[Ludwig Staüss] Une paix troublée

Le Stirland a la réputation d'être une province pauvre, arriériée et rustique, aussi ses soldats portent-ils souvent un équipement de fortune. Ses archers sont néanmoins réputés dans tout l'Empire pour leur adresse. Le Graf Albérich Haupt-Anderssen, issue d'une famille vieille de quatre cent ans, règne sur le Grand Comté depuis Wurtbad, la Ville du Vin.

Modérateur : Equipe MJ

Avatar du membre
[MJ] Wargut
PJ
Messages : 266
Profil : FOR / END / HAB / CHAR / INT / INI / ATT / PAR / PV (bonus inclus)
Autres comptes : Tymord ; Ilsa ; Touque Ridebaie

Re: [Ludwig Staüss] Une paix troublée

Message par [MJ] Wargut »

  • L’elfe désigna le sous-bois, mais Ludwig Staüss ne vit rien. Il haussa les épaules et les sourcils, et l’elfe secoua légèrement la tête d’un air dédaigneux avant de lui faire signe de la suivre.

    Ils parcoururent une trentaine de mètres dans les fougères pour arriver à un vénérable chêne au tronc torturé où l’elfe fit halte. L’elfe et Ludwig restèrent quelques minutes sans rien dire, avant que l’ancienne prisonnière abaissa le capuchon de sa cape sur sa tête, dissimulant presque entièrement son visage dans l’ombre à l’exception de ses yeux brillants.

    Quelques instants plus tard, de la neige fondue commença à tomber en averse glaciale. L’eau glissait sur le capuchon de l’elfe comme de l’huile, et Ludwig se serra dans son manteau. Il crut percevoir un peu de moquerie dans les yeux de l’elfe.

    La femme pointa le doigt vers lui, puis vers le sol. Elle lui indiquait de rester là. Elle répéta son geste plusieurs fois et l’instant d’après, elle était partie, se fondant dans les arbres comme une ombre. Il ne lui fallut que quelques secondes pour disparaître tout à fait.

    Cette forêt dense était pleine de hors-la-loi et d’assassins. Certains affirmaient même qu’ils y avaient aperçu d’énormes créatures aux têtes bestiales et cornues, marchant comme des hommes, mais aux pieds dotés de sabots fendus. Dans les histoires qu’on lui racontait quand Ludwig n’était qu’un enfant, cette forêt était hantée par les ombres des criminels qu’on avait pendus à l’orée des bois, et elles marchaient au milieu des arbres à la nuit tombée, cherchant les vivants. Il sentit remonter en lui toutes les terreurs de l’enfance quand sa mère lui racontait ce genre d’histoire.

    Si Ludwig mourrait ici, personne ne le pleurerait… plus maintenant, en tout cas.

    Il s’accroupit près du chêne tordu, s’efforçant de s’abriter du vent et de l’incessante pluie glacée. Le paysan fourra ses mains dans les manches de son manteau pour les réchauffer et réalisa qu’il serait perdu si l’elfe venait à disparaître.

    • Test d‘endurance:
      Obt.: 18 > raté
      Comment s’était-il retrouvé dans une telle situation ? Ses jambes étaient raides et douloureuses, et il s’assit sur une racine tordue sans se soucier de la boue. Ludwig s’appuya contre l’arbre et serra ses genoux dans ses bras. Malgré le vent, la neige fondue qui cinglait l’arbre et la position dans laquelle il se trouvait, il s’endormit en quelques instants…

Avatar du membre
Ludwig Staüss
PJ
Messages : 14
Profil : For 9 | End 10 | Hab 8 | Cha 9 | Int 9 | Ini 8 | Att 8 | Par 8 | Tir 8 | NA 1 | PV 65/65

Re: [Ludwig Staüss] Une paix troublée

Message par Ludwig Staüss »

L'elfe répondit enfin à une de ses questions depuis le début de leur escapade et Ludwig eut enfin la confirmation que si elle devait le comprendre un minimum, elle ne pouvait ou ne voulait pas parler sa langue. Malheureusement pour lui, le stirlander ne devait pas avoir la même vue que la créature à ses côtés car tout ce qu'il voyait dans la direction que pointait la femme c'était des arbres à perte de vue, tous aussi banals que leur voisins. Le paysan fronça les sourcils devant un nouveau signe de sa faiblesse par rapport à sa compagne temporaire et haussa les épaules pour lui indiquer qu'il ne trouvait rien de bien spécial. Pour au moins la centième fois, l'elfe secoua la tête d'un air dédaigneux pour bien lui montrer sa supériorité à tous les niveaux et pour maintenant la cinquantième fois l'ancien villageois regrettait légèrement de lui avoir sauvé la vie.

"Oui oui j'arrive. Que puis-je faire d'autre de toute manière..."

L'être de légende lui avait fait signe de la suivre et Ludwig obéit sans grand enthousiasme tout simplement conscient que si il la perdait, il mourrait de faim, de froid ou entre les griffes d'animaux sauvages très vite. Ils firent à peine une trentaine de mètres pour atteindre un vieux chêne d'au moins quelques centaines d'années au tronc tellement biscornu que l'on pouvait se demander comment il pouvait être dans un tel état. Supposant que cela devait être ce que sa compagne de voyage avait voulu lui montrer il y a peu le survivant du massacre se demanda ce que l'arbre pouvait avoir de spécial. Les deux fugitifs restèrent sans rien dire et immobiles, l'un à écouter les bruits alentours et l'autre personne ne pouvait vraiment deviner ce qu'elle pensait ou préparait. Finalement l'elfe rabattit sa capuche sur sa tête en dissimulant quasiment son visage dont on ne voyait plus que les yeux qui brillait d'une lueur étrange mais moins terrifiante que le bleu des morts vivants.

"Il va pleuvoir?"

La pluie était une des explications possibles du fait que l'être sorti d'un conte veuille se couvrir la tête mais à l'instant aucune précipitation ne vint troubler le ciel et Ludwig espéra de tout cœur que cela continue ainsi. Étant parti assez précipitamment de chez lui le jeune homme n'avait pas d'affaire de rechange et ceux qu'il portait n'étant pas fait pour protéger de l'eau si le temps tournait à la pluie.

"J'aurais encore préféré la pluie..."


Faute de pluie, ce fut de la neige fondue qui tomba du ciel en une averse glacée que Ludwig contra du mieux qu'il put en s'emmitouflant dans son manteau tandis qu'il était persuadé que l'elfe se moquait de sa futile tentative d'échapper aux précipitations. Alors que le stirlander allait se réfugier sous l'arbre pour diminuer la quantité d'eau qu'il recevait sa compagne de voyage lui fit plusieurs fois un geste qui était on ne peu plus clair: rester où il était. L'éleveur n'en avait pas vraiment envie mais il eut à peine le temps d'ouvrir la bouche que la femme était partie dans la forêt, se fondant parmi les arbres telle une créature des bois. Maintenant qu'il était seul et perdu dans les profondeurs de la Grande Forêt l'ancien villageois commença légèrement à paniquer et se précipita sous le vieux chêne qui offrait un abri acceptable.

"Si je survis aux hommes bêtes, aux animaux sauvages, au froid et aux brigands... Je promets de faire une grosse offrande à Taal dés que je le peux."

De ce que Ludwig savait de la forêt se résumait aux histoires que lui racontait sa mère quand il était plus petit et aux rumeurs des villageois et des rares personnes de passage. La forêt serait emplie de coupe-jarrets sanguinaires près à tout pour une petite bourse ou une rançon. Les pires n'étaient pas eux: des créatures hautes comme un homme et demi aux têtes animales bipèdes mais avec des sabots à la place des pieds. S'ajoutait à cela les ombres revanchardes des criminels pendus à la frontière de la forêt et qui cherchaient désormais à emporter les vivants. Le stirlander frissonna en repensant à tout cela et il se mit à tendre l'oreille ainsi qu'à jeter des coups d’œil apeurés prêt à détaler au moindre bruit. Le jeune homme s'était accroupi sous l'arbre mais sa position était inconfortable si bien qu'il se positionna sur une branche tordue et boueuse. Bien assis le paysan entoura ses jambes de ses bras et toute la fatigue accumulée au cour des derniers jours eut raison de lui le plongeant dans un sommeil sans rêve.
Modifié en dernier par [MJ] Wargut le 22 juil. 2011, 10:39, modifié 1 fois.
Raison : 6 xp / Total d'xp: 61
Ludwig Staüss, Voie du mysticisme de campagne
Profil: For 9 | End 10 | Hab 8 | Cha 9 | Int 9 | Ini 8 | Att 8 | Par 8 | Tir 8 | NA 1 | PV 65/65
Lien Fiche personnage: mon personnage

Viens par ici mon petit, je ne te ferais aucun mal...

Avatar du membre
[MJ] Wargut
PJ
Messages : 266
Profil : FOR / END / HAB / CHAR / INT / INI / ATT / PAR / PV (bonus inclus)
Autres comptes : Tymord ; Ilsa ; Touque Ridebaie

Re: [Ludwig Staüss] Une paix troublée

Message par [MJ] Wargut »

  • Tu peux acquérir 1 PC en END et/ou en ATT et/ou en PV pour la modique somme de 25 xp’s le PC. (Pour avoir réussi à s’échapper de ton ancien village sans trop de difficultés + ce repos bien mérité) :wink:
    Ludwig Staüss fut réveillé par le délicieux parfum de la viande rôtie. Le vent et la pluie s’étaient arrêtés et la nuit tombait.

    Il s’assit. Il avait mal partout à cause de la position inconfortable dans laquelle il s’était endormi. Le paysan se leva et s’étendit, relaxant ses muscles froids et crispés. Il vit l’elfe au-dessus d’une petite fosse creusée dans la terre où elle avait fait un feu qui n’émettait pas de fumée. Elle cuisinait deux objets verts et d’aspect sphérique, mais dont l’odeur était divine.

    Après les avoir fait rouler hors du feu, la femme elfe les disposa habillement sur une paire de pierres plates où étaient déposés des petits bâtons.

    Elle lui fit signe de s’approcher, tout en déposant une des pierres en face d’elle, pour que Ludwig vienne se nourrir près du petit feu à la lueur rassurante…

Avatar du membre
Ludwig Staüss
PJ
Messages : 14
Profil : For 9 | End 10 | Hab 8 | Cha 9 | Int 9 | Ini 8 | Att 8 | Par 8 | Tir 8 | NA 1 | PV 65/65

Re: [Ludwig Staüss] Une paix troublée

Message par Ludwig Staüss »

Je vais donc utiliser 50 XP pour augmenter d'un point l'endurance et les points de vie s'il te plait.
Ludwig se trouvant déjà proche de son réveil n'eut aucun mal à sortir de son sommeil aidé par l'odeur très alléchante de la viande rôtie juste comme il le fallait. Le paysan se morigéna intérieurement de s'être endormi malgré la pluie, le vent, le froid et la possibilité d'être mangé, dépouillé ou assassiné bien que le fait d'être éveillé ne l'empêcherait probablement pas de finir aussi mort que sa mère. Le jeune homme avait mal à toutes ses articulations comme les anciens et il pesta contre l'arbre et lui-même qu'il rendait responsables de son mauvais positionnement, malgré tout il réussit à s'asseoir avec lenteur et sans avoir tiré plusieurs grimaces.

"La nuit tombe..."

Remarque tout à fait pertinente mais étant dénuée de tout intérêt informatif ce qui n'était après tout pas son but premier. Après avoir pensé à voix haute le stirlander se décida à se lever en offrant à qui le regardait, personne donc, de nouvelles grimaces de douleur. Enfin debout le survivant prit un temps pour étirer et détendre ses muscles froids et aussi crispé qu'une pucelle avant qu'elle ne le soit plus. Ceci fait l'éleveur se sentait un peu mieux et regarda aux alentours afin de déterminer d'où venait l'odeur qui l'avait éveillé, il fut perplexe et surpris de découvrir l'elfe qui l'avait abandonné avant qu'il tombe de sommeil. Le pauvre humain ne comprenait pas ce qui avait bien pu pousser la belle et mystérieuse créature à partir et à revenir ensuite alors qu'il aurait bien pu mourir entre temps. Pour lui la pitié et le remord étaient exclus d'avance et le jeune homme se demandait quelle utilité elle pouvait bien lui avoir trouvé.


*Elle ne m'a pas tué pour le moment et je suis plus en sécurité avec elle dans cette forêt alors courage.*

Ce fut sur cet auto-encouragement qu'il s'approcha de sa compagne de voyage étrange afin de découvrir plus en détail ce qu'elle pouvait bien cuisiner avec une odeur quasiment divine. L'éleveur sans animaux retint à peine un hoquet de surprise devant deux objets complètement inconnus ressemblant plus ou moins à des boules qui cuisaient sur un feu qui n'émettait aucune fumée. Pour Ludwig il y avait rarement fumée sans feu mais encore moins feu sans fumée ce qui semblait pourtant bien être le cas ce qui le mena à penser que l'elfe devait être magicienne en plus d'être une archère et une combattante au corps à corps accomplie. Sentant en lui qu'il ne serait plus étonné de quoi que ce soit avant un temps relativement important, il s’essaya en face de la femme et commença à parler sans attendre aucune réponse.


"Bien que l'apparence soit étrange votre repas à l'air délicieux. Pour ce qui est de la suite du voyage j'aimerais bien savoir où vous nous menez car je vois bien que je vous gêne. Pourquoi pas me laisser près d'un village ou une ville impériale?"

Le stirlander savait que l'ancienne prisonnière le comprenait un minimum et il espérait de tout cœur que son scénario idéal se réaliserait car si il était en sécurité avec l'elfe, il ne savait toujours pas ce qu'elle faisait près de son village et où elle se rendait désormais.
Modifié en dernier par [MJ] Wargut le 27 juil. 2011, 17:05, modifié 1 fois.
Raison : 5 xp / Total d'xp: 16 (achat de deux améliorations)
Ludwig Staüss, Voie du mysticisme de campagne
Profil: For 9 | End 10 | Hab 8 | Cha 9 | Int 9 | Ini 8 | Att 8 | Par 8 | Tir 8 | NA 1 | PV 65/65
Lien Fiche personnage: mon personnage

Viens par ici mon petit, je ne te ferais aucun mal...

Avatar du membre
[MJ] Wargut
PJ
Messages : 266
Profil : FOR / END / HAB / CHAR / INT / INI / ATT / PAR / PV (bonus inclus)
Autres comptes : Tymord ; Ilsa ; Touque Ridebaie

Re: [Ludwig Staüss] Une paix troublée

Message par [MJ] Wargut »

  • Fiche MAJ ! Modifie ta signature :wink:
    Ludwig Staüss s’installa sur un arbre abattu et regarda son repas, intrigué. Jetant des regards curieux de l’autre côté des braises, Ludwig vit l’elfe ouvrir d’une main experte la chose verte à l’aide de son bâton.

    Le paysan se rendit compte que la boule verte était un ensemble de feuilles soigneusement entrelacées pour former un récipient sphérique. La simplicité et l’habilité qu’il avait fallu pour le confectionner le rendaient magnifique. Ludwig l’ouvrit avec une main et un bâton, s’efforçant d’imiter les mouvements habiles de l’elfe, et un nuage de vapeur monta de son dîner. Il porta à ses narines l’odeur d’un lapin et de toutes sortes d’herbes, dont beaucoup qu’il ne reconnaissait pas.

    Son estomac se manifesta de façon sonore. L’elfe piochait délicatement dans son repas en l’observant. Ludwig goûta un morceau de lapin. Il était exquis et il sourit timidement à l’elfe avant d’avaler goulûment son repas. Le regard de l’elfe était froid.

    En se léchant les doigts après avoir dévoré son lapin, il regarda l’elfe de l’autre côté des braises rougeoyantes. Ses cheveux longs et noirs étaient tirés en arrière et rassemblés en queue-de-cheval, et elle avait un petit tatouage noir sur la joue. C’était un étrange symbole aux lignes courbes et aux fioritures élégantes et fluides. Il était splendide et Ludwig se demanda ce qu’il signifiait.

    L’elfe mangeait lentement, picorant avec soin les morceaux de ses longs doigts pâles qui lui rappelaient curieusement des pattes d’araignées: délicats, mesurés dans leurs mouvements et dissimulant une dangereuse force.

    "Pour ce qui est de la suite du voyage j'aimerais bien savoir où vous nous menez car je vois bien que je vous gêne. Pourquoi pas me laisser près d'un village ou une ville impériale?"

    L’elfe haussa les épaules et se leva pour contourner le feu de camp et s’approcher de lui. La prisonnière, qui était d’une beauté inhumaine, s’accroupit devant lui et se tapota la poitrine:

    ImageCynath Lathalos:Cynath Lathalos ath Laralemenos lo Nagarythe, souffla-t-elle d‘une voix aux intonations précises, découpant et prononçant rapidement les mots.
    Ludwig Staüss la fixait avec des yeux ronds. Il n’avait rien compris à ce qu’elle venait de dire, et son expression l’affirmait avec éloquence. L’elfe cligna des yeux, faisant fondre de bonheur le paysan par la même occasion, et parla plus lentement en se montrant du doigt.
    ImageCynath :Cynath, dit-elle avant de lui tourner le dos..
    Le tatouage n'est pas apparu pendant qu'elle est partie dans la forêt... c'est juste que tu viens de le découvrir que maintenant :wink:

Avatar du membre
Ludwig Staüss
PJ
Messages : 14
Profil : For 9 | End 10 | Hab 8 | Cha 9 | Int 9 | Ini 8 | Att 8 | Par 8 | Tir 8 | NA 1 | PV 65/65

Re: [Ludwig Staüss] Une paix troublée

Message par Ludwig Staüss »

Installé un peu près confortablement sur un tronc d'arbre, Ludwig s'attarda un peu plus sur le repas que l'elfe avait préparé afin de définir la chose qui à l'odeur devait être plus que mangeable. Devinant que le meilleur moyen de connaitre ce que c'était et comment le manger était d'observer sa préparatrice, le paysan jeta un regard curieux vers la demoiselle qui ouvrait la boule à l'aide de son bâton. Le villageois fut étonné de découvrir que la chose étrange était en fait qu'un contenant fait de feuilles soigneusement assemblées avec une perfection frôlant l’irréel à la fois plus simple mais plus raffiné que toutes les écuelles ou plats humains. Malgré sa faim le stirlander n'avait pas vraiment envie d'ouvrir la boule de feuilles mais son estomac lui rappela d'une manière bruyante que ne pas manger ne serait pas vraiment une bonne idée.

La compagne de voyage plus ou moins volontaire du paysan avait ouvert sa boule sans aucune cérémonie mais avec des gestes témoins d'une grande habilité et d'une certaine habitude à l'aide d'un bâton. En ramassant un dans le même but non loin de lui Ludwig se mit ensuite à tenter d'ouvrir le petit paquet avec la même dextérité que l'elfe ce qui fut un léger échec. En effet si le contenu ne s'était pas retrouvé sur le sol il abima tout de même une partie des feuilles relativement fragile tout de même. Un fumet odorant et tout à fait divin s'échappa du morceau de lapin qui était enfermé dans sa prison naturelle, envoutant complètement le jeune homme. Un mélange subtil de plante dont l'agriculteur ignorait la provenance transformait l'odeur de la viande en quelque chose digne d'un repas de roi.

L'estomac de Ludwig se manifesta une nouvelle fois de manière sonore alors que l'elfe picorait délicatement son repas comme si elle mangeait ce genre de délice culinaire chaque jour. Pour le moment c'était juste un régal pour les yeux et les narines étant donné que le jeune homme n'avait toujours pas gouté à son repas. Il remédia très vite à cela en portant un petit morceau à sa bouche sans se soucier d'un éventuel poison puisque de toute manière sinon, il mourrait de faim. Le lapin était exquis comme le paysan s'y attendait et il ne tarda pas à le dévorer sans aucune retenue mais tout de même avec un minimum de propreté. La jeune femme en face de l'humain le regardait froidement mais il avait l'habitude désormais de voir toujours sa compagne de voyage aussi peu encline à la sympathie.


"Ce repas était délicieux, merci."

Malgré que la créature de légende semblait peu en avoir à faire du cas de Ludwig, si on exceptait qu'elle le nourrissait et le laissait la suivre, il s'efforçait de se montrer le plus poli et ouvert possible. En y réfléchissant bien cela lui rappelait un peu un animal de compagnie voulant obtenir des caresses de son maitre à la différence que le paysan souhaitait juste un peu de reconnaissance et d'information sur la demoiselle. Se léchant les doigts afin que rien ne soit gaspillé l'éleveur orphelin d'animaux regarda plus en détail encore la femme en face de lui: sur son visage à la beauté indéfinissable, plus précisément sur la joue, se trouvait un petit et beau tatouage noir que le stirlander n'avait pas remarqué et dont il ignorait l'histoire de sa présence. Alors qu'il avait terminé son repas depuis un moment, la femme continuait de manger avec parcimonie en utilisant ses longs doigts semblables à ceux d'une araignées, fins mais cachant une force au dessus des apparences.

Quand Ludwig posa sa question, l'ancienne prisonnière leva les épaules laissant un doute dans l'esprit du jeune homme sur l'appréciation qu'elle en avait. Puis sous le regard surpris du villageois sa compagne se leva pour s'approcher de lui, ce qui le rendit immobile, tremblotant et perplexe. Plus près que jamais de la jeune femme, il l'admirait comme si elle était la réincarnation de Shallya en personne bien que son comportement ne soit pas vraiment semblable. Elle s'accroupit ensuite, le dominant légèrement dans la position mais l'éleveur connaissait le gouffre qui les séparaient tout deux bien qu'il espérait bien le combler un peu au fil de sa vie. L'elfe déblatéra ensuite une suite de mots incompréhensibles bien que surement prononcés à la perfection qui laissèrent le pauvre hère pantois, le fait qu'elle s'était tapotée la poitrine lui faisait penser qu'elle parlait d'elle d'une certaine manière.

Ludwig souri bêtement devant l'elfe qui cligna soudainement des yeux ce qui la rendait aussi mignonne un instant en plus d'être belle mais elle retrouva trop vite son masque de froideur selon le paysan. La jeune femme se montra du doigt en répétant un seul mot court et la lumière de la compréhension illumina l'esprit de l'éleveur qui eut enfin la satisfaction d'avoir une information sur sa compagne de voyage: elle se nommait Cynath. Ses capacités d'analyses n'étant pas tout à fait atrophiées, il devina que le charabia précédent devait peut être contenir un nom de famille à particule ou un court avec une ville ou une région comme certains nobles.

"Heureux de vous connaitre Cynath. Même si cela ne répond pas à ma question c'est déjà un bon début."

Et l'humain espérait bien obtenir d'autres informations en continuant à respecter les consignes de sa partenaire de voyage improvisée et en étant le plus discret possible.
Modifié en dernier par [MJ] Wargut le 02 août 2011, 19:53, modifié 1 fois.
Raison : 6 xp / Total d'xp: 22
Ludwig Staüss, Voie du mysticisme de campagne
Profil: For 9 | End 10 | Hab 8 | Cha 9 | Int 9 | Ini 8 | Att 8 | Par 8 | Tir 8 | NA 1 | PV 65/65
Lien Fiche personnage: mon personnage

Viens par ici mon petit, je ne te ferais aucun mal...

Avatar du membre
[MJ] Wargut
PJ
Messages : 266
Profil : FOR / END / HAB / CHAR / INT / INI / ATT / PAR / PV (bonus inclus)
Autres comptes : Tymord ; Ilsa ; Touque Ridebaie

Re: [Ludwig Staüss] Une paix troublée

Message par [MJ] Wargut »

  • La façon que Ludwig avait de prononcer le nom de Cynath était un peu différente de l’elfe, mais au moins il connaissait son nom.
    C’était un début.

    L’elfe se leva et s’étendit comme un chat, relaxant ses muscles froids et crispés. La belle inconnue jeta de la terre sur le feu, afin de l’éteindre, et indiqua à Ludwig, d’un geste de la main, qu’il était l’heure de s’enfoncer dans cette forêt.

    Cynath s’agenouilla dans le sous-bois. Elle posa une main à terre, lisant les signes avec minutie et précision. Même pour un homme des bois expérimenté, il n’y avait rien à voir, mais pour l’elfe, le sol était comme un livre ouvert et elle semblait capable d’en déchiffrer le récit sans le moindre effort.

    Ludwig Staüss observa, lui aussi, les empreintes et remarqua que ceux qui avaient laissé cette piste n’étaient pas dénués de talent. Aucun humain ne pouvait traverser les bois en laissant si peu de traces. Ce n’étaient pas des traces humains, il en était certain. Elles n’appartenaient pas non plus à l’une de ces immondes créatures qui existaient dans les sombres et menaçantes forêts qu’on trouvait partout dans l’Empire.

    Faisant signe à Ludwig de se hâter, Cynath commença à courir à petite allure entre les arbres. Vive et silencieuse, elle sautait par-dessus les souches et esquivait les branches basses, ne laissant aucune trace de son passage. Des décennies auparavant, elle avait maitrisé cet art et aujourd’hui, ses pas légers ne cassaient pas la moindre tige d’herbe. Personne n’aurait pu suivre sa trace.

    On ne pouvait toutefois pas en dire autant de Ludwig. Il avançait à grand bruit derrière elle et elle devait souvent faire halte pour s’assurer de ne pas le perdre en chemin. Elle secoua légèrement la tête en entendant le tintamarre qu’il produisait, les brindilles et les branches craquant sous ses pas lourdauds. Elle jeta un regard noir par-dessus son épaule, l’irritation et l’impatience étincelant dans ses yeux.

    Cynath avança ainsi pendant trois heures, laissant peu de temps à Ludwig pour reprendre son souffle. Le jeune homme pouvait percevoir le sentiment d’urgence que l’elfe éprouvait. Quelque chose de dramatique était sûrement en train de se passer…

    Le femme elfe gravit comme un spectre un escarpement rocheux en rasant le sol. Près du sommet, elle tomba à plat ventre et rampa jusqu’au bord. Elle prit soin de rester dissimulée parmi les fougères humides et d’éviter de les agiter, ce qui aurait révélé sa position.

    Se trouvant toujours en contrebas, Ludwig sentit que Cynath venait de retenir un cri de stupeur et découvrant ce qui se trouvait en contrebas…

Avatar du membre
Ludwig Staüss
PJ
Messages : 14
Profil : For 9 | End 10 | Hab 8 | Cha 9 | Int 9 | Ini 8 | Att 8 | Par 8 | Tir 8 | NA 1 | PV 65/65

Re: [Ludwig Staüss] Une paix troublée

Message par Ludwig Staüss »

Ludwig se rendait bien compte que sa prononciation d'un nom elfique lui posait quelque problème, la sonorité était bien moins agréable aux oreilles et le paysan se promit de l'utiliser qu'avec parcimonie. Connaitre le nom de sa compagne de voyage avait été une étape importante dans leur étrange ballade, si on pouvait vraiment appelé ça ainsi, car l'éleveur était passé de l'ignorance totale au sujet de l'elfe à un petit quelque chose qui pouvait augurer des jours meilleurs dans leur relation si particulière. Le jeune homme espérait bien que ce nom ne soit qu'une étape et non une finalité en ce qui concernait sa connaissance de l'identité de la jeune femme.

*Enfin jeune femme... En apparence en tout cas.*

Cette dernière interrompit la réflexion de l'éleveur de mouton en se levant, attirant ainsi le regard de son infortuné compagnon de route, puis en s'étendant tel un félin pour probablement défroisser un minimum ses muscles après leur arrêt repas. Ludwig ne manqua pas de remarquer une fois encore à quelle point elle pouvait être belle bien que différente de toutes les humaines qu'il avait pu rencontrer ou qu'il rencontrerait. Le stirlander se reprit finalement tandis que l'elfe pris une poignée de terre et la jeta sur le feu ce qui eut pour effet de l'éteindre, sonnant ainsi le glas d'un moment de repos agréable. Le paysan était déjà levé quand l'ancienne prisonnière lui indiqua d'un geste de la main qu'il fallait encore se mouvoir dans la forêt pour se rendre à une destination inconnue, du moins du jeune homme.


*Promenons-nous dans les bois...*

Tant que les hommes-bêtes, les brigands, les animaux sauvages et d'autres horreurs n'y étaient pas, Ludwig ne risquait pas grand chose et puis il avait une garde du corps qu'il imaginait d'une efficacité redoutable. Cette dernière par ailleurs s'était mise à genoux et semblait analyser le sol, du moins c'était ce que croyait le pauvre homme en voyant Cynath poser une main à terre et regarder le sol comme si elle pouvait lire ce qui s'était passé dans ce coin de la forêt aussi bien que si cela était consigné dans un registre. Ne pouvant pas décemment rester à ne rien faire en attendant que sa compagne de voyage se décide à reprendre la route, l'agriculteur regarda au sol lui aussi. S'il ne pouvait pas faire une description précise de la ou les personnes étant passées par le même endroit que leur étrange couple, il devinait tout de même qu'elles devaient être douées, probablement ni humaines, ni bête horribles. En fait les traces laissées sur le sol lui faisait plutôt pensé à d'autres elfes.

*oui j'arrive...*

Avancer aussi vite que Cynath tout en faisant aussi peu de bruit était impossible pour Ludwig, même en y mettant toute sa bonne volonté il sentait qu'il était comme un minotaure dans un magasin d'argenterie. Non contente de se faufiler et de sauter les obstacles avec grâce, fluidité et discrétion l'elfe ne laissait en plus absolument aucune trace qui aurait pu être suivie par un quelconque pisteur. Au contraire n'importe quelle personne, pour peu qu'elle ne soit pas aveugle et sourde, aurait pu entendre le tintamarre que faisait le stirlander et voir les traces qu'il laissait derrière lui. Ce dernier d'ailleurs, non content de laisser des traces ou faire du bruit, avançait en plus bien moins vite que sa compagne de route qui se devait de s'arrêter afin que le paysan ne se perde pas dans la forêt. Très souvent elle jetait un coup d’œil sur l'humain et on pouvait lire pleins de choses négatives dans son regard noir.

*Je n'ai pas vécu un siècle dans la forêt moi...*

D'après les légendes les créatures comme celle qui l'accompagnait pouvait vivre un certain nombre d'années et vu comme elle était douée dans de nombreux domaines, Ludwig ne doutait pas une seconde que cela soit vrai. Pendant un temps interminable ils coururent, enfin Cynath courrait et le jeune homme faisait ce qu'il pouvait, ne laissant que peu de répit à ce dernier qui commençait sérieusement à fatiguer. L'éleveur de moutons devina plus ou moins que l'ancienne prisonnière était quelque peu pressée et il se contentait donc de suivre sans se plaindre, ce qui aurait de toute manière était contre productif.


*Ça ne sent pas bon tout ça je vous le dis.*

Du moins Ludwig se le disait à lui-même ce qui n'était pas si mal étant donné que personne pouvait l'écouter dans les profondeurs des bois. Finalement ils arrivèrent au pas de course devant un escarpement rocheux que la jeune femme gravit sans aucune difficulté sous le regard ébahi du paysan avant de se jeter à terre et ramper jusqu'à un probable bord opposé. Profitant de ce court répit pour souffler un moment, il se décida finalement à jeter un coup d’œil en hauteur et dut se concentrer pour voir sa compagne involontaire de voyage. Celle-ci s'était cachée au milieu de fougères encore humide sans que ceux-ci bougent d'un poil, probablement pour éviter de se faire remarquer.

"Là ça sent vraiment très mauvais..."

Ludwig avait senti que Cynath venait de retenir un cri de stupeur et cela ne le plaisait vraiment pas du tout ce pourquoi il s'était permis de chuchoter. Étant données les capacités de l'elfe, ce qui la stupéfiait devait être vraiment exceptionnel et pas dans le bon sens du terme. Ne sachant pas vraiment comment attirer l'attention de la guetteuse sans compromettre leur relative sécurité, le pauvre hère se contenta de se concentrer sur les sons alentours tout en se préparant au pire.
Ludwig Staüss, Voie du mysticisme de campagne
Profil: For 9 | End 10 | Hab 8 | Cha 9 | Int 9 | Ini 8 | Att 8 | Par 8 | Tir 8 | NA 1 | PV 65/65
Lien Fiche personnage: mon personnage

Viens par ici mon petit, je ne te ferais aucun mal...

Répondre

Retourner vers « Stirland »