[Geralt] Le jugement dernier

Le Stirland a la réputation d'être une province pauvre, arriériée et rustique, aussi ses soldats portent-ils souvent un équipement de fortune. Ses archers sont néanmoins réputés dans tout l'Empire pour leur adresse. Le Graf Albérich Haupt-Anderssen, issue d'une famille vieille de quatre cent ans, règne sur le Grand Comté depuis Wurtbad, la Ville du Vin.

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[MJ] Kriegsherr
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[Geralt] Le jugement dernier

Message par [MJ] Kriegsherr »

Enfin ils y étaient. Après des mois de trajet à travers tout l’Empire, Geralt avait finalement atteint sa destination. Mais toutes les péripéties qu’il avait traversées pour arriver jusque là l’avaient grandement retardé. A vrai dire, il avait pris un temps beaucoup plus important que prévu pour rejoindre le bastion de l’Ordre Noble et Chevaleresque du Repos Mérité, plus connu sous le nom de Chevaliers du Corbeau, à cause du symbole de corbeau sur leurs boucliers et pardessus. La mission confiée par Hans-Dieter Buchwald avait-elle seulement encore un sens ?

Car il paraissait bien lointain, le temps où Tosot Erik Wiedermeinster (plus connu sous le nom de « Tosot Leorenam », le surnom qu’il s’était choisi) ainsi que Yam et Ubran l’avaient accompagné vers Bielen. Ils n’étaient même pas arrivés que l’un des leurs, Yam, avait déjà perdu sa vie. Et peu après, leur passage dans la petite ville avait été fatal à Tosot. Avant même d’entrer dans la vie de Geralt, Agabius y était déjà présent.

Tout comme il l’était pour Buchwald, le soi-disant exemplaire chasseur de vampire de l’ordre, l’un des meilleurs, des plus expérimentés. Et pour Tosot, lui aussi tueur de monstres confirmé et chevalier au dessus de tout soupçon. Et maintenant c’était le cas pour le Loup Blanc également. Tous trois : Geralt, Buchwald, Tosot, vivaient ou avaient vécu avec la hantise de la présence d’Agabius. De ce choix permanent que le maître-vampire suscitait.

En effet, Agabius n’était pas un simple tueur. Il avait délibérément tenté et avait même réussi à instiller le doute, la terreur, l’incertitude, le désespoir ou au contraire l’espoir dans l’esprit de ses plus brillants adversaires. Rongés de l’intérieur par leurs démons, chacun, aussi pur, aussi bon, aussi incorruptible qu’il paraisse, avait fini par lui céder quelque chose.

Tosot y avait laissé son allégeance et sa vie, lassé par les mensonges et l’inutilité, la vanité de l’éternel combat mené au nom d’une lutte contre le mal, qu’il ne parvenait au final plus à distinguer du bien, en venant même à douter de son existence sur la fin.

Buchwald, lui, avait commis l’erreur terrible pour un homme pratiquant ce métier de fonder en secret une famille, et aujourd’hui, il en payait le prix fort, car son ennemi l’avait découvert, et pour l’atteindre, Agabius n’avait pas hésité à utiliser ce levier.

Geralt, enfin, n’avait pas échappé à l’emprise du puissant seigneur noir. Peu à peu, le doute s’était instillé. La peur, l’isolement. La mort qui s’était approchée et lui collait au basques, d’abord distillée tout autour de lui sur des innocents qui avaient croisé sa route ou des compagnons d’aventure, puis donnée de ses propres mains. Oui, il avait commis de terribles choses. Des actes innommables dont il était le seul et unique responsable. Car jamais, jamais Agabius ne l’avait forcé. Tout ce qu’il avait fait, il l’avait fait de lui-même. Et en cela, il était plus proche d’un Tosot que jamais.

C’était sans doute en repensant à tout cela, à l’origine de leur mission et à tout ce qui s’était produit depuis, que Geralt débarqua sur le petit embarcadère en bois de Siegfriedhof. Le village entier était bâti sur la rive Sud du Stir, juste en face du terrifiant Bois de la Famine qui marquait la frontière de la terre maudite de Sylvanie, à l’Est du bourg.

La ville entière dépendait de l’administration de l’Ordre du Corbeau. En effet, les chevaliers qui vivaient là n’étaient pas tous des loups solitaires. Il y avait une véritable organisation, une véritable armée de templiers de Morr prêts à risquer jusqu’à leurs vies pour combattre les abominations morts-vivantes. Et comme toute armée ou tout ordre de chevaliers classique, de l’argent, de l’équipement et de la nourriture en masse étaient nécessaires à son bon fonctionnement. En l’occurrence, à Siegfriedhof, le problème avait été facilement réglé, puisque depuis 400 ans et la bataille de Hel Fenn au cours de laquelle les Comtes Vampires auraient officiellement été éradiqués, les Comtes Electeurs du Stirland avaient offert la ville entière à l’Ordre, en récompense de son action.

En conséquence, toute la ville tournait autour de l’Abbaye de Saint Æthelbert le Vigilant, qui jouait à la fois le rôle de monastère, mais aussi celui de forteresse et de quartier général opérationnel à l’instar de toutes les commanderies de chevaliers-templiers, d’ailleurs. L’économie entière était basée sur les concepts d’autosuffisance et de sûreté. Les agents secrets ou connus de l’ordre passaient fréquemment en ce lieu, et tous dans la ville étaient très méfiants. Car ici, les gens étaient plus au courant que nulle part ailleurs concernant les dangers de la non-vie et la non-éradication des vampires. Mais l’ennemi avait donc tout autant intérêt à y implanter ses propres taupes. D’où un climat particulièrement lourd et pesant de méfiance constante à l’égard de tous, ou plutôt simplement des humains. Il était connu, en effet, que les nains et les elfes n’avaient rien à faire avec la non-vie.

Les murs du bourg étaient épais et hauts, en bonne pierre de taille. La conception de la ville et jusqu’à son architecture, étaient adaptées à une défense en cas de siège. Pourtant, le bourg n’était pas très riche. Des rues en terre non nettoyées et mal entretenues, qui se transformaient en torrents de boue lors des fortes pluies, quelques maisons en briques de terres ou en moellons, mais pour la plupart de simples masures en bois ou en torchis, plus ou moins disposées en demi-cercles concentriques. Néanmoins, la majorité des toits avait été recouverts d’ardoise pour éviter tout incendie par des flèches. Quant au monastère-forteresse, lui aussi entièrement bâti en solide pierres de taille, il trônait sur une colline au dessus du bourg, tel une sorte d’imposant château fort de grande ampleur, jouant le rôle de sentinelle et de gardien de la terre des morts-vivants. Il y avait un grand nombre de puits et de jardins individuels ou collectifs à l’intérieur des murs du bourg et de l’Abbaye elle-même, afin de permettre de tenir plus longtemps lors d’éventuels sièges. Combien exactement de membres de l’Ordre du Corbeau y étaient présents ? Geralt n’aurait su le dire, mais sans doute plusieurs centaines en permanence, au moins. En cas de crise, il y avait même la place et les réserves pour accueillir plusieurs milliers de combattants, même si de mémoire d’homme, jamais une telle armée n’y avait été rassemblée.

Etrangement pour une ville s’opposant aux morts-vivants, tout était froid, gris, peu accueillant et même méfiant à Siegfriedhof. Les loisirs, le luxe, les décorations et la gaité n’avaient jamais compté parmi les priorités de l’Ordre. Tout était très sérieux, très rigide. Lugubre même, et plutôt pauvre à l’image exacte du territoire que la ville gardait. Mais c’était aussi un endroit très sûr. La garde était nombreuse et parmi les mieux entraînées de tout l’Empire, et elle prenait son travail très à cœur, parfaitement consciente des risques qu’encouraient l’endroit. De plus, dans l’abbaye des dizaines voire des centaines de chevaliers de l’Ordre du Corbeau s’instruisaient, se reposaient, s’entraînaient ou encore enquêtaient. Quant à la justice, elle y était expéditive, et encore plus à l’égard des étrangers, considérés par défaut comme étant suspect.

C’était pourtant là que Geralt avait passé une partie de sa vie. Le plus souvent dans les salles et les cloîtres de la forteresse elle-même, mais descendant parfois dans le bourg.

Les gens d’ici n’oubliaient pas souvent les visages. Comme tout bon enquêteur, ils avaient appris à reconnaître les leurs et ceux qui n’en étaient pas, ceux dont il fallait donc se méfier. C’est pourquoi le Loup Blanc fut comme les autres dévisagé longuement par les gardes sur les quais avant d’avoir la permission de débarquer. L’un des hommes de garde, qui commençait à se faire vieux, hocha la tête positivement : il avait reconnu dans le personnage de Geralt l’adolescent qu’il avait déjà aperçu de nombreuses années auparavant dans les rues de sa ville, en compagnie de son mentor parfois.

Mélianor Eskeladel, en tant qu’elfe, ne posa aucun problème. Elle s’attira seulement quelques regards suspicieux d’autochtones se demandant bien ce qu’une elfe venait faire par ici. Mais à Siegfriedhof, chacun savait qu’il valait mieux éviter les questions, et que ceux qui se montraient trop curieux, surtout les étrangers, finissaient souvent la corde au cou, juste par précaution, au cas où. Quelques nains étaient également dans la ville, et leur présence était considérée comme normale, un certain nombre de leurs forteresses montagnardes se trouvant en amont et en aval de la rivière Stir.

En revanche, le débarquement et l’acclimatation de Gertrud posèrent davantage problème. Comme elle l’avait d’ailleurs confiée à Geralt avant même leur arrivée, elle semblait peu envieuse de débarquer dans ce lieu, tout en se sentant obligée de le faire. Elle était nerveuse, tendue, comme gênée et n’avait visiblement qu’une seule envie qui la démangeait furieusement : quitter cette ville au plus vite. Bien évidemment, ce comportement fut immédiatement remarqué et interprété comme suspect par les gardes habitués à traquer ce genre de signes. Au final, on ne la laissa entrer que parce qu’elle accompagnait Geralt et Mélianor.

Il était curieux de voire ce que donnait une Gertrud Teizer mal à l’aise, car cela était rare, ou du moins ne le montrait-elle que rarement si c’était le cas. Cela était curieux, mais très désagréable. La brune était à cran, sans cesse sur le qui-vive, encore plus cassante qu’à son habitude. Elle semblait se méfier de tous, à la fois vouloir passer inaperçu et garder un œil sur tout le monde, ce qui était à moitié réussi. Evidemment, un tel comportement à fleur de peau ne fit que renforcer encore la suspicion à son égard. Ici, les gens étaient faits de la même étoffe que le Loup Blanc. Et tout comme ce dernier avait rapidement décelé quelque chose de bizarre chez sa compagnonne d’aventure, chacun percevait qu’il y avait quelque chose de caché derrière le personnage de Gertrud Teizer, quelque chose de faux. Par son comportement, elle ne faisait qu’attiser les soupçons à son égard.

Nul n’osait faire de remarque parce qu’elle était toujours accrochée aux bottes de Geralt et de Mélianor, considérés l’un et l’autre comme au dessus de tous soupçons. Mais les regards en coins, les chuchotements qui s’arrêtaient lorsqu’elle approchait, les mains qui s’attardaient sur la garde des armes « au cas où », et les désignations du doigt derrière son dos ne trompaient pas. Elle n’était pas la bienvenue ici : trop de mystères, trop de choses louches entouraient cette femme. Sans ses deux amis, on l’aurait sans doute pendue par précaution, le Loup Blanc connaissait trop bien la ville pour s’y tromper.

Et Gertrud aussi alimentait ce ressentiment à son égard en se montrant au moins aussi suspicieuse et agressive que ne l’étaient les gens envers elle. Comme une louve qui montrerait les crocs pour dissuader ses ennemis d’approcher, elle promenait un regard glacial et méthodique sur tous, et gardait toujours les mains sur ses armes. Et quand on avait le malheur de se trouver sur son chemin, voire simplement de croiser son regard, elle réagissait au quart de tour en écartant les importuns sans ménagement en les poussant ou en leur disant sèchement de dégager.

A l’Abbaye, les choses seraient sans doute différentes. Tous ceux qui venaient ici avaient un objectif bien précis, et ils étaient presque tous membres de l’Ordre des chevaliers du Corbeau. En tant que membre connu, Geralt et ses invités y seraient sans doute accueillis sans poser de questions. Quoique… Il avait déjà un retard certain sur son échéance. Buchwald ne lui avait-il pas dit qu’il disposait en tout et pour tout d’un mois ? Ce délai était largement dépassé. Sans parler de la requête qu’il comptait faire. Rien ne permettait de dire, d’ailleurs, à première vue, si Ubran et Buchwald étaient toujours là, et si l’un ou l’autre avait déjà formulé une demande pour l’arme censée pouvoir tuer Agabius une bonne fois pour toute.

En tout cas, lorsqu’il frappa aux lourds battants de la porte renforcée de la forteresse, le Loup Blanc fut-il accueilli un de ses frères qu’il ne connaissait que vaguement de vue qui ouvrit un judas coulissant. L’homme le dévisagea par l’ouverture, ainsi que l’elfe Mélianor Eskeladel. Gertrud Teizer, elle, hésitait à se présenter à l’homme de garde. Devait-elle s’avancer pour demander l’asile ou rester en dehors du monastère ? En tous cas, elle n’avait guère l’envie de faire l’un ou l’autre. Elle semblait déterminée à ne pas lâcher Geralt, tout en refusant si possible de pénétrer l’Abbaye de Saint Æthelbert le Vigilant, ce qui était bien sûr impossible. Mais dans le même temps, elle était consciente qu’elle ne pouvait rester seule dans le village, ce qui équivaudrait à un suicide. Devait-elle se présenter à l’œil inquisiteur du gardien de l’entrée, ou l’attendre dehors cachée à quelque distance de la ville ? Le choix appartenait à Geralt.

Je te laisse libre de décrire ton arrivée et ce que tu fais dans le bourg, puisque cela est potentiellement lié à ton historique, tu as une grande marge de liberté là-dessus (y compris descriptions, créations de PNJs, interactions, etc...). Seule limite : tu ne peux poster sur ce qui se passe après l'entrée au monastère, mais tu peux choisir d'y entrer ou non, et avec ou sans tes compagnons d'aventure. Si tu as des doutes ou que tu as des questions sur ce que tu veux faire et sur ce qui est faisable ou non, je suis disponible par MP.
Le Q.G. de Kriegsherr se trouve ici:
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Et vous pouvez donner un grade au Kriegsherr ici:
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Geralt
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Re: [Geralt] Le jugement dernier

Message par Geralt »

Ce post sera peut être sujet à changement concernant certains passages après lecture par mon MJ
Enfin... Après des mois de voyage il y était enfin parvenu, lorsqu'il posa pied à terre sur l'embarcadère du village de Siegfriedhof, il ne put s'empêcher de prendre une profonde inspiration, remplissant ses poumons comme pour être sûre que tout ceci était réel, et qu'il était bel et bien vivant. Oui... Le village était là comme il l'avait laissé derrière lui des années auparavant, aussi sombre et froid que dans ses souvenirs, la boue jonçant les rues, elles même traversées par une petite brume. Le ciel était gris, mauvais temps provenant de la Sylvanie, la terre des morts dont la frontière était à portée. Le bourg était entouré d'une puissante muraille de roche, attendant patiemment qu'un jour, les forces de la non vie viennent se briser contre elle. Et aux centres des habitations et des jardins, siégeait fièrement la grande forteresse des guerriers corbeaux, imposante, et inquiétante et pourtant dominant les environs, tel un phare éclairant l'obscurité et surveillant la Sylvanie, tandis que les forces vampiriques eux devaient considérer ce lieu comme une offense à leur toute puissance, car depuis des siècles, ce lieu résistait encore et toujours aux nombreuses attaques qu'il avait pu subir. Et tout cela était grâce aux membres de l'Ordre, la crème des combattants de l'Empire, fière et prêt à donner leur vie pour protéger le monde libre de la menace qui pesait éternellement sur lui...
Il le savait, l'endroit ne donnait aucunement envie d'y séjourner, et la tête affiché par l'elfe Mélianor indiquait qu'elle commençait à se demander si Geralt avait vraiment pu vivre dans pareille endroit, sûrement c'était elle fait une autre idée des lieux, et pourtant... C'était ici la maison du loup blanc.

Enfin, pour la première fois depuis longtemps, le membre de l'Ordre regagna un peu d'espoir, se sentant en lieu sûre ici, certes toujours plus prêt de la Sylvanie, là où se terrait sûrement le maître vampire Agabius, mais ici, au monastère, il pourrait échapper à ses démons, il s'en était convaincu.
Ubran et Buchwald étaient sûrement ici eux aussi, attendant patiemment son retour, car oui, la route fut bien plus longue que prévu, le délai de un mois largement explosé... Beaucoup de chose avait dû arriver depuis Bielen, et il espérait obtenir des réponses rapidement quand à la situation présente.
Et surtout... Il était fort possible qu'IL soit ici... La maître de l'Ordre de la couvée du corbeau, homme sage et tout puissant, craint des vampires et même des hommes dont il avait la charge, le mentor et "père" adoptif du loup blanc : Joseph Dietrich...
C'était ici... Auprès de cet homme que Geralt allait trouver des réponses, à ses doutes et ses peurs, ici qu'il pourrait même remonter jusqu'au origine de l'Ordre, là où les premiers chevaliers furent fondés, le loup blanc connaissait les préceptes et le serment qu'il avait passé dès son plus jeune âge, mais aujourd'hui... Après tous ces sacrifices, il devait retrouver ce qu'il avait perdu : la raison de ce combat éternel... Il devrait se souvenir et mériter à nouveau le pendentif qu'il portait au cou : ce corbeau de métal, et se souvenir ce qu'il symbolisait...

Parcourant les sombres rues du bourg, il put reconnaître certains visages, certes les gens avaient bien vieilli, tout comme lui, après tant d'année, la vie avait continué son cours. Mais il en avait oublié la suspicion des gens, car ici, chaque habitant était bel et bien conscient de la menace qui planait, les vampires eux de leur coté étaient assez malins pour avoir des informateurs au sein même de la populace. La corruption des esprits faibles étaient choses aisé pour les créatures de la nuit.
Mais bien que beaucoup reconnurent Geralt, le trinôme attira énormément l'attention, et la cause en était Gertrud... Pour la première fois, Geralt la voyait particulièrement tendu, encore bien plus que lorsqu'ils avaient pu être en territoire hostile sur les routes de l'Empire, chose particulièrement étrange quand on savait que le loup blanc lui avait assuré qu'ici elle n'aurait rien à craindre...
Gertrud cachait bien des secrets, l'homme aux cheveux blanc le savait, mais au vu de sa réaction, il commença à se demander si elle n'était pas déjà venu dans ce village par le passé, en effet, elle surveillait chaque recoin de rue comme s'attendant à voir débarquer à tout instant quelqu'un qui lui voudrait du mal. Certes le loup blanc lui avait dit qu'il ne chercherait plus à l'interroger sur son passé des plus flou, mais désormais il savait qu'il ne devrait pas laisser seul la jeune femme que ce soit dans le bourg ou au sein même de la forteresse.

A cet instant, il commença à sérieusement douter de sa camarade... Il devrait la garder à l'œil et la faire surveiller, juste au cas où...

Parcourant la rue principal, chaque pas le rapprochait toujours un peu plus de la forteresse, croisant de temps à autres des habitants mais aussi des chevaliers dont certains le dévisageait l'espace de quelques secondes, avant de le saluer d'un signe de tête et de passer leur chemin.
C'est alors qu'une voix le nomma :

Image"Geralt..."
Le membre de l'Ordre se figea alors, comme si cette voix venait de le transpercer tant elle lui était familière, sorte de fantôme sortit tout droit d'un passé lointain, d'une enfance au sein de l'inquisition, une enfance difficile et exigeante au sein de l'Ordre mais dont il n'avait pas été le seul à la vivre.
Le passé de Geralt était une chose dont il ne parlait quasiment jamais, et depuis Bielen, malgré toutes les rencontres qu'il avait pu faire, peu pouvait se vanter de bien le connaître, car certaines pages de sa vie avaient été bien plus rudes que n'importe quel enfant de l'Empire... Et pourtant, si une personne connaissait Geralt depuis son plus jeune âge, si l'une d'elle était capable de retracer sa chronologie, de ces premières passes d'arme, à la première fois qu'il avait tué, jusqu'à la première évocation de son surnom : Loup blanc, qui cachait toute une histoire... Une seul personne connaissait tout cela, et cette même personne venait de resurgir dans sa vie après tant d'année : Ombre... Surnommé parmi les chevaliers de l'Ordre : La lame noir...

Lorsqu'il se tourna vers la jeune femme, son regard ne cacha pas sa stupeur, en voyant qu'elle fit marche vers lui. D'environ 1 mètre 70, elle arborait une chevelure aussi noir que les ténèbres, dont l'une des mèches tombait devant son œil droit, le cachant totalement, à n'en pas douter, cela était fait exprès, et était destiné à cacher quelque chose. L'autre œil lui, couleur marron, plongea dans le regard félin de Geralt, et les deux protagonistes se jaugèrent alors quelques secondes.
La jeune femme avait la peau très pâle, mais cela contrastait parfaitement avec sa sombre chevelure, elle était belle, bien plus que dans les souvenirs de Geralt quand il l'avait côtoyé plus jeune. Elle portait une armure au teinte sombre, mélangeant cuir et morceau de plaque d'argent, avec orné dessus, un corbeau... Sa main gauche elle était entouré d'un gantelet d'argent finement ouvragé, et dont les extrémitées des doigts étaient aussi tranchantes que des lames de rasoirs. Elle portait aussi une dague fixé autour de sa cuise, et une lame fixé dans son dos, dont l'extrémité de la garde représentait un corbeau. Enfin à sa ceinture, pendait un pistolet.

*Flashback*
C'était il y a des années, une autre vie, Geralt devait être alors âgé de 10 ans tout au plus, et déjà à cette époque là, l'inquisition et L'Ordre tentait de faire de lui une arme qui aurait pu être capable de les aider dans leur lutte. En effet, pour la première fois, l'Ordre avait a sa disposition un enfant qu'il pouvait formater comme bon il lui semblait, sans attache ni parent, personne ne viendrait jamais le réclamer, lui qui avait été trouvé dans un caniveau lorsqu'il était nourrisson.
Joseph Dietrich l'avait recueillit, mais il ne fallait pas imaginer que le maître de l'Ordre s'était montré comme étant un père aimant et normal... Tout du moins il avait appris à aimer Geralt à sa manière, ayant vue en lui le jour même qu'il avait croisé sa route, un talent, quelque chose qui avait touché son intérêt, il l'avait emmené avec lui pour en faire un chasseur...
Mais cette vie, était des plus terrible pour un enfant, une enfance où l'amusement n'était pas permis, et où le travail, la douleur était le lot de tous les jours, combien de fois avait il dû s'entrainer encore et encore, auprès de son mentor, combien de fois s'était il endormi recouvert de blessure ?... Certes former un gamin ainsi n'avait jamais amusé Dietrich, mais c'était la seul façon qu'il avait trouvé pour offrir de "l'amour" et une vie à Geralt... Il avait voulu le confronter à la rudesse de la vie, ne souhaitant pas le cacher et le protéger des dangers du monde, bien au contraire, il voulait que cet enfant les affronte.
De longues années à apprendre l'art du combat, à apprendre les faiblesses mais aussi les forces des pires créatures sur terre... Et ce fut à cette époque que la route du petit garçon aux cheveux blanc croisa celle d'une jeune fille, au cheveux noir, et dont on lui attribua le nom de Ombre...

Geralt n'eut jamais l'occasion de savoir où Dietrich l'avait récupéré, mais tout comme lui, il porta sur la petite fille âgé d'environ 8 ans une grande attention. A ce moment, c'était bien la première fois que Geralt croisait la route de quelqu'un d'environ son âge car il fallait en effet savoir que pendant une grande partie de son enfance, le loup blanc n'avait jamais eut le droit de quitter le monastère pour se balader dans le bourg. Aucune distraction ne lui était permis durant sa formation.

Quoiqu'il en soit, les deux enfants vécurent donc ensemble, s'entrainant ensemble, et affrontant la réalité de la vie... Si Geralt avait toujours été considéré comme un combattant talentueux, Ombre elle... Etait une prodige, avançant et apprenant toujours plus vite que le loup blanc, et la jeune femme à chaque duel qui avait pu la confronter avec le chasseur de monstre, finissait toujours pour une victoire de la belle brune...
Dix ans... et les hivers s'écoulèrent, et peu à peu, les enfants devinrent de jeunes adultes, dont la complicité était total, un binôme formant un tout, doué dans l'art du combat, l'Ordre y vit alors un réel potentiel, et Dietrich lui même dû reconnaître que le moment venu, cette équipe ferait des merveilles... Le temps alloué aux deux protagoniste porterai ces fruits.
Mais... Enfermé dans une forteresse pendant des années, loin de tout, la discipline et la rigueur donnèrent peu à peu place à de nouvelles expériences... L'amitié qui était presque devenu de la fraternité se transforma en quelque chose de plus fort... Une attirance pour l'autre... Et ce qui devait arriver, arriva : Ombre fit de Geralt un homme et Geralt fit de Ombre une femme... Tout cela arriva lorsque Geralt était âgé de 20 ans tandis qu'elle en avait 18 ans.

Hélas même lorsque on fait tous les efforts possible pour cacher l'affection que l'on porte à l'autre, certains détails nous trahissent... Dietrich ne mit pas longtemps à le découvrir. Cela arriva lors de phases d'entrainements, où le binôme normalement parfaitement rodé, commença à commettre des erreurs, l'un laissant passer ses sentiments avant la raison lorsque l'autre était en danger...
Dietrich ne blâma pas pour autant ces deux protégés aussi sage qu'il était, il ne pouvait tout prévoir où tout empêcher... Mais il savait que désormais, ces deux disciples seraient plus efficace l'un loin de l'autre. Ce fut alors lorsque qu'ils terminèrent leur cursus, devenant des initiés de L'Ordre, que Dietrich décida d'envoyer Ombre en Tilée auprès de la confrérie du Suaire... C'était là bas qu'elle continuerai à se former, et aurait pour mission d'être agent de liaison entre l'Ordre et la confrérie...

Ce fut là... La dernière fois que le loup blanc vit la jeune femme, et dix autres années passèrent, sans que ni l'un, ni l'autre ne puisse entrer en contacte avec l'autre. Il fallait savoir que dans l'Ordre, certains chevalier, une fois leur apprentissage terminé, ne remettait jamais les pieds au sein du QG de l'Ordre, devenant de véritable solitaire... Quoiqu'il en soit, la seul chose que Geralt avait pu apprendre de la jeune femme, était qu'elle avait peu à peu gravi les échelons, et était désormais une chevalier de l'Ordre...

*Fin Flashback*
"Tu... Ombre ?! C'est... C'est vraiment toi..."Il le savait cette question était stupide et ne méritait aucune réponse. Le Loup blanc resta silencieux, face à cette ami d'enfance, cette sœur, cette amour oublié... Que dire ? Que faire ? Après tant d'année, eux deux avaient changé, Geralt pouvait le voir, l'œil de Ombre ne trompait pas, ces dernières années avaient été rude pour elle, tout comme elles l'avaient été pour lui. A nan pas douter, son œil qui était caché par sa longue mèche, devait cacher une cicatrice où une terrible blessure.
Image"Ta chevelure blanche ne trompe pas, c'est bien toi... Tu ne portais pas la barbe il y a dix ans... Cela te va bien."
Elle lui afficha un sourire, auquel ne parvint pas à répondre Geralt. Certes il était heureux de revoir la jeune femme, plus d'une fois il avait rêvé de recroiser sa route et pourtant... Alors que ce rêve devenait réalité, il ne savait que faire... Devant lui se trouvait la personne qui avait partagé la majeur partie de sa vie, connaissant tout d'elle, et elle de lui... Et pourtant il se trouvait idiot devant cette femme.
De leur coté, Mélianor et Gertrud s'étaient tenu en retrait de la conversation, n'ayant sûrement jamais vu une telle expression sur le visage du loup blanc.

Geralt baissa alors les yeux, et de nombreuses questions lui traversèrent l'esprit... Pourquoi... Pourquoi maintenant... Pourquoi Ombre revenait dans sa vie, alors que de son coté, il n'était plus que qu'un morceau du jeune garçon qu'elle avait connu. Etait ce une coïncidence ? Pour quel raison Dietrich avait il pu la faire revenir ? Il était vrais que les dernières rumeurs disaient que les chevaliers de l'Ordre étaient rappelés à rentrer au QG mais... Pile au moment où toute cette histoire avec Agabius avait commencé... Une nouvelle personne à qui il tenait plus que tout venait de refaire surface, était ce le destin qui voulait le mettre en garde ?!
Aucun espoir en vue... Les mots d'Agabius... Ombre deviendrai elle une des victimes de la lutte de Geralt... Non, non ! Jamais ! Elle n'avait plus rien à faire avec lui, plus rien, elle n'était plus lié à lui, elle ne devait plus l'être, au risque de connaître le même sort que les autres et...

Il fut sorti de sa torpeur, lorsqu'il sentit la main de Ombre se poser sur son visage et lui relevant la tête pour qu'il croise son regard.

Image"Je sais que cela doit être un choc pour toi... C'est assez bizarre pour moi aussi... Après tout ce temps et ce que nous... Geralt tu es sûre que tout va bien ? Ton regard... Tu sembles... Usé..."
Ce qui devait arriver, arriva, la jeune femme voyait en lui comme personne n'était capable de le faire, le lien qui les unissait n'avait pas totalement disparu malgré une decennie. Et donc... Il ne pouvait rien lui cacher, Ombre pouvait voir que Geralt n'était plus le jeune homme qu'elle avait connu, chose normal après tant d'année, mais derrière ce regard... Elle pouvait voir que quelque chose n'allait pas. Que quelque chose avait disparu en lui...
Devait il tout lui dire ? Sur Agabius, Sur Buchwald ? Sur ce qu'il avait fait... Sur son désespoir, ses peines et ses peurs... Elle qui avait toujours été meilleur que lui, il n'avait jamais réussit à la vaincre en duel, elle était bien meilleur bretteuse qu'il ne le saurait jamais, et encore plus maintenant, il se sentait face à la jeune femme plus minable que jamais.
Il ne pouvait le supporter, il ne pouvait se confier et prendre le risque de partager son fardeau... Agabius pourrait se servir d'elle par la suite...
Le loup blanc recula d'un pas :


"Pardonne moi, le voyage a été long, je suis juste fatigué. C'est... C'est bon de te revoir Ombre..."

Il lui tourna alors le dos, la laissant là, tandis que Gertrud et Mélianor emboitèrent le pas derrière lui. Il venait de fuir la conversation, et Ombre le laissa partir, tout en sachant très bien que le mensonge qu'il venait de dire ne trahirai personne, et surtout pas elle... Et si il avait pu l'esquiver aujourd'hui, cela ne serait pas toujours le cas au sein du QG.

Quand il arriva devant les grandes portes noirs du monastère, le soulagement qu'il avait connu en arrivant dans son village d'enfance avait laissé place à nouveau au doute, certes le retour de Ombre y était pour quelque chose, mais il se rappela que de nombreux autres problèmes allaient lui tomber dessus. Il ne fallait pas oublier que Geralt avait le sang de la soeur de Buchwald sur les mains, Viktor le lui avait confirmé, elle avait été tué, comment allait il se justifier de cela... De plus, l'Ordre avait dû avoir vent de bien des choses quand aux agissements du loup blanc ces derniers mois et il ignora totalement qu'elle serait la réaction des hautes instances. Car si la couvée du corbeau pouvait se vanter de ces combattants, elle n'avait pas à rougir de son réseau d'informateur, aussi bien intérieur que extérieur. Il était même certains que l'information du retour de Geralt circulait déjà au sein du monastère.
Lorsqu'il frappa aux grandes portes, un judas coulissant s'ouvrit pour laisser apparaître le visage de l'un de ces frères d'arme, qui dévisagea le trinôme tout en fixant bien plus attentivement Gertrud qui n'arrivait pas à se calmer et amenait la suspicion sur elle.
Pour autant, Geralt était obliger de la faire entrer ici, car dans le bourg... La foule serait capable de lui réserver un terrible sort seulement pour quelques suspicions lié à son comportement.

Geralt décida alors de s'adresser à la sentinelle :


"Ces deux femmes sont avec moi, l'elfe se nomme Mélianor Eskeladel, émissaire haute-elfe, et la jeune femme se nomme Gertrud Teizer, mercenaire de l'Empire. Je me porte garant d'elles.

Mon frère, si nous donner l'accès est un problème, dit au maître... Si il est ici... Que Geralt est de retour. Où bien peut être que frère Hans-Dieter Buchwald ou frère Ubran sont aussi présent ? Je ne doute pas qu'ils seront heureux de me revoir et se porterons garant pour nous laisser entrer."
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[MJ] Kriegsherr
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Re: [Geralt] Le jugement dernier

Message par [MJ] Kriegsherr »

Il n’y eut pas un mot en réponse à l’annonce de Geralt. L’homme qui se tenait derrière le judas se contenta d’un hochement de tête affirmatif avant de refermer le petit panneau coulissant dans un grincement métallique. Il y eut alors un léger flottement durant quelques dizaines de secondes, pendant lesquelles rien ne se produisit, le trio restant silencieux à attendre devant un portail clos. Puis, enfin, les battants s’entrouvrirent avec un bruit de crissement caractéristique du métal frottant contre le métal, et laissèrent un espace tout juste suffisant pour que nos héros puissent y pénétrer sans problème.

A en juger par ce qu’ils avaient entendu jusqu’à présent, l’entretien acoustique des portes n’avait pas été la priorité ces derniers temps : tant les gonds que les judas auraient eu bien besoin d’un huilage. Mais à vrai dire, Geralt ne se souvenait pas que ce genre de considérations purement liées au confort auditif n’ait jamais été la priorité. Ce genre de problèmes subsidiaires n’étaient traités que lorsqu’il n’y avait rien d’autre de plus urgent à faire, c'est-à-dire rarement.

L’homme qui avait ouvert la porte était le même à qui Geralt avait parlé. Mais le portier n’était sans doute pas l’individu le plus important ni le plus intéressant à être présent. En effet, à quelques mètres derrière lui, tapi dans l’ombre, se tenait un second protagoniste lui aussi concerné par l’affaire. Il s’agissait d’un vieil homme à l’air austère et à la barbe grisâtre tirant sur le blanc. Le Loup Blanc le connaissait comme était frère Köhler, un religieux réputé pour son zèle, mais aussi sa méfiance, sa dureté et son intolérance. Le genre d’homme qui avait passé trop d’années sur le terrain avant d’être rapatrié contre son gré au siège pour enseigner aux nouveaux et pour veiller à la bonne marche de la forteresse. Quand Geralt l’avait connu dans sa jeunesse, il devait déjà bien avoir la cinquantaine. Il était déjà aigri alors, sans doute jaloux ou mécontent de ne plus agir lui-même, il ne prenait aucun plaisir à son nouveau rôle de responsable et de formateur. Maintenant, quelques années encore avaient passées, et cela n’avait rien arrangé, semblait-il.

Il jeta un regard hostile aux nouveaux venus avant de s’adresser d’une voix forte au Loup Blanc :


-Geralt. J’ai entendu dire que vous étiez mort en mission. Nous verrons si cela était vrai. Demain, à huit heures, en salle du conseil. D’ici là frère Tholaster s’occupera de vous et de vos comparses.

Sur ces mots, un troisième homme fit son apparition, un colosse. Deux mètres de haut, une carrure de brute épaisse et des traits grossiers. S’il n’avait jamais brillé par sa subtilité, frère Tholaster était pourtant un homme capable d’un grand raffinement quand il le souhaitait, et pouvait accessoirement jouer les gros bras quand cela était nécessaire. D’un naturel timide, il n’était pas destiné à être un décideur ni même un agent de terrain agissant seul, mais plus un exécutant fidèle et sans scrupule. A près de trente ans, il n’avait que peu progressé dans la hiérarchie, mais ce poste d’homme de main subalterne lui convenait parfaitement.

En l’occurrence, Geralt avait l’impression qu’il devrait garder constamment ce gorille sur les bras tant qu’il serait à l’abbaye. Quant à ses « invitées », elles furent prises en charge par d’autres membres de l’ordre qui entreprirent de les mener à leurs chambres dans les quartiers des visiteurs. Mais si Mélianor Eskeladel était traitée avec égard et respect de la part des membres de l’ordre et logée dans des appartements luxueux réservés aux personnalités importantes en visite, Gertrud Teizer, elle, fut menée sans la moindre chaleur vers une chambre de seconde zone, aux sous-sols, à peine équivalente à une minuscule cellule de moine. Les deux femmes étaient escortées d’une forte garde, mais celle de l’elfe paraissait plus prévenante et plus encline à respecter et protéger leur hôte que celle qui entourait l’humaine. Gertrud paraissait plus surveillée : elle n’avait que peu de liberté de mouvement et était presque en permanence suivie par ses gardes…

Reprise après ma petite absence comme j'en avais parlé par MP. Libre à toi de décrire et d'agir à l'intérieur du monastère comme bon te semble, en sachant que frère Tholaster ne te lâche pas d'une semelle. Tu peux aller parler à Mélianor ou Gertrud si tu le souhaites.
Le Q.G. de Kriegsherr se trouve ici:
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Re: [Geralt] Le jugement dernier

Message par Geralt »

Lorsque le portail s'ouvrit dans un grincement strident, Geralt s'engouffra sans perdre un instant dans le grand monastère. Enfin, il y était arrivé, et déjà il sentait le poids du désespoir et du doute accumulé ces derniers mois le quitter, se sentant soudainement plus serein, plus léger.
Le grand hall de l'Ordre s'afficha alors à lui, une immense pièce sombre et froide, ou un courant d'air constant se faisait sentir, il fallait bien savoir que même si cette forteresse restait impressionnante, elle commençait à se désagréger avec le temps, comme si, la lumière que représentait cette forteresse face à la sombre Sylvanie, commençait peu à peu à s'estomper... En réalité, les moyens financiers du groupuscule étant limités, certains choix avaient été fait quand à privilégier les missions et l'entrainement des guerriers corbeaux plutôt que l'entretien complet de cette base. Certaines portions de l'endroit ayant même été condamnées.

Alors qu'il s'était attendu à être reçu par Buchwald ou bien Ubran, il n'en fut rien, le grand hall était pratiquement désert, et le trinôme remarqua alors la présence de six gardes postés le long des murs de la pièce. Six sombre hommes, en armure noir et au visage masqué... Si pour Mélianor ou encore Gertrud cela pouvait être impressionnant, il n'y avait aucunement à s'inquiéter, Geralt savait qui était ces hommes : Des gardes noirs...
Ces gardes étaient les protecteurs du QG de l'Ordre, des hommes entrainés, n'agissant plus sur le terrain et attendant la venu de l'ennemi, pour mieux le détruire. En général, on devenait garde noir quand on n'était plus en mesure de continuer à assumer ces fonctions de chasseur de vampire... Anciens chevaliers ou grands guerriers qui avaient fait le choix de continuer à servir la cause de l'Ordre à leur façon...
Dans tous les cas, ils étaient des combattants expérimentés et émérites. Et mieux valait ne pas se les mettre à dos ou représenter une menace pour eux au risque de se faire tuer.

C'est alors que dans l'obscurité, une voix grave et puissante s'éleva : Frère Köhler... Voila un visage que le loup blanc n'était pas réellement heureux de revoir. Le vieil homme avait été un membre de l'Ordre des plus productif du temps de sa jeunesse, mais comme tous les plus grand, le poids de l'âge, et la fatigue l'avait amené à exercer d'autres activités : Comme l'instruction des plus jeune recrue. Une formation des plus rigoureuse, à laquelle Geralt avait déjà pu participer, en effet, même si il avait été avant tout le disciple de Dietrich, le maître de l'Ordre n'avait pas toujours pu être présent dans la vie du loup blanc, être le leader d'un tel groupuscule demandait beaucoup de son temps. Et il arrivait alors que l'on confia Geralt à d'autres instructeur tel que Köhler.
Le vieux corbeau était rude et exigeant, pas le genre de bougre à ménager ces élèves, avec lui, rien ne devait être un échec, car l'échec signifiait l'abandon, et l'abandon la mort... Geralt avait passé de nombreuses heures à recevoir des coups, gratuit ou non, destiné à l'endurcir. Tout cela lui avait il servi ? Sûrement dans un certains sens.


Quoiqu'il en soit saluant son frère d'arme d'un geste de la tête. Geralt resta troublé par l'accueil qu'on lui fit, commençant même à s'inquiéter et à penser que peut être... Buchwald et Ubran n'avaient pu rejoindre l'Ordre à temps... Ici on pensait le loup blanc mort, une chose bien curieuse quand on connaissait le réseau d'information des guerriers corbeaux et de plus... Même si Geralt avait en effet mit bien plus de temps à arriver que prévu, Buchwald aurait sans aucun doute tenter de savoir ce qu'il avait bien pu arriver à l'homme auquel il avait confié son fils...
Se pourrait il que l'Ordre lui même n'ai été mit au courant de rien concernant la menace que représentait Agabius ? Ou encore de la trahison de Tosot ? Après tout, des mois auparavant, Geralt avait été mandaté par l'Ordre pour tenter de retrouver la trace de Buchwald en compagnie de Tosot... Mais aucun rapport n'avait été envoyé aux hautes instances du QG et si personne omis Geralt n'était parvenu à rentrer jusqu'ici alors peut être... Que l'Ordre ignorait tout de sa situation...
Le fait que Geralt soit convié devant le grand conseil pouvait confirmer sa théorie, car sans aucun doute, ce rendez vous était donné, pour qu'il puisse s'expliquer quand à sa disparition ces derniers mois...

Geralt sentit alors la méfiance qu'on lui accordait, encore plus lorsqu'on lui attribua un colosse comme nounou, dans le but de surveiller ces faits et gestes le temps de son audience. Bien qu'il sentit une certaine rage monté en lui, se sentant comme un inconnu dans ce lieu qui était sa seul maison... Il préféra ne rien dire, et garder la tête froide.


"Soit mon frère... Je me plierai aux volontés du conseil."

Sans plus de formalité, chaque protagoniste fut alors conduit à une chambre, si Mélianor fut plus que bien traité au vue de son statue, pour Gertrud, il en fut tout autres, elle était placé sous étroite surveillance et on lui donna une chambre des plus rudimentaire. Il fallait dire que depuis qu'ils étaient arrivés, la jeune femme se comportait de façon très étrange, se sentant, tel un félin prêt à sauter à la gorge, en danger. Un danger invisible et constant... Le loup blanc ne pouvait plus ignorer l'attitude de la belle brune. Mais avec le dénommé frère Tholaster collé à ces bottes... Il était compliqué de discuter avec la jeune femme, aussi tenta t'il de se montrer rassurant.

"Gertrud est ce que ça va ?"

Le chasseur de monstre n'attendait pas de réel réponse, aussi enchaina il dans son argumentaire pour tenter de calmer ou prévenir toute folie que pourrait commettre la jeune femme dans ce lieu où chaque combattant était une machine à tuer.

"Tu as réussi Gertrud, ta mission est un succès. Tes employeurs voulaient que tu m'amènes en lieu sûre, que tu me garde en vie... La chose est faîte. Je sais que l'accueil peut paraître froid mais... Sache que ici tu n'as rien à craindre, une fois que je me serais entretenu avec le conseil, tu seras libre de faire ce que bon te semble. Tu es libre de tout engagement désormais... Et tu pourras très prochainement partir en toute sécurité, je peux te le promettre."

On pouvait voir que Geralt croyait dur comme fer à la promesse qu'il venait de faire. Dans tous les cas, ces dernières paroles étaient destinés à calmer la jeune femme qui fut alors conduit à ces appartements. Geralt se retrouva alors seul dans ce grand monastère, et il se décida à obtenir des renseignement auprès de la seul personne à laquelle il avait la possibilité de parler à cet instant : Frère Tholaster.

"Mon frère... Est ce que Frère Buchwald ou frère Ubran sont ici ? Si cela est le cas, j'aimerai sous ta bonne garde que tu me mène à eux."
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Re: [Geralt] Le jugement dernier

Message par [MJ] Kriegsherr »

Même si d’une certaine manière Geralt avait atteint son objectif en arrivant sain et sauf à l’abbaye, l’on voyait clairement que Gertrud n’était pas dans son assiette. En réponses aux paroles encourageantes de son compagnon d’aventure, elle ne put dans un premier temps offrir qu’un pâle sourire. Il semblait qu’une fois encore, elle resterait coite, muette comme une carpe sur son mystérieux but et ses propres sentiments. Puis, alors même que le Loup Blanc s’en retournait, l’humaine brune lui confia dans un souffle, consciente d’être écoutée par ses gardiens et celui de Geralt, mais semblant s’en moquer :
Image-Au contraire, Geralt, au contraire. Les apparences sont souvent trompeuses. Méfie-toi plus que jamais, car c’est quand et où on s’y attend le moins que l’ennemi rusé frappe. Ne baisse surtout pas ta garde maintenant, et comme dit le proverbe : « surveille tes ennemis, mais encore plus tes amis ».
Sur ces énigmatiques paroles d’avertissement, la femme aux indéniables talents martiaux s’en retourna dans sa cellule et s’allongea sur son lit pour profiter d’un repos bien mérité, tandis que ses maussades et taciturnes gardiens se relayaient chacun à leur tour sur une chaise pour surveiller son sommeil.

Pendant ce temps, Geralt s’était décidé à demander au frère Tholaster ce qu’il en était de ses compagnons initiaux de voyage, Ubran et bien sûr Buchwald. Mais le molosse ne paraissait pas disposé à accéder à sa requête, et refusa catégoriquement de répondre à la question, pourtant simple, qui lui avait été posée. Il s’exprima en ces mots, d’un ton bourru :


-J’ai l’impression que vous n’avez pas saisi la gravité votre situation. Tout vous sera expliqué demain au conseil.

Cette courte phrase fut tout ce que le Loup Blanc put obtenir de son camarade qui semblait déterminé à ne rien lui révéler de plus. Mais alors qu’ils allaient partir pour rejoindre les quartiers affectés à Geralt, le portier ouvrit de nouveau à un homme que Geralt n’avait jamais vu auparavant, mais qui pourtant semblait déborder d’assurance dans sa démarche. Son regard, sa stature et son équipement annonçaient sans ambigüité qu’il s’agissait là d’un guerrier expérimenté et d’un homme paraissant réfléchir avant d’agir. Sans un mot, il traversa d’un pas décidé le hall pour se diriger vers les quartiers d’habitation. Il n’avait pas eu besoin de s’arrêter pour demander son chemin, n’avait pas hésité une seconde. Son comportement et l’absence de réaction des gardes laissaient supposer qu’il s’agissait là soit d’un habitué, soit d’un invité très bien renseigné.
Image
Dès qu’il était entré dans la pièce, et jusqu’à ce qu’il la quitte, l’homme, sans s’arrêter de marcher fixa intensément Geralt. Son regard semblait sonder le Loup Blanc, le jauger. Aucun autre élément ni aucune autre personne n’eut d’ailleurs le droit à son attention, focalisée entièrement sur le barbu aux cheveux blancs…

***


Le lendemain matin, la journée de Geralt commença par un rapide petit déjeuner qui lui fut apporté dans sa cellule aux aurores. La convocation au conseil étant prioritaire, et prévue dès l’aube, le repas fut frugal. Non pas que l’ordre ait l’habitude de préparer des festins à ses membres en temps normal, loin de là même, mais cette fois-ci, il fallait admettre que la nourriture était vraiment réduite au minimum syndical. Une miche de pain, un pichet d’eau fraîche et une tranche de fromage, le tout avec l’obligation de vite expédier afin de ne pas faire attendre les membres du conseil.

Une fois le repas pris, Geralt suivit sans faire d’histoire son « garde du corps » jusqu’à une salle de taille importante située en sous-sol, au cœur de l’abbaye. Ce lieu était dans une partie très sécurisée de la forteresse : on ne pouvait pas y entrer comme cela. La garde y était renforcée et il fallait passer plusieurs portes pour enfin arriver dans ce saint des saints où se prenaient les décisions et où s’échangeaient les informations les plus importantes sur les affaires de l’Ordre du Corbeau.

A vrai dire, Geralt n’avait eu qu’une seule fois l’occasion de pénétrer dans ce lieu auparavant : lorsqu’il avait été officiellement nommé à son poste. Il y avait alors eu une petite cérémonie solennelle pour lui et les autres initiés. En temps normal, c’était plutôt le genre de lieu que fréquentait son précepteur et père adoptif Joseph Dietrich, également maître de l’ordre. La salle était en l’occurrence austère. Elle n’avait aucune ouverture directe sur l’extérieur, et était éclairée uniquement par des torchères sur les murs et des lustres au plafond. Aucune décoration superflue, aucune fioriture, pas même une cheminée. Juste le nécessaire, avec le minimum de cachettes ou de possibilités de dissimuler un passage ou une ouverture secrète. Ce choix avait été fait pour éviter qu’on puisse épier ou surprendre les discussions qui s’y tenaient. Outre l’entrée principale, deux autres petites portes, sur les côtés de la salle, permettaient l’accès depuis d’autres ailes du monastère.

Dans sa configuration actuelle, elle comprenait une grande table en forme de « C », autour de laquelle étaient disposées, du côté extérieur, une vingtaine de chaises et fauteuils en bois. La table était recouverte de papiers et de dossiers, et les membres les plus éminents de l’abbaye s’y tenaient assis, ainsi que des membres de l’ordre des autres forteresses et quelques uns venus de plus loin, des membres parfois importants de la Confrérie du Suaire. Tous n’avaient qu’un point en commun, outre leur âge assez avancé : leurs mines étaient graves. Parmi eux siégeait Joseph Dietrich, le maître de l’ordre. Pour l’instant, celui-ci, comme tous les autres, n’avait pas dit mot. Il restait muré dans un silence énigmatique tandis qu’il dévisageait son presque fils adoptif qu’il n’avait plus revu depuis longtemps. Son expression était neutre, insondable, et il était difficile de savoir ce qu’il pensait. De toute façon, dans ces circonstances, il ne fallait pas s’attendre à une effusion de joie et encore moins de sa part. Même en temps normal, Dietrich maîtrisait parfaitement ses émotions et savait ne montrer qu’un masque d’impassibilité. Il était rare qu’il se laisse aller à exprimer ses sentiments inconsidérément. Mais Geralt, d’une certaine manière, avait appris à le connaître et savait que sous cet aspect de dureté, il y avait quand même un cœur dans la poitrine de l’homme vieillissant, qui se manifestait parfois dans de petites choses simples et discrètes, mais sincères.

D’un geste de la main, Joseph Dietrich fit simplement signe au Loup Blanc, qu’il avait pris sous son aile il y a bien longtemps, de prendre place sur une chaise simple située au milieu du « C », au centre de tous les regards. Quant au frère Tholaster, il salua et sortit de la pièce en refermant les lourds battants derrière lui. Ils étaient maintenant seuls, et tous les regards étaient braqués sur le pauvre Geralt.

Un silence pesant régna quelques instants, puis un petit homme chauve à lunettes s’exprima d’une voix fluette et haut perché. Il s’agissait de Gunther Rache, l’archiviste en chef de l’Abbaye. Un homme très instruit et très sûr. Ses connaissances rares faisaient de lui un atout précieux contre les forces du mal. Tout le monde le respectait et avait un jour ou l’autre demandé son conseil. A vrai dire, il était sans doute l’arme la plus puissante contenu dans ces lieux. Et il devait avoir une volonté de fer et une foi inflexible pour résister aux tentations qu’induisaient tous les savoirs interdits que recelaient des ouvrages aussi puissants que dangereux et qu’il avait dû consulter :


-Ainsi donc nous voilà ici pour juger de ce qu’il est advenu de Geralt, aussi connu sous le surnom de Loup Blanc. On nous a rapporté bien des choses, oui, bien des choses… Les rumeurs les plus folles... Les plus inquiétantes aussi. A nous de démêler le vrai du faux dans cette histoire. Mais avant tout, si vous le voulez bien, commençons par le commencement. Ecoutons ce qu’a à nous dire cet homme, laissons le nous conter son histoire, ou tout du moins sa version de ce qu’il croit être son histoire.

Enfin, l’archiviste s’adressa à leur « invité » et lui demanda :

-Geralt a été envoyé en compagnie de trois autres frères, Tosot Leorenam, chevalier et chef de l’expédition, Ubran et Yam, pour enquêter sur ce qui était arrivé à frère Hans-Dieter Buchwald. Veuillez nous raconter ce qu’il lui est arrivé à partir de là. Si nous avons besoin de plus d’informations, ou que nous avons des remarques ou des questions, nous vous interromprons et vous devrez nous répondre. Commencez.
En réalité, tu ne vas pas devoir tout résumer en un seul post, ce serait beaucoup trop long. In-RP par contre en réalité on attend de Geralt qu’il raconte tout dans les détails, mais on va procéder par ellipses. Là ils sont prêt à attendre des heures voire des jours à t’écouter, mais on ne va pas faire que résumer ton aventure en détails.

Dans les faits on va procéder par MP. Tu me résumes ce que tu dis globalement (possiblement en coupant par scénario), et je te questionne si je veux plus d’infos sur tel ou tel point, ou sur la manière dont tu présentes telle ou telle chose. Lorsqu’on arrivera à un point où ils voudront interagir de manière plus poussée avec toi, je te dirais de poster et je répondrai derrière.
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Re: [Geralt] Le jugement dernier

Message par Geralt »

Concernant les rêves de Geralt, ceux ci sont interprétables de bien des façon par le lecteur, et ils ne sont que là pour donner des pistes sur l'avenir du Geralt, c'est du pur background de PJ. Certains choses arriveront peut être, d'autres non, ou bien pas du tout, où alors de façon totalement différentes. Rien n'est figé en sommes.
Le passage concernant Karla (alias Dodo) est en lien direct avec le RP libre que j'ai en commun avec elle, et ce petit passage à donc bel et bien été validé par ces soins avant d'être posté.

Quand au résumé de Geralt et ses péripéties. Il faut imaginer que cela se déroule sur plusieurs heures/jours auprès du conseil , je ne vais bien évidement pas tout raconter (sur presque deux ans de RP bien trop long) certains détails ont été peu développé, j'invite donc au plus courageux à lire mon aventure depuis le début x)
D'autres passages non pas été raconté pour des raisons assez logiques... Restez en vie xD

Voila voila

Les paroles de la brune Gertrud résonnèrent en Geralt comme une sombre mise en garde, prémonition d'un funeste futur. Certes la jeune femme avait toujours été de nature très méfiante mais tout de même ici... Au sein même du QG de l'Ordre?! Objectif final de leur voyage, une destination qui leur avait couté la perte de temps de camarades... Comment pouvait elle se montrer si pessimiste ? A ce moment là, le Loup blanc ne put s'empêcher de penser, que la jeune femme possédait une ou plusieurs informations susceptible de démontrer au chasseur de monstre que cette forteresse n'était peut être pas le lieu le plus sûre qu'il pouvait y avoir pour lui... Mais la questionner, ne ferait que la murer dans le silence, il ne la connaissait que trop bien.
Quoiqu'il en soit, Geralt ne put discuter d'avantage avec sa camarade, son "garde du corps" semblant vouloir le mener au plus vite à la cellule qui lui servirai de chambre pour la nuit. Concernant les informations demandées sur Buchwald et Ubran... Rien ne voulu filtrer de la bouche du molosse. La seul chose qu'il put en tirer, c'était que selon lui il ne parvenait pas encore à comprendre dans quel genre de pétrin il se trouvait... Pourtant que pouvait on bien lui reprocher précisément ? Il ne pouvait le dire dans l'immédiat.

Quoiqu'il en soit, en déambulant dans les couloirs du sombre et froid monastère, ils repassèrent devant la porte principal de la forteresse qui s'ouvrit avec un son strident pour laisser apparaître un homme que Geralt n'avait encore jamais vu auparavant : Un type au cheveux brun, et à la carrure imposante, arborant un équipement de grande qualité, et dont la démarche, trahissait une confiance et un sang froid sans équivoque, la marque des grand guerrier. Pour autant, Geralt ne parvint pas à discerner si il était un membre de l'Ordre ou bien un invité prestigieux, mais sa connaissance des lieux indiquait qu'il était un habitué de l'endroit.
Le regard de l'homme croisa celui du loup blanc, et les deux guerriers se jaugèrent l'espace de quelques instants, ne se quittant des yeux qu'au moment où l'étranger quitta son champs de vision. Au moment de sa disparition, Geralt voulu alors interroger frère Tholaster, sur le nouveau venu, mais préféra se raviser quand après réflexion, il su qu'il ne pourrait absolument rien tirer de l'homme charger de le surveiller...

***


Geralt fut amené dans une sombre et petite cellule, endroit où il passerait la nuit avant son rendez vous avec le conseil de L'Ordre, frère Tholaster refermant derrière lui, le bruit des verrous indiquant qu'il lui serait impossible de circuler dans le monastère une fois la nuit tombée.
La salle était petite, et composé d'un simple lit de paille des plus rudimentaire, ainsi que d'un seau d'eau, servant à la toilette, le strict minimum en sommes, qui au final n'était pas différent de ce qu'il avait pu avoir dans sa jeunesse lors de ces débuts dans l'Ordre... Certaines choses ne changeaient jamais semble il... Se posant calmement, Geralt se plongea alors dans une profonde réflexion, voulant chercher à comprendre ce qui pouvait bien se tramer ici...
Il en était persuadé, L'Ordre détenait des informations sur les derniers mois qu'avait passé Geralt à traverser l'Empire, ce passage au conseil était sans doute là que pour vérifier ce qu'ils avaient pu obtenir. Mais... Pourquoi Buchwald où même Ubran n'étaient ils pas venu à sa rencontre à son arrivée ? Le vieux chasseur de vampire aurait sans aucun doute voulu savoir au plus vite quel pouvait être les dernières nouvelles de son fils Edrik, normalement toujours en sécurité dans la cité du loup blanc en compagnie de Klauss et Tsaqra...
L'hypothèse la plus probable était que ses frères d'armes n'avaient jamais pu atteindre la forteresse en vie... Après tout, si Agabius avait envoyé Viktor et Albrecht aux trousses du loup blanc, on pouvait imaginer que Buchwald et Ubran avait été eux aussi prit en chasse... Sans oublier que Geralt ignorait tout des forces que Agabius avait en sa possession...
La seconde hypothèse pouvait aussi être... Que Buchwald et Ubran étaient bel et bien dans la forteresse mais qu'on leur avait interdit tout contacte avec le guerrier corbeau aux cheveux blancs, en effet lorsqu'on cherchait à démêler le vrai du faux d'une situation, mieux valait éviter de laisser entrer en contact des protagonistes partageant une histoire commune, au risque de voir certains propos ou passages être falsifiés ou transformés en mensonge.

Quoiqu'il en soit, Geralt ne put que constater que l'accueil qu'on lui avait réservé ici, avait été des plus étrange et froid, certes, le loup blanc avait prit soin ces dernières années, d'éviter de revenir au monastère, où même d'entrer en contact avec lui, agissant plutôt comme un électron libre, une chose qui avait toujours déplu au conseil, mais tout de même... Il ressentait peser sur lui le poison de la méfiance...
Cessant de théoriser sur son sort ou celui de ses amis, il se décida à prendre un peu de repos, car à n'en pas douter, les prochains jours seraient des plus épuisants... Il se laissa donc emporter par les bras de Morphé.

***


Ce fut le froid qui réveilla soudainement Geralt, un vent glacial et aggresive, capable de vous dévorer la peau. Quand il ouvrit les yeux, il se trouvait toujours dans sa petite cellule, au détail près que les murs de celle ci était recouvert d'une couche de glace... Se relevant, l'incompréhention du loup blanc était total, lorsqu'il remarqua aussi que la porte de sa cellule était ouverte et que c'était de là que s'engouffrait le vent.
Se relevant, il s'approcha alors, pour se diriger vers la seul porte de sortie, la tirant de toute ses forces, pour se retrouver projeté dans un paysage blanc, un véritable désert glacial, où les températures étaient mortels et pourtant... Il pouvait se tenir là, sans crainte de mourir congelé. Sa cellule, et l'Ordre lui même avait disparu...

Un rêve ? Etait il enfermé dans l'un de ces terribles cauchemars, si proche de la réalité ? Il tenta de s'en convaincre dans l'espoir d'émerger de ce monde de songe... Mais rien. Quelque chose lui disait, au plus profond de lui même, qu'il allait devoir avancer pour pouvoir sortir d'ici.
Il marcha longtemps... Longtemps... Se déplaçant dans ce paysage à la fois magnifique et terrifiant, qui sans doute devait être une projection de son esprit qu'il se faisait de la Norsca : Cette terre inhospitalière et dangereuse, où seul les tributs barbares vivaient ou plutôt survivaient.
Il marchait à l'aveugle, et pourtant il ne se sentait nullement perdu, sachant que tôt ou tard, il arriverait à destination, une destination inconnu certes mais au mois avait il la sensation d'avoir un objectif.
Soudain... Une silhouette se dessina au loin, s'approchant de lui à grande vitesse, puis relentissant, avant de se figer totalement. Un loup... Au pelage blanc, l'animal transperçant Geralt du regard, de ces yeux bleus...
Un loup blanc devant lui... Curieuse coincidence qui n'en était pas une. L'animal resta là sans bouger, et tandis que Geralt voulu faire un pas vers lui, il grogna, prêt à attaquer si le membre de l'Ordre continuait à se diriger vers lui.
Le chasseur de monstre posa alors le genou au sol, et tandis sa main vers la bête, il ne savait pas vraiment pourquoi il faisait cela, mais il était simplement convaincu de devoir le faire voila tout. L'animal approcha avec crainte, et renifla la paume de Geralt, un long moment. Le loup restait craintif, mais au bout d'un instant, celui ci tourna le dos à l'homme aux cheveux blanc, et disparu aussi vite qu'il était arrivé.
Geralt ne savait comment interprêter cela, mais quelque chose lui disait, que le loup l'avait rejeté, qu'il ne voyait pas ou plus en lui, ce qu'il était venu chercher...

La scène changea alors, il se retrouva transporté dans un long couloir de pierre, provenant d'une sorte de demeure assez riche où de nombreuses tapisseries avaient été installé en décoration. A quelques mètres, une petite fille en robe lui tournait le dos, une fillette aux cheveux rouge... Elle restait là, fixe et immobile, semblant tenir fermement quelque chose entre ces bras, une peluche sans doute. Elle sanglotait sans cesse, le son de sa tristesse raisonnant dans le froid couloir.


"Petite..."

A peine eut il le temps de sortir ce mot, que l'enfant se mit à courir, comme cherchant à lui échapper.

"Hé ! Attend !!!"

Il se mit à courir derrière elle, un long moment, à travers ce couloir sans fin. Et tandis qu'il mettait toutes ses forces dans cette course poursuite, il savait que jamais il n'arriverait à rattraper l'enfant, puis celle ci disparu dans les ténèbres... Et Geralt ne pouvait alors plus entendre que ces sanglots...
Il continua à marcher, tandis que tout autour de lui l'obscurité se faisait de plus en plus dominante, puis une lueur apparu : Une porte, d'où semblait émerger de la lumière. Si risquant, il pénétra la pièce, pour se retrouver projeté dans la chambre d'une enfant... L'endroit était coquet et parfumé, richement décoré, avec au centre de la pièce, un grand lit, bordé et drapé de soie. La chambre d'une noble à nan pas douter. Dans le fond, au dessus d'une immense cheminée : Un tableau représentant une jeune adolescente, richement vêtu, les traits fins, et la peau pâle, charmante enfant dont le sourire représentait l'innocence.

Karla... Le souvenir de ce nom émergea soudainement en lui. Une gamine des rues qu'il avait côtoyé des années auparavant, quand il avait quitté l'Ordre une fois sa formation terminé... Cela remontait à une éternité pour lui, mais pourquoi repensait il à tout cela maintenant ?! Et surtout pourquoi dans un tel décor ?
C'est alors que la porte par laquelle il était arrivé, s'ouvrit également, et laissa entrer la jeune Karla, sous les traits de l'adolescente qu'il avait connu à Altdorf.
La jeune fille, surprise de le voir, illumina son charmant visage et se mit à courir dans sa direction pour l'enlacer par la taille, accompagnant son geste de ces mots :


"Enfin ! Tu es revenu me voir ! Je le savais... Les autres ne me croyais pas mais moi... Tu m'avais promis n'est ce pas Geralt ? Et te voila !"

Une promesse ?! La jeune fille continuait à l'enlacer, ne voulant plus se détacher de lui, comme craignant de le voir s'envoler. A cet instant, Geralt ne savait que dire, ou que faire, tant la scène se déroulant, lui semblait réel... Le contacte de la jeune fille... Sa voix... Cet endroit... Qu'est ce qui était réel ou imaginaire ? Il n'arriverait plus à bien le discerner

Une promesse... Une promesse... Une promesse... C'est alors que cela lui revint. Altdorf... Le contrat de l'Ordre, lié à des disparitions inquiétantes. Comment avait il pu oublier ... Cette histoire avait failli lui couté la vie plus d'une fois, jeune et insouciant, Geralt n'était à ce moment pas le guerrier qu'il était aujourd'hui.

Une promesse... Une promesse... Une promesse...

C'est alors que l'atmosphère dans la pièce se fit de plus en plus sombre et pesante. Et que la jeune Karla se mit à lever les yeux vers Geralt, son sourire ayant laissé place à des larmes de colère, sa douce mine ayant laissé place à la tristesse et à la rancœur.


"Pourquoi... Pourquoi n'es tu jamais revenu ! Tu avais promis ! Et je t'ai cru ! Tu avais promis ! Tout ce que tu rencontres ne sont que des contrats pour toi ?! Toi qui prétend aider les autres, as tu seulement été capable de m'aider moi ?"

La jeune fille se mit alors à le frapper de toutes ces forces, l'obligeant à reculer, tandis qu'il se plongea dans ses pensées : Une promesse... Celle de la revoir un jour, après tout il avait établit un lien avec elle. Mais il n'avait pu... Non... plutôt il n'était pas revenu... Tout cela avait été un contrat rien de plus et... plus jeune, il avait fait cette promesse certes, mais comment aurait il pu la tenir ?!... Elle l'avait peut être idolâtré comme un héros, mais la vie, et l'enfance qu'il avait eut, jamais il n'aurait voulu l'offrir à une âme innocente comme Karla... Il suffisait de voir Geralt aujourd'hui, voir ce qu'il était devenu... Ce fardeau constant et pesant sur son âme... Qu'aurait il eut à lui offrir en la revoyant ?
Non, non, si il n'avait pas tenu cette promesse, c'était pour offrir un meilleur avenir à la jeune fille, elle était assez intelligente pour se débrouiller seul, pour sortir de la misère dans laquelle il l'avait trouvé !

Pourquoi ?! Pourquoi voyait il tout cela ?! Karla avait été laissé en sécurité ! Si il avait reprit contacte avec elle, elle aurait été tué comme tous les autres ! Comme Mendelev, comme Nathalie, comme Sannri !!!!... Tous ceux qui étaient liés au loup blanc connaissaient un destin funeste.

C'est alors qu'il se sentit soudainement tomber, les forces de son corps l'abandonnant, il chuta sans fin, dans l'obscurité tandis que le décor de la chambre s'évapora, entendant dans la noirceur ambiante, des voix le nommer, l'appelant à venir les aider, ou encore maudissant son nom. Geralt avait peur, et pourtant cette terreur naissance ne suffisait toujours pas à le ramener dans la réalité.
Fermant alors les yeux, il implora au plus profond de lui même pour que cette sensation le dévorant, cesse... Et cela arriva...

Quand il ouvrit les yeux, il se retrouva écrasé au sol, une femme se tenant sur lui, le visage plongé dans son cou, vêtu d'une robe riche et belle. La jeune femme à la peau pâle, arborait des cheveux rouges, véritable crinière de feu, coiffé telle une reine aussi belle que dangereuse. Cette femme... C'était la gamine d'Altdorf ?! Bien plus âgé que lorsqu'il avait fait sa connaissance. Impossible... Comment pouvait il entrevoir le physique qu'elle pouvait avoir aujourd'hui ? Peut être n'était elle qu'une interprétation de son esprit.
La jeune femme releva alors la tête, du sang s'écoulant le long de ces lèvres... Le propre sang de Geralt, elle venait de se nourrir de lui ? Il ne ressentait à l'instant aucune douleur, son corps étant lourd, à la limite de la paralysie.
Et tandis qu'il tentait de se mouvoir, il eut la force de voir l'endroit où il se trouvait, une chambre... Ou sur le sol, gisait bon nombre de corps, baignant encore dans leur fluides corporels. Les tenues et les équipements des cadavres indiquèrent qu'ils étaient des chevaliers de l'Ordre. Que s'était il passé ici ?!


"Ils sont morts à cause de toi... Pour ton obstination... Ou ta bêtise...

Les yeux de Geralt plongèrent alors dans ceux de la jeune femme... Et ce simple contact éveilla en lui une foule d'émotion : Le désir, la tristesse, la colère... L'amour ?!
Il fut alors envahi par le chagrin, confronté à ce que représentait cette femme : l'échec... Il en était persuadé, cette mise en situation lui démontrait que une nouvelle fois, il avait fait un mauvais choix, lui qui avait toujours voulu protéger et faire survivre l'innocence elle même... L'avait brisé chez la petite Karla. Abandonné à son sort, elle était devenu ce qu'il redoutait le plus : une créature de la nuit... Une vampire.

Beauté fatal et mortel, elle s'amusa à passer son doigt le long du torse du guerrier corbeau, appuyant sur les nombreuses blessures du corps meurtri et brisé de sa victime.
Il sentait dans les yeux de Karla, le regard de haine qu'elle lui portait, savourant une vengeance qu'elle semblait avoir désiré pendant des années... Pouvait il lui en vouloir ? Non, après tout, si elle était devenu... Cette chose... C'était entièrement de sa faute.

Dans l'ombre, une autre protagoniste se délectait de la scène, une femme, dont Karla ne semblait pouvoir s'empêcher de vouloir attirer l'attention tant le regard qu'elle lui portait était expressif... Ce regard... C'était celui qu'elle lui aurait sans doute destiné si il était venu la revoir, pour prendre de ces nouvelles, et l'aider au besoin... Mais quelqu'un avait fait ce travail à sa place, et en avait fait un monstre assoiffé de sang.

Pourtant... A l'instant T, Geralt ne ressentait aucune haine envers la belle Karla. Pire encore, il savait au plus profond de lui même... Et ce peut importe que tout ceci soit réel ou non... Qu'il aurait et voulait tout faire pour la sauver... La sauver d'elle même. Il était peut être égoïste de vouloir réparer ses erreurs après tant de temps mais... Juste une derrière fois, il aurait aimé revoir l'innocence qu'elle avait été capable de lui montrer lors de leur première rencontre. Si seulement il était revenu la chercher... Même ainsi, le loup blanc ne pouvait se résigner à penser que toute trace de bien n'existait plus en elle.

Il voulait s'excuser, l'implorer, non pas de l'épargner, il reconnaissait ses torts et était prêt à recevoir la sentence, il voulait implorer son pardon, pour ne pas avoir été là... Pour lui avoir donné : un semblant d'espoir.


"Tu as tout perdu : Tes amis, tes frères, ton maudit Ordre... Tu m'as même offert ton coeur... Un loup blanc devenu louveteau entre mes mains habiles..."

Elle rigola, tant la situation lui semblait ridicule. Alors... Etait ce aussi pour cela qu'il n'avait rien fais envers elle ? Comme si il lui manquait une bride de l'histoire, il avait l'atroce sensation de penser, qu'il aimait cette femme... Comment et pourquoi ? Il ne pouvait le savoir.
Cet amour était il passionnel ou bien éphémère ? Aimait il Karla ou bien ce qu'elle représentait ? Peut être même ce sentiment n'était lié qu'à la condition vampirique de la jeune femme, dont les charmes opéraient sur le chasseur de monstre. Tout était confus en lui.
Il ne saurait le dire, et n'eut pas le temps d'y réfléchir plus longuement, car la femme au cheveux rouges, apposa de ses lèvres un baiser sur son front avant de lui murmurer :


"Tu n'auras pas pu me "sauver" tout comme tu n'auras jamais tenu la promesse que tu m'avais fais... Adieu mon loup blanc..."

"Kar... Karla !"Il fut alors incapable de finir sa phrase, lorsqu'il sentit la main de la vampire lui transpercer le coeur. La vue de Geralt se mit alors à faiblir, et tout devint trouble et sombre...

Une nouvelle fois, perdu dans les limbes de son esprit, le paysage changea et à nouveau il se retrouva projeté dans un nouveau paysage, comme si il était acteur d'une pièce de théatre changeant sans arrêt de décor.
La nuit noir, une odeur de fumée, des maisons de pailles en feu, le bois devenu calciné, la peur... Une foule se jeta sur lui, il tenta de résister, mais fut jeté au sol, piétiné par la masse avant que tout ne s'arrête soudainement. Malgré ce qu'il venait d'arriver, il ne ressentait ni douleur, ni blessure, mais cela avait peu d'importance sur le moment, car relevant la tête, il vit au loin le QG de l'Ordre... En ruine et dévoré par les flammes.

Impossible ! Impossible ! Il se releva, et se mit alors à courir, en direction de la forteresse, et au fur et à mesure de chacun de ces pas, un corps, puis un autre, puis des dizaines, des centaines... Arborant tous le pendendif de l'Ordre, les malheureux baignant dans leur sang, dévoré par les corbeaux, se délectant du festin.
Puis il vit une ombre, forme encapuchonné et vêtu de noir... Agabius ?! La peur s'empara du loup blanc... Non pas lui, impossible, jamais il ne pourrait détruire l'Ordre, cette entité avait survécu à vent et marées, il était impensable que ses frères d'armes est pu échouer !
Tellement absorbé par la situation, Geralt commença à en oublier que tous ceci était fictif, et pourtant...
S'approchant lentement de la silhouette, il vit un corps allongé et agonisant : Dietrich... Père adoptif et maître de Geralt...
Lui aussi était donc tombé... Non, non... Non !!!!!! La terreur laissa place à la rage, et ce fut à cet instant que le loup blanc dégaina sa lame pour foncer sur celui qu'il pensait être Agabius.
La lame fendit l'air, mais l'ennemi d'un pas vif et maitrisé, se dégagea de la trajectoir, laissant au passage sa capuche tomber, tandis que le visage de l'agresseur se dévoila.

A cet instant, Geralt recula d'un pas, tremblant, en lâchant même son épée... Cet ennemi... C'était lui... Geralt se retrouva confronté à lui même.

Devenait il fou ? Tout ceci avait il un sens, il aurait aimé crier et hurler, supplier pour que tout s'arrête maintenant, que quelqu'un lui vienne en aide, mais il était seul. Seul face à sa pâle copie, qui le dévisageait sans rien dire.
Cet confrontation... Etait pire que tout ce qu'il craignait, car pour lui, elle n'avait qu'un unique sens : Geralt était destiné à être la cause de la chute de L'Ordre...

***


Il se réveilla en sursaut et en sueur, quand il sentit quelqu'un lui saisir l'épaule pour tenter de le réveiller : C'était frère Tholaster.
Geralt était de retour, de retour dans le monde réel, dans le monde des vivants. Cherchant du regard, chaque détail pouvant lui indiquer qu'il était bel et bien réveillé, il se rassura, quand on lui apporta un repas, et que dévorant sa ration, il se sentit rassassier. Il sentit à nouveau le contacte de l'air sur sa peau, son coeur battre, le rythme de sa respiration...

Tout était redevenu normal... malgré cela, le loup blanc ne pouvait s'ôter de son esprit chaque situation qu'il venait de vivre. Et pourtant, il lui faudrait avoir toute sa tête, face au conseil, au risque de perdre la sienne.

Sous la bonne garde de son "géolier", Geralt fut escorté au coeur même de la forteresse de l'Ordre, dans les sous sol, où siégéait au centre de l'Abbaye, une immense salle, lieu de prise de décision, et de pouvoir, car seul les honorables membres du conseil, ainsi que le maître de l'Ordre y avaient un accès.
Plusieurs portes furent franchit, avec toutes, des gardes noirs en guise de sentinelles, qui voyaient ce lieu comme une terre sainte.
Entrer dans cet endroit était déjà une chose bien difficile, en sortir, était tout simplement impossible sans que le conseil ne vous y autorise...

Arrivant dans la grande salle, Geralt observa immédiatement la mine grave ainsi que le long silence qui accompagnait chaque membre présent, observant Geralt de la tête au pied, tout en étant plongé dans leurs pensées.
Geralt savait que chaque personne qui se tenait ici, était considéré comme de véritables légendes de l'Ordre, de véritables héros, des combattants, ou des sages d'exceptions, certains venant même de très loin, comme la confrérie du Suaire, où d'autres postes avancés abritant des guerriers corbeaux.
Tout cela pouvait paraître assez impressionnant, mais en réalité, le loup blanc avait déjà connu tel situation, le jour où il avait été intronisé en temps que initié, la seul différence, était que Dietrich lui même l'avait emmené ici. En temps que maître, il s'était porté garant de lui... Une autre époque...

Observant du regard chaque protagoniste en place, le chasseur de monstre se fixa alors sur Dietrich, qui comme à son habitude, affichait une expression des plus neutre, transperçant du regard Geralt, qui face à son maître, faisait pâle figure. A cet instant, il aurait aimé se retrouver avec le viel homme seul pour pouvoir tout lui dire, pour lui demander l'aide qu'il était venu chercher en ce lieu, et pourtant... Geralt devait se murer dans le silence, car si le conseil était connu pour sa sagesse, il était aussi des plus intransigeant... Mieux valait rester patient, car la convocation que Geralt avait dû satisfaire, n'avait rien d'annodine.
Posant tout de même le genou au sol, il présenta ses respects aux nombreux membres de l'assemblée.


"Maître... Honorable membres du conseils, me voici devant vous."

C'est ainsi que Dietrich d'un signe de la main, demanda à son disciple de s'asseoir sur la chaise qui avait été mit à sa disposition. La séance désormais ouverte, ce fut à Gunther Rache, archivistes de l'Ordre et véritable encyclopédie vivante, de prendre la parole. Annonçant quel serait la teneur de cette réunion.
Comme il avait pu s'y attendre, on lui demande d'expliquer son histoire, notamment concernant les derniers mois écoulées, depuis cette fameuse mission en compagnie du défunt Tosot.


"Si telle est la volonté du conseil alors soit... Cela prendra du temps, mais je vais tenter de vous éclairer quand à vos interrogations."

Et c'est ainsi que débutèrent de longues heures de conversations...

"Sous mandat de l'Ordre : Notre mission était de retrouver la trace de Buchwald, sous les ordres de Tosot et en compagnie de Ubran et Yam, nos enquêtes nous menèrent à penser que les dernières traces du chasseur de vampire conduisaient à Bielen. Nous dûmes donc trouver un moyen de transport pour nous rendre au plus vite dans ce petit village de l'Empire, chose que nous trouvâmes auprès d'un cocher dans une auberge de fortune.
Mais le brave homme, se refusant à conduire de nuit, nous obligea à attendre le petit matin pour faire route, et nous dûmes donc nous plier à ces exigences...

Ce soir là... Un raid d'elfe noir fut lancé sur la taverne, et Yam fut tué... De nombreux innocents furent massacrés, mais nous pûmes nous débarrasser de nos opposants. Je fus alors gravement blessé, et malgré les réticences de Tosot à me faire continuer la mission, Ubran se chargea de mes soins et parvint à convaincre notre chef de la nécessité de me garder avec eux."


Yam... Le malheureux n'avait pas vraiment eut de chance, il avait été victime d'un malheureux accident, lorsque le cocher surpris dans son réveil et pensant qu'on venait lui voler ces montures, déclancha un tir de pistolet qui perfora le crâne de l'initié... Sa mort était tragique mais avait au moins eut le mérite d'être rapide et sans douleur. Désormais son âme reposait au royaume de Morr.
Quand à Geralt, ce fut aussi cette nuit là, où grâce à l'obstination de Ubran, qu'il put continuer à suivre Tosot et rejoindre Bielen... Il était étrange de penser que si il était resté en arrière comme Tosot l'avait désiré, jamais il n'aurait fais la rencontre de Agabius, et tout ce qui en découla derrière n'aurait eut lieu... La vie était faîte de bien peu de chose en réalité.


"Ce fut donc là, que nous arrivâmes à Bielen, où... Une sombre présence fut à l'oeuvre, en effet, nous trouvâmes tout d'abord les habitants dans un état végétatif, comme hypnotisés... Ce fut aussi là que nous retrouvâmes Buchwald, au prise avec une créature de la nuit : Agabius... Un maître vampire avide de vengeance envers Buchwald et qui désirait faire de sa femme et son fils, sa nouvelle famille... Il semblait que le chasseur de vampire et la créature, avait eut un... Différent par le passé...
Décidant d'intervenir, je pus emmener l'enfant de notre objectif en lieu sûre, tandis que Ubran et Buchwald tentèrent de tuer Agabius... Une chose impossible dans l'état, car aucune attaque n'avait réellement d'effet sur cette chose.
Ce fut à ce moment là... Que Tosot, chevalier de l'Ordre, et membre respecté de notre groupe, dévoila son véritable visage et sa trahison... En effet, sous le coup du désespoir où de la folie... Il avait depuis longtemps déjà pactisé avec le diable, servant les intérêts d'Agabius, il n'avait accepté la mission de l'Ordre que pour voir la chute de Buchwald et ainsi servir les desseins de son nouveau maître... J'ignore les termes précis du marché qu'il avait passé, mais Tosot semblait penser... Que Agabius pourrait le libérer de la douleur et du désespoir qu'avait amené en lui ces nombreuses années de service au sein de l'Ordre..."


A ce moment de l'histoire, Geralt laissa un moment de silence, pour observer les réactions du conseil ainsi que de Dietrich. En effet, la trahison était l'un des pires crimes de l'Ordre. Et savoir que ce traître avait servi la cause vampirique... Remettait en question toutes les mesures de sécurité qui avaient été misent en place par le passé. De plus, quand on savait que Tosot avait été un chevalier, de renommé qui plus est... Tous pouvaient alors prendre conscience, que le mal tel un serpent s'était infiltré dans le nid du corbeau de tel sorte à y déverser son venin et ainsi le détruire de l'intérieur.

"J'ai... J'ai tenté de le raisonner cette nuit là mais... C'était trop tard pour lui. Lui et moi nous lançâmes alors dans un combat, dont je sortis vainqueur par l'intervention in extrémis de Ubran, qui d'une balle, mit fin au jour de Tosot...
Le chevalier, se préparant alors à rejoindre Morr... Revit pour la première fois la lumière émerger des ténèbres dans lesquels ils s'étaient plongés, et tenta alors de se faire pardonner... Il était trop tard certes mais... Moi même, Buchwald, et Ubran revîmes en lui le grand chevalier qu'il fut...
Tosot nous avait certes trahi mais... Au dernier moment, il mourut en temps que membre de notre Ordre, il avait fait l'erreur de chuter... Une erreur que même les meilleurs d'entre nous pouvons commettre..."


La gorge noué, on pouvait sentir une certaine émotion dans les propos du loup blanc qui avait tout fait pour sauver Tosot... Jusqu'au dernier moment, le chevalier lui avait fait croire et espérer qu'il allait revenir à la raison mais... Agabius l'avait transformé, et l'avait brisé, véritable pantin qui l'avait amusé pendant un certain temps... Un nouveau rôle que le maître vampire destinait à Geralt désormais, mais cela, le conseil ne pouvait le savoir...

"Ce fut donc ainsi, après la mort de Tosot, et la fuite de Agabius avec la femme de Buchwald, que notre nouvelle équipe décida de se scinder en deux : Buchwald et Ubran allait continuer la traque du vampire, et ils avaient pour projet de repasser ici au monastère, dans l'espoir de pouvoir récupérer une relique... Capable de tuer Agabius selon Buchwald. Je n'ai jamais réellement su de quoi il parlait.
Quand à moi... Ma mission allait être de protéger et de mener en lieu sûre le fils de Buchwald : Edrik. Il semblait que le gamin avait une tante à Altforf...

Moi, Buchwald et Ubran nous fixâmes une date pour nous retrouver ici au monastère : à la prochaine nouvelle lune... Un rendez vous qui, comme vous vous en doutez membres du conseil, j'ai raté étant donné que je ne suis arrivé que hier soir."


A l'époque il avait trouvé ce plan des plus simple et des plus abordable, mais aujourd'hui... Il le trouvait futile. Geralt avait mit bien trop de temps à rejoindre les siens, et aujourd'hui... Il était plus que certains que la femme de Buchwald avait été transformé par Agabius... Le chasseur de vampire ainsi que Ubran étaient peut être mort... Et Edrik était peut être sans nul doute orphelin désormais...
Il repensa alors au gamin, qui sans aucun doute allait le haïr le jour où il allait lui annoncer qu'il n'avait pu sauver aucun de ces parents. Pourtant, il avait promis, et le petit, l'avait regardé droit dans les yeux, pensant sûrement qu'il était en mesure d'accomplir la tâche qu'était la sienne. Une nouvelle promesse qu'il n'avait pu tenir...

Idiot qu'il fut... Même si tout s'était déroulé comme prévu, comment auraient ils fait, à trois pour infiltrer la Sylvanie, tuer Agabius, puis s'exfiltrer avec la femme de Buchwald de la terre des morts... Ils avaient été stupides de penser cela possible. Cette cause avait toujours été voué à l'échec depuis le départ.


"C'est donc ainsi, que je pris la route avec un enfant à ma charge... Rapidement, pour plus de sécurité, je pris la décision de voyager en groupe, notamment en compagnie de marchands ambulants, dont le chef se nommait Klauss... Je fis aussi la connaissance d'une mercenaire Norsce : Tsaqra...
Mais mon erreur fut de penser que ce voyage serait des plus simple. En effet, Agabius avait prit soin de lancer à mes trousses deux de ces enfants : Viktor et Albrecht, un binôme de jeune vampire, de véritables tueurs psychopathes... Qui ne voulait qu'une chose : l'enfant.
Moi même, et la Norsca, nous pûmes faire fuir les deux créatures cette fois là, et ainsi reprendre la route, mais je savais pertinemment que dans l'obscurité des forêts et des routes, la mal attendait son heure pour frapper à nouveau...
Pour la première fois aussi, je fis la rencontre d'une mage du domaine de la vie, si je vous signale ceci maintenant... C'est parce que cela aura son importance plus tard..."


Viktor et Albrecht... En réalité, Geralt les avait rencontré deux fois, mais préféra taire ce passage de l'histoire, car en effet, ce fut à ce moment qu'il découvrit, les effets de la corruption vampirique qu'Agabius avait sur lui... Cette face caché et sombre qui s'était éveillé en lui, et dont d'honnêtes hommes comme Mendelev avait fait les frais, quand le loup blanc l'avait tué de sang froid... Sans réel raison, simple caprice destiné à révélé sa vrai nature, il était ainsi devenu un meurtrier.
Agabius avait à ce moment là, inséré son doux poison dans l'esprit de Geralt, attendant que le désespoir du chasseur de monstre, entretienne son piège.

C'était aussi à partir là, que Agabius avait jeté son dévolu sur Geralt dans le but qu'il puisse remplacer Tosot pour ces sombres et futurs desseins.

Si il aurait été capable de raconter tout cela à Dietrich pour qui il avait une confiance des plus total, il était incapable de le faire devant le conseil, au risque de perdre la vie... Car le lien qui s'était créer entre lui et Agabius était un danger pour l'Ordre, une hérésie pouvant détruire ces fondations et tous ceux que l'Ordre représentait.
A cet instant, Geralt regarda droit dans les yeux Dietrich... Sûrement le maître corbeau verrait il que son jeune disciple, n'avait ou ne pouvait pas tout dire, après tout il le connaissait mieux que n'importe qui au sein du conseil... En temps que "père" adoptif, il avait façonné Geralt, et en connaissait donc les forces et les faiblesses...


"Je vous passe les détails du reste du voyages honorables membres du conseils... Pour résumer, quelques mercenaires payés par le marchand ambulant Klauss, se joingnirent à notre expédition... Certains disparurent face aux dangers des routes de l'Empire... Et mes pas me conduisirent à Middenheim, où le brave Klauss, me raisonna et parvint à me convaincre de laisser le jeune Edrik en sa compagnie, et sous la bonne garde de Tsaqra, au sein de la cité du loup blanc. Au vue des nombreux dangers croisés, et des deux vampires sur mes traces, il était devenu claire pour moi que je n'étais plus en mesure de protéger le gamin... Ni même de le mener auprès de sa tante..."

Il s'arrêta là quelques instants, n'ayant pourtant aucun moyen de repère temporel, Geralt savait que cela faisait au minimum plusieurs heures qu'il était en train de conter son histoire... Et cela n'était que le début.
Modifié en dernier par [MJ] Kriegsherr le 18 avr. 2018, 15:46, modifié 1 fois.
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Geralt, Chevalier renégat de l'Ordre du corbeau

For 12 | End 12 | Hab 14 (*+1) | Cha 8 (*+2) | Int 12 | Ini 14 | Att 14 | Par 14 | Tir 14 (*+1) | FOI 11 | NA 3 | PV 95/95
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[MJ] Kriegsherr
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Re: [Geralt] Le jugement dernier

Message par [MJ] Kriegsherr »

Le conseil resta de marbre durant les longues heures que prit la description du début du périple de Geralt. Même du côté de Joseph Dietrich, rien ne transparaissait de sa pensée, de ses émotions, alors même que c’était lui qui l’avait recueilli et formé. Il n’y avait pas d’excité ou de colérique parmi les sages maîtres du Noble et Chevaleresque Ordre du Repos Mérité, forme longue mais plus exacte du nom de l’Ordre du Corbeau. Pour siéger ici, il fallait non seulement avoir fait preuve d’une loyauté sans faille et d’états de service exemplaires durant de longues années, mais en plus faire preuve d’une certaine élévation intellectuelle et être capable d’un grand détachement. Cela impliquait déjà de faire partie du cercle intérieur de l’ordre, celui des plus fidèles, des guerriers d’exceptions aux grandes capacités, mais aussi d’avoir fait montre de capacités certaines de gestion, de commandement ou posséder des aptitudes spéciales dans des domaines précis très recherchés. Bien entendu, cela allait obligatoirement de paire avec l’exigence d’une certaine expérience. En l’occurrence, le moins âgé des membres du conseil devait facilement avoir dix ou quinze ans de plus que Geralt, au bas mot. En revanche, ces critères n’excluaient pas d’avoir différents profils au sein du conseil. Ainsi, il était de notoriété publique parmi les membres de l’ordre, y compris de rang inférieur, que des gens comme frère Köhler étaient aigris et avaient très mauvais caractère, tandis qu’à l’inverse d’autres étaient l’incarnation de la douceur même. Entre ces deux extrêmes, il y avait toute une palette de personnalités plus ou moins strictes, plus ou moins enclines à la tolérance et plus ou moins cruelles ou gentilles.

Ces membres du conseil étaient de marbre, certes, mais pas inactifs pour autant. Parmi eux, l’archiviste en chef Gunther Rache, qui avait déjà pris la parole au début, coupa régulièrement Geralt dans son récit, afin d’indiquer diverses références à des copies de documents que chaque conseiller possédait, classés en piles parfaites devant eux sur la table en C. Ainsi, lorsque le Loup Blanc commença en évoquant l’attaque d’elfes noirs qu’avait subie son groupe peu avant d’arriver à Bielen, il l’écouta en détails, le laissant terminer sur le sujet, puis l’interrompit avant qu’il ne poursuive sur un autre évènement et indiqua à ses pairs :


-A ce sujet, si vous désirez des éléments de comparaison, de vérification ou de recoupement plus détaillés, vous pouvez consulter l’ordre de mission numéroté « B » et le rapport « GU1 » de notre agent sur place.

Il peut être intéressant de croiser ces éléments avec ceux mentionnés indirectement dans la copie du rapport militaire sur les opérations de chasse des elfes noirs menées par le commandant en second de la 7ème armée régulière du Nordland, le lieutenant-colonel Heinrich von Lüttwitzt, dont notre contact au sein de l’armée a pu se procurer officieusement une copie. Il a été cosigné par son état-major, les sorciers de bataille Siegfried et Myrianna, le prêtre-guerrier d’Ulfric père Rudolf, et son second le capitaine Wallenberg. Vous remarquerez d’ailleurs que le nom de Geralt y apparaît à plusieurs reprises. Nul doute que les mages et le prêtre d’Ulfric aient transmis eux-mêmes des rapports sur ces évènements à leurs ordres respectifs qu’il aurait été intéressant de pouvoir consulter, mais malheureusement, nous ne disposons pas des moyens nous permettant d’accéder à de tels documents. Nous devrons donc nous contenter du rapport militaire.

Globalement, je dois dire que ce document transversal est une mine d’informations d’autant plus intéressante qu’elle a été rédigée par des personnes complètement extérieures à notre ordre, pour d’autres personnes elles aussi extérieures, en l’occurrence divers membres de la hiérarchie militaire provinciale. Cela pourra je le pense apporter une lumière neutre et objective à l’affaire, un point de vue à la fois extérieur et bien renseigné. Mais bien entendu, hélas, ce document, bien que très complet, n’est pas centré sur les points qui nous intéressent le plus, ils n’y apparaissent qu’à la marge. D’ailleurs, pour plus de confort de lecture, j’ai pris la liberté de souligner les passages qui concernent notre affaire, tout en reproduisant fidèlement la totalité du document afin que vous puissiez vous faire une idée du contexte et vérifier par vous-même si je n’ai pas oublié d’information pertinente dans le document.

Vous y trouverez notamment, concernant les points évoqués jusqu’ici par l’interrogé, la confirmation de la présence d’elfes noirs rôdant dans les parages, les témoignages des clients et propriétaires de l’auberge attaquée. Le tout est confirmé par notre agent dans le rapport « GU1 ».

La plupart des conseillers se plongèrent durant quelques minutes dans les divers documents indiqués, mais certains restèrent immobiles, dédaignant ces paperasses et préférant se concentrer sur l’observation et l’écoute de l’homme en lui-même. Avaient-ils déjà pris connaissance desdits documents à l’avance ? Considéraient-ils inutile de lire ces feuilles puisque plusieurs des leurs le faisaient déjà et qu’ils avaient confiance en eux ? Ou tout simplement estimaient-ils que ce qui comptait était de juger l’humain assis devant eux sur sa parole et non à partir de l’imposante pile de papiers et parchemins étalée devant eux ? Geralt n’aurait pas su le dire. Quoi qu’il en soit, Joseph Dietrich était de ceux-là, ainsi que frère Köhler.

Après une pause quasi-silencieuse d’environ cinq minutes durant lesquels les conseillers lurent, dévisagèrent Geralt ou échangèrent entre eux à voix basse sans laisser transparaître d’émotions, on fit signe de continuer et le récit reprit.

Concernant tous les évènements qui s’étaient déroulés à Bielen, on laissa de nouveau le Loup Blanc raconter son histoire sans l’interrompre dans un premier temps, puis, avant qu’il n’évoque la route jusqu’à Middenheim, l’archiviste l’arrêta afin de donner les références des documents dont disposait l’ordre concernant cette période. Cette fois-ci, les rapports « GU1 » et « GB1 » furent cités, ainsi que les conclusions de la commission d’enquête interne « T ». Cette fois-ci, les mines étaient plus tirées, plus graves. Il semblait que l’évocation de cet épisode sombre était des plus déplaisantes, et que ce n’était certainement pas la première fois qu’on en parlait en ces murs. Mais une nouvelle fois, il n’y eut pas de questions, pas de remarques... Du moins pas à voix haute, adressées à Geralt, car certains conseillers chuchotèrent pendant quelques minutes entre eux, avant de retourner à leur impassibilité coutumière.

Une fois encore, on lui fit signe de reprendre et de continuer le récit de son long périple. Concernant le récit des évènements sur la première partie de la route jusqu’à Middenheim, on le laissa terminer, puis comme à l’accoutumée, les références documentaires furent données par l’archiviste. Sur cette période, elles n’étaient constituées que de deux documents. L’un d’eux, déjà cité, était la copie du rapport du lieutenant-colonel Heinrich von Lüttwitzt, où, d’après l’archiviste, il racontait sa rencontre personnelle avec Geralt et comment il s’était identifié en tant que membre de son Ordre auprès de lui. Il y indiquait l’attaque probable de vampires sur la famille de bûcherons qu’il ne put que constater et signaler, et y saluait l’initiative du chasseur de vampire qui avait sauvé avec ses compagnons les habitants de l’auberge et protégé avec Tsaqra le convoi de marchands de Klaus contre une attaque des présumés vampires.

L’autre document dont ils disposaient sur cette période était particulièrement intéressant et d’une importance primordiale, selon Gunther Rache. Il invita tout le monde à le lire attentivement, en précisant qu’il leur avait été remis volontairement par un officiel. Il s’agissait du « dossier GM1 ». Cette fois-ci, tout le monde y jeta au moins un œil, mais certains s’y plongèrent plus longuement et en discutèrent ensuite à voix basse avec leurs voisins de table. Le document semblait faire controverse, et avait très clairement attisé la curiosité des conseillers. Même Dietrich adressa un regard interrogateur à Geralt, accompagné d’un haussement de sourcil d’autant plus prononcé que le Loup Blanc l’avait regardé fixement en prononçant cette dernière partie de son récit.

L’intéressé n’avait lui-même pas l’accès aux documents : tout ce qu’il en savait était ce qui était dit par l’archiviste qui présentait à chaque fois quelques références et donnait de temps en temps une ou deux précision orale sur leur contenu. Par conséquent, à chaque interruption, Geralt devant attendre sans un bruit et sans pouvoir rien faire sur sa chaise que les conseillers aient fini de lire et lui disent de continuer.

Malgré l’intérêt certain qu’avait suscité le dossier « GM1 » chez les conseillers, il n’y eut toujours pas de questions ni de remarques pour Geralt. En revanche, Joseph Dietrich fit interrompre durant quelques minutes la séance, afin de permettre l’ouverture des portes. En effet, ils avaient déjà parlé ainsi durant toute la matinée, et la faim commençait à se faire sentir. C’est pourquoi on leur livra sur place de la nourriture à tous. Ils mangèrent dans la salle, sans s’autoriser de familiarités quelconques. Une fois rassasiés, la séance reprit et l’archiviste invita Geralt à continuer son histoire...
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Re: [Geralt] Le jugement dernier

Message par Geralt »

Pendant le repas, pause qui fut de courte durée, Geralt put se ressasser les évènements de la matinée. Comme il s'y était attendu, les informations donnés par le loup blanc n'avaient servi qu'à confirmer celle que possédait déjà le conseil. Un nombre de formulaire assez important avait été cité, symbole d'une administration pompeuse et pourtant efficace au sein de l'Ordre.
Aucun mot ni échange direct n'avait été fait avec Geralt. Il avait dû subir en silence les messes basses des membres du conseil, ainsi que leur regard inquisiteur, tandis que Dietrich lui était resté comme à sa grande habitude, totalement impassible. Un point l'avait tout de même fait réagir... L'un des derniers formulaires, dont le contenu n'avait pas été énoncé, et pourtant Geralt avait peut être une idée de quoi il aurait pu s'agir... En effet, lors de l'attaque des hommes bêtes sur le convoi de Klauss, évènement lié à la mort de Mendelev, Geralt ainsi que Sannri avait été retrouvé inconscient et blessé par les autorités de Middenheim... Il avait ensuite été interrogé par un dénommé Sergent Miller qui après inspection du corps de Mendelev, en avait conclu que c'était belle et bien une lame de qualité qui avait terrassé le mercenaire... Et non pas une arme rustique comme aimait à utiliser les Hommes bêtes...
Bien que Geralt avait expressément fait exprès de ne pas évoquer ces points devant le conseil, rien ne disait que le sergent n'avait pas prit la liberté d'envoyé un compte rendu officiel des évènements au QG des guerriers corbeaux... Accusant au passage le loup blanc de meurtre...
De plus à de nombreuses reprises, l'archiviste de l'Ordre énonça qu'un agent avait récolté de nombreuses informations sur Geralt... Mais qui ? Jamais le loup blanc n'avait croisé de près ou de loin quelqu'un lié à l'inquisition... Il pensa alors à Gertrud mais... Non c'était tout bonnement impossible, aussi oublié il cette stupide hypothèse.

Quoiqu'il en soit, lorsque la séance reprit, un nouveau silence glacial s'installa dans l'assemblé, et tous attendaient la suite du récit de Geralt... Et pour autant, le chasseur de monstre avait l'horrible sensation, qu'on ne cherchait nullement à juger son histoire, mais plutôt l'homme qu'il était. Voulaient ils le cerner dans le but de voir ou vérifier quelque chose ? La suite de la journée pourrait peut être le dire.


"Après avoir quitté la cité du loup blanc, mon groupe fut alors composé de Gertrud, la mercenaire brune qui est parvenu à venir jusqu'au monastère à mes cotés. Une excellente combattant, sans qui je ne serais pas devant vous aujourd'hui... Ainsi qu'un nain, du nom de Sannri... Et d'une jeune fille nommé Nathalie..." A l'énonciation de ces deux derniers noms, Geralt ne pouvait cacher sa colère et sa tristesse, car tandis qu'il se trouvait ici... Eux n'étaient plus là...

"La traversée du Middenland fut... Mouvementé, car mon groupe fut confronté à un bandit des plus tenace, et possédant de sacrés moyens. Nous fûmes traqué pendant de nombreux jours, et chaque villes croisés étaient pour nous un nouveau défi. Un piège me fut même tendu lorsque... Celui que je nommerai "le bandit de Immelscheld" étant donné que je n'ai jamais pu connaître son identité, parvint à se faire passer pour un inquisiteur, et débina à une foule en colère, que moi même et mes amis étions des chaotiques...
Je ne m'attarderai pas sur ce sujet, puisque il n'a que peu d'importance pour le conseil..."


En effet, bien que le bandit de Immelscheld étaient toujours en vie, les réseaux de contrebande et de commerce d'humain qu'il avait pu mettre en place notamment en Hochland s'était vu malmené par l'intervention du comte électeur du Hochland, qui après avoir prit acte des faits racontés par Geralt, avait mené une véritable campagne pour le faire tomber... Evènement d'ailleurs qui conduisirent, "le chauve", un des lieutenant du bandit de Immelscheld, à se faire tuer par Geralt... En emportant le malheureux Sannri dans la tombe avec lui
grâce à une arme de lâche : Du poison...
Quoiqu'il en soit, sauf si le conseil le questionnait sur le sujet, il préféra ne pas s'attarder la dessus, sachant que les autorités local, et peut être même le comte électeur du Hochland lui même avait envoyé un rapport détaillé des évènements à l'Ordre de la couvée du corbeau.


"Ma route me mena au Hochland... Plus précisément : les collines hurlantes... Une terre des plus dangereuse, notamment par la forte présence d'homme rat. Et pourtant, si les Skavens étaient une grande menace... Un mal bien plus sombre et ancien était la l'œuvre ici. Et ce fut grâce à la population locale, que j'entendis parler pour la première fois de celui ci : la comtesse Grise...

Ce surnom n'évoquera sûrement rien ici, et pourtant... Ce fut à ce moment, que l'Empire échappa au mal..."


Geralt se força à se ressasser ces évènements, qui en plus de lui rappeler la mort de Nathalie, lui ferait se souvenir que ce jour là... Le désespoir l'avait obligé à tout abandonner... Ses amis, l'Ordre, l'espoir...

"Notre route croisa celle d'un représentant du comte du Hochland, ainsi que sa garde... Mais nous tombâmes dans une embuscade d'un groupe armée, sorte de groupuscule composé de mercenaires en tout genre.
Capturé, nous fûmes amenés auprès du Comte Karol Hohenbach, un rebelle refusant l'autorité du comte électeur du Hochland et qui s'était constitué une armée privé dans le but de redonner sa grandeur d'entend à la Drakwald... Déclinant sa proposition de me joindre à lui et me présentant en temps que membre de l'Ordre... Une autre protagoniste se dévoila alors dans la guerre qui s'annonçait : La comtesse Sophie Hohenbach ou plutôt Sophie Von Cartein... Surnommé la comtesse grise."


Geralt laissa alors un long moment de silence, s'attendant à nouveau à voir les membres du conseils, chuchoter entre eux quand à la révélation de cette information, car une nouvelle fois, elle montrait la faiblesse de l'Ordre malgré son puissant réseau d'information : L'ennemi était parvenu à s'infiltrer au cœur même de l'Empire, complotant, et préparant ces troupes, se liant en plus à des gens puissant et influant comme le comte Karol.

"Ma survie, je ne la dois en partie qu'à un coup de chance, en effet l'armée privé du comte, découvrant mon appartenance à l'inquisition, se décida à me craindre. Et se révolta contre le comte et la comtesse, s'en suivit un combat qui nous mena à fuir... Mais... Gertrud et Nathalie se retrouvèrent enfermé dans la forteresse de la comtesse tandis que je me retrouvai bloqué devant ces portes, sans espoir de les aider et condamné à les voir disparaître..."

Geralt se remémora ces durs évènements où il vit Nathalie l'implorer de l'aider, tandis que la comtesse, furieuse et terrible, referma devant Geralt les portes de sa cité de cauchemar, un sourire carnassier et malicieux aux lèvres face à l'impuissance du loup blanc.
La suite... Il ne s'en souvenais que trop bien, désespéré et sachant les siens condamnés, il avait à cet instant décidé de tout abandonner, jusqu'à l'Ordre lui même, ainsi que Sannri qui lui aurait été prêt à tout pour forcer les portes magiques de la demeure de la vampire.
La suite de son histoire, il l'expliqua mais cette fois ci en observant fermement Dietrich toujours impassible

Dietrich Joseph, Grand Maître de l'Ordre de la couvée du corbeau

Image
"Face à mon échec, mon impuissance... Je me retrouvai à errer tel une âme perdu dans la Drakwald... Ayant perdu toute envie de continuer, je savais que ceux qui m'avait mené jusqu'ici allait connaître un sort des plus funeste entre les mains de la comtesse grise... Et que je ne pouvais absolument rien faire face à cela...

Mais le destin sans mêla, quand ma route croisa celle d'un autre groupuscule : les défenseurs de la Drakwald... Mené par Tarnos et son fils Huldîn Aldrech... Cette petite armée avait pour ambition de faire tomber la comtesse et son mari, ils étaient conscients de la menace qu'ils représentaient, et ces informations, il les détenait de Calixyne, une mage du domaine de la vie... Ce fut elle qui me ramena à la raison, pensant que c'était la destinée qui l'avait mené à moi. Elle semblait voir le champion qu'elle recherchait... Celui capable de terrasser la non vie... Et Sophie...

Ce fut au même moment, que Calixyne m'expliqua le terrible plan de la comtesse grise... Celle ci comptait en effet, à l'aide de sacrifices humains, exécuter un rituel destiné à faire se relever les morts... Elle comptait ainsi lever une armée de mort vivant au cœur même de l'Empire, une armée qui aurait frappé les notre, sans que personne ne puisse réellement avoir le temps de réagir."


Ce plan des plus terrifiant, aurait causé la mort de milliers de personnes sans aucun doute, car face à une armée capable de sans cesse se relever... Tôt où tard, les morts auraient submergés les vivants, et le Hochland serait sans doute devenu la province jumelle de la Sylvanie : Terrifiante, hostile et sans vie...

"Grâce à Calixyne... Nous pûmes faire tomber les défenses magiques de la comtesse, tandis qu'elle avait déclenché son horrible rituel... S'en suivi une guerre entre vivant et mort, où le courage et la détermination des défenseurs de la Drakwald, me permit d'arriver jusqu'à la comtesse. Bien sûre, le comte Karol tenta de s'interposer, mais je pu me défaire de lui sans difficulté.
Intervenant dans le rituel, la comtesse explosa alors de rage et dévoila sa véritable nature vampirique, massacrant quiconque se trouvait sur son chemin, notamment grâce à sa lame "cœur de glace"... Une arme terrifiante et corrompu, capable de geler n'importe quoi.
Le combat fut rude... Et la mort vint à ma rencontre, une nouvelle fois, mon échec était total, mais mon intervention avait au moins permis de sauver Gertrud et Nathalie, qui aurait dû être utilisé comme sacrifice pour finaliser le rituel.
La comtesse voulu porter le coup de grâce sur ma personne... Mais quelqu'un s'interposa de son corps... La jeune Nathalie fut tué sur le coup dans le seul but de me sauver, jusqu'au bout et malgré que je l'ai abandonné, elle avait continué à croire dans la cause que je défendais... La cause de l'Ordre..."


Cet instant précis, avait été le plus dur que Geralt avait dû encaisser... A jamais il s'en voudrait car, même si il ne l'avait précisé au conseil, s'était aussi à ce moment que quelques minutes auparavant, il avait tout avoué à la jeune mercenaire : Qu'il avait tué Mendelev de sang froid... Qu'il n'était pas le héros que tous voyait... Qu'il était au final de la même engeance que ceux qu'il combattait... Les dernières paroles qui lui avait offerte, n'étaient qu'horreurs et tristesses, se souvenant encore des larmes coulant de ces joues...

Et pourtant... Elle l'avait sauvé et avait cru en lui jusqu'à la fin... Son poing se serra alors, tandis qu'il sentait toujours les regards du conseil l'observer de toute part et avec toute l'attention possible tel un animal en cage. Ce fut à cet instant précis que Geralt fit exploser sa rage, en ayant assez de perdre son temps tandis que la fin de la journée pointait sans doute le bout de son nez.


"Tout ceci est stupide ! Vous perdez votre temps et vous me faîte perdre le mien ! Cessez de me prendre pour un idiot ! Vous connaissez mon histoire, chaque élément est en votre possession ! Vous me regardez tous comme si vous attendiez d'observer quelque chose, un regard plein de méfiance et de reproche ! Allez y ! Allez y ! Posez vos questions que l'on en finisse avec cette mascarade !"

Il se leva alors avec force de la chaise où il était assit depuis le début, et les gardes noirs présent dans la salle, se préparèrent à intervenir à tout moment au cas où... Geralt scruta alors chaque membre du conseil avec attention et continua à déverser sa colère :

"Et bien alors ?! Allez vous continuez à m'observer avec autant de passivité ?! La menace est identifié : elle se nomme Agabius ! La comtesse grise est mort, elle ne sera plus jamais un problème et pourtant... Vous qui êtes si "sages" n'avez absolument rien vu ! Enfermé dans cette forteresse, vous restez là à observez les évènements, sans agir ! Tandis que l'ennemi s'est infiltré dans nos rangs ! Dans l'Empire lui même !

Ou étiez vous ?! Ou était l'Ordre lorsque j'avais besoin de lui ? Ou étiez vous ?! Lorsque chaque innocent qui m'a aidé à connu une mort des plus atroce, dans le seul but de me mener ici... Des malheureux qui ont donné leur vie, croyant en moi, et voulant que j'arrive jusqu'ici pour vous prévenir et au final dans quel but ? Subir un simulacre de rapport qui n'est en faîte qu'un interrogatoire !

Que voulez vous savoir ? Oui la route fut longue, et oui certains de mes choix n'ont pas être pas été des plus judicieux, j'ai laissé de nombreux corps derrière moi... Aussi bien amis que ennemis, et beaucoup me hante aujourd'hui tandis que eux sont morts et moi non ! Morr me jugera pour chacune de mes actions le moment venu ! Mais vous tous... Aucun de vous n'étiez présent, aucune aide ne fut envoyé !"


Et tandis qu'il leva la tête, ce fut cette fois à Dietrich qu'il adressa ces mots, le disciple défiant son propre maître devant la grande assemblée :

"Suis je toujours autant une déception à vos yeux maître ? Comme il y a dix ans ?! Avez vous seulement cherché à réellement savoir si j'étais toujours en vie ou non ?

Quel étrange coïncidence de rappeler Ombre parmi nous tandis que la rumeur de ma mort circule dans l'Ordre ! Suis je un si grand échec que me remplacer est si simple ?!

Alors allez y ! Donnez l'ordre de m'enfermer, de me faire tuer... Dîtes quelque chose ! Je n'ai rien à vous apprendre de plus que ce que vos maudits formulaires ne puisse vous apporter !"


Geralt resta alors debout attendant une réaction de Dietrich ou du conseil, qui donnerai sans aucun doute sur l'intervention des gardes noirs contre Geralt. Si le loup blanc était toujours armé, il ne dégainerai de toute façon jamais son arme ici. Peut être la colère s'était il emparé de lui, mais jamais il n'aurait eut l'audace de lever son arme contre le conseil, ou pire contre Dietrich.

C'est alors que au plus profond de Geralt, une voix sombre raisonna... De sombres mots lui étant personnellement destinés, comme si un acteur invisible était capable d'observer la scène à travers les yeux du loup blanc.


*Bien... Bien... Vois la réalité en face Geralt, ils te détestent, te jalousent, te regardent comme si tu n'étais pas des leurs... Ils te trahiront Geralt... Je te l'avais dis. Viens à moi mon enfant... Aucun espoir en vue Geralt... Aucun espoir...*
Modifié en dernier par [MJ] Kriegsherr le 18 avr. 2018, 15:47, modifié 1 fois.
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Geralt, Chevalier renégat de l'Ordre du corbeau

For 12 | End 12 | Hab 14 (*+1) | Cha 8 (*+2) | Int 12 | Ini 14 | Att 14 | Par 14 | Tir 14 (*+1) | FOI 11 | NA 3 | PV 95/95
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[MJ] Kriegsherr
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Re: [Geralt] Le jugement dernier

Message par [MJ] Kriegsherr »

Le récit se poursuivit durant encore de longues heures, jusqu’à ce que le soleil commence à disparaître à l’horizon, au dehors des murs de l’Abbaye de Saint Æthelbert le Vigilant. Mais cela n’avait aucune importance dans la salle du conseil, qui n’avait aucune ouverture sur l’extérieur. Tout ce que savait le Loup Blanc, c’est qu’il avait parlé longtemps. Au cours de son histoire, comme Geralt s’y était attendu, certains éléments déclenchèrent des messes basses entre les conseillers, et notamment le passage concernant Sophie Hohenbach.

Lorsqu’en fin de compte, il perdit le contrôle de ses nerfs et éclata devant tous, les réactions furent probablement différentes de celles qu’il avait imaginées. C’était un véritable craquage, un spectacle désolant qu’il offrait à ses supérieurs. La plupart ne semblaient pourtant pas choqués par cette violence verbale et gestuelle. Tout juste certains hochèrent-ils la tête négativement, comme s’ils étaient déçus, tandis que d’autres le regardaient sévèrement avec un regard lourd de reproches. Son interpellation dure à l’égard de son maître Joseph Dietrich attendait clairement une réponse, une réaction de la part du vieil homme. Et elle eut lieu, mais une nouvelle fois, pas comme il s’y attendait. Jusque là resté de marbre sans s’exprimer, le grand-maître de l’ordre se contenta de frapper du poing sur la table. Un poing resté ferme, malgré le poids des ans. Une main d’acier dans un gant du même métal. Il n’eut même pas besoin de se lever pour parler. Son ton était sévère, tout comme son expression faciale, il avait l’air d’un père qui grondait son enfant. Un air que Geralt, étant plus jeune, avait appris à redouter, car il signifiait qu’il avait fait une grosse bêtise. Dietrich ne criait pas, il parlait normalement, mais on sentait clairement son mécontentement dans son intonation :


-Il suffit. Jadis j’ai connu et élevé un homme qu’on surnommait le Loup Blanc. Il ne s’exprimerait pas ainsi. Geralt ne s’exprimerait pas ainsi.

Vois-tu, j’ai récupéré Geralt étant enfant, je l’ai emmené ici, je lui donné une vie. Une vie dure, certes, mais une vie honnête. Il avait, il a toujours eu le choix. Je ne lui ai jamais rien promis. A quoi s’attendait-il ? La reconnaissance ? La gloire ? L’amour ? Les récompenses ? Il n’y avait rien de tout cela dans le travail auquel je le destinais, et il l’a toujours su et accepté. La solitude, l’ombre dans laquelle il s’est engagé en ces murs à rester toute sa vie afin d’y lutter contre les monstres, tel était son fardeau. Tel est notre fardeau à tous ici.

Il savait tout cela, il l’a accepté en connaissance de cause. La seule satisfaction qu’il aurait serait tirée du fait que de par ses actions, des gens vivraient, peu importe qu’ils aient seulement conscience ou non du mal desquels nous avons tous dédié notre vie à les protéger.

Maintenant, si tu espères que nous te récompensions, que nous te félicitions pour avoir éliminé un danger, tu te trompes lourdement. Cette Comtesse Grise était certes une véritable menace, mais elle est loin d’être la seule.

Vois-tu, tu nous accuses de rester ici sans rien faire. Mais pendant tout ce temps durant lequel tu as cheminé sur les routes, que faisais-tu, toi ? Pensais-tu réellement que le conseil autoriserait une telle mission, qu’il donnerait son aval à une entreprise aussi risquée pour sauver une unique vie ?

Les règles de notre ordre sont très strictes. Notre mission sacrée passe avant tout. La famille, les sentiments, les lois, et même le bien et le mal sont secondaires. Ils n’ont pas leur place ici. Peu nous importe les sacrifices que tu as du consentir. Peu nous importe si tu as ou non enfreint les lois. Nous ne sommes pas un vulgaire tribunal civil et tes exactions ne nous importent que peu, contrairement à ce qu’elles révèlent de ton âme.

Chacun ici a sûrement fait beaucoup plus que toi pour notre cause, et a consenti mille fois plus de sacrifices. Tu n’as aucun droit, aucune légitimité pour remettre en cause leurs actions et leurs décisions. En tuant Sophie Hohenbach, tu as seulement commencé à comprendre ce que signifiait notre lourde tâche. Ton entraînement, toutes tes premières missions, tout cela ne servait qu’à te préparer à la dureté de ce qui t’attendait. Croyais-tu que ce serait de tout repos ? Que tu allais te lever chaque matin dans un lit douillet, tuer un vampire tous les jours, puis rentrer dans une chaumière accueillante où t’attendraient une jolie femme et des enfants aimants pour le dîner ?

Regarde-toi, regarde ce que tu es devenu. Arrogant. Assoiffé de reconnaissance. Aveuglé par tes sentiments. FAIBLE ! Tu t’es laissé aller à la dérive tel un bateau sans pilote, perdu au gré des vents dans l’océan, portée uniquement par tes émotions. Où est ton contrôle, ta maîtrise ? Tu fais une proie facile pour Agabius, tout comme l’était Buchwald ! IL connaît vos moindres réactions, prévoit vos moindres idées avant même qu’elles ne vous viennent à l’esprit. En vous laissant aller comme cela, vous représentez non seulement une menace pour vous-mêmes et vos proches, mais aussi et surtout pour l’ordre et sa mission. C’est pour cela que ce conseil est là. En vérité, l’affaire est plus qu’importante, elle est primordiale. Pourquoi crois-tu que nous aurions envoyé en urgence un groupe de quatre hommes de confiance pour retrouver Hans-Dieter Buchwald sinon ?

C’est peut-être de ma faute, au fond. Je vous ai sans doute mal jugés, surestimés. Si j’avais su ce qu’il allait advenir à cause de cette mission, j’y serai sans doute allé moi-même. Vous n’étiez à l’évidence pas prêts. Un mort, un traître avéré, un cas d’infraction grave aux règles de l’Ordre et un homme qui apparaît devant nous aujourd’hui en perdition. C’est là le résultat de cette mission. Seul Ubran semble avoir gardé la tête sur les épaules.

Mais ce qui est sûr, c’est qu’en aucun cas l’ennemi ne doit pouvoir entrer ici, pervertir cet ordre. Ce lieu doit rester un sanctuaire, car nous sommes le rempart contre eux, et si nous les laissons entrer ici, dans nos rangs, plus aucun lieu ne sera sûr, plus personne ne sera en sécurité.

Cela, Geralt l’aurait compris, il l’aurait su. Il aurait sans doute lui aussi perçu la menace s’il était lui aussi assis là où je suis et toi là où tu es. Oui. Ne mens pas. Je te connais trop bien. Je le vois dans tes yeux. Tu le sais mais tu ne veux pas l’admettre, tu ne veux pas te l’admettre.

Qu’as-tu à répondre à cela, toi qui te dis Geralt le Loup Blanc ?
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Re: [Geralt] Le jugement dernier

Message par Geralt »

La réaction du conseil fut que plus que surprenante, toujours ce long silence mais cette fois ci accompagné de longs hochements de tête, accompagné de regards sévères, et réprobateurs. Et pourtant, Geralt ne se démonta pas, il savait que cette prise de parole et sa perte de sang froid lui serait préjudiciable mais, il ne pouvait plus reculer désormais...
Puis le poing de Dietrich frappa, Geralt recula alors d'un pas, sentant le regard de son maître le transpercer de part, en part, la présence et la prestance du vieil homme écrasant celle du loup blanc.
Geralt n'avait vu que peu de fois dans sa jeunesse Dietrich en colère, mais là... Jamais au grand jamais, il n'avait vu le maître de l'Ordre poser un telle regard sur lui. La déception, mélangé à la colère et la tristesse... Triste de voir son protégé aussi pathétique, et s'afficher de la sorte devant les vénérables membres du conseil de l'Ordre.

Dietrich s'exprima, et cela fit mal... Très mal, le loup blanc prenant en pleine face, les sages et véridiques paroles de son vieux maître.

Non... Non il n'avait jamais espéré avoir une vie comme les autres. Depuis son enfance, le jour ou Joseph s'était occupé de lui, il avait toujours su dans quoi il allait s'engager, cette vie rempli de sacrifice, sans la moindre reconnaissance.
<<Nous naissons, vivons, et mourrons dans l'ombre>> c'étaient les mots que Dietrich avait toujours employé pour résumer une vie dans l'Ordre.
Protéger la vie, voila qu'elle était le devoir des guerriers corbeaux, envers et contre tous, ils étaient le rempart contre la nuit, contre la non vie... Ils étaient ceux qui permettaient que l'aube arrive après la sombre nuit, pleines de terreurs et de dangers... Ils étaient l'épée se dressant contre le mal... Et pourtant, Geralt s'était laissé dévorer, perdu dans l'obscurité, incapable de retrouver sa route, cerné par un ennemi qui se jouait de lui...

De la reconnaissance... Du conseil ? Ils n'avaient jamais pu l'apprécier, depuis toujours le chasseur de monstre avait fonctionné en dehors des clous, acceptant de remplir des contrats pour aider ceux qui en avaient le besoin, sans même attendre l'autorisation de l'autorité supérieur. Geralt se fichait totalement du conseil ou de son consentement, certes il respectait profondément les hommes qui y siégeaient mais cette institution... N'était que passivité, comme si le pouvoir de ce conseil était d'observer les évènements, attendant de décider quand et à quel moment intervenir tandis que certains devaient être sacrifié pour le bien commun...
Mais Dietrich... Cela avait toujours été différent avec lui... Il était la seul figure paternel qu'il avait toujours eut jusqu'ici, la seul personne pour qui il pensait avoir toujours compté. Cet homme... Le loup blanc aurait tout donné pour lui, aujourd'hui encore, si il le lui avais demandé, il aurait retourné sa lame contre lui même pour mettre fin à ses jours.
Mais au plus profond de son âme... Aujourd'hui encore, alors qu'il était âgé de trente ans, une part de lui même, datant de son enfance recherchait la fierté de ce père adoptif... Jamais, jamais il ne l'avait récompensé, jamais un encouragement, jamais le moindre signe de reconnaissance, quoiqu'il aurait pu faire même du temps de sa formation, cela n'était jamais assez... La mort de Sophie n'impressionnait personne ici. Geralt n'avait fais qu'accomplir ceux pour quoi il avait été entrainé, Nathalie n'était qu'une victime collatéral de son combat, une nécessité à l'accomplissement de la mission. Un moindre mal pour un bien...
Cette session extraordinaire du conseil n'avait jamais eut pour but de juger les actions du loup blanc, non... Ce que l'on avait recherché ici, c'était à voir dans quel état on leur avait laissé Geralt... Brisé... Simple enfant, perdu et terrifié dans le noir.

Il avait fais preuve d'arrogance, ce qui avait mené l'Ordre à se retrouver en danger, en acceptant la mission de Buchwald, il avait servi les intérêts personnels du chasseur de vampire... Laissant de coté l'Ordre, se lançant dans une folle traversé de l'Empire tout entier, dans le seul but de sauver une simple vie, certes celle d'un enfant mais pour en perdre combien en échange ? Les bûcherons, Nathalie, Sannri, Mendelev, le chauve, des brigands, des pirates... Des ennemis et des amis en tout genre, des morts au final inutiles et futiles...
Cela n'avait jamais concerné Agabius, cela n'était pas non plus la faute de l'Ordre, le maître vampire avait trouvé une faille, et avait agit comme un poison pour Geralt certes mais en réalité... Chaque choix, chaque décision... Avait été prit par Geralt lui même. Stupide et puéril, absorbé dans sa propre quête, répondant à ce besoin de sauver non pas l'humanité entière, mais seulement des gens auquel il s'était attaché. Il s'était retrouvé aveugler par ses propres sentiments.

Depuis Bielen, ce n'était plus pour les autres qu'ils se battaient mais bien pour lui même... Avide de reconnaissance, de pouvoir... Il s'était laissé embarquer dans cette engrenage infernal qui lui avait tant couté, et pourquoi ? Des cadavres et des innocents morts, une vampire en moins, un loup blanc devenu si faible, que le mal lui même lui riait au nez, content de son œuvre.
Tosot... Geralt était en réalité devenu comme lui... Brisé, désespéré... Un homme que désormais Agabius pouvait à sa guise modeler, prévoyant chaque action de sa part, chaque planification dressé par son esprit. Le vampire s'en était prit à la femme de Buchwald et à son gamin... Dans le simple but de le mener à sa propre perte, stratégie qu'il avait usé contre Geralt depuis toujours, Viktor et Aldrecht en avaient été la preuve, à chaque rencontre, ceux qu'ils visaient avait été les proches de Geralt... Dans le but de le forcer à commettre toujours plus d'erreur, pour qu'il se laisse emporter par l'émotion et non pas la réflexion. Les vampires n'avaient jamais eut l'intention de s'en prendre à lui, il suffisait de patienter et de voir Geralt mourir petit à petit... Telle une bougie lentement consumé par les flammes.

Dietrich avait confié une mission à son disciple et celle ci était un échec total, se retrouvant avec un mort, un traitre défunt, un chasseur n'ayant pas respecté les règles de l'Ordre et un Geralt brisé... Un disciple devenu l'ombre de lui même, inutile, une lame émoussé et de moindre qualité !

Un souvenir lui revint alors, du temps où il était encore sous la formation du maître de l'Ordre en compagnie de Ombre :


"N'oublie jamais Geralt... La plus grande force de nos adversaires n'est pas leur vitesse, leur force, ni même leur immortalité... Non... La force des vampires résident dans ce pouvoir qu'ils ont de manipuler nos peurs. L'homme à toujours eut peur... Cette peur doit devenir non pas une faiblesse, mais une force. Tu dois maîtriser ce pouvoir... Et alors, ces vampires se vantant d'avoir déjoué la mort elle même... Deviendrons terrifiés et faible face à toi."

La peur... Le loup blanc s'était laissé submergé par elle. Agabius se dévoilant comme son pire cauchemar, le chasseur de monstre étant devenu sa proie... Ces visions... Ces mots... Ces cauchemars... Ces morts le hantant... Etait le résultat de son échec et de sa médiocrité.
Combien de fois les fils de Agabius lui avait filé entre les doigts ?! Il aurait pu s'en débarrasser, mais avait préféré négocier avec ces choses, trop terrifier pour les détruire alors que depuis toujours il en avait eut le pouvoir... Geralt à cet instant se dégoutait, prenant conscience de tout ce qu'il avait fais, de ce qu'il était...

Et c'est alors, face à ces terribles révélations, que Dietrich attendit sa réponse, ainsi que le conseil tout entier.


"Vous..." Il chercha ces mots, mais savait pertinemment au fond de lui qu'il n'y avait rien à répondre à cela. La vérité pouvait être une chose blessante, mais on ne pouvait la nier éternellement."Ce Geralt que vous décrivez maître... N'est en effet pas l'homme qui se présente devant vous... Celui qui se trouve devant vous... N'est rien de plus que son ombre, pas même le quart de celui qui fut sous votre tutelle. Vous avez raison, mon arrogance... M'a mené à ma destruction."

Il se laissa alors tomber les deux genoux à terre, la gorge noué et les mains serrées et tremblantes.

"Cette maîtrise que vous m'aviez enseigné, je l'ai oublié... Absorbé par ma propre personne, j'ai trébuché et failli, j'ai été négligeant, dangereux pour moi même, mais aussi pour l'Ordre... Absorbé par la peur, terrifié tel un enfant sans défense, incapable d'appliquer vos enseignements, en oubliant même nos règles, celle de notre credo..."

Il s'arrêta alors de trembler, relevant le regard et plongeant ces yeux dans ceux de Dietrich, tandis que tous l'observèrent en silence.

"Il est trop tard pour réparer mes erreurs, les reconnaître ne suffira pas non plus. Je ne demande pas le pardon, celui ci ne s'achète pas mais ce gagne. Peut être est il déjà trop tard pour moi. Je m'affiche devant vous, recevant votre cruel mais nécessaire déception...

L'homme que vous avez décrit mon maître, celui surnommé le loup blanc... Est encore ici quelque part"
Il désigna du doigt son cœur.

"Que le conseil prenne acte de mes mots : Donnez moi...Non... Laissez moi vous prouvez que j'ai le droit à une seconde chance. Celle ci sont rares et ne sont normalement jamais donné mais... L'Ordre est toute ma vie, mon foyer, ma famille"Il désigna du regard Dietrich sur ces mots mais aussi tous les membres du conseil.

Laissant un léger silence, il posa un genou au sol, baissant la tête, comme pour remontrer cette fidélité qu'il avait jadis jurer d'honorer lors de son passage au rang d'initié.

"Que le conseil pardonne mes mots, mes actes, ma médiocrité, mon insolence, qu'il me punisse comme il le voudra, j'accepterai tout ce qu'il faudra pour ne récupérer ne serait ce qu'un dixième de la valeur et la confiance que vous aviez pu m'accorder."

Et il termina sur ces dernières paroles, ayant comprit que quoique l'on décide pour lui, jamais il ne pourrait le faire seul.

"Et c'est Geralt... Le loup blanc... Qui se tient désormais devant vous et qui vous demande de m'aidez mes frères, car seul jamais je ne pourrai y arriver"
Modifié en dernier par [MJ] Kriegsherr le 18 avr. 2018, 15:47, modifié 1 fois.
Raison : +6 xps
Geralt, Chevalier renégat de l'Ordre du corbeau

For 12 | End 12 | Hab 14 (*+1) | Cha 8 (*+2) | Int 12 | Ini 14 | Att 14 | Par 14 | Tir 14 (*+1) | FOI 11 | NA 3 | PV 95/95
Fiche : http://warforum-jdr.com/wiki-v2/doku.ph ... che_geralt
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