[Geralt] Le massacre de Rossin

Les troupes régulières d'Ostland sont parmi les plus robustes et les plus coriaces de l'Empire, d'où la tête de taureau qu'elles ont adoptée pour emblême. Depuis Wolfenburg, le Comte Valmir von Raukov tient les rennes de cette province du nord.

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[MJ] Le Grand Duc
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Re: [Geralt] Le massacre de Rossin

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Le Jardin Mórr était à l’image de la bourgade, modeste et lugubre. Situé au pied du donjon, le cimetière était entouré d’un mur dans l’enceinte duquel s’amalgamaient tombes et végétation dense entourant une tour dévorée par le lierre, le caveau familial des Von Falmer. Des bougies illuminaient les marches de ce sinistre monument, éclipsant presque la lumière pâle que Mannslieb jetait sur cette nuit froide. Les grilles aux gonds grinçant avaient été ouverte par le prêtre de Mórr local, un vieillard rabougri qui disparaissait presque dans sa soutane. L’homme de foi s’était incliné aussi bas que ses reins usés le lui permettaient en présence des sommités de l’Ordre de la Couvée du Corbeau et se tenait désormais à bonne distance pour observer la scène qui allait suivre, debout entre deux pierres tombales et immobile comme une gargouille à la peau parcheminée.

Tout était prêt tel que Geralt l’avait ordonné.

Devant le caveau, un cercueil ouvert était posé à même le sol, et recouvert d’un linceul blanc : à l’intérieur gisait la dépouille tourmentée du fils du margrave. Des bougies avaient été allumée tout autour, dont les flammes vacillaient sous la brise froide venant du Nord. Des possessions appartenant au défunt, aussi, reposaient sur le couvercle du cercueil à côté et devaient l’accompagner dans sa dernière demeure : son arc de chasse favori, un cor à l’embout argenté, un torque torsadé et une toile dans un cadre en bois doré, probablement peinte par un artiste de passage ou commandée dans la ville la plus proche, représentant Otto enfant sur les genoux de son père, une femme debout derrière les couvant tous deux d’un regard protecteur.

De l’autre côté, face à cet autel, se tenaient les seuls témoins de cet enterrement si particulier. Il y avait Phillip, appuyé sur sa canne, dont le visage dur comme la pierre était tourné vers le cercueil. Il se tenait droit malgré son infirmité, digne dans la peine, mais ses épaules étaient écrasées par la solitude du père ayant perdu son fils. Il se tenait là, comme sourd au reste du monde, ne semblant tenir debout que par quelque sortilège. Ses mains gantées tremblaient sur le pommeau de sa canne et son esprit était assombrit par les remords, les regrets et les souvenirs amers. Pourtant il ne se tenait pas seul dans la douleur, car Gilda était à côté de lui. Vêtue d’une robe noire et le visage masqué par le voile du deuil, la veuve resserrait son manteau de fourrure en frissonnant sans quitter le cercueil de ses yeux rougis pour avoir tant pleuré. Un chapelet glissait entre ses doigts fins qui égrenaient les billes de verre comme autant de messages d’adieux envers celui qui allait rejoindre le Grand Veilleur. Au creux de son bras, dans un panier en osier et bien emmitouflé, la courageuse nordlander portait son fils, l’héritier de la seigneurie qui ne connaîtrait jamais son guerrier de père. Les dieux seuls savaient combien de malheurs ce nourrisson endormi portait déjà sur son front, et combien il allait devoir encore en affronter.

Derrière eux se tenait Carmen, vigie silencieuse, semblable à une statue sculptée dans la matière noir et brillante de son armure. La princesse de Bilbali veillait sans un mot, sa lance bénie contre elle, telle la protectrice du dernier repos. La natte serrée qui s’échappait de son morion estalien ne bougeait pas même sous l’effet du vent, et dans son regard sombre dansait la réflexion des bougies. Elle haïssait Geralt, la présence du Loup Blanc la dégoûtait, et pourtant dans ce Jardin sacré, la Porte-Lance faisait fi de ses sentiments pour se vouer entière à la tâche qui était sienne, celle de servir Mórr envers et contre tout. Non loin, enfin, étaient Geralt et le Padre Giovanni. Ce dernier, réticent tout d’abord, avait été convaincu par celui qui était devenu son disciple. Il se tenait maintenant à ses côtés, l’air grave et solennel en regardant lui aussi le cercueil et le linge blanc. Son front plissé était couvert par sa tignasse enchevêtrée et ses mains étaient croisées dans les larges manches de sa robe. Il était parfaitement immobile, une aura de sévérité sainte l’entourant, puis il baissa finalement la tête en faisant cliqueter son collier de chaînes et murmura une prière en tiléen, implorant son Saint Père de veiller sur eux.

Lorsqu’il eut terminé, et que la scène autour d’eux semblait figée comme par la main du peintre, le Frère-Questeur inclina la tête en direction du Loup Blanc pour lui indiquer qu’il était prêt.
Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois. Je vis avec mes gens, loin de la folie des hommes. La nuit je vole dans les sombres profondeurs de la forêt. Mon regard d'acier partout se pose, et sans bruit, comme le vent, je file entre les branches des arbres séculiers. Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois.

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Geralt
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Re: [Geralt] Le massacre de Rossin

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La cérémonie d'hommage au défunt Otto Von Falmer fut donc organisé comme le Loup blanc l'avait demandé. Si l'exploit du templier de retrouver la dépouille du malheureux héritier de Rossin avait su ravir d'une certaine façon le Margrave, le vision du corps de son fils enveloppé dans un linge destiné à masquer son corps en putréfaction avait également su lui faire ressasser d'horribles souvenirs, le goût de l'amertume et la rancœur remplissant désormais totalement l'âme du vieux seigneur. Son regard fixant la dépouille de son fils, nul doute qu'il aurait été capable à l'instant présent, de tout donner pour revenir en arrière, empêchant ainsi Otto d'aller chercher conseilles et divination auprès du peuple Stryganis... Habitude ayant causé sa chute.

Mais le passé... Ne pouvait être changé...

Rassemblés devant le caveau de la famille Von Falmer, au sein même du jardin de Mórr jonché de nombreuses tombes en majeur partie dévorées par la végétation, le cérémonial destiné à accompagner l'âme d'Otto auprès du Grand Veilleur ne serait donc présidé que de la famille la plus proche du défunt comme Geralt l'avait souhaité. Si pareil demande avait su étonner le Margrave ainsi que la femme du défunt, Gilda Von Falmer, les deux protagonistes avaient su se plier aux exigences du templier masqué, celui ci ayant été en mesure de ramener seul le corps du prince héritier de Rossin, là où toute autre tentative des plus doués et courageux hommes d'armes de Rossin avaient lamentablement échoué... De fait, Geralt avait su obtenir toute la légitimité dû à son rang auprès de la noblesse de cette sinistre bourgade, et désormais ceux ci l'écoutaient sans jamais trop rechigner.

Le corps de Otto avait donc soigneusement été déposé dans un cercueil finement ouvragé, lui même recouvert d'un linceul blanc, tandis que la tradition voulait qu'on enterre les morts avec leurs possessions les plus précieuses, de manière qu'elles puissent les suivre dans leur voyage auprès du Saint Père.
Le père Giovanni, qui jusque là avait été réticent quand au déroulement de pareille cérémonie suite à sa discussion avec Geralt plus tôt dans l'auberge, avait finalement dû se résoudre à obéir, que ce soit par respect hiérarchique, où bien tout simplement, parce que les mots du chevalier élu de Mórr lui servant désormais de disciple, avait su trouver écho dans le cœur glacial du frère questeur.
Tout était désormais en place, et la destinée saurait choisir l'issu et la tournure que prendrai cette sombre et triste nuit, tandis que le silence inquiétant du cimetière, n'était perturbé que par les pleurs incessant de Gilda, la jeune femme semblant inconsolable depuis qu'on lui avait ramené le corps de son défunt époux.
Ne pouvant perdre plus de temps, Geralt se décida donc à approcher la noble, alors que le Margrave quitta enfin ces sinistres pensées, pour porter toute son attention à l'encontre du chasseur de monstre.


"Pardonnez ma précipitation... Je ne peux que imaginer vos peines et la douleur qui vous dévore. Et pourtant... Comme j'ai su vous le dire lors de notre première rencontre : Les morts ne doivent pas être pleurés... Car si ils laissent un grand vide derrière nous... Mieux vaut se réjouir pour les vivants."

Nul réaction face à pareil propos, en particulier quand on savait à quel point le Loup blanc était attaché aux gens qu'il avait su perdre par le passé... Le chagrin et le désespoir ayant su lui nuire à de nombreuses reprises, mais ici face aux seigneurs de Rossin... Ce n'était plus Geralt mais bel et bien Eskel qui se tenait droit devant eux... Et si en d'autres temps, le discours qu'il tenait à l'instant T aurait été bien différent... Cette vie était maintenant derrière lui... pour le moment.

"Je ne connais que trop bien la difficulté que représente la perte de l'être aimé. Et pourtant Dame Gilda... Je vais vous demander d'être plus forte et plus courageuse encore que vous ne l'êtes actuellement."

Le Margrave fronça alors les sourcils, tandis que Geralt ne parvenait qu'à entrevoir faiblement le regard de la femme de Otto, dissimulé par un voile noirâtre.

"La mort... n'est pas une finalité en soit. Par ailleurs on pourrait même dire que ... personne ne disparaît jamais réellement totalement. La personne que nous sommes et la façon dont nous quittons ce monde... détermine ce que nous laissons derrière nous.

Votre mari... A connu un sort des plus horrible. Et son corps a été souillé par la noirceur et la malveillance régnant dans les bois où j'ai su le trouver. Je sais que ce que je vais vous dire est difficile à croire mais... Un fragment d'âme de votre époux est encore enfermé dans ce corps... Une entité... non... Un fantôme de ce qu'il fut erre dans le monde des vivants, rongé par la rancœur et le désespoir, celui ci est incapable de rejoindre les bras aimant du Grand Veilleur, car étant persuadé qu'il lui reste quelque chose à accomplir."

Le Loup blanc marqua l'arrêt dans ses explications, le commun des mortels ayant bien souvent dû mal à accepter ou croire, ce qu'il était incapable d'expliquer par lui même. Comportement majoritairement dicté par la peur et qui participait à l’expansion du mal dans le vieux monde, le fléau vampirique étant par exemple un maux qui n'était au mieux que de simples fables pour la majeur partie des vivants.

"Dans bien des situations, je ne fais que détruire ces entités... Mais dans des circonstances particulières... Je cherche à soulager les âmes des défunts de leur maux... Dans le cas de votre mari... J'ai bon espoir que c'est le sentiment de ne jamais pouvoir ne serait ce que apercevoir son fils, qui l'empêche de quitter notre monde pour rejoindre celui de l'au delà."
Le regard du Loup blanc se faisant désormais plus sombre et plus sérieux, il ploya alors le genou devant la Dame de Rossin, avant de lui expliquer les termes de la demande qu'il voulait lui faire :
"Je vais ici vous demandez un choix de raison plutôt que de cœur... Sur mon ordre, le cérémonial dirigé par le père Giovanni débutera. Nous appellerons l'entité à se dévoiler et ce que vous verrez... Ne sera au mieux qu'un simulacre de ce que fut votre époux. Bien souvent, ceux ayant connu une mort atroce, ont l'esprit rendu fou, tant le désespoir à su les corrompre.
La barrière entre le monde des vivants et celui des morts est en réalité bien fine... Et il n'est jamais bon de chercher à la percer.

Voici donc ce qui peut arriver : Si vous me laisser agir par ma propre volonté, je détruirai ce fantôme de Otto, et vous pourrez ensuite rendre hommage à la sépulture que vous avez su lui construire... Ou bien... Vous acceptez de montrer votre enfant à cette entité, dans l'espoir que ce simple geste soit suffisant pour apaiser son cœur, de manière qu'il rejoigne Mórr de sa propre volonté."
Logiquement, il semblait plus appréciable de se tourner vers le second choix, mais le chasseur de monstre préféra préciser nombre de détails destiné à limiter de potentiels mauvais évènements.

"Vous devez comprendre que votre discussion avec ce fantôme sera des plus limité. Répondez seulement à ces questions, sans jamais en relancer derrière... Si il peut voir votre fils, je ne peux permettre qu'il veuille ne serait ce que le toucher. Tout au long de l'échange, je me tiendrai à vos cotés, légèrement en avant de manière à ce qu'il ne puisse jamais rien vous arrivez à vous ou votre enfant. Il existe une possibilité pour qu'il soit agressif ou même odieux avec vous... Restez forte et passez outre de ceci... Il n'est après tout que le reflet du ressentiment de votre mari au moment de sa mort."

Geralt tourna alors son regard vers le Margrave pour lui ordonner également quelques instructions :

"Seigneur de Rossin... Il vous sera demandé de garder le silence durant toute la cérémonie... Moins il y a d’interlocuteur et plus simple sera la tâche de guider calmement l'âme de votre fils vers Mórr.
Moi même et Dame Gilda seront les seuls à pouvoir échanger avec lui... C'est extrêmement important."


Il posa alors cette ultimatum à Gilda Von Falmer :

"Le temps de l'enterrement... Mon épée et ma vie seront votre ma Dame... Quelque soit votre choix : Ferez vous celui de l'amour, l'idée de n'apercevoir ne serait ce que quelques instants l'amour de votre vie étant plus fort que tout ? ... Ou bien celui de la raison, car préférant ne laissez courir aucun risque quand à la sécurité de votre fils ?"

Attendant désormais quel chemin choisirai de prendre la destinée, le Loup blanc se tenait maintenant près à satisfaire les demandes de Gilda.
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Geralt, Chevalier renégat de l'Ordre du corbeau

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Re: [Geralt] Le massacre de Rossin

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Gilda écouta le templier sans faillir, ses grands yeux bleus et froids toujours fixés sur le cercueil qui contenait le corps décrépi de son défunt mari. Sous le voile noir lui couvrait la tête, la veuve affichait un air indéchiffrable qui se transforma bientôt en une expression résolue, sourcils froncés et tremblant à mesure que le Loup Blanc lui décrivait dans quelles circonstances abjectes et avec quelles souffrances Otto était parti dans l’au-delà. Elle sera plus fort la corbeille en osier contre son sein, dans laquelle dormait le nourrisson, et tourna la tête vers Geralt en planta son regard dans le sien à travers la dentelle qui tombait sur son visage.

- « Appelez-le, sire Eskel. Appelez mon mari. » lui dit-elle, et sa voix ne vacillait pas.

Alors, sur un signe de tête de Geralt, le Padre Giovanni s’avança sous les lunes jumelles et retira doucement le linceul posé sur le cercueil pour dévoiler la dépouille putréfiée d’Otto von Falmer. La peau du visage était craquelée et parcheminée, ses joues étaient creusées par les vers et il ne restait que deux globes blancs dans les orbites. Quelques touffes de cheveux subsistaient sur le crâne et tout le corps n’était plus que chairs nécrosées et tourmentées. Gilda ne put retenir un haut-le-cœur tandis que Phillip chancela sur sa canne, retenu par Carmen avant de reprendre sa pose immobile.


- « Ô Père protecteur, vous qui régnez sur le Royaume éternel des âmes. » clama Giovanni en écartant les mains, paumes vers le ciel. Plus loin, entre deux pierres tombales, le vieux prêtre de Mórr de la bourgade s’agenouilla difficilement à cause de son grand âge. « La haine empêche feu Otto von Falmer, l’un de vos fidèles sujets, à trouver le chemin vers votre Jardin. Ô Mórr, gardien des rêves et du sommeil éternel, autorise cette âme aveugle à te joindre. Dissipe sa confusion, efface ses peines, prends-le auprès de toi pour qu’il te serve à jamais. Nous t’en conjurons. »

Le Frère-Questeur joignit alors les mains et récita une prière en langue classique, le front baissé. Sa voix psalmodiait comme un tonnerre lointain, roulant et grondant sur un air monotone. La brise froide se transforma en de puissantes bourrasques qui agitaient la robe de l’homme d’église tandis qu’il priait avec ferveur. Des tourbillons de feuilles mortes se levaient dans le cimetière et la tresse d’ébène de Carmen se balançait comme la corde d’un pendu. Giovanni, alors, termina son incantation et saisit un couteau caché dans sa soutane. Il s’entailla l’intérieur de la main et laisser parler son sang sur le corps décompensé d’Otto en serrant le poing au-dessus du cercueil.

- « Je t’invoque, âme en peine ! Marche parmi les vivants une dernière fois, et disparais à jamais ! » invoqua le prêtre d’une voix de stentor.

Ailleurs, un tel rituel aurait attiré le courroux des mórriens. N’importe quel membre du clergé aurait crié à l’hérésie et châtié sans pitié les blasphémateurs. Mais il s’agissait ici de l’Ordre de la Couvée du Corbeau, fanatiques parmi les croyants, dont les pratiques contestées pour servir leur Dieu au mieux se rapprochaient parfois dangereusement de celles de leurs pires ennemis.

Et dans un silence de mort, le cadavre se mit à rendre une vapeur épaisse comme un champ fraîchement retourné après une averse estivale. Ces volutes fétides se rejoignaient au-dessus du cercueil pour esquisser une forme vaguement humaine, vêtue d’une pèlerine déchirée dont la capuche masquait le visage. Un glapissement retentit depuis le cimetière et le vieux prêtre, rendu fou par cette profanation, s’élança avec l’énergie du désespoir en espérant probablement interrompre le rituel qui se déroulait sous ses yeux. Mais c’était sans compter sur le Padre Giovanni qui, s’étant reculé, saisi son confrère âgé au col avec une poigne solide et le garda contre lui sans même lui adresser un regard.

Le fantôme d’Otto termina de se former et flotta ainsi au-dessus de sa propre dépouille, avant de décrocher horriblement sa mâchoire pour articuler quelques mots.


- « Mon fils … elles ont pris mon fils … » La voix était caverne, comme provenant des tréfonds de la tombe.
- « Gilda, non … » chevrota Phillip en voyant sa belle-fille s’avancer vers le spectre de son fils.

La jeune femme s’avança en tremblant et tomba à genoux aux pieds du cercueil, en larmes.


- « Non mon amour, non … Regarde ton fils, je te le présente. Il porte le nom de son père, Otto, et il sera fort et courageux, comme lui. Pose ton regard sur lui, mon aimée, et sois en paix auprès du Veilleur. » sanglota-t-elle en levant le panier d’osier devant elle.

Le fantôme resta interdis un instant, puis descendit lentement du cercueil et s’avança vers Gilda et l’enfant tandis que sa pèlerine de brume volait derrière lui. La princesse de Bilbali s’approcha à grands pas et arma sa lance bénie, prête à frapper l’esprit.
Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois. Je vis avec mes gens, loin de la folie des hommes. La nuit je vole dans les sombres profondeurs de la forêt. Mon regard d'acier partout se pose, et sans bruit, comme le vent, je file entre les branches des arbres séculiers. Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois.

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Re: [Geralt] Le massacre de Rossin

Message par Geralt »

Ainsi Gilda Von Falmer avait parlé... Rongée par le chagrin dû à la perte de l'être aimé, la jeune femme animée d'une détermination sans faille, ordonna au templier masqué d'accomplir sa volonté : Elle qui n'avait pu être aux côtés de son mari au moment de sa mort, saurait lui venir en aide tandis que son âme en peine vagabondait dans le monde des vivants... Otto avait connu un sort des plus abominable, avoir la chance ne serait ce que d'apercevoir son fils était ainsi le présent que son épouse pouvait au mieux encore lui offrir.

D'un hochement de tête, le loup blanc s'exécuta, tout en faisant signe au Frère-questeur Giovanni de commencer la cérémonie destinée à guider l'âme du fils du Margrave auprès du Saint Père.
Qu'importe ce qui pourrait arriver désormais, le choix de Gilda avait été prononcé, et le destin s'en retrouverai ainsi chamboulé... En bien ou en mal...

L'ambiance du cimetière se fit alors plus pesante, et les differents protagonistes présents ne purent que contempler en silence et non sans crainte, le maître de cérémonie dont l'ardeur à la prière et la foi qui brûlait en lui, étaient les preuves de sa total dévotion envers Morr.
Se tenant aux côtés de Gilda, Geralt observa le déroulé du rituel orchestré par le prêtre... Si sa maîtrise des dons de Morr était bien loin d'égaler la sienne, il profita ainsi de ce moment pour apprendre, voulant perfectionner cette nouvelle force acquise après son retour du Val gris.
Si la foi était l'essence même du pouvoir du prêtre, le sang semblait être aussi un vecteur nécessaire pour accomplir pareille prodige qu'était d'appeler une âme à se dévoiler aux yeux des vivants...

N'était pas la d'une certaine manière assez ironique de voir que... Sur ce point, la magie du culte et celle des vampires avaient quelques similitudes ? En d'autres circonstances, le chasseur de monstre aurait sans doute pu en rire, tandis qu'il sentait dans sa main droite, des picotements aux bouts des doigts et qu'il toussa l'espace de quelques secondes, seul son venant ici perturber ce moment solannel.

Et puis, une brise anormal et aussi froide que le souffle de la mort vint traverser le cimetière, le sifflement du vent circulant à travers les tombes jonchant le lieu, donnant l'impression de produire un son d'outre tombe, les morts semblant maudirent les vivants d'être ainsi troublés dans leur sommeil éternel.
Une brume s'echappa alors du corps putréfié de Otto Von Falmer, celle ci s'accumulent jusqu'à former une forme humanoïde à la silhouette cadavrique, l'entité croisé par Geralt dans le cimetière Stryganis se dévoilant alors avec effroi aux vivants sur place.

La forme brumeuse à l'allure terrifiante, se relança alors comme lors de sa première rencontre avec le templier aux cheveux blancs, dans une longue complainte, maudissant ainsi celles lui ayant ôté la vie, pleurant dans le même temps un fils qu'il pensait lui avoir également été volé par la vampire Lahmiane Lucretia.
Ne pouvant totalement masquer son effroi derrière son voile et malgré les craintes du Margrave contemplant les événements sans pouvoir intervenir, la noble Gilda s'avança alors en direction du cercueil, ne pouvant que se jeter au sol devant le fantôme de son bien aimé, tandis qu'elle lui montra son jeune fils, des larmes glissant le long de ces joues alors qu'elle tentait de faire entendre raison à Otto que l'heure était arrivé pour lui de recevoir la bénédiction du Grand Veilleur, pour qu'il puisse accéder au repos éternel...

Le fantôme contemplant alors la jeune femme et l'enfant qu'on lui tendait désormais, se mura dans le silence pour finalement s'approcher lentement de cette famille qu'il avait perdu.
Pareil comportement entraîna immédiatement une réaction de défense de Carmen, la jeune femme armant alors sa lance, tandis qu'elle était prête à occir sa cible...
S'était sans compter l'intervention de Geralt qui lui fit signe de baisser son arme, lui même se plaçant devant Gilda et le nourrisson, s'interposant ainsi sur la trajectoire du fantôme.


"Seigneur Otto Von Falmer... Il y a certaines limites qui régissent les rencontres entre les vivants et ceux qui sont morts..."

Par ces mots, le templier expliquait qu'il ne pouvait autoriser un contacte physique entre l'entité et Gilda et son fils. Même le Loup blanc qui, par ses actions passées s'était plongé dans la corruption et la décadence, ne connaissait que trop bien le prix qu'on pouvait payer en tentant de briser la maigre barrière reliant les morts aux vivants. Sans compter que, si il avait misé sur une résolution pacifique au problème que pouvait représenter l'entité symbole de la colère et du désespoir de Otto, il n'en était pas moins qu'il ignorait tout des intentions précises du fantôme. Mieux valait préserver un nourrisson et sa mère d'un possible coup de folie de cette forme brumeuse à la mâchoire fracturée et pendante.

"J'ai respecté ma promesse... J'ai emmené votre corps loin de cette forêt maudite qui vous a vu périr... Vous êtes désormais entouré de l'amour de vos proches : Votre père, votre femme... Et même votre fils..." Geralt posa un bref coup d'œil vers le petit être innocent, enroulé dans des linges le protégeant du froid, avant de reprendre :"Dans la mort, je vous ai donné la possibilité de voir votre enfant... Une chance que beaucoup non jamais eu... Mais... L'heure est venu Otto... L'heure de répondre à l'appel du Saint père, d'oublier votre rancœur et votre chagrin et ainsi... Rejoindre le jardin de Morr pour y connaître le repos éternel...

Je sais que l'idée de disparaître peut sembler terrifiante mais... Vous continuerez de vivre à travers votre héritier, en devenant cette volonté qui saura le faire devenir le dirigeant juste et brave que Rossin aura besoin dans ces heures les plus sombres."


Le fantôme totalement figé, contemplait désormais Geralt, sans que rien ne puisse transparaître de sa pensée ou de ces intentions réels.

"Par votre sacrifice... Je trouverai Lucretia von Shwitzerhaüm et j'accomplirai votre vengeance... À vous et à tous ceux qui ont un jour pu croiser sa route.

Otto Von Falmer... Laissez vous guider par l'appel du protecteur du royaume de l'au delà..."


Pour la première fois, le Loup blanc saurait il sauver l'âme du fils du Margrave ? Où bien son passif de violence, et son propre désespoir lui prouverai t'il à nouveau le mauvais choix qu'il avait fait de ramener la dépouille de Otto à Rossin..

Les prochaines minutes sauraient être décisif sur le long chemin de la rédemption que Geralt cherchait à arpenter.
Modifié en dernier par [MJ] Le Grand Duc le 24 mars 2020, 15:44, modifié 1 fois.
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Geralt, Chevalier renégat de l'Ordre du corbeau

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Re: [Geralt] Le massacre de Rossin

Message par [MJ] Le Grand Duc »

Le fantôme approcha une main cadavérique vers le nourrisson lorsque Geralt s’interposa entre lui et Gilda. Il poussa alors un sifflement de rage et la matière éthérée qui semblait le composer se mit à vibrer comme si elle était sur le point de se briser.

- « Non … Non … NON ! » hurla-t-il de sa voix d’outre-tombe, qui semblait résonner comme venant d’un écho lointain. « Tu ne me prendras pas mon fils. Il est à moi ! »

Et l’esprit s’envola subitement, s’extirpant du cercueil pour tourner autour de la scène avec un cri de désespoir avant de fondre sur le templier. Carmen réagit dans la seconde en se jetant au-devant de Gilda et de l’enfant pour les protéger tandis que le Loup Blanc s’apprêtait à affronter le spectre d’Otto von Falmer.

Comme indiqué sur Discord, Geralt dépense 2 pdc envers Mórr pour conférer à son arme des dégâts magiques pendant 1d3 = 2 tours.
Les dégâts infligés par le fantôme ignorent l’armure et régénèrent ses points de vie.

Tour 1

Attaque de Geralt (+1, Arme de prédilection) : 14, réussie, 1 degré de réussite.
Esquive du fantôme : 16, ratée.
Le fantôme perd 46 + 3 (Coup puissant) = 49 points de vie.

Attaque du fantôme : 4, réussie, 6 degrés de réussite.
Esquive de Geralt (+1, Acrobatie de combat) : 16, ratée.
Geralt perd 19 – 1 (Coriace) = 18 points de vie. Il lui en reste 53.
Le fantôme récupère 18 points de vie.

Attaque de Geralt (+1, Arme de prédilection) : 14, réussie.
Le fantôme perd 45 + 2 (Coup puissant) = 47 points de vie.
Il est vaincu !
La lame bénie de Geralt fendit l’air une dernière fois en éclairant le cimetière de ses flammes blanches et le fantôme s’évapora avec une longue complainte qui vrilla les tympas de toutes les personnes présentes.

Un silence de mort tomba sur l’endroit, aussi lourd qu’une chape de plomb. Le vent même semblait être tombé. Gilda, couchée au sol par Carmen et qui tenait fermement son nourrisson contre elle, se laissa aller à ses sanglots tandis que la princesse de Bilbali redressait sa lance maintenant que la menace était écartée. Phillip, le vieux seigneur, regardait l’endroit où un instant auparavant se tenait le spectre fou de colère qui fut un jour son fils.


- « Partez, maintenant. » souffla-t-il d’une voix tremblante, les jointures de ses mains blanches à force de serrer le pommeau de canne. « Ne revenez plus jamais à Rossin. »

Le Padre Giovanni lâcha son homologue et quitta l’endroit sans autre forme de procès, Carmen à ses côtés. La tâche de l’Ordre de la Couvée du Corbeau était accomplie, il n’y avait plus lieu de s’attarder céans. Les mórriens, peu loquaces, ne se s’arrêtèrent pas pour répondre au margrave ou consoler la veuve qui pleurait au pied du cercueil, un nourrisson vagissant dans les bras.
Je te laisse décrire le combat et parler aux personnes présentes si tu le désires. Si tu poses des questions je ferais un flashback prochain post pour y répondre.
+2 pdc envers Morr


Les templiers de Mórr étaient assemblés dans la pièce commune de l’auberge, vide de clients. Même le tenancier s’était éclipsé, visiblement mal à l’aise en présence de cette sombre compagnie.
Sur une table centrale avait été déposée la cuirasse d’Otto von Falmer, récupérée sur son cadavre desséché après le combat de la clairière. C’était une pièce de qualité, probablement produite par un artisan chevronné. L’acier était brillant après que Julan ai frotté le plastron avec un torchon mouillé pour enlever la boue et le sang, et quelques poinçons discrets indiquaient que l’armure avait été réparée et entretenue par le passé, et avant donc servi. Mais ce qui intéressaient les mórriens n’étaient pas l’équipement, ou plutôt pas pour son usage premier.

Chacun se tenait à distance respectable, immobile et les bras croisés sur le torse ou mains dans le dos. Seul Emilio, le prodige de la Confrérie des Prophètes des Derniers Jours, était assit devant la cuirasse. Ses yeux aveugle se braquèrent sur Geralt lorsque ce dernier arriva et le voyant lui fit signe de s’avancer d’un geste lent.


« Voici le miroir dans lequel nous devons nous plonger, Loup Blanc. » lui dit l’enfant de sa voix énigmatique. « Le Grand Veilleur nous montreras une scène figée dans le temps, à un endroit donné, à un instant donné. Est-ce celle qui s’est passée cette nuit fatidique ? Peut-être, peut-être pas. Mais la vraie question n’est pas celle-là, car elle est la suivante : es-tu prêt à accepter ce que tu t’apprêtes à découvrir ? Nombreux sont ceux à avoir perdu la vue en voulant voir. » prévint-il en tendant sa main d’enfant.
Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois. Je vis avec mes gens, loin de la folie des hommes. La nuit je vole dans les sombres profondeurs de la forêt. Mon regard d'acier partout se pose, et sans bruit, comme le vent, je file entre les branches des arbres séculiers. Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois.

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Geralt
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Re: [Geralt] Le massacre de Rossin

Message par Geralt »

Une nouvelle décision... Un nouvelle échec... Le destin avait offert son jugement, et celui ci fut bien différent de celui qu'avait espéré le Loup Blanc en amenant la dépouille de Otto Von Falmer auprès des siens...
Bloquant la trajectoire du fantôme, Geralt devenant ainsi le dernier barrage entre le ressentiment et le désespoir du fils du Margrave face à la pure innocence émanant du petit nourrisson à l'abri des bras de sa mère, amena l'entité cadavérique à une réaction totalement irréfléchi, la logique et l'espoir qu'avait tenté d’insuffler en lui le Templier, ne parvint pas à dépasser l'amertume et le trop grand chagrin qu'avait fait germer en Otto la fin de son existence.
Malgré l'aide que le choisi de Morr avait tenté de lui offrir, l'esprit ne vit en lui qu'une nouvelle menace, voulant à tout prit l'empêcher d'être auprès de son fils, et la folie dont l'esprit de l'héritier de Rossin était emplit fut si forte... qu'il ne put s'empêcher de libérer la rage qu'il contenait depuis trop longtemps déjà.

Au travers d'un horrible cri d'agonie, l'entité se déchaina dans la salle, virevoltant à la manière d'une brume totalement déchainé, tandis que déjà, Carmen se jeta sur Gilda Von Falmer et son enfant, de manière à les protéger de la potentiel futur tragédie qui allait s'accomplir.
Mais le Loup blanc ne pouvait accepter que tout se termine ainsi... Pas ici... Pas cette fois !


"Otto Von Falmer ! Je vous conjure d'écouter ma voix ! Ne laissez pa..."
Mais il était bel et bien trop tard... Sans plus attendre, l'esprit vengeur se mouvant d'une façon aussi rapide qu'imprévisible, plongea vers le Templier alors qu'il le frappa violemment au niveau du torse, sa main pourrissante donna l'horrible sensation de le transpercer de plein fouet, offrant une douleur similaire à celle qu'il pouvait connaître lorsqu'une lame lui sectionnait les chairs... Sauf que ici, nul trace de sang ou de blessure visible à proprement parler. Non... L'attaque de Otto Von Falmer avait comme frappé l'âme de Geralt directement.
Sous l'effet de la drogue, et fière d'une grande expérience du combat, le templier recula d'un pas mais ne flancha pas, alors que son opposant se retira, de manière à préparer un nouvel assaut.

Le regard perdu dans le vide, Geralt n'eut dès lors plus la moindre réaction, les hurlements déchainées du fantôme ne transperçant plus son ouïe tandis qu'il semblait être perdu dans les méandres de son esprit.
Il avait tenté de sauver l'âme de Otto Von Falmer... Et prenait de plein fouet l'échec cuisant de sa tentative... Lui qui dans cette nouvelle vie sous le regard bienveillant du Saint père, avait tenté ne serait ce que de racheter une petite parcelle de tout le mal qu'il avait pu faire ces derniers mois... Cette chance lui avait été retiré d'une façon aussi cruel que rapide.
Devant la scène de chaos qui se dessinait devant lui au sein du jardin de Morr, une nouvelle apparition décida de se dévoiler, jeune adolescente à la chevelure rouge, le visage crasseux à la manière d'une enfant des rues... La Karla qu'il avait jadis abandonné dans les rues de Altdorf et à la cruauté du monde :


*Tu ne pouvais pas le sauver Geralt... Et tu ne pourras pas non plus me sauver... Tout est écrit...* Ces mots raisonnèrent à travers Geralt, celui ci restant de marbre tandis qu'il ne trouva nul réponse à fournir à ce reflet du passé. Les paroles de la jeune fille, semblait ici être d'une sincérité aussi cruel que troublante... Pour la première fois depuis longtemps alors que son esprit malade s'amusait à se jouer de lui en faisant remonter à la surface des fantôme de son passé... Cette fois ci il n'y avait nul trace de moquerie et nul menace... Simplement la vérité... L'horrible vérité : Au moment venu... Personne ne saurait être sauvé...

La réalité fit sortir le loup blanc de sa torpeur, tandis qu'à nouveau, le fantôme du fils du Margrave chargea, donnant lieu à une réaction du chevalier blessé, qui dans un hurlement de rage accompagné d'un mouvement aussi vif que violent, fit fendre l'air à son épée qui au contacte de l'air s'enflamma d'une façon bien supérieur à tout ce qu'elle avait pu faire depuis qu'elle était passé des mains de Massimo à celle du chasseur de monstre.
L'épée aux flammes blanches et pures frappa alors Otto Von Falmer, tandis que le contact entre l'acier magique et de l'entité créa un puissant mais bref éclat de lumière qui fit disparaître toute obscurité en cette triste nuit.
Le fantôme poussa alors un horrible cri de complainte et d'agonie, disparaissant aussi soudainement qu'il avait fait son entrée au sein du royaume des vivants, ne laissant derrière lui rien d'autre qu'une sinistre brise glacial se déversant alors sur l'ensemble du cimetière.
Un silence s'installa, tandis que celui ci ne fut perturbé que par les sanglots incessant de Gilda Von Falmer, et des pleurs de son jeune enfant, sans aucun doute réveillé par les hurlements de son père dont l'âme avait été détruite.
Le Margrave, en état de choc et ne pouvant plus contenir la colère qui bouillonnait maintenant en lui tandis qu'il ne parvenait plus à détacher son regard de l'endroit précis ou Geralt avait porté le coup fatal au spectre de son fils, congédia l'ensemble des Templiers, non sans leur offrir la moindre reconnaissance quand à l'action qu'ils avaient pu mener... Pire encore, sous le ton d'une menace non dissimulé, il ordonna à ceux ci de quitter au plus vite Rossin sans jamais y revenir, ce à quoi Giovanni et Carmen acquiescèrent non sans attendre le moindre ordre de la part du Templier masqué.
Lorsqu'il arriva à sa hauteur, le frère-questeur se figea quelques secondes auprès de Geralt, le silence dont il fit preuve surpassant tous les discours qu'il aurait pu offrir à son disciple : Celui ci avait tenté de prévenir Geralt de l'erreur que pouvait être l'idée de ramener la dépouille de Otto Von Falmer ici... Force était de constater qu'il ne s'était pas trompé.

Désormais seul avec le Margrave et la veuve de Otto, Le loup blanc posant un genou au sol, fit glisser ses doigts à l'endroit exacte où le fantôme avait été vaincu. Emportant alors avec lui un peu de terre et de poussière en provenance même de ce lieu saint que représentait un cimetière protégé par le Saint Père en personne, les connaissances de Geralt qu'il avait reçu auprès de l'Ordre dans ses jeunes années, lui avait en effet appris qu'il existait bien des armes autre que le feu et l'argent face aux ennemis de Morr... La terre d'un tertre ou d'un lieu de culte dédié au Grand Veilleur en faisant ainsi parti.
Posant alors son regard en direction de Gilda, le Loup blanc ne pensant pas être le plus à même de lui offrir le moindre réconfort, ne put alors que dire d'une voix emplit de monotonie et de regret :


"Je... Je suis désolé."

Et ce fut ainsi que Geralt quitta le cimetière, maintenant connu comme étant la dernière demeure de Otto Von Falmer, victime de la cruauté de Lucrétia Von Shwitzerhaüm.



******



Rassemblés dans la salle commune de l'auberge où ils avaient établit leur QG, l'ensemble du groupe composant la force de frappe de l'Ordre de la couvée du corbeau chargé de traquer et tuer la fille Lahmiane se tenait désormais autour d'une table où siégeait tristement l'armure de Otto, aux armoiries de la famille Von Falmer.
Si aucune remarque ne se fit concernant les évènements qui avait eut lieu au cimetière en compagnie de Carmen et de Giovanni, l'ensemble des protagonistes présents arboraient une mine pensif et fermé. Seule Emilio, se tenant sagement assit sur une chaise, arborait toujours cette expression sereine et calme, tandis qu'il attendait l'arrivée du Loup blanc.

Le jeune prodige de la Confrérie des Prophètes des Derniers Jours n'eut pas long à attendre, car le chasseur de monstre vint à rejoindre le reste du groupe après avoir passé de longues minutes dans sa chambre à s'apposer les soins d'usage pour soulager ses vieilles blessures dû à sa confrontation avec le Satyre blanc, mais également les plus récentes suite à son altercation avec le fantôme de Otto Von Falmer.
Prenant maintenant place auprès de ce prophète destiné à retranscrire les mots et les ordres du Saint Père, Geralt écouta le jeune enfant lui expliquer alors qu'ils allaient plongé ensemble dans ce miroir que pouvait être l'armure qu'il avait récupéré au sein des restes du camp Stryganis, et qui selon l'idée du Loup Blanc, avait pu à un moment donné, refléter ne serait ce qu'un court instant le reflet de Lucrétia ou bien de Dohkara de Soya.

Mais...

Le jeune enfant lui indiqua que bien des braves et bien des fous, avaient tenté de voir au delà du passé, du présent, ou bien de l'avenir... Et nombreux avait été ceux qui, ne supportant pas ce qu'ils avaient pu voir... En perdirent la tête ainsi que la vue... Et ce... Pour toujours !
Sombre et funeste destin qu'envisageait ici le jeune Emilio pour Geralt, aussi cette nouvelle épreuve serait un bon moyen de tester sa foi car en plus d'entrer en communion avec Emilio... C'était avec Morr lui même que Geralt allait voyager dans les méandres du temps.
Qu'importe ce que le Loup blanc pourrait voir... Aveugle il l'était déjà d'une certaine manière, lui qui ignorait tout jusqu'au physique même de Lucrétia, ou bien encore du passé et des choix qui avait poussé Karla à rejoindre les Dieux Sombres... et pire encore peut être même la non vie désormais...


"Je dois savoir... Et... Je dois la voir Emilio... Que notre père me montre le sombre héritage que j'ai laissé il y a dix ans derrière moi... Dans cette sombre ruelle d'Altdorf."

Geralt posa alors sa main dans celle du prodige, tandis qu'il ferma son œil encore valide pour finalement se sentir partir à travers les couloirs obscurs du temps.
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Modifié en dernier par [MJ] Le Grand Duc le 03 avr. 2020, 00:49, modifié 1 fois.
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Geralt, Chevalier renégat de l'Ordre du corbeau

For 12 | End 12 | Hab 14 (*+1) | Cha 8 (*+2) | Int 12 | Ini 14 | Att 14 | Par 14 | Tir 14 (*+1) | FOI 11 | NA 3 | PV 95/95
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Re: [Geralt] Le massacre de Rossin

Message par [MJ] Le Grand Duc »

+1 terre de tertre
-1 trousse de soin
+15 pdv par jour jusqu’à ce que tu récupères tous tes pdv ou jusqu’à la prochaine blessure.

Alors Emilio posa une main sur la cuirasse d’Otto von Falmer, tandis qu’il ferma son poing d’enfant dans celle de Geralt, et planta son regard pâle dans l’œil valide du Loup Blanc, derrière le masque de fer. Ils plongèrent ensemble dans l’abîme qui sembla s’ouvrir d’un coup sous les pieds du templier et dans lequel la salle de l’auberge s’engouffra avant de disparaître pour que tout autour ne soit plus que noir et néant.

Geralt se réveilla dans une matière, sous une autre forme, voyant à travers cet hôte sans qu’il ne puisse agir ou parler. Etait-il une ombre dans le reflet de cette cuirasse ? Etait-il son porteur ? Il n’était que le passager invisible en visite dans un autre espace-temps, témoin silencieux d’évènements déjà passés dans ce plan, mais peut-être à venir dans un autre. Sa vision, du reste, était dénuée de couleurs et tout n’était qu’un dégradé de noir et blanc. Les formes étaient brumeuses et les déplacements saccadés, et le son des voix et du sabot des chevaux sur le sol de la forêt résonnaient avec l’écho d’un monde lointain.

Il voyait l’encolure d’une monture et deux mains gantées de fer qui tenaient les rennes, et un mouvement de bas en haut régulier lui indiquait qu’il avançait au trot. Autour de lui, une forêt de pins et de rochers dans un relief qui descendait pour former une cuvette. Derrière lui, le martèlement des sabots. Plusieurs cavaliers l’accompagnaient, et les crissements des armures les désignaient comme des chevaliers.


- « Les hommes de Deimark sont en position autour du camp de ces sales gitans, Herr Von Falmer. Ils attendent le signal pour attaquer. » lança une voix quelque part, comme brouillée par la distance tant spatiale que temporelle.
- « Rappelez-vous que nous sommes ici pour les sorcières. Si nous pouvons épargner les styganis, nous le ferons. » gronda une autre voix, qui semblait venir de Geralt lui-même, et qui était celle d’Otto.
- « Et s’ils refusent de nous les livrer ? »
- « Alors, par Ulric, nous n’aurons d’autre choix que de les massacrer tous » répondi le fils du margrave, lugubre.

Le sentier forestier descendait jusqu’à une clairière que Geralt reconnu, car c’était celle où les gens du voyage avaient dressé leur dernier campement. Le templier se vit trotter jusqu’aux roulottes, où les stryganis se rassemblèrent avec inquiétude pour accueillir les cavaliers. Il assista à la trahison de Chavo, et aux mensonges des gitans qui souhaitaient protéger les sorcières. Puis il se vit faire demi-tour, et retourner sous le couvert des arbres avec ses chevaliers, tandis qu’une voix sortait d’un heaume, parmi ces soldats aux visages que le souvenir ne permettait pas de discerner.


- « Otto, mon ami, tu es sûr de ce que tu fais ? Ces femmes, ces enfants. Il doit y avoir un autre moyen. »
- « Nos terres ont connu la Tempêtes du Chaos. Nos terres ont été ravagées, nos villages brûlés, nos sujets assassinés. Les monstres et les pillards continuent de rôder partout en Ostland, de la côte au Sud de la Forêt des Ombres. Je ne permettrais pas que des sorcières s’ajoutent à ces maux. Père ne le permettrait pas. Je suis l’héritier du margrave de Rossin, il est de mon devoir de protéger notre domaine, quel qu’en soit le prix. »

Et soudain, comme lorsque la fumée tourbillonne violemment lorsque l’on souffle dessus, tout devint flou. Un éclair blanc passa, un cri spectral retentit et vrilla l’esprit de Geralt, et des hennissements terrifiés firent siffler ses oreilles. Les images étaient saccadées, confuses. Des chevaliers baissèrent leur lance pour charger, un cor résonna, une clameur dans la forêt autour de la clairière, les appels à l’aide des gitans plus loin. Les mots d’une malédiction claquèrent dans l’air, roulèrent comme le tonnerre. Geralt sent le cœur d’Otto von Falmer battre sous la cuirasse, comme si il le tenait entre ses mains.

« RETIENS TES HOMMES, OTTO VON FALMER, ET NE TOUCHE POINT AUX STRYGANIS, SANS QUOI TON NOM MOURRA DANS LE VENTRE GONFLE, PUTREFIE, DE CELLE QUE TA SEMENCE AURA ENGROSSEE. CAR, EN FAISANT APPEL A LA MAGIE IMPIE DES STRYGANIS, EN DESIRANT CONNAITRE CE QUI DEVAIT DEMEURER CACHE, TU AS OUVERT UNE BRECHE SUR TON FILS, BRECHE DANS LAQUELLE NOUS NOUS SOMMES INFILTREES. NOUS SOMMES LIEES A LUI COMME TU ES LIE A NOUS, DESORMAIS. QUE LE MOINDRE MAL NOUS SOIT FAIT, ET TA LIGNEE S’ETEINDRA A JAMAIS. »

Et tout d’un coup, le bruit mat du choc, le corps qui chute de selle, l’armure qui s’écrase dans les feuilles mortes, le craquement d’un os, le cri de douleur d’un homme. Le reflet reste noir un instant, Geralt est perdu dans les limbes, mais revient brutalement pour faire face à des chevaliers qui le chargent mais qui arrêtèrent subitement leur attaque. Une voix de femme, suave et mortelle, qui souffle un ordre, tout proche. Les chevaliers hésitent, obtempèrent, sonnent la retraite. Mais un rugissement bestial vient du camp, suivi de cris d’horreur. Les images sont saccadées à nouveau, tronc, tronc, rocher, clairière : le camp en feu. Des gens se précipitent en tous sens, des tabards noir et blanc au taureau rouge, rouge comme le sang et les tripes qui jaillissent en explosions immondes. La lumière des flammes éblouit Geralt, embrase le reflet et danse sur l’armure comme sur les notes d’une musique démoniaque. Les pleurs des femmes qu’on viole, le silence des morts dont les yeux ouverts fixent le ciel. Et la bête, le monstre, la stryge qui déchire les hommes et fait exploser leurs cœurs.

La suite est confuse. Il n’y a plus rien, plus que la dévastation et le désespoir. La bête est là, la voix lui parle. Et à côté, il la voit. Dokhara. Cheveux de feu, cheveux de sang. Elle est là, le doute n’est pas permis, c’est elle. Elle est avec la voix. La voix la protège, la voix la domine. Le monstre grogne, tue encore, arrache des têtes. Le Loup Blanc reconnait un gitan, celui de la geôle, au bolero bleu. Puis la cuirasse, Otto, sont trainés derrière les roulottes, au milieu des corps. Le reflet tremble, vacille. Lucrétia von Swhitzerhaüm est là, devant lui, dans toute sa splendeur, la beauté de la Mort elle-même, éternelle, invincible, sans pitié.

Cris de souffrance, la magie ronge et détruit, pleurs et désespoir infini. Otto s’éteint dans son armure, réduit dans un état qui oscille entre la vie et la mort. Il pleure son existence, sa femme, son fils qui fut maudit. Il est impuissant, brisé, mais conscient. Jusqu’à ce qu’une lame ouvre sa gorge d’un côté à l’autre. Le sang coule sur l’armure, le reflet s’éteint.

Et enfin, entre le crépitement du feu qui mange le bois et les lamentations des gitans, Geralt entend ceci.


« Je continue ma route en direction de la foire aux bestiaux d’Erengrad. Si d’ordinaire vous vous retrouviez désormais esseulés, sans plus savoir que faire, où aller, ou qui suivre, vous êtes les bienvenus. »

Il ouvre les yeux et vomit immédiatement sur la table de l’auberge de Rossin. Le Padre Giovanni lui apporte une cruche d’eau tandis qu’Emilio regarde à travers lui de ses yeux sans vie.

- « Alors, Loup Blanc ? Où allons-nous ? »
Les évènements auquel il est fait référence dans ce post se sont déroulés ici (page 4) : viewtopic.php?f=99&t=6458&start=30
Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois. Je vis avec mes gens, loin de la folie des hommes. La nuit je vole dans les sombres profondeurs de la forêt. Mon regard d'acier partout se pose, et sans bruit, comme le vent, je file entre les branches des arbres séculiers. Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois.

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Re: [Geralt] Le massacre de Rossin

Message par Geralt »

L'obscurité la plus totale, cette sensation de chuter à l'infini dans un puit sans fond, la réalité et le rêve se mélangeant ensemble à un tel point qu'il lui aurait été impossible de dire lequel dominait l'autre. Ses sens furent brouillés, un décor se dessinant autour de lui tandis que le passé, le présent et le futur se mélangeaient pour finalement lui offrir un droit dont seul les Dieux pouvaient normalement se vanter : Celui de l’omniscience.

Dans ce rêve, nul couleur, nul sensation de chaud ou de froid, nul notion de distance au point que même le son le plus proche donnait l'impression d'émettre à des centaines de mètres de sa personne.
Le bruit des chevaux... Des hommes d'armes... N'ayant ni la possibilité d'agir ou même de s'exprimer, le Loup blanc cherchait au mieux à se concentrer, simple spectateur d'une pièce de théâtre que Morr s'amusait à jouer pour lui, et dont le point de vue qui lui était offert n'était autre que celui de Otto Von Falmer.
Bien des choses se déroulèrent devant lui : La traversée des bois sombres en direction du camp Stryganis... Le tragique évènement désormais surnommé le massacre de Rossin... Le sang et le feu, la vie affrontant la mort, la cruauté des hommes face à la bestialité de la bête... Véritable carnage que le Loup blanc se devait d'observer dans les moindres détails, tandis qu'il ne ressentit ni compassion, ni tristesse, ni colère quand à l'horrible massacre auquel il était en train d’assister...

Car en effet... Seule une chose lui importait en cet instant... Une seule personne... Karla.

Son angle de vue étant des plus limitée, son regard devenant celui de Otto, chaque nouveau passage de ce triste évènement était similaire à un coup de poignard en plein cœur... Voyant nombre de cadavres siéger au sol, nombre de femmes fuir les lames des chevaliers de Rossin, le Loup blanc ne cherchait dans cette marée de cadavres, ne serait ce qu'à entrevoir une chevelure rouge se dévoiler à lui... Karla était ici quelque part, dix années l'avaient séparé de la jeune femme, celle ci étant devenu au mieux un simple souvenir d'une époque qu'il savait révolu et maintenant... Le don de vision de Emilio pouvait lui permettre de remettre un visage adulte sur un nom qu'il associait toujours à une simple adolescente orpheline des rues d'Altdorf.
Pareil chance ne saurait se reproduire.

Qui et ou es tu Dohkara de Soya ?...

Une voix puissante et terrifiante résonne sur le champs de bataille, tandis que la peur gagne Otto, son cœur battant la chamade à un tel point, qu'il parvient durant de longues secondes à couvrir les cris d'agonies des malheureux gitans piétinés par les montures des impériaux.
Une malédiction... Un fils à naître... Voila donc les mots qui auront hanté Otto Von Falmer jusque dans la mort, sous sa forme physique et fantomatique. Était ce là l'horrible malédiction que Lucrétia Von Shwitzerhaüm avait jeté sur le fils du Margrave ? Sans aucun doute... Et pourtant là encore... L'ennemi tant recherché par l'Ordre de la couvée du corbeau ne se dévoilait pas encore au chasseur de monstres.

Les hurlements de femmes laisse place à des hurlements d'hommes... Désormais une bête s'est joint à la pièce, et celle ci d'une carrure et d'une puissance bien supérieur à celle du démon de Fiel, se déchaine parmi les rangs des impériaux, la Stryge étant le symbole de la vengeance qu'on pourrait croire divine quand à l'attaque injuste perpétré contre le camp des gitans.
La vision du loup blanc se brouille, désormais son point de vue est en provenance du sol, Otto ayant chuté tandis que la majeur partie de ces hommes sont morts ou en fuite... La bête cesse de grogner, et désormais la respiration haletante de Otto est la seule compagnon de Geralt pour le reste de la scène à suivre.

Une femme se montre devant lui, d'une beauté sans commune mesure, dominant de haut l'homme qu'elle observe avec dégout et dédain. Une chevelure à l'apparence cuivré et un regard dont émane une telle assurance, qu'elle prouve sa totale maitrise de la situation.
Était ce Karla ? Non... Les traits du visage ne ressemblaient en rien au souvenir que le choisi de Morr avait su se faire de la jeune femme... Alors... Qui...

Le Loup blanc avait durant sa vie, croisé la route de bien des créatures, toutes plus terrifiantes et dangereuses les unes que les autres, certaines ayant instauré chez lui de la crainte, du respect, de l'excitation... Mais jamais au grand jamais... Nul autre que celle devant lui en cet instant n'avait fait germer en lui pareil mal être... Lucrétia... La Lahmiane dont les talents et la dangerosité avaient su faire lancer à ces trousses le Haut-Capelant Massimo et sa troupes de chasseurs de vampire expérimentés. Celle qui avait siégé dans l'ombre des plus haute instance de Talabheim pour finalement s'en prendre à une prison de l'inquisition dans le simple but de faire délivrer une humaine chaotique pour des raisons qui, aujourd'hui encore, restaient totalement inconnus de Geralt.
Cette femme... non... Cette déesse de la non vie, d'une beauté que même les Dieux devaient jalouser se tenait désormais devant lui, celle qui dans ses hallucination ou ses pires cauchemars, ne lui apparaissait au mieux que sous la forme d'une ombre malfaisante... et voila que désormais, il pouvait enfin mettre un visage derrière ce nom, que tant de monde semblait redouter.

Ces dernières semaines, Geralt s'était souvent demandé qu'elle pourrait être sa réaction ou même le sentiment susceptible de le traverser quand il se tiendrai face à cette femme qui, jusque là n'en avait il jamais douté : Était la dernière personne qu'il connaissait pour avoir été en contacte avec Karla.
Et sur le moment... Geralt se sentit si petit... Si... Impuissant... Sachant pourtant pertinemment que tout ce qu'il était en train de vivre n'était qu'un fragment du passé, le chasseur de monstre ne pouvait que reconnaitre la dangerosité qui émanait de la vampire Lucrétia... Cette lueur d'intelligence, cette assurance, ce... pouvoir... Dépassant tout ce que Geralt avait pu voir un jour, le vampire Agabius lui même, plus grand ennemi de l’élu de Morr ne ressemblant qu'à un amateur face à l'image de cauchemar que représentait cette femme.
Geralt n'était pas dupe... l'expérience du combat contre la non vie l'ayant forgé... et dès lors ce n'était nullement la peur ni la lâcheté qui le fit raisonner ici ... Lui et les autres membres de l'Ordre... n'avaient pas l'ombre d'une chance face à pareil adversaire... Cette pseudo chasse au vampire n'étant commune à aucun autre quand on voyait pour la première fois celle arborant le nom des Von Shwitzerhaüm.

Quel pouvait être le dessein du Grand Veilleur pour prétendre à envoyer ces soldats contre pareil adversaire ? Geralt n'eut pas le temps d'y réfléchir plus longtemps car ...

Elle se montra enfin à lui... Les traits fins et la peau pâle, le visage couvert de terre et de sang séché, tandis que sa chevelure rouge se laisse bercer par la brise du vent virevoltant à travers les bois sombres. L'espace d'un instant, Geralt pensa qu'elle n'était pas réel, lui qui l'avait cherché à travers tout l'Empire ces derniers mois... Jamais n'aurait il espéré la voir en vie réellement et pourtant... Elle était là... Belle comme autrefois... Non plus belle encore... Jeune rose ayant terminé sa croissance pour afficher sa beauté parfaite dans ce monde cruel et terrifiant.
Emporté par la fougue du moment, Geralt en oublie même que tout ceci n'est pas réel, simple fragment d'un passé impossible à changer et pourtant... Il tente de crier, d'interpeller la jeune femme, sans que jamais celle ci ne puisse l'entendre... Cruel que pareil sensation, voir ce que l'on recherche à portée de main sans pour autant pouvoir l'atteindre.
Karla était en vie... Et pareil nouvelle ne pouvait que réjouir Geralt tandis que celle qu'on lui avait dépeint comme une chaotique, ne semblait nullement porter aucune trace visible de la corruption des Dieux sombres et pourtant... Quelque chose interloqua le Loup blanc... Son regard... Ce regard autrefois bienveillant, plein d'intelligence et d'innocence... Était désormais emplit de tristesse et de colère... Tandis qu'il pouvait y lire une pointe d'amertume et d'assurance malveillante... Cette même lueur qu'arborait Lucrétia en observant le malheureux Otto Von Falmer à l'agonie.
Le chasseur de monstre en était persuadé, la Karla qu'il observait à ce moment de son histoire, était encore humaine, la fatigue et la peur se lisant encore sur son visage, face au traumatisme qu'avait sans doute pu être pareil carnage au sein des Stryganis et malgré cela... Il y avait quelque chose de brisé en elle... Quelque chose que le Loup Blanc avait voulu protéger en disparaissant à jamais de sa vie autrefois : Une destinée sous le couvert de la lumière... Tandis que celle qu'il pensait entrevoir en la voyant désormais... Était une destinée marqué par le sang...

Otto se met à hurler, la sombre magie vampirique dévorant son corps, tandis que ces chairs se mettent à pourrir alors qu'il implore les Dieux de lui venir en aide... Une lame vient se glisser sous son cou, et la vampire Lucrétia achève ces souffrances sans même éprouver la moindre once de pitié ou d’hésitation.
Désormais le jeune chevalier termine de se vider de son sang, tandis que les battements de son cœur se font plus lents et moins réguliers... Le décor devient flou, et Geralt se sent à nouveau tomber.

Mais avant de partir... Il parvient à capter une dernière information, le nom d'une ville... Une destination... Erengrad...





******



Le temps et l'espace reprirent leur cour normal, la vision de Geralt se stabilisant à nouveau dans le monde réel, où les visages des différents membres de l'Ordre de la couvée du corbeau se redessinaient devant lui au milieu de la grande salle obscurs de l'auberge de Rossin, lieu servant de QG au groupuscule.
Pendu à la langue du loup blanc, tous attendaient de savoir ce que Morr avait su montrer au chasseur de monstre, lui qui en temps que leader était celui qui devait décider de la direction à prendre pour continuer cette quête qui les avait rassemblé dans le Ostland.
Mais la première réaction du templier au sinistre masque fut bien loin de ce qu'ils attendirent, l'expérience d'une vision dans le temps étant tout sauf quelque chose d'agréable et de normal, Geralt ôtant son masque, se mit alors à déglutir son dernier repas à même le sol, le teint affiché par son visage étant encore plus livide que d'ordinaire alors qu'il était de base mourant et constamment sous l'effet de la drogue du Pollen de Sirène.

Heureusement, Giovanni eut le bon réflexe de venir lui apporter un gobelet et une cruche d'eau, qu'il engloutit avant de l'a recracher dans le simple but d'enlever le goût et l'odeur atroce des restes de vomi encore fichés dans les recoins les plus sombre de sa bouche.


"Erengrad... Elles sont allées vers le Nord... Comme je le craignais..." Murmura t'il entre deux gorgées.

Ainsi donc, Morr montrait la voie... Et c'était donc en direction des terres enneigés du Kislev et de la Norsca que le groupuscule de guerriers corbeaux se devraient de se diriger et pourtant... Le Loup blanc semblait songeur et inquiet... Car il avait entrevu l'ennemi ... Cette femme vampire dont le pouvoir dépassait tout ce que Geralt avait pu un jour apercevoir... Une maitresse de la nuit, qui avec le temps pourrait devenir une reine, véritable fléau des mortels...
Se levant de son siège, son regard croisant celui aveugle du jeune Emilio qui sans l'ombre d'un doute avait également été témoin de la tragédie qu'avait été la mort de Otto Von Falmer, tourna alors le dos au reste de l'assemblée, réfléchissant quelques instants pour finalement dire d'une voix résignée :


"La mission que vous a confié le Saint siège est officiellement un échec... Désormais Lucrétia Von Shwitzerhaüm a trouvé refuge dans une terre bien loin de la juridiction impérial où de l'inquisition."

Tous furent soudainement étonnés par pareil discours, le Loup blanc était il officiellement en train d'annoncer l'abandon et la fin de cette traque ? Alors que le sacrifice de Massimo avait été justement le signe de l'espoir que le Saint père portait en Geralt pour justement défaire la terrifiante Lahmiane.

"Le Kislev... Une terre hostile vers laquelle moi même le Loup blanc n'a jamais réellement vadrouillé... Peuplées d'étranges créatures et parcouru d'un climat si froid qu'on dit qu'il est sans doute le plus hostile qui soit entre tous ceux composant les territoires bordant l'Empire. Traversés par des brutes mais dont le courage n'est plus à prouver, les nomades de ces terres étant aguerri à l'art de la guerre, car ils sont le premier rempart aux diverses incursions du chaos désireuses de descendre plus au sud."

Il se retourna vers les autres Templiers, avant de dire impuissant et avec lassitude.

"Un pays et un territoire dont je ne sais rien, que ce soit des coutumes ou même de la langue. Un pays où peut être les plus fort d'entre nous saurons survivre mais... Un enfant..." Geralt désigna du doigt le jeune devin, qui même si il était la voix de Morr et que son pouvoir était des plus prodigieux, sa condition fragile était l'un des prix à payer pour pareil don... Le Loup blanc l'avait vu lorsqu'il lui avait énoncé la fameuse prophétie avant l'attaque de la Harde blanche, il lui avait fallu pratiquement trois jours pour s'en remettre... Que feraient les membres de l'Ordre si pareil incident devait à nouveau survenir au milieu du désert blanc ?

"Tous ceux présents ici sont prêts à donner leur vie pour le combat qu'ils mènent depuis de nombreuses années contre la non vie... Mais la réalité de notre situation est la suivante : L'avance de Lucrétia se compte en semaines... Semaines qu'elle a sans nul doute passé non pas à vadrouiller à l'improviste dans ce nouveau pays qu'elle veut faire sien, mais plutôt à commencer à étendre à sa façon son influence dans ce monde certes habitué à affronter le chaos, mais non pas à se dresser contre la non vie.

Je l'ai vu Frère-Questeur... Dans la vision que le Grand Veilleur a accepté de m'offrir... Cette femme... Est d'un niveau bien supérieur que tout ce que l'Ordre a pu affronter cette dernière décennie, l'incident que les chevaliers corbeaux ont connu avec Agabius, n'étant que peu de chose face à ce que cette Lahmiane est sans doute capable de faire...
Isolé... Peut être ensemble pourrions nous l'avoir... Je dis bien peut être... Mais ... Que ferons nous si elle a rassemblé des guerriers autour d'elle ? Où bien que préparant sa potentiel fuite de l'Empire depuis de nombreux mois où de nombreuses années, elle n'est cherché à rejoindre d'autres de ces congénères complotant dans le Kislev.
Au Kislev... Nous aurons ni allié ni aide... Sans compter que ce groupe s'est déjà divisé après le départ de Wolfgang et des autres... J'ai peur que nous n'ayons plus la force de frappe nécessaire à notre victoire."


Il soupira, s'avançant alors au milieu du groupe pour poser un genou au sol, se tenant désormais aux cotés de Emilio qui à son habitude, restait impassible.

"Mon sort est déjà scellé... Et ce n'est pas pour l'Ordre mais bel et bien pour notre Saint père que j'ai accepté d'arpenter le dur chemin de la rédemption... Mais la réalité est des plus cruel : Il me faudrait des années pour parfaire les Dons de Morr comme Massimo avait pu le faire... Délai que je n'ai hélas plus.

Retournez vers le Stirland, au QG des chevaliers corbeaux... Prévenez les de ce qui arrive, rassemblez une expédition en nombre et marché vers le Nord... Futur Incursion chaotique... Nouvelle Sylvanie dans ces terres enneigées sous le joug de Lucrétia... Les deux peut être ? La prophétie de Emilio se réalisera d'une manière où d'une autre, et l'Ordre devra à ce moment être prêt... Tout le contraire d'aujourd'hui. Le moment est venu de rassembler nos forces, pas de vainement les sacrifier...


L'heure était venu pour Geralt de faire un aveu, quelque chose qu'il avait jusque là caché au reste du groupe, car si Morr ne se manifestait que de rares fois aux yeux des mortels, le Loup blanc avait la chance d'être l'un de ceux ayant le plus à écouter ces sages conseils et ces énigmatiques prémonitions...
Et l'une d'elle s'était déroulée dans la chambre où le jeune Emilio avait trouvé repos la nuit avant l'attaque du Satyre blanc et de sa harde de bêtes.


"<< "Chacun de tes pas porte en lui la peur, la corruption, la folie. Mais tu m'a donné ton sang, et je t'offre la rédemption. Trouve celle que tu cherches. Détruis là. Lave ton âme et mérite enfin la paix éternelle. Ton voyage arrive bientôt à son terme.">>...
Ce sont les mots que Emilio m'a offert durant son sommeil peu de temps après que Massimo m'est retrouvé... Celle que je cherche... n'a jamais été Lucrétia... Mais bel et bien Dohkara de Soya... Je... Je ne suis pas celui qui vaincra la Lahmiane, et ma destinée n'est nullement de la tuer."


Attendant de potentiels réactions du reste des chasseur de vampire, le Loup blanc ordonna alors :

"Je ne compte plus fuir, et je continuerai à suivre la trace de Lucrétia de manière à vous offrir toutes les informations dont je pourrais disposer. Emilio pourra créer un lien avec moi de la même manière qu'il a pu le faire en disposant du foulard de la fille de la nuit." Le Loup blanc montra le pendentif de l'Ordre des chevaliers Corbeaux qu'il avait encore dans sa poche, le désignant ainsi comme l'objet qu'il confierai à Emilio.
"Mon histoire doit se terminer... Mais je n'entrainerai plus personne dans celle ci. Une guerre s'annonce au Nord... Ceci est écrit... Mais je doute que Morr m’est jusque là épargné pour y jouer un rôle... Non... D'une manière ou d'une autre, il ne me reste qu'une chose à faire dans cette vie : Réparer une erreur... Une simple erreur... Portant le nom ... de Karla..."

Ainsi c'était la destinée que le Loup blanc pensait devoir réaliser, avait il raison d'y croire ? L'avenir saurait le dire... Mais que dirait le reste des membres de la couvée du corbeau face à son discours certes des plus pertinent... Mais bien loin de la mission que le Saint Siège avait dicté.
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Geralt, Chevalier renégat de l'Ordre du corbeau

For 12 | End 12 | Hab 14 (*+1) | Cha 8 (*+2) | Int 12 | Ini 14 | Att 14 | Par 14 | Tir 14 (*+1) | FOI 11 | NA 3 | PV 95/95
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[MJ] Le Grand Duc
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Re: [Geralt] Le massacre de Rossin

Message par [MJ] Le Grand Duc »

L’annonce du chevalier jeta un froid sur l’assemblée des Corbeaux. Sur les visages se lisaient tantôt la stupeur, l’incompréhension ou l’agacement. Tous furent saisis d’une stupéfaction qui les laissa coi, à l’exception d’Emilio qui continuait de regarder Geralt de ses yeux opaques comme s’il voyait à travers lui.

- « Je savais que tu prendrais cette décision, Loup Blanc. C’était annoncé. » dit simplement l’enfant d’un ton calme en ferma son poing d’enfant sur le médaillon mórrien qui lui était tendu. « Tu dois suivre la destinée que les dieux ont tracé pour toi. Si ton chemin doit t’emmener seul au Kislev, ainsi soit-il. Mon rôle dans cette histoire s’arrête ici. Ainsi en a voulu le Grand Veilleur. »

En cette heure, ce n’était pas un simple garçonnet qui s’exprimait, mais bien un devin de la Confrérie des Prophètes des Derniers Jours. Tous ces templiers aguerris et endurcit par des décennies de combat étaient pendus à ses lèvres, et ses mots faisaient foi. Emilio tourna vaguement la tête pour balayer la salle de son regard aveugle, signifiant ainsi qu’il s’adressait à tous, et non pas seulement à Geralt.

- « La créature des ténèbres que nous pourchassons a disparu dans les steppes glacées du Nord. Le Loup Blanc a raison : notre quête est désormais caduque. Vous devez désormais trouver en vous la force de faire ce que Mórr veut de vous. » dit-il simplement aux membres de l’Ordre de la Couvée du Corbeau.

Un long silence s’installa, comme si chacun se recueillait en lui-même pour rassembler ses pensées et tenter de lire le souhait du Grand Veilleur.

Le Padre Giovanni fut le premier à décroiser les bras, ses traits figés en une expression sévère.


- « Emilio nécessitera une escorte pour retourner dans le Sud. Je l’accompagnerai à Siegfriedhof et nous informeront le culte de notre échec. Geralt, une fois à Erengrad rends toi au temple de Mórr et demande le Frère-Vicaire Tiberius. C’est un ancien haut responsable de l’Ordre du Suaire, tombé en disgrâce et envoyé servir dans le Nord pour y être oublié à jamais. Peut-être saura-t-il t’aider, si tant est que tu puisses l’être. » lâcha simplement le prêtre avant de quitter la pièce pour aller préparer ses affaires. Le regard d’adieu qu’il porta à Geralt était chargé de déception.

- « Quant à nous, nous allons enquêter dans les environs pour retrouver ce médecin. » avança l’écuyer Engelbert d’un ton sec. Klemens Kurtz, le Garde Noire muet, se contenta de hocher la tête pour indiquer son approbation. « Plusieurs des ouvrages que nous avons récupéré dans son cabinet sont en réalité des traités d’anatomie rédigés par le professeur Von Darrolm, exécuté pour nécromancie et hérésie il y a trois ans après que des agents de notre Ordre aient découvert qu’il déterrait les corps des cimetières pour les autopsier. Il ne fait nuls doutes que notre ami a pris exemple sur son ancien maître. Et pour cela, il devra être puni. » conclu-t-il, une lueur sadique dans le regard.

Restaient Julan, le chevalier de l’Ordre de l’Ours Noir, et Carmen Bàrcenas-Carillo de Fraga.


- « J’ai pas laissé mes compagnons derrière pour m’arrêter là. » se contenta de dire l’averlander en massant sa large nuque d’une main. « Si je rentre maintenant, ils vont se foutre de moi et je vais avoir droit à un méchant savon du commandant. »

Derrière ses airs bourrus, le chevalier semblait être un homme d’honneur, ou pour le moins loyal. Un appel l’intérieur l’avait poussé à suivre les Corbeaux et il semblait déterminer à suivre cette quête aussi loin qu’au Kislev.

Tous les regards se tournèrent alors vers la princesse de Bilbali. Cette dernière se tenait raide, bras croisés sur sa chemise de soie noire, appuyée contre un pilier en bois de l’auberge. Son visage affichait un air indéchiffrable et ses prunelles acérées allaient d’Emilio à Geralt sans qu’elle ne puisse réprimer une moue teinte de mépris. Elle se déplia finalement, et pose les mains sur ses hanches en levant son menton fin avec une grâce royale.


- « Les voies du Grand Veilleur sont impénétrable. Personne ne sait ce qu’il attend de nous … ce qu’il attend de moi. Ni pourquoi il permet à ce personnage de le servir. » siffla-t-elle en dardant son regard de braise sur le Loup Blanc. « Mais je suis sur la piste d’une créature de la nuit et ni les dieux ni personne ne saurait se mettre entre ma proie et moi. J’en suis, jusqu’à ce cette engeance soit détruite où que notre Père m’ouvre les portes de son royaume. »

Geralt était donc fixé. Sa route allait continuer en compagnie de Julan et Carmen, tandis que le reste des la compagnie allait rebrousser chemin et faire route vers le Sud. Avant que les trois chasseurs ne prennent la route, Emilio prit soin de retrouver le Loup Blanc.

- « La nuit dernière, Mórr m’a envoyé un rêve. J’y ai vu une steppe infinie, dévorée par les flammes. Des rivières de sang traversaient cette terre, sur laquelle voguaient des navires dont les proues étaient des monstres et des dragons. J’ai vu de grandes ailes dans le ciel, j’ai entendu les cris et les pleurs. J’ai vu des villages, des colonnes de gens qui fuyaient. Tout était dévoré par le feu. Et sur une île, au milieu de cette guerre insensée, il y avait trois dômes d’argent dans lesquels se reflétait l’incendie. J’ignore ce que cela signifie. La seule certitude que j’ai est que cette vision illustre ta fin. Ta fin, ou celle de celui que tu es aujourd’hui. Adieu, Geralt. Je sais que nous ne reverrons pas dans cette vie, ni dans les autres. Puisses-tu trouver la lumière avant de rejoindre le Jardin de notre Père. »





La route d’Erengrad était parcourue par les embruns salés provenant de la Mer des Griffes. Le paysage était relativement désolé, composé de landes austères battues par les vents et de villages minables. En ces premiers jours de l’hiver, la voie était cependant encore bien fréquentée et de nombreux marchands, voyageurs et pèlerins faisaient le chemin vers le Kislev ou, à l’inverse, vers l’intérieur de l’Empire.
Voilà deux jours que ce qu’il restait de l’escadron de Massimo Garibaldi avançait à cheval vers le Nord. Geralt et Carmen étaient vêtus de longs manteaux noirs par-dessus leurs armures, tandis que Julan portait l’uniforme voyant des chevaliers de l’Ours Noir, avec plumets et col de fourrure. Les passants s’écartaient lorsqu’ils croisaient ce trio, non sans porter des regards inquiets au sinistre masque que le Loup Blanc utilisait pour masquer son visage touché par la corruption. Le soleil commençait déjà à se coucher à l’horizon et l’air se faisait glacial.

- « Là-bas, une auberge. » lança Julan en pointa une main gantée vers un lacet de la route où apparaissait effectivement un grand bâtiment flanqué d’une table. « Nous devrions nous y arrêter pour la nuit, et permettre aux chevaux de se reposer. »

Les cavaliers se dirigèrent donc vers l’endroit, où plusieurs charrettes garées dans la basse-cour indiquaient que des clients étaient déjà présents. Ils laissèrent leurs chevaux à l’étable et entrèrent dans l’établissement. C’était une auberge de bord de route classique, avec de grandes tables pour accueillir les voyageurs, des dortoirs et des chambres à l’étage, et une cuisine dans le fond où s’affairait la tenancière et sa famille. Une dizaine de clients étaient déjà attablés, par groupes de deux ou trois, des marchands et des vagabonds. Carmen loua une chambre commune aux trois, la seule disponible, et chacun se mit à l’aise en abandonnant son armure avant de redescendre partager le souper.

- « Bon, au juste … Si j’ai bien compris tu as vu celles qu’on cherche dans l’armure du margrave. Mh, admettons. Peux-tu nous indiquer à quoi elles ressemblent ? Histoire qu’on sache quoi demander lorsqu’on arrivera à Erengrad. » demanda le grand chevalier en enfournant une cuillerée de potage sans tâcher sa belle moustache lustrée.
J’ai besoin que tu m’indiques comment tu es équipé en spoiler.
+30 pdv
-2 pollen de sirène
- médaillon !
Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois. Je vis avec mes gens, loin de la folie des hommes. La nuit je vole dans les sombres profondeurs de la forêt. Mon regard d'acier partout se pose, et sans bruit, comme le vent, je file entre les branches des arbres séculiers. Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois.

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Geralt
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Re: [Geralt] Le massacre de Rossin

Message par Geralt »

Un froid avec été jeté sur l'ensemble de l'assemblée suite au discours que le Loup blanc avait été énoncé tandis que désormais un mélange de frustration, d’incompréhension et d'amertume se lisait sur l'ensemble des visages des protagonistes présents.
Heureusement pour le chasseur de monstre, le jeune devin Emilio se décida à intervenir en sa faveur, dit il la vérité en prétextant avoir entrevu pareil choix de Geralt ? Impossible de le savoir, mais les paroles du devin, bien souvent reflet le plus parfait de la volonté de Morr, parvinrent à trouver leur auditoire, et ce fut une succession d’acquiescement auquel les Templiers se livrèrent, acceptant la décision de leur leader, rageant face à leur échec mais ne pouvant contredire l'argumentaire pertinent de Geralt.

Le frère-questeur Giovanni, fut donc le premier à livrer son ressenti ainsi que la mission qui serait désormais la sienne : Accompagner le devin de la Confrérie des Prophètes des Derniers Jours jusqu'à Siegfriedhof, et ainsi prévenir le conseil des chevaliers corbeaux de la menace qui désormais pesait vers le Nord comme le voulait la volonté de Geralt.
De part cette action, Geralt ne mettait donc plus la vie du jeune aveugle en péril, celui ci pouvant conserver son lien avec Lucrétia, donnant ainsi la possibilité que jamais elle ne puisse échapper à l'Ordre et ce... Même après la disparition du Loup blanc. Geralt jouait ici sa première carte face à la fille de la nuit, l'avenir saurait dire si ce choix fut le bon ou non.
Le prêtre de Morr indiqua alors par la même occasion, qu'une fois à Erengrad, il pourrait trouver de l'aide auprès du Frère-Vicaire Tiberius, ancien haut responsable du culte tombé en disgrâce et désormais vivant loin de la guerre opposant vivant et morts... Bien, il semblait alors que Geralt avait sa prochaine destination désormais.
Dans un dernier échange d'adieu, le loup blanc se décida à interpeller une dernière fois l'homme de foi dont les sages apprentissages furent certes courts mais des plus instructifs.


"Merci pour ce que vous avez eu le temps de faire avec moi père Giovanni... Une fois au QG des chevaliers corbeaux... Dîtes à Dietrich... Il prit quelques secondes pour rassembler ses mots, la gorge comme nouée par l'émotion "Dîtes lui tout simplement... Que je suis désolé... pour tout..."

De leur coté Engelbert et son maître garde noir expliquèrent qu'ils resteraient quelque temps dans les environs de Rossin à la recherche du docteur ayant prit la fuite face à Geralt, et dont les débuts de l'enquête avaient semble il permis d'apprendre qu'il n'était autre que le disciple d'un dénommé professeur Von Darrolm exécuté quelques années auparavant pour hérésie et nécromancie. Le disciple semblant parfaitement marcher dans les traces de son mentor quand on savait le macabre laboratoire qu'il possédait dans les sous sol de son ancienne boutique au sein de Rossin. Tout portait à croire que son problème serait au plus vite réglé par le binôme de Templier.

Julan s'exprima alors, lui qui derrière son air bourru, était un homme d'honneur et de parole, se refusait ici à obéir aux exigences du loup blanc, ayant trop honte de revenir en arrière alors qu'il avait fais le choix de quitter ces compagnons de l'Ordre de l'Ours Noir pour rejoindre celui des templiers de Morr. Si Geralt soupira, ayant sans doute espéré que aucun des protagonistes ne décident de continuer à le suivre, il dû se rendre à l’évidence et accepter la décision du soldat impérial. Ainsi, il ferait parti du voyage vers le Kislev...
C'est alors qu'enfin, la princesse de Bilbali accepta de sortir du silence pour donner son avis, Geralt n'espérant pas mieux qu'elle ne se décide tout simplement à vider toute la rancœur et le venin qu'elle avait accumulé depuis que Geralt avait prit la tête du groupe, fit au contraire un choix totalement contraire à tous les principes qu'elle défendait : Elle continuerai à suivre Geralt malgré toute la haine qu'elle lui vouait, refusant de laisser une proie lui échapper, Lucrétia étant son seul et unique objectif... Voila qui était assez étonnant, et si le Loup blanc pouvait se réjouir de posséder pareil combattante à ses cotés, il n'en fit rien... L'élu du Grand Veilleur redoutant que le voile de colère qu'elle avait à son encontre n'obscurcissent son jugement au point de mettre Julan et Geralt en danger au moment où ils retrouveraient la trace de la vampire.

Mais malgré cela... Geralt accepta également la requête de la belle princesse, n'ayant de toute façon aucune autorité légitime face à elle.

Au sein du sombre groupe de chasseur de vampire, nul hommage ou cérémonie d'adieu, Morr ayant décidé de les faire se croiser dans une quête commune, pour finalement se séparer et réaliser des objectifs plus personnels mais toujours en lien avec le Saint Père... Qui pouvait savoir qu'elle serait leur histoire dans l'avenir... Celle de Geralt en tout cas, pointait vers le Nord... Vers Lucrétia... Et surtout... Vers Karla.

Dans un dernier échange, Emilio prit à part le chevalier déchu Geralt pour lui donner la dernière vision qu'il avait eu à son encontre la nuit dernière : Une nouvelle fois, il lui présenta un décor terrifiant dans une steppe éternel blanche, où le ciel chargé d'obscurité, se faisait l'écho des cris et des pleurs des maux de l'humanité. Des villages en ruine, des exodes de population en fuite... Le feu provenant du Nord et détruisant tout ce que le sud avait à lui offrir. Des navires dont les proues avaient des formes de monstres et de Dragon... Une excursion des barbares du Nord ? Les visions de Morr étaient bien souvent trop énigmatique pour en être totalement sûre.
Et enfin... trois dômes d'argent dans lesquels se reflétait l'immense incendie... Ici, Emilio voyait les prémices de la fin du Loup blanc... Celle de l'homme qu'il fut ou celle de l'homme qu'il était désormais... Était ce donc là, la vision de l'ultime souffle de Geralt ? Ou bien ... Non... L'heure n'était plus aux théories ni aux énigmes.


"Adieu Emilio... J'ignore si il est encore possible pour moi de trouver la lumière mais une chose est sûre... Plus jamais je ne me perdrai dans l'obscurité." Ainsi furent les derniers mots qu'il échangea avec cet étrange devin aveugle aux allures d'enfants, et indirectement responsable du retour de Geralt du Val gris.



******



Ce fut ainsi, que le trinôme remonta vers le Nord, empruntant la route d'Erengrad, alors qu'un paysage glacial et désolé se présenta désormais devant leurs yeux, le vent se faisant de plus en plus froid, signe que l'hiver était désormais bien installé dans cette sinistre région du monde.
Durant deux jours, les templiers n'eurent que peu d'échange, continuant d'avancer alors que leur route croisa celle de nombre de marchands et autres pèlerins, bien souvent intrigués mais surtout terrifiés par la sinistre petit compagnie n'étant autre que le bras armé du gardien du monde d'en haut.

A la tombée de la nuit, Julan proposa alors qu'ils puissent faire profiter d'un peu de repos à leurs montures, indiquant une auberge sur le bord de leur itinéraire, ce que Geralt et Carmen acceptèrent face à cette chevauchée déjà bien assez éreintante pour leur corps et leur esprit.
Aussi classique que n'importe quel auberge, ils pénétrèrent l'édifice sous les regards inquiets de la clientèle déjà présente, avant de finalement détourner le regard, sans doute pour éviter toute altercation avec les sinistres personnages ayant décidé de faire halte dans l'établissement.
Profitant désormais d'une chambre commune, Geralt s'isola quelques minutes de ses deux compagnons, se devant d'ingurgiter ses doses de Pollen de Sirène, réalisant désormais cet exercice, dans la mesure du possible, loin des regards de Julan et Carmen, en particulier ces derniers jours, où son organisme, continuant à faiblir, souffrait plus que d'habitude des effets indésirables du produit : Il n'était par rare qu'au moment des premières minutes suivant la consommation du produit, le Loup blanc se mettait longuement à délirer, la fièvre lui dévorant l'esprit, jusqu'à finalement se calmer au fur et à mesure des minutes, signe d'une première amélioration jusqu'au moment où il se mettait à vomir le dernier repas qu'il avait pu ingérer... Il était horrible de se dire, que face à son état toujours plus critique, Geralt devenait incapable de se souvenir de la sensation qu'était un corps en bonne santé... Que n'aurait il pas donné pour un retour dans le passé, quelques années en arrière...

Le trinôme se retrouva donc autour d'une table, Geralt ayant délaissé son armure pour plus de confort, celui ci arborant donc désormais une chemise à manche longue en tissu, et d'un pantalon usé, non sans pour autant rejoindre les autres le fourreau de son épée en main, qu'il posa en équilibre à coté de lui. L'idée de se retrouver sans épée lui rappelant sans doute trop sa période de captivité en compagnie des nain du chaos dans le gouffre des terres sombres, il gardait depuis de fâcheuses habitudes.


"Crois moi Julan, même sans description précise, si tu devais l'à voir devant toi, tu l'as reconnaîtrai au premier coup d’œil." Expliqua t'il pour répondre à l'interrogation du soldat impérial. "Imagine donc une femme sans le moindre défaut, d'une beauté si parfaite que tu penserais faire face à une déesse réincarnée et marchant parmi les mortels. Un teint blanc laiteux... Une chevelure flamboyante... Et une prestance digne de la plus haute noblesse de l'Empire... Et un regard... Charmeur mais dans le même temps terrifiant : Le genre de regard qui dit que rien ne peut vous échapper et que tout vous appartient.

Quand à Dohkara De Soya... Elle n'a également pas à rougir des compliments que j'ai pu énoncer sur Lucrétia. Les chevelures de ces deux femmes ne passeront pas inaperçu en particulier dans un pays comme le Kislev... Sans aucun doute pourrait t'on croire qu'elles sont sœurs ou tout du moins issu de la même famille.
A n'en pas douter, Lucrétia cherchera à se faire une place et un nom dans ce nouveau territoire... D'ordinaire, les Lahmiane jouent sur leur capacité à se jouer des autres et à les manipuler. Elles sont des politiciennes hors pair, capable de susurrer tout ce qu'elles désirent aux oreilles des rois et seigneurs tombés sous leur charme... Mais nous ne sommes plus dans l'Empire, le Kislev fonctionnant d'une façon bien différente.
Ici la force prime sur tout, et notre objectif possède des dons supérieurs à tout ce qu'il est possible de croiser dans le désert blanc. Elle se fera donc une réputation à travers quelques activités plus... "classiques".

Mercenaire, tueur à gage, chasseur de prime... C'est dans ce genre de domaine qu'il nous faudra chercher."


Il prit quelques cuillères de potage, celui ci ne lui procurant ni plaisir ou réconfort, car l'ingérence de Pollen de Sirène il y a peu lui en avait fais perdre le sens du goût.

"Dès que possible, il nous faudra changer nos vêtements pour se vêtir de façon plus... local. L'hiver est là, et les peaux de fourrures et autres vêtements chauds seront nos meilleurs alliés. Ne gardez aucun symbole de vos ordres respectifs avec vous, agissez de la même manière que si vous étiez des gens en fuite venu trouver refuge vers le Nord pour un nouveau départ.

Le but étant d'attirer moins l'attention sur nous car désormais... c'est en temps que lame en quête d'argent que nous nous présenterons, simple mercenaire capable d'accepter le moindre travail pour tuer le temps et surtout quelques pièces."


Et parcourant de son œil valide la salle commune de l'auberge il fini tout simplement par dire :

"En suivant les recommandations du père Giovanni, nous irons trouver le frère Tiberius une fois à Erengrad. Espérons qu'il saura nous être utile.
Modifié en dernier par [MJ] Le Grand Duc le 11 avr. 2020, 17:32, modifié 1 fois.
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Geralt, Chevalier renégat de l'Ordre du corbeau

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