[Geralt] Le réprouvé

La province du Nordland est peu peuplée et ses régiments passent l'essentiel de leur temps à patrouiller le long des côtes pour les protéger des pillards du nord. Le Comte Electeur Theodric Gausser siège à Salzenmund.

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[MJ] Le Grand Duc
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Re: [Geralt] Le réprouvé

Message par [MJ] Le Grand Duc »

Le mystérieux individu qui lui faisait face leva son pistolet sur Geralt au même moment où ce dernier levait le sien. Il s'avança de quelques pas, sortant de son couvert et retira sa capuche d'une main gantée. A la lumière de la lune qui filtrait à travers l'épée feuillage, le chevalier déchu reconnu le poudrage blanc et la perruque d'Adolf Ziegler.

- "Oswald ? Et c'est moi que tu traites d'imbécile ?" ricana le couturier avec un rictus, le doigt sur la détente. "Tu es une nuisance, Loup Blanc. Rebecca est aveuglée par l'attention qu'elle te porte, tu la détournes de notre quête. Parlons-en, de notre quête ... tu crois toujours que nous courrons après un vampire, c'est cela ?" Il éclata d'un rire froid, à quelques mètres à peine de Geralt et le tenant toujours en joue. "En plus d'être idiot, tu es naïf. C'est après la baronne Dokhara de Soya que nous en avons, une petite sotte qui accompagne celle que tu croyais être notre proie et qui a cru, elle aussi, pouvoir nous berner ... Si nous t'avons accepté parmi nous, c'est seulement pour pouvoir t'échanger le moment venu. Tu devais être notre cadeau aux Corbeaux, grâce auquel nous récupérerions De Soya. Une pièce de monnaie, un faire-valoir ... Tu n'es rien de plus. Regarde-toi donc ... Un renégat, un vagabond, une épave ... Tu me dégoûtes, Loup Blanc. Tu m'as toujours dégoûté, depuis le jour où je t'ai rencontré à Talabheim. Tu menaces maintenant notre mission, et tu dois mourir. Tant pis, nous improviserons sans toi."

Et sans hésiter, il fit feu en même temps que le réprouvé.
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Les détonations simultanées firent s'envoler des essaims oiseaux paniqués depuis les frondaisons. La fumée des tirs retombait lentement et le Loup Blanc vit Adolf Zigler assit contre le tronc, une main sur la poitrine. Malgré l'obscurité, Geralt pouvait deviner la tâche rouge qui grandissait sur son costume et le filet de sang qui coulait le long de son menton blanc.

- "Pauv-v-r..." essaye d'articuler le couturier avant de cracher un flot de sang, à l'agonie.
Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois. Je vis avec mes gens, loin de la folie des hommes. La nuit je vole dans les sombres profondeurs de la forêt. Mon regard d'acier partout se pose, et sans bruit, comme le vent, je file entre les branches des arbres séculiers. Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois.

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Geralt
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Re: [Geralt] Le réprouvé

Message par Geralt »

Musique d'ambiance


Geralt alla de surprise en surprise lorsque la silhouette masqué se dévoila... Ainsi donc le rat avait quitté son repaire, et Ziegler avait décidé de montrer son vrai visage, dévoilant ainsi l'ambition qui était la sienne, à savoir la mort du loup blanc... Si cela n'était pas une surprise, le chasseur de monstre n'aurait jamais imaginé qu'il puisse avoir le courage de passer à l'action, et pourtant... Tout ceci avait été manigancé par le couturier de A à Z, faisant même participer à son plan d'autres cultistes, preuve que malgré les menaces de Geralt à l'encontre des papillons, une majeur partie de ceux ci éprouvait toujours de la rancœur à son égard.
Le couturier s'avança alors, tandis qu'Irène restait caché derrière lui. Les deux hommes se faisant désormais face à face, chacun pointant un pistolet sur l'autre... La situation était plus que tendu maintenant.


"Je dois l'avouer, j'avance de surprise en surprise... Le rat a donc eut le courage d'agir."Dit il d'un sourire narquois, avant de soupirer face à tant de bêtise. "Rebecca ne te pardonnera pas une telle folie..."

Geralt en était persuadé, toute cette mascarade était aussi folle que désespéré, le couturier venant de se suicider par ces actes, le problème qu'il représentait saurait désormais se régler par lui même... Tout du moins c'était ce que l'on aurait pu croire... Car toute cette machination, était un piège dont les conséquences allaient être désastreuses dans les prochaines minutes...
Ziegler jubila, comme satisfait de la situation présente, une lueur de sournoiserie brillant dans ces yeux de serpent... C'est alors qu'il dévoila la vérité du projet qu'était celui des papillons.
Lucrétia, la Lahmiane n'était en réalité qu'un prétexte destiné à lier le loup blanc à la cause des adeptes de Slaanesh... La véritable cible n'étant que la baronne Dokhara de Soya et donc Karla ! Si cette révélation ne surprit en rien l'ancien chevalier corbeau au vue de sa relation avec la jeune Karla, la suite de la machination des papillons fut bien plus horrible...
Ainsi donc voila quel avait toujours été le plan de Rebecca le concernant... Une monnaie d'échange à l'égard des corbeaux, pour pouvoir récupérer l'ancienne cultiste De Soya : Une chaotique contre un parjure.
Si négocier avec l'Ordre pouvait sembler être une folie, Geralt n'avait jamais envisagé jusqu'où ils étaient prêt à aller pour pouvoir récupérer leur traitre de frère d'arme. Quoiqu'il en soit, ces révélations furent un choc... Geralt le traitre, Geralt le parjure... Trahi par tous, ayant même renié Morr pour cette vie avec Rebecca et ces enfants... Venait de se faire trahir par le chaos lui même... L'histoire se répétait donc sans cesse ? Même les pires ordures, des dégénérés ne pouvaient s'enticher de lui ?

Il repensa alors aux termes que Agabius, le maitre vampire aimait lui dire : "N'oublie jamais Geralt... Aucun espoir en vue..."

La mort était son fardeau, la solitude son unique partenaire... Voila la vérité que Ziegler venait de lui cracher au visage. Oh certes... Rebecca était dans le fond aussi folle que dangereux, et cette perversion qu'elle avait insufflé en Geralt était aussi malsaine que destructrice mais... L'espace d'un moment ces rares temps d'égarement avec la jeune femme... Il avait pensé... Tout simplement cru que... Depuis son retour dans l'Empire, ils avaient sans doute été les moments les plus agréables qu'il avait pu passer, en oubliant presque le mal qui le rongeait de l'intérieur.

Se tenir aux cotés du diable plutôt que d'être seul ... Était ce un crime dans le fond ?

Mais la réalité de sa situation venait de le rattraper, et voyant un sentiment de doute naître chez le loup blanc, Ziegler en profita pour prendre sa visée, l'instinct de l'homme aux cheveux blanc le ramenant à la raison de manière à réagir au bon moment.
Tout se passa si vite, quelques dixièmes de secondes tout au plus, le bruit de détente... Suivi du claquement des chiens des pistolets... Deux tirs... Un nuage de fumée obstruant la vision des deux adversaires, la faune environnante prise de panique tandis que la détonation se répercuta sur une partie de la forêt de la Drakwald.
Et puis, Geralt vit Ziegler, là au sol, adossé contre un arbre tandis que le sang s'écoulait de façon abondante de sa blessure.


*Je t'ai eu pourriture !* Pensa t'il se sentant triomphant avant de soudainement remarquer que quelque chose n'allait pas.

Là, du bout de ses doigts, qu'il fit glisser le long de son corps jusqu'au niveau des côtes, vers la partie inférieur gauche, il sentit un contacte liquide et chaud... Baissant alors la tête... Il constata du sang s'écouler le long de ses vêtements, celui ci commençant à couler en abondance.
Il mit quelques secondes à réaliser ce qui était en train d'arriver, tandis que la douleur commençait à le ronger. Il... Non... Il avait été touché... de plein fouet et ...
Il cracha alors une gerbe de sang par terre, le contrecoup de sa blessure l'obligeant à s'écrouler à genou.


"Que... Arg ! Merde..."

Il lança un regard noir en direction de Ziegler, avant d'entendre un hurlement s'échapper non loin, et de voir une silhouette s'enfoncer dans les bois pour fuir la tragédie venant de se dérouler. Non... Elle ne devait pas s'enfuir... Elle devait ...

"I...Irène ! Atte.. Attends !"

Geralt laissa s'échapper son arme à feu au sol, pour se saisir de la deuxième qu'il possédait au niveau de son ceinturon, tentant de prendre une visée, sa blessure et l'obscurité l'empêchant de pouvoir obtenir la jeune femme dans sa ligne de mire, celle ci disparu dans l'obscurité ambiante saine et sauve.

"Pu... Putain !" Agonisa t'il avant de pointer son arme vers Ziegler... Mais celui ci n'était désormais plus une menace, ayant même relâché l'arme à feu qu'il avait en sa possession, il semblait que la blessure qu'il avait pu recevoir était bien plus mortel que celle qu'il avait administré au chasseur de monstre.

Non, non , non ... Tout était en train de s'écrouler autour de lui, ce nouveau monde qu'il avait tenté de se forger avec les papillons, était en train de s'embraser à la manière d'une feuille de papier. Ces coups de feu avaient pu alerter les papillons, où des créatures de la Drakwald, où pire encore l'Ordre lui même... Geralt avait tué des papillons, tandis que Irène faisait route vers le campement, n'osant imaginer quel version de l'histoire elle allait conter à Rebecca.
Toutes ses chances de pouvoir rejoindre Karla... Étaient en train de disparaître... Tout ça à cause de ce rat de Ziegler, que Geralt avait fait l'erreur de sous estimer !

Ramassant son arme à feu déchargée et rangeant son katana dans son fourreau, le loup blanc parvint tant bien que mal à se relever, se rapprochant de Ziegler avant de s’agenouiller devant lui, et de le saisir à la gorge.


"Pourriture ! Petite merde ! Tu ... J'aurais dû te tuer dès le début ! Qu'est ce que... Qu'est ce que tu as dis à Irène de dire à Rebecca ?! Ton piège à la con... Tu savais que tu t'en sortirai pas ! Alors dit moi ! Qu'est ce qu'elle va raconter ?!"

Le serpent de couturier, au seuil de la mort, commença alors à rigoler avec le peu de force qu'il avait, arborant un sourire satisfait de la situation présente, ayant réussi à mener à bien l’œuvre qu'il s'était juré d'accomplir.
Cet air narquois et triomphant... Fit perdre la raison à Geralt, la pression qu'il exerça sur le cou de Ziegler devenant bien plus forte, si bien que le malheureux cultiste commença à trembler de suffocation.


"Tu penses t'être joué de moi ?! Comme Rebecca ?! Je me fous de la vampire ! Je me fous de l'Ordre ! Du bienfaiteur ! De la harde blanche ! De tout le monde ! Mon but a toujours été de retrouver celle que vous nommez De Soya !

Bande de dégénérés... J'ai rencontré cette femme quand elle était une jeune fille ! Et je jure... Je jure... Sur ma vie et mon âme... Même si pour cela je dois cracher à la gueule des Dieux de tous les panthéons... Qu'aucun d'entre vous... Pas un seul d'entre vous ! Ne parviendra jusqu'à elle tu comprends ce que je dis ?! Je vous tuerai tous ! Tous !"


La rage et la folie du désespoir se lisait dans le regard de l'ancien chevalier corbeau. Il était ici aussi terrifiant qu'inquiétant de le voir ainsi, malgré sa situation, les propos qu'il tenait aussi fous pouvaient ils être, semblaient être à ses yeux une évidence.
Ziegler suite aux propos de son interlocuteur, sembla surpris par ces révélations, mais déjà sa conscience commençait à l’abandonner, tandis que ces pupilles commençaient à prendre une teinte rouge, sans aucun doute ce phénomène étant lié à l'explosion de vaisseaux sanguins à force du manque d'air.
Laissant la colère diriger ses actes, Geralt maintenant toujours fermement sa prise, frappa alors avec la crosse de son pistolet, le visage du couturier, s'acharnant dessus avec une telle fureur, qu'il n'en resta plus qu'une bouillie horrible à la fin.
La douleur de sa blessure et la fatigue de ses muscles le ramenèrent alors à l'ordre, parvenant enfin à se calmer, ses mains se mirent à trembloter de manière incontrôlés.


*Qu'est ce que je dois faire ? Réfléchi Geralt ! Réfléchi ! Je peux pas retourner au camp... Ma parole contre celle de Irène... Personne ne pourra m'appuyer là bas, et je ne peux pas miser sur Rebecca après les révélations de Ziegler. Je dois fuir ... Le soleil ne devrait plus tarder à se lever... Je dois quitter les bois, et retourner sur la route. Malgré le risque de croiser quelqu'un... Avec la harde blanche dans les parages... Cela ne pourra pas être pire.

Mais après ?! Continuer à suivre l'Ordre tout en étant poursuivi par les papillons ?! Arg... Et cette blessure...*
Il souleva alors ses équipements, observant la blessure qui avait une sale allure, cherchant également dans son dos, il ne parvint pas à trouver de trou de sortie... Cela n'augurant rien de bon.
*Putain ! Putain putain putain ! La balle est toujours dedans... Utiliser une de mes potions ne servira à rien tant que j'aurai pas extrait cette balle... Je dois .. Trouver un endroit tranquille pour le faire moi même où... Trouver quelqu'un pouvant m'aider.*

Il sentit les gouttes de sang tomber au sol, signe qu'il était en train de faire une hémorragie. Geralt était en ce moment au plus mal, alors qu'il devait au plus vite déguerpir d'ici avant l'arrivée prochaine du reste des papillons.
Déchirant deux morceaux de la tunique du couturier, il en utilisa un pour l'enrouler sur une partie de son visage, dans le but de cacher son œil rouge ainsi que les marques noirs s'étant incrustées dans les veines de son visage. Avec le second, il utilisa sa main gauche pour faire un point de compression sur sa blessure destiné à limiter sa perte de sang.
Se préparant à déguerpir, il fouilla le corps de Ziegler, espérant peut être pouvoir y trouver quelque chose d'utile dans l’avenir.

Geralt s'enfonça alors dans l'obscurité, cherchant à courir, mais la douleur l’empêchant d'aller trop vite, titubant, chacun de ses pas lui demandait un effort terrible, tandis qu'il avait toujours un pistolet en main pour se défendre.
Petit à petit... La paranoïa s'empara de son esprit, ayant l'impression que déjà ses ennemis étaient sur ses talons, que derrière chaque buisson, quelques forces obscurs l'observaient. Il avait alors l'horrible sentiment d'entendre des voix, des murmures transportés par le vent, tandis qu'il cru parfois parvenir à entendre son nom : Geeeeerrrrraaaaalllltttt... Geeerrrrraaaaalllllltttt ... prononçait sinistrement une voix.
Cherchant à rejoindre la route impérial, il avait l'horrible sensation de tourner en rond, comme pensant être plongé dans un cauchemar, la forêt se refermant tout autour de lui, tandis qu'il commença à diriger son pistolet en direction de formes d'ombre n'étant en réalité que le fruit de son imagination.

Puis au détour d'un tronc d'arbre, il vit Karla lui dire :


"Ferme-la ! Je refuse d'entendre ça ! Tu n'as pas le droit... Tu n'es pas comme ça. Tu ne peux pas m'abandonner, pas après ce qu'on a vécu, pas après tout ça. Tu es différent, je le sais !""

Cette conversation... Le soir de son départ...Non ... Non non non ! Il n'avait pas choisit de l'abandonner ! Il ... Il le fallait... Pour la protéger... La protéger de Maria et de l'Ordre ! Ce n'était pas sa faute... Elle devait lui pardonner ! Lui pardonner de l'avoir laisser tomber... De... De se sentir responsable de la disparition des Bienfaiteurs... D'être... D'être ce qu'il était ! Il allait tout réparer... Tout !

Une autre image de la jeune femme intervint alors :


"Arrête-toi ! Je ne suis pas une putain de gamine, je suis ta commanditaire, Geralt, celle qui a payé l'ordre pour te faire venir ici ! L'unique héritière du baron de Soya, déguisée en roturière par fidélité envers Ranald. Et je te jure que si tu fais un pas de plus, un seul, putain tu le regretteras. J'ai le pouvoir pour t'atteindre, pour te faire souffrir tu m'entends ? Et je n'hésiterais à faire de ta vie un enfer, tu n'imagines pas de quoi je suis capable ! ARRÊTE-TOI !"

Cette haine... Cette colère... Il avait cru qu'elle lui permettrait de continuer à avancer... Pas de plonger dans ce que l'humanité avait de pire ! Si seulement il l'avait cru... Pourquoi ne lui avait elle pas dit avant la vérité sur son identité ? Ce contrat... Tout ceci... C'était elle qu'il était destiné à sauver cette nuit là. Elle lui avait promis un jour pouvoir l'atteindre, de le faire souffrir comme il l'avait fais souffrir ! Un enfer comme cadeau... Sa vie était déjà un enfer ! Et si elle le voyait là tout de suite, sans aucun doute savourait elle cette vengeance...

"Je suis désolé Kar...la... Je dois ... Continuer et ... Pardon..."Murmura t'il dans sa tristesse et son désespoir

Il trébucha sur quelques branches, s'écroulant par terre, avec une envie de ne pas se relever et de se laisser mourir ici... Qu'importe qui pourrai le trouver en premier, cela ne comptait plus...
Il... Il allait crever ici... Comme la pourriture qu'il était... Il... Plus personne ne pouvait le pleurer maintenant...

Que ce soit la volonté de retrouver Karla où les brides de son instinct de survie, il parvint tout de même à se remettre debout, pour continuer à avancer droit devant lui à la recherche de son salut...

Aucun espoir en vue Geralt... Aucun espoir en vue...

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Modifié en dernier par [MJ] Le Grand Duc le 25 août 2019, 22:51, modifié 1 fois.
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Geralt, Chevalier renégat de l'Ordre du corbeau

For 12 | End 12 | Hab 14 (*+1) | Cha 8 (*+2) | Int 12 | Ini 14 | Att 14 | Par 14 | Tir 14 (*+1) | FOI 11 | NA 3 | PV 95/95
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Re: [Geralt] Le réprouvé

Message par [MJ] Le Grand Duc »

Geralt déambulait dans la forêt comme un fantôme. Des ronces lacéraient ses mollets, les troncs se succédaient et se ressemblaient tous. Les lunes ne brillaient plus à travers les épaisses frondaisons, il était impossible de se repérer. Au loin, un brame lugubre retentit, et un autre lui répondit. Les ténèbres autour du Loup Blanc vivaient et craquaient, les fourrés s'agitaient dans l'obscurité. La Drakwald était un organisme vivant qui avalait le chevalier déchu à mesure que ce dernier se perdait dans ses entrailles. Et là, soudain, une silhouette passa dans le champ de vision de Geralt. Où était-ce juste une impression ? Les ombres se mouvaient autour de lui, il en était persuadé. Mais lorsqu'il se retournait brusquement et que son regard maladif balayait la végétation dense, rien de bougeait. Devenait-il fou ? Des bruits de pas se rapprochaient. Se mettaient à courir. Mais rien ne se passait. Une grosse branche craqua, le feuillage se mit à bruire puis à nouveau, plus rien. Geralt était seul dans les ténèbres. Ou l'était-il ?

Il se retourna une fois encore, en nage malgré la brume froide qui imprégnait les bois. Il trébucha sur une grosse racine, tomba en avant et roula dans la pente que masquait un parterre de fougères. Sa tête heurta violemment un gros caillou à l'arrivée et son esprit se mit à vaciller, menaçant de s'éteindre. Le Loup Blanc était immobile dans la boue, incapable de bouger. Son corps de lui répondait plus, mais il ne ressentait nulle douleur. Il resta allongé pendant une éternité.

La pluie qui frappe les feuilles. Imprègne le sol. Le transforme en boue.

L'odeur du poil mouillé, des grognements, des bêtes rodent autour de lui. Des loups. Il ne peut pas bouger. Ils sont là pour lui.

Il entend un croassement. Un gros freux se pose à côté de lui et le regarde sous tous les angles avec ses yeux semblables à des billes noires. Les loups tournent autour de Geralt, lentement, se rapprochant peu à peu, mais le corbeau ne semble pas s'en alarmer. Il sautille sur le torse du chevalier, et s'approche de son visage. Il se met à picorer l’œil malade du Loup Blanc mais ce dernier ne ressent aucun douleur, incapable de bouger. Le corbeau plante son bec dans le globe oculaire et tire, tire jusqu'à l'arracher de l'orbite. Il le gobe tout rond et observe son perchoir, battant des ailes de temps à autre pour en chasser les gouttes qui continuent de tomber.


- "Te rappelles-tu du psaume du Livre des Portes, Geralt ?" lui demanda le corbeau. "Ce sont les premières prières que tu as appris quand tu es arrivé à Siegfriedhof. Je te revois encore passer les grilles de l'abbaye de Saint Æthelbert, prêt à offrir ta vie pour faire le Bien. Tu avais la tête pleine de rêves, alors." Il avait la voix de Dietrich.

Derrière le corbeau, dans l'obscurité, le Loup Blanc voyait une torche s'agiter à travers l'averse pour faire fuir les prédateurs nocturnes.

- "As-tu oublié que l'un de nos commandements les plus importants et d'être attentif à ses rêves ?" Le volatile avait désormais le visage du vieux maître des Chevaliers-Corbeaux. "Qu'est-il arrivé aux tiens, Geralt ? As-tu oublié qui tu es vraiment ? Ce corps corrompu, cet esprit dévoré par la folie. Tu n'es pas l'homme que j'ai connu, l'enfant que j'ai accueilli dans notre maison."

Une silhouette dans la pluie, qui s'approche de lui. Qui le tire par les épaules. Une civière de branchages et de cordes qui racle contre le sol et qui saute sur les cailloux. L'averse qui continue.

- "Tu n'es pas un monstre, Geralt." Le corbeau avait désormais le visage d'Ombre et volait de branches en branches pour suivre le chevalier tandis que ce dernier était emmené dans les bois. "Tu es juste fatigué. Tu es épuisé. Tu as besoin de repos, voilà tout. Demain sera un jour nouveau. Tu pourras reprendre ta quête : protéger la Vie, combattre le Mal partout où il se trouve." La voix de Dietrich, à nouveau. "Une vie de sacrifice. Ton corps est une arme, ton esprit est un temple. Tu dois lutter pour ce qui est juste, tu dois affronter les ténèbres qui veulent détruire notre monde." Les voix du commandant et de son amie d'antan s'alternaient ou s'unissaient par moment. "Tu es le bouclier qui protège, l'épée qui pourfend. Tu te dresses face aux horreurs de la nuit. Ta mission est sacrée, car c'est notre Haut Père que tu sers. Tu assures le repos des âmes qui, grâce à toi, le rejoignent dans son Jardin."

Mais par-delà l'obscurité de la forêt qui faisait face à Geralt, des yeux brillaient dans le noir. Deux gros yeux rouges à la pupille fendue, qui s'approchaient comme un serpent. L'oiseau ne semblait pas s'en apercevoir, et le réprouvé ne pouvait pas le prévenir. Ses lèvres restaient closes.

- "Tu es un templier du Noble et Chevaleresque Ordre du Repos Mérité. Ta mission est éternelle, ta conviction inébranlable. Tu es un héros immortel car tu sers le Grand Veilleur et c'est à sa droite que tu siégeras lorsque il sera temps pour toi de le rejoindre. Ta place sera parmi celle des justes." C'était maintenant Reiner qui lui parlait en battant des ailes. "Prie avec moi, Geralt. Ton amour pour la vie sera ta rédemption."

Reiner écarta les mains et ferma les yeux pour prononcer sa prière, mais les yeux rouges sautèrent des ténèbres et une gueule béante surgit pour engloutir le corbeau avant de disparaître aussi vite. Mille âmes hurlèrent leur détresse depuis les tréfonds de la terre et la tête du Loup Blanc explosa comme un fruit trop mûr.

Geralt se réveilla en sursaut, couvert de sueur. Tous ses membres tremblaient de manière incontrôlable et il avait le souffle court. Il mit quelques secondes à émerger de son cauchemar, avant de réaliser où il se trouvait.


Il était dans une hutte circulaire aux murs faits de branchages et de mousse. Un feu brûlait dans trou central fait à même la terre battue, et la fumée s'échappait par une ouverture au plafond. Une marmite pendait au-dessus, maintenue par un trépied. Les parois de la hutte étaient encombrées d'étagères alourdies de pots et de paniers, d'outres en cuir et d'ustensiles qui pendaient à des crochets. L'entrée de la hutte était fermée par une peau de bête et nulle lumière ne filtrait de l'extérieur. Quant à lui, il était allongé sur une paillasse d'herbes séchées étrangement confortable, une fourrure de bête jetée sur lui en guise de couverture. S'il essayait de bouger, il s'apercevait que ses chevilles et son poignet gauche étaient solidement attachés par des cordes reliées à des pieux enfoncés dans le sol. Il était seul, dans cette hutte.

Ses poumons brûlaient, son corps était affreusement endolori. Lorsqu'il baissa le regard sur son torse, il s'aperçu qu'il portait un bandage en travers, avec une grosse tâche verdâtre au niveau de sa blessure. Mais il remarqua autre chose ... des veines noires, semblables à celle qu'il avait sur le visage, semblaient courir le long de ses cuisses et de son bas ventre. Il avait l'impression que de l'acide y circulait tant cette sensation de brûlure était difficilement supportable. Sa tête le lançait également, probablement à cause du choc qu'il avait reçu. Mais une autre sensation le dévorait, il manquait d'air. Ses jambes continuaient de trembler et les veines noires dansaient devant ses yeux comme d'immondes anguilles qui voulaient remonter jusqu'à son cœur.


Quelqu'un a besoin de sa dose de pollen de sirène !
Les nœuds qui t'attachent semblent très difficiles voir impossible à défaire d'une main.
Tu as une main libre, mais rien à portée de toi sinon ta couverture.
Tu es torse nu, et tes armes ainsi que son plastron ne semblent pas être dans la hutte.

Tout ce que tu trouves d'utile sur le corps de Ziegler -à part un godemichet kingsize- c'est son pistolet, quelques cartouches et sa rapière. Tu m'indiqueras sur Discord si tu veux les prendre ou non.

Et voici ...

1ère mutation :
1-4 = Khorne.
5-11 = Slaanesh.
Résultat : 1, Khorne.

Lancer sur la table des mutations de Khorne : 22, Pigmentation étrange.
Votre peau change de couleur, elle peut se couvrir de tache, de lignes, de motif ou même vous séparer le corps en deux teintes opposées. Cela n'a aucune influence si ce n'est de vous rendre visiblement muté. (Couleur et motif sont au choix du MJ)
Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois. Je vis avec mes gens, loin de la folie des hommes. La nuit je vole dans les sombres profondeurs de la forêt. Mon regard d'acier partout se pose, et sans bruit, comme le vent, je file entre les branches des arbres séculiers. Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois.

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Re: [Geralt] Le réprouvé

Message par Geralt »

Geralt tituba longtemps dans les bois cette nuit là, laissant s'échapper derrière lui, une longue trainée de sang, tandis que peu à peu, ses jambes se firent branlantes, comme de moins en moins capable de supporter son poids. L'obscurité des lieux étant aussi inquiétante que menaçante, commençait peu à peu à l'envelopper, comme cherchant à le dévorer pour le faire disparaître... N'ayant qu'une idée en tête à savoir rejoindre la route impérial, l'itinéraire qu'il avait prit au départ n'avait plus aucun sens, le loup blanc ne se rendant même plus compte qu'au lieu de suivre toujours la même direction, il ne faisait que zigzaguer à travers les arbres de la Drakwald, à la manière d'un animal blessé attendant de s'écrouler pour vivre ici ces derniers instants.

Dans les ténèbres de la nuit, il avait l'impression de voir des formes se mouvoir autour de lui, pensant même que celles ci ne voulaient cesser de le suivre, faisant qu'il lui arrivait de s'arrêter par moment pour pointer son arme à feu dans une direction quelconque, tout en murmurant quelques paroles incompréhensibles à la manière d'un ivrogne.
Combien de temps cela faisait il qu'il marchait ? Combien de sang avait il perdu ? Il ne parvenait pas à le savoir, la réalité et le délire se mélangeant dans son esprit, lui faisant perdre toute notion de repaire que ce soit dans l'espace ou temporel. Mais il ne pouvait s'arrêter... Il ne fallait pas s'arrêter ! Surtout pas ... Il...
Il trébucha alors, dégringolant violemment le long d'une pente raide, son corps semblant si lourds qu'il n'avait plus la force d'amortir sa chute, sa tête percutant une roche plus bas, celle ci à la limite de lui fendre le crâne à deux, ses cheveux blanc commençant peu à peu à virer au rouge tant il saignait.
Sonné, et venant d'arriver aux limite que lui imposait son corps, il tenta dans un dernier geste aussi fou que désespéré, d'user de ses dernières forces pour se relever


"J'... J'arrive... Karla..." Mais il s'écroula, la moitié de son visage dans la boue, tandis que l'humidité et le froid des bois commencèrent à lui mordre la peau.

Étant maintenant incapable de se mouvoir, le peu de combattivité qu'il lui restait, lui laissait espérer qu'après quelques minutes de repos là dans les bois, pourraient lui servir à regagner ses forces pour ainsi pouvoir repartir... Simple folie, d'un homme aux portes de la mort, se refusant d'admettre que sans les soins dont il avait besoin, il ne pourrait repartir d'ici en vie.

Ses paupières se firent alors plus lourdes, jusqu'à se fermer et laisser Geralt plonger dans une noirceur totale.

Lorsqu'il émergea des limbes, son corps étant toujours paralysé au sol, il cru entendre le grognement de quelques loups autour de lui, les bêtes sauvages semblant former un cercle, cherchant à jauger le risque que cette proie à première vue facile pouvait représenter. Alors ainsi donc... Le Loup blanc allait finir ici... Dévoré par des loups ? La douleur de ses blessures l'empêcha de rire, mais le destin pouvait parfois se montrer terriblement ironique n'est ce pas ?
Cherchant à voir les bêtes, mais en étant incapable à cause de l'obscurité opaque, la seule chose qu'il pouvait entrevoir était son arme à feu, posé à tout juste un mètre de sa position... N'était ce pas une mort plus horrible encore que de voir un moyen de s'en sortir, sans pour autant pouvoir s'en saisir à cause de l'épuisement ? Ce châtiment paraissait juste pour un homme comme lui...

L'heure de répondre de ses actes étaient semble il arrivés !

Un corbeau croassa alors, l'horrible volatile, symbole de la représentation que les chevaliers Corbeau se faisaient de Morr, venant se poster sur le torse du chasseur de monstre, avant de s'approcher de son visage. De son œil rouge et malade, Geralt le défia, tandis que le volatile commença à se nourrir de lui, picorant son œil de manière à en faire son festin, décrochant l'organe de son orbite, avant de le gober et ainsi le faire disparaître...
Geralt ne pouvant bouger le moindre muscles, dû observer en silence sa propre mort... Pourtant, il était incapable de ressentir la moindre douleur, malgré qu'il était en train de se faire dévorer vivant... Était il en réalité déjà dans l'autre monde ?

L'oiseau au plumage noir, perchée sur sa victime, continua à sautiller sur son torse, tandis qu'à la surprise de Geralt, il se mit à parler, ayant la voix du maître des chevaliers Corbeaux... Dietrich...
Tout ceci, que cela soit réel ou pas... Était ce là le dernier jugement que Morr avait accepté de lui offrir avant de lui fermer à tout jamais les portes de son royaume ? Que les Dieux étaient cruels de vouloir le confronter une dernière fois à l'homme qu'il avait pu être...


"Je... Je m'en souviens...." Bafouilla t'il tandis que la pluie venait se percuter sur son visage. "Des rêves ... Tu te souviens... Père ?... Quand j'étais gamin, je... Je voulais devenir comme toi... Maître de l'Ordre... J'ai... Même aujourd'hui... Je crois que cela à toujours été mon seul et unique rêve..."

Ses souvenirs refirent surface en lui, lorsque gamin ayant été abandonné par ses parents, il avait croisé la route de Dietrich, celui ci ayant choisi de le prendre sous son aile, à la manière du père qu'il n'avait jamais eu. C'était ainsi qu'il avait été introduit au sein l'abbaye de Saint Æthelbert... Comme si Morr en personne avait jeté son regard sur cet enfant n'étant pourtant destiné à rien, et ainsi en faire l'un de ces soldats...
Une vie de sacrifice pour le bien commun... La lame devant éclairer les ténèbres, voila l'homme qu'il avait pu être...


"Être attentif ... Mes rêves..." Le corbeau possédait désormais les traits du visage de Dietrich, lui donnant un air aussi horrible qu'étrange, sans pour autant que le loup blanc dans son état ne puisse réaliser la folie dans lequel il semblait s'être plongé. Tout ceci lui semblait aussi réel que normal dans l'immédiat... "Je ne sais plus rêver... Chaque fois que je ferme les yeux, je vois la mort... J'ai ... J'ai échoué... En temps que chevalier... En temps que représentant de Morr... Et même en temps que fils..."

Ses yeux, fenêtres de l'âme, dévoilèrent alors le chagrin et le honte qui le rongeait... Dietrich étant sans nul doute, l'une des seules figures de l'Empire encore en mesure de l'atteindre, dans ce voile d'obscurité dans lequel il s'était de lui même plongé.

"Comme durant ma formation... Je... Je n'ai jamais été à la hauteur de tes attentes... Toi... Toi qui m'a tout donné... Un chez moi... une famille... Un avenir... Pardonne moi... Père... De ne pas avoir pu être le fils que tu attendais... Je suis une honte pour toi."

Le corbeau prit alors la voix et les traits d'un fantôme du passé qu'il n'avait plus vue depuis les évènements liés à Agabius... Ombre... La lame noire... Celle qui avait partagé l'enfance qui l'avait forgé, aux cotés de Dietrich, second disciple du maître des corbeaux...
Plus talentueuse dans tous les domaines que le loup blanc, elle avait été la seule qu'il n'avait jamais pu vaincre en duel et qui avait participé à sa libération des prisons de l'abbaye après sa condamnation à mort par le grand conseil ... Mais elle avait été aussi celle qui avait su posséder son cœur pour la première fois... Ce premier amour qui avait été pour eux une bénédiction mais aussi une malédiction aux conséquences funestes...
La pluie continuant à s'écouler le long des joues du chasseurs de monstre, celle ci se mélangeait désormais aux larmes du chevalier, qui était en sanglot maintenant.


"Je suis tellement désolé Ombre... Tout est de ma faute... Je n'ai pas su... En Sylvanie... Agabius... Je n'ai pas su te sauver..." La rage et le regret se lisaient désormais sur son visage, comme ayant caché quelques sombres secrets depuis trop longtemps déjà, il voulait maintenant soulager sa conscience. "Je n'ai pas pu rentrer ... Je ne pouvais pas retourner auprès du grand conseil... Pas après les horreurs que nous avons vu en Sylvanie... Et je... Je n'étais pas assez fort ! Et ma faiblesse t'a fait te sacrifier pour moi... C'était toi... Toi qui devait remplacer Dietrich notre maître. C'est toi qui devrait être en vie aujourd'hui !!!!!" Hurla t'il avec ses dernières forces avant de tousser une gerbe de sang.

"Comment aurais rentrer chez nous... Comment aurais je pu retourner dans l'Empire ? Il y avait... ce gamin... Le petit de Buchwald, tu... Edrik... Il m'avait demandé... De lui ramener vivant son père et sa mère... J'ai promis... J'ai promis mais... Il n'y avait plus rien à ramener... Même après la disparition du maître vampire... Il n'y avait plus que moi et... toi morte dans mes bras... La honte de mon incompétence... Je ne méritais plus aucun de mes titres après ça."

Il avait tout perdu en Sylvanie, si bien qu'il s'était de lui même livré à un exil forcé, malgré le plan de Ombre qui devait d'origine conduire le loup blanc à être innocenté par le conseil des corbeaux une fois Agabius détruit... Mais... Après de trop lourdes pertes, Geralt n'avait que trop réalisé le prix de cette lutte pour laquelle il avait juré sa vie... Et avait ainsi décidé de rompre son serment auprès de Morr.
Et c'est ainsi, qu'en voyant le mal qui continuait à grandir sur la terre des morts vivants, à la manière d'une menace impossible à stopper... Devenu l'une des cibles prioritaire de la cours noire en personne... Qu'il s'était exilé vers les Sentinelles pour se livrer à une vie de chasseurs de monstres, à vivre de drogues,d'alcools et de femmes, loin des soucis du vieux monde... Une vie qui l'avait conduit à se tuer à petit feu, son corps n'étant plus qu'une épave destiné à mourir aujourd’hui.


"Templier... Le grand Veilleur... Les justes... Dietrich... Le bouclier et l'épée... Ombre... Rédemption...La non vie... Karla... Le chaos... Rebecca..." Tandis que les voix des fantômes du passé continuaient à s'entremêler dans ce qui ressemblait de plus en plus à un cauchemar, le loup blanc ne put que constater totalement impuissant, que dans l'ombre de la nuit, rampait dans sa direction un serpent terrifiant, s'approchant du corbeau sans que celui ci ne puisse le discerner...

Le reptile s'approcha à la manière d'un prédateur en chasse, aussi sournoisement qu'avec élégance, ne laissant derrière lui qu'une longue emprunte dû à son passage... Geralt voulu alors hurler au corbeau de fuir, le prévenir de s'envoler car le danger fondait vers lui... Mais il ne pouvait le faire... Et tandis que le serpent plongea son regard sinistre dans celui de l'homme aux cheveux blanc... Il bondit sur sa cible pour la dévorer, le corbeau ne pouvant lui échapper...
A la manière d'un miroir, le monde autour de Geralt se fissura, tandis que le ciel noir prit une teinte rouge accompagné d'un sombre orage... Les voix de milles âmes raisonnant alors tout autour de lui, lui perforant le crâne à la manière de milles poignards...

Geralt hurla... Mais dans ce cauchemar... Personne ne pouvait l'entendre.



******



Il émergea de sa terrible vision dans un sursaut, le regard dans le vague, tandis que son corps était parcouru de frissons et de spasmes. Un mal de crâne terrible et sans nom s'étant emparé de lui, si bien qu'il se sentait fiévreux.
Totalement perturbé par ce cauchemar lui ayant pour autant semblé terriblement réel, il lui fallu un petit moment pour se remettre de ses émotions, et ainsi analyser où il se trouvait... Semblant commencer à se remémorer les évènements, quelques mots lui traversèrent alors l'esprit : Les papillons... Ziegler... La fuite... Il ... Il avait fui à travers la Drakwald... Avec cette blessure et...
Instinctivement il porta son regard vers le coté gauche de son corps, la blessure par balle ayant été recouverte d'une étrange substance ainsi que d'un bandage... Des soins ?! Mais de qui ?! Voulant analyser son environnement, il semblait se trouver dans une hutte de fortune, d'où il était impossible de voir vers l'extérieur, il ne pouvait savoir durant combien de temps il avait pu dormir... Merde... Les papillons... L'Ordre... Karla !

Comme semblant comprendre qu'il avait dû perdre un temps précieux, il tenta alors de se mouvoir, réalisant tout juste qu'il était lié par quelques cordes au niveau des chevilles ainsi qu'au niveau de sa main gauche, la droite étant la seule dont il avait le plein contrôle.
Qu'est ce que cela voulait dire ? Qui avait bien pu le trouver, et surtout l'aider... Cette hutte... Était il encore au cœur de la Drakwald ?! Non vivre seul dans ce genre d'endroit en ermite était une folie... Mais alors comment... Plusieurs questions lui traversaient alors l'esprit sans pour autant qu'il ne puisse trouver la moindre réponse dans l'immédiat.
Dans tous les cas, son hôte avait semble été le plus accueillant possible avec lui, les soins apportés étant le fruit d'une personne ayant certaines connaissances dans ce domaine, sans compter qu'on avait fais l'effort de lui offrir une couche au confort plus qu'acceptable...
Réalisant alors que son bandage de fortune autour de son œil rouge avec été également ôté, il fut étonné que celui ou celle qui lui avait enlevé n'ait pas décidé de le tuer face à ce phénomène totalement anormal. Soudain... il réalisa enfin les changements que son corps venait d'opérer... Les veines noires... Autour de son œil... S'était propagé sur une majeur partie de son corps, semblant danser en lui à la manière d'un mal étant bien décidé à le ronger de l'intérieur et voulant converger dans une seule et même direction : son cœur...
Ce mal... Qu'était ce donc ? le résultat des premiers effets de la corruption sur son âme ? Son séjour au sein des papillons semblant l'avoir atteint d'une manière bien plus importante qu'il n'aurait pu le croire, faisant que cela se répercutait désormais sur son corps en plus de son esprit... Si Geralt n'était pas un spécialiste du chaos, il avait pu dans sa jeunesse, se documenter à son sujet... Les Dieux sombres se nourrissant des émotions les plus sombres des hommes, on disait qu'ils aimaient offrir des mutations aussi terribles que puissantes et monstrueuses à ceux le méritant... Était ce là un présent du Dieu des plaisirs ?


"Enfoiré de Bienfaiteur... Je n'ai rien demandé ! Et je n'ai pas besoin de toi où d'un autre Dieu sombre pour arriver à mes fins !"

Malgré sa blessure semblant avoir entamé sa phase de guérison, la fatigue et l'épuisement s'était totalement emparé du loup blanc. Son corps tremblant, il sentit alors qu'un écoulement de sang provenait de son nez... Ces symptômes... Tremblements, fièvres, épuisements... Depuis combien de temps n'avait il pas prit sa dose de pollen de sirène ?
Remontant instinctivement sa main au niveau de son cou, il remarqua alors que la fiole de pollen n'était plus. Soudainement prit de panique, il chercha du regard un peu partout, sans voir son bien le plus précieux.


"Non, non ,non !!!!! Pas ça... Tout mais pas ça ! Où est elle ? J'en ai besoin ! Absolument !"

Loin de penser à ses équipements lui ayant été confisqué ou à tout autre chose, la prise d'une dose de pollen de Sirène était désormais la seule chose qui lui importait, le fait de ne plus en avoir à portée, l'ayant plongé dans un état de dépendance totale, aussi misérable que pathétique...
Une dose... Il lui fallait une dose !!!! Maintenant et tout de suite ! Il toussa alors violemment, crachant du sang au sol, ses côtes se contractant au niveau de sa blessure, cela le faisant se tordre de douleur...
Cherchant à se maintenir à genou, il tenta alors de sa main valide, de se défaire de ses liens en vain, son geôlier sachant semble il comment il fallait s'y prendre pour empêcher quelqu'un de correctement se mouvoir.

Conscient de l'urgence de sa situation, ne sachant qui l'avait sauvé, où il pouvait bien se trouver, ni même encore où était ses équipements où sa fiole de pollen, il cria alors à l'encontre de qui pourrait l'entendre :


"Hého !!!! Il y a quelqu'un ?! Je... J'ai besoin d'aide s'il vous plait !" Pour seule réponse un long silence ...

"Qui que vous soyez... Merci de m'avoir sauver. Mais... La fiole... Celle autour de mon cou... J'ai... J'en ai besoin d'accord ?! Je vous en prie. J'avais une bourse avec moi... Vous pouvez prendre les couronnes d'or mais... Il me faut la fiole !"

Il toussa alors bruyamment, ignorant qui viendrai à lui.

"Je... Je vous ferai aucun mal d'accord..."

Dans sa posture actuel, personne n'aurait osé en douter, mais ne sachant rien de son sauveur, peut être fallait il le préciser ?

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Geralt, Chevalier renégat de l'Ordre du corbeau

For 12 | End 12 | Hab 14 (*+1) | Cha 8 (*+2) | Int 12 | Ini 14 | Att 14 | Par 14 | Tir 14 (*+1) | FOI 11 | NA 3 | PV 95/95
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[MJ] Le Grand Duc
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Re: [Geralt] Le réprouvé

Message par [MJ] Le Grand Duc »

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L'appel désespéré du Loup Blanc resta longtemps sans réponse, le laissant tremblant et affaibli tandis qu'il divaguait. Son corps meurtris par des années de sévices réclamait sa dose de remède d'une manière violente. Les muscles se contractaient de manière chaotique, ses dents claquaient, son coeur battait la chamade. Les veines noires le dévoraient de l'intérieur telles une armée d'asticots voraces.

Mais son salut vint, après un temps qui parut durer l'éternité. La peau de bête qui fermait l'entrée de la hutte se releva pour laisser passer un vieil homme vêtu de vêtements chauds, d'un bonnet et qui portait un bâton. Sur son épaule était perché un énorme corbeau qui se mit à croasser comme un beau diable lors qu'il vit Geralt s'agiter sur sa couche.



Image

- "Par Taal, te voilà enfin réveillé." sursauta l'ermite.

Malgré la diction atrophiée du Loup Blanc, le vieillard comprit qu'il devait lui emmener la fiole que le chevalier portait autour du cou au moment où il s'était effondré dans la forêt. Il la saisit parmi les bibelots qui pendait du plafond en branchages et s'approcha du blessé pour la lui tendre. Le corbeau perché sur son épaule s'envola et vint se percher sur une poutre en travers pour observer Geralt. Ce dernier inhala sa dose de poudre sous le regard de l'ermite, qui restait silencieux.

- "Tu dois être affamé." finit-il par dire d'une voix profonde, au fort accent nordlander.

Il se leva pour saisir une écuelle en bois et revint vers la marmite pour la remplir du bouillon qui y clapotait. C'est avec ce bol entre les mains qu'il revint près de la couche de Geralt pour le lui tendre après y avoir fiché une cuillère. Il le regarda manger, ses yeux brillants au milieu de son visage ridé et mangé par une longue barbe grise.

- "C'est Cleo qui t'a trouvé, là bas, dans le bois." En entendant son nom, le corbeau croassa trois fois. "Des loups étaient sur le point de te dévorer. J'ai essayé de soigner ta blessure, mais tu n'as pas arrêté de délirer et se trembler pendant deux jours. J'ai cru que tu allais mourir, mais tu as l'air d'aller mieux, Taal et Rhya soient loués." Il inclina la tête. "Je m'appelle Oddo."

Il se releva pour se servir lui-même un bol de soupe bouillant et revint s’asseoir près de la couche, mais hors de portée du Loup Blanc.


- "Je vis ici, seul. Les habitants du village d'à-côté viennent me voir lorsqu'ils sont malades, que leurs femmes accouchent ou que leurs moutons ont la gale." Il laissa un silence planer, peut-être pour que Geralt lui réponde et se présente.

Entre temps, il saisit un morceau dans son bouillon avec deux doigts sales et le lança en l'air. Cleo tomba de son perchoir en piqué pour l'attraper en vol et se posa sur l'épaule de son maître pour gober son butin.


- "La journée avant que je te trouve, j'étais au village, justement ... Les habitants m'ont raconté une drôle d'histoire. Ils m'ont dit qu'il avait reçu la visite d'une bande d'étranges saltimbanques, en plein milieu de la nuit. Qu'ils leurs avaient demandé d'ouvrir les portes. Et quand la vigie a refusé, celle qui parlait en leur nom a massacré l'un de ses comparses avant de partir en le laissant là. Ils m'ont aussi dit qu'un répurgateur les accompagnait. Mais pas un serviteur de Sigmar, loué soit son nom. C'était un serviteur du Veilleur. Et visiblement, il n'est pas seul. Des hommes en armures noires rôdent dans la région. Les dieux seuls savent ce qu'ils cherchent ..." Il glissa une main ridée dans sa tunique et en sortit le pendentif en argent de Geralt, qui tournait sur lui-même au bout de la chaînette. "C'est à toi, n'est-ce pas ?"
Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois. Je vis avec mes gens, loin de la folie des hommes. La nuit je vole dans les sombres profondeurs de la forêt. Mon regard d'acier partout se pose, et sans bruit, comme le vent, je file entre les branches des arbres séculiers. Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois.

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Geralt
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Re: [Geralt] Le réprouvé

Message par Geralt »

Ce manque... Cette sensation d'être aussi fragile que du verre... Voila donc l'état que pouvait être le sien lorsqu'il n'était pas en mesure de se fournir en pollen de Sirène. Combien de temps avait il dormi ? Quelques heures ? Quelques jours ? Quoiqu'il en soit, les effets sur son corps étaient aussi foudroyant que atroces : Tremblement, fièvre, saignement, douleur articulaire... Un cocktail horrible de souffrance, son corps cherchant à le punir pour les abus qu'il avait pu lui faire subir.
Il appela de l'aide tandis qu'il chercha à combattre la douleur, recroquevillé comme un animal, l'attitude que son mal lui faisait prendre était des plus pathétique, voila donc quel pouvait être le fameux visage du Loup blanc ? Le chasseur de vampire, survivant de la Sylvanie et du gouffre, pourfendeur du démon de fiel ?! Non... Ziegler avait finalement dit une vérité avant de mourir : Geralt était une épave dont la chute était inévitable...

Une mort lente et atroce, voila l'héritage qu'était le sien.

Il eut l'impression de rester seul durant une éternité, contemplant les veines se propageant sur son corps, à la manière d'un serpent... Geralt pouvait le sentir... Cette "chose" qui vivait en lui, se nourrissant de sa colère, de ses peurs, de sa haine... Cherchant à le posséder et ainsi effacer toute trace d'humanité en lui.
Non, non, non... Il ne pouvait... Il ne voulait pas devenir la marionnette des Dieux sombres... Son objectif, tout ce qu'il avait pu faire, n'avait que pour seul but, de revoir Karla... Avant la fin... Que Rebecca et les papillons aillent au diable, ils avaient voulu le trahir, et pour cela, le marché qu'il avait passé avec la noble ne valait plus rien à ses yeux désormais.

C'est alors qu'à l'extérieur de la hutte, il entendit quelques craquements de branches, quelqu'un semblant approcher... Un vieil homme se présenta alors devant lui, arborant un bâton, tandis qu'un corbeau se tenait sur son épaule... Le symbole de Morr ?!... Était ce une pure coïncidence ou bien un signe du Dieu de l'Ordre ? Ne parvenant plus à penser à cause de sa crise, Geralt tenta de bafouiller quelques mots expliquant devoir récupérer la fiole qu'il portait d'ordinaire autour du cou, l'ermite s'exécutant tandis que son corbeau ne cessait de croasser à l'attention du chasseur de monstre.

Lorsqu'il inhala la poudre, la puissance du produit ne mit que quelques secondes à se propager dans son organisme. Les effets furent une bénédiction, et Geralt cessa alors de trembler, parvenant enfin à dépasser la douleur imposé par son corps, lui permettant donc de contempler de plus près celui qui semble il était parvenu à le sauver. C'était un vieillard à longue barbe et aux allures de vagabond, le visage creusé et marqué par les années, mais dont le regard était presque totalement inexpressif.
Le corbeau lui, semblait juger bien plus sévèrement l'homme aux cheveux blanc, et Geralt l'observa de son œil rouge, tandis que le volatile croassa de plus belle dans sa direction.


"Désolé que tu es dû assister à ça vieil homme... Je ... Je ne peux pas vivre sans ce produit. C'est compliqué..."

Mais face à cela son interlocuteur n'eut que peu de réaction, ne semblant nullement le juger, lui proposant tout bonnement un peu de nourriture, ce que l'ancien chevalier corbeau accepta volontiers d'un simple hochement de tête. Son hôte lui offrit alors un bol de bouillon, qu'il commença à dévorer dans un silence glaçant, tout en écoutant le Nordlander.
Il expliqua qu'il avait été trouvé par Cléo dans les bois, alors que des loups étaient sur le point de le dévorer... Des loups ? Geralt repensa alors à ce qu'il avait supposé n'être qu'un cauchemar... Non... Impossible que ce qu'il avait vu puisse être vrai... Si les loups avaient été une réalité alors...D'un regard inquiet il porta à nouveau son attention vers le corbeau qui plus tôt avait répondu à l'appel de son maître, tout en touchant son œil rouge de sa main comme pour être sûre qu'il était bien là, repensant au volatile au plumage noir qui cette nuit là... Lui avait arraché celui ci de l'orbite.

Geralt commença à se demander si il n'était pas en train de devenir totalement dingue.

Oddo était le nom de son guérisseur, semblant être un homme de bonne foi, il semblait être également un homme pieu, nommant à plusieurs reprise Taal et Rhya... Des divinités qui n'étaient autres que les représentants directs des choses de la nature et de la vie... Geralt n'osa le couper pour tout simplement lui dire qu'il n'était pas nécessaire de demander grâce aux divinités du vieux monde pour l'homme qu'il était. Cela faisait bien longtemps que le loup blanc ne respectait plus la vie.
Mangeant avec lui tout en se tenant à bonne distance, il expliqua qu'il vivait ici loin de tout, aidant les habitants d'un village non loin, les braves gens lui amenant les malades ou les femmes enceintes et même des animaux... Voici donc le rôle qu'était le sien, être un serviteur de la vie pour ainsi aider autrui. Un rôle noble pour une âme charitable.

Laissant planer par moment quelques silences, il semblait que Oddo cherchait à délier la langue de son invité sans grand succès, celui ci ne faisant que l'observer, sans qu'il ne daigne offrir la moindre information à son sujet.
Il fit alors allusion à une histoire... Parlant d'un village où il avait séjourné avant de le trouver, et où un soir, une troupe fort étrange avait tenté de passer la nuit là bas, avant de se faire refuser l'accès, entrainant ainsi la rage de la femme menant le groupe, amenant une conclusion des plus morbide : Un meurtre de sang froid...
Ces évènements qu'il venait de relater, étaient ceux que Geralt avait vécu... Repensant à la rage de Rebecca sur l'un des siens, tandis qu'en jouant le jeu de la belle noble, il était parvenu à sauver la vie de dizaine de personne... Oh bien sûre, dans son argumentaire, la vie de ces innocents n'avaient jamais été prit en compte, et le triomphe de ce sauvetage n'était en réalité que le fruit de la vigie qui cette nuit là... Avait respecté les ordres à la lettre qu'on lui avait confié.
Geralt n'osa imaginer quel projet pervers Rebecca aurait pu mettre à l’œuvre dans ce village si elle avait pu en passer la porte...

Quoiqu'il en soit, l'ermite ne put s'empêcher d'énoncer la présence d'un répurgateur ce soir là, serviteur du Veilleur... Le regard qu'il posait sur Geralt ne trompait pas, n'étant nullement dupe, il semblait déjà persuadé que le répurgateur de son histoire se trouvait devant ces yeux.
C'est alors qu'il sorti de sa poche le pendentif d'argent des chevaliers corbeaux, avant de demander si il était bien à lui...

Geralt resta stoïque une bonne minute, contemplant le petit objet tandis qu'il semblait se perdre dans les méandres de son esprit, repensant aux paroles de Dietrich, de Ombre, de Reiner... Il soupira alors un long moment, avant d'enfin accepter de répondre à son sauveur :


"Je me nommes Mar..." Il se stoppa net, avant de sentir le regard du corbeau juché sur l'épaule de son maître le transpercer de sa sombre pupille. Geralt hésita un moment, observant sa blessure par balle ainsi que son corps rongé par le mal chaotique... Puis il prononça tout simplement comme lasser de ses mensonges :

"Geralt... C'est Geralt mon nom... Aussi connu sous le pseudonyme de loup blanc." Marquant un silence, pour observer la réaction du vieil homme qui était le premier membre de l'Empire à qui il donnait son véritable nom, et ce sans arrières pensées, il eut alors l'impression bonne ou fausse, de sentir le regard de Cléo moins sévère à son égard.

Le chasseur de monstre, tenta alors de s'approcher pour se saisir du pendentif, mais fut stoppé net par ses liens, les évènements lui ayant fait oublier qu'il était toujours enchainé. Il ne put que désigner le pendentif de sa main valide et dire :

"Il est à moi en effet... Un simple souvenir d'une époque révolu. Sorte de fardeau me rappelant l'homme que j'étais, et qui me fait encore croire qu'il me reste encore un peu d'humanité. Mais le combat qu'il représente..." Il préféra ne pas développer plus ses propos.

Ayant énoncé la présence de membre de L'Ordre dans la région, cette nouvelle fit garder espoir à Geralt, quand à une piste qu'il pourrait encore suivre... Le tout était de savoir si les papillons avaient continué leur route sans le loup blanc, où bien si ils étaient encore dans les parages... Avec les dons de Oswald pour la traque, tenter de traquer les membres de l'Ordre directement représentait un risque bien trop grand... Se retrouver au milieu de deux groupuscule voulant sa peau n'étant pas une bonne idée selon lui... Et si les papillons le soupçonnaient d'être encore en vie... Alors ils penseraient sans l'ombre d'un doute qu'il tenterait de les pister directement, de manière à pouvoir rejoindre Karla et la vampire Lucrétia au plus vite... Mais cette option n'était pas celle de Geralt non plus.
En effet, il existait un troisième élément, qui certes était dangereux mais bien plus simple à suivre étant donné les traces qu'elle pouvait laisser derrière son passage : La harde blanche... Une piste qui mènerait le chasseur de monstre directement là où les papillons et l'Ordre se dirigeraient.

N'ayant plus de temps à perdre, une question trottinait pour autant dans la tête de l'ancien chevalier corbeau


"Pourquoi ?... Pourquoi m'avoir sauvé ? Tu es un guérisseur, et je sais reconnaître un homme ayant une certain sagesse quand j'en vois un." Il montra les marques noirs sur son corps, les désignant du doigt. "Tu sais ce que c'est... Ce sont là les marques d'un homme mauvais... Je... Tu aurais dû me laisser me faire dévorer par les loups, tu aurais rendu service à bien des gens..."

Cette envie de mourir était sincère... et il repensa alors au fait que c'était en réalité le corbeau qui était parvenu à le trouver... Était ce la chance ? Ou bien ce rêve entremêlé dans la réalité, était une manifestation direct de Morr... Après tout ce qu'il avait pu faire... Comment le Veilleur pouvait il avoir encore ne serait ce qu'un peu de foi en lui ?! Geralt ne parvenait pas à comprendre ce qui lui était arrivé...

"Demain sera un jour nouveau... être attentif à ses rêves..." Murmura il pour lui même... ces mots étant ceux de Ombre et de Dietrich.

"Écoute vieil homme. Je ne peux que te remercier de m'avoir sauver mais... Je peux pas rester là. Je dois... Je dois repartir au plus vite. Ces hommes en armures noirs... Ces sois disant saltimbanques... Sans compter les choses qui rodent dans les bois... Pour ta sécurité, personne ne doit te voir avec moi."

Il baissa alors les yeux, avant de dire d'un ton emprunt d'une certaine mélancolie, ayant une pensée pour ceux qu'il avait perdu.

"Les gens biens ont la fâcheuse habitude de mourir quand il reste avec moi."

Il tenta de se mouvoir, mais la douleur de sa blessure infligé par Ziegler le cloua sur place, arrachant un grognement au loup blanc. Il faudrait un peu de temps pour la faire guérir... Même si user d'une potion de soin ne pouvait qu'accélérer sa guérison, il préférait éviter d'user à la légère de ces concoctions qui avaient plus que détruit son corps à force dans abuser du temps où il était l'ennemi de la non vie.

"S'il te plait, tu peux me détacher et me rendre mes équipements ? Je te paierai pour tes services si il faut."

Ne sachant si son geôlier accepterait sa demande, il précisa pour être rassurant :

"Je ne te ferai aucun mal et puis... Les hommes en armures noires, tu ne saurais pas vers où ils se dirigent par hasard ? Où ont ils été aperçu la dernier fois ?"
Modifié en dernier par [MJ] Le Grand Duc le 27 août 2019, 13:37, modifié 1 fois.
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Geralt, Chevalier renégat de l'Ordre du corbeau

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Re: [Geralt] Le réprouvé

Message par [MJ] Le Grand Duc »

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Oddo n'eut pas de réaction particulière lorsque Geralt révéla sa véritable identité. Il se contentait de hocher la tête lentement en buvant son bouillon. Il se contenta de lui tendre son médaillon au corbeau d'argent.

- "Je t'ai sauvé parce que je suis un homme de foi, Geralt le Loup Blanc. J'étais dans la forêt afin de ceuillir des ingrédients pour mes baumes et mes potions. Tu n'étais probablement pas né que je vivais déjà ici, dans les bois. Les animaux sauvages me connaissent et ne m'attaquent pas. Quant aux autres bêtes ... j'ai appris à les éviter et elles ne m'importunent pas."

Le vieil homme siffla doucement et le freux sauta sur ses genoux pour qu'il caresse son plumage de nuit aux reflets bleus.

- "Lorsque les appels de Cleo t'ont amené à moi, j'y ai vu un signe des dieux. Ces derniers ont créé toute chose vivante. Chacune de leurs créations doit être protégée et chérie." Il hocha la tête d'un air convaincu. "Et lorsqu'un corps est brisé, comme le tiens, il doit être soigné. Ces marques noires, ton œil ... ne sont que les symptômes d'un mal qui n'est pas incurable. Je connais les herbes qui guérissent et les incantations secrètes. Je peux t'aider et je le ferai."

Ayant terminé son bouillon, il se releva pour aller ranger l'écuelle et farfouiller dans les étagères, soulevant le couvercle des pots et les sachets de plantes séchées. Cleo voletait autour de lui avant de se poser à nouveau sur le tronc qui barrait le plafond et faisait office de poutre.

- "Je t'ai attaché pour ton propre bien, tu n'étais pas conscient. Tu délirais, tu tremblais. J'avais peur que tu ne sois violent. Mais la raison t'es revenue." Il déposa quelques pots sur le plan de travail qui se trouvait dans un coin de la hutte et revint vers la paillasse sur laquelle était étendue Geralt. "Les chevaliers noirs patrouillent les alentours depuis deux jours." dit-il en dénouant les liens du Loup Blanc. "J'ignore ce qu'il cherche, mais quelque chose me dit que ce n'est pas étranger avec ces saltimbanques ... et ta présence ici."

Une fois Geralt détaché, Oddo se recula.

- "Tes affaires sont à l'extérieur, dans l'abri à bois. Mais avant de partir, réfléchis à mon offre. Je peux te soigner. J'ai retiré la balle mais ta blessure est loin d'être guérie. Et avec ton œil et ces marques sur ton corps, tu n'iras pas loin. Le mal se propagera en toi et te tueras."

Mais à l'extérieur de la hutte, un cheval hennit. Oddo fronça ses sourcils broussailleux et fit signe à Geralt de ne pas avancer.

- "Laisse moi aller voir ce que c'est."

Il releva la porte en peau et se rendit à l'extérieur. Cleo se mit à croasser mais le réprouvé pu entendre le bruit étouffé de voix. Un homme parlait à Oddo et ce dernier répondait sans qu'il soit possible de distinguer leurs paroles. Peu après, l'ermite revint dans la hutte. Il avait l'air grave.

- "Trois chevaliers noirs. Ils voulaient entrer, mais je leur ai dit que je veillais un blessé qui avait besoin de repos ... Ils veulent te voir." Son regard se durcit et il regarda l'intérieur de la hutte comme s'il cherchait une issue. "Es-tu avec eux ?"
Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois. Je vis avec mes gens, loin de la folie des hommes. La nuit je vole dans les sombres profondeurs de la forêt. Mon regard d'acier partout se pose, et sans bruit, comme le vent, je file entre les branches des arbres séculiers. Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois.

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Re: [Geralt] Le réprouvé

Message par Geralt »

Le foi... C'était donc la seule raison qui avait poussé l'ermite à sauver Geralt. Aimer et chérir la vie, une mentalité qui était celle du loup blanc autrefois. Malgré le fait qu'il était marqué par le chaos, Oddo semblait croire qu'il y avait du bon même dans les pires des hommes. Vision utopique ? En un certain sens oui, mais pouvait on lui en vouloir ? Le vieillard était ce genre d'homme, attachant et respectable, ayant décidé de vouer sa vie pour les autres... En un sens son serment n'était pas si différent de celui de Geralt du temps où il était un chevalier corbeau : L'épée qui terrasse ses ennemis, et le bouclier qui protège...
Ayant appris à vivre dans la Drakwald, l'homme assura qu'il ne craignait ni les animaux, ni les horreurs qui pouvaient hanter ces bois. Ne prenant que ce dont il avait besoin dans la nature, celle ci l'avait accepté, le protégeant des maux de ce monde, son âge avancé en était la preuve.

Le corbeau Cléo avait été celui qui l'avait trouvé, et ces appels avaient mené Oddo à croiser la route du loup blanc... Coïncidence ou providence divine, Geralt ne pouvait qu'admettre, que le hasard ne pouvait être le seul responsable de son sauvetage et plus particulièrement grâce à un corbeau.
Était ce là l'ultime tentative de Morr pour ramener son fils dans le troupeau ? Mais pourquoi... Geralt avait bafoué tout ce qui avait autrefois fait de lui un soldat du veilleur, ayant perdu la foi, pourquoi voudrait on encore se soucier de lui, plus particulièrement après cette perversion dans laquelle il s'était plongé avec Rebecca et les papillons...

Le loup blanc qui depuis son exil, avait toujours maudit le nom de Morr pour le manque d'intérêt qu'il avait pu lui porter durant sa vie... Avait peut être ici la preuve que malgré sa déchéance, tout n'était pas perdu pour lui. Mais pour autant... Cela ne pouvait changer son objectif.
C'est alors que Oddo affirma pouvoir être en mesure de soigner le mal qui était en train de ronger le corps du chasseur de monstre, cette affirmation aussi surprenante qu'elle pouvait être, l'homme aux cheveux blanc n'ayant jamais entendu de guérison possible d'une mutation chaotique... Fit naître quelques espoirs dans les yeux de Geralt, celui ci y voyant aussi un moyen de stopper la propagation du chaos sur son corps mais aussi et surtout sur son esprit.

Un tel prodige... Si Oddo en était capable, alors il était certain qu'il était un envoyé des Dieux en personne sur cette terre mais... Geralt fut vite rattrapé par la réalité de sa situation : Ses réserves de Pollen n'étaient pas infini, sans compter qu'il existait toujours un risque de voir l'Ordre, la harde où les papillons venir le trouver dans cette hutte, le mettant en danger, ainsi que Oddo.
Du repos, la promesse de pouvoir le guérir de ces maux qu'il s'était lui même infligé... Cet espoir s'envola à cause d'une seul chose : Le temps... Un luxe qu'il n'avait pas.


"Tu es un homme bon Oddo... Tenter de sauver une âme qui ne le mérite pas... C'est une qualité de brave, celle des héros. Mais... Je ne peux accepter. Le temps est une ressource que je n'ai plus, d'ici deux mois, mes réserves de pollen de Sirène seront vides, et je vais mourir... La crise que tu as vu tout à l'heure, n'est que la première phase d'une lente et terrible agonie."

Ne pouvant imaginer ce qui pouvait le presser à ce point, Geralt qui observait les veines noires sur son corps, ne put que rester flou dans ses explications, n'ayant pas le temps de raconter l'histoire qui était la sienne.

"Il y a cette fille... Et... Je dois la retrouver avant les autres... Avant la fin..."

Selon le vieil homme, l'Ordre continuait de patrouiller dans la région, ayant de fait stoppé son avancé dans sa traque contre la Lahmiane Lucrétia... Voila qui était étrange, était ce réellement Geralt qu'ils cherchaient ? Avaient ils enfin découvert qu'il était en vie ? Ou bien alors, le déroulé des évènements avait été influencé par les dernières actions des papillons. Rebecca avait elle commis des erreurs suite à la perte de son favori ? Connaissant le tempérament de la jeune femme, ceci était plus que probable, et cela jouait en sa faveur... Les papillons se concentrant désormais sur lui et non plus sur la descendante des De Soya.
Se décidant à détacher son prisonnier, Geralt fut enfin libre de ses mouvements, profitant de cet instant de liberté pour se redresser et faire craquer ses os, ses muscles étant toujours en partie endolori, l'ermite tenta de le convaincre encore que partir maintenant était une folie avec sa blessure par balle, il se devait d'avoir du repos... Tandis que si il laissait le mal vivre en lui plus longtemps... Celui ci devrait le consumer tôt ou tard.


"J'ai déjà bien trop abusé de votre hospitalité. Et votre bonté de cœur risque de vous mettre en danger. Quand à cette... chose... en moi... N'ayez crainte, de toute façon je me suis déjà résigné à mourir. Je dois juste éviter que cela arrive trop tôt." Tenta il d'ironiser, non sans offrir son premier sourire de la journée à l'ermite.

Voulant au plus vite reprendre la route, le destin s’immisça alors de nouveau dans la vie de Geralt, lorsque le bruit d'une monture se fit entendre à l'extérieur de la hutte.

"Tu attendais quelqu'un ?" Dit il en fronçant les sourcils sans pour autant cacher son inquiétude.

L'ermite hocha négativement de la tête, avant de se diriger dehors pour aller voir. Geralt attendit une durée qui lui paru une éternité, s'attendant à voir quelqu'un d'autre que Oddo entrer dans la hutte. Qui pouvait bien être arrivé jusqu'ici... Les papillons ? Non... Ils ne possédaient aucune monture autre que des mules... Ce qui voulait dire que...

Oddo arriva alors enfin, son regard trahissant son inquiétude du moment, avant d'annoncer la nouvelle : Trois chevaliers noirs... désireux de vérifier l'habitat du vieillard, qui avait tenté de s'interposer en expliquant qu'il s'occupait d'un blessé... Mais c'était mal connaître l'Ordre, qui maintenant voulait voir de ces yeux, ce fameux blessé.
Que faire ... Il n'y avait ni issue, ni solution possible... Les armes de Geralt n'était pas à sa portée, sans compter que dans son état... Affronter trois membres de l'Ordre en même temps, aurait été un suicide... On ne parlait pas de papillons, où de bandits ou encore d'hommes bêtes... Non... Ces hommes dehors... Était ce qui se faisait de mieux comme combattant des vivants... Des chasseurs de vampire aussi rapide et efficace que le loup blanc et dont la formation était quasi similaire à la sienne.

Était ce donc la fin du voyage ? Geralt ne parvenant pas à trouver une porte de sortie... La fuite lui étant également impossible étant donné que les chevaliers étaient à dos de monture...
C'est alors que son œil le fit terriblement souffrir, et que les veines sur son corps se mirent à circuler le long de celui ci de manière bien plus prononcé... La voix de Karla raisonna dans sa tête, si douce et si froide en même temps...


*Laisse toi aller Geralt... Laisse la haine t'emporter... Le vieil homme... Utilise le, personne ne viendra le pleurer... Menace de le tuer devant ces chevaliers... Et ainsi tu pourras continuer ta route pour me trouver... Ne désires tu plus me posséder ?*

Tout laisser tomber... Abandonner Karla après avoir tant sacrifié, après avoir parcouru tant de chemin ? Non il ne pouvait s'y résigner ! Et si... Oui ... Utiliser Oddo comme otage et ensuite le tuer. Lui briser la nuque avec une facilité des plus déconcertante... Tuer ces chevaliers... Ces traitres... Eux aussi voulaient sans aucun doute protéger la vampire Lucrétia... Comme ces gens de la noblesse de Talabheim !!! Ils étaient tous un frein dans sa quête...
Cette soif de sang... Cette soif de sang... Tuer... Tuer tout le monde !

Mais dans son délire, le souvenir des mots de Ombre, de Dietrich et de Reiner raisonnèrent également en lui... Et puis il repensa au serpent... Ce maudit serpent... Et alors tout devint soudainement plus clair dans son esprit : Karla... Sa Karla... Celle qu'il avait connu à Altdorf... Ne lui aurait jamais demandé de faire de telles abominations... Depuis le début, il ne faisait qu'écouter les envies de cette femme qu'il idéalisait mais... Était telle vraiment le fruit de son esprit ? Ou bien la manifestation d'autre chose de plus sombre...


"Tu... Tu n'es pas elle... Et... Je ne t'écouterai plus... Serpent..." Murmura il avec souffrance tandis que son esprit cherchait à résister aux pulsions qui l'envahissaient.

Sa crise dura une bonne minute, avant qu'enfin les marques sur son corps ne décident à se calmer, reprenant alors leur emplacement d'origine, toute propagation venant de cesser. La haine... Le plaisir... le sang... Ces choses étaient les émotions qui nourrissaient sa corruption... Et sa meilleur défense pour l'heure était d'apprendre à les contrôler pour ne pas définitivement sombrer.


Semblant aller mieux, sous le regard inquiet de Oddo, Geralt posa sa main sur l'épaule du vieillard avant de dire épuisé :

"Inutile de vous tracasser, je vais bien... Écoutez moi, ces hommes dehors sont là pour moi. Alors... Je refuse de mettre votre vie en danger. Voyez cela comme ma dette que j'honore pour les soins que vous m'avez administré."

Le regard de Geralt vers l'ermite, indiquait qu'il devrait accomplir les instructions qu'il allait lui donner à la lettre.

"Pour ces hommes, vous direz que vous m'avez trouvé mourant dans les bois, et que je me suis présenté à vous sous le nom de Markus, mercenaire de l'Empire. Quoiqu'ils me fassent... Vous ne devrez pas intervenir, c'est compris ?! Vous leur direz où sont stockés mes biens et mes équipements..." Il montra alors la fiole de pollen de Sirène "Dîtes leur juste qu'en temps que guérisseur, vous m'avez fabriqué ceci, de sorte à favoriser ma guérison, ainsi que le mal qui me ronge et que ma survie en dépends... J'espère qu'ils accepteront de vous écouter et de me le laisser." Il fouilla la hutte quelques secondes pour trouver un bandage propre et l'enroula autour de son œil rouge pour le dissimuler.

"J’ignore si notre rencontre est un signe des Dieux ou pas mais... Merci... Et plus particulièrement à votre animal... Celui ci me fait croire... Que peut être... Le veilleur a encore un œil sur moi. Nous verrons si cela changera quelque chose dans ma destinée mais... Je ne sais pas."

Il se dirigea vers la peau de bête servant de porte d'entrée, et fit un dernier hochement de tête en direction de l'ermite tout en portant un dernier regard en direction de son corbeau, avant de sortir dehors les mains en l'air, et de se jeter deux genoux à terre une fois dans le champs de vision des chevaliers pour finalement dire :

"Bonjour... Mes frères..."

Le visage des chevaliers se figea de surprise, semblant ici voir un fantôme qui normalement n'aurait jamais dû pouvoir à nouveau les hanter... Il ne faudrait que peu de temps maintenant pour que la nouvelle se propage à travers tout l'Empire et au delà :

Le loup blanc était encore en vie... Et l'Ordre de la couvée du Corbeau venait de le capturer...
Modifié en dernier par [MJ] Le Grand Duc le 27 août 2019, 23:07, modifié 1 fois.
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Geralt, Chevalier renégat de l'Ordre du corbeau

For 12 | End 12 | Hab 14 (*+1) | Cha 8 (*+2) | Int 12 | Ini 14 | Att 14 | Par 14 | Tir 14 (*+1) | FOI 11 | NA 3 | PV 95/95
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Re: [Geralt] Le réprouvé

Message par [MJ] Le Grand Duc »

Geralt fut ébloui par la lumière du jour lorsqu'il souleva la peau de bête qui servait de porte à la hutte. Lorsque ses yeux se firent enfin à la luminosité, il se retrouva face à trois cavaliers qui attendaient sur le sentier forestier.

Celui de gauche était un chevalier engoncé dans une armure de plate complète. Son heaume était décoré d'ailes de corbeau et une lourde cape au col de fourrure grise lui tombait dans le dos. Il était juché sur un destrier dont les flancs et le poitrail étaient enfermés dans une épaisse barde gravée de scènes lugubres. A droite se tenait un sorcier d'Améthyste, vêtu de la robe à capuche pourpre de son ordre. D'une main, il tenait une grande faux, et de l'autre les rennes de sa monture qui était équipée d'un caparaçon intégral matelassé noir au liseré bleu nuit et d'un rideau de crânes de corneilles qui pendait sur son chanfrein. Le magistère, dont le visage ridé de vieillard était en partie couvert par sa large capuche, portait de nombreux parchemins de prières et talismans occultes agrafés sur sa robe, et une chaîne lui passait en travers du buste au bout de laquelle pendait un crâne verni à la laque brune. Et entre eux, un grand guerrier équipé d'une armure noire et brillante, le fourreau d'une rapière finement ouvragée attachée à la ceinture. Une arquebuse reposait à la verticale dans une housse en cuir à l'arrière de sa selle et trois étuis à pistolet lui barraient la poitrine. Un petit écusson était fixé à son épaulière droite, qui représentait ce qui ressemblait autant à un nid de ronces qu'à une couronne d'épines : le rarissime Ordre de la Couvée des Corbeaux.

Et pour cause, car celui qui arborait cet insigne n'était pas inconnu de Geralt pour l'avoir plusieurs fois-vu lors de ses visites fugaces à Siegfriedhof. Ce n'était nulle autre que Massimo Garibaldi, l'une des légendes vivantes de l'église de Mórr et le Haut-Capellan de son ordre. Ses victoires contre la Non-Vie ne se comptaient plus et ses exploits étaient la source de nombreuses légendes au sein du culte. On le disait né par une nuit sans lunes d'une mère humaine et d'un père haut-elfe, béni par le Veilleur, immortel et bien d'autres choses encore. De folles rumeurs courraient sur lui au sein du culte, la plus populaire étant qu'il était le seul être a avoir résisté à la morsure d'un vampire tant sa foi était grande et son cœur pur. Un parangon de vertu. C'était lui qui toisait Geralt du haut de son cheval noir, tête nue et regard fermé, tandis que notre héros tombait à genoux en signe de reddition. Deux hommes. Deux noms célèbres parmi le clergé mórrien, pour des raisons forts différentes. Et ils se rencontraient désormais, dans des circonstances que le réprouvé n'aurait jamais imaginées.


- "Par toutes les âmes du Jardin ..." jura le chevalier à gauche de Massimo, sa voix assourdie par son casque imposant.

Il mit pied à terre avec un fracas métallique et s'avança vers Geralt sans sommation, portant sa main gantée de fer sur la garde de son épée pour la sortir de son fourreau d'un geste ample.



Image



Arrivé à la hauteur de l'homme agenouillé, il saisit la poignée à deux mains et leva haut sa lame pour lui trancher la tête.

- "Wolfgang : non." lâcha simplement Massimo, interrompant le chevalier dans son geste.
- "Mais monseigneur ! C'est Geralt, de Siegfriedhof ! Un traître, un parjure ! Voilà des années que nous attendons de lui administrer son juste chatîment !" pesta l'exécuteur improvisé, visiblement frustré.

Massimo soutint son regard et le chevalier poussa un grondement furieux, abaissant son épée d'un geste nerveux. Il retira son heaume pour dévoiler son visage à Geralt, et ce dernier le reconnu sur le champ : c'était Wolfgang von Hengebach, qui n'était encore que l'une des jeunes recrues des Chevaliers-Corbeaux quand le Loup Blanc fut adoubé. Cadet d'une riche famille de l'Averland, il s'était destiné à devenir un templier du Dieu des morts. Sa présence au sein de l'Ordre de la Couvée du Corbeau apprenait à Geralt qu'il s'était avéré être un fidèle plus que zélé.

- "Scélérat." lui cracha Wolfgang au visage avant de lui envoyer un grand coup de son poing aux phalanges crantées dans l'estomac. "Tu ne perds rien pour attendre. Justice sera faite."
- "ASSEZ." s'énerva Massimo.

Le Haut-Capellan mit pied à terre à son tour tandis que Wolfgang s'écartait, la bouche tremblante de fureur. Massimo s'avança vers le Loup Blanc d'un pas léger malgré sa tenue de métal noir. Il se déplaçait avec la grâce nonchalante et l'assurance d'une panthère. Arrivé face au parjure, il dégaina sa rapière d'un geste vif et en utilisa la pointe pour soulever le menton de Geralt.

- "Madre mia, ainsi voilà donc le fameux Loup Blanc, élevé et entraîné par Dietrich en personne." dit-il d'un ton apathique. Son accent tiléen était presque indécelable. "Je l'imaginais plus féroce. Et cet œil. C'est ... dérangeant." Il se servait du plat de sa lame pour faire tourner la tête de Geralt à droite, puis à gauche, l'observant sous toutes les coutures. "Debout."

Il se recula d'un pas pour laisser Geralt se relever, sa rapière toujours pointée sur lui.

- "Je t'imaginais comme un sombre et impitoyable chevalier au service des plus puissants seigneurs de la Non-Vie, à la tête d'une armée de morts-vivants s'étendant d'un point de l'horizon à l'autre. Si quelqu'un m'avait un jour dit que nos routes allaient se croiser, jamais je n'aurai pensé tomber sur une telle créature." dit-il en avisant les veines noires de Geralt. Il se rapprocha d'un pas et colla délicatement la pointe de sa lame contre le cœur du Loup Blanc.

- "Donne moi une raison de ne pas t'abattre ici et maintenant comme la pourriture corrompue que tu es."
- "Mais, monseigneur ..." voulu s'interposer Wolfgang.
- "T-t-t-t-t." se contenta de répondre le Haut-Capellan en jetant un regard à son discipline avant de revenir à Geralt. "Une seule."


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Re: [Geralt] Le réprouvé

Message par Geralt »

Musique d'ambiance

Nous y étions enfin... Après des années d'exil et de fuite à se faire passer pour mort aux yeux du monde, il se retrouva là au milieu de la Drakwald face à trois chevaliers du prestigieux et sombre Ordre de la couvée du corbeau. Maintenant à genou devant ces bourreaux, il avait la fâcheuse impression de se retrouver quelques années en arrière lors de son jugement par le grand conseil des chevaliers corbeaux... L'histoire était t'elle en train de se répéter ?

Les sombres silhouettes le surplombaient désormais depuis leurs sombres montures, chacun étant vêtu des armoiries de l'Ordre, le loup blanc semblait être en présence de deux chevaliers ainsi que d'un sorcier d'Améthyste, les parchemins et autres talismans occultes fixés sur sa robe ne pouvant que confirmer son rôle de magister. Si les vampires étaient connus pour leur facultés physiques exceptionnels, leur plus grande force résidait dans leur sombre magie, l'Ordre bénéficiant de fait dans ces rangs, d'être exceptionnel capable de rivaliser avec leur pouvoir. Ces mages étant l'un des fers de lance de toute escarmouche contre la non vie.
C'est alors que le regard du chasseur de monstre et du chevalier au milieu du trinôme se croisèrent... Lui... De tous ceux à qui on aurait pu confier cette mission, il fallait que ce soit lui... Massimo Garibaldi... Si le loup blanc était une légende pour certains, sa réputation n'était que peu de chose face à l'homme le toisant du regard désormais. Geralt et lui ne s'étant croisés qu'en de rares occasions, même son maître Dietrich n'avait toujours eu que de louange pour celui dont on disait qu'il était de sang mêlée : Mi humain, mi elfe... Un cœur pure animé d'une foi inébranlable.
On le disait être un stratège hors pair en plus d'être une des meilleur lame de son époque... L'espace d'un instant, la tension entre les deux hommes grimpa d'un cran, semblant partager ce genre de moment unique et indescriptible que seul deux être exceptionnel pouvaient vivre... Aucun mot n'avait besoin d'être échangé pour savoir ce qu'ils pensaient l'un de l'autre : Une légende au sommet de sa gloire face à une autre en perdition totale... La lumière face à l'obscurité.

Il fallut un moment au trinôme de chevaliers pour réaliser qui était l'homme qui s'était présenté devant eux... Le parjure... La honte des chevaliers corbeaux... Un homme que beaucoup pensait mort depuis longtemps... Il semblait qu'il n'en était rien.
Le chevalier en armure complète quitta alors la selle de son cheval, le fracas métallique de son armure raisonnant à chacun de ces pas tandis qu'il se dirigea d'un pas décidé vers le traitre, posant sa main sur sa lame, dont il fit quitter le fourreau avant de la lever prêt à frapper.
Face à cela, Geralt ne bougea pas d'un pouce, restant à genou, tandis qu'il prit une grande inspiration anticipant la fin qui était la sienne.


*Alors voici comment cela devait se terminer...* Pensa t'il en attendant d'entendre la lame fendre l'air pour venir s'abattre sur lui, fermant les yeux pour repenser une dernière fois à tous ceux qu'il avait perdu.

Mais la mort libératrice et presque tant espéré par le loup blanc, n'arriva pas. Massimo intimant l'ordre à son camarade de ne pas en finir avec le parjure, tandis que celui qui avait failli être son bourreau dévoila un visage emplit de rage et de colère à l'égard du loup blanc : Wolfgang von Hengebach.
Geralt ne le connaissait que trop bien, le jeune homme ayant servi l'Ordre des chevaliers corbeaux, il semblait que sa foi dans la mission qu'était la sienne, lui avait permis d'intégrer la couvée du corbeau.
Les deux hommes se jaugeant, le dédain et la haine que son ancien camarade avait pour lui était papable, se retenant de ne pas ôter la vie à cette pourriture qui osait encore respirer le même air que lui.
Lui crachant alors au visage, il ne put s'empêcher d'asséner au chevalier renégat un terrible et puissant coup de poing dans le bas du ventre, le choc réveillant la douleur de sa blessure n'étant même pas encore cicatrisée, il en fut cloué au sol, son front touchant maintenant l'herbe devant lui, le souffle coupé. Malgré cela, Geralt parvint à prononcer ces quelques mots d'un ton emprunt de défie :


"La justice ? Celle de l'Ordre... Décidément t'a pas changé Wolfgang, toujours à sortir les mêmes... conneries..." Fini il de dire avant de tousser, à la limite de vomir.

Face à tels propos, le chevalier voulu se précipiter sur lui pour le battre à mort, mais une nouvelle fois le Haut-Capellan s'interposa, voulant faire cesser les enfantillages de celui qui semblait lui servir de disciple.
C'est alors que Massimo se décida également à quitter sa monture, s’avançant vers son prisonnier avec une prestance et une grâce telle... Que le loup blanc ne put se demander si il était réellement en présence d'un mortel ou non... Ce type... Milles légendes plus folles les unes que les autres courraient à son sujet, et même un homme comme Geralt ne se sentait que peu de chose face à lui.

Lucretia von Shwitzerhaüm avait ici bien du souci à se faire... Tout comme Karla si celle ci était toujours en vie...

Se tenant désormais devant lui, Geralt ne baissa pour autant pas le regard, son geôlier l'observant à la manière d'un animal fascinant, se demandant sans nul doute comment une figure du culte de Morr avait pu tomber si bas... Faisant bouger sa rapière devant son visage, posant le métal froid et tranchant sur les joues gauche et droite du loup blanc en alternance, il ne put s'empêcher d'ôter le bandage autour de l’œil gauche du renégat de manière à l'observer sous toutes ces coutures. La vue de celui ci en plus du circuit sanguin noirâtre ressortant le long de son corps, assombrit alors son regard en plus de trahir le dégout qu'il ressentait pour l'homme devant lui.
Lui sommant de se lever, Geralt s'exécuta sans broncher, tandis qu'autour de lui, la forêt était atrocement silencieuse comme si le temps lui même avait décidé de se placer comme simple spectateur de ces évènements où beaucoup de chose pourraient se jouer.

La pointe de la lame du chef du contingent de l'Ordre se figea alors au niveau du cœur de Geralt, s'enfonçant déjà légèrement dans sa chair, causant un léger saignement au niveau de son pectoral gauche. Il posa alors cette question si simple mais en même temps si terrifiante : une raison qui pourrait l'empêcher de ne pas tout simplement pousser son bras pour en finir immédiatement avec le parjure. Charmante idée en soit, même si celle ci ne semblait satisfaire Wolfgang qui se faisait une joie de tuer Geralt de ces propres mains.


"C'est donc toi qu'ils ont envoyé... Me voila en présence d'un homme dont les exploits pourraient aisément effacer tous les miens..." Dit il calmement, sentant la lame commencer à s'enfoncer, ce qui lui arracha une grimace."Si tu attends de me voir te supplier, je ne te ferai pas plus perdre ton temps..."

Geralt ne broncha pas face à la légende vivante, semblant prêt à mourir si son heure était venu. Entendant non loin, les croassements du corbeau Cleo, tandis que l'ermite Oddo restait en retrait, contemplant la scène d'un regard sombre et inquiet.
Des raisons de continuer à vivre ? En avait il ? Personnellement oui, mais susceptible de convaincre un homme tel que Massimo... Sans doute pas...
Pour autant, si ces moments étaient les derniers du loup blanc, autant chercher à raconter une partie des évènements qui l'avait conduit à ce moment précis.


"Quels sont les crimes qu'on me reproche ? Ah oui... Alliance avec la non vie... Meurtre... Vol d’artefact... Évasion de la prison de l'Abbaye de Siegfriedhof... Et selon tes propos Massimo, je serais devenu un chevalier à la tête d'une armée de morts vivants, parcourant la Sylvanie dans l'espoir de servir mes nouveaux maîtres...

Devrions nous rire... Mes frères..."
Wolfgang était prêt à lui bondir dessus lorsqu'il osa prononcer ce titre qui n'était employé que par ceux appartenant encore au culte, mais se ravisa à cause de la présence du chef des chevaliers noirs. "... rire ensemble de tous ceci alors que je suis face à vous, blessé et dans un état tout sauf sain... Amusantes rumeurs non ?" Il désigna les marques sur son corps pour appuyer ces propos.

"Mais revenons en au fait... Ma condamnation n'est que le fruit du jugement du grand conseil des chevaliers corbeaux, un procès à huit clos, dont les sanctions ont été attribué dans le plus grand secret... Dois je rappeler que mon retour au QG des corbeaux était une décision de ma propre personne ? Je revenais au sein des miens, exécutant les volontés d'un ami : le chasseur de vampire Buchwald, dont la femme et l'enfant étaient en danger suite à une avide vengeance du maître vampire Agabius...
Pensant revenir parmi mes frères et sœurs d'armes, en sécurité tandis que j'étais traqué par les fils de Agabius... On m'a accueilli comme un criminel, pour me juger, osant mettre en doute mon intégrité... Je dois l'avouer, ma faiblesse face à la corruption vampirique de Agabius était avéré... Et j'en ai payé le prix... Perdant nombre de gens biens, durant mon voyage de Bielen à l'abbaye.."


Il n'osa prononcer les noms qui lui venait à l'esprit en ce moment : Nathalie, Mendelev, Sannri et tant d'autres... Le regard de Geralt trahissait alors la peine qui l'habitait.

"Pouvait on m'en vouloir ? Moi qui suis le meurtrier du grand chevalier Tosot... Suite à la découverte de sa trahison, et de son affiliation avec Agabius... Oui... Oui... Le mal était parvenu à corrompre l'un des plus brave d'entre nous ! C'est un fait, mais malgré cela, l'Ordre n'a jamais prit en compte cela pour ma défense.

Oh non... Pour notre culte, notre neutralité doit être totale, nous sommes l'épée qui pourfend, et le bouclier qui protège n'est ce pas ? Et pourtant... Depuis le début... L'ennemi s'était déjà immiscé dans les plus haute sphère de notre Ordre."


Wolfgang en entendant de tels propos, voulu alors intervenir, se refusant à écouter les propos d'un traitre ne respectant rien ni personne, mais Geralt explosa de rage à son encontre, coupant court à toute intervention de sa part.

"Hérésie !!!! Hérésie !!! Voila donc ce que tu vas hurler Wolfgang ?! Tu n'étais pas en Sylvanie à cette époque, tu n'as vu ce que j'ai vu ! Crois tu que ma libération de prison soit une coïncidence ? Que d'autres chevaliers se soient rallié à moi par pure plaisir ?! Ose insulter la mémoire de nos camarades tombés au combat à mes cotés... Ubran, Buchwald... Ombre... Ose tenir ce genre de propos devant moi, et je jure que même sans arme, je te tuerai !"

Le regard sombre et glaçant indiquait qu'il ne plaisantait pas, Mossimo le ramenant à l'ordre en perforant un peu plus ses chairs. Le loup blanc et l'immortel s'affrontèrent alors du regard dans un long silence pesant.

"Tu connaissais Ombre... Massimo... Elle n'aurait jamais aidé un traitre malgré la relation qui m'unissait à elle si elle n'avait pas jugé ma condamnation injuste... Notre ennemi savait... Tout de nous... Et j'ai supposé que le conseil lui même était infiltré, dès lors il n'y avait plus de retour possible pour moi...

Tu peux m'accuser de bien des choses, mais j'ai continué de servir notre cause à ma façon... Certes j'ai fais des erreurs, et certes j'ai sans aucun doute le sang de quelques innocents sur les mains mais... J'ai payé pour ça ! Je n'ai jamais pu me relever de la mort de Ombre tu sais..."
Il recula alors de quelques centimètres, se mettant à nouveau à genou, comme semblant sentir que le moment de la fin était proche désormais.

"L’amulette du soleil a disparu en Sylvanie, je me suis assuré que personne ne pourrai mettre la main dessus...

Je me suis exilé durant deux années dans les terres sombres, continuant à vivre comme chasseur de monstre, j'ai tué plus d'abominations que n'importe qui... Même une stryge... Où que j'ai pu aller, le devoir m'a toujours ramener à l'Ordre. Notez cela mes frères..."


Il tenta alors de cerner les pensées de Massimo sans succès, tant l'expression qu'il affichait était impénétrable. Geralt le défia alors d'en finir ici et maintenant.

"Fais donc ce qui doit être fait ! Et une fois que tu te seras attribué les mérites de ma mort... Retourne donc là d'où tu viens... Ooooohhhhh oui... Je sais qui vous recherchez, étrangement nous avons une cible commune, même si mes objectifs diffèrent des vôtres : La lahmiane... La Baronne de Bratian.

Mais parlons en également ! J'ai lu les rapports du culte de Sigmar de Talabheim... Cette femme, sa nature vampirique était connu des hautes sphères du pouvoir et pourtant, ils l'ont caché et l'ont protégé... Ont ils été jugé pour leur crime ?! Bien sûre que non... Leur noblesse leur offre la rédemption alors qu'ils sont aussi pourri que la non vie... Et après, penser que le conseil de l'Ordre ait pu être infiltré par la non vie semble il si fou suite à de tels révélations ??!

J'ai envie de vomir tandis que c'est moi qu'on surnomme le traitre et le parjure... Fais donc le ménage parmi les vivants Massimo et alors peut être pourras tu t'occuper de la non vie..."


Les mots de Geralt étaient durs, mais reflétaient la stricte vérité de tout ce qu'il avait pu vivre depuis son combat contre Tosot à Bielen. Voila la vision du monde que le chasseur de monstre s'était forgé, voila la vérité du combat qu'il avait mené... Si certes on pouvait lui reprocher bon nombre de ses choix, sa lutte n'était en réalité qu'une question de point de vue... Bien et mal étant devenu des choses abstraites dans ce monde où plus personne n'était digne de confiance.
C'est alors qu'il jeta vers Massimo sa fiole de pollen de Sirène, oubliant le plan qu'il avait voulu fomenter avec Oddo, il préféra cesser de jouer aux jeux des mensonges en particulier avec l'homme qu'on surnommait l'immortel.


"Une raison de ne pas me tuer ? Ne souille donc pas ton arme avec mon sang corrompu... La fiole que je viens de te donner, est un produit unique en son genre... Je suis mourant vois tu, ma façon de mener la lutte m'a poussé à user de mon corps jusqu’à ces limites... il reste soixante huit doses... Soixante huit jours à vivre avant de crever dans des souffrance si terribles, que je ne suis même pas sûre que même Wolfgang, qui semble pourtant ne pas me porter dans son cœur... Puisse me souhaiter un tel sort..." Désormais, la chose la plus précieuse que Geralt possédait était entre les mains du Haut-Capellan... Qu'importe ce qu'il pourrait en faire maintenant puisque le loup blanc était persuadé de mourir d'une minute à l'autre.

"Une dernière chose... Vous êtes suivi par un groupe de cultistes du chaos... Je te l'ai dis, pour parvenir jusqu'ici, j'ai dû faire avec les moyens du bord... Mais ma petite escapade est... lourde de conséquences.
Eux et moi ne sommes plus en très bon terme. Si tu as encore quelques heures de ton temps à m'accorder, je te donnerai toutes les informations que j'ai sur eux."


C'est alors qu'il leva les bras en direction du chevalier noir, à la manière d'un homme attendant qu'on lui passe les fers, tout en soupirant avant d'ajouter, à la manière d'un homme totalement épuisé par ses blessures...

"Je ne demande ni le pardon, ni qu'on accepte de me croire... Le seul homme en qui j'ai toujours eu confiance est Dietrich... Mon père... Mais même le plus fort d'entre nous ne peut rivaliser avec le temps qui passe, son jugement n'est plus celui d'autrefois... Maintenant envoi donc un corbeau au grand conseil, et dit leur ce que je t'ai dis... Je pense que leur réponse pourrait être des plus instructive."

C'est alors qu'il termina son ultimatum :

"Où bien achève moi et reprends ta route avec le sentiment du devoir accomplit..."
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Modifié en dernier par [MJ] Le Grand Duc le 30 août 2019, 22:46, modifié 1 fois.
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Geralt, Chevalier renégat de l'Ordre du corbeau

For 12 | End 12 | Hab 14 (*+1) | Cha 8 (*+2) | Int 12 | Ini 14 | Att 14 | Par 14 | Tir 14 (*+1) | FOI 11 | NA 3 | PV 95/95
Fiche : http://warforum-jdr.com/wiki-v2/doku.ph ... che_geralt
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