[Thorolf] Dans la gueule du Loup

La province du Nordland est peu peuplée et ses régiments passent l'essentiel de leur temps à patrouiller le long des côtes pour les protéger des pillards du nord. Le Comte Electeur Theodric Gausser siège à Salzenmund.

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[MJ] Le Faussaire
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[Thorolf] Dans la gueule du Loup

Message par [MJ] Le Faussaire »

Muet, prudent et fier à la guerre,
le bairn du prince sera.
Généreux et jovial, tout homme se montrera,
jusqu'à ce qu'Il souffre la mort.

Le lâche croit qu'il vivra toujours,
s'il se garde des conflits :
Mais l'âge lui laissera peu de paix,
même si le fer l'épargne.

Le fol s'étonnera d'un ami,
s'il ne fait que ruminer ou se morfondre;
Passez-lui la corne et dans l'instant,
le vrai-esprit s'éveillera ;

Lui seul sait qui a erré,
et qui est loin sur son chemin;
Car Il sait quel esprit garde l'homme,
qui est sage de tête et fort de coeur;


Edda de Wodan N'a-qu'un-Oeil, dit "Le Juste", traduite par le Cercle de Salzenmund



***


La voile qui grince, le bois qui craque.
L'eau bouillonnante, glacée, profonde.

Et pourtant, aucun cri de détresse.
Aucune larme, aucun remords.
Rien qu'une chose : Le silence des hommes-lige.

Image
Le navire était petit, et en même temps immense.
Une seule voile blanche, un seul mât central, deux rangées de rames longues et de javelots, quelques cordages, quelques sacs de provisions - de la nourriture sèche, dure, âpre en bouche -, et quelques couches pour les plus importants. Il y avait une douzaine de rangs sur ce bateau, chacun étant pourvu de bancs et de travées sous-jacentes, permettant à tous de dormir, s'asseoir ou se déplacer librement quelle que soit l'humeur des eaux. Aucun confort, aucune fioriture qui dépasse, aucune faiblesse. De l'intérieur, le vaisseau était imprenable, inébranlable.

Thorolf le savait, il avait participé à sa construction, de la recherche d'arbres assez haut jusqu'à l'entretien de la tête-fétiche. Car oui, en extérieur, le glabre laissait place à la peur, l'horreur, et l'émotion : toutes les longes et les bordés se rejoignaient en une étrave sculptée, gravée de symboles sacrés et d'offrandes aux esprits des mers, et au sommet régnait une tête farouche, bardée de crocs et d'ossements, dont deux larges et courtes défenses symbolisant le navire de tête.

Même si son regard avait trahi sa pensée, le chaman Baldr avait été obligé de sanctifier le navire avant le départ, comme le voulait la tradition, lors du premier jour de dégel. S'il avait protesté, le Jarl aurait eu les pleins pouvoirs sur sa personne, et aucun homme-lige n'aurait été tendre avec le frêle et solitaire homme-médecine, pas même Thorolf.

Car oui, Thorolf "Loup-Blafard", son propre fils, était un homme-lige lui aussi. Il aurait pu apprendre la forge, la menuiserie - et ainsi devenir un fier constructeur naval, comme l'étaient de nombreux homme-libres de Norsca - mais Thorolf n'était pas libre : en réussissant les défis de son Jarl, il avait ainsi donné sa parole, son honneur d'homme et sa voix à Hvitserk. Et pour être honnête, Hvitserk "Sang-courage" l'était, un homme d'honneur. Durant les deux ans qui avaient précédés ce départ, pendant les huit saisons de préparation, Hvitserk avait été correct avec chacun de ses homme-liges. Jamais un mot de trop, ni de coup en retrait, ni de repas esseulé.

Le Jarl avait hérité son titre après la disparition de son prédécesseur il y a maintenant une décennie. La Wergild, antique et suprême loi des Norses, autorisait les villages à considérer un dirigeant comme "mort" au bout de 4 ans sans réponse - qu'elle soit issue d'un message, d'un navire-bûcher, ou d'un songe des Viktis ; l'ancien Jarl, Honrik, avait répondu à l'appel des Vents et à la Grande Descente des Flots sur le Sud ; la rumeur voulait qu'un Roi-Champion eût été nommé, et qu'il rameutait des braves pour la guerre. Et après 4 ans de mutisme, d'absence et de rumeurs, aucun homme ou femme ayant répondu à l'appel n'était revenu.

Hvitserk gagna son titre à la loyale, en tuant chaque autre prétendant (au combat), ou en les battant lors des concours d'ambition. Et depuis, le clan avait survécu, reclus dans sa minuscule enclave fertile, perdu entre les Monts de l'Aigle. Mais cette année, les choses avaient changé. Les jeunes étaient adultes désormais, leur sang s'était enorgueilli, leurs mains durcies. Maintenant, ils étaient prêts.

Proclamant l'ère des pillages, le village s'était préparé longuement à la tâche nouvelle : plutôt que d'attendre mollement dans le froid et la rudesse du Vrai-Nord, les braves seraient nommés, armés, et Hvitserk les mènerait en personne jusqu'aux riches terres du Sud. Là, ils pourraient se repaître copieusement des traîtres qui les avaient abandonnés, ainsi que des gras et grotesques individus paresseux qui osaient s'appeler "hommes" ou "impériaux".

Mais actuellement, l'heure n'était pas au combat. Pas encore.
Hvitserk était à la proue du navire, assis face à la voile et au vent, guettant son équipage en silence. Seuls les hommes-lige et le clan du Jarl avaient le droit de monter sur son navire durant les voyages. Telle était la Wergild. Et aucun homme-lige n'aurait eu l'audace de refuser ce privilège. Tels étaient les Norses.

La Wergild était un code, un énoncé de lois et de principes moraux qu'il incombait aux Jarls, Karls et chef de clans de faire respecter sur leurs terres et leurs sujets. Évidemment, le code n'était écrit nulle part, la tradition voulant que chaque homme-de-loi connaisse les préceptes par cœur, et puisse les énoncer selon le bon vouloir du dirigeant.

Mais ce qui importait vraiment était que le Jarl devait et pouvait à tout instant partager avec ses hommes-lige, qu'il s'agisse d'esclaves, de biens, ou d'un foyer. Et ainsi, lorsque le pillage viendrait, Thorolf serait en première ligne pour le partage du butin.

C'est alors qu'un cor puissant retentit, tel un appel des cieux. Tous se redressèrent sur leur séant, guettant l'horizon. Hvitserk tourna le regard vers l'eau, et tendit une main vers l'équipage.

- "Levez-vous, et gardez-vous de vos hantises. Une île est à portée. Nous honorerons les dieux, puis nous attaquerons la terre fertile. Styrfjal a été généreux aujourd'hui."

Puis il posa ses yeux sur le jeune Norse, et lui fit signe d'approcher. Une fois à portée de voix, il lui attrapa le coude, et l'attira plus près. Hvitserk empestait le sel et la graisse de phoque. Plaquant son front contre le sien, il répliqua :

- "Tu es agité. Quelque chose à me dire, Loup-Blafard ?"
<< Bah alors, qu'est-ce que tu cherches mon gars ? L'or, les femmes, le pouvoir ?
J'ai tout et plus encore dans ma baraque, viens jeter un œil !
Oh non, ce n'est pas loin, c'est au coin de la rue là-bas.
Mais attends, t'as les moyens j'espère ?

...

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Thorolf Baldrsonn
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Re: [Thorolf] Dans la gueule du Loup

Message par Thorolf Baldrsonn »

"Loup-Blafard", c'est comme ça que notre Jarl m'avait surnommé à la fin de ma chasse rituelle. Un véritable honneur me remplissant de fierté, tandis que mon géniteur, je le sentais, saisissait de plus en plus le danger que je lui faisais courir. Nul doute qu'à notre retour, il se lancerait dans un de ses plans stupides pour me rayer de la carte, s'il n'en a pas déjà commencé. Mais en attendant, on était bien loin du village, sur une mer agité, dans un navire de la plus belle qualité. Autre raison d'être fier, j'avais participé à sa construction et le bruit des vagues contre la coque me le rappelait sans cesse. Je me concentrais tellement sur le roulis que je fût surpris lorsque le cor sonna. Une grande excitation me prit d'un coup. Je serrais fort la hache à ma ceinture, prêt à en découdre. Notre chef me ramena à la réalité en collant son front contre le mien après son petit discours.

- Agité ? Non seigneur, juste impatient.

Impatient d'en découdre, impatient de découvrir une nouvelle terre, impatient d'amasser des richesses, mais surtout impatient de faire mes preuves en combats, d'ôter une vie humaine. Qui sera ma première victime ? Un pauvre paysan, trop faible pour opposer une vraie résistance ? Ou un de leur soldat, ceux qu'ils appellent des "guerriers". Je n'avais encore jamais quitté la Norsca et les récits des anciens m'ont toujours fasciné, m'offrant toujours plus de questions sur les pays du Sud, le pays d'origine de ma mère. Une voix derrière moi s'éleva.

-Il a la trouille mon seigneur, mais il ne l'avouera pas !!

C'était Knut, mon ami aux cheveux roux. Dans notre enfance, on se battait souvent et la plupart du temps pour aucune vraie raison. On avait cessé nos affrontements peu avant le début de la chasse, lorsque, légèrement ivre, on avait failli s'arracher un œil l'un à l'autre sur une dispute imaginaire. Peu être que les champignons avait aidé aussi. En vrai, on ne s'en souvient plus. Depuis, il est devenu un camarade de beuverie très amicale, mais ne rechignant jamais au moment de se salir les mains.

- Ferme ton claque-merde, pauvre idiot. Tu pourras te moquer des autres quand t'auras plus de poils au menton qu'aux couilles !!

Ca, c'était Vagnar, le second de notre Jarl. Un homme bourru mais excellent guerrier qui aurait pu devenir notre seigneur s'il n'avait respecté les liens du sang qu'il partageait avec Hvitserk, son frère. Je me suis toujours demandé lequel des deux l'emporterais sur l'autre, mais on ne le saura sûrement jamais, vu la grande loyauté de Vagnar. En tout cas, la claque qu'il mit derrière la tête de Knut failli la lui faire tomber. Un échec en soi, mais au moins mon camarade ne dira plus rien de stupide pour le moment.

Cela faisait plusieurs jours que nous voguions sur la mer des Griffes et nous commencions vraiment à ressemblé à un groupe soudé, plus que d'habitude, je veux dire. De temps à autre, la mer se déchaînait comme pour nous mettre à l'épreuve. Lors de tel moment, nous ramenions la voile, sortions les avirons et souquions aussi fort que possible, le tonnerre frappant au-dessus de nos têtes. J'aimais beaucoup ces périodes de danger. Ce que j'aimais moins en revanche, c'était la mer calme. L'attente insupportable permettant tout de même de créer des liens entre deux parties de dès. Bien que ne jouant que très peu aux dès (préférant notre traditionnelle "danse des doigts" au cours duquel deux adversaires se lancent des haches, l'un envers l'autre en essayant de les attraper, le vainqueur étant celui ayant perdu le moins de doigts), je discutais tout de même énormément avec les autres membres du groupe. Ainsi, je m'entendais plutôt bien avec Haestein, un pisteur très doué ne lâchant jamais ses proies, et Hjalm, un archer très vantard s'enorgueillissant de pouvoir décrocher la lune de ses seuls traits. Tous sont de formidables compagnons et j'ai hâte de me battre à leurs côtés.

Tandis que nous approchions des côtes, un léger sourire fendit mes lèvres après les pitreries de mon ami. Sourire vite effacer lorsque je surpris le visage sérieux de mon seigneur. Je prends mon bouclier et ma hache en main, prêt à bondir parmi les premiers à mettre pied à terre. D'instinct, tous ensemble, nous commençons à frapper de nos armes nos boucliers faisant entendre notre arrivée à nos ennemis.
Thorolf Baldrsonn, Guerrier du chaos
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[MJ] Le Faussaire
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Re: [Thorolf] Dans la gueule du Loup

Message par [MJ] Le Faussaire »

- " Impatient, ej ? Maitrise-toi, ne fais pas l'enfant."

À peine eut-il prononcé ces mots qu'un récif se prononçait au loin. Une stèle, dressée au milieu de l'eau ? Non. Une île. Voilà une île minuscule, sans intérêt, hormis un étrange pylône en son centre.

- " Ça vaut pour vous tous ! Aucun sang versé inutilement sur la terre des Dieux..." Il marqua une pause "... Mais rien n'empêche de montrer qui nous sommes." Il avait repris sa voix tonnante, et s'était marqué d'un rictus dentelé en disant cela.

Une fois à proximité, le lieu apparut sous sa forme véritable : un simple banc de sable gris visqueux, parsemé de débris en vert-de-gris, d'où se dressaient plusieurs blocs ou poteaux de pierre, dont un bien plus massif, au milieu des autres. Le grand bloc était parcouru de sigles, de ficelles, d'entailles et de tout un tas d'offrandes plus ou moins anciennes.
Test secret : 10, raté

En un instant, Hvitserk et ses hommes sautèrent à terre, tirant leur navire à bout de bras afin de le stabiliser sur le sol étrangement flexible et visqueux. D'autres navires étaient déjà arrimés, et certains retrouvaient déjà leurs équipages, leur tâche visiblement accomplie. Entre les pylônes, les Norses s'agenouillaient l'un après l'autre, formant une sorte de procession désordonnée où certains entonnaient des chants, d'autres s'adonnaient à des offrandes, le tout avec une organisation assez surprenante. Il y avait bien du bruit dans ce lieu esseulé, mais cela semblait négligeable face aux étendues qui les enserraient.

Lorsqu'ils mirent pied à terre, l'escouade fut rapidement dispersée, chacun s'intéressant plus à ses préparations qu'à autre chose. Hvitserk s'était dirigé vers le pilier central, et il semblait chercher conseil auprès d'un des homme-bénis du clan voisin - il était impossible que cet individu en haillons puisse subsister dans un tel lieu, il n'y avait absolument rien à l'horizon !

Certains offraient des peaux à ces hommes, d'autres déposaient des ossements sur les pierres, d'autres encore s'écorchaient sur l'une avant de répandre leur sang sur un autre, ... Il y avait même un équipage qui avait amené quelque bétail maigre, et qui le sacrifièrent en quelques secondes, clamant quelques faveurs et promesses matérielles.

En effet, malgré toutes les railleries qui traînent sur les peuplades Norse, leur "manque de foi" est tout aussi infondé que leur faiblesse physique. En vérité, les Norse dans leur ensemble n'ont pas un ou quatre ou douze dieux, mais toute une multitude de divinités, de héros vénérés, d'esprits anciens, de lieux mystiques, voir même d'ancêtres lointains qui auraient atteint l'apothéose durant leur saga.

De l'équipage du Jarl, chacun s'était joint à la procession et y allait de sa vantardise et de ses promesses. Hjalm avait promis au Dieu-Chien Olryk et à la Corneille Ichros qu'il amènerait la mort à tous ceux qui manquent d'honneur, et que seule la Nuit pourrait ensevelir leurs corps. Haersein entonna un chant à l'attention d'Hyirsek, Dieu vengeur et malicieux, tandis que Knut déposa quelque offrande à l'attention de Salneyr, le Cerf doré. Les autres païens du groupe avaient tu leurs prières, ou bien celles-ci s'étaient essouflées face aux hurlements des flots.

Devant toute cette multitude d'hommes et de femmes ainsi prosternées devant de piètres idoles, on se serait attendu à ce que les officiers et chefs de guerre se joignent à la parade... Et pourtant, Hvitserk n'avait pas dit mot depuis qu'il avait foulé le sol de cet étrange atoll. Il avait tourné le dos à ses hommes, le visage fermé et vissé contre le monolithe central. Le vitki qu'il avait consulté était déjà retourné à son embarcation, et très vite, il ne restait plus grand-monde sur cette terre flasque et nauséabonde.

- " Ne va pas vers ceux-là, Thorolf. Ce ne sont que des bêtes dans des corps d'hommes."

Vagnar venait de l'arrêter net, en l'agrippant à l'épaule. Les individus désignés étaient recueillis en petits groupes devant une des idoles, en train de grogner ou de frapper leurs boucliers entre eux. L'un d'eux était même en train de se scarifier les bras, avec... Ses propres mains.

Tout ce remue-ménage, tout ce concours, tous ces rituels... ne pouvaient signifier qu'une chose : le calme, avant la tempête.
<< Bah alors, qu'est-ce que tu cherches mon gars ? L'or, les femmes, le pouvoir ?
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Thorolf Baldrsonn
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Re: [Thorolf] Dans la gueule du Loup

Message par Thorolf Baldrsonn »

C'est avec une certaine déception que nous arrivâmes sur un banc de sable au milieu de la mer. Pas d'ennemi à l'horizon, simplement des autels à la gloire des dieux. Les anciens se sont bien gardé de nous dire que nous ferions d'abord escale. On avait l'air beau, nous les jeunes, à frapper sur nos boucliers comme des demeurés. Les gars de l'île ont dû bien se foutre de nous comme Vagnar d'ailleurs.

- Vous ne comptiez pas partir au combat avant de prier les dieux pour notre bonne fortune ?!! Bande d'ignorants, tous autant que vous êtes !!

Il avait parlé avec colère, lançant un objet lourd que je n'ai pas su identifier au premier gars venu, mais son visage contrastait avec sa voix, affichant un grand sourire plein de dent. Puis tous les autres guerriers expérimenté se mirent à hurler de rire, ça a dû leur arriver dans leurs jeunesses, comme une sorte de tradition. Même notre chef détacha une sorte de mou, presque gêné. Et effectivement, on n'a pas été bien malin. Je comprends un peu mieux mon seigneur lorsqu'il me dit de ne pas faire l'enfant. Je prends une grande respiration pour calmer ma colère car elle est injustifiée. C'est simplement une petite frustration passagère, et ils ont raison après tout. Attirer le regard des dieux devrait être bénéfique.

Et des dieux, on en à pas la moitié d'une réserve. Dès qu'on mit pied-à-terre, chacun se dispersa pour aller prier sa "divinité titulaire". On est comme ça dans notre clan, pas de préférence pour tel ou tel dieu. On prie qui on veut et gare à celui qui se fout de nous ou qui nous dit que ce n'est pas la bonne façon de faire. J'ai déjà vu des hommes d'un clan voisin venu faire du troc se faire arracher les dents et la langue pour avoir tenté de nous convertir à leur façon de penser. Ça aurait pu être pire, mais le chef à calmé les esprits puis à simplement congédié les visiteurs. Toujours est-il que tant que je suis ici, autant attirer l'attention de quelqu'un. Personnellement, je prie les quatre dieux primordiaux. Pourquoi se contenter d'un quand on peut en avoir quatre ? Après tout, les autres divinités ne sont que des façons de voir les quatre autres. S'il y a une chose que j'ai apprise de mon salopard de géniteur, c'est bien ça.

Alors je fais le tour des autels afin de trouver ceux qui me correspondent. À chaque monument, je m'entaille la main pour y déposer mon sang chaud sur la pierre comme nombre de mes compatriotes. Le Chien, le Corbeau, l'Aigle, le Serpent. À chacun, je laisse une part de moi tout en murmurant une petite prière.

- Kharneth prête moi ta force
Halni offre moi ta vivacité.
Neiglen fait moi cadeau de ton endurance.
Tchar apprend moi la sagesse.


Durant le retour, je croisais Vagnar. M'agrippant les épaules et m'indiquant une direction, puis me mettant en garde contre un groupe d'adorateur ce mutilant. Il y a différentes façons d'adorer les dieux, mais j'ai toujours eu du mal à comprendre ce genre de fanatique. Tant qu'à servir les dieux, autant les servir en bonne santé. Je regarde subtilement mon entaille à la main, pour me rendre compte que j'ai l'air d'un petit joueur comparé à eux.

- Ne t'en fais pas Vagnar, je ne vais pas les empêcher de se faire du mal, ils font ce qu'ils veulent après tout.

Je n'avais pas franchement fait attention au son de ma voix, et l'un d'eux s'est retourné, le visage ensanglanté, me fixant intensément. Et c'est là qu'entre en jeu la façon de faire norse. Regarder un homme sans détourner le regard jusqu'à ce que l'autre cède et honnêtement, je n'en menais pas large. Je ne savais pas s'il avait mal prie ce que je venais de dire ou s'il était juste dans ses pensées, mais ce type ferait sûrement fuir les sudistes rien qu'à son regard perçant. Mais moi, je ne suis pas un sudiste, je suis un nordique et nous autres, on peut être sacrément têtu, pas comme les nains, mais quand même. Notre jeu doit bien avoir duré quelques minutes quand je suis soudain tiré de ma contemplation par la grosse main de Vagnar.

- Fait attention à qui tu provoques gamin.

Il fallait vraiment qu'on quitte cet endroit, j'avais vraiment envie d'en découdre, mais le Jarl avait dit de ne pas faire de vague ici. Et en général, on fait ce qu'il dit, c'est meilleur pour la santé.
Thorolf Baldrsonn, Guerrier du chaos
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[MJ] Le Faussaire
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Re: [Thorolf] Dans la gueule du Loup

Message par [MJ] Le Faussaire »

Une fois les dernières offrandes déposées, et après avoir émis les derniers conseils, tous se retirèrent à leurs navires, les plus impatients s'étant affairés à remettre leur navire à flot avec seulement le quart de leur équipage. Une fois retourné au bateau, Thorolf retrouvait les visages bien familiers de son clan, ainsi que celui de son Jarl. Comme si la brise avait dissipé les humeurs, personne n'avait prononcé un mot avant de reprendre le large. Là, le vent s'attela à revers, tordant les voiles et claquant les cordages.

- " Nergal nous met à l'épreuve ! Réduisez l'allure, et tous aux perches ! "

En un instant, Hvitserk avait annoncé le changement de méthode, et tous les braves s'étaient attelés à la tâche. Les navires proches firent de même, tandis que le groupe rejoignait le reste de l'assemblée nordique. Il y avait en tout entre une douzaine et une vingtaine de navires - le nombre exact importait peu -, chacun bardé de têtes ornées et de voiles délavées.

Depuis son poste, les visages des Norses semblaient fermés, durs, comme le roc. Les furieux de l'escale étaient quelque part sur l'un des drakkars, le vent étouffant sans doute leurs cris bestiaux. Nul ne disait mot, tant ils étaient tous acharnés et impatients d'en découdre. C'est alors qu'un cor retentit deux fois. Un trait darda au loin, et puis un tambour se fit entendre. Et enfin, le ronflement de la mer.

***
Test d'INT du groupe : résultat secret.
Test d'INI de Thorolf : 13, échec.

Personne ne savait depuis combien de temps ils ramaient, mais ils allaient à bonne allure désormais. Knut se chargeait de rosser le plancher afin d'indiquer le rythme, tandis que le Jarl donnait lui donnait le cap. Les autres navires avaient disparus, sans doute envolés ou effacés par la bruine. Bientôt, le Jarl s'assit, agrippant une rame dans un des rangs presque vide, ordonnant à Knut de faire de même. Ils étaient proches. Tous le sentaient. Les embruns semblaient plus faibles, l'air plus chaud, ... Tout semblait plus faible. Tout, sauf un navire. Et soudain, le bois se mit à geindre. D'instinct, on tira les rames sur les bancs, cognant brusquement les jambes maladroites ou les armes mal placées. Quelque chose cria. Hjalm agrippa son arc, et d'un geste acéré, décocha sa première flèche.

- " Aux armes ! Abattez les fuyards ! "

Déjà le Jarl avait empoigné son bouclier, profitant de son inertie pour projeter son arme. Vagnar, en bon second, exécuta le même plongeon. Un cri survint, suivi d'un clapotis. Hjalm encocha une autre flèche, s'étalant de tout son flanc contre la tête du navire, tandis que les autres hommes-liges mettaient pied-à-terre. Certains éructèrent des injures juste à coté de Thorolf, tandis que d'autres se précipitaient au-devant de leur seigneur. En un seul instant, la plage bosselée avait retrouvé son calme d'origine, laissant pour seul écueil un corps inconnu qui gisait à quelques pas du navire, face contre terre.
Tir du Jarl : 9, réussie.
Parade de ??? : 17, raté, 20 dégats dans sa tronche

Lancer de hache de Vagnar : 2, réussie, 10 dégats dans le torse, la hache reste accrochée.

Deuxième tir de Hjalm : 9, réussi.
Parade de ??? : 20, allez ça dégage, 26 dégats dans le dos, ce qui le fait chuter entre -10 et -20 pv.

Test d'END de ??? : 20, +3 crans sur la table des critiques = > 8 au corps, avec arme de tir
=> Etourdi, test d'END pour l'infection, et test de VOL à -3 pour se réveiller.
END => 2, OK.
Réveil => 9, raté. Bon, on va pas se mentir, ??? se réveillera jamais.

Fin du combat.

Test d'INT de Thorolf : 11, raté

Vagnar s'était rué loin devant les autres, courant à pleine haleine vers ce qui semblait être des chevaux en fuite. Il s'arrêta net, hurlant "quelque comparaison beaucoup trop crue et graphique pour ce forum". Il avait visiblement réussi à museler au passage un animal retardataire, ou bien était-ce une monture perdue en chemin.

- "Hjalm, ce cheval est à toi. Fais-en ce que tu veux, et trouves-en d'autres. Knut et Vagnar, fouillez les environs. La berge, la butte, tout. On reste serrés, et on traîne pas. Les faibles ne sont pas partis loin."

Sans un mot, l'archer et les deux hommes désignés s'élancèrent vers les terres, frappant l'épaule de ceux qu'ils voulaient à leur suite - soit pour ainsi dire, tous les volontaires tant que le Jarl ne dirai mot. Pendant ce temps, chacun s’affairait à ne rien laisser d'utile sur le navire. Haersein s'était même enduit les joues avec quelque pigment, badigeonnant ses mains sur les vêtements du défunt. Ce dernier avait un air étrangement familier aux yeux du jeune Norse, comme s'il y avait quelque de pas-si-étranger dans son regard de merlan ou ses cheveux filasses. Malheureusement, à force de coups de pieds et d'injures corporelles, son vêtement bicolore avait tourné au bleu tacheté de sable gris, voir même au pourpre.

Au loin, les maigres dunes éventées se pliaient de toute part, laissant la vue ouverte sur une forêt aux abords assez éparse d'une part, et une plaine herbeuse de l'autre. Le vent, quant à lui, n'avait toujours pas faibli.

Image
Test de Fouille : résultat secret.

Tu as plusieurs choix qui s'offrent à toi désormais :
- Fouiller la plage et la plaine ;
- Aller en éclaireur avec Hjalm ;
- Rester avec le Jarl et te préparer à "la suite" ;
- Tenter quelque chose de ta propre initiative ;
<< Bah alors, qu'est-ce que tu cherches mon gars ? L'or, les femmes, le pouvoir ?
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Thorolf Baldrsonn
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Re: [Thorolf] Dans la gueule du Loup

Message par Thorolf Baldrsonn »

Les dieux ne perdent décidément pas de temps pour nous mettre à l'épreuve. À peine embarquée, et nous essuyons déjà des flots et des vents contraire. Enfin, c'est ce qu'à l'air de dire notre chef, et il n'a pas tort, ça nous donne bien plus de courage, mais personnellement, je pense que si les dieux nous éprouvaient réellement, on aurait dû subir une tempête bien plus terrible. Une tempête digne des légendes. Mais, en bon Norses que je suis, je ne perds pas un instant pour me mettre au travail. Ranger la voile et sortir les perches, puis s'installer avec mes camarades sur les côtés pour ramer et ramer encore. Vagnar saisissant la moindre occasion pour crier sur les plus jeunes.

- Aller du nerf bande de fiottes, on sera la risée des tribus si on arrive dernier !!!

À ces mots, la cadence accéléra de plus en plus jusqu'à atteindre une très bonne vitesse. Knut me lança un sourire, son impatience se lisait sur son visage et je dois bien admettre que moi-même sentait mon cœur battre dans ma poitrine, si fort que je crus un instant qu'il allait s'échapper. Me rappelant les paroles du chef, je me remis tant bien que mal dans une posture plus sérieuse. Une brume s'était levée et l'on ne voyait plus les autres navires. Les avions nous distancer ? Ou bien étaient-ils loin devant ? Cette question demeura en suspens, car quelques instants plus tard, un cor résonna. Nous savions désormais que l'on approchait rapidement de la côte et dès que le navire commença à trembler, nous rentrâmes les rames et saisîmes nos armes. Hjalm fut le premier à voir quelque chose ou plutôt quelqu'un. On entendit un cri, mais il ne semblait pas venir du navire, mais plutôt de l'extérieur. Il n'avait pas perdu de temps pour décocher sa flèche. Moi, je ne voyais rien de ce qui se passait dehors, je voyais simplement mon Jarl et Vagnar lancer leurs armes et Hjalm décocher une nouvel flèche.

Lorsque je sortis du bateau, j'aperçu un homme face contre terre, de multiple projectile sortant de son corps. Ils ne l'ont pas loupé. Je rageais intérieurement de ne pas être sorti plus tôt pour me mesurer à l'ennemi. M'approchant du cadavre, une drôle de sensation m'envahit. Comme une impression de déjà vu, mais c'était étrange, je n'avais jamais mis les pieds ici. Malheureusement, le cadavre ne m'apprendrait rien vu son état, mais je peux peut-être trouver quelque chose sur lui ?

Notre seigneur ne perdit pas de temps à donner ces ordres à ses principaux lieutenants, laissant la plupart des guerriers libre de leurs mouvements.

-Hjalm, je pars avec toi.

J'aurais pu accompagner mon ami Knut et Vagnar fouiller la plage à la recherche des fuyard, mais ce que je cherche avant tout, c'est un vrai combat. Si les lâches sont du même niveau que le macchabée derrière moi, ça n'en vaut pas la peine, d'autre peuvent s'en charger. Autant suivre Hjalm à la recherche de chevaux. Ces bêtes sont en général précieuses, avec un peu de chance, elles seront certainement gardées par leurs "guerriers". Je sais déjà ce que le Jarl me dirait s'il pouvait lire mes pensées. Je ne lui en veux pas, mais il se pourrait bien que me battre soit devenu ma raison de vivre. Maintenant que je suis en ces terres, j'en suis convaincu.
Thorolf Baldrsonn, Guerrier du chaos
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[MJ] Le Faussaire
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Re: [Thorolf] Dans la gueule du Loup

Message par [MJ] Le Faussaire »

Test d'HAB pour fouiller le cadavre : 3, réussi.
Malgré les railleries et les coups de pied, le cadavre n'avait pas été dépossédé de tous ses biens. Ce jeune homme, emporté par le fer, tenait encore mollement un bouclier de bois plaqué, et il avait quelques babioles dans ses poches : un sachet d'herbes, un autre contenant quelques pièces d'argent, une cognée ainsi que trois petites statuettes animales de bois sculpté, respectivement à tête-de-loup, de cerf, et d'homme. Les statuettes n'étaient pas massives, tenant aisément dans une seule main, et d'un style assez basique (sans doute lié aux cultes du coin), rappelant aussi certains dieux ou légendes des Skaels.

Une fois le partage des biens et les ordres donnés, ce furent trois hommes-lige qui emboîtèrent le pas de Hjalm, soit Evered, Halkar et Thorolf. Evered et Halkar étaient des jumeaux plus petits que la moyenne, arborant fièrement une tresse accompagnée d'un bouc noir proéminent, formant ainsi une redoutable paire de bouclier et de frondeurs lorsque le sang leur montait au cerveau. Durant la chasse, l'un n'allait jamais sans l'autre, et rares étaient ceux qui se moquaient de leur "proximité peu fraternelle" sans en payer le prix. Mais ici, ce qui comptait pour les Norses, ce n'était pas l'ardeur solitaire de chacun des pillards, mais la cohésion au sein d'un même navire. Hormis le Jarl, les hommes-lige (ainsi que les femmes) étaient tous au même rang, tous de la même importance, afin de s'assurer le moins de querelles possibles.

Une fois que la première butte fut franchie et que les deux avant-gardes s'étaient séparées, le calme avait repris ses droits sur les environs, chacun se concentrant sur sa tâche et sur la marche à suivre. Très vite, le sable souple de la berge laissait la place à une terre étrange, grumeleuse et grasse, couverte d'une végétation de plus en plus dense et haute. Il y avait bien des passages ou des trouées çà et là qui se dirigeaient vers la forêt, mais pas de chemin pour autant.
Choix de Thorolf : Infiltrer la forêt.
Test d'INT - Thorolf : 8, réussite.
Test d'HAB - Groupe entier : Résultat secret
A priori, il n'y avait aucun mouvement dans les environs, et encore moins de traces de danger. Les passages défrichés tenaient plus des conséquences d'une harde de sangliers plutôt que de bêtes terrifiantes, et c'est pourquoi Hjalm mit pied à terre avant de continuer, tirant la bride de sa trouvaille.

Quelque temps plus tard, le quatuor était désormais en pleine forêt, entourés par les saules et bouleaux. Le vent s'était enfin tu, permettant ainsi au groupe de se déplacer sans crainte d'une chute d'arbre ou d'un prédateur nomade qui aurait senti les nouveaux-venus. Malgré l'agitation provoquée par l'escarmouche près de la berge, chacun avait réussi à contenir ses humeurs une fois qu'ils avaient mis le pied dans ce vaste bosquet. Malgré les intempéries qui s'annonçaient en haute-mer, l'air était relativement sec dans ce milieu, comme si quelqu'un ou quelque chose avait séché les environs avant la froide saison. Le sol était en effet jonché de mousse, de bois morts parsemés de lichens délavés, et de tout un tas de plantes sauvages aux couleurs relativement communes. Au fur et à mesure qu'ils s'éloignaient de la lisière, le bois se faisait plus beau, les troncs plus larges, tandis que la lumière se parait lentement d'or et d'ambre.
Test secret - Groupe : 20, échec critique.
Test d'INT - Thorolf : 3, réussite de 5.

Au fur et à mesure qu'ils avançaient, le sol se faisait de plus en plus cahoteux, comme si quelque chose s'était amusé à déformer le sol bien plat en un fatras de terre accidentée, de plantes et de buissons grimpants. Et toujours aucune trace de chevaux, ou de danger à l'horizon. En soi, le désordre permettait à toutes sortes de baies, de champignons et de plantes hautes de pousser en toute liberté, ce qui était à la fois peu surprenant étant donné la richesse des terres du Sud, et étonnant vu la proximité relative avec l'océan et le bateau du Jarl... Jusqu'à ce qu'un arbre esseulé attire l'attention du jeune homme-lige. En effet, à travers la végétation des environs, ce fier sapin semblait être le seul être local à connaître la peur, tant il suintait de toute part de son tronc. Une fois à proximité, le Norse remarqua que le vénérable épineux était loin de souffrir de sudation, mais qu'il avait été entaillé à maintes reprises, et que l'on avait même tenté de nombreuses fois de graver quelque chose à même l'écorce. Vu la quantité de sève, l'entaille la plus récente datait de quelques jours tout au plus.

Test secret - ??? : 2, réussite.
Test de perception - Thorolf : 10, raté

Malheureusement pour Thorolf, il n'était pas au courant des codes et des dialectes utilisés si loin dans le Sud, et il ne put comprendre qu'une infime partie des entailles et de leurs causes, en se basant sur ce vieux jeu de devinettes qui plaisait tant aux enfants et aux faiblards du Nord. Le pourtour de l'écorce était ainsi gravé de mots tels que "mort", "riche", "silence", "frontière", "vert".

- " Qu'est-ce que tu fais, Loup ?"

A cet instant, alors que Hjalm se rapprochait de lui pour lui parler à voix basse, un son se répandit dans les environs. On aurait dit une sorte de sifflement, comme si l'on avait frotté un verre humide, ou qu'une esclave se préparait à chanter. Alors que les jumeaux se collaient dos à dos en quête d'une source sonore, le cheval se mit à brousser fortement, et Hjalm eut tout le mal du monde pour empêcher la bête de s'agiter ou de ruer.

Soudain, un courant d'air se fit sentir, et tous purent entendre trois traits se planter dans le sol, chacun étant précédé d'un souffle ou d'un claquement. Trois flèches torsadées de couleur beige gisaient désormais aux pieds du pisteur et de sa monture. Et soudain, quelqu'un se racla la gorge.

- " Hier endet dein Land. Geh zurück, Reisender."

Le langage était sec, froid, âpre comme un crachat. Les seuls mots que Thorolf comprit furent : "Ici ... ... terre". Alors qu'il se mit en garde, cherchant des yeux et des oreilles d’où pouvait venir un tel son, il y eut un léger craquement, suivi d'une autre phrase, qui semblait venir d'en face, de l'autre coté du sapin :

- "Tod wartet sowieso, Nordländer."
Tu es actuellement couvert par le sapin suintant, qui t'empêche de voir au-dessus de toi.
Hjalm est à quelques mètres tout au plus, le cheval à ses cotés.
Les jumeaux sont dos à dos, entièrement à découvert.

Quand je parle de terrain "cahoteux", je parle de quelque chose comme ça. Terrain couvert, le sol est jonché de trucs gênants, etc.
Image
<< Bah alors, qu'est-ce que tu cherches mon gars ? L'or, les femmes, le pouvoir ?
J'ai tout et plus encore dans ma baraque, viens jeter un œil !
Oh non, ce n'est pas loin, c'est au coin de la rue là-bas.
Mais attends, t'as les moyens j'espère ?

...

Oh, tu sais, on peut toujours s'arranger... >>

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Thorolf Baldrsonn
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Re: [Thorolf] Dans la gueule du Loup

Message par Thorolf Baldrsonn »

Cela faisait un bon bout de temps que je n'étais pas allé en forêt. Par chez nous, ce ne sont que quelques bois abritant des bêtes dangereuses, quelques fois très dangereuses et malsaines. Ce n'était pas trop le cas de cette forêt et notre avancée d'abord prudente commença à ressembler à une gentille promenade, les jumeaux plaisantant à tour de rôle sur la forme de certaines plantes ou du caractère peu dangereux de l'endroit. Moi, j'observais les statuettes trouvé sur le cadavre du gars sur la plage, ça me rappelait un peu mon médaillon, avec le loup et le cerf. Ma mère venait surement du coin. Ça à l'air assez religieux, peut-être y a t-il un temple pas loin, le Jarl voudrait certainement le savoir. J'avais également récupéré l'argent du pauvre bougre, il n'en aurait plus besoin et comme personne à part moi n'a pris sur lui de le fouiller, je m'en suis emparé. En revanche, on ne trouvait pas ce que l'on cherchait et je commençais à me dire que nous aurions mieux fait de suivre la lisière de la forêt plutôt que la traverser. Nous nous arrêtâmes prêt d'un sapin copieusement arrosé de sève, le tronc lacéré par plusieurs lames. Alors que j'examinais l'arbre, trois flèches vinrent se figer à nos pieds.

Je me doutais que les ennuis n'allais pas tarder à débarquer. Cette forêt était trop calme et relativement dense, il n'est pas compliqué de s'y cacher. Nous avons manqué de prudence et notre discrétion nous à fait défaut. Il va falloir qu'on s'occupe d'eux, mais je n'ai qu'une vague idée de la position de ces lâches et je ne connais pas leurs nombres, mais hors de question de s'enfuir, nous alerterions trop tôt les habitants du coin et ils auraient le temps de préparer leurs défenses. Ce n'est pas souhaitable. Si je compte le nombre de flèches au sol, alors ils sont au minimum trois. Peut-être quatre avec un éventuel protecteur, mais dans l'ensemble, ça doit être des chasseurs téméraire d'un village pas très loin.

Raaaah maudits sudiste, même pas capable de se battre en face-à-face. J'observe rapidement notre situation : les jumeaux à découvert dos à dos et Hjalm prêt de son cheval. Je sais que je n'ai pas forcément d'ordre à leur donner, mais là faut qu'on se dépêche, je vais tenter un truc en espérant être écouté. Quoique je n'aie pas forcément le monopole des bonnes idées et ils vont sûrement trouver stupide ce que je vais dire. Je les comprendrais, ce que je m'apprête à proposer est assez audacieux, je dois dire.

-Hjalm, prend ton cheval et trouve un endroit d'où tu peux tirer sur ces chiens et nous indiquer leur position !!!

Tandis que je prononce ces paroles, je sors ma hache et mon bouclier pour ensuite m'élancer vers mes camarades en mauvaise posture.

- Sortez vos armes les gars, on ne va pas avoir le choix faut les buter avant qu'ils préviennent leurs copains. Chacun doit couvrir l'autre. Dès qu'on aura une idée plus précise d'où ils se cachent, on leur fait la peau.

Instinctivement, nous protégeons nos arrières en nous accroupissant et en levant nos boucliers de façon à protéger le plus de chair possible. Je ne comprends pas leur langue, mais peut-être eux la comprennent ils ? Autant essayé de les énerver pour qu'ils dévoilent leurs positions par erreur, ça coûte rien d'essayé.

- Alors bande de lâches, on ne sort pas de sa cachette ? On a trop peur de se battre contre de vrais hommes ? J'ai rencontré des femmes de votre pays une fois, elles avait plus de couilles que vous !!

Ce n'était pas vrai, j'avais jamais mis les pieds dans ce pays. Mais autant profiter de n'importe quel avantage à notre disposition étant donné qu'on en a peu. Et puis certains dieux n'apprécient ils pas la fourberie ? Je saurais me faire pardonner à ceux qui n'aiment pas ça en versant le sang en leur nom.

Mon sang ou le leurs.
Thorolf Baldrsonn, Guerrier du chaos
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[MJ] Le Faussaire
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Re: [Thorolf] Dans la gueule du Loup

Message par [MJ] Le Faussaire »

Test de CHA : 3, réussite.
Hjalm, étant un Norse, résiste : 9, en fait non.
Les jumeaux ? 17, ils obéissent aussi.

Tous en piste !

Chacun hocha la tête, relevant le bouclier jusqu'aux yeux afin de se barricader autant que possible. Les regards dardaient en tous sens, les mains glissaient sur les armes, les doigts blanchis par la pression exercée. Bien qu'il ne fasse pas chaud à proprement, des perles de sueur étaient visibles sur le front de certains. Aucun Norse n'avait véritablement rangé ses armes depuis qu'ils avaient quitté le navire, et désormais, aucun Norse ne les aurait lâchées. Il n'y avait aucun doute : S'il y avait des ennemis proches, ils avaient forcément entendu la bravade de Thorolf. Et pourtant, le silence tenait.

Soudain, Hjalm bondit sur sa monture, enfourchant maladroitement celle-ci sans lâcher son arc. La bête rua légèrement, et s'élança tout droit sans aucun ordre donné. Un autre sifflement survint, et il y eut un grognement. Au même moment, les jumeaux pivotèrent, relâchant leurs frondes dans des directions opposées. Et puis ce fut le désordre.
Test d'INT : 17, raté.
Test d'INI opposé : 15 vs 4, les ennemis ont l'effet de surprise

Malgré le bruit et les insultes, Thorolf ne peut faire face à personne, sinon son imagination. Ainsi, trois norses à pied tentent de faire front pendant que le pisteur parcourt les environs au hasard. Les traits fusent dans toutes les directions, frôlant les têtes et les bottes des pillards. Chacun se tourne et se retourne en rythme afin de ne pas fragiliser encore plus la piètre formation... Et soudain, un cri retentit :

- " LES ARBRES ! Ils sont quatre dans les arbr-hhhh!"

Agissant comme un seul homme, les Norses se baissent derrière leurs rondaches, empoignent leurs armes, et déchargent leurs frondes sur leurs agresseurs inconnus, suivant les indications de Hjalm. Ce dernier hoquette durant de longues secondes, couchés sur son destrier pendant que des membres et des yeux commencent à apparaître sur telle branche, qu'un bruit sourd suivi d'un impact bruyant se fait entendre derrière les homme-liges, et qu'un autre cri sec retentit :

- " Sen nha bren lamb ?

- Maï nehel'feer ! Belth-haïn !"

Soudain, les sifflements s'arrêtent, et une silhouette se relève à quelques mètres de Thorolf. L'occasion est trop belle. En quelque pas, le Norse percute sa cible de plein fouet, et le fer mord la chair fine avec beaucoup d'entrain. Dans le même geste, il retire sa hache, mais n'a pas le temps de réagir avant qu'une seconde silhouette fasse irruption sur le coté, et entaille son bouclier. Un éclat de bois vole près de son œil, mais seul le bras gauche saigne. La riposte arrive fermement, et le svelte individu... L'évite avec une cabriole. Qui que soient ces créatures élancées, elles semblent plus jouer que se battre, avec leur démarche élancée et leurs volées de coups qui lacèrent plus qu'ils ne tranchent. La première chose recule de quelques mètres, lançant quelques mots avant de repartir à l'assaut. Les jumeaux se replacent, hésitant à rejoindre leur troisième larron, espérant sans doute une autre indication ou un ordre qui ne viendra jamais.

- " I sarn'er ! Aim an-hon ! "

- " Descendez ! Ou je vous brise, fillettes !"

À peine a-t-il prononcé ces mots que Halkar se jette au sol près de son frère, plaquant son bouclier contre lui. Deux chocs viennent conclure son saut, et on l'entend tousser dans les secondes qui suivent. Thorolf doit alors faire front seul, face à deux énergumènes enragés - Non, un seul, voilà que l'autre s'écroule avant l'impact - qui le forcent à la défensive. Des traits sanguinolents se forment sur ses paumes, sur sa joue, mais surtout sur sa cuisse. Lorsqu'il reprend le dessus, Hjalm a disparu, bien que l'on entende toujours les hennissements de son trophée. Seul face à son destin, le jeune norse donne un dernier coup de tonnerre, avant d'ordonner le repli. Le fer déchire le cuir, la peau, la chair, mais pas l'os. Thorolf est seul, affreusement seul.

La fuite s'organise difficilement, Evered & Harkal fonçant vers Thorolf avant de joindre leurs boucliers au sien. Evered, fou de rage, en profite pour égorger un des assaillants vaincus, écrasant au préalable sa cage thoracique des deux pieds. Les archers restant se mettent à hurler une sorte de cri animal, comme un son aigu, strident et répété (proche de "Lilililililiiiii").

Désormais, une seule chose compte : retourner au navire, et l'atteindre coûte que coûte. C'est là une des forces mais aussi une faiblesse des peuplades du Nord. En effet, leurs vaisseaux de guerre sont si efficaces et si résistants qu'ils peuvent tenir tous les assauts, mais dès que leurs occupants s'en éloignent, ils se rendent souvent compte d'à quel point ils y sont dépendants. Le chemin vers la mer, qu'ils avaient traversé si calmement à l'aller, est englouti ventre à terre, comme si les Impurs étaient à leurs trousses. La lisière arrive enfin en vue, après de longues minutes haletantes... Et puis la butte se dévoile, suivie de la plaine sableuse, et de la mer. Serait-ce le salut qui s'annonce ?

Un dernier trait vient perturber cet espoir, et malgré l'énième réflexe d'Halkar, cette fois la flèche traverse le bouclier, tranchant la peau de son frère du front jusqu'à l’œil. Les jumeaux ne seront plus indissociables désormais. Et enfin, les cris s'arrêtent, la pluie de flèches s'estompe, et le tumulte disparaît, balayé par le vent marin. Retrouvant ainsi la plage, les homme-liges sont accueillis par des regards surpris, des jurons, et seulement une dizaine d'individus. Par chance, Hvitserk est là, en train de descendre Hjalm de son cheval.

- " Qu'avez-vous vu ?
QU'AVEZ-VOUS FAIT ?!"
Je vais faire court, afin d'éviter la pléthore de jets de dés que j'ai eu à faire :

Ordre d'initiative au tour 1 : Hjalm (surprise) -> Inconnu 1,2,3,4 -> les Norses
Ordre d'initiative durant le reste du combat : Inconnus -> Norses

TOUR 1: Thorolf ne voit rien.

Hjalm enfourche le cheval se prend une flèche dans le bras gauche (23pv). Il cherche des cibles au hasard... 1 !
Il arrive à discerner tous les ennemis, au nombre de 4, et il tire sur le plus proche. L'ennemi 1 subit 22 dégats à la jambe.

Les jumeaux tentent de tirer sur ce qu'ils ont vu de leur coté. Les deux frondes sont vidées, une seule touche un ennemi, pour 6 dégats.

Fin du tour : Thorolf et les jumeaux à 100% hp
Hjalm à 42/65 pv, sait où sont tous les ennemis

Ennemi 2&4 à 100% hp
Ennemi 1 à 28/50 pv
Ennemi 3 à 44/50 pv

TOUR 2:
Ennemi 1 se redresse après le tir subi... 17, il perd l'équilibre, tombe, et reste à terre.

Ennemi 2-3-4 tirent sur Hjalm, 2&4 touchent. Hjalm tombe à 0 pv, effet critique... n°3 sur le bras droit. Dommage, il lâche sa flèche mais pas son arc.

A son tour, Hjalm indique les ennemis aux autres et gère le cheval comme il peut.
Les jumeaux dégomment ennemi 3 (14pv), qui est assommé et se retrouve forcé de quitter sa cachette. Ennemi 3 tombe, mais reste debout plutôt qu'à terre.

Thorolf charge ennemi 3, attaque réussie !
Thorolf arrache 36pv en frappant les jambes.
L'ennemi tombe à terre en hurlant, mais il est encore en vie.

Fin du tour 2 : Hjalm à 0/65 pv
Jumeaux & Thorolf intacts

Ennemi 1 se relève avec 30/50 pv
Ennemi 3 à 0/50 pv, à terre.
Ennemi 2&4 intacts.

TOUR 3 :

Ennemi 1 charge Thorolf, attaque parée, 18 pv perdus seulement.
Ennemi 2&4 rechargent, tirent sur les jumeaux. Les deux touchent Evered. 51 pv perdus en cumulé. Evered est assomé par le choc, 9/60pv.

Thorolf frappe ennemi 1 - 4 !
Ennemi 1 esquive-t-il - 3, oui, il esquive de justesse.

Le jumeau encore debout recharge & tire sur ennemi 4. 17, Raté.

Hjalm recharge et tire au hasard. 19, raté.

Ennemi 3 crie quelque chose, se relève et recule


TOUR 4

Ennemi 2&4 rechargent & tirent sur les jumeaux à nouveau.
Un seul tir touche, encaissé par Harkal qui fait un joli 1 sur sa parade, et qui se jette en avant pour protéger son frère.
12 points de dégâts subis.

Ennemi 1&3 frappent Thorolf
Ennemi 3 trébuche sur une souche, tombe au sol, et meurt en pleine charge, la tête contre un rocher.
Ennemi 1 entaille le bras, et enlève 27pv à Thorolf !

Hjalm rate son tir et se cache derrière le sapin, avec le cheval.
Thorolf ordonne le repli, assène un dernier coup... 3, esquive ? 17, 35 pv enlevés, les jambes sont touchées.
Ennemi 1 est lui aussi mis à terre (0/50pv).
Les jumeaux se relèvent, et échangent leur fronde & bouclier pour épée & bouclier.

TOUR 5
Ordre de Thorolf : 11, les deux jumeaux n'écoutent pas, se relèvent et foncent vers Thorolf pour faire front. Hjalm écoute et part au galop.

Ennemi 1 est achevé ou meurt de ses blessures.

Harkal lui tranche la tête, selon le principe républicain.
Evered prend une flèche au visage, au travers du bouclier, qui lui érafle le front et l'oeil droit. Il tombe à 0 pv... jet d'Endurance : 1 !
Il survit et encaisse miraculeusement, sans jamais fléchir.

Cette fois, les Norses fuient, Hjalm est déjà loin devant. C'est la déroute.

Les ennemis ne sont plus visibles, et vous ne subissez plus de tirs. Vous n'avez aucune idée du moment à partir duquel ils vous ont lâchés.
Fin du combat.

Tu as perdu 45 pv, tu saigne du bras gauche et de la cuisse. 15/60pv
Hjalm a trois flèches plantées dans son corps, dont deux dans le torse. 0/65pv
Evered saigne du front, et il serre très fortement les dents. 0/60pv
Harkal a un creux de flèche au torse. 48/60 pv

Voilà Ennemi numéro 4, qui parlait dans sa langue bizarre :
Image
<< Bah alors, qu'est-ce que tu cherches mon gars ? L'or, les femmes, le pouvoir ?
J'ai tout et plus encore dans ma baraque, viens jeter un œil !
Oh non, ce n'est pas loin, c'est au coin de la rue là-bas.
Mais attends, t'as les moyens j'espère ?

...

Oh, tu sais, on peut toujours s'arranger... >>

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