[Melicent Hohenberg] Les larmes de l'Ostland

Les troupes régulières d'Ostland sont parmi les plus robustes et les plus coriaces de l'Empire, d'où la tête de taureau qu'elles ont adoptée pour emblême. Depuis Wolfenburg, le Comte Valmir von Raukov tient les rennes de cette province du nord.

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[MJ] Drakonis
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[Melicent Hohenberg] Les larmes de l'Ostland

Message par [MJ] Drakonis »

Les larmes de l'Ostland

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La longue colonne de chariots exhalant les relents des plats préparés par les cantinières impériales et accompagnant les soldats fourbus s’arrêta enfin. Lever un ost était une chose, le faire parvenir à destination en était une autre. En plus des miliciens proprement dits, des chevaliers en armure rutilantes et de leurs acolytes armés de marteaux et implorant Sigmar de les assister, il fallait toute une logistique qui amenait souvent les convois à ressembler à des carnavals ridicules. Bateleurs, prostituées, femmes et enfants parfois… Tous suivaient, ahanant lourdement sous le soleil qui brillait fort ce jour-là, dardant ses rayons sans aucune pitié pour la masse au-dessous de lui.

Néanmoins, un groupe progressait à part, tenu à distance des manants et solidement encadré par un groupe de chevaliers de la Reiksguard, ce groupe d’élite assigné à la garde de l’Empereur et ayant été spécialement détaché pour l’occasion. Les magisters attisaient la peur, et seraient toujours considérés comme des facteurs de risques potentiels, à plus forte raison quand une petite dizaine de pyromanciens voyageaient de concert, offrant un spectacle aussi chamarré qu’inquiétant. La plupart avançaient munis de bâtons qui brûlaient perpétuellement comme des torches immortelles et harnachés de leurs robes et insignes si caractéristiques, leurs cheveux aux reflets plus ou moins rougeoyants achevant de les détacher de la foule. Tous savaient que ces mages de bataille étaient un appui indispensable pour combattre le mal, mais beaucoup répugnaient à y avoir recours. On les disait arrogants, fous, dangereux… Et la lueur dans le regard de certains permettait difficilement de contredire ces allégations.

Melicent détonnait légèrement au milieu de cet attelage hétéroclite, en raison de sa relative normalité. Encore raisonnablement peu affectée par l’usage d’Aqshy et n’ayant pas embrassé les lubies de ses collègues, elle aurait pu facilement passer pour une femme normale, vaquant à quelques occupations indispensables au bien-être des soldats, n’eut été le bâton à sa main. Elle marchait à côté de son mentor, Valdred Hassel, qui récitait des pages de livres pour faire passer le temps, et discutait avec sa protégée de temps à autre. Quand le magister avait été réquisitionné pour participer à cette expédition, et qu’on avait requis de lui qu’il décidât quel apprenti supérieur l’accompagnerait dans cette périlleuse entreprise, l’homme n’avait guère réfléchi et le nom de Melicent était sorti presque naturellement.

Tout autour d’eux, les sorciers pouvaient voir les ravages laissés par la Tempête du Chaos, des années auparavant. Des bouts de bois depuis longtemps calcinés entourant des édifices en pierre dévastés témoignaient de l’existence de villages à présent entièrement rasés, leur population perdue à jamais. Le temps avait passé, mais malgré les efforts du Comte électeur Valmir Von Raukov, l’Ostland ne s’était jamais remis du passage des armées d’Archaon. Pourtant, ça et là, de nouveaux hameaux fleurissaient, à mesure que les têtus ostlanders revenaient sur les traces de leurs anciennes vies pour s’en construire de nouvelles, aidés par leur seigneur qui parcourait inlassablement ses terres pour passer à la pointe de l’épée les restes épars de l’ost chaotique. Lentement, il reprenait du terrain aux mutants, cultistes et autres hommes-bêtes qui occupaient le sol impérial, livrés à eux-mêmes depuis la chute de leur sombre maître.
Cependant, il restait encore un grand coup à porter pour qu’enfin l’Ostland redevienne pleinement une terre des hommes dévoués à Sigmar : reprendre Wolfenburg. L’ancienne capitale, dévastée, occupée, était la proie de phénomènes qui faisaient les belles heures de tous les complotistes et bateleurs d’Altdorf. Pourtant, Von Raukov avait décidé qu’il était temps que cette tache sur son autorité, sur sa terre, disparaisse, aussi avait-il lancé un appel à son suzerain, l’Empereur en personne, pour que ce dernier lui envoie des troupes afin de reprendre la ville. Ce dernier avait accepté, et réuni ses vassaux les plus loyaux, ainsi que les forces des Temples de son empire… Et des collèges flamboyants, malgré la réticence du grand Théogoniste. Le Collège Flamboyant avait fourni le gros du contingent, envoyant quelques maîtres expérimentés et des apprentis ou compagnons sorciers en âge de se défendre et d’offrir un support conséquent… Et parmi eux, Melicent, donc.

Finalement, la voix rude du chef de leur détachement retentit, annonçant une halte. Leur destination, Salkazen, où résidait le comte depuis la chute de Wolfenburg, n’était plus très loin, et après deux mois de voyage sur les routes plus ou moins sûres de l’Empire, certains étaient prêts à oublier leur fatigue rien qu’en pensant à la perspective d’un bon lit, aussi cette pause fut accueillie à l’inverse de d’habitude par un concert de grognements mécontents.

Les magisters s’assirent, discutant essentiellement entre membres du même Collège, même si certains se risquaient à quelques fraternisations avec des adeptes d’un autre vent. Aux côtés de son maître, Melicent pouvait observer les alentours désolés… Ainsi que le vol de corbeau qui s’élança soudain depuis le couvert du bois près de leur petite colonne.
Elle était en Ostland, et Sigmar ne serait pas de trop pour la protéger des horreurs d’une terre ravagée et pétrie par le sang des hommes… et des créatures odieuses rôdant en silence dans la brume du soir.
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Melicent Hohenberg
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Message par Melicent Hohenberg »

J'adore merci ! Je pensais faire aventure seule mais si tu me laisses Valdred .. :youpi: :youpi:
« HALTE! On fait une pause ! » rugit une voix puissante.

C'était celle du Capitaine de la Reiksgard en charge de leur division spéciale. Si Melicent était plutôt satisfaite de cette pause inespérée pour ses pieds endoloris, il était tout le contraire pour quelques magisters de leur petite troupe. Il y en eu même un, Josef Müller, qui poussa un véritable cri de rage, tellement violent que l'apprentie eu un mouvement de recul. Instinctivement, elle se rapprocha de Valdred, qui posa une main sur son bras pour la rassurer. Mais autour d'eux, les chevaliers montrèrent des signes d'inquiétude. C'est que Josef avait tout du pyromancien fou typique des pires histoires de tavernes : en plus d'avoir les cheveux roux caractéristiques des manipulateurs d'Aqshy, sa peau d'un rouge vif était parcourue d'étranges symboles qui ressemblaient a à des tatouages. Pire encore, une lueur malsaine émanait de son regard. Les chevaux ne manquaient pas d'être nerveux lorsqu'il était trop proche. La maitrise des vents laissait ses traces et l'aethyr avait fortement marqué ce pyromancien. Juste à le regarder, on pouvait deviner qu'il était l'un des plus puissants magisters de ce convoi.

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Les chevaliers se regardaient les uns les autres pour savoir comment réagir. Mais en voyant que les autres sorciers ne s'en préoccupaient pas, et que le fou furieux ne semblait pas perdre contrôle de lui même, les soldats se detendèrent, et l'incident fût clos. On lança quelques regards suspicieux au Magister, qui répondit tout bonnement avec un doigt d'honneur. Rien de bien dangereux tout compte fait.

Voilà deux mois que Melicent voyageait dans les contrées de l'Empire en compagnie de cet étrange groupe, avec la mission de d'anéantir les dernières poches chaotiques qui avaient élu domicile a Wolfenburg, capitale de l'Ostland. C'était avec une joie à peine voilée qu'elle avait accepté l'invitation de son mentor. Tout d'abord parce que c'était là un de ses voeux les plus chers : Détruire l'Empire de toutes les engeances immondes qui se logeaient en son sein. Cette délégation était une chance inespérée de se faire valoir auprès de son Dieu, et peut être même être pardonnée de ses péchés.
Pour cela, la jeune femme devait acquérir de la puissance. Pour le moment, elle n'était qu'une simple apprentie à la merci de tous les dangers, dont elle même. Continuer l'apprentissage auprès de son maître, hors des murs de l'école, était une chance inespérée de progresser dans l'art du domaine du feu, car il n'y avait rien de mieux que la pratique après toutes ces années de théorie. Elle brûlait d'impatience d'enfin arriver à la destination finale.
En attendant, elle écoutait avec silence lorsque son maître lui récitait des pages de grimoire, répondait du mieux qu'elle le pouvait à ses questions. Elle se sentait constamment mise à l'épreuve intellectuellement, désirant prouver à Valdred qu'il n'avait pas eu tort de lui demander de l'accompagner dans son périple.

Ayant décidé de profiter au maximum de cet arrêt, Melicent s'installa auprès de son Maître sur un énorme tronc près du chemin. Le temps de fin d'après-midi était légèrement frais, mais la magister ne ressentait pas le froid, conséquence directe de l'utilisation d'Aqshy. En fait, il lui semblait qu'elle avait tout le temps chaud... et ce n'était pas seulement à cause de la magie.
Car voyez-vous, Melicent en brûlait pour son Mentor. Agé dans la fin trentaine, Valdred avait les cheveux roux presque rouge des utilisateurs du vent rouge. Il était rasé de près la majorité du temps, sauf aujourd'hui où il avait une légère barbe de quelques jours dû au voyage qu'ils entreprenaient. Son sourire était désarmant, il avait un ton de voix charmeur et savait se faire écouter par tous. Son sens de l'humour prenait Melicent au dépourvu, sa gentillesse et bienveillance faisaient fondre son coeur. Il était plus grand qu'elle, beaucoup plus grand que de nombreux hommes, large d'épaules et des bras si musculeux, mais plein de douceur lorsque c'était pour accueillir la jeune apprentie à l'intérieur de ceux-ci. Il la consolait lorsqu'elle avait de la peine, l'encourageait lorsqu'elle doutait, et la calmait lorsqu'elle avait des accès de colère. Il était parfait... Enfin presque. Il n'était jamais capable de tenir en place plus que dix secondes, et cela avait le don d'exaspérer la magister. Comme là, en ce moment, où il venait de se lever du tronc sur lequel ils étaient assis. Aussi fronça-t-elle les sourcils pour montrer son mécontentement.


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Elle regardait son ample robe rouge virevolter d'un coté comme de l'autre lorsqu'elle se décida enfin de parler.

« Les pauses sont faites pour se reposer les pieds, pas faire deux milles de surplace supplémentaire » dit-elle, un sourire moqueur sur les lèvres.

Cela ne changerait rien, elle le savait trop bien. C'était un tic incontrôlable, encore une fois résultant de la maitrise de l'Aethyr. Mais elle aimait bien taquiner Valdred à ce propos, aussi ne le prendrait-il pas mal. Voilà des années qu'elle le côtoyait, elle avait appris à le connaître depuis tout ce temps.

L'apprentie profita de ce moment de détente pour se masser les jambes, relevant sa robe jusqu'à ses genoux pour faciliter l'opération. Elle surprit un regard subreptice d'un jeune chevalier de la Reiksgard, qui détourna immédiatement la tête lorsqu'il se sût surpris. Un rictus se dessina sur le visage de Melicent, contente d'avoir troublé ce jeune homme. Elle n'aimait pas les chevaliers, plus particulièrement ceux de la garde de l'Empire. Le souvenir cuisant du fouet dans son dos était toujours présent, aussi elle souhaitait secrètement que ce petit chevalier minable soit puni par son supérieur pour avoir osé poser les yeux sur elle. En attendant de pouvoir se venger sur le responsable des cicatrices qui lézardaient son dos, être la cause de punition des autres chevaliers lui convenait très bien.

Un petit groupe de corbeau s'envola soudain pas très loin d'eux, et Melicent jeta un regard dans cette direction, avant de reporter son attention sur son maître.


« Pour combien de temps en avons-nous avant d'atteindre Salkazen ? Je meurs d'envie de prendre un bon bain chaud... » La jeune femme prit un bonne inspiration et ferma les yeux. Une image fugace de Valdred en train de lui savonner le dos passa dans son esprit, et la faisant frissonner et sourire en même temps.

« Rencontrerons-nous Von Raukov au moins ? Je me demande quel genre d'homme il est ... vous le savez ? »

Elle se doutait bien l'accueil du noble ne serait pas des plus fastueux, lui qui avait du fuir sa demeure pour se réfugier suite au passage de l'Armée du Chaos. Melicent n'y voyait là aucun honneur, un homme qui avait préféré fuir plutôt que combattre Archaon et ses sbires. La vie sauve valait-elle mieux que la honte ? La jeune femme n'y comprenait rien au jeu de la politique et de la noblesse, ayant été arrachée si tôt de sa famille. Et tout de même, elle doutait qu'elle pût avoir été capable de jouer à ce jeu si on ne l'avait pas envoyée chez les Soeurs.

L'apprentie avait remis sa robe en place de façon à ne plus choquer les regards, et attendait une réponse de son maître.

J'espère que ça ira ! :D :D
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[MJ] Le Grand Duc
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Re: [Melicent Hohenberg] Les larmes de l'Ostland

Message par [MJ] Le Grand Duc »

Valdred Hassel faisait les cent pas, incapable de tenir en place. Pour autant, son allure était calme et son regard détendu. Il observait les soldats qui profitaient de leur pause, assis de part et d'autre de la route de terre et contre les arbres de la forêt impénétrable qui bordait la voie.

- "D'après mes estimations, Salkalzen est à moins de deux jours de marche." répondit-il à Melicent. "Mais je doute que nous ayons l'occasion de nous prélasser dans un bain chaud lorsque nous arriverons à destination, chère apprentie. Tout d'abord parce que ce n'est pas l'objectif de notre mission, mais aussi parce que les Ostlanders ne se lavent qu'à l'eau glacée. Ce sont des gens très économes, Sigmar leur pardonne, et on dit qu'ils se refusent à gaspiller du bois pour chauffer leur eau." ajouta-t-il avec un sourire goguenard. "Nous ne sommes plus à Altdorf. Je crains que les locaux ne soient des rudes comme l'on en voit rarement dans la capitale."

Josef Müller, le pyromancien colérique, poussa un soupir d'énervement en écoutant Valdred.

- "Des sauvages, oui ! Je suis sûr qu'ils se vêtissent de peaux de bêtes et qu'ils forniquent avec des chèvres ! Pouah !" lança-t-il. Sa remarque lui apporta des regards réprobateurs de la part des hommes alentours, auxquels Josef répondit en haussant ses sourcils roux avec un air de défi.

Valdred se retint de rire, habitué aux élucubrations de son confrère, et s'apprêta à répondre à Melicent au sujet de Valmir von Raukov lorsqu'une corne de guerre retentit, plus loin sur la colonne. Tous les soldats se relevèrent pour savoir de quoi il en retournait, croyant à un signal d'alerte, et les rangs des chevaliers de la Reiksguard se refermèrent automatiquement autour des magisters.

Au loin, au delà des escadrons de chevaliers et des régiments de hallebardiers et de mercenaires du Reikland, Melicent pu voir un étendard aux couleurs de l'Ostland s'agiter. Le taureau rouge sur fond blanc et noir claquait au dessus de la devise de la province - "Deus Sigmar Helden Hammer" - tandis qu'une troupe de chevaliers lourdement armurés remontait au trot la colonne des soldats. C'était les frères-combattants de l'Ordre des Templiers Taurus, un chapitre de chevalerie originaire de la région et fidèle à la foi sigmarite. C'étaient de fiers champions de la droiture, renommés dans tout l'Empire et dont les rangs disciplinés avaient souvent chargé en première ligne lors de la récente Tempête du Chaos. Les plumes rouges qui ornaient leurs cimiers à cornes de taureau voletaient sous la brise tandis que leurs longues lances noires pointaient vers le ciel. Les armures couvraient jusqu'à leurs destriers, dont la barde était d'acier laqué noir et le chanfrein doté d'une corne pointue.

Un officier caracolait à leur tête, vêtu de la même armure à l'exception du heaume. A la place, il portait un bonnet pointu aux bords relevés et garnis de fourrure beige, aux allures kislévites. Son regard sévère passait en revue les troupes reiklanders et ses longues moustaches en crosse de pistolet encadraient sa bouche pincée. En outre, il tenait à la main une magnifique épée à la garde ouvragée et ornée d'un rubis, et Melicent pouvait presque sentir l'aura magique que dégageait la lame tandis qu'elle reconnaissait là un Croc Runique pour en avoir vu des reproductions dans les gravures de certains ouvrages.

Valdred se retourna fugacement vers Melicent et articula quelques syllabes en silence à son adresse : "Von Rau-kov".

La colonne de chevaliers s'arrêta et se plaça en ligne disciplinée derrière le Comte-Électeur Valmir von Raukov, grand prince d'Ostland, Margrave de la Marche Septentrionale et Marteau de l'Est.

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Le silence planait sur les renforts du Reikland, écrasés par le regard impérieux du Comte-Électeur. Ce dernier fit faire quelques allers-retours à sa monture en jetant une œillade aux régiments qui se trouvaient devant lui et Melicent sentit ses yeux se poser sur elle et ses confrères l'espace de quelques secondes.

- "Soyez les bienvenus dans l'Est. Sigmar et l'Empereur soient loués, car l'heure est grave et votre venue est une bénédiction." lança Valmir Von Raukov d'une voix forte à l'ensemble des troupes présentes devant lui. "A l'heure où je vous parle, Obelstein et Dunkelpfad sont assiégées par les hordes impies de Hostus le Sans-visage. La nuit dernière, la bourgade de Felde a été dévastée par une harde d'hommes-bêtes sous la férule de Tan'hkor, un seigneur minotaure sanguinaire, et aucun des habitants n'a échappé au massacre. En ce jour, Wolfenburg est encore occupée par les restes immondes des forces qui se déversèrent sur nos terres il y a moins de trois ans et qui furent défaites à Middenheim grâce aux Hommes et à leur foi en notre Saint Sigmar. Oui, l'heure est grave ! C'est ensemble que nous devrons vaincre la corruption qui ronge encore notre patrie, sans quoi nulle rédemption ne sera possible, nul pardon ne nous sera accordé. C'est par le sang et le feu que nous chasserons les montres et les impies, couvrant nos noms et nos dieux d'une gloire éternelle."

Il marqua une pause sans cesser de promener son regard sur les reiklanders. La plupart de ces derniers étaient des miliciens ou des soldats du guet qui ne s'étaient jamais rendu autant à l'Est, et pour qui la Tempête du Chaos avait eu des répercussions bien moindres qu'en ces terres désolées. Aucune ville du Reikland n'avait été rasée, aucun village n'avait été massacré et les paroles du Comte glaçaient le sang des plus jeunes recrues.

- "Mais pour vaincre, nous devrons frapper vite et fort, car la corruption rampe à une vitesse infernale et seuls la foi, le courage et la célérité sauront nous apporter la victoire." continua le Comte. "C'est pourquoi nous nous enfoncerons à l'Est sans tarder, et ferons la jonction avec mon armée sur les hauteurs de Bokenhof."

Son annonce tomba comme un couperet et une rumeur monta lentement des rangs à mesure que les soldats incrédules se concertaient. Bokenhof ? Cela signifiait qu'ils ne passeraient pas par Salkalten et qu'ils traverseraient directement la Forêt des Ombres pour se rendre sur le front. Adieu la perspective d'un peu de repos et d'un repas composé d'autre chose que de gruau insipide et de viande de chèvre séchée. Quelques protestations montèrent dans les rangs reiklanders. Non loin de Melicent, Josef Müller se leva d'un bon, fulminant. Valdred posa une main qui se voulait apaisante sur le bras tatoué de son pair, mais ce dernier se dégagea d'un coup sec en invectivant Valmir von Raukov.

- "Votre Altesse ! Voilà deux mois que nous marchons tout le jour durant depuis Altdorf jusqu'à ces désolations, et tout cela pour vous prêter main forte. Faites donc preuve de courtoisie et accordez nous un peu de repos !" lança-t-il sur le ton du reproche.

Des regards ahuris se posaient sur le pyromancien, tant certains avaient du mal à croire à tant d'insolence envers un Comte-Électeur. L'expression de ce dernier vira à la colère et à l'irritation.

- "Vous faites honte à votre Collège, magister, en prononçant ces paroles. Combien de vos confrères ont donné leur vie pour défendre ces terres et sauvegarder l'Empire ? Combien de nobles, de soldats, de paysans, d'innocents ?" demanda-t-il en haussant le ton. "Vous êtes ici pour suivre l'exemple de ces héros, et vous osez quémander un lit douiller et un bol de soupe. Vous n'êtes pas dans Altdorf la Faste, ici, mais bien dans l'Ostland des morts, du froid et des corbeaux. Alors, par Sigmar, tenez votre langue et préparez vous à marcher. Assez discuté, en avant !" lança-t-il enfin en levant son Croc Runique alors qu'il talonnait son destrier caparaçonné.

Josef, profondément irrité, s'apprêtait à crier une réponse acide au Comte-Electeur, mais Valdred le retint avec plus de fermeté, cette fois-ci. Le pyromancien revanchard poussa un sifflement de frustration et frappa l'air de ses poings sous l’œil ahuris des chevaliers de la Reiksguard qui les entouraient.

Alors que Valmir von Raukov, son porte-étendard et son escadron de Templiers Taurus repartaient au galop vers la tête de la colonne, les régiments reprirent lentement leur ordre de marche, et Melicent et ses compagnons firent de même. Conformément aux ordres du Comte-Électeur, les renforts du Reikland reprirent leur progression dans la Forêt des Ombres, coupant directement vers l'Est et laissant derrière eux la route qui montait jusqu'à Salkalten.
Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois. Je vis avec mes gens, loin de la folie des hommes. La nuit je vole dans les sombres profondeurs de la forêt. Mon regard d'acier partout se pose, et sans bruit, comme le vent, je file entre les branches des arbres séculiers. Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois.

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Melicent Hohenberg
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Re: [Melicent Hohenberg] Les larmes de l'Ostland

Message par Melicent Hohenberg »

"Mais je doute que nous ayons l'occasion de nous prélasser dans un bain chaud lorsque nous arriverons à destination, chère apprentie."

Un frisson aussi froid que l'eau glacée des bains Ostlandais parcoururent l'échine de l'apprentie.

Évidemment. Elle connaissait bien les histoires de soupes au cailloux des habitants de l'Ostland. Leur mauvaise réputation faisait d'eux la risée du Vieux Monde. Pourtant, ce n'est pas comme s'il manquait de bois dans la région. La forêt des Ombres couvrait presque l'entièreté de la région. Du bon bois de qualité à portée - tant qu'on ne s'y aventure pas trop loin. Dire que chez elle autrefois, en Ostermark, elle vivait près du Veldt, cette prairie où étaient élevés les meilleurs chevaux de l'Empire. Les arbres s'y faisait beaucoup plus rare qu'ici. Et pourtant, jamais on aurait pensé rationner le bois de chauffage.

Plus avares qu'économes, ouais.

Melicent fit une moue désapprobatrice pour exprimer son mécontentement. Elle soupçonnait fortement son maître de connaitre un petit truc ou deux pour chauffer l'eau du bain par magie, aussi se retint-elle d'un commentaire qui risquait de froisser les oreilles des chevaliers. Ce que Josef ne fit pas, surprenamment.
Il avait le don celui-là pour les commentaires déplacés, les blagues douteuses et les sous-entendus foireux. C'était presque à se demander si c'était réellement de la faute d'Aqshy ou s'il avait toujours été un peu débile. Va pour les chèvres, il ne serait même pas étonnant que les Ostlandais fassent cela pour ne pas trop user leurs femmes. Pour les peaux de bêtes, c'était trop. C'est que le Reiklander n'avait probablement jamais connu les hivers des provinces nordiques. Elle le verrait bien à genoux en train de la supplier, lorsqu'il se trouverait à la merci des vents glacials en provenance de Kislev balayant les plaines de l'Ostermark, de lui offrir généreusement une peau de loup mitée. Elle se demandait si elle le lui offrirait avant ou après qu'il ait perdu un orteil... ou deux.
Ce faisant, la magister n'eut qu'un demi-sourire aux propos du fou. Et ça, c'était parce qu'elle avait vu que Valdred avait eu du mal à se contenir de pouffer. Mieux valait ne pas se mettre les plus puissants pyromanciens de l'Empire à dos, encore moins son maître chéri.

L a corne retentit au moment où Valdred ouvrait la bouche pour ajouter quelque chose. Melicent, se relevant prestement, serra son bâton entre ses mains, tous les sens en alerte. Tout autour d'elle, les soldats s'étaient mis debout à leur tour, les chevaliers s'étaient regroupés autour des magisters, la main sur la garde de l'épée. Ce ne fut toutefois pas des bannières impies qui sortirent de la forêt, mais celle du taureau rouge de l'Ostland. La jeune femme reconnut les combattants de l'Ordre des Templiers Taurus. Elle avait étudié cette organisation lors de son passage chez les Soeurs, mais jamais elle n'aurait cru les croiser dans sa vie.

Une bouffée de jalousie lui explosa au visage alors que les hommes approchaient : Si il ne lui avait pas manqué une certaine partie de l'anatomie dans son entrejambe, c'est elle qui serait noble chevalier pour le compte de Sigmar. Son père l'y aurait envoyé avec joie plutôt qu'en cachette chez les Soeurs. C'est elle qui se pavanerait du haut de son cheval en toisant les manants et les culs-terreux à ses pieds. C'est elle qui aurait toute la gloire d'avoir décimé des armées de peaux-vertes, les femmes n'avaient la joie d'être décorées et félicitées comme ces messieurs. C'est elle qui prendrait son pied avec la première venue sans se faire poser de question, mieux encore, on lui donnerait une tape sur l'épaule. C'est elle qui aurait pu s'en tirer sans se faire écharper le dos pour s'être dégoté une jeune fille naïve.

Ces hommes étaient chevaliers uniquement grâce au sang noble et au morceau de chair flasque qui leur pendouillait entre les jambes. Elle les détesta immédiatement.

À la tête de la cavalerie qui avançait vers eux, se trouvait un homme à la moustache impressionnante et au chapeau qui avait plus à avoir avec les couvre-chefs kislévites que les heaumes de métal. Valdred confirma ce qu'elle croyait : Von Raukov. Il s'était déplacé au lieu de les attendre à Salkazen, contrairement à ce qui avait été convenu. La magister n'eut pas à attendre longtemps pour que fuse la réponse à son interrogation.
Non seulement offrit-il un discours qui fit glacer le sang des soldats derrière-elle, de pauvres hères qui n'avaient rien connu de pire que quelques mutants dans les égouts, voir peut-être quelques rats géants, mais il semblait aussi se délecter de la frayeur qu'il causait. Son regard suffisant ne cessait de se promener de gauche à droite, instillant la peur et la soumission devant les misérables recrues qui devaient passer près de faire dans leur pantalon. Enfin, son annonce enleva toute lueur d'espoir, s'il en restait à ces hommes. On continuerait vers l'Est "sans tarder".

Pas de bain, donc.

Les sourcils de Melicent se froncèrent. Elle qui croyait pouvoir se faire savonner le dos et, peut-être même, masser ses pieds endoloris dans un bon bain à l'odeur de lavande! Laver ses cheveux qui avaient perdu toute leur brillance et splendeur à cause de cette maudite poussière qui lui collait dans le fond de la tête ! Faire une lessive de ses robes et son petit linge qui sentaient la sueur et le vinaigre ! Impossible de faire une saucette dans une rivière ici avec tous les hommes qui n'attendaient qu'elle se mette à poil pour la zieuter, voir pire. Elle devait se contenter d'un lavage rapide au torchon à chaque fois qu'ils croisaient un petit village, puisque la troupe ne restait jamais bien longtemps...

Tout ça pour sauver quelques jours de marche.
Ah, l'ordure ! Elle lui ferait bien avaler de sa soupe aux cailloux celui-là !

Josef Müller en profita pour prendre la défense de la troupe, avec un courage qu'elle ne lui connaissait pas - ou plutôt par impudence. Ce à quoi le margrave lui répondit d'un ton tranchant qu'il pouvait (poliment) aller se faire f...
Melicent eu soudainement de la sympathie pour ce Magister, qui n'était peut-être pas aussi con que ce qu'elle croyait. Malgré ses sautes d'humeurs et ses commentaires peu flatteurs, il avait le coeur à la bonne place. La jeune femme, elle, n'aurait jamais osé rouspéter devant les ordres du Comte-Électeur. Il était inconcevable pour elle de défier l'Autorité, et totalement inadmissible selon les valeurs Sigmarites de manquer de respect à un supérieur. " Tu fermes ta gueule et t'obéis " était le principe le plus connu.
Et pourtant, elle croyait que le pyromancien avait agi correctement malgré tout. Les hommes derrière elle étaient démoralisés. La perspective de quelques jours de repos venait de leur être enlevée, en plus d'avoir le coeur instillé par la peur de toutes les choses qu'ils allaient devoir braver : des homme-bêtes, des mutants, des minotaures... et puis quoi encore ?

Alors qu'ils se remettaient en marche, vers l'est cette fois, suivant le chef et sa maudite épée runique, l'apprentie se retourna vers Valdred, un sourire en coin.


« Charmant. C'est comme cela que vous vouliez me le décrire, non ? » dit-elle d'un ton amer.

Puis, quelques instants plus tard, un peu pour elle même, une réflexion à haute voix :

« La moitié de ces hommes perdront la vie sur le champ de bataille. Ils auraient au moins pu mourir heureux, après avoir dépensé leur maigre solde. Morr ne se serait pas fâché d'attendre quelques jours de plus... »

La seule chose qui lui donnait espoir, c'est quelle emporterait au moins deux ou trois créatures chaotiques avant d'y laisser sa peau. Juste assez pour faire plaisir à son Dieu, à moins qu'il ne préfère lui laisser la vie sauve pour cette fois encore. La mort tombait sur vous demande votre permission, autant l'accepter lorsqu'elle décidait de vous emporter.

On peut sortir une fille de l'Ostermark, mais pas l'Ostermark d'une fille.

C'est parti ! :mrgreen: :mrgreen: :mrgreen:
(L'inspiration est toujours meilleure en soirée )
Modifié en dernier par [MJ] Le Grand Duc le 08 janv. 2016, 12:53, modifié 2 fois.
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[MJ] Le Grand Duc
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Re: [Melicent Hohenberg] Les larmes de l'Ostland

Message par [MJ] Le Grand Duc »

Valdred poussa un soupir tandis que la colonne du Reikland reprenait la marche au son des tambours et des protestations à peine étouffées.

- "Le Comte Valmir von Raukov est un homme brave, Melicent. C'est un fervent dévot de Sigmar et un seigneur dévoué à la cause qu'il sert, ce qui est suffisamment rare pour être souligné. Mais ce ne sont pas seulement le sens du devoir et le courage qui l'animent ... Le cœur du Comte est rongé par la haine, la rancœur et le désir de vengeance. Les sbires de la Ruine démembrèrent sa femme avant de la dévorer, et empalèrent vivant son fils chéri, Oleg von Raukov."

- "Et c'est nous qui payons les pots-cassés. C'est ça, Valdred ?" rétorqua Josef Müller en maugréant.

Le maître de Melicent sourit en coin mais ne répondit pas à son confrère. Au contraire, il se tourna vers son apprentie.


- "Nous profiterons de cette marche pour continuer de réviser tes connaissances. Le moment où tu devras les utiliser de manière pratique risque d'arriver plus tôt que prévu, alors autant s'y mettre et faire nos dernières vérifications de suite. Les Cantiques de l'Ignifiable, chapitre XII, troisième verset. J'écoute."

Image
Les troupes s'enfonçaient toujours plus loin dans la Forêt des Ombres. Le sentier qui serpentait entre les arbres était étroit et la colonne du Reikland s'étira sur près d'une lieue. Le moral était au plus bas : les hommes étaient fatigués et leurs pieds leur faisaient mal. La perspective du combat prochain faisait planer une atmosphère lourde et anxieuse et le moindre craquement de branche ou l'envol d'un corbeau déclenchait instantanément un vent de panique agitée parmi les régiments.

Valdred, Melicent et les autres magisters marchaient en file indienne, encadrés par l'escadron de la Reiksguard dont les lourds destriers peinaient à progresser dans cette forêt au sol inégal et hérissé de racines proéminentes et de cailloux gros comme le poing. Le feuillage des arbres masquait la lumière pâle du soleil et donnait un air sinistre aux environs. L'air était glacé, et des volutes de buée s'élevaient des bouches des marcheurs et des naseaux des montures. L'ambiance était morne et on ne parlait que lorsque que c'était nécessaire. Chacun était plongé dans des pensées noircies par la situation et même Valdred, d'habitude enjoué et souriant, avait le visage fermé et n'avait pas éprouvé les connaissances de son apprentie depuis l'aube.

Soudain, le son étouffé d'un cor retentit à travers les bois, loin devant, au niveau de la tête de la colonne. Un autre lui répondit, puis un troisième, et tous se figèrent. Les chevaliers de la Reiksguard resserrent immédiatement les rangs et empoignèrent leurs lances en scrutant les alentours tandis que les régiments de fantassins qui suivaient et qui précédaient les magisters se préparaient dans l'agitation sous les ordres de sous-officiers tout aussi anxieux qu'eux.

Le galop d'un cheval se fit entendre loin devant et, dans un lacer du sentier, les magisters virent débouler un cavalier en armure légère et au béret à plume qui se dirigeait vers eux. Il arrêta brusquement sa monture nerveuse à hauteur des chevaliers de la Reiskguard et s'adressa à leur officier en essayant de maîtriser son cheval qui tournait sur lui même en se cabrant légèrement.


- "Les éclaireurs ont repéré une bande d'hommes-bêtes qui se dirige droit sur nous depuis le Sud-Ouest, à travers les bois. Son Altesse ordonne que vous fassiez halte ici et que vous vous prépariez à les recevoir au cas où l'avant-garde ne les accroche pas avant." dit-il d'un ton saccadé.

Le feld-maréchal de la Reiksguard fronça ses sourcils broussailleux.

- "Donne moi plus d'informations, gamin. L'Empereur en personne m'a ordonné de protéger les sorciers des Collèges, et ce ne sont pas les ordres d'un Ostlander qui me feront faillir à ma mission. Combien sont-ils ? Arrivent-ils tous de la même direction ?"

- "Nous ne savons pas, Herr Siegfried. Les pisteurs rapportent les traces d'une petite harde en maraude. D'après les estimations, ils seront dans les alentours dans moins d'une heure."

Comme pour répondre aux informations du messager, un brame puissant et lointain retentit quelque part dans la forêt, auquel répondit une série de cris et de hululement étouffés par la distance. Un vent de frayeur souffla parmi les soldats.

- "Moins d'une heure ? Par Sigmar, tu t'en iras dire au Comte Valmir von Raukov que ses pisteurs sont borgnes et manchots ! Hors de ma vue ! Dis à ton maître que les Reiklanders attendent de pied ferme."

Le cavalier au béret à plume inclina la tête et fit faire demi-tour à sa monture sans demander son reste, s'élançant au galop pour remonter le sentier tandis que les soldats s'écartaient sur son passage.

- "En ordre de bataille !" tonna Herr Siegfried à l'adresse des régiments autour de lui. "Hallebardiers, en formation Sud-Sud-Ouest ! Arquebusiers, rangs de deux ! Miliciens, en réserve à l'arrière."

Ses ordres furent reliés de part et d'autre de cette section de la colonne et les soldats s'agitèrent de toute part, les mains légèrement tremblantes. La tension monta d'un cran.

- "Chevaliers, avec moi." lança le feld-maréchal à ses propres hommes, qui vinrent se placer en deux lignes épaisses d'armures lourdes, de chevaux nerveux et de lances acérées. L'officier se retourna vers les magisters. "Sorciers, restez en retrait. Nous aurons tôt fait de les défaire et je ne veux pas prendre de risques concernant votre sécurité. Si tôt les hommes-bêtes abattus, mes chevaliers et moi-même vous escorterons vers le gros de l'armée."

Les régiments rouges et blancs se mirent en place sur le sentier en suivant les ordres de Herr Siegfried. Hallebardes baissées vers les profondeurs de la forêt, crosse de l'arquebuse contre l'épaule, regards anxieux qui scrutent les bois sombres à l'affût du moindre mouvement. Et, au loin, un nouveau hurlement bestial suivi d'une ovation sauvage qui fit s'envoler les oiseaux et trembler les frondaisons. Certains soldats prièrent à voix basse. L'atmosphère était électrique, chargée de peur et d'un lourd silence.

- "Je n'aime pas ça ..." murmura Valdred en plissant les yeux, positionné en retrait du sentier comme ordonné par le feld-maréchal.
Situation :
- vous êtes éloignés du reste de l'armée qui s'est étendue le long du sentier.
- sur votre section, il n'y a "que" :
- deux régiments de hallebardiers (30 hommes chacun)
- un régiment d'arquebusiers (30 hommes)
- un contingent de miliciens (40 hommes)
- un escadron de la Reiksguard (20)
- Trois flamboyants (valdred, josef et toi), deux célestes et un hiérophante

- il y a certainement d'autres sections de l'armée plus loin derrière vous, et plus loin devant, bien qu'il soit impossible de savoir combien et où exactement, tant la colonne s'est étirée et morcelée sur le chemin
Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois. Je vis avec mes gens, loin de la folie des hommes. La nuit je vole dans les sombres profondeurs de la forêt. Mon regard d'acier partout se pose, et sans bruit, comme le vent, je file entre les branches des arbres séculiers. Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois.

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Melicent Hohenberg
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Re: [Melicent Hohenberg] Les larmes de l'Ostland

Message par Melicent Hohenberg »

Valdred répondit à Mélicent avec plus de sagesse qu'elle ne se serait attendue. Il n'y avait toutefois pas à être surprise. Son maître était beaucoup plus réfléchi que de nombreux autres pyromanciens. C'est ainsi qu'il lui indiqua pourquoi il y avait toute cette noirceur dans le coeur de Von Raukov. D'accord, mais cela n'expliquait pas pourquoi il devait faire subir à l'ensemble des troupes sa propre douleur. Même s'il devait tuer de sa propre main celui qui s'en était pris à ses deux êtres chers, cela ne les ramènerait pas à la vie. Peut-être ressentirait-il la satisfaction du devoir accompli, mais cela n'effacerait pas son chagrin. Et puis, si Sigmar n'avait pas protégé leur vie, c'est qu'il y avait une raison. Elle se garda toutefois d'informer son maître sur ses pensées, se doutant qu'il ne les accueillerait pas avec joie.

D'ailleurs, la magister se surpris à réfléchir sur les propos de Valdred : Von Raukov, fervent dévot de Sigmar ? N'était-ils pas tous Ulricains dans ce coin de pays? Pourquoi le comte électeur ne suivait-il pas les préceptes du Loup Blanc ? Non pas qu'elle était contre cela, loin de là ! Le culte de Sigmar était prêt à recevoir tous ceux qui voudraient lui offrir leur Foi, et Melicent était la première à louanger celui qui avait unifié l'Empire deux mille ans plus tôt. Non, ce qui la chicotait, c'était que Sigmar n'avait pas protégé le fils et la femme d'un Comte-Électeur, Pilier de la politique du Royaume. Pourquoi son Dieu avait-il tourné le dos à la tragédie qui s'était produite ? Est-ce que ce Von Raukov était réellement dévoué à Sigmar ou faisait-il semblant ? Priait-il en secret Ulric avant d'aller se coucher?

Si oui, cet homme n'avait que lui à blâmer dans toute cette histoire. Sa vie n'aurait dorénavant que pour but de se repentir de ses péchés avant sa mort.

Josef y alla de son petit commentaire encore une fois. Mais son maître détourna habilement la conversation en lui demandant de réciter Les Cantiques de l'Ignifiable. La jeune femme poussa un profond soupir. Elle avait toujours détesté apprendre des choses par coeur. Cette activité la révulsait, la dégoutait, lui donnait la nausée ! Melicent n'avait jamais eu les capacités de réciter des pages et des pages mémorisées. Elle était une fille d'action plutôt qu'une érudite. Cela lui avait causé bien des soucis dans sa jeunesse chez les Soeurs. Heureusement pour elle, le troisième verset du chapitre XII n'était pas très long. Valdred connaissait bien son apprentie et la pyromancienne devinait qu'il s'agissait plutôt d'une tactique pour se changer les idées plutôt que de la punir de quoi que ce soit. En plus, cela avait pour bon qu'ils n'auraient pas à se taper les petits commentaires désagréables de Josef. Et qu'elle finirait pas oublier ce bain qu'elle n'aurait jamais.

C'est ainsi qu'elle s'exécuta, en faisant tout son possible pour ne pas se tromper.




Ils marchaient depuis longtemps, trop longtemps déjà. L'on avait fait que très peu d'arrêts, avançant toujours plus loin dans la forêt. Les pauses avaient été écourtées en plus d'être espacées. On se couchait plus tard et l'on se levait plus tôt pour accélérer le rythme. Le chemin était difficile, et le sentier sinueux recelait de nombreuses surprises. À tout moment, il fallait faire attention où l'on déposait ses pieds : une traitre racine pouvait surgir à tout moment sous le couvert de feuilles mortes. Melicent avait eu le malheur de buter sur l'une d'elle, et fut heureusement rattrapée par Valdred. Ce n'était pas le cas d'un cheval, qui glissa sur une roche et s'effondra sur le coté. Le cavalier eut l'agilité nécessaire pour sauter de sa monture, sans quoi, elle lui aurait écrasé la jambe de tout son poids. Il n'y eut heureusement plus de peur que de mal : on remit le cheval sur ses pattes et on continua d'avancer comme si de rien n'était.

Tout autour des pyromanciens, l'humeur générale était massacrante. L'on entendait parfois quelqu'un se plaindre du mal de pieds, de la perspective d'un bon repas chaud et consistant envolé, en plus du besoin d'une petite femme avec «plus d'allure » dans la couchette. Nombreuses accompagnatrices avaient levé les pattes lorsqu'il fût annoncé qu'on traverserait la forêt des Ombres sans s'arrêter en ville. Aucune prostituée saine d'esprit n'aurait accepté le risque d'entrer dans cet endroit sordide. Conséquence, il ne restait que l'ivraie : les alcooliques, les vérolées et les édentées. Celles dont l'absence d'une petite armée les condamnerait à la famine pour quelques semaine, et qui préféraient risquer mourir plutôt que mourir de faim, ça durait moins longtemps. Ces femmes-là étaient physiquement tout le contraire de Melicent : son visage n'avait pas été ravagé par la maladie, ses dents n'étaient pas gâtées et elle semblait avoir conservé toute sa tête. Malgré ses cheveux sales et sa robe crasseuse, elle restait l'élément le plus désirable des alentours. C'est pourquoi les regards mauvais des soldats se portaient vers la jeune noble. Elle sentait les yeux des hommes s'accrocher à elle comme des sangsues, et cela lui donnait froid dans le dos. La magister se rapprocha un peu plus de Valdred, à la fois pour chercher courage, mais aussi en espérant que les troufions comprennent le message qu'elle était déjà prise, et qu'il faudrait passer par-dessus le dangereux sorcier pour espérer l'atteindre.

D'ailleurs, Valdred ne semblait pas de meilleure humeur que les autres. Depuis le matin il avait gardé un visage maussade et ne lui avait pas posé une seule question en rapport avec on apprentissage. Depuis les deux mois, c'était bien la première fois que la jeune femme le voyait dans un tel état. Est-ce que le mal de pieds, la fatigue et le manque de chaleur humaine étaient les causes de ce trouble ? Melicent n'était pas du tout contre l'idée d'un rapprochement avec son maître... pas qu'il faisait particulièrement froid le soir, les vents d'Aqshy l'entourant ne la rendant pas trop sensible aux températures plus fraîches. Elle se disait qu'elle dormirait mieux, et peut-être lui aussi. C'est en réfléchissant à comment aborder tout cela que le premier cor se fit entendre.

L'apprentie s'était instinctivement placée derrière Valdred et Josef, alors que les évènement se déroulèrent à toute vitesse. Le messager, le bruit au loin, les ordres du fled-maréchal. Melicent serrait son bâton fortement entre ses deux mains, rongée par la peur à son tour. Pour la première fois, elle se retrouvait hors des murs protecteurs du collège, là où le pire qui pouvait arriver était la combustion spontanée suite à une mauvaise manipulation de la magie. Et encore... était-ce déjà survenu? Un pyromancien d'expérience était toujours présent pour surveiller les exercices et éviter une mauvaise manipulation de l'Aethyr qui pourrait être fatale. Les apprentis n'étaient jamais vraiment en danger, à moins d'agir de manière stupide et irréfléchie. Or, aujourd'hui c'était différent. Le danger entourait la jeune femme, et il pouvait provenir de n'importe où. Les magisters présents devaient avant tout protéger leur propre vie, ils n'auraient pas le temps de se préoccuper de Melicent, à savoir si elle saurait manipuler sa magie correctement.

Elle était seule.[/i]

- "Je n'aime pas ça ..." avait murmuré Vladred

La pauvre ne pût que déglutir difficilement à ces mots. Si son maître lui-même était stressé, comment devait-elle réagir ? Elle regarda nerveusement en arrière d'elle, ne sachant pas de où proviendrait l'ennemi. En avant, en arrière ? Par la gauche, la droite? La Reiksguard parviendrait-elle à protéger les magisters ou devraient-ils utiliser leur magie? Combien de bêtes étaient à portée ? Les éclaireurs s'étaient trompés sur la distance qui les séparaient de leur troupe, avait-ils gaffé aussi sur leur nombre?

L'attente était étouffante, le silence était lourd. Les chevaux piaffaient nerveusement, les hommes priaient à voix basse. Melicent y alla elle aussi avec le psaume de Samüel, chanté par les prêtres en combat :


« Sigmar, mon rocher, ma forteresse, mon libérateur ! Mon Dieu mon rocher où je trouve un abri ! Mon bouclier, la force qui me sauve, ma haute retraite ! O mon Sauveur! tu me garantis de la violence.
Je m'écrie: Loué soit Sigmar! Et je suis délivré de mes ennemis. »


Elle en avait oublié des parties, mais qu'importe. Les manants du peuples ne connaissaient que rarement les versets de ce chapitre. Sans doute l'avaient-ils déjà entendu lors de combat lorsqu'un prêtre guerrier de Sigmar se trouvait tout près, aussi continua-t-elle. Personne peut-être ne remarquerait les bouts manquants.

«Avec Toi je me précipite sur une troupe en armes, Avec Toi je franchis une muraille.
Les voies de Dieu sont parfaites, La parole de Sigmar est éprouvée; Il est un bouclier pour tous ceux qui se confient en lui.
Car qui est Dieu, si ce n'est Sigmar; Et qui est un rocher, si ce n'est notre Dieu?
C'est Lui qui me ceint de force, Et qui me conduit dans la voie droite.
Il rend mes pieds semblables à ceux des biches, Et il me place sur mes lieux élevés.
Il exerce mes mains au combat, Et mes bras tendent le marteau d'airain.
Tu me donnes le bouclier de ton salut, Ta droite me soutient, Et je deviens grand par ta bonté.
Tu élargis le chemin sous mes pas, Et mes pieds ne chancellent point.
Je poursuis mes ennemis, je les atteins, Et je ne reviens pas avant de les avoir anéantis.
Je les brise, et ils ne peuvent se relever; Ils tombent sous mes pieds.
Tu me ceins de force pour le combat, Tu fais plier sous moi mes adversaires.
Tu fais tourner le dos à mes ennemis devant moi, Et j'extermine ceux qui me haïssent.
Ils crient, et personne pour les sauver! Ils crient leur faux Dieu, et il ne leur répond pas!
Je les broie comme la poussière qu'emporte le vent, Je les foule comme la boue des rues.
Vive Sigmar, et béni soit mon rocher! Que le Dieu de mon salut soit exalté,
Le Dieu qui est mon vengeur, qui me délivre de mes ennemis!


Sa voix s'était fait plus forte et plus assurée à chaque verset. Cela lui avait redonné assez de courage pour affronter ses ennemis, en avait-il donné aux soldats autour d'elle ?
Modifié en dernier par [MJ] Le Grand Duc le 15 janv. 2016, 04:24, modifié 1 fois.
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[MJ] Le Grand Duc
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Re: [Melicent Hohenberg] Les larmes de l'Ostland

Message par [MJ] Le Grand Duc »

Quelques regards se tournèrent vers l'apprentie tandis que le volume de sa voix augmentait. Valdred fut le premier à la rejoindre, mêlant sa prière à celle de Melicent alors qu'ils récitaient les mêmes vers. Les miliciens étaient positionnés juste à côté des magisters, derrière la ligne de bataille, et certains d'entre eux se mirent eux-aussi à murmurer le psaume de Samüel.

- "Avec Toi je me précipite sur une troupe en armes, Avec Toi je franchis une muraille.
Les voies de Dieu sont parfaites, La parole de Sigmar est éprouvée; Il est un bouclier pour tous ceux qui se confient en lui.
Car qui est Dieu, si ce n'est Sigmar; Et qui est un rocher, si ce n'est notre Dieu ?
"

Les bois face à eux vibrèrent à nouveau à mesure qu'une clameur sauvage s'élevait dans les profondeurs insondables et que d'horribles trompettes de guerre retentissaient de part et d'autre, faisant s'enfuir les oiseaux qui nichaient dans les frondaisons. On entendit le battement des tambours qui accompagnaient les cris bestiaux et les hululements belliqueux. Les branches craquaient, loin devant, et les chevaux de l'escadron de la Reikguard frappaient nerveusement le sol de leurs sabots, incapables de tenir en place, des volutes de buée saccadés s'élevant de leurs naseaux. Les hommes étaient extrêmement tendus et leurs regards effrayés balayaient sans cesse les taillis sombres auxquels ils faisaient face. La prière amorcée par Melicent enfla lentement, reprise à présent par certains hallebardiers sur la ligne, en plus des miliciens et des sorciers.

- "C'est Lui qui me ceint de force, Et qui me conduit dans la voie droite.
Il rend mes pieds semblables à ceux des biches, Et il me place sur mes lieux élevés.
Il exerce mes mains au combat, Et mes bras tendent le marteau d'airain.
Tu me donnes le bouclier de ton salut, Ta droite me soutient, Et je deviens grand par ta bonté.
Tu élargis le chemin sous mes pas, Et mes pieds ne chancellent point.
"

Le vacarme de la harde en marche amplifiait. C'étaient les cris de dizaines, de centaines, peut-être de milliers de créatures impies qui ne vivaient que pour semer mort et destruction sur le monde. Les cors de guerre de l'ennemi sonnaient sans cesse, le battement des tambours de peau humaine résonnaient en cœur et frappaient en rythme comme les pas d'un géant. Bientôt, une nouvelle vague de hurlements perça les bois et le fracas de la bataille débuta de part et d'autre, atténué par la distance et ponctué du claquement des coups de feu. Les autres corps de l'armée venaient d'être engagés dans le combat. De tels échos jetèrent un vent de frayeur sur les soldats qui entouraient Melicent. A droite de l'apprentie, un milicien fit sur lui tandis qu'une larme silencieuse roulait sur sa joue. Et c'est dans ces instants d'horreur que les Hommes se tournaient vers leurs Dieux. La prière se fît plus puissante, et tous ceux qui en connaissaient les vers les récitaient désormais en chœur et à voix haute, tandis que ceux qui ne les connaissaient pas se contentaient de les répéter en canon.

- "Je poursuis mes ennemis, je les atteins, Et je ne reviens pas avant de les avoir anéantis.
Je les brise, et ils ne peuvent se relever; Ils tombent sous mes pieds.
Tu me ceins de force pour le combat, Tu fais plier sous moi mes adversaires.
Tu fais tourner le dos à mes ennemis devant moi, Et j'extermine ceux qui me haïssent.
Ils crient, et personne pour les sauver! Ils crient leur faux Dieu, et il ne leur répond pas!
Je les broie comme la poussière qu'emporte le vent, Je les foule comme la boue des rues.
"

Les fourrés qui faisaient face aux troupes se mirent à s'agiter, le tintamarre des braiments et des cris assoiffés de sang se rapprocha, les cornes de guerre sonnaient plus fort que jamais et les branches cédaient sous le poids de la horde qui chargeait. L'ennemi arrivait et le bout des hallebardes des reiklanders tremblaient tandis que l'effroi dévorait le cœur des soldats. Les arquebusiers ajustèrent leur ligne de mire, les chevaliers abaissèrent leurs lances et Josef, à côté de Melicent, dégaina une épée qui luisait d'une aura rougeoyante tandis que Valdred posait solidement ses deux mains sur son bâton magique.

- "Souviens toi, Melicent." murmura le maître. "Ne laisse pas la peur agiter tes pensées. Concentre ton souffle, clarifie ton esprit et canalise l'afflux."

- "TENEZ LA LIGNE ! SIGMAR VOUS REGARDE ! TENEZ LA LIGNE ET RENVOYEZ CES MONSTRES DANS LES TÉNÈBRES !" tonna Herr Siegfried en décrochant un énorme bec-de-corbin de sa selle tandis que les soldats criaient maintenant les derniers vers de leur prière.

- "Vive Sigmar, et béni soit mon rocher! Que le Dieu de mon salut soit exalté,
Le Dieu qui est mon vengeur, qui me délivre de mes ennemis !
"

Au moment où Melicent et les soldats prononçaient ces derniers mots, les sous-bois face à eux explosèrent dans un tourbillon de feuilles et de branches. La forêt s'ouvrit sur la harde des Hommes-Bêtes qui chargeaient en poussant une clameur brutale. Ils étaient horribles, immondes, maléfiques. Tout de poils souillés et de cornes tordues, de gueules garnies de crocs sales et d'yeux jaunes et mauvais. Bardés de rouille et de pics, armés de haches immenses et de lances tordues. Ils étaient innombrables et envahirent en quelques secondes l'espace qui les séparaient des reiklanders. Les arquebuses claquèrent dans un nuage de poudre à l'odeur âcre et les monstres qui s'écroulèrent dans leurs courses furent rapidement dépassés par leurs congénères qui se jetèrent sur les hallebardiers en beuglant. Un chevalier sonna la charge et la Reikguard fonça dans le tas, enfonçant ses lances dans les chairs maudites dans un concert de cris et de hennissements terrifiés. Les gors sanguinaires et les hommes se mêlèrent tandis que la ligne de bataille cédait en quelques secondes à peine, se transformant en une cohue chaotique où les gourdins rouillés et les hallebardes brillantes s'entrechoquaient au milieu des hurlements et des grognements.

Josef s'agita.

- "Ce messager était un imbécile. Les soldats ne vont pas tenir." maugréa-t-il en s'avançant vers les combats.

Mais à l'instant où le pyromancien fit un pas, un énorme javelot fila depuis les fourrés derrière lui et se planta brutalement dans son dos. Josef baissa les yeux vers la pointe rouillée qui dépassait de son ventre et essaya d'articuler quelque chose avant de s'écrouler. Les miliciens et les autres magisters restèrent figée une seconde sans comprendre, et c'est là qu'une autre bande d'Homme-Bêtes jaillit des fourrés pour se jeter sur eux.


- "PESTE !" jura Valdred. "Les cornes, les tambours, ce n'était qu'une diversion. Ils nous encerclent ! ILS NOUS ENCERCLENT !" gueula-t-il plus fort pour informer les chevaliers de la Reiksguard. Son alerte se perdit dans le fracas de la bataille alors que les miliciens se faisaient tailler en charpie par les haches de ces monstres cornus.

Les magiciens se retrouvèrent en premier ligne, assaillis par les gors tandis que le reste des troupes se battait au plus fort de la mêlée. Il ne fallut pas longtemps avant que les miliciens ne se fassent massacrer sans pitié et les sorciers qui accompagnaient Valdred et Melicent firent pleuvoir la mort dans les rangs Homme-Bêtes. L'apprentie sentie les Vents se tordre et se convulser tandis qu'un astromancien faisait griller quatre gors en invoquant un éclair foudroyant qui s'échappa de ses mains, et que son collège faisant s'élever dans les airs un énorme bestigor en l'étranglant par la seule force de sa pensée. Le hiérophante, lui, posa ses index et majeurs joints contre ses tempes et lança une brève incantation. Un jet de lumière blanche fila depuis son regard pour venir s'écraser sur un tas d'ungors vicieux qui s'écroulèrent avec un cri de souffrance. Valdred leva son bâton des Collèges et concentra le souffle d'Aqshy. Une boule de feu énorme jaillit de la tête de son bâton et s'éleva au dessus de lui avant d'exploser en plusieurs projectiles ardents qui filèrent vers la horde, embrasant tout sur leur passage et rôtissant la chair et les poils des Hommes-Bêtes qui s'écroulèrent en hurlant tandis que les flammes s'élevaient ça et là et illuminaient la scène en lui donnant une allure irréelle.

C'était le chaos. Les rejetons de la Ruine jaillissaient de partout, les hommes hurlaient et les chevaux hennissaient de terreur tandis que les brames et les cornes de guerre résonnaient de toute part. La magie se tordait dans tous les sens à mesure que les sorciers jetaient leurs sorts et le choc des armes étaient assourdissant. A côté de Melicent, un des astromanciens fut brutalement soufflé par un éclair d'énergie verte et tomba presque instantanément en cendres. L'apprentie sentie l'emprunte corrompue au plus profond d'elle même et, lorsqu'elle releva les yeux, elle vit un chaman Homme-Bêtes se tenir sur un rocher, au cœur de la mêlée. Son horrible tête cornue était recouverte d'un châle miteux et il tenait un bâton orné de plumes, de crânes et de talismans. Il émanait de lui des relents puants de magie noire, et il tordit ses mains griffues pour invoquer un nouveau sortilège.

- "Melicent !" hurla Valdred en lançant une nouvelle boule de feu dévastatrice vers un gor qui chargeait les miliciens survivants. "Leur sorcier ! Il faut l'abattre !"

Au moment où il disait cela, le chaman incanta dans sa langue sombre en dégainant un poignard avec lequel il s'entailla le bras. Du sang noir jaillit, et il le lécha avant de lever son bâton en l'air et de hurler quelque chose avec des grognements gutturaux. Une fumée rouge monta sur sol autour de lui, étouffant jusqu'à la mort les humains et les hommes-bêtes qui se battaient autour de lui. Puis il baissa son bâton et Melicent eut le sentiment qu'il le pointait vers elle. La fumée rouge forma un nuage qui rampa au sol, entre les racines, les pieds des combattants et les cadavres, jusqu'à s'élever devant l'apprentie.

- "NON !" cria Valdred en agitant sa main à toute vitesse dans une série de positions compliquées.

Il dissipa le sortilège et la fumée rouge s'évanouit à quelques mètres à peine de Melicent tandis que le chaman poussait un hurlement rageur. Mais pour se faire, le magister avait relâché son attention et, dans le désordre ambiant, un gor profita de cette occasion pour se jeter sur lui. L'immonde créature poussa un vagissement en se jetant sur le mage et le plaqua violemment au sol. Valdred se débattait tandis que le monstre saisissait une lame rouillée accrochée à son pagne et la leva pour l'enfoncer profondément dans l'épaule du magister. Ce dernier poussa un cri de douleur à l'instant où un chevalier de la Reiksguard à pied -sa monture avait certainement été abattue- se jeta à son tour sur la bête en lui fichant son épée en travers du corps. Le chevalier à l'armure enfoncée et souillée de sang aida le magister blessé à se relever, mais un beuglement le força à se retourner. Un énorme minotaure se traçait un sillon sanglant au milieu des miliciens et des hallebardiers, les fauchant de sa gigantesque hache à double tranchant, et baissa la tête pour charger le chevalier. Ce dernier poussa un "Sigmar" puissant pour se donner du courage et fonça à la rencontre de la tête, mais un coup de corne à la brutalité rare l'envoya voler en bas du sentier avec un fracas de métal. Le minotaure leva la tête pour pousser un brame victorieux et se désintéressa de Valdred pour foncer dans la mêlée.
Comme tu l'auras certainement compris : c'est le chaos.
Ca se bat de tous les côtés, tout est mélangé mais, visiblement, ça se passe pas très bien pour vous.
Le chaman se trouve debout sur un rocher au milieu du plus fort des combats, sur le sentier.
Valdred est blessé et au sol, à quelques mètres à peine de toi.
Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois. Je vis avec mes gens, loin de la folie des hommes. La nuit je vole dans les sombres profondeurs de la forêt. Mon regard d'acier partout se pose, et sans bruit, comme le vent, je file entre les branches des arbres séculiers. Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois.

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Melicent Hohenberg
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Re: [Melicent Hohenberg] Les larmes de l'Ostland

Message par Melicent Hohenberg »

:cry: :cry: :cry: :cry: :cry:
«En avant, en arrière ? Par la gauche, la droite?» Toutes ces réponses :cry: :cry:
Je demanderai des pouliches et des arcs-en-ciel la prochaine fois :siffle:
- "Souviens toi, Melicent." murmura le maître. "Ne laisse pas la peur agiter tes pensées. Concentre ton souffle, clarifie ton esprit et canalise l'afflux."

Ces mots se répétaient dans sa tête sans cesse.

Autour d'elle tout n'était que chaos.

Josef venait de tomber, transpercé de bord en bord par une lance rouillée. Les ennemis venaient de surgir de l'arrière, de l'avant, de la gauche et de la droite. De partout à la fois, la forêt en vomissait de plus en plus à chaque seconde qui passait. Des horreurs plus grandes que nature, avec des cornes, des crocs, des sabots, des armes gigantesques. Partout, il n'y avait que des cris, des brames, des hennissements et des explosions. L'air était saturé d'odeurs de poudre, de sang et de brulé. Les armes reflétaient la lueur des flammes, des éclairs et d'éclats immaculés alors qu'elles s'enfonçaient dans les chairs, humaines comme bestiales. Partout à la fois, on se battait, on courrait, on mourrait. Ce n'était qu'un ballet infernal où les corps de mouvaient à droite, à gauche, devant et derrière. Sauf Melicent, immobile au milieu de cet horrible spectacle. Tétanisée par la peur, elle ne bougeait pas d'un poil. Ses mains avaient les jointures blanchies tant elle serrait son bâton avec force, comme si elle redoutait le lâcher. Quand même bien aurait-elle voulu bouger, son corps refusait de faire le moindre mouvement. Elle était clouée à sa place, simple spectatrice non-consentante de cette grande célébration Sons et Lumières qui se déroulait sous ses yeux.

Soudain, son coeur se serra. Elle avait ressenti quelque chose de nouveau dans l'air, quelque chose qu'elle connaissait sans jamais l'avoir croisé : la corruption. Les vents de magie s'étaient pliés sous l'action d'une volonté mauvaise, en une énergie noire et brute. Le magister du collège Céleste le plus près d'elle venait d'être anéanti par l'action d'un shaman des troupes d'Hommes-Bêtes. Son sort avait été si puissant qu'il ne restait qu'un petit tas de cendres de l'astromancien. C'en fût trop pour Mélissandre, qui laissa sa vessie laisser libre cours à sa frayeur.

Mais où était donc son Dieu? Pourquoi laissait-il tout cela survenir?


- "Melicent ! Leur sorcier ! Il faut l'abattre !" avait crié Valdred tout près, mais si loin à la fois.

Sa voix paraissait provenir d'ailleurs, tant elle était concentrée par les mouvements du shaman. Toute son attention était happée par le sordide rituel qui se préparait sur le rocher : le couteau, le sang, les mots dans une langue qu'elle ne connaissait pas puis le bâton pointé sur elle. La fumée rouge provoquée par cet étrange sort, après avoir étouffé tous ceux qui se trouvaient à portée du sorcier, se dirigeait maintenant vers elle. Ce serait à son tour de mourir.

* Sigmar protège moi * implora-t-elle silencieusement, les larmes dévalant ses joues.

Le nuage s'effondra à ses pieds, alors qu'elle senti l'aethyr exploser. Valdred venait de contrecarrer les plans du shaman, qui exprima sa colère haut et fort dans un brame à glacer le sang. Il en paya toutefois le prix, puisqu'une créature se jeta sur lui pour lui enfoncer un couteau rouillé dans le corps, et Melicent cria en même temps que son maître. Ce fût un électrochoc suffisant pour la faire bondir et la sortir de la torpeur dans laquelle elle s'était drapée. Le minotaure venait de partir après avoir envoyé bouler le chevalier, et Valdred se trouvait au sol, peut-être blessé gravement.

Melicent ! Leur sorcier ! Il faut l'abattre !...

C'étaient là les nouvelles paroles qui repassaient en boucle dans son esprit. Il fallait abattre le sorcier. Pourtant, Valdred était au sol, il ne pourrait se défendre contre une autre attaque... que faire ?

La réponse lui vint instinctivement : C'était à son tour de le protéger.

C'est cette pensée qui lui donna le courage de faire un pas, puis un autre, et encore un autre, du plus rapidement qu'elle le pouvait. Son maître n'était qu'à quelques mètres, et pourtant elle eut l'impression que cela lui prit une éternité à se rendre là où il gisait. Elle aurait bien voulu se pencher, inspecter la blessure, le prendre dans ses bras, lui dire qu'elle l'aimait... mais tout cela ne servait à rien. Ce n'était pas ce qu'on attendait d'elle, elle le savait que trop bien. La jeune femme réfréna son envie de se mettre en boule et attendre que tout cela passe, cela ne ferait que retarder le moment de sa mort, ainsi de celui qu'elle chérissait tant. Celui qui se trouvait dans cette position par sa faute.


« Je suis désolée,.. je suis désolée.. » sanglota-t-elle, un torrent se déversant sur son visage.

C'était là la punition de Melicent de la part de Sigmar. Elle l'avait appelé, et Il avait répondu. Il l'avait protégé par l'entremise de Valdred. Il lui fit toutefois payer de sa couardise, puisque son sauveur se trouvait maintenant inapte. C'était le prix à payer pour avoir laissé la peur l'envahir, d'avoir douté de Lui. Elle devrait se repentir de ce péché, et abattre cette créature chaotique à la magie impie. Serait-elle à la hauteur ? Elle le saurait bien assez tôt. Mais Il veillait sur elle, elle le savait. Rien n'était impossible.

« Couvre-moi » finit-elle par articuler à son maître entre deux souffles. Son niveau magique n'était pas assez élevé pour dissiper correctement tous les sorts. Lui, oui.

Levant son bâton, elle se mit à faire les signes pour appeler une boule de feu simple. Malgré le stress, le danger qui pouvait survenir à tout moment, elle tenta de contrôler ses mouvements afin de réussir son sort. Qu'elle échappe le contenu de sa vessie n'était qu'une petite honte passagère sans gravité. Échapper les vents de magie pouvait avoir des conséquences beaucoup plus désastreuses.

Concentrer son souffle. Clarifier son esprit. Canaliser l'afflux.
Cela semblait si simple dans les murs d'un collège, où rien de grave ne pouvait survenir.
Aujourd'hui, tout était différent.

Je me déplace vers Valdred et je lance boule de feu su le shaman jusqu'à ce que la situation change (Un HB qui approche, le shaman qui réplique). On verra plus tard pour l'épée de Josef.
Modifié en dernier par [MJ] Le Grand Duc le 17 janv. 2016, 23:28, modifié 1 fois.
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[MJ] Le Grand Duc
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Re: [Melicent Hohenberg] Les larmes de l'Ostland

Message par [MJ] Le Grand Duc »

Melissandre - Incantation de Boule de Feu (Moyen, -2) : 9, ratée.
Au milieu du chaos ambiant, des beuglements sauvages, des hurlements de souffrances, des cris de désespoir et des larmes, Melicent tenta de lancer un sortilège. Elle essaya de se concentrer de son mieux et récita les incantations en magikane qu'elle connaissait par cœur pour les avoir récité un nombre incalculable de fois au sein du Collège. Malgré l'épouvante, ses mains s'agitèrent comme par automatisme, traçant des signes ésotériques dans l'air tandis que le bout de son bâton tournoyait lentement. L'apprentie senti Aqshy répondre à son appel. Ses gestes fébriles attiraient le Vent Rouge à elle tandis qu'elle tentait de fermer son esprit à la pagaille qui l'entourait. Mais tous ses membres tremblaient. Ses genoux s'entrechoquaient et sa mâchoire claquait. Son cœur tambourinait dans sa poitrine comme s'il voulait en sortir. Elle n'arrivait pas à faire abstraction des plaintes des mourants, de l'odeur de pisse et de sang, de l'air qui crépitait autour d'elle à mesure que les autres sorciers déchaînaient leur magie. Elle se tenait seule, terriblement seule, debout au bord de l'abîme, et sa focalisation se fissura peu à peu. Un geste mal esquissé, une strophe balbutiée, et le souffle aethyrique lui échappa soudainement comme si elle essayait de retenir de l'eau entre ses doigts. En guise de boule de feu, elle n'arriva à produire que quelques étincelles qui crépitèrent dans sa main tendue avant de s'éteindre aussitôt avec un filet de fumée ridicule.

Lorsqu'elle regarda face à elle, par-dessus la mêlée enragée, elle croisa le regard du bray encagoulé qui se tenait sur le rocher. Il la regardait, hilare, et poussa une série de hoquets étranges qui firent office de rire. La bête était petite, guère plus grande qu'un enfant humain, mais il émanait d'elle une aura d'une noirceur rare. Sa fourrure était rousse, souillée de tâches, de sang séché et autres déjections. Sa tête était surmontée par deux andouillers ratatinés à la taille ridicule si on les comparait aux énormes cornes recourbées qui ornaient les crânes des guerriers de la harde. Le chaman s'agitait dans sa tunique sombre qui lui tombait jusqu'aux sabots, la tête recouverte par ce châle miteux où deux trous circulaires laissaient voir ses petits yeux brillants de malice. Sa tenue était parsemée de grigris, de plumes et autres talismans barbares et, enfin, son museau caprin se terminait en une gueule garnie de crocs pointus à laquelle pendouillait une longe barbiche jaunâtre. Cette petite horreur contre-nature se gaussait allègrement, secouant son sceptre en bois tordu, sans se soucier le moins du monde des combattants qui s'étripaient au pied de son perchoir. Lorsqu'il estima qu'il s'était assez amusé, le bray fît tournoyer son bâton en agitant son autre main chargée de bracelets d'os et incanta un nouveau sortilège. Les énergies corrompues s'amalgamèrent autour de lui. Avec un bêlement aiguë, il abaissa le bâton et le pointa à nouveau vers Melicent, relâchant son projectile magique.

Un trait verdâtre aux ondulations changeantes fila vers l'apprentie avec la célérité d'une flèche mais s'évapora en l'air à un mètre à peine de la jeune femme. Valdred, le visage tordu par la douleur, venait de lever la main pour dissiper le sort. Il s'était traîné contre un souche non loin de Melicent contre laquelle il s'appuyait, son bras gauche inerte et sa robe déjà sale et maintenant souillée de son sang. Le bray poussa un cri de frustration et incanta à nouveau, plus déterminé que jamais à voir celle qu'il avait désigné comme sa cible disparaître. Un nouveau trait fendit les airs, et se dissipa de la même manière que le premier. Le maître veillait sur son apprentie comme si c'était la seule chose qui importait désormais, alors que les hommes tombaient autour d'eux, les tripes à l'air ou le crâne fracassé. Derrière les mages flamboyants, Melicent vit le hiérophante tomber à son tour, littéralement sectionné en deux par un vaste coup de hache rouillée, tandis que le second astromancien se faisait transpercer par trois lances simultanément et resta ainsi, debout et mort, maintenu par les hampes qui lui crevaient le ventre pour s'enfoncer dans le sol de cette forêt maudite. L'horreur était partout et les reiklanders se faisaient tailler en pièce dans le fracas des armes. Tous les miliciens étaient étendus sur le sol inégal, cloués à des troncs ou encore gisant les uns sur les autres. De pauvres types qui avaient quitté leurs quartiers populaires d'Altdorf pour servir leur nation, poussés par l'appel de l'aventure, du devoir ou de leurs dieux. Les hallebardiers et les arquebusiers ne s'en tiraient pas mieux et leurs cadavres s'amoncelaient, la couleur de leurs uniformes blancs et rouges harmonisée par le sang qui jaillissait de toute part. Enfin, les chevaliers de la Reiksguard étaient impossible à localiser dans ce foutoir et les seuls chevaux en vue étaient écroulés par terre, la panse ouverte et la langue pendante.


Un mugissement puissant tira Melicent de sa contemplation morbide. Elle se retourna pour voir un bestigor musculeux au corps recouvert d'une fourrure fauve et sale et au crâne surmonté de deux énormes cornes annelées, et qui tenait une lourde masse de guerre entre ses mains griffues. Le Sabot Fourchu sortait de la mêlée qui faisait rage autour de lui, tout recouvert de sang fumant, et s'approcha du rocher qui servait de promontoire au chaman. Un sabot posé sur le cadavre d'un chevalier en armure, il leva son arme au dessus de sa tête et poussa un long brame. Le bray se pencha vers le guerrier sauvage et lui bêla un ordre. Le bestigor se retourna alors vers la nouvelle proie qui venait de lui être désignée et grogna en s'élançant, galopant entre les cadavres et fendant la foule de combattants pour fondre vers sa cible. L'apprentie cru tout d'abord que le Sabot Fourchu venait pour elle, mais elle le vit grimper sans difficultés la butte où s'étaient juché les magisters impériaux. L'énorme créature puante passa à côté d'elle sans même la regarder et fonça droit vers Valdred en poussant un hululement sinistre, masse levée au dessus de sa tête. Melicent eu juste le temps de voir son maître incanter rapidement un sortilège, crispé par la douleur, avant qu'un choc brutal ne la jette en avant et que sa vision ne se brouille soudainement.

Le fracas de la bataille et les hurlements de terreur avaient cessé. Elle n'entendait plus les cris des mourants, les braiments excités des Hommes-Bêtes ou le bourdonnement incessant des cornes de guerre. Elle n'entendait plus rien, à vrai dire, comme si le son n'existait plus. Rien, pas même les battements de son cœur. Elle était morte, peut-être ... oui, elle devait être morte. Du reste, elle ne ressentait rien non plus.

Elle tourna la tête pour regarder ses pieds et ne vit rien. Ses mains ? Rien. Elle essaya d'attraper ses cheveux ... le vide. Avait-elle seulement une tête ? Son corps n'existait pas et son esprit vagabondait dans le néant. Soudain, loin devant elle, de la couleur surgi dans le noir. Comme un jet de flammes, un flot de roches en fusions. Sous ses yeux, elle assista à la naissance de mondes et d'étoiles de braise, de constellations brûlantes et de nébuleuses cramoisies. Cet univers de feu se créa en un instant, ou peut-être en un millénaire, elle ne le savait pas. Toujours est-il qu'il était là, devant elle, onduleux et immobile à la fois, bref et éternel.

Image
Et ce monde mourut comme il était né, dans la hâte et le silence le plus total. Melicent était désormais dans une grande salle carrée aux murs d’obsidienne brillante qui montaient si haut qu'il était impossible de distinguer la voûte. Elle marchait sur un carrelage en damier noir et blanc et ses pieds -oui, elle voyait ses pieds à présent- sentaient la chaleur qui pulsait dans le sol par à-coups, dans un battement lent et régulier. Sur ces murs, des visages titanesques étaient sculptés, plus grands que les plus grands palais d'Altdorf, mais l'apprentie n'arrivait pas à distinguer ces faces, comme si elles étaient brouillées. Cependant, à mesure qu'elle avançait vers le centre de la pièce, les traits de ces sculptures monumentales se fixèrent peu à peu, et elle les reconnu. Son père le baron d'Hohenberg, sa mère, ses sœurs, son ancienne gouvernante, Sœur Ygritt, la matriarche de l'Ordre des Sœurs de la Foi et la Chasteté, le chevalier Albrecht Gerstenmaier. Tous ces visages, elle les connaissait, elle s'en souvenait. Impassibles, noirs et lisses comme la pierre dans laquelle ils étaient sculptés, ils dardaient leurs regards froids sur la jeune femme.

Au centre de la pièce se trouvait Valdred, nu et assit en tailleur. Sa peau brûlante était parcourues de circonvolutions écarlates et ses yeux étaient remplacés par deux flammes blanches. Lorsque Melicent s'approcha de lui, le battement du sol s'emballa et se fît de plus en plus rapide, comme un cœur en émoi. Valdred se leva lentement et tendit la main vers son apprentie et une force implacable la poussa à avancer et à venir se blottir dans ses bras. Elle était nue, elle aussi, et son corps vint retrouver celui de son maître. Doucement, le magister aux yeux de flamme la fit basculer et la coucha contre le sol ardent. Il s'étendit par dessus d'elle et l'embrassa avec fougue.

Leurs ébats durèrent longtemps. Une éternité. Les pulsations émanant des dalles battaient la chamade et la pièce se transformait en four tant la chaleur était intense. Melicent assouvit tous ses fantasmes les plus secrets, jouissant un millier de fois dans la dépravation la plus totale, entièrement abandonnée à une perversité orgasmique. Ses cris de plaisir et ses gémissements fiévreux résonnaient contre les murs d'obsidienne tandis que les statues de ceux qui avaient traversé sa vie continuaient de la fixer en silence. Cette orgie de débauche semblait sans fin tant le maître et l'élève s'enfonçaient-ils toujours plus loin dans les domaines infinis de la luxure et de l'hédonisme.

Melicent revint brutalement à elle.

Elle était bien en vie, et tout cela n'avait été qu'un cauchemars ... ou un rêve. Elle était étendu sur le sol glacé de l'Ostland, au milieu des cailloux et des feuilles mortes. Sa tête lui faisait un mal de chien, son estomac était retourné et elle avait la nausée. L'air était lourd et la lumière faible, comme si le soir tombé. Elle était entourée d'arbres et se trouvait visiblement dans une sorte de grand fossé, bordé par ce qui devait être les ruines d'une ancienne maison. Du bâtiment, il ne restait plus qu'un pan de mur lézardé et couvert de lierre, et quelques pierres éparpillées ça et là.

Mais elle n'était pas seule.

Elle sentit la main de Valdred sur la sienne, et vit son visage se pencher vers le sien.


- "Elle se réveille." dit-il à l'adresse de quelqu'un d'autre. "Melicent. Melicent ! Si tu m'entends, serre ma main ou réponds moi. Courage, mon apprentie. Reviens à toi." lui susurra-t-il lentement. Sa face était maculée de sang séché et de boue, et sous cette couche de crasse elle vît sa peau pâle ... bien trop pâle pour un mage flamboyant de sa trempe.
Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois. Je vis avec mes gens, loin de la folie des hommes. La nuit je vole dans les sombres profondeurs de la forêt. Mon regard d'acier partout se pose, et sans bruit, comme le vent, je file entre les branches des arbres séculiers. Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois.

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Melicent Hohenberg
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Re: [Melicent Hohenberg] Les larmes de l'Ostland

Message par Melicent Hohenberg »

:xD: Au secours
Malgré toute la volonté et la concentration, le vent rouge glissa des mains de l'apprentie. Heureusement, ce fût sans conséquence désastreuse. De simples étincelles apparurent dans la paume de Melicent pour s'éteindre aussitôt. Le spectacle ne passa pas inaperçue auprès du principal intéressé. Il se gaussait de ce misérable échec, il se moquait de la déconfiture de la magister. Son simulacre de rire emplissait les oreilles de la jeune femme. Elle n'entendait plus le bruit des combat et des explosions, seulement les hoquets de l'infâme créature devant elle. Cette pathétique petite chose sale qui n'avait pas la prestance de ses cousins, à peine plus grande qu'un enfant, vêtue d'une tunique malpropre couverte de souillure, aux cornes si minuscules qu'elles en étaient risibles. Et pourtant, il se dégageait d'elle plus de force et de prestance que le plus grand minotaure. Elle était autrement plus dangereuse que tous les autres homme-bêtes. Ceux-là se contentaient de taper dans le tas, il suffisait d'être le moindrement vigilant pour éviter de se faire embrocher. Le bray, lui, pouvait manipuler la magie de manière insidieuse. À moins de pouvoir ressentir les variations de l'Aethyr, il pouvait devenir difficile de percevoir ses mouvement et ses intentions. C'était à ça que servaient les magisters.

Melicent était néanmoins d'une inutilité crasse en ce moment. Incapable de réussir le moindre sort, elle regarda le chaman lui envoyer une nouveau sort en pleine tronche, sans pouvoir faire un seul mouvement. Obnubilée par l'horreur grotesque de la créature, elle restait là sans réagir alors qu'un projectile magique fonçait droit sur elle. Elle ferma à nouveau les yeux, serrant son bâton de toutes ses forces, attendant l'impact qui la réduirait à néant. Mais il n'y eut jamais de coup. Valdred avait encore une fois déjoué les plans du sorcier corrompu. Il était toujours conscient, et ce, suffisamment pour garder un oeil sur sa protégée. Ses mains, d'un geste expert, détissa une seconde fois le sortilège, mettant le bray dans une furie incontrôlable. Il faisait tout pour la garder en vie, pour qu'elle ne termine pas comme les autres combattants. Un à un, il se faisaient tous massacrer sans vergogne par l'ennemi. Les arme transperçaient et déchiquetaient les corps comme s'il n'avaient été que de vulgaires morceaux de viande. Les deux magisters derrière eux venaient de rendre l'âme, pour aller rejoindre les soldats, arquebusiers et chevaliers qui gisaient sur le sol, ou empalés contre des arbres. Partout autour d'eux, des chevaux rendaient leur dernier souffle dans des cris d'agonie. Tout n'était que mort et destruction. Il ne restait là que les deux flamboyants, résistant tant bien que mal aux assauts brutaux des créatures bestiales.

Le bestigor fût la conclusion de cette horrible matinée. Alors qu'il fonçait vers elle, Melicent tenta tant bien que mal de placer son bâton devant elle afin de parer l'attaque de la créature. Mais celle-ci avait une tout autre cible, passant à coté de l'apprentie sans importance à ses yeux pour abattre le fauteur de troubles désigné par le Chaman. La jeune femme ne put s'empêcher de pousser un cri d'horreur, essayant de lancer à nouveau le sort de Boule de Feu.

Puis ce fût le noir.

***

Je dois être morte. Enfin, je crois. Je flotte, je ne sais pas comment, mais je flotte. Le royaume de Morr est plutôt étrange. Je me serais attendue à un grand jardin, comme un grand parc. Une vallée vallonnante, le vent qui vente, le soleil qui ensoleille, la chaleur qui réchauffe. Un beau paradis quoi. Il aurait au moins pu m'accueillir le Vieux. Je suppose que c'est parce qu'on ne m'a pas enterrée face contre terre. Dommage. D'ailleurs, où est Sigmar ? Il aurait au moins pu me dire au revoir. Et les autres, où sont-ils? Si je suis morte, je ne devrais pas être seule ici. Et les hommes-bêtes, vont-ils au même endroit que nous?

Je n'ai même pas de corps. Rien. Je ne suis rien. Je suis néant. Je n'existe pas. Aie-je déjà existé? Était-ce un rêve que tout cela ? J'ai l'impression de me réveiller d'un mauvais cauchemar. Il fait si noir. Non plus maintenant, c'est tout rouge. Ça brille. C'est si beau. Les étoiles, le feu. Un million de mondes qui se crée et qui disparaissent. Des milliards de vies qui existent l'instant d'un battement de cils. On dirait de la magie. Est-ce que c'est moi qui créée tout cela ? Peut-être bien.
Ah tiens, c'est déjà terminé. Dommage, c'était vraiment magnifique. Valdred aurait aimé ça, je crois. D'ailleurs, comment va-t-il ? J'aurais bien aimé le revoir une dernière fois...

Le sol sous mes pieds me parait si chaud. Suis-je en train de rêver à nouveau? Ou me serais-je réveillée? Cette pièce me semble étrange. Je marche sur les cases noires et blanches qui me mènent vers mon destin. Il fait si chaud mais si froid en même temps. Des statues de pierre là-bas. Mon père. Ma mère. Mes soeurs. Soeur Ygritt. La matriarche. Le chevalier. Que font-ils ici. Où suis-je? Est-ce cela la vraie mort ? Condamnée à errer dans un monde sans fin? Devrai-je rester ici pour toujours sous le regard et le jugement de ceux qui ont croisé ma vie?

Valdred est là, devant moi, au centre de cette pièce sans fin. Nous sommes morts tous les deux. Il est venu me rejoindre dans l'éternité. Les Dieux ne nous auront pas séparés. Depuis combien de temps suis-je morte ? Et lui? Mon coeur bat la chamade. Sous mes pieds, le sol en fait tout autant. Le voilà qui se lève, encore plus beau que dans mes souvenirs lointains. Dans toute sa perfection, il me semble si calme, si détendu. Il tend les bras vers moi, et j'y suis attirée. Irrésistiblement. La chaleur de son corps nu m'apaise. Le contact de ma peau contre la sienne me fait frissonner d'envie. Les flammes blanches dans ses yeux m'hypnotisent, j'ai envie de m'abandonner à lui sans résister.

Je suis étendue sur le sol, à sa merci. J'ai attendu toute une éternité pour cela, enfin ! C'est encore meilleur que dans mes rêves. Il est fait pour moi, je suis faite pour lui. La douceur de nos êtres qui s'entrechoquent me submerge d'une vague d'intenses émotions. Je l'embrasse avec passion. Il est si parfait. Ses bras enserrent ma taille. Je ne veux plus jamais le lâcher. Ah, que je l'aime ! Oh oui ! Mon maître, celui qui a fait office de père pour moi, le grand frère que je n'ai jamais eu, mon mentor, mon amant ! Il représente tout pour moi. Je veux un enfant de lui. J'en veux deux, trois, cinq ! Plus encore ! Nous repeuplerons le Royaume de Morr ensemble. Nous régnerons ensemble sur nos descendants, main dans la main, pour l'éternité.

Depuis combien de temps suis-je là? La notion me temps me semble floue, autant certains moment semblent durer alors que d'autres ne m'apparaissent qu'être une fraction de secondes. Mon infatigable amant se donne corps et âme à la tâche de me satisfaire, ne prenant nulle pause, enchainant les position les unes après les autres, dignes des livres érotiques de la lointaine Inja. Je devrais être épuisée, mais je ne le suis pas. Je ne ressens ni la faim, la soif ou la fatigue. Tout ce qui importe, c'est la recherche du plaisir. Sans fin. Ce n'est même plus un objectif, c'est une procession en elle même. Il n'y a plus de but, plus de finalité. Toujours plus, toujours plus loin. Je ne suis que marionnette dans les main de Valdred. Je suis tournée et retournée, et je gémis tant c'est bon. L'écho de mes propres cris qui se répercutent sur les murs me met en extase. Mon maître, toujours silencieux, me besogne sans relâche depuis des heures... non, des jours !

Les statues de pierre nous observent, nous fixent. Me fixent. En silence elles aussi. Elles me jugent. Mon père détourne le regard. Ma mère aussi. Mes soeurs en font tout autant. Soeur Ygritt est en colère. La matriarche est scandalisée. Le chevalier rit. Je le vois dans ses yeux, il rit, il se gausse de moi. Son regard est rempli de colère et de désir. Il n'a pas réussi à me détruire complètement, il n'a pas obtenu la pleine et entière satisfaction. Je pense à lui, et je suis à nouveau envahie d'une vague de plaisir indescriptible. Je l'entends s'esclaffer, il rit a gorge déployée, je ressens son souffle chaud et aviné sur mon visage. La statue est hilare là-haut. Je ne me sens pas bien.

Mais non, au contraire! Je me sens bien ! Si bien ! Toutes ces sensations nouvelles déferlent en moi. Le visage de pierre n'a pas bougé, me fixant toujours en silence. Il n'y a que moi et Valdred ici. La statue est immobile. Elles le sont toutes. Mon esprit me joue des tours.

Je crois que je deviens folle.

***

Elle ouvrit enfin les yeux. Toujours vivante, mais mal en point. Emplie d'un effroyable malaise.

Ce n'était pas le sol glacé, ni les cailloux, ni le mal de tête ou le gout métallique du sang qui lui causait le plus grand inconfort. C'était cette désagréable sensation d'avoir été souillée, d'avoir été abusée et manipulée. D'avoir perdu la maîtrise de son corps, de ses émotions, de sa conscience. De s'être donnée contre sa volonté à une entité malsaine, à un dangereux démon. D'avoir été pervertie par quelque chose de sombre et immense qui avait pris l'apparence de l'être aimé pour mieux la tromper et la manipuler. Ce n'était pas lui dans son rêve. Elle le savait. Mais que pouvait bien être ce cauchemar? Qu'est-ce que tout cela signifiait ?

Valdred était là, devant elle. C'était bien lui cette fois.
Sa main sur la sienne, sa douce voix qui murmurait, son visage pâle, son regard, ses yeux.

Les flammes blanches.

Pour toute réponse, Melicent se tourna sur le coté pour vomir. Et alors qu'elle régurgitait tout le contenu de son estomac, elle se sentit étrangement mieux, comme si elle se purgeait de la corruption qui avait pris d'assaut son âme. Le dégout et le mal être qui l'envahissaient sortirent à coups de puissants jets pendant une bonne dizaine de secondes. Et quand il n'y eut plus rien à expulser, son corps fût secoué de quelques spasmes et hauts-le-coeur, crachant ça et là quelques résidus de bile. Puis enfin, quand tout sembla être terminé, la jeune femme se remit sur le dos, non sans difficulté.
L'apprentie posa ses mains sur son ventre et ferma les yeux. Son crâne la faisait souffrir le martyr, son visage était couvert de pétéchies, des larmes coulaient sur ses joues signe de l'effort qu'elle venait de fournir. Sa poitrine se soulevait et s'abaissait à intervalle régulier, sa respiration était bruyante. Valdred était toujours là, attendant un signe de sa part sans doute? Mais elle ne dit pas un seul mot. Elle ne voulait pas lui parler. Elle avait peur, mais de lui ou d'elle-même?

Les secondes passaient et les horribles souvenirs déferlaient dans son esprit : Le combat, le sang, les cris, les explosions, les morts...
Melicent se mit à trembler. Elle n'avait qu'une seule envie : Dormir pour tout oublier. Pour toujours.
Modifié en dernier par [MJ] Le Grand Duc le 27 janv. 2016, 11:18, modifié 1 fois.
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Melissandre , Sorcier des Colleges
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