse architecture fut mis à mal par le passage du temps ? Mais cela était incertain. Ce qui était toutefois sûr, c’est qu’il semblerait qu’une tempête était passé : des portes brisées en éclats, des maisons détruites…
Un carnage.


Il entra dans l’une des maisons, une des plus grande, elle siégeait au pied d’un gigantesque arbre qui malgré sa taille semblait bien se camoufler avec l’épaisseur des feuillages.
Il y avait des traces de sang séchés. Adémar, premier entré, se baissa et examina de plus près ces traces : le sang n’était pas frais mais il n’était pas entièrement séché. Qu’un Coup jugeât que ça devait dater d’il y a quelques heures ou un jour tout au plus.
Un carnet !
Un manuscrit ! Là, sous un petit meuble. On pouvait facilement l’oublier.

En ouvrant le manuscrit, ça ne semblait pas être écrit en Reikspiel ou dans une langue humaine tout du moins.
Toutefois, une carte y était dessinée. Elle représentait la clairière où la troupe dont Adémar faisait partie. Il y avait aussi un sentier avec des sortes de colifichets dessinés dessus. Des colifichets similaires à ceux qui furent aperçus plus tôt. Ceux-ci avaient la forme d’une chouette, c’était étrange. Le sentier semblait aller tout droit dans la forêt sombre, sans s’arrêter. On y voyait également des petits retranchements, des capillaires qui se déversaient par-ci, par-là, débouchaient vers l’extérieure la forêt.
C’était assez unique.

Puis le silence.
Puis des hululements.
Puis des cris gutturaux qui retentirent et résonnèrent.
Puis plus rien.

Cette fois-ci on entendait l’agitation des hommes, tout le monde était à cran. Les chevaux cabraient, certains c’étaient même enfuis. Des écuyers et forestiers s’étaient lancés aux trousses des montures manquantes à l’appel, mais on les retint immédiatement précisant que ça n’en valait pas du tout la peine.
Des canassons qu’on laisse partir comme ça ? Qu’est-ce qui pouvait être plus mauvais que de perdre ces fidèles destriers ? Parce que oui, un cheval c’est cher mais si pratique. Et que serait un chevalier sans sa fière monture ?
Sturm était resté tranquille, comme sachant pertinemment que son maître était toujours dans les environs.
Oui, il devait y avoir ce fameux lien entre le cavalier et sa monture.
Ça au moins c’était un peu rassurant.
Une fois ressorti, il constata autre chose : il y avait des pieux de bois un peu autour du village perdu. Ils étaient disposés de la même manière que les colifichets d’avant : certains dans les arbres, d’autres par terre, la seule différence était qu’il n’y avait plus de décoration dessus, plus de totem ou statuette et plus cette lueur quand on posait son regard dessus. Ils avaient été, semble-t-il, détruits.

Quand il fit son rapport, Abercrombie fit une grimace en l’entendant.

Image« Bien vu jeune Adémar ! Je n’y comprend pas non plus grand-chose à ce charabia arcanique, mais je crois connaître quelqu’un au camp pouvant nous aider à le déchiffrer. Mais bon, on a la carte mais pas l’érudit, il fallait s’y attendre… »
Ursuf s’avança et expliqua de sa voix rauque.

« Y a visiblement des gens qui vivaient ici, mais ya pas d’traces de luttes ou de sang, on dirait qu’ils sont tous parti sur un coup de tête, comme s’ils avaient senti que le vent tournait, ils ont décampé fissa. Allez savoir pourquoi. »

Adémar mentionna les colifichets, ce qui enclencha un autre commentaire d’Ursuf :

« Ah, y a peut-être un lien. Ces machins on les voit de temps en temps mais ce n’est jamais bon signe. Mais là qu’ils soient pêtés… Je sais pas trop, j’aurai bien ma petite idée mais je sais pas si ça vaudrait le coup. »

Abercrombie conclu qu’il valait mieux rentrer pour le coup.
On se remit en chemin, les chevaliers sans montures dus marcher, c’est comme ça.

Puis la troupe s’arrêta une ultime fois.
D’autres cris, d’autres hululements.
Cette fois-ci c’était très proche.
Trop proche.
On jurait que ça venait de derrière les arbres et buissons entourant le pauvre sentier à peine visible.
On entendait des cris à l’unisson, un concert presque, un chant de guerre dans une langue inconnue.

Puis à nouveau plus rien.
Les hommes avaient dégainé leur armes, par peur, par sûreté…

Quelques heures plus tard, on était rentré.
Le camp était visible, pas de flammes, pas de sang, pas de corps, tout le monde était là, ce n’était point une illusion.
Tout se passait bien…

Le carnet qu'Adémar avait trouvé fut remis à Abercrombie. Ce dernier ne put reconnaître la langue, elle lui était des plus étranges et inconnues.
Aussi autorisa-t-il un lieutenant de prendre une bonne escouade et retourner au lieu-dit avec Adémar dans le groupe.
Ce qui ne devait être point rassurant.

On mange, on discute de sa journée et on part se coucher, rêver et cauchemarder…
D'ailleurs, Safran était parvenu à rapporter des dés qui venait de chez lui. Avec Qu'un Coup, ils jouèrent ensemble dans la soirée dans leur dortoir avec Adémar pouvant se joindre à eux. Quand on avait plus d'argent à parier au Farkrel, on pariait des gages stupides ou on forçait de raconter une blague à l'humour douteux.
Ça détendait aux heures tardives.

Jusqu'à ce qu'on entendit, très tard, la voix de l'officier Hadler:


Une compagnie entière Abercrombie... Jte jure foi d'Ulric. Comme ça, du jour au lendemain. Ils ont déposé leurs insignes et sont parti plus au nord. Ces salauds ont décidé que l'argent et la "liberté" à l'Estalienne valait mieux que l'armée. Ces déserteurs doivent désormais s'être ajouté au foutus bandits qui commencent déjà à remplacer la population de l'Ostland. Banditheim qu'on devrait appeler l'Ostland. Manquerait plus qu'ils rejoignent Artal. Putain d'Kurva d'mes deux! À force de nous envoyer des jeunôts ont va décimer la prochaine génération et faudra dire aux parents de se contenter d'en faire d'autres et que c'est pas grave. Ça me gave ces histoire. Soit on perd des soldats à la désertion soit c'est cette putain de forêt de ma burne poilue gauche qui les bouffe. J'en ai ma claque mon vieux

Abercrombie ne répondit pas, ou du moins les voix se firent plus basse à mesure qu'elles s'éloignaient. Les trois comparses restèrent un peu bouche bée.


Aussitôt le lendemain, aussitôt le coq chanta.
Adémar allait devoir y retourner dans cette forêt. Mais cette fois-ci avec un groupe moins conséquent. Un plus petit groupe pour attirer moins d'attention certainement. Peut-être que l'escorte d'hier était trop conséquente finalement.
Qu'un coup et l'autre camarade chevalier d'Adémar était cette fois-ci aux ordres d'un lieutenant d'Abercrombie, Reiner Pfeilshof, lieutenant qui arriva à Middenheim en renfort trop tard après qu'Archaon fut occis.

Ils retournaient dans cette forêt où l'on ne voudrait point se perdre. Cette fois-ci, pas de grognements gutturaux, pas de bruits.
Justement rien, néant, pas le moindre son qui n'émanait pas de la troupe.
Pas plus rassurant.

Le village était tel qu'il l'avait laissé. Adémar eut l'autorisation d'aller investir la cabane avec ses deux comparses qui ne semblaient pas très réjouis.
Les traces étaient plus claires, comme si elles restaient décidées à demeurer les témoins d'un massacre sanglant qui doit être punit.
On remonta les traces...

Jusqu'à s'éloigner du village perdu. Mais on s'arrêtait un moment.
Y a un truc.
Il y avait un sentier, planté là au beau milieu de nul part, comme s'il venait d'apparaître là...
Il y avait un bâton sur lequel était posé un colifichet, comme ceux aperçus l'autre jour.

Ils furent interompus par un cri.
Un beuglement?
Un os qui craque?

Deux bruits distincts, deux directions.
Mais on entendait point les hommes.
Étaient-ils perdus?

Soit tenter de retourner en arrière en direction de l'os craqué, soit continuer sur le sentier vers le beuglement. Ce beuglement était étranglé, difficile de dire de quoi il s'agissait exactement.
L'os craqué? on aurait dû dire casser! Un de ces craquements qui vous fait siffler entre les dents par réflexe où l'on se met à la place du malheureux et où on s'imagine avoir l'os brisé à sa place.

Où ira Adémar?
Je ne prétendrais jamais connaître l’avenir car j’en connais plusieurs.
Il n’est jamais question d’une unité, mais d’un tout. Le destin est un mille-feuille aux saveurs improbables.



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Re: [Adémar Von Phumtar] Un pari risqué

Message par Adémar »

"et quand on en voit…" Ces derniers mots, laissés en suspens par le forestier, résonnaient dans l’esprit de l’écuyer. Une mise en garde ou l’évocation d’un événement funeste ? Il hésitait. Son cœur, lui était bien décidé à battre un record de battement à la minute. Si ce n’était pas les combats ou le climat qui auraient raison de lui, le stress s’en chargerait. Triste fin, il est vrai pour un soldat, mais malheureusement bien réelle dans cet Empire encore en lambeaux après la tempête du chaos.

Pour tenter d’apaiser son esprit. Le jeune homme concentra tous ses efforts et son attention sur l’exploration du village.
Les sabots ferrés de Sturm produisaient des craquements sonores dans l’épaisse poudreuse au sol. C’était un des rares bruits qui résonnait dans le silence qui régnait en ces lieux avec ceux des autres soldats. La bise fidèle à elle-même continuait de souffler avec la même ardeur. La flamme de sa torche malmenée par le vent restait tant bien que mal une source de lumière salvatrice dans la pénombre hivernale.

Quand Adémar approchait d’une maison et apercevait au sol des traces de pas dans la neige qui entraient dans les bâtisses, il passait son chemin, cela signifiait que d’autres soldats avaient ou était en train de fouiller la place. Après un court moment de déambulation dans les rues. Une construction attira son regard. Un grand arbre avait été évidé pour permettre l’installation d’une famille. L’ouvrage était d’une grande qualité et il s’en dégageait une aura particulière. Cependant les portes, fenêtres et les maisons alentours détruits témoignait que des événements terribles et destructeurs avaient eu lieu.

Continuant sa route, l’écuyer mit pied à terre devant une maison assez imposante et utilisant un arbre comme mur porteur. L’idée été finaude, il faut le reconnaître. Pénétrant d’un pas hésitant et l’épée au clair, il faillit risquer un "Il y a quelqu’un ?" Mais se ravisa en découvrant le spectacle au sol. Une grande quantité de traces de sang maculait les lieux.

Après une visite rapide et infructueuse des lieux. Adémar rengaina son arme pour se baisser et toucher du bout des doigts l’hémoglobine. Il constata que celle-ci n’avait pas encore complétement séché. " Donc le massacre a lieu, il n’y a pas si longtemps… Je dois aller en informez les autres " dit-il en se relevant. Balayant une dernière fois du regard la pièce, un petit objet apparemment oublié sous un meuble retint son attention.

Un bête carnet au premier coup d’œil. Puis une fois ouvert et ses croquis révélés. Sa valeur grimpa en flèche. Adémar resta debout quelques minutes à feuilleter le carnet et essaya de graver dans son esprit la carte, les écrits restant un total mystère pour lui malgré son éducation. Une chose était certaine tout du moins. Ce n’était pas une langue humaine. Il fut poussé par son instinct à faire de son mieux pour apprendre. Ces dessins pourraient être salvateurs dans ces bois étranges.

Il fut tiré de son étude par des hululements brisant le silence. Accompagné de cris gutturaux. Le mélange formé par ses cris résonnant quelque temps dans les ruelles du villages avant de laisser de nouveau la place au silence.

Adémar rangea précipitamment le carnet dans son sac et sortit en trombe à l’extérieur la main sur le pommeau de son arme.
Dehors, les cris et les appels des soldats retentissaient, emplis de crainte et d’incompréhension totale de la situation. Cette même situation mettait les hommes et les bêtes à bout de nerfs. Certains chevaux ayant rompu leurs liens ou échappés à la poigne de leurs cavaliers pour s’élancer dans les bois en quête d’une liberté illusoire.

Sturm restait parfaitement calme venant même quémander quelques caresses auprès de son maître quand celui-ci sortit de la maison. Tout en lui flattant l’encolure Adémar se disait "Au moins tu es toujours là pour moi Sturm. Brave bête va." Ce court instant de calme au milieu du désordre ambiant lui apporta un sentiment d’apaisement bienvenu. Son cœur sortant peu à peu de sa frénésie.

Une fois assuré que personne n’avait quelque chose à lui demander, l’écuyer se mit en quête de son capitaine pour lui faire son rapport. Sur le trajet, il aperçut une fois encore les mêmes colifichets que dans les bois.
Partageant la même disposition, mais ne présentant aucune décoration ou lueur étrange même quand Adémar approcha la flamme de sa torche de l’un d’entre eux.

" Hé ! Vous, là-bas, retournez à votre poste au lieu de faire mumuse avec votre torche. Il ne faudrait pas qu’on ait un incendie sur les bras en plus du reste ! " Résonna une voix grave dans le dos d’Adémar.

Cessant immédiatement son expérience imprudente, le fautif se retourna pour voir devant lui un officier. Un certain Hadler.

" Excuser-moi Monsieur ! J’ai agi de manière irréfléchie, cela ne se reproduira plus ! " Bredouilla l’écuyer avant d’ajouter avec plus d’aplomb "Je dois voir le capitaine Abercrombie au plus vite. J’ai fait une trouvaille intéressante dans une masure."

" Ok, dépêche toi et n'oublie pas ! Je t’ai à l’œil, pas de conneries avec le feu compris ? " Répondit l’officier d’un ton sévère.

" Monsieur ! Oui Monsieur !" Fit Adémar en ajoutant un salut militaire en bonne et due forme avant de s’avancer vers le capitaine.

Son rapport fait et le carnet remis, le garçon resta stoïque devant son supérieur en attente d’ordres, mais aussi d’une quelconque réaction de sa part.
Le fait que sa trouvaille soit belle et bien une carte de la forêt fit naître en lui une petite pointe de fierté. Au moins grâce à lui, l’expédition n’aurait pas été un échec.

Quand Ursuf fit son rapport, Adémar écouta attentivement et essaya de trouver la raison de la probable fuite des autochtones. Ne trouvant rien, il mit ses questions dans un coin de son esprit en attendant les ordres.

L’ordre du départ fut donné et toute la troupe se remit en branle dans le sens inverse cette fois. La fuite de quelques montures força certains à rentrer à pied. En selle sur son cheval, l’écuyer s’attendait à tous instants qu’un chevalier lui ordonna de lui laisser monter en selle. Cependant, personne n’entreprit une telle action.

Pour une énième et horrible fois, les bruits reprirent partout, autour d’eux. Cette fois-ci bien plus proche que les autres. Ils semblaient provenir de juste derrière les arbres et buissons. Profitant de la couverture végétale pour tourmenter ou pire… Préparer un assaut sur les hommes présents sur le petit sentier. Tout le monde avait ou bien l’épée et le bouclier sortit, ou pour les forestiers une flèche encochée et l’arc tendu. Qu’un œil pointait son arme dans une direction sans savoir d’où jaillirait la menace.

Le cœur battant à tout rompre et sa main serrant son arme à tel point qu’il en avait mal aux doigts. Adémar se jura intérieurement de vendre chèrement sa peau si une escarmouche éclatait. "Allez ! Allez putain ! Venez une bonne fois pour toute qu’on en finisse enfin ! " Failli crier l’écuyer, mais les mâchoires serrées par la peur, aucun son ne sortit de sa bouche.

Après quelques secondes interminables les bruits cessèrent une fois encore, sans que rien de notable ne se produisit.

La marche reprit et se déroula sans aucun autre événement. Quand on aperçut enfin les panaches de fumée blanche s’élevant des cheminées du camp. Tout le monde se détendit légèrement. Il n’y avait pas eu la moindre attaque aujourd’hui.

On mit pied à terre pour ceux ayant encore leur monture. Adémar mena calmement Sturm et le cheval de Safran dans l’écurie puis prenant une brosse, il s’occupa avec grand soin de la toilette de son compagnon d’aventure. Il en avait aussi besoin personnellement. Ne serait-ce que pour tenter d’apaiser son esprit. Il aurait presque préféré un combat que l’angoisse insoutenable de ses cris une fois encore. Au moins voir un adversaire pour avoir une chose sur laquelle fixer ses angoisses.

Une fois, ceci fait et après s’être aussi occuper de la monture de Safran avec autant d’attention. Il s'agissait d'un bien belle créature à la crinière soyeuse .Il rangea le matériel utilisé et sortit rejoindre ses comparses dans l’auberge.

L’ambiance était bien plus pesante que la veille, chacun mangeait son repas et buvait sa bière. Une fois encore l’écuyer eu, un peu de mal avec le repas. Non pas qu’il faisait la fine bouche, mais juste que le bouillon qu’il avait devant lui présentait des morceaux dont la dureté semblait être celle d’une pierre. "Il s’agirait donc de la fameuse soupe aux cailloux de l’Ostland ?" Théorisa le jeune homme. Puis voyant qu’il n’était pas le seul à avoir des difficultés à manger. Il se força et avala tout ce qu’on lui donna. Néanmoins, sa mâchoire lui faisait un peu mal à la fin, à force d’avoir mâchée les morceaux pour les rendre digestes.

La soirée fut néanmoins plus agréable quand Safran sortit de très beaux dés et que le chevalier invita Qu’un coup et l’écuyer à jouer. D’abord réticent puis se laissant prendre au jeu. Il fit de plutôt bon résultats, mais refusait de jouer ou de gagner de l’argent se contentant de blagues ou d’anecdotes en récompense ou payement.
" Aller gamin ! T’as perdu, à toi de raconter." Dit Safran après une partie perdu par Adémar.
Réfléchissant quelques instants, l’intéressé se lança :
"C’est une petite fille qui dit à ses amis :
" Moi je voudrais mourir comme mon grand-père cocher en montagne, il est mort pendant son sommeil, il n'a rien senti... Ça c'est une belle mort!
...Je ne voudrais surtout pas mourir en paniquant, en gesticulant et en criant comme tous les autres dans le carrosse. ""


Apparemment il avait fait mouche en arrachant un sourire amusé à Qu’un coup et un rire à Safran. S’apprêtant à lancer une nouvelle fois les dés, ils se turent pour tendre l’oreille.

« Une compagnie entière Abercrombie... Jte jure foi d'Ulric. Comme ça, du jour au lendemain. Ils ont déposé leurs insignes et sont parti plus au nord. Ces salauds ont décidé que l'argent et la "liberté" à l'Estalienne valait mieux que l'armée. Ces déserteurs doivent désormais s'être ajouté au foutus bandits qui commencent déjà à remplacer la population de l'Ostland. Banditheim qu'on devrait appeler l'Ostland. Manquerait plus qu'ils rejoignent Artal. Putain d'Kurva d'mes deux! À force de nous envoyer des jeunôts ont va décimer la prochaine génération et faudra dire aux parents de se contenter d'en faire d'autres et que c'est pas grave. Ça me gave ces histoire. Soit on perd des soldats à la désertion soit c'est cette putain de forêt de ma burne poilue gauche qui les bouffe. J'en ai ma claque mon vieux »

Apparemment, c’était la voix de Hadler, il s’en souvenait, car c’était lui qui l’avait repris dans le village avec la torche. Torche qui avait fini de se consumer sur le trajet, mais que, au lieu de la jeter, on lui avait dit de garder pour alimenter le feu de l’auberge. "Faut pas gaspiller " fut la seule réponse qu’il obtint.

Une fois, les deux officiers partis. Les trois hommes s’échangèrent des regards inquiets ou interrogateur D’un commun accord, ils mirent fin à leur jeu et chacun regagna son lit.
Malgré tous ses efforts pour ne pas y penser. Les mots d’Hadler résonnaient dans son esprit. Ajoutant encore plus à l’angoisse qu’il avait accumulée dans la journée. Le sommeil semblant ne point vouloir venir Adémar se releva pour se mettre devant la fenêtre. Puis tout en admirant le ciel étoilé qui s’offrait à ses yeux, il mit un genou à terre, joignit ses mains et commença à prier :

"Pourquoi, Sigmar ?
À Toi qui nous aimes,
Je dois avouer que je ne comprends pas :
Pourquoi moi,
Pourquoi ici,
Pourquoi ai-je peur,
Tu n’es pas ici pour " expliquer la souffrance, mais pour la remplir de Ta présence " n’est-ce pas ?
Alors, Sigmar,
Accueille mes peurs,
Accueille mes doutes,
Accueille mes larmes.
Je ne comprends pas, Sigmar, mais je veux te faire confiance.
Donne moi Ta force. "


Après quelques minutes de recueillement, le jeune homme fit le signe du marteau, se leva et se remit au lit. L’esprit quelque peu apaisé, il finit par s’endormir presque paisiblement.

Le lendemain, on l’informa qu’un groupe repartait pour le village et qu’il était du voyage, sa réussite de la veille lui ayant valu cet « honneur ». Bien qu’il eut préféré rester dans la relative sécurité du camp un ordre est un ordre et Adémar alla chercher Sturm et le cheval de Safran qui était aussi de la partie.

Le trajet se fit sans le moindre problème et très vite le village s’offrit à nouveau aux yeux des impériaux.
"Rien n’a bougé, mais par contre les traces de sang n’ont pas été effacées par la neige de cette nuit. Étrange " nota le cavalier.
De retour dans la cabane de la veille, il entreprit une fouille plus attentive de l’endroit. Finalement, il se résolut à suivre des traces qui s’éloignaient de la masure, mais qu’il n’avait pas suivis la veille. Sa fouille ayant été interrompue par les cris.

Safran et Qu’un coup le suivirent sans dire un mot mais on sentait que l’idée ne les emballait pas trop.
Sans s’en rendre compte Adémar emmena ses comparses dans les bois. Après quelques minutes de traque. Il tomba brusquement sur un sentier jusqu’alors invisible. Alertant Safran et le forestier, il pointa du doigt un pieu planté dans le sol. Sur celui-ci, était fichée une effigie semblable aux autres pendus dans les arbres.

Alors qu’ils s’interrogeaient sur la marche à suivre. Un cri d’origine inconnue retentit dans le bois et semblait provenir du bout du sentier.
" Punaise on aurai dit un bestiole ! " dit Safran
"Nan ca mon gars c’est le bruit d’un os cassé je te le dis " lui répondit Qu’un coup d’ordinaire peu loquace.
" Dites-vous vous souvenez d’où on est venu ? Moi pas tellement " les coupa l’écuyer.
Après s’être assuré que rien d'autre ne se passait, on fit le point. Puis les 3 individus choisirent de se diriger vers l’origine du meuglement. Le chevalier et l’écuyer dégainèrent leurs lames tandis que le forestier armait son arbalète à répétition.
" Allez courage les gars. On y va ! "
Modifié en dernier par [MJ] Le Cartomancien le 31 janv. 2021, 10:05, modifié 1 fois.
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Re: [Adémar Von Phumtar] Un pari risqué

Message par [MJ] Le Cartomancien »

Les meuglements étaient plutôt faible quand on y pensait. On aurait juré que l’angoisse des hommes augmentait virtuellement la sonorité de ces meuglements.
On progresse on avance…
On s’éloigne.
La marche ne dura qu’une trentaine de battements, mais on aurait été persuadé qu’elle dura plus longtemps.

« Putain j’aime pas ça, on devrait faire marche arrière » s’inquiéta Safran.

Avant même qu’ils ne purent discuter, quelque chose arriva.
Un sifflement ou un râle ?


« Partez… Retournez d’où vous venez » dit une voix extrêmement faible, fluette mais fluide.
Quand ils se figèrent en scrutant les alentours, ils virent une forme s’enfuir.
Ils la poursuivirent.
Une course ne durant que quelques secondes tout au plus.
Arrivé dans une petite clairière dégagée, une des rares dans cette forêt maudite. Ils le virent.

Un corps ensanglanté, frémissant de douleur et d’agonie. Une forme éffilée, brisée, longue et à l’élégance profanée par les blessures et plaies béantes. Tenant ce corps encore faiblement en vie, se tenait des sabots au sol. Devant eux se tenait une abberration qui ne devait pas exister. Des poils noirs, des griffes en guises de paluches, une lame aux formes illogiques, un pagne en guise de vêtement et des cornes.
Le trio ne se rendit compte que d’une autre chose : la voix ne provenait pas du corps filliforme, mais bien de cette chose brutale…

« Partez et ne revenez pas » dit doucement la chose.
On se rendit compte qu’elle imitait le langage des humains, répétant un amalgame de mots. La forme de vie brisée avait le cou entre ses griffes, griffes lacérant la gorge du corps, provoquant une atroce musique mêlée de bruits spongieux et du sang se répandant au sol.
Mais cette forme de vie vacillante…respirait encore ?!

Pas une seconde à perdre !
Safran s’élança en avant, suivi d’Adémar.
AUX ARMES ! Hurla-t-on !
Adémar Charge et touche la bestiole pour 25 dégâts
Safran s’élance à sa suite, charge et tente de frapper mais le manque.
Qu’un Coup n’agit pas, il dégaine son arbalète et se tient prêt, ne pouvant tirer sans risquer de blesser ses comparses.

La chose va dorénavant attaquer : elle attaque avec ses deux armes, vise entièrement Adémar pour se venger: Adémar parvient à parer de justesse, il allait être touché au bras mais ne subit aucun dégât grâce à la cotte de maille qui le sauve d’une coupure !
Seconde attaque : 20 nat, échec critique, la chose perd sa seconde arme qui s’envole au loin.

Des hululements…des bruits de sabots ?
IL Y EN A D’AUTRES ?!
C’est un piège !


Deux autres formes plus malfamées et sans cornes surgissent près des arbres, mais sont accueillis par les tirs de Qu’un Coup : le premier tir rate sa cible mais le second fait mouche et perfore l’épaule de la seconde forme. Pour 26 dégâts. Qu’un coup utilisera une action mineure plus une autre à son prochain tour pour recharger son arme.

Un des deux sans cornes se ruent sur Qu’un coup mais ne l’atteindra qu’au prochain tour tandis que le second se rue sur Safran : Safran se fait salement trancher dans le rein gauche pour 14 dégâts.

Round 2 :
Adémar et Safran attaques de concert, avec safran allant sur les flancs.
Adémar rate son attaque mais attaque une seconde fois à l’aide de sa dague. Il touche son adversaire qui pare mollement son attaque. Il touche la tête pour 27 pts de dégâts mais la saleté est toujours debout.
Safran va tenter de la finir et protéger Adémar à l’aide de son bouclier : Il rate complètement sa cible malgré le flanking.

Qu’un Coup termine de recharger et envoie une salve entière à la bête le chargeant : Il fait mouche du premier coup avec un carreau atterrissant en plein dans le cœur. Il pivote et enchaine sur le cornu toujours debout, il le finit d’un tir sous l’aisselle, manquant de toucher Adémar.

Le sans corne restant va tenter de poignarder Adémar, mais Safran va tenter de parer le coup pour le protéger : L’attaque échoue complètement.

D’autre bruits … d’autre sabots…
Ils y en a d’autres qui viennent ?
Un grand son de cor retentit, vibrant aux travers des abres.
Deux….trois….puis quatre….puis cinqs….
Ils sont nombreux, trop nombreux !

Les comparses se décident à fuir, il faudra deux tours aux bestioles pour les rattraper, se déplaçant bien plus vite qu’un humain normal !


Round 3 :
Désengagement d’Adémar et Safran, attaque d’opportunité de la vermine : Il fait une belle efilade à Adémar qui subit 15 dégâts.
Qu’un Coup est parvenu à terminer son rechargement, Safran et Adémar le suivant dans sa retraite.
Les bruits de sabots se font plus nombreux, les comparses s’élancent dans leur retraite.

Jet d’INT de Qu’un Coup et Adémar qui sont devant, Safran les couvre de derrière :
14 pour Adémar et 16 pour Qu’un Coup ….

Jet caché
Courir, qu'importe où on va, mais courir! L'angoisse au ventre, la peur dans les jambes, ils prirent des virages brusques, ils lâchèrent des sacs derrière pour courir plus vite, ils crachaient. Ils entendirent des masses se percuter dans des arbres à cause du virage serrés qu'avaient pris nos fuyards, leurs poursuivants étaient bien trop rapide mais les zigzagues et les virages à 90 degrés permirent de garder la distance avec les poursuivants...
Mais Adémar pouvait entendre un grand hurlement et d'autres cors. Il entendit des bruits de claquement métalliques comme une armure ou un amalgame de plaques rutillantes, puis le sol trembler derrière lui. Une grande masse était en train de le charger à toute allure!
Mais ils prirent tous un autre virage une fois de plus serré et on entendit les arbres craqués et se renverser. Visiblement dans sa charge effrénés, la chose venait de percuter des arbres.

Ils continuèrent de courir, ignorant leurs corps épuisés. Puis...
Plus rien, plus de rugissements, plus de sabots...

Les deux qui furent devant, Adémar et Qu'un Coup, s'arrétèrent pour reprendre leur souffle.
Toutefois, ils se rendirent compte de deux chose assez tardivement, la course effréné ayant puiser toute leur attention.
D’une, ils se sont rendus comptes qu’ils ont perdu le sentier, ils sont complètement égarés.
Deux…. Où est Safran ?

On entendit une respiration rauque, semblable à une bête juste derrière-eux…
C’était Safran qui haletait comme un cheval ayant galopé toute une journée.


« On est paumé… » Lança Qu’un Coup
« N’importe quoi, on essaye juste de retrouver notre chemin ! » lui répondit alors Safran tentant de le rassurer (ou de se rassurer ?)
« C’est exactement le sens du mot perdu connard. »
« Commence pas, on l’a échappé belle ce coup-ci ! »
« Ils ne vont surtout pas tarder à nous cueillir, dans notre sommeil ou nous tomber dessus comme ça ! Par Taal, je savais que c’était pas une bonne idée
« C’était qui la personne qu’il tenait ? Je n’ai pas eu le temps de voir ? »
« Je sais pas, mais c’était plutôt grand et mince quand on y pense ».

Pendant qu’ils se chamaillaient, Adémar cherchait quelque chose du regard…
Jet d’INI pour perception :
Obtention d’un 7 !
Réussite !
Y avait un truc…familier ?
Un colifichet ! Ils brillaient d’une lueur pâle, presque fantomatique. Il y en avait plusieurs, dans les arbres ou au pied de ces derniers. On aurait dit un chemin !


« On va pas suivre un truc comme ça ! » rétorqua Qu’un Coup très tendu en voyant Adémar pointer les colifichets.
« Tu as une meilleure idée ? Comme renifler la boue et tenter de deviner le bon chemin ? »
À cette pique de Safran, Qu’un Coup ne répondit pas et se contenta de vérifier si son arbalète était chargée tout en bougonnant.

Ils suivirent donc cette seule piste régulière…
Et rapidement, la lumière commença à se taire…

Plusieurs minutes de marche…Et ils arrivèrent…
DEVANT LE CAMPEMENT ????
Impossible !

Qu’est-ce que cela pouvait donc bien dire ?

Leur rapport fait à Abercrombie, il était très dubitatif avec Ursouf qui n’en croyait pas ses yeux, Ursuf gronda avec son accent Ostlandais, on aurait dit qu'il était prêt à distribuer des bourre-pifs.

« Vous vous êtes éloignés, avez risquer gros et en plus vous avez foutu la pétoche à votre compagnie qui a préféré ne pas partir à votre recherche… Vous avez donc vu ce qui rôde dans cette forêt ?! Putain de pardieu vous êtes des dingos !
Par Sigmar, vous vous rendez compte de la chance que vous avez eu les jeunes ? Croyez-moi on ne va pas laisser couler ça et…
»
La main d’Arbercrombie se posa calmement sur le buste d’Ursuf.

« Je pense que ces jeunes gens ont eu leur lot d’émotion pour aujourd’hui. Allez-vous reposer et méditer sur cette initiative. Nous devrons tenter quelque chose demain de bonne heure. Que cela vous serve de leçon pour la prochaine fois.»

On congédia donc les trois comparses, qui passèrent la soirée à panser leurs blessures.
Malheureusement, Adémar apprit que Sturm avait disparu. On lui raconta qu’à un moment le cheval s’était élancé seul dans la forêt, fou furieux il était parvenu à se défaire de ses liens d’attelage.
Il était désormais perdu quelque part dans la Drakwald, à jamais…

Le soir tombait donc et l’on se ressourçait comme on peut. Certains membres de l’escouade d’aujourd’hui jetait des regards sur le trio. Des regards avec du mépris se coltinant une forme d’admiration ? Difficile à dire.

« À nos Ulricains déchainés » lança un des chevaliers brandissant une bonne chope de bière en direction du trio. Quelques acclamations à peine étouffées ou pas trop vocales furent faites, puis le pesant silence se fit. On mangeait et on ne discutait pas trop.
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Je ne prétendrais jamais connaître l’avenir car j’en connais plusieurs.
Il n’est jamais question d’une unité, mais d’un tout. Le destin est un mille-feuille aux saveurs improbables.



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Adémar
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Re: [Adémar Von Phumtar] Un pari risqué

Message par Adémar »

La tension était palpable. On écoute, on observe, on avance et on se perd…

La gorge d’Adémar était nouée par l’angoisse à un point que même déglutir en était devenu difficile. Ses tripes le serraient si fort que s’il y avait mis un rondin de bois. Il eu été broyé en un instant.

L’inquiétude de Safran commença à faire douter Adémar de la justesse de leur décision. Au moment de lui répondre, il entendit quelque chose.

« Partez… Retournez d’où vous venez ».

Le trio stoppa net son avance et en périphérie de leur vision une forme s’enfuit.

Le groupe s’élança immédiatement à sa poursuite. Brisant les branches basses et sautant au-dessus des buissons. Malgré tous leurs efforts. La distance entre la forme et eux ne se réduisait pas. Pire, elle augmentait.

Après une course-poursuite dans l’obscurité partielle des bois. Ils débouchèrent sur une clairière.

En face d’eux, se dressait un Homme-Bête constitué par des jambes et une tête de bouc avec un torse d’homme particulièrement poilu et malodorant. Le mutant possédait des crocs afin de déchirer la chair de sa proie. Ainsi que d’un corps musclé, robuste en plus d’être infesté de parasites parfaitement adaptés à satisfaire ses instincts meurtriers. Cependant, au lieu d’un mugissement bestial, si caractéristique à ses monstres, de sa bouche sortait la phrase qui avait poussé le trio à le poursuivre.

À coté de lui gisait un corps abîmé et porteur de multiples blessures. Il avait encore une étincelle de vie dans cet amas de chair ravagé.
Quand Adémar réalisa qu’ils venaient de se faire avoir avec une méthode aussi grossière et le traitement infligé à l’individu par l’homme-bête.
Son sang ne fit qu’un tour.

Safran et lui s’élancèrent l'épée brandi en hurlant sur la créature. Finis le temps de la dissimulation et de la tromperie. Place au langage des armes.

En quelques enjambées et les deux hommes sont à porté de lame. Sans attendre Adémar abattait son épée d’un coup vers le bas. Sa lame perça le cuir puant de la créature. Aussitôt, un liquide noir et nauséabond jaillit de la blessure pour recouvrir l’acier de l’épée.
« Une fois de plus, tu goûtes au sang des mutants. Je compte bien faire en sorte que ce ne soit pas la dernière. » Dit-il en raffermissant sa prise sur la poignée.

La bête répliqua en assénant un coup de lame vers le ventre du jeune homme. Plaçant dans un mouvement fluide son arme sur le chemin de celle de la créature. Adémar bloqua le coup du moins, c’est ce qu’il pensait. Il avait sous-estimé la force du mutant qui enfonça sa garde pour venir mordre la chair. Heureusement, la cotte de maille résista au choc, protégeant son porteur qui eu néanmoins le souffle coupé par le choc.

Brandissant son autre arme, l’homme-bête prépara un autre assaut. Malheureusement pour lui et heureusement pour son opposant. Sa prise glissa sur le manche de l’arme qui fut projetée hors d’atteinte.

Grognant sous l’effort. Adémar porta un autre coup de sa main gauche avec sa dague. Le coup fut assez rapide pour passer outre la garde du monstre. La sensation d’un liquide chaud sur sa main indiqua qu’il avait touché au but. Risquant un rapide coup d’œil, l’écuyer vit que sa petite lame de 25 cm venait de faire connaissance avec la joue de la créature et non-contente de cette rencontre, avait laissé une vilaine balafre jusqu’à l’os de la mâchoire durant sa course.
Avant de trouver la surface de chair assez tendre pour s’y engouffrer. Tailladant joyeusement dans ce qui servait de bouche. La douleur devait être indicible pour le gor à l’écoute du grognement qui sortit de sa gorge. Le son était néanmoins bizarre, car l’air expulsé sortait à la fois de sa bouche et du trou formé par le passage de la dague.
Satisfait, l’écuyer extirpa prestement la lame pour se replacer dans une position favorable à l’attaque.

L’arrivé des deux monstres sans cornes venait de rendre la situation encore plus dangereuse qu’elle ne l’était déjà. Préférant laisser au forestier le soin de s’occuper des nouveaux arrivants. Les deux soldats continuèrent de s’occuper de leur adversaire.

Le monstre se tint face à Adémar de toute sa stature faite de muscles et de violence. Il parvenait même à dépasser le mètre quatre-vingt-deux de l’écuyer par sa taille. Son regard de bête enragée croisa celui de son adversaire et ce dernier lui rendit son regard. Dans ce regard humain, il n’y avait aucune place pour la peur. Juste une grande concentration et une détermination brûlante. Celle de tuer son adversaire certes, mais bien plus celle de survivre. On lui avait appris très jeune durant son entraînement au château que, en combat la peur est une ennemie mortelle. Il faut la tenir le plus loin possible de son esprit. L’étouffée par d’autres émotions. Adémar avait fait le choix d’utiliser sa détermination de vivre. Cet entraînement psychologique semblait apparemment porter ses fruits en ce moment.

Voyant que l’humain en face de lui ne bronchait pas. L’homme-bête leva haut son arme afin de porter un coup descendant. Alors que l’écuyer se préparait à encaisser le choc. Un sifflement aigue retentit puis le visage de la créature se crispa d’un coup avec une expression de surprise mêlée de haine. Avant de s’effondrer au sol, sous le regard étonné d’Adémar.

Contemplant le corps de la créature, il vit une hampe de carreau dépasser du corps. Il se retourna vers Qu’un Coup qui baissait son arme.
« Très joli coup. Merci » Fut, la seule phrase qu’il prononça avant qu’un des mutants dépourvu de corne ne se précipite vers lui avec une lame pointé vers son dos.

Il était trop tard pour parer ou esquiver. Safran tenta de s’interposer entre les deux, mais échoua. Tout était aligné pour que l’écuyer essuie un coup en traître, mais le monstre dérapa un peu dans la boue formée par le mélange de terre et de neige fondue. Ce léger décalage lui fit finalement manquer sa cible.

Alors que l’écuyer et Safran se préparaient à riposter, des cors de guerre retentirent entre les arbres ainsi que des beuglements.

« On va crever si on reste ici les gars ! On se tire suivez moi ! » Cria Qu’un Coup avant de s’élancer dans la direction supposée être celle par laquelle ils étaient venus.

Dans un juron, les deux compagnons le suivirent, mais Adémar ressenti une vive douleur dans son flanc gauche suivit de la sensation qu’un liquide chaud lui coulait sur le flanc. La créature avait profité de sa fuite pour lui porter un coup en oblique et ainsi avait partiellement ignoré la cotte de maille.
Lâchant un juron sous le coup de la douleur. L’écuyer pressa le pas pour rattraper le forestier. Derrière lui, il entendait la course de Safran qui peinait à suivre le rythme.

Débuta alors la fuite la plus désespérée d’Adémar. Si jamais il se faisait attraper par les hommes-bête, il ne donnait pas cher de sa peau. Les bruits de sabots et les beuglements les talonnaient, les rattrapaient.

"À droite !" Cria Qu’un Coup avant de prendre un virage très serré dans la direction annoncée. L’écuyer l’imita en manquant de peu de trébucher sur une racine au sol. Il dérapa une demi-seconde dans la boue avant de retrouver un appui et de reprendre sa course.

"À Gauche !" Cria cette fois-ci le forestier avant de joindre le geste à la parole. Von Phumtar s’exécuta, mais trois secondes après qu’il eut tourné. Un grand fracas retentit suivit du son de la chute d’un arbre. Un des mutants avait quasiment réussi à rattraper Adémar, mais n’avait pas anticiper le changement de direction de sa cible. Incapable de freiner, il finit sa course dans un sapin qui tomba sous le choc subi.

Ses jambes lui faisaient mal, la tête lui tournait et ses poumons criaient pitié. Mais il fallait continuer à courir. S’arrêter signifiait mourir donc il suffisait de ne pas s’arrêter pour pouvoir vivre.

Finalement quand les cris, le martèlement de sabots et la chute des arbres s’arrêtèrent de résonner. Qu’un Coup ralenti pour ensuite s’arrêter en haletant et s’appuya contre un arbre pour reprendre son souffle.

« Tu… Tu crois qu’ont les as perdus ? » Demanda Adémar.
"Eux, je crois, mais je pense qu’on n'a pas semé qu’eux. Où est Safran ?" S’inquiéta le forestier.
« Je ne sais pas, il nous suivait et puis… Là ! Il est là ! » S’exclama l’écuyer en pointant une direction du doigt.

Effectivement, c’était Safran qui haletait comme un cheval ayant galopé toute une journée. Adémar se précipita pour lui offrir une épaule pour le soutenir, la blessure de son compagnon devait lui faire subir un calvaire.

Préférant ne pas faire attention à la dispute qui éclata entre les deux hommes sur le sens du mot perdu. L’écuyer préféra examiner son environnement pour tenter de repérer quelque chose, n’importe quoi qui aurait pu les aider à se repérer dans cette maudite forêt.

Finalement, un léger scintillement attira son regard. Comme hypnotisé par la lumière, Adémar se rapprocha et finalement dans un rayon de lumière passager, il le vit. Un colifichet ! Un de ses maudits colifichets.
Reprenant sa recherche, il en trouva d’autres disséminés dans les branches des arbres. Leur placement formant comme un chemin dans la pénombre ambiante.

Adémar prévint immédiatement les autres de sa découverte. Bien que le forestier soit contre l’idée de suivre le chemin proposé. Faute d’alternative valable le groupe se remit en route.
Après quelques minutes de marches, la pénombre déjà présente sembla s’intensifier jusqu’à rendre la forêt complétement sombre. Puis en quelques pas elle disparut subitement pour laisser la place à…
Une palissade en bois, une porte gardée et une sentinelle dont la mâchoire semblait sur le point de tomber au sol.

« On est… Au camp ? Mais c’est impossible. On n’a pas pu marcher aussi vite et dans la bonne direction en plus. » S’exclama qu’un coup qui n’en revenait pas comme les autres d'ailleurs.

Le trio fut immédiatement conduit vers la bâtisse qui servait de quartier général. Un Arbercrombie perplexe et un Ursuf incrédule en sortirent presque immédiatement quand le groupe fut visible à travers la fenêtre.
Bien que complétement épuisés, incrédules et meurtris pour deux d’entre eux. Chacun fit son rapport en n’omettant aucun détail. Complétant les dires des autres en cas de besoin.

Une fois, cela fait. Ursuf commença à s’énerver contre eux, mais fut interrompus par le capitaine qui les congédia non sans faire comprendre que toutes autres nouvelles initiatives de ce genre seront suivies de lourdes conséquences.

Sur le chemin de l’auberge Adémar indiqua à Safran et à Qu’un Coup de ne pas l’attendre. Il devait faire un détour pour s’assurer de quelque chose.
Le soleil n’était plus qu’un mince point à l’horizon et la nuit commençait à prendre ses marques.

L’écuyer se précipita vers les écuries afin de voir si la troupe avait ramené Sturm avec eux. Arrivé devant le bâtiment, il sentit immédiatement que quelque chose clochait. Il ne percevait pas la fragrance caractéristique de son ami. De plus en plus inquiet, à chaque pas vers le box qu’on lui avait attribué, il vit que le responsable des lieux. Le chef palefrenier ainsi qu’un membre de la troupe qui se tenaient devant l’entrée du box.

Quand ils le virent, l’homme en armure murmura ce qui semblait être un « Ulric merci, ils s’en sont tirés » puis les deux hommes s’approchèrent. Ils avaient un air grave.

« Tu es bien le jeune écuyer Adémar ? » S’enquit le palefrenier.

« Ou… Oui, c’est bien moi. Qu'est-ce qui se passe ? » Répondit hésitant le concerné de plus en plus inquiet.

Le chevalier s’approcha plus près, lui prit l’épaule et lui annonça des mots qui allaient longtemps rester dans l’esprit d’Adémar :
« Quand nous étions dans le village, ton cheval s'est mis tout à coup à se cabrer, à hennir et à tirer de toutes ses forces sur ses attaches. Il avait le regard paniqué et avant que quiconque puisse intervenir. Il a rompu ses liens et c’est élancé dans les bois. Avec les autres ont à voulu t’appeler pour te prévenir mais on s'est rendu compte à ce moment-là que toi, Safran et Qu’un coup aviez disparu. Ta monture à du sentir que quelque chose allait mal pour toi et à voulu te rejoindre. Maintenant, il est sûrement mort… Par ta faute. » Annonça le soldat avec un ton grave.
Après un lourd silence, il se décida à laisser sortir ce qui le travaillait.

« Putain ! Mais qu’est-ce que vous avez foutu ? Vous pensiez à quoi ? Avec les autres ont…» Commença-t-il en s’énervant. Cependant, Adémar ne l’écoutait plus. Son regard était vide. Aucune vie n’y était présente. Il resta immobile devant le soldat qui le tenait par l’épaule. Ce dernier finit par croiser le regard éteint de l’écuyer et, comprenant qu’Adémar encaissait quelque chose de terrible.
Il se tut. Lui mit sa deuxième main sur les épaules et dit :
« La première fois ca fait très mal. Ne te laisse pas engloutir gamin. On voit crever tout le monde autour de nous, mais on s’accroche. » Avant de partir avec le chef palefrenier.

L’écuyer resta debout quelques minutes. Perdu dans ses souvenirs et la douleur que lui causait cette perte. Il venait par sa faute, de détruire le lien le plus tangible qui le reliait à sa famille et à son ancienne vie. Cette révélation brisa quelque chose en lui et ca faisait mal.
Tourmenté, Adémar s’avança et ouvrit le box.

Bientôt, sûrement, demain, cet endroit sera attribué à un autre cheval. Il sera nettoyé et toutes traces de l’ancien occupant disparaîtra.
Alors avant que cela ne se fasse. L’écuyer tomba à genoux dans la paille qui était étendu au sol.
Pour la première fois, depuis qu’il était parti de chez lui.

Il pleurait.

Deux minces filets de larmes coulèrent le long de ses joues. Leurs chutes entrecoupées de légers soubresauts causés par ses sanglots.

Il se balançait d’avant en arrière en serrant ses bras autour de lui. Comme pour se rassurer, se protéger de façon illusoire de l’injustice du monde.

Adémar resta prostré dans cette position durant une demi-heure.
Finalement le froid le saisi et il éternua. Se rendant soudain compte qu’il était en retard et qu'avec ses exploits de la journée. De plus, une disparition supplémentaire serait une très mauvaise idée.
L’écuyer se leva difficilement, essuya ses larmes dans sa manche et repartit vers l’auberge complétement exténué d’avoir pleuré, de son combat, de sa blessure et de la fuite dans les bois.

Le chemin boueux tracé par le passage quotidien de la population passait devant la porte du camp. En passant devant, dans un espoir fou. Adémar siffla l’air qui lui permettait de rappeler son ami. La seule réponse qu’il obtenu fut le souffle glacé du vent qui porta les notes de son appel dans les recoins lugubres de la forêt. Baissant la tête et ignorant le regard interrogateur de la sentinelle. Il reprit son chemin d’un pas lourd.

La chaleur de la taverne, le repas chaud et la bière ne changea rien à son humeur. Autour d’eux, l’ambiance était calme. En jetant un regard autour de lui, Adémar voyait des regards pleins de mépris, mais néanmoins teintés de quelque chose d’autre. Une sorte… D’admiration ? Impossible de savoir. Un soldat leva sa chope en scandant « À nos Ulricains déchainés » , peu suivirent son mouvement. Néanmoins, Adémar tourna la tête vers lui et lui adressa un sourire. Un sourire triste, mais un sourire quand même.

Après le repas et dans la chambre commune. On se déshabille et on soigne les blessures. Safran banda les blessures du jeune homme, mais l’inverse fut plus difficile. N’ayant jamais manipulé de bandages, l’entreprise fut ardue pour l’écuyer. Safran remarqua les yeux rougis de son compagnon, mais ne dit rien.

C’est une fois couché et ressassant les souvenirs ainsi que les mots d’Ursuf, ceux dans l’écurie, d’Arbercrombie et du soldat au toast. Qu’une pensée germa dans l’esprit du garçon. Avec la tristesse, vint s’ajouter un sentiment de colère et de revanche. Empoignant son épée. Adémar la nettoya soigneusement et prit sa pierre à aiguiser.

« Ainsi donc nous sommes déchaînés ? Alors je compte bien le faire comprendre à ses monstres. » Se répétait l’écuyer à chaque passage de la pierre sur l’acier. Il continua obstinément son ouvrage jusqu’à obtenir un résultat satisfaisant à ses yeux. Finalement, la fatigue l’emporta dans les bras de Morr pour un sommeil sans rêve.
Le lendemain s’annonçait rude.
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Modifié en dernier par [MJ] Le Cartomancien le 17 févr. 2021, 13:45, modifié 2 fois.
Raison : +7xp, total cumulé scénar: 57
Fiche wiki: wiki-v2/doku.php?id=wiki:fiche_ademar_von_phumtar
Compétences:
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équipement offensif:
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équipement défensif:
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Conseil d'ami : :mrgreen:
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"Je ne connais pas d’outil de négociation plus efficace qu’une armée impériale sur le pied de guerre"

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Re: [Adémar Von Phumtar] Un pari risqué

Message par [MJ] Le Cartomancien »

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La nuit porte conseille dit-on souvent. Peut-être allégera-t-elle le chagrin ?

Quoiqu’il en soit, ce fut le même coq émacié qui fit remarquer au camp entier qu’il était l’heure de se lever car l’aube se levait.
Adémar et ses compagnons encore éreintés se levèrent sans grande émotion.

Après le petit-déjeuner, réunion à l’extérieur. Cette fois-ci on ne partait pas dans la Drakwald. Abercrombie délégua la charge du programme de la matinée à un des sergents présents. D’ailleurs le petit déjeuner était une vulgaire quiche de pain restante, apparemment il y avait des plaintes comme quoi le dernier approvisionnement n’était toujours pas arrivé.
Et le programme, parlons-en !

« Pas de repos pour les culs bordés de nouilles » disait le sergeant.
Les tant redoutés entrainements de bonne heure. On se met en gambison, on prend son équipement et on se prépare à faire une longue marche. Mais d’abord on s’échauffe en courant autour du terrain d’entrainement : une cours improvisée en plein air à quelque centaines de pas du campement principal. On était plus loin de la forêt, le terrain délaissant donc le paysage forestier afin de laisser place à des plaines.
Pas très verdoyantes non plus, car nous ne sommes pas dans l’Averland (ou le Solland diraient certains)!


Des patrouilleurs faisaient régulièrement leurs rondes aux alentours, créant ainsi une sorte de sentiment de sécurité. Une chose que les hommes du coin avaient de plus en plus de mal à retrouver sans avoir recours à quelque illusion.

Mais Adémar devait se mettre au turbin !

Jet d’END ! Sans les malus d’armure pour l’échauffement, et que ça pulse !
Obtention d’un 7.
Réussite !
L’échauffement commençait bien, on prend le temps de bien respirer, de sentir l’air frais du matin et l’humidité de la rosée entrer dans les poumons, on conserve puis on expulse.
Cela permit à Adémar et ses deux comparses de changer « d’air » et de libérer leur esprit encore surpris d’être toujours dans le monde des vivants. Il ne trainait pas derrière, il aidait même Safran qui avait un peu de mal à suivre. Apparemment il aurait besoin d’entrainer un peu son endurance, Adémar se rendait compte que Safran aurait très bien pu y rester hier.

Le sergent avait l’air satisfait, il donna ainsi à la troupe quelques minutes de repos avant de passer à une longue marche.
Ah oui, la fameuse marche militaire durant une journée entière, ça risquait d’être drôle.

On était alors parti pour se mettre en tenue, en armure et avoir ses armes à la ceintures, car on allait partir pour une marche assez loin des paturages. On s’éloigne de la bordure de la Drakwald afin de parcourir les plaines à l’est du campement. Puis on empruntera un sentier qui longe la Drakwald sans pour autant l’embrasser, comme si conscient de la menace que représente la forêt des ombres.
Jet d’END à -1 car tu portes ta côte de maille^^
Obtention d’un 3
Réussite !
(tu ne seras pas fatigué avant un bon moment)
Adémar était chaud.
Il était même à l’arrière, non pas qu’il haletait comme un chien sous un soleil d’été, mais il tenait bon.
Il aidait même ses camarades moins endurant en portant leurs affaires ou en les aidant à poursuivre la marche.
Le sergent avait cet air de fierté quand il voyait le jeune écuyer se donner tant de mal pour aider ses collègues et les porter vers l’avant.

Puis le soir commençait à gagner les cieux : le crépuscule venait de débuter sa lente descente.
Puis vint alors une scène.

Une cariole à la roue dégommée, pas de chevaux en vue, un type à l’air agard visiblement pas du coin.
On aurait dit…un marchand ? Ici ? Dans l’ostland ?
« Keskeçafoutparici » se dirait n’importe quelle personne censée.
Du moins, dans les rangs on fit la remarque comme quoi il était possible de croiser des marchands un peu trop naïf et confiant dans la reprise de l’Ostland.
Ce pauvre homme semblait un peu perdu.
Bien entendu : terrain découvert, pas moyen de se cacher, légère colline bloquant le champ de vision.
L’endroit parfait pour une embuscade. Ce constant fit dire à certain à voix basse « ça pue du cul ».

Le sergent désigna deux personnes pour l’accompagner et discuter avec le marchand, ou du moins cette personne prétendant être un marchand honnête et aussi sincère que les shillings* peuvent le permettre.

4 Minutes de conversation et le sergent et sa compagnie revinrent. Visiblement, ce type fuit des malandrins qui ont tenté de l’intercepter et de lui voler ses marchandises.
Ni une ni deux, ce Talabeclandais refusait qu’on pique ses babioles et a forcer son canasson à cabrer et foncer, démolissant le barrage improvisé des malandrins. Après une longue course effrénée pour distancer les crétins, le cheval parvint étrangement à se libérer de son harnais ?
Ah oui, on oubliait de mentionner un coup de feu ayant manqué le marchand qui avait cisaillé le harnais du cheval…
Plus de force de traction à l’avant, la carriole perdit complètement le contrôle et sa roue gauche se démolit complètement contre « c’te putain de rocher aussi inutile et aimable qu’un Stirlandais ».
Il a malheureusement dû aller se cacher pour éviter que les malandrins ne le rattrape et ne lui fasse subir la justice des bandits qui n’est autre que « casser les dents après discussion, même si paiement il y a eut ».
Et le voilà donc ici, coincé et bloqué. Il était désemparé, ne sachant pas réellement quoi faire entre : partir et laisser toute sa cargaison derrière, tenter de reprendre ce qui lui a été volé ou bien pourrir ici à se lamenter de ses pertes, ce pour quoi il était visiblement partis pour.

Qu’Un Coup fit remarquer au sergent, après avoir demandé permission de parler, qu’il manquait une livraison d’approvisionnement ce matin. Lorsque l’on demanda au marchand ce qu’il transportait, miracle hasardeux qu’est la guigne de Ranald : cet homme transportait des vivres et munitions !
Quelle coïncidence ! Après vérification de certains de ses documents, car oui, il n’est pas bon de transporter des biens marchands dans l’empire sans avoir leur affranchissement et existence marqués sur un joli papier qui vous évitera la PENDAISON pour contrebande.

Bien sûr ça voulait dire une chose pour la troupe : « chic on va casser du bandit ! » « ça changera de la Drakwald ! »
Puis …
Le marchand dû tuer leur humeur en annonçant que les bandits s’enfuiraient certainement avec la cargaison s’ils voyaient un contingent entier de soldats arriver…
Il fallait donc jouer avec un peu plus de finesse.

Ni une, ni deux, on désigna, du moins le sergent désigna, les volontaires :
Adémar, Safran et Qu’Un Coup.
Le hasard faisait si bien les choses !

Leur mission : repérer le campement, analyser leurs défenses et tâter le terrain puis rentrer et faire son rapport. Le sergent a bien insisté : il fallait reprendre cette cargaison.

On partit donc, avec toujours ce crépuscule dans le ciel. Mais visiblement, la nuit n’allait pas tarder à tomber.


Ils parvinrent à trouver un point d’observation situé sur une colline non loin du lieu dit.
Là, les lumières vacillantes du crépuscule lointain permirent encore de percevoir les alentours de ce qui semblait être un campement avec des hommes. Il n’était pas très loin de la forêt, de la Drakwald. Une petite caverne se confondant dans les arbres devaient certainement servir à dissimuler butin et réserves. Des tentes ainsi qu’une tour de guet monté sur ensemble rudimentaire mais ingénieux de rondins de bois.
Safran compta une douzaine d’hommes, mais Qu’Un Coup repéra quelques chevaux, ou du moins une sorte d’étable ainsi qu’une charrue. Le marchand ne mentait pas : ces bandits avaient de quoi fuir s’il le fallait. En effet, la tour de guet se confondait aux arbres et masquait de quelque façon le campement. Ainsi si la troupe s’était pointé, les bandits auraient décampé sur le champ.
Les bois forment une barrière naturelle et servirait au repli, d’autant plus que l’on ne sait point combien d’hommes pourraient y être caché.

Que faire ?





*Shillings : monnaie qui fut utilisée en Autriche, dans certains pays scandinaves et en Grande-Bretagne.
Je ne prétendrais jamais connaître l’avenir car j’en connais plusieurs.
Il n’est jamais question d’une unité, mais d’un tout. Le destin est un mille-feuille aux saveurs improbables.



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Adémar
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Re: [Adémar Von Phumtar] Un pari risqué

Message par Adémar »

Le chant du coq retentit dans le campement. Sortant les hommes de leur sommeil pour une nouvelle journée dans le froid mordant de L’Ostland hivernal.
Adémar sortit de son lit avec quelques douleurs au dos et aux jambes. Sa blessure l’élançait un peu sous ses bandages. Il avait encore des traces de la course d’hier. Serrant les dents, il s’étira un peu et alla se rincer le visage dans la bassine de la chambre. L’eau froide acheva de le réveiller et lui remit les idées en place. Safran semblait avoir plus de mal pour se lever, mais à sa décharge, il avait un peu plus souffert du combat.

Une fois habillés, on descend dans la salle commune et on ingurgite un bout de pain accompagné d’alco… Non pas de bière cette fois. En lieu et place, on se contente de glace à peine fondu près de l’âtre. L’écuyer avait l’impression d’avaler des glaçons et son émail lui fit immédiatement comprendre qu’il n’appréciait pas ce traitement. C’est la faute au ravitaillement d’après le cuisinier, il avait du retard.
Après ca, on sonne le rassemblement à l’extérieur. Les soldats se dépêchent de sortir et de se mettre en rangs devant Arbercrombie en saluant.
" Repos soldats ! Aujourd’hui pas d’expédition dans la forêt. En effet, vous avez besoin d’exercice. Je vous laisse aux bons soins du sergent instructeur. Bonne journée soldats ! " Annonce t’il d’une voix claire et forte. Puis ses instructions données, il s’éloigne pour laisser sa place au sergent.

Pour s’échauffer, on fait de la course à pied autour du camp. Tout le long du trajet, on pouvait apercevoir des sentinelles faire leurs rondes dans la fraîcheur du matin. Certainement une manœuvre pour rassurer les troupes et donner un sentiment de sécurité.
" Enfin, si jamais les monstres de la veille donnent l’assaut sur le camp, je pense que nos pertes seront assez lourdes. " Se dit le jeune homme. Puis il reporta son attention sur sa respiration et son rythme de course.
Habitué à parcourir de grandes distances sur le domaine familial, cet exercice fut relativement facile pour lui. De plus, le fait d’inspirer de grandes bouffées d’air glacial avait l’effet d’un stimulant pour les soldats. Pour Adémar sentir l’air frais sur son visage avait un tout autre sens. Il pouvait respirer, ressentir, entendre son cœur battre dans sa poitrine et cela voulait dire qu’il était encore en vie. En y repensant, ils avaient réussi à s’en sortir, mais tout aurait pu très mal tourner. Plongé dans ses pensées, le jeune homme ne remarqua pas tout de suite que Safran avait quelques difficultés à suivre son rythme et que lentement, il finissait en fin de colonne.
C’est en tournant la tête pour lui poser une question que l’écuyer notifia l’absence de son compagnon. Un coup d’œil en arrière suffit pour le repérer. Il modula son allure pour revenir à son niveau et entreprit de l’encourager du mieux qu’il put.
" Punaise, il a vraiment eu de la chance d’avoir réussi à rentrer avec nous. Ils ne l’ont pas raté ses saloperies. " Nota t-il entre deux encouragements.

Une fois l’échauffement finis, le sergent accorda quelques minutes de pause. Assez pour laisser aux hommes la possibilité de reprendre leur souffle, mais pas trop pour éviter que les muscles ne se refroidissent.
" Bien maintenant les gars, on prend ses affaires et on part se balader. Vous allez voir, je vous ai préparé un bon parcours. "Annonça avec un sourire en coin le sergent. Ne sachant pas ce qui allait lui arriver, Adémar demanda innocemment aux autres ce qui allait se passer. Pour seule réponse il eu des rires et un " Tu verras gamin. ". Un peu vexé d’être pris de haut, le jeune homme se jura de leur prouver qu’ils avaient tort de le sous-estimer.

La longue marche en armes commença et le changement de décor était bienvenu pour Adémar. Enfin, il pouvait voir jusqu’à l’horizon sans arbres pour obstruer la vue ou de colifichets pour attiser son angoisse. L’air pur et frais était réellement bénéfique pour lui qui voulait se changer les idées. Cependant, la brise glacée sur son visage lui rappela les courses qu’il avait l’habitude de faire au château en chevauchant Sturm. Le souvenir très douloureux de la veille assombrie quelque peu son humeur et rendit plus amère cette marche.
Comme promis, Adémar se fit un devoir de rester dans la partie haute de la troupe en marche. Il poussa le trait au point de prendre un bouclier, deux épées et des gantelets parmi les soldats qui avaient le plus de mal à tenir la cadence. En prime il encourageait les autres en les provoquants gentiment à coups de "Allons les gars, vous le faites exprès d’avoir du mal pour me laisser devant ?" "Prouvez-moi que j’ai tort. ". Il ne se rendait même pas compte qu’il faisait en partie le travail du sergent avec ses encouragements.

Après plusieurs heures de marche, la troupe s’arrêta brusquement, ne sachant pas ce qui était à l’origine certains crurent que c’était la fin de la marche et s’assirent au sol pour reprendre leur souffle. Très vite, la bouche à oreille se fit et tout le monde sut qu’une carriole accidentée était sur le chemin de terre. Profitant de la pause inattendue, les soldats reprenaient des forces et Adémar passa restituer leur équipement à ceux qui les lui avaient confiés. Il vit aussi Gunther et Vrat échanger des pièces d’or visiblement dégoûtés. Un membre de la troupe lui indiqua discrètement que ces deux avaient parié que le nouveau ne tiendrait pas la cadence et serait un boulet pour les autres.
Un peu amusé de la situation, le jeune homme observait la discussion entre le sergent et le prétendu marchand.
Quelques minutes de palabres plus tard, le sergent revint vers ses hommes. Il fit un rapide briefing de la situation et de ce qui allait se passer.
" Ok, j’ai besoin de 3 volontaires pour cette mission. Alors disons… Toi, toi et allez toi aussi " dit-il en pointant successivement Qu’un coup, Safran et Adémar.
" Félicitations les gars vous voilà désignés volontaires. Merci de vous être proposés si spontanément. Bon alors, les ordres sont les suivants :
Repérage des lieux, nombre de bandits, étude des défenses puis retour ici sans se faire repérer. Compris ? Pas de zèle comme hier les jeunes hein ? Pas de questions ? Très bien rompez soldats ! "


Le trio prit ses affaires reçu des encouragements des autres puis partit dans la direction indiquée par le marchand. La nuit commençait à tomber et les ombres prenaient petit à petit leurs marques.

En montant en haut d’une colline Qu’un coup ordonna soudainement aux deux autres de se coucher au sol. Il avait repéré une tour de guet dissimulée dans les branchages.
"Une tactique très ingénieuse à n’en point douter, il est vrai" murmura l’écuyer en apprenant la nouvelle et constatant l’exactitude des propos de son compagnon.
Devant le regard interrogateur du forestier, Adémar s’excusa et répéta sa phrase en employant des mots plus compréhensibles pour le tireur. " C’est malin de leur part ".
En grognant Qu’un coup se concentra sur l’étude du campement. Safran lui avait commencé à dénombrer les ombres et les formes mouvantes qui s’agitaient dans le crépuscule.
Une fois, toutes les informations nécessaires le groupe repartit faire son rapport.

Surgissant des ombres près du sergent. Chacun fit son compte-rendu et Adémar dessina avec un bout de bois un croquis du camp dans la boue et la neige.
Une fois, le dessin finit avec les informations acquises, leur supérieur avait l’air pensif et échafaudait sûrement un plan pour prendre d’assaut les bandits.
Prenant son courage à deux mains, Adémar demanda la permission de parler.
" Accordé qu’est-ce que tu as à dire petit ? "

" J’ai réfléchi à une tactique et demande à pouvoir vous en faire part sergent. "

" Mhh dit toujours " Continua le sergent intrigué

" Merci monsieur. " Remercia le jeune homme qui se saisit du bâton

" Vous voyez ici, c’est apparemment ce qui leur sert d’étable et donc de moyen de fuite. Notre priorité est de nous en emparer pour leur couper la retraite. Or, à la moindre alerte de la tour, les bandits vont charger leurs chevaux et le chariot dans la perspective d’une fuite. Il faut donc occuper la sentinelle pour nous permettre de positionner les gars sans risques.

Ma stratégie est très simple. Je vais me faire passer pour un jeune engagé qui a déserté avec un compagnon. Pour ce faire je vais enfiler des vêtements déchirés, les couvrir d’un peu de boue pour ne pas laisser d’héraldiques visibles et un peu brusquer ma blessure pour souiller partiellement mes habits de sang. Le but est de capter l’attention de la sentinelle et vous faire gagner du temps pour vous déployer près de l’étable. Pour m’accompagner, je demande à Safran de venir avec moi. "
En disant ca Adémar se tourne vers lui et développe.
" Tu es blessé et moi aussi ce qui devrait ajouter du poids à nos justifications. Après une patrouille qui s’est mal terminée. On c’est enfuit de peur de représailles, puis nous sommes tombés sur le campement par hasard et nous voudrions les rejoindre. Voilà mon plan, qu'en dite vous sergent ?" Termina l’écuyer en se tournant vers le sergent en attente d’une réponse.
Modifié en dernier par [MJ] Le Cartomancien le 05 avr. 2021, 12:07, modifié 1 fois.
Raison : + 7xp et +2 (car c'est un bon plan, tu as retenu la conversation entre tes deux officiers la nuit dernière, bien vu) --> 9 xp, total cumulé: 68
Fiche wiki: wiki-v2/doku.php?id=wiki:fiche_ademar_von_phumtar
Compétences:
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équipement offensif:
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équipement défensif:
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Conseil d'ami : :mrgreen:
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"Je ne connais pas d’outil de négociation plus efficace qu’une armée impériale sur le pied de guerre"

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