[Katja|Friedrich] La dernière marche des soldats ostlandais

Les troupes régulières d'Ostland sont parmi les plus robustes et les plus coriaces de l'Empire, d'où la tête de taureau qu'elles ont adoptée pour emblême. Depuis Wolfenburg, le Comte Valmir von Raukov tient les rennes de cette province du nord.

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Katja Endrafen
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Re: [Katja|Friedrich] La dernière marche des soldats ostland

Message par Katja Endrafen »

-"C'gars fouette plus qu'un orc crevé! Foutons-le au trou, le seigneur s'aura bien qu'en foutre!"

Mais je te pose des questions sur tes habitudes sanitaires toi, empaffé de cochon ? Quelle journée pourrie ! Ces montagnes auront ma mort ! Entre la faune locale qu'on avait dressée à chasser de l'homme avec autant de finesse que ces types en avaient pour offrir l'hospitalité, et maintenant les remarques aussi déplacées qu'irritantes à mon sujet, c'en devenait insupportable ! D'ailleurs, ce n'était pas à MON sujet, mais au sujet de Morli, et je mettais cette nouvelle injustice sur l'ardoise que ma fourrure improvisée me devait (elle était déjà longue comme le bras, je vous prie de me croire : atteinte à l'odeur corporelle n'était que le moindre de ses torts).
Nous empruntâmes un couloir des plus déplaisants, et pour cause : il me rappelait avec une malicieuse netteté les corridors que je parcourais quelques années plus tôt, lorsqu'un garde moins aviné que les autres parvenait à me mettre la main dessus et à me faire passer la nuit entre quatre murs et une meute de rongeurs. A l'époque, je n'aurais jamais cru penser trouver créatures plus répugnantes. Je n'imaginais pas combien je me trompais (illusion brisée par cette journée mouvementée, je vous rassure...).


« Le seigneur ? Ah, mais ça tombe bien, parce que j'ai comme qui dirait rendez-vous avec lui ! Allez, ne faites pas vos papas poules, vous pouvez bien me laisser le voir une minute ou deux... »

Que j'ai le temps de lui curer l'estomac avec une dague, ajoutai-je férocement au fond de mon âme. Je ne savais plus guère ce qui motivait ma présence ici... Était-ce bien l'espoir de revoir les Ostlandais ? Revoir mes camarades, retrouver Friedrich ? Ou bien avais-je délaissé cette espérance et n'avançai-je que mue par une secrète vengeance ? Je m'en rappelais toujours aussi bien, de cette journée sous le soleil d'Arabie, où il avait été le premier à me remarquer après la folie qui avait conduit des fanatiques à venir nous exterminer. Jamais je n'avais connu de tels affrontements, pas dans ces termes ; et j'avais été bouleversée devant la mort d'un jeune homme que j'avais taquiné quelques heures plus tôt. C'était la main du caporal, à l'époque simple soldat, qui m'avait tiré de mes sinistres pensées. Depuis ce jour, il avait cristallisé dans mon esprit tout ce qui pouvait être lié au bonheur de la vie sous les drapeaux. S'il disparaissait... si son absence devait s'avérer être une perte... rien ne m'empêcherait plus de quitter le service. La loi et l'autorité n'avaient jamais eu tant d'emprise sur moi, alors avec quelle entrave Friedrich me retenait-il ?

J'esquissais un sourire désabusé pour moi-même, tandis qu'on me poussait de manière à me faire entrer dans une cellule. Un peu de paille défraîchie en cachait mal la nudité, ainsi que les marques brunes de sévices passés. Un murmure chuintant résonna alors à mes oreilles, accompagné d'un souffle fétide qui me fit grimacer :

-"Donne-moi ton nom chose-homme, que je l'écrive sur ta tombe si nous échouons-ratons. Quand tu l'auras dit-prononcé, retourne toi et bats-toi-tue-les! On vaut plus qu'eux-qu'eux-tous!"

Soit Morli me prenait pour quelqu'un que je n'étais manifestement pas, soit il avait encore d'autres cordes à son arc que se faire passer pour une pelisse mitée. J'ignorais depuis quand il me prenait pour une bretteuse compétente, et la remarque aurait pu me flatter si je n'avais pas déjà tant d'antagonisme à son égard. En d'autres circonstances et s'il n'avait pas eu cette apparence de monstre, mon odorant compagnon aurait pu être amusant à mes yeux : mais lorsque je pensais à lui, je revoyais le corps d'Abéliard et les trous de poignard dans son ventre. Même avec toute l'ouverture d'esprit dont j'étais parfois capable, je ne pouvais pardonner le meurtre d'un de mes camarades...
Après tout, n'étais-je pas ici pour ça ? Renvoyer les assassins auprès de leurs victimes, dans le royaume de Morr ?

Je n'en doutais plus vraiment : la haine brûlante qui commençait à me réchauffer le cœur ne laissait plus de place à l'ambiguïté. C'était idiot, c'était même d'un sombre crétinisme. Rechercher la vengeance au nom des défunts n'avait jamais trouvé grâce à mes yeux, car seul importait de continuer à vivre. Mais... ce sang dans la cour...
Je refusais de croire qu'ils aient tous pu périr.

Je refusais aussi, dans l'éventualité inverse, de laisser ce crime impuni. J'en ignorais les raisons et les conséquences... mais ça n'avait aucune espèce d'intérêt !
Je me raidis lorsque le soldat entra à son tour dans la geôle, lame au clair, dans l'intention évidente de me délester des miennes. Je lui adressais alors un sourire éclatant de méchanceté, que mon écharpe lui dissimula mais qui s'aperçut dans mes pommettes et le reflet métallique de mes yeux glacés. J'avais toujours considéré que la vie humaine avait de la valeur, cette pensée m'amenant à recourir plus souvent qu'à mon tour à des ruses pour vaincre sans tuer. Ici, motivée par une vendetta confuse allant à l'encontre de mes convictions, je n'étais plus si certaine de mes habitudes. Alors...

Je les laissais reprendre le dessus, sans réfléchir.

Je me débarrassais de Morli d'un mouvement sec des épaules et du bassin, non pour le jeter sur eux mais pour me libérer de son poids. Sa question était demeurée sans réponse, car je ne lui attachais pas d'importance. Mon nom était l'une de mes rares possessions, d'autant plus précieuse que peu le connaissaient. Je ne le donnais pas si aisément.
Mes mains filèrent à ma ceinture pour saisir mes bolas au lieu de mes couteaux. L'occasion de m'en servir se présentait enfin, et je ne voyais aucune raison de faire attendre ces messieurs... Avec ma vivacité coutumière, je fis s'envoler une paire d'entraves sur mes assaillants. Le sifflement caractéristique de la corde fendant l'air se fit entendre, mais restait à déterminer si le chasseur n'allait pas devenir la proie...

Chassant mes doutes et la peur qui montait en moi, je m'apprêtais à me saisir de mon épée ou d'un couteau, selon ce qui allait suivre...

Avec ton post je comprends qu'il n'y a qu'un seul garde qui dégaine pour aller vers moi, faudra me détromper si j'ai une vision utopiste des choses /SPAF/

Je me sers des bolas sur deux d'entre eux. Après, s'il y en a au moins un d'entravé et qu'il est accessible, je tire mon épée pour essayer de l'achever (j'imagine qu'il serait sans défense). Si ce n'est pas le cas, je prends plutôt une dague (empoisonnée au mucus, référence à mon post plus haut) pour me défendre. Dans tous les cas après avoir tiré je saisis ma targe, car je tiens à mon joli minois.
Dans le cas où tu souhaiterais résoudre plusieurs rounds, voyons l'algorithme "Katz, attaque !" :

- Je m'en prends en priorité aux cibles vulnérables (entravée/paralysée). Oui caypabien je sais :X
- Si je ne suis pas directement agressée, je jette les dagues empoisonnées au mucus sur les cibles les plus faciles
- Si je le suis et que j'ai l'occasion de jeter une dague avant d'être attaquée, je le fais, sinon je me défends avec la rondache et la dague.

Au cas où je fais un rappel de mes compétences, dans l'ordre logique :
- Réflexes éclairs
- Tir rapide
- Adresse au tir + Jonglerie (armes de jet)
- Ambidextrie (parce que ça fait bien)

Et tu as le détail de mon équipement dans ma signature. Je suis pas une PJ exemplaire ? \o/
Image
« Mon irrévérence est ma liberté. »

Musical Theme
Katz, auxiliaire impériale (éclaireur)
Profil: For 8 | End 8 | Hab 9 | Cha 8 | Int 8 | Ini 9 | Att 10 | Par 10 | Tir 10 | NA 1 | PV 30/60 *

* 1 Fulguropoing de Troll à la jambe droite
* 1 toucher amical d'épée à l'épaule gauche

« Engagez-vous qu'i'disaient ! Engagez-vous !
Et la solde, elle s'engage QUAND ? »
Compétences :
¤ Adresse au tir
¤ Ambidextrie
¤ Camouflage rural
¤ Jonglerie
¤ Réflexes éclairs
¤ Tir à déclenchement rapide


Équipement :
¤ Épée à une main (16+1d8 dégâts / 12 parade)
¤ Veste de cuir (Torse, dos et bras / 5 )
¤ Targe d'acier (4+1d6 dégâts / 14 parade / Déstabilisant)
¤ 4 dagues de jet (12+1d6 dégâts / Malus de -2 TIR tous les 6 mètres)
¤ 2 Bolas (Malus de -2 TIR tous les 8 mètres / Immobilisant)

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[MJ] Le Djinn
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Re: [Katja|Friedrich] La dernière marche des soldats ostland

Message par [MJ] Le Djinn »

Avec la même fureur (mais aussi sensualité) les guerriers se jetèrent sur Sir Alric, lequel partit à leur rencontre, intimant d'un geste à ses subordonnés de ne pas bouger de leur position. Quand la valse des lames commença Friedrich put se rendre compte que le pantin avait tout de même souffert de ses précédents combats, ses mouvements étaient plus lents, moins précis, la magie qui l'animait devait en avoir pris un sacré coup. Plus inquiétant encore, l'un d'entre eux possédait une lame des plus étranges, semblant être entourée de magie...
On commence fort avec le... Profil d'Alric!
For 16 | End 18 | Hab 10 | Cha 10 | Int 15 | Ini 11 | Att 16 | Par 16 | Tir 10 | NA 3 | PV 100/200

Profil de Steiner:
For 12 | End 12 | Hab 9 | Cha 13 | Int 11 | Ini 10 | Att 14 | Par 14 | Tir 10 | NA 2 | PV 75/80

Profil d'un guerrier du chaos (c'est pas des mauvais):
For 10 | End 12 | Hab 9 | Cha 10 | Int 10 | Ini 10 | Att 11 | Par 11 | Tir 10 | NA 1 | PV 85/85
L'un d'entre eux possède une lame d'éther et a un NA de 2.

Premier round: 2 vs Alric, le dernier s'est désengagé pour attaquer Steiner, aidé par Friedrich.

Alric attaque le guerrier d'élite:
Votre attaque a réussi (8). Localisation: torse. La parade de votre adversaire a échoué (15).Vous lui infligez une perte de 25 PV. Il lui reste 60 Pvs.

Le guerrier d'élite attaque Alric:
Votre attaque a réussi (3). Localisation: jambe gauche. La parade de votre adversaire a échoué (17).Vous lui infligez une perte de 28 PV. Il lui en reste 72.

Le guerrier simple attaque Alric:
Votre attaque a échoué (14).

Un guerrier attaque Steiner:
Votre attaque a réussi (7). Localisation: tête. La parade de votre adversaire a échoué (20), Steiner ne pourra attaquer ce tour.Vous lui infligez une perte de 33 PV. Il lui en reste 42.

Friedrich attaque le guerrier:
Votre attaque a échoué (15).

Alric attaque le guerrier d'élite:
Votre attaque a réussi (10). Localisation: bras droit. La parade de votre adversaire a réussi (11).Vous lui infligez une perte de 19 PV. Il lui en reste 41.

Guerrier d'élite attaque Alric:
Votre attaque a réussi (11). Localisation: bras gauche. La parade de votre adversaire a réussi (6).Vous lui infligez une perte de 20 PV. Il lui en reste 52.

Round 2.

Alric attaque l'élite:
Votre attaque a échoué (18).

Elite attaque Alric:
Votre attaque a réussi (10). Localisation: torse. La parade de votre adversaire a réussi (8).Vous lui infligez une perte de 12 PV. Il lui en reste 40.

Guerrier attaque Alric:
Votre attaque a échoué (15).

Steiner attaque guerrier du chaos:
Votre attaque a réussi (4). Localisation: tête. La parade de votre adversaire a échoué (16).Vous lui infligez une perte de 21 PV. Il lui en reste 64.

Guerrier attaque le cap'tain:
Votre attaque a échoué (18).

Friedrich attaque!
Votre attaque a réussi (8). Localisation: jambe gauche. La parade de votre adversaire a échoué (15).Vous lui infligez une perte de 19 PV +3 +6. Il lui en reste 36.

Alric contre l'élite!
Votre attaque a réussi (4). Localisation: torse. La parade de votre adversaire a réussi (3).Vous lui infligez une perte de 19 PV. Il lui en reste 22. Test d'endurance: 1, réussite critique, pas de malus.

Elite contre-attaque!
Votre attaque a réussi (9). Localisation: tête. La parade de votre adversaire a réussi (15).Vous lui infligez une perte de 14 PV. Il lui en reste 38.

Alric riposte une dernière fois:
Votre attaque a réussi (11). Localisation: bras droit. La parade de votre adversaire a réussi (1).Vous lui infligez une perte de 0 PV.

Steiner attaque une seconde fois:
Votre attaque a échoué (17).

Round 3, Friedrich utilise anticipation et gagne +1 en ATT et PAR contre le guerrier!

Alric ouvre le bal!
Votre attaque a réussi (4). Localisation: bras droit La parade de votre adversaire a réussi (8).Vous lui infligez une perte de 15 PV. Il lui en reste 7!
Nouveau test sous End/2 : 7, échec! Le guerrier saigne et perd 1d4 Pvs chaque round!
-1d4 Pvs => 3 => 4 Pvs.
Test d'End: 10 échec, il ne peut plus se battre!

Guerrier attaque Alric:
Votre attaque a échoué (17).

Steiner attaque le guerrier:
Votre attaque a réussi (10). Localisation: tête. La parade de votre adversaire a réussi (7).Vous lui infligez une perte de 9 PV. Il lui en reste 27!
Test d'end: 2, réussite, pas de perte pour l'instant.

Guerrier attaque:
Votre attaque a échoué (18).

Friedrich attaque:
Votre attaque a réussi (4). Localisation: jambe droite. La parade de votre adversaire a échoué (15).Vous lui infligez une perte de 12 PV + 2+6. Il lui en reste 7.
Test d'end/2: 16 échec, il saigne!
Perte de 4 Pvs! Il lui en reste 3.
Test d'end: 2, il se bat encore!

Alric attaque le guerrier simple:
Votre attaque a réussi (12). Localisation: bras gauche. La parade de votre adversaire a réussi (2).Vous lui infligez une perte de 18 PV. Il lui en reste 67.

Guerrier attaque Alric:
Votre attaque a réussi (10). Localisation: tête. La parade de votre adversaire a échoué (20), Alric n'attaquera pas ce tour.Vous lui infligez une perte de 17 PV. Il lui en reste 21.

Steiner attaque aussi tiens!
Votre attaque a échoué (20). Il perd son arme qui ricoche contre l'armure du guerrier...

Round 4, ça commence à bien faire!

Alric blablabla:
Votre attaque a réussi (11). Localisation: torse. La parade de votre adversaire a réussi (2).Vous lui infligez une perte de 24 PV. Il lui en reste 43.

Guerrier etc...
Votre attaque a réussi (6). Localisation: bras droit. La parade de votre adversaire a échoué (18).Vous lui infligez une perte de 23 PV. Désolé Alric, faudra passer par la case mécano.

Steiner veut se venger!
Votre attaque a réussi (1) dégâts doublés. Localisation: tête. La parade de votre adversaire a échoué (15), vous lui infligez une perte de 34 Pvs. Il lui en reste 9.
Test d'End/2: 5, réussite.

Friedrich attaque:
Votre attaque a réussi (5) dégâts doublés. Localisation: torse. La parade de votre adversaire a échoué (14), vous lui infligez une perte de 15 Pvs. Il lui en reste 0. Enfin fini!
La bataille fût des plus acharnée, sans doute une des plus violentes que cette forteresse ait connue. Chacun se battait comme un lion pour survivre dans ce lieu de mort. La lame maudite creusa des sillons verdâtres dans le corps d'Alric, aspirant hors de lui la magie qui le maintenait debout, pendant que l'autre brute tentait désespérement de faire tomber ce corps de métal.
De leur côté, Steiner et Friedrich souffraient des pires difficultées à vaincre leur redoutable adversaire et la danse des lames continuait dans le vacarme de la pièce.

Le premier à s'effondrer fût le supérieur des chaotiques, dont la lame maudite trouva son maître véritable, l'épée impériale lui fendit armure et chair, renvoyant le serviteur des Dieux Sombres à son destin. La gloire aurait pu revenir au survivant, à celui dont la hache de guerre trancha les plaques d'acier du golem, lequel resta un moment statique, sans comprendre, avant de tomber à genoux, pour ne plus jamais se relever. Ses derniers pensées furent sans doute pour sa famille, qu'il ne reverrait pas, qui l'honorerait sans doute pour ses années de services et de protection. Mais qui savais à quoi pouvais penser une telle chose?
Le victorieux éclata de son rire de femme, sans remarquer son second congénère qui gisait au sol, immobile. Il ne rit pas cependant quand une lame sacrée le transperça, laissant son âme s'enfoncer dans les abysses de la défaite.

On en était là, Alric était mort, enfin. Son corps trônait au centre de la salle, dans une position rappelant la prière. C'était fini pour lui, peut-être que des mages du collège Doré auraient pu le réparer, le ramener, mais dans la situation actuelle tout espoir de le sortir de là était illusoire.
La tempe de Steiner saignait du violent coup qu'il avait reçu ses jambes tremblaient, il souffrait.


-"Prions pour que son âme revienne à Morr, caporal Hadler. Mais nous devons partir d'ici. Retournons à l'entrée par les cachots, avec un peu de chance nous pourrons nous enfuir."

A terre, près des cadavres, la lame d'éther brillait toujours de sa lueur mauvaise, un sourire aux lèvres Steiner rangea son épée pour ramasser l'arme maudite. Elle était un peu lourde mais son efficacité n'était plus à prouver.

-"Cette arme sera sans doute utile, reste à espérer que j'aurai le temps de l'essayer!"

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Se rendant compte de l'agressivité de leur captive et du fait que la peluche sur sa tête était plus... Vivace, que prévu! Malgré toute l'arrogance dont il avait fait preuve, il semblait que Morli était épuisé par les blessures précédemment infligée par Katja. Ses poignets saignaient encore sévèrement et le rat semblait hésiter sur ce qu'il fallait faire. Il ne se décidait à attaquer qu'après que son amie ait lancée les couteaux, ça serait moins dangereux.
Profil de Morli:
For 12 | End 12 | Hab 16 | Cha 12 | Int 12 | Ini 16 | Att 14 | Par 14 | Tir 10 | NA 3 | PV 40/80

Bon on commence vite fait, les gardes se prennent les bolas avant de dégainer, un bolas en fait vu que tu n'as qu'un NA:
Jet de tir: 19 et 18... Ratés!

Le temps que Morli tombe, se relève étou étou il n'attaquera que deux fois ce tour, les gardes n'attaquent pas sauf celui qui a dégainé.

Morli attaque:
Votre attaque a réussi (10). Localisation: jambe droite. La parade de votre adversaire a réussi (8).Vous lui infligez une perte de 21 PV. Il lui en reste 39.

Le soldat tente une attaque un peu ridicule faut le dire:
Votre attaque a réussi (3). Localisation: bras gauche. La parade de votre adversaire a échoué (19).Vous lui infligez une perte de 12 PV. Il en reste 30 à Katja, aïe.

Morli frappe par derrière, le fourbe!
Votre attaque a réussi (1) Réussite critique. Localisation: torse. La parade de votre adversaire a échoué (17).Vous lui infligez une perte de 40 PV. Il en reste 0 au soldat.

Round 2, Kat lance ses deux dagues empoisonnées (tu n'auras plus de mucus après avoir utilisé tes 4 dagues)!
Sur les deux soldats:
Soldat 1: 6, touché. Test d'End-2: 13, échec. Paralysé 9 rounds.
Soldat 2: 11, touché. Test d'End-2: 19, échec. Paralysé 4 rounds.
Ok, ils ont 15 fois le temps de mourir.
L'affrontement fût de courte durée, Morli parvint à placer sa dague dans la jambe du soldat le plus proche avant que celui-ci, fou de rage, ne se décide à "ouvrir" la soldate, qui en ressortit blessée plus que méchamment, il n'eût cependant pas le loisir d'apprécier son coup car une lame apparue bientôt là où se trouvait son coeur. Reprenant ses esprits la jeune femme propulsa ses deux dagues empoisonnées sur les gardes restants, qui tombèrent rapidement, paralysés, laissant tout le loisir à Morli de leur ouvrir la gorge.
Sa besogne accomplie, les deux compères furent prompts à se plaquer aux parois pendant qu'une troupe de guerriers énormes en armures lourdes fonçait vers les escaliers, une mégère piaillant de rage parmi eux. Etrange chose que tout cela...
Finalement, le rat d’égouts se fit le chef en déclarant:


-"Beau combat chose-humaine! Maintenant-immédiatement il faut savoir ce qu'on cherche-veut! Je repars par les escaliers, toi... Tu te débrouilles! J'essayerai-tenterai de te trouver si tu m'appelles, méfies-toi des choses-armées!"

La fourrure sale ne fût bientôt plus qu'une tâche à peine mouvante dans les ombres... Restaient à savoir si Kat allait s'en prendre à lui... Ou partir de son côté.
Enfermé dans une lampe pendant des siècles, cloisonné dans une pièce de métal par une malédiction... Puis un jour un naïf est venu, me libérant dans sa sottise... Tant pis pour lui... Et pour tous les autres.

Katja Endrafen
PJ
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Re: [Katja|Friedrich] La dernière marche des soldats ostland

Message par Katja Endrafen »

Les bolas partirent... et bien... un peu vite, il faut le dire. Si jamais les barreaux de la cellule avaient été des rossignols, j'aurai pu être fière de moi et me vanter d'être une chasseresse tout ce qu'il y avait de plus compétente. Ce n'était malgré tout pas le cas, quel que puisse être mon effort d'imagination, et les entraves se nouèrent au métal innocent qui ne m'avait encore rien fait. Ce qui n'était pas le cas du malappris qui eut l'idée hautement critiquable de me prendre pour son prochain déjeuner, si j'en juge à la façon dont il chercha à me tailler en pièces. Déroutée par ma prestation qui ne restera pas dans les annales, je levais bien haut ma targe d'acier ; à défaut de ma fierté, autant préserver l'harmonie de mon visage (quelque chose dans les yeux de mon assaillant me laissait à penser que ce n'était pas là la plus immédiate de ses priorités). Ai-je déjà dit être une piètre bretteuse ? Et bien si ce n'était pas fait, je saisis l'occasion d'y remédier : je me débrouille aussi bien avec une rondache qu'avec une épée. C'est à dire à peu près aussi bien qu'un Steiner avec un Katz. Autant préciser qu'on avait déjà vu relation plus fusionnelle que celle-là.

Toutefois, j'aurais été bien heureuse de voir arriver le capitaine ; la lame ennemie se joua de mon bouclier et vint mordre dans mon épaule, m'arrachant un cri de colère et de douleur. Je fis un pas en arrière, sentant monter en moi un mélange de peur et de haine qui n'avait rien de lucide. C'était la réaction de désespoir d'une femme qui se retrouvait à ferrailler pour sa personne alors que là n'étaient ni son talent ni sa vocation, et la scène me rappelait désagréablement la bataille d'Arabie. Il manquait ici la fureur du fracas général, la folie du sable tourbillonnant et la lourdeur du soleil trônant au milieu de la mer du ciel... mais je défendais ma vie face à un guerrier souhaitant me l'ôter, cédant du terrain sans possibilité ni de fuir ni de ruser. Il ne restait qu'à vaincre par la force, et j'avais toujours évité de jouer à ce jeu-là.

La blessure me lançait assez pour que je sache ne pas être en mesure de me servir efficacement de ma targe dans les prochaines secondes, chose qui allait pourtant devenir nécessaire ; c'était compter sans Morli. L'homme-rat choisit son moment pour surgir derrière mon opposant, enfonçant sa lame dans le dos de sa cible d'un mouvement expert.
Je... j'ai déjà vu la mort. Je l'ai déjà donnée, également... mais elle me choquera toujours autant. J'ignore pourquoi ces détails se gravent avec tant de netteté dans mon esprit, comme l'acier peut graver des cicatrices dans ma chair : mais je me rappelle si bien de ses yeux, qui ont semblé vouloir jaillir de leurs orbites un instant avant de se révulser. Ses mains se sont crispées, son corps s'est raidi avec si peu de naturel que c'en serait devenu presque comique (si j'avais eu ce genre d'humour). Et puis le soldat s'est effondré, fauché par la fatalité.

Je ne suis pas restée statufiée, saisissant mes dagues et les jetant sans attendre sur les deux hommes qui venaient à notre encontre. J'eus plus de succès qu'avec les entraves, peut-être parce que l'arme m'était bien plus familière ? Quoiqu'il en soit, les couteaux trouvèrent leur cible comme un faucon trouve la souris : de façon vive et directe. L'acier fit couler le sang sur les mailles, et dans le sang se mêla le poison. La substance fit son œuvre, s'immisçant dans leurs veines et se répandant dans le corps. Cette fois, je reconnus leur raidissement pour en avoir été maintes fois spectatrice et victime...

Ils s'affalèrent à leur tour, vaincus avant d'avoir combattu. Et heureusement ! songeai-je en pressant mes doigts sur la plaie que j'avais au bras. Je n'aurais jamais pensé avoir à me vanter de survivre à une échauffourée avec un troll pour tomber ensuite dans ce genre de guêpier... Je n'étais pas mortellement atteinte, mais sérieusement touchée tout de même. Mon regard se porta sur mes jambes, que j'avais tremblantes : la fatigue pesait lourdement, au point que j'en vins à me coller contre la porte de la cellule. Morli était en train de trancher la gorge des paralysés, m'évitant ainsi d'avoir à choisir entre exécuter moi-même cette besogne ou les laisser vivre. Je couvai le skaven avec des yeux aux paupières mi-closes, m'interrogeant sur la raison de sa présence ici. Nous avions désormais les mains libres, prêts l'une comme l'autre à nous occuper de nos affaires respectives. Quel tour allait prendre notre séparation ?
Lorsqu'il tourna son attention vers moi, je ne pu m'empêcher de lâcher mon épaule pour saisir la poignée de mon épée. Le sang ruisselait de ma paume, rendant la prise malaisée. Lui-même semblait durement éprouvé, mais je n'avais pas oublié avec quelle facilité il tuait les hommes.

Oui, malgré ses blessures, Morli restait un assassin. C'était là son métier et peut-être même sa nature... Comment aurai-je pu lui faire confiance ? Je ne tuais que par extrême nécessité. Lui, par simple engagement.
Et il le faisait un peu trop bien.


-"Beau combat chose-humaine! Maintenant-immédiatement il faut savoir ce qu'on cherche-veut! Je repars par les escaliers, toi... Tu te débrouilles! J'essayerai-tenterai de te trouver si tu m'appelles, méfies-toi des choses-armées!"

Je ne répondis pas, me contentant d'un bref hochement de tête pour signaler que je prenais en compte son avertissement. Il se glissa alors hors de la pièce, disparaissant dans le corridor voisin. Il s'écoula quelques secondes avant que je ne me détende, m'autorisant un gémissement de souffrance mal contenue.
C'était trop pour moi. Beaucoup trop. Péniblement, je vins m'agenouiller près des morts pour clore leurs yeux, avant de récupérer mes armes et leur retourner les poches. Je me figeai au moment où mes doigts se refermèrent, dans celles du premier cadavre, sur une poignée de piécettes.

Je venais de penser à Friedrich avec plus de force que je n'en croyais capable ma mémoire.

C'était comme si ses yeux m'avaient dévisagée, avec la force qu'il savait leur donner lorsqu'il était en colère. Je savais qu'il n'approuvait pas ce genre d'actes, mais... ces hommes-là n'en avaient plus tellement besoin, pas vrai ? Nous avions été ennemis, et qu'ils aient trouvé la mort ne les mettait pas à l'abri de mes mauvaises intentions. Pourquoi ne devrai-je pas les détrousser ? Quelle loi supérieure me l'interdirait ? Je mis l'argent dans ma propre escarcelle, mais sans pouvoir me départir d'un sentiment de culpabilité que j'estimais pourtant plus que malvenu. Décidément, fréquenter les honnêtes caporaux avait des conséquences inattendues...
Je me permis un rire fatigué, me relevant avec une grimace.


« Je n'en reviens pas. Est-ce que je suis en train de jouer les héroïnes, là ? Mmh, Katja, tout ça ne te ressemble pas. »

J'adoptais le ton que prenait ma mère lorsqu'elle me reprochait, enfant, de pousser la curiosité intellectuelle jusqu'au terrain de la possession individuelle (chose qu'elle faisait elle-même : c'était bien de là que venait ma tendance à glisser toutes sortes de choses dans ma besace, notamment celles ne m'appartenant pas à l'origine). Ma mère... en cet instant, j'aurai donné tout l'or du monde pour la revoir. Friedrich, lui, n'avait plus cette chance : peut-être que si je sortais vivante de tout ce foutoir, une petite visite s'imposerait. Histoire de lui montrer que je ne m'en sortais pas si mal, finalement.

« Commençons par sortir d'ici... »

Première initiative heureuse de la journée à mon actif. Rajustant la grande épée de Poigno, dont le poids commençait à sérieusement m'exaspérer, je sortis des cachots d'une démarche légèrement hasardeuse. Mon uniforme était tout brouillé de plis et de taches de sang, le mien et celui d'autres ; je me sentais plus malmenée que jamais, mais il était hors de question de quitter cette maudite forteresse sans avoir retrouvé la trace de mes camarades.
Et tant pis pour la stupidité de cette décision ! grondai-je férocement dans mon for intérieur.
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« Mon irrévérence est ma liberté. »

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Katz, auxiliaire impériale (éclaireur)
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* 1 Fulguropoing de Troll à la jambe droite
* 1 toucher amical d'épée à l'épaule gauche

« Engagez-vous qu'i'disaient ! Engagez-vous !
Et la solde, elle s'engage QUAND ? »
Compétences :
¤ Adresse au tir
¤ Ambidextrie
¤ Camouflage rural
¤ Jonglerie
¤ Réflexes éclairs
¤ Tir à déclenchement rapide


Équipement :
¤ Épée à une main (16+1d8 dégâts / 12 parade)
¤ Veste de cuir (Torse, dos et bras / 5 )
¤ Targe d'acier (4+1d6 dégâts / 14 parade / Déstabilisant)
¤ 4 dagues de jet (12+1d6 dégâts / Malus de -2 TIR tous les 6 mètres)
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Friedrich Hadler
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Re: [Katja|Friedrich] La dernière marche des soldats ostland

Message par Friedrich Hadler »

En même temps que sir Arlic se saisissait de la lame ordinaire tendue par Friedrich, les guerriers du chaos lancèrent leur attaque. Le sort en était jeté, et les impériaux devaient maintenant abattre leurs adversaires pour vivre. Pour Friedrich, ce combat n’avait rien de commun avec les situations qu’il avait connues. Ici, la nature même de l’ennemi était différente, irrémédiable pervertie. L’avantage que le caporal avait face ces brutes était que, contrairement aux arabéens et aux flagellants fous qu’il avait déjà dû affronter, simples humains, ceux-là ne lui inspiraient aucune pitié, car ils avaient voué leur âme à des causes et des dieux plus sombres que tout ce qu’on pouvait imaginer. L’inconvénient, par contre, était que ces guerriers du chaos étaient aussi beaucoup mieux équipés et bien meilleurs combattants que tout ce qu’il avait eu à affronter jusque là. De plus, leur chef possédait une dangereuse arme magique, et semblait plus aguerri encore que ses deux compagnons. A coup sûr, le combat serait très rude.

Le premier coup fut porté par l’homme de fer, qui intercepta avec violence la charge du plus dangereux des guerriers du chaos. Mais, malgré la force de cette attaque, l’épaisse armure noire et l’endurance extrême du guerrier du chaos lui permirent d’ignorer sa blessure et de continuer à se battre efficacement. Il le démontra d’ailleurs d’une riposte de sa terrible lame d’éther, qui affaiblit considérablement Alric. Pendant ce temps, un autre guerrier du chaos tenta également de frapper le baron, mais son attaque rata.
Puis le troisième des guerriers du chaos déborda l’homme de fer, et attaqua les soldats impériaux. A partir de ce moment, Friedrich ne suivit que très vaguement l’affrontement des deux guerriers du chaos contre sir Alric, car il avait reporté presque toute sa concentration sur le troisième guerrier (presque toute, puisqu’il gardait quand même conscience de ce qui se passait autour de lui, afin de se retourner à temps pour combattre ses adversaires si sir Loft tombait).
D’un puissant coup à la tête, donc, le slaneshi frappa Steiner qui fût incapable de dévier ou d’éviter l’attaque. Même s’il ne fut que blessé, le capitaine avait été sonné et semblait momentanément incapable de riposter. Friedrich lui-même ne put que raffermir sa prise sur devoir et son bouclier, puis tenter une botte qui rata. Heureusement, le capitaine retrouva vite ses esprits et esquiva une seconde attaque de leur adversaire, avant de se venger de lui d’un coup à la tête. Cette attaque furieuse ouvrit une brèche dans les défenses du chaotique, brèche que le caporal s’empressa d’exploiter, en frappant à la jambe le guerrier. La suite fut du même acabit. Dans un grand « clang » sonore, Alric envoya valser le chef des guerriers du chaos et sa terrible lame : il ne lui restait donc plus qu’un adversaire, le plus faible. Dans le même temps exactement, le capitaine porta un nouveau coup au slaneshi qui leur faisait face, mais ce dernier n’était pas mauvais et parvint à le dévier. En revanche, il ne put en faire autant avec l’attaque de Friedrich, qui atteint cette fois l’autre jambe. Malgré ses blessures graves aux deux jambes et à la tête, leur terrible adversaire tenait toujours debout, ce qui tenait presque du surnaturel. Mais ses saignements étaient tels qu’il ne tiendrait pas un échange de plus.
Malheureusement pour le baron Alric Loft, la fortune lui joua un mauvais tour. Si Steiner et Hadler avaient pu se débarrasser à ce moment là de leur adversaire qui refusait l’inéluctable, ils auraient sûrement pu intervenir juste à temps pour défaire le dernier chaotique qu’il restait. L’obstination du slaneshi à tenir debout coûte que coûte avait permis à son camarade de prendre ce qui restait d’essence vitale dans le golem de métal. Dommage, car, une fraction de secondes seulement après sa victoire sur Alric, le duo d’humains qui avait enfin réussi à terrasser leur adversaire se jeta sur lui. Un instant plus tard, le dernier ennemi s’effondra sur le sol, le coeur transpercé par Devoir.

C’en était enfin fini, terminé ! Des six combattants initiaux, seuls deux tenaient encore debout, et le capitaine souffrait visiblement de sa blessure. Le guerrier du chaos avait en effet concentré toutes ses attaques sur l’officier, ce qui était logique car il était le meilleur combattant. Tombé à genoux et privé de la magie qui l’animait, sir Alric n’était plus de ce monde. Peut-être cette mort avait-elle était un soulagement pour lui, ou peut-être une cruelle déception, celle de mourir en laissant une tâche inaccomplie. D’une certaine façon, sa mort servait de leçon et d’exemple : tout le monde devait mourir un jour, tôt ou tard, même la puissance de la magie ou du chaos ne pouvait l’empêcher. En tout cas, il était tombé en brave, et son vaillant sacrifice avait à coup sûr sauvé les vies des deux ostlanders de chair et d’os. Et puis, l’essentiel était préservé : Friedrich et Steiner étaient au courant des projets d’Urtus, et ils allaient tout faire pour l’arrêter, et ainsi sa mission n’avait pas échoué avec sa mort.

Le caporal et le capitaine échangèrent un regard, et ils comprirent tout de suite qu’ils étaient d’accord : ils ne pouvaient plus rien pour Alric et devraient l’abandonner là. De toute façon, l’urgence était à la fuite et ils n’étaient même pas sûrs d’être capables de porter un corps de métal brut. Steiner verbalisa cette pensée, afin de mettre en mouvement le binôme. Puis il ramassa la lame d’éther du chef des guerriers du chaos, tandis que Friedrich, lui, récupérait sa bonne vieille épée. Elle avait été maniée par un grand guerrier, sans doute meilleur que lui-même ne le serait jamais, et ce guerrier était mort l’épée à la main, en défendant l’Empire. Il n’existait pas de plus belle mort aux yeux du caporal. Tandis qu’il était sur un genou pour reprendre son épée, il s’adressa à voix basse au corps de métal :


-Merci, sir Alric, sans vous, on y serait restés. Je vous promets qu’on ne laissera pas Urtus délivrer le Roi-Tonnerre. Puisse Morr vous accueillir dans son royaume. Adieu.

S’il appréciait réellement son supérieur, en revanche, le fait que le capitaine ait choisit de ramasser la lame de leur ennemi ne plaisait guère au caporal Hadler. Il ignorait presque tout de la magie, si ce n’était qu’elle était en général dangereuse, sauf s’agissant des objets enchantés nains, humains ou elfes. En l’occurrence, il s’agissait de l’arme d’un chaotique slaneshi, et il la considérait comme potentiellement dangereuse. Mais puisque Steiner était son supérieur et qu’il était beaucoup plus expérimenté que lui, ayant servi pendant la tempête du chaos, il se fia pour l’instant à son jugement et ne répondit rien à son chef, se contentant de foudroyer du regard l’épée maudite.

Sans un mot de plus, ils se mirent donc en route, l’épée tirée et le bouclier au bras, prêts à en découdre le cas échéant. Le capitaine avait demandé à passer par les cachots pour sortir, et c’était en effet la meilleure des solutions, d’une part parce que personne ne s’attendrait à ce qu’ils prennent un tel chemin pour sortir, et d’autre part, parce que c’était le seul chemin qu’ils connaissaient parfaitement pour sortir. De toute façon, il était peu probable qu’on les pense toujours vivants, et encore moins qu’on ne se soucie d’eux et qu’on les cherche puisque l’alerte avait été donnée pour une attaque de gobelins et de troll.

Quoi qu’il en fût, le binôme remonta donc les escaliers en direction des cachots d’où ils étaient venus. Et là, alors qu’ils arrivaient à la prison, Friedrich ne put retenir une exclamation de surprise en voyant apparaître devant lui une Katja Endrafen ensanglantée, sortant d’une cellule.


-Par Myrmidia, mais ce ne serait pas… ?!!

Le caporal mit un temps à se convaincre que ce qu’il voyait était vrai. Il semblait impossible qu’elle soit là, puisqu’elle était censée être partie avec Poigno. Pourtant, il ne rêvait pas, et elle était bien là, en mauvais état cependant, car elle était couverte de sang et ne paraissait pas bien en point. Le caporal se précipita pour la rejoindre. Il était tellement pressé qu’il ne remarqua pas tout de suite l’épée de Poigno, pourtant bien visible. Une envie terrible de la prendre dans ses bras le prit, mais il se retint de justesse en pensant à Steiner : il n’était pas certain qu’il soit au courant du secret de Katz et mieux valait préserver les apparences devant lui. D’autant que ce n’était pas son secret, et que donc il n’avait pas à le révéler sans la permission de Katja. Sans dissimuler sa joie de la revoir en vie et sa crainte vis-à-vis de ses blessures, il lui dit d’une voix tremblante d’émotion :

-Katz, bon sang, ça va ? Si…Si tu savais comme ça me fait plaisir de te revoir en un seul morceau… Mais mieux vaut ne pas traîner ici, vite.

Le caporal avait encore une foule de questions à poser, mais il savait qu’ils ne disposaient de guère de temps, et que le plus vite ils seraient partis, mieux cela vaudrait. Il se retint donc de demander quoi que ce soit d’autre que ce qui était le plus important à ses yeux : savoir si elle allait bien ou non. Et de près, il put constater avec horreur que sa camarade avait au moins été sérieusement touchée au bras gauche et à la jambe droite… Dans tous les cas, il faudrait d’abord essayer de sortir du château et de se mettre à l’abri avant de discuter plus amplement. Conscient que le danger pouvait venir de partout, d'ailleurs, Friedrich n'avait pas lâché ou rengainé ses armes : quoi qu'il lui en coûte, il faudrait qu'ils ressortent tous les trois vivants de cet endroit. Et étant le seul militaire encore intact, il comptait bien prendre ses responsabilités et donc la tête du groupe dans leur fuite, à moins que Steiner ne réclame de passer en premier.
Lien fiche wiki : http://warforum-jdr.com/wiki-v2/doku.ph ... ich_hadler

Profil : FOR 10 / END 11 / HAB 10 (9*) / CHAR 10 / INT 10 / INI 10 / ATT 14 (13*) / PAR 14 (13*) / TIR 11 / NA 3 / PV 85/85
*: profil avec armure (bonus des compétences non inclus)

Compétences :
• Sang-froid : Votre personnage a ce qu'on appelle des «nerfs d'acier». Il sait rester maître de lui-même dans les situations les plus dangereuses. Bonus de +1 sur n'importe laquelle de ses caractéristiques lors de la réalisation d'une action dans un climat de stress et de tension mentale.

• Coups puissants : augmente les dégâts occasionnés à ses adversaires de + 1D3 pts de dégâts.

• Autorité : bonus de +1 lorsque, confronté à des militaires, il essaye de faire prévaloir son autorité, ses ordres etc.,

• Arme de prédilection : épées à une main : Bonus de +1 en ATT lorsqu'il en utilise en combat. Par contre, lorsqu'il utilise une autre arme que son arme de prédilection, il reçoit un malus de -1 en ATT et en PAR pendant les 1D3 premiers combats qu'il livrera avec cette arme, le temps qu'il s'y adapte.

• Alphabétisation : Votre personnage est capable de lire et d'écrire les langages utilisant l'alphabet du vieux monde s'il comprend ce langage.

• Langage secret : jargon de bataille : Votre personnage sait parler le jargon des batailles.

• Anticipation : Votre personnage, au combat, arrive à prévoir les réactions d'un ennemi. Pour analyser le style de combat de son adversaire direct, il lui faudra 2 rounds entiers. A partir du 3ème round, cette compétence lui permet d'avoir un bonus de +1 en ATT et en PAR contre ce seul adversaire. (Pour bénéficier de ce bonus contre un autre adversaire, il lui faudra l'avoir combattu pendant au moins 2 rounds)

• Adresse au tir (arcs) : +1 en TIR avec un arc.

• Volonté de Fer : Votre personnage se révèle être particulièrement très résistants à la peur, aux attaques mentales et à tout ce qui pourrait tenter de briser sa volonté. Il obtient +1 aux tests pour résister à un contrôle mental, à la peur etc…

• Parade : Double les points de parade de l'arme ou du bouclier utilisé.

• Coriace : Diminue de 1D3 les dégâts subis (jusqu'à un minimum de 1).

•Réflexes éclairs : +1 aux test INI en réaction à la surprise.


Equipement de combat : • Devoir (épée à une main) (18 +1D10, 12 Parade) Les morts-vivants, les démons etc… Que la lame touche subissent 1d6 dégâts de plus
• Bouclier d'acier (6+1d6 dégâts, 16 parade)
• Epée à une main (16 +1D8, 12 Parade)
• Cotte de mailles (9 protection, tout sauf tête -1 HAB, ATT et PAR)
• Arc court (26+1D8, -2 TIR/16 m)

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[MJ] Le Djinn
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Re: [Katja|Friedrich] La dernière marche des soldats ostland

Message par [MJ] Le Djinn »

La vue de Katz parut surprendre le capitaine au moins autant que son subordonné. Affichant une mine interrogatrice, la voix de Steiner se durcit quand il s'adresse à la damoiselle déguisée.

-"Soldat Endrafen, je vais aller vite: que faites-vous ici, où est votre unité et comment êtes-vous parvenues à rentrer? Plus important encore: avez-vous croisé le reste de la troupe en chemin?"

Alors que la nouvelle arrivante s'apprêtait à répondre, un bruit grave et sonore retentit dans les cachots, comme une cloche qu'on aurait frappé avec un marteau de guerre. Tout le monde était d'accord sur un point: personne ne voulait savoir qui ou quoi avait causé ce bruit!

-"Bah, vous nous expliquerez tout une fois en sûreté, on fonce vers la sortie sans 'arrêter, je passe devant."

Malgré sa blessure à la tête le capitaine avait choisit la voie difficile, les escaliers en particulier lui parurent interminables, tant le choc de chaque marche montée lui résonnait jusqu'au cerveau, ouvrant un peu plus encore la blessure. C'est arrivé en haut qu'ils entendirent un bruit sourd de chute derrière eux, une forme noire avait profité d'une interstice pour laisser le groupe passer sans être vue avant de sauter derrière eux pour retourner dans les tunnels, seul Katja avait une petite idée de qui il s'agissait...
La surface était pour le moins agité, en sortant le plus gradé sortit du couloir terne et vide qui les attendait pour se précipiter vers une ouverture, dans le cas présent une fenêtre assez large qui devait plus servir pour l'aération que l'observation, bien qu'elle offrait une vue assez remarquable sur la cour du château. Tour à tour les survivants constatèrent qu'il n'y avait nulle trace de gobelins ni de troll dans le coin et que les soldats semblaient tout ce qu'il y avait de plus détendu, du moins autant qu'on pouvait l'être après avoir été attaqué par un golem métallique qui avait causé des dégâts lourds à la troupe. De son côté Steiner semblait "légèrement" dépassé par la situation. Rageur, il s'adossa au mur froid.


-"C'est à n'y rien comprendre! On annonce une attaque de peaux-vertes et tout le monde semble s'en ficher, la magus et ses guerriers ont disparus, Katz est là sans la troupe et nous sommes toujours coincés ici! Je sens que le retour à la maison va s'avérer riche en engueulades d'huiles, les enfants..."

Il était vrai que l'absence manifeste des chaotiques avait de quoi inquiéter, peut-être s'étaient-ils réfugiés dans l'enceinte du château, dans des appartements? Une solution des plus plausibles.
Pour que tout le monde puisse récupérer, Steiner ordonna une petite pause d'une dizaine de minutes et enjoignit Kat à répondre à ses précédentes questions...

Test d'HAB de Friedrich: 4, réussite.
Là-haut, sur les remparts, une forme brune bougeait, on aurait dit un rat mais... En beaucoup plus gros, il esquivait sans cesse les regards des gardes postés là, arrivé à un point précis des murs, il regarda en bas, puis derrière lui, dévoilant une sorte de colis... Hadler aurait pu le jurer: il s'agissait de la tête de feu Sir Alric! La créature sauta et disparut de son champ de vision... Quel étrange pays...
Enfermé dans une lampe pendant des siècles, cloisonné dans une pièce de métal par une malédiction... Puis un jour un naïf est venu, me libérant dans sa sottise... Tant pis pour lui... Et pour tous les autres.

Katja Endrafen
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Re: [Katja|Friedrich] La dernière marche des soldats ostland

Message par Katja Endrafen »

La réaction que j'eus, au moment où j'identifiais les deux guerriers avec lesquels je tombais presque nez-à-nez au détour du couloir, me surpris moi la première. Je... battis des yeux, bien décidée à chasser ces chimères hors de ma vue. J'ignore pourquoi, mais il semblait que j'avais abandonné tout espoir de retrouver un visage connu, ou bien qu'à force d'espérer j'en étais venue à me méfier de mes propres espérances ; c'était la tournure d'un esprit trop amer, me rendis-je compte, pour croire à la réalisation de ses vœux. Aussi, lorsque la silhouette de ces hommes que je connaissais refusa de disparaître en rouvrant mes paupières, me précipitais-je à leur rencontre comme le vent se rue sur les feuilles mortes.

-Par Myrmidia, mais ce ne serait pas… ?!!

Même la présence de Steiner ne suffit pas à réfréner l'émotion qui me saisit sans crier gare, rompant le barrage froid de ma détermination morbide. Elle se brisa d'un seul coup pour ne plus laisser qu'une immense fatigue mâtinée de soulagement, tandis que je retrouvais l'objet de ma quête à la limite du suicidaire. J'attrapais Friedrich au col de la main gauche, la droite se serrant dans mon dos en un poing minuscule si on le rapportait aux siens. Je ressentais une envie terrible de marteler sa poitrine, comme pour éprouver concrètement sa présence et lui faire payer tous ces instants où j'avais souhaité qu'il soit là, et où il ne l'avait pas été. Comme pour...
J'avais baissé la tête en l'agrippant, mais la relevais vers lui au bout de quelques secondes ; mes doigts crispés sur son uniforme vibraient de colère contenue, à en faire blanchir mes phalanges.


-Katz, bon sang, ça va ? Si…Si tu savais comme ça me fait plaisir de te revoir en un seul morceau… Mais mieux vaut ne pas traîner ici, vite.

J'avais envie de lui crier au visage, sans savoir quelles paroles précisément ; envie de crier que je voulais que cette journée disparaisse de ma mémoire, que je voulais ne jamais l'avoir vécue. Je ne savais plus combien de fois j'avais manqué de mourir aujourd'hui, et encore moins le nombre de fois où j'avais eu peur pour ma vie, même à tort. C'était plus les instants où j'étais rassurée qu'il était facile d'énumérer... Était-ce ça la vie de soldat ? En un long éclair, les heures de l'aube jusqu'au moment présent me revinrent en mémoire. La progression pénible dans la montagne, l'ordre du départ de la patrouille et l'arrivée jusqu'à la grotte... la rencontre avec le troll, la fuite désespérée dans les ténèbres ricanantes puis l'oubli salvateur de l'inconscience... le réveil dans une scène de cauchemar, où la chair était arrachée au corps de mes camarades et où leur sang se mêlait dans la neige indifférente à ma douleur... l'altercation avec l'assassin, le meurtre odieux d'Abéliard... la marche jusqu'à la sinistre forteresse, où j'avais pénétré dans la cour pour voir, à nouveau, le sang répandu sur les pavés... mon arrivée dans ces cachots, et la mort de trois hommes de plus...
Et... maintenant...


-"Soldat Endrafen, je vais aller vite: que faites-vous ici, où est votre unité et comment êtes-vous parvenues à rentrer? Plus important encore: avez-vous croisé le reste de la troupe en chemin?"

Ce fut la voix du capitaine qui me rappela à l'ordre. Traversée par des sentiments contradictoires dont j'aurais été bien en peine d'expliquer la nature, je reculais d'un pas en lâchant Friedrich après lui avoir jeté un regard brûlant. J'allais lui répondre une remarque bien sentie que j'aurais probablement regrettée plus tard, mais un heurt sourd monta des profondeurs de la citadelle et nous parvint avec force. L'expression de Steiner changea, et j'approuvais du chef lorsqu'il passa devant en nous intimant de lui emboîter le pas. Je remarquais au passage la blessure qu'il avait à la tête, et un rapide examen me confirma que pour sa part, le caporal semblait indemne.


Nous courûmes à sa suite, dépassant un corridor après l'autre jusqu'à nous arrêter, essoufflée pour ma part, devant une fenêtre donnant sur la cour intérieure du château. Le spectacle qu'elle offrait ne satisfaisait pas l'officier, loin de là.


-"C'est à n'y rien comprendre! On annonce une attaque de peaux-vertes et tout le monde semble s'en ficher, la magus et ses guerriers ont disparus, Katz est là sans la troupe et nous sommes toujours coincés ici! Je sens que le retour à la maison va s'avérer riche en engueulades d'huiles, les enfants..."

La formulation paternaliste propre au capitaine amena un léger sourire sur mes lèvres, qui se transforma vite en grimace tandis que je m'adossais au mur opposé. Ma jambe me lançait encore davantage que mon bras ; je faisais abstraction de cette douleur lorsque ma vie était immédiatement mise en péril, mais dès lors que nous bénéficiions d'un peu de répit, elle revenait au galop.

« Une minute mon capitaine, laissez-moi respirer, ou bien au lieu d'un rapport c'est une suprême confession que vous allez avoir ! » protestai-je devant l'ordre de l'intéressé d'éclairer sa lanterne. Je faisais un peu de cinéma, n'étant pas à ce point proche de passer l'arme à gauche, mais j'avais bien mérité quelques minutes de repos ! Estimant toutefois que la situation n'était pas à la rigolade, je ne tardais pas à satisfaire sa demande, après avoir innocemment collé mon épaule à celle de Friedrich (pour me soutenir, bien que là n'était pas la seule visée de ce contact que je recherchais). Je me sentais épuisée et en manque viscéral de compagnie humaine. De compagnie... rassurante. « Nous sommes partis en reconnaissance plus tôt dans la journée, comme il était prévu. Une grotte a retenu l'attention de... »

De Poigno. Ce grand imbécile d'Estalien, avec son teint hâlé et son sourire aussi large que lui. Et sa fichue épée, trop lourde, trop grande... Le poids de sa lame n'était rien en comparaison de celui de sa perte.
Je la décrochais de sa sangle, la faisant passer devant moi et la présentant aux deux hommes. Je levais le menton d'un air bravache, refusant de pleurer devant mes supérieurs quand bien même l'azur de mes iris se parait d'un voile scintillant.


« Du caporal Ertezi. Il m'y a envoyé en reconnaissance, et je suis tombé sur... sur un troll. Son faciès comptera parmi les moins ragoûtants de mes souvenirs, juste après la tambouille de ma mère. » Je plaisantais encore, par habitude ou réflexe face au chagrin, mais le ton n'y était pas. Cette badinerie était le déguisement que je jetais sur le sang de mes blessures : celles de mon cœur déchiré. « Nous avons été... massacrés. Je suis l'unique rescapé. »

Ma gorge se serra si fort que je tendis l'arme devant moi comme si cette pause était volontaire, ne reprenant qu'après que l'un d'eux s'en soit saisi. Cela me laissa le temps de décider la chose suivante : je ne parlerai pas de Morli, ou pas de façon directe. J'allais quelque peu travestir la vérité, peu enchantée à l'idée de raconter m'être acoquinée avec un croque-mitaine de nos fables campagnardes. Peut-être plus tard, je pourrais dire ce qui s'était réellement passé à Friedrich. En privé. Lui me croirait...


« Après ça, j'ai cherché à rejoindre la compagnie en m'aventurant jusqu'au château. J'ai demandé à entrer et ils m'ont laissé faire, mais une fois dans la cour, j'ai... j'ai vu tout ce sang... J'ai pensé que c'était le vôtre. »

Cette dernière déclaration avait pris une légère tournure interrogatrice. Je voulais savoir si les nôtres avaient péri ici, comme je l'avais supposé.

« C'est là qu'ils m'ont mis la main dessus et enfermé dans ces cellules. J'ai réussi à me débarrasser de ces ruffians (imaginez-vous qu'ils ont fait des remarques sur mon parfum, mon capitaine, alors que je mets de l'essence de cerise tous les matins ! Ces types ignorent ce que c'est, de se faire mettre le grappin dessus par un troll, c'est moi qui vous le dis !) qui, à l'heure qu'il est, dorment paisiblement dans les bras de Morr. Un repos trop doux, si vous voulez mon avis, et qui me fait penser que nous pourrions les délester de leurs armures. Nous aurions alors un vague air de parenté avec leurs camarades (non que l'idée m'enchante, notez bien), ce qui pourrait nous faciliter les choses pour sortir d'ici. »


J'évacuais ma peine au fil des mots, la remisant dans un obscur placard de mon esprit : il serait temps de faire mon deuil plus tard. Du même coup, mon naturel sarcastique revenait au devant de la scène. Je ponctuais mon exposé d'un petit sifflement outré pour les déboires dont j'étais affligée, massant précautionneusement ma jambe malmenée. Je n'allais pas recommencer devant eux, mais je me rappelais très bien de la peau violacée lorsque j'avais baissé mon pantalon pour examiner la blessure.
Mon regard se heurta alors à la nouvelle épée que tenait Steiner : d'un métal trop mat pour être de l'acier, elle semblait curieusement forgée, nimbée d'une effervescence aussi discrète que de mauvais augure. Je levais un doigt méfiant vers son tranchant.


« Vous devriez savoir, mon capitaine, que je suis un homme très curieux par nature et il s'avère que j'ai déjà mis les pieds dans la charmante bourgade qu'est Mordheim. Vous savez, la cité qui est peuplée de plus de fantômes que d'êtres vivants ? Et bien figurez-vous que votre ravissante babiole, là... m'évoque très fortement mon séjour là-bas. Bien sûr, si le côté hanté de la chose (et quand je dis hanté, je veux dire damné, maudit, voué à être cité en exemple à ne pas suivre par tous les curetons de notre bon Empire) a tendance à vous donner un style inimitable, je peux comprendre que vous préfériez cette lame à l'ancienne. Mais honnêtement, vous croyez vraiment avoir besoin de ce truc ? C'est comme un ver dans la pomme, m'a-t-on dit - non pas que vous soyez une pomme, mais... »


Je fermais subitement la bouche, pressentant d'une part que mon bagout allait m'attirer des ennuis, d'autre part qu'il était dû à ma nervosité et que ma voix commençait à aller chercher des aigus dangereux aux échos hystériques. Aussi décidai-je de me ressaisir, inspirant profondément afin de relâcher la tension accumulée entre mes épaules comme la corde d'un arc bandé. Peine perdue.

« A mon tour de poser des questions... Qu'est-il arrivé ici ? Où sont nos camarades ? Et... Vous avez parlé de peaux-vertes...? Ah non, ne me regardez pas comme ça, je jure qu'il n'y a aucun rapport avec cette histoire de pomme ! » fis-je en levant des mains innocentes à l'intention de Steiner.

J'attendis des réponses, tout en jetant des coups d’œil furtifs à Friedrich. Je le snobais de façon remarquable, surtout après la façon dont j'avais réagi en le voyant... et il m'en coûtait. Simplement, trop de mystères perduraient dans les émotions qui s'emparaient de moi lorsque je songeais à lui adresser la parole, des mystères que j'évitais soigneusement de résoudre. Ce n'était ni l'heure ni le lieu, et j'aurai tout le loisir de les éclairer plus tard si nous nous en sortions vivants...
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Friedrich Hadler
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Re: [Katja|Friedrich] La dernière marche des soldats ostland

Message par Friedrich Hadler »

*Ouf !* Pensa Friedrich Hadler tandis que Katja l’agrippait. Visiblement, elle semblait avoir vécu beaucoup de choses pendant qu’ils « visitaient » le château, et probablement des choses pas très agréables si l’on en jugeait par son état physique et sa détresse. A dire vrai, elle semblait submergée par l’émotion, à tel point qu’elle ne put même pas prononcer un mot. Ce détail, en parlant du soldat Katz d’habitude si démonstratif qui ne ratait pas une occasion de placer un jeu de mots, était significatif. Même la première fois qu’il l’avait vue, juste après l’attaque des ulricains sur le camp pendant la mission en Arabie, elle avait trouvé le moyen de se présenter en plaisantant. Mais il fallait dire qu’à l’époque de cet épisode dont Friedrich se souvenait parfaitement (comment oublier de tels instants ?), le soldat Katz n’était pas blessé. Il n’empêchait que ces instants avaient été durs pour tout le monde, et qu’un bon nombre d’hommes étaient morts. Katz avait déjà tué à cette époque, il l’avait vu et s’en souvenait comme si c’était hier. Et il avait probablement été contraint de tuer à nouveau aujourd’hui…

Friedrich détestait et avait toujours détesté voir des humains mourir, qui plus est des innocents. Pour lui, prendre une vie était un acte qu’on ne devait accomplir qu’en cas d’absolue nécessité, ce qui hélas était assez courant en tant que soldat. De même, voir ses camarades mourir, et surtout ceux qui étaient sous sa responsabilité, ou sa famille, ses amis, c’était à chaque fois une terrible tragédie. Il n’y avait rien de pire à ses yeux que de voir mourir ceux que l’on que l’on voulait protéger, à part voir mourir un être aimé. Cependant, jusqu’à présent, le caporal avait réussi à garder sa conscience à peu près tranquille, du moins jusqu’à la mort de sa mère, Elena. S’il avait pu dormir en paix, c’était parce qu’il estimait avoir fait tout ce qui était en son pouvoir pour éviter les morts inutiles, même lorsqu’il avait dû demander leur aide à des civils, en Arabie. Toutes sauf une, la plus importante à ses yeux. Heureusement, ses amis Steiner et Poigno, mais aussi et surtout Katja lui avaient permis de l’accepter et de à continuer à vivre malgré cette perte. Aujourd’hui, par chance, Friedrich n’avait pas encore eu à tuer (car les guerriers du chaos et autres ennemis de l’humanité eux-mêmes inhumains ne comptaient pas à ses yeux). En fait, pour donner une bonne idée de la philosophie du caporal sur ces sujets, il convient de remarquer qu’il était en parfait accord avec tous les commandements de sa déesse principale, Myrmidia. Evidemment, s’il respectait ces commandements, ce n’était pas seulement à cause de sa foi, non. En vérité, au plus profond de lui, il respectait ces commandements parce qu’ils lui semblaient bons, en accord avec ses valeurs. Quand bien même il n’aurait jamais eu vent de l’existence de la déesse les aurait-il inconsciemment suivis. En ce sens, sa dévotion pour la déesse était encore plus forte que celle d’un fidèle « normal » de n’importe quel dieu ou déesse : il ne cherchait pas à contenter sa déesse par ses actions afin d’obtenir ses faveurs ou de se conformer au dogme, mais il agissait parce qu’il était en accord avec sa déesse et comprenait le sens, l’esprit de ses commandements. Myrmidia, comme Sigmar, avait été humaine, et en cela, comprenait mieux et pouvait être plus facilement comprise par les simples mortels.

Katja, donc, semblait avoir vécu de terribles épreuves, comme le témoignait son expression, son état, son inhabituel mutisme et surtout ses yeux de saphir. Telle était la situation, qui ne dura que quelques secondes, car soudain le capitaine Steiner tonna, d’une voix dure, froide et sévère. Il posa toute une série de questions intéressantes à Katz sur ce qui lui était arrivé à lui et à la troupe. Pour sa part, bien qu’il fût également curieux d’en connaître les réponses, le caporal avait préféré ne pas poser ces questions-là tout de suite, pour deux raisons principales. D’une part, parce qu’à ses yeux, l’urgence était ailleurs, et qu’il valait mieux d’abord se mettre à l’abri et ensuite discuter que l’inverse. D’autre part, parce qu’au fond, même s’il avait un peu de mal à se l’admettre, revoir Katja avait éclipsé d’un coup toutes les autres préoccupations qu’il avait en tête : le plus important était qu’elle soit sauve, et la moins blessée possible, tout le reste semblait dérisoire à côté de ça.

D’ailleurs, chose assez rare pour être signalée, pour une fois, Friedrich était en désaccord avec son officier, bien qu’il n’en montrât rien parce que ce désaccord ne résultait pas d’un quelconque raisonnement logique, mais bien de purs sentiments… Or, donc, une fois n’est pas coutume, Friedrich avait le sentiment que son capitaine était bien trop dur avec le soldat Katz. Le pauvre venait clairement de vivre des choses qu’on ne souhaiterait à personne de vivre, et il était blessé. La seule envie qu’avait eu le caporal en la voyant dans cet état avait été de la prendre dans ses bras et de la réconforter, de lui dire que tout était terminé et allait bien se passer. Mais malgré tout ça, Steiner se montrait froid et sec avec le soldat. Certes, ça n’avait jamais été le grand amour entre l’officier et l’auxiliaire. L’un était la discipline même, l’autre quelque chose de plus « libre ». Tandis que toute la valeur militaire se retrouvait dans la personne de Steiner, chez Katz/Katja, on trouvait d’autres qualités, non moins importantes, certes, mais fondamentalement différentes. En bref, ils n’étaient pas très proches et Friedrich soupçonnait même une certaine défiance de chacun par rapport à l’autre, de Steiner vers Katz parce qu’il était indiscipliné et que sa valeur en tant que soldat restait très incertaine, et Katz envers Steiner parce que celui-ci était l’archétype de l’autorité militaire personnifiée, avec tout ce que ça impliquait.

En soi, il était déjà inhabituel que Friedrich laisse ses émotions altérer son jugement. Si l’on exceptait la fois où il avait laissé sa haine le submerger après la mort d’Elena Hadler, il n’avait presque jamais permis à des sentiments de peser directement dans ses actions importantes, préférant faire confiance à sa raison. Même en combat, il restait maître de lui-même, et encore une fois, on voyait là un point de rapprochement qui expliquait pourquoi Myrmidia était sa déesse favorite. A l’inverse d’Ulric, de Sigmar et de la plupart des autres dieux du combat (y compris les chaotiques et la plupart des dieux étrangers de la guerre) qui exaltaient le mythe du guerrier-animal laissant libre cours à ses passions dans le combat et la guerre en général, la déesse du Sud prônait d’autres valeurs : le contrôle de soi et de ses actions, la responsabilité vis-à-vis des autres, le respect de ses supérieurs, de ses égaux, de ses subordonnés et même de l’ennemi, l’honneur,… Ces valeurs étaient exactement celles du caporal ostlandais, et il les aurait suivies de toute façon, avec ou sans déesse. Toutefois, cela ne voulait pas dire que Friedrich était indifférent à la déesse, bien au contraire. Cela impliquait une ferveur et une communion indéfectibles. Pour le cadet Hadler, Myrmidia était LA déesse. Parfaite en tous points à ses yeux, elle constituait l’exemple à suivre : le dévouement d’une simple humaine, qui plus est une femme, envers un peuple, une nation, une race, et cette manière de faire la guerre, de compenser sa faiblesse individuelle par la réflexion, et toujours dans des buts louables et dans le respect strict de principes moraux.

Un bruit sourd et métallique montant des profondeurs empêcha cependant Katz de répondre aux interrogations « brutales » du capitaine. Cet évènement amena l’officier à se ranger à l’opinion de son second, et à ordonner de reprendre la fuite vers la sortie, ce qu’ils firent sans discuter, reprenant la montée des escaliers. Pour les deux blessés, grimper les marches le plus rapidement possible devait être un calvaire. Néanmoins, les militaires y parvinrent, serrant les dents et affrontant la douleur avec courage. Arrivés en haut, après l’étonnant passage derrière eux d’une forme indéterminée (qui ne recherchait pas l’affrontement, apparemment), le trinôme s’approcha d’une fenêtre pour observer quelle était la situation à l’extérieur et faire une pause. Assez surprenant était le calme qui régnait sur le château. Par de cris d’alarme ni d’état d’alerte déclenché, rien. Cela interloqua le capitaine qui leur fit part de son incompréhension.

Pour sa part, Friedrich était moins fatigué que les autres. N’étant pas blessé, il n’avait pas souffert pendant la montée des marches, et restait tous sens en alerte, prêt à réagir à toute intervention hostile. Quand le capitaine avoua ne rien comprendre, le caporal pensa, dans un premier temps, qu’il était possible que ces gens aient suivi le même raisonnement que lui, à savoir que le troll était sûrement beaucoup trop volumineux pour les escaliers en colimaçon et que donc ils ne risquaient pas grand-chose.
*Oui, mais en ce cas, comment expliquer qu’ils ignorent aussi les gobelins ? Certes, ce sont de très mauvais combattants, mais ce n’est pas une raison pour les laisser rentrer librement en masse dans le château. A moins que… A moins qu’il ne s’agisse d’un piège ? Mais même alors, pourquoi tenter de piéger des gens déjà à leur merci ? Et si nous n’étions pas la cible du piège ? Ou du moins pas directement ? Si une tierce personne avait voulu nous atteindre sans avoir à tuer les chaotiques avant, elle aurait pu user d’un tel stratagème. Ou alors, se peut-il simplement que les chaotiques n’aient pas averti les autres de l’attaque ? Ce serait stupide de leur part, mais qui peut comprendre un chaotique ?

Et, alors qu’il tenait ce raisonnement tout en écoutant Katja qui parlait, il aperçut par la fenêtre quelque chose de singulier : une sorte de rat-géant bipède qui se déplaçait habilement et furtivement sur les remparts, esquivant les gardes avec un savoir-faire rare. Et, avant qu’il ne saute de l’autre côté des murs, il put voir qu’il portait sur lui la tête de sir Alric. Dans son cerveau, un nouveau raisonnement logique naissait : *Cette chose ne peut-être qu’un mutant ou une créature magique. Elle se déplaçait avec logique et portait sur elle la tête de sir Alric. Dès lors, on peut en déduire que ce rat-géant ou quoi qu’il soit, est intelligent ou au moins contrôlé par quelque chose d’intelligent. Et de plus, il ne fait pas partie du château ou des chaotiques, sans quoi il ne serait pas caché de la sorte. Autre certitude, il était là pour Alric, puisqu’il s’est contenté de prendre sa tête avant de partir (et s’il s’agissait de la forme sombre que nous avons vus passer derrière nous tout à l’heure ?). Si donc, la thèse d’un assassin mandaté ou contrôlé par une tierce personne (à priori plutôt mandatée que contrôlée, d’ailleurs, puisque s’il était juste un pantin contrôlé à distance, il n’aurait pas eu besoin de ramener la tête pour que celui qui le contrôle sache que le travail était effectué) se confirme, cela serait très inquiétant. Je ne vois qu’une personne qui aurait pu mandater un assassin pour tuer Alric, et qui aurait disposé des renseignements suffisants pour l’envoyer tout droit dans un piège et nous avec lui : Urtus lui-même, peut-être avec la complicité de mon père et de personnes proches de l’entourage militaire du duc Loft. En tout cas, ce ne peut être une coïncidence. Ce serait trop gros que, comme par hasard, cette chose se trouve pile au même endroit et au même moment que nous. Il faut vite que je fasse part de tout ça aux autres. Hélas, les mauvaises nouvelles se succédaient sans répit, et cette fois, elles virent de la bouche de Katja. Adossée au mur, son épaule contre la sienne, elle avait commencé le récit de ce qui lui était arrivé. Une attaque de troll avait décimé sa patrouille, dont elle était la seule survivante. C’est à ce moment que les yeux de Friedrich s’arrêtèrent sur l’épée de Poigno qu’elle trimbalait avec elle depuis tout à l’heure. Il comprenait qu’il venait de perdre de nouveaux frères d’armes, et surtout un ami. Le choc fût rude, il lui fit l’effet d’un uppercut dans l’estomac. La peine et la tristesse commencèrent à l’envahir intérieurement, tandis qu’il sentait monter des larmes. Mais il chassa vite ses émotions, les remisant dans un coin de son coeur. Pour l’instant, le moment n’était pas encore venu de pleurer les morts, il fallait d’abord qu’ils se tirent d’affaire, lui, Katz et Steiner.
L’esprit logique de Friedrich tilta néanmoins sur un point du récit de Katja, qu’elle avait gardé flou : comment était-elle parvenue, seule, à survivre au troll ? Le caporal avait bien quelques idées sur la chose, mais encore une fois, il les écarta pour le moment, car la plupart des hypothèses qu’il formulait impliquaient un évènement « peu glorieux », pour utiliser un euphémisme. Il avait d’ailleurs peur que le capitaine, lui, ne demande des explications sur ce détail, et surtout de ce que répondrait Katz s’il le faisait.

Quoi qu’il en fût, la suite de son récit était du Katz tout craché. Steiner avait défini une conduite à suivre en cas de pépin (à savoir retourner à un endroit sûr où attendait certainement d’ailleurs maintenant le gros de la troupe), et Friedrich avait même pris la peine de lui demander personnellement de ne pas jouer aux héroïnes et de rentrer à Mierach, en sécurité, s’il y avait un problème. Réaction normale chez Katz : ignorer totalement les ordres de ses supérieurs et foncer droit sur le château. Cela amusa légèrement le caporal qui ne lui en voulait pas du tout d’avoir désobéi et se permit même un léger sourire amusé, même si l’idée qu’elle fasse toujours tout pour se mettre en danger lui était franchement très désagréable.
*Remarque, je ne suis pas mieux, quand on voit le tas d’ennuis potentiellement mortels qui me tombent dessus à tout bouts de champ ! Mais enfin, pour moi, c’est différent... Pourquoi donc ne comprend-t-elle pas que sa vie a plus de valeur que la mienne ou celle de Steiner ?* S'il le pensait réellement, l'ostlander aurait été bien incapable d'expliquer pourquoi la vie de Katja avait cette importance à ses yeux. Elle raconta ensuite qu’elle s’était faite capturée et enfermée, mais qu’elle avait battu les trois hommes qu’il avait entraperçu dans la cellule d’où sortait Katz. C’était incroyable ! A elle seule, battre trois gardes armés, et cela après avoir affronté un troll ? Friedrich la regarda bouche-bée, soufflé par cet exploit qu’elle contait. Lui-même, intact, n’aurait pas parié sur lui s’il avait dû affronter trois soldats en même temps. C’en était peut-être un peu trop beau pour être vrai. Le caporal choisit de lui laisser le bénéfice du doute, mais il n’était pas certain que le capitaine la croie lui aussi. Enfin, elle rajouta (et c’était osé) un remarque sur son parfum (Friedrich avait peur que Steiner ne finisse par se douter de quelque chose si elle continuait les allusions de ce type). Puis elle parla de leur prendre leurs armures pour se déguiser. L’idée fit grincer des dents le caporal : ce n’était pas là une attitude digne d’un soldat que de dépouiller les morts adverses et de se cacher sous un faux uniforme. Pour sa part, il préférait tenter quelque chose d’autre, l’ennui, c’était qu’il ne savait pas trop quoi, à part tenter une percée en force sur les remparts et sauter de l’autre côté à la manière du rat. Dans l’idéal, s’ils avaient eu de la corde, ils auraient pu trouver une fenêtre donnant sur l’extérieur et sortir discrètement par là. Sinon, et c’était le mieux, ils pouvaient toujours espérer trouver une « sortie de secours », du type poterne comme il devait certainement y en avoir dans le château. Mais ce n’était guère brillant, et il espérait que le capitaine aurait une meilleure idée.

Enfin, Katja, tout comme Friedrich l’avait fait avant elle, apporta des réserves sur le choix de la nouvelle arme de Steiner. Et posa quelques questions compréhensibles auxquelles le caporal répondit, cachant les informations concernant sir Alric, ne sachant pas très bien s’il avait ou non le droit de les révéler :


-Pour résumer, tout allait bien jusqu’à nôtre entrée dans la cour, on a été accueillis par le vieux seigneur et son mage en personne. Ensuite, sir Alric et les autres ont commencé à se taper dessus, et sir Alric les a massacrés, pendant que le capitaine ordonnait judicieusement aux autres de se replier. Puis, lui et moi, on a suivi Alric jusqu’aux sous-sols, où il a tué le mage. Mais c’est alors qu’un jeune homme (sans doute le fils du seigneur) a appelé la garde nous a fait enfermer. Ensuite, nous été emmenés dans une sorte de grotte sous le château, où une mage et ses sbires chaotiques nous attendaient. Heureusement pour nous, à un moment, quelqu’un a crié que des gobelins et un troll arrivaient par les souterrains, et ils sont presque tous partis. Ils nous ont sous-estimés en ne laissant que trois d’entre eux pour s’occuper de nous. On a gagné, mais Alric y est resté.

Il reprit son souffle, et continua (il n’avait volontairement abordé aucun des doutes qu’il avait eus sur le récit de Katz, afin de ne pas le mettre mal à l’aise devant le capitaine) :

-Mon capitaine, si je peux me permettre, je viens de voir ce que je qualifierai d’ « assassin mutant » tromper la vigilance de la garde du château et sauter des murailles en emportant la tête de sir Alric. A mon avis, ça ne peut signifier qu’une chose : notre venue ici était non seulement connue, mais planifiée par des ennemis d’Alric qui ont dû payer cet assassin, qui est probablement lui-même indépendant des autochtones, sans quoi il ne se serait pas caché. A mon avis, l’identité du commanditaire ne fait guère de doutes, vous voyez de qui je veux parler…

Quant au cri d’alerte, à mon avis, c’était une diversion. Mais de qui, et pourquoi, je n’en ai aucune idée, même si on peut supposer que l’assassin avait intérêt à la faire pour atteindre Alric sans qu’il ait à tuer tous les chaotiques.

Dans tous les cas, il faut sortir d’ici, et le plus vite serait le mieux. Je n’aime pas l’idée de Katz, mais je n’en ai pas vraiment d’autres à proposer qui soient originales, à part chercher de la corde pour passer par une fenêtre, on une porte de sortie dérobée. On pourrait aussi essayer de lancer une fausse alerte pour semer la confusion et en profiter pour sortir sans être vus, puisqu’ils ont l’air d’être très crédules. Il faudra être prudents de toute façon, car il est possible que tous se connaissent dans un endroit isolé comme celui-ci, et Katz, s’il te plait, si ça dégénère, ne prends aucun risque, tu es déjà sérieusement blessée et s’il t’arrivait quelque chose, je… Enfin nous… Enfin bref, tu vois ce que je veux dire.


Rougissant légèrement en prononçant la dernière phrase (il ne comprenait exactement pas pourquoi), le caporal se tut, attendant ce qu’allait dire le capitaine. Il restait sur ses gardes épée et bouclier dans les mains, prêt à réagir au moindre signe d’agression. Il n’était pas question qu’il laisse des gens faire du mal à Katz ou à Steiner sans se battre.
Lien fiche wiki : http://warforum-jdr.com/wiki-v2/doku.ph ... ich_hadler

Profil : FOR 10 / END 11 / HAB 10 (9*) / CHAR 10 / INT 10 / INI 10 / ATT 14 (13*) / PAR 14 (13*) / TIR 11 / NA 3 / PV 85/85
*: profil avec armure (bonus des compétences non inclus)

Compétences :
• Sang-froid : Votre personnage a ce qu'on appelle des «nerfs d'acier». Il sait rester maître de lui-même dans les situations les plus dangereuses. Bonus de +1 sur n'importe laquelle de ses caractéristiques lors de la réalisation d'une action dans un climat de stress et de tension mentale.

• Coups puissants : augmente les dégâts occasionnés à ses adversaires de + 1D3 pts de dégâts.

• Autorité : bonus de +1 lorsque, confronté à des militaires, il essaye de faire prévaloir son autorité, ses ordres etc.,

• Arme de prédilection : épées à une main : Bonus de +1 en ATT lorsqu'il en utilise en combat. Par contre, lorsqu'il utilise une autre arme que son arme de prédilection, il reçoit un malus de -1 en ATT et en PAR pendant les 1D3 premiers combats qu'il livrera avec cette arme, le temps qu'il s'y adapte.

• Alphabétisation : Votre personnage est capable de lire et d'écrire les langages utilisant l'alphabet du vieux monde s'il comprend ce langage.

• Langage secret : jargon de bataille : Votre personnage sait parler le jargon des batailles.

• Anticipation : Votre personnage, au combat, arrive à prévoir les réactions d'un ennemi. Pour analyser le style de combat de son adversaire direct, il lui faudra 2 rounds entiers. A partir du 3ème round, cette compétence lui permet d'avoir un bonus de +1 en ATT et en PAR contre ce seul adversaire. (Pour bénéficier de ce bonus contre un autre adversaire, il lui faudra l'avoir combattu pendant au moins 2 rounds)

• Adresse au tir (arcs) : +1 en TIR avec un arc.

• Volonté de Fer : Votre personnage se révèle être particulièrement très résistants à la peur, aux attaques mentales et à tout ce qui pourrait tenter de briser sa volonté. Il obtient +1 aux tests pour résister à un contrôle mental, à la peur etc…

• Parade : Double les points de parade de l'arme ou du bouclier utilisé.

• Coriace : Diminue de 1D3 les dégâts subis (jusqu'à un minimum de 1).

•Réflexes éclairs : +1 aux test INI en réaction à la surprise.


Equipement de combat : • Devoir (épée à une main) (18 +1D10, 12 Parade) Les morts-vivants, les démons etc… Que la lame touche subissent 1d6 dégâts de plus
• Bouclier d'acier (6+1d6 dégâts, 16 parade)
• Epée à une main (16 +1D8, 12 Parade)
• Cotte de mailles (9 protection, tout sauf tête -1 HAB, ATT et PAR)
• Arc court (26+1D8, -2 TIR/16 m)

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Re: [Katja|Friedrich] La dernière marche des soldats ostland

Message par [MJ] Le Djinn »

Test de charisme de Kat: 5, réussite.
Le vacarme extérieur ne parvenait pas à percer dans la pièce où le trio se reposait, permettant une tranquillité bienvenue à la petite troupe qui se remettait douloureusement de ses blessures, sauf Friedrich bien entendu. Steiner lui se grattait la tête en réfléchissant à ce que le soldat Katz venait de lui envoyer.

-"J'ai donc envoyé nos soldats à la mort en voulant bien faire... Je m'assurerai de les honorer quand nous serons rentrés... Juste après avoir éclaircis un ou deux points obscurs soldat Endrafen. Quant à votre idée de nous déguiser, je n'ai que peu confiance en votre plan, vu notre état physique actuel, mais de toute façon je n'ai pas de meilleure idée... "

La demi-heure qui suivit fût consacrée à l'enlèvement puis à l'habillage des impériaux en ennemis, les habits étaient par chance peu poisseux de sang, Morli ayant pris la peine d'égorger proprement les hommes... Les trois cadavres allongés firent d'ailleurs naître un soupçon supplémentaire dans l'esprit du capitaine.

-"Où avez-vous donc appris à tuer si proprement soldat? Surtout en plein combat d'après ce que vous avez dit... Bref passons et sortons vite d'ici, il me tarde de me débarrasser des habits des défunts. Oh Hadler, pensez à garder votre insigne de caporal, ça pourrait être utile en cas de capture."

La plus grande difficulté fût pour Katja, lorsqu'elle dût se déshabiller... Il n'était pas sûr qu'il soit au courant du sexe de sa subalterne et l'instant était parfait pour qu'il puisse le découvrir... On pouvait sans doute deviner que la jeune femme ferait tout ce qui était en son pouvoir pour ne pas le laisser percevoir quoique ce soit... Restait à savoir si ce serait suffisant, surtout que l'excuse de la pudibonderie ne fonctionnerait pas!
Test d'habilité de Kat (allez, avec un bonus de +4 parce qu'il fait sombre): 18... Try again!
-"Alors celle-là si je m'y attendais."

Sans prévenir Steiner était retourné dans la petite cachette de la chasseresse et du guerrier simplement pour voir s'ils avaient terminés leurs préparatifs, ne s'attendant pas le moins du monde à voir certaines formes se découper dans l'obscurité insuffisante. Après être resté interdit quelques secondes, le capitaine passa par une variante de teintes rouges et par une expression qui ne laissait en rien douter de ce qu'il pensait de la situation: il était furieux. Son ton habituellement égal et autoritaire avait laissé la place à une violence rare, il articulait lentement chaque mot pour ne pas perdre le fil de ses pensées.

-"Vous m'avez menti tout ce temps, autant vous Hadler que vous Endrafen... Je suis très déçu..."

Un aveugle aurait pu voir qu'il avait envie de leur hurler dessus, de se défouler de toute la frustration accumulée ces dernières heures, qu'il n'osait juste pas le faire de peur d'alarmer les soldats de la forteresse... Oh non, il valait mieux bien choisir ses mots avant de s'adresser à lui.
Enfermé dans une lampe pendant des siècles, cloisonné dans une pièce de métal par une malédiction... Puis un jour un naïf est venu, me libérant dans sa sottise... Tant pis pour lui... Et pour tous les autres.

Katja Endrafen
PJ
Messages : 33

Re: [Katja|Friedrich] La dernière marche des soldats ostland

Message par Katja Endrafen »

-"J'ai donc envoyé nos soldats à la mort en voulant bien faire...

Tout le discours du capitaine participa à nourrir ce qui, en moi, était né de cette première phrase qu'il avait prononcée : une furieuse envie de lui en mettre plein les dents. Je ne le montrais pas, car telle était ma nature, mais j'étais mortifiée par ce qui était arrivé dans les cols. La mort était un évènement si poignant qu'on lui prêtait volontiers un visage et même une volonté, voire une destinée. Mais cette mort-là avait été si atroce... la chair écrasée, le sang ayant volé bien trop haut, bien trop loin dans la neige... et s'il y avait bien une chose que je ne souhaitais pas entendre, c'est que leur fin avait été inutile. J'aurais voulu qu'on me mente. Que Steiner trouve quelque chose, qu'il ne montre aucun regret, voire même qu'il soit odieux : cela m'aurait donné l'impression qu'il était responsable et que je pouvais le haïr pour cette raison ! Mais... il ne l'était pas. Ce n'était pas de sa faute.
Je l'aurais pourtant tant souhaité...

D'autant plus qu'il se piqua d'adopter mon plan, à défaut de l'apprécier (ce que je ne lui demandais de toute façon pas, et qui n'était pas prêt d'arriver). Je laissais passer les gradés devant, m'attardant sur les propos qu'avait tenu Friedrich pour éclairer ma lanterne. Sir Alric, défaire le seigneur des lieux et un mage ? Pourquoi ? Qui était-il vraiment, derrière son armure d'envoyé des Loft ? Et tout ça n'expliquait pas le sang dans la cour... Il avait fallu plus d'un homme ou deux pour en répandre autant, du moins l'espérais-je, car sinon c'est que le chevalier avait hideusement mutilé ses victimes... ce qui, après tout, était toujours possible. Il était mort, et tout ça n'importait pas.

Ou peut-être que si, songeai-je en posant un regard acéré sur le caporal. Beaucoup de choses mystérieuses se produisaient autour de Friedrich, qui liaient sa famille à celle de son précieux Duc. Je n'avais aucune raison d'y croire, mais je ne pouvais m'empêcher de penser que la raison de la présence de Morli devait elle aussi être raccordée à cette immense toile d'araignée.
Et puis... l'arrivée d'un troll et de gobelins ? Se pouvait-il qu'il s'agisse de la même créature que j'avais déjà rencontrée ? A cette idée, un frissonnement remonta le long de ma colonne vertébrale. Je n'avais aucune envie de revoir son faciès épais poser de nouveau son regard malsain sur moi.


-"Où avez-vous donc appris à tuer si proprement soldat?"

La remarque de Steiner, subitement, m'agaça au-delà des mots. Je passais vivement devant Friedrich, m'apprêtant à faire une remarque probablement peu subtile (une fois n'est pas coutume !), pour me raviser lâchement à la dernière seconde. Ce n'était pas vraiment le moment, car même si jusqu'ici les nouvelles étaient plutôt bonnes (du moins, meilleures que ce que j'avais cru : la compagnie semblait s'en être bien sortie, si l'on exceptait ma patrouille et nous-mêmes, pour l'instant), nous n'étions pas tirés d'affaire. Me prendre le bec avec le capitaine n'arrangerait rien, et on risquait de nous surprendre à tout moment. Aussi pinçai-je les lèvres dessous mon écharpe, faisant subrepticement sauter un couteau dans ma main et (suprême protestation de ma part envers ses doutes) levant les yeux au ciel de la façon la plus puérile qui soit. Manquant me piquer par la même occasion...

Et c'est là que je vis la faille de mon plan. Pour s'habiller, il fallait d'abord se déshabiller. Un peu.
Un peu trop.

Je traînais le temps que Steiner finisse par ficher le camp de là, désireux de surveiller le couloir et nous laissant seuls, Friedrich et moi. Le regard que je levais sur lui, à cet instant, n'avait rien de mon panache habituel ; il était timide, comme je prenais conscience bien plus nettement qu'à l'accoutumée de la différence des sexes. Il était plus petit que la plupart des hommes du régiment, mais plus robuste aussi, et cela se voyait lorsqu'il ôtait sa cotte de mailles pour revêtir l'uniforme des soldats de la forteresse. Un trouble adolescent passa dans le saphir limpide de mes yeux : ma vie aurait, me surpris-je à penser, aurait pu être bien différente. J'aurai pu vivre comme toutes les jeunes filles de village, dans l'ignorance et la routine, la misère et la simplicité. Au lieu de ça j'avais mené une existence de larcins et de solitude, de péril, de folie aussi.
Alors que le bonheur pouvait être à portée de main, je le sentais ! Friedrich ne respirait pas seulement la droiture : il était juste inconcevable de l'imaginer se livrer à l'un des multiples forfaits dont j'étais coupable. Il n'était pas que probité, il était aussi compassion, car aucun jugement de sa part ne venait me frapper. Et il n'était pourtant pas dupe... Mon regard s'attarda sur la largeur de ses épaules, ses mains, sa taille, ses jambes bien campées. Il était... il était...

Non. Impossible de l'admettre.

Étouffant un rire que je sentais complètement débile, je cessais de reluquer le caporal en train de se changer pour choisir le dernier cadavre, de carrure plus petite que les deux autres mais néanmoins un peu trop grand à mon goût. Je notais que Friedrich choisit ce moment pour se détourner, faisant naître un sourire entendu sur mes lèvres. Nous étions seuls pour le moment, mais j'avais un peu tardé et un certain sentiment d'urgence pointait à l'horizon de mes pensées. Aussi me débarrassais de mon pantalon règlementaire plus vite que je ne vidais une assiette de lardons fumés (et ce n'était pas peu dire), m'attardant un instant sur le muscle violacé de ma cuisse. Décidément, cet imbécile de troll ne m'avait pas ratée...
Réprimant un gémissement, j'enfilais les bas sombres du défunt et ôtais ensuite ma veste de cuir. Je la laçais serrée à l'ordinaire, ce qui associé aux vestiges émaciés que la misère avait laissés sur mon corps, compensait la jeunesse donnant leur courbe pleine à mes seins. Je me fis la réflexion coquette et hésitante à la fois qu'on pouvait me trouver jolie, avec le corps épanoui tant par l'exercice que la chère régulière. Mes cheveux repoussaient sûrement, en mèches de jais tombant autour du visage que j'avais ovale.

Bah ! Il était plutôt temps de...


-"Alors celle-là si je m'y attendais."

Alors ça, c'était mauvais. Très très mauvais.

Debout dans l'encadrement de la porte donnant sur les geôles se tenait Steiner, parfait mariage de stupéfaction et de rage, les yeux fixés sur moi. Ainsi déparée de mes atours habituels, la féminité de ma silhouette devait ressortir de façon plus flagrante. Il se passa plusieurs secondes avant qu'il n'exprime son ressenti , jetant tant à Friedrich que par-dessus son épaule (le caporal toujours retourné se tenant entre le capitaine et moi) :


-"Vous m'avez menti tout ce temps, autant vous Hadler que vous Endrafen... Je suis très déçu..."

Quelques instants silencieux s'écoulèrent où ce fut moi qui restais interdite, tenant ma veste dans une main et celle du mort dans l'autre. Et puis il y eu... le débordement. Le vase était plein.
Je laissais tomber les vêtements pour arracher mon foulard et le jeter au sol non sans violence, dépassant Friedrich d'une démarche qui n'avait jamais été si vive. Je vins me planter juste devant Steiner, minuscule ouragan de colère à peine réprimée. L'azur de mes yeux étincelait de bien d'autres choses que de malice, et ce fut ma véritable voix qui résonna dans la cellule, portant l'accent chantant de l'Ostermark, mais avec des échos dont la colère était proche de la haine. Il semblait à un cheveu de me rejeter si... brutalement...


« Et que vouliez-vous que je vous dise, mon capitaine ? » Jamais ce titre n'avait autant sonné comme une insulte dans ma bouche. Un instant je pensais à prendre la défense de Friedrich (fugace idée dans le paysage hostile de mon esprit en éruption), mais savais à l'avance que l'intéressé n'approuverait pas cette initiative. « Ce n'est pas moi qui ai décidé des règles, ni vous. J'ai été attachée à votre commandement, que ça vous plaise, que ça me plaise, et rien n'y changera quoi que ce soit. Oui, je suis une femme, et vous auriez voulu que je vous le dise en arrivant ? Ça vous pose un problème supplémentaire avec moi ? Je ne suis peut-être pas le plus discipliné de vos éléments, mais j'ai rempli ma part du marché jusqu'ici. J'ai fait ma part ! »

S'il n'avait été si grand par rapport à moi, nos nez auraient été à deux doigts de se toucher. Peut-être allais-je au-delà de certaines limites. Peut-être n'était-il pas si réfléchi, ou peut-être y avait-il dans sa réaction autre chose de plus personnel que la simple colère d'avoir été fourvoyé.

« Je suis venue jusqu'ici pour voir ce qu'il était advenu de vous, de la compagnie et de votre imbécile de caporal ! » Il n'y avait pas de raison que Friedrich soit épargné. Ma voix montait dans des aigus vaguement hystériques. Steiner avait marché sur une sensibilité que je ne me savais même pas posséder, à savoir l'envie complètement crétine de prouver que je valais autant qu'un homme. Je n'étais pas soldate de vocation, alors pourquoi ce désir ?! « J'aurai pu finir ma vie dans ces mêmes cachots sans lumière ! Et tout ce que vous trouvez à me dire c'est... c'est... Mais... allez vous faire voir... »

Si j'avais manqué de crier à un moment, ma voix était complètement retombée en prononçant ces derniers mots. Je me sentais désabusée, voire trahie. Je n'estimais pas particulièrement Steiner, mais après cette journée atroce, j'avais été heureuse de le revoir. Et maintenant qu'il me mettait en butte à sa colère... c'était comme si tout le réconfort (même relatif) que sa présence apportait n'avait été qu'une illusion d'une rare idiotie.
Je me retournais en passant la manche sur mes yeux, ignorant superbement Friedrich tandis que je finissais de me déguiser.


« Si vous ne voulez plus de moi, alors j'irai de mon côté. Vous n'aurez qu'à dire que le soldat Katz a disparu avec la patrouille, ça vous évitera de passer pour un aveugle. »
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Raison : +44xps/xps totaux: 47xps
Image
« Mon irrévérence est ma liberté. »

Musical Theme
Katz, auxiliaire impériale (éclaireur)
Profil: For 8 | End 8 | Hab 9 | Cha 8 | Int 8 | Ini 9 | Att 10 | Par 10 | Tir 10 | NA 1 | PV 30/60 *

* 1 Fulguropoing de Troll à la jambe droite
* 1 toucher amical d'épée à l'épaule gauche

« Engagez-vous qu'i'disaient ! Engagez-vous !
Et la solde, elle s'engage QUAND ? »
Compétences :
¤ Adresse au tir
¤ Ambidextrie
¤ Camouflage rural
¤ Jonglerie
¤ Réflexes éclairs
¤ Tir à déclenchement rapide


Équipement :
¤ Épée à une main (16+1d8 dégâts / 12 parade)
¤ Veste de cuir (Torse, dos et bras / 5 )
¤ Targe d'acier (4+1d6 dégâts / 14 parade / Déstabilisant)
¤ 4 dagues de jet (12+1d6 dégâts / Malus de -2 TIR tous les 6 mètres)
¤ 2 Bolas (Malus de -2 TIR tous les 8 mètres / Immobilisant)

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Friedrich Hadler
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Re: [Katja|Friedrich] La dernière marche des soldats ostland

Message par Friedrich Hadler »

Friedrich Halder n’était pas insensible. Lui aussi était touché par la perte de ses camarades. D’autant plus qu’il avait perdu un ami, l’un des rares qu’il avait. La douleur qu’il ressentait au fond de lui était bien présente, comme s’il avait un poignard fiché au côté gauche de la poitrine. Cependant, en bon soldat, il savait qu’il fallait d’abord s’occuper du présent et de l’avenir avant de regarder en arrière. Poigno et les autres étaient morts, il ne pouvait plus rien pour eux. Mais ce n’était pas le moment de se laisser abattre, il lui restait justement deux amis en danger, et ceux-là, il pouvait les protéger. Le capitaine Steiner, toujours un peu désorienté, sembla finalement lui aussi maîtriser ses émotions. C’était une bonne chose, car en tant que chef, il ne pouvait pas se permettre de montrer des signes de doute ou de faiblesse à cet instant. Il avait beau être un homme, il était capitaine, et un capitaine devait prendre des décisions difficiles et les assumer. Qu’il se soit trompé ou non, qu’il ait pris la bonne ou la mauvaise décision, peu importait du moment qu’il décidait et jouait son rôle. Parfois, il n’y avait pas de bon choix. Heureusement, comme Friedrich l’avait toujours su au fond de lui depuis qu’il l’avait rencontré, Steiner était un bon chef. Il sut prendre une décision difficile de plus, même après le choc de l’annonce de la mort d’une partie de ses hommes. Il leur ordonna en effet de se déguiser, en suivant le plan de Katja. Restait à espérer que ce plan se déroule sans accroc.

Par chance, et peut-être parce qu’il avait là-dessus suivi le même raisonnement que son subordonné, le capitaine Steiner ne releva aucun point des explications de Katz. Enfin, le groupe retourna aux cachots et se prépara à revêtir les uniformes des gardes tués par leur compagnonne de choc. L’officier, tout comme le caporal, remarquèrent immédiatement la netteté des plaies, preuve d’un professionnalisme rare. Pour tuer ainsi, il fallait du savoir-faire, mais aussi agir sans une once d’hésitation ni de pitié. Friedrich frissonna en pensant à ce qu’avait pu faire pu faire Katja avant d’entrer dans l’armée, si elle avait bien abattu elle-même ses hommes. Une chose était sûre, il ne valait mieux pas être l’ennemi de celui ou celle qui avait tué ces trois gardes.

Steiner demanda aussi à son caporal de garder sur lui son insigne de caporal. Pour l’intéressé, cette précision était totalement inutile. A aucun moment le cadet Hadler n’avait eu ni l’envie, ni l’intention de s’en débarrasser, pas plus que du reste de son uniforme d’ailleurs. Non, il avait un sac à dos, autant s’en servir pour stocker son équipement impérial. Quand à une nouvelle fois se faire capturer, cette fois avec Katz, cette simple idée lui arracha une grimace. Sans sir Alric et avec ses deux compagnons sérieusement blessés, et de plus avec ce qu’ils venaient de faire (tuer trois guerriers du chaos), il y avait tout à parier que les autochtones ne les sous-estimeraient plus et leur ôterait toute chance de se libérer par eux-mêmes. Et pire encore, si la descendante des slaneshies était encore là et décidait de s’occuper d’eux en personne, ils seraient horriblement torturés, et peut-être même sacrifiés aux dieux sombres pour se venger du sort que Sir Alric avait réservé à ses ancêtres. Non, il ne fallait pas qu’ils échouent, à aucun prix. En même temps, Friedrich savait également qu’il serait totalement incapable de faire le moindre mal à ses deux compagnons, et il refusait le lâche suicide. S’ils étaient pris, même simplement si Katz et Steiner étaient pris et menacés de mort, il serait totalement à la merci des chaotiques.

C’est alors qu’il s’apprêtait à récupérer les vêtements d’un des corps qu’il pensa à un « problème », ou plutôt une gêne qu’il n’avait même pas envisagé jusqu’ici. En effet, s’il voulait enfiler l’uniforme du garde, il lui faudrait enlever la plupart de ses vêtements (mais pas tous : il était inutile de pousser trop loin le déguisement). Or, si ça ne lui posait guère de problèmes, il n’allait sûrement pas en être de même pour Katja. Heureusement, le capitaine était parti momentanément de la cellule, mais quand même, sa compagnonne avait le droit au respect de son intimité ! Déjà, le simple fait de la regarder en uniforme lui causait une bizarre sensation de culpabilité, comme s’il ne la regardait pas simplement comme un soldat normal. D’ailleurs, Katz n’était pas un soldat normal à ses yeux, mais cela ne l’autorisait pas à la regarder simplement parce qu’il aimait le faire, parce que contempler ce visage lui était plaisant. Rougissant à ces pensées qu’il ne s’avouait pas totalement (il y avait toujours une bonne excuse pour soulager sa propre conscience de garder les yeux rivés sur le soldat Katz le plus souvent possible), le caporal se plaça donc dans l’angle opposé de la pièce et tourna le dos à l’auxiliaire.

Mais, bien vite, il revint à des détails plus importants que ses pensées qu’il jugeait (sévèrement) coupables. En enlevant son uniforme, il remarqua la relative saleté de celui-ci et se jura de le laver quand il rentrerait à Mierach. Du sang, de la sueur et de la poussière étaient tolérables en mission, comme c’était le cas actuellement, mais en aucun cas il n’aurait gardé ces habits qui faisaient sa fierté parce qu’ils représentaient sa nation et ses valeurs. Le cœur serré, il plia soigneusement son uniforme avant de le ranger au fond de son sac à dos. Tout devait être bien ordonné, de façon à maximiser l’espace disponible. Puis le militaire se tourna vers les habits qu’il avait enlevés au cadavre. Selon ses préceptes était honteux de revêtir un uniforme ennemi, un soldat se devait de porter les couleurs de son pays en toute circonstance. Les espions avaient certes le droit de le faire, mais eux n’avaient pas pour mission de se battre face à face avec l’ennemi. De plus, pour prendre ces vêtements, il avait dû partiellement dévêtir un mort, affaire déplaisante pour quelqu’un qui comme lui était attaché au respect des morts, y compris des adversaires. Mais cependant, dans des situations très particulières, d’autres devoirs du soldat, comme en l’occurrence, celui de s’évader pour les prisonniers de guerre, autorisaient cette légère infraction au code d’honneur de la guerre (l’idée d’un « code d’honneur de la guerre » tacite était très développée chez les suivants de Myrmidia). Le militaire constata aussi que le plan de Katja avait quelques chances de fonctionner, mais que les blessures de ses deux collègues et le sang qui maculait les uniformes volés risquaient de les trahir. C’était un risque qu’ils étaient obligés de prendre, car aucun autre plan ne lui vint à l’esprit. Friedrich venait juste de finir de s’habiller quand soudain, le capitaine débarqua sans prévenir dans la petite pièce. Il se tenait face à son second, et derrière lui, il était certain qu’il venait d’apercevoir Katja, l’expression de son visage était sans appel. De même que les mots qu’il employa, brutaux, violents, remplis de colère et de rage, et peut-être, Hadler avait peur de le reconnaitre mais ne pouvait l’ignorer, de la haine.

Même lorsqu’il avait combattu à ses côtés en Arabie, ou lorsqu’il l’avait condamné au fouet, jamais le caporal n’avait vu le capitaine dans un tel état. En fait, il semblait que, pour la première fois depuis qu’ils se connaissaient, il avait craqué et laissé ses émotions l’envahir. Pourquoi à ce moment précis ? Sans doute à cause de l’accumulation. D’abord, il y avait eu la découverte du mensonge de leur mission, puis au château la capture et les révélations de sir Alric, lourdes de responsabilités. Ensuite, il y avait eu les combats et les blessures, et la mort d’Alric lui-même, les laissant seuls remparts contre un danger extrême (avec peut-être d’autres membres de la famille Loft s’ils étaient au courant). Puis, Katz qui revenait, seul, qui apprenait que sa patrouille était morte et leur avait offert une version très peu crédible. Et enfin, un dernier mensonge par omission, de plus longue date celui-là, découvert lui-aussi. C’était sûrement la goute qui avait fait déborder le vase. Du moins était-ce l’hypothèse qu’émis le cerveau de Friedrich en une fraction de secondes, tant il comprenait lui-même une telle réaction humaine.

Mais, cependant, des inconnues de taille subsistaient. Il était aussi possible (et dans ce cas la situation serait encore pire), qu’au-delà de l’accumulation, Steiner ait une réelle aversion pour le personnage de Katja. Le caporal ignorait totalement quel était le point de vue de son supérieur sur les femmes, qui plus est les femmes soldats, en théorie interdite. Peut-être était-ce là un tabou franchi par Katja. En ce cas, ce serait beaucoup plus grave, notamment pour ce qui arriverait après qu’ils soient sortis du château. Le cadet Hadler ignorait la peine encourue pour une femme soldate et pour insubordination. Mais il savait qu’en Ostland, dans la situation actuelle, elle était probablement très sévère. Peut-être même le capitaine tenait-il la vie de Katja entre ses mains. Seul point positif, il s’était même demandé, depuis que Katz lui avait appris son secret, si oui ou non le capitaine était au courant. La réponse, il l’avait maintenant.

Toujours aussi respectueux de la pudeur de sa camarade, Friedrich ne se retourna pas. Il l’aurait pourtant pu, ce qui lui aurait permis de feindre la surprise lui aussi et d’échapper ainsi à toute remontrance en prétendant qu’il n’était au courant de rien avant ce moment. Cette idée irrespectueuse vis-à-vis de la pudeur de Katja et fourbe vis-à-vis de lui-même ne lui vint même pas à l’esprit. Oui, il savait, oui, il allait l’assumer, mais non, son attitude n’était pas un mensonge envers Steiner à ses yeux, et encore moins un crime. Katja lui avait confié un secret, il l’avait gardé, ça n’allait pas plus loin que ça, même garder si ce secret, il est vrai, était potentiellement contraire aux lois. Mais pour l’instant, il y avait plus urgent. Il fallait à tout prix rétablir un semblant de calme pour se concentrer sur le plus important, le plus urgent. En tant que caporal, il se devait de vite faire revenir le Steiner professionnel dont ils avaient besoin, et non pas un enragé. Chaque seconde perdue à parler était un risque supplémentaire d’être repérés, chaque once d’énergie dépensée à se chamailler était une chance de perdue pour s’enfuir. Même, ou plutôt surtout dans la situation où ils se trouvaient, il fallait garder la tête froide, et ne pas céder à ses émotions.

Le natif de Klirduc ouvrit donc la bouche pour parler, mais en fut empêché par un second imprévu, qui vint encore plus complexifier la situation, l’envenimer, même. Katja n’avait jamais aimé l’autorité, mais là, elle venait de dépasser toutes les limites. Voyant cela et ne pouvant rien faire pour l’arrêter discrètement (car elle était passée devant lui pour se planter devant le capitaine), il était condamné à fermer les yeux, serrer les dents et les poings et prier pour qu’elle ne dise ou ne fasse rien d’irréparable. Déjà, avant cela, il y avait une possibilité qu’un tabou eût été franchi, et que le capitaine ne le tolère pas. Maintenant, au fur et à mesure qu’elle s’exprimait, cette probabilité augmentait dangereusement. Friedrich n’était pas certain que cette dernière, toujours très spontanée, n’ait pesé le fait que sa vie était entre les mains de son supérieur. A l’armée, dans ces périodes troublées, on avait des gens passer en cour martiale et être sommairement exécutés pour moins que cela. Par chance, jusqu’à présent, Steiner s’était montré juste. Mais là, la situation échappait à tout contrôle ! Il fallait vite intervenir avant qu’il ne soit trop tard, que l’irréparable soit dit ou commis. En effet, toute discipline avait volé en éclat, et c’était la pire chose qui pouvait arriver dans leur situation. Katja s’était elle aussi laissée emportée par ses émotions. Dans un moment où elle pourtant plus que nécessaire, la raison semblait avoir été tout simplement mise de côté par les deux protagonistes qui s’opposaient.

Le caporal comprit qu’il ne servirait à rien d’attendre plus, que Katja ne se calmerait pas et qu’au contraire tout pouvait déraper n’importe quand s’il la laissait continuer. Il s’apprêta à intervenir pour tenter de calmer le jeu et de ramener tout le monde à la plus élémentaire raison. Mais c’est alors que sa camarade lui cloua indirectement le bec. Elle venait de le traiter d’imbécile. Certes, on aurait pu se dire qu’elle avait parlé sous l’empire de la colère, de l’emportement. Mais pour Friedrich, c’était au contraire le reflet exact de ce qu’elle devait penser. Dans un moment pareil, il était clair que Katja n’écoutait que ses émotions, ne réfléchissait pas. C’était donc probablement avec franchise qu’elle l’avait traité d’imbécile. Voilà donc ce qu’elle pensait réellement de lui. Le coup psychologique porté par cette insulte était plus fort qu’il n’y paraissait. En effet, le caporal aussi avait été durement éprouvé, même s’il n’avait pas subi d’autre blessure qu’une bosse infligée par une baffe avec un gantelet d’acier. La perte de sa mère, de Poigno et de tous ses camarades lui revenait à l’esprit. Et voilà que les deux personnes qui lui restaient qu’il aimait le plus au monde, Katja et Steiner, le traitaient pour l’un de menteur décevant (il n’arrêtait pas de décevoir Steiner, d’ailleurs, avait-il l’impression), pour l’autre d’imbécile. A la fin, Katja menaça même de déserter, ce qui signifierait sans doute qu’ils ne se reverraient plus, et ce sans un seul regard pour lui. L’un comme l’autre semblaient tout simplement ne pas partager ses sentiments.

Les attaques que venaient de subir Halder l’avait sonné, comme s’il venait de recevoir un coup de poing de Sir Alric en pleine figure. A un moment, il fut même sur le point de craquer lui aussi. Mais il y avait bien trop en jeu. Pour lui, pour Steiner, pour Katja, pour l’uniforme, pour Myrmidia et pour tous les gens menacés par les plans d’Urtus, il ne pouvait se permettre de céder lui aussi à la folie. Au prix d’un effort de volonté, il ignora la douleur renouvelée dans sa poitrine et s’avança. Il se plaça entre le capitaine et la soldate, écartant fermement les bras pour les séparer. Ses yeux lançaient des éclairs réprobateurs, qui montraient clairement qu’il n’appréciait pas du tout ce qui venait de se passer, mais il restait très calme, dans le contrôle total de lui-même, peut-être grâce à sa qualité de sang-froid. Tant sa peine et sa douleur de savoir que ceux qu’il considérait comme ses amis ne pensaient peut-être pas de même, que sa colère de leurs réactions puériles dans cette situation restèrent enfouies, totalement contrôlées par la froide raison. Il parla doucement, calmement et à voix assez basse. Les deux autres avaient fait assez de ramdam comme cela, et Myrmidia savait qu’il ne fallait surtout pas qu’ils se fassent repérer ou n’attirent l’attention sur eux.


-Mon capitaine, soldat Katz, calmez vous, de grâce. Si vous continuez comme ça, vous allez rameuter tout le château et on sera tous morts ou capturés d’ici cinq minutes.

Regardez-vous, enfin, et prenez deux secondes pour réfléchir, vous saurez que je dis vrai. Vous êtes en plein milieu d’un château rempli de chaotiques, blessés sérieusement l’un et l’autre, et vous alliez presque en venir aux mains ? Il y a d’autres priorités pour le moment, je pense.

Mon capitaine, vous être un officier, un bon chef, c’est à vous de prendre les décisions, et nous vous suivrons sans discuter jusqu’à la mort s’il le faut, quoi que vous décidiez. Ensuite, une fois en sûreté, je vous promets que je répondrai à toutes les questions que vous voudrez, mon capitaine, et vous ferrez de moi ce que bon vous semblera. Soldat Katz, je vous rappelle que notre meilleure chance de sortir d’ici en vie est d’y aller ensemble. Mais je vous en prie, vite, partons d’ici, chaque seconde qui passe diminue nos chances de fuite et vous affaibli tous les deux. Il vous faut des soins à tous deux, sans tarder.


Friedrich était impatient de quitter les lieux au plus vite, mais il ne partirait pas sans Steiner ni sans Katz. Objectivement, pourtant, étant intact, il avait plus de chance de s’en sortir seul en laissant les deux autres derrière lui, et en était conscient. Mais, même si ce n’était peut-être pas réciproque, il les aimait et c’était juré sur la tombe de sa mère de protéger ceux qu’il aimait, fut-ce au prix de sa vie. De plus, il avait envers eux un devoir encore plus grand que celui dicté par une simple obligation personnelle. Ils étaient frères d’armes, avaient combattu côte à côte, et jamais, jamais Friedrich ne trahirait l’honneur de sa nation, de son armée, celui de la déesse guerrière dont il se revendiquait fidèle et le sien par une infraction aussi flagrante. Il n’était pas son père, il n’abandonnerait pas ses camarades, ses amis.
Modifié en dernier par [MJ] Le Djinn le 19 déc. 2013, 20:42, modifié 1 fois.
Raison : +49xps/xps totaux: 55xps
Lien fiche wiki : http://warforum-jdr.com/wiki-v2/doku.ph ... ich_hadler

Profil : FOR 10 / END 11 / HAB 10 (9*) / CHAR 10 / INT 10 / INI 10 / ATT 14 (13*) / PAR 14 (13*) / TIR 11 / NA 3 / PV 85/85
*: profil avec armure (bonus des compétences non inclus)

Compétences :
• Sang-froid : Votre personnage a ce qu'on appelle des «nerfs d'acier». Il sait rester maître de lui-même dans les situations les plus dangereuses. Bonus de +1 sur n'importe laquelle de ses caractéristiques lors de la réalisation d'une action dans un climat de stress et de tension mentale.

• Coups puissants : augmente les dégâts occasionnés à ses adversaires de + 1D3 pts de dégâts.

• Autorité : bonus de +1 lorsque, confronté à des militaires, il essaye de faire prévaloir son autorité, ses ordres etc.,

• Arme de prédilection : épées à une main : Bonus de +1 en ATT lorsqu'il en utilise en combat. Par contre, lorsqu'il utilise une autre arme que son arme de prédilection, il reçoit un malus de -1 en ATT et en PAR pendant les 1D3 premiers combats qu'il livrera avec cette arme, le temps qu'il s'y adapte.

• Alphabétisation : Votre personnage est capable de lire et d'écrire les langages utilisant l'alphabet du vieux monde s'il comprend ce langage.

• Langage secret : jargon de bataille : Votre personnage sait parler le jargon des batailles.

• Anticipation : Votre personnage, au combat, arrive à prévoir les réactions d'un ennemi. Pour analyser le style de combat de son adversaire direct, il lui faudra 2 rounds entiers. A partir du 3ème round, cette compétence lui permet d'avoir un bonus de +1 en ATT et en PAR contre ce seul adversaire. (Pour bénéficier de ce bonus contre un autre adversaire, il lui faudra l'avoir combattu pendant au moins 2 rounds)

• Adresse au tir (arcs) : +1 en TIR avec un arc.

• Volonté de Fer : Votre personnage se révèle être particulièrement très résistants à la peur, aux attaques mentales et à tout ce qui pourrait tenter de briser sa volonté. Il obtient +1 aux tests pour résister à un contrôle mental, à la peur etc…

• Parade : Double les points de parade de l'arme ou du bouclier utilisé.

• Coriace : Diminue de 1D3 les dégâts subis (jusqu'à un minimum de 1).

•Réflexes éclairs : +1 aux test INI en réaction à la surprise.


Equipement de combat : • Devoir (épée à une main) (18 +1D10, 12 Parade) Les morts-vivants, les démons etc… Que la lame touche subissent 1d6 dégâts de plus
• Bouclier d'acier (6+1d6 dégâts, 16 parade)
• Epée à une main (16 +1D8, 12 Parade)
• Cotte de mailles (9 protection, tout sauf tête -1 HAB, ATT et PAR)
• Arc court (26+1D8, -2 TIR/16 m)

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