Bonjour monsieur le maire...

Le Stirland a la réputation d'être une province pauvre, arriériée et rustique, aussi ses soldats portent-ils souvent un équipement de fortune. Ses archers sont néanmoins réputés dans tout l'Empire pour leur adresse. Le Graf Albérich Haupt-Anderssen, issue d'une famille vieille de quatre cent ans, règne sur le Grand Comté depuis Wurtbad, la Ville du Vin.

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Re: Bonjour monsieur le maire...

Message par xanatos »

Nous arrivions à la taverne. Il me paya une bière sans soucis. Mon spectacle avait vraiment servi ! Puis il recommença à me parler de ceux qu'ils appelaient les "pauvres hères". Il avait l'air sincère en les plaignant. Je n'avais que rarement vu des gens s'intéresser au sort des pauvres humains. Souvent, on ne s'en souciait pas. Ils sont pauvres, ils sont pauvres et puis c'est tout...

Je te propose de rouler ce vil despote. En m'aidant à m'introduire chez lui tu aiderais tous ces gens qui meurent de faim à prendre leurs revanche... et aussi à vivre libre...

A cette phrase, j'eus comme un doute. Et beaucoup de questions aux lèvres...

Déjà, il faudrait que j'y rentre... Je ne suis qu'un jongleur. Il faudrait que tu m'explique, pourquoi, moi, j'arriverais à rentrer, et à te faire rentrer. Bref, oublions ça et venons en au second point. Imaginons que je t'introduise dans cette immense baraque. En quoi le fait que tu sois à l'intérieur aidera la population...? Présenté comme tu me le présente, j'ai l'impression que tu veux cambrioler le maire, chose dont je ne me risquerais pas seul... Puis tu veux jouer à redistribuer les richesses ? Je ne comprend pas ton plan jeune halfening...

Je ne savais pas trop ce qu'il avait derrière la tête, qu'il avait surement un peu trop dans les nuages...
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Re: Bonjour monsieur le maire...

Message par [MJ] The Puppet Master »

Erwynon reste un instant interdit par la réplique de Xanatos. Visiblement, il n'a pas réussi à convaincre le jongleur de lui venir en aide.

Oui, tu as raison... Laissons les choses comme elles sont. Nous n'avons rien à voir avec ce qui se passe ici. Que ces pauvres gens se débrouillent seuls, ma bourse est remplie c'est tout ce qui m'importe. Et toi tu aimes à jongler pour le plaisir du petit peuple, c'est noble.

Voyant qu'il n'a rien à tirer de Xanatos, l'halfeling se lève, jette trois pièces de cuivre sur la table et termine son verre d'un trait. Alors qu'il s'apprête à prendre congé du bateleur, deux drôles, vêtus de manière ostentatoire de vêtements bouffants colorés noir et rouge, s'approchent et interpellent Xanatos.

Hum. Mon maître, le seigneur magister de la ville, commence l'un d'eux, désire ardemment que vous vous présentiez à sa table à l'heure du souper pour amuser ses gents par vos habiletés et acrobaties.

Mais très certainement ! intervient Erwynon, avant même que Xanatos ne puisse ouvrir la bouche. C'est un honneur d'être mandé par un seigneur si noble que le vôtre.

Devant la mine intrigué, et très légèrement dégoutée, des deux hérauts, l'halfeling renchérit :

Je me présente : Erwynon, artiste contorsionniste, troubadour et bouffon en provenance directe des plus grandes cours du Vieux Monde ! Mon ami jongleur et moi ne nous séparons jamais. On pourrait dire que nous sommes un lot.
Savez-vous que les princes d'Estalie ne jurent que par mes talents de comique ?
Puis, se tournant vers Xanatos : Aaah, te souviens-tu de la fête donnée en l'honneur de Carmen, la fille de la princesse, Isabella de Pampaluna , Quelle soirée !
Hum, hum, mais je m'égare et cela ne vous intéresse sûrement pas, si ?
demande-t-il tout guilleret aux deux serviteurs.

Euh, non répond l'émissaire quelque peu troublé par le volubile semi-homme. Bien. C'est entendu. Soyez tous deux à la porte au coucher du soleil.
Puis, reprenant ses esprits :
Et, par pitié, tachez d'être plus présentables, ou au moins... parfumés termine-t-il en plaçant un mouchoir blanc sur sa bouche.

Les deux hérauts s'en retournent et quittent l'auberge, laissant à Xanatos et Erwynon le soin de s'expliquer...
L'halfeling sourit comme un enfant qui aurait fait une bêtise et, la tête basse, jette un coup d'œil rapide à Xanatos.
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Re: Bonjour monsieur le maire...

Message par xanatos »

Je restais bouché bée face à ce changement d'attitude du jeune halfening. Il savait jouer la comédie, ça, c'était sur... Je n'eus même pas à ouvrir la bouche pour savoir que j'allais me retrouver quelques heures plus tard chez le fameux "Monsieur le Maire"... A son histoire sur la fille de la princesse, j'esquissais un sourire, ce petit bonhomme était, au final, plutôt drôle avec ses histoires délirantes. On s'y serais cru.

Je pus placer un mot, juste avant que les gardes ne partent, en nous disant clairement qu'on était sales et puants...


Nous serons présents ce soir, et notre odeur égalera la plus belle des roses...

Une fois les deux drôles sortis de la taverne, je fixais l'halfening, qui se comportait comme un enfant. Cette tête me fit éclater de rire.

Viens l'ami, je crois que nous avons à parler de la fille de la princesse pamprelune de je ne sais quoi !


Attendant qu'il vienne se rassoir, je lui demandais :

Bon, plus sérieusement, je ne sais pas si tu as un plan, mais ce genre de bourgeois ne se laisse pas avoir facilement. Sinon, tu pourrais t'engager dans une troupe de théâtre petit bonhomme.
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Re: Bonjour monsieur le maire...

Message par [MJ] The Puppet Master »

Un plan ? Pourquoi s'embêter à élaborer un plan ? Je voulais que tu m'aides à entrer et c'est ce que tu as fait... Pour le reste, l'improvisation reste le meilleur de mes plans.

Erwynon se fend d'un large sourire et, à défaut de pouvoir atteindre le dos de xanatos, lui tapote les fesses pour le rassurer.

Ne t'inquiète de rien, tu es avec moi, maintenant. Tu n'auras rien d'autre à faire que ce que tu sais si bien faire : amuser la galerie !

Le reste de l'après-midi se passe entre le comptoir et les premières tables de la taverne où l'halfeling se donne en spectacle à grand renfort d'histoires toutes plus abracadabrantes les unes que les autres sous le regard, tantôt amusé, tantôt incrédule, des quelques villageois présents. Xanatos l'observe du coin de l'œil en attendant que le jour décline.
Finalement, le semi-homme cesse ses pitreries et rejoint le bateleur pour lui glisser à l'oreille d'un ton sirupeux :


Il est temps, l'ami. Hâtons-nous. Je m'en voudrais de devoir faire attendre notre hôte...

Au dehors, Erwynon trottine jusqu'au centre de la place où se trouve un puits. Il jette au fond un seau de bois et, juché sur le rebord en pierre, le remonte rapidement à l'aide de la manivelle prévue à cet effet. Une fois le seau posé à ses pieds, il y plonge littéralement la tête à trois reprises en soufflant comme un grosse bonne femme qui aurait trop couru. Puis, il s'ébroue tout aussi bruyamment, s'essuie le visage d'un revers de manche et se déclare propre et prêt à rendre visite au maire.
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Re: Bonjour monsieur le maire...

Message par xanatos »

Décidément, cet étrange petit personnage me surprenait de plus en plus. J'avais déjà eu l'occasion de croiser des halfenings mais ils n'étaient pas aussi joyeux et plein d'entrain que celui-ci. Ceux que j'avais connus avaient été maltraités, ou mendiaient dans la rue... C'est pour cela que celui-ci me plaisait : j'avais l'impression qu'il découvrait la vie minute après minute, qu'il en profitait tout le temps. Chose que je m'efforçais de faire, mais chez lui, c'était naturel. D'un naturel inquiétant quand on pensait qu'il allait piller le maire... A moins qu'il n'ait une autre idée derrière la tête...

J'écoutais le reste de l'après-midi notre compagnon, en fumant quelques herbes et dégustant quelques bières. Après tout, un peu de repos et de distractions ne me ferait pas de mal... Mais dans mon esprit embrumé me revenait toujours ce qui allait se passer ce soir... J'allais participer au cambriolage de Monsieur le maire tant détesté par le village. Et j'avoue que cela me plaisait plutôt de dépouiller un riche. Je ne les avait de toute manière jamais aimé, et même haïs, depuis ce qui était arrivé à ma pauvre mère...

_____________________________________

La journée se déroula avec ma tête perdus dans un flot de pensés envahissantes. Erwynon revint me voir me disant qu'il était l'heure. J'avais encore de la fumée dans la caboche. Sortant de la taverne, j'accompagnais le petit être se laver au puits. Je fit de même, mais sûrement plus pour me remettre les idées au clair. Les petite gouttelettes d'eau, les unes après les autres, enlevaient le brouillard de mon cerveau. Une bonne tête sous l'eau remet toujours les idées en place. Je sortis ensuite mon parfum de mon sac et m'en aspergea quelques rasades histoire de sentir bon.

Ca y est petit homme, je suis prêt pour aller distraire la bourgeoisie décadente, et la soulager de ses problèmes !
Modifié en dernier par [MJ] The Puppet Master le 20 sept. 2009, 17:55, modifié 1 fois.
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Re: Bonjour monsieur le maire...

Message par [MJ] The Puppet Master »

Enfin prêts, les deux compères se rendent devant la grande bâtisse du bourgmestre où les attend un des deux hommes venus à l'auberge réclamer leur présence.

Fort bien, vous voilà. Le diner est sur le point de débuter, suivez-moi.

L'homme descend les quelques marches du perron et, d'un signe de la main, invite Erwynon et Xanatos à le suivre alors qu'il contourne l'imposante demeure de pierres claires. Il les emmène, évidemment, vers l'entrée de service située à l'arrière de la maison.
On ne saurait souffrir de faire entrer des baladins par la grande porte...
L'homme ouvre une porte de bois, au-dessus de laquelle se balance doucement une lanterne, et s'engouffre à l'intérieur. De toute évidence, ce sont là les cuisines : une demi-douzaine de personnes en uniforme, tantôt tablier blanc, tantôt chemise rouge à dentelle et pantalon noir bouffant sur petites chaussures lustrées et serrées, s'affairent en tous sens. Sur une épaisse table de bois, trônent déjà les mets qui seront servis en entrée : poulardes rôties sur lit de cresson et radis noirs, soupe de légumes de saison et pâtés en croute.
Derrière Xanatos, un gargouillis se fait entendre, en provenance du ventre du petit homme qui l'accompagne, et lui rappelle que lui non plus n'a rien mangé aujourd'hui.


Si mon seigneur trouve le divertissement à son goût, vous aurez droit de prendre votre repas ici. Sinon, il vous fera jeter dehors avec des os à ronger... lance le guide d'un air distrait et empreint d'un léger sentiment de supériorité vis à vis des deux compères.
Par là ajoute-t-il en gravissant trois petites marches de pierre pour quitter les cuisines et atteindre un long couloir richement décoré : tapis et tentures au sol et sur les murs, grandes armoires laquées, lustres et chandeliers en métaux précieux... aucun doute, le maitre des lieux sait se faire plaisir. Il y a là plus de richesses que dans tout le reste du village.
Du bout du couloir parviennent des éclats de voix et autres rires non contenus. Là, deux laquais sont postés devant une grande porte décorée de boiseries finement travaillées. Derrière se trouve sans nul doute la salle de réception où Erwynon et Xanatos vont devoir se produire.


Attendez ici ordonne l'homme qui les accompagne, Je vais m'assurer que mon maitre désire encore vous recevoir...

Il laisse les deux compagnons au milieu du couloir et disparait rapidement derrière les battants de la grande porte à peine entrebâillés. Erwynon et Xanatos peuvent remarquer qu'à l'autre bout du corridor se trouve un grand escalier en pierre qui mène aux étages et que de part et d'autre du couloir de nombreuses portes desservent d'autres endroits de la demeure décidément bien vaste.

Les appartements du bourgmestre sont sans doute à l'étage, murmure Erwynon. En bas, ce doit être les quartiers des serviteurs.

L'halfeling sourit et se frotte les mains...
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Re: Bonjour monsieur le maire...

Message par xanatos »

Nous sommes entrés dans l'antre du bourgeois... À partir de maintenant, il ne faudra plus faire d'erreurs, pas de gaffes...

Le décor intérieur me dégoutta. Pendant que les pauvres n'étaient même pas capable de me donner deux trois pièces de monnaies, le maire du village vivait dans un luxe peu croyable. Mon nouveau compagnon l'halfening, lui, se réjouissait à voir tout ce qu'il allait voler, ou plutôt emprunter...

J'espérais juste que celui-ci ne garde pas tout pour lui. Je ne savais pas si les halfenings étaient cupides ou pas... Je savais qu'un nain aurait eu du mal à redistribuer les richesses mais je ne savais pas si ce petit bonhomme allait être réglo... Pas que je voulais la moitié de la part, car je n'aspirais pas aux richesses, mais à savoir s'il allait tout garder pour lui ou en donner aux villageois démunis.

Les cuistos s'agitaient; il y en avait plus que d'argent circulant en ville ! Tout cela pour une minorité, nuisibles qui plus est. Je ne comprenais pas pourquoi les sédentaires de ce village n'attaquaient pas ce lieu ? Peut être à cause de l'empire. Mais s'ils ne laissaient aucuns témoins ? Je fus rapidement coupé dans ma réflexion lorsque on nous demanda d'attendre de voir si le seigneur voulait toujours nous recevoir. Comme si ses humeurs étaient au centre du monde. Peu croyable...


Oui, bien sûr, nous patientons ici un instant.
Modifié en dernier par [MJ] The Puppet Master le 28 sept. 2009, 19:58, modifié 1 fois.
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Re: Bonjour monsieur le maire...

Message par [MJ] The Puppet Master »

Quelques instants plus tard, l'homme reparait et fait un signe à l"attention de Xanatos et Erwynon, leur signifiant par là qu'ils peuvent approcher. Le petit homme ne se fait pas prié et s'avance en trottinant, obligeant Xanatos à forcer son allure pour ne pas être distancé.

Mon maitre vous attend... annonce doucement le serviteur, Tâchez d'être à la hauteur, si vous ne voulez pas être bastonnés.

À peine entrés, les deux compères sont accueillis par un concert de murmures et de petits rires. Face à eux, une belle tablée d'une douzaine de convives les regarde. Au centre de la table, un homme de belle carrure, à la barbe abondante et au regard sévère intervient d'une grosse voix :

Chers amis, voici notre divertissement : deux troubadours que j'ai entrevu en ville tantôt. Puis, s'adressant à Xanatos et Erwynon, il ajoute : Allez-y et soyez divertissants...

Derrière eux, la porte se referme dans un petit grincement.
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Re: Bonjour monsieur le maire...

Message par xanatos »

Ca y est, c'est à nous... L'homme re-apparut pour nous annoncer que le divertissement allait commencer. Or, le divertissement, c'était nous. J'espérais être à la hauteur. Histoire de ne pas se faire étriper sur place et ne pas finir sur la place du village, écartelé pour "mauvais divertissement". Ou finir avec des coups et blessures irréparables. Mais bon, j'étais un jongleur. Il fallait être à la hauteur. Surtout que c'était pour les 'baiser'. J'espère que le petit homme sait ce qu'il fait. Je ne faisais pas beaucoup équipe, ou plutôt, jamais une équipe qui dépendait autant l'un de l'autre...

Nous entrâmes. Des nobles. Ou plutôt des noblaillons. Des hommes, ayant peu de pouvoir, mais profitant de ce faible pouvoir pour faire croire qu'ils étaient plus que puissant. Après tout, ce n'était qu'un petit maire avide entouré de sa cours qui lui baisait les pieds afin d'avoir ses restes. C'était ainsi les rapports entre riches. Je ne savais pas comment ils pouvaient être heureux. Bref,... Je ne suis pas là pour les observer et les haïr. Je suis là pour jouer, il faut se concentrer. Même si cette ambiance ne me remplissait pas de joie.

Messieurs, Mesdames, vous avez sûrement déjà vu de piètres jongleurs ! Ceux qui après trois balles ne savent plus quoi faire de leurs mains... Or, cette fois-ci, vous verrez des balles s'envoler, s'échapper, et se retrouver toutes en une rivière de vitesse grandiloquente !

Sortant doucement deux balles de ma besace, je m'amusais à les jeter, une à une, au dessus de ma tête, à la verticale.

Ces deux balles sont les piliers. Les piliers du pont où coulera bientôt la douce rivière.

Je sortais une troisième balle, que je faisais, elle, passer d'une main à l'autre.

L'eau coule maintenant sous cette noble construction. C'est le cycle de la vie qui se dévoile à vos yeux.

Je sortais une quatrième balle, opérant de la même manière que la troisième, mais de plus en plus vite.

Cette vie s'accélère, le courant prend son importance, les rapides se forment, la tumultueuse vie ne tient plus qu'à un fil. On ne sais pas comment cela va évoluer. Y-aura-t-il des ressacs ? Un rochet traînant dans le lit ? C'est le moment le plus palpitant...

Suivant mes paroles, je variais le jonglage à quatre balles afin qu'ils ne se lassent pas, montrant toutes mes prouesses de jonglage "sûr". Je fis quelques figures plus impressionnantes mais ce n'était que de la technique. C'est pour ça qu'il fallait que je fasse plus fort. Je sortis une cinquième balle tout en jonglant, mais plus en rythme et plus doucement et j'ajoutais :

Voilà la maturité ! Le lit de la rivière devient stable. On sais où l'on va. On sais que chaque goutte de la rivière attendra l'océan, ou presque. On sais à quoi le futur ressemble. Mais on veut continuer à vivre avec des risques.

Au mot "risque", je me baissais en arrière, doucement, doucement, jusqu'à jouer bien au dessus de mon torse.

On aime le risque, on veut rester tumultueux, on veut rester torrent...

Durant mes phrases, j'avais décroché ma besace derrière moi. Je me redressais doucement... Puis, d'un coup magistral, je jetais toute mes balles en arrière afin qu'elles tombent dans ma besace, tout en faisant un beau salto arrière ! Re-atterrissant un genoux au sol, l'autre pied tendu devant moi, je relevais la tête doucement et affirmait en final :

Mais la rivière finit toujours par se dessécher...
Modifié en dernier par [MJ] The Puppet Master le 03 oct. 2009, 21:01, modifié 1 fois.
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Re: Bonjour monsieur le maire...

Message par [MJ] The Puppet Master »

The Puppet Master a écrit :Test d'habileté pour jonglerie avec 5 balles : HAB+1 (compétence) +2 (RP de grande qualité) => 16. Résultat du test : 19 (Et m**** !)
Xanatos se lance dans une série d'exercices de jonglerie tous plus difficiles les uns que les autres sous les yeux ébahis des convives. Sa prose et son habileté font merveille jusqu'à ce que la cinquième balle entre en jeu... Là, tout commence à dérailler, le jongleur sent qu'il perd peu à peu le contrôle de la situation mais compte bien aller jusqu'au bout et montrer à ces parasites ce dont il est capable.

- On sais que chaque goutte de la rivière atteindra l'océan, ou presque...

In extremis, il parvient à récupérer une balle hors de sa trajectoire normale et continue sa démonstration.

- On sais à quoi le futur ressemble. Mais on veut continuer à vivre avec des risques.

L'espace d'un seconde, Xanatos pense que tout va s'écrouler, les balles défilent devant ses yeux qui se brouillent. Une vague de chaleur le submerge mais il tient bon.

- On aime le risque, on veut rester tumultueux, on veut rester torrent...

Il se penche en arrière, le vertige le prend, alors il envoie toute les balles en l'air et exécute une pirouette dans l'espoir de sauver la face...
En touchant le sol, les balles rebondissent en tout sens. Exténué par sa performance, Xanatos ne bronche pas, il reste là, un genou à terre, il sent la sueur perler sur son front et coller son vêtement dans son dos.
Alors, Erwynon, se précipite pour ramasser les balles en applaudissant et tous, autour de la table, le suivent et accompagnent leurs gestes de "bravos" et "hourras" qui viennent rassurer le bateleur... Il s'en est fallu de peu que ce soit un fiasco mais personne ne s'est aperçu de rien et c'est un triomphe !

Sans perdre une seconde, l'halfeling entame un numéro improvisé fait de chutes et de clowneries burlesques. La tablée en redemande. Le petit homme fait mine de rouler sur une des balles oubliée de Xanatos et atterrit sur le dos en couinant. Puis il se redresse, titube et vient s'affaler aux pieds du bourgmestre, se raccroche à la nappe blanche et fait dégringoler mets et vaisselle sur son crâne. Le voilà trempé, taché, hirsute et tous éclatent de rire... Tous sauf le bourgmestre dont le rictus en dit long sur son mécontentement face à toute cette pathétique mascarade et ce désordre dans sa maisonnée. Pourtant, il ne dit rien et fait mine d'apprécier puisque ses convives s'amusent. L'affaire dure cinq bonnes minutes puis, Erwynon, haletant, demande à prendre congé :


Je vais me refaire une bÔté, dit-il avec un ton exagérément bourgeois, et je vous reviens plus en forme que jamais pour un final éblouissant ! En attendant je vous laisse en bonne compagnie.

Il exécute une révérence faussement maladroite et quitte la pièce en lâchant à l'attention de Xanatos :

Tâche de faire durer ton numéro... j'ai à faire.

Puis il disparait derrière la porte. L'excitation retombe un peu et le maire déclare :

Bien. Fais ton numéro, l'acrobate, et tâche de ne rien casser, ton ami en a déjà trop fait...

Alors qu'il se prépare à satisfaire à la demande de l'outrageux bourgmestre, Xanatos remarque sur la droite, dissimulée derrière une tenture de velours pourpre, une jeune fille, fort belle et bien vêtue. Son visage d'ange fait battre à tout rompre le cœur du jongleur. Ses cheveux bouclés descendent en une cascade brune sur ses épaules nues et on peut apercevoir sa gorge généreuse se dessiner sous sa robe claire. Quand elle se voit découverte, elle sourit et met son index sur ses lèvres purpurines sur lesquelles Xanatos peut lire un "chut" qui lui intime de ne pas ébruiter sa présence.
Les Péjis sont là comme des marionnettes qui, dans l'atmosphère brûlante de leur Erpé,
oublient qu'elles n'ont que l'illusion de la liberté...

Verrouillé

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