[Katja|Friedrich] La dernière marche des soldats ostlandais

Les troupes régulières d'Ostland sont parmi les plus robustes et les plus coriaces de l'Empire, d'où la tête de taureau qu'elles ont adoptée pour emblême. Depuis Wolfenburg, le Comte Valmir von Raukov tient les rennes de cette province du nord.

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[MJ] Le Djinn
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Re: [Katja|Friedrich] La dernière marche des soldats ostland

Message par [MJ] Le Djinn »

Le repas se passait dans une ambiance morose, notamment à cause d'un certain manque de nourriture, en effet il n'était pas rare que ces villages soient en pénurie alimentaire à cause des problèmes liés à la reconstruction et/ou des mauvaises récoltes. Cela étant les soldats nordistes furent servi avec des portions de fromages et de soupes assez faibles et plus d'un soldat compléta cela avec des rations achetées pour la route, elles avaient l'avantage de bien se conserver. Les discussions tournaient autour du manque de vivres, du départ pour la prochaine destination et de l'étonnement des locaux quand on parlait de nains, ça faisait longtemps qu'ils n'en avaient plus vus dans le coin pourtant. L'avant-poste était-il plus isolé que les impériaux semblaient le penser?

Le déjeuner se termina donc sur ces pensées amères et par petits groupes les fantassins se levèrent de tables pour aller manger, toujours aucun signe de Sir Alric cela dit. Quand ce fût le tour de Poigno et Friedrich, Steiner les cueillit pour les emmener à part, dans une salle un peu en retrait où il put leur faire part de son inquiétude.


-"J'ai discuté avec le capitaine de la garnison, ils disent ne pas avoir reçu d'appel à l'aide des nains au alentours, pas plus qu'il ne dit avoir jamais entendu parler de nains dans cette partie de la région. Je pense qu'il s'agit ou bien d'une erreur dans la lettre ou bien d'un piège et je pencherais plutôt pour le second cas. Nous devons en avoir le coeur net, aussi dès que nous serons arrivés à un endroit proche de notre destination dans ces montagnes nous nous diviserons en deux groupes, le premier sera dirigé par Ertezi et aura pour objectif principal de déterminer si oui ou non nous avons bien affaire à une attaque de peaux-vertes sur un bastion nain. Je dirigerai le second groupe -avec vous dedans Hadler- et nous irons au château discuter avec le seigneur pour lui demander si il a vu quelque chose récemment. Inutile de laisser des hommes à l'arrière, s'il s'agit bien d'un piège ils seraient condamnés... Je compte sur vous pour faire preuve de discrétion à ce sujet, je ne veux pas démoraliser les hommes avant même le début de la bataille. Rompez-caporaux."

La troupe reprit la route à peine une heure après le repas, certains soldats avaient encore un petit creux mais ils avaient tous eu la sagesse de ne pas se goinfrer de rations: le cuisiner ne les accompagnerai pas cette fois, il faudrait être près à survivre dans cet environnement hostile qu'était les montagnes.
La route pavée laissa bientôt la place à un sentir montagnard sans doute fait par des mineurs ou des chasseurs d'ours, la route était étroite à tel point que les soldats ne pouvaient être qu'à deux de fronts, elle était raide et surtout le paysage était morne: des cailloux à perte de vue, à part pour les montagnes dont les pics étaient couverts de poudreuse légère. Les soldats étaient au aguets, chacun se tenant à sa lame et essayant de repérer un éventuel danger... Exception faite de Sir Alric qui semblait avancer sans se fatiguer.

Passé une heure de marche dans ces conditions, l'escouade arriva à un petit plateau sur lequel les soldats purent s'asseoir, non loin on voyait le château qu'il étaient censés aborder. Là Steiner annonça la suite des opérations.


-"Hadler, Sir Alric et vingt-cinq hommes avec moi, les autres vous suivez Ertesi, Endrafen votre rôle est la reconnaissance vous partez donc avec lui. Votre rôle sera de repérer le lieu de combat, soyez très prudents, nous nous retrouverons ici dans deux heures."

Et c'est ainsi que les deux groupes se séparèrent dans les allées sinueuses, l'unité de reconnaissance composée de six soldats paraissaient néanmoins bien maigre par rapport à l'immensité rocheuse.
Enfermé dans une lampe pendant des siècles, cloisonné dans une pièce de métal par une malédiction... Puis un jour un naïf est venu, me libérant dans sa sottise... Tant pis pour lui... Et pour tous les autres.

Katja Endrafen
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Re: [Katja|Friedrich] La dernière marche des soldats ostland

Message par Katja Endrafen »

Quelques jours plus tôt...


- Ah, Katz, je voulais te le dire hier soir, mais tu t'es sauvée tellement vite que je n'ai pas eu le temps de t'en faire part. L’employeuse de sir Alric -tu vois de qui je veux parler-, a glissé une lettre dans mon sac, figure-toi. Et aussi fou que cela puisse paraître, figure-toi qu’elle y a confié avoir écouté à la porte notre conversation... Tiens, d'ailleurs, maintenant que j'y pense, à ce propos, si tu voulais savoir ce qu'elle m'a dit, tu aurais pu tout simplement me le demander, c'est plus poli et ça aurait bien mieux marché. Mais bon, je m'y fais, ça doit être une manie de m'espionner. Pour en revenir à celle à qui je pense, heureusement, elle ne semble pas avoir de mauvaises intentions à notre égard, elle te transmet même "tout ses vœux". Tiens, d’ailleurs, il vaut mieux que je te donne la lettre, tu pourras lire par toi-même tout en marchant.

Il y a des mots qu'il vaut mieux taire, j'étais la première à souligner cette règle élémentaire de survie (quoique aussi la première à l'enfreindre). Mais pour le coup, j'avais besoin de me mordre la langue pour ne pas balancer au visage de mon caporal préféré la montagne de protestations brûlantes qui se pressait derrière mes lèvres pincées. Alors comme ça, la petite Erika écoutait aux portes ? Elle avait donc surpris mon petit secret, ma petite histoire, mon petit défi. Ainsi que le passé de Friedrich, ce qui me faisait peut-être plus mal que le fait qu'elle soit au courant du mien... tout simplement parce qu'elle n'avait rien à faire de ses problèmes et de ses douleurs, alors pourquoi en aurait-elle vent ? Tout ce qui s'était dit dans cette chambre cette fois-là ne la regardait pas ! Et par-dessus le marché, elle semblait m'accuser dans sa maudite lettre de tendre l'oreille ?!
Bon, je devais bien admettre que j'avais cette tendance, mais je ne m'y étais pas encore livrée ni à son encontre, ni à celle de Friedrich (plus parce que l'occasion ne s'était pas présentée, à cause d'Alric, que par manque de motivation il fallait bien le dire). Décidément, cette morveuse manquait d'éducation, et elle n'avait pas l'excuse de ne as en avoir eu les moyens ! Cette espèce de vipère à la tête plate méritait décidément un bon coup de talon sur le coin du museau, et j'étais plus que volontaire pour cette tâche dont l'humanité toute entière pouvait tirer bénéfice.

Mais pour l'heure, il y avait un autre problème à régler. Je regardais la lettre que me tendait Friedrich comme s'il s'était agit du serpent en question. Le regard que je promenais ensuite sur nos voisins immédiats était mêlé de méfiance et de gêne. Je n'étais certainement pas la seule à ne pas savoir lire, mais le sujet restait délicat chez moi. Ce qui était si courant, si normal en quelque sorte, chez l'aristocratie était resté un privilège inestimable dans la classe populaire. Bien des roturiers auraient déclaré qu'il n'y avait aucun intérêt à savoir lire et écrire, que cela ne nourrissait personne et ne le ferait jamais ; mais je savais, instinctivement, que le pouvoir circulait par ces petits symboles qui m'étaient hermétiques. Les grands de ce monde l'étaient à cause de leurs privilèges ; ce n'est pas parce qu'ils l'étaient par nature qu'ils possédaient ces fameux privilèges. Un jour, tout ça devra changer.


« C'est gentil de votre part de me donner un peu de lecture, mon caporal, mais j'ai encore un peu de mal à démêler les lettres, alors je ne vois pas ce que j'en ferais. »

Il s'agissait d'un minuscule aveu d'analphabétisme et j'avais déjà l'impression d'avoir craché mon estomac pour y parvenir... J'eus un de ces sourires doux-amer qu'on a parfois lorsqu'on entend une bonne nouvelle dont on est jaloux ; on remercie notre interlocuteur, mais la tristesse règne sur votre cœur. J'étais le témoin impuissant d'une communication entre Erika et Friedrich, et j'étais sourde à leurs échanges. Cette pimbêche était insupportablement irritante, même à des kilomètres de là !
Il me fallut plusieurs heures pour me débarrasser de l'attitude morose que j'eus après ce refus. Et même après, je ne pouvais m'empêcher de jeter sur la lettre un regard assassin, comme si je pouvais atteindre son émettrice par ce biais...




Petit-déjeuner à Mierach. Je remarquais aigrement que nous étions moins bien nourri en garnison qu'en campagne, et ça valait presque le coup de repartir en manœuvres au milieu de la forêt ! Mes pensées se devinaient dans la façon dont je jouais avec la nourriture du bout de ma cuillère, ce qui ne me ressemblait pas vraiment. Bouchée après boucher, mon repas disparaissait à une allure désespérée, alors qu'à l'accoutumée je battais des records de vitesse. Une Katja devant une demie-assiette ressemblait à une effigie de la misère sur le monde. Et le cuisinier était intraitable sur la question d'une deuxième fournée, en plus ! Quelle espèce de chameau !
Je ne savais pas très bien ce que c'était, mais j'en avais entendu parler en Arabie, et pas toujours en des termes très flatteurs.

Faisant contre mauvaise fortune mauvaise tête, je devins l'éclaireuse la plus désagréable de tous les temps. Le spectre de la famine me hantait ; il avait émacié mon corps et mon visage, même si je m'étais un peu remplumée depuis mon arrivée sous les drapeaux, et je préférais mourir demain le ventre plein que dans cent ans, après un siècle de disette.

Je n'eus toutefois pas beaucoup le temps de m’apitoyer sur mon sort, car nous repartîmes à peine le petit-déjeuner avalé (ou peu s'en fallait). Mon barda sur le dos, je marchais d'un pas égal aux côtés de Friedrich, tentant de calmer un estomac habitué à avoir un peu plus de travail qu'il n'en avait actuellement. Ce qui était une route de pierre devint une sorte de sentier de chèvres comme nous nous lancions à l'assaut de la montagne. La tension montait dans ces conditions, où il fallait faire attention non seulement au paysage mais encore à l'endroit où nous mettions les pieds. Notre destination approchait, quelle qu'elle soit. Certains avaient même posé la main sur la garde de leur épée, et j'en aurais fait autant si je ne m'en servais pas déjà pour m'équilibrer afin de négocier les passages difficiles. Je jetais de fréquents regards en arrière sur sire Alric, que nous avait détaché la duchesse en herbe. Ce type n'était pas humain, à se mouvoir à notre allure avec sur les épaules une pareille masse de fer et d'acier. Sa cuirasse complète lui donnait des airs de monolithe, et curieusement, il semblait moins déplacé que nous dans ce décor. Pour ma part, je me contentais de fixer Friedrich devant moi (ou son derrière, selon les occasions) et de le suivre en m'efforçant d'ignorer la brûlure que l'ascension faisait naître dans mes cuisses et mes mollets.

Une heure interminable plus tard, nous gagnions un plateau à partir duquel nous pouvions apercevoir au loin une forteresse perdue dans les cols, posée là comme un jouet oublié par quelque titan des décennies plus tôt.


-"Hadler, Sir Alric et vingt-cinq hommes avec moi, les autres vous suivez Ertesi, Endrafen votre rôle est la reconnaissance vous partez donc avec lui. Votre rôle sera de repérer le lieu de combat, soyez très prudents, nous nous retrouverons ici dans deux heures."

L'ordre était sec et ne souffrirait aucune protestation, fut-elle lancée sur le ton de la plaisanterie ; aussi ramassais-je mes affaires et dédiais-je un clin d’œil espiègle au caporal :

« Pas de folie dès que j'ai le dos tourné, hein ? » soufflai-je sur un ton amusé, mais où une pointe sincère d'inquiétude se laissait deviner. « Je me rappelle de ce bras lorsqu'on s'est rencontré ; tu le sais, pourtant, qu'on en a besoin ! » fis-je référence à la blessure qu'il avait reçue en Arabie.

Je profitais de l'occasion pour joindre la parole au geste et laisser traîner mes doigts sur son poignet (je me souvenais, très nettement, combien j'avais pu l'embêter durant cette expédition sous le soleil de plomb, lui dédiant des coups de coude complices dans les côtes qui passaient à un cheveu du membre blessé). Je sentais le regard de Poigno sur ma nuque et je ne tardais pas à me détourner pour rejoindre mon chef de patrouille. Le grand Estalien nous emmena en direction du sud, et je dû remiser mes pensées pour Friedrich dans un coin de ma tête : nous étions en reconnaissance et mieux valait ouvrir l’œil.

Le capitaine avait parlé du lieu de combat, mais qu'étions-nous supposés affronter ? Nous l'ignorions, hormis peut-être les gradés, et j'étais la première à m'étonner du fait que je n'ai pas encore interrogé (à ma façon, c'est à dire lourdement tanné jusqu'à reddition) l'Ostlandais aux yeux d'acier. Lorsque je soulevais ce point devant Ertezi, il se contenta de m'ordonner de prêter attention au terrain et de ne pas me laisser distraire. Je n'avais aucune expérience en reconnaissance, sinon certains réflexes acquis au cours de mes années de monte-en-l'air ; je n'étais pas mauvaise lorsqu'il s'agissait de surprendre un mouvement, et j'arrivais plutôt bien à me fondre dans le décor. Ce qui m'avait été enseigné durant ma formation me revenait difficilement à l'esprit : noter les passages étroits, les chemins qui coupaient la visibilité, les champs de rocaille qui permettaient à l'ennemi de préparer une embuscade. Tout en avançant, j'avais passé ma targe au bras, me félicitant d'avoir boudé les écus d'épéistes bien trop encombrants à mon goût ; mon autre main était libre, prête à saisir une lame ou une autre. Je refusais de me laisser aller à ce sentiment d'oppression où vous vous mettez à penser que quelque chose est en train de vous observer, forcément, tapi depuis l'ombre d'un rocher... et pourtant, il était difficile de se sentir tranquille dans une pareille situation, où nous avancions à tâtons. J'avais la désagréable impression d'être envoyée en guise de coup de sonde, et advienne que pourra des éclaireurs...
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Modifié en dernier par [MJ] Le Djinn le 08 juil. 2013, 19:19, modifié 1 fois.
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« Mon irrévérence est ma liberté. »

Musical Theme
Katz, auxiliaire impériale (éclaireur)
Profil: For 8 | End 8 | Hab 9 | Cha 8 | Int 8 | Ini 9 | Att 10 | Par 10 | Tir 10 | NA 1 | PV 30/60 *

* 1 Fulguropoing de Troll à la jambe droite
* 1 toucher amical d'épée à l'épaule gauche

« Engagez-vous qu'i'disaient ! Engagez-vous !
Et la solde, elle s'engage QUAND ? »
Compétences :
¤ Adresse au tir
¤ Ambidextrie
¤ Camouflage rural
¤ Jonglerie
¤ Réflexes éclairs
¤ Tir à déclenchement rapide


Équipement :
¤ Épée à une main (16+1d8 dégâts / 12 parade)
¤ Veste de cuir (Torse, dos et bras / 5 )
¤ Targe d'acier (4+1d6 dégâts / 14 parade / Déstabilisant)
¤ 4 dagues de jet (12+1d6 dégâts / Malus de -2 TIR tous les 6 mètres)
¤ 2 Bolas (Malus de -2 TIR tous les 8 mètres / Immobilisant)

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Friedrich Hadler
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Re: [Katja|Friedrich] La dernière marche des soldats ostland

Message par Friedrich Hadler »

Friedrich Hadler n’avait pas pensé une seule seconde à la possibilité que Katja puisse être analphabète. Il fallait dire que l’Empire avait apporté un certain niveau d’éducation à la plupart de ses habitants, à la condition qu’ils appartiennent à une classe au niveau de vie au moins assez aisé. Malheureusement pour eux, ce n’était pas le cas de tous les impériaux. En l’occurrence, notre caporal s’était senti gêné par le fait que Katja n’ait pas ce précieux savoir. Il était gêné non pas parce que Katja lui aurait parut « inférieure » dans sa vision des choses (le fait qu’elle sache lire ou non n’avait aucune importance à ses yeux), mais bien parce qu’il sentait que cette lacune était un fardeau aux yeux de Katja elle-même, comme si elle se sentait exclue ou inférieure à cause de cela.

Il ne faisait aucun doute que si elle avait pu, elle aurait appris. Par chance pour elle, Friedrich n’aurait pas supporté de rester sans rien faire devant une Katja qui se sentait mal. Il préférait de très loin quand elle souriait et quand elle était heureuse. Inexplicablement, en effet, le bonheur comme le malheur des gens proches est contagieux pour son entourage. De plus, il avait la possibilité de tenter de lui transmettre son savoir, puisque lui-même maîtrisait les subtilités de l’écriture depuis qu’il était petit, sa mère ayant pris le temps de la lui apprendre correctement, au prix de longues heures passées enfermé dans la maison penché sur une feuille pendant que les autres enfants jouaient dans les rues du village. Très rapidement, il prit la résolution ferme de faire tout ce qui était en son pouvoir pour que Katja retrouve le sourire et ne soit plus jamais gênée devant un livre ou une lettre.
Au cours du petit déjeuner qu’ils prirent ensemble à Mierach, après s’être assuré que personne n’était en mesure de surprendre leur conversation afin de ne pas mettre de nouveau mal à l’aise sa compagnonne, Friedrich glissa, en commençant sur un ton officiel :


-Soldat Katz, j’aimerais que vous passiez me voir dans ma chambre ou dans ma tente, ce soir…

Sur le coup, il jugea bon de préciser sur un air comique :

-Non, non, pas pour ce que tu crois…

Il compléta sur un ton sérieux et enjoué :

-Ceci dit, ce n’est pas un ordre, mais je pense que tu ne le regretteras pas.

Il laissa volontairement planer le mystère sur cet étrange rendez-vous. Bien vite, toutefois, son attention fut captée par le capitaine Steiner, qui avait pris à part ses deux caporaux et leur avait expliqué la situation…
Notre héros, nous l’avons dit, était certain de savoir quelque chose d’extrêmement important sur leur mission, mais ne parvenait pas à mettre le doigt dessus. Le briefing du capitaine lui rendit vite la mémoire : il n’y avait pas de nains dans les monts du milieu. Et le pire, c’était qu’il le savait, qu’il le savait depuis tout petit, mais qu’il n’y avait pas prêté attention. Du coup, la mission prenait une toute autre tournure, qu’il n’aimait guère. Cela puait le piège à plein nez. S’il avait dirigé le groupe de soldats, Hadler aurait immédiatement rebroussé chemin. Mais rien n’y faisait, c’était le capitaine Steiner qui commandait, et en bon sous-officier, Friedrich obéit sans discuter.

Intérieurement, Friedrich était extrêmement inquiet, il avait l’impression que le capitaine se jetait avec ses hommes dans la gueule du loup. Sur le trajet, il parla peu, voire pas du tout, mais ses yeux scrutaient les alentours avec une attention redoublée. Il ne partagea avec personne ses craintes, car ce n’était pas une bonne idée, mais on voyait qu’il était clairement préoccupé.
Le pire vint au moment de la séparation du groupe en deux. Encore une décision qu’il n’aurait pas prise, mais qu’il acceptait cependant comme si c’était la sienne, pour paraître soudé et parfaitement confiant dans le plan du capitaine devant ses hommes. Mais ses yeux se promenaient sur les hommes, et surtout sur Katja, avec un air soucieux qui ne trompait pas. Ses inquiétudes s’étaient accentuées et étaient devenues de véritables craintes, surtout focalisées autour des hommes et encore plus au sujet de Katz.

Il était heureux que Steiner ait ordonné à l’éclaireuse de faire partie du groupe de Poigno. Aller chercher des nains imaginaires, lui paraissait beaucoup moins risqué que de s’aventurer exactement à l’endroit où leurs ordres voulaient qu’ils aillent : dans une place-forte, car il était probable que les peaux-vertes assaillants soient tout aussi imaginaires que les nains. Il imaginait sans trop de peine les portes de la cour se refermer sur les soldats, leur coupant toute retraite, tandis que des hommes armés les prendraient au piège en pointant des arbalètes sur eux. Et alors, tout pouvait arriver. S’ils se rendaient : la prison, l’esclavage, voire même l’exécution… Et s’ils résistaient, il voyait déjà les corps de ses hommes transformés en hérissons sans même qu’ils aient pu se battre, et les rares survivants passés par le fil de l’épée, à dix contre un.
Mais le caporal se ressaisit vite : de telles pensées défaitistes n’étaient pas les bienvenues. Mais son inquiétude était encore trop forte pour qu’il puisse de marbre. Quand Katja lui parla juste avant de partir, il répondit d’abord d’un ton faussement désinvolte dont il n’était pas sûr qu’il soit très convainquant :


-Oh, ne t’en fais pas pour moi…

Puis il continua sur un ton beaucoup plus sincère, où s’entendait clairement l’inquiétude :

-Veille surtout sur toi.

Il ne put s’empêcher de la retenir par le bras et de lui glisser à l’oreille :

-Reste en vie… Et si aucun de nous n’est de retour du château, ne viens pas nous sauver, ta vie a plus d’importance que… Enfin bref, oublie tout ça, on se revoit ce soir, si tu le veux bien.

Mais que lui arrivait-il ? Avec ses doutes et ses peurs, il finissait par dire n’importe quoi. Il savait très bien qu’il n’aurait pas du parler à Katz, mais il n’avait pu s’en empêcher. L’idée qu’elle pourrait peut-être se mettre en danger –qui plus est pour essayer de les sauver si quelque chose se passait mal- le rendait malade. S’il lui arrivait quelque chose, il se sentirait responsable, et encore plus : presque coupable même. Après tout, il avait eu toutes les cartes en main, il savait quel était la situation et le plan de Steiner, et même s’il le désapprouvait intérieurement, il n’avait rien fait. Si par la faute de son silence, Katja mourrait, il ne s’en remettrait pas, il ne se le pardonnerait jamais.

Maintenant le sort était jeté. Il était trop tard pour changer quoi que ce soit, car il était en route vers le château, secondant Steiner. Il avait l’impression qu’il marchait droit vers le piège qui leur était tendu, se jetant volontairement et aveuglément dans la gueule du loup. Dès qu’ils auraient pénétré l’enceinte du fort, il s’attendait à voir les hommes mourir, ou à être capturés. Mais que pouvait-il faire ? Contester les ordres de Steiner ? Non, jamais il ne se le serait permis, sauf peut-être si la vie de Katja était en jeu. Du moins tenta-t-il de faire part à son supérieur de son avis, en privé, à voix basse, alors qu’ils marchaient vers le château.


-Capitaine, si vous voulez mon avis, je pense que ce serait une folie que d’entrer dans ce château. Si c’était un piège, nous serions tous condamnés en une fois, à la merci de ceux qui nous l’ont tendu. Cependant, je suivrais vos ordres, quels qu’ils soient.

Il espérait encore, sans y croire une seule seconde, que Steiner renonce et choisisse de rentrer. Mais s’il ne suivait pas son avis et qu’il préférait entrer, il le suivrait, sur ses gardes. Même s’il aurait préféré que le capitaine n’envoie que quelques hommes dans le château, en tant que messagers. Quitte à prendre des risques, il préférait les minimiser. Evidemment, si cette solution était retenue, et en dépit de la demande de Katja « Pas de folie dès que j'ai le dos tourné, hein ? » , il se porterait volontaire pour éviter à un de ses hommes de prendre le risque d’être capturé ou tué. Il rit intérieurement en pensant que l’ostermarkaise n’aurait sûrement pas hésité à le ligoter et à le bâillonner si elle l’avait pu pour l’empêcher justement de se porter volontaire pour ce genre de missions…
Lien fiche wiki : http://warforum-jdr.com/wiki-v2/doku.ph ... ich_hadler

Profil : FOR 10 / END 11 / HAB 10 (9*) / CHAR 10 / INT 10 / INI 10 / ATT 14 (13*) / PAR 14 (13*) / TIR 11 / NA 3 / PV 85/85
*: profil avec armure (bonus des compétences non inclus)

Compétences :
• Sang-froid : Votre personnage a ce qu'on appelle des «nerfs d'acier». Il sait rester maître de lui-même dans les situations les plus dangereuses. Bonus de +1 sur n'importe laquelle de ses caractéristiques lors de la réalisation d'une action dans un climat de stress et de tension mentale.

• Coups puissants : augmente les dégâts occasionnés à ses adversaires de + 1D3 pts de dégâts.

• Autorité : bonus de +1 lorsque, confronté à des militaires, il essaye de faire prévaloir son autorité, ses ordres etc.,

• Arme de prédilection : épées à une main : Bonus de +1 en ATT lorsqu'il en utilise en combat. Par contre, lorsqu'il utilise une autre arme que son arme de prédilection, il reçoit un malus de -1 en ATT et en PAR pendant les 1D3 premiers combats qu'il livrera avec cette arme, le temps qu'il s'y adapte.

• Alphabétisation : Votre personnage est capable de lire et d'écrire les langages utilisant l'alphabet du vieux monde s'il comprend ce langage.

• Langage secret : jargon de bataille : Votre personnage sait parler le jargon des batailles.

• Anticipation : Votre personnage, au combat, arrive à prévoir les réactions d'un ennemi. Pour analyser le style de combat de son adversaire direct, il lui faudra 2 rounds entiers. A partir du 3ème round, cette compétence lui permet d'avoir un bonus de +1 en ATT et en PAR contre ce seul adversaire. (Pour bénéficier de ce bonus contre un autre adversaire, il lui faudra l'avoir combattu pendant au moins 2 rounds)

• Adresse au tir (arcs) : +1 en TIR avec un arc.

• Volonté de Fer : Votre personnage se révèle être particulièrement très résistants à la peur, aux attaques mentales et à tout ce qui pourrait tenter de briser sa volonté. Il obtient +1 aux tests pour résister à un contrôle mental, à la peur etc…

• Parade : Double les points de parade de l'arme ou du bouclier utilisé.

• Coriace : Diminue de 1D3 les dégâts subis (jusqu'à un minimum de 1).

•Réflexes éclairs : +1 aux test INI en réaction à la surprise.


Equipement de combat : • Devoir (épée à une main) (18 +1D10, 12 Parade) Les morts-vivants, les démons etc… Que la lame touche subissent 1d6 dégâts de plus
• Bouclier d'acier (6+1d6 dégâts, 16 parade)
• Epée à une main (16 +1D8, 12 Parade)
• Cotte de mailles (9 protection, tout sauf tête -1 HAB, ATT et PAR)
• Arc court (26+1D8, -2 TIR/16 m)

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Re: [Katja|Friedrich] La dernière marche des soldats ostland

Message par [MJ] Le Djinn »

La route, longue et rocailleuse, ne donnait vraiment pas envie à la plus grande part de la troupe ostlandaise d'avancer d'un seul pas, et pourtant tous continuaient inlassablement sous les ordres de leur capitaine. Une fois encore il n'y avait que Sir Alric qui semblait être capable de poursuivre ce chemin sans se plaindre sans arrêt de son mal de pied ou de son barda - il n'en avait d'ailleurs pas. A la remarque de Friedrich sur le potentiel piège qui les attendait dans l'enceinte du fort, Steiner jeta un regard lourd de reproche au chevalier en armure lourde qui les suivait non loin.

-"Ordre d'en haut, Hadler, je ne cherche qu'une excuse valable pour nous tirer d'ici, mais en ces temps troublés j'ai peur que nous soyons pendus comme déserteurs en cas d'abandon direct."

La situation du fort était très particulière, à environ dix minutes de route depuis le plateau -ce qui correspondait exactement à la moitié du trajet- la montagne descendait rapidement, se terminant en bas par un petit plat avant de remonter sur de longs escaliers taillés dans la roche, en haut de cette montée incroyable se dressait la muraille en pierre grise du bastion, menaçante sous le ciel qui se teintait de gris. N'importe qui aurait pu dire que ces deux pentes avaient été aménagées: en cas d'attaque les assaillants devraient gravir les marches sous les flèches avant d'atteindre la porte principale, des fuyards aussi d'ailleurs...

L'émotion fût particulière quand le sommet leur fût accessible et qu'ils observèrent le paysage désolé et parsemé de blanc qui s'étendait partout. Des humains pouvaient-ils vraiment y vivre? Mais que manger à part de rares chèvres et des champignons des grottes? En tout cas chacun était prix aux tripes.
Tout ne tarda pas à ce dissiper quand une sentinelle leur fît signe, du haut des remparts.


-"Qu'ce que vous v'nez faire sur les terres du prince Grisejoie?"

Encore un de ces noms qui sonnaient bretonniens... Enfin bon, il fallait répondre et ce fut l'officer le plus gradé qui s'en chargea.

-"On est en mission pour le compte de l'Empire, on a besoin d'informations, on veut pas causer d'ennuis!"

La sentinelle sembla réfléchir quelque instants avant de parler à ce qui devait être son supérieur dans la cour. Quelques minutes plus tard la porte s'ouvrit.

-"'tendez dans la cour, le prince va vous r'cevoir, faites pas d'ennuis, on est plus nombreux qu'vous ici."

Et c'est ainsi que la troupe rentra dans l'enceinte de la forteresse. En face d'eux se tenait un donjon fait de pierre pour les parties plus anciennes (la centrale) et de bois pour les parties plus récentes, qui devaient servir de logements pour gardes et servants. Sur les côtés des porhceries indiquaient qu'on faisait de l'élevage et l'odeur de la bouse emplissait l'air.

En face d'eux une petite troupe d'hommes armés arrivait, à leur tête un vieillard qui paraissait un brin sénile en habits de lin colorés de rouge. Un autre à ses côtés était habillé d'une robe noire, sans arme à sa ceinture et son âge moins mûr que le précédent mais honorable tout de même lui donnait un aspect sévère. Derrière eux au moins six hommes armés de lances et de boucliers. Autour de la grande escouade des curieux affluaient, au final ils devaient être une cinquantaine, gardes ou non, un tiers était des femmes et il était plus que probable qu'il y en ait d'autres à l'intérieur même de l'imposant donjon qui devait pouvoir contenir cent hommes au maximum.

L'ancêtre dévisagea la troupe, un par un les soldats passèrent sous son regard emplie d'un début de folie dû à l'âge. Il s'attarda longuement sur Sir Alric, très longuement. Puis sa voix vacillante s'éleva.


-"Urtus, mon ami... Il s'agit bien de lui n'est-ce-pas..."

Cette fois l'homme en noir sourit faiblement et une voix plus forte prit le relais quand il ouvrit la bouche.

-"Oui votre Majesté, il s'agit bien de lui."

Les soldats les regardaient hébétés, sans comprendre, même si chacun comprenait que c'était mauvais, très mauvais. Le capitaine tenta bien d'arranger la situation.

-"Nous ne sommes pas venus pour vous, nous voulons des infor..."

Un fort bruit métallique l'arrêta dans son élan et tous se retournèrent vers la source du bruit. Un garde, passablement bien bâti, tenait son épée longue plantée dans le heaume de Sir Alric. Il avait frappé à la verticale d'un coup si fort que le heaume semblait comme tranché en deux, bien qu'il tenait encore en place. Alors qu'il souriait, fier de son triomphe, il entendit cette voix qui semblait si artificielle et comme sortie d'un puits, sans tonalité ni émotion, la voix d'un commandant dispensant des ordres sans se soucier du sort de ses guerriers.
Image-"Courrez vers les écuries. Sortez quand je serai entré dans le donjon et foncez vous abriter à l'intérieur."
Alors, vif comme l'éclair, il dégaina sa lame et trancha derrière lui. L'homme d'armes vit, hébété, son bras droit tomber au sol en même temps que sa lame. Il n'eût pas le temps de pousser un cri de douleur que sa gorge se retrouva raccourcie d'une pointe bien placée. Le casque du chevalier mystérieux, qui semblait ne tenir qu'à un fil, tomba alors, révélant l'improbable: une tête humaine, certes, mais qui semblait faites d'un métal gris brillant, parsemé ça et là d'éraflures. Pas d'yeux, justes deux orbites où se trouvait des gemmes vertes, pas de nez, juste une petite bosse rappée, pas de bouche, juste un trou couvert de tissu. La vision d'une telle chose était horrible et le prince ne tarda pas à s'enfuir en arrière avec son conseiller, les gardes sur ses talons.

Seuls quelques fous ou courageux osèrent attaquer l'ensemble d'acier, mais aucun coup ne semblait l'atteindre, pas même les flèches tirées par les archers... Et personne ne s'intéressait aux soldats quand Steiner ordonna la retraite vers les écuries, pendant que l'amalgame se taillait un chemin sanglant vers les portes du palais.


-----------------------------------------------------------------------------------

La route "facile" à emprunter avait cédé sa place à un ensemble de cailloux si mal agencés que le hasard aurait pu faire mieux. La fine équipe avançait péniblement à travers l'enfer rocheux, tentant en vain de retenir leur envie de rentrer en plateau en disant qu'ils n'avaient rien vus, cela dit les impératifs moraux des impériaux envers les nains -ainsi que la potentielle punition si ils rentraient bredouilles- les encourageaient à continuer.
On ne voyait pas l'ombre d'un avant-poste nain à des kilomètres à la ronde, cela dit on disait que les nains creusaient et vivaient sous terre, et justement la "route" y descendait... Un tunnel noir et sombre, mais assez large et haut pour laisser passer un ogre.


-"Katz, tu passes devant, c'ton boulot d'éclaireur.

L'ordre de Poigno était clair et en tant que supérieur elle devait obéir. On lui confia une torche tirée d'un sac avec un briquet à silex et c'est seule que la jeune femme s'aventura très prudemment dans le dédale de pierre.

-"Va pas trop loin, revient si tu ne nous vois plus!"

Visiblement rien ne laissait croire que la grotte était empruntée quelques fois, on sentait des choses dures craquer sous les pieds, les murs étaient grumeleux ce qui était en contradiction avec ce qu'on disait des nains: des travailleurs méticuleux qui faisaient du moindre tunnel une oeuvre d'art. L'absence de source de lumière indiquait aussi que personne ne venait faire la maintenance régulièrement. Bref, c'était autant de raisons de dégager vite fait bien fait.

Mais au fond de la grotte on entendait quelque chose, un bruit grave, comme une cascade qui coulait... Et si il y avait un coin d'eau au bout? Les autres étaient encore visibles, légèrement certes, mais visibles et la torche ne semblait pas prête à se consumer. C'était aussi ça l'aventure!
Enfermé dans une lampe pendant des siècles, cloisonné dans une pièce de métal par une malédiction... Puis un jour un naïf est venu, me libérant dans sa sottise... Tant pis pour lui... Et pour tous les autres.

Katja Endrafen
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Re: [Katja|Friedrich] La dernière marche des soldats ostland

Message par Katja Endrafen »

J'allais finir par en devenir une, à force d'emprunter des sentiers de chèvre comme celui que nous arpentions péniblement. Si j'estimais être plutôt douée quant à au fait de faire tourner les gens en bourrique, ces satanées pierres pouvaient en dire autant à mon égard. Et vas-y que je roule sous ton pied, que je te heurte la cheville ou que je me dérobe sous ta main : si j'avais pu, j'aurais creusé cette montagne de partout, rien que pour me venger d'elle. Et puisqu'on en parlait, est-ce que ce n'était pas un travail de nain, ça ? Où étaient-ils, ces fameux gnomes ?
Peut-être que le terme les aurait vexés, mais je n'étais pas versée dans les cultures étrangères. A peine savais-je de ce peuple qu'il était allié de longue date avec le nôtre, depuis la création même de l'Empire diraient certains ! Mais que pouvait-il bien y avoir avant l'Empire ? Les hommes dominent le monde, et cela en a toujours été.
A peine songeais-je ceci qu'une autre saleté de pierre esquiva mon talon, et je me retrouvais à prendre appui sur un tapis de graviers : inutile de préciser qu'il existe de plus fameuses idées que celle-ci, et je manquais de peu finir dix mètres plus bas.

Oui, nous dominons le monde et ne t'en déplaise, petite montagne, mais tu disparaîtras avant nous.

Ceci dit, pour l'instant « nous » c'était nous six, et je ne trouvais désagréablement peu nombreux après tant de temps passé au milieu du régiment. Quoique à y bien réfléchir... ce n'était pas tout à fait vrai.
Je portais peut-être l'uniforme et supportais bon gré mal gré la compagnie des autres, je n'en restais pas moins une femme, et être du matin jusqu'à non pas le soir, mais le prochain matin encore, à côté d'autant d'hommes me pesait (je m'en rendais compte maintenant qu'ils n'étaient plus là, un peu comme l'agréable son du silence après avoir subi le vacarme de la foule). Je n'étais pas pour ainsi dire seule, mais je voyais ce détachement du reste de la compagnie comme un léger retour à une solitude bienvenue (tant qu'elle reste temporaire). Il fallait bien dire que toute mon existence avait été drapée de solitude, et je ne m'en plaignais pas. Les monte-en-l'air de mon acabit évitent de se créer des attaches lorsqu'ils trempent dans diverses affaires à la moralité douteuse, question de survie. Le lien que j'avais noué avec Friedrich allait bien évidemment à l'encontre de certaines de mes règles informelles personnelles, mais il fallait bien avouer que mon rythme de vie avait changé, et ma façon de vivre suivait le mouvement.

Ma façon de vivre... il y avait un temps où je ne me posais pas ce genre de question, où la seule préoccupation était celle immédiate. Même demain était trop loin pour qu'il vaille la peine d'y songer. Ceci dit, avant demain il y avait ce soir, et ce soir il y avait rendez-vous. Sous la tente de mon caporal préféré, rien de moins ! J'esquissais un sourire d'un mielleux douteux (de celui qu'on a en regardant la personne à laquelle on va jouer un mauvais tour) tout en marchant. L'air de rien, j'avais déjà quelque peu occupé sa chambre, et apparemment ça ne lui avait pas forcément déplu. N'allons pas nous faire d'idées : il ne s'était rien passé, mais certaines personnes (moi la première) refusaient tout net qu'on vienne mettre les pieds dans leur bulle privée, cette sphère d'intimité où il n'existe de place que pour vous, et pour personne d'autre. Je me demandais si j'aurais mal pris le fait que l'Ostlandais au regard de métal soit venu fourrer son nez par chez moi. Peut-être bien, et ça n'avait rien à voir avec lui, mais tout avec moi.
Je n'étais pas forcément prête à ce qu'on me voie sans faux-semblants, dans la nudité de l'authentique intimité.

Je rentrais en plein dans Poigno qui s'était arrêté, et le grand Estalien me jeta un regard noir auquel je répondis d'un toussotement gêné.


-"Katz, tu passes devant, c'ton boulot d'éclaireur."
« J'éclaire même si bien, mon caporal, que vous n'y verrez que du feu » grimaçai-je.

Je ne croyais pas si bien dire : un de mes camarades tira une torche de son barda avant de me la confier. Je pris alors conscience de cette entrée dans le flanc de la montagne qui avait fait stopper notre groupe.

-"Va pas trop loin, reviens si tu ne nous vois plus!"


Un briquet à silex accompagna la torche, fourrée dans mes mains, mais disparu très vite dans mes poches (je me gardais bien de mentionner que je possédais déjà des allumettes). Une poussée dans le dos plus tard, et je me tenais sur le seuil du tunnel, un souffle froid se déversant sur mon visage.

« Si vous ne me voyez pas revenir, c'est que j'ai décidé de ne pas partager le trésor ! » me moquai-je avant de les saluer indolemment de la main, me fondant dans les ténèbres de la caverne.

Je n'eus pas à faire plus de dix mètres pour éprouver un certain sentiment de méfiance : l'endroit ne ressemblait pas tellement à une grotte naturelle, mais bien à un passage aménagé dans la roche par des mains travailleuses. Néanmoins, dire que des nains étaient à l'origine de cet ouvrage était une énormité, même à la chiche lumière de mes maigres connaissances : on disait du peuple des montagnes qu'il avait l'esprit industrieux et soigneux, que son royaume était bâti de belle pierre droite et d'or sinueux le long d'immenses corridors. Rien de tout ça ici : le tunnel était humide, mal équarri, mal... conservé, or ce que les nains créait, cela perdurait. Du moins était-ce qu'on disait dans l'Ostermark !

Je n'avais pas encore allumé la torche, retrouvant les habitudes que j'avais prises d'évoluer dans les ombres. Oh, je n'étais pas une de ces voleuses aussi discrètes qu'une souris, mais j'avais mes petits trucs et je ne souffrais pas de cette oppression qui semble saisir la plupart des gens lorsqu'on leur demande d'être discrets dans le noir. Aussi avais-je certes prudemment mais finalement assez tranquillement, le flambeau dans la main gauche et l'autre prête à saisir un couteau, comme souvent.

Je m'arrêtais néanmoins en entendant une sorte de... roulement, ou de grondement. Le bruit était d'origine naturelle, du moins selon mes oreilles. Un coup d’œil en arrière, et je discernais les vagues silhouettes de mes camarades. Bah ! ils pouvaient bien survivre quelques minutes sans moi, pas vrai ? Une curiosité espiègle me chatouillait la plante des pieds et je n'avais aucune raison de ne pas la satisfaire (surtout si la raison en question s'appelait bon sens). Néanmoins, certaines précautions n'étaient pas inutiles, et je tirais de mon paquetage la fiole contenant le mucus d'araignée. Je m'agenouillais sur le sol légèrement mouillé pour y tremper un bout d'étoffe et le passer sur la lame de deux de mes poignards, que je rangeais soigneusement dans la même poche de ma tunique. Ceci fait, je troquais la bouteille pour ma targe d'acier et repris ma progression, à pas de loup.



Alors, je fais intervenir Camouflage rural au moindre bruit suspect, ainsi que mon numéro de cirque préféré (réflexes éclairs/tir à déclenchement rapide/jonglerie/adresse au tir/ambidextrie/deux poignards empoisonnés) sur toute menace avérée qui chercherait à endommager mon intégrité... @___@
Image
« Mon irrévérence est ma liberté. »

Musical Theme
Katz, auxiliaire impériale (éclaireur)
Profil: For 8 | End 8 | Hab 9 | Cha 8 | Int 8 | Ini 9 | Att 10 | Par 10 | Tir 10 | NA 1 | PV 30/60 *

* 1 Fulguropoing de Troll à la jambe droite
* 1 toucher amical d'épée à l'épaule gauche

« Engagez-vous qu'i'disaient ! Engagez-vous !
Et la solde, elle s'engage QUAND ? »
Compétences :
¤ Adresse au tir
¤ Ambidextrie
¤ Camouflage rural
¤ Jonglerie
¤ Réflexes éclairs
¤ Tir à déclenchement rapide


Équipement :
¤ Épée à une main (16+1d8 dégâts / 12 parade)
¤ Veste de cuir (Torse, dos et bras / 5 )
¤ Targe d'acier (4+1d6 dégâts / 14 parade / Déstabilisant)
¤ 4 dagues de jet (12+1d6 dégâts / Malus de -2 TIR tous les 6 mètres)
¤ 2 Bolas (Malus de -2 TIR tous les 8 mètres / Immobilisant)

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Friedrich Hadler
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Re: [Katja|Friedrich] La dernière marche des soldats ostland

Message par Friedrich Hadler »

A la question de son subalterne, l’officier répondit en quelques mots. Quelques mots auxquels le caporal s’était attendu. Il était impossible de rebrousser chemin tant que la mission ne serait pas au moins tentée, quand bien même il semblait presque certain que c’était un piège et une grosse supercherie. Et de toute façon, la présence de sir Alric parmi eux rendait impossible toute « simplification », dans le sens où ils ne pouvaient pas « piéger le piégeur » en revenant simplement en disant n’avoir rien trouvé (ce qui ne serait surement qu’une anticipation de la vérité, mais beaucoup moins risquée). Quoi qu’il en soit, il n’y avait maintenant plus rien d’autre à faire qu’obéir et se rendre au château du seigneur séparatiste.

D’un signe de tête et d’un regard, Friedrich Hadler acquiesça à la réponse de son chef et tourna la tête vers celui qui était pour eux « l’homme de métal ». Pour lui-même, il grommela tout bas, dans sa barbe :


-C’est vrai que je l’avais oublié, celui-là…

Pendant le trajet jusqu’au château (trajet sur lequel il serait très délicat de fuir, d’ailleurs, remarqua-t-il au passage), le cerveau du soldat fonctionna à plein régime. Il commençait à se poser beaucoup de questions sur leur mission. En général, un militaire n’étant qu’un simple exécutant, il n’avait pas à connaître le pourquoi des tâches qui lui étaient confiées. Il devait simplement, pour les officiers, en déterminer le comment, et pour les autres, suivre les instructions de l’officier. Habituellement très rigoureux sur ces devoirs, Hadler ne s’était encore jamais permis d’essayer de comprendre le pourquoi d’aucune de ses missions. Mais la situation présente était suffisamment complexe pour qu’il réfléchisse à cet aspect.
*De toute évidence, pensa-t-il, celui qui nous a donné cette mission l’a fait dans un but. Mais il est aussi certain que ce but n’était pas de secourir des nains, comme il a pu le faire croire au capitaine, car il s’agit probablement d’une huile, avec des conseillers et des informateurs, qui n’aurait donc pas pu commettre une faute aussi grossière. Dès lors, pourquoi un tel mensonge ? Selon toute vraisemblance, parce qu’il ne pouvait pas donner directement les ordres qu’il voulait…

Je ne vois que deux possibilités, toutes aussi inquiétantes l’une que l’autre.
Soit il a voulu utiliser l’armée à des fins illégales, quelles qu’elles soient (pour satisfaire ses ambitions personnelles, voire pire encore). Ce serait un grave crime envers la nation, et qui plus est une mise en danger de la vie de loyaux soldats pour une cause privée, les employant à leur insu comme des mercenaires privés payés par l’Etat. Il faudrait vraiment être une ordure pour faire ça, et si cette hypothèse ce confirme, je m’assurerai personnellement que celui ou ceux qui en sont à l’origine passent devant la justice et finissent au fond d’une geôle pour le restant de leurs jours.
Soit, deuxième hypothèse, le donneur d’ordre a voulu nous tendre un piège. Et en ce cas, c’est beaucoup plus inquiétant, parce que dans ce cas, on serait en train de jouer le rôle de la proie. D’ailleurs, « on », ou « je » ? Se pourrait-il que mon père soit derrière tout cela ? Aurait-il des relations jusque là ? En tout cas, si c’est bien lui, il faudrait qu’il soit vraiment devenu un monstre pour m’attaquer de cette manière : risquer la vie de nombreux innocents ainsi… Mais c’est vrai que ce serait bien son genre, comme avec maman… Et si… Mon dieu si… Si ce n’était pas moi la cible, mais les gens auxquels je tiens ? Ce ne serait pas la première fois, mais ce serait inhumain de cruauté.*

Le portait très précis de Katja flottait dans sa tête. D’inquiet, il était presque effrayé maintenant, à cette idée. L’éclaireuse était dans un groupe très restreint, et serait sûrement envoyée seule vers l’avant, formant ainsi une proie parfaite si c’était elle la cible. Heureusement, Katz avait de la ressource, et qui plus est était avec Poigno, son ami en qui il avait toute confiance, et un excellent soldat par-dessus le marché.

Il n’empêchait que Friedrich Hadler était très loin d’être rassuré ou à l’aise quand enfin ils arrivèrent devant le fort. Une place qu’il serait difficile d’enlever par la force, ou même de quitter par la force s’ils y pénétraient. Un garde les fit entrer dans la cour, et leur apprit que les défenseurs étaient plus nombreux qu’eux. Mauvaise nouvelle, car ils étaient bien en position de faiblesse. Aussi faudrait-il à tout prix essayer d’éviter le conflit avec le maître des lieux, un certain « prince Grisejoie ». D’après le discours qu’il avait tenu jusqu’ici, par chance, il semblait clair que le capitaine Steiner partageait totalement cette analyse et qu’il n’allait pas tenter le diable. Nerveusement, mais s’efforçant de ne paraître en aucun cas agressif, Friedrich attendit dans la cour aux côtés de son supérieur.

Leur arrivée fut pour le moins remarquée et provoqua un petit attroupement. Gardes et civils les entouraient, dont un grand nombre de femmes. Rapidement, le « prince » (si c’était bien lui) et sa suite virent « accueillir » les nouveaux venus. Six hommes d’armes, ainsi qu’une sorte de conseiller (ou peut-être un mage) en robe noire, accompagnaient leur chef. Le chef en lui-même rendit Friedrich encore plus nerveux. Il s’était attendu à tomber sur un jeune homme fougueux, ou au moins sur un ambitieux quinquagénaire, voire sexagénaire, mais homme d’action. Il avait cru qu’ils rencontreraient un homme assoiffé uniquement de pouvoir, et donc facilement compréhensible et manipulable, avec qui il aurait été facile de trouver un terrain d’entente avec suffisamment de flatteries et de concessions. Au lieu de cela, il lui semblait au premier regard être tombé sur un « vieux fou ».
Curieusement, au contraire des vieux fous qu’il ne détestait pas, Friedrich haïssait les hommes uniquement mus par leur ambition personnelle. Mais au moins ces derniers étaient-ils faciles à comprendre, et donc prévisibles. Alors qu’être face à un vieux fou disposant de soldats nombreux, c’était une autre paire de manche, car qui sait ce qui pouvait lui passer par la tête ?

Et effectivement, sous les yeux horrifiés et impuissants du caporal Hadler, l’imprévisibilité du « prince » se confirma. Il commença par promener son regard sur les impériaux, puis « Grisejoie » l’arrêta sur sir Alric. Et il piqua sa crise. Du moins se voix retentit-elle. Il parla à son conseiller (« Urtus »), comme s’il connaissait Alric. Urtus confirma. Friedrich ne savait pas ce qu’il y avait derrière tout cela, mais ça n’augurant à coup sûr rien de bon.

Il n’était d’ailleurs pas le seul à avoir flairé le danger, puisque les soldats semblèrent s’agiter et que Steiner tenta de raisonner ses interlocuteurs, de calmer le jeu. Mais on ne calme pas facilement un fou, et il était à l’évidence trop tard, car l’un des sbires de Grisejoie venait de porter un coup d’épée qui aurait dû être mortel (ou au moins très douloureux et handicapant) à sir Alric.
Et l’affrontement sembla imminent, au grand dam de Friedrich, qui aurait préféré l’éviter (comme tous les militaires, apparemment). Le caporal n’avait aucune envie de se battre, mais puisque sir Alric était mort ou hors de combat, il était probable que le prince s’en prennent à eux, maintenant.
C’est alors qu’une chose impossible eut lieu. Les secondes passaient dans un silence de mort et pourtant Alric ne s’effondrait pas par terre comme il l’aurait logiquement dû. Il avait au contraire parlé d’une voix neutre, comme si de rien n’était. Soudain, il dégaina et frappa avec une rapidité, une force et une précision incroyables, surtout après le coup qu’il venait d’encaisser sans même broncher. En deux temps trois mouvements, il s’était débarrassé de son adversaire. Puis, son heaume brisé en deux tomba au sol révélant une tête qui n’avait rien (ou presque) d’humain.
Friedrich resta un instant bouche bée devant un tel spectacle, stupéfait. Etait-ce un automate ? Une création de l’ordre doré des collèges de magie ou des ingénieurs ? Il n’avait pas le temps de réfléchir, mais il hésita quand même sur la conduite à tenir. En tout cas, s’il y avait de la magie dans l’air, c’était très mauvais. Notre héros n’appréciait guère les mages, y compris ceux des collèges : l’idée que des hommes aient tellement de pouvoir qu’ils puissent faire à peu près n’importe quoi, et qu’en plus ils tiraient leur pouvoir du chaos, était pour le moins dérangeante. Et même s’il n’y avait pas de magie, il allait y avoir des choses à expliquer quand tout cela serait fini ? Comment se faisait-il que le prince ait reconnu Alric, et pourquoi il l’a directement attaqué, par exemple. Cette mission puait décidément, car elle était pourrie dès le début. Il était fort probable qu’Alric en sache plus long qu’eux tous dès le départ, et dans ce cas, la famille Loft aussi… Et Friedrich n’aimait pas être manipulé.

Ces interrogations, il ne put guère que se les formuler intérieurement sans prendre le temps d’approfondir, car il avait suffisamment à faire dans le présent. Les impériaux battirent en retraite vers les écuries tandis que, seul et accaparant toute l’attention sur lui, le monstre d’acier avançait vers le palais, tuant tout ceux qui se mettaient sur son passage. Friedrich suivit le capitaine, en regardant avec pitié tout les hommes morts. Il ignorait s’ils avaient simplement eu une chance contre Alric : c’était comme des bêtes qu’on abattait. Pourtant, ils s’étaient loyalement battus, pour leur seigneur, pour leur famille, peu importait que leur allégeance n’alla pas à l’Empire comme celle du caporal, car à ses yeux, ils étaient de bons soldats, massacrés sans la moindre émotion.
Dans un combat ou une guerre entre humains (voire nains et/ou elfes), même inégale, chacun à ses chances, il y a un semblant d’honneur. Si une partie ne peut que mourir sans avoir la moindre chance de blesser l’autre, par contre, il s’agissait d’une exécution pure et simple, quelque chose que Friedrich tenait en horreur, surtout quand des hommes vaillants étaient concernés.

Et le pire là-dedans, c’était qu’il n’était absolument pas certain d’être du bon côté. Qui pouvait garantir qu’Alric n’était pas en train de faire exactement tout ce contre quoi il se battait ? Voulait-il faire taire des innocents avec un secret pour le compte de ses maîtres, ou servir l’Empire ? Friedrich pensa aux femmes et aux enfants qui devaient être en nombre dans le château ? Allait-il les massacrer sans pitié ? Et surtout : y avait-il encore quelque chose à faire ? Pouvaient-ils encore espérer avoir un quelconque contrôle sur l’homme de métal ?

En tout cas, une fois dans les écuries avec Steiner et les autres, il dégaina devoir et prit son bouclier, et jura :


-Merde, mais ils sont tous devenus fous, ou quoi ! Qu’est-ce que c’est que cette mission ?! Et qu’est-ce que c’est que ce type ?! Capitaine, qu’est-ce qu’on fait ? Il faudrait lui demander de nous rapporter les seigneurs vivants et de ne pas tout massacrer, non ? Vivants, ils pourraient répondre à nos questions, et puis, il y aussi des femmes, des enfants et des civils, ici…

Comme à son habitude, Friedrich suggérait, mais laissait son supérieur décider librement. Il espérait que Steiner prendrait la bonne décision, mais le suivrait quoi qu’il ordonne. Jusqu’ici, il ne l’avait jamais déçu…
Lien fiche wiki : http://warforum-jdr.com/wiki-v2/doku.ph ... ich_hadler

Profil : FOR 10 / END 11 / HAB 10 (9*) / CHAR 10 / INT 10 / INI 10 / ATT 14 (13*) / PAR 14 (13*) / TIR 11 / NA 3 / PV 85/85
*: profil avec armure (bonus des compétences non inclus)

Compétences :
• Sang-froid : Votre personnage a ce qu'on appelle des «nerfs d'acier». Il sait rester maître de lui-même dans les situations les plus dangereuses. Bonus de +1 sur n'importe laquelle de ses caractéristiques lors de la réalisation d'une action dans un climat de stress et de tension mentale.

• Coups puissants : augmente les dégâts occasionnés à ses adversaires de + 1D3 pts de dégâts.

• Autorité : bonus de +1 lorsque, confronté à des militaires, il essaye de faire prévaloir son autorité, ses ordres etc.,

• Arme de prédilection : épées à une main : Bonus de +1 en ATT lorsqu'il en utilise en combat. Par contre, lorsqu'il utilise une autre arme que son arme de prédilection, il reçoit un malus de -1 en ATT et en PAR pendant les 1D3 premiers combats qu'il livrera avec cette arme, le temps qu'il s'y adapte.

• Alphabétisation : Votre personnage est capable de lire et d'écrire les langages utilisant l'alphabet du vieux monde s'il comprend ce langage.

• Langage secret : jargon de bataille : Votre personnage sait parler le jargon des batailles.

• Anticipation : Votre personnage, au combat, arrive à prévoir les réactions d'un ennemi. Pour analyser le style de combat de son adversaire direct, il lui faudra 2 rounds entiers. A partir du 3ème round, cette compétence lui permet d'avoir un bonus de +1 en ATT et en PAR contre ce seul adversaire. (Pour bénéficier de ce bonus contre un autre adversaire, il lui faudra l'avoir combattu pendant au moins 2 rounds)

• Adresse au tir (arcs) : +1 en TIR avec un arc.

• Volonté de Fer : Votre personnage se révèle être particulièrement très résistants à la peur, aux attaques mentales et à tout ce qui pourrait tenter de briser sa volonté. Il obtient +1 aux tests pour résister à un contrôle mental, à la peur etc…

• Parade : Double les points de parade de l'arme ou du bouclier utilisé.

• Coriace : Diminue de 1D3 les dégâts subis (jusqu'à un minimum de 1).

•Réflexes éclairs : +1 aux test INI en réaction à la surprise.


Equipement de combat : • Devoir (épée à une main) (18 +1D10, 12 Parade) Les morts-vivants, les démons etc… Que la lame touche subissent 1d6 dégâts de plus
• Bouclier d'acier (6+1d6 dégâts, 16 parade)
• Epée à une main (16 +1D8, 12 Parade)
• Cotte de mailles (9 protection, tout sauf tête -1 HAB, ATT et PAR)
• Arc court (26+1D8, -2 TIR/16 m)

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[MJ] Le Djinn
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Re: [Katja|Friedrich] La dernière marche des soldats ostland

Message par [MJ] Le Djinn »

Test d'HAB de Katja: 13 échec cuisant!
Le bruit de cascade se faisait de plus en plus fort. En se rapprochant Katja remarqua qu'il ne s'agissait pas vraiment d'un bruit d'eau mais plutôt d'une sorte de ronflement monstrueux... Ses interrogations prirent cependant rapidement fin car ses pieds glissèrent dans la boue à cause d'une pente qu'elle n'avait pas vu jusque là. C'est ainsi que la demoiselle se retrouva à glisser en boule sur trois ou quatre mètres, jusqu'à atterrir cul par dessus tête sur ce qui semblait être un mur... Mou? La lumière de sa torche éclairant faiblement encore, l'Endrafen eût tout le loisir de voir ce dans quoi logeait le bout de son pied: une narine appartenant à un troll, une monstruosité de près de quatre mètres sur deux, très maigre, avec une tête démesurée, possédant malgré de toute une force immense... Et il semblait très mécontent d'avoir été réveillé.

Il bâilla à s'en décrocher la mâchoire avant que ses yeux bêtes ne fixent l'importune qui avait eu l'audace de le tirer d'un repos réparateur. Les circonvolutions de son cerveau minuscule eurent tôt fait de lui indiquer qu'en la dévorant immédiatement il n'aurait pas à chercher dehors son dîner, aussi se décida-t-il à la prendre en chasse, pas trop vite quand même: il était encore tout endolori de la sieste sur les cailloux. Katja eu juste le temps de réagir à un poing arrivant bien trop vite.

Le troll fait un fulguropoing à Katja!

Le troll attaque: Votre attaque a réussi (9). Attaque à la jambe droite. La parade de votre adversaire a échoué (20), impossible de répliquer à l'attaque.Vous lui infligez une perte de 18 PV. Il en reste 42 à Katja.
La suite se passa trop vite pour que l'impériale puisse le comprendre, une énorme douleur à la jambe droite, la sensation de courir, puis l'extérieur avec les soldats autour, l'air inquiet. La jeune fille se relevait à peine quand Poigno ouvrit la bouche pour lui demander ce qui la pressait autant! Il n'eut cependant le loisir de parler qu'un rugissement se faisait entendre et que l'horrible monstre en sortit, une grosse branche qui avait dû être un tronc d'arbre à la main. Il regarda les soldats devant lui et s'en régala d'avance...
Combat en cours: Troll vs 3 soldats, Poigno et Katz!
Est-ce que le troll vous terrifie? Voyons voir... Test d'INT pour savoir si vous restez!
3 soldats: 11, 6, 5, un s'en va!
Poigno: 12, à cause de sa caract particulière, il passe en furie sanguinaire (ne peut plus parer mais gagne ATT+2)
Katz: 20 puis 14 échec critique doublé d'un échec... Elle s'évanouit de peur...

Poigno attaque: Votre attaque a réussi (1). La parade de votre adversaire a échoué (16).Vous lui infligez une perte de 24x2=48 PV. Il en reste 72 au troll!

Soldat 1 attaque: Votre attaque a échoué (20). Trébuche et se prend la bave caustique du troll, perte de 10 Pvs (50 Pvs restants) et perd 1 point sur toute son armure. Ne pourra pas attaquer au prochain tour.

Soldat 2 attaque: Votre attaque a échoué (9).

Troll attaque: Votre attaque a réussi (5). Touché au torse. La parade de votre adversaire a échoué (18).Vous lui infligez une perte de 42 PV. Il en reste 23 à Poigno.

Attaque 2: Votre attaque a réussi (1). La parade de votre adversaire a échoué (8).Vous lui infligez une perte de 42x2=84 PVs. Soldat 1 est mort.

Attaque 3: Votre attaque a réussi (6). La parade de votre adversaire a réussi (5).Vous lui infligez une perte de 30 PV. Il en reste 30 à soldat 2.

Troll régénère 2d10+5 PVs: 16, il lui en reste 88.

Round 2:

Poigno attaque: Votre attaque a échoué (12).

Soldat 2 attaque: Votre attaque a échoué (9).

Troll attaque: Votre attaque a réussi (3). La parade de votre adversaire a échoué (8).Vous lui infligez une perte de 37 PV. Poigno est mort.

Attaque 2: Votre attaque a réussi (5). La parade de votre adversaire a échoué (19).Vous lui infligez une perte de 37 PV. Soldat 2 est mort.
Le troll hilare s'empressa de réduire en bouilli ces insolents qui osaient se dresser devant lui, agitant sa masse il massacra sans peine les soldat impériaux survivants, avant d'en emporter un vers sa grotte, laissant les autres se conserver dans le froid de la montagne.

Quand Katja se réveilla, elle était seul au milieu des morts, partout des morceaux de cadavres de ses anciens amis, même l'arme de Poigno, sa grande épée brillante, reposait tristement dans un coin, près de ce qui fût jadis le bras du corps horriblement mutilé du caporal ostlandais...


----------------------------------------------------------------------------------

Le sergent Steiner était en proie au doute, il ne savait visiblement pas quelle était la meilleure décision à prendre. De longues secondes passèrent avant que son regard ne s'illumine d'une lueur déterminée et que les ordres fusent:

-"Hadler vous restez avec moi, nous allons rentrer. Les autres courez vers la porte et retournez au point de rendez-vous. Pas de discussion, on part à mon commandement..."

Les carreaux et les flèches tombèrent, puis on entendit les bruits de rechargement classiques: flèches sorties de leur carquois, arbalètes qu'on recharge, c'est le moment que choisis Steiner pour se lancer à la poursuite d'Alric.

-"En avant!"

Comme un seul homme les soldats s'élancèrent et bientôt le capitaine et son caporal se retrouvèrent dans le donjon, armes au fourreau, près à en découdre cependant. Le début du donjon était une espèce d'antichambre carrée assez petite jonchée d'une demi-douzaine de cadavres, la porte avait été défoncée et trois corps se trouvaient encore derrière, uniquement des hommes armés cependant.

-"J'ignorais ce qu'était Sir Alric, je ne le connais pas en personne, je le savais seulement garde du corps d'Erika Loft. Un de ces trucs, un golem... Je n'aurais pas cru. Je ne m'inquiète pas trop pour lui, il a l'air solide et les Loft ne sont pas du genre à engager des tueurs, je m'inquiète davantage pour nous et pour le reste de la troupe... Suivons-le.

En suivant les traces de sang laissées par le sillage de l'homme d'acier, le duo arriva à une porte entrouverte menant à un escalier descendant, creusé à même la montagne. Derrière eux fusaient des cris indiquant de rassembler femmes et enfant dans les chambres et de défendre la salle du trône, habituellement en hauteur, ou du moins au rez-de-chaussée. Ce n'était donc pas le prince qui intéressait Alric...
La descente parût prendre une éternité avant que les hommes ne sortent dans ce qui devait être une salle de magie, un vaste endroit rectangulaire parcouru de bibliothèque, de table avec des composants et outils d'alchimie et des grimoires anciens. Sir Alric était au fond, menaçant un Urtus à l'air mauvais.

Image-"Assez de jeu, lâche. Un siècle de poursuite s'achève, dis-moi où tu l'as mis et tu auras une mort rapide."
Le mage s'accrocha à la table derrière lui, un rictus défigurant son visage sec, du coin de l'oeil il aperçut Steiner et Friedrich qui descendait.

-"Vous! Vous avez l'air raisonnable! Aidez-moi à arrêter cette abomination! Ce truc est complètement fou! Je ne sais pas de quoi il m'accuse"

L'un mentait ou se trompait, c'était évident... Qui Friedrich allait-il croire?
Enfermé dans une lampe pendant des siècles, cloisonné dans une pièce de métal par une malédiction... Puis un jour un naïf est venu, me libérant dans sa sottise... Tant pis pour lui... Et pour tous les autres.

Katja Endrafen
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Re: [Katja|Friedrich] La dernière marche des soldats ostland

Message par Katja Endrafen »

S'il y a des jours avec, figurez-vous qu'il y a aussi des jours sans. Et aujourd'hui, c'était un jour sang.

Curieux comme, tout en dérapant sur la pente boueuse que je-ne-sais quel esprit créateur pervers avait fichu là, j'étais encore capable de jurer et sacrer dans mon esprit. Ce fut toutefois la surprise qui coupa court à ma litanie injurieuse, lorsque je me retrouvais stoppée par une masse que, sur le coup, je ne parvins pas à assimiler à un rocher ni même à quoi que ce soit d'autre. C'est après avoir levé ma torche, par miracle encore allumée, que je compris à peu près dans quoi je venais de mettre les pieds. Et ce n'était vraiment pas agréable à regarder.

Un faciès écrasé qui devait faire la taille de mon buste était en train de me fixer de ses yeux bovins, manifestement agressés par la lumière du feu. Le monstre, probablement endormi avant mes péripéties involontaires, se déplia beaucoup trop haut à mon goût, au point que sa face hideuse en vint à disparaître dans le noir, hors de portée du halo de mon flambeau. Dire qu'on en aurait casé quatre comme moi à l'intérieur de la bête n'aurait pas été exagéré, et je compris en un éclair que je ferais mieux d'aller voir ailleurs si elle y était. Je reconnaissais vaguement dans mon vis-à-vis ceux que l'on nommait trolls, humanoïdes mais tenant bien plus de l'animal que d'autre chose ; on les disait terriblement stupides et terriblement brutes, mangeant la roche, les os et l'homme lorsqu'ils leur mettait la main dessus. De véritables forces d'une nature qui avait décidé que nous ne serions pas au sommet de la chaîne alimentaire...

Je ne me retournais pas, mais commençais à aller à reculons, bien trop méfiante pour lui présenter mon dos même dans la fuite. Peut-être que cela me sauva, ou peut-être que j'aurais mieux fait de faire volte face au plus vite ; toujours est-il que manifestement alléché par ma personne, le troll chercha à faire moi la bouillie du jour, en m'envoyant un poing semblable à un petit roc. Pour lourd et débile qu'elle était, la créature n'en était pas moins prompte à tuer, et je reçus le coup en plein sur la cuisse. Mon corps n'était en rien comparable au sien et une douleur aigüe explosa dans ma jambe, me faisant pousser un cri ; l'instant d'après et la peur donnant des ailes, je m'enfuyais comme une dératée par là où j'étais venue. Ce qui avait craqué sous mes pieds à l'aller, je devinais à présent qu'il devait s'agir des restes épars de ce qu'avait dévoré le troll au cours des ans.

La panique courait dans mes veines à la manière d'un sang nouveau. C'était comme dans un cauchemar d'où l'on n'a aucune chance de se réveiller : courir à perdre haleine, la souffrance se faisant en moi aussi vive que la frayeur, poursuivie par le martèlement de pieds énormes frappant la pierre. Imaginez la terreur d'une araignée que vous auriez manqué une première fois d'écraser...

La lumière du jour me donna l'illusion de la sécurité, alors que j'avais passé mon existence à agir dans l'ombre. Je me retrouvais brutalement cramponnée à, ou par, mon caporal au teint basané ; Poigno ouvrait à peine la bouche, sans aucun doute afin de s'enquérir de la raison de mon retour... précipité... qu'un rugissement à faire frémir la montagne s'élevait derrière moi.
L'esprit est une chose bien curieuse. J'avais survécu à Mordheim : j'y avais vu, et y avais vécu, des évènements que mon âme n'oubliera jamais. Mais toujours, à chaque heure passée dans la cité maudite, j'avais gardé l'espoir de m'en sortir. De finir par, un jour, délaisser pour de bon ses ruines chuchotantes, ses ombres étrangleuses et ses gargouilles qui changeaient de place à chaque matin. Ici... ici, je n'avais aucun espoir. Je n'avais plus la force de sprinter plus loin, et ma jambe protestait déjà d'avoir couru si vite. Le troll arrivait, inarrêtable à la façon d'une avalanche : il n'y avait pas de survie à l'horizon, alors à quoi bon résister ? Je me laissais aller dans l'abandon de l'inconscience, qui était nettement moins douloureuse que le présent.
Ma dernière pensée alla à Friedrich : j'aurais tout de même aimé apprendre à lire.



Je ne me faisais pas cette idée des jardins de Morr : le froid qui engourdissait mon corps, qui brûlait mon visage, et une jambe si douloureuse que j'en avais le souffle coupé, hésitant à remuer ne serait-ce qu'un orteil. J'ouvris les yeux, fixant un ciel à l"azur limpide dont j'avais le reflet au fond de mon propre regard. Je me redressais péniblement jusqu'à m'asseoir, et j'eus alors la vision d'un spectacle hideux : des corps, des membres, du sang et de l'acier tordu. Bouche bée, je contemplais la scène de ce qui avait été un affrontement inégal entre le troll et ma patrouille. J'avais le sentiment d'être comme vide, tout en sachant que ce n'était pas vrai : ce n'était pas l'air qui me piquait les yeux, mais bien des larmes. Putain de monstruosité.

Redoutant de ne pas parvenir à me lever, et accablée par l'émotion, je rampais jusqu'à Poigno ou ce qu'il en restait. L'Estalien jovial n'était plus reconnaissable qu'à son teint hâlé et la petite insigne de son rang, intacte quoique désormais peinte de pourpre. Je refermais le poing dessus, dans un geste plein de rage, posant mon front sur son buste enfoncé en me moquant bien de l'odeur de charnier qui émane d'un corps ouvert. [/i]

« Pourquoi... »

A peine avais-je commencé à pleurer sur cette interrogation que j'eus l'envie de m'asséner une gifle. Un grondement de colère m'échappa. « Pourquoi ? » avait toujours été la question des imbéciles ! Demander pourquoi, c'était sous-entendre qu'il y avait une justice en ce monde, or elle n'était qu'une chimère, un pis-aller que l'on s'inventait chaque jour dans le but de se rassurer ! Dans un monde où l'homme n'était pas le pire de ses propres prédateurs, la seule loi valant la peine qu'on y croit était celle du plus fort. Il fallait survivre, encore et toujours, par tous les moyens. Il fallait...

Il fallait...

Je craquais subitement, poussant un cri de... de peine, de chagrin, de haine. Il ne me calma pas assez et je criais encore à la face des hauteurs, me moquant bien que le troll puisse m'entendre. Mes camarades étaient morts devant moi, et je comprenais maintenant qu'on pouvait s'attacher à quelqu'un sans y prendre garde. Nous avions marché et vécu côte à côte pendant des mois, et l'on pouvait penser que ce n'était pas grand-chose dans toute une vie : mais seul celui qui n'a jamais connu la camaraderie dirait une chose pareille.
Je mis quelques instants à me relever, avec précaution ; ma jambe tenait mieux que je ne l'aurais cru. C'était une question de souffrance à supporter.

Impossible d'enterrer qui que ce soit. J'ouvris les doigts, observant le galon que je n'avais toujours pas lâché : je pouvais toujours le rapporter au capitaine Steiner, et je réalisais que pour une fois, je pensais à cet homme sans éprouver ni mépris ni rancœur. Il faut croire que le deuil peut accomplir des miracles, ironisai-je aigrement au fond de ma tête. Toutefois, je voulais faire... un peu plus. Penser à Poigno m'amenait irrésistiblement à songer à Friedrich. Inutile de dire qu'en cet instant, il était tout à la fois celui que j'avais le plus, et le moins, envie de voir. Le plus car une bonne moitié de mon être réclamait sa présence à grands cris, et le moins car l'autre craignait plus que tout de se présenter devant lui, de lire dans son regard cette interrogation : « Pourquoi as-tu survécu et pas les autres, soldat ? ». Le jugement de toute autre tierce personne me passait loin au-dessus de la tête : pas celui de l'Ostlandais aux yeux d'acier.

L'idée de m'enfuir, encore, de quitter les drapeaux m'effleura sans conviction aucune. Encore une nouvelle surprise : je sentais sous cette molle pensée de désertion, pâle fantôme d'habitudes à la vie dure, une loyauté à l'armée que je ne me serais jamais supposée.

Je poussais un soupir en fourrant l'insigne de caporal au fond de ma poche et, sans trop savoir pourquoi, en ramassant la grande épée de l'Estalien. Le galon pour le capitaine, l'arme pour Friedrich, duquel il avait été le plus proche : le geste me paraissait intimement approprié alors même que j'éprouvais une certaine dérision à cet égard. Non, les belles pensées et les beaux gestes, ce n'était pas pour moi, voyons. Et pourtant...
Il était temps de se remettre en route, où j'allais finir par me transformer en bloc de givre. Il ne faisait pas si froid, mais telle était bien mon impression, quoi qu'elle eût le mérite d'atténuer (à peine), la douleur de ma jambe. Je fis glisser mes bas le temps d'observer ma blessure : le muscle de ma cuisse avait viré au pourpre, du bassin jusqu'au genou, comme le sang avait afflué sous l'ecchymose.

Un deuxième soupir plus tard, je barricadais fermement mon cœur et délaissais le carnage. J'allais pleurer ces hommes, je le savais : j'allais probablement engueuler Morr et lui intimer de les prendre sous son aile, ou il aurait affaire à moi lorsque je le verrais. Mais plus tard : je devais d'abord retourner là où j'avais laissé la compagnie, retrouver tous les autres.
Je devais d'abord survivre.
Image
« Mon irrévérence est ma liberté. »

Musical Theme
Katz, auxiliaire impériale (éclaireur)
Profil: For 8 | End 8 | Hab 9 | Cha 8 | Int 8 | Ini 9 | Att 10 | Par 10 | Tir 10 | NA 1 | PV 30/60 *

* 1 Fulguropoing de Troll à la jambe droite
* 1 toucher amical d'épée à l'épaule gauche

« Engagez-vous qu'i'disaient ! Engagez-vous !
Et la solde, elle s'engage QUAND ? »
Compétences :
¤ Adresse au tir
¤ Ambidextrie
¤ Camouflage rural
¤ Jonglerie
¤ Réflexes éclairs
¤ Tir à déclenchement rapide


Équipement :
¤ Épée à une main (16+1d8 dégâts / 12 parade)
¤ Veste de cuir (Torse, dos et bras / 5 )
¤ Targe d'acier (4+1d6 dégâts / 14 parade / Déstabilisant)
¤ 4 dagues de jet (12+1d6 dégâts / Malus de -2 TIR tous les 6 mètres)
¤ 2 Bolas (Malus de -2 TIR tous les 8 mètres / Immobilisant)

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Friedrich Hadler
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Re: [Katja|Friedrich] La dernière marche des soldats ostland

Message par Friedrich Hadler »

La situation était très claire : sir Alric et les habitants du château se livraient bataille, et l’avantage semblait plutôt dans le camp du garde du corps. Le capitaine prit la décision d’ordonner la retraite pour les hommes, ce qui était une bonne chose selon le caporal, car ainsi, ils ne risqueraient pas de subir des dommages. En revanche, pour ce qui était de Friedrich lui-même, ses ordres étaient de suivre son chef dans le donjon, sur les traces de l’inhumain homme de fer.
Ce dernier accaparait sur lui toute l’attention des autochtones, aussi le danger était-il assez réduit pour les soldats. Mais il n’empêchait que le risque pouvait toujours être présent, des soldats auraient pu se cacher et attaquer ceux qui se trouvaient derrière le monstre.

Une sourde angoisse naquit dans l’esprit de Hadler : il n’était pas sûr d’être dans le bon camp. En fait, pour être plus exact, il n’était sûr de rien du tout. Leurs ordres initiaux étaient totalement inadaptés. Pire, il semblait clairement qu’ils avaient été manipulés, et envoyés ici dans le seul but de permettre un règlement de comptes entre Alric et les maîtres des lieux. Une histoire plus grande se cachait derrière tout cela, et ils en ignoraient tout. Pour ne rien arranger, Friedrich n’était absolument pas certain que le capitaine ou n’importe lequel d’entre les impériaux puisse avoir un contrôle sur la machine à tuer qui s’était dévoilée au grand jour, et il en doutait même fortement. Selon toute vraisemblance, la chose nommée « sir Alric » tenait ses ordres de quelqu’un bien au dessus de Steiner. Jusqu’à présent, certes, le monstre d’acier n’avait pas manifesté d’hostilité envers les soldats, mais il se pouvait que cela change, et si c’était le cas, il était fort peu probable que Friedrich et Steiner puissent vaincre contre un tel adversaire.

Quoi qu’il en soit, il suivrait son chef dans le donjon, mais pas sans se méfier doublement, d’une part de la menace autochtone, d’autre part, et surtout, de la menace potentielle représentée par la machine. Il avait remis l’épée au fourreau, comme son supérieur, dans le but de ne pas se montrer agressif, ni d’effrayer les civils. Après tout, les autochtones ne les avaient pas attaqués, et tant qu’ils ne le ferraient pas, le caporal se refuserait à les frapper, qu’ils fussent civils ou gardes.

Tandis que les autres se repliaient en vitesse, le capitaine et son second évoluaient prudemment vers le donjon, non sans attendre pour se déplacer que les tireurs rechargeassent. La course effrénée à travers la cour du château ne dura qu’une poignée de secondes. Bien qu’essoufflés par leur sprint en armure, les deux ostlandais restaient sur leurs gardes, prêt à parer à toute éventualité. Le capitaine précisa à son subordonné qu’il ignorait tout de l’identité de « l’invité mystère », qu’il qualifia de golem. Il ajouta ne s’inquiétait pas trop pour lui, mais plus pour lui et sa troupe.
Ces informations rassurèrent un peu notre héros. Il avait la confirmation que Steiner était un bon chef, qu’il n’avait pas entraîné sciemment ses hommes ici en jouant un double jeu. Plus encore, il se souciait avant tout des humains avant de penser à sauver le jouet métallique de la famille Loft. Mais d’un autre côté, cela signifiait aussi qu’un officier très haut placé (peut-être même un noble, voire le Duc Loft ou sa fille Erika) leur avait menti à tous, avait joué avec leurs vies. Et si un seul homme mourrait dans cette expédition, ce donneur d’ordres aurait des comptes à rendre, il se le jura intérieurement.

Friedrich jeta ensuite un coup d’œil à l’environnement. Des cadavres armés un peu partout, un sillage de sang, une porte défoncée.
* Décidément, pensa-t-il, ce « sir Alric » fait froid dans le dos, il vaut mieux ne pas être son ennemi.* Puis Hadler répondit brièvement à son compagnon d’armes :

-A vrai dire, capitaine, ce n’est pas pour ce… golem… que je m’inquiète…

Sans le dire directement, Friedrich avouait ainsi à son supérieur qu’il n’était pas très rassuré. En réalité, il était même tendu, et avait peur. Affronter la mort était son métier, et il ne rechignait pas devant son devoir… Mais qui disait golem, disait probablement magie pour le faire fonctionner, pour le contrôler ou peut-être simplement pour lui donner vie. Et la magie ne plaisait pas du tout à Friedrich. Comme la plupart des impériaux, il avait apprit à la craindre dès son plus jeune âge, avec toutes les histoires que lui avait raconté ses parents. En grandissant, il avait découvert que ces histoires n’étaient pas simplement des fictions. A ce qu’il avait entendu dire, les sorciers avaient même fait bien pire que dans les pires histoires pour enfants. Ils étaient capables non seulement de tuer, mais aussi d’emprisonner les âmes, de contrôler un homme contre sa volonté, de lire les pensées, et ils pactisaient souvent avec les démons. Même les sorciers des collèges de magie lui inspiraient la plus grande méfiance. En l’occurrence, il se trouvait impliqué dans une histoire avec un golem et probablement un mage, chacun dans un camp.
Le fait que la magie soit si présente ne lui plaisait guère. Il lui faudrait redoubler de vigilance.

Bientôt, ils arrivèrent à un escalier. Etrangement, les traces du golem descendaient. On entendait en outre les cris de gardes qui tentaient tant bien que mal d’organiser une défense des femmes, des enfants et de leur seigneur. Mais ces cris ne venaient pas de la direction qu’avait prise sir Alric, ce qui signifiait qu’il ne s’intéressait ni à la population du fief, ni au seigneur des lieux, mais bien à son conseiller, l’homme en noir nommé Urtus.
Après une longue descente, les deux soldats arrivèrent dans une grande pièce rectangulaire au sous-sol, remplie de livres mystérieux et de verreries complexes ressemblant pour certaines à des alambics. Au fond de la pièce, le conseiller et le golem se faisaient face. Friedrich grimaça en découvrant cet endroit, car cela signifiait sans erreur possible que cet Urtus était bien un sorcier.
Menacé par Alric de torture s’il ne « lui disait où il l’avait mis », le magicien demanda l’aide des nouveaux venus, prétendant « ne rien savoir ».

En temps normal, face à un danger d’origine magique, le caporal n’avait que deux envies réflexes : tuer les êtres « surnaturels » ou prendre ses jambes à son cou. Dans la mesure où il doutait être en mesure de pouvoir tuer Alric et le mage, il avait surtout envie de fuir. Mais ses valeurs l’en empêchèrent. D’une part, il avait un devoir envers son pays et envers ses supérieurs, un engagement qu’il avait pris en entrant dans l’armée, et tant pis s’il risquait plus que la mort. Fuir maintenant, face au danger, serait déserter et abandonner un supérieur à son sort en allant contre un ordre direct. Ce serait trahir tout ce en quoi il croyait. Il s’y refusait. D’autre part, il avait aussi un engagement personnel, doublement. D’abord parce qu’il s’efforçait de faire siennes des valeurs telles que l’honneur, le courage et l’exemplarité. Ensuite parce qu’il avait pour le capitaine Steiner un respect et une confiance aveugle, et aussi des sentiments forts d’amitié, malgré la différence de grade et la distance hiérarchique qu’il y avait toujours entre eux. Et trahir un ami, le laisser seul face à un danger potentiel, il ne le pouvait pas. Surtout pas après ce qui était arrivé à sa mère. Il n’avait pas été là pour la protéger elle, et il s’était juré sur sa tombe de ne plus faillir de nouveau à protéger ceux qu’il aimait.
Dans son esprit, le souvenir du corps sans vie de sa mère et du serment sur sa tombe trancha net son hésitation. Oui, il crevait de peur face à quelque chose qu’il ne connaissait pas et sur lequel il n’avait aucun contrôle. Oui, il risquait sûrement bien pire que la mort. Mais mieux valait être tué et voir son âme torturée pour l’éternité par des démons plutôt que de se renier soi-même en abandonnant tout ce qui comptait pour lui, et, surtout, tout ceux qui comptait pour lui et qui comptaient sur lui.

Un éclair passa dans ses yeux, tandis que la raison reprenait le dessus sur la peur. Il avait toujours aussi peur, mais comme toujours (ou presque), il maîtrisait ses émotions au lieu de se laisser emporter par elles. Rapidement, il analysa la situation. En l’occurrence, la menace sur lui et Steiner n’était pas directe, même si avec la magie, rien n’était sûr. Au contraire, il semblait que le mage demandait leur aide. Chose étrange, d’ailleurs, car Friedrich doutait que ni lui, ni Steiner ne puissent avoir le moindre contrôle sur Alric. Toutefois, il ne coûtait rien d’essayer de calmer le jeu, et il fallait avait tout clarifier le pourquoi d’une situation très confuse. D’une voix qu’il voulait assurée, mais qui ne l’était pas tellement, le caporal lança :


-Allons, sir Alric, et vous aussi, Urtus, essayons de discuter calmement. Sir Alric, vous voulez des informations, ça tombe bien, moi et le capitaine aussi, et je crois que vous nous en devez tous les deux. Mais inutile de torturer qui que ce soit. Si vous voulez bien nous résumer chacun votre version de l’histoire, on pourrait essayer de régler ça sans que ça tourne au bain de sang, ce qui serait préférable pour tout le monde, je crois. Et pour vous, sir Alric, j’aimerais beaucoup savoir qui vous a réellement envoyé ici et pourquoi…

Après avoir tenté d’apaiser les tensions par ces mots, Hadler se tourna vers son capitaine et haussa les épaules. Il n’était pas sûr que cela suffise ou que l’homme d’acier et le mage l’écoutent, mais il aurait au moins tenté le coup. Une fraction de secondes plus tard, il vérifia que personne ne descendait les escaliers. L’idée d’être pris en sandwich entre un groupe de gardes et le duo golem-mage ne lui plaisait guère... Evidemment, au moindre signe hostile de la part de quiconque, le caporal était prêt à dégainer. Il ne pouvait compter que sur Steiner, il n’avait confiance en personne d’autre dans le château, et surtout pas en Alric ou en Urtus.

Ces deux là s’étaient déjà rencontrés, c’était certain, et le seigneur des lieux aussi avait reconnu Alric. Il devait y avoir une longue histoire entre eux, puisque les gardes avaient attaqué sans sommation le golem, et que ce dernier avait traité le mage de « lâche », et prétendait le poursuivre depuis un siècle. 100 ans de conflit, de traque… C’était inimaginable pour un esprit cartésien comme Friedrich. On touchait visiblement au monde de la magie, pour qu’une telle durée temporelle soit évoquée. En tout cas, cela prouvait que l’affaire remontait bien avant la naissance même du duc Loft ou de sa fille, ce qui était encore plus inquiétant. Se pouvait-il que le golem obéisse à un autre maître ? Que les Loft aient été abusés, instrumentés à leur tour ? Et si oui, par qui ? Les réponses, seuls sir Alric, le mage Urtus et peut-être aussi le seigneur des lieux et les Loft les avaient, et Hadler était curieux de les entendre.
Lien fiche wiki : http://warforum-jdr.com/wiki-v2/doku.ph ... ich_hadler

Profil : FOR 10 / END 11 / HAB 10 (9*) / CHAR 10 / INT 10 / INI 10 / ATT 14 (13*) / PAR 14 (13*) / TIR 11 / NA 3 / PV 85/85
*: profil avec armure (bonus des compétences non inclus)

Compétences :
• Sang-froid : Votre personnage a ce qu'on appelle des «nerfs d'acier». Il sait rester maître de lui-même dans les situations les plus dangereuses. Bonus de +1 sur n'importe laquelle de ses caractéristiques lors de la réalisation d'une action dans un climat de stress et de tension mentale.

• Coups puissants : augmente les dégâts occasionnés à ses adversaires de + 1D3 pts de dégâts.

• Autorité : bonus de +1 lorsque, confronté à des militaires, il essaye de faire prévaloir son autorité, ses ordres etc.,

• Arme de prédilection : épées à une main : Bonus de +1 en ATT lorsqu'il en utilise en combat. Par contre, lorsqu'il utilise une autre arme que son arme de prédilection, il reçoit un malus de -1 en ATT et en PAR pendant les 1D3 premiers combats qu'il livrera avec cette arme, le temps qu'il s'y adapte.

• Alphabétisation : Votre personnage est capable de lire et d'écrire les langages utilisant l'alphabet du vieux monde s'il comprend ce langage.

• Langage secret : jargon de bataille : Votre personnage sait parler le jargon des batailles.

• Anticipation : Votre personnage, au combat, arrive à prévoir les réactions d'un ennemi. Pour analyser le style de combat de son adversaire direct, il lui faudra 2 rounds entiers. A partir du 3ème round, cette compétence lui permet d'avoir un bonus de +1 en ATT et en PAR contre ce seul adversaire. (Pour bénéficier de ce bonus contre un autre adversaire, il lui faudra l'avoir combattu pendant au moins 2 rounds)

• Adresse au tir (arcs) : +1 en TIR avec un arc.

• Volonté de Fer : Votre personnage se révèle être particulièrement très résistants à la peur, aux attaques mentales et à tout ce qui pourrait tenter de briser sa volonté. Il obtient +1 aux tests pour résister à un contrôle mental, à la peur etc…

• Parade : Double les points de parade de l'arme ou du bouclier utilisé.

• Coriace : Diminue de 1D3 les dégâts subis (jusqu'à un minimum de 1).

•Réflexes éclairs : +1 aux test INI en réaction à la surprise.


Equipement de combat : • Devoir (épée à une main) (18 +1D10, 12 Parade) Les morts-vivants, les démons etc… Que la lame touche subissent 1d6 dégâts de plus
• Bouclier d'acier (6+1d6 dégâts, 16 parade)
• Epée à une main (16 +1D8, 12 Parade)
• Cotte de mailles (9 protection, tout sauf tête -1 HAB, ATT et PAR)
• Arc court (26+1D8, -2 TIR/16 m)

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Re: [Katja|Friedrich] La dernière marche des soldats ostland

Message par [MJ] Le Djinn »

Le chemin semblait long, mais long! Encore plus long qu'un jour de cachot avec pour seule nourriture un bout de pain rassis depuis des mois. Il fallait bien admettre que faire un chemin qui avait déjà demandé des efforts à des soldats flambants neufs était bien plus difficile à retraverser avec une jambe à moitié cassée et avec une lourde épée sur le dos! Tiens, parlons-en de l'épée de Poigno! Qu'est-ce qui lui avait pris d'en acheter une aussi lourde et peu maniable? Elle devait peser au bas mot cinq fois le poids d'une épée réglementaire!
Mais les douleurs du dos et de la jambe de Katja s'estompa aussi brutalement qu'elles étaient apparues, car un nouvel événement funeste vint à sa rencontre. Un autre soldat, le dernier qui était parti avec eux et qui n'avait pas péri face au troll, un certain Abélard, gisait mort sur le sol, face contre terre.

Tout ses sens en éveils, l'auxiliaire se rapprocha de son défunt camarade, de petites marques de poignard avaient percées sa cotte de maille par l'avant et lui avaient percés le foie et l'estomac. En revanche aucune marque n'était franchement profonde, la créature qui avait dû faire ça ne devait pas être bien forte alors... Puis un caillou bougea sur le côté et Katz aperçu une petite forme brune bouger dans l'ombre. Lames tirées, se rapprochant lentement, la soldate frappa presque quand une chose grande comme un nain vint sauter à ses pieds.


-"Pitiééééé! Pas tuer Morli! Pas tuer Morli! Morli pas vouloir tuer chose-homme mais chose-homme attaquer Morli! Pitié!"

Il s'agissait d'un homme-rat, au poil brun sombre et à nu par endroit pour cause de blessures. La saleté dans son pelage et ses vêtements de cuir tout déchirés ne laissaient pas de doute quand à son état de vagabond. Il était à genoux, comme en prière et tenait dans ses mains un petit poignard maculé de sang. Des larmes perlaient aux coins de ses yeux. Qu'est-ce que Kat allait bien pouvoir en faire?

----------------------------------------------------------------------------

Dans la cave de la forteresse la situation était toujours dans l'impasse, le sorcier Urtus voyait son visage se tordre de colère tandis que Sir Alric se tenait devant lui, dressé comme une statue meurtrière. La phrase de Friedrich était restée sans réponse et ce fût Steiner qui se pencha vers son caporal, un ton inquiet dans la voix.

-"Je n'y connais pas grand chose en magie, mais je sais que les automates ne parlent pas, sauf quand ils sont contrôlés directement par un sorcier proche, donc soit on a amené un sorcier avec nous depuis le début et il est resté, soit il y a un traître dans ce château..."

Ses interrogations ne parurent pas atteindre les deux antagonistes qui se dévisageaient toujours avec insistance. Quelques secondes passèrent encore dans le désarroi avant que la machine ne se mette à parler.
Image-"Du calme avec cet énergumène... C'est un monstre de la pire espèce, vous feriez bien de ne pas le lâcher des yeux où il vous tuera à l'instant où vous tournerez le..."
Il ne finit pas sa phrase car une voix se fit entendre dans son dos, de l'escalier, là d'où venaient Friedrich et Steiner. En bas de ses marches, on voyait un adolescent, seize ans tout au plus, vêtu d'habit gris et blanc de noble, il tenait une élégante rapière levée vers les deux soldats.

-"Qui êtes-vous? Que faîtes-vous là? Et surtout: pourquoi tenez-vous notre mage en respect?"

Même Sir Alric se retourna pour voir de qui il s'agissait, mal lui en pris car comme prédit, dès qu'il tourna le dos, Urtus lui lança un sort, faisant apparaître des éclairs au bout de ses doigts pour les projeter sur l'automate, lequel s'empressa de riposter dans un geste lent et des râles -de douleurs?- en décapitant proprement le sorcier, dont la tête tomba au sol dans une mare de sang. A cette vue, l'automate rugit de fureur!
Image-"ESPECE DE LÂCHE! Quand cesseras-tu de sacrifier des apprentis crédules à ta place, URTUS!."
Avec rage il rengaina son épée et se détourna du cadavre. Les choses devenaient de plus en plus étranges... Le petit prince quand à lui semblait soufflé par la situation et par la nonchalance avec laquelle Alric traitait la situation: à savoir tuer le mage d'un fort en plein centre de celui-ci.

-"Je répète ma question une dernière fois messires: qui êtes-vous et pourquoi avoir fait ça.

Une sorte de rire odieux se fit entendre, un rire venu du fond d'un gouffre, celui de l'homme d'acier.
Image-"Vous voulez tout savoir petit prince? Très bien. Je suis Alric Loft, nommé baron ostlandais par Magnus le Pieux après la Grande Guerre contre le Chaos, venu ici pour empêcher votre brave liche de libérer le Roi-Tonnerre. Pour finir j'ai échoué à l'éliminer. Maintenant à moi de vous poser une question, jeune noble: où se trouve le passage secret qui mènerait à la sortie."
L'adolescent s'empourpra, autant de honte que de colère et hurla à la garde sans avoir émit la moindre réponse. La créature allait sortir son épée pour se tailler un chemin dans le sang des gardes qui arrivaient... Mais Steiner lui posa une main sur le bras, indiquant que lui et Friedrich risquaient de ne pas survivre... Alors l'automate fit l'inattendu: il laissa son arme au fourreau et se laissa emmener avec les deux autres, dans une cage sombre et étroite, éclairée à la lumière de la montagne par une fenêtre...
Enfermé dans une lampe pendant des siècles, cloisonné dans une pièce de métal par une malédiction... Puis un jour un naïf est venu, me libérant dans sa sottise... Tant pis pour lui... Et pour tous les autres.

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