[Melicent Hohenberg] Les larmes de l'Ostland

Les troupes régulières d'Ostland sont parmi les plus robustes et les plus coriaces de l'Empire, d'où la tête de taureau qu'elles ont adoptée pour emblême. Depuis Wolfenburg, le Comte Valmir von Raukov tient les rennes de cette province du nord.

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[MJ] Le Grand Duc
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Re: [Melicent Hohenberg] Les larmes de l'Ostland

Message par [MJ] Le Grand Duc »

Test de Charisme : 3, réussi.
Adrien s'arrêta, les yeux toujours fixés sur Valdred. De la buée montait de sa bouche immobile tandis qu'il écoutait Melicent sans la regarder. Les mots de la jeune femme s'insinuaient dans l'esprit embrumé du chevalier, en qui des émotions contradictoires se livraient une bataille sans merci.

Bientôt, ses mains, crispées sur la poignée de l'épée à s'en faire blanchir les phalanges, se mirent à trembler. Ses yeux verts s'embuèrent et il lâcha son arme, qui tomba contre les feuilles mortes avec un bruit mat. Adrien, le fier chevalier de la Reiskguard, se prit la tête dans les mains et se laissa tomber contre un tronc, assit. Quelque chose se brisa en lui. Trop d'horreur, trop de désespoir. C'est plus qu'il ne pouvait en supporter. Le jeune homme se mit à pleurer, les larmes traçant des sillons sur ses joues crasseuses et mangées par la barbe. Il agrippa ses cheveux ondulés en reniflant comme un enfant, en proie à un désarroi profond. Comment en avaient-ils pu arriver là ? Comment avaient-ils pu devenir si misérables ? Il pleura pendant de longues minutes sans s'interrompre et finit par s'endormir lentement, vaincu par la fatigue physique et morale.

Melicent, elle aussi, fut incapable de lutter contre l'épuisement. Ses yeux papillonnèrent et elle sentit tout son corps s'alanguir malgré le froid mordant. Elle du s'affaisser aux côtés de Valdred, qui lui aussi semblait endormi. Le magister était pâle comme la mort et des veines noires lui montait dans le cou depuis sa blessure à l'épaule. Sa robe était tâchée et déchirée de toute part, comme celle de son apprentie, et ses cheveux étaient englués par le sang séché et la boue. Ce fut la dernière chose que vit Melicent avant que ses paupières, lourdes comme du plomb, ne se referment lentement.


Lorsque Melicent se réveilla soudainement quelques heures plus tard, Adrien avait disparu ainsi que son épée. Son ventre la brûlait plus encore et la tête comment à lui tourner. La jeune sorcière et son maître à l'article de la mort se retrouvaient seuls, perdus dans la Forêt des Ombres, dans le froid et le désespoir. Un corbeau croassa au loin.
-3 points de vie, tu peux mettre ta fiche à jour !
Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois. Je vis avec mes gens, loin de la folie des hommes. La nuit je vole dans les sombres profondeurs de la forêt. Mon regard d'acier partout se pose, et sans bruit, comme le vent, je file entre les branches des arbres séculiers. Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois.

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Melicent Hohenberg
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Re: [Melicent Hohenberg] Les larmes de l'Ostland

Message par Melicent Hohenberg »

Allez hop, je reprends lentement du service
Les mots de Melicent semblaient voir fait leur effet, s'insinuant dans l'esprit du chevalier, torturant ses pensées, et le ramenant à lui-même. Il s'était arrêté, la bouche ouverte et les yeux hagards, fixant Valdred - ou bien le vide, nul n'aurait pu dire- se demandant ce qu'il fallait faire. Laisserait-il court à ses émotions, autorisant sa colère à venger la mort de son supérieur, ou se ressaisirait-il? Peut importe le choix que l'homme allait faire, il en couterait. Adrien n'avait pas que la vie du magister entre ses main, il avait aussi celle de la jeune femme, et la sienne propre. Réfléchissait-il à tout cela en même temps? La question n'était pas de savoir quelle était la bonne ou la mauvaise décision, mais laquelle lui permettrait de rester en vie le plus longtemps possible. Tuer ou ne pas tuer?

La sorcière ferma les yeux, prête à recevoir le jugement du chevalier... qui lâcha son épée au sol. Le bruit de l'arme chutant sur le sol la fit frissonner de tout son être. La raison avait gagné le combat, mais à quel prix ? Adrien s'était écroulé au sol, brisé par tout ce qui venait de se passer. L'embuscade des hommes-bêtes, ses frères d'arme se faisant massacrer tout autour de lui; la fuite éperdue dans la forêt, la peur au ventre de se faire rattraper par les infâmes créatures; l'éclaireur et sa gorge arrachée par les goule maléfiques, le seul qui connaissait le chemin pour sortir de ce lieu maudit; la pause salutaire qui venait de tourner à l'horreur, le chevalier démembré par la plante et l'autre pauvre soldat disparu ; et puis enfin, se résigner à tuer celui qu'il désignait responsable de toute cette situation. Le paria, le faible qu'on accusait de tous les maux. Mais à bien y penser, Valdred n'y était pour absolument rien. Adrien le savait trop bien.

À le voir ainsi, Melicent eu pitié de lui. Pleurer était une activité de femmes et d'enfants, jamais un homme ne devait se laisser aller ainsi... surtout devant une demoiselle. Jamais elle n'aurait cru assister à tel spectacle. Son coeur se serra, se demandant ce qu'elle devait faire. Devait-elle aller le consoler, le prendre dans ses bras, et lui dire que tout irait bien ? Mais c'était sans doute l'exact opposé de ce qu'il souhaitait. Lui qui avait menacé de s'en prendre à Valdred, accepterait-il de se faire consoler par la femme qui avait brisé sa volonté, qui par de simples mots l'avait fait reculer et l'avait mené jusqu'aux larmes? Peut-être préférait-il sangloter seul avec lui-même. C'est pourquoi elle ne fit rien. Mais aussi parce qu'à cet instant, elle réalisait l'épuisement qui la prenait, alors qu'Adrien s'était couché en chien de fusil pour s'endormir dans le soir. La sorcière aurait bien voulu rester éveillée, dormir dans la noirceur de cette forêt était sans doute la chose la plus dangereuse. Une affreuse bête pouvait sortir des fourrés à tout moment pour s'attaquer à ces pauvres égarés éreintés par les évènements, mais elle n'était plus capable de tenir une minute de plus. Malgré le froid, malgré la douleur, malgré la peur, elle fini par s'endormir à son tour alors que le soleil se couchait à l'ouest et que l'obscurité envahissait les bois.

***

Lorsqu'elle se réveilla en sursaut, un peu avant l'aube (si j'ai bien suivi?), frigorifiée de tout son être, Melicent réalisa qu'elle avait dormi bien trop longtemps. Elle chercha Adrien du regard, mais il n'était plus à l'endroit où il s'était effondré la veille. Une boule de chagrin la prit au ventre à cet instant, comme une impression de déjà vu : se réveiller au beau matin pour réaliser qu'elle était seule. Non pas seule complètement, Valdred était toujours à ses cotés, mourant, mais le chevalier l'avait quittée alors qu'elle dormait. Quelques mois plus tôt, un autre lui avait fait le même coup, une chasseur de monstres qui s'était éclipsé pendant la nuit, sans avertir, la laissant dans l'attente pendant des heures. Reviendra-t-il, s'était-elle demandé alors. Peut-être est-il allé nous chasser quelques chose à déjeuner, qu'elle s'était dit, attendant patiemment que son prince revienne. Mais il n'était jamais revenu. Au moins, celui-là lui avait laissé un petit médaillon argenté en forme de loup avant de disparaitre.

La jeune femme n'était pas dupe. On lui avait déjà fait le coup de se volatiliser comme ça avant le lever du soleil. Elle savait bien qu'Adrien était reparti sans un regard en arrière, comme Geralt l'avait fait. Inutile de l'attendre pendant des heures, il les avait abandonnés, elle et son maître. Même si elle le savait qu'il les laisserait derrière, elle avait tout de même entretenu l'espoir qu'Adrien reste avec elle, que le chevalier retournerait à de bons sentiments et tenterait tout pour aider les magisters à sortir de cette forêt sans fin. Mais ce n'était qu'un homme. Un homme effrayé, qui avait peur de mourir. Il avait préféré sauver sa propre peau au détriment de celle des autres. Melicent aurait aimé être en colère contre lui, le traiter d'égoiste, de fourbe, et de tous les noms possible, mais en était incapable. C'était elle-même qui lui avait demandé de quitter, au lieu de s'en prendre à son maître. Elle était la seule à blâmer pour tout cela. Elle tenta tout de même de se consoler en disant qu'il aurait fini par l'abandonner elle aussi quand il se serait rendu compte à quelle point elle pouvait le gêner et qu'elle n'avait aucune compétence de survie en forêt. Elle serait devenue un poids lourd, un boulet à trainer pour l'homme de la Reiksgard, et il se serait volatilisé à la faveur de l'obscurité.

Ce n'était qu'un pleutre. Comme tous les hommes.

Tous les mêmes.

La jeune femme tenta de se lever, mais en fût tout d'abord incapable. Son ventre s'était enflammé au premier mouvement, lui rappelant l'infection qui grandissait en elle. Sa tête se mit à tourner au même moment. Saleté de goule. Elle n'osa jeter un coup d'oeil à sa blessure, ayant trop peur de ce qu'elle allait voir. La cautérisation n'avait absolument rien donné, le mal s'étant probablement déjà infiltré beaucoup trop loin pour être enrayé ainsi. Malgré l'utilisation de sa magie, elle ne pouvait que retarder l'empoisonnement et non pas l'éliminer. Au beau milieu de la forêt des Ombres, sans soins ni aucune autre compétence de guérison, ni même la connaissance magique suffisante, elle allait crever. Après avoir survécu à l'attaque d'hommes bêtes, aux sorts corrompus d'un shaman vicieux, après avoir tué sa première créature maléfique, elle allait mourir à cause d'une stupide griffure malpropre. Quelle honte...

Se lançant un sort de contrepoison afin de farmer les xpm ralentir le mal, elle se tourna vers son maître pour regarder son état qui s'était grandement empiré. Toujours enveloppé de la cape du Herr Bayer(?), il respirait difficilement, s'il respirait toujours. Pâle comme elle ne l'avait jamais vu, elle se demanda sérieusement combien de temps il lui restait. Survivrait-il à cette journée ? Serait-il capable d'avancer encore un peu, se rendre dans ce village au nom qu'elle avait oublié, et dont elle finissait presque par douter de son existence. Transie par le froid, elle se rapprocha de Valdred, pour lui donner à son tour un sort de contrepoison. Cela serait-il assez pour lui accorder quelques heures de sursis? Les quelques heures précieuses permettant de retrouver un peu de civilisation?

« Valdred ? » murmura-t-elle d'une voix enrouée. « M'entendez-vous? »

Après avoir tenté de lui parler, elle se tint sur le tronc et les arbres pour se relever, malgré la douleur et la tête qui lui tournait. Que devait-elle faire à présent ? Sans eau, ni nourriture, ils ne pourraient pas aller bien loin. Si au moins elle savait à quelle distance se trouvait ce satané village, elle pourrait mieux se décider sur la marche à suivre. En avaient-ils pour une petite demi-heure ou encore une journée complète ? Les deux pouvaient toujours miser sur les dernières force pour une promenade, flancheraient bien avant leur but si cela s'avérait être trop loin. Se pincant les lèvre, un regard sur Valdred, un autre vers la rivière aux lianes sauvages, elle décida de se rapprocher du danger, se tenant sur les arbres pour avancer. Elle marcha jusqu'à avoir en vue ce qui restait du Herr Bayer, ce qui n'avait pas été arraché au emporté par les racines. L'homme avait sur lui des rations et une gourde. Et aussi un livre de prières. Peut-être sa besace n'avait pas été dévorée par le monstre-plante, c'était sa seule et dernière chance d'avoir un peu d'eau et de nourriture pour continuer le voyage.

Se ferait-elle attaquer comme l'avaient été les deux hommes la veille? Si par malheur la créature était réveillée elle aussi, une boule de feu serait-elle suffisante pour la calmer? C'était, hélas, bien dangereux, mais elle allait crever d'une façon ou d'une autre : De la faim, de l'infection ou mangée par un buisson. Autant tenter un geste stupide et irréfléchi, cela causerait une bien meilleure mort. C'était jouer quitte ou double, et ce pari risqué lui permettrait peut-être de passer à l'étape suivante.

Signature à jour à 35 pv
Meli s'avance un peu vers la rivière. Qu'est-ce qui reste du chevalier qui pourrait être utile ?

Boule de feu s'il y a du mouvement suspicieux.
Melissandre , Sorcier des Colleges
Profil: For 8 | End 8 | Hab 8 | Cha 9 | Int 8 | Ini 8 | Att 9 | Par 8 | Mag 9 | Tir 8 | NA 1 | PV 35/60
Lien Fiche personnage: http://warforum-jdr.com/wiki-v2/doku.ph ... _hohenberg

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